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Effet du commerce exterieur des produits agricoles sur la croissance economique au Cameroun


par Aboubakar IBNOU Ousman
Université de Maroua Cameroun - Master II en Sciences Economiques 2020
  

Disponible en mode multipage

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    THE UNIVERSITY OF MAROUA

    **************

    UNIVERSITE DE MAROUA

    ****************

    FACULTE DES SCIENCES
    ECONOMIQUES ET DE GESTION

    ***************

    FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT

    *************

    BP : 46 Maroua PO BOX: 46 Maroua

    PARCOURS : ECONOMIE APPLIQUEE

    OPTION: STRATEGIE INDUSTRIELLE ET ECONOMIE AGRICOLE

    THEME

    EFFET DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS
    AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
    CAMEROUN

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme de Master II

    Par:

    ABOUBAKAR IBNOU OUSMAN OUMAR Titulaire d'une licence en Economie Matricule : 15A103EG

    Encadreur:

    Dr. DAZOUE DONGUE GUY Paulin

    Chargé des cours

    JUILLET 2021

    AVERTISSEMENT

    L'université de Maroua n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à l'auteur.

    DEDICACE

    À

    Mes parents: OUSMAN OUMAR et SADIA OUSMAN

    REMERCIEMENTS

    La présente étude n'aurait pas été possible sans le bienveillant soutien d'un certain nombre de personnes, à qui je voudrais exprimer mes profonds sentiments de gratitude.

    En premier lieu, je tiens à remercier mon directeur de mémoire, Docteur DAZOUE DONGUE Guy Paulin pour sa disponibilité légendaire. J'ai beaucoup appris à ses côtés et je lui exprime ma gratitude.

    Je remercie également Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Maroua Pr. ABESSOLO YVES ANDRE et tous les enseignants de la FSEG pour ma formation.

    Je tiens, aussi, à remercier messieurs les membres du jury pour l'honneur qu'ils m'ont fait de juger ce travail.

    Je remercie M. Nodjadoum Tolnan pour son soutien à l'analyse des données de ce travail.

    J'adresse mes sincères remerciements à mes peres M. Mahamat Taher Ousman et M. Alhadji Mahamat Wakil, pour leurs soutiens financiers et leurs encouragements durant tout mon parcours scolaire et universitaire. Qu'ils trouvent ici toute ma reconnaissance la plus sincère.

    J'adresse mes chaleureux remerciements à mes frères et soeurs, Ago Ousman, Adama Ousman, Kaka adji et Fadma Ousman, Ousman Ibnou Ousman et Mahamat Ousman pour leurs soutiens et encouragements, sans lesquels ce projet ne saurait aboutir.

    Mes remerciements les plus sincères vont à l'endroit de mes cousins: Abba Abakar, Ali Hamey, Ousman Barka et mes tantes pour leurs encouragements;

    J'exprime ma profonde gratitude à tous mes camarades de promotion pour le climat de convivialité instauré tout au long de cette année de recherche.

    Je remercie tous ceux ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire.

    iv

    SOMMAIRE

    Avertissement i

    Dédicace ii

    Remerciements iii

    SOMMAIRE iv

    LISTE DES TABLEAUX v

    LISTE DES FIGURES vi

    Résumé vii

    Abstract viii

    LISTE DES ABREVIATIONS ix

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PREMIERE PARTIE : ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE LA

    CROISSANCE ECONOMIQUE 7

    CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE LA

    CROISSANCE ECONOMIQUE 8

    SECTION I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR 9

    SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE 16
    CHAPITRE II : RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA

    CROISSANCE ECONOMIQUE 24
    SECTION I : THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE

    COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25
    SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA RELATION

    ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 29

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU

    CAMEROUN 40

    CHAPITRE III: ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS

    AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE EONOMIQUE AU CAMEROUN 41

    SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES DU CAMEROUN 42

    SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE ECONOMIQUE DU

    CAMEROUN 50
    CHAPITRE V : ANALYSE EONOMETRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU CAMEROUN57

    SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE 58

    SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS DU MODELE 61

    Conclusion Générale 68

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72

    TABLE DES MATIERES 75

    Annexes 77

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1:Taux de croissance des marges de commerce par produits (en %) 42

    Tableau 2: Evolutions des exportations (Q : quantité en milliers de tonnes, V : valeur en

    milliards) 44

    Tableau 3: Evolution des importations (Q : en milliers de tonnes, V : en milliards) 44

    Tableau 4: Production, exportations et cours dans l'agriculture industrielle 48

    Tableau 5: Source de données d'étude des différentes variables 59

    Tableau 6: Récapitulatif des signes des coefficients des différentes variables explicatives :

    Signes attendus 60

    Tableau 7: Test de stationnarité des différentes variables 61

    Tableau 8 : Matrice de corrélation des variables 62

    Tableau 9: Estimation du modèle 1 : effet des exportations des produits agricoles sur la

    croissance économique au Cameroun de 1980-2019 63
    Tableau 10: Estimation du modèle 2 : effet des importations des produits agricoles sur la

    croissance économique au Cameroun de 1980-2019 64

    vi

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : La loi des valeurs internationales 13

    Figure 2: Balance commerciale sur la période 2008-2019 (en milliards) 43

    Figure 3: Evolution du taux de croissance annuelle de l'importation des produits agricoles

    en % durant la période 1980-2019 46
    Figure 4: Evolution du taux de croissance annuelle de l'exportation des produits agricoles

    en % durant la période 1980-2019 49
    Figure 5: Evolution de l'agriculture à la croissance économique du Cameroun (2016-2019)

    55

    RESUME

    Ce travail a pour objectif de déterminer l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun. La Méthode du Maximum Vraisemblance(MMV) en système a été utilisée sur la période 1980-2019. Elle prend en compte les déterminants de la croissance (le commerce extérieur, la formation brute de capital fixe, le crédit intérieur brut et le niveau général des prix). Les résultats empiriques indiquent une relation positive et significative entre les échanges des produits agricoles et la croissance économique au Cameroun. Ces échanges (exportations des produits agricoles et importation des produits agricoles) constituent véritablement une source avérée de croissance économique au Cameroun. En termes d'implications de politique économique, l'étude suggère une meilleure participation aux échanges commerciaux internationaux des produits agricoles par le Cameroun puisque l'analyse prouve que les exportations et les importations des produits agricoles favorisent la croissance économique dans ce pays.

    Mots-Clés : le commerce extérieur, les produits agricoles, croissance économique, MMV.

    ABSTRACT

    This work is to determine the effects of foreign trade in agricultural products on economic growth in Cameroon. The maximum like hood method(MMV) in a system was used on one of 1980-2019. It takes into account the type determinants of growth (Foreign trade, gross fixed capital formation, gross domestic credit, and the general price level). The empiric results indicate a positive and meaningful relationship. Between agricultural trade and economic growth in Cameroon. In term of economic policy suggests patter participation in international trade for Cameroon with and analysis that proves that exports and imports of agricultural products promote economic growth in Cameroon.

    Keys words: Foreign trade, agricultural products, economic growth, MMV.

    ix

    LISTE DES ABREVIATIONS

    BM : Banque mondiale

    CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Central

    DSCE : Document stratégie pour la croissance et emploi

    FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations

    IA : Insécurité Alimentaire

    INS : Institut National de la Statistique

    MMV : Méthode du maximum vraisemblance

    MINADER : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

    OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

    OMC : Organisation Mondiale du Commerce

    PIB : Produit Intérieur Brut

    1

    INTRODUCTION GENERALE

    2

    Contexte et problématique

    Le secteur agricole occupe près de 80% de la population active et représente à peu près de 30% du PIB et 15% des recettes budgétaires du pays. La crise économique qui a frappé le continent africain à partir de la fin des années 80 n'a pas épargné le Cameroun. En effet l'Afrique a toujours cherché à l'extérieur les moyens de la croissance économique, et structurellement parlant, les pays doivent commencer à se tourner vers les facteurs nationaux et régionaux lors de la détermination des produits (Rebekah Kendal, 2011). Pourtant le secteur agricole peut booster la croissance économique et améliorer la balance commerciale des pays de l'Afrique subsaharienne.

    La structure des produits agricoles échangés explique ces déséquilibres car les exportations dépassent largement les importations .Selon une de ces théories qui a suscité beaucoup de débat, la théorie Prebish-Singer (1950 ; 1950), les termes de l'échange des pays en voie de développement ont tendance à diminuer et lorsque les prix mondiaux des produits de bases chutent, cela oblige les pays exportateurs de ces biens à exporter davantage, entraînant des pressions à la baisse sur les prix et contribuant ainsi à une plus grande détérioration de leurs termes de l'échange. Afin d'essayer de se sortir de ce cercle vicieux, les pays en voie de développement producteurs de produits de base (comme c'est le cas des pays africains à l'étude et au Cameroun en particulaire) devraient imposer des tarifs douaniers et adopter des stratégies de substitution aux importations pour protéger leurs économies fragiles et vulnérables.

    L'Union Européenne demeure la principale zone d'échanges des produits agricoles avec le Cameroun (51% des importations et 26,7% des exportations). Elle est suivie par l'Asie Orientale dont les échanges sont tirés par la Chine qui est le principal partenaire commercial bilatéral du Cameroun (14,7% des exportations et 18,0% des importations en 2014). Au total, les deux zones consomment 81,5% des exportations et fournissent 57,4% des importations du Cameroun.

    Dans sa stratégie d'insertion dans le commerce international sur la période 20102019, les échanges commerciaux du Cameroun été marqués par une diversification des partenaires commerciaux, avec une attention particulière portée vers les pays émergents, l'Union Européenne et les États-Unis. Toutefois, les échanges commerciaux des produits agricoles à l'intérieur de la zone CEMAC sont passés de 14,3% en 2007, à 6,6% en 2019.

    3

    Au niveau macroéconomique, la hausse des prix internationaux de produits alimentaires peut affecter la balance de paiement et creuser ainsi le déficit budgétaire dans les pays importateurs nets de produits alimentaires (IMF, 2008 ; OCDE, 2011). La hausse des prix domestiques a aussi un impact sur la pauvreté (Ivanic et Martin, 2008 ; Wodon et Zaman, 2008 ; Galtier, 2009 ; Combes et al, 2014) et sur la sécurité alimentaire des pays pauvres (Rapsomanikis, 2009 ; FAO, 2010).

    D'après la Banque Africaine de Développement (BAD) (2009), le Gabon et le Congo sont les pays d'Afrique subsaharienne qui dépensent le plus dans les importations des biens alimentaires. Ces importations de biens alimentaires proviennent en majorité du Cameroun (BEAC, 2008). Toutefois, l'accroissement de la production agricole camerounaise est loin de couvrir les besoins intérieurs (Minader, 2010).

    En 2017, le secteur primaire a bénéficié du dynamisme de l'agriculture vivrière avec la reprise progressive des échanges avec les pays voisins (Nigéria, RCA et Tchad) qui les avaient interrompus à la suite des crises sécuritaires aux frontières. Dans la sylviculture la reprise de la demande en Chine et chez les principaux partenaires de l'Union européenne a également permis un regain d'activités. L'agriculture industrielle d'exportation a connu une évolution en demi-teinte, marquée par la hausse de certaines productions (coton, cacao) mais également par la baisse de production du caoutchouc et du café. Les trois principaux produits agricoles exportés contribuant à 20,8% aux recettes d'exportations en 2019 sont constitués du cacao brut en fèves (12,1%), du coton brut (5,4%), et des produits transformés du cacao (3,3%).

    Cependant, malgré quelques avancées sur les plans organisationnel et institutionnel, et, « En dépit de sa position de carrefour, de la diversité de ses ressources naturelles et d'un écosystème très favorable, le Cameroun reste l'un des moins intégrés du continent, en termes de flux commerciaux inter-États » (CEA, 2009,)

    Le commerce (en particulier des produits agricoles) est confronté à de nombreux obstacles liés à l'importance des coûts de transaction, « conséquence non seulement de la faiblesse des infrastructures de communications et de transport, mais aussi de l'insécurité, et parfois de conflits qui provoquent des détournements de trajet. » (Guillaumont, Geourjon et Guérineau, 2012). Outre ces obstacles, le refus des États d'appliquer les textes communautaires, le chevauchement entre plusieurs CÉR, la dépendance à l'aide extérieure.

    4

    La multiplication des postes de contrôle tout au long des corridors de transit et les interdictions temporaires d'exportations mises en place par certains États-membres freinent aussi le développement des échanges commerciaux (CEA, 2004, 2012 ; Guillaumont et al., 2012 ; ETISAH, 2013). Pour Mayeko (2006), la faiblesse du commerce au Cameroun peut être imputée à l'absence de coordination des politiques (commerciales) qui constitue des freins importants au développement du commerce interne dans les sous régions. » (ETISAH, 2013, p.vi).

    En effet, selon plusieurs auteurs (Limao et Venables 1999 ; Guillaumont, Geourjon et Guérineau, 2012 ; Ngattai-Lam, 2014, etc.), la faiblesse des infrastructures de transport, de communications et énergétiques constitue l'un des principaux obstacles au développement des échanges des produits agricoles au Cameroun car ils impactent négativement et de façon très significative sur la compétitivité.

    Les études qui montrent l'incidence des échanges au Cameroun en particulier, l'effet des importations en provenance des pays tiers (Chine, États-Unis, pays de l'Union européenne, etc.) sur le commerce entre les pays membres de la CEMAC. Néanmoins, cette problématique est d'une importance capitale si l'on veut comprendre et expliquer la faiblesse des échanges des produits agricoles au Cameroun, dans la mesure où ce pays est fortement ouvert sur le marché mondial.

    Pour les économistes de Bretton Woods, la crise de solvabilité des pays africains comme le Cameroun est due à une combinaison de trois facteurs : la faiblesse de l'épargne locale du fait des taux d'intérêts réels négatifs ; l'interventionnisme étatique conduisant à évincer l'investissement privé de la production et à maintenir une distorsion des prix ; enfin, une surévaluation des taux de change qui fragilise les exportations des produits agricoles.

    Pour concrétiser son ambition d'émergence à l'horizon 2035, le Cameroun doit impérativement gagner des parts de marchés dans le commerce international. Ce qui passe par la diversification de ses échanges commerciaux avec l'extérieur. Les exportations camerounaises demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement en dehors du pétrole sont des produits agricoles. Le Cameroun malgré les accords de partenariat économiques(APE) est toujours confronté à des difficultés de croissance. D'où la question de recherche :

    5

    Quel est l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun?

    De cette question principale découlent des questions sous-jacentes qui serviront également de fil conducteur à cette étude à savoir :

    · Questions spécifiques:

    -Quel est l'effet des exportations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun?

    -Quel est l'effet des importations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun?

    II. Objectif de recherche

    L'objectif général de ce mémoire est déterminé les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Les objectifs spécifiques sont les suivants :

    -Déterminer l'effet des exportations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun?

    -Déterminer l'effet des importations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun?

    Hypothèse de recherche

    Au regard de tous ce qui a été dit précédemment, nous pouvons formuler les hypothèses suivantes :

    · Hypothèses spécifiques

    - Les exportations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun.

    - Les importations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun.

    6

    IV- Intérêt de l'étude

    Avant d'aborder le vif de notre sujet, il est nécessaire de préciser le motif du choix de celui-ci.

    1- Intérêt personnel:

    C'est pour nous un plaisir de traiter un sujet qui à plusieurs domaines, car nous

    estimons que les recherches sur le sujet contribueront à améliorer notre expérience surtout au travail. A partir de ce sujet nous avons une occasion propice d'appondit l'étude de l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun.

    2- Intérêt scientifique:

    Etant donné que notre travail est un travail de recherche orientée dans le domaine du

    commerce des produits agricoles et croissance économique, il constitue un document qui met en évidence des données réelles, quantitative et véritables pouvant servir à d'autres recherches ultérieurs.

    V- Organisation de travail

    Ce travail de recherche va s'articuler autour de quatre chapitres en plus de l'introduction et la conclusion.

    Introduction

    Chapitre I : cadre conceptuel et théorique du commerce extérieur et de la croissance économique

    Chapitre II : relation théorique entre le commerce extérieur et la croissance économique Chapitre III : état de lieux du commerce extérieur des produits agricoles et de la croissance économique au Cameroun

    Chapitre v : analyse économétrique de l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun

    Conclusion générale

    7

    PREMIERE PARTIE:

    ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE
    LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    INTRODUCTION DU PREMIERE PARTIE

    Nous allons ainsi dans cette première partie organiser notre réflexion au tour de deux principaux points: le chapitre un (1) portera sur le cadre conceptuel et théorique du commerce extérieur et de la croissance économique et le chapitre deux (2) s'évertuera à faire le point sur la relation théorique entre le commerce extérieur et la croissance économique.

