THE UNIVERSITY OF MAROUA
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UNIVERSITE DE MAROUA
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FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE
GESTION
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FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT
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BP : 46 Maroua PO BOX: 46 Maroua
PARCOURS : ECONOMIE APPLIQUEE
OPTION: STRATEGIE INDUSTRIELLE ET ECONOMIE
AGRICOLE
THEME
EFFET DU COMMERCE EXTERIEUR DES
PRODUITS
AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
AU
CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du Diplôme de Master II
Par:
ABOUBAKAR IBNOU OUSMAN OUMAR Titulaire d'une
licence en Economie Matricule : 15A103EG
Encadreur:
Dr. DAZOUE DONGUE GUY Paulin
Chargé des cours
JUILLET 2021
AVERTISSEMENT
L'université de Maroua n'entend donner aucune
approbation, ni improbation aux opinions dans ce mémoire. Ces opinions
doivent être considérées comme propres à
l'auteur.
DEDICACE
À
Mes parents: OUSMAN OUMAR et SADIA
OUSMAN
REMERCIEMENTS
La présente étude n'aurait pas
été possible sans le bienveillant soutien d'un certain nombre de
personnes, à qui je voudrais exprimer mes profonds sentiments de
gratitude.
En premier lieu, je tiens à remercier mon directeur
de mémoire, Docteur DAZOUE DONGUE Guy Paulin pour sa
disponibilité légendaire. J'ai beaucoup appris à ses
côtés et je lui exprime ma gratitude.
Je remercie également Monsieur le Doyen de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de
Maroua Pr. ABESSOLO YVES ANDRE et tous les enseignants de la FSEG pour ma
formation.
Je tiens, aussi, à remercier messieurs les membres
du jury pour l'honneur qu'ils m'ont fait de juger ce travail.
Je remercie M. Nodjadoum Tolnan pour son soutien à
l'analyse des données de ce travail.
J'adresse mes sincères remerciements à mes
peres M. Mahamat Taher Ousman et M. Alhadji Mahamat Wakil, pour leurs soutiens
financiers et leurs encouragements durant tout mon parcours scolaire et
universitaire. Qu'ils trouvent ici toute ma reconnaissance la plus
sincère.
J'adresse mes chaleureux remerciements à mes
frères et soeurs, Ago Ousman, Adama Ousman, Kaka adji et Fadma Ousman,
Ousman Ibnou Ousman et Mahamat Ousman pour leurs soutiens et encouragements,
sans lesquels ce projet ne saurait aboutir.
Mes remerciements les plus sincères vont à
l'endroit de mes cousins: Abba Abakar, Ali Hamey, Ousman Barka et mes tantes
pour leurs encouragements;
J'exprime ma profonde gratitude à tous mes
camarades de promotion pour le climat de convivialité instauré
tout au long de cette année de recherche.
Je remercie tous ceux ayant contribué de près
ou de loin à la réalisation de ce mémoire.
iv
SOMMAIRE
Avertissement i
Dédicace ii
Remerciements iii
SOMMAIRE iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
Résumé vii
Abstract viii
LISTE DES ABREVIATIONS ix
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE
EXTERIEUR ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE 7
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE
EXTERIEUR ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE 8
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE
EXTERIEUR 9
SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA
CROISSANCE
ECONOMIQUE 16
CHAPITRE II : RELATION
THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA
CROISSANCE ECONOMIQUE 24
SECTION I : THEORIES
METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE
COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25
SECTION II :
PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA RELATION
ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 29
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE
EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN 40
CHAPITRE III: ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES
PRODUITS
AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE EONOMIQUE AU CAMEROUN
41
SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES DU
CAMEROUN 42
SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE ECONOMIQUE DU
CAMEROUN 50
CHAPITRE V : ANALYSE EONOMETRIQUE DE
L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU CAMEROUN57
SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE 58
SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS DU MODELE
61
Conclusion Générale 68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72
TABLE DES MATIERES 75
Annexes 77
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1:Taux de croissance des marges de
commerce par produits (en %) 42
Tableau 2: Evolutions des exportations (Q :
quantité en milliers de tonnes, V : valeur en
milliards) 44
Tableau 3: Evolution des importations (Q : en
milliers de tonnes, V : en milliards) 44
Tableau 4: Production, exportations et cours
dans l'agriculture industrielle 48
Tableau 5: Source de données
d'étude des différentes variables 59
Tableau 6: Récapitulatif des signes des
coefficients des différentes variables explicatives :
Signes attendus 60
Tableau 7: Test de stationnarité des
différentes variables 61
Tableau 8 : Matrice de corrélation des
variables 62
Tableau 9: Estimation du modèle 1 : effet
des exportations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun de 1980-2019
63
Tableau 10: Estimation du modèle 2 : effet des
importations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun de 1980-2019 64
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : La loi des valeurs internationales
13
Figure 2: Balance commerciale sur la
période 2008-2019 (en milliards) 43
Figure 3: Evolution du taux de croissance
annuelle de l'importation des produits agricoles
en % durant la période 1980-2019 46
Figure
4: Evolution du taux de croissance annuelle de l'exportation des
produits agricoles
en % durant la période 1980-2019 49
Figure
5: Evolution de l'agriculture à la croissance économique
du Cameroun (2016-2019)
55
RESUME
Ce travail a pour objectif de déterminer l'effet du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun. La Méthode du Maximum Vraisemblance(MMV)
en système a été utilisée sur la période
1980-2019. Elle prend en compte les déterminants de la croissance (le
commerce extérieur, la formation brute de capital fixe, le crédit
intérieur brut et le niveau général des prix). Les
résultats empiriques indiquent une relation positive et significative
entre les échanges des produits agricoles et la croissance
économique au Cameroun. Ces échanges (exportations des produits
agricoles et importation des produits agricoles) constituent
véritablement une source avérée de croissance
économique au Cameroun. En termes d'implications de politique
économique, l'étude suggère une meilleure participation
aux échanges commerciaux internationaux des produits agricoles par le
Cameroun puisque l'analyse prouve que les exportations et les importations des
produits agricoles favorisent la croissance économique dans ce pays.
Mots-Clés : le commerce
extérieur, les produits agricoles, croissance économique, MMV.
ABSTRACT
This work is to determine the effects of foreign trade in
agricultural products on economic growth in Cameroon. The maximum like hood
method(MMV) in a system was used on one of 1980-2019. It takes into account the
type determinants of growth (Foreign trade, gross fixed capital formation,
gross domestic credit, and the general price level). The empiric results
indicate a positive and meaningful relationship. Between agricultural trade and
economic growth in Cameroon. In term of economic policy suggests patter
participation in international trade for Cameroon with and analysis that proves
that exports and imports of agricultural products promote economic growth in
Cameroon.
Keys words: Foreign trade,
agricultural products, economic growth,
MMV.
ix
LISTE DES ABREVIATIONS
BM : Banque mondiale
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Central
DSCE : Document stratégie pour la
croissance et emploi
FAO: Food and Agriculture Organization of the
United Nations
IA : Insécurité Alimentaire
INS : Institut National de la Statistique
MMV : Méthode du maximum
vraisemblance
MINADER : Ministère de l'Agriculture
et du Développement Rural
OCDE : Organisation de coopération et
de développement économique
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
PIB : Produit Intérieur Brut
1
2
Contexte et problématique
Le secteur agricole occupe près de 80% de la population
active et représente à peu près de 30% du PIB et 15% des
recettes budgétaires du pays. La crise économique qui a
frappé le continent africain à partir de la fin des années
80 n'a pas épargné le Cameroun. En effet l'Afrique a toujours
cherché à l'extérieur les moyens de la croissance
économique, et structurellement parlant, les pays doivent commencer
à se tourner vers les facteurs nationaux et régionaux lors de la
détermination des produits (Rebekah Kendal, 2011). Pourtant le secteur
agricole peut booster la croissance économique et améliorer la
balance commerciale des pays de l'Afrique subsaharienne.
La structure des produits agricoles échangés
explique ces déséquilibres car les exportations dépassent
largement les importations .Selon une de ces théories qui a
suscité beaucoup de débat, la théorie Prebish-Singer (1950
; 1950), les termes de l'échange des pays en voie de
développement ont tendance à diminuer et lorsque les prix
mondiaux des produits de bases chutent, cela oblige les pays exportateurs de
ces biens à exporter davantage, entraînant des pressions à
la baisse sur les prix et contribuant ainsi à une plus grande
détérioration de leurs termes de l'échange. Afin d'essayer
de se sortir de ce cercle vicieux, les pays en voie de développement
producteurs de produits de base (comme c'est le cas des pays africains à
l'étude et au Cameroun en particulaire) devraient imposer des tarifs
douaniers et adopter des stratégies de substitution aux importations
pour protéger leurs économies fragiles et vulnérables.
L'Union Européenne demeure la principale zone
d'échanges des produits agricoles avec le Cameroun (51% des importations
et 26,7% des exportations). Elle est suivie par l'Asie Orientale dont les
échanges sont tirés par la Chine qui est le principal partenaire
commercial bilatéral du Cameroun (14,7% des exportations et 18,0% des
importations en 2014). Au total, les deux zones consomment 81,5% des
exportations et fournissent 57,4% des importations du Cameroun.
Dans sa stratégie d'insertion dans le commerce
international sur la période 20102019, les échanges commerciaux
du Cameroun été marqués par une diversification des
partenaires commerciaux, avec une attention particulière portée
vers les pays émergents, l'Union Européenne et les
États-Unis. Toutefois, les échanges commerciaux des produits
agricoles à l'intérieur de la zone CEMAC sont passés de
14,3% en 2007, à 6,6% en 2019.
3
Au niveau macroéconomique, la hausse des prix
internationaux de produits alimentaires peut affecter la balance de paiement et
creuser ainsi le déficit budgétaire dans les pays importateurs
nets de produits alimentaires (IMF, 2008 ; OCDE, 2011). La hausse des prix
domestiques a aussi un impact sur la pauvreté (Ivanic et Martin, 2008 ;
Wodon et Zaman, 2008 ; Galtier, 2009 ; Combes et al, 2014) et sur la
sécurité alimentaire des pays pauvres (Rapsomanikis, 2009 ; FAO,
2010).
D'après la Banque Africaine de Développement
(BAD) (2009), le Gabon et le Congo sont les pays d'Afrique subsaharienne qui
dépensent le plus dans les importations des biens alimentaires. Ces
importations de biens alimentaires proviennent en majorité du Cameroun
(BEAC, 2008). Toutefois, l'accroissement de la production agricole camerounaise
est loin de couvrir les besoins intérieurs (Minader, 2010).
En 2017, le secteur primaire a bénéficié
du dynamisme de l'agriculture vivrière avec la reprise progressive des
échanges avec les pays voisins (Nigéria, RCA et Tchad) qui les
avaient interrompus à la suite des crises sécuritaires aux
frontières. Dans la sylviculture la reprise de la demande en Chine et
chez les principaux partenaires de l'Union européenne a également
permis un regain d'activités. L'agriculture industrielle d'exportation a
connu une évolution en demi-teinte, marquée par la hausse de
certaines productions (coton, cacao) mais également par la baisse de
production du caoutchouc et du café. Les trois principaux produits
agricoles exportés contribuant à 20,8% aux recettes
d'exportations en 2019 sont constitués du cacao brut en fèves
(12,1%), du coton brut (5,4%), et des produits transformés du cacao
(3,3%).
Cependant, malgré quelques avancées sur les
plans organisationnel et institutionnel, et, « En dépit de sa
position de carrefour, de la diversité de ses ressources naturelles et
d'un écosystème très favorable, le Cameroun reste l'un des
moins intégrés du continent, en termes de flux commerciaux
inter-États » (CEA, 2009,)
Le commerce (en particulier des produits agricoles) est
confronté à de nombreux obstacles liés à
l'importance des coûts de transaction, « conséquence non
seulement de la faiblesse des infrastructures de communications et de
transport, mais aussi de l'insécurité, et parfois de conflits qui
provoquent des détournements de trajet. » (Guillaumont, Geourjon et
Guérineau, 2012). Outre ces obstacles, le refus des États
d'appliquer les textes communautaires, le chevauchement entre plusieurs
CÉR, la dépendance à l'aide extérieure.
4
La multiplication des postes de contrôle tout au long
des corridors de transit et les interdictions temporaires d'exportations mises
en place par certains États-membres freinent aussi le
développement des échanges commerciaux (CEA, 2004, 2012 ;
Guillaumont et al., 2012 ; ETISAH, 2013). Pour Mayeko (2006), la faiblesse du
commerce au Cameroun peut être imputée à l'absence de
coordination des politiques (commerciales) qui constitue des freins importants
au développement du commerce interne dans les sous régions.
» (ETISAH, 2013, p.vi).
En effet, selon plusieurs auteurs (Limao et Venables 1999 ;
Guillaumont, Geourjon et Guérineau, 2012 ; Ngattai-Lam, 2014, etc.), la
faiblesse des infrastructures de transport, de communications et
énergétiques constitue l'un des principaux obstacles au
développement des échanges des produits agricoles au Cameroun car
ils impactent négativement et de façon très significative
sur la compétitivité.
Les études qui montrent l'incidence des échanges
au Cameroun en particulier, l'effet des importations en provenance des pays
tiers (Chine, États-Unis, pays de l'Union européenne, etc.) sur
le commerce entre les pays membres de la CEMAC. Néanmoins, cette
problématique est d'une importance capitale si l'on veut comprendre et
expliquer la faiblesse des échanges des produits agricoles au Cameroun,
dans la mesure où ce pays est fortement ouvert sur le marché
mondial.
Pour les économistes de Bretton Woods, la crise de
solvabilité des pays africains comme le Cameroun est due à une
combinaison de trois facteurs : la faiblesse de l'épargne locale du fait
des taux d'intérêts réels négatifs ;
l'interventionnisme étatique conduisant à évincer
l'investissement privé de la production et à maintenir une
distorsion des prix ; enfin, une surévaluation des taux de change qui
fragilise les exportations des produits agricoles.
Pour concrétiser son ambition d'émergence
à l'horizon 2035, le Cameroun doit impérativement gagner des
parts de marchés dans le commerce international. Ce qui passe par la
diversification de ses échanges commerciaux avec l'extérieur. Les
exportations camerounaises demeurent très peu diversifiées et
sont constituées principalement en dehors du pétrole sont des
produits agricoles. Le Cameroun malgré les accords de partenariat
économiques(APE) est toujours confronté à des
difficultés de croissance. D'où la question de recherche :
5
Quel est l'effet du commerce extérieur des
produits agricoles sur la croissance économique au
Cameroun?
De cette question principale découlent des questions
sous-jacentes qui serviront également de fil conducteur à cette
étude à savoir :
· Questions
spécifiques:
-Quel est l'effet des exportations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun?
-Quel est l'effet des importations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun?
II. Objectif de recherche
L'objectif général de ce mémoire est
déterminé les effets du commerce extérieur des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Les objectifs
spécifiques sont les suivants :
-Déterminer l'effet des exportations des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun?
-Déterminer l'effet des importations des produits
agricoles sur la croissance économique au Cameroun?
Hypothèse de recherche
Au regard de tous ce qui a été dit
précédemment, nous pouvons formuler les hypothèses
suivantes :
· Hypothèses
spécifiques
- Les exportations des produits agricoles ont un effet positif et
significatif sur la croissance économique au Cameroun.
- Les importations des produits agricoles ont un effet positif et
significatif sur la croissance économique au Cameroun.
6
IV- Intérêt de l'étude
Avant d'aborder le vif de notre sujet, il est nécessaire
de préciser le motif du choix de celui-ci.
1- Intérêt personnel:
C'est pour nous un plaisir de traiter un sujet qui à
plusieurs domaines, car nous
estimons que les recherches sur le sujet contribueront à
améliorer notre expérience surtout au travail. A partir de ce
sujet nous avons une occasion propice d'appondit l'étude de l'effet du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun.
2- Intérêt scientifique:
Etant donné que notre travail est un travail de
recherche orientée dans le domaine du
commerce des produits agricoles et croissance économique,
il constitue un document qui met en évidence des données
réelles, quantitative et véritables pouvant servir à
d'autres recherches ultérieurs.
V- Organisation de travail
Ce travail de recherche va s'articuler autour de quatre
chapitres en plus de l'introduction et la conclusion.
Introduction
Chapitre I : cadre conceptuel et théorique du commerce
extérieur et de la croissance économique
Chapitre II : relation théorique entre le commerce
extérieur et la croissance économique Chapitre III : état
de lieux du commerce extérieur des produits agricoles et de la
croissance économique au Cameroun
Chapitre v : analyse économétrique de l'effet du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun
Conclusion générale
7
PREMIERE PARTIE:
ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE
LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION DU PREMIERE PARTIE
Nous allons ainsi dans cette première partie organiser
notre réflexion au tour de deux principaux points: le chapitre un (1)
portera sur le cadre conceptuel et théorique du commerce
extérieur et de la croissance économique et le chapitre deux (2)
s'évertuera à faire le point sur la relation théorique
entre le commerce extérieur et la croissance économique.
