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L'habitat participatif: programme alternatif de logement stratégie d'une SEM d'aménagement: la SERL, en matière d'habitat participatif


par Anthony FERARD
Polytech Tours - Ingénieur en aménagement 2016
  

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Introduction

L'habitat participatif : un mouvement en marche dans les territoires, qui requestionne l'aménagement et la production du logement.

Stéphane KEÎTA -- Président directeur général de la SCET

Alain JUND -- Président du réseau national des collectivités pour l'habitat participatif f RNCHP), Adjoint au Maire en charge de l'urbanisme et de la transition énergétique de la Ville de Strasbourg. Vice-président de Strasbourg Eurométropole

10h00 L'habitat participatif : définition, nouveau cadre législatif, rôle des collectivités,

des EPL et des bailleurs

Quelle définition de l'habitat participatif ?

Quelle nouvelle légitimité pour favoriser le développement de ces démarches ? Comment les Lois (ALUR, Macron) et leurs récents décrets donnent-t-elle de nouveaux outils opérationnels et fonciers pour l'habitat participatif ?

Quelle impulsion donnée par les élus (appels à projets, encouragement des EPL et des bailleurs à se lancer dans la démarche) ?

Quels instruments financiers pour porter l habitat participatif et le logement abordable ?

Echange avec :

Audrey LINKENHELD -- Députée du Nord, rapporteur de la Loi ALUR I Philippe MAZENC Direction générale de l'habitat et de la construction -- Ministère du Logement, de l'égalité des territoires et de la ruralité I Laurent LE CORRE -- SCET Direction des expertises et de l'ingénierie de projets I Alain JUND

Table-ronde animée par Stanislas DENDIEVEL -- SCET Direction de l'animation du réseau et de la communication

11h00 ! Pause : 15 mn

Sous réserve

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11h15 Photographie des expériences pionnières et des modèles d'habitat participatif

Panorama des modèles mis en place en France, â partir des exemples du Réseau national des collectivités pour ! habitat participatif (RNCNF)

Exposé : Pierre ZIMMERMANN - Chargé de mission, Strasbourg Eurométropole, co-animateur du RCNHP

Quelles conditions de réussite d'un projet d'habitat participatif (montage opérationnel, ingénierie immobilière, ingénierie sociale) ? Quels premiers retours d'expérience autour de projets réalisés aujourd'hui ?

Echange avec

Eric HARTWEG - Directeur d'opération, SERS, Strasbourg I Philippe BANULS - Responsable d'opérations. SERM, Montpellier I Stefan SINGER - Directeur de Toits de choix. Directeur général de Hab-Fab, fondateur du Réseau des accompagnateurs de l'habitat participatif (RAHP) I Pierre ZIMMERMANN

Table-ronde animée par Pierre BEULAYGUE - SCET Direction de l'animation du réseau et de la communication

12h45 Pause-déjeuner

14h00

La place de l'aménageur dans le développement de l'habitat participatif : l'habitat participatif, nouveau levier économique pour l'aménagement et la revitalisation des territoires ?

 

Focus sur des expériences de projets urbains participatifs en Suisse, impliquant dès l'amont les coopératives d'habitants dans les opérations d'aménagement

Exposé : Cyril ROPER - Architecte, Président d'Urbamonde

Quelle cartographie des modes de faire et des typologies d'habitat participatif développés par les SEM et les SPL en France ? Quel montages mis en place dans les opérations d'aménagement et quels enseignements ? Comment, entre collectivité et aménageur, favoriser l'émergence de projets ? Quel intérét économique pour les SEM et les SPL d'aménagement ?

Echange avec :

Emilie FLEURY - Chargée de mission habitat innovant, Communauté d'agglomération Est Ensemble, référente du RNCHP I Romain MARCHAND` - 1' Adjoint au Maire d'Ivry délégué à l'urbanisme I Djamel AÏT-AÎSSA* - Directeur opérationnel, SADEV 94 (Ivry) I Arnaud LE LAN - SCET Direction des expertises et de l'ingénierie de projet I Cyril ROPER

Table-ronde animée par Stanislas DENDIEVEL - SCET Direction de l'animation du réseau et de la communication

15h30 Co-produire l'habitat participatif : le rôle des bailleurs

Comment les bailleurs peuvent porter ou être partenaires de projets d'habitat participatif ? Quels modes de travail avec les habitants ? Quels montages opérationnels et financiers possibles ? Quels retours d'expériences en cours ?