    8

    CHAPITRE I :

    CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE

    INTRODUCTION

    Dans l'optique de faciliter la compréhension du thème, de mieux cerner la contribution et de montrer l'approche dans laquelle s'inscrit la recherche, il est nécessaire que les concepts essentiels et les notions afférentes soient définis et circonscrits. Pour TREMBLAY (1968, 65) un concept est une idée, plus ou moins abstraite, un symbole qui désigne ou représente une réalité plus ou moins vaste. Voilà donc pour quoi avant de commencer, il incombe à notre devoir de définir les termes clés du thème. Ces termes sont : le commerce extérieur et la croissance économique. Ce chapitre informe sur des résultats et les discussions autour de quelques travaux de recherches qui portent sur le commerce extérieur et la croissance économique. Le travail de ce chapitre comporte deux sections. Dans la première section, cadre conceptuel et théorique du commerce extérieur et la seconde celui de cadre conceptuel et théorique de la croissance économique.

    9

    SECTION I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR

    I-1 Analyse conceptuel du commerce extérieur

    I-1-1- définitions des concepts clés

    Commerce extérieur est définie comme l'échange de biens, de services et capitaux entre pays. Ce commerce est formé des échanges de produits entre un pays et les autres. Les produits qui « entrent» sont les importations; les produits qui « sortent» sont les exportations.

    L'exportation se définit comme le transfert de marchandises ou de services à travers les frontières nationales par le recours à une méthode directe ou indirecte (Yougi, Hamill, Wheeler et Davies, 1989, cités dans Leonidou et Katsikeas, 1996). Pour expliquer, l'exploitation indirecte consiste à pénétrer un marché étranger à l'aide d'un intermédiaire local ou étranger pour assurer son entrée sur le marché ciblé, alors que l'exploitation directe est réalisée par l'entreprise, sans aucune intermédiaire.

    Exportation est l'action de vendre à l'étranger une partie de la production de biens ou services d'un ensemble économique, pays ou région.

    Importation désigne en économie l'ensemble des achats de marchandise à l'extérieur d'un pays, qu'il s'agisse de biens destinés à la consommation (biens de consommation) ou de biens destinés à servir à l'investissement (biens de capital).

    La commercialisation des produits agricoles est l'activité d'échange des biens et des services relatifs à l'agriculture.

    Une exploitation des produits agricoles «est une unité économique de production agricole soumise à une direction unique et comprenant tous les animaux qui s'y trouvent et toute la terre utilisée, entièrement ou en partie, pour la production agricole, indépendamment du titre de possession, du mode juridique ou de la taille. La direction unique peut être exercée par un particulier, par un ménage, conjointement par deux ou plusieurs particuliers ou ménages, par un clan ou une tribu ou par une personne morale telle que société, entreprise collective, coopérative ou organisme d'état. L'exploitation peut contenir un ou plusieurs blocs, situés dans une ou plusieurs régions distinctes ou dans une ou plusieurs régions territoriales ou administratives, à condition qu'ils partagent les mêmes

    10

    moyens de production tels que main-d'oeuvre, bâtiments agricoles, machines ou animaux de

    trait utilisés sur l'exploitation.»(FAO 1995)

    Importation des produits agricoles est l'action d'introduire dans un pays, en vue de commercialiser, des produits agricoles achetés à l'étranger.

    I-1-2 Une analyse historique du commerce

    Le rôle du commerce dans le développement économique et social des Etats, territoires et zones ne fait l'ombre d'aucun doute. Il constitue le fondement des progrès depuis l'Antiquité. Ce sont les échanges qui ont consacré la division du travail au sein des communautés primitives. Partout dans le monde, le commerce se positionne ainsi comme un des principaux vecteurs de la croissance économique et un des baromètres de l'appréciation de la conjoncture économique des Etats, voire des régions. De nombreux travaux ont montré par exemple qu'une simple augmentation d'un point des exportations des produits agricoles, pouvait générer environ 0,5 à 1,8 % de taux supplémentaire de croissance globale de l'économie dans certains pays (IFPRI1, 2005) en développement.

    Le commerce est aussi considéré comme un puissant instrument de consolidation des relations sociales, de rapprochement des peuples, de sociabilité (AGIER, 1985), entre des groupes, de renforcement des liens entre les pays. Il permet également la mise en place de puissants réseaux intracommunautaires et Trans étatiques voire transcontinentaux. La création du GATT en 1946, au lendemain de la seconde guerre mondiale, a reposé sur la conviction que le développement du commerce entre les nations constituerait, non seulement une source importante de prospérité, mais aussi un puissant facteur de consolidation de la paix.

    I-2 Analyse théorique du commerce extérieur

    I-2-1 Théories du commerce extérieur

    Selon sa théorie, Adam Smith explique dans son ouvrage paru en 1776 intitulé « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations », qu'un pays gagne d'avantage s'il se spécialise dans la production du bien dont il est absolument propriétaire. Par conséquent, Adam Smith incite le pays de cesser de produire les autres produits qui sont jugés moins avantageux par rapport aux autres plus compétitifs (Théorie des avantages absolus). L'acquisition de ses biens se fait par la substitution des importations dont le pays

    1 International Food Policy Research Institute

    11

    peut se procurer grâce aux excédents de ses propres exportations. Ainsi, il est convaincu que c'est la division du travail qui est à la base de la croissance économique d'un pays. De ce fait, les pays sous industrialisés doivent se spécialiser à l'exportation des produits agricoles et des matières premières qu'ils possèdent en abondance. Enfin la théorie d'Adam Smith n'explique pas tout, mais ce n'est qu'une partie des échanges extérieurs seulement, car au cas échéant, un pays peut ne pas avoir absolument des produits plus avantageux. Cette théorie sera remise en cause par ses détracteurs en se demandant si le pays ne pourra pas se lancer à l'échange lorsqu'il ne dispose pas d'avantage absolu ? C'est pour cette raison qu'apparait ultérieurement la théorie de David Ricardo (1772 - 1823) sur les avantages comparatifs.

    David Ricardo avance dans son ouvrage paru en 1817 intitulé « Des principes de l'économie politique et de l'impôt », l'idée selon laquelle un pays a toujours intérêt à se lancer au commerce des produits agricoles même s'il n'est pas absolument avantageux par rapport aux autres. Le principe de l'avantage comparatif, dénommé aussi « principe des coûts comparés », rappelle aussi qu'à la condition nécessaire et suffisante, il existe une différence entre les coûts comparés constatés en autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage à se spécialiser et à exporter les biens c'est-à-dire des produits agricoles pour lesquels ils disposent d'un avantage comparé ou d'un moindre désavantage comparé. Ainsi, la théorie confirme ainsi qu'il serait souhaitable que le commerce doit s'effectuer entre deux pays dont leurs productions de matière sont différentes en supposant que l'exportation de la technologie s'avère impossible.

    Ces deux théories se heurtent à des obstacles du rendement décroissant des facteurs de production qui rend la croissance limitée par les rendements décroissant de la terre (Théorie de la rente différentielle de Ricardo). Tout comme l'état stationnaire de R. Malthus2 qui limite la possibilité de croissance par le nombre de la population active. Ces théories nient l'existence du facteur humain ainsi que ceux des facteurs de production transférable comme la technologie. Cela amène Heckscher à formuler une autre théorie plus objective, celle de : « la loi des facteurs ».

    La théorie HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) se fonde sur la différence des coûts de production. A cela, il ajoute la possibilité de transfert de la technologie d'un pays à l'autre. Et précise aussi la possession d'une différence de source de mains d'oeuvre entre les

    2 Thomas Robert Malthus (1766 - 1836) ouvrage principal : « Essai sur le principe de population » (1798). Pour Malthus, la production progresse moins vite que la croissance économique.

    pays coéchangistes. Dans ce cas, les deux facteurs considérés sont : Le facteur capital (K) et la main d'oeuvre (L). Par l'hypothèse de la mobilité internationale des facteurs de production avec identité du facteur technologie entre les pays, il y a possibilité de croissance illimitée. La théorie avance alors que, parce que les pays sont différemment dotés des facteurs de production et des coûts de productions différentes, ils se spécialisent dans la production des biens des produits agricoles à forte valeur ajoutée exportable à faibles coûts. Samuelson ajoute à son tour, qu'à long terme, le commerce extérieur tend à produire une équité à la rémunération des facteurs.

    Ce qui conduit chaque pays à se spécialiser à la production de gammes des produits agricoles disposés en grande quantité. Selon cette théorie, un pays qui est mieux doté en facteur travail doit se spécialiser en la production des biens qui utilisent une main d'oeuvre abondante, et au contraire, un pays qui dispose de plus de capital a intérêt à fournir des biens demandant à forte intensité capitalistique.

    Par rapport aux autres économistes précédents, Stuart Mill se distingue sur son analyse des échanges internationaux par sa thèse défendant que les produits agricoles s'échangent contre des produits agricoles dont la valeur des exportations doit correspondre à ceux des importations des autres (Offre est égale à la Demande). Cet échange s'effectue par un rapport des prix (terms of trade) à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Les avantages entre les pays sont repartis en fonction des rapports de changes. Donc, c'est celui qui peut offrir la quantité le moins élevée et qui arrive à obtenir le maximum possible, qui gagne le plus. Il a noté que chaque pays est à la fois offreur et demandeur, cette théorie est un prolongement de la loi de la valeur qui est généralement dénommée « La loi de l'offre et de la demande ». Cette dernière explique que la valeur d'une marchandise varie jusqu'à ce que le prix ajuste l'offre et la demande3. Le schéma suivant illustre bien la théorie :

    12

    3 John Stuart Mill, in « Principes de l'économie politique et de l'impôt » (1848), p 592

    Prix du dra p P

    D > O

    D < O

    O

    D

    O

    D

    13

    Quantité de drap Q Quantité de drap Q

    Pays A Pays B

    Source: Roger Backhouse, «Economics and Economy»1997, p.78

    Figure 1 : La loi des valeurs internationales

    Si deux pays A et B vont produire plus et consommer moins, les quantités échangées vont dépasser les demandes internes. D'où dans en A : O > D, cela veut dire qu'il devient exportateur. Et si dans B : D > O, B devient importateur. En effet, l'équilibre des échanges extérieur s'établit lorsque les exportations de A égalisent les importations de B. Mais ce rapport d'échange est toujours fonction des rapports des prix à l'extérieur. En fin, le pays le plus riche est gagnant.

    A la différence du libre-échange, Friedrich LIST4 (1789-1846) défend la philosophie selon laquelle, un certain degré de mesures protectionnistes est acceptable pour défendre surtout les industries naissantes. Ces barrières sont mises en place car l'existence des coûts énormes non encore amortis défavorise la compétitivité des industries locales. Ainsi, la rentabilité internationale ne peut être atteinte instantanément, car elle exige parfois de longues années d'effort. C'est cette théorie qui soutient le protectionnisme éducateur applicable à tous les produits non compétitifs. Le niveau de protectionnisme diffère énormément selon les pays, il peut être sectoriel ou ciblé voir même total. Mais dans un intervalle de temps relativement court (au maximum 50ans) il doit être accompagné par des critères de performance de la part des entreprises locales pour qu'elles soient encore compétitives après la suppression de ces barrières.

    En résumé, je peux dire que les théories traditionnelles excluent dans leurs analyses les firmes multinationales et les équilibres partiels comme le cas des commerces intra-

    4 Friedrich LIST (1789-1846), in « Le système national d'économie politique », 1973

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    branches. Ces anciennes théories nient l'existence des rendements d'échelle croissants. Malgré les critiques attribuées à l'endroit des anciennes théories de la croissance, d'autres auteurs ont apporté quelques innovations dont : le paradoxe de Leontief, l'existence des économies d'échelles externes, la théorie de la demande représentative de Linder ainsi que les spécialisations par filières. Ces dernières constituent les principales incompatibilités de l'ancienne théorie du commerce extérieur. Cela a donné naissance aux nouvelles théories du commerce international qui fera l'objet de la section suivante.

    J-2-2 Nouvelles théories du commerce extérieur

    Les nouvelles théories du commerce extérieur furent apparues dans les années 70 lors de la publication des articles de Paul Krugman suite à l'analyse de certaines lacunes observées dans les anciennes théories précédentes. Le paradoxe de Leontief et l'existence des échanges intra branches sont deux faits expliquant les limites des théories traditionnelles du commerce extérieur.

    En 1954, Leontief trouve paradoxale le cas des Etats Unis qui sont dotés d'énormes capitaux (K) mais employant relativement peu de main d'oeuvre (L) or, ils exportent des produits manufacturés demandant beaucoup de facteur travail. De cette situation Leontief déduit que les ouvriers Américains sont plus productifs (en 1947) que n'importe quels travailleurs étrangers. C'est pour cette raison que les Etats Unis sont en mesure de concurrencer les importations étrangères.

    Selon Leontief, ce fait est contradictoire à la théorie HOS qui défend que suivant les dotations en facteur capital, les USA doivent plus se spécialiser à la production des biens qui demandent de fortes intensités capitalistiques au lieu de s'imprégner à la force de travail. Ainsi le paradoxe explique apparemment que les mains d'oeuvres sont rares mais il existe une réelle abondance de facteurs masqués. Cette main d'oeuvre dispose alors d'une qualification marquée qui constitue un capital humain efficace.

    Linder souligne l'importance des échanges similaires entre les pays riches, et rejette le théorème HOS par sa nouvelle théorie dite « la théorie de la demande représentative » en 1961. La thèse de la demande représentative suppose que les innovations et les technologies redifférencient les Nations et présentent des décalages temporels entre les coéchangistes. En plus, les exportations constituent des surplus commerciaux à la consommation intérieure. il met l'accent que, plus le revenu par tête est élevé, plus le degré de sophistication des produits demandés par les pays augmentent.

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    Le commerce extérieur constitue alors une lutte acharnée entre les Etats, qu'Andréa Tyson (1992) et Lester Thurow (1992) dénomment par des jeux à espérance positive. Chaque pays est un joueur qui compare ses gains et ses pertes avant de se livrer au commerce extérieur. Et ainsi, d'autres formes d'avantages peuvent être réalisées par la différenciation des produits. A savoir: la différenciation horizontale et la différenciation verticale. Quant à la différenciation horizontale le fait que le consommateur à un goût pour la variété des produits. Ces goûts et préférences sont incorporés dans sa fonction d'utilité. C'est pourquoi, sur la scène internationale, deux pays se différencient par la taille et la quantité de ses exportations.

    Il y a échange intra branche tout en gardant constant la quantité de produit échangé. La nature du commerce extérieur reste indéterminée mais améliore le bien être des consommateurs. Alors que la différenciation verticale s'effectue en qualité, c'est-à-dire pour une seule gamme de produit, il existe différentes qualités et des prix différents que des consommateurs ayant les mêmes goûts ayant des revenus différents peuvent tous s'en procurer. Les seules différences entre eux reposent au critère « qualité ». En effet, ce qui favorise l'échange, même si beaucoup de pays offrent des produits semblables, c'est le degré de sophistication des produits demandés qui différencie les pays.

    De tout ce qui précède, il importe de conclure que les Etats ne se livrent pas au commerce international comme les entreprises. (Paul Krugman « La mondialisation n'est pas coupable ». Il est ainsi erroné de comparer la compétitivité d'un FMN à celle d'un Etat, puisque les entreprises en position défavorisée sur la scène internationale risquent de disparaitre, ce qui n'est pas le cas pour le sort d'une Nation. De même, la compétitivité d'un pays ne peut être seulement se limiter aux soldes de la balance commerciale.

    Les théoriciens se mettent d'accord du fait que les exportations et les importations sont favorables à la croissance économique. Même si, les approches sont différentes sur certains points, le commerce est toujours source de gains. Mais, ce qui distinguent le plus les nouvelles théories se sont : d'abord, la possibilité de transférer les technologies vers d'autres pays par le biais des importations. Puis, l'extension de la part de marché du pays par les exportations afin qu'il réalise des économies d'échelles. Les mêmes convictions ont permis à l'Etat camerounais à prendre en considération des échanges des produits agricoles comme élément moteur de la croissance.

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    SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    II-1 Analyse conceptuel de la croissance économique

    II-1-1 Définitions

    Pour François Perroux (1903-1987), la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en termes réels.

    La croissance est mesurée à partir des taux de croissance annuels d'un agrégat en volume le Produit Intérieur Brut (PIB). Mais la mesure du PIB pose un certain nombre de problèmes (évaluation des amortissements, de l'inflation, des variations des taux de change, de la destruction du patrimoine naturel, du déplacement de l'économie souterraine, etc.).

    La croissance économique est un phénomène de longue période qui se différencie de l'expansion, terme utilisé dans l'analyse des fluctuations et des cycles. A la suite de F. Perroux, la croissance est également distinguée du progrès économique et du développement économique qui englobe et soutient la croissance. Elle est recherchée par tous les pays dans la mesure où elle devrait permettre de restaurer l'équilibre macroéconomique, de diminuer le chômage, de réduire la pauvreté et accroître le bien-être des populations.