8
CHAPITRE I :
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR
ET DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
INTRODUCTION
Dans l'optique de faciliter la compréhension du
thème, de mieux cerner la contribution et de montrer l'approche dans
laquelle s'inscrit la recherche, il est nécessaire que les concepts
essentiels et les notions afférentes soient définis et
circonscrits. Pour TREMBLAY (1968, 65) un concept est une idée, plus ou
moins abstraite, un symbole qui désigne ou représente une
réalité plus ou moins vaste. Voilà donc pour quoi avant de
commencer, il incombe à notre devoir de définir les termes
clés du thème. Ces termes sont : le commerce extérieur et
la croissance économique. Ce chapitre informe sur des résultats
et les discussions autour de quelques travaux de recherches qui portent sur le
commerce extérieur et la croissance économique. Le travail de ce
chapitre comporte deux sections. Dans la première section, cadre
conceptuel et théorique du commerce extérieur et la seconde celui
de cadre conceptuel et théorique de la croissance économique.
9
SECTION I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE
EXTERIEUR
I-1 Analyse conceptuel du commerce extérieur
I-1-1- définitions des concepts clés
Commerce extérieur est définie
comme l'échange de biens, de services et capitaux entre pays. Ce
commerce est formé des échanges de produits entre un pays et les
autres. Les produits qui « entrent» sont les importations; les
produits qui « sortent» sont les exportations.
L'exportation se définit comme le
transfert de marchandises ou de services à travers les frontières
nationales par le recours à une méthode directe ou indirecte
(Yougi, Hamill, Wheeler et Davies, 1989, cités dans Leonidou et
Katsikeas, 1996). Pour expliquer, l'exploitation indirecte consiste à
pénétrer un marché étranger à l'aide d'un
intermédiaire local ou étranger pour assurer son entrée
sur le marché ciblé, alors que l'exploitation directe est
réalisée par l'entreprise, sans aucune intermédiaire.
Exportation est l'action de vendre à
l'étranger une partie de la production de biens ou services d'un
ensemble économique, pays ou région.
Importation désigne en économie
l'ensemble des achats de marchandise à l'extérieur d'un pays,
qu'il s'agisse de biens destinés à la consommation (biens de
consommation) ou de biens destinés à servir à
l'investissement (biens de capital).
La commercialisation des produits agricoles
est l'activité d'échange des biens et des services
relatifs à l'agriculture.
Une exploitation des produits agricoles
«est une unité économique de production agricole
soumise à une direction unique et comprenant tous les animaux qui s'y
trouvent et toute la terre utilisée, entièrement ou en partie,
pour la production agricole, indépendamment du titre de possession, du
mode juridique ou de la taille. La direction unique peut être
exercée par un particulier, par un ménage, conjointement par deux
ou plusieurs particuliers ou ménages, par un clan ou une tribu ou par
une personne morale telle que société, entreprise collective,
coopérative ou organisme d'état. L'exploitation peut contenir un
ou plusieurs blocs, situés dans une ou plusieurs régions
distinctes ou dans une ou plusieurs régions territoriales ou
administratives, à condition qu'ils partagent les mêmes
10
moyens de production tels que main-d'oeuvre, bâtiments
agricoles, machines ou animaux de
trait utilisés sur l'exploitation.»(FAO 1995)
Importation des produits agricoles est
l'action d'introduire dans un pays, en vue de commercialiser, des produits
agricoles achetés à l'étranger.
I-1-2 Une analyse historique du commerce
Le rôle du commerce dans le développement
économique et social des Etats, territoires et zones ne fait l'ombre
d'aucun doute. Il constitue le fondement des progrès depuis
l'Antiquité. Ce sont les échanges qui ont consacré la
division du travail au sein des communautés primitives. Partout dans le
monde, le commerce se positionne ainsi comme un des principaux vecteurs de la
croissance économique et un des baromètres de
l'appréciation de la conjoncture économique des Etats, voire des
régions. De nombreux travaux ont montré par exemple qu'une simple
augmentation d'un point des exportations des produits agricoles, pouvait
générer environ 0,5 à 1,8 % de taux supplémentaire
de croissance globale de l'économie dans certains pays
(IFPRI1, 2005) en développement.
Le commerce est aussi considéré comme un
puissant instrument de consolidation des relations sociales, de rapprochement
des peuples, de sociabilité (AGIER, 1985), entre des groupes, de
renforcement des liens entre les pays. Il permet également la mise en
place de puissants réseaux intracommunautaires et Trans étatiques
voire transcontinentaux. La création du GATT en 1946, au lendemain de la
seconde guerre mondiale, a reposé sur la conviction que le
développement du commerce entre les nations constituerait, non seulement
une source importante de prospérité, mais aussi un puissant
facteur de consolidation de la paix.
I-2 Analyse théorique du commerce
extérieur
I-2-1 Théories du commerce extérieur
Selon sa théorie, Adam Smith explique dans son ouvrage
paru en 1776 intitulé « Recherches sur la nature et les causes de
la richesse des Nations », qu'un pays gagne d'avantage s'il se
spécialise dans la production du bien dont il est absolument
propriétaire. Par conséquent, Adam Smith incite le pays de cesser
de produire les autres produits qui sont jugés moins avantageux par
rapport aux autres plus compétitifs (Théorie des avantages
absolus). L'acquisition de ses biens se fait par la substitution des
importations dont le pays
1 International Food Policy Research Institute
11
peut se procurer grâce aux excédents de ses
propres exportations. Ainsi, il est convaincu que c'est la division du travail
qui est à la base de la croissance économique d'un pays. De ce
fait, les pays sous industrialisés doivent se spécialiser
à l'exportation des produits agricoles et des matières
premières qu'ils possèdent en abondance. Enfin la théorie
d'Adam Smith n'explique pas tout, mais ce n'est qu'une partie des
échanges extérieurs seulement, car au cas échéant,
un pays peut ne pas avoir absolument des produits plus avantageux. Cette
théorie sera remise en cause par ses détracteurs en se demandant
si le pays ne pourra pas se lancer à l'échange lorsqu'il ne
dispose pas d'avantage absolu ? C'est pour cette raison qu'apparait
ultérieurement la théorie de David Ricardo (1772 - 1823) sur les
avantages comparatifs.
David Ricardo avance dans son ouvrage paru en 1817
intitulé « Des principes de l'économie politique et de
l'impôt », l'idée selon laquelle un pays a toujours
intérêt à se lancer au commerce des produits agricoles
même s'il n'est pas absolument avantageux par rapport aux autres. Le
principe de l'avantage comparatif, dénommé aussi « principe
des coûts comparés », rappelle aussi qu'à la condition
nécessaire et suffisante, il existe une différence entre les
coûts comparés constatés en autarcie dans plusieurs pays,
chacun d'eux trouvera avantage à se spécialiser et à
exporter les biens c'est-à-dire des produits agricoles pour lesquels ils
disposent d'un avantage comparé ou d'un moindre désavantage
comparé. Ainsi, la théorie confirme ainsi qu'il serait
souhaitable que le commerce doit s'effectuer entre deux pays dont leurs
productions de matière sont différentes en supposant que
l'exportation de la technologie s'avère impossible.
Ces deux théories se heurtent à des obstacles du
rendement décroissant des facteurs de production qui rend la croissance
limitée par les rendements décroissant de la terre
(Théorie de la rente différentielle de Ricardo). Tout comme
l'état stationnaire de R. Malthus2 qui limite la
possibilité de croissance par le nombre de la population active. Ces
théories nient l'existence du facteur humain ainsi que ceux des facteurs
de production transférable comme la technologie. Cela amène
Heckscher à formuler une autre théorie plus objective, celle de :
« la loi des facteurs ».
La théorie HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) se fonde sur
la différence des coûts de production. A cela, il ajoute la
possibilité de transfert de la technologie d'un pays à l'autre.
Et précise aussi la possession d'une différence de source de
mains d'oeuvre entre les
2 Thomas Robert Malthus (1766 - 1836) ouvrage principal :
« Essai sur le principe de population » (1798).
Pour Malthus, la production progresse moins vite que la croissance
économique.
pays coéchangistes. Dans ce cas, les deux facteurs
considérés sont : Le facteur capital (K) et la main d'oeuvre (L).
Par l'hypothèse de la mobilité internationale des facteurs de
production avec identité du facteur technologie entre les pays, il y a
possibilité de croissance illimitée. La
théorie avance alors que, parce que les pays sont différemment
dotés des facteurs de production et des coûts de productions
différentes, ils se spécialisent dans la production des biens des
produits agricoles à forte valeur ajoutée exportable à
faibles coûts. Samuelson ajoute à son tour, qu'à long
terme, le commerce extérieur tend à produire une
équité à la rémunération des facteurs.
Ce qui conduit chaque pays à se spécialiser
à la production de gammes des produits agricoles disposés en
grande quantité. Selon cette théorie, un pays qui est mieux
doté en facteur travail doit se spécialiser en la production des
biens qui utilisent une main d'oeuvre abondante, et au contraire, un pays qui
dispose de plus de capital a intérêt à fournir des biens
demandant à forte intensité capitalistique.
Par rapport aux autres économistes
précédents, Stuart Mill se distingue sur son analyse des
échanges internationaux par sa thèse défendant que les
produits agricoles s'échangent contre des produits agricoles dont la
valeur des exportations doit correspondre à ceux des importations des
autres (Offre est égale à la Demande). Cet échange
s'effectue par un rapport des prix (terms of trade) à l'intérieur
et à l'extérieur du pays. Les avantages entre les pays sont
repartis en fonction des rapports de changes. Donc, c'est celui qui peut offrir
la quantité le moins élevée et qui arrive à obtenir
le maximum possible, qui gagne le plus. Il a noté que chaque pays est
à la fois offreur et demandeur, cette théorie est un prolongement
de la loi de la valeur qui est généralement
dénommée « La loi de l'offre et de la demande ». Cette
dernière explique que la valeur d'une marchandise varie jusqu'à
ce que le prix ajuste l'offre et la demande3. Le schéma
suivant illustre bien la théorie :
12
3 John Stuart Mill, in « Principes de l'économie
politique et de l'impôt » (1848), p 592
Prix du dra p P
D > O
D < O
O
D
O
D
13
Quantité de drap Q Quantité de drap Q
Pays A Pays B
Source: Roger Backhouse, «Economics and
Economy»1997, p.78
Figure 1 : La loi des valeurs
internationales
Si deux pays A et B vont produire plus et consommer moins, les
quantités échangées vont dépasser les demandes
internes. D'où dans en A : O > D, cela veut dire qu'il devient
exportateur. Et si dans B : D > O, B devient importateur. En effet,
l'équilibre des échanges extérieur s'établit
lorsque les exportations de A égalisent les importations de B. Mais ce
rapport d'échange est toujours fonction des rapports des prix à
l'extérieur. En fin, le pays le plus riche est gagnant.
A la différence du libre-échange, Friedrich
LIST4 (1789-1846) défend la philosophie selon laquelle, un
certain degré de mesures protectionnistes est acceptable pour
défendre surtout les industries naissantes. Ces barrières sont
mises en place car l'existence des coûts énormes non encore
amortis défavorise la compétitivité des industries
locales. Ainsi, la rentabilité internationale ne peut être
atteinte instantanément, car elle exige parfois de longues années
d'effort. C'est cette théorie qui soutient le protectionnisme
éducateur applicable à tous les produits non compétitifs.
Le niveau de protectionnisme diffère énormément selon les
pays, il peut être sectoriel ou ciblé voir même total. Mais
dans un intervalle de temps relativement court (au maximum 50ans) il doit
être accompagné par des critères de performance de la part
des entreprises locales pour qu'elles soient encore compétitives
après la suppression de ces barrières.
En résumé, je peux dire que les théories
traditionnelles excluent dans leurs analyses les firmes multinationales et les
équilibres partiels comme le cas des commerces intra-
4 Friedrich LIST (1789-1846), in « Le système
national d'économie politique », 1973
14
branches. Ces anciennes théories nient l'existence des
rendements d'échelle croissants. Malgré les critiques
attribuées à l'endroit des anciennes théories de la
croissance, d'autres auteurs ont apporté quelques innovations dont : le
paradoxe de Leontief, l'existence des économies d'échelles
externes, la théorie de la demande représentative de Linder ainsi
que les spécialisations par filières. Ces dernières
constituent les principales incompatibilités de l'ancienne
théorie du commerce extérieur. Cela a donné naissance aux
nouvelles théories du commerce international qui fera l'objet de la
section suivante.
J-2-2 Nouvelles théories du commerce
extérieur
Les nouvelles théories du commerce extérieur
furent apparues dans les années 70 lors de la publication des articles
de Paul Krugman suite à l'analyse de certaines lacunes observées
dans les anciennes théories précédentes. Le paradoxe de
Leontief et l'existence des échanges intra branches sont deux faits
expliquant les limites des théories traditionnelles du commerce
extérieur.
En 1954, Leontief trouve paradoxale le cas des Etats Unis qui
sont dotés d'énormes capitaux (K) mais employant relativement peu
de main d'oeuvre (L) or, ils exportent des produits manufacturés
demandant beaucoup de facteur travail. De cette situation Leontief
déduit que les ouvriers Américains sont plus productifs (en 1947)
que n'importe quels travailleurs étrangers. C'est pour cette raison que
les Etats Unis sont en mesure de concurrencer les importations
étrangères.
Selon Leontief, ce fait est contradictoire à la
théorie HOS qui défend que suivant les dotations en facteur
capital, les USA doivent plus se spécialiser à la production des
biens qui demandent de fortes intensités capitalistiques au lieu de
s'imprégner à la force de travail. Ainsi le paradoxe explique
apparemment que les mains d'oeuvres sont rares mais il existe une réelle
abondance de facteurs masqués. Cette main d'oeuvre dispose alors d'une
qualification marquée qui constitue un capital humain efficace.
Linder souligne l'importance des échanges similaires
entre les pays riches, et rejette le théorème HOS par sa nouvelle
théorie dite « la théorie de la demande
représentative » en 1961. La thèse de la demande
représentative suppose que les innovations et les technologies
redifférencient les Nations et présentent des décalages
temporels entre les coéchangistes. En plus, les exportations constituent
des surplus commerciaux à la consommation
intérieure. il met l'accent
que, plus le revenu par tête est élevé, plus le
degré de sophistication des produits demandés par les pays
augmentent.
15
Le commerce extérieur constitue alors une lutte
acharnée entre les Etats, qu'Andréa Tyson (1992) et Lester Thurow
(1992) dénomment par des jeux à espérance positive. Chaque
pays est un joueur qui compare ses gains et ses pertes avant de se livrer au
commerce extérieur. Et ainsi, d'autres formes d'avantages peuvent
être réalisées par la différenciation des produits.
A savoir: la différenciation horizontale et la différenciation
verticale. Quant à la différenciation horizontale le fait que le
consommateur à un goût pour la variété des
produits. Ces goûts et préférences sont
incorporés dans sa fonction d'utilité. C'est pourquoi, sur la
scène internationale, deux pays se différencient par la taille et
la quantité de ses exportations.
Il y a échange intra branche tout en gardant constant
la quantité de produit échangé. La nature du commerce
extérieur reste indéterminée mais améliore le bien
être des consommateurs. Alors que la différenciation verticale
s'effectue en qualité, c'est-à-dire pour une seule gamme de
produit, il existe différentes qualités et des prix
différents que des consommateurs ayant les mêmes goûts ayant
des revenus différents peuvent tous s'en procurer. Les seules
différences entre eux reposent au critère « qualité
». En effet, ce qui favorise l'échange, même si beaucoup de
pays offrent des produits semblables, c'est le degré de sophistication
des produits demandés qui différencie les pays.
De tout ce qui précède, il importe de conclure
que les Etats ne se livrent pas au commerce international comme les
entreprises. (Paul Krugman « La mondialisation n'est pas coupable
». Il est ainsi erroné de comparer la
compétitivité d'un FMN à celle d'un Etat, puisque les
entreprises en position défavorisée sur la scène
internationale risquent de disparaitre, ce qui n'est pas le cas pour le sort
d'une Nation. De même, la compétitivité d'un pays ne peut
être seulement se limiter aux soldes de la balance commerciale.
Les théoriciens se mettent d'accord du fait que les
exportations et les importations sont favorables à la croissance
économique. Même si, les approches sont différentes sur
certains points, le commerce est toujours source de gains. Mais, ce qui
distinguent le plus les nouvelles théories se sont : d'abord, la
possibilité de transférer les technologies vers d'autres pays par
le biais des importations. Puis, l'extension de la part de marché du
pays par les exportations afin qu'il réalise des économies
d'échelles. Les mêmes convictions ont permis à l'Etat
camerounais à prendre en considération des échanges des
produits agricoles comme élément moteur de la croissance.
16
SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
II-1 Analyse conceptuel de la croissance
économique
II-1-1 Définitions
Pour François Perroux (1903-1987), la
croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global en termes réels.
La croissance est mesurée à
partir des taux de croissance annuels d'un agrégat en volume le Produit
Intérieur Brut (PIB). Mais la mesure du PIB pose un certain nombre de
problèmes (évaluation des amortissements, de l'inflation, des
variations des taux de change, de la destruction du patrimoine naturel, du
déplacement de l'économie souterraine, etc.).
La croissance économique est un
phénomène de longue période qui se différencie de
l'expansion, terme utilisé dans l'analyse des fluctuations et des
cycles. A la suite de F. Perroux, la croissance est également
distinguée du progrès économique et du
développement économique qui englobe et soutient la croissance.
Elle est recherchée par tous les pays dans la mesure où elle
devrait permettre de restaurer l'équilibre macroéconomique, de
diminuer le chômage, de réduire la pauvreté et
accroître le bien-être des populations.
La question de la croissance économique est une
préoccupation pour tous les gouvernements du monde moderne. Elle est
nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi
qu'à la croissance des besoins de cette population. Elle est un
préalable à tout développement économique, et les
politiques économiques en font un de leurs objectifs précis.
La notion de croissance économique est ainsi devenue
une préoccupation pour les économies car au-delà de la
satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est
aussi de connaître la phase de croissance et de développement
économique. Au Cameroun, un taux de croissance à deux chiffres
reste une condition nécessaire à un développement
économique.
17
II-1-2 Les indicateurs de la croissance
économique
Mesurer la croissance est un exercice difficile, c'est pourquoi
de nombreux
économistes ont cherché à dépasser
le concept du PIB afin d'introduire des indicateurs alternatifs.
II-1-2-1 Le con cept de FIB
Le PI3 repose sur un ensemble de conventions. Il opère
des choix sur ce qui compte et sur la manière de le compter. Il mesure
ce qui est produit, pendant une période donnée par du travail
rémunéré. Cette convention traduit un double consentement
: en comptabilisant la production marchande à son prix de marché,
le PI3 exprime le consentement des individus à payer pour obtenir les
biens et les services ; en intégrant des dépenses publiques, sur
la base de leur coût de production, il reflète également
les choix collectifs d'une société donnée. Par son mode de
calcul, le PI3 rend de grands services, il permet de sommer les valeurs
ajoutées de tous les secteurs institutionnels sur un territoire
donné. Il est ainsi possible de savoir comment la richesse est
créée, utilisée et répartie. Le PIB, en tant
qu'outil de la comptabilité nationale est donc un bon moyen de
comprendre le fonctionnement d'une économie et de conduire une politique
économique.
II-1-2-2 Les indicateurs alternatifs de la croissance
Les organisations internationales telles que le Programmes des
Nations Unies pour le
Développement (Pnud), la Banque Mondiale, l'Institut
américain Redifining Progress, la Commission Européenne ou les
organisations non gouvernementales ont ouvert la voie en prenant une
série d'initiatives. Les experts du Pnud utilisent l'IDH : Indice de
Développement Humain. Cet indicateur synthétique combine
trois critères : le PI3 par habitant, l'espérance de vie à
la naissance et le niveau d'instruction (taux de scolarisation et taux
d'alphabétisation). Il consiste à ramener des grandeurs
disparates sur une échelle allant de 0 à 1 puis à les
additionner.
La Banque Mondiale a mis au point l'épargne nette
ajustée encore appelée, épargne véritable,
pour exprimer la variation du capital économique, humain et naturel d'un
pays à l'issu d'un cycle de production. A partir de la mesure standard
de l'épargne nationale brute, il procède à quatre types
d'ajustements : déduction de la consommation de capital fixe, ajout des
investissements en capital humain (dépenses d'éducation),
déduction de la baisse des
18
stocks de ressources naturelles consommées
(énergie, minerais, forêts) et des dommages causés par la
pollution (émissions de Co2).
L'institut américain Redifining Progress a
proposé en 1995 un indicateur de progrès
véritable.Les experts européens disposent de 155 indicateurs
pour analyser le développement durable, dont une dizaine
d'indicateurs dits de premier rang incarnent les objectifs majeurs (le PIB par
habitant doit rendre compte du développement socioéconomique).
Enfin, les ONG réunies au sein du Global Footprint
Network utilisent l'empreinte écologique. Cette dernière
évalue l'impact de la consommation d'une population donnée selon
la surface de sol et d'océan nécessaire pour la produire et pour
assimiler les déchets qu'elle génère.
II-1-3 Les facteurs de la croissance économique
La croissance est ainsi assimilée à un
phénomène autoentretenu par accumulation de trois facteurs
principaux : le capital humain; le capital public et les progrès
technique.
A- Le capital humain
Il a été mis en évidence par deux
économistes de l'Ecole de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et
est au centre des études menées par R.E Lucas (Prix Nobel en
1995). Le capital humain désigne l'ensemble des capacités
apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité
productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d'un certain
nombre de compétences, qu'il valorise en les vendant sur le
marché du travail.
Le capital humain renvoie à l'ensemble
des compétences qui peuvent être valorisées
économiquement. Cette notion a été introduite par
Théodore Schultz qui, dans «Investment in
human capital» (1961), fait valoir que les connaissances et les
compétences sont une forme de capital et que ce capital est le produit
d'un «investissement volontaire». Il montre alors qu'il
existe un lien entre la croissance des pays occidentaux et l'investissement
dans le capital humain notamment dans l'éducation.
Quelques années plus tard, Gary Becker
dans Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis
(1964), reprend à Schultz le concept de «capital humain»
et le définit comme un stock de ressources productives
incorporées aux individus eux-mêmes, constitué
d'éléments aussi divers que le niveau d'éducation, de
formation et d'expérience professionnelle, l'état de santé
ou la connaissance du système économique. En d'autres
19
termes, toute forme d'activité susceptible d'affecter
ce stock (poursuivre ses études, se soigner, etc.) est définie
comme un investissement en capital humain.
B- Le capital public
Il correspond aux infrastructures de communication et de
transport. Elles sont au coeur du modèle élaboré par R.J
Barro. En théorie, le capital public n'est qu'une forme de capital
physique. Il résulte des investissements opérés par l'Etat
et les collectivités locales. Le capital public comprend
également les investissements dans les secteurs de l'éducation et
la recherche.
Robert Barro («Party politics of
growth«, 1994) souligne le rôle positif des
investissements publics lorsque ceux-ci restent toutefois dans des
budgets équilibrés (selon Barro, l'Etat est inefficace pour agir
sur la conjoncture économique au moyen du déficit public, mais
son action peut dégager des externalités positives à
condition qu'elles compensent l'impact négatif des
prélèvements obligatoires sur l'activité économique
notamment en aidant la recherche fondamentale et en adoptant une approche
favorable à l'existence de monopoles dans les secteurs à forte
croissance).
C- Le progrès technique:
On peut analyser le progrès technique comme le
résultat d'un investissement qui conduit à la mise au point d'un
nouveau procédé de production ou d'un nouveau produit lié
à une invention. Le progrès technique peut apparaître comme
une source du progrès économique car il contribue à
améliorer les conditions de vie des individus, à diminuer la
pénibilité du travail, à mieux satisfaire les besoins
individuels et collectifs.
Le progrès technique peut désigner à la
fois une amélioration qualitative des facteurs de production, du fait
d'innovations techniques, ou bien encore de leur utilisation, du fait des
innovations organisationnelles telles que le taylorisme par exemple. Au XXe
siècle, le progrès technique a joué un rôle
fondamental dans la croissance économique. Dans La croissance
française (1972), Carré, Dubois et Malinvaud s'appuient sur
la méthodologie de Solow pour montrer que, durant la période des
Trente glorieuses, la moitié de la croissance totale est due au
progrès technique.
20
II-2 Analyse théorique de la croissance
économique
II-2-1 Théories de la croissance
économique
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories, sans négliger le rôle de
l'ensemble des facteurs de production tendent à mettre en avant parmi
ceux-ci le rôle primordial du progrès technique dans la
croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de
rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de
produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces
théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès,
et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de
l'économie.
La plupart des économistes de l'école classique,
écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle,
pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute
production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état
stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état
stationnaire était le produit des rendements décroissants des
terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son
« principe de population », mais aussi pour John Stuart Mill.
Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de
productivité induits par le développement de la division du
travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre
qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui
résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car
les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son
industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie
politique, Livre I, chapitre XII)
Nikolai Kondratiev est un des premiers économistes
à montrer l'existence de cycles longs de 50 ans, et Joseph Schumpeter
développe la première théorie de la croissance sur une
longue période. Il considère que l'innovation portée par
les entrepreneurs constitue la force motrice de la croissance. Il étudie
en particulier le rôle de l'entrepreneur dans Théorie de
l'évolution économique en 1913. Pour Schumpeter, les innovations
apparaissent par « grappes », ce qui explique la cyclicité de
la croissance économique. Par exemple, Schumpeter retient les
transformations du textile et l'introduction de la machine à vapeur pour
expliquer le développement des années 1798-1815, ou le chemin de
fer et la métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873.
L'analyse schumpetérienne est intéressante car elle ne repose pas
seulement sur le progrès technique, sur l'évolution des
21
connaissances ou les grandes inventions (avec le cycle des
révolutions industrielles successives).
Après la Seconde Guerre mondiale, les
économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher
à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut
être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une
théorie de la croissance. Joseph Schumpeter, Les cycles des affaires,
1939 (expliquant son origine sur une longue période), le modèle
de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le
caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En
particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée
:
- c'est-à-dire que l'offre de production n'augmente ni
moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande ;
- il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de
l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital
utilisée pour produire une unité) de l'économie.
Ce modèle, construit après-guerre et
marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a
toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet,
que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables
à court terme, ce qui n'est pas prouvé
Robert Solow propose un modèle néoclassique de
croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse
d'une productivité marginale décroissante du capital dans la
fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens
où les facteurs de production sont utilisés de manière
efficace et rémunérés à leur productivité
marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état
stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut
provenir que du progrès technique (et non plus de l'accumulation du
capital). L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow
vient du fait qu'il considère le progrès technique comme
exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le
progrès technique apparaît.
II-2-2 Nouvelles théories de la croissance
économique
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène
c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition. Ces modèles ont été développés
à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer,
Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la
croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements
décroissants : la croissance
22
engendre un progrès technique qui permet que ces
rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du
progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le
progrès technique, la croissance constitue un processus qui
s'auto-entretient. Ces modèles expliquent que la croissance engendre du
progrès technique par trois grands mécanismes:
- Le Learning by doing : plus on produit, plus on apprend
à produire de manière
efficace. En produisant, on acquiert en
particulier de l'expérience, qui accroît la productivité
- La croissance favorise l'accumulation du capital humain,
c'est-à-dire les compétences
possédées par la main d'oeuvre et dont
dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte,
plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la
main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système
éducatif. D'une manière générale, la hausse du
niveau d'éducation de la population par des moyens publics ou
privés est bénéfique ;
- La croissance permet de financer des infrastructures
(publiques ou privées) qui la
stimulent. La création de réseaux de
communication efficaces favorise, par exemple, l'activité productive.
Récemment, les théories de croissance
endogène ont commencé à s'intéresser beaucoup plus
aux implications du commerce extérieur sur la croissance
économique notamment à long terme. Les modèles de
Rivera-Batiz et Romer (1991) et de Grossman et Helpman (1991) et autres
fournissent un cadre théorique liant la politique commerciale à
la croissance économique de long terme. Ces théories fournissent
les canaux à travers lesquels le commerce extérieur pourrait
conduire à long terme à une croissance économique.
D'après ces théories, les échanges commerciaux fournissent
quatre (04) opportunités distinctes susceptibles d'impacter positivement
la croissance économique de long terme : Effet de communication ; Effet
d'intégration et Allocation des ressources.
CONCLUSION
23
Au terme de notre chapitre, il est fort de constater que le
commerce extérieur affecte alors durablement la croissance par plusieurs
canaux différents. D'abord par l'accumulation du capital humain et les
effets d'apprentissage dans les secteurs exportateurs en expansion provoque la
baisse des coûts moyens et multiplie la variété des
produits. Ensuite par la diffusion internationale du progrès technique
permet aux pays en développement de bénéficier de
transferts de technologie à moindre coût. Et enfin, la pression
concurrentielle sur les marchés extérieurs incite aux gains de
productivité. Cependant, le commerce extérieur, par les
opportunités accrues d'échanges qu'il offre, peut être un
facteur décisif dans la croissance (Grossman et Helpman, 1991).
24
CHAPITRE II :
RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION
La croissance économique mondiale a toujours
été accompagnée d'un accroissement encore plus fort des
échanges depuis le début du XIXe siècle, à
l'exception de la période 1913-1949, marquée par deux guerres
mondiales et la Grande dépression. Les études modernes des
échanges et de la croissance tendent à démontrer les
points qui lient le commerce mondial et la croissance (OMC, 1999).
Les importations et les exportations d'un pays constitue ses
échanges commerciaux avec l'extérieur. Autrement dit, c'est le
commerce international. Ce dernier s'appuie ensuite sur des théories
solides visant à soutenir à son tour la croissance
économique sur le long terme. C'est pour cela que François
Perroux définit la croissance économique comme «
l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un
indicateur de dimension, pour une Nation, le produit net en termes réels
». Les précurseurs de la science économique ont mis l'accent
sur la possibilité d'une croissance par l'intermédiaire des
échanges commerciaux. Ainsi, les éléments commerciaux
c'est-à-dire les exportations et importations ont leurs effets sur la
croissance économique. C'est pour cela que je commence ma
démarche par la présentation des théories relatives au
commerces extérieur et la croissance pour déterminer les lien
théorique et empirique entre les échanges et la croissance
économique,
La première partie de l'analyse est consacrée
à une revue théorique mettant en exergue la relation entre le
commerce extérieur et la croissance économique. Il sera question
pour moi de la présenter leurs théories afin de déterminer
les effets de ces échanges sur la croissance. La seconde section est la
présentation des travaux antérieurs sur la relation entre le
commerce et la croissance.
25
SECTION I : THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION
ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Cette revue de la littérature va me permettre
d'étudier les liens théoriques et empiriques entre le commerce
international et la croissance économique notamment au Cameroun. Par la
suite, grâce à la fusion entre la théorie de la croissance
endogène et la nouvelle théorie du commerce international, les
travaux furent concentrés sur les voies d'influence du commerce
extérieur sur la croissance économique.
I-1 LES ETUDES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE
COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans son ouvrage sur la richesse des Nation en 1776, Smith
affirme que le commerce extérieur génère des effets
positifs sur l'économie dans son entièreté. La
théorie smithienne du commerce extérieur est en faveur du
libre-échange et la libre compétition internationale. Pour lui,
le libéralisme est bénéfique pour les économies.
A la suite de Smith, plusieurs économistes et
chercheurs ont commencé à analyser les relations possibles
existant entre le commerce international et la croissance économique. Au
cours de la période des années soixante, les dirigeants
étaient préoccupés par la recherche et la création
des conditions de bien-être meilleur et l'atteinte des objectifs
économiques notamment une croissance économique soutenable et
durable. Théoriquement admis comme une variable importante de la
croissance économique, la question est de savoir si un pays devrait
mettre en oeuvre des politiques stimulant à la fois les exportations et
les importations ou se focaliser sur une des deux pour impacter positivement
sur la croissance.
L'examen de la relation entre libéralisation
commerciale et croissance économique a été jusqu'à
récemment fait dans le cadre du traditionnel modèle de Ricardo
(1817), Heckscher-Ohlin (1977). Selon ce modèle, le commerce
extérieur conduit à une augmentation de la production. Cela est
dû au fait que le pays procède désormais, après son
commerce, à une allocation plus efficiente de ses ressources en se
basant sur le principe des avantages comparatifs.
Dans le contexte néoclassique, le commerce
extérieur peut bien avoir un effet sur le taux de croissance à
long terme si elle génère un effet stimulateur de la technologie.
Cependant, comme l'ont souligné Erik et Ulasan (2013), ni le
modèle traditionnel de
26
Ricardo-Heckscher-Ohlin ni le modèle
néoclassique de la croissance ne fournit un cadre théorique
unifié et univoque validant l'hypothèse selon laquelle les
échanges extérieurs stimulent le progrès technologique.
Les études théoriques n'ayant pas réussi
à trancher si le commerce extérieur contribue ou non à la
croissance économique, les différents travaux empiriques sur le
sujet ont, par contre, aboutit à des résultats similaires
où l'effet du commerce est généralement favorable à
la croissance.
Pour sa part, Edwards (1998) a tenté de mesurer la
relation entre le commerce extérieur et la croissance de la
productivité. Il conclut en l'existence d'une relation solide entre les
indicateurs des échanges commerciaux et la croissance des facteurs. La
principale contribution de l'auteur au débat sur la relation entre la
libéralisation des échanges et la croissance économique
est d'ordre méthodologique.
I-2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE
COMMERCE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Durant les années 70, la plupart des travaux empiriques
utilisaient des régressions en coupe transversale sur un ensemble de
pays. La plupart de ces études ont établi une relation positive
entre le commerce extérieur et la croissance économique.
Frankel et Romer (1999) utilisent une méthode à
variables instrumentales incluant des caractéristiques
géographiques, et confirment que le commerce extérieur des
produits agricoles a un effet important et significatif sur la croissance
économique.
Ouermé Mady (2009) dans son document de synthèse
intitulé l'effet des importations et les exportations des produits
agricoles sur la croissance du Burkina a trouvé dans son modèle
que les exportations des produits agricoles contribuent positivement à
la croissance et les importations des produits agricoles contribuent
négativement et donc un résultat final ambigu. Pour ce qui est de
cette étude, la méthode de Ouermé sera
améliorée en incluant les IDE et en faisant les importations des
produits agricoles et les exportations des produits agricoles une seule
variable (degré d'ouverture). Contrairement à la théorie
les études empiriques s'accordent dans leur ensemble qu'il y a un effet
positif du commerce extérieur sur la croissance économique.
27
Plusieurs économistes [Harisson (1996) et Edwards
(1998) ...] utilisent les exportations ou les importations des produits
agricoles pour mesurer l'effet du commerce extérieur sur la croissance
économique. Ainsi, pour tenir compte de l'ensemble des canaux par
lesquels le commerce extérieur peut affecter la croissance
économique, leur effet positif a été
démontré par plusieurs auteurs comme Lee (1995) par exemple.