Echange avec :

Stéphanie GOLFOUSE - Rhône Saône Habitat (exemple du « village vertical v. Villeurbanne) I Julie XAVIER - Lille Métropole Habitat (exemple des Voisins du quai -, Lille) I Antoine BOUCHEZ - Haute Savoie Habitat (exemple de l'écoquartier de Viry) I Christine RIVIERE - SCET Direction des expertises et de l'ingénierie de projet

Table-ronde animée par Boris HIVERNEL - SCET Direction de l'animation du réseau et de la communication

Synthèse de la journée et perspectives

16h45 L'habitat participatif : la place de la SCET et de son réseau au côté des EPL et des bailleurs

par Marina ALCALDE - Directrice générale adjointe de la SCET

* Sous réserve

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M.Chanal

02/02/16

Lyon Métropole

Chargée de mission habitat Grand Lyon

Éléments de contexte

Martine Chanal est chargée de mission Habitat au Grand Lyon. Elle est identifiée sur la métropole comme une personne essentielle de l'habitat participatif. En effet, de nombreux articles citent cette personne comme une porte d'entrée afin de comprendre l'ambition du Grand Lyon sur cette thématique.

Objectifs de la rencontre

La volonté de rencontrer M.Chanal naît de discussions avec des acteurs du mouvement de l'habitat participatif à l'échelle du Grand Lyon. À l'issue de ces divers entretiens, le nom de cette chef de projets est revenu régulièrement comme étant une des personnes du Grand Lyon sachant sur ce sujet.

Les missions de M.Chanal.

À l'origine M.Chanal est spécialisée dans les gens du voyage. En 2006, par l'intermédiaire d'Habicoop et d'une mission de lobbying très intense, le Grand Lyon décide de laisser une porte d'entrée au projet d'habitat participatif. M.Chanal devient alors porte d'entrée de l'habitat participatif au Grand Lyon. L'idée à la base était d'aider le projet du Village Vertical à trouver écho auprès du Grand Lyon. Très vite il s'est avéré que le projet avait un certain nombre d'éléments bancals, notamment sur le sujet financier. M.Chanal a donc accompagné le Village à voir le jour.

La définition de l'habitat participatif selon M.Chanal.

· L'autopromotion au sens Grenoblois avec la Sablière et le sens Strasbourgeois qui s'inspire du modèle allemand

· La coopérative, qui se développe à Lyon sous l'impulsion d'Habicoop qui s'inspire du modèle Canadien et Suisse.

· L'habitat participatif dans le logement social, porté par des bailleurs sociaux et qui est populaire à Montreuil notamment.

Ces trois formes ont été cadrées par la loi ALUR et ont permis la mise en place d'un socle juridique.

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Pour M.Chanal il est important de faire la distinction entre les promoteurs qui se lancent aujourd'hui dans ce type de projet en raison d'un effet d'aubaine et les accompagnateurs de projets qui apportent une vraie plus-value dans la gestion des projets participatifs. Du fait de l'apparition de ces projets tout azimut, on a également le développement de ces nouveaux métiers. On a le métier d'accompagnateur qui se créé et dans le même temps le métier de promoteur spécialisé dans le participatif.

La contribution à la loi ALUR et au RNHP

A partir de son expérience sur l'opération du Village Vertical, Mme Chanal a participé à l'édition de la loi ALUR, elle représente également le Grand Lyon au RNHP (Réseau National de l'Habitat Participatif).

L'après Village Vertical

L'opération du Village Vertical a été très longue avec un prix de sortie correct mais qui a bénéficié d'un coût du foncier très inférieur au marché avec surtout un effort conséquent de la collectivité. L'opération a été largement subventionnée par la ville et par la région, mais le loyer est très avantageux, avec un coût au m2 de 8€. Cet exemple montre que l'habitat coopératif est un modèle qui permet à des gens qui n'ont pas les moyens de devenir propriétaires, alors que l'autopromotion concerne les personnes qui ont plus les moyens.

Après le Village Vertical un autre groupe se monte sur Confluence, la collectivité est alors d'accord pour se lancer dans ce programme, mais est assez réservée suite à l'expérience du Village Vertical. La collectivité souhaite d'emblée que le groupement s'associe avec un bailleur social, pour divers éléments mais surtout pour la garantie d'emprunt, puisque le bailleur va alors s'engager à racheter le logement en cas de défaillance du groupement. Le groupement qui devait se lancer associé à un bailleur à fait faillite. La coopérative d'accession a fait faillite à Confluence et à partir de ce moment une confusion est apparue et depuis il y a une réticence à développer ce type de projet. Le mot coopératif est banni de Lyon.