    La question de la croissance économique est une préoccupation pour tous les gouvernements du monde moderne. Elle est nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi qu'à la croissance des besoins de cette population. Elle est un préalable à tout développement économique, et les politiques économiques en font un de leurs objectifs précis.

    La notion de croissance économique est ainsi devenue une préoccupation pour les économies car au-delà de la satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est aussi de connaître la phase de croissance et de développement économique. Au Cameroun, un taux de croissance à deux chiffres reste une condition nécessaire à un développement économique.

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    II-1-2 Les indicateurs de la croissance économique

    Mesurer la croissance est un exercice difficile, c'est pourquoi de nombreux

    économistes ont cherché à dépasser le concept du PIB afin d'introduire des indicateurs alternatifs.

    II-1-2-1 Le con cept de FIB

    Le PI3 repose sur un ensemble de conventions. Il opère des choix sur ce qui compte et sur la manière de le compter. Il mesure ce qui est produit, pendant une période donnée par du travail rémunéré. Cette convention traduit un double consentement : en comptabilisant la production marchande à son prix de marché, le PI3 exprime le consentement des individus à payer pour obtenir les biens et les services ; en intégrant des dépenses publiques, sur la base de leur coût de production, il reflète également les choix collectifs d'une société donnée. Par son mode de calcul, le PI3 rend de grands services, il permet de sommer les valeurs ajoutées de tous les secteurs institutionnels sur un territoire donné. Il est ainsi possible de savoir comment la richesse est créée, utilisée et répartie. Le PIB, en tant qu'outil de la comptabilité nationale est donc un bon moyen de comprendre le fonctionnement d'une économie et de conduire une politique économique.

    II-1-2-2 Les indicateurs alternatifs de la croissance

    Les organisations internationales telles que le Programmes des Nations Unies pour le

    Développement (Pnud), la Banque Mondiale, l'Institut américain Redifining Progress, la Commission Européenne ou les organisations non gouvernementales ont ouvert la voie en prenant une série d'initiatives. Les experts du Pnud utilisent l'IDH : Indice de Développement Humain. Cet indicateur synthétique combine trois critères : le PI3 par habitant, l'espérance de vie à la naissance et le niveau d'instruction (taux de scolarisation et taux d'alphabétisation). Il consiste à ramener des grandeurs disparates sur une échelle allant de 0 à 1 puis à les additionner.

    La Banque Mondiale a mis au point l'épargne nette ajustée encore appelée, épargne véritable, pour exprimer la variation du capital économique, humain et naturel d'un pays à l'issu d'un cycle de production. A partir de la mesure standard de l'épargne nationale brute, il procède à quatre types d'ajustements : déduction de la consommation de capital fixe, ajout des investissements en capital humain (dépenses d'éducation), déduction de la baisse des

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    stocks de ressources naturelles consommées (énergie, minerais, forêts) et des dommages causés par la pollution (émissions de Co2).

    L'institut américain Redifining Progress a proposé en 1995 un indicateur de progrès véritable.Les experts européens disposent de 155 indicateurs pour analyser le développement durable, dont une dizaine d'indicateurs dits de premier rang incarnent les objectifs majeurs (le PIB par habitant doit rendre compte du développement socioéconomique).

    Enfin, les ONG réunies au sein du Global Footprint Network utilisent l'empreinte écologique. Cette dernière évalue l'impact de la consommation d'une population donnée selon la surface de sol et d'océan nécessaire pour la produire et pour assimiler les déchets qu'elle génère.

    II-1-3 Les facteurs de la croissance économique

    La croissance est ainsi assimilée à un phénomène autoentretenu par accumulation de trois facteurs principaux : le capital humain; le capital public et les progrès technique.

    A- Le capital humain

    Il a été mis en évidence par deux économistes de l'Ecole de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et est au centre des études menées par R.E Lucas (Prix Nobel en 1995). Le capital humain désigne l'ensemble des capacités apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d'un certain nombre de compétences, qu'il valorise en les vendant sur le marché du travail.

    Le capital humain renvoie à l'ensemble des compétences qui peuvent être valorisées économiquement. Cette notion a été introduite par Théodore Schultz qui, dans «Investment in human capital» (1961), fait valoir que les connaissances et les compétences sont une forme de capital et que ce capital est le produit d'un «investissement volontaire». Il montre alors qu'il existe un lien entre la croissance des pays occidentaux et l'investissement dans le capital humain notamment dans l'éducation.

    Quelques années plus tard, Gary Becker dans Human Capital, A Theoretical and Empirical Analysis (1964), reprend à Schultz le concept de «capital humain» et le définit comme un stock de ressources productives incorporées aux individus eux-mêmes, constitué d'éléments aussi divers que le niveau d'éducation, de formation et d'expérience professionnelle, l'état de santé ou la connaissance du système économique. En d'autres

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    termes, toute forme d'activité susceptible d'affecter ce stock (poursuivre ses études, se soigner, etc.) est définie comme un investissement en capital humain.

    B- Le capital public

    Il correspond aux infrastructures de communication et de transport. Elles sont au coeur du modèle élaboré par R.J Barro. En théorie, le capital public n'est qu'une forme de capital physique. Il résulte des investissements opérés par l'Etat et les collectivités locales. Le capital public comprend également les investissements dans les secteurs de l'éducation et la recherche.

    Robert Barro Party politics of growth«, 1994) souligne le rôle positif des investissements publics lorsque ceux-ci restent toutefois dans des budgets équilibrés (selon Barro, l'Etat est inefficace pour agir sur la conjoncture économique au moyen du déficit public, mais son action peut dégager des externalités positives à condition qu'elles compensent l'impact négatif des prélèvements obligatoires sur l'activité économique notamment en aidant la recherche fondamentale et en adoptant une approche favorable à l'existence de monopoles dans les secteurs à forte croissance).

    C- Le progrès technique:

    On peut analyser le progrès technique comme le résultat d'un investissement qui conduit à la mise au point d'un nouveau procédé de production ou d'un nouveau produit lié à une invention. Le progrès technique peut apparaître comme une source du progrès économique car il contribue à améliorer les conditions de vie des individus, à diminuer la pénibilité du travail, à mieux satisfaire les besoins individuels et collectifs.

    Le progrès technique peut désigner à la fois une amélioration qualitative des facteurs de production, du fait d'innovations techniques, ou bien encore de leur utilisation, du fait des innovations organisationnelles telles que le taylorisme par exemple. Au XXe siècle, le progrès technique a joué un rôle fondamental dans la croissance économique. Dans La croissance française (1972), Carré, Dubois et Malinvaud s'appuient sur la méthodologie de Solow pour montrer que, durant la période des Trente glorieuses, la moitié de la croissance totale est due au progrès technique.

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    II-2 Analyse théorique de la croissance économique

    II-2-1 Théories de la croissance économique

    Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories, sans négliger le rôle de l'ensemble des facteurs de production tendent à mettre en avant parmi ceux-ci le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie.

    La plupart des économistes de l'école classique, écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population », mais aussi pour John Stuart Mill. Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie politique, Livre I, chapitre XII)

    Nikolai Kondratiev est un des premiers économistes à montrer l'existence de cycles longs de 50 ans, et Joseph Schumpeter développe la première théorie de la croissance sur une longue période. Il considère que l'innovation portée par les entrepreneurs constitue la force motrice de la croissance. Il étudie en particulier le rôle de l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution économique en 1913. Pour Schumpeter, les innovations apparaissent par « grappes », ce qui explique la cyclicité de la croissance économique. Par exemple, Schumpeter retient les transformations du textile et l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le développement des années 1798-1815, ou le chemin de fer et la métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873. L'analyse schumpetérienne est intéressante car elle ne repose pas seulement sur le progrès technique, sur l'évolution des

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    connaissances ou les grandes inventions (avec le cycle des révolutions industrielles successives).

    Après la Seconde Guerre mondiale, les économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance. Joseph Schumpeter, Les cycles des affaires, 1939 (expliquant son origine sur une longue période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée :

    - c'est-à-dire que l'offre de production n'augmente ni moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande ;

    - il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie.

    Ce modèle, construit après-guerre et marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas prouvé

    Robert Solow propose un modèle néoclassique de croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse d'une productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens où les facteurs de production sont utilisés de manière efficace et rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut provenir que du progrès technique (et non plus de l'accumulation du capital). L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow vient du fait qu'il considère le progrès technique comme exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le progrès technique apparaît.

    II-2-2 Nouvelles théories de la croissance économique

    Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance

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    engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient. Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes:

    - Le Learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière
    efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité

    - La croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences

    possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population par des moyens publics ou privés est bénéfique ;

    - La croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la

    stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise, par exemple, l'activité productive.

    Récemment, les théories de croissance endogène ont commencé à s'intéresser beaucoup plus aux implications du commerce extérieur sur la croissance économique notamment à long terme. Les modèles de Rivera-Batiz et Romer (1991) et de Grossman et Helpman (1991) et autres fournissent un cadre théorique liant la politique commerciale à la croissance économique de long terme. Ces théories fournissent les canaux à travers lesquels le commerce extérieur pourrait conduire à long terme à une croissance économique. D'après ces théories, les échanges commerciaux fournissent quatre (04) opportunités distinctes susceptibles d'impacter positivement la croissance économique de long terme : Effet de communication ; Effet d'intégration et Allocation des ressources.

    CONCLUSION

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    Au terme de notre chapitre, il est fort de constater que le commerce extérieur affecte alors durablement la croissance par plusieurs canaux différents. D'abord par l'accumulation du capital humain et les effets d'apprentissage dans les secteurs exportateurs en expansion provoque la baisse des coûts moyens et multiplie la variété des produits. Ensuite par la diffusion internationale du progrès technique permet aux pays en développement de bénéficier de transferts de technologie à moindre coût. Et enfin, la pression concurrentielle sur les marchés extérieurs incite aux gains de productivité. Cependant, le commerce extérieur, par les opportunités accrues d'échanges qu'il offre, peut être un facteur décisif dans la croissance (Grossman et Helpman, 1991).

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    CHAPITRE II :

    RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    INTRODUCTION

    La croissance économique mondiale a toujours été accompagnée d'un accroissement encore plus fort des échanges depuis le début du XIXe siècle, à l'exception de la période 1913-1949, marquée par deux guerres mondiales et la Grande dépression. Les études modernes des échanges et de la croissance tendent à démontrer les points qui lient le commerce mondial et la croissance (OMC, 1999).

    Les importations et les exportations d'un pays constitue ses échanges commerciaux avec l'extérieur. Autrement dit, c'est le commerce international. Ce dernier s'appuie ensuite sur des théories solides visant à soutenir à son tour la croissance économique sur le long terme. C'est pour cela que François Perroux définit la croissance économique comme « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une Nation, le produit net en termes réels ». Les précurseurs de la science économique ont mis l'accent sur la possibilité d'une croissance par l'intermédiaire des échanges commerciaux. Ainsi, les éléments commerciaux c'est-à-dire les exportations et importations ont leurs effets sur la croissance économique. C'est pour cela que je commence ma démarche par la présentation des théories relatives au commerces extérieur et la croissance pour déterminer les lien théorique et empirique entre les échanges et la croissance économique,

    La première partie de l'analyse est consacrée à une revue théorique mettant en exergue la relation entre le commerce extérieur et la croissance économique. Il sera question pour moi de la présenter leurs théories afin de déterminer les effets de ces échanges sur la croissance. La seconde section est la présentation des travaux antérieurs sur la relation entre le commerce et la croissance.

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    SECTION I : THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    Cette revue de la littérature va me permettre d'étudier les liens théoriques et empiriques entre le commerce international et la croissance économique notamment au Cameroun. Par la suite, grâce à la fusion entre la théorie de la croissance endogène et la nouvelle théorie du commerce international, les travaux furent concentrés sur les voies d'influence du commerce extérieur sur la croissance économique.

    I-1 LES ETUDES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    Dans son ouvrage sur la richesse des Nation en 1776, Smith affirme que le commerce extérieur génère des effets positifs sur l'économie dans son entièreté. La théorie smithienne du commerce extérieur est en faveur du libre-échange et la libre compétition internationale. Pour lui, le libéralisme est bénéfique pour les économies.

    A la suite de Smith, plusieurs économistes et chercheurs ont commencé à analyser les relations possibles existant entre le commerce international et la croissance économique. Au cours de la période des années soixante, les dirigeants étaient préoccupés par la recherche et la création des conditions de bien-être meilleur et l'atteinte des objectifs économiques notamment une croissance économique soutenable et durable. Théoriquement admis comme une variable importante de la croissance économique, la question est de savoir si un pays devrait mettre en oeuvre des politiques stimulant à la fois les exportations et les importations ou se focaliser sur une des deux pour impacter positivement sur la croissance.

    L'examen de la relation entre libéralisation commerciale et croissance économique a été jusqu'à récemment fait dans le cadre du traditionnel modèle de Ricardo (1817), Heckscher-Ohlin (1977). Selon ce modèle, le commerce extérieur conduit à une augmentation de la production. Cela est dû au fait que le pays procède désormais, après son commerce, à une allocation plus efficiente de ses ressources en se basant sur le principe des avantages comparatifs.

    Dans le contexte néoclassique, le commerce extérieur peut bien avoir un effet sur le taux de croissance à long terme si elle génère un effet stimulateur de la technologie. Cependant, comme l'ont souligné Erik et Ulasan (2013), ni le modèle traditionnel de

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    Ricardo-Heckscher-Ohlin ni le modèle néoclassique de la croissance ne fournit un cadre théorique unifié et univoque validant l'hypothèse selon laquelle les échanges extérieurs stimulent le progrès technologique.

    Les études théoriques n'ayant pas réussi à trancher si le commerce extérieur contribue ou non à la croissance économique, les différents travaux empiriques sur le sujet ont, par contre, aboutit à des résultats similaires où l'effet du commerce est généralement favorable à la croissance.

    Pour sa part, Edwards (1998) a tenté de mesurer la relation entre le commerce extérieur et la croissance de la productivité. Il conclut en l'existence d'une relation solide entre les indicateurs des échanges commerciaux et la croissance des facteurs. La principale contribution de l'auteur au débat sur la relation entre la libéralisation des échanges et la croissance économique est d'ordre méthodologique.

    I-2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    Durant les années 70, la plupart des travaux empiriques utilisaient des régressions en coupe transversale sur un ensemble de pays. La plupart de ces études ont établi une relation positive entre le commerce extérieur et la croissance économique.

    Frankel et Romer (1999) utilisent une méthode à variables instrumentales incluant des caractéristiques géographiques, et confirment que le commerce extérieur des produits agricoles a un effet important et significatif sur la croissance économique.

    Ouermé Mady (2009) dans son document de synthèse intitulé l'effet des importations et les exportations des produits agricoles sur la croissance du Burkina a trouvé dans son modèle que les exportations des produits agricoles contribuent positivement à la croissance et les importations des produits agricoles contribuent négativement et donc un résultat final ambigu. Pour ce qui est de cette étude, la méthode de Ouermé sera améliorée en incluant les IDE et en faisant les importations des produits agricoles et les exportations des produits agricoles une seule variable (degré d'ouverture). Contrairement à la théorie les études empiriques s'accordent dans leur ensemble qu'il y a un effet positif du commerce extérieur sur la croissance économique.

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    Plusieurs économistes [Harisson (1996) et Edwards (1998) ...] utilisent les exportations ou les importations des produits agricoles pour mesurer l'effet du commerce extérieur sur la croissance économique. Ainsi, pour tenir compte de l'ensemble des canaux par lesquels le commerce extérieur peut affecter la croissance économique, leur effet positif a été démontré par plusieurs auteurs comme Lee (1995) par exemple.

    Cela montre que le commerce des produits agricoles, surtout pour les pays en voie de développement a un effet positif et significatif sur leur croissance économique. Un tel effet passe par les deux canaux suivants : premièrement, les exportations des produits agricoles permettent aux pays en voie de développement d'obtenir des devises pour financer les importations des produits agricoles et la dette d'un côté et incitent les entreprises exportatrices à être compétitives, en utilisant une meilleure technologie, pour pouvoir se faire une place dans le marché international des produits agricoles. Cette technologie peut, par ailleurs, se diffuser vers les entreprises non exportatrices et améliorer ainsi leur productivité. Deuxièmement, les pays en voie de développement disposent d'un niveau négligeable en R&D. Le commerce leur permet d'accéder au savoir et aux connaissances étrangères plus particulièrement par le biais de l'importation des produits agricoles étrangers nécessaires dans le processus de leur production tels que les biens d'équipement et les biens intermédiaires. (Legrand, 2008).

    Dans la même optique, Winters (2004) a examiné la littérature existante sur le commerce des produits agricoles et la croissance économique et a conclu que les exportations et les importations favorisent cette dernière. Il s'est également intéressé à la façon dont le commerce extérieur et la croissance économique sont liés à travers la mise en oeuvre d'autres politiques notamment la lutte contre la corruption. Le commerce des échanges des produits agricoles avec le reste du monde peut réduire ce phénomène. En effet, les pays qui commercent davantage avec les marchés extérieurs des produits agricoles sont susceptibles d'être confrontés à un examen plus approfondi de leurs institutions (Manwa et Wijeweera, 2016).