Cela montre que le commerce des produits agricoles, surtout
pour les pays en voie de développement a un effet positif et
significatif sur leur croissance économique. Un tel effet passe par les
deux canaux suivants : premièrement, les exportations des produits
agricoles permettent aux pays en voie de développement d'obtenir des
devises pour financer les importations des produits agricoles et la dette d'un
côté et incitent les entreprises exportatrices à être
compétitives, en utilisant une meilleure technologie, pour pouvoir se
faire une place dans le marché international des produits agricoles.
Cette technologie peut, par ailleurs, se diffuser vers les entreprises non
exportatrices et améliorer ainsi leur productivité.
Deuxièmement, les pays en voie de développement disposent d'un
niveau négligeable en R&D. Le commerce leur permet d'accéder
au savoir et aux connaissances étrangères plus
particulièrement par le biais de l'importation des produits agricoles
étrangers nécessaires dans le processus de leur production tels
que les biens d'équipement et les biens intermédiaires. (Legrand,
2008).
Dans la même optique, Winters (2004) a examiné la
littérature existante sur le commerce des produits agricoles et la
croissance économique et a conclu que les exportations et les
importations favorisent cette dernière. Il s'est également
intéressé à la façon dont le commerce
extérieur et la croissance économique sont liés à
travers la mise en oeuvre d'autres politiques notamment la lutte contre la
corruption. Le commerce des échanges des produits agricoles avec le
reste du monde peut réduire ce phénomène. En effet, les
pays qui commercent davantage avec les marchés extérieurs des
produits agricoles sont susceptibles d'être confrontés à un
examen plus approfondi de leurs institutions (Manwa et Wijeweera, 2016).
La majorité des travaux des années 80 et 90
examinant les effets possibles du commerce extérieur sur la croissance
économique ont essuyé une avalanche de critiques. A titre
illustratif, Greenaway (1993) adopte une vision sceptique sur l'effet du
commerce extérieur sur la croissance économique. L'auteur
argumente qu'une grande partie du travail entrepris précédemment
ont utilisé des méthodes imparfaites dépourvu d'un
cadre
28
analytique apparent, cohérent et univoque. De plus, le
commerce extérieur reste encore tributaire d'incohérences
définitionnelles et conceptuelles des échanges à travers
les différents aspects des travaux ; ceci rend quasi impossible la
construction d'indicateurs de mesure agrégés et fiables des
distorsions commerciales (Greenaway, 1993).
Dans ce même sens, la contribution la plus citée
est probablement celle de Rodriguez et Rodrik (2000). Dans une étude
empirique sceptique, les auteurs concluent en une relation non concluante entre
le commerce extérieur et la croissance économique. Ils proposent
également une critique de la littérature existante sur la
question. En effet, dans leur critique sur les travaux de Edwards (1998) qui a
d'ailleurs étudié le lien du commerce extérieur et la
croissance économique en utilisant neuf (09) indicateurs alternatifs de
la libéralisation commerciale, Rodriguez et Rodrik (2000) ont conclu
qu'il y avait une absence de relation robuste entre le commerce
extérieur et la croissance économique. Ils ont
discrédité un nombre considérable d'autres travaux
(Ben-David, 1993 ; Lee, 1993 ; Harrison, 1996 ; Wacziarg, 2001).
Dollar et Kraay (2004), en se basant sur les travaux de
Srinivasan et Bhagwati (1999) ont examiné les effets du commerce
extérieur sur la croissance. Ils ont choisi un tiers (1/3) des pays en
développement en raison de l'augmentation de la part du commerce dans
leur PIB à prix constant sur vingt ans passé et également
en raison de la réduction de leur tarif et qui ont connu un
accroissement graduel de leur croissance économique. Les
résultats ont mis en évidence une forte corrélation entre
les variations de la croissance des dix (10) années et les changements
observés dans le volume des échanges commerciaux. Pour leur part,
Wacziard et Welch (2003) ont repris les travaux de Sachs et Warner (1995) en
utilisant une nouvelle base de données sur les indicateurs du commerce
extérieur. Les résultats obtenus supportent l'existence des
effets positifs et robuste du commerce des produits agricoles sur la croissance
économique. Calderón, Fajnzylber et Loayza (2004) ont
trouvé des résultats similaires à ceux de Dollar et Kraay
(2004).
Pour leur part, Dufrenot et Mignon (2010) ont appliqué
l'approche de régression quantile pour tester l'hypothèse
«Commerce des produits agricoles et Croissance». Ils ont abouti
à la conclusion selon laquelle aussi bien à court et qu'à
long terme, les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur
la croissance économique dans les pays à faibles taux de
croissance sont plus élevés que dans les pays à fort taux
de croissance. De plus, à partir de l'utilisation des variables
instrumentales sur les données de panel, Brückner
29
et Lederman (2012) ont eux aussi analysé les effets du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique pour 41 pays d'Afrique subsaharienne. Pour les pays
concernés, le commerce extérieur des produits agricoles a
entraîné une croissance à court et long terme
d'après les résultats des estimations des auteurs.
En synthèse, la littérature sur la relation
entre le commerce extérieur et la croissance économique n'est pas
univoque ni sur le plan théorique ni sur le plan empirique. Plus encore,
cette relation varie selon les critères ou les indicateurs
utilisés, l'approche méthodologique employée et les
caractéristiques des pays concernés.
SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR
SUR LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
II-1 EFFETS DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Plusieurs concepts et arguments théoriques ont
été développés pour expliquer comment le commerce
en général peut contribuer au développement
économique d'un pays.
En effet, alors que la théorie du commerce
extérieur mettait l'accent sur les conditions et les avantages de la
spécialisation internationale, les théories mercantilistes,
reprises par les keynésiens, s'intéressent essentiellement au
rôle que peuvent jouer les exportations en tant qu'instrument de la
politique économique, en particulier pour assurer le plein-emploi.
Pour le courant mercantiliste fonde le développement
économique doit se baser sur l'enrichissement par le commerce
(exportations de biens) et l'accumulation des métaux précieux au
détriment des autres nations (fermer les frontières aux
importations) alors que pour Keynes (1936), pour relancer une économie
par la demande, l'exportation peut apparaître comme un moyen plus
sûr de redynamiser la production, et en conséquence l'emploi en
exportant le chômage.
Cependant des critiques sont apparues depuis l'époque
du mercantilisme de la part des économistes classiques que sont Adam
Smith et David Ricardo, qui prônent le libre-échange. En effet,
Adam (1776) affirme qu'un pays doit se spécialiser dans la production
des biens, pour lesquels il bénéficie d'un avantage absolu,
c'est-à-dire une efficience
30
supérieure à celle d'un autre pays mesuré
par un coût unitaire inférieur et exportant le surplus de ces
biens produits afin d'accroître sa richesse, ce qui condamne un pays qui
n'en dispose à acheter de l'étranger et à vivre en
autarcie. C'est Ricardo (1817) qui lèvera cette contrainte dans sa
théorie du commerce international en affirmant que pour
bénéficier des gains à l'échange, un avantage
absolu dans la production n'est pas nécessaire mais qu'un avantage
comparatif suffit.
Hecksher (1919) et Ohlin (1933), ont prolongé
l'approche ricardienne en énonçant que chaque pays participant au
commerce international, se spécialise dans la production et
l'exportation d'un bien qui utilise intensément un facteur dont il est
relativement abondamment doté. La spécialisation stimule la
compétitivité et favorise la réalisation des
excédents commerciaux qui assurent le financement des importations des
biens d'équipement, vecteurs de croissance et de la hausse des revenus,
conformément à l'analyse libérale.
A cet effet, plusieurs autres contributions ont montré
que l'abondance et/ou la dépendance aux produits de base et aux
ressources naturelles ont un effet négatif sur le taux de croissance.
L'un des cas connus est désigné par de nombreux auteurs par MDD
ou « malédiction des matières » ou de maladie
hollandaise assimilée au développement par essor des exportations
de produits primaires.
La maladie hollandaise, peut empêcher la stimulation de
la croissance économique par l'entrée massive de devises, pour
les pays bénéficiant d'une forte hausse de leurs exportations de
produits primaires. La hausse des exportations de matières
premières entraîne précisément, des
élévations du taux de change réel et l'inflation.
L'explication de ce paradoxe est qu'en favorisant l'accélération
de l'inflation intérieure et en provoquant, de la sorte, la hausse du
taux de change réel, la forte progression des exportations des produits
primaires nuit également à la compétitivité et,
dès lors, à la rentabilité des autres exportations.
Pour Deutsch et Ecksteind, (1961) une baisse des exportations
peut réduire le taux de croissance économique ou
l'accroître. Cette baisse peut s'expliquer par la « loi du commerce
extérieur décroissant », selon laquelle, si le revenu d'un
pays augmente au-delà d'un certain seuil, le commerce extérieur
représente une proportion de plus en plus faible du revenu national, en
raison de l'élasticité-revenu élevée de la demande
de services qui sont moins commercialisables que les biens mobiles. Si la loi
n'est pas établie il est difficile
31
d'imaginer une croissance exponentielle d'une composante de
revenu entraînant elle-même une croissance exponentielle du
revenu.
De nombreuses études historiques et contemporaines ont
été réalisées en vue de saisir le rôle des
exportations sur la croissance économique. La littérature
économique récente a apporté plus d'éclaircissement
sur la relation entre les exportations et la croissance économique que
la littérature historique.
L'analyse des travaux économétriques
menés par Tamaschke en 1980 à propos des Etats de Victoria et des
Nouvelles Galles du Sud montre que les exportations des produits agricoles
contribuèrent de façon significative directement au PIB de ces
deux Etats et de celui de l'Australie en général. Au sens de la
première condition de Kuznets on peut admettre que les exportations de
produits agricoles constituent un secteur moteur (l'impulsion autonome et la
contribution directe à la croissance). Ce rôle moteur n'est
cependant évident que si on ajoute les effets indirects : les effets de
liaison découlant des moyens de transport et des chemins de fer
principalement.
Dans son étude sur le commerce extérieur et la
croissance économique en France et en Grande-Bretagne, Kindle berger
(1961) souligne que les exportations des produits agricoles peuvent stimuler la
croissance ou la ralentir. Ce ralentissement peut provenir de la « loi du
commerce extérieur décroissant ».
Abdelkader Sid (1988) montre que l'Egypte et le Chili n'ont
pas pu bénéficier d'un développement harmonieux
grâce à leurs avantages comparatifs en produits agricoles à
l'expansion du secteur agricole (principalement le blé) pour le chili et
pour l'Egypte (principalement le coton) contrairement au Costa Rica
(principalement le café). Ces deux premiers pays ne sont pas
arrivés à développer une industrie manufacturière
efficace à cause de la faible qualification de la main d'oeuvre, de la
faiblesse des capitaux provenant des pays plus développés et une
corruption accrue des dirigeants.
Examinant la relation de corrélation entre la
croissance économique et les exportations, Michaely (1977) et Balassa
(1978) ont utilisé à cet effet le coefficient de
corrélation de rang de Spearman. En effet, pour un premier ensemble de
pays « non-développés » sur la période
1950-1973, Michaely trouve un coefficient de 0.38, significatif au seuil de 1%.
Pour un autre groupe de 23 pays à revenus (prix constants de 1972)
supérieur à 300 $, il trouve un coefficient de 0.523, par contre
pour les pays les moins
32
développés de cet échantillon il trouve
un coefficient quasi nul et conclut que la croissance économique d'un
pays est impactée par les exportations qu'à partir d'un seuil de
revenus.
S'inspirant des études antérieures [Michaely
(1977) ; Balassa (1978) ; Tyler (1981)], Feder construisit deux fonctions de
production, une pour le secteur d'exportation agricole et l'autre pour le
secteur domestique pour tenir compte des externalités d'exportation pour
un échantillon de 31 pays dont 19 sont définis comme pays
semi-industrialisés et 22 marginalement semi industrialisés au
sens de Chenery (1980) sur la période 1964-1973. Les résultats de
son estimation en coupe transversale montrent que l'augmentation des
exportations des produits agricoles agit positivement sur l'augmentation du
PIB. Il confirme le fait que la productivité des facteurs dans le
secteur des exportations des produits agricoles est supérieure à
celle du secteur domestique et que ce différentiel n'est dû qu'aux
externalités. Mais RAM (1987) vérifie la robustesse et la
fiabilité de cette estimation en coupe transversale. Il estime ce
modèle en série temporelle et trouve que le modèle n'est
stable ni dans le temps ni dans un groupe des pays.
Rodrigue (1987) étudiant 19 pays de l'OCDE (Allemagne
de l'Ouest, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande,
France, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Norvège,
Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et
Autriche.), de 1966 à 1983, à partir des tests en coupe
instantanée, affirme que la croissance des pays de l'OCDE semble avoir
été stimulée de façon significative à la
fois par le taux de croissance des exportations des produits agricoles et par
celui des investissements. En ce qui concerne la contribution des exportations
agricoles en général, un accroissement d'un point de pourcentage
dans leur croissance est associé à une expansion de 0.15 point de
pourcentage dans la croissance du PIB. Ce résultat est comparable
à ceux qu'a obtenus Balassa (1985) pour un groupe de 43 pays en voie de
développement, pour lesquels chaque point de pourcentage de croissance
dans les exportations est associé à 0.15-0.22 point de
pourcentage d'accroissement dans le taux de croissance du PIB.
Wei (1993) utilise deux bases de données à un
niveau urbain : la première comprend 434 villes pour la période
1988-1990, la seconde, 74 villes pour 1980-1990 pour analyser l'effet des
exportations des produits agricoles sur la croissance des villes chinoises et
l'effet de diffusion. Wei observe que leur croissance a été
tirée par les exportations agricoles pendant la période 1980-1990
et par l'investissement étranger pendant la période 19881990.
33
Erfani (1999) a examiné la relation entre la
performance des exportations des produits agricoles et celle de la croissance
économique entre 1965 et 1995 dans plusieurs pays d`Asie et
d`Amérique Latine. Le résultat a montré une relation
positive et significative entre ces deux variables. L`étude a
avancé aussi des hypothèses selon lesquelles l'exportation des
produits agricoles va entraîner une croissance économique
forte.
Pour Emery, 1967 ; Michaely, 1977 et Zamfir 2016 en Afrique
subsaharienne. Ces auteurs ont fait une étude en Afrique centrale,
australe, de l'ouest et de l'est ont démontré que les
exportations des produits agricoles ont un effet négatif sur la
croissance économique dans ces sous-régions.
Vohra (2001) a étudié la relation entre les
exportations des produits agricoles et celle de la croissance économique
pour l'Inde, le Pakistan, les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande de
1973 à 1993. Le résultat a indiqué que l'exportation des
produits agricoles a un impact significatif sur la croissance économique
si un pays atteint un certain seuil de développement.
Lezona (2005) a tenté d'analyser l'impact des
exportations des produits agricoles sur la croissance économique du
Congo sur la période 1972-2002 à partir d'un modèle
économétrique (modèle à correction d'erreur) qui
prend en compte, aussi bien, les effets de court terme et de long terme. Les
résultats obtenus de l'estimation révèlent que les
exportations des produits ont une influence positive mais non significative sur
la croissance économique.
De même, Subasat (2002) a analysé les liaisons
empiriques entre l'exportation des produits agricoles et la croissance
économique pour les pays en développement. L'analyse a
montré que les pays plus orientés vers les exportations
agricoles, comme les pays à revenu moyen voient leur croissance
économique augmenté plus vite que les pays relativement faibles
en termes d'exportation. L'étude a montré aussi que la promotion
des exportations des produits agricoles n'entraine pas forcement des impacts
significatifs sur la croissance économique, notamment dans les pays
à faible revenu.
Akilou (2009) étudiant l'effet de l'instabilité
des exportations des produits agricoles sur la croissance économique du
Togo de 1960 à 2005, trouve qu'à court terme, les exportations
ont un effet positif sur la croissance économique au seuil de 10%.
34
Samirina et Adamson (2013) ont examiné la relation
entre exportations des produits agricoles et croissance économique au
Madagascar. L'analyse économétrique sur la
période sous-revue montre qu'un accroissement de l'exportation de 10%
entraîne une croissance économique de 0.95%.
Plusieurs autres études ont été
réalisées et ont prouvé que l'effet des produits agricole
sur la croissance peut être négatif et que des pays comme le
Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Ghana, etc. exportateurs de produits
agricoles ont pu être victimes du syndrome hollandais. Cependant d'autres
travaux empiriques récents ont relativisé les conclusions portant
sur l'effet des exportations de produits agricoles sur la croissance
économique. En effet, Mehlum et al. (2006), Snyder (2006),
Brunnschweiler (2008) ont montré que l'effet des produits agricoles sur
la croissance n'est pas forcément négatif, mais dépend de
la qualité des institutions. Ainsi, si les pays ont
développé de bonnes institutions, la dépendance aux
produits agricoles facilite la croissance économique. Par ailleurs,
Stijns (2005), Brunnschweiler et Bulte (2009) et Lederman et Maloney (2008)
suggèrent que les résultats de régression sur la
croissance qui montrent un effet négatif des produits agricoles ne sont
pas robustes aux changements de spécification du modèle et/ou
à la définition de la dépendance aux produits
agricoles.
Michaely (1977) a étudié la corrélation
entre une variable de croissance des exportations des produits agricoles et une
variable de croissance des revenus. L'objectif de ce type d'étude
était de montrer la supériorité en termes de croissance
d'une politique de promotion des exportations des produits par rapport à
une politique de substitution des importations des produits agricoles. Ainsi,
à partir d'un échantillon de 41 pays en développement pour
la période (1950-1973), Michaely (1977) trouve un coefficient de
corrélation de Spearman de 0,38 significatif à 1% entre le taux
de croissance de la part des exportations des produits agricoles dans le
produit national brut (PNB) et le taux de croissance du PNB par tête.
Toujours dans l'intérêt de souligner l'importance
des exportations des produits agricoles dans le processus de la croissance,
Honoré Lezona (2005) a fait une étude pour analyser l'impact des
exportations des produits agricoles sur la croissance économique sur la
période 1972-2002 au Congo. Cette étude prend en compte les
principales réformes économiques et sectorielles entreprises au
Congo Brazzaville. Il a ainsi été amené à mettre en
relief les facteurs favorables de la croissance économique, par le biais
des exportations
35
des produits agricoles, et notamment, à déceler
les obstacles qui freinent cette croissance. En ce qui concerne la
méthode d'analyse utilisée, elle consiste à estimer un
modèle de croissance qui fait recours à la fois, à la
théorie du commerce international et à une fonction de
production. Six variables (PIB par tête, formation brute du capital fixe,
termes de l'échange, exportations pétrolières,
exportations agricoles et instabilité politique) ont été
utilisées dans ce modèle économétrique
(modèle à correction d'erreur) qui prend en compte, aussi bien,
les effets de court terme et de long terme. Les résultats obtenus de
l'estimation révèlent que les exportations
pétrolières et les exportations agricoles ont une influence
positive mais non significative sur la croissance économique. Par
contre, l'instabilité politique pèse négativement sur les
performances économiques. Seynabou Diallo (2001) avait observé
des résultats similaires en faisant une étude intitulée
« Exportation et croissance économique au Sénégal :
Une analyse empirique ». De l'ensemble de ce qui précède
nous pouvons retenir que les exportations des produits agricoles constituent
une source importante de la croissance économique.
Par ailleurs, l'autre variable explicative de la croissance
que je vais prendre en compte dans ce cadre reste les importations. Elle fera
l'objet d'étude de la partie suivante
II-2 EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Grossman et Helpman (1991) démontrent que l'ouverture
permet d'augmenter les importations domestiques de biens et services qui
incluent des nouvelles technologies. Grâce à l'apprentissage par
la pratique et le transfert de technologies, le pays connaît un
progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa
productivité augmente. On s'attend alors que les économies plus
ouvertes croissent à un rythme plus rapide que celles plus
protectionnistes. Cependant, les auteurs rajoutent que ces gains
dépendent de plusieurs facteurs, dont la situation initiale. Cette
dernière détermine la nature de la spécialisation du pays
dans le long terme et donc son taux de croissance. L'ouverture d'une petite
économie peut la conduire à se spécialiser dans un secteur
de faible croissance, contribuant plutôt à laisser le pays dans le
sous-développement. Dans ce cas, le pays devrait adopter des politiques
protectionnistes durant les premières étapes de son
développement, pour ensuite opter pour des politiques d'ouverture
appropriées.
36
Le modèle de croissance de Solow5 souligne
que le niveau de production d'un pays est déterminé par
l'investissement par tête effectué. Il défend l'idée
d'une convergence des pays pauvres vers les pays riches, sous
l'hypothèse d'un rendement d'échelle décroissant. Ainsi,
tant qu'il existe un investissement supplémentaire, il doit toujours y
avoir croissance économique et des innovations technologiques existent
afin de favoriser cette croissance. Pour cela, les importations de machines
industrielles ; le transfert du progrès technique et la favorisation des
IDE constituent les éléments principaux de la croissance par les
importations des produits agricoles. Il ajoute aussi le fait que la croissance
est illimitée à condition que la population augmente.
Cette théorie présente des avantages sur le
rôle fondamental du choix de la fonction de production et du
progrès technique, mais elle trouve sa limite en l'avancement de
l'hypothèse décroissante du capital. Ce dernier est bien
fondé dans le cas où l'augmentation des facteurs de production
(inputs) n'entraîne pas nécessairement une variation de la
production (output).
Ce qui juge du progrès technique comme un facteur
externe aux fonctions de productions. De cela découle « la
théorie de la croissance endogène » de Romer.
Ce dernier est l'un des nouveaux théoriciens de la
croissance qui faisait du progrès technique comme facteur
endogène à la fonction de production. Ainsi il disait que,
l'accumulation de capital physique est devenue un facteur favorable à la
croissance. Et cette thèse de la croissance endogène
suggère que la productivité marginale du capital n'est pas
décroissante. Romer incite alors les agents économiques à
investir pour viser une croissance sur le long terme. Il demande
également l'Etat de mettre en place des politiques économiques
adéquates et favorables aux importations des produits agricoles et aux
investissements.
Ces arguments sont en faveurs de l'importation des machines,
de l'accumulation de capital physique et surtout de la technologie. Donc, ils
accordent une importance particulière à l'importation de
technologies venant des pays riches vers les pays sous industrialisés
afin de promouvoir la croissance rapide. Quels en sont alors les
résultats empiriques obtenus sur les études
réalisées entre les importations et la croissance
économique ?
5 ROBERT SOLOW in « The contribution of the theory of
economics, Theory of economics Growth », 1965
Des études sectorielles réalisées sur les
impacts des importations des produits agricoles déduisent une
corrélation positive de ces derniers sur la croissance. Ces
études sont économétriquement significatives et se
portent, plus précisément, sur les investissements directs
à l'étranger. D'abord, au cours des années 1990, les
travaux de Ram et Zhang6 ont prouvé économiquement les
impacts significatifs des IDE sur la croissance. Ensuite, celui de Noomen
LAHIMER 7 dont l'étude porte sur 18 pays d'Afrique
subsaharienne durant la période de 1990 à 2005 affirme les
mêmes conclusions.
Par contre, des études empiriques ont affirmé
que ces investissements directs peuvent influer négativement sur la
croissance économique. Les résultats ont été
prouvés sur celui d'Honoré AHISHAKIYE8 pour le cas de
Burundi, tout comme celui d'Alaya (2004) et Morrison et Talbi (1996) pour le
cas de la Tunisie. L'existence de corrélation négative
était expliquée par des dominations exercées par les
firmes étrangères suivies par les retards d'adaptation des firmes
Africaines aux variations des échanges mondiaux.
A l'égard de ces études empiriques plus ou moins
contradictoires, l'idée vient à l'esprit que l'effet des IDE
diffère selon les pays. C'est le degré d'internalisation et le
choix d'une bonne combinaison des facteurs de production de ces derniers qui
assurent leurs efficacités dans le pays d'accueil. D'une manière
générale, chaque pays entreprend des efforts considérables
pour accroitre leurs productions globales.
Grossman et Helpman (1991) ont démontré que le
commerce extérieur permet d'augmenter les importations de produits
agricoles qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à
l'apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays
connaît un progrès technologique, sa production devient plus
efficace et sa productivité augmente
37
6 Ram R., Zhang K.H., «Foreign Direct Investment and
Economic Growth: evidence from Gross Country data for the 1990»
7 Noomen LAHIMER, « les IDE et le triangle
croissance-inégalité- pauvreté »
8 Honoré AHISHAKIYE « Impact des investissements
directs étrangers sur la croissance économique au Burundi
»
CONCLUSION
38
Dans cette partie il était question pour nous de
présenter la relation théorique entre le commerce
extérieur et de la croissance économique. Dans ce chapitre, nous
avons fait une analyse théorique et empirique du commerce
extérieur et de la croissance économique. Dans cette analyse,
certains auteurs ont prouvé que ces échanges (exportations et
importations) ont un effet positif sur la croissance économique tandis
que d'autres disent le contraire. Les différentes articulations
effectuées dans ce chapitre serviront de base à l'analyse
économétrique de l'effets du commerce extérieur des
produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun, ce qui est
l'objet de la deuxième partie de ce travail.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
39
Dans cette partie il était question de présenter
une analyse théorique et empirique du commerce extérieur et de la
croissance économique. Ainsi au premier chapitre nous avons
défini certains concepts du commerce extérieur et de la
croissance économique et ensuite nous avons présenté les
déterminants de ces variables. Au deuxième chapitre nous avons
fait une analyse théorique et empirique du commerce extérieur et
de la croissance. Dans ce chapitre, d'une part l'analyse empirique relations
entre le commerce extérieur et la croissance économique est
positif. D'autre part est négatif. Les différentes articulations
effectuées dans cette partie serviront de base à l'analyse
empirique des effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la
croissance au Cameroun, ce qui est l'objet de la deuxième partie de ce
travail.
40
DEUXIEME PARTIE:
ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU
COMMECE
EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN
Introduction de la deuxième partie
Beaucoup d'économistes et décideurs de questions
de développement se préoccupe sur la question de savoir si le
commerce des produits agricoles influent-t-il la croissance économique
au Cameroun.
Les travaux récents de certains auteurs soutiennent le
plus souvent que, le commerce des produits agricoles a des effets positifs sur
la croissance économique des pays d'origine producteurs agricoles comme
le Cameroun. Selon les autres auteurs, le commerce des produits agricoles
influence plutôt négativement la croissance économique des
pays d'origine.
Dans la deuxième partie de ce mémoire, nous
avons évalué à travers un cadre méthodologique et
procéder à une analyse économétrique de l'effet du
commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun. Cette partie est subdivisée en deux
chapitres qui sont indispensable à la réalisation de mes
objectifs spécifiques.
Ainsi, le premier chapitre de cette partie est consacré
à un état de lieux du commerce agricole et de la croissance
économique au Cameroun. Le deuxième chapitre quant à lui
se penchera sur l'analyse économétrique de l'effet du commerce
des produits agricoles sur la croissance économique du Cameroun.
41
CHAPITRE III :
ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS
AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE
INTRODUCTION
Au le début du XXIe siècle, les marchés
agricoles mondiaux ont considérablement évolué. La forte
croissance économique des économies émergentes a
stimulé la demande de produits agricoles à l'échelle
mondiale. Que ce soit dans les économies émergentes ou dans les
pays en développement, l'évolution du revenu et de sa
répartition a également amené une transformation des modes
de consommation.
Depuis la crise financière de 2008, le commerce des
produits agricoles est demeuré atone du fait de la faiblesse de la
croissance économique. Le commerce agricole a mieux
résisté que les autres échanges des produits non
agricoles, freinés par la réduction des investissements et la
faible demande globale qui en a résulté. L'investissement, qui
constitue la composante du PIB présentant la plus forte intensité
d'importations, est particulièrement anémique dans les
économies développées depuis la crise
financière.
Toutefois, un taux de croissance des pays qualifiés
compris entre 10% et 15%, est susceptible d'influencer positivement le
développement des pays d'origine agricole. Ainsi, le fait que les pays
qualifiés et/ou compétitives à l'étranger,
augmenteront leurs niveaux de production. En effet, cela stimule les pays
à se faire former dans des spécialités sollicitées
dans les pays développés. Cependant, le commerce stimule la
croissance économique des pays. Selon les récentes études
(2019, source INS) au Cameroun, les importations et les exportations des
produits agricoles ont des effets sur la croissance économique.
Pour ce faire, nous avons subdivisé ce chapitre en deux
sections: la première section(I) présente le commerce
extérieur des produits agricoles du Cameroun et la deuxième
section(II) état des lieux de la croissance économique.
42
SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES
DU CAMEROUN
I-1 Evolution du commerce extérieur des
produits agricoles sur la période 20152019
Dans les années 2016, le commerce des produits
agricoles a ralenti avec un taux de 3,6%, après une forte croissance de
17,9% en 2015, subissant les effets de la conjoncture défavorable au
commerce extérieur. En 2017, on constate qu'une hausse du PIB de 17,4%.
En 2019, la croissance des produits agricoles entraine une baisse de -10,3%
après 2,6% en 2018. Leurs contributions à la croissance du
secteur agricole permettant au Cameroun de relancer son commerce sur le
marché extérieur. Cette évolution est principalement
atténuée par la baisse de la croissance des marges sur les
produits du cacao, du café, du thé et du sucre en 2019 avec un
taux négatif de -10,3%.
Tableau 1:Taux de croissance des marges de commerce
par produits (en %)
RUBRIQUE
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
Produits du cacao, du café, du thé et du
sucre
|
17,9
|
3,6
|
17,4
|
2,6
|
-10,3
|
Source : INS
I-1-1 Balance commerciale
En 2019, le déficit commercial se creuse davantage,
passant de 1 292,8 milliards en 2018 à 1 464,2 milliards. Cette
situation résulte d'un accroissement des importations plus important que
celui des exportations. Le taux de couverture des importations par les
exportations reste inchangé à 62,0%. Hors pétrole, le
déficit s'aggrave de 261,5 milliards pour se situer à 2 243,8
milliards et le taux de couverture se réduit de 0,4 point de
pourcentage. Par rapport au déficit commercial, nous constatons que les
importations des produits agricoles et les exportations des produits agricoles
ont un effet respectivement positif et négatif sur la croissance
économique au Cameroun.
43
Figure 2: Balance commerciale sur la période
2008-2019 (en milliards)
En 2020 le déficit commercial se réduit de 284,9
milliards et s'établit à 487,4 milliards. Le taux de couverture
s'améliore de 5,1 points pour se situer à 65,3%. Par aux produits
agricole, le déficit commercial se réduit de 228,6 milliards et
se chiffre à 817,4 milliards. Cette évolution résulte
d'une baisse moins importante des exportations (-86,3 milliards) que celle des
importations (-314,9 milliards). Le taux de couverture s'améliore en
conséquence, passant de 39,2% à 41,9%.
I-1-2 Exportations
En 2019, la valeur des biens exportés s'établit
à 2 392,7 milliards, en hausse de 280,4 milliards par rapport à
2018. Cette évolution s'explique par la bonne tenue des ventes de
plusieurs produits, le cacao brut en fèves (+55,4 milliards), le coton
brut (+13,0 milliards). En ce qui concerne la structure des exportations, le
cacao brut en fèves (12,1%) et le coton brut (5,4%).
44
Tableau 2: Evolutions des exportations (Q :
quantité en milliers de tonnes, V : valeur en
milliards)
|
Total 2018
|
Total 2019
|
janv-juin
2019
|
janv-juin
2020
|
Variations (%)
|
Libellés
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
b/a
|
d/c
|
a
|
b
|
C
|
d
|
Coton brut
|
113,6
|
117,0
|
130,1
|
130,0
|
76,3
|
77,1
|
47,1
|
44,5
|
11,1
|
-42,3
|
Cacao brut en fèves
|
218,8
|
233,4
|
218,0
|
288,9
|
89,3
|
108,0
|
73,0
|
102,8
|
23,8
|
-4,74
|
Source : MINFI
I-1-3 Importations
En 2019, les importations progressent de 451,7 milliards par
rapport à 2018 et se chiffrent à 3 856,9 milliards. Cette
évolution est liée à l'accroissement des achats de
céréales (+111,7 milliards, dont 87,7 milliards pour le riz). Les
principaux produits importés avec un taux annuel sont le riz (6,0%), le
blé (3,7%). En 2020 les importations diminuent de 534,8 milliards et
s'établissent à 1 405,8 milliards. Cette évolution est
principalement attribuable à la réduction des achats de riz
(-31,9 milliards), et du blé.
Tableau 3: Evolution des importations (Q : en
milliers de tonnes, V : en milliards)
Périodes
|
2018
|
2019
|
2019
|
2020
|
Variations (%)
|
Libellés
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
Q
|
V
|
b/a
|
d/c
|
a
|
b
|
C
|
d
|
céréales
|
1 332,3
|
267,4
|
1 776,9
|
379,1
|
787,0
|
170,3
|
706,9
|
145,4
|
41,8
|
-14,6
|
riz
|
561,1
|
144,1
|
894,5
|
231,8
|
401,3
|
102,0
|
257,2
|
70,1
|
60,9
|
-31,3
|
Source : MINFI
45
J-2 Evolution des importations des produits
agricoles
J-2-1 Evolution des importations de riz et du sucre
2015-2018
Cependant, le Comité technique national de la balance
des paiements révèle une baisse des importations de riz de 22%.
Pour rappel, le riz est le principal produit alimentaire qui creuse la balance
commerciale du Cameroun, pays qui sert souvent de territoire de transit pour
cette denrée souvent réexportée vers les pays voisins tels
que le Gabon, le Nigeria ou encore la Guinée équatoriale.
En 2018, les importations de riz ont chuté de 22%,
selon le Comité technique national de la balance des paiements. En
dépit de cette réduction des importations, le riz continue
d'être l'un des produits contribuant le plus à creuser le
déficit commercial du Cameroun. Par exemple, sur la période
2015-2017, le Cameroun a officiellement consacré une enveloppe totale de
956,5 milliards de francs CFA aux importations de riz. Un calcul simple permet
de constater que les importations de riz dans le pays ont coûté
l'équivalent de près de 10% de l'enveloppe budgétaire de
l'Etat du Cameroun pour l'année 2019 (4850 milliards de francs CFA).
Mieux, les 160 milliards de francs CFA dépensés en moyenne chaque
année (181 milliards en 2015, contre respectivement 143,6 et 183,7
milliards en 2016 et 2017) par les importateurs de riz en activité au
Cameroun, dépassent largement les 300 millions de francs CFA de
subvention accordée chaque année par l'Etat à la
Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de
Yagoua (Semry), pour que cette entreprise publique survive et puisse assurer
une production rizicole d'à peine 100 000 tonnes, pour une demande
nationale dépassant parfois les 300 000 tonnes par an.
Les importateurs camerounais ont officiellement
dépensé 64,4 milliards de francs CFA dans les achats de sucre,
sur la période 2015-2017. Une analyse plus affinée des
statistiques fournies par le Ministère du commerce révèle
que le coût des importations de sucre en 2017 a doublé celui de
l'année précédente (17,6 milliards FCFA en 2016) et
triplé l'enveloppe de 11,3 milliards de francs CFA
dépensée au cours de l'année 2015. Ces importations,
généralement assurées aussi bien par des
sociétés brassicoles que des agglomérées
(transformateurs de sucre granulé en sucre en carreaux) et des
commerçants locaux, à la suite des autorisations spéciales
délivrées par l'Etat pour éviter les pénuries;
visent à pallier l'insuffisance de la production locale, qui peine
à atteindre 150 000 tonnes par an.
46
I-2-2 Evolution des importations des produits agricoles sur
la période 1980-2018
Source : Auteur
Figure 3: Evolution du taux de croissance annuelle
de l'importation des produits agricoles en % durant la période
1980-2019
Pour l'ensemble de la période 1980-2018, nous
enregistrons une moyenne annuelle de 15% du PIB. C'est en 2017 qu'on enregistre
le plus haut niveau (10%) suivie de celle de 2013 avec un taux de 9,8% et en
fin celle de 2018 avec un taux de 9,50%. Ces trois dernières
années montrent que les importations des produits agricoles favorisent
fortement la croissance économique du Cameroun. En 2019, nous
enregistrons le plus bas niveau (0,02%) des importations des produits
agricoles. Cette dernière montre qu'il y a une chute des importations
des produits agricoles au Cameroun.
I-3 Evolution des exportations des produits agricoles
I-3-1 Evolution des exportations des produits agricoles
(Cacao, Café et Coton)
2012-2019
L'exportation des produits agricoles a enregistré une
hausse de 4,6% de la valeur ajoutée en 2019, soit une
amélioration de 0,7 point par rapport à 2018. Cette
évolution est liée à l'accroissement de la production de
cacao et de coton.
47
Cacao
En 2019, la production de cacao progresse de 4,3% pour
s'établir à 322 937 tonnes, en dépit des perturbations
enregistrées dans la région du Sud-ouest. En effet,
l'accroissement de la production se poursuit dans les autres bassins. La
transformation locale absorbe 32,5% de la production, et les 67,5% restant sont
exportés. En 2018, la production de cacao progresse de 4,6%, contre une
baisse de 5,8% en 2017, pour s'établir à 309627 tonnes.
Cafés
En 2016, la production de café arabica se montre
à 7 024 tonnes, augmente de 8% par rapport à 2015. Les
exportations de café robusta reculent de 0,8% par rapport à 2015.
En 2019, la production de café arabica baisse de 6% pour se situer
à 6 171 tonnes. Les difficultés de la filière demeurent le
vieillissement des plantations et de la force de travail. Par ailleurs, la
baisse des cours sur le marché international et le coût
élevé des intrants, contribuent également à la
désaffection des jeunes producteurs pour cette spéculation.
Toutefois, pour faire face aux difficultés d'écoulement de la
production du fait de la baisse des cours sur le marché international,
les producteurs s'orientent davantage vers la transformation locale du
café.
Coton
En 2016, la production de coton fibre augmente de 14,5% pour
se structurer à 91 970 tonnes. En 2017 la production de coton fibre est
en recul de 36,7% et les exportations en progression de 14,6%. En 2018, les
productions de coton fibre amplifie de 29% pour s'établir à 107
617 tonnes. En 2019, les productions de coton fibre croissent de 22,4% pour se
chiffrer à 131 761 tonnes. Ces évolutions sont, entre autres,
attribuables à la réduction des pertes post-récolte et
à la mise à niveau des équipements de production. 2019 et
en glissement annuel, la production de coton fibre est en hausse de 1,7%. Les
exportations croissent de 14,2% grâce aux stocks.
48
Tableau 4: Production , exportations et cours dans
l'agriculture industrielle
Rubriques
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016*
|
2017*
|
2018*
|
2019**
|
Cacao
|
|
Production (tonnes)
|
268
941
|
275
000
|
281
196
|
308
753
|
330
412
|
308
736
|
309
627
|
322
937
|
Exportation (tonnes)
|
173
794
|
192
836
|
192
637
|
265
306
|
263
746
|
221
667
|
218
793
|
218
002
|
Cours (en Fcfa/kg)
|
1 356
|
1 386
|
1 732
|
1 756
|
1 654
|
1 158
|
1 265
|
1 312
|
Café Arabica
|
Production (tonnes)
|
10 000
|
7 000
|
8 020
|
6 504
|
7 024
|
10 307
|
6 565
|
6 171
|
Exportation (tonnes)
|
5 148
|
2 228
|
2 434
|
2 004
|
1 943
|
1 730
|
1 146
|
859
|
Cours (en Fcfa/kg)
|
2 748
|
2 070
|
2 975
|
2 227
|
2 188
|
2 131
|
2 001
|
1 820
|
Coton fibre
|
Production (tonnes)
|
82 124
|
88 854
|
98 375
|
107
585
|
91 970
|
100
877
|
107
617
|
131
761
|
Exportation (tonnes)
|
76 173
|
91 532
|
90 854
|
98 143
|
101
427
|
101
893
|
113
623
|
130
061
|
Cours (en Fcfa/kg)
|
878
|
868
|
799
|
920
|
865
|
975
|
1 066
|
1 067
|
Source : MINADER
49
J-3-2 Evolution des exportations des produits agricoles
1980-2019
Source : Auteur
Figure 4: Evolution du taux de croissance annuelle de
l'exportation des produits agricoles en % durant la période
1980-2019
Les recettes d'exportations agricoles au Cameroun ont, comme
dans la plupart des pays de l'Afrique, connu une évolution non
régulière. En effet, les recettes d'exportation ont connu une
augmentation progressive de 1980 jusqu'en 1981 où on enregistre le
niveau le plus élevé des recettes d'exportation de cette sous
période d'étude, soit un taux de 50,80 %. En 1981 en 1982 et en
1983 on note une baisse des recettes d'exportation de -50,00%, de 40,50% et 40%
respectivement par rapport à 1981 à 1982 et à 1983. On
constate qu'également les exportations des produits agricoles progresse
positivement sur la période de 1989, 1991 et 1990 avec un taux
respectivement de 50,60%, 80% et 90% et sur la période de 1999 à
2006, les exportations des produits agricoles influence positivement la
croissance économique. Sur la période de 2006 à 2008, les
recettes d'exportation ont chuté de façon drastique avec des taux
de croissance de -10,00% en 2006, -90,00% en 2007 et - 80,94% en 2008.
L'année 2008 est à la crise alimentaire et qui a provoqué
la baisse de la compétitivité des produits agricoles de
l'économie nationale.
50
SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE
ECONOMIQUE DU CAMEROUN
II-1 Evolution de la croissance économique du
Cameroun (2014-2020)
La situation économique du Cameroun se dégrade :
le PIB a connu un taux de décroissance quasi constant de 1,1% entre 2015
et 2017 (le chiffre du PIB pour 2018 sera bientôt disponible). Il
était de 3,5% en 2017, 4,6% en 2016 et 5,7% en 2015 (CIA World Factbook,
2018 ; Institut national de statistique, 2018). Le taux réel de
croissance du PIB est ainsi inférieur aux 8 % requis par la Banque
mondiale (2016) pour faire du Cameroun un pays à revenu
intermédiaire de tranche supérieure d'ici 2035. Selon l'Institut
National de la Statistique (2018), la balance commerciale du Cameroun
(exportations moins importations) était négative d'environ
(moins) -1128 milliards FCFA. En outre, les réserves de devises
étrangères sont en forte baisse en raison, entre autres, d'une
baisse du prix du pétrole, qui s'établit actuellement à
3,1 milliards de dollars, contre 3,6 milliards en 2010 (Banque mondiale,
2017).
C'est une baisse de près d'un demi-milliard de FCFA. En
d'autres termes, le Cameroun dispose de moins de devises
étrangères dans sa banque centrale pour payer ses importations.
La crainte d'une nouvelle dégradation de l'économie ne cesse de
croître car le Cameroun a perdu le droit d'accueillir la Coupe d'Afrique
des Nations (CAN) 2019. Certains entrepreneurs qui avaient obtenu des
prêts des banques pour améliorer leurs installations (afin de les
rendre plus attrayantes pour les visiteurs/touristes) en prévision de
CAN, ont dorénavant des difficultés à trouver de nouveaux
clients.
Le sous-emploi et l'économie informelle dominent au
Cameroun (Nations Unies, 2013). L'Institut national de la statistique (INS)
rapporte que 88,6% des emplois créés au Cameroun sont dans le
secteur informel (2018). En outre, 79% des travailleurs individuels au Cameroun
étaient sous-employés en 2014 et 37,5% des adultes camerounais
ont un revenu moyen inférieur à 931 FCFA (2 dollars) par jour
(Institut national de la statistique (2018). On peut ainsi dire que les emplois
faiblement rémunérés dans le secteur informel et le
sous-emploi au Cameroun en général constituent du chômage
déguisé. Ainsi, le taux de chômage officiel qui est de 4,3%
contre 30% en 2001 (CIA World Factbook, 2018, Nations Unies, 2013) est
très probablement biaisé. En effet, cette baisse significative du
taux de chômage entre 2001 et 2018 est associée à une
redéfinition du terme «chômeur» par l'Institut national
de la statistique, pour inclure les chômeurs à la recherche
d'une
51
opportunité mais ayant travaillé à temps
partiel la semaine précédant l'enquête. Par exemple, la
plupart des chômeurs Camerounais sont considérés comme
«employés» par l'Etat parce qu'ils travaillent à temps
partiel dans le secteur informel (Moto taxis, Buyam-Sellam et agriculteurs,
etc.), tout en recherchant des opportunités dans le secteur formel, mais
gagnant parfois moins que le salaire minimum d'environ 36 000 FCFA ou 72
dollars (Institut National de la Statistique, 2018).
Pourtant, une analyse approfondie de certaines données
de l'Institut national de la statistique permet d'affirmer que le taux de
chômage qui est de 4,3 % ne reflète pas la réalité
de l'économie Camerounaise. La pauvreté est très
répandue : 41,3% des ménages camerounais vivent dans la
pauvreté, selon les données recueillies en 2014 (Institut
national de la statistique, 2018) ; et la situation ne s'est pas beaucoup
améliorée en 2018. Par exemple, 35,3% des Camerounais n'ont pas
accès à l'eau potable (Institut national de la statistique,
2018).
Cependant, le coût de la vie est relativement stable :
le taux d'inflation a chuté à 0,6 % en 2017, contre 0,9 % en 2016
(Institut national de la statistique, 2018), même si ce n'était
pas le cas dans toutes les régions du pays. Il est actuellement
au-dessus de la moyenne nationale à Bertoua et à Bafoussam, en
partie sous l'effet de la hausse du coût de l'électricité,
des boissons, des biens et des services (Institut national de la statistique,
2018).
Les principales menaces à l'économie
Camerounaise sur un court terme résident dans le développement
des infrastructures relatives à la prochaine CAN au Cameroun, la gestion
de la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du
pays ainsi que la crise dans la région de l'Extrême Nord du pays.
Certaines entreprises ayant un nombre important de clients (entreprises et
particuliers) dans ces régions du pays auraient d'importantes
difficultés financières, du fait de l'insécurité
qui persiste (Lunn, Jon et Brooke-Holland, Louisa, 2018).
Le Cameroun gagnerait à réduire
significativement sa dette sur un long terme ainsi que la masse salariale du
secteur public (représentant 2/5 du budget annuel ou 44% du budget
annuel, soit environ 11% du PIB), pour pouvoir augmenter la part
réservée aux investissements dans le budget national. Le service
de la dette est une série de paiements d'intérêts et de
capitaux obligatoires et constitue 1/5 du budget annuel (1057 milliards FCFA).
La masse salariale gouvernementale représente également 1/5 du
budget annuel (1058 milliards de FCFA) et près d'un tiers des recettes
propres de l'Etat (c'est à dire ses recettes hors prêts). En
d'autres termes, le coût élevé des services de la dette et
la masse salariale gouvernementale, supplantent les dépenses
prioritaires telles que les
52
investissements publics (comme en Gambie, Collaborative Africa
Budget Reform Initiative, 2018). Le taux d'investissement dans le budget annuel
devrait passer de 20% en 2016 à 30%, afin d'atteindre l'émergence
en 2035, selon un rapport de la Banque Mondiale (2016) sur l'économie du
Cameroun et le Document de Stratégie pour la croissance et l'emploi
(DSCE).
Bien que le budget d'investissement public 2019 ait
augmenté de 142 milliards de FCFA par rapport à l'année
dernière, il ne représente que 24% du budget annuel (Gouvernement
du Cameroun, 2019), et il représente environ 6% du PIB du Cameroun (soit
35 milliards de dollars selon le CIA World Factbook, 2018). Le déblocage
limité de fonds pour les investissements publics (à l'instar du
Libéria, Collaborative Africa Budget Reform Initiative, 2018) est la
principale raison pour laquelle ce projet de loi budgétaire ne peut,
dans sa forme actuelle, stimuler l'économie du Cameroun vers
l'émergence en 2035. En outre, les investissements sur le capital humain
(éducation, santé publique) restent relativement faibles et ne
contribuent pas à augmenter, de manière significative, le
pourcentage de diplômés des Science, Technologie,
Ingénierie et Mathématiques (STIM) à l'échelle
nationale. Il incombe au gouvernement d'assurer une offre suffisante de
compétences en STIM, car celles-ci sont vitales pour la
productivité d'un pays (Comité des comptes publics de la Chambre
des communes, 2018).
En outre, l'offre de formation à l'entrepreneuriat au
Cameroun, qui vise à développer le sens des affaires
(créativité/innovation) des stagiaires pour créer des
emplois, est très limitée (Ndedi, A., 2015). Pour que la vision
2035 d'un Cameroun émergent et démocratique devienne une
réalité, le Cameroun doit libérer le potentiel de son
secteur privé et créer des emplois (Banque mondiale, 2016).
Malheureusement, la plupart de ces «formations à
l'entrepreneuriat» proposées sont en fait des formations à
la gestion des petites entreprises et ne couvrent pas les compétences
pour innover et créer des emplois (Ndedi, A., 2015). Le budget
alloué à la modernisation et à la professionnalisation des
facultés ordinaires (dont l'objectif est de doter les étudiants
de l'enseignement supérieur des compétences et des
capacités nécessaires pour trouver et/ou créer des
emplois) n'a pas changé : 2,62 milliards de FCFA par rapport à
l'année dernière. En résumé, il y a un
décalage entre la formation à l'entreprenariat actuellement
offerte au Cameroun et les besoins sur le marché du travail : le budget
alloué pour l'adaptation de la formation des enseignements secondaires
à l'environnement socioéconomique a diminué de 129
millions par rapport à l'année dernière et est
désormais de 62,747 milliards FCFA.
53
La pandémie du COVID-19 soumet les chaînes
d'approvisionnement agricole et alimentaire mondiales à des pressions
sans précédent. Elle a déjà provoqué des
goulets d'étranglement dans les industries d'amont, la production
agricole, la transformation alimentaire, les transports et la logistique, et
suscité des modifications de grande ampleur de la demande de produits et
services alimentaires. L'OCDE et la FAO oeuvrent de concert aux
côtés de nombreuses autres organisations internationales pour
répondre à ce besoin. Cette nouvelle édition des
Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO présente donc des
projections de référence complètes à moyen terme
concernant les marchés nationaux, régionaux et mondiaux des
produits agricoles, ainsi qu'un premier scénario des
répercussions du COVID-19. Cette analyse préliminaire indique que
l'effondrement de la croissance économique en 2020 pourrait favoriser
une nouvelle chute des prix des produits agricoles, au moins à
brève échéance.
II-2 Contribution de l'agriculture à la
croissance économique du Cameroun (2016-2019)
Les trois dernières années, selon les comptes
nationaux du Cameroun, l'activité agricole a enregistré une
croissance entre 8,8% et 9,8% et a contribué avec USD 3,7 milliards
à 10,7% du PIB en 2016. Elle emploie 70,0% de la population active soit
7.128.000 de personnes. Le Cameroun dispose de conditions naturelles favorables
qui lui permettent de cultiver des produits pour la consommation locale
(igname, manioc, mais, mil, sorgho, et les légumes comme la pomme de
terre, oignon ou le haricot) et l'exportation (banane, café, cacao,
caoutchouc, coton, thé).
En 2017 Le ministère en charge de l'Agriculture
(Minader) se félicite des performances de son secteur en 2017. Selon
cette administration, la contribution de l'agriculture à la croissance
économique du Cameroun a été de 76,38% en 2017. En 2016,
cette contribution était de 68%.
Pour parvenir à ces résultats, le Minader
indique qu'il a mené des activités dans le but de promouvoir le
développement des filières agricoles à fort potentiel de
valeur ajoutée. Dans ce sens, un accent a été mis sur
l'appui à la promotion de la mécanisation agricole et des
équipements dans les filières stratégiques : cacao,
café, coton, caoutchouc, riz, banane, manioc, etc. Tout cela a permis
d'accroître la production, par exemple la production du cacao qui a connu
un taux d'accroissement de 9% en 2016. Une croissance de 18% est
54
prévue en cette année 2018. Pareil pour la
banane dont le taux d'accroissement était de 1% en 2016 et se situerait
à 5% en 2018.
Par ailleurs, des productions de semences et de
matériel végétal de qualité ont été
mises à la disposition des producteurs pour permettre d'accroître
les rendements des différentes spéculations. La mise en place des
exploitations agricoles à l'échelle nationale a permis
d'augmenter les superficies cultivées.
D'une manière générale, l'activité
économique camerounaise (2019) a été marquée par
une croissance réelle du PIB de 3,8% par rapport à la même
période en 2018. Selon l'Institut Nationale de la Statistique(INS),
cette évolution résulte du dynamisme des activités dans
tous les trois secteurs. Si le secteur primaire reste le moins performant, avec
une contribution de 0,6 point au PIB, force est de constater qu'il connait
néanmoins une nette progression de 0,1 point. Cette évolution est
en grande partie due à la bonne tenue des activités dans les
branches de l'agriculture industrielle et d'exportation qui croissent de 5,6%.
La performance du secteur primaire est également portée par les
activités de l'élevage, la pèche et la chasse qui
connaissent une hausse de 5,8% en dépit du ralentissement du rythme de
l'activité dans ses branches.
La branche sylviculture dont la contribution à la
croissance s'établit à 0,1 point, renoue avec la croissance
(3,1%) après un repli enregistré en 2019. A contrario, l'on
enregistre une perte de vitesse dans l'agriculture vivrière, qui
progresse de 2,6% contre 5,0% par rapport à la même période
en 2018. Le principal levier de l'activité économique dans le
secteur primaire connait quant à lui un tel ralentissement à
cause des tensions inflationnistes sur les prix des produits vivriers. Une
inflation qui a persisté dans le pays tout au long de l'année
à cause du durcissement des conditions de sortie de devises, ainsi que
l'insécurité persistante dans certaines régions.
A la fin de l'année 2019, l'INS annonçait
déjà une inflation de 2,7%. Dans la région de
l'Extrême-Nord en particulier, indiquait l'INS, du fait des inondations
ayant occasionné les pertes de cultures, de centaines de têtes de
bétail et des surfaces de pâturage, les marchés ont
été de moins en moins approvisionnés (maïs, riz, mil,
sorgo), oignons, viande de boeuf, etc. A cela vient s'ajouter la crise
sécessionniste dans les régions anglophones du pays qui a fait
perdre 845 milliards à l'économie nationale et plus de 16000
emplois. Les premiers touchés sont les entreprises agro-industrielles
telles que CDC, Pamol qui sont pratiquement à l'arrêt. « En
raison de la nature de leurs activités qui s'étalent sur des
hectares, ces
55
dernières se retrouvent quasiment démunies face
aux attaques et sont dans l'impossibilité de sauvegarder leurs actifs,
surtout le matériel végétal » Précisait le
Groupement Inter-patronal du Cameroun en 2019 dans son tableau de bord de
l'économie camerounaise.
L'INS informe que l'activité économique du
Cameroun, en 2018, s'est traduit par une amélioration du produit
intérieur brut (PIB) de l'ordre de 4,5% par rapport en 2017. Du
côté de l'offre, cette évolution résulte de la bonne
tenue des activités dans le secteur tertiaire qui, avec une croissance
de 3,6%, a contribué de 2,0% point à la croissance, ainsi que
dans le secteur secondaire (1,7%) et primaire (0,4 point).
Toutes fois, un ralentissement du rythmes d'activité
est observé dans le secteur primaire dont la croissance est
estimée à 2,8% au trimestre de l'année 2019. Cette
situation résulte de la morosité affichée par certains
produits agricoles d'exportation tels que banane, le café et le
caoutchouc. La tendance a aussi caractérisé les activités
dans l'agriculture vivrière, en liaison avec les effets de la crise dans
le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Source : Auteur
Figure 5: Evolution de l'agriculture à la
croissance économique du Cameroun (2016-2019)
Conclusion
56
Au terme de ce chapitre nous pouvons dire que le commerce
extérieur des produis agricoles jouer un rôle
particulièrement important sur la croissance économique au
Cameroun. Les crises alimentaires et sanitaire respectivement de 2008 à
2020 qui ont déstabilisé l'économie camerounaise
provoquant les exploitations et les importations des produits agricoles sur le
marché international. Malgré tout cela, le Cameroun demeure un
pays producteur agricole en Afrique et ses échanges à
l'extérieur ont un effet sur la croissance économique. Ainsi le
commerce peut aider à ajuster la production agricole de façon
efficiente entre les pays.
57
CHAPITRE V :
ANALYSE EONOMETRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR
DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN
Introduction
La littérature économique ressort plusieurs
facteurs susceptibles d'influencer le développement des pays d'origine.
En effet, le commerce des produits agricoles, selon la littérature
impacte le développement des pays d'origine à travers plusieurs
canaux de transmissions. Ces canaux sont les transferts de technologie, le
commerce, etc.
Toutefois, un taux de croissance des pays qualifiés
compris entre 10% et 15%, est susceptible d'influencer positivement le
développement des pays d'origine agricole. Ainsi, le fait que les pays
qualifiés et/ou compétitives à l'étranger,
augmenteront leurs niveaux de production.
En effet, cela stimule les pays à se faire former dans
des spécialités sollicitées dans les pays
développés. Cependant, le commerce stimule la croissance
économique des pays. Selon les récentes études au
Cameroun, les exportations des produit agricoles et les importations des
produits agricoles ont un effet respectivement négatif et positif sur la
croissance économique.
Dans ce chapitre, nous avons modélisé les effets
du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun. Pour ce faire, nous avons subdivisé ce
chapitre en deux sous-sections : la première présente la
démarche méthodologique de recherche qui va nous permettre de
contrôler la qualité de ce travail et de répondre à
nos objectifs et la deuxième quant à elle, déroule la
présentation des résultats, discussion et recommandation.
SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE
58
Dans la partie empirique de cette étude, nous employons
un estimateur MMV en système (de la méthode des moments du
maximum vraisemblance). Pour une analyse complète des effets du commerce
extérieur sur la croissance économique, une série de
modèles ont été développée en ajoutant ou en
excluant des variables explicatives. La méthodologie sera
répartie en trois sous-section: Source des données,
Spécification du modèle de croissance et Test de traitement de
données.
I-1 Sources des données
Pour le traitement de nos données, nous avons
utilisé les séries chronologiques sur la période de
1980-2019. La méthode du maximum de vraisemblance(MMV) en
régression multiple linéaire sera utilisé pour
déterminer l'effet du commerce des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun.
Les données utilisées dans ce mémoire
sont des données proviennent des bases de données d'institutions
internationales en particulier la Banque Mondiale (World Bank Indicators), qui
sont crédit intérieur brut(crédit) ; formation brut du
capital fixe(Fbcf) ; inflation(Infl) et produit intérieur brut(Pib) et
les données sur le nombre des exportations des produits agricoles (Expa)
et des importations des produits agricoles (Impa) proviennent de la base de
données FAO (Food and Agriculture Organisation). Il s'agit donc des
données de série temporelle couvrant une période de
1980-2019. Ces choix de donnée d'estimation sont dictés par la
disponibilité des données au Cameroun qui dispose de
données statistiques sur cette période.
59
Tableau 5: Source de données d'étude
des différentes variables
Variables
|
Source des données
|
Périodes
|
Expa
|
FAO
|
1980-2019
|
Impa
|
FAO
|
1980-2019
|
Crédit
|
BM
|
1980-2019
|
Fbcf
|
BM
|
1980-2019
|
Infl
|
BM
|
1980-2019
|
Pib/hab
|
BM
|
1980-2019
|
Source : auteur à partir
données
J-2 Spécification du modèle de
croissance
Considérant la littérature conventionnelle sur
la croissance, nous spécifions une équation de croissance. Ce
modèle outre les taux, les variables ont été
utilisé permet une analyse directe des sensibilités en termes
d'élasticité à travers les coefficients. Les
modèles économétriques qui évaluent l'effet du
commerce extérieur sur la croissance économique (mesurée
par le PIB par habitant) et les déterminants de la croissance pour le
Cameroun pourrait s'écrire comme suit :
Modèle 1 : PIB= fl0 + flu
EXPA + fl2 CREDIT+ fl3 FBCF+ fl4INFL + et Modèle 2 :
PIB= fl0 + flu IMPA + fl2 FBCF + fl3 CREDIT + et
Concernant les importations des produits agricoles, nous
prévoyons une relation négative de celles-ci sur la croissance
économique car lorsqu'un pays importe davantage, il y'a sortie massive
de capitaux. Ceci se traduit par un déficit de la balance
commerciale.
Par contre, nous anticipons une relation positive entre les
exportations et la croissance économique en me basant sur l'étude
faites par Belmondo KINKPE et Fawaz AMINOU
60
(2009) qui ont trouvé que le Benin vérifie
l'hypothèse de croissance tirée par les
exportations des produits agricoles.
En suivant Zahonogo (2017) et FetahiVehapi et al.
(2015), la formation brute du capital fixe dans le PIB. Selon la
littérature existante, le coefficient de cette variable devrait
être positif.Quant à l'inflation (INF), nous prévoyons une
influence positive ou négative de celle-ci sur la croissance du PIB car
Abdellatif Naanaa (2002) a prouvé que l'inflation est
préjudiciable à la compétitivité de
l'économie. Cependant, l'augmentation des prix contribue à la
réduction de la valeur de la dette.
Le crédit intérieur brut peut avoir un impact
sur la productivité et servir de catalyseur au développement
économique par l'amélioration de la productivité, la
création d'emplois (atténuation de la pauvreté) et la
croissance du commerce (Findley, 1978 ; De Gregorio, 1992 ; Bala Subramanian et
al. 1996 ; Hale et Long, 2006). Le signe attendu est positif.
Donc l»effet du commerce extérieur sur la
croissance économique dépend la formation brute de capital fixe,
du niveau général des prix (infl), et du crédit
intérieur brut accordée au secteur publique et privé
(crédit).
Tableau 6: Récapitulatif des signes des
coefficients des différentes variables explicatives : Signes
attendus
Variables explicatives
|
PIB/hab.
|
Expa
|
positif(+)
|
Impa
|
négatif(-)
|
Crédit
|
positif (+)
|
Fbcf
|
Positif (+)
|
Infl
|
Positif (+) ou Négatif(-)
|
Source : auteur
I-3 Tests de traitement de
données
Dans la littérature économétrique plusieurs
tests statistiques sont utilisés pour
déterminer le degré d'intégration d'une
variable. Les tests qui seront utilisés dans le cadre de ce
mémoire sont: le test de Stationnarité, et le test de
corrélation.
61
I -3-1 Tests de stationnarité
Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est
primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce
concept de stationnarité doit être vérifié pour
chacune des séries afin d'éviter des régressions factices
pour lesquelles les résultats pourraient être « significatifs
»
I-3-2 Test de corrélation
Ce test de corrélation que nous avons choisi, permet de
vérifier le lien entre la variable à expliquer et les variables
explicatives pour vérifier leurs corrélations.
SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS
DU
MODELE
II-1 Présentations des différents
résultats de tests économétriques réalisés
II-1-1 Test de stationnarité
Tableau 7: Test de stationnarité des
différentes variables
Variables
|
t-stat
|
Prob
|
Ordre
d'intégration
|
PIB
|
-6.581564
|
0.0000
|
I(1)
|
EXPA
|
-7.070286
|
0.0011
|
I(1)
|
IMPA
|
-3.516475
|
0.0006
|
I(2)
|
|
CREDIT
|
-4.599779
|
0.0143
|
I(2)
|
FBCF
|
-6.868438
|
0.0000
|
I(0)
|
INF
|
-3.986063
|
0.0000
|
I(0)
|
Source: auteur à partir du logiciel
STATA 14
Selon le tableau les variables sont stationnaire à
niveau (inflation et Formation brut de capital fixe) et à
différence première (Produit Intérieur Brut, Exportation
des produits agricole) enfin à différence deuxième
(Importation des produits agricoles et le crédit).
62
II-1-2 Test de corrélation
Tableau 8 : Matrice de corrélation des
variables
CORELATE PIB EXPA IMPA FBCF CREDIT INF (obs
:39)
|
PIB
|
EXPA
|
IMPA
|
FBCF
|
CREDIT
|
INF
|
PIB
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
EXPA
|
0.2858
|
1.0000
|
|
|
|
|
IMPA
|
0.7607
|
0.4033
|
1.0000
|
|
|
|
FBCF
|
0.2080
|
0.2797
|
0.4973
|
1.0000
|
|
|
CREDIT
|
0.6884
|
0.1949
|
0.7815
|
0.2844
|
1.0000
|
|
INF
|
-0.1415
|
-0.2755
|
-0.2666
|
-0.0566
|
-0.2819
|
1.0000
|
Source : Auteur à
partir de Stata 14
Le tableau indique une corrélation positive
respectivement entre la variable dépendante (Croissance
économique(PIB)) et les variables explicatives: exportation des produits
agricoles (EXPA), Importation agricole (IMPA), la Formation Brut de Capitale
Fixe(FBCF) à l'exception de l'inflation qui est négatif.
II-1-3 Estimation par le MMV des modèles
L'estimation du modèle 1 s'écrit de la
manière suivante :
DPIB= f30 + f31 DEXPA + f32 D2CREDIT+ f33 FBCF+ f34INFL +
åt f30 : Constante.
DPIB : le PIB par habitant c'est l'indicateur le plus
utilisé pour analyser la croissance économique.
DEXPA : les exportations des produits agricoles.
D2CREDIT : le crédit intérieur brut
représente le capital physique indiquant le stock d'investissement dans
le pays.
63
FBCF : de la formation brute du capital fixe. INF:
l'inflation.
å : Termes d'erreur du modèle.
Résultats de l'estimation
:
Tableau 9: Estimation du modèle 1 : effet des
exportations des produits agricoles sur la croissance économique au
Cameroun de 1980-2019
Variables
|
Variable expliquée(DPIB)
|
Variables explicatives
|
Coefficients
|
Stat. Err
|
Prob
|
Cons
|
-2.860633
|
22.567742
|
0.899
|
EXPA
|
0.998843
|
0.04477
|
0.026
|
D2CREDIT
|
7.64e-11
|
6.52E-11
|
0.241
|
FBCF
|
-4.152364
|
4.291512
|
0.333
|
INF
|
8.219797
|
2.380959
|
0.001
|
Prob>Chi
|
0.0000
|
Source : Logiciel Stat 14
Les résultats s'écrivent ainsi :
DPIB= -2.860633 + 0.998843* DEXPA + 7.64e-11*
D2CREDIT-4.152364* FBCF+ 8.219797*INFL + åt
L'estimation du modèle 2 s'écrit de la
manière suivante : DPIB= f30 + f31 DIMPA + f32 FBCF + f33 D2CREDIT +
åt
64
Tableau 10: Estimation du modèle 2 : effet des
importations des produits agricoles sur la croissance économique au
Cameroun de 1980-2019
Variables
|
Variable expliquée(DPIB)
|
Variables explicatives
|
Coefficients
|
Stat. Err
|
Prob
|
Cons
|
-2.697338
|
24.37576
|
0.912
|
DIMPA
|
0.0807539
|
0.0477222
|
0.091
|
FBCF
|
-7.340292
|
7.256659
|
0.312
|
D2CREDIT
|
1.13e-10
|
6.58e-11
|
0.085
|
Prob>Chi
|
0.0000
|
Source: Logiciel Stat 14 Calculs personnel
Les résultats s'écrivent ainsi :
DPIB= -2.697338 + 0.0807338 DIMPA - 7.340292FBCF + 1.13e-10
D2CREDIT + åt
II-2 Interprétation des résultats et
recommandations de politique économique des
hypothèses
II-2-1 Interprétation des résultats des
modèles
II-2-1-1 Vérification de l'hypothèse
1 : Effet des exportations des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun de 1980-2019
DPIB= -2.860633 + 0.998843* DEXPA + 7.64e-11* D2CREDIT-4.152364*
FBCF+ 8.219797*INFL + åt
Le coefficient d'estimation des exportations des produits
agricoles est positif (0.09988) et statistiquement significatif. L'augmentation
d'un point (0.026) des exportations des produits agricoles entraine une hausse
de la valeur du PIB par habitant 0.026 unité. Cela signifie donc pour le
Cameroun, les exportations des produits agricoles à l'état
actuel
65
affectent positivement la croissance économique. Ce
résultat est cohérence avec les résultats des travaux de
Belmonda KINKPE et Fawaz AMINOU (2009) qui ont démontré que les
exportations des produits agricoles ont un effet positif sur la croissance
économique au. Ainsi pour le travail de Bakari Sayef (2016) montre que
les exportations des produits agricoles ont un effet positif et significatif
sur la croissance économique en Tunisie. Tous ces résultats
obtenus vérifient l'hypothèse 1. Donc le résultat obtenu
est de signe attendu
Le coefficient de la variable de crédit est positif
(7.64e-11) et non significatif. Donc toute augmentation de crédit
intérieur brut d'une unité (0.244) entraîne, toutes choses
restant égales par ailleurs, un accroissement du PIB par habitant de
0,241 point. L'effet du commerce extérieur sur la croissance
dépend fortement du crédit domestique accordée au secteur
publique et privé (crédit). Le signe positif est attendu.
Le coefficient de la formation brut de capital fixe est
négatif (-4.152364) et non significatif. Cela veut dire que
l'augmentation d'un point (0.333) de la formation brute de capital fixe
entraine une baisse de la valeur du PIB par habitant 0.333 unité. Le
signe n'est pas attendu.
Enfin le coefficient du niveau général des
prix(inflation) est positif (8.219797) et significatif. En effet, une
augmentation de 1% de l'inflation entraîne, et toutes choses
égales par ailleurs une augmentation d'une unité de 0.001 du
PIB/hab. Le signe positif n'est pas attendu.
II-2-1-2 Vérification de l'hypothèse
2 : Effet des importations des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun de 1980-2019
DPIB= -2.697338+ 0.0807338*DIMPA - 7.340292*FBCF+
1.13e-10*D2CREDIT + åt
Le coefficient de la variable des importations des produits
agricoles est positif (0.08073338) et significatif au seuil de 10%. Ce qui veut
dire qu'une hausse des importations des produits agricoles entraîne, et
toutes choses égales par ailleurs une augmentation d'une unité de
0.091 du PIB/hab. Cela signifie que les importations des produits agricoles ont
une influence positive sur la croissance économique du Cameroun. En
d'autres termes, plus on importe, plus la croissance est stimulée. Ce
résultat est similaire avec le résultat des travaux de Nadia
Lemzoudi (2005) et Rakotoarisoa Victor (2014)
66
trouvent que les importations des produits agricoles ont un
effet positif et significatif sur la croissance économique au Benin et
à Madagascar.
Le signe positif du coefficient des importations des produits
agricoles n'est pas attendu car on a au préalable tout comme Mankiw
pensé que les importations des produits agricoles massives rendaient la
balance commerciale déficitaire et de ce fait, jouaient
négativement sur la croissance économique.
En fin, le coefficient de la formation brut de capital fixe
est négatif (7.340292) et non significatif. Cela veut dire que
l'augmentation d'un point de la formation brut de capital fixe entraine une
baisse de la valeur du PIB par habitant 0.312 unité. Le signe n'est pas
attendu. En fin, le coefficient de la variable de crédit est positif
(1.13e-10) et significatif au seuil de 10%. Donc toute augmentation de
crédit intérieur brut d'une unité entraîne, toutes
choses restant égales par ailleurs, un accroissement du PIB par habitant
de 0,085 point. L'effet du commerce extérieur sur la croissance
dépend fortement du crédit domestique accordée au secteur
publique et privé (crédit). Le signe positif est attendu.
II-2-2 Les recommandations de politique
économique
Vus les résultats de notre étude, il nous
convient de proposer les recommandations de politique économique
à l'endroit des dirigeants camerounais. Les exportations agricoles et
les importations agricoles ont des effets bénéfiques sur
l'économie camerounaise. Nous pouvons donc en tirer plusieurs
enseignements suite à ces résultats de l'estimation et faire des
propositions d'orientation des politiques économiques. Cette politique
vise essentiellement à améliorer la compétitivité
de l'économie camerounaise, et pour cela, les recommandations suivantes
peuvent être formulées:
· Accorder des appuis aux organisations de producteurs
pour le financement des crédits de campagne agricole;
· Favoriser une croissance durable du secteur agricole
en s'adressant aux problèmes fondamentaux de la gestion de l'eau et des
changements climatiques;
· Garantir la survie des entrepreneurs agricoles et des
petits producteurs face au COVID-19 ;
· Promouvoir davantage les industries de transformation
dans notre pays pour apporter une valeur ajoutée à nos produits
agricoles;
·
67
Renforcer la compétitivité des productions
agricoles camerounaise sur les marchés mondiaux.
CONCLUSION
L'objectif de ce mémoire est déterminé
l'effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance
économique au Cameroun. Pour cela, nous avons réalisé
plusieurs spécifications de l'effet du commerce extérieur des
produits agricoles sur la croissance économique en utilisant le PIB par
habitant pour le Cameroun concerné. Sur le plan empirique, nous avons
utilisé le Méthode du Maximum Vraisemblance(MMV). En termes de
résultats, nous avons trouvé une relation positif et
significative entre les exportations des produits agricoles et la croissance
économique et une relation positif et significatif entre les
importations des produits agricoles et la croissance économique pour le
Cameroun. Pour atteindre cet objectif que nous avons fixé, nous
utilisons les outils économétriques pour estimer
l'équations de nos modèles.
De plus, l'effet du commerce extérieur sur la
croissance est conditionné par plusieurs autres variables
utilisées dans les modèle telles que la formation brute de
capital fixe, le crédit intérieur brut et l'inflation. Dans le
modèle 1, la variable de niveau général des prix explique
significativement la croissance économique du Cameroun à
l'exception des variables de crédit et de la formation brute du capital
fixe et dans le modèle 2, le crédit influence positivement la
croissance à l'exception de la formation brute de capital fixe. Le
modèle MMV en système fonctionne bien pour cette analyse.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.
68
L'agriculture joue un rôle important sur la croissance
économique au Cameroun. Malgré la crise alimentaire de 2008 qui a
déstabilisé l'économie camerounaise, provoquant les
exploitations et les importations des produits agricoles sur le marché
international., le Cameroun demeure un pays producteur agricole en Afrique
A l'aide d'une base de données originale, nous avons
présenté tout d'abord les différents tests qui nous a
permis de tester et d'estimer nos variables. De ce fait nous avons
adapté le modèle de maximum de vraisemblance pour l'analyse
économétrique de l'hypothèse 1 et 2 selon laquelle les
exportations et les importations des produits agricoles ont un effet positif et
significatif sur la croissance économique au Cameroun. Après
estimation, nous trouvons que les exportations des produits agricoles ont un
effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun.
Ce qui concorde avec travaux de Belmondo KINKPE et Fawaz AMINOU (2009) qui ont
démontré que les exportations des produits agricoles ont un effet
positif sur la croissance économique au Benin. Et celle des importations
des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance
économique au Cameroun. Ce résultat est similaire de celui de
Nadia Lemzoudi (2005) et Rakotoarisoa Victor (2014).
Toutefois, après estimation des modèles, il
ressort que le commerce extérieur des produits agricoles a un effet
positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun.
69
CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce mémoire est de déterminer les
effets des échanges des produits agricoles commerciaux extérieur
sur la croissance économique au Cameroun. Pour cela, nous avons
réalisé plusieurs spécifications de l'effet du commerce
extérieur des produits agricoles sur la croissance économique en
utilisant le PIB par habitant pour le Cameroun. En termes de résultats,
nous trouvons une relation positive et significative entre les importations des
produits agricoles et la croissance économique au Cameroun et une
relation positive et significatif entre les exportations des produits agricoles
et la croissance économique. Le commerce extérieur des produits
agricoles est une source avérée de la croissance
économique au Cameroun. De plus, l'effet du commerce extérieur
des produits agricoles sur la croissance économique est
conditionné par plusieurs variables utilisées dans les
modèles 1et 2 tel que la formation brute de capital fixe, le niveau
général de prix et le crédit intérieur brut.
Grâce à la mobilisation des méthodes
quantitatives, ainsi que l'association des approches macro-économiques,
ce travail de recherche a livré quelques éclaircissements sur la
thématique du commerce des produits agricoles et a fourni une meilleure
compréhension de leurs effets dans le processus de développement
de ce pays. Dans cette conclusion générale, on revient sur les
principaux résultats obtenus, les difficultés rencontrées,
les implications et les perspectives de recherches futures.
La discussion menée sur le rôle du commerce des
produits agricoles dans le développement du pays a
débouché sur des contributions théoriques et empiriques.
Au niveau théorique, la principale contribution réside dans la
confirmation de l'effet ambigu du commerce extérieur des produits
agricoles sur la croissance économique et la nécessité de
distinguer les effets des exportations et importations agricoles sur la
croissance économique au Cameroun. Par ailleurs, la relation entre le
commerce extérieur et la croissance économique est positif et
d'autre part est négatif.
Au niveau méthodologique, la contribution majeure de
cette recherche réside dans sa conception combinant des approches
macro-économique, quantitative, statique et dynamique, ainsi que la
prise en compte des problèmes d'endogeneité,
hétérogénéité, de dépendance et des
ruptures structurelles.
70
Dans un premier temps, l'étude a proposé une
revue de la littérature théorique et empirique de la relation
existante entre le commerce extérieur des produits agricoles et la
croissance économique. Elle a montré un impact
macro-économique du commerce des produits agricoles sur la croissance
économique de ce pays. Dans un second temps, cette recherche a restreint
l'effet du commerce des produits agricoles sur la croissance économique.
Elle avait pour finalité d'étudier l'effet des exportations et
importations des produits agricoles sur la croissance économique du pays
à travers trois canaux, à savoir, la formation brute de capital
fixe le crédit intérieur brut et le l'inflation. En se basant sur
le même échantillon de 40 ans, les résultats ont
révélé un effet positif et significatif des importations
des produits agricoles sur la croissance économique ainsi qu'un effet
positif et significatif des exportations des produits agricoles sur la
croissance économique au Cameroun de 1980-2019
En général, nombreuses théories des
échanges internationaux (importations et exportations) prouvent que
l'intégration d'un Etat au sein des marchés internationaux, ainsi
que l'extension de leurs parts du marché ont permis de promouvoir la
croissance économique. L'ouverture vers l'extérieur est
théoriquement considérée avantageuse. Les études
empiriques réalisées dans les pays de l'Afrique Sub-Saharienne
ainsi que les études faites au Cameroun confirment qu'il existe des
effets entre les échanges extérieurs des produits agricoles et la
croissance économique.
Bien que le commerce récent ait
généré des avantages pour le pays, les perturbations
internes et externes pèsent plus sur lui. Ces instabilités
constituent une des formes de menace permanente à la croissance. A cela
s'ajoute les variations conjoncturelles des prix et du taux de change
expliquant la détérioration des termes de l'échange et le
déficit de la balance commerciale. La structure des produits agricoles
échangés explique ces déséquilibres car les
exportations dépassent largement les importations .Selon une de ces
théories qui a suscité beaucoup de débat, la
théorie Prebish-Singer (1950 ), les termes de l'échange des pays
en voie de développement ont tendance à diminuer et lorsque les
prix mondiaux des produits de bases chutent, cela oblige les pays exportateurs
de ces biens à exporter davantage, entraînant des pressions
à la baisse sur les prix et contribuant ainsi à une plus grande
détérioration de leurs termes de l'échange.
Afin d'essayer de se sortir de ce cercle vicieux, les pays en
voie de développement producteurs de produits de base (comme c'est le
cas des pays africains à l'étude) devraient
71
imposer des tarifs douaniers et adopter des stratégies
de substitution aux importations pour protéger leurs économies
fragiles et vulnérables.
Enfin, pour terminer et spécialement pour le cas du
Cameroun, les produits agricoles sont les plus porteurs d'avantage
comparativement aux autres pays de l'ACP. Seulement, quelques détails
techniques devraient être mis aux points afin que les échanges
soient bénéfiques. Ils pourraient constituer un point de relance
pour le pays dans l'avenir.
72
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75
TABLE DES MATIERES
Avertissement i
Dédicace ii
Remerciements iii
SOMMAIRE iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
Résumé vii
Abstract viii
LISTE DES ABREVIATIONS ix
INTRODUCTION GENERALE 1
I- Contexte et problématique 2
II. Objectif de recherche 5
III- Hypothèse de recherche 5
IV- Intérêt de l'etude 6
V- Organisation de travail 6
PREMIERE PARTIE : 7
ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE
LA
CROISSANCE ECONOMIQUE 7
CHAPITRE I : 8
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET
DE
LA CROISSANCE ECONOMIQUE 8
SECTION I :
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE
EXTERIEUR 9
I-1 Analyse conceptuel du commerce extérieur 9
I-2 Analyse théorique du commerce extérieur 10
SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA
CROISSANCE
ECONOMIQUE 16
II-1 Analyse conceptuel de la croissance économique 16
II-2 Analyse théorique de la croissance
économique 20
CHAPITRE II : RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE
EXTERIEUR
ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 24
SECTION I :
THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE
COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25
I-1 LES ETUDES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE
EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25
I-2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE ET
LA
CROISSANCE ECONOMIQUE 26
76
SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA
RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE 29
II-1 EFFETS DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
29
II-2 EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 35
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 39
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE
EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU CAMEROUN 40
CHAPITRE III : ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES
PRODUITS
AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE EONOMIQUE AU CAMEROUN
41
SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES
DU
CAMEROUN 42
I-1 Evolution du commerce extérieur des produits
agricoles sur la période 2015-201942
I-2 Evolution des importations des produits agricoles 45
I-3 Evolution des exportations des produits agricoles 46
SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE ECONOMIQUE
DU
CAMEROUN 50
II-1 Evolution de la croissance économique du Cameroun
(2014-2020) 50
II-2 Contribution de l'agriculture à la croissance
économique du Cameroun (2016-
2019) 53
CHAPITRE V : 57
ANALYSE EONOMETRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES
PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN 57
SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE 58
I-1 Sources des données 58
I-2 Spécification du modèle de croissance 59
I-3 Tests de traitement de données 60
SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS
DU
MODELE 61
II-1 Présentations des différents
résultats de tests économétriques réalisés
61
II-2 Interprétation des résultats et
recommandations de politique économique des
hypothèses 64
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 68
Conclusion Générale 68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72
TABLE DES MATIERES 75
Annexes 77
ANNEXES
Matrice de corrélation
. correlate EXPA IMPA INF PIB FBCF CREDIT (obs=39)
EXPA IMPA INF PIB FBCF CREDIT
EXPA
1.0000
IMPA INF PIB FBCF
CREDIT
77
0.9364 1.0000
-0.2352 -0.2771 1.0000
0.7928 0.8666 -0.1415 1.0000
0.4504 0.4445 -0.0566 0.2080 1.0000
0.5457 0.6784 -0.2819 0.6884 0.2844 1.0000
Statistiques Descriptives
. summarize PIB EXPA IMPA INF FBCF CREDIT, separator(6)
Variable
Obs Mean Std. Dev. Min Max
PIB EXPA IMPA INF FBCF
CREDIT
78
40 1043.009 282.601 649.9918 1542.62
40 2448.178 1366.159 722.117 5240.985
40 2916.986 2102.289 1083.38 7553.434
40 4.507457 7.179811 -2.392309 39.80023
40 20.73753 3.799922 2.536577 24.79572
39 1.26e+12 8.47e+11 3.79e+11 4.12e+12
79
Régression par la Méthode du Maximum de
Vraisemblance (MMV) Modèle 1
ARIMA regression
Sample: 5 - 39
|
|
Number of obs
|
=
|
35
|
|
|
Wald chi2(4)
|
=
|
34.84
|
Log likelihood =
|
-232.5353
|
Prob > chi2
|
=
|
0.0000
|
D2.DPIB
|
Coef.
|
OPG
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
DPIB
|
|
|
|
|
|
|
DEXPA
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
.0998843
|
.04477
|
2.23
|
0.026
|
.0121366
|
.1876319
|
D2CREDIT
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
7.64e-11
|
6.52e-11
|
1.17
|
0.241
|
-5.14e-11
|
2.04e-10
|
FBCF
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
-4.152364
|
4.291512
|
-0.97
|
0.333
|
-12.56357
|
4.258846
|
INF
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
8.219797
|
2.380959
|
3.45
|
0.001
|
3.553204
|
12.88639
|
_cons
|
-2.860633
|
22.56742
|
-0.13
|
0.899
|
-47.09197
|
41.3707
|
ARMA
ar
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.5290347
|
.1421031
|
-3.72
|
0.000
|
-.8075518
|
-.2505177
|
/sigma
|
184.977
|
28.40316
|
6.51
|
0.000
|
129.3078
|
240.6462
|
Note: The test of the variance against zero is one sided, and the
two-sided confidence interval is truncated at zero.
Modèle 2
80
ARIMA regression
|
|
|
|
Sample: 5 - 39
|
Number of obs
|
=
|
35
|
|
Wald chi2(3)
|
=
|
90.05
|
Log likelihood = -237.0869
|
Prob > chi2
|
=
|
0.0000
|
D2.DPIB
|
Coef.
|
OPG
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
DPIB
|
|
|
|
|
|
|
DIMPA
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
.0807539
|
.0477222
|
1.69
|
0.091
|
-.0127799
|
.1742877
|
FBCF
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
-7.340292
|
7.256659
|
-1.01
|
0.312
|
-21.56308
|
6.882499
|
D2CREDIT
|
|
|
|
|
|
|
D2.
|
1.13e-10
|
6.58e-11
|
1.72
|
0.085
|
-1.57e-11
|
2.42e-10
|
_cons
|
-2.697338
|
24.37576
|
-0.11
|
0.912
|
-50.47295
|
45.07827
|
ARMA
ar
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
-.689549
|
.0785322
|
-8.78
|
0.000
|
-.8434693
|
-.5356287
|
/sigma
|
209.7105
|
22.01307
|
9.53
|
0.000
|
166.5657
|
252.8553
|
Note: The test of the variance against zero is one sided, and the
two-sided confidence interval is truncated at zero.
Évolution des exportations des produits agricoles
1400000
1200000
1000000
400000
800000
600000
200000
0
EXPA
81
Évolution des importations des produits agricoles
Evolution de `agriculture à la croissance
économique
82