III.3.2.3. Au Sénégal
A l'instar des deux autres pays et comme en 2e
année, au Sénégal, le modèle de régression
linéaire révèle que certaines variables explicatives
liées à l'implication de la communauté des parents ont une
influence significative sur la performance scolaire des élèves.
Il s'agit principalement des
52
variables qd29 (fréquence des
réunions entre l'école et la collectivité locale),
qd38a (nombre de réunions de parents
d'élèves organisées au cours d'une année scolaire
à l'initiative du directeur), qd41d (achat
d'équipements pédagogiques en partenariat avec l'APE) et
qd40b (existence d'une association des mères
éducatrices).
Au regard du modèle de régression
linéaire du Sénégal en 6e année (Cf.
capture 6), on observe comme en 2e année que c'est
l'existence d'une AME qui contribue à impacter positivement les scores
des élèves. En effet, les résultats du modèle
révèlent que si l'existence d'une AME contribue à
augmenter la performance de l'élève de 1.18 points en moyenne,
celle d'une APE diminue, en revanche, le score de l'élève de
29.13 points en moyenne, toutes choses étant égales par
ailleurs.
En outre, contrairement en début de cycle, on constate
au Sénégal, que la fréquence des réunions entre
l'école et la collectivité locale (variable qd29) a une influence
positive sur la performance des élèves, en fin de cycle
(6e année). Le modèle révèle que
l'existence d'une APE (variable qd38a) influence positivement la performance
des élèves en les augmentant de 2.02 points en moyenne, toutes
choses étant égales par ailleurs. Il montre également que
la fréquence des réunions entre l'école et la
collectivité locale (variable qd29) augmente le score d'un
élève de 5.70 points en moyenne.
En revanche, on remarque qu'au Sénégal,
contrairement au Bénin et au Burkina, le pouvoir explicatif du
modèle est plus faible en 6e année qu'en 2e
année. Ce pouvoir explicatif donné par le R2 est de
25.97% en fin de cycle contre 28.31% en début de cycle.
Ce faible résultat du R2 ajusté
indique que l'implication de la communauté de parents
d'élèves, nonobstant ses effets positifs, contribue faiblement
à expliquer les résultats des apprentissages des
élèves du Sénégal, en 6e année du
primaire. En effet, en 6e année, seulement 25,97% des
fluctuations des scores des élèves sont expliquées par ces
variables.
qd20f1
qd41d1
Source
qd40a2 -13.02345 6.867286 -1.90 0.058 -26.49173
.4448281
Model
qd40b2 -11.26668 5.752758 -1.96 0.050 -22.54912
.0157629
Residual
_cons
Total 18336441.7 1,897 9666.02094 Root MSE =
84.594
qe621
qd38a
qd243 -22.27096 5.024874 -4.43 0.000 -32.12586
-12.41606
qd40a -29.13255 5.532049 -5.27 0.000 -39.98213
-18.28297
score
qd29
4847152.35 12 403929.363 Prob > F =
0.0000
13489289.4 1,885 7156.12168 R-squared =
0.2643
2.020479 2.247226 0.90 0.369 -2.386833 6.427792
1.781804 3.907421 0.46 0.648 -5.881521 9.445129
86.39359 9.05644 9.54 0.000 68.63189 104.1553
5.708661 2.987808 1.91 0.056 -.1510985 11.56842
32.29315 4.518644 7.15 0.000 23.43108 41.15522
39.22672 7.538227 5.20 0.000 24.44258 54.01087
71.42099 7.407882 9.64 0.000 56.89248 85.94951
1.183128 2.46941 0.48 0.632 -3.659937 6.026193
559.7339 20.46773 27.35 0.000 519.5921 599.8757
Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]
SS df MS Number of obs = 1,898
0 (omitted)
0 (omitted)
Adj R-squared = 0.2597
F(12, 1885) = 56.45
53
Capture 6 : Modèle de régression
linéaire en 6e année, au Sénégal
III.3.2.4. Conclusion partielle
qd241
qd242
qd40a3
qd40b3
qd40b
Comme en 2e année, l'analyse globale de la
situation des trois pays révèle des effets positifs de
l'implication de la communauté de parents dans la gestion de
l'école sur la performance scolaire des élèves inscrits en
6e année du primaire. Cependant, il faut préciser que
l'impact de cette implication dans la détermination les scores des
élèves reste assez faible dans tous les trois pays et n'explique
que seulement 25.97% des fluctuations des scores des élèves
(Cf. Annexe 2).
En outre, comme en début de cycle, il ressort des
modèles de régression que les variables explicatives liées
à l'implication de la communauté de parents dans la gestion de
l'école ont des comportements qui varient selon le pays. Cependant, quel
que soit le pays, on constate que l'existence d'une communauté de
parents, tout comme l'implication de cette communauté sur le plan
pédagogique à travers notamment la contribution dans l'achat
d'équipement pédagogique, contribuent à expliquer les
performances scolaires des élèves en 6e année
du primaire.
Par ailleurs, le modèle de régression
linéaire prenant en compte l'ensemble des trois pays (Cf. Annexe
2) indique qu'en 6e année du primaire, l'analyse du
niveau ou degré d'implication de la communauté de parents sur les
performances scolaires des élèves, reste mitigée. En
effet, si le nombre de réunions de parents d'élèves
organisées au cours d'une année scolaire à l'initiative du
directeur a une influence négative sur les scores, il n'en demeure pas
moins que la fréquence de ces
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rencontres influence positivement les scores des
élèves. Autrement dit, c'est plus le respect de la
fréquence des réunions qui a un effet positif sur les scores des
élèves. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'à chacune
des réunions périodiques, une évaluation de la
précédente réunion est effectuée et que de nouveaux
objectifs soient fixés pour la prochaine réunion. En effet, la
fréquence des réunions entre l'école et la
collectivité locale (variable qd29) augmente le score d'un
élève de 1.47 points en moyenne, toutes choses étant par
ailleurs égales.
Relativement à la forme d'organisation de
communauté de parents, il ressort qu'au Burkina et au
Sénégal, c'est l'existence des AME qui a une influence positive
sur les performances des élèves. En effet, en fin de cycle du
primaire, les AME contribuent à augmenter les scores des
élèves de 9.89 points en moyenne. En revanche, pour le même
niveau au Bénin, c'est l'existence d'une APE qui a un impact positif sur
les scores des élèves, en les augmentant de 12,15 points en
moyenne.
Au total, en 6e année, le degré
d'implication de la communauté de parents, a un effet positif sur la
performance scolaire des élèves. Cependant, cette performance
varie en fonction du pays et de la forme ou du type d'implication de la
communauté de parents.
Cette variabilité du degré et de la forme
d'implication de la communauté de parents, en fonction des pays, ne
permet pas à ce stade de définir un modèle d'implication
de communauté de parents qui serait transposable d'un pays à un
autre. Ceci nous amène à devoir formuler un certain nombre de
préconisations que nous présenterons dans le point qui suit.
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