    La majorité des travaux des années 80 et 90 examinant les effets possibles du commerce extérieur sur la croissance économique ont essuyé une avalanche de critiques. A titre illustratif, Greenaway (1993) adopte une vision sceptique sur l'effet du commerce extérieur sur la croissance économique. L'auteur argumente qu'une grande partie du travail entrepris précédemment ont utilisé des méthodes imparfaites dépourvu d'un cadre

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    analytique apparent, cohérent et univoque. De plus, le commerce extérieur reste encore tributaire d'incohérences définitionnelles et conceptuelles des échanges à travers les différents aspects des travaux ; ceci rend quasi impossible la construction d'indicateurs de mesure agrégés et fiables des distorsions commerciales (Greenaway, 1993).

    Dans ce même sens, la contribution la plus citée est probablement celle de Rodriguez et Rodrik (2000). Dans une étude empirique sceptique, les auteurs concluent en une relation non concluante entre le commerce extérieur et la croissance économique. Ils proposent également une critique de la littérature existante sur la question. En effet, dans leur critique sur les travaux de Edwards (1998) qui a d'ailleurs étudié le lien du commerce extérieur et la croissance économique en utilisant neuf (09) indicateurs alternatifs de la libéralisation commerciale, Rodriguez et Rodrik (2000) ont conclu qu'il y avait une absence de relation robuste entre le commerce extérieur et la croissance économique. Ils ont discrédité un nombre considérable d'autres travaux (Ben-David, 1993 ; Lee, 1993 ; Harrison, 1996 ; Wacziarg, 2001).

    Dollar et Kraay (2004), en se basant sur les travaux de Srinivasan et Bhagwati (1999) ont examiné les effets du commerce extérieur sur la croissance. Ils ont choisi un tiers (1/3) des pays en développement en raison de l'augmentation de la part du commerce dans leur PIB à prix constant sur vingt ans passé et également en raison de la réduction de leur tarif et qui ont connu un accroissement graduel de leur croissance économique. Les résultats ont mis en évidence une forte corrélation entre les variations de la croissance des dix (10) années et les changements observés dans le volume des échanges commerciaux. Pour leur part, Wacziard et Welch (2003) ont repris les travaux de Sachs et Warner (1995) en utilisant une nouvelle base de données sur les indicateurs du commerce extérieur. Les résultats obtenus supportent l'existence des effets positifs et robuste du commerce des produits agricoles sur la croissance économique. Calderón, Fajnzylber et Loayza (2004) ont trouvé des résultats similaires à ceux de Dollar et Kraay (2004).

    Pour leur part, Dufrenot et Mignon (2010) ont appliqué l'approche de régression quantile pour tester l'hypothèse «Commerce des produits agricoles et Croissance». Ils ont abouti à la conclusion selon laquelle aussi bien à court et qu'à long terme, les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique dans les pays à faibles taux de croissance sont plus élevés que dans les pays à fort taux de croissance. De plus, à partir de l'utilisation des variables instrumentales sur les données de panel, Brückner

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    et Lederman (2012) ont eux aussi analysé les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique pour 41 pays d'Afrique subsaharienne. Pour les pays concernés, le commerce extérieur des produits agricoles a entraîné une croissance à court et long terme d'après les résultats des estimations des auteurs.

    En synthèse, la littérature sur la relation entre le commerce extérieur et la croissance économique n'est pas univoque ni sur le plan théorique ni sur le plan empirique. Plus encore, cette relation varie selon les critères ou les indicateurs utilisés, l'approche méthodologique employée et les caractéristiques des pays concernés.

    SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

    II-1 EFFETS DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE

    Plusieurs concepts et arguments théoriques ont été développés pour expliquer comment le commerce en général peut contribuer au développement économique d'un pays.

    En effet, alors que la théorie du commerce extérieur mettait l'accent sur les conditions et les avantages de la spécialisation internationale, les théories mercantilistes, reprises par les keynésiens, s'intéressent essentiellement au rôle que peuvent jouer les exportations en tant qu'instrument de la politique économique, en particulier pour assurer le plein-emploi.

    Pour le courant mercantiliste fonde le développement économique doit se baser sur l'enrichissement par le commerce (exportations de biens) et l'accumulation des métaux précieux au détriment des autres nations (fermer les frontières aux importations) alors que pour Keynes (1936), pour relancer une économie par la demande, l'exportation peut apparaître comme un moyen plus sûr de redynamiser la production, et en conséquence l'emploi en exportant le chômage.

    Cependant des critiques sont apparues depuis l'époque du mercantilisme de la part des économistes classiques que sont Adam Smith et David Ricardo, qui prônent le libre-échange. En effet, Adam (1776) affirme qu'un pays doit se spécialiser dans la production des biens, pour lesquels il bénéficie d'un avantage absolu, c'est-à-dire une efficience

    30

    supérieure à celle d'un autre pays mesuré par un coût unitaire inférieur et exportant le surplus de ces biens produits afin d'accroître sa richesse, ce qui condamne un pays qui n'en dispose à acheter de l'étranger et à vivre en autarcie. C'est Ricardo (1817) qui lèvera cette contrainte dans sa théorie du commerce international en affirmant que pour bénéficier des gains à l'échange, un avantage absolu dans la production n'est pas nécessaire mais qu'un avantage comparatif suffit.

    Hecksher (1919) et Ohlin (1933), ont prolongé l'approche ricardienne en énonçant que chaque pays participant au commerce international, se spécialise dans la production et l'exportation d'un bien qui utilise intensément un facteur dont il est relativement abondamment doté. La spécialisation stimule la compétitivité et favorise la réalisation des excédents commerciaux qui assurent le financement des importations des biens d'équipement, vecteurs de croissance et de la hausse des revenus, conformément à l'analyse libérale.

    A cet effet, plusieurs autres contributions ont montré que l'abondance et/ou la dépendance aux produits de base et aux ressources naturelles ont un effet négatif sur le taux de croissance. L'un des cas connus est désigné par de nombreux auteurs par MDD ou « malédiction des matières » ou de maladie hollandaise assimilée au développement par essor des exportations de produits primaires.

    La maladie hollandaise, peut empêcher la stimulation de la croissance économique par l'entrée massive de devises, pour les pays bénéficiant d'une forte hausse de leurs exportations de produits primaires. La hausse des exportations de matières premières entraîne précisément, des élévations du taux de change réel et l'inflation. L'explication de ce paradoxe est qu'en favorisant l'accélération de l'inflation intérieure et en provoquant, de la sorte, la hausse du taux de change réel, la forte progression des exportations des produits primaires nuit également à la compétitivité et, dès lors, à la rentabilité des autres exportations.

    Pour Deutsch et Ecksteind, (1961) une baisse des exportations peut réduire le taux de croissance économique ou l'accroître. Cette baisse peut s'expliquer par la « loi du commerce extérieur décroissant », selon laquelle, si le revenu d'un pays augmente au-delà d'un certain seuil, le commerce extérieur représente une proportion de plus en plus faible du revenu national, en raison de l'élasticité-revenu élevée de la demande de services qui sont moins commercialisables que les biens mobiles. Si la loi n'est pas établie il est difficile

    31

    d'imaginer une croissance exponentielle d'une composante de revenu entraînant elle-même une croissance exponentielle du revenu.

    De nombreuses études historiques et contemporaines ont été réalisées en vue de saisir le rôle des exportations sur la croissance économique. La littérature économique récente a apporté plus d'éclaircissement sur la relation entre les exportations et la croissance économique que la littérature historique.

    L'analyse des travaux économétriques menés par Tamaschke en 1980 à propos des Etats de Victoria et des Nouvelles Galles du Sud montre que les exportations des produits agricoles contribuèrent de façon significative directement au PIB de ces deux Etats et de celui de l'Australie en général. Au sens de la première condition de Kuznets on peut admettre que les exportations de produits agricoles constituent un secteur moteur (l'impulsion autonome et la contribution directe à la croissance). Ce rôle moteur n'est cependant évident que si on ajoute les effets indirects : les effets de liaison découlant des moyens de transport et des chemins de fer principalement.

    Dans son étude sur le commerce extérieur et la croissance économique en France et en Grande-Bretagne, Kindle berger (1961) souligne que les exportations des produits agricoles peuvent stimuler la croissance ou la ralentir. Ce ralentissement peut provenir de la « loi du commerce extérieur décroissant ».

    Abdelkader Sid (1988) montre que l'Egypte et le Chili n'ont pas pu bénéficier d'un développement harmonieux grâce à leurs avantages comparatifs en produits agricoles à l'expansion du secteur agricole (principalement le blé) pour le chili et pour l'Egypte (principalement le coton) contrairement au Costa Rica (principalement le café). Ces deux premiers pays ne sont pas arrivés à développer une industrie manufacturière efficace à cause de la faible qualification de la main d'oeuvre, de la faiblesse des capitaux provenant des pays plus développés et une corruption accrue des dirigeants.

    Examinant la relation de corrélation entre la croissance économique et les exportations, Michaely (1977) et Balassa (1978) ont utilisé à cet effet le coefficient de corrélation de rang de Spearman. En effet, pour un premier ensemble de pays « non-développés » sur la période 1950-1973, Michaely trouve un coefficient de 0.38, significatif au seuil de 1%. Pour un autre groupe de 23 pays à revenus (prix constants de 1972) supérieur à 300 $, il trouve un coefficient de 0.523, par contre pour les pays les moins

    32

    développés de cet échantillon il trouve un coefficient quasi nul et conclut que la croissance économique d'un pays est impactée par les exportations qu'à partir d'un seuil de revenus.

    S'inspirant des études antérieures [Michaely (1977) ; Balassa (1978) ; Tyler (1981)], Feder construisit deux fonctions de production, une pour le secteur d'exportation agricole et l'autre pour le secteur domestique pour tenir compte des externalités d'exportation pour un échantillon de 31 pays dont 19 sont définis comme pays semi-industrialisés et 22 marginalement semi industrialisés au sens de Chenery (1980) sur la période 1964-1973. Les résultats de son estimation en coupe transversale montrent que l'augmentation des exportations des produits agricoles agit positivement sur l'augmentation du PIB. Il confirme le fait que la productivité des facteurs dans le secteur des exportations des produits agricoles est supérieure à celle du secteur domestique et que ce différentiel n'est dû qu'aux externalités. Mais RAM (1987) vérifie la robustesse et la fiabilité de cette estimation en coupe transversale. Il estime ce modèle en série temporelle et trouve que le modèle n'est stable ni dans le temps ni dans un groupe des pays.

    Rodrigue (1987) étudiant 19 pays de l'OCDE (Allemagne de l'Ouest, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Autriche.), de 1966 à 1983, à partir des tests en coupe instantanée, affirme que la croissance des pays de l'OCDE semble avoir été stimulée de façon significative à la fois par le taux de croissance des exportations des produits agricoles et par celui des investissements. En ce qui concerne la contribution des exportations agricoles en général, un accroissement d'un point de pourcentage dans leur croissance est associé à une expansion de 0.15 point de pourcentage dans la croissance du PIB. Ce résultat est comparable à ceux qu'a obtenus Balassa (1985) pour un groupe de 43 pays en voie de développement, pour lesquels chaque point de pourcentage de croissance dans les exportations est associé à 0.15-0.22 point de pourcentage d'accroissement dans le taux de croissance du PIB.

    Wei (1993) utilise deux bases de données à un niveau urbain : la première comprend 434 villes pour la période 1988-1990, la seconde, 74 villes pour 1980-1990 pour analyser l'effet des exportations des produits agricoles sur la croissance des villes chinoises et l'effet de diffusion. Wei observe que leur croissance a été tirée par les exportations agricoles pendant la période 1980-1990 et par l'investissement étranger pendant la période 19881990.

    33

    Erfani (1999) a examiné la relation entre la performance des exportations des produits agricoles et celle de la croissance économique entre 1965 et 1995 dans plusieurs pays d`Asie et d`Amérique Latine. Le résultat a montré une relation positive et significative entre ces deux variables. L`étude a avancé aussi des hypothèses selon lesquelles l'exportation des produits agricoles va entraîner une croissance économique forte.

    Pour Emery, 1967 ; Michaely, 1977 et Zamfir 2016 en Afrique subsaharienne. Ces auteurs ont fait une étude en Afrique centrale, australe, de l'ouest et de l'est ont démontré que les exportations des produits agricoles ont un effet négatif sur la croissance économique dans ces sous-régions.

    Vohra (2001) a étudié la relation entre les exportations des produits agricoles et celle de la croissance économique pour l'Inde, le Pakistan, les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande de 1973 à 1993. Le résultat a indiqué que l'exportation des produits agricoles a un impact significatif sur la croissance économique si un pays atteint un certain seuil de développement.

    Lezona (2005) a tenté d'analyser l'impact des exportations des produits agricoles sur la croissance économique du Congo sur la période 1972-2002 à partir d'un modèle économétrique (modèle à correction d'erreur) qui prend en compte, aussi bien, les effets de court terme et de long terme. Les résultats obtenus de l'estimation révèlent que les exportations des produits ont une influence positive mais non significative sur la croissance économique.

    De même, Subasat (2002) a analysé les liaisons empiriques entre l'exportation des produits agricoles et la croissance économique pour les pays en développement. L'analyse a montré que les pays plus orientés vers les exportations agricoles, comme les pays à revenu moyen voient leur croissance économique augmenté plus vite que les pays relativement faibles en termes d'exportation. L'étude a montré aussi que la promotion des exportations des produits agricoles n'entraine pas forcement des impacts significatifs sur la croissance économique, notamment dans les pays à faible revenu.

    Akilou (2009) étudiant l'effet de l'instabilité des exportations des produits agricoles sur la croissance économique du Togo de 1960 à 2005, trouve qu'à court terme, les exportations ont un effet positif sur la croissance économique au seuil de 10%.

    34

    Samirina et Adamson (2013) ont examiné la relation entre exportations des produits agricoles et croissance économique au Madagascar. L'analyse économétrique sur la période sous-revue montre qu'un accroissement de l'exportation de 10% entraîne une croissance économique de 0.95%.

    Plusieurs autres études ont été réalisées et ont prouvé que l'effet des produits agricole sur la croissance peut être négatif et que des pays comme le Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Ghana, etc. exportateurs de produits agricoles ont pu être victimes du syndrome hollandais. Cependant d'autres travaux empiriques récents ont relativisé les conclusions portant sur l'effet des exportations de produits agricoles sur la croissance économique. En effet, Mehlum et al. (2006), Snyder (2006), Brunnschweiler (2008) ont montré que l'effet des produits agricoles sur la croissance n'est pas forcément négatif, mais dépend de la qualité des institutions. Ainsi, si les pays ont développé de bonnes institutions, la dépendance aux produits agricoles facilite la croissance économique. Par ailleurs, Stijns (2005), Brunnschweiler et Bulte (2009) et Lederman et Maloney (2008) suggèrent que les résultats de régression sur la croissance qui montrent un effet négatif des produits agricoles ne sont pas robustes aux changements de spécification du modèle et/ou à la définition de la dépendance aux produits agricoles.

    Michaely (1977) a étudié la corrélation entre une variable de croissance des exportations des produits agricoles et une variable de croissance des revenus. L'objectif de ce type d'étude était de montrer la supériorité en termes de croissance d'une politique de promotion des exportations des produits par rapport à une politique de substitution des importations des produits agricoles. Ainsi, à partir d'un échantillon de 41 pays en développement pour la période (1950-1973), Michaely (1977) trouve un coefficient de corrélation de Spearman de 0,38 significatif à 1% entre le taux de croissance de la part des exportations des produits agricoles dans le produit national brut (PNB) et le taux de croissance du PNB par tête.

    Toujours dans l'intérêt de souligner l'importance des exportations des produits agricoles dans le processus de la croissance, Honoré Lezona (2005) a fait une étude pour analyser l'impact des exportations des produits agricoles sur la croissance économique sur la période 1972-2002 au Congo. Cette étude prend en compte les principales réformes économiques et sectorielles entreprises au Congo Brazzaville. Il a ainsi été amené à mettre en relief les facteurs favorables de la croissance économique, par le biais des exportations

    35

    des produits agricoles, et notamment, à déceler les obstacles qui freinent cette croissance. En ce qui concerne la méthode d'analyse utilisée, elle consiste à estimer un modèle de croissance qui fait recours à la fois, à la théorie du commerce international et à une fonction de production. Six variables (PIB par tête, formation brute du capital fixe, termes de l'échange, exportations pétrolières, exportations agricoles et instabilité politique) ont été utilisées dans ce modèle économétrique (modèle à correction d'erreur) qui prend en compte, aussi bien, les effets de court terme et de long terme. Les résultats obtenus de l'estimation révèlent que les exportations pétrolières et les exportations agricoles ont une influence positive mais non significative sur la croissance économique. Par contre, l'instabilité politique pèse négativement sur les performances économiques. Seynabou Diallo (2001) avait observé des résultats similaires en faisant une étude intitulée « Exportation et croissance économique au Sénégal : Une analyse empirique ». De l'ensemble de ce qui précède nous pouvons retenir que les exportations des produits agricoles constituent une source importante de la croissance économique.