Plusieurs projets sont actuellement en cours.

· La Gargousse dans le 7ème qui est une réhabilitation montée à partir d'un bail emphytéotique de 70 ans.

· Le projet du 4 mars avec Alliade qui est un projet très intéressant. Un modèle en coopératif qui pose des questions sur la relation entre le social et les coopérateurs, le logement social étant dans le diffus du bâtiment. Avec la plupart des bâtiments en PLS.

· Le Projet Chamarel, à Vaulx en Velin, qui est une coopérative de jeunes retraités.

·

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Le projet Cité Coop initié également dans le 7ème arrondissement

Pour Martine Chanal ces habitants ont une vraie vocation de création de liens sur le quartier et d'animateur de réseau par leurs actions, leurs volontés et l'implication dans les tissues associatifs.

Il ne s'agit pas de brader du foncier, si ces groupements ont un projet cohérent qui tient la route pourquoi les empêcher de s'installer ?

La position des bailleurs sociaux ?

L'intérêt d'intégrer un bailleur social est multiple :

· Pour le bailleur permet d'apporter de la mixité sociale, via un projet couplé de plus grande envergure (V.V)

· Permet au bailleur d'accéder à des terrains intéressants

· Permet de garantir l'emprunt

· Permet d'accéder à des capacités professionnelles intéressantes

Quel portage politique aujourd'hui ?

Un portage pas très important assez faible de la part de la collectivité.

Aujourd'hui les groupes viennent chercher la collectivité pour obtenir du foncier et avoir des avantages financiers sur cet élément. Ils viennent aussi pour obtenir une aide financière, et enfin la garantie d'emprunt. La posture du Grand Lyon est pour le moment de répondre aux groupes intéressés, la ville n'est pas dans une logique d'appel à projet comme le font Grenoble, Paris... Mais à partir du moment où un groupe sollicite le Grand Lyon, l'institution répond. Les risques sont limités et cette action ne prend pas un temps trop important.

Paradoxalement, Lyon fait aujourd'hui figure de figure nationale en matière d'habitat participatif.

Projet actuellement avec EMH, qui s'appelle OASIS à Saint Priest dans la même lignée que les Babayagas.

Et maintenant ?

A l'origine en 2006, avec la subvention d'Habicoop l'ambition était de créer un modèle pour ensuite l'étendre et pouvoir créer des logements participatifs assez rapidement. Or avec seulement 14 logements sortis depuis on voit que le processus est très long et compliqué. L'ambition d'origine était, sur le modèle suisse de créer une faîtière en mettant en place un fonds d'investissement. Un travail a été effectué avec la Caisse

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des Dépôts, la région et trois fondations, fondation Abbé Pierre, Macif et Fondation de France. Qui ont fait une étude et ont montré qu'il fallait un fond d'investissement participatif. Le modèle évoqué était de permettre à cette société d'investir dans le logement privé diffus pour réhabiliter des immeubles et ensuite louer ces appartements mais sur le modèle de la coopérative. C'est-à-dire de rentrer dans le capital social de la société faitière. On est donc sur un entre deux entre la propriété et la location.

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S.GOLFOUSE

16/02/16

Rhône Saône Habitat

Responsable développement et patrimoine Éléments de contexte

SA coopérative d'HLM, RSH est une structure spécialisée dans la construction de bâtiments destinés à l'accession sociale à la propriété. Elle a livré en 2013 un

bâtiment de 38 logements, le Jardin de Jules, qui comprend 24 logements en accession sociales, 4 en résidence sociale jeunes et 10 en coopérative d'habitants,

le Village Vertical. Cette coopérative est dans sa dimension et dans sa structure la première en France.

Objectifs de la rencontre

Fortement médiatisé par son caractère novateur, le Village Vertical malgré son jeune âge a d'ores et déjà fait l'objet de nombreuses publications au sujet des habitants. L'objectif de cet entretien était de se placer du côté du maître d'ouvrage en recueillant le témoignage de la chef de projet qui a suivi l'ensemble du processus du projet, de la constitution du groupe à la livraison du bâtiment.

Le processus du projet

Le projet a démarré en 2006 avec un groupe qui a contacté RSH avec l'idée de développer une coopérative d'habitation. Ce premier contact s'est fait de manière très informelle avec un entretien entre le groupe alors constitué et le directeur général de la structure Benoît Tracol. RSH a décidé de se lancer dans cette aventure pour le côté innovant du projet sans forcément à la base être spécialiste de l'habitat participatif. À ce stade, le groupe n'avait encore aucun projet il a donc fallu le mettre en place. Ce travail s'est effectué avec l'aide d'Habicoop, association lyonnaise qui milite pour le développement de l'habitat coopératif. Habicoop, qui a offert ses services gratuitement au titre du caractère expérimental de la démarche. Le groupe a identifié un terrain susceptible de pouvoir accueillir le village dans la ZAC de la Maison Neuve à Villeurbanne. L'accès à ce foncier a pu aboutir uniquement grâce à la ville de Villeurbanne et du Grand Lyon qui ont mis à disposition du groupe un terrain au prix du logement social qui à l'origine était fléché pour de la promotion privée.

Le développement du projet a duré 7 ans entre la constitution du groupe et la livraison du bâtiment. Cette durée très longue explique notamment la rotation très importante des personnes qui habitent dans le Village Vertical, en effet du groupe originel il ne

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reste qu'une seule personne. Cette rotation s'explique également par la complexité du projet et son caractère novateur. L'absence de cadre législatif et de projet similaire a obligé la mise en place d'une structure juridique assez complexe qui a évolué au fur et à mesure des difficultés rencontrées.

Le bâtiment

Le bâtiment est un immeuble unique de 38 logements, la partie Ouest réservée à l'accession sociale, la partie Est au Village Vertical. Extérieurement, à la demande de RSH cette division est invisible et partage des prestations communes : un ascenseur commun, un sous-sol commun, une chaufferie bois-gaz commune. Côté Village Vertical, chaque ménage dispose d'espaces privatifs importants, clé de la réussite d'un projet d'habitat participatif. Les « villageois » partagent une salle commune en rez-de-chaussée, une buanderie et 4 chambres d'amis destinées à accueillir ponctuellement, voire à servir de local d'activité. Parmi les 14 logements du Village Vertical, 4 sont des résidences sociales, construites via un bail emphytéotique de 50 ans et animées par AILOJ, association qui s'occupe du logement des jeunes en difficulté.

Le montage d'opération

L'opération comporte 2 maîtres d'ouvrage, RSH pour les 24 logements en accession sociale et le Village Vertical pour les 14 logements de la coopérative.

Le Village Vertical est structuré en SAS, (société par actions simplifiée), les habitants ne sont pas propriétaires de leurs logements mais locataires auprès de l'association. À ce titre, ils payent chaque mois un loyer, qui correspond au remboursement du prêt, plus une participation aux charges de gestion. Pour devenir locataire du logement il faut être membre de la société, en entrant dans le capital, investissement que l'on récupère en quittant celui-ci. Afin de mettre en place cette structure, c'est l'association qui effectue le prêt pour la construction des logements, montage qui permet à des personnes aux revenus plus modestes de devenir propriétaires. L'inconvénient de ce modèle, c'est la difficulté pour une banque à garantir ce prêt. Devant les difficultés rencontrées par le groupe, c'est RSH qui a effectué le portage financier jusqu'à l'obtention du prêt PLS par la coopérative d'habitants. Prêt locatif social qui a pu être obtenu grâce à l'introduction d'un plafond de revenus pour les futurs locataires. Fait rarissime, RSH est garant du Village Vertical pour les 50 prochaines années. En cas de défaillance de paiement d'un des locataires, le bailleur devient propriétaire du logement. À noter dans ce montage une participation de la caisse des dépôts et consignations via l'obtention d'un prêt PLA-I, en raison des 4 logements étudiants du village vertical.

Au final, l'opération aura coûté au total 6 250 000 € HT

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Coût Coût village Coût global

accession vertical
sociale

Investissement € HT

4

300 000

1

950 000

6

250 000

Prix HT / m2

 

2 470 €

 
 

1 930 €

 
 

2 270 €

 

Le retour d'expérience

Pour RSH l'habitat participatif ne se décrète pas, ce mode d'habiter ne peut pas correspondre à tout le monde et obéit à des convictions fortes de partage et de vivre ensemble.

Cette expérience a été très positive professionnellement parlant, dans la manière de gérer un groupe et également dans l'aventure humaine. Cependant, l'investissement horaire, 2 réunions par mois pendant 5 ans, sans compter le temps passé à la gestion du projet fait que RSH ne souhaite pas renouveler l'expérience sous ce format. De plus, l'engagement financier très important ainsi que la prise de risque dans le montage de la part du bailleur sont également des éléments qui justifient la réflexion de la part de RSH à s'engager sur ce modèle.

Malgré ces réticences, RSH est aujourd'hui convaincu du futur et de la nécessité pour les bailleurs de s'investir dans le développement de l'habitat participatif, vecteur important du développement de la mixité sociale. C'est à ce titre que RSH est engagé dans un groupe de réflexion à l'échelle nationale de bailleurs pour le développement de l'habitat participatif.

À ce jour, RSH intervient sur le programme de rénovation d'un immeuble de 5 logements en habitat participatif, la Gargouse (Lyon 7ème) en garantie financière en cas de défaillance éventuelle d'un des habitants. L'aspect financier est selon RSH l'enjeu majeur du développement de ce type d'habitat, qui peine à trouver des garanties financières, en raison du caractère novateur de ces projets.

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M.Combourieu

17/03/16 Notaire

Éléments de contexte

Maître Brun est un notaire lyonnais qui à la suite de rencontre avec des groupes d'habitants a développé des compétences dans la mise en place de projet d'habitat participatif. Il ne se définit pas comme un spécialiste, mais comme un « sachant » sur cette thématique. Son associée, M.Combourieu a suivi la majorité des projets de ce type et est identifiée comme la personne ayant le plus de compétences sur ce sujet au sein de cet office notarial. Cette expérience du montage juridique en habitat participatif ils l'ont acquise grâce aux projets du groupe de Grezieu la Varenne, cTMteau de la Chaudanne et des Choux Lents à St Germain au Monts d'Or.

Objectifs de la rencontre

Deux structures ont été mises en place par ce notaire la SCI et la SCIA. L'objectif de cette rencontre est double : avoir une description du modèle développé par ce notaire ainsi qu'un retour d'expérience des projets mis en place.

Les projets menés

L'ensemble des projets suivis par le notaire est de petite taille, 4 à 6 foyers, avec une base du groupe fondée sur des liens affectifs (famille, amis proches...). Ces groupes ont une âme militante qui désirent s'occuper d'un projet dans son ensemble. Ils développent leurs projets à la campagne et selon ce notaire ne souhaitent pas s'intégrer dans un projet de grand ensemble urbain. Le notaire va alors créer une structure juridique à l'image du groupement d'habitants et surtout des convictions de ces groupes.

Le montage d'opération

Il existe une multitude de structures juridiques qui existent dans ce type de modèle. Ce notaire a développé deux types de structures :

Société civile classique

Dans ce modèle, on constitue en parallèle de la société une association, les deux structures ont les mêmes membres. L'association va détenir 90% de la société et les

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10% restants sont acquis par les membres de l'association mais sous leurs noms propres. Chaque personne est donc propriétaire en son nom propre d'une faible valeur et pourra revendre cette part lorsqu'elle quittera le logement. Dans ce modèle il y a généralement la volonté d'introduire un principe de non spéculation. Contrairement à la SCIA dans ce modèle il n'y a pas de division du bien immobilier, le bien est propriété de l'ensemble des associés. La difficulté de ce modèle est d'obtenir des garanties auprès des banques qui ne sont pas rassurées par la multitude d'acteurs et la possibilité de garantie financière. De même que la nouveauté de ce montage ne rassure pas les institutions financières. Nécessite donc d'avoir des apports assez importants avant de s'engager dans ce type de projet.

Société civile d'attribution

Dans ce modèle on effectue une division de l'immeuble qu'on va consigner dans l'état descriptif de division, document qui divise en lots le bien par un géomètre auxquels on va accoler un règlement de jouissance. A chaque lot va correspondre un groupe de parts sociales de la société. Chaque associé est donc propriétaire de parts sociales et aura la jouissance du lot qui est rattaché à son groupe de parts, mais c'est la société qui est propriétaire du bien. Donc, dans ce système la société est propriétaire du bien, mais la jouissance est réservée au groupe de propriétaire de parts sociales.

Lorsqu'on quitte la société (donc son logement) on cède ses parts, les autres associés ont un droit de préemption, c'est-à-dire une priorité d'achat. S'il ne souhaite pas acheter, il y a une procédure d'agrément pour un nouvel entrant. Le nouvel entrant doit donc être accepté par l'ensemble des occupants.

Dans ce modèle il y a possibilité de faire de la plus-value lors de la revente de son logement.

A l'origine ce montage avait pour objectif de pouvoir construire à plusieurs. Ce statut était effectif le temps de la construction et devait se transformer automatiquement en copropriété à l'issue de cette étape. Le règlement de jouissance devenant par la même occasion règlement de copropriété. L'utilisation en habitat participatif n'est donc qu'une adaptation du modèle d'origine, mais pour le notaire est particulièrement adapté à ce type de projet.

La copropriété classique

Selon les observations de Mme Combourieu la majorité des projets réalisés pour le moment sont des copropriétés qu'on adapte pour convenir à de l'habitat participatif. Mais cette structure est très rigide et contraignante et permet peu de liberté, elle n'est pas selon le notaire le modèle à privilégier.

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Le retour d'expérience

Aujourd'hui, Maître Brun est identifié comme un « sachant » sur ce modèle du participatif, il fait partie des rares professionnels juridiques à s'intéresser à ce modèle de construction. Il reçoit énormément de sollicitations, notamment suite aux RHNP de Marseille en 2015 de groupes qui souhaitent se lancer dans ce type de projet. Cependant il ne peut pas s'occuper, faute de temps de toutes ces sollicitations. En effet, ce type de montage demande énormément de temps en recherche, sans forcément au final aboutir à un projet et n'est donc pas rémunérateur. Pour ce notaire il manque une interface pour aiguiller ces groupes et faire de l'information sur la façon de mener un projet.

La place de la SERL pour le notaire dans ce type de projet

La SERL, si elle se lance dans des projets de si grande envergure doit savoir que le projet sera long et nécessite un temps d'apprentissage assez important. Une des difficultés les plus importantes est qu'aujourd'hui il n'existe quasiment aucun projet finalisé, il est donc difficile de savoir comment les mener de manière la plus efficiente possible.

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B.Pont

29/10/15

Graine d'idée

Éléments de contexte

Benjamin Pont est développeur de la structure graine d'idée qui propose du conseil en environnement et habitat participatif. L'objectif est de développer des prestations d'habitat participatif auprès des professionnels de l'aménagement en associant à chaque fois des habitants et/ou groupe d'habitants dans ces projets. En parallèle il lance habitat et partage association qui va se transformer en SCIC dans les prochains mois, elle intervient dans l'accompagnement des groupes d'habitants. Ces deux structures sont liées dans leur fonctionnement mais n'interviennent pas aux mêmes étapes du projet. Le rôle d'habitat et partage est de travailler avec des professionnels qui ne veulent pas forcément être impliqués directement dans les phases de réflexion et d'accompagnement. L'association a le rôle d'interface entre professionnel et groupe d'habitant. Cela permet de structurer les démarches grâce aux rencontres organisées avec les habitants, qui va permettre de travailler ensemble pour définir un projet puis animer les rassemblements.

Une des caractéristiques de la structure c'est la volonté de développer l'intergénérationalité : pour trois logements séniors construits, un logement jeune avec une location moins élevée est crée. Volonté également d'introduire des activités innovantes comme fab lab, fermes urbaines, crèches participatives, espaces de co-working qui vont favoriser le lien avec les habitants et la population.

Quel déroulement ?

La mise en place du groupe

On va d'abord identifier des personnes intéressées pour la mise en place de ce type d'habitat, puis une réunion d'information va être programmée afin de démarrer des ateliers où ils vont travailler pour faire mûrir un projet, s'interroger sur les valeurs qu'ils souhaitent véhiculer, ainsi que sur leurs attentes. Avec des cas-pratiques de mise en situation d'urgence pour comprendre la personnalité de chaque personne. L'objectif est de créer des liens entre les personnes. Au bout de cinq ateliers on voit se créer des groupes d'affinités, à partir desquels on va pouvoir démarrer un projet.

Première étape de travail consiste à identifier le foncier suivant les attentes des habitants en relation. Le process ne démarre que lorsqu'on a identifié le foncier. Les premiers ateliers se font durant 2 mois, puis 6 mois de recherche. Ensuite lorsqu'on a identifié une zone géographique on va rencontrer les communes et collectivités pour identifier un foncier pas forcément public. En parallèle on met en place une charte du vivre ensemble où est explicitée les valeurs de la structure, les

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compétences proposées entre eux, quels sont leurs implications, comment ils veulent travaillerÉL'objectif de la structure est également de faire respecter les délais, en habitat participatif, l'objectif c'est d'être dans des délais raisonnables, entre 4 ou 5 ans.

Quel montage opérationnel ?

Question sur le foncier :

La prospection n'est pas le coeur de métier de la structure, on est plus sur des opportunités. Soit ils ont déjà identifié un terrain et le propose au groupe d'habitants, ou alors ils vont permettre à ce groupe de rentrer en lien avec les professionnels.

Aujourd'hui ils ont un terrain à Vaux-en-Velin le long de la Rize, un terrain particulier où il est possible de construire un petit habitat de 5 foyers. À Vaise, ils ont un projet de réhabilitation d'un appartement de la part d'une association.

Le montage juridique

Chaque projet se défini en une structure particulière, elle peut être une association, une coopérative, une société immobilière, une société d'attribution. Elle va définir son statut juridique qui va être associé à la SCIC. Une structure très utilisée est celle des coopératives d'habitant qui sont propriétaires de l'ensemble mais reverse une part à la coopérative. Le choix du notaire est très important.

À la différence d'un opération classique ici on effectue le montage avant d'avoir le foncier, se qui fait évoluer les dynamiques d'acteur.

Pour l'aménageur, on est sur des grosses opérations, ils vont acquérir le foncier qui a une valeur il est vendu et on y fait un type de produit.

Une question qui va devoir être posée c'est la propriété, la meilleure des solutions c'est le mode locatif, mais il se trouve qu'en France on est attaché à la propriété et qu'il est difficile aujourd'hui d'aller vers ce système même si on peut dire qu'on observe une évolution des mentalités depuis quelques années.

La question de la spéculation : une des dérives où les collectivités doivent être vigilantes.

Lors de la revente pour les coopératives, l'acquéreur va revendre ses parts au futur habitant, part calculée en fonction du prix de l'immobilier ou de l'inflation, montant calculé en amont du projet.

Les garanties financières

Pour le moment la structure ne peut se porter garant, à cour terme on sera sur du cas par cas, sur le long terme l'association devra se porter garant. En ce qui concerne

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les banques qui se lancent dans l'habitat participatif, le Crédit Mutuel dans le huitième, qui ont déjà travaillé sur ce type de produit, le crédit coopératif, la NEF mais non compétitif en matière de taux d'intérêt. Il y a pour le moment beaucoup de curiosité mais il reste de l'inertie à mettre en place ces projets

La loi ALUR

On attend les décrets pour faciliter le travail et la reconnaissance, en plus de la réforme sur les community land trust, pour le printemps été 2016, qui va permettre au office de foncier solidaire pour que le propriétaire du foncier soit différent de celui propriétaire du bâti. Modèle utilisé au Quêbec et en Suisse.

Quelles relations avec les acteurs de l'aménagement ? Les promoteurs

Aujourd'hui il y a un intérêt grandissant de ces promoteurs pour mettre en place des projets de ce type, ils sont intéressés par l'animation et par la recherche de groupe d'habitant, on leur amène des acquéreurs immédiatement.

Les pouvoirs publics

On observe une reconnaissance de plus en plus forte en matière d'H.P, avec la loi Alur qui évolue pour faire reconnaitre l'H.P. Strasbourg est un parfait exemple en matière d'implication du public dans les projets.

Les bailleurs sociaux

Les bailleurs sont tous globalement intéressés, mais à Lyon la démarche du village verticale qui a été assez longue, chronophage a eu pour effet de donner une mauvaise image de ce type de projet. Avec le recul le bailleur ne souhaite pas s'engager de nouveau sur ce type de projet, mais souhaite avoir une interface, un professionnel entre le groupe et eux-même.

L'avantage des bailleurs sociaux est qu'il permet une garantie financière, en contrepartie il y a une répercussion sur des quotas de logements sociaux, il n'existe pas de règle fixe sur ces questions.

La population

Aujourd'hui on a beaucoup d'architectes qui font parties des groupes de population, vitrine de leur créativité. Une autre « cible » importante c'est celle des séniors, très demandeurs pour vieillir autrement, pour permettre une relation avec les populations plus jeunes. Troisièmement les jeunes couples avec enfants à la recherche d'espace plus important.

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MIND-MAPPING SUR LE SUJET

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PLANNING

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire