2.2. Méthodes
d'étude
2.2.1. Méthodes
d'échantillonnage et de relevés de terrain
Mener une étude dans un milieu aussi peu connu comme le
lac Fitri, dont il existe rarement des écrits scientifiques, impose des
méthodes qui doivent tenir compte de plusieurs aspects du
phénomène étudié en faisant recours à
d'autres disciplines connexes. Et devant un sujet aussi vaste et complexe que
la diversité floristique et la dynamique de la végétation
ligneuse, une orientation judicieuse de recherche s'était
avérée nécessaire. Plusieurs études ont
été effectuées sur la diversité floristique et la
dynamique de la végétation ligneuse dans le Sahel et au Tchad.Au
Tchad, les premières connaissances botaniques ont commencé en
1869 avec les récoltes des échantillons de Natchigal, en 1900 par
la mission Fourreau puis Corti, Gillet, et Maire (Quézel, 1958, Lebrun
et al., 1972). D'autres récoltes effectuées par des
agro-pastoralistes dans les années 2000 ont enrichi les collections
antérieures qui constituent de nos jours l'herbier du Laboratoire de
Recherches Vétérinaires et Zootechniques (LRVZ), le seul herbier
organisé et structuré au Tchad (Béchir et al,
2012). Cependant, la dynamique de la végétation ligneuse du Fitri
n'a pas encore fait l'objet d'une étude approfondie. Ainsi, l'essentiel
de notre approche a consisté à recueillir des informations
bibliographiques conséquentes et à collecter des données
lors des travaux de terrains.
Etape1 : La recherche documentaire
Une revue de la documentation a permis de recueillir des
informations relatives à la zone d'étude (rapports
d'études, ouvrages, rapports de projets, rapports annuels des services
techniques, etc.) afin de mieux appréhender le contexte de
l'étude et d'en acquérir une bonne connaissance.
Etape2 : L'élaboration du
questionnaire puis les enquêtes de terrain
L'élaboration du questionnaire a été
faite selon l'objectif de l'étude. Lesquestions ont été
basées sur la perception des populations sur l'état de la
végétation ligneuse etla dynamique des peuplements ligneux dans
le lac Fitri ces 30 dernières années (de 1980 à nos
jours). Des entretiens ont également eu lieu avec des personnes
ressources (Préfet, Sous-préfet, Sultan et ses notables, les
chefs de services en charge de l'environnement notamment les chefs de service
des eaux et forêts, de l'environnement, de l'agriculture etc.).Les
rencontres avec ces différentes autorités administratives et
traditionnelles nous ont permis de mieux cerner les acteurs principaux, la
problématique et les enjeux liés à l'évolution de
la végétation ligneuse au Tchad en général et dans
la région du lac Fitri en particulier.
Etape 3 :Étude de la
végétation ligneuse (la collecte des données)
L'étude de la végétation ligneuse a
été réalisée selon la méthode des
relevés phytosociologiques de Braun Blanquet (1963). La structure des
populations a été évaluée à partir
d'échantillonnage aléatoire sur des parcelles unitaires.
L'unité d'échantillonnage est une placette carré de 25 m
×25 m soit 625 m2 pour les forêts galeries ou 30 m
×30 m soit 900m2 pour les formations savanicoles et les
forêts claires Ouedraogo(2009) (Figure 4). Les placettes sont
disposées le long des transects croisés de 10 km chacun,
équidistants de 500 m et orientés nord/sud et est/ouest (Figure
5). Les principaux critères qui ont guidé le choix des
placettesont été la topographie du terrain (sommet, versant,
bas-fond, plaine) et la représentativité floristique des
différentes unités de végétation. Les
relevés de terrain ont été effectués par la
méthode de sondage orienté utilisée par Ouedraogo (2006)
et Béchir (2010). L'inventaire a concerné les arbres, arbustes et
lianes dont le diamètre à 1,30 m du sol (D1,30) est
supérieur ou égal à 5 cm.
25 m
25 m
5m
5 m
25m
3 30 m
30m
Figure4 : placettes de 30m x 30m telles que
réalisées sur le terrain
Figure 5. Carte des transects effectués et des
placettes
Les paramètres mesurés ont
été : la circonférence du tronc à hauteur de
1,30 m et la taille de l'individu. La circonférence du tronc a
été mesurée avec un ruban gradué qui selon Rondeux
(1999) donne des valeurs moins ambiguës que la mesure du diamètre.
Le diamètre a été ensuite calculé par la formule D
= Circonférence/ð. La hauteur des arbres a été
mesurée à l'aide d'un décamètre ou estimée.
La structure verticale de la végétation a été
appréciée sur la base de la représentation des
espèces en fonction de leur hauteur.
La structure verticale des populations adultes a
été construite en répartissant les individus en 13 classes
de hauteur qui sont : [0-0,5 m[, [0,5-1m[, [1-1,5 m[, [1,5-2 m[, [2-2,5 m[,
[2,5-3 m[, [3-3,5 m[, [3,5-4 m[, [4-4,5 m[, [4,5-5 m[, [5-5,5 m[, [5,5-6 m[ et
> 6m. La classe [0-0,5 m[ comprend des rejets et de jeunes individus de
semis. Le choix de ces différentes classes tient compte des travaux
antérieurs de Ouédraogo (2006 ; 2009). Afin d'obtenir une
modélisation qui exprime la tendance théorique de la dynamique
des populations ligneuses, des courbes de tendance exponentielle ont
été associées aux histogrammes pour avoir une
modélisation qui exprime la tendance théorique de la dynamique
des populations.
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