    Par ailleurs, l'autre variable explicative de la croissance que je vais prendre en compte dans ce cadre reste les importations. Elle fera l'objet d'étude de la partie suivante

    II-2 EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE

    Grossman et Helpman (1991) démontrent que l'ouverture permet d'augmenter les importations domestiques de biens et services qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l'apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays connaît un progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa productivité augmente. On s'attend alors que les économies plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide que celles plus protectionnistes. Cependant, les auteurs rajoutent que ces gains dépendent de plusieurs facteurs, dont la situation initiale. Cette dernière détermine la nature de la spécialisation du pays dans le long terme et donc son taux de croissance. L'ouverture d'une petite économie peut la conduire à se spécialiser dans un secteur de faible croissance, contribuant plutôt à laisser le pays dans le sous-développement. Dans ce cas, le pays devrait adopter des politiques protectionnistes durant les premières étapes de son développement, pour ensuite opter pour des politiques d'ouverture appropriées.

    36

    Le modèle de croissance de Solow5 souligne que le niveau de production d'un pays est déterminé par l'investissement par tête effectué. Il défend l'idée d'une convergence des pays pauvres vers les pays riches, sous l'hypothèse d'un rendement d'échelle décroissant. Ainsi, tant qu'il existe un investissement supplémentaire, il doit toujours y avoir croissance économique et des innovations technologiques existent afin de favoriser cette croissance. Pour cela, les importations de machines industrielles ; le transfert du progrès technique et la favorisation des IDE constituent les éléments principaux de la croissance par les importations des produits agricoles. Il ajoute aussi le fait que la croissance est illimitée à condition que la population augmente.

    Cette théorie présente des avantages sur le rôle fondamental du choix de la fonction de production et du progrès technique, mais elle trouve sa limite en l'avancement de l'hypothèse décroissante du capital. Ce dernier est bien fondé dans le cas où l'augmentation des facteurs de production (inputs) n'entraîne pas nécessairement une variation de la production (output).

    Ce qui juge du progrès technique comme un facteur externe aux fonctions de productions. De cela découle « la théorie de la croissance endogène » de Romer.

    Ce dernier est l'un des nouveaux théoriciens de la croissance qui faisait du progrès technique comme facteur endogène à la fonction de production. Ainsi il disait que, l'accumulation de capital physique est devenue un facteur favorable à la croissance. Et cette thèse de la croissance endogène suggère que la productivité marginale du capital n'est pas décroissante. Romer incite alors les agents économiques à investir pour viser une croissance sur le long terme. Il demande également l'Etat de mettre en place des politiques économiques adéquates et favorables aux importations des produits agricoles et aux investissements.

    Ces arguments sont en faveurs de l'importation des machines, de l'accumulation de capital physique et surtout de la technologie. Donc, ils accordent une importance particulière à l'importation de technologies venant des pays riches vers les pays sous industrialisés afin de promouvoir la croissance rapide. Quels en sont alors les résultats empiriques obtenus sur les études réalisées entre les importations et la croissance économique ?

    5 ROBERT SOLOW in « The contribution of the theory of economics, Theory of economics Growth », 1965

    Des études sectorielles réalisées sur les impacts des importations des produits agricoles déduisent une corrélation positive de ces derniers sur la croissance. Ces études sont économétriquement significatives et se portent, plus précisément, sur les investissements directs à l'étranger. D'abord, au cours des années 1990, les travaux de Ram et Zhang6 ont prouvé économiquement les impacts significatifs des IDE sur la croissance. Ensuite, celui de Noomen LAHIMER 7 dont l'étude porte sur 18 pays d'Afrique subsaharienne durant la période de 1990 à 2005 affirme les mêmes conclusions.

    Par contre, des études empiriques ont affirmé que ces investissements directs peuvent influer négativement sur la croissance économique. Les résultats ont été prouvés sur celui d'Honoré AHISHAKIYE8 pour le cas de Burundi, tout comme celui d'Alaya (2004) et Morrison et Talbi (1996) pour le cas de la Tunisie. L'existence de corrélation négative était expliquée par des dominations exercées par les firmes étrangères suivies par les retards d'adaptation des firmes Africaines aux variations des échanges mondiaux.

    A l'égard de ces études empiriques plus ou moins contradictoires, l'idée vient à l'esprit que l'effet des IDE diffère selon les pays. C'est le degré d'internalisation et le choix d'une bonne combinaison des facteurs de production de ces derniers qui assurent leurs efficacités dans le pays d'accueil. D'une manière générale, chaque pays entreprend des efforts considérables pour accroitre leurs productions globales.

    Grossman et Helpman (1991) ont démontré que le commerce extérieur permet d'augmenter les importations de produits agricoles qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l'apprentissage par la pratique et le transfert de technologies, le pays connaît un progrès technologique, sa production devient plus efficace et sa productivité augmente

    37

    6 Ram R., Zhang K.H., «Foreign Direct Investment and Economic Growth: evidence from Gross Country data for the 1990»

    7 Noomen LAHIMER, « les IDE et le triangle croissance-inégalité- pauvreté »

    8 Honoré AHISHAKIYE « Impact des investissements directs étrangers sur la croissance économique au Burundi »

    CONCLUSION

    38

    Dans cette partie il était question pour nous de présenter la relation théorique entre le commerce extérieur et de la croissance économique. Dans ce chapitre, nous avons fait une analyse théorique et empirique du commerce extérieur et de la croissance économique. Dans cette analyse, certains auteurs ont prouvé que ces échanges (exportations et importations) ont un effet positif sur la croissance économique tandis que d'autres disent le contraire. Les différentes articulations effectuées dans ce chapitre serviront de base à l'analyse économétrique de l'effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun, ce qui est l'objet de la deuxième partie de ce travail.

    CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

    39

    Dans cette partie il était question de présenter une analyse théorique et empirique du commerce extérieur et de la croissance économique. Ainsi au premier chapitre nous avons défini certains concepts du commerce extérieur et de la croissance économique et ensuite nous avons présenté les déterminants de ces variables. Au deuxième chapitre nous avons fait une analyse théorique et empirique du commerce extérieur et de la croissance. Dans ce chapitre, d'une part l'analyse empirique relations entre le commerce extérieur et la croissance économique est positif. D'autre part est négatif. Les différentes articulations effectuées dans cette partie serviront de base à l'analyse empirique des effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance au Cameroun, ce qui est l'objet de la deuxième partie de ce travail.

    40

    DEUXIEME PARTIE:

    ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE
    EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA
    CROISSANCE ECONOMIQUE AU CAMEROUN

    Introduction de la deuxième partie

    Beaucoup d'économistes et décideurs de questions de développement se préoccupe sur la question de savoir si le commerce des produits agricoles influent-t-il la croissance économique au Cameroun.

    Les travaux récents de certains auteurs soutiennent le plus souvent que, le commerce des produits agricoles a des effets positifs sur la croissance économique des pays d'origine producteurs agricoles comme le Cameroun. Selon les autres auteurs, le commerce des produits agricoles influence plutôt négativement la croissance économique des pays d'origine.

    Dans la deuxième partie de ce mémoire, nous avons évalué à travers un cadre méthodologique et procéder à une analyse économétrique de l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Cette partie est subdivisée en deux chapitres qui sont indispensable à la réalisation de mes objectifs spécifiques.

    Ainsi, le premier chapitre de cette partie est consacré à un état de lieux du commerce agricole et de la croissance économique au Cameroun. Le deuxième chapitre quant à lui se penchera sur l'analyse économétrique de l'effet du commerce des produits agricoles sur la croissance économique du Cameroun.

    41

    CHAPITRE III :

    ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE

    INTRODUCTION

    Au le début du XXIe siècle, les marchés agricoles mondiaux ont considérablement évolué. La forte croissance économique des économies émergentes a stimulé la demande de produits agricoles à l'échelle mondiale. Que ce soit dans les économies émergentes ou dans les pays en développement, l'évolution du revenu et de sa répartition a également amené une transformation des modes de consommation.

    Depuis la crise financière de 2008, le commerce des produits agricoles est demeuré atone du fait de la faiblesse de la croissance économique. Le commerce agricole a mieux résisté que les autres échanges des produits non agricoles, freinés par la réduction des investissements et la faible demande globale qui en a résulté. L'investissement, qui constitue la composante du PIB présentant la plus forte intensité d'importations, est particulièrement anémique dans les économies développées depuis la crise financière.

    Toutefois, un taux de croissance des pays qualifiés compris entre 10% et 15%, est susceptible d'influencer positivement le développement des pays d'origine agricole. Ainsi, le fait que les pays qualifiés et/ou compétitives à l'étranger, augmenteront leurs niveaux de production. En effet, cela stimule les pays à se faire former dans des spécialités sollicitées dans les pays développés. Cependant, le commerce stimule la croissance économique des pays. Selon les récentes études (2019, source INS) au Cameroun, les importations et les exportations des produits agricoles ont des effets sur la croissance économique.

    Pour ce faire, nous avons subdivisé ce chapitre en deux sections: la première section(I) présente le commerce extérieur des produits agricoles du Cameroun et la deuxième section(II) état des lieux de la croissance économique.

    42

    SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES DU CAMEROUN

    I-1 Evolution du commerce extérieur des produits agricoles sur la période 20152019

    Dans les années 2016, le commerce des produits agricoles a ralenti avec un taux de 3,6%, après une forte croissance de 17,9% en 2015, subissant les effets de la conjoncture défavorable au commerce extérieur. En 2017, on constate qu'une hausse du PIB de 17,4%. En 2019, la croissance des produits agricoles entraine une baisse de -10,3% après 2,6% en 2018. Leurs contributions à la croissance du secteur agricole permettant au Cameroun de relancer son commerce sur le marché extérieur. Cette évolution est principalement atténuée par la baisse de la croissance des marges sur les produits du cacao, du café, du thé et du sucre en 2019 avec un taux négatif de -10,3%.

    Tableau 1:Taux de croissance des marges de commerce par produits (en %)

    RUBRIQUE

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    Produits du cacao, du café, du thé et du sucre

    17,9

    3,6

    17,4

    2,6

    -10,3

    Source : INS

    I-1-1 Balance commerciale

    En 2019, le déficit commercial se creuse davantage, passant de 1 292,8 milliards en 2018 à 1 464,2 milliards. Cette situation résulte d'un accroissement des importations plus important que celui des exportations. Le taux de couverture des importations par les exportations reste inchangé à 62,0%. Hors pétrole, le déficit s'aggrave de 261,5 milliards pour se situer à 2 243,8 milliards et le taux de couverture se réduit de 0,4 point de pourcentage. Par rapport au déficit commercial, nous constatons que les importations des produits agricoles et les exportations des produits agricoles ont un effet respectivement positif et négatif sur la croissance économique au Cameroun.

    43

    Figure 2: Balance commerciale sur la période 2008-2019 (en milliards)

    En 2020 le déficit commercial se réduit de 284,9 milliards et s'établit à 487,4 milliards. Le taux de couverture s'améliore de 5,1 points pour se situer à 65,3%. Par aux produits agricole, le déficit commercial se réduit de 228,6 milliards et se chiffre à 817,4 milliards. Cette évolution résulte d'une baisse moins importante des exportations (-86,3 milliards) que celle des importations (-314,9 milliards). Le taux de couverture s'améliore en conséquence, passant de 39,2% à 41,9%.

    I-1-2 Exportations

    En 2019, la valeur des biens exportés s'établit à 2 392,7 milliards, en hausse de 280,4 milliards par rapport à 2018. Cette évolution s'explique par la bonne tenue des ventes de plusieurs produits, le cacao brut en fèves (+55,4 milliards), le coton brut (+13,0 milliards). En ce qui concerne la structure des exportations, le cacao brut en fèves (12,1%) et le coton brut (5,4%).

    44

    Tableau 2: Evolutions des exportations (Q : quantité en milliers de tonnes, V : valeur en milliards)

     

    Total 2018

    Total 2019

    janv-juin

    2019

    janv-juin

    2020

    Variations (%)

    Libellés

    Q

    V

    Q

    V

    Q

    V

    Q

    V

    b/a

    d/c

    a

    b

    C

    d

    Coton brut

    113,6

    117,0

    130,1

    130,0

    76,3

    77,1

    47,1

    44,5

    11,1

    -42,3

    Cacao brut en fèves

    218,8

    233,4

    218,0

    288,9

    89,3

    108,0

    73,0

    102,8

    23,8

    -4,74

    Source : MINFI

    I-1-3 Importations

    En 2019, les importations progressent de 451,7 milliards par rapport à 2018 et se chiffrent à 3 856,9 milliards. Cette évolution est liée à l'accroissement des achats de céréales (+111,7 milliards, dont 87,7 milliards pour le riz). Les principaux produits importés avec un taux annuel sont le riz (6,0%), le blé (3,7%). En 2020 les importations diminuent de 534,8 milliards et s'établissent à 1 405,8 milliards. Cette évolution est principalement attribuable à la réduction des achats de riz (-31,9 milliards), et du blé.

    Tableau 3: Evolution des importations (Q : en milliers de tonnes, V : en milliards)

    Périodes

    2018

    2019

    2019

    2020

    Variations (%)

    Libellés

    Q

    V

    Q

    V

    Q

    V

    Q

    V

    b/a

    d/c

    a

    b

    C

    d

    céréales

    1 332,3

    267,4

    1 776,9

    379,1

    787,0

    170,3

    706,9

    145,4

    41,8

    -14,6

    riz

    561,1

    144,1

    894,5

    231,8

    401,3

    102,0

    257,2

    70,1

    60,9

    -31,3

    Source : MINFI

    45

    J-2 Evolution des importations des produits agricoles

    J-2-1 Evolution des importations de riz et du sucre 2015-2018

    Cependant, le Comité technique national de la balance des paiements révèle une baisse des importations de riz de 22%. Pour rappel, le riz est le principal produit alimentaire qui creuse la balance commerciale du Cameroun, pays qui sert souvent de territoire de transit pour cette denrée souvent réexportée vers les pays voisins tels que le Gabon, le Nigeria ou encore la Guinée équatoriale.

    En 2018, les importations de riz ont chuté de 22%, selon le Comité technique national de la balance des paiements. En dépit de cette réduction des importations, le riz continue d'être l'un des produits contribuant le plus à creuser le déficit commercial du Cameroun. Par exemple, sur la période 2015-2017, le Cameroun a officiellement consacré une enveloppe totale de 956,5 milliards de francs CFA aux importations de riz. Un calcul simple permet de constater que les importations de riz dans le pays ont coûté l'équivalent de près de 10% de l'enveloppe budgétaire de l'Etat du Cameroun pour l'année 2019 (4850 milliards de francs CFA). Mieux, les 160 milliards de francs CFA dépensés en moyenne chaque année (181 milliards en 2015, contre respectivement 143,6 et 183,7 milliards en 2016 et 2017) par les importateurs de riz en activité au Cameroun, dépassent largement les 300 millions de francs CFA de subvention accordée chaque année par l'Etat à la Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), pour que cette entreprise publique survive et puisse assurer une production rizicole d'à peine 100 000 tonnes, pour une demande nationale dépassant parfois les 300 000 tonnes par an.

    Les importateurs camerounais ont officiellement dépensé 64,4 milliards de francs CFA dans les achats de sucre, sur la période 2015-2017. Une analyse plus affinée des statistiques fournies par le Ministère du commerce révèle que le coût des importations de sucre en 2017 a doublé celui de l'année précédente (17,6 milliards FCFA en 2016) et triplé l'enveloppe de 11,3 milliards de francs CFA dépensée au cours de l'année 2015. Ces importations, généralement assurées aussi bien par des sociétés brassicoles que des agglomérées (transformateurs de sucre granulé en sucre en carreaux) et des commerçants locaux, à la suite des autorisations spéciales délivrées par l'Etat pour éviter les pénuries; visent à pallier l'insuffisance de la production locale, qui peine à atteindre 150 000 tonnes par an.

    46

    I-2-2 Evolution des importations des produits agricoles sur la période 1980-2018

    Source : Auteur

    Figure 3: Evolution du taux de croissance annuelle de l'importation des produits agricoles en % durant la période 1980-2019

    Pour l'ensemble de la période 1980-2018, nous enregistrons une moyenne annuelle de 15% du PIB. C'est en 2017 qu'on enregistre le plus haut niveau (10%) suivie de celle de 2013 avec un taux de 9,8% et en fin celle de 2018 avec un taux de 9,50%. Ces trois dernières années montrent que les importations des produits agricoles favorisent fortement la croissance économique du Cameroun. En 2019, nous enregistrons le plus bas niveau (0,02%) des importations des produits agricoles. Cette dernière montre qu'il y a une chute des importations des produits agricoles au Cameroun.

    I-3 Evolution des exportations des produits agricoles

    I-3-1 Evolution des exportations des produits agricoles (Cacao, Café et Coton)

    2012-2019

    L'exportation des produits agricoles a enregistré une hausse de 4,6% de la valeur ajoutée en 2019, soit une amélioration de 0,7 point par rapport à 2018. Cette évolution est liée à l'accroissement de la production de cacao et de coton.

    47

    Cacao

    En 2019, la production de cacao progresse de 4,3% pour s'établir à 322 937 tonnes, en dépit des perturbations enregistrées dans la région du Sud-ouest. En effet, l'accroissement de la production se poursuit dans les autres bassins. La transformation locale absorbe 32,5% de la production, et les 67,5% restant sont exportés. En 2018, la production de cacao progresse de 4,6%, contre une baisse de 5,8% en 2017, pour s'établir à 309627 tonnes.

    Cafés

    En 2016, la production de café arabica se montre à 7 024 tonnes, augmente de 8% par rapport à 2015. Les exportations de café robusta reculent de 0,8% par rapport à 2015. En 2019, la production de café arabica baisse de 6% pour se situer à 6 171 tonnes. Les difficultés de la filière demeurent le vieillissement des plantations et de la force de travail. Par ailleurs, la baisse des cours sur le marché international et le coût élevé des intrants, contribuent également à la désaffection des jeunes producteurs pour cette spéculation. Toutefois, pour faire face aux difficultés d'écoulement de la production du fait de la baisse des cours sur le marché international, les producteurs s'orientent davantage vers la transformation locale du café.

    Coton

    En 2016, la production de coton fibre augmente de 14,5% pour se structurer à 91 970 tonnes. En 2017 la production de coton fibre est en recul de 36,7% et les exportations en progression de 14,6%. En 2018, les productions de coton fibre amplifie de 29% pour s'établir à 107 617 tonnes. En 2019, les productions de coton fibre croissent de 22,4% pour se chiffrer à 131 761 tonnes. Ces évolutions sont, entre autres, attribuables à la réduction des pertes post-récolte et à la mise à niveau des équipements de production. 2019 et en glissement annuel, la production de coton fibre est en hausse de 1,7%. Les exportations croissent de 14,2% grâce aux stocks.

    48

    Tableau 4: Production , exportations et cours dans l'agriculture industrielle

    Rubriques

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016*

    2017*

    2018*

    2019**

    Cacao

     

    Production (tonnes)

    268

    941

    275

    000

    281

    196

    308

    753

    330

    412

    308

    736

    309

    627

    322

    937

    Exportation (tonnes)

    173

    794

    192

    836

    192

    637

    265

    306

    263

    746

    221

    667

    218

    793

    218

    002

    Cours (en Fcfa/kg)

    1 356

    1 386

    1 732

    1 756

    1 654

    1 158

    1 265

    1 312

    Café Arabica

    Production (tonnes)

    10 000

    7 000

    8 020

    6 504

    7 024

    10 307

    6 565

    6 171

    Exportation (tonnes)

    5 148

    2 228

    2 434

    2 004

    1 943

    1 730

    1 146

    859

    Cours (en Fcfa/kg)

    2 748

    2 070

    2 975

    2 227

    2 188

    2 131

    2 001

    1 820

    Coton fibre

    Production (tonnes)

    82 124

    88 854

    98 375

    107

    585

    91 970

    100

    877

    107

    617

    131

    761

    Exportation (tonnes)

    76 173

    91 532

    90 854

    98 143

    101

    427

    101

    893

    113

    623

    130

    061

    Cours (en Fcfa/kg)

    878

    868

    799

    920

    865

    975

    1 066

    1 067

    Source : MINADER

    49

    J-3-2 Evolution des exportations des produits agricoles 1980-2019

    Source : Auteur

    Figure 4: Evolution du taux de croissance annuelle de l'exportation des produits agricoles en % durant la période 1980-2019

    Les recettes d'exportations agricoles au Cameroun ont, comme dans la plupart des pays de l'Afrique, connu une évolution non régulière. En effet, les recettes d'exportation ont connu une augmentation progressive de 1980 jusqu'en 1981 où on enregistre le niveau le plus élevé des recettes d'exportation de cette sous période d'étude, soit un taux de 50,80 %. En 1981 en 1982 et en 1983 on note une baisse des recettes d'exportation de -50,00%, de 40,50% et 40% respectivement par rapport à 1981 à 1982 et à 1983. On constate qu'également les exportations des produits agricoles progresse positivement sur la période de 1989, 1991 et 1990 avec un taux respectivement de 50,60%, 80% et 90% et sur la période de 1999 à 2006, les exportations des produits agricoles influence positivement la croissance économique. Sur la période de 2006 à 2008, les recettes d'exportation ont chuté de façon drastique avec des taux de croissance de -10,00% en 2006, -90,00% en 2007 et - 80,94% en 2008. L'année 2008 est à la crise alimentaire et qui a provoqué la baisse de la compétitivité des produits agricoles de l'économie nationale.

    50

    SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE ECONOMIQUE DU CAMEROUN

    II-1 Evolution de la croissance économique du Cameroun (2014-2020)

    La situation économique du Cameroun se dégrade : le PIB a connu un taux de décroissance quasi constant de 1,1% entre 2015 et 2017 (le chiffre du PIB pour 2018 sera bientôt disponible). Il était de 3,5% en 2017, 4,6% en 2016 et 5,7% en 2015 (CIA World Factbook, 2018 ; Institut national de statistique, 2018). Le taux réel de croissance du PIB est ainsi inférieur aux 8 % requis par la Banque mondiale (2016) pour faire du Cameroun un pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure d'ici 2035. Selon l'Institut National de la Statistique (2018), la balance commerciale du Cameroun (exportations moins importations) était négative d'environ (moins) -1128 milliards FCFA. En outre, les réserves de devises étrangères sont en forte baisse en raison, entre autres, d'une baisse du prix du pétrole, qui s'établit actuellement à 3,1 milliards de dollars, contre 3,6 milliards en 2010 (Banque mondiale, 2017).

    C'est une baisse de près d'un demi-milliard de FCFA. En d'autres termes, le Cameroun dispose de moins de devises étrangères dans sa banque centrale pour payer ses importations. La crainte d'une nouvelle dégradation de l'économie ne cesse de croître car le Cameroun a perdu le droit d'accueillir la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2019. Certains entrepreneurs qui avaient obtenu des prêts des banques pour améliorer leurs installations (afin de les rendre plus attrayantes pour les visiteurs/touristes) en prévision de CAN, ont dorénavant des difficultés à trouver de nouveaux clients.

    Le sous-emploi et l'économie informelle dominent au Cameroun (Nations Unies, 2013). L'Institut national de la statistique (INS) rapporte que 88,6% des emplois créés au Cameroun sont dans le secteur informel (2018). En outre, 79% des travailleurs individuels au Cameroun étaient sous-employés en 2014 et 37,5% des adultes camerounais ont un revenu moyen inférieur à 931 FCFA (2 dollars) par jour (Institut national de la statistique (2018). On peut ainsi dire que les emplois faiblement rémunérés dans le secteur informel et le sous-emploi au Cameroun en général constituent du chômage déguisé. Ainsi, le taux de chômage officiel qui est de 4,3% contre 30% en 2001 (CIA World Factbook, 2018, Nations Unies, 2013) est très probablement biaisé. En effet, cette baisse significative du taux de chômage entre 2001 et 2018 est associée à une redéfinition du terme «chômeur» par l'Institut national de la statistique, pour inclure les chômeurs à la recherche d'une

    51

    opportunité mais ayant travaillé à temps partiel la semaine précédant l'enquête. Par exemple, la plupart des chômeurs Camerounais sont considérés comme «employés» par l'Etat parce qu'ils travaillent à temps partiel dans le secteur informel (Moto taxis, Buyam-Sellam et agriculteurs, etc.), tout en recherchant des opportunités dans le secteur formel, mais gagnant parfois moins que le salaire minimum d'environ 36 000 FCFA ou 72 dollars (Institut National de la Statistique, 2018).

    Pourtant, une analyse approfondie de certaines données de l'Institut national de la statistique permet d'affirmer que le taux de chômage qui est de 4,3 % ne reflète pas la réalité de l'économie Camerounaise. La pauvreté est très répandue : 41,3% des ménages camerounais vivent dans la pauvreté, selon les données recueillies en 2014 (Institut national de la statistique, 2018) ; et la situation ne s'est pas beaucoup améliorée en 2018. Par exemple, 35,3% des Camerounais n'ont pas accès à l'eau potable (Institut national de la statistique, 2018).

    Cependant, le coût de la vie est relativement stable : le taux d'inflation a chuté à 0,6 % en 2017, contre 0,9 % en 2016 (Institut national de la statistique, 2018), même si ce n'était pas le cas dans toutes les régions du pays. Il est actuellement au-dessus de la moyenne nationale à Bertoua et à Bafoussam, en partie sous l'effet de la hausse du coût de l'électricité, des boissons, des biens et des services (Institut national de la statistique, 2018).

    Les principales menaces à l'économie Camerounaise sur un court terme résident dans le développement des infrastructures relatives à la prochaine CAN au Cameroun, la gestion de la crise anglophone dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays ainsi que la crise dans la région de l'Extrême Nord du pays. Certaines entreprises ayant un nombre important de clients (entreprises et particuliers) dans ces régions du pays auraient d'importantes difficultés financières, du fait de l'insécurité qui persiste (Lunn, Jon et Brooke-Holland, Louisa, 2018).

    Le Cameroun gagnerait à réduire significativement sa dette sur un long terme ainsi que la masse salariale du secteur public (représentant 2/5 du budget annuel ou 44% du budget annuel, soit environ 11% du PIB), pour pouvoir augmenter la part réservée aux investissements dans le budget national. Le service de la dette est une série de paiements d'intérêts et de capitaux obligatoires et constitue 1/5 du budget annuel (1057 milliards FCFA). La masse salariale gouvernementale représente également 1/5 du budget annuel (1058 milliards de FCFA) et près d'un tiers des recettes propres de l'Etat (c'est à dire ses recettes hors prêts). En d'autres termes, le coût élevé des services de la dette et la masse salariale gouvernementale, supplantent les dépenses prioritaires telles que les

    52

    investissements publics (comme en Gambie, Collaborative Africa Budget Reform Initiative, 2018). Le taux d'investissement dans le budget annuel devrait passer de 20% en 2016 à 30%, afin d'atteindre l'émergence en 2035, selon un rapport de la Banque Mondiale (2016) sur l'économie du Cameroun et le Document de Stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE).

    Bien que le budget d'investissement public 2019 ait augmenté de 142 milliards de FCFA par rapport à l'année dernière, il ne représente que 24% du budget annuel (Gouvernement du Cameroun, 2019), et il représente environ 6% du PIB du Cameroun (soit 35 milliards de dollars selon le CIA World Factbook, 2018). Le déblocage limité de fonds pour les investissements publics (à l'instar du Libéria, Collaborative Africa Budget Reform Initiative, 2018) est la principale raison pour laquelle ce projet de loi budgétaire ne peut, dans sa forme actuelle, stimuler l'économie du Cameroun vers l'émergence en 2035. En outre, les investissements sur le capital humain (éducation, santé publique) restent relativement faibles et ne contribuent pas à augmenter, de manière significative, le pourcentage de diplômés des Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STIM) à l'échelle nationale. Il incombe au gouvernement d'assurer une offre suffisante de compétences en STIM, car celles-ci sont vitales pour la productivité d'un pays (Comité des comptes publics de la Chambre des communes, 2018).

    En outre, l'offre de formation à l'entrepreneuriat au Cameroun, qui vise à développer le sens des affaires (créativité/innovation) des stagiaires pour créer des emplois, est très limitée (Ndedi, A., 2015). Pour que la vision 2035 d'un Cameroun émergent et démocratique devienne une réalité, le Cameroun doit libérer le potentiel de son secteur privé et créer des emplois (Banque mondiale, 2016). Malheureusement, la plupart de ces «formations à l'entrepreneuriat» proposées sont en fait des formations à la gestion des petites entreprises et ne couvrent pas les compétences pour innover et créer des emplois (Ndedi, A., 2015). Le budget alloué à la modernisation et à la professionnalisation des facultés ordinaires (dont l'objectif est de doter les étudiants de l'enseignement supérieur des compétences et des capacités nécessaires pour trouver et/ou créer des emplois) n'a pas changé : 2,62 milliards de FCFA par rapport à l'année dernière. En résumé, il y a un décalage entre la formation à l'entreprenariat actuellement offerte au Cameroun et les besoins sur le marché du travail : le budget alloué pour l'adaptation de la formation des enseignements secondaires à l'environnement socioéconomique a diminué de 129 millions par rapport à l'année dernière et est désormais de 62,747 milliards FCFA.

    53

    La pandémie du COVID-19 soumet les chaînes d'approvisionnement agricole et alimentaire mondiales à des pressions sans précédent. Elle a déjà provoqué des goulets d'étranglement dans les industries d'amont, la production agricole, la transformation alimentaire, les transports et la logistique, et suscité des modifications de grande ampleur de la demande de produits et services alimentaires. L'OCDE et la FAO oeuvrent de concert aux côtés de nombreuses autres organisations internationales pour répondre à ce besoin. Cette nouvelle édition des Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO présente donc des projections de référence complètes à moyen terme concernant les marchés nationaux, régionaux et mondiaux des produits agricoles, ainsi qu'un premier scénario des répercussions du COVID-19. Cette analyse préliminaire indique que l'effondrement de la croissance économique en 2020 pourrait favoriser une nouvelle chute des prix des produits agricoles, au moins à brève échéance.

    II-2 Contribution de l'agriculture à la croissance économique du Cameroun (2016-2019)

    Les trois dernières années, selon les comptes nationaux du Cameroun, l'activité agricole a enregistré une croissance entre 8,8% et 9,8% et a contribué avec USD 3,7 milliards à 10,7% du PIB en 2016. Elle emploie 70,0% de la population active soit 7.128.000 de personnes. Le Cameroun dispose de conditions naturelles favorables qui lui permettent de cultiver des produits pour la consommation locale (igname, manioc, mais, mil, sorgho, et les légumes comme la pomme de terre, oignon ou le haricot) et l'exportation (banane, café, cacao, caoutchouc, coton, thé).

    En 2017 Le ministère en charge de l'Agriculture (Minader) se félicite des performances de son secteur en 2017. Selon cette administration, la contribution de l'agriculture à la croissance économique du Cameroun a été de 76,38% en 2017. En 2016, cette contribution était de 68%.

    Pour parvenir à ces résultats, le Minader indique qu'il a mené des activités dans le but de promouvoir le développement des filières agricoles à fort potentiel de valeur ajoutée. Dans ce sens, un accent a été mis sur l'appui à la promotion de la mécanisation agricole et des équipements dans les filières stratégiques : cacao, café, coton, caoutchouc, riz, banane, manioc, etc. Tout cela a permis d'accroître la production, par exemple la production du cacao qui a connu un taux d'accroissement de 9% en 2016. Une croissance de 18% est

    54

    prévue en cette année 2018. Pareil pour la banane dont le taux d'accroissement était de 1% en 2016 et se situerait à 5% en 2018.

    Par ailleurs, des productions de semences et de matériel végétal de qualité ont été mises à la disposition des producteurs pour permettre d'accroître les rendements des différentes spéculations. La mise en place des exploitations agricoles à l'échelle nationale a permis d'augmenter les superficies cultivées.

    D'une manière générale, l'activité économique camerounaise (2019) a été marquée par une croissance réelle du PIB de 3,8% par rapport à la même période en 2018. Selon l'Institut Nationale de la Statistique(INS), cette évolution résulte du dynamisme des activités dans tous les trois secteurs. Si le secteur primaire reste le moins performant, avec une contribution de 0,6 point au PIB, force est de constater qu'il connait néanmoins une nette progression de 0,1 point. Cette évolution est en grande partie due à la bonne tenue des activités dans les branches de l'agriculture industrielle et d'exportation qui croissent de 5,6%. La performance du secteur primaire est également portée par les activités de l'élevage, la pèche et la chasse qui connaissent une hausse de 5,8% en dépit du ralentissement du rythme de l'activité dans ses branches.

    La branche sylviculture dont la contribution à la croissance s'établit à 0,1 point, renoue avec la croissance (3,1%) après un repli enregistré en 2019. A contrario, l'on enregistre une perte de vitesse dans l'agriculture vivrière, qui progresse de 2,6% contre 5,0% par rapport à la même période en 2018. Le principal levier de l'activité économique dans le secteur primaire connait quant à lui un tel ralentissement à cause des tensions inflationnistes sur les prix des produits vivriers. Une inflation qui a persisté dans le pays tout au long de l'année à cause du durcissement des conditions de sortie de devises, ainsi que l'insécurité persistante dans certaines régions.

    A la fin de l'année 2019, l'INS annonçait déjà une inflation de 2,7%. Dans la région de l'Extrême-Nord en particulier, indiquait l'INS, du fait des inondations ayant occasionné les pertes de cultures, de centaines de têtes de bétail et des surfaces de pâturage, les marchés ont été de moins en moins approvisionnés (maïs, riz, mil, sorgo), oignons, viande de boeuf, etc. A cela vient s'ajouter la crise sécessionniste dans les régions anglophones du pays qui a fait perdre 845 milliards à l'économie nationale et plus de 16000 emplois. Les premiers touchés sont les entreprises agro-industrielles telles que CDC, Pamol qui sont pratiquement à l'arrêt. « En raison de la nature de leurs activités qui s'étalent sur des hectares, ces

    55

    dernières se retrouvent quasiment démunies face aux attaques et sont dans l'impossibilité de sauvegarder leurs actifs, surtout le matériel végétal » Précisait le Groupement Inter-patronal du Cameroun en 2019 dans son tableau de bord de l'économie camerounaise.

    L'INS informe que l'activité économique du Cameroun, en 2018, s'est traduit par une amélioration du produit intérieur brut (PIB) de l'ordre de 4,5% par rapport en 2017. Du côté de l'offre, cette évolution résulte de la bonne tenue des activités dans le secteur tertiaire qui, avec une croissance de 3,6%, a contribué de 2,0% point à la croissance, ainsi que dans le secteur secondaire (1,7%) et primaire (0,4 point).

    Toutes fois, un ralentissement du rythmes d'activité est observé dans le secteur primaire dont la croissance est estimée à 2,8% au trimestre de l'année 2019. Cette situation résulte de la morosité affichée par certains produits agricoles d'exportation tels que banane, le café et le caoutchouc. La tendance a aussi caractérisé les activités dans l'agriculture vivrière, en liaison avec les effets de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

    Source : Auteur

    Figure 5: Evolution de l'agriculture à la croissance économique du Cameroun (2016-2019)

    Conclusion

    56

    Au terme de ce chapitre nous pouvons dire que le commerce extérieur des produis agricoles jouer un rôle particulièrement important sur la croissance économique au Cameroun. Les crises alimentaires et sanitaire respectivement de 2008 à 2020 qui ont déstabilisé l'économie camerounaise provoquant les exploitations et les importations des produits agricoles sur le marché international. Malgré tout cela, le Cameroun demeure un pays producteur agricole en Afrique et ses échanges à l'extérieur ont un effet sur la croissance économique. Ainsi le commerce peut aider à ajuster la production agricole de façon efficiente entre les pays.

    57

    CHAPITRE V :

    ANALYSE EONOMETRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU CAMEROUN

    Introduction

    La littérature économique ressort plusieurs facteurs susceptibles d'influencer le développement des pays d'origine. En effet, le commerce des produits agricoles, selon la littérature impacte le développement des pays d'origine à travers plusieurs canaux de transmissions. Ces canaux sont les transferts de technologie, le commerce, etc.

    Toutefois, un taux de croissance des pays qualifiés compris entre 10% et 15%, est susceptible d'influencer positivement le développement des pays d'origine agricole. Ainsi, le fait que les pays qualifiés et/ou compétitives à l'étranger, augmenteront leurs niveaux de production.

    En effet, cela stimule les pays à se faire former dans des spécialités sollicitées dans les pays développés. Cependant, le commerce stimule la croissance économique des pays. Selon les récentes études au Cameroun, les exportations des produit agricoles et les importations des produits agricoles ont un effet respectivement négatif et positif sur la croissance économique.

    Dans ce chapitre, nous avons modélisé les effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Pour ce faire, nous avons subdivisé ce chapitre en deux sous-sections : la première présente la démarche méthodologique de recherche qui va nous permettre de contrôler la qualité de ce travail et de répondre à nos objectifs et la deuxième quant à elle, déroule la présentation des résultats, discussion et recommandation.

    SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE

    58

    Dans la partie empirique de cette étude, nous employons un estimateur MMV en système (de la méthode des moments du maximum vraisemblance). Pour une analyse complète des effets du commerce extérieur sur la croissance économique, une série de modèles ont été développée en ajoutant ou en excluant des variables explicatives. La méthodologie sera répartie en trois sous-section: Source des données, Spécification du modèle de croissance et Test de traitement de données.

    I-1 Sources des données

    Pour le traitement de nos données, nous avons utilisé les séries chronologiques sur la période de 1980-2019. La méthode du maximum de vraisemblance(MMV) en régression multiple linéaire sera utilisé pour déterminer l'effet du commerce des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun.

    Les données utilisées dans ce mémoire sont des données proviennent des bases de données d'institutions internationales en particulier la Banque Mondiale (World Bank Indicators), qui sont crédit intérieur brut(crédit) ; formation brut du capital fixe(Fbcf) ; inflation(Infl) et produit intérieur brut(Pib) et les données sur le nombre des exportations des produits agricoles (Expa) et des importations des produits agricoles (Impa) proviennent de la base de données FAO (Food and Agriculture Organisation). Il s'agit donc des données de série temporelle couvrant une période de 1980-2019. Ces choix de donnée d'estimation sont dictés par la disponibilité des données au Cameroun qui dispose de données statistiques sur cette période.

    59

    Tableau 5: Source de données d'étude des différentes variables

    Variables

    Source des données

    Périodes

    Expa

    FAO

    1980-2019

    Impa

    FAO

    1980-2019

    Crédit

    BM

    1980-2019

    Fbcf

    BM

    1980-2019

    Infl

    BM

    1980-2019

    Pib/hab

    BM

    1980-2019

    Source : auteur à partir données

    J-2 Spécification du modèle de croissance

    Considérant la littérature conventionnelle sur la croissance, nous spécifions une équation de croissance. Ce modèle outre les taux, les variables ont été utilisé permet une analyse directe des sensibilités en termes d'élasticité à travers les coefficients. Les modèles économétriques qui évaluent l'effet du commerce extérieur sur la croissance économique (mesurée par le PIB par habitant) et les déterminants de la croissance pour le Cameroun pourrait s'écrire comme suit :

    Modèle 1 : PIB= fl0 + flu EXPA + fl2 CREDIT+ fl3 FBCF+ fl4INFL + et Modèle 2 : PIB= fl0 + flu IMPA + fl2 FBCF + fl3 CREDIT + et

    Concernant les importations des produits agricoles, nous prévoyons une relation négative de celles-ci sur la croissance économique car lorsqu'un pays importe davantage, il y'a sortie massive de capitaux. Ceci se traduit par un déficit de la balance commerciale.

    Par contre, nous anticipons une relation positive entre les exportations et la croissance économique en me basant sur l'étude faites par Belmondo KINKPE et Fawaz AMINOU

    60

    (2009) qui ont trouvé que le Benin vérifie l'hypothèse de croissance tirée par les

    exportations des produits agricoles.

    En suivant Zahonogo (2017) et FetahiVehapi et al. (2015), la formation brute du capital fixe dans le PIB. Selon la littérature existante, le coefficient de cette variable devrait être positif.Quant à l'inflation (INF), nous prévoyons une influence positive ou négative de celle-ci sur la croissance du PIB car Abdellatif Naanaa (2002) a prouvé que l'inflation est préjudiciable à la compétitivité de l'économie. Cependant, l'augmentation des prix contribue à la réduction de la valeur de la dette.

    Le crédit intérieur brut peut avoir un impact sur la productivité et servir de catalyseur au développement économique par l'amélioration de la productivité, la création d'emplois (atténuation de la pauvreté) et la croissance du commerce (Findley, 1978 ; De Gregorio, 1992 ; Bala Subramanian et al. 1996 ; Hale et Long, 2006). Le signe attendu est positif.

    Donc l»effet du commerce extérieur sur la croissance économique dépend la formation brute de capital fixe, du niveau général des prix (infl), et du crédit intérieur brut accordée au secteur publique et privé (crédit).

    Tableau 6: Récapitulatif des signes des coefficients des différentes variables explicatives : Signes attendus

    Variables explicatives

    PIB/hab.

    Expa

    positif(+)

    Impa

    négatif(-)

    Crédit

    positif (+)

    Fbcf

    Positif (+)

    Infl

    Positif (+) ou Négatif(-)

    Source : auteur

    I-3 Tests de traitement de données

    Dans la littérature économétrique plusieurs tests statistiques sont utilisés pour

    déterminer le degré d'intégration d'une variable. Les tests qui seront utilisés dans le cadre de ce mémoire sont: le test de Stationnarité, et le test de corrélation.

    61

    I -3-1 Tests de stationnarité

    Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce concept de stationnarité doit être vérifié pour chacune des séries afin d'éviter des régressions factices pour lesquelles les résultats pourraient être « significatifs »

    I-3-2 Test de corrélation

    Ce test de corrélation que nous avons choisi, permet de vérifier le lien entre la variable à expliquer et les variables explicatives pour vérifier leurs corrélations.

    SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS DU

    MODELE

    II-1 Présentations des différents résultats de tests économétriques réalisés II-1-1 Test de stationnarité

    Tableau 7: Test de stationnarité des différentes variables

    Variables

    t-stat

    Prob

    Ordre

    d'intégration

    PIB

    -6.581564

    0.0000

    I(1)

    EXPA

    -7.070286

    0.0011

    I(1)

    IMPA

    -3.516475

    0.0006

    I(2)

     

    CREDIT

    -4.599779

    0.0143

    I(2)

    FBCF

    -6.868438

    0.0000

    I(0)

    INF

    -3.986063

    0.0000

    I(0)

    Source: auteur à partir du logiciel STATA 14

    Selon le tableau les variables sont stationnaire à niveau (inflation et Formation brut de capital fixe) et à différence première (Produit Intérieur Brut, Exportation des produits agricole) enfin à différence deuxième (Importation des produits agricoles et le crédit).

    62

    II-1-2 Test de corrélation

    Tableau 8 : Matrice de corrélation des variables

    CORELATE PIB EXPA IMPA FBCF CREDIT INF (obs :39)

     

    PIB

    EXPA

    IMPA

    FBCF

    CREDIT

    INF

    PIB

    1.0000

     
     
     
     
     

    EXPA

    0.2858

    1.0000

     
     
     
     

    IMPA

    0.7607

    0.4033

    1.0000

     
     
     

    FBCF

    0.2080

    0.2797

    0.4973

    1.0000

     
     

    CREDIT

    0.6884

    0.1949

    0.7815

    0.2844

    1.0000

     

    INF

    -0.1415

    -0.2755

    -0.2666

    -0.0566

    -0.2819

    1.0000

    Source : Auteur à partir de Stata 14

    Le tableau indique une corrélation positive respectivement entre la variable dépendante (Croissance économique(PIB)) et les variables explicatives: exportation des produits agricoles (EXPA), Importation agricole (IMPA), la Formation Brut de Capitale Fixe(FBCF) à l'exception de l'inflation qui est négatif.

    II-1-3 Estimation par le MMV des modèles

    L'estimation du modèle 1 s'écrit de la manière suivante :

    DPIB= f30 + f31 DEXPA + f32 D2CREDIT+ f33 FBCF+ f34INFL + åt f30 : Constante.

    DPIB : le PIB par habitant c'est l'indicateur le plus utilisé pour analyser la croissance économique.

    DEXPA : les exportations des produits agricoles.

    D2CREDIT : le crédit intérieur brut représente le capital physique indiquant le stock d'investissement dans le pays.

    63

    FBCF : de la formation brute du capital fixe. INF: l'inflation.

    å : Termes d'erreur du modèle.

    Résultats de l'estimation :

    Tableau 9: Estimation du modèle 1 : effet des exportations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2019

    Variables

    Variable expliquée(DPIB)

    Variables explicatives

    Coefficients

    Stat. Err

    Prob

    Cons

    -2.860633

    22.567742

    0.899

    EXPA

    0.998843

    0.04477

    0.026

    D2CREDIT

    7.64e-11

    6.52E-11

    0.241

    FBCF

    -4.152364

    4.291512

    0.333

    INF

    8.219797

    2.380959

    0.001

    Prob>Chi

    0.0000

    Source : Logiciel Stat 14

    Les résultats s'écrivent ainsi :

    DPIB= -2.860633 + 0.998843* DEXPA + 7.64e-11* D2CREDIT-4.152364* FBCF+ 8.219797*INFL + åt

    L'estimation du modèle 2 s'écrit de la manière suivante : DPIB= f30 + f31 DIMPA + f32 FBCF + f33 D2CREDIT + åt

    64

    Tableau 10: Estimation du modèle 2 : effet des importations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2019

    Variables

    Variable expliquée(DPIB)

    Variables explicatives

    Coefficients

    Stat. Err

    Prob

    Cons

    -2.697338

    24.37576

    0.912

    DIMPA

    0.0807539

    0.0477222

    0.091

    FBCF

    -7.340292

    7.256659

    0.312

    D2CREDIT

    1.13e-10

    6.58e-11

    0.085

    Prob>Chi

    0.0000

    Source: Logiciel Stat 14 Calculs personnel

    Les résultats s'écrivent ainsi :

    DPIB= -2.697338 + 0.0807338 DIMPA - 7.340292FBCF + 1.13e-10 D2CREDIT + åt

    II-2 Interprétation des résultats et recommandations de politique économique des hypothèses

    II-2-1 Interprétation des résultats des modèles

    II-2-1-1 Vérification de l'hypothèse 1 : Effet des exportations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2019

    DPIB= -2.860633 + 0.998843* DEXPA + 7.64e-11* D2CREDIT-4.152364* FBCF+ 8.219797*INFL + åt

    Le coefficient d'estimation des exportations des produits agricoles est positif (0.09988) et statistiquement significatif. L'augmentation d'un point (0.026) des exportations des produits agricoles entraine une hausse de la valeur du PIB par habitant 0.026 unité. Cela signifie donc pour le Cameroun, les exportations des produits agricoles à l'état actuel

    65

    affectent positivement la croissance économique. Ce résultat est cohérence avec les résultats des travaux de Belmonda KINKPE et Fawaz AMINOU (2009) qui ont démontré que les exportations des produits agricoles ont un effet positif sur la croissance économique au. Ainsi pour le travail de Bakari Sayef (2016) montre que les exportations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique en Tunisie. Tous ces résultats obtenus vérifient l'hypothèse 1. Donc le résultat obtenu est de signe attendu

    Le coefficient de la variable de crédit est positif (7.64e-11) et non significatif. Donc toute augmentation de crédit intérieur brut d'une unité (0.244) entraîne, toutes choses restant égales par ailleurs, un accroissement du PIB par habitant de 0,241 point. L'effet du commerce extérieur sur la croissance dépend fortement du crédit domestique accordée au secteur publique et privé (crédit). Le signe positif est attendu.

    Le coefficient de la formation brut de capital fixe est négatif (-4.152364) et non significatif. Cela veut dire que l'augmentation d'un point (0.333) de la formation brute de capital fixe entraine une baisse de la valeur du PIB par habitant 0.333 unité. Le signe n'est pas attendu.

    Enfin le coefficient du niveau général des prix(inflation) est positif (8.219797) et significatif. En effet, une augmentation de 1% de l'inflation entraîne, et toutes choses égales par ailleurs une augmentation d'une unité de 0.001 du PIB/hab. Le signe positif n'est pas attendu.

    II-2-1-2 Vérification de l'hypothèse 2 : Effet des importations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2019

    DPIB= -2.697338+ 0.0807338*DIMPA - 7.340292*FBCF+ 1.13e-10*D2CREDIT + åt

    Le coefficient de la variable des importations des produits agricoles est positif (0.08073338) et significatif au seuil de 10%. Ce qui veut dire qu'une hausse des importations des produits agricoles entraîne, et toutes choses égales par ailleurs une augmentation d'une unité de 0.091 du PIB/hab. Cela signifie que les importations des produits agricoles ont une influence positive sur la croissance économique du Cameroun. En d'autres termes, plus on importe, plus la croissance est stimulée. Ce résultat est similaire avec le résultat des travaux de Nadia Lemzoudi (2005) et Rakotoarisoa Victor (2014)

    66

    trouvent que les importations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Benin et à Madagascar.

    Le signe positif du coefficient des importations des produits agricoles n'est pas attendu car on a au préalable tout comme Mankiw pensé que les importations des produits agricoles massives rendaient la balance commerciale déficitaire et de ce fait, jouaient négativement sur la croissance économique.

    En fin, le coefficient de la formation brut de capital fixe est négatif (7.340292) et non significatif. Cela veut dire que l'augmentation d'un point de la formation brut de capital fixe entraine une baisse de la valeur du PIB par habitant 0.312 unité. Le signe n'est pas attendu. En fin, le coefficient de la variable de crédit est positif (1.13e-10) et significatif au seuil de 10%. Donc toute augmentation de crédit intérieur brut d'une unité entraîne, toutes choses restant égales par ailleurs, un accroissement du PIB par habitant de 0,085 point. L'effet du commerce extérieur sur la croissance dépend fortement du crédit domestique accordée au secteur publique et privé (crédit). Le signe positif est attendu.

    II-2-2 Les recommandations de politique économique

    Vus les résultats de notre étude, il nous convient de proposer les recommandations de politique économique à l'endroit des dirigeants camerounais. Les exportations agricoles et les importations agricoles ont des effets bénéfiques sur l'économie camerounaise. Nous pouvons donc en tirer plusieurs enseignements suite à ces résultats de l'estimation et faire des propositions d'orientation des politiques économiques. Cette politique vise essentiellement à améliorer la compétitivité de l'économie camerounaise, et pour cela, les recommandations suivantes peuvent être formulées:

    · Accorder des appuis aux organisations de producteurs pour le financement des crédits de campagne agricole;

    · Favoriser une croissance durable du secteur agricole en s'adressant aux problèmes fondamentaux de la gestion de l'eau et des changements climatiques;

    · Garantir la survie des entrepreneurs agricoles et des petits producteurs face au COVID-19 ;

    · Promouvoir davantage les industries de transformation dans notre pays pour apporter une valeur ajoutée à nos produits agricoles;

    ·

    67

    Renforcer la compétitivité des productions agricoles camerounaise sur les marchés mondiaux.

    CONCLUSION

    L'objectif de ce mémoire est déterminé l'effets du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Pour cela, nous avons réalisé plusieurs spécifications de l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique en utilisant le PIB par habitant pour le Cameroun concerné. Sur le plan empirique, nous avons utilisé le Méthode du Maximum Vraisemblance(MMV). En termes de résultats, nous avons trouvé une relation positif et significative entre les exportations des produits agricoles et la croissance économique et une relation positif et significatif entre les importations des produits agricoles et la croissance économique pour le Cameroun. Pour atteindre cet objectif que nous avons fixé, nous utilisons les outils économétriques pour estimer l'équations de nos modèles.

    De plus, l'effet du commerce extérieur sur la croissance est conditionné par plusieurs autres variables utilisées dans les modèle telles que la formation brute de capital fixe, le crédit intérieur brut et l'inflation. Dans le modèle 1, la variable de niveau général des prix explique significativement la croissance économique du Cameroun à l'exception des variables de crédit et de la formation brute du capital fixe et dans le modèle 2, le crédit influence positivement la croissance à l'exception de la formation brute de capital fixe. Le modèle MMV en système fonctionne bien pour cette analyse.

    CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.

    68

    L'agriculture joue un rôle important sur la croissance économique au Cameroun. Malgré la crise alimentaire de 2008 qui a déstabilisé l'économie camerounaise, provoquant les exploitations et les importations des produits agricoles sur le marché international., le Cameroun demeure un pays producteur agricole en Afrique

    A l'aide d'une base de données originale, nous avons présenté tout d'abord les différents tests qui nous a permis de tester et d'estimer nos variables. De ce fait nous avons adapté le modèle de maximum de vraisemblance pour l'analyse économétrique de l'hypothèse 1 et 2 selon laquelle les exportations et les importations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun. Après estimation, nous trouvons que les exportations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun. Ce qui concorde avec travaux de Belmondo KINKPE et Fawaz AMINOU (2009) qui ont démontré que les exportations des produits agricoles ont un effet positif sur la croissance économique au Benin. Et celle des importations des produits agricoles ont un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun. Ce résultat est similaire de celui de Nadia Lemzoudi (2005) et Rakotoarisoa Victor (2014).

    Toutefois, après estimation des modèles, il ressort que le commerce extérieur des produits agricoles a un effet positif et significatif sur la croissance économique au Cameroun.

    69

    CONCLUSION GENERALE

    L'objectif de ce mémoire est de déterminer les effets des échanges des produits agricoles commerciaux extérieur sur la croissance économique au Cameroun. Pour cela, nous avons réalisé plusieurs spécifications de l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique en utilisant le PIB par habitant pour le Cameroun. En termes de résultats, nous trouvons une relation positive et significative entre les importations des produits agricoles et la croissance économique au Cameroun et une relation positive et significatif entre les exportations des produits agricoles et la croissance économique. Le commerce extérieur des produits agricoles est une source avérée de la croissance économique au Cameroun. De plus, l'effet du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique est conditionné par plusieurs variables utilisées dans les modèles 1et 2 tel que la formation brute de capital fixe, le niveau général de prix et le crédit intérieur brut.

    Grâce à la mobilisation des méthodes quantitatives, ainsi que l'association des approches macro-économiques, ce travail de recherche a livré quelques éclaircissements sur la thématique du commerce des produits agricoles et a fourni une meilleure compréhension de leurs effets dans le processus de développement de ce pays. Dans cette conclusion générale, on revient sur les principaux résultats obtenus, les difficultés rencontrées, les implications et les perspectives de recherches futures.

    La discussion menée sur le rôle du commerce des produits agricoles dans le développement du pays a débouché sur des contributions théoriques et empiriques. Au niveau théorique, la principale contribution réside dans la confirmation de l'effet ambigu du commerce extérieur des produits agricoles sur la croissance économique et la nécessité de distinguer les effets des exportations et importations agricoles sur la croissance économique au Cameroun. Par ailleurs, la relation entre le commerce extérieur et la croissance économique est positif et d'autre part est négatif.

    Au niveau méthodologique, la contribution majeure de cette recherche réside dans sa conception combinant des approches macro-économique, quantitative, statique et dynamique, ainsi que la prise en compte des problèmes d'endogeneité, hétérogénéité, de dépendance et des ruptures structurelles.

    70

    Dans un premier temps, l'étude a proposé une revue de la littérature théorique et empirique de la relation existante entre le commerce extérieur des produits agricoles et la croissance économique. Elle a montré un impact macro-économique du commerce des produits agricoles sur la croissance économique de ce pays. Dans un second temps, cette recherche a restreint l'effet du commerce des produits agricoles sur la croissance économique. Elle avait pour finalité d'étudier l'effet des exportations et importations des produits agricoles sur la croissance économique du pays à travers trois canaux, à savoir, la formation brute de capital fixe le crédit intérieur brut et le l'inflation. En se basant sur le même échantillon de 40 ans, les résultats ont révélé un effet positif et significatif des importations des produits agricoles sur la croissance économique ainsi qu'un effet positif et significatif des exportations des produits agricoles sur la croissance économique au Cameroun de 1980-2019

    En général, nombreuses théories des échanges internationaux (importations et exportations) prouvent que l'intégration d'un Etat au sein des marchés internationaux, ainsi que l'extension de leurs parts du marché ont permis de promouvoir la croissance économique. L'ouverture vers l'extérieur est théoriquement considérée avantageuse. Les études empiriques réalisées dans les pays de l'Afrique Sub-Saharienne ainsi que les études faites au Cameroun confirment qu'il existe des effets entre les échanges extérieurs des produits agricoles et la croissance économique.

    Bien que le commerce récent ait généré des avantages pour le pays, les perturbations internes et externes pèsent plus sur lui. Ces instabilités constituent une des formes de menace permanente à la croissance. A cela s'ajoute les variations conjoncturelles des prix et du taux de change expliquant la détérioration des termes de l'échange et le déficit de la balance commerciale. La structure des produits agricoles échangés explique ces déséquilibres car les exportations dépassent largement les importations .Selon une de ces théories qui a suscité beaucoup de débat, la théorie Prebish-Singer (1950 ), les termes de l'échange des pays en voie de développement ont tendance à diminuer et lorsque les prix mondiaux des produits de bases chutent, cela oblige les pays exportateurs de ces biens à exporter davantage, entraînant des pressions à la baisse sur les prix et contribuant ainsi à une plus grande détérioration de leurs termes de l'échange.

    Afin d'essayer de se sortir de ce cercle vicieux, les pays en voie de développement producteurs de produits de base (comme c'est le cas des pays africains à l'étude) devraient

    71

    imposer des tarifs douaniers et adopter des stratégies de substitution aux importations pour protéger leurs économies fragiles et vulnérables.

    Enfin, pour terminer et spécialement pour le cas du Cameroun, les produits agricoles sont les plus porteurs d'avantage comparativement aux autres pays de l'ACP. Seulement, quelques détails techniques devraient être mis aux points afin que les échanges soient bénéfiques. Ils pourraient constituer un point de relance pour le pays dans l'avenir.

    72

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    Orou Boko, Abdoulaye & Madji, Gaspard (2003) : « Analyse des effets de l'épargne intérieure sur l'investissement, la croissance et le bien-être au Bénin » mémoire de maîtrise ès-sciences économiques option Economie, UAC, République du Bénin

    RAKOTOARISOA Vitor (2014) « Exportation, importation et croissance économique» au Madagascar. Diplôme de maîtrise ès-sciences économiques

    RAM, R. 1985. Exports and economic growth: Some additional evidence. Economic Development and Cultural Change. Economic Development and cultural change, 1985 vol.33, issue 2, 415-25

    RAMOS, F. F. R.2002. «Exports, imports, and economic growth in Portugal: evidence from causality and Cointégration analysis. Economic Modeling 18 2001 613-623

    SANJUÁN-LÓPEZ, A. and DAWSON, P. J. 2010. «Agricultural exports and economic growth in developing countries»: A panel Cointégration approach. Journal of Agricultural Economic.

    TYLER, W. G. 1981. «Growth and export expansion in developing countries: Some empirical evidence» Journal of Development Economics.

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    Zahonogo, P. (2017). Trade and economic growth in developing countries: Evidence from sub-Saharan Africa. Journal of African Trade (2017), 16 pages

    75

    TABLE DES MATIERES

    Avertissement i

    Dédicace ii

    Remerciements iii

    SOMMAIRE iv

    LISTE DES TABLEAUX v

    LISTE DES FIGURES vi

    Résumé vii

    Abstract viii

    LISTE DES ABREVIATIONS ix

    INTRODUCTION GENERALE 1

    I- Contexte et problématique 2

    II. Objectif de recherche 5

    III- Hypothèse de recherche 5

    IV- Intérêt de l'etude 6

    V- Organisation de travail 6

    PREMIERE PARTIE : 7

    ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE LA

    CROISSANCE ECONOMIQUE 7

    CHAPITRE I : 8

    CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE

    LA CROISSANCE ECONOMIQUE 8
    SECTION I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU COMMERCE

    EXTERIEUR 9

    I-1 Analyse conceptuel du commerce extérieur 9

    I-2 Analyse théorique du commerce extérieur 10

    SECTION II : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE 16

    II-1 Analyse conceptuel de la croissance économique 16

    II-2 Analyse théorique de la croissance économique 20

    CHAPITRE II : RELATION THEORIQUE ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR

    ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 24
    SECTION I : THEORIES METTANT EN EXERGUE LA RELATION ENTRE LE

    COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25

    I-1 LES ETUDES THEORIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE

    EXTERIEUR ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 25

    I-2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LE LIEN ENTRE LE COMMERCE ET LA

    CROISSANCE ECONOMIQUE 26

    76

    SECTION II : PRESENTATION DES TRAVEAUX ANTERIEUR SUR LA RELATION ENTRE LE COMMERCE EXTERIEUR ET LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE 29

    II-1 EFFETS DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 29

    II-2 EFFETS DES IMPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 35

    CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 39

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE AU CAMEROUN 40

    CHAPITRE III : ETAT DE LIEUX DU COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS

    AGRICOLES ET DE LA CROISSANCE EONOMIQUE AU CAMEROUN 41
    SECTION I : COMMERCE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES DU

    CAMEROUN 42

    I-1 Evolution du commerce extérieur des produits agricoles sur la période 2015-201942

    I-2 Evolution des importations des produits agricoles 45

    I-3 Evolution des exportations des produits agricoles 46

    SECTION II : ETAT DES LIEUX DE LA CROISSANE ECONOMIQUE DU

    CAMEROUN 50

    II-1 Evolution de la croissance économique du Cameroun (2014-2020) 50

    II-2 Contribution de l'agriculture à la croissance économique du Cameroun (2016-

    2019) 53

    CHAPITRE V : 57

    ANALYSE EONOMETRIQUE DE L'EFFET DU COMMECE EXTERIEUR DES PRODUITS AGRICOLES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU

    CAMEROUN 57

    SECTION I : DEMARCHE METHODOLOGIE DE RECHERCHE 58

    I-1 Sources des données 58

    I-2 Spécification du modèle de croissance 59

    I-3 Tests de traitement de données 60

    SECTION II : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSONS DU

    MODELE 61

    II-1 Présentations des différents résultats de tests économétriques réalisés 61

    II-2 Interprétation des résultats et recommandations de politique économique des

    hypothèses 64

    CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 68

    Conclusion Générale 68

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72

    TABLE DES MATIERES 75

    Annexes 77

    ANNEXES

    Matrice de corrélation

    . correlate EXPA IMPA INF PIB FBCF CREDIT (obs=39)

    EXPA IMPA INF PIB FBCF CREDIT

    EXPA

    1.0000

    IMPA INF PIB FBCF

    CREDIT

    77

    0.9364 1.0000

    -0.2352 -0.2771 1.0000

    0.7928 0.8666 -0.1415 1.0000

    0.4504 0.4445 -0.0566 0.2080 1.0000

    0.5457 0.6784 -0.2819 0.6884 0.2844 1.0000

    Statistiques Descriptives

    . summarize PIB EXPA IMPA INF FBCF CREDIT, separator(6)

    Variable

    Obs Mean Std. Dev. Min Max

    PIB EXPA IMPA INF FBCF

    CREDIT

    78

    40 1043.009 282.601 649.9918 1542.62

    40 2448.178 1366.159 722.117 5240.985

    40 2916.986 2102.289 1083.38 7553.434

    40 4.507457 7.179811 -2.392309 39.80023

    40 20.73753 3.799922 2.536577 24.79572

    39 1.26e+12 8.47e+11 3.79e+11 4.12e+12

    79

    Régression par la Méthode du Maximum de Vraisemblance (MMV) Modèle 1

    ARIMA regression

    Sample: 5 - 39

     

    Number of obs

    =

    35

     
     

    Wald chi2(4)

    =

    34.84

    Log likelihood =

    -232.5353

    Prob > chi2

    =

    0.0000

    D2.DPIB

    Coef.

    OPG

    Std. Err.

    z

    P>|z|

    [95% Conf.

    Interval]

    DPIB

     
     
     
     
     
     

    DEXPA

     
     
     
     
     
     

    D2.

    .0998843

    .04477

    2.23

    0.026

    .0121366

    .1876319

    D2CREDIT

     
     
     
     
     
     

    D2.

    7.64e-11

    6.52e-11

    1.17

    0.241

    -5.14e-11

    2.04e-10

    FBCF

     
     
     
     
     
     

    D2.

    -4.152364

    4.291512

    -0.97

    0.333

    -12.56357

    4.258846

    INF

     
     
     
     
     
     

    D2.

    8.219797

    2.380959

    3.45

    0.001

    3.553204

    12.88639

    _cons

    -2.860633

    22.56742

    -0.13

    0.899

    -47.09197

    41.3707

    ARMA

    ar

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.5290347

    .1421031

    -3.72

    0.000

    -.8075518

    -.2505177

    /sigma

    184.977

    28.40316

    6.51

    0.000

    129.3078

    240.6462

    Note: The test of the variance against zero is one sided, and the two-sided confidence interval is truncated at zero.

    Modèle 2

    80

    ARIMA regression

     
     
     
     

    Sample: 5 - 39

    Number of obs

    =

    35

     

    Wald chi2(3)

    =

    90.05

    Log likelihood = -237.0869

    Prob > chi2

    =

    0.0000

    D2.DPIB

    Coef.

    OPG

    Std. Err.

    z

    P>|z|

    [95% Conf. Interval]

    DPIB

     
     
     
     
     
     

    DIMPA

     
     
     
     
     
     

    D2.

    .0807539

    .0477222

    1.69

    0.091

    -.0127799

    .1742877

    FBCF

     
     
     
     
     
     

    D2.

    -7.340292

    7.256659

    -1.01

    0.312

    -21.56308

    6.882499

    D2CREDIT

     
     
     
     
     
     

    D2.

    1.13e-10

    6.58e-11

    1.72

    0.085

    -1.57e-11

    2.42e-10

    _cons

    -2.697338

    24.37576

    -0.11

    0.912

    -50.47295

    45.07827

    ARMA

    ar

     
     
     
     
     
     

    L1.

    -.689549

    .0785322

    -8.78

    0.000

    -.8434693

    -.5356287

    /sigma

    209.7105

    22.01307

    9.53

    0.000

    166.5657

    252.8553

    Note: The test of the variance against zero is one sided, and the two-sided confidence interval is truncated at zero.

    Évolution des exportations des produits agricoles

    1400000

    1200000

    1000000

    400000

    800000

    600000

    200000

    0

    EXPA

    81

    Évolution des importations des produits agricoles

    Evolution de `agriculture à la croissance économique

    82






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite