Année 2017/2018
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MEMOIRE DE FIN DE FORMATION MASTER II En
Administration des Entreprises
THEME : MISE EN PLACE DE LA BUDGETISATION PAR
PROGRAMME : CAS DE LA CAISSE DE STABILISATION DES PRIX DES HYDROCARBURES AU
CAMEROUN
REDIGE PAR :
BEDA YAKUB
Etudiant en Master II, Administration des
Entreprises
DIRECTEUR DE MEMOIRE : Olivier RAMPNOUX
Professeur Agrégé Enseignant chercheur CEREGE Responsable de
master à L'Institut d'Administration des Entreprises de
Poitiers
Année 2017/2018
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION MASTER II En Administration
des Entreprises
THEME : MISE EN PLACE DE LA BUDGETISATION PAR
PROGRAMME : CAS DE LA CAISSE DE STABILISATION DES PRIX DES HYDROCARBURES AU
CAMEROUN
REDIGE PAR :
BEDA YAKUB
Etudiant en Master II Administration des
Entreprises
DIRECTEUR DE MEMOIRE : Olivier RAMPNOUX
Professeur Agrégé Enseignant chercheur CEREGE Responsable de
master à L'Institut d'Administration des Entreprises de
Poitiers
p. i
REMERCIEMENTS
Nous remercions :
o le DIEU Tout Puissant pour la protection ;
o l'Agence Universitaire de la Francophonie de m'avoir ouvert
l'accès à cette formation par l'appui financier, didactique et
pour le cadre de travail mis à disposition pour la réalisation du
travail ;
o les Directions respectives l'Institut d'Administration des
Entreprises de POITIERS et de la Faculté de Commerce de
l'Université d'Alexandrie pour leur souci permanent d'améliorer
la qualité de la formation des étudiants, afin de les rendre
compétitifs sur le marché du travail ;
o le Directeur de mémoire, Monsieur OLIVIER RAMPNOUX,
dont le concours a été déterminant pour la
réalisation de cette étude ;
o les corps professoraux respectifs de l'Institut
d'Administration des Entreprises de POITIERS et de la Faculté de
Commerce de l'Université d'Alexandrie d'avoir dispensé les
enseignements de qualité, pour leur disponibilité à
répondre aux multiples sollicitations, et l'encadrement tout au long de
la formation, notamment, les équipes respectives dédiées
à la formation à distance pour l'assistance et la
disponibilité permanentes ;
o Monsieur ELUNG Paul CHE, ancien Directeur
Général de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures
pour les multiples encouragements et le soutien ;
o le Directeur Général de la Caisse de
Stabilisation des Prix des Hydrocarbures, Monsieur OKIE Johnson NDOH et son
Adjoint, Madame MOAMPEA Véronique, pour le soutien sans faille et les
orientations ;
o les collègues de travail pour la collaboration et
les contributions, particulièrement, Messieurs KINGUE DJABANG
Stéphane et EPANYA SOSSO Marcel.
Nous remercions vont également à :
o Monsieur AMADOU Issac ;
o Madame DJOUMA Berthe ;
o tous les camarades de la promotion ;
o tous ceux qui de près ou de loin ont apporté
leur contribution de quelque nature que ce soit.
p. ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
ABB : Activity Based Budgeting
AFNOR : Association Française de la
Normalisation
CAF : Coût, Assurance et Fret
CAMRAIL : Cameroon Railways
CDMT : Cadre de Dépense à Moyen
Terme
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CSPH : Caisse de Stabilisation des Prix des
Hydrocarbures
DSCE : Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
GFP : Gestion des Finances Publiques
GPEC : Gestion Prévisionnelle de
l'Emploi et des Compétences
GPL : Gaz de Pétrole
Liquéfié
HEC : Haute Ecole du Commerce
ISC : Institution Supérieure de
Contrôle des finances publiques au Cameroun
MRP2 : Management des Ressources de la
Production
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique des Droits des Affaires
PIB : Produit Intérieur Brut
PM : Services du Premier Ministre
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPBSE : Planification, Programmation,
Budgétisation, Suivi et Evaluation
RH : Ressources Humaines
SCDP : Société Camerounaise des
Dépôts Pétroliers
SNH : Société Nationale de
Raffinage
TOFE : Tableau des Opérations
Financières de l'Etat
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEAC : Union Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
p. iii
LISTE DES FIGURES
Figure I- 1 : Processus de mise en place du budget-programme
14
Figure I- 2 : Objectifs et résultats de la phase de
l'état des lieux et analyse diagnostique 16
Figure I- 3 : Objectifs et résultats de la phase
d'élaboration du plan stratégique 18
Figure I- 4 : Objectifs et résultats
d'élaboration du plan d'actions 19
Figure I- 5 : Objectifs et résultat
d'élaboration du plan d'actions prioritaires 21
p. iv
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS i
SIGLES ET ABREVIATIONS ii
LISTE DES FIGURES iii
SOMMAIRE iv
INTRODUCTION 1
CONTEXTE 1
PROBLEMATIQUE 1
OBJECTIFS 1
RESULTATS ATTENDUS 2
PLAN DE TRAVAIL 2
PARTIE I : NOTION DE BUDGET-PROGRAMME 3
1.1. REVUE DE LA LITTERATURE 3
1.2. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA MISE EN PLACE DU
BUDGET-
PROGRAMME 8
1.3. PROCESSUS DE MISE EN PLACE DU BUDGET-PROGRAMME 14
PARTIE II : ETAT DES LIEUX DIAGNOSTIC, ENJEUX ET DEFIS
DE LA GESTION
BUDGETAIRE DE LA CSPH 33
2.1. ANALYSE DE LA GESTION BUDGETAIRE DE LA CSPH 34
2.2. ENJEUX ET DEFIS DU BUDGET-PROGRAMME 42
PARTIE III : MESURES PRECONISEES POUR FACILITER L'ARRIMAGE DE LA
CSPH 56
3.1. VULGARISATION DU NOUVEAU REGIME FINANCIER DE L'ETAT AU SEIN
DE LA CSPH 56
3.2. COMPETENCES REQUISES POUR LA MISE EN PLACE DU
BUDGET-PROGRAMME
AU SEIN DE LA CSPH 57
3.3. INSTAURATION DE LA CULTURE DE RESULTAT A LA CSPH 57
3.4. AMELIORATION DU PLAN STRATEGIQUE 58
3.5. AUTONOMIE DES RESPONSABLES 58
3.6. REVISION DE L'ORGANIGRAMME 58
3.7. FONCTIONNEMENT DU COMITE PLANIFICATION, PROGRAMMATION,
BUDGETISATION, SUIVI ET EVALUATION 59
CONCLUSION 60
BIBLIOGRAPHIE v
ANNEXES vii
TABLE DES MATIERES xiii
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59
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
INTRODUCTION
CONTEXTE
Au niveau sous-régional, la Commission de la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC)
a engagé des nouvelles réformes dans la gestion des finances
publiques. Ces réformes visent à moderniser et à
renforcer l'efficacité, la sécurité, la transparence du
système de gestion des finances publiques (GFP) dans les six pays de la
CEMAC, pour permettre de faciliter la coordination régionale,
la surveillance multilatérale, l'accélération de la
convergence des économies de la région. C'est la raison pour
laquelle, après l'approbation par le Conseil des Ministres de la CEMAC,
des nouvelles directives en matière de GFP ont été
signées le 19 décembre 2011 à Brazzaville. Il s'agit de la
Directive N°01/11-UEAC-190-CM-22 du 19 décembre 2011 relatives aux
Lois de Finances, qui abroge la Directive N°01/08-UEAC-190-CM 17 du 20
juin 2008 relative aux Lois de Finances. Avant l'adoption de ces nouvelles
Directives de la CEMAC, le Cameroun s'était déjà
engagé dans cette nouvelle GFP depuis le 26 décembre 2007 avec la
Loi N°2007/006 portant régime financier de l'Etat. L'article
1er dit que la Loi fixe les conditions d'élaboration, de
présentation, d'exécution et de contrôle de
l'exécution de la Loi de Finances au Cameroun, et consacre en
même temps la budgétisation par programme pour la
réalisation des objectifs de développement économique,
social et culturel du pays. L'article 79 précise qu'elle entre en
vigueur dans son intégralité le 1er janvier 2013.
Celle-ci est abrogée par la Loi n°2018/012 du 11 juillet 2018
portant Régime Financier de l'Etat et des autres entités
publiques afin de se conformer aux Directives de la CEMAC. Ainsi, dans le but
de s'arrimer au nouveau régime financier de l'Etat, de répondre
aux exigences des Directives sous-régionales et de s'engager dans une
gestion axée sur les résultats, la Caisse de Stabilisation des
Prix des Hydrocarbures (CSPH) s'est lancée en 2016 dans la mise en place
du budget-programme. Cette année marque son passage du budget des moyens
à celui basé sur les programmes, avec des objectifs biens
précis à atteindre. Cet arrimage au nouveau régime
financier de l'Etat vient marquer la fin du budget des moyens, quoique l'option
retenue soit celle de la mise en oeuvre progressive.
PROBLEMATIQUE
Après plusieurs tentatives échouées, il a
fallu à cet Etablissement Public trois années consécutives
après l'entrée en vigueur de cette nouvelle réforme des
finances publiques pour s'y adapter. Elle laissait plus d'une personne
sceptique quant à sa mise en place et son efficacité.
Peut-être, fallait-il se donner un peu du temps pour étudier
l'impact d'une telle transition sur la gestion budgétaire de cette
organisation ou alors par peur des changements induits par ce nouveau
système de GFP. En effet, cette nouvelle gestion intègre le
principe de gestion axée sur le résultat et nécessite
d'élaborer une batterie d'indicateurs de mesure et d'évaluation
de la performance des différents programmes et des résultats
atteints par la mise en oeuvre des actions stratégiques retenues dans
les plans stratégique et prioritaire. Il sera question dans cette
étude de savoir quels sont les enjeux et les défis de
cette nouvelle réforme des finances publiques dans la gestion
budgétaire, financière et administrative de manière
générale, et en particulier, à la CSPH ?
OBJECTIFS
À travers cette étude, il est question
d'analyser les enjeux du nouveau régime financier de l'Etat sur la
gestion budgétaire et servir de guide à la mise en place du
budget-programme au sein d'une administration publique telle que la CSPH.
BEDA Yakub
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59
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
De manière spécifique, il s'agit de :
- comprendre et s'approprier le processus et le principe du
budget-programme ;
- ressortir l'intérêt, les bien-fondés et les
apports de ce nouveau régime financier de l'Etat dans la GFP, notamment
pour la CSPH ;
- faire un état des lieux-diagnostic de son
implémentation actuelle à la CSPH ;
- présenter les enjeux et défis au niveau des
dirigeants, des employés, de l'organisation de l'entreprise en
elle-même, du système d'information et des relations avec les
partenaires ;
- proposer des actions pour une mise en oeuvre réussie de
cette nouvelle réforme en GFP.
RESULTATS ATTENDUS
Au terme de cette étude, il est attendu que :
- le processus et le principe de la budgétisation par
programme soient déclinés et comprises ;
- les implications et défis induits par sa mise en
place soient identifiés au niveau des dirigeants, du personnel, de
l'organisation de l'entreprise, de ses relations avec ses partenaires et de son
système d'information ;
- l'intérêt, les bien-fondés et les
apports de la mise en place du budget-programme soient connus, notamment pour
la CSPH ;
- l'état des lieux-diagnostic soit fait ;
- les actions susceptibles d'accompagner le changement au sein
de cette organisation soient identifiées.
PLAN DE TRAVAIL
Le développement de cette étude s'articule
autour de trois parties. La première se penche sur la notion de budget
et de budget-programme, en revenant sur son cadre juridique et institutionnel,
les principes fondamentaux qui sous-tendent son élaboration, son
exécution et son suivi-évaluation, sans toutefois oublier les
différents acteurs de sa mise en oeuvre. La deuxième partie quant
à elle porte sur une analyse diagnostique du budget-programme tel que
mise en oeuvre actuellement à la CSPH et sur la présentation des
enjeux et défis y relatifs. Il s'agit d'identifier ce qui est
déjà fait, reste à faire et de ressortir les implications
de la mise en place d'une telle réforme au sein de l'organisme,
notamment, sur la structure organisationnelle, le mode de fonctionnement,
l'environnement juridique et institutionnel, la performance, le personnel, le
mode de management, les relations avec les partenaires et le système
d'information. La troisième partie permet de proposer des actions pour
accompagner la mise en place du budget-programme, actions qui permettront
à cette administration d'améliorer son fonctionnement, son
efficacité et de mieux répondre aux attentes de la population et
du gouvernement du Cameroun.
La méthodologie de travail s'articule autour de :
- l'analyse de l'existant, c'est-à-dire de ce qui est fait
au niveau de la CSPH ;
- l'exploitation des indications de la Loi portant régime
financier de l'Etat ;
- l'exploitation de la documentation qui cadre avec le sujet ;
- la revue des études menées par certains
chercheurs dans le domaine de budget ;
- la mise à profit des acquis relatifs de la formation en
stratégie, gestion des organisations,
contrôle de gestion, management du système
d'information, management des ressources
humaines et en développement personnel.
PARTIE I : NOTION DE
BUDGET-PROGRAMME
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
PARTIE I : NOTION
DE BUDGET-
PROGRAMME
Dans cette première partie, sont
présentés la notion de budget-programme et les principes
fondamentaux qui le sous-tendent. De manière particulière, il est
question, d'abord, de parcourir la littérature dans le but de comprendre
les différents développements proposés par les
spécialistes en matière du budget, mais aussi, sur celui
basé sur les programmes. Ensuite, il s'agit de présenter le cadre
juridique et institutionnel international et national, de voir comment est ce
qu'il est élaboré et mis en place ? Comment se fait le
suivi-évaluation ? Enfin, il est convenable d'identifier les
différentes institutions chargées de sa gestion et du
contrôle de son exécution.
1.1. REVUE DE LA LITTERATURE
La littérature budgétaire fournit un grand
nombre d'auteurs ayant consacré leurs travaux à ce sujet.
Certains d'entre eux ont travaillé sur le budget des moyens et d'autres
sur le budget basé sur les programmes, d'autres encore sur la
comparaison des deux types de budgets. Sans prétendre les parcourir
tous, quelques-uns d'entre eux sont présentés dans cette
étude au regard des objectifs présentés supra et qui
permet d'avoir une idée claire sur les notions de budget et de
budget-programme, la relation entre le budget et la performance, et les
intérêts et apports du budget-programme dans la gestion
budgétaire de manière générale.
1.1.1. Notions de budget et de budget-programme
Le budget est une présentation ordonnée et
cohérente, suivant les différents niveaux de détail, des
ressources et des dépenses prévisionnelles d'un Etat, d'une
administration, d'une collectivité territoriale, d'une entreprise, d'un
ménage, etc. Par ailleurs, parler du budget c'est aussi parler des
prévisions chiffrées, de ce qui sera collecté en termes de
recettes et ce qui sera dépensé pour prendre en charge
l'exploitation, le fonctionnement et les investissements prévus. Selon
le régime financier de l'Etat du Cameroun, article 23, le budget de
l'Etat détermine, pour un exercice budgétaire, la nature, le
montant et l'affectation de ses recettes et de ses dépenses, le solde
budgétaire qui en résulte, ainsi que les modalités de son
financement, il est adopté en loi de finances1. Ainsi,
la réalisation d'un budget ne coïncide pas forcément avec
les prévisions, puisque tout dépend de la robustesse de la
méthode de prévision, mais aussi, des aléas susceptibles
d'influencer l'exécution dudit budget et qui sont difficiles à
entrevoir pendant la phase de prévision.
Le programme est défini par
2Pierre Lubek (2010) comme un
domaine de responsabilité confié à un dirigeant sur une
politique publique identifiée et sur les moyens budgétaires qui
lui sont globalement consacrés, pour améliorer la performance de
la gestion
1 Loi N°2018/012 du 11 juillet 2018 portant
régime financier de l'Etat et des entités publiques.
2 Pierre Lubek (2010), « Guide
méthodologique pour l'élaboration du budget programme de l'Etat
», page 11.
BEDA Yakub
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
publique et atteindre des résultats attendus.
De cette définition, il en ressort quatre notions clés, la
mission, les moyens, le responsable et la performance. En effet, dans le cadre
de l'administration publique, un programme est la déclinaison d'une
mission en domaine d'intervention, géré par un responsable pour
atteindre la performance. Dans ce cas, la mission doit être
d'intérêt public, les moyens sont ceux à allouer pour sa
réalisation, le responsable assure la gestion efficiente desdits moyens
pour la réalisation de la mission et l'atteinte d'un résultat
voulu, d'où la performance. Les programmes sont répartis en
actions, les actions en activités et les activités en
tâches (voir annexe 1).
Selon le choix du mode d'allocation des ressources et
d'évaluation des coûts des activités, deux types de budget
peuvent être distingués, à savoir le budget de moyens et le
budget-programme.
Le budget de moyens est celui dont l'élaboration n'est
assise sur aucun objectif défini au préalable et donc le
contrôle de son exécution est orienté pour l'essentiel vers
la capacité de l'ordonnateur à les consommer. Les moyens sont
alloués avant d'identifier ce qui peut être fait et les
activités sur lesquelles ils seront engagés. Le choix de ces
activités dépend du bon vouloir de l'ordonnateur, du moins, il
est le seul à connaître les objectifs à atteindre dans sa
pensée. De ce fait, une bonne exécution dudit budget
s'évalue par le non dépassement des ressources allouées au
départ. Il n'y a aucun moyen pour vérifier si les
résultats obtenus à la suite de son exécution
répondent aux attentes. En conséquence, il en ressort de cette
méthode de gestion des finances un choix arbitraire et irrationnel des
activités, qui ne correspondent pas forcément aux besoins de la
grande majorité des clients ou des citoyens ou qui n'ont aucun impact
sur l'entreprise ou la population. 3Philippe GALY
(1971) disait, en parlant du budget de moyens, qu'il suffit juste
d'assurer le fonctionnement des services publics dans les conditions qui ont
été approuvées l'année
précédente. Dès lors qu'il faille reconduire les
conditions approuvées les années antérieures pour les
appliquer aux années suivantes, sans se rassurer de leur
efficacité, alors, la performance n'est pas l'objectif premier
recherché.
À partir des définitions des notions de budget
et de programme, le budget-programme est l'évaluation chiffrée
des activités et actions contenues dans un programme afin
d'améliorer la performance des entreprises ou des services publics. En
d'autres termes, le budget-programme est la traduction chiffrée d'un
plan d'actions opérationnel sur sa tranche annuelle et correspond
à ce que la littérature anglo-saxonne appelle l'«
Activity-Based Budgeting (ABB) ». Le principe de son
élaboration diffère de celui du budget de moyens en ce sens qu'au
lieu d'allouer les moyens en premier, c'est la définition des objectifs
à atteindre et l'identification des actions et activités à
réaliser dans le but de la satisfaire le client ou le citoyen qui est au
centre des préoccupations. Ce n'est qu'après avoir
identifié et défini celles-ci que les coûts de leur
réalisation sont évalués. Dans ce cas, les coûts
correspondent exactement à ce qu'il faut pour la mise en oeuvre des
différentes activités qui concourent à la
réalisation d'un objectif donné. Cependant, il faut relever que
les moyens financiers sont mobilisables dans le temps et les actions doivent
être menées en référence à cette
disponibilité, d'où la nécessité de la priorisation
préalable de ces actions. L'objectif visé peut porter sur
l'efficience ou l'impact attendu des actions menées, c'est-à-dire
à court, moyen ou long terme (voir annexe 2).
Selon 4Henri Bouquin (1992),
le budget-programme est une expression comptable et
financière du plan d'action retenu pour que les objectifs visés
et les moyens disponibles sur le court terme convergent vers les buts à
long terme de l'organisation. Pour cet auteur, le budget-
3 Philippe GALY (1971), « le budget
programme », La Revue administrative, 24ème
année, N°140 (mars-avril 1971), des presses universitaire de
France.
4 Henri Bouquin (1992), « la
maîtrise des budgets dans l'entreprise », Université
Francophone, EDICEF, 58, rue Jean-Bleuzen, 92178 VANVES Cedex.
BEDA Yakub
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60
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
programme est une suite logique d'une bonne planification et
d'une priorisation des actions à mener à court terme en rapport
avec les moyens financiers mobilisables et selon leur disponibilité dans
le temps, pour s'assurer de la répartition optimale des ressources.
1.1.2. Budget-programme et performance
Pour définir la performance, il convient de distinguer
l'environnement interne de l'environnement externe de l'entreprise. La
performance est, non seulement, l'atteinte des objectifs fixés ou des
résultats escomptés avec les moyens alloués, mais aussi,
la capacité des résultats atteints à satisfaire les
besoins du client ou de la population et à répondre à un
problème d'intérêt général. De cette
définition, il se dégage deux types de performance à
atteindre, la performance interne et la performance externe. La performance
interne de l'entreprise est la réalisation des objectifs, l'atteinte des
résultats, la satisfaction du personnel, et l'innovation pour se
maintenir en activité aussi longtemps que possible. Alors que la
performance externe porte sur les impacts souhaités des résultats
atteints sur son environnement externe, c'est-à-dire, la satisfaction et
la fidélisation du client auxquelles il faut ajouter sa capacité
à résoudre les problèmes politique, économique,
environnemental et sociétal.
L'évaluation de la performance consiste à
comparer les objectifs prédéfinis à ceux atteints, ou les
résultats escomptés à ceux obtenus. Pour ce fait, des
indicateurs de performance doivent être définis et
consignés dans un tableau de bord ou dans le Balanced Socrecard qui
offre une vue plus élargie de la performance que le tableau de bord,
puisqu'il contient aussi les indicateurs de réaction de l'entreprise
vis-à-vis de son environnement. Il s'avère que le
budget-programme, élaboré sur la base des objectifs
prédéfinis, est un instrument adéquat qui donne la
possibilité de dire avec précision si les objectifs et les
résultats ont été atteints ou pas. C'est un outil
de mesure de la performance par excellence et un instrument de
contrôle de la GFP. 5Slobodan Radisic et al. (2016)
se sont basés sur l'étude des impacts des
budgets-programmes de l'enseignement supérieur sur la performance
scolaire en SERBIE, en CROATIE et en HONGRIE, pour montrer que
l'introduction du budget-programme a amélioré nettement la
performance dans le secteur de l'enseignement supérieur de ces pays
entre 2015 et 2017, ainsi que leur système de gestion des finances
publiques.
Au fur et à mesure de son exécution, le
budget-programme permet de voir si l'on avance dans la bonne direction, sinon,
de rectifier le tir pour ne pas dévier de la bonne trajectoire.
Dès lors, il est considéré comme un outil d'aide
à la prise de décision et d'accompagnement dans le
processus de réalisation de la performance. En effet, il ne suffit pas
de disposer d'un budget bien élaboré, basé sur des
objectifs pour être sûr d'aboutir à la performance
souhaitée, mais il faut tenir compte de plusieurs autres
paramètres qui entre en jeu, notamment, bien l'exécuter en
respectant le chronogramme d'exécution, mettre les moyens
nécessaires (humains, financiers, matériels, etc.) à
disposition et dans les délais raisonnables, et suivre
régulièrement son exécution. Philippe GALY (1971)
présente le budget-programme comme un instrument
budgétaire susceptible d'améliorer considérablement la
qualité des décisions budgétaires. En fait, comme
indiqué ci-dessus, son principe consiste à faire correspondre les
objectifs aux dépenses nécessaires et utiles. Il renchérit
que, dans le budget-programme, les dépenses doivent être
regroupées par catégories d'activités et calculées
d'après le coût des résultats à obtenir. De
même, 6Kabok Jozef (2016), en
procédant à l'analyse de la budgétisation par programme
dans l'enseignement supérieur de la République de la Serbie,
montre qu'il est avantageux à
5 Slobodan Radisic et al. (2016), « The Program
Budget Model as a Basis for Measuring the Performance of the Public Sector in
Transition Economies», UDC: 336.13.051, DOI:
10.7595/management.fon.2016.0014.
6 Kabok Jozef (2016), « Comparative analysis of
line and program budgeting in Republic of Serbia in the case of higher
education », Megatrend Review, Volume 13, Numéro 1, pp.
117-130.
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60
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
l'appliquer dans la gestion des finances publiques, parce
qu'il améliore les résultats et la réalisation des
objectifs prédéfinis.
1.1.3. Intérêt et apports du budget-programme
dans la gestion budgétaire
Depuis un peu plus d'une décennie, les pouvoirs publics
camerounais ont jeté leur dévolu sur le budget-programme qu'ils
présentent comme une panacée pour la gestion des finances
publiques. Les paragraphes suivants présentent l'intérêt,
les bien-fondés et les apports de la budgétisation par programme
dans le système de gestion budgétaire.
Au-delà de contribuer à la mesure de la
performance, le budget-programme améliore la gestion
des ressources et moyens disponibles. En effet, la définition
des objectifs à atteindre donne une orientation à suivre et
conditionne le choix des activités à réaliser pour obtenir
le résultat escompté. Afin d'être efficace, l'estimation du
coût de réalisation de l'activité et des moyens à
mobiliser pour la mise en oeuvre de celle-ci est faite, non pas de
manière arbitraire comme dans le cas du budget de moyens, mais sur des
bases objectives permettant d'éliminer celui n'apportant pas une
véritable valeur à l'activité. Ainsi, le
budget-programme combine à la fois l'efficacité et
l'efficience, parce que les ressources sont allouées pour
l'atteinte des objectifs et leur utilisation est rationalisée.
Le meilleur usage des deniers publics et des moyens que
propose cette nouvelle gestion budgétaire participe à
l'amélioration de la productivité. Il est question
à travers cette approche de réaliser beaucoup de choses avec peu
de moyens. À ce propos, Kabok Jozef (2016) a
montré dans ces travaux que le budget-programme améliore la
gestion des finances publiques. C'est en effet, un instrument de pilotage
opérationnel.
Toute politique publique devrait en principe se fonder sur la
protection du citoyen, l'amélioration des conditions et du cadre de vie.
Le budget-programme apporte une meilleure lisibilité de l'action
publique et une meilleure évaluation en quantité et en
qualité de ladite action. En effet, la visibilité se
traduit dans la définition des objectifs à atteindre, issus de la
vision stratégique, laquelle est déclinée en plans
stratégique, d'actions et opérationnel, dont le processus
d'élaboration est présenté par la suite. Le budget est une
estimation chiffrée de cette stratégie par tranche annuelle, il
sert d'interface à la stratégie et est un maillon essentiel de la
planification stratégique et de gestion prévisionnelle. La
vérification des résultats obtenus est faite via des indicateurs
de performance délicatement choisis, et quant à la qualité
de ces résultats, elle peut être évaluée par
l'aptitude de l'action publique à pouvoir répondre aux
préoccupations sociales de l'heure.
Un des principaux outils de contrôle de gestion
utilisé régulièrement est le budget et le
budget-programme ne déroge pas à la règle. Il est un
dispositif qui permet, non seulement, d'effectuer la vérification de la
réalisation des objectifs par rapport aux prévisions, mais aussi,
permet de mieux maîtriser la combinaison optimale des moyens disponibles
en vue d'obtenir des résultats satisfaisants. En partant de la
définition du contrôle de gestion donnée par
7R. N. Anthony(1993), comme étant le
processus par lequel les dirigeants influencent les membres de l'organisation
pour mettre en oeuvre des stratégies de manière efficace et
efficiente, il convient de dire que le budget-programme en est un outil de
contrôle de gestion par excellence.
La démarche d'élaboration du budget-programme
est fondée sur le principe de participation de tous les acteurs de la
mise en oeuvre des activités à travers le benchmarking, en vue de
les inciter à s'impliquer totalement et à obtenir d'eux une
totale adhésion au projet. Le processus d'élaboration
favorise l'instauration d'un dialogue de gestion, une transparence
7 Auteur cité par Benjamin DREVETON
(2017), fascicule de cours de Contrôle de gestion, Master 2
Administration des entreprises, année 2, enseignement à distance
IAE de Poitiers, 2017-2018, page 8.
BEDA Yakub
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60
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
de gestion qui est un catalyseur de la
créativité collective et individuelle. Lors de la
réalisation d'un programme, les responsabilités sont
déclinées à tous les niveaux, notamment, au niveau du
programme proprement dit, des actions, des activités et des
tâches, ce qui fait du budget-programme un outil d'incitation au
travail pour les employés et de gestion participative par le
manager.
La budgétisation par programme, déclinée
par action, par activité ou par tâche est favorable à
un modèle de gestion déconcentrée
qu'à un modèle de gestion centralisée d'une
organisation et favorise une organisation par centre de
responsabilité. Toutefois, sans faire l'étalage des
limites de la gestion déconcentrée, il faut simplement relever
qu'elle participe à la motivation du personnel, et par voie de
conséquence, le budget-programme concourt également
à la motivation du personnel et peut être utilisée dans le
cadre du dialogue social, à condition qu'il soit
exécuté conformément à ses principes.
8Douglas McGregor (1960), dans « The human side of
entreprise », a montré, dans la théorie Y, que laisser
un certain degré d'autonomie aux gens dans leur activité peut
être un facteur de motivation au travail.
La transparence voulue par le budget-programme permet au
personnel de savoir que son salaire est budgétisé et sera
payé sur l'année, ses avantages sont pris en compte. Dès
lors, ce dernier prend conscient de sa responsabilité vis-à-vis
de l'entreprise dans l'exercice de son travail, se sent concerné et
impliqué pour donner un résultat performant permettant à
l'organisation de continuer ses activités et d'exister aussi longtemps
que possible. Ainsi, le budget-programme engage et mobilise le
personnel dans une organisation, puisqu'il en va du maintien de
l'emploi de ce dernier. D'ailleurs, Henri Bouquin (1992) avait
déjà montré que les budgets peuvent aider à
mobiliser le personnel, il ajoute que le budget mobilise s'il est
admis, compris et s'il sert de référence permanente à la
décision et à l'action. Il est alors l'outil même de
l'orientation des comportements organisationnels...
La communication financière porte sur les
activités, les résultats économiques et financiers d'une
organisation. En dehors de certaines informations qui peuvent être
qualifiées de sensibles et qui doivent rester confidentielles,
le budget-programme peut également jouer un rôle de
communication financière au sein ou à l'extérieur d'une
organisation, à des fins de clarification et de plaidoyer pour
l'obtention d'un financement. Dans ce cas, le public cible est composé
des administrateurs ou des actionnaires, des banques, des investisseurs, des
analystes financiers, des pouvoirs publics, des salariés, des
partenaires sociaux et des décideurs économiques.
Le budget-programme est un moyen de clarification des
procédures de prise des décisions administratives et
financière, et met en lumière la structuration et l'organisation
d'une entreprise ou d'une administration. Il est possible que des
lacunes profondes de la structure fonctionnelle d'une organisation soient
découvertes et mises à nu lors du processus de
l'élaboration du budget-programme, nécessitant une
réorganisation de celle-ci pour la mettre en cohérence avec les
centres de responsabilités des programmes et aussi d'adapter les
procédures y afférentes. Philippe GALY (1971)
avait montré que le budget-programme peut amener à
revoir l'organisation, à donner une idée claire sur les fonctions
remplies par chaque service, à déceler les doubles emplois et
à faire apparaître les lacunes.
Malgré ces avantages présentés par
l'implémentation d'un budget-programme, quelques limites
requièrent cependant d'être relevées. Le budget-programme
est élaboré sur un moyen terme, c'est-à-dire sur trois,
quatre ou cinq ans, par tranche annuelle, en se basant sur le plan
8 Douglas McGregor (1960), « The Human Side of
Enterprise », cité dans REFLECTIONS, Volume 2,
numéro 1.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
stratégique. Il doit tenir compte des risques
liés aux aléas politiques, sociaux et économiques
susceptibles d'éloigner la réalité des prévisions,
d'où la nécessité de procéder à des
corrections chaque année ou d'utiliser les prévisions glissantes,
surtout pour les organisations subissant des fluctuations très fortes
sur leur marché comme la CSPH. De même, la fixation
préalable des objectifs peut être un frein à la
créativité et à l'innovation des différents acteurs
dans une organisation, tout comme il est important d'éviter de se
focaliser uniquement sur un seul objectif, car cette situation ne permet pas
une bonne coordination des actions.
9J.L. Malo et J-C. Mathé (2000)
ont identifié cinq rôles joués par le budget,
à savoir, la prévision et la planification, l'autorisation
des dépenses, la communication pour coordonner les activités, la
motivation des acteurs et l'évaluation des performances locales.
Outre ces cinq rôles du budget, il faut reconnaître
que le budget aide à la vérification du réalisme d'un
programme, il peut être utilisé comme plaidoyer
à la demande des fonds et constitue un instrument de
suivi-évaluation.
1.2. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA MISE EN
PLACE DU BUDGET-PROGRAMME
|
Le cadre juridique est l'ensemble des textes de lois et
règlementations qui encadrent la mise en place d'un budget-programme et
organisent son fonctionnement et sa structuration. Elles peuvent être
nationales ou internationales. Tandis que, le cadre institutionnel concerne
tous les dispositifs institutionnels chargés de l'élaboration, de
l'exécution, et du suivi et évaluation d'un budget-programme mis
en place. Il s'agit entre autres, de la Présidence de la
République, des Services du Premier Ministre, du ministère des
Finances, des ministères sectoriels, du Gouvernement, du Parlement, des
institutions juridictionnelles, des établissements publics, et des
collectivités territoriales décentralisées, des Conseils
d'administration.
1.2.1. Lois et règlementations internationales
Au niveau de la sous-région de la Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), le Cameroun a
pris des engagements qui doivent être transposés dans le droit
national et qui impactent fortement la gestion interne de ses finances
publiques. Il s'agit principalement des différentes directives de la
CEMAC et de l'adhésion à l'Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des affaires (OHADA). Puisque l'OHADA n'influence pas
directement la gestion des finances publiques au Cameroun, elle n'est pas
développée dans cette étude.
A- Contexte juridique dans la sous-région Afrique
centrale
Dans la Directive n°01/01-UEAC-094-CM-06 du 03
août 2001 fixant les critères macroéconomiques de
surveillance multilatérale et qui porte sur les politiques
économiques et budgétaires des Etats membres, la zone CEMAC a
défini des critères de convergence, pour impulser les bonnes
pratiques dans la gestion financière et encourager l'intégration
économique. Quatre indicateurs macroéconomiques sont retenus, le
solde budgétaire de base par rapport au produit intérieur brut
(PIB) inférieur ou égal à 0%, l'endettement par rapport
au
9 Auteurs cités par Benjamin
DREVETON (2017), fascicule de cours de Contrôle de gestion,
Master 2 Administration des entreprises, année 2, enseignement à
distance IAE de Poitiers, 2017-2018, page 26.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
PIB inférieur ou égal à 70%, le taux
d'inflation annuel moyen inférieur ou égal à 3%, et les
arriérés de paiement intérieurs ou extérieurs non
cumulables. Le solde budgétaire et l'endettement sont deux indicateurs
de convergence qui conditionnent l'élaboration du budget de l'Etat.
Six autres directives adoptées au niveau de la zone
CEMAC influencent d'une manière ou d'une autre la gestion des finances
publiques des pays membres, donc le Cameroun. Il s'agit notamment de :
La Directive n°06/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Code de transparence et de bonne gouvernance
qui définit les principes et obligations à respecter par
les Etats membres dans leur législation et les pratiques en
matière de gestion des fonds de l'Etat et celles des autres
administrations publiques. Elle donne un éclairage sur la
légalité et la publication des opérations
financières publiques, précise les attributions et les
responsabilités des institutions, et donne la cadre économique
d'élaboration du budget. En plus, elle montre comment élaborer et
présenter les budgets publics, comment les recettes et les
dépenses doivent être mises en oeuvre, ainsi que le contrôle
de l'exécution des finances publiques. L'information du public doit
être exhaustive et porter sur le passé, le présent et
l'avenir, et doit couvrir l'ensemble des activités budgétaires et
extrabudgétaires, de même, les acteurs doivent être
intègres, et doivent déclarer leur patrimoine en début et
en fin de mandat ou de fonction. Des règles déontologiques
claires et connues de tous doivent être élaborées par les
Etats membres, de même que les règles et procédures
disciplinaires de la fonction publique.
La Directive n°01/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative aux lois de finances fixe les conditions
d'arrêt de la politique budgétaire à moyen terme pour
l'ensemble des finances publiques, les règles régissant la
nature, le contenu, la présentation, l'élaboration, l'adoption
des lois de finances et les principes de gestion du budget de l'Etat, de
comptabilité publique et les responsabilités des agents publics
intervenant dans la mise en oeuvre desdits principes. Les dispositions de
ladite Directive s'appliquent au budget de l'Etat, à l'exception des
dispositions du titre I qui s'applique aux budgets de l'ensemble des
administrations publiques. Ainsi, les textes nationaux doivent s'inspirer des
règles et principes de cette Directive.
La Directive n°02/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Règlement général de la
comptabilité publique fixe les principes généraux
de la comptabilité publique applicables dans les Etats membres de la
CEMAC et leurs collectivités territoriales décentralisées,
leurs établissements publics nationaux et locaux à
caractère administratif. Elle précise aussi les règles
spécifiques applicables à la comptabilité de l'Etat et aux
établissements publics à caractère administratif qui lui
sont rattachés.
B- Contexte statistique et comptable
La Directive n°04/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative à la Nomenclature budgétaire de
l'Etat poursuit quatre objectifs. Le premier objectif introduit dans
les classifications administratives et fonctionnelles par programme,
conformément aux normes et pratiques internationales en la
matière. Le second objectif instaure au sein de la Communauté,
des règles qui contribuent à asseoir une gestion rigoureuse,
efficace et transparente des finances publiques. Le troisième objectif
harmonise les nomenclatures comptables utilisées au sein de la
Communauté dans le cadre de la formulation et de l'analyse des
politiques budgétaires. Le quatrième objectif ouvre la voie
à d'autres types de classifications par sources de financement et par
bénéficiaires.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
La Directive n°03/11-UEAC-195-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Plan comptable de l'Etat fixe le
cadre conceptuel et les normes comptables qui éclairent sur la tenue de
la comptabilité générale dans les Etats membres de la
CEMAC. Elle sert de guide aux comptables publics dans l'application des
principes et fonctionnement des comptes divisionnaires de la nomenclature
comptable de l'Etat, et sur l'outil d'aide à l'analyse du sens des
données enregistrées dans les comptes afin de mieux concevoir ce
qui peut être fait.
Le tableau des opérations financières de
l'Etat (TOFE) met en lumière les liens entre les
agrégats macroéconomiques et les finances publiques, notamment,
l'épargne, l'investissement, le revenu national, la balance des
paiements, etc. Il permet de formuler des politiques budgétaires, de
mieux les suivre, et aussi de mesurer l'impact des activités sur
l'économie d'un pays. La Directive n°05/11-UEAC-190-CM-22
du 19 décembre 2011 relative au tableau des opérations
financières de l'Etat définit les principes
généraux de l'élaboration des statistiques sur les
opérations financières des administrations au sein de la CEMAC et
leur présentation dans le tableau des opérations
financières de l'Etat. Cette Directive permet aux Etats membres de la
Communauté de disposer d'un outil harmonisé, permettant de suivre
les politiques fiscales et budgétaires nationales au niveau
macroéconomique et de mieux surveiller les convergences
budgétaires. Elle doit ainsi assurer les comparabilités des
données des finances publiques et leur suivi.
1.2.2. Lois et règlementations nationales
A- La Constitution
La constitution du Cameroun est la première loi
instituant le budget au Cameroun. L'article 26 classe le budget dans le domaine
de la loi. L'article 16 dit que le budget est voté par
l'Assemblée Nationale et au cas où il n'aurait pas
été adopté avant la fin de l'année
budgétaire en cours, le Président de la République est
habilité à reconduire par douzaine, celui de l'exercice
précédent, jusqu'à l'adoption d'un nouveau.
B- Régime financier de l'Etat et des autres
entités publiques
La Loi n°2018/012 du 11 juillet 2018 portant
Régime Financier de l'Etat et des autres entités publiques vient
abroger la Loi n°2007/006 du 26 décembre 2007, qui en son temps
abrogeait l'Ordonnance n°62/0F/4 du 7 février 1962 modifié
par la Loi n°2002/001 du 19 avril 2002. Cette loi détermine en son
article 1er les conditions de politique budgétaire à
moyen terme pour l'ensemble des finances publiques, notamment, en fixant les
règles relatives à la nature au contenu, la présentation,
l'élaboration et l'adoption des lois de finances, ainsi qu'à
l'exécution et au contrôle du budget. Elle énonce aussi les
principes de gestion du budget de l'Etat et de la comptabilité publique,
et les principes relatifs aux responsabilités des agents publics
intervenant dans la mise en oeuvre desdits principes.
Selon l'article 12 du Régime financier de l'Etat, les
lois de finances ont pour objet de déterminer les recettes et
dépenses de l'Etat, de préciser les conditions de
l'équilibre budgétaire et financier, d'arrêter le budget de
l'Etat et de rendre compte de son exécution, tout en tenant compte des
objectifs et des résultats des programmes définis. La loi de
finances initiale, les lois de finances rectificatives et la loi de
règlement ont un caractère de loi de finances.
C- Circulaire présidentielle
La circulaire signée chaque année par le
Président da la République, retrace les orientations à
prendre en compte dans la préparation du projet de loi de finances
initiale. Elle fixe le cadrage macro-économique sur la base
d'hypothèses prudentes et crédibles concordant
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
au Cadre de Dépense à Moyen Terme (CDMT),
détermine les priorités budgétaires et les normes de
dépenses en matières des demandes de crédit des ministres
en lien avec le CDMT, et définit la procédure de
présentation et d'arbitrage des démarches de crédit ainsi
que leur calendrier.
D- Statut Général des établissements
publics
La Loi N°2017/10 du 12 juillet 2017 portant Statut
général des établissements publics qui abroge la Loi
n° 99/016 du 22 décembre 1999, fixe les modalités de
création, d'organisation, de fonctionnement, les mesures restrictives et
les incompatibilités de ceux-ci. Ainsi, elle indique aux articles 48 et
51 que le projet de budget annuel assorti du projet de performance et des plans
d'investissements sont préparés par la direction
générale et adopté par le Conseil d'administration, qui
les transmet au ministre chargé des Finances pour approbation. Les
budgets sont présentés sous la forme de sous-programmes,
cohérents avec les objectifs de politiques publiques nationales ou
locales (article 48). Ils sont exécutables dès son adoption par
le Conseil d'Administration et le Directeur Général est
l'ordonnateur principal des dépenses et recettes.
Cette Loi ordonne dans son article 12 de produire, dans les
six mois qui suivent la clôture de l'exercice, des documents et
informations, notamment, les projets de performance, les plans d'actions, les
rapports annuels de performance, le rapport du Contrôleur financier, les
comptes administratif et de gestion, l'état à jour de la
situation du personnel et la grille salariale. En plus, quatre types de
comptabilité doivent être tenus, à savoir, une
comptabilité budgétaire des recettes et des dépenses, une
comptabilité générale, une comptabilité analytique
et une comptabilité patrimoniale.
Dans son article 92, la loi portant Régime financier de
l'Etat stipule que des textes réglementaires peuvent compléter et
préciser, en cas de besoin, les modalités de son application,
à savoir, le Règlement général de la
comptabilité publique, le Plan comptable de l'Etat, la Nomenclature
budgétaire, le Tableau des opérations financières de
l'Etat.
i. Règlement général de la
comptabilité publique
Le Règlement général de la
comptabilité publique promulgué par le Président de la
République par Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 dit à
l'article 1er qu'il fixe les règles spécifiques qui
déterminent les modalités d'exécution des
opérations budgétaires et financières, ainsi que les
modalités de tenue des comptes et de gestion de la trésorerie,
des biens et des valeurs publics, du patrimoine appartenant ou confiés
à l'Etat et aux autres entités publiques.
ii. Plan comptable de l'Etat
Le Plan comptable de l'Etat présente les classes des
comptes réparties en comptes de comptabilité
générale, des comptes de comptabilité analytique et des
comptes de comptabilité d'engagements. Les comptes de la
comptabilité générale comprennent les comptes de bilan et
de gestion.
iii. Nomenclature budgétaire
La Nomenclature budgétaire de l'Etat du Cameroun est
définie par le Décret N°2003/011/PM du 09 janvier 2003
portant nomenclature budgétaire de l'Etat. Elle définit les
règles de classification des opérations du budget de l'Etat,
selon la codification commune à toutes les catégories de recettes
et de dépenses. Cette nomenclature comprend la nomenclature
budgétaire des recettes et la nomenclature budgétaire des
dépenses.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
De même, les établissements publics disposent
d'une nomenclature budgétaire et comptable créée par
Décret N°2008/0446/PM du 13 mars 20018, comprenant également
deux parties, le compte administratif de l'ordonnateur et le compte de gestion
de l'Agent comptable qui doivent être présentés
conformément à cette nomenclature (article 6).
Dans un souci d'assurer une gestion financière efficace
et efficiente, le Décret n°2013/159 du 15 mai 2013 portant
Régime particulier du contrôle administratif des finances
publiques a été crée. Il a pour objectif de fixer un
régime particulier du contrôle administratif des finances
publiques. Le contrôle administratif dont il est question concerne le
contrôle de la régularité, le contrôle de
performance, et le contrôle effectué par les missions d'audit
spécifique.
1.2.3. Cadre institutionnel du budget-programme
Le champ d'application du nouveau régime financier est
constitué de l'Etat et des autres personnes morales de droit public,
à l'instar des établissements publics et des collectivités
territoriales décentralisées. Les institutions qui interviennent
dans le processus d'élaboration, de mise en oeuvre et de suivi et
évaluation d'un budget-programme sont la Présidence de la
République, les Services du Premier Ministre, le ministère des
Finances, le Parlement, la juridiction des comptes, le Contrôle
supérieur de l'Etat, les ministères sectoriels, et les autres
entités publiques, telles que les établissements publics et les
collectivités territoriales décentralisées et les Conseils
d'Administration.
A- Présidence de la république
Il revient au Président de la République de
promulguer les lois comme la Loi portant régime financier de l'Etat et
la loi de finances. En plus, l'article 12 de cette Loi stipule que la
préparation des projets de lois de finances est sous l'autorité
du Président de la République. Les grandes orientations pour la
préparation du budget de l'Etat sont données par le
Président de la République et consignées dans une
circulaire signée par lui chaque année en début des
travaux préparatifs au budget.
B- Services du Premier Ministre
Le Premier Ministre en tant que Chef du Gouvernement
coordonne la préparation des projets de loi de finances et notifie les
arbitrages sur les dépenses et les recettes aux ministres et
responsables des institutions et autres services concernés (article 12).
Sur rapport du ministre chargé des Finances et après avis des
ministres concernés, les transferts des crédits entre les
programmes des ministères distincts sont autorisés par
décret du Premier Ministre qui est communiqué au Parlement pour
information. Il en est de même des décrets pris en cas d'urgence
pour ouvrir des crédits supplémentaires, ils se prennent sur
rapport du ministre des Finances et avis des ministres concernés. Un
crédit est annulé ou reporté par décret du Premier
Ministre, sur rapport du ministre chargé des Finances, puis
communiqué au Parlement pour information (article 40).
C- Ministère des Finances
Le ministère des Finances assure la préparation
du budget annuel de l'Etat et du projet de loi de finances, en concertation
avec les organes constitutionnels, les ministres ou les responsables des
services concernés, qu'il défend devant le Parlement.
Il est le responsable de la bonne exécution de la loi
de finances et du respect des soldes budgétaires en lien avec les
ministres sectoriels, c'est la raison pour laquelle il dispose du pouvoir de
régulation budgétaire qui lui permet de gérer le rythme de
consommation des crédits en fonction de la situation de la
trésorerie de l'Etat. Il centralise les opérations
budgétaires pour
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
la reddition des comptes et est le principal ordonnateur
unique en ce qui concerne les recettes et peut déléguer le
pouvoir aux ministres ou agents de l'administration fiscale.
Il met les crédits du budget voté à la
disposition des hautes autorités des institutions constitutionnelles et
des ministres sectoriels par arrêté et fixe les dates
d'arrêt des engagements et des ordonnancements sur le budget de l'Etat
(article 62 de la loi portant Régime financier de l'Etat).
L'article 26 énonce que le ministre chargé des
Finances et le ministre intéressé établissent un rapport
sur la rémunération des services rendus par l'Etat qui permet de
la percevoir sur la base d'un décret d'avance. Il en est de même
des crédits sur la dotation pour dépenses accidentelles
répartis entre les autres programmes.
Le ministre chargé des Finances autorise les virements
de crédits de paiement au profit des dépenses d'investissement
par arrêté et sur proposition du ministre concerné (article
38). L'arrêté est communiqué au Parlement pour
information.
Conformément à l'article 53, des prêts et
avances peuvent être accordés par le ministre chargé des
Finances à des collectivités ou à des personnes de droit
public dans la limite des autorisations, pour des durées
inférieures ou égales à cinq ans.
D- Parlement
Le Parlement est une institution bicamérale,
composée de l'Assemblée Nationale et du Sénat, qui
délibèrent et adoptent le Régime financier de l'Etat. Ils
organisent en leur sein un débat d'orientation budgétaire
dès réception du document de cadrage à moyen terme et des
rapports sur la situation macro-économique et sur l'exécution du
budget de l'exercice en cours. C'est lui qui vote le budget de l'Etat et par
là autorise le Gouvernement à engager et à payer pour un
objet déterminé au cours de l'exercice budgétaire.
E- Juridiction des comptes
La Chambre des comptes est une institution de la Cour
suprême responsable du contrôle, de la surveillance et de la
transparence en matière de gestion des finances publiques,
conformément à l'article 41 de la Loi n°96/06 du 18 janvier
1996 portant modification de la Constitution du Cameroun. L'article 30 du
Régime financier de l'Etat stipule qu'elle évalue
l'efficacité économique et l'efficience des programmes.
F- Contrôle supérieur de l'Etat
10Le Contrôle supérieur de l'Etat est
l'institution supérieure de contrôle des finances publiques (ISC)
du Cameroun. Dans ses missions, il procède à la
vérification sur les plans administratif, financier et
stratégique au plus haut niveau des services de l'Etat et autres
entités publiques, contrôle l'exécution du budget de
l'Etat, des projets à financements extérieurs et la
qualité des rapports d'audits effectués pour le compte de l'Etat,
évalue les programmes et les projets.
Il apporte son appui technique pour le renforcement des
capacités des ordonnateurs des deniers publics et aux structures
chargées de contrôle et de l'audit interne dans les
administrations et les collectivités territoriales.
10 Voir article 3 du Décret N°2013/287
du 04 septembre 2013 portant organisation des services du contrôle
supérieur de l'Etat.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
Il est chargé d'élaborer des normes de
vérification et de l'audit dans le secteur public et parapublic et
assiste le Gouvernement dans la conception, la mise en oeuvre et
l'évaluation des programmes de modernisation de l'Etat.
Il procède au contrôle de conformité et de
régularité, au contrôle financier, au contrôle de
performance, au contrôle de l'environnement et au contrôle des
systèmes d'information.
G- Gouvernement
Sur les Articles 9, 10 et 11 de la Loi portant Régime
financier de l'Etat, il est dit que le gouvernement définit une
politique budgétaire à moyen terme qui soit conforme aux
critères fixés par les Directives de la CEMAC, assure la bonne
mise en oeuvre, et doit se plier à la surveillance
multilatérale.
Il établit un cadre budgétaire à moyen
terme et sur cette base, ressort les CDMT, ce document de cadrage
budgétaire à moyen terme doit être transmis au Parlement
avant le 1er juillet de chaque année, accompagné des rapports sur
la situation macro-économique et sur l'exécution du budget de
l'exercice en cours.
Au cours de l'exercice, un projet de loi de finances
rectificative peut être déposé par le Gouvernement (article
18). C'est la loi de Règlement qui donne quitus au Gouvernement
après avoir arrêté les résultats de la
comptabilité budgétaire et de la comptabilité
générale de l'exercice considéré.
1.3. PROCESSUS DE MISE EN PLACE DU
BUDGET-PROGRAMME
|
11Henri Bouquin (1992)
a proposé une articulation globale du système
budgétaire en trois étapes à franchir préalablement
avant d'aboutir à l'élaboration du budget-programme. Il s'agit
précisément d'opérer des choix stratégiques,
d'élaborer le plan d'actions et le plan d'actions prioritaires, et de
procéder à la programmation. Faire le choix de suivre cette
démarche impose le respect de l'ordre d'agencement des étapes,
puisque la réalisation d'une étape impose de finir les
étapes précédentes, même si de temps en temps des
allers et retours entre les étapes sont effectués. Ce processus
proposé par cet auteur prend fin avec l'élaboration du budget,
sans intégrer le suivi de l'exécution dudit budget ni son
évaluation, et se présente comme sur la figure suivante. La
figure suivante présente le processus de mise en place d'un budget
programme.
Figure I- 1 : Processus de mise en place du
budget-programme
11 Henri Bouquin (1992), « La maîtrise des
budgets dans l'entreprise », Université Francophone, EDICEF, 58,
rue Jean-Bleuzen, 92178 VANVES Cedex, page 28.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
PHASE 1 : STRATEGIE
PHASE 0 : ETAT DES LIEUX ET
ANALYSE DIAGNOSTIQUE
SUIVI ET EVALUATION
PHASE 2 : PLANIFICATION
PHASE 3 :
PROGRAMMATION
PHASE 4 : BUDGETISATION
Le suivi et l'évaluation devraient être
intégrés dès le début du processus de la mise en
place du budget-programme. La double flèche montre comment le suivi et
l'évaluation concernent chacune des quatre phases de la mise en place du
budget-programme.
1.3.1. Définition de la stratégie et choix
des axes stratégiques
Pour formuler des stratégies efficaces, il est
recommandé d'établir au préalable l'état des lieux
et de réaliser une analyse diagnostique de l'environnement interne et
externe de l'entreprise. Elle permet d'identifier les problèmes qui se
posent dans le secteur d'activité auquel l'entreprise appartient, pour
connaître ses forces et faiblesses, mais aussi ses opportunités et
menaces. Les faiblesses sont les causes des problèmes internes et les
menaces sont les causes des problèmes externes à l'entreprise ou
à l'administration. Les causes apparaissent par niveau, selon qu'elles
sont immédiates, intermédiaires ou secondaires et principales, et
leurs effets sont directs ou indirects. Dès lors, résoudre les
problèmes consiste à positiver les causes pour trouver les
solutions qui permettent d'éliminer les problèmes internes et
externes, la construction de l'arbre à problèmes est vivement
conseillée pour ressortir les causes et effets des problèmes.
La réalisation de l'analyse diagnostique se fait
généralement par centre d'analyse et il est conseillé de
ressortir le problème principal par centre d'analyse. Une bonne analyse
intègre tous les facteurs ayant un lien plus ou moins direct avec le
domaine d'intervention public concerné et tous les acteurs et parties
prenantes qui interviennent d'une manière ou d'une autre dans ce
domaine. Pour ces différents facteurs, acteurs et parties prenantes, il
s'avère intéressant d'analyser leurs influences et impacts sur le
secteur d'activité de l'entreprise ou sur la population cible.
L'état des lieux est utilisé pour comparer les besoins
exprimés à ceux satisfaits, les objectifs prévus aux
réalisations, et les résultats programmés à ceux
produits ou aux situations atteintes.
Entre autres facteurs, il y a la politique publique mise en
place dans le domaine, la situation économique, la situation
démographique, l'organisation sociétale, l'évolution de la
technologie, l'écologie, les lois et règlements en vigueur qui
encadrent le domaine, les compétences existantes, les procédures
et processus mis en place, le fonctionnement de l'entreprise, le système
d'information mis en place, etc.
En ce qui concerne les acteurs et les parties prenantes, il
s'agit des institutionnels et des personnes qui y travaillent, des partenaires
au développement, des organisations non gouvernementales, des
associations des consommateurs, des associations des travailleurs, de la
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
justice, de la défense, des membres du clergé,
les citoyens, etc. La figure I.2 présente les objectifs et
résultats de l'état des lieux et l'analyse diagnostique.
Figure I- 2 : Objectifs et résultats de la phase
de l'état des lieux et analyse diagnostique
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RESULTATS
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ETAPE
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OBJECTIFS
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DIAGNOSTQUE INTERNE
ET EXTERNE DE
L'ENTREPRISE
ETAT DES LIEUX ET
ETAPE 0 :
ANALYSE
2-Collecter
les informations auprès des
parties prenantes et autres sources
3-Exploiter les
données collectées et analyser
les informations selon les différents
centres d'analyse
acteurs internes et
externes à l'entreprise
1- Identifier les parties
prenantes et des
Matrices des
forces, faiblesses,
opportunités, menaces
Problèmes
identifiés
ainsi que leurs causes
et effets
À la fin du diagnostic, un rapport d'analyse est
élaboré, contenant d'une part, l'état récapitulatif
sous forme d'un tableau qui présente les problèmes classés
par priorité (gravité, urgence, ampleur, etc.), leurs causes et
effets respectifs, et d'autre part, la matrice des forces et faiblesses,
opportunités et menaces doit être construite.
Etablir l'état récapitulatif des
problèmes sans les solutionner ne sert pas à grande chose,
cependant, il devient intéressant lorsque cet état est
accompagné d'une batterie des solutions proposées pour
éradiquer les causes et effets de différents problèmes.
C'est alors à ce niveau qu'intervient la stratégie.
La stratégie est, dans ce cas, un processus qui
consiste à mobiliser et à combiner de façon
cohérente un ensemble d'actions et de ressources pour résoudre un
problème bien identifié dans un environnement plus ou moins
immédiat de l'entreprise ou au sein d'une population. Dans le cadre
d'une intervention publique et pour la satisfaction des besoins des populations
cibles, la stratégie présente l'avantage de clarifier l'action
publique et de permettre une bonne lisibilité de la destination et de
l'utilisation des fonds publics. Elle est une notion ancienne utilisée
dans le domaine militaire et consiste en la conduite générale
de la guerre et à l'organisation de la défense du
pays12. Dans le cas d'une entreprise, le 13Groupe
HEC (2005),
12 Cité par Grégory REYES
(2017), fascicule du cours de stratégie, Institut
d'Administration des Entreprise de Poitiers, master 2, Administration des
entreprises, année 2, 2017-2018, page 6.
13 Groupe HEC (2005), Strategor, politique
générale de l'entreprise, 4ème édition,
Dunod, page 11.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
dans le « STRATEGOR », définit la
stratégie comme le fait de choisir les domaines d'activités
dans lesquels l'entreprise entend être présente et allouer des
ressources de façon à ce qu'elle s'y maintienne et s'y
développe.
Il apparaît sans ambiguïté que la phase de
diagnostic doit être réussie, puisqu'elle conditionne la
qualité de la stratégie définie à résoudre
le problème identifié, sa capacité à induire le
changement souhaité et à satisfaire les besoins des clients ou
des citoyens. Les choix stratégiques sont influencés par le
degré de spécialisation, de diversification,
d'internationalisation, de croissance interne et externe, de
désengagement, d'externalisation et de partenariat.
Cinq différents niveaux de stratégie sont
identifiés, à savoir, la vision de développement à
long terme, la stratégie nationale, les stratégies sectorielles,
les stratégies thématiques, et les stratégies
sous-sectorielles. Dans le cadre d'une administration publique comme la CSPH,
la vision du gouvernement en termes de développement doit être
considérée dans la formulation des choix stratégiques.
La formulation des grandes orientations stratégiques de
l'entreprise ou de l'administration précède celle des choix
stratégiques et elles conditionnent toutes les actions à
entreprendre dans le présent et le futur. Les grandes orientations dont
il est question sont tributaires des forces et faiblesses, opportunités
et menaces identifiées à la phase du diagnostic.
Avant de procéder aux choix des axes
stratégiques, la formulation des objectifs est incontournable. Les
objectifs stratégiques découlent des solutions à apporter
pour éradiquer les différents problèmes identifiés
lors du processus de diagnostic. L'objectif est défini à chaque
niveau d'apparition de la cause du problème, ainsi pour rester en
cohérence, les objectifs globaux émanent des causes principales
ou fondamentales, les objectifs spécifiques découlent des causes
intermédiaires ou secondaires et les objectifs immédiats
dérivent des causes immédiates. Avec cette présentation,
l'arbre à problèmes se transforme en arbre à objectifs.
En somme, il y a les objectifs globaux, les objectifs
spécifiques et les objectifs intermédiaires. Les objectifs
généraux ou globaux sont portés vers les impacts sur le
long terme d'une intervention publique. Les objectifs spécifiques qui
découlent des objectifs globaux, concernent les effets attendus à
moyen terme et les objectifs immédiats qui dérivent des objectifs
spécifiques, visent les changements observables sur le très court
terme, à l'instar des résultats immédiats. La chaîne
logique est complétée par les résultats immédiats
obtenus de la mise en oeuvre des activités, accompagnés des
moyens utilisés pour les atteindre.
La définition des axes stratégiques
résultent des objectifs globaux et les différentes
stratégies des objectifs spécifiques. Toutefois, le choix
définitif de chaque axe stratégique doit être, non
seulement, en cohérence avec la vision globale de l'entreprise ou de
l'administration, mais aussi avec les grandes orientations stratégiques,
en plus, il est toujours souhaitable de s'assurer de leur faisabilité.
La figure I-3 récapitule les objectifs et résultats attendus de
l'élaboration du plan stratégique.
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Figure I- 3 : Objectifs et résultats de la phase
d'élaboration du plan stratégique
1-Formuler la vision de
développement à
très
long terme
RESULTATS
Choix effectué
des axes stratégies
à partir des
objectifs globaux
ETAPE 1 :
ELABORATION DU PLAN
STRATEGIQUE
2-Formuler les grandes
orientations en
cohérence avec la vision
3-Formuler les solutions
aux problèmes en
termes des objectifs
globaux, spécifiques et
immédiats
Choix effectué
des différentes
stratégies à partir des
objectifs spécifiques
Plan stratégique
À la fin de l'étape 1, un document de plan
stratégique est élaboré, comprenant la vision de
développement, les orientations stratégiques, les objectifs
globaux, les objectifs spécifiques et immédiats, les axes
stratégiques et les différentes stratégies à mettre
en oeuvre.
La démarche participative est préconisée
lors de l'élaboration de la stratégie et de la
budgétisation, surtout dans la phase du diagnostic. Cette
démarche se décline en la consultation des acteurs, des parties
prenantes, des organisations non gouvernementales, et voire de la population
cible ou son représentant. Elle permet de mobiliser toutes les
compétences internes et externes de l'entreprise. Cette démarche
est un instrument de responsabilisation et de motivation des acteurs
impliqués dans la chaîne de l'exécution du budget, pour
cela, les règles de jeux doivent être assez claires pour ces
acteurs. Telle que décrite, ladite démarche est fortement
utilisée dans la conception des projets qui visent la satisfaction des
besoins d'une population cible ou de la clientèle cible.
Malgré les nombreux avantages de cette démarche,
elle présente également des limites, donc entre autres, la
gestion du temps, la gestion des désaccords entre les parties prenantes,
la gestion des états d'âmes des uns et des autres, la gestion des
multiples réunions de concertation, etc. Elle peut même être
à la limite budgétivore dans le cas où il faut prendre en
charge le déplacement, l'hébergement et la nutrition des
participants, la location des salles de réunion, des matériels de
projection et les autres fournitures de réunions. C'est pourquoi
certaines entreprises préfèrent confier ce travail à des
consultants indépendants ou à des bureaux d'études, parce
qu'elles ne disposent pas des compétences requises pour réaliser
cette analyse diagnostique ou parce qu'elles préfèrent ne pas
surcharger son personnel déjà très occupé par des
tâches d'administration et de gestion courante.
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Toutefois, avant de prendre cette décision finale, un
arbitrage financier et en temps s'avère utile afin de peser les gains ou
les pertes, surtout que pour la plupart du temps, le service du consultant est
plus cher qu'il ne l'aurait été si le travail avait
été réalisé par l'entreprise elle même.
1.3.2. Planification
Lorsque la stratégie est bien définie et connue,
la seconde articulation consiste à planifier les actions qui doivent
être menées dans le temps pour atteindre les objectifs et les
résultats prévus. Cette phase consiste à rédiger le
plan d'action de l'entreprise ou du projet sur le long terme. La notion de plan
peut être définie comme un ensemble cohérent de programmes
ou de projets. La figure I-4 montre les objectifs et le résultat de
l'étape de la planification.
Figure I- 4 : Objectifs et résultats
d'élaboration du plan d'actions
ETAPE
OBJECTIFS
RESULTAT
ETAPE 2 :
PLANIFICATION
2-Identification des
indicateurs de
performance
programmes et projets
programmes et projets
1-Identifier les
Plan d'action
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3-Construction du cadre
logique lié à chaque
objectif spécifique des
Selon Henri Bouquin (1992), un plan
d'action décrit les choix retenus par l'entreprise sur l'horizon de sa
planification budgétaire : que vendra-t-on ? À qui ? Comment ?
À quel prix ? Selon quelles conditions de règlement ? Comment s'y
prendra-t-on pour réduire les stocks, pour cesser de dépendre de
trois clients, pour faire des gains de productivité, pour
résoudre un problème de qualité, pour former le personnel,
etc. ? Il s'agit donc d'énoncer les actions concrètes qui devront
être menées pour appliquer la stratégie
décidée par l'entreprise Autrement dit, un plan d'action est
un ensemble de choix des démarches, des actions et des moyens, qui,
combinés de manière cohérence, concourent à
déplier la stratégie en actions porteuses des changements
attendus à moyen et long termes. C'est aussi inventorier les actions et
les moyens de mise en oeuvre des orientations stratégiques de politique
publique, en vue de
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résoudre un problème d'intérêt
public ou d'un développement économique et social à court,
moyen et long termes.
C'est lors de cette phase que sont regroupées les
actions en projets ou en programmes, suivant les orientations des politiques
sectorielles définies. Elaborer un plan d'actions c'est répondre
à la question comment atteindre le changement souhaité via la
mise en oeuvre de la stratégie sur un horizon lointain ? À
l'issue de cette étape, un document de planification appelé plan
d'actions est produit, contenant les programmes, les projets, les actions, les
activités, les objectifs, les résultats attendus, les changements
souhaités, les acteurs, les moyens et les coûts à long
terme, c'est-à-dire sur dix à vingt ans. Le programme est un
ensemble cohérent des projets ou actions, un projet ou une action est un
ensemble cohérent d'activités et une activité est un
ensemble cohérent des tâches à effectuer (voir l'annexe
1).
Dans le système budgétaire au Cameroun, un
programme est rattaché à un ministère et il ne peut
être créé qu'uniquement par une loi de finances, même
s'il peut arriver qu'un programme appartienne à plusieurs
ministères sectoriels, un seul ministère sera chargé de
son pilotage. La 14Loi portant Régime financier de l'Etat
précise à l'article 30, qu'un programme regroupe les
crédits destinés à mettre en oeuvre une action ou un
ensemble cohérent d'actions relevant d'un même ministère et
auquel sont associés des objectifs précis, définis en
fonction de finalités d'intérêt général,
ainsi que des résultats attendus. Les objectifs de chaque programme sont
assortis d'indicateurs de résultats. Elle considère le
programme comme un domaine opérationnel des politiques publiques et elle
confond le programme au budget-programme, alors qu'en réalité il
y a une différence entre les deux.
Cette définition diffère de celle
proposée par Henri Bouquin (1992) sur l'aspect
quantification, puisque pour ce dernier, les programmes quantifient en
volume les conséquences attendues des plans d'action : tonnages
expédiés, effectifs par catégories, niveau des stocks,
nombre d'interventions après vente, activité des ateliers, nombre
de stages de formation organisés, etc. En effet, la
première définition met l'accent sur l'évaluation du
montant global de crédit alloué aux différentes actions
retenues, soit un regard monétariste du programme, alors que la seconde
s'appesantit plutôt sur l'estimation en volume des actions, soit un
regard réel ou physique de ce que représente un programme.
Toutefois, elles ont un point commun, les programmes sont
issus d'un plan d'action ou un ensemble cohérent d'actions,
élément qui sert de base à la quantification
(monétaire ou quantitative).15 L'article 4 de la Loi portant
Statut général des établissements publics donne une
définition plus appropriée du programme. Elle le définit
comme un ensemble d'actions à mettre en oeuvre au sein d'une
administration, pour la réalisation d'un objectif
déterminé de politique publique dans le cadre d'une fonction. Il
regroupe concrètement les crédits destinés à la
mise en oeuvre d'un ensemble cohérent d'actions relevant d'une
même administration et auquel sont associés des objectifs
précis, définis en fonction des finalités
d'intérêt général ainsi que les résultats
attendus, et faisant l'objet d'une évaluation.
1.3.3. Programmation
La troisième articulation du processus de
budget-programme est la programmation, qui se définit comme
l'ordonnancement des actions à mener, selon l'horizon d'exécution
et en lien
14 Loi N°2018/012 du 11 juillet 2018 portant
régime financier de l'Etat et des autres entités publiques.
15 La Loi N°2017/010 du 12 juillet 2017 portant
statut général des établissements publics.
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avec les perspectives de mobilisation des ressources. C'est
lors de cette articulation que les projets, les programmes, les actions et les
moyens sont classés par priorité à court et moyen termes.
Elle correspond à la phase d'opérationnalisation du plan d'action
défini précédemment au regard des ressources mobilisables.
Ce qui différencie cette phase de la planification c'est la
rareté des ressources qu'il faut mobiliser, d'où la priorisation
des actions à mener dans le temps. Dès lors qu'intervient la
classification des actions selon les priorités et le degré de
mobilisation des ressources, alors c'est la programmation qui entre en jeu.
Généralement, la notion de temps se précise nettement, la
programmation porte sur les actions à mener sur un horizon situé
entre un à cinq ans. La figure I-5 résume le processus de
programmation des actions.
Figure I- 5 : Objectifs et résultat
d'élaboration du plan d'actions prioritaires
ETAPE OBJECTIF RESULTAT
Prioriser les actions
en fonction de la
À l'issue de ce travail de programmation, un document
appelé plan d'actions prioritaires est élaboré.
ETAPE 3 :
PROGRAMMATION
mobilisation et de la
disponibilité des
ressources rares
Plan d'actions
prioritaires
1.3.4. Budgétisation
Simplement dit, la budgétisation est l'estimation des
montants de la recette et de la dépense qu'il faut pour la
réalisation d'une activité donnée, d'une action, d'un
projet ou d'un programme. Le budget contient dans un document l'ensemble des
toutes les recettes et dépenses prévisionnelles d'une
organisation, d'un département, etc. pour un exercice comptable
généralement égal à un an. Le Régime
financier de l'Etat et des entités publiques, précise que les
recettes et les dépenses ne peuvent être autorisées que par
la loi de finances et qu'elles doivent être présentées en
titres (Voir annexe 3), telles que énoncés aux articles 25 et 28.
Dans le document de budget, seules sont inscrites les recettes mobilisables et
les dépenses réalisables au cours de la période. En plus,
la Loi16 portant Statut Général des Etablissements
publics exige à l'article 54 que le budget des Etablissements Publics
soit équilibré en recettes et en dépenses.
L'évaluation d'une ligne de dépense ou de
recette se fait suivant la nature économique de cette dépense ou
recette. Elle facilite, d'une part, le suivi et l'exploitation comptable, et
d'autre part, l'établissement des états financiers
prévisionnels. Une nature économique peut résulter de
l'exploitation, du fonctionnement, ou encore de l'investissement, ainsi, le
budget peut être classé en budget d'exploitation,
d'administration, de recherche fondamentale, et d'investissement. Tel que vu
dans la partie revue de la littérature, le budget peut revêtir la
forme de budget de moyen, de budget-programme, de budget de projet, et
être présenté par centre de responsabilité.
16 Voir article 54-(1) de la Loi N°2017/010 du 12
juillet 2017 portant Statut Général des Etablissements
Publics.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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Il se caractérise d'ordinaire par un horizon d'un an,
sa quantification monétaire, sa répartition, son étendue
à toutes les fonctions de l'entreprise et son adaptabilité
à la stratégie.
Henri Bouquin (1992), dans ses travaux sur
« la maîtrise des budgets dans l'entreprise »
a identifié cinq étapes à suivre dans le
processus de budgétisation. La première phase consiste à
formuler les attentes de la direction générale et à les
communiquer aux différents responsables de plans, de programmes et des
budgets dans le but de les orienter sur les réponses à donner
à ces attentes. La seconde phase concerne l'élaboration du
pré-budget pendant laquelle, les opérationnels définissent
les plans et programmes. Ici, le contrôleur de gestion fait une
évaluation globale et teste la crédibilité, la
cohérence, la faisabilité et confectionne le budget à
soumettre à l'approbation de la direction générale. La
troisième phase est celle de la négociation préalable du
pré-budget avec l'opérationnel concerné, en cas de non
entente, avec la hiérarchie. La quatrième phase est
l'élaboration des budgets des centres de responsabilité, c'est
lors de cette phase que s'effectue le passage des programmes aux budgets
détaillés. La cinquième phase correspond à la
négociation finale du budget et de son approbation par le Conseil
d'administration.
Le budget doit être élaboré de
manière participative et non être imposé aux responsables
des programmes actions et activités. Une démarche participative
est un facteur de motivation, d'implication, et de responsabilisation, alors
qu'elle peut avoir des effets contraires très néfastes lorsqu'ils
sont imposés.
Quatre méthodes principales existent pour
apprécier les coûts des activités : l'estimation des
coûts, les réalisations de l'exercice précédent, les
coûts unitaires et les dotations forfaitaires.
1.3.5. Acteurs de la performance
Dans la Loi portant Régime financier de l'Etat du
Cameroun, parmi les acteurs de la chaîne des résultats, seul le
responsable de programme est reconnu, pourtant il y a aussi le responsable
d'action et les responsables d'activité dont il faut préciser
leur rôles. Alors que ceux de la chaîne d'exécution du
budget sont clairement identifiés. Il s'agit, selon l'article 64, des
ordonnateurs, du contrôleur financier et du comptable public. Il est
pourtant important de connaitre les différents acteurs
opérationnels de la performance ou de la chaîne des
résultats et leur rôle. Dans cette partie, il est question, d'une
part, d'analyser les rôles des acteurs qui entrent dans le processus de
coordination des programmes, des actions, des activités et des
tâches, et d'autre part, ceux des acteurs du processus d'exécution
du budget programme.
A- Acteurs de la chaîne de pilotage des
programmes
Le mot pilotage peut revêtir plusieurs sens selon le
dictionnaire LAROUSSE. Il s'agit de l'action de guider, de conduire, de
diriger, de contrôler et de communiquer des mouvements à quelque
chose. Ainsi, piloter un budget-programme consiste à superviser et
coordonner le processus de son élaboration, surveiller et
contrôler son exécution, évaluer et, si nécessaire,
prendre des décisions correctives pour orienter sa réalisation
dans le sens de l'atteinte des objectifs et des résultats prévus.
C'est aussi avoir une vue globale et élargie de la mise en oeuvre du
budget, tout en actionnant les différents outils de pilotage et d'aide
à la décision.
Le responsable de pilotage du budget-programme doit coiffer
tous les programmes et toutes les structures de l'organisation, au mieux, il
doit être l'ordonnateur principal.
j. Responsable de programme
Le responsable de programme est désigné par le
ministre sectoriel dont il relève et l'article 69 du Régime
financier de l'Etat souligne que les modalités de gestion des
programmes
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et les conditions de délégation des
compétences de l'ordonnateur doivent être précisées
dans l'acte de désignation. Il coordonne ledit programme, à cet
effet, il est chargé de :
- la détermination des objectifs spécifiques sous
la base des objectifs généraux ;
- la formulation des actions ;
- leur mise en cohérence entre elles et avec le
sous-programme auquel elles
appartiennent ;
- l'affectation des moyens et du contrôle des
résultats des services chargés de la mise en
oeuvre du programme ;
- respect des dispositifs de contrôle interne et de
contrôle de gestion ;
- la supervision de l'élaboration du budget au niveau des
différentes actions et du suivi
de son exécution et de la consolidation au niveau du
sous-programme ;
- la modification de la répartition des crédits au
sein du programme en respect de l'article
32 ;
- la collecte des informations et de la définition des
indicateurs de suivi et de l'évaluation
du sous-programme ;
- la production du rapport de performance au niveau du
sous-programme ;
- la proposition des différents responsables d'action.
ii. Responsable d'action
Le responsable d'action est le responsable de direction ou de
l'unité administrative en charge de la mise en oeuvre, du suivi et de
l'évaluation de ladite action. Il est désigné par
l'ordonnateur sur proposition du responsable de programme auquel il appartient
dans le cadre des nominations aux postes de responsabilité. Il coordonne
les différentes activités au niveau du programme, à cet
effet, il est chargé de :
- la formulation et priorisation des activités ;
- leur mise en cohérence entre elles et avec l'action
à laquelle elles appartiennent ;
- la supervision de l'élaboration du budget au niveau
des différentes activités et la consolidation au niveau de
l'action ;
- la collecte des informations et de la définition des
indicateurs de suivi et d'évaluation de l'action ;
- la production du rapport de performance de l'action dont il
est le responsable et de sa transmission au niveau du responsable du
sous-programme.
iii. Responsable d'activité
Le responsable d'activité est le responsable de service
ou de l'unité administrative la plus déconcentrée en
charge de la mise en oeuvre et du suivi et évaluation de ladite
activité. Il est désigné par l'ordonnateur sur proposition
du responsable de programme auquel il appartient dans le cadre des nominations
aux postes de responsabilité. Il définit et priorise les
tâches qui entrent dans la réalisation de son activité et
estime le budget nécessaire à la mise en oeuvre de
l'activité. Dans la plupart des cas, l'expression des besoins
émane de lui et peut remonter jusqu'au niveau du responsable de
programme.
En raison du fait qu'elle est le niveau le plus bas de la
chaîne d'exécution du sous-programme, la tâche n'a pas de
responsable affecté, elle est réalisée directement par les
différents agents chargés de son exécution. Ce sont ces
agents qui sont les principaux acteurs de base de la collecte de données
transmises au niveau des responsables de l'activité, qui les remonte
à son tour au niveau du responsable de l'action, puis au niveau du
responsable de sous-programme, et enfin jusqu'au niveau du responsable de
pilotage du budget-programme.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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En plus de ces différents acteurs de la chaîne
des dépenses et des résultats, il existe aussi des acteurs
importants qui entrent dans la chaîne des dépenses, tels les
ordonnateurs, le contrôleur financier et le comptable public.
B- Acteurs des opérations d'exécution du
budget-programme
Ici, il est question d'analyser les rôles des acteurs
qui entrent dans le processus d'exécution du budget-programme, tels que
définis dans le Régime financier de l'Etat, à savoir
l'ordonnateur, le contrôleur financier et le comptable public.
j. Ordonnateur
Selon la 17Loi portant Régime financier de
l'Etat et des autres entités publiques, un ordonnateur est toute
personne qui a la qualité, au nom de l'Etat, de prescrire
l'exécution des recettes et des dépenses inscrites au budget de
l'Etat. Autrement, l'ordonnateur est celui habilité par l'Etat à
donner un ordre écrit de réalisation d'une dépense ou
d'une recette. Il est le seul à décider de l'opportunité
d'engager une dépense, surtout que la Loi (article 32-2) lui accorde une
possibilité à travers la fongibilité des crédits
à l'intérieur d'un programme ou d'un sous-programme, mais aussi
la présentation du budget-programme par titre n'est que indicative,
puisque l'exécution selon cette présentation ne s'impose pas aux
ordonnateurs. La Loi définit trois différents ordonnateurs,
l'ordonnateur principal, l'ordonnateur secondaire et l'ordonnateur
délégué (article 66). La fonction d'ordonnateur est
incompatible avec celle du comptable public. L'ordonnateur doit tenir une
comptabilité de la loi de finances de l'année en cours, une
comptabilité auxiliaire des liquidations et des émissions de
recettes, et une comptabilité budgétaire des liquidations et des
ordonnancements des dépenses.
- Ordonnateur principal
Au Cameroun, il y a une correspondance parfaite entre le
responsable du pilotage du programme et l'ordonnateur principal. Il est le Chef
de département ministériel ou assimilé et la plus haute
autorité d'une institution conventionnelle comme la CSPH. L'ordonnateur
principal est celui qui décide en dernier ressort de la
réalisation et de l'opportunité de la dépense. Il peut
déléguer une partie de sa responsabilité à des
ordonnateurs délégués par un acte administratif.
- Ordonnateur secondaire
Un ordonnateur secondaire est le responsable des unités
administratives déconcentrées ayant reçus formellement des
autorisations de dépenses des ordonnateurs principaux. Il peut
déléguer une partie de sa responsabilité à un
ordonnateur délégué.
- Ordonnateur délégué
Les ordonnateurs secondaires sont désignés par
un ordonnateur principal ou un ordonnateur secondaire et ont reçu tout
ou une partie de responsabilité pour l'exécution d'une
dépense.
Il faut noter que, dans le cas de l'ordonnateur secondaire,
l'autorisation porte uniquement sur la dépense, les recettes ne sont pas
concernées, alors qu'aucune précision n'est faite dans le cas de
la délégation de responsabilité aux ordonnateurs
délégués.
17 Voir article 66 de la Loi n°2018/012 du 11
juillet 2018 portant régime financier de l'Etat et des autres
entités publiques.
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ii. Contrôle financier
Le contrôleur financier est la personne qui
vérifie la régularité de l'exécution du budget,
c'est-à-dire des recettes et des dépenses, les opérations
financières et la gestion du patrimoine. Il est un des deux
représentants nommés par le ministre en charge des Finances pour
des questions de contrôle et de suivi de l'exécution du budget
(article 70). Il n'est pas juge de l'opportunité d'une dépense,
mais uniquement de la conformité de la dépense ou de la recette,
de leur régularité par rapport à ce qui a
été retenu et validé dans le budget. Pour prouver qu'une
dépense ou une recette est régulière, le contrôleur
financier l'authentifie par l'apposition d'un visa de conformité et de
validité sur le dossier concerné. À travers les
suggestions et propositions qu'il peut donner à l'ordonnateur sur des
questions budgétaires, le contrôleur financier joue par là
même le rôle de conseiller. Il produit à mi-parcours et en
fin d'année un rapport de suivi et de contrôle budgétaire,
présenté au Conseil d'administration.
Généralement l'image laissée par les
contrôleurs financiers dans nos administrations est celle de ceux qui
s'opposent toujours aux décisions de l'ordonnateur, ou qui les mettent
en difficulté. Pourtant, le contrôleur financier doit être
vu comme un acteur qui intervient indirectement à l'atteinte de la
performance de l'organisation, et non pas comme celui qui « cherche les
poux sur la tête du dirigeant ».
Ce qui cause souvent ces problèmes c'est le non
respect des procédures administratives, elles sont souvent longues et
ennuyeuses, mais comme c'est le seul moyen d'être dans la
régularité et de se conformer aux lois de la république,
il faut les respecter, et les contrôleurs financiers sont là pour
aider à les respecter afin d'éviter des fautes de gestion.
D'autres problèmes sont les intérêts égoïstes,
les contrôleurs financiers exigent des contreparties pour viser un
dossier, même si celui-ci est complet, pourtant son service est public et
par conséquent doit être gratuit. Dans ce dernier cas, il faut
instituer un cadre de dénonciation et des sanctions à
l'égard des tels écarts des comportements.
iii. Comptable public
Le comptable public est désigné par le ministre
des Finances pour manier les deniers publics et produire les comptes publics
(article 71). Il existe trois sortes de comptable public : le comptable direct
du Trésor, le comptable des administrations financières, et les
comptables des collectivités territoriales décentralisées
et des établissements publics. Le comptable public est le second
représentant du ministère des Finances dans le processus
d'exécution budgétaire auprès de la structure dans
laquelle il est placé. Il est appelé à jouer le rôle
du trésorier public auprès de ladite structure, en recouvrant les
recettes, en effectuant le paiement en contrepartie de la prise en charge des
dépenses, et en organisant les opérations de caisse et de banque
en collaboration avec l'ordonnateur. Il produit un rapport et un compte de
gestion présentés au Conseil d'administration et transmis
à la Chambre des comptes pour le contrôle.
Il est important de souligner que les fonctions de
contrôleur financier et de comptable public peuvent être
cumulées.
Même si l'article 69-(2) évoque le respect des
dispositifs de contrôle interne et de contrôle de gestion, le
rôle et la fonction du contrôleur de gestion, du
comptable-matières et des acteurs des unités
opérationnelles qui exécutent au quotidien les opérations
des dépenses et des recettes, sont ignorés dans cette Loi.
Pourtant, le rôle du contrôleur financier n'est pas aussi
élargi comme celui réservé au contrôleur de
gestion.
BEDA Yakub
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
1.3.6. Suivi et évaluation du budget-programme
Le suivi et l'évaluation sont des outils de gestion qui
interviennent tout au long du processus de la mise en place d'un
budget-programme. Généralement, il est très difficile de
donner la frontière nette entre le suivi et l'évaluation, ils
sont considérés comme un système unique, indissociable et
sont confondus soit au suivi, soit à l'évaluation. Cependant,
s'il existe une interdépendance avérée entre ces deux
outils de gestion, les deux notions ne doivent pas être confondues. Avant
de présenter le cadre de suivi et d'évaluation, les
définitions des deux notions de suivi et d'évaluation
méritent d'être abordées pour mieux s'approprier les
contours de celles-ci.
A- Suivi de l'exécution du budget-programme
Le suivi de l'exécution du budget-programme est un
processus qui consiste à surveiller les actions à entreprendre et
les moyens utilisés lors de la mise en oeuvre d'une activité, et
qui permet d'observer la réalisation. En d'autres termes, c'est le
calibrage qu'il faut opérer entre les activités et les moyens
pour obtenir un changement souhaité, il faut vérifier,
contrôler avant d'approuver. Il s'agit de se questionner sur ce qui est
en train d'être fait par rapport à ce qui avait été
prévu. Est ce que ce qui est en train de se faire se fait effectivement
avec ce qui a été prévu ? Utilise-t-on plus ou moins qu'il
n'en faut pour la réalisation de l'activité ?
Le but du suivi est d'obtenir une réalisation conforme
à ce qui a été prévu ou qui ne s'en écarte
pas significativement. Il faut, cependant, nuancer pour dire que sa
définition dépend d'un auteur à l'autre, selon le contexte
et l'organisation. En plus, il ne faut pas perdre de vue que le budget est une
estimation prévisionnelle, rien n'oblige son exécution à
correspondre exactement à ce qui a été prévu, il
est influençable par des faits aléatoires, indépendamment
de la volonté des acteurs.
Pour 18Henri Bouquin (1992),
parlant du modèle de suivi budgétaire, il le compare au
processus cybernétique de la rétroaction (feedback) et
définit le suivi de la pertinence des références comme le
fait de mesurer l'état atteint (la réalisation) pour
détecter le besoin éventuel d'une action corrective et
déclencher une rétroaction pour tenter de se rapprocher de
l'objectif. Telle que défini, il serait difficile de donner une
frontière nette entre le suivi et l'évaluation, ici, le suivi est
confondu à la mesure qui est un acte d'évaluation de
l'état atteint ou de la réalisation. Cette définition va
au-delà du simple suivi, en recherchant les actions correctives, qui
viennent après la réalisation. En réalité le suivi
est un processus permanent qui consiste à contrôler une mise en
oeuvre ou une réalisation, tout en tirant des conclusions sans chercher
à évaluer l'état atteint ni à entreprendre des
actions correctives, car celles-ci font partie de l'évaluation.
Le 19PNUD (2009)
propose une définition du suivi qui se base sur le droit de regard des
parties prenantes sur la réalisation d'un projet. En effet, selon le
Programme des nations unies pour le développement, le suivi serait
le processus par lequel les parties prenantes reçoivent un retour
d'information sur les progrès réalisés en vue d'atteindre
les objectifs qu'elles se sont fixés. Il va plus loin dans sa
définition en tenant compte des mesures prises par les partenaires
et les non-partenaires et qui permettent de déterminer les nouvelles
stratégies à suivre et les nouvelles mesures à prendre
pour s'assurer des progrès réalisés à
l'égard des résultats les plus importants.
18 Henri Bouquin (1992),
« La maîtrise des budgets dans l'entreprise », page
190.
19 PNUD (2009), «
Guide de la planification, du suivi et de l'évaluation axés sur
les résultats du développement », page 8.
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En matière de suivi de l'exécution du budget, la
Loi portant Régime financier de l'Etat et des autres entités
publiques précise à l'article 64 que les opérations
d'exécution du budget de l'Etat incombent aux ordonnateurs, aux
contrôleurs financiers et aux comptables publics. En dehors de
l'ordonnateur qui dispose à la fois des pouvoirs de juger de la
régularité et de l'opportunité des dépenses, les
deux autres se limitent juste à vérifier la
régularité et la conformité de la dépense.
B- Evaluation du budget-programme
L'évaluation est définie par le PNUD (2009)
comme une appréciation rigoureuse et indépendante des
activités réalisées ou en cours visant à
déterminer leur niveau de réalisation des objectifs fixés
et de contribution à la prise de décision. Autrement dit,
l'évaluation est le processus qui consiste à collecter les
informations fiables, à les traiter, à les analyser afin
d'apprécier la réalisation ou le changement apporté par la
réalisation d'un projet, d'un programme, d'une action ou d'une
activité, et prendre des décisions correctives pour
améliorer les résultats obtenus.
Le but ultime de l'évaluation est de comparer ce qui
est fait de ce qui avait été prévu pour ressortir les
écarts, les expliquer pour améliorer et aider la prise de
décision. Au-delà du simple fait de ressortir les écarts,
l'évaluation cherche à identifier les origines des écarts
observés, à mesurer l'efficacité des actions ainsi que
leur efficience. Il est question de savoir par exemple si les moyens ont
été bien mobilisés et mieux adaptés ? Est-ce que
les activités ont été bien menées ? Quels ont
été les effets des programmes sur la population ? Quels en sont
les impacts ?
Pour être en cohérence avec la stratégie
de l'entreprise, les informations collectées doivent concerner la
satisfaction du citoyen ou du consommateur, l'utilisation des ressources, les
résultats programmés et réalisés, les objectifs
programmés et atteints, les indicateurs de performance, les
procédures mises en place et leur respect, l'organisation du travail,
etc. L'objet est de ne négliger aucun facteur susceptible d'influencer
d'une manière ou d'une autre la bonne réalisation des programmes.
Ainsi, l'évaluation peut porter sur la qualité des moyens mis en
oeuvre, sur la qualité de la réalisation, sur les
quantités effectivement utilisées, sur le processus de
réalisation de l'activité, sur l'organisation du travail, sur les
compétences, sur la qualité du système d'information, sur
les effets et les impacts de la réalisation sur son environnement ou sur
la population cible. Il existe différents types d'évaluation et
pour mieux suivre l'exécution du budget-programme et réussir son
évaluation, un système de suivi et d'évaluation
approprié et efficace doit être mis en place.
Si les principes qui sous-tendent une évaluation sont
les mêmes, il n'en est pas ainsi de la nature des informations, des
outils et des méthodes d'évaluation. Comme précisé
ci-dessus, il n'existe pas un modèle d'évaluation universel,
applicable quel que soit le lieu, la situation ou l'entreprise.
L'évaluation doit s'adapter à la nature de l'information
recherchée, à la situation évaluée (projet,
programme, actions, activités, tâches, compétences,...) et
à l'entreprise concernée, avec les outils et méthodes qui
lui sont propres. Le suivi ou l'évaluation peut porter sur l'aspect
financier, physique ou les deux en même temps, c'est le cas du
budget-programme, où les trois dimensions d'évaluation sont
préconisées et souvent nécessaires.
L'évaluation peut se faire à la fois en interne,
au niveau de chaque responsable (programme, action, activité,
tâche), et à l'externe, en sollicitant le service d'un consultant
indépendant. À l'interne, tout comme dans le cas de suivi de
l'exécution du budget-programme, chaque responsable opérationnel
est tenu d'évaluer les résultats obtenus à son niveau.
L'entreprise peut disposer d'un service de contrôle et de l'audit interne
chargé d'effectuer les évaluations des performances.
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C- Cadre de suivi et d'évaluation du
budget-programme
Au regard de l'importance de suivi et de l'évaluation
de la mise en oeuvre d'un budget-programme, il convient de mettre en place un
cadre approprié. Ce cadre est un système mis en place pour
assurer un meilleur suivi et une bonne évaluation des projets ou
programmes. Il est composé, en plus des acteurs de pilotage et
d'exécution du budget, des acteurs spécialisés en suivi et
évaluation, d'un système d'information et de l'ensemble des
méthodes adoptées à cet effet.
i. Comité Planification, Programmation,
Budgétisation, Suivi et Evaluation
Pour un suivi et une évaluation efficaces et de
qualité, il est important de mettre en place une équipe
performante, réactive, qui mobilise les compétences techniques
adéquates, de définir des termes de référence,
d'élaborer un plan, de proposer un calendrier et une
méthodologie, de prévoir les moyens financiers pour sa mise en
place et en oeuvre. Malheureusement, le Régime financier de l'Etat n'a
pas prévu un tel cadre de suivi et d'évaluation. En dehors des
acteurs du processus de l'exécution définis ci-dessus, ledit
cadre se charge d'implémenter le plan de suivi et d'évaluation
des programmes ou des sous-programmes. La définition d'un cadre logique
des programmes facilite ce travail (voir annexe 4).
Pour 20Henri Bouquin (1992) le
système de suivi budgétaire doit permettre de vérifier
la pertinence des références prévisionnelles retenues par
l'entreprise, d'alerter les responsables pour leur permettre de prendre les
décisions correctives nécessaires, et garantir le maintien de la
cohérence des actions menées dans l'entreprise par les
responsables de tous niveaux. En effet, les systèmes de suivi et
d'évaluation budgétaire nécessitent de définir une
situation de référence basée sur les conditions de
fonctionnement normal et une situation cible à atteindre. La situation
cible sert de boussole à la canalisation des efforts lors de la
réalisation des actions, alors que la situation de
référence permet de faire des comparaisons. Dans le cas d'un
budget-programme, les références possibles sont les objectifs
fixés, les résultats attendus, le budget.
21Jody Zall Kusek
et Ray C. Rist (2006) pensent que la raison
d'être principale d'un système de suivi et d'évaluation
axé sur les résultats est l'utilisation des informations
disponibles pour améliorer la performance de l'organisation. Ils ont
repris dans leurs travaux les dix façons d'utilisation des
données obtenus via le système de suivi-évaluation,
à savoir :
- répondre aux demandes des responsables élus
et du public qui exigent davantage de
responsabilité ;
- aider à formuler et à justifier les
requêtes budgétaires ;
- alimenter les décisions sur l'affectation des
ressources opérationnelles ;
- provoquer un examen en profondeur des problèmes de
performance existants et des
corrections exigées ;
- motiver le personnel pour qu'il continue à
améliorer le programme ;
- formuler et surveiller la performance des fournisseurs et
des organismes
subventionnés ;
- fournir des données pour des évaluations
spéciales et rigoureuses des programmes ;
- fournir les services plus efficacement ;
- appuyer les efforts de planification stratégique et
à plus long terme en fournissant des
données de départ et en permettant de suivre
les progrès subséquents ;
- mieux communiquer avec le public de façon à
susciter la confiance.
20 Henri Bouquin (1992),
« La maîtrise des budgets dans l'entreprise », page
189.
21 Jody Zall Kusek et Ray C. Rist (2006), « Vers une
culture du résultat », page 129.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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Bien que le Régime financier de l'Etat n'ait pas
prévu un tel cadre, il faut noter cependant que, chaque administration
sectorielle met en place en son sein un comité chargé de la
planification, de la programmation, de la budgétisation, du suivi et de
l'évaluation (PPBSE) des programmes. Toutefois, il faut regretter
l'absence d'un tel cadre au niveau national, quoi que, comme
précisé supra, la Chambre des comptes de la Cour suprême
contrôle, surveille et s'assure de la transparence en matière de
GFP, mais aussi évalue l'efficacité économique et
l'efficience des programmes.
En effet, il convient de signaler que les actions liées
à l'évaluation économique et de l'efficience des
programmes ne sont pas ressenties au sein de cette chambre. Un tel cadre
pouvait être placé à un très haut niveau, par
exemple sous la tutelle ou la responsabilité du Premier Ministre ou de
la Présidence de la République.
Un 22décret du Premier Ministre a
créé un comité interministériel d'examen des
programmes (CIEP) en août 2011, dans le but de vérifier la
cohérence des programmes avec la vision de l'Etat et non pas pour
s'occuper des questions de suivi et d'évaluation des programmes.
ii. Système d'information
Le système d'information est un des outils
appropriés pour la collecte des informations, le traitement et la
diffusion, mais aussi la communication interne et avec l'extérieur. La
collecte des informations peut se faire à travers les recensements, les
enquêtes, les entretiens et auprès d'autres sources
administratives, fiscales, des rapports d'études, etc. Le système
d'information doit combiner trois éléments pour qu'il fonctionne
normalement, à savoir l'appropriation par les différents acteurs,
une bonne gestion, un entretien et une crédibilité. Ce point est
développé dans la partie II, notamment, sur les enjeux et
défis de la budgétisation par programme.
iii. Méthodes de suivi et d'évaluation du
budget-programme
23Jody Zall Kusek et Ray
C. Rist (2006) distinguent deux principaux types de suivi, au niveau
de la mise en oeuvre et au niveau des résultats, quoique les deux
aboutissent à la surveillance des résultats. Le premier type
est le suivi axé sur la mise en oeuvre, qui s'applique aux moyens et aux
stratégies (c'est-à-dire, les intrants, activités et
extrants qui font partie d'une planification annuelle ou pluriannuelle)
utilisés pour atteindre une réalisation donnée. Lors
de ce suivi, il est question de savoir si la dépense est celle qui a
été prévue ? Est-ce que les moyens mis en oeuvre pour la
réalisation de celle-ci sont ceux prévus, que ce soit en
quantité ou en qualité ou encore en termes des compétences
requises et de la méthodologie utilisée ? Est-ce que
l'activité mise en oeuvre a été prévue ? Le second
est le suivi des résultats, qui consiste au contrôle de
l'alignement des extrants avec les résultats que l'organisation
espère obtenir.
Sur la question de l'évaluation, les mêmes
auteurs en distinguent sept différents types, l'évaluation de
l'enchaînement logique de la performance, l'évaluation
antérieure à la mise en oeuvre, l'évaluation de la mise en
oeuvre du processus, l'estimation rapide, l'étude de cas,
l'évaluation d'impact et la méta évaluation, dont,
l'impartialité, l'utilité, la conformité technique,
l'implication des parties prenantes, la rétroaction et diffusion, et la
rentabilité permettent de mesurer la qualité de
l'évaluation.
L'évaluation de l'enchaînement logique de la
performance a pour objectif d'éviter un échec dû
à un défaut de conception et est utilisée pour tester
la solidité et la logique du modèle
22 Décret n°2011/2414/PM du 17
août 2011 portant création et organisation du comité
interministériel d'examen des programmes (CIEP).
23 Jody Zall Kusek et Ray C. Rist (2006), « Vers une
culture du résultat », page 114-117.
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causal, c'est-à-dire de l'enchaînement
moyens utilisés, tâches effectuées, activités
réalisées, actions menées, programme ou projet mis en
oeuvre, objectifs à atteindre, stratégie déployée
et mission accomplie.
L'évaluation antérieure à la
mise en oeuvre repose sur trois critères qui permettent de garantir que
l'échec n'est pas programmé à l'avance. Il s'agit
d'éprouver la réalisabilité des objectifs retenus, de voir
la crédibilité et la cohérence du plan d'exécution
et distinguer une mise en oeuvre réussie de celle qui ne l'est pas ou
qui est déficiente, de tester si les ressources allouées
correspondent aux exigences des résultats souhaités.
L'évaluation de la mise en oeuvre du processus
est très pointue puisqu'elle examine dans les détails
près la mise en oeuvre du projet ou programme et son principe se
rapproche de celui du suivi. Il est question dans cette évaluation de
comparer ce qui a été prévu de ce qui est mise en oeuvre
en matière des activités, des coûts, des
compétences, des moyens utilisés, des installations, du respect
de calendrier, de la méthodologie, de la qualité, des
quantités et des procédures.
L'estimation rapide permet d'évaluer et de
rendre compte d'une situation rapide et en temps réel, fournissant une
rétroaction immédiate aux décideurs sur les progrès
d'un projet, d'un programme ou d'une politique. Elle utilise les
méthodes de collecte de données telles que les entrevues avec
des intervenants clés, des entrevues avec des groupes témoins,
des entrevues avec des membres de la communauté, des observations
directes structurées, et des enquêtes. Cette méthode
d'évaluation est considérée comme moins coûteuse par
rapport à celles qui sont plus structurées, à condition
que les estimations soient justes, fiables et crédibles. Quoique
entachée des préjugés et des penchants de
l'évaluateur, susceptibles d'influencer le jugement, la
vérification de l'information est difficile à réaliser.
L'étude de cas est utilisée lorsqu'un
gestionnaire a besoin d'une information détaillée pour comprendre
plus clairement ce qui s'est passé avec une politique, un programme ou
un projet.
L'évaluation d'impact est la
détermination des changements survenus et leurs différentes
origines afin de ressortir distinctement ceux induits par une politique, un
projet ou un programme et ceux dus à d'autres événements
sans lien avec les précédents. Elle est réalisée
lorsque l'intervention est totalement achevée. Un problème de
détermination du moment opportun de l'évaluation peut se poser,
car très tard les effets peuvent se diluer par d'autres facteurs
agissant positivement ou négativement sur l'intervention, et très
tôt, il est possible que les effets attendus ne soient pas encore
visibles, d'où la recherche du juste milieu, la nécessité
de concevoir à l'avance le questionnaire approprié et la
planification à l'avance de l'évaluation d'impact tout en
spécifiant les objectifs, les unités à enquêter, ce
qui permettra aussi d'établir les données de départ.
La méta-évaluation est une revue des
différentes évaluations qui ont été
réalisées sur les projets ou programmes identiques selon le
degré de certitude, afin d'avoir une information déjà
existante. Elle intervient à la suite de plusieurs évaluations
effectuées et permet d'établir des critères et des
procédures pour examiner systématiquement cette série
d'évaluations dans le but d'en résumer les tendances et de
susciter une confiance vis-à-vis de leurs résultats.
Bien que le Régime financier de l'Etat n'ait pas
été très explicite sur les questions de système
d'information et de cadre de suivi et d'évaluation du budget-programme,
néanmoins, il s'est focalisé sur trois différents niveaux
de contrôle à l'article 83. Il s'agit du contrôle
administratif, du contrôle parlementaire et du contrôle
juridictionnel. Il précise que ces différents contrôles
sont orientés vers la vérification de la régularité
ou vers la mesure de la performance. En plus, ils sont effectués a
priori ou a postériori sur les ordonnateurs, les
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
comptables publics et tout autre gestionnaire public. Le
contrôle de régularité et de performance, ainsi que les
missions d'audit de la gestion sont menés par des services
spécialisés et compétents de l'exécutif.
Les quatre types de contrôle administratif
sont définis ainsi qu'il suit :
- le contrôle du supérieur hiérarchique de
l'administration sur ses agents, qui peut être disciplinaire ;
- le contrôle interne des procédures et
méthodes pour s'assurer de leur bon fonctionnement et de la
maîtrise des risques ;
- le contrôle exercé par des institutions et organes
de contrôle ;
- le contrôle financier et comptable tel que
effectué par le contrôleur financier et le comptable public.
Le contrôle parlementaire s'exerce
à l'occasion de l'examen des projets de lois de finances et vise
à s'assurer de la bonne exécution de celles-ci. À cet
effet, les commissions parlementaires chargées des finances
désignent un rapporteur général pour les recettes et des
rapporteurs spéciaux pour les dépenses, mais aussi chargés
du contrôle de l'usage des fonds publics et des bailleurs. Elles dressent
un rapport qu'elles transmettent au parlement et en cas de connaissance d'un
fait pouvant entraîner une sanction pénale, elles sont tenues de
le transmettre aux autorités judiciaires ou saisir l'organe
chargé de la discipline budgétaire.
Le contrôle juridictionnel est
assuré par la Chambre des comptes, indépendamment du gouvernement
et du parlement. La juridiction décide seule de la publication de ses
avis, ses décisions et ses rapports. Elle assiste le parlement dans le
contrôle de l'exécution des lois de finances, certifie la
régularité, la sincérité et la
fidélité du compte général de l'Etat, juge les
ordonnateurs, les contrôleurs financiers et les comptables publics
conformément à la réglementation en vigueur. Elle
contrôle la légalité financière et la
conformité budgétaire de toutes les opérations de
dépenses et de recettes de l'Etat, évalue l'économie,
l'efficacité et l'efficience de l'emploi des fonds publics au regard des
objectifs fixés des moyens utilisés et des résultats
obtenus. Elle évalue aussi la pertinence et la fiabilité des
méthodes, indicateurs et données permettant de mesurer la
performance des politiques et administrations.
En plus de ces dispositifs de contrôle, la Loi sur le
Régime financier de l'Etat et des autres entités publiques
prévoit la tenue de quatre comptabilités :
- une comptabilité budgétaire destinée
à vérifier le respect par le Gouvernement de l'autorisation
parlementaire ;
- une comptabilité générale
destinée à mesurer l'évolution du patrimoine de l'Etat
;
- une comptabilité analytique pour analyser les
coûts des actions engagées ou des services rendus dans le cadre
des programmes ;
- une comptabilité-matières, des valeurs et
titres.
La comptabilité budgétaire est
tenue par l'ordonnateur et le comptable public, en partie simple (article 74).
Elle retrace les opérations d'exécution du budget de la phase
d'engagement à la phase de paiement, conformément à la
nomenclature budgétaire de la loi de finances de l'année
concernée. Les recettes sont prises en compte à l'année de
leur encaissement, alors que les dépenses sont prises en compte au
moment de leur engagement, puis de leur paiement au titre de l'année sur
laquelle elles sont engagées par l'ordonnateur et payées par le
comptable public. À cette comptabilité budgétaire,
l'ordonnateur doit également tenir une comptabilité auxiliaire
des liquidations et des émissions de recettes, et une autre
comptabilité budgétaire des liquidations et des ordonnancements
des dépenses. Il en est de même du comptable public qui doit
tenir, en plus de la comptabilité budgétaire de la loi de
finances, une comptabilité budgétaire auxiliaire qui renseigne
sur les encaissements des recettes
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
et les paiements des dépenses, ce qui permet de
dégager les restes à recouvrer et les restes à payer.
La comptabilité générale
a pour objet de produire le compte général de l'Etat
comprenant la balance générale des comptes, le tableau de la
situation nette du bilan, le compte de résultat, le tableau des flux de
trésorerie, le tableau des opérations financières, et
l'état annexé (article 75). Elle est tenue en partie double et
son principe est fondé sur la constatation des droits et obligations,
c'est-à-dire que les opérations sont prises en compte au titre de
l'exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date de
paiement ou d'encaissement. Elle s'inspire des normes comptables
internationales et ce sont les comptables publics qui la tiennent.
La mise en oeuvre de la comptabilité analytique
est fixée par des textes réglementaires. Elle a pour
objet de retracer les éléments de coûts des actions
engagées dans le cadre de la mise en oeuvre des politiques publiques
à travers les programmes. Ce sont les ordonnateurs qui les tiennent.
La comptabilité-matières est
instituée auprès des ordonnateurs, les modalités de leur
mise en oeuvre sont aussi fixées par un texte réglementaire. Elle
a pour objet de décrire les biens mobiliers et immobiliers existants,
les stocks et les valeurs inactives autres que les deniers publics et les
archives administratives de l'Etat.
PARTIE II : ETAT DES
LIEUX-DIAGNOSTIC,
ENJEUX ET DEFIS DE LA
GESTION BUDGETAIRE
DE LA CSPH
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
PARTIE II : ETAT DES
LIEUX-
DIAGNOSTIC,
ENJEUX ET DEFIS
DE LA GESTION
BUDGETAIRE DE
LA CSPH
Pour mieux analyser le système de gestion
budgétaire de la CSPH, il est judicieux de présenter le contexte
de sa création et ses missions afin de planter le décor.
La Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) a
été créée pour des misions d'intérêt
public au lendemain du premier choc pétrolier pour préserver
l'économie nationale de la valse des prix des hydrocarbures sur le
marché international, par Décret N°74/4/458 du 10 mai 1974
et son fonctionnement est réorganisée par Décret
N°98/165 du 26 août 1998. Elle est placée sous la tutelle
technique du ministère en charge du Commerce, et sous la tutelle
financière du ministère en charge des Finances, avec un statut
d'établissement public. Toutefois, elle dispose d'une autonomie
financière et d'une personnalité juridique. Son organisation est
résumée dans l'organigramme en annexe 5.
Ses missions sont regroupées en deux catégories.
La première est statutaire et consiste, d'une part, en la
régulation des prix des hydrocarbures sur l'ensemble du territoire
national avec prise en charge partielle ou totale des augmentations des prix
desdits produits dans la mesure de ses possibilités, et d'autres part,
en la prise des participations dans les domaines de l'exploitation, de la
production, du raffinage et de la distribution des hydrocarbures, dans le but
de maîtriser la politique nationale dans ce secteur d'énergie. La
deuxième vient à la suite de la libéralisation du secteur
pétrolier aval et comprend l'approvisionnement régulier du pays
en produits pétroliers par la modulation de l'offre par le truchement
des importations et la prise en charge des suppléments des frais de
transport, l'intervention sur les voies d'accès, l'arbitrage
nécessaire au maintien d'une saine concurrence entre les
opérateurs du secteur par l'équité d'accès des
consommateurs aux produits pétroliers et des distributeurs aux
capacités de stockage, et par le contrôle et le suivi des zones en
situation de monopole dans le but d'éviter les abus de position
dominante.
Pour assurer une bonne réalisation de ses missions, la
CSPH dispose de deux principaux instruments de régulation, notamment, la
péréquation et la stabilisation. Sans toutefois vouloir entrer
dans les détails des notions de péréquation et de
stabilisation, puisqu'elles ne font pas l'objet de l'étude, il convient
de noter que la péréquation consiste à uniformiser les
prix des hydrocarbures dans le temps et l'espace entre les différents
dépôts pétroliers sur l'ensemble du territoire et la
stabilisation permet de maîtriser les prix intérieurs grâce
aux prélèvements opérés sur les consommateurs en
vue de constituer des réserves susceptibles de faire face à
des
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de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
variations de prix à l'importation. Ses ressources
proviennent de ces deux principaux instruments de politique de
régulation. En plus de ces principaux instruments, il faut en citer deux
autres, le dialogue avec les partenaires sociaux dans un souci de transparence
et la politique des prix à travers la maîtrise de la formule de
détermination et la gestion de sa structure.
La connaissance des différents domaines d'intervention
de la CSPH permet de se faire une idée de l'origine de ses ressources et
de leurs destinations. Il importe également d'étudier le
système de gestion budgétaire de la CSPH.
Cette deuxième partie de l'étude aborde trois
points essentiels. Il s'agit dans un premier temps, de dresser un état
des lieux-diagnostic de la gestion budgétaire qui est faite à la
CSPH, ce qui permettra de savoir ce qui est fait au niveau de
l'élaboration, de la mise en oeuvre, et du suivi et évaluation du
budget-programme de cet établissement public. Dans un deuxième
temps, il est question de présenter les enjeux du budget-programme au
niveau de son organisation, de son environnement juridique et fonctionnel, de
son environnement social, de sa performance, du système de management
mis sur pied et du système d'information.
2.1. ANALYSE DE LA GESTION BUDGETAIRE DE LA CSPH
La CSPH a pris un retard pour s'arrimer au nouveau
Régime financier de l'Etat entré en vigueur le 1er
janvier 2013. Ce n'est qu'en décembre 2015 que son Conseil
d'administration a adopté un budget-programme ; avant cette date, elle
présentait un budget de moyens, sans objectifs fixés et dont la
performance se mesurait juste à travers un rapport d'exécution de
budget et d'activités réalisées au cours de l'année
close. Il n'existait pas de véritables indicateurs de performance sur la
base desquels doivent être évalués les résultats
atteints et les impacts des ses actions menées sur les consommateurs,
sur les marketers (vendeurs) et sur les contribuables.
L'analyse porte sur le diagnostic de la mise en place du
budget-programme, notamment en ce qui concerne l'élaboration, la mise en
oeuvre, le suivi et l'évaluation de la nouvelle gestion
budgétaire adoptée à la CSPH.
2.1.1. Au niveau de l'élaboration
L'analyse suivante se base sur l'articulation globale du
système budgétaire proposé par 24Henri
Bouquin (1992) en s'intéressant à la définition
de la stratégie de l'organisation, la planification, la programmation,
la budgétisation.
A- Objectifs et axes stratégiques de la CSPH
Le Cameroun a formulé des orientations
stratégiques nationales autour d'une vision à long terme
auxquelles se greffent toutes les autres stratégies sectorielles. Cette
vision qui se veut très ambitieuse formulée en 2009, est
consignée dans le Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi (DSCE). Les objectifs stratégiques de croissance et de l'emploi
à long terme du Cameroun sont l'accélération de la
croissance, la création d'emplois formels et la réduction de la
pauvreté. Concrètement, il est question de porter la croissance
à 5,5% en moyenne entre 2010 et 2020, de réduire le sous-emploi
de 25,5% en 2020 pour le situer à 50% par création d'une
24 Henri Bouquin (1992), « La maîtrise des
budgets dans l'entreprise », Université Francophone, EDICEF, 58,
rue Jean-Bleuzen, 92178 VANVES Cedex, page 28.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
dizaine de milliers d'emplois formels par an, de
réduire le taux de pauvreté monétaire de 11,2% pour le
ramener à 28,7% en 2020.
Ainsi, les choix des axes stratégiques de la CSPH
proviennent de cette vision stratégique de développement du
Cameroun à l'horizon 2035. Ces choix entrent en droite ligne des actions
visant à booster la croissance et l'emploi par le développement
des infrastructures, afin de combler les besoins énergétiques
nationaux et de lutter contre la progression de la désertification dans
les trois régions septentrionales du pays. Ils ont pour finalité
de faciliter singulièrement l'accès des populations aux produits
pétroliers, surtout en milieu rural et dans les zones à
écologie fragile. La CSPH n'a pas réalisé une analyse
diagnostique qui lui soit propre pour fixer les choix stratégiques, elle
s'est inscrite dans ceux identifiés dans le DSCE, quitte à
adapter ses missions statutaires et post libéralisation du secteur
pétrolier aval pour qu'elles participent toutes à la
réalisation desdits axes stratégiques.
Les trois choix stratégiques du DSCE qui cadrent avec ses
missions sont :
- la mise en oeuvre de toutes mesures pouvant promouvoir
l'accès des populations au gaz domestique en milieu rural et dans les
zones à écologie fragile ;
- la construction de nouvelles capacités de stockage
dans les régions et les zones non pourvues ;
- la modernisation et l'accroissement des capacités des
infrastructures de raffinage et de stockage des produits pétroliers.
Ils regroupent les interventions publiques du ministère
en charge de l'Energie, du ministère en charge du Commerce, de la
Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers
(SCDP), de la Société Nationale de Raffinage (SONARA), et
même du ministère des Transports, en ce qui concerne le transport
des produits pétroliers par route ou par chemin de fer.
B- Planification stratégique
Selon la définition du plan d'actions donné
supra et tenant compte de ses missions, la CSPH a défini des objectifs
spécifiques, des sous-programmes, des actions et activités en
cohérence avec les axes stratégiques retenus ci-dessus et s'est
défini les moyens pour les mettre en oeuvre. Cependant, son plan
d'actions n'est pas pluriannuel.
En effet, même si ses activités sont des missions
de service public de routine et supposées répétitives
d'une année à une autre, il est convenable de produire un plan
d'actions pluriannuel. Il permet au manager d'avoir une vision claire et une
lisibilité à long terme, selon les divers scénarios des
influences éventuelles des évolutions de la demande des produits
pétroliers et des prix du pétrole sur le marché
international. Il doit permettre de préparer des actions
réactives et proactives pour faire face à l'évolution de
la situation socioéconomique au niveau national et international.
De même, les projets d'investissements doivent
être projetés dans le long terme en rapport avec les
prévisions des activités économiques, de
l'évolution de la demande et de la croissance de la population.
D'ailleurs, la logique proposée par la théorie du Management des
Ressources de la Production (MRP2) préconise de gérer la
production depuis le long terme jusqu'au court terme25,
autrement, partir du long terme pour définir le court terme serait
opportun.
25 Alain COURTOIS et al. (2003), «
Gestion de production », 4ème édition-35
000 exemplaires vendus, Editions d'Organisation, 1, Rue Thénard, 75240
Paris Cedex 05.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
C- Programmation
Puisque la CSPH n'a pas élaboré un plan
d'actions pluriannuel, la planification des actions correspond exactement
à la programmation. Le système budgétaire du Cameroun est
conçu de sorte qu'un programme soit rattaché directement à
un ministère et ne peut être créé uniquement que par
une loi de finances. Même s'il peut arriver qu'un programme appartienne
à plusieurs ministères sectoriels, un seul sera chargé de
son pilotage.
Or, la CSPH est sous la tutelle technique du ministère
en charge du Commerce et ses missions s'insèrent dans les politiques
sectorielles conduites par ledit ministère. De ce fait, elle ne peut pas
définir un programme, mais des sous-programmes contenus dans les
programmes pilotés par le ministère du commerce.
Ainsi, le programme auquel sont greffés les
sous-programmes de la CSPH est intitulé régulation du
commerce intérieur, dont l'objectif est de
structurer les circuits de distribution en vue d'assurer un
approvisionnement régulier du marché intérieur dans des
conditions de saine concurrence. Avec trois sous-programmes au
début, dont deux opérationnels et un pilote, elle a
fusionné les deux sous-programmes opérationnels en un seul pour
en compte aujourd'hui deux, dont l'un est opérationnel et l'autre
pilote. Le sous-programme opérationnel comprend cinq actions, vingt-six
activités, treize indicateurs de performance, et le sous-programme
pilote compte huit actions, soit un total de quarante une activités et
vingt-et-un indicateurs de performance.
D- Budgétisation
Le budget de la CSPH est présenté et suivi en
autorisation d'engagement et en crédit de paiement (voir annexe 6). Il
est adopté par son Conseil d'administration et exécuté
dès son adoption. La démarche d'élaboration du budget est
participative, mais uniquement au niveau interne à l'entreprise, les
parties prenantes extérieures ne sont pas consultées dans ce
sens.
Dans la pratique, les cinq étapes
énoncées par Henri Bouquin (1992) sont suivies. Les
hypothèses portent sur la revue des situations sociale, politique et
économique sur le plan national et international, ayant un impact
quelconque sur la transformation, le transport et la mise à la
consommation des produits pétroliers. Elles portent notamment sur le
cours prévisionnel du Brent par baril et par dollar, la parité du
dollar par rapport au Franc de la Communauté Financière Africaine
(FCFA), la cotation moyenne du gaz de pétrole liquéfié
(GPL) en FCFA par tonne métrique, le prix CAF à l'importation du
GPL, la consommation nationale du GPL et des produits pétroliers blancs
sur les marchés positif et négatif, l'estimation du taux de
péréquation transport. Ces données permettent de calculer
les recettes mobilisables et les dépenses réalisables de
l'année de référence.
Les recettes proviennent essentiellement des produits des
péréquations transport, la stabilisation du GPL et des revenus
financiers et produits assimilés. Elles sont obtenues par l'utilisation
des opérations arithmétiques simples (addition, soustraction et
multiplication) effectuées entre les différentes
quantités, taux de péréquation et cotation moyenne de
GPL.
Les dépenses sont en majorité des charges
d'exploitation réparties en charge de stabilisation et en prise en
charge du surplus des dépenses de transport des produits
pétroliers du dépôt principal de Douala vers les
dépôts secondaires de l'intérieur du pays.
L'évaluation de celles-ci est basée sur l'estimation du niveau de
consommation nationale de l'année budgétaire. Les dépenses
d'administration sont financées principalement par les recettes des
revenus financiers et produits assimilés. Les recettes sont
évaluées sur la base des prévisions du niveau des
consommations nationales sur le marché positif.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
L'estimation des coûts est faite de manière
ascendante, partant de l'évaluation monétaire des tâches
jusqu'au niveau du sous-programme, en passant par les activités et les
actions. Une action est composée d'un ensemble d'activités
cohérentes entre elles, de même, une activité est un
ensemble des tâches mises en cohérence pour sa réalisation.
Le coût de réalisation d'une tâche est évalué
en additionnant les différents coûts engendrés par le
personnel employé, les fournitures de bureau, le matériel, les
locations, bref tous les services sollicités pour la réalisation
de la tâche. Ensuite, une agrégation est faite au niveau de chaque
activité, puis au niveau de chaque action et enfin au niveau de chaque
sous-programme. Pour se rapprocher le plus de la réalité,
d'autres méthodes d'évaluation des coûts des tâches
sont mises à contribution, à l'instar de l'évaluation par
le coût unitaire et la dotation forfaitaire. Le budget tel que
présenté est cohérent et bien ordonné, et peut
servir de modèle économique à l'entreprise.
La CSPH est un établissement public qui doit
répondre à une double exigence comptable et produire les
états financiers selon la comptabilité des entreprises, mais
aussi tenir trois autres types de comptabilité publique26,
à savoir la comptabilité budgétaire des recettes et des
dépenses, la comptabilité générale et la
comptabilité analytique. Pour le moment, les états financiers de
la comptabilité générale sont normalement produits
annuellement, accompagnés de toute la liasse fiscale y afférente,
ainsi que les comptes de gestion de l'ordonnateur et du comptable public et le
rapport de performance. Ces documents sont régulièrement
présentés au Conseil d'Administration.
Les défis à relever dans un avenir très
proche sont de tenir une comptabilité analytique et produire les comptes
administratifs à présenter au Conseil d'administration. Dans le
souci d'assurer le suivi et la cohérence entre les comptes de l'Etat et
les comptes de la comptabilité générale, l'harmonisation
des deux comptes est souhaitable.
2.1.2. Au niveau de la mise en oeuvre du budget-programme
à la CSPH
La mise en oeuvre du budget-programme est faite
conformément à la Loi portant Régime financier de l'Etat
et à la loi des finances. Plusieurs acteurs interviennent dans ce
processus d'exécution, regroupés en acteurs de pilotage et
d'exécution.
Les acteurs d'exécution sont l'ordonnateur principal,
le contrôleur financier, le comptable public et le personnel des services
financiers et comptables qui intervient dans la chaîne des
résultats, tels que les personnels des services financiers et
comptables.
Tandis que les acteurs de pilotage des sous-programmes sont
les responsables des sous-programmes, les responsables d'actions et
d'activités, et tous ceux qui participent dans la chaîne des
résultats.
La CSPH ne dispose ni de contrôleur de gestion ni de
comptable-matières. Pourtant un contrôleur de gestion aurait pu
veiller à la minimisation des risques de non performance,
l'identification des mesures correctives, faciliter le dialogue de gestion,
apporter les outils de connaissance des coûts et de mesure de la
performance.
A- Description de la chaîne de dépense
La chaîne de dépense comprend l'engagement, la
liquidation, l'ordonnancement et le paiement en procédure normale.
26 Voir article N°50 de la Loi N°2017/010 du
12 juillet 2017 portant Statut Général des Etablissements
Publics.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
i. Engagement
Pour la réalisation des activités, le besoin
est exprimé au niveau du service demandeur et transmis à
l'ordonnateur pour accord. Certains besoins nécessitent un long
processus avant d'être satisfait, surtout lorsqu'ils doivent passer par
les procédures des marchés publics, alors que d'autres sont
satisfaits directement. Après accord de l'ordonnateur le dossier est
transmis à la Direction des Affaires Communes pour action en cas
disponibilité de service ou de la prestation sollicité, auquel
cas, une commande est lancée. Un fournisseur est contacté pour
fournir une facture proforma qui permet d'établir un bon de commande par
la même Direction pour le matériel ou la fourniture à
livrer. Le bon de commande est transmis par la Direction des Affaires Communes
au contrôleur financier qui a soixante douze heures pour vérifier
la régularité de la dépense, la disponibilité des
fonds sur la ligne budgétaire.
Le contrôleur financier appose son visa
budgétaire sur le bon de commande avant la transmission à
l'ordonnateur pour signature. Une fois le bon de commande est signé par
l'ordonnateur, il est remis au fournisseur pour enregistrement fiscal et
livraison, accompagné d'un ordre de service de livrer la prestation ou
la fourniture dans les délais requis, à compter de la date de
réception de cet ordre. C'est le bon de commande qui constitue pour
l'ordonnateur l'acte juridique d'engagement de la dépense ou alors la
lettre commande ou le marché pour des commandes publiques passées
par la procédure des marchés.
ii. Liquidation
La liquidation est la phase qui consiste à
réceptionner la prestation, le matériel ou la fourniture et de
vérifier sa conformité avec le bon de commande et la facture.
À ce niveau, un procès-verbal de réception et un bon de
livraison sont signés à la fois par l'ordonnateur et le
fournisseur. Le responsable opérationnel principal qui assure la
réception est, en principe, le comptable-matières, mais faute
d'en disposer, c'est le Service des Marchés qui assume ce rôle.
iii. Ordonnancement
La phase d'ordonnancement débute par la
réception de la facture définitive, transmise à
l'ordonnateur pour paiement. Il revient à l'ordonnateur de donner
l'ordre aux Services Comptable et Financier d'engager la phase de paiement du
fournisseur, c'est alors qu'il est procédé à
l'enregistrement comptable et à l'établissement de l'ordre de
paiement par ce service. L'ordre de paiement établi est transmis au
contrôleur financier pour vérification et apposition du visa de
conformité, qui à son tour le transmet à l'ordonnateur
pour signature. Après la signature de l'ordre de paiement, l'ordonnateur
le transmet au comptable public pour paiement effectif. Le personnel de gestion
des ressources, le contrôleur financier et l'ordonnateur sont les acteurs
qui interviennent lors de cette phase.
iv. Paiement
Le paiement intervient lorsque le comptable public
reçoit l'ordre de paiement portant le visa du contrôleur financier
et la signature de l'ordonnateur. Après les vérifications de la
liasse fiscale du prestataire, le comptable public peut émettre, au nom
du fournisseur, un ordre de virement ou un chèque bancaire signé
à la fois par lui et par l'ordonnateur, ou encore, payer le fournisseur
en espèces, à la caisse. Dans cette phase interviennent
l'ordonnateur et le comptable public.
Une lettre commande ou un marché suivra le même
parcours en procédure normale à partir du moment où le
marché est attribué.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
En plus de la procédure normale, il y a aussi la
procédure ne nécessitant pas d'ordonnancement préalable,
la procédure simplifiée et la procédure des avances de
crédits. La procédure simplifiée porte sur les
dépenses à caractère particulier et regroupe les quatre
phases en une seule. Les avances sont des déblocages des fonds par
décision du ministre des Finances, justifiés par des
événements exceptionnels et sur présentation d'une
attestation de disponibilité de crédit. La procédure sans
ordonnancement préalable consiste à effectuer les paiements sans
suivre nécessairement la chaîne de la dépense.
B- Description de la chaîne des
recettes
Si la chaîne des dépenses est très
longue, celle de la recette ne l'est pas autant. Ici, la chaîne commence
par l'émission des ordres de recettes émises par les services
techniques, qui sont transmis à l'ordonnateur pour signature. À
la suite de la signature des ordres de recettes par l'ordonnateur, ceux-ci sont
transmis aux Services Comptable et Financier pour enregistrement et au
comptable public pour encaissement.
En plus du personnel du service opérationnel, la
chaîne de recette fait intervenir seulement l'ordonnateur et le comptable
public, le contrôleur financier n'y participe pas pour le moment, alors
que dans le cas des dépenses, les trois acteurs interviennent. Dans les
administrations publiques, l'unique ordonnateur principal en matière des
recettes est le ministre chargé des Finances, tandis que dans les
établissements publics comme la CSPH, le Directeur Général
en est un.
C- Principe de gestion budgétaire
Le nouveau principe de gestion budgétaire est
basé sur l'autorisation budgétaire. En effet, le crédit
budgétaire est le montant maximum des dépenses que le Parlement
autorise le Gouvernement à engager au cours d'un exercice
budgétaire. Dans le cas de la CSPH, c'est le Conseil d'administration
qui approuve et adopte le budget et le transmet au ministère des
finances pour validation.
Comme présenté ci-dessus, ce montant est
décliné par nature économique de la dépense, par
activité, par action et par sous-programme. Ainsi, selon l'article 30 du
Régime financier de l'Etat et des autres entités publiques, les
crédits ouverts sont regroupés au sein d'un programme et ceux non
répartis en programmes sont répartis en dotations (voir article
31). L'article 32 précise qu'à l'intérieur de chaque
programme ou dotation, les crédits sont fongibles et leur
présentation par titre n'est qu'indicative. Par conséquent, elle
ne s'impose ni aux ordonnateurs ni aux comptables lors des opérations
d'exécution du budget. Ceci donne une liberté d'action aux
ordonnateurs qui peuvent faire des virements des crédits d'un titre
à un autre sans toutefois augmenter les dépenses de personnel
(assorties de plafonds d'autorisation des emplois
rémunérés par l'Etat) ni diminuer les dépenses
d'investissement. C'est la raison pour laquelle les dépenses du
personnel et d'investissements doivent être bien évaluées
pour ne pas être surpris au cours de l'exécution du budget.
Les modalités de virements et des transferts de
crédits sont précisées à l'article 38. Les
virements modifient uniquement la répartition des crédits entre
les programmes d'un même ministère ou d'une même
administration, alors que les transferts peuvent modifier la répartition
des crédits entre les programmes des différents ministères
ou administrations. Et le montant global des virements ne doit pas
dépasser 2% des crédits ouverts pour l'année
budgétaire. D'ailleurs, il est autorisé par arrêté
du ministère chargé des finances, sur proposition du ministre
concerné, les transferts sont autorisés par décret du
Premier Ministre, après rapport du ministre des Finances et avis du
ministre concerné.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
Les crédits ouverts dans le budget de l'Etat sont
constitués d'autorisations d'engagement et des crédits de
paiement. L'exécution du budget se fait en autorisation d'engagement,
qui est la limite supérieure des montants des dépenses à
engager au cours de la période de référence, et aussi en
crédits de paiement, limite supérieure des montants des paiements
à effectuer sur la période sous revue. Ces paiements concernent
les engagements contractés dans le cadre des autorisations d'engagement
des exercices antérieurs et en cours, puisqu'un engagement
contracté à l'année n peut être payé
pendant la même année ou les années suivantes.
Les montants des crédits de paiement des
dépenses de fonctionnement doivent être égaux aux montants
des autorisations d'engagement ouvertes. En ce qui concerne les dépenses
d'investissement, les autorisations d'engagement couvrent la tranche
fonctionnelle exécutable sans adjonction. Néanmoins, dans le
cadre des contrats de partenariat public-privé, l'autorisation
d'engagement y afférente couvre dès l'année au cours de
laquelle est conclu le contrat. Le coût complet des investissements sont
prévus dans le contrat ainsi que les indemnités de dédit
ou d'attente, l'annuité pour le fonctionnement et le financement.
Il est important de relever que l'article 41 de ladite loi
précise que les crédits ouverts et les plafonds des autorisations
d'emplois fixés au titre d'une année ne créent aucun droit
ou titre des années suivantes, ceci sous réserve des dispositions
concernant les autorisations d'engagement. Conséquence, les
autorisations d'engagement non utilisées à la fin de
l'année ne peuvent pas être reportées, alors que les
crédits de paiements disponibles sur un programme à la fin de
l'année peuvent être reportés sur le même programme
dans la limite des autorisations d'engagement effectivement utilisées,
non encore payés.
Malgré la sensibilisation, le changement des attitudes
tarde à prendre place pour réussir sa mise en oeuvre. La question
de l'appropriation par les différents acteurs reste encore à
solutionner ainsi l'acceptation par les opérationnels.
2.1.3. Au niveau du suivi et de l'évaluation du
budget-programme
Généralement, l'engagement d'une dépense
vient du haut de l'échelle hiérarchique avec l'accord de
l'ordonnateur sur l'expression du besoin et arrive jusqu'au niveau du cadre
chargé de l'exécution de la tâche, en transitant par les
différents responsables de programme, de l'action et de
l'activité.
Le suivi commence par le bas de l'échelle, au niveau du
cadre chargé de l'exécution de la tâche, appelé
à effectuer les premières vérifications, ensuite le
contrôle du responsable de l'activité, puis le responsable
d'action, le responsable de sous-programme, tout en transitant par le
contrôleur financier et l'agent comptable, avant de finir au niveau de
l'ordonnateur. Il en est de même du suivi de la chaîne des
résultats, il commence également au niveau de l'exécution
des tâches, puis des activités, ensuite des actions, et enfin du
programme.
Cependant, il se pose un problème dans le suivi de la
mise en oeuvre du budget-programme à la CSPH. L'exécution du
budget telle que pratiquée n'épouse pas la structuration par
activité, par action et par sous-programme. Le budget y est saisi sous
sa forme ancienne c'est-à-dire de budget de moyens, consolidé par
nature économique. Néanmoins, le rapport de performance ou la
chaîne des résultats est produit en respectant les structures des
programmes, actions et activités.
A- Evaluation du budget-programme à la CSPH
L'évaluation du budget-programme se fait à la
fois en interne et par l'extérieur. À l'interne, elle se passe au
niveau de chaque responsable de programme, d'action, d'activité,
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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appelé à évaluer les résultats
obtenus à son niveau. L'évaluation effectuée par
l'extérieur est faite par un commissaire aux comptes.
À cause du problème de suivi de
l'exécution du budget soulevé précédemment, il est
difficile de lier aux résultats obtenus les moyens financiers qui ont
été utilisés pour les obtenir, même s'il est
possible de d'évaluer les compétences requises pour son
obtention.
B- Cadre de suivi et d'évaluation du
budget-programme à la CSPH
Le cadre de suivi et d'évaluation du budget-programme
est composé du comité PPBSE, du système d'information, des
méthodes et procédures utilisées pour effectuer ce suivi
et cette évaluation.
i. Comité PPBSE de la CSPH
Pour répondre à ce besoin de coordination du
suivi et d'évaluation, un comité de planification, programmation,
budgétisation, suivi et évaluation (PPBSE) est créé
à la CSPH. Il est chargé de définir la stratégie,
de retenir les programmes, les actions, les objectifs, et de déterminer
les résultats à atteindre, d'élaborer le budget-programme,
de suivre l'exécution, d'évaluer les résultats et de
définir les actions correctives à mener pour atteindre la
performance souhaitée. C'est en effet un cadre approprié de
concertation et de proposition, composé des responsables
opérationnels au plus haut niveau hiérarchique et dirigé
le manager. Ce comité a fonctionné partiellement,
puisqu'après avoir défini la stratégie,
élaboré les programmes, les actions, les activités et les
tâches, choisi les objectifs, les résultats à atteindre,
élaboré le budget-programme, il s'est avéré que
l'aspect suivi et évaluation n'a pas connu le même succès
dans son exécution. D'où la nécessité de relancer
très urgemment l'activité de suivi et évaluation de ce
comité.
ii. Système d'information de la CSPH
Pour être en phase avec le régime financier de
l'Etat et ajuster sa gestion des finances publiques, la CSPH a modernisé
son système d'information en acquérant un progiciel de gestion
intégré SAGE ERP X3 et un logiciel pour faciliter le travail
collaboratif NOVENTER. Ces logiciels viennent répondre aux besoins de
gestion des informations à des fins opérationnelles et
décisionnelles. Ils sont sensés réduire les coûts
financiers et en temps de l'exécution des activités, assurer un
meilleur archivage des documents et minimiser la manutention des dossiers
papiers. C'est pourquoi, les procédures administratives et
financières sont incorporées à ce système. Des
formations ont été dispensées aux utilisateurs afin de
prendre en main ces logiciels.
Malheureusement le suivi de l'exécution du budget par
programme, par action, par activité et par tâche n'a pas pu
être intégré au moment opportun, conséquence, le
suivi du budget-programme ne peut être correctement assuré par cet
outil. Il n'a pas été introduit dans le système
d'information par sous-programmes avec leurs différentes
déclinaisons en actions et en activités. Ce qui aurait permis de
suivre normalement son exécution et d'associer les résultats aux
moyens financiers qui ont été utilisés pour leur
réalisation.
iii. Méthodes de suivi et d'évaluation du
budget-programme à la CSPH
Les méthodes de suivi et d'évaluation du
budget-programme à la CSPH sont des types administratifs et
juridictionnels. Les différents contrôles administratifs sont, le
contrôle interne des procédures et méthodes pour s'assurer
de leur bon fonctionnement et de la maîtrise des risques, le
contrôle exercé par des institutions et organes de contrôle,
et le contrôle financier et
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
comptable tel que effectué par le contrôleur
financier et le comptable public. Les contrôles juridictionnels sont
assurés par la juridiction des comptes.
Ces différents contrôles sont orientés
vers la vérification de la régularité ou vers la mesure de
la performance et sont exercés a priori ou a postériori. Il faut
aussi ajouter les missions d'audit interne qui sont effectués
auprès des unités administratives impliquées dans les
chaînes des dépenses et des résultats par le
Département de Contrôle et de l'Audit Interne.
Tous ces différents contrôles concernent la
régularité de l'exécution du budget, le contrôle de
la performance est effectué pour le moment en interne, au niveau de
chaque responsable hiérarchique direct, par la Direction de
Contrôle et de l'Audit Interne et par le Conseil d'administration.
Au regard des sept différents types
d'évaluation proposées par Jody Zall Kusek et Ray C. Rist
(2006) la situation se présente comme suit :
L'évaluation de l'enchaînement logique de la
performance : Pour ce type de contrôle, il est difficile de pouvoir
rattacher à chaque résultat les moyens utilisés pour
l'atteindre, puisque le budget est introduit dans le système
d'information sous la forme consolidée en fonction de la nature
économique de la dépense.
L'évaluation antérieure est
effectuée au niveau du Conseil d'administration.
L'évaluation de la mise en oeuvre du processus
: Cette méthode d'évaluation n'est pas encore
implémentée à la CSPH, pourtant elle aurait permis d'avoir
une idée du niveau des compétences, des divers coûts
d'activités ou des services.
L'estimation rapide permet d'évaluer et de
rendre compte d'une situation rapide et en temps réel, fournissant une
rétroaction immédiate aux décideurs sur les progrès
d'un projet, d'un programme ou d'une politique. : Elle est utilisée dans
le cadre des missions de contrôle et de vérification de la
quantité et de la qualité des produits pétroliers.
L'étude de cas est utilisée lorsqu'un
gestionnaire a besoin d'une information détaillée pour comprendre
plus clairement ce qui s'est passé avec une politique, un programme ou
un projet : Cette méthode n'est pas utilisée à la CSPH.
L'évaluation d'impact : Cette méthode
n'est pas utilisée à la CSPH, ce qui aurait permis d'avoir une
idée de l'impact socio-économique des politiques publiques de la
CSPH.
La méta-évaluation : Cette méthode
n'est pas utilisée à la CSPH.
Depuis 2015, la CSPH enregistre des progrès notables
dans le processus de l'implémentation de la budgétisation par
programme et des efforts sont faits chaque année pour s'améliorer
et s'approprier les grandes orientations impulsées par le Régime
financier de l'Etat. Toutefois, il faut reconnaître que beaucoup reste
encore à faire pour réussir cette transition vers la nouvelle
gestion des finances publiques. Ainsi, au-delà de se conformer à
ce nouveau Régime financier de l'Etat, il est important de voir les
enjeux de la mise en place du budget-programme et comment la CSPH peut les
intégrer dans sa gestion, d'où l'objet du point suivant.
2.2. ENJEUX ET DEFIS DU BUDGET-PROGRAMME
L'adoption de la gestion axée sur les résultats
nécessite des mutations très profondes. Les enjeux vont
au-delà de l'environnement interne de l'entreprise et touchent aussi
à son environnement externe, même dans le cas des administrations
publiques qui fournissent des
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
services non marchands pour le bien de la population. Ils
concernent aussi la phase d'élaboration du plan stratégique que
la phase de suivi et d'évaluation en passant par l'élaboration
des plans d'actions, la programmation et la budgétisation. Ils touchent,
entre autres, la structure organisationnelle, le mode de management, les
relations avec les partenaires, les ressources humaines, le système
d'information, etc.
2.2.1. Structure organisationnelle
Une bonne organisation du travail au sein d'une entreprise ou
d'une administration favorise un bon fonctionnement du système
budgétaire, inversement, le budget-programme donne une très bonne
lisibilité de l'organisation administrative et fonctionnelle. En fait en
1971, 27Philippe GALY le
faisait déjà remarquer que l'objet du budget-programme n'est
pas de refondre l'organigramme de l'administration qui l'adopte, mais de
l'éclaircir.
Le chapitre précédent a permis de comprendre que
la phase d'élaboration du budget-programme nécessite de passer
préalablement par la définition du plan stratégique, la
détermination du plan d'actions et la programmation des actions à
court et moyen termes. Un programme a été défini comme un
ensemble cohérent d'actions ou de projets et une action est un ensemble
cohérent d'activités, et dans la même veine, une
activité est un ensemble cohérent de tâches. Il est
important d'avoir à l'esprit que la définition d'un programme,
d'une action et d'une activité respecte une certaine cohérence et
un ancrage dans la stratégie correspondante.
L'organisation opérationnelle des programmes
nécessite de désigner des responsables de programme, d'action,
d'activité et des agents chargés d'exécuter les
tâches. Or, l'administration est organisée de telle sorte qu'on
retrouve des responsables à différents niveaux des unités
administratives déconcentrées, il s'agit du ministre ou du
directeur général, des directeurs, des chefs de division, des
chefs de cellule, des chefs de service et des chefs de bureau.
Pour des raisons de cohérence évoquées
ci-dessus, pour une bonne exécution et un meilleur suivi des
activités, il arrive très souvent qu'un programme regroupe en son
sein des actions relevant de plus d'une direction, et qu'une action regroupe
des activités appartenant à plus d'un service. Face à une
situation pareille, le responsable de l'unité administrative
chargé de l'exécution de l'activité est différent
du responsable de l'action à laquelle appartient l'activité,
dès lors, les risques de conflit d'intérêt sont probables
et le suivi de la mise en oeuvre des activités devient difficile. C'est
la raison pour laquelle, l'adoption de la gestion axée sur les
résultats doit s'accompagner des réformes organiques, qui
permettent d'aligner l'organisation fonctionnelle et administrative du travail
sur la déclinaison des différents programmes et sous-programmes
en actions, en activités et en tâches.
En effet, pour suivre la logique de la performance, c'est
l'organisation des programmes ou des sous-programmes qui devraient orienter la
définition de l'organigramme de l'entreprise ou de l'administration
concernée. La Loi portant Régime financier de l'Etat
précise que le programme appartient à un ministère
sectoriel bien précis, et même s'il arrive un chevauchement entre
deux ministères sectoriels ou plus, un seul d'entre eux en aura la
responsabilité. Le responsable du programme est le ministre en question
ou un de ses plus proches collaborateurs selon le rang hiérarchique, il
peut correspondre à un responsable d'une direction donnée. Les
actions correspondent aux différentes directions administratives, les
activités aux différents services et les différentes
tâches aux bureaux.
27 Philippe GALY (1971), « le budget
programme », La Revue administrative, 24ème
année, N°140 (mars-avril 1971), des presses universitaire de
France.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
Les textes organiques actuels de la CSPH existent avant la
mise en place du budget-programme, certaines actions sont bien ajustées
aux différentes directions, mais d'autres regroupent les
activités de plus d'un service et nécessitent de réadapter
l'organisation actuelle pour être en conformité avec ces actions
et activités.
2.2.2. Environnement juridique et mode de
fonctionnement
La mise en place du budget-programme à la CSPH l'oblige
à respecter toutes les lois et règlementations internationales et
nationales en la matière. Il s'agit, au niveau international, de se
conformer aux directives de la CEMAC présentées à la
première partie, à savoir :
- la Directive n°01/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative aux Lois de finances ;
- la Directive n°02/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Règlement général de la
comptabilité publique ;
- la Directive n°03/11-UEAC-195-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Plan comptable de l'Etat ;
- la Directive n°04/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative à la Nomenclature budgétaire de
l'état ;
- la Directive n°06/11-UEAC-190-CM-22 du 19
décembre 2011 relative au Code de transparence et de bonne gouvernance
;
Au niveau national, de se conformer :
- à la Loi n°2018/012 du 11 juillet 2018 portant
Régime Financier de l'Etat et des autres entités publiques ;
- à la Loi n°2017/10 du 12 juillet 2017 portant
Statut général des établissements publics ; - à la
loi des finances promulguée chaque année et portant Loi de
finances de la République du Cameroun pour l'exercice concerné
;
- à la Loi n°2018/011 du 11 juillet 2018 portant
Code de transparence et de bonne Gouvernance dans la gestion des finances
publiques au Cameroun ;
- au Décret n°74/4/458 du 10 mai 1974 portant
Création de la CSPH ;
- au Décret n°98/165 du 26 août 1998 portant
Réorganisation de la CSPH ;
- au Décret n°2013/16 du 15 mai 2013 portant
Règlement général de la comptabilité publique ;
- au Décret N°2008/0446/PM du 13 mars 20018
portant Nomenclature budgétaire et comptable des établissements
publiques ;
- à la Circulaire n°001/C/MINFI du 02 janvier 2018
portant Instructions relatives à l'exécution des lois de
finances, au suivi et contrôle de l'exécution du budget de l'Etat,
des entreprises et établissements publics, des collectivités
territoriales décentralisées et des autres organismes
subventionnés, pour l'exercice 2018.
- aux recommandations formulées par le comité
interministériel d'examen des programmes créé par
Décret n°2022/2414/PM du 17 août 2011, dont les missions sont
de veiller à la cohérence des différents programmes avec
les objectifs de politiques publiques et de s'assurer de la conformité
des programmes aux principes posés par la Loi portant Régime
financier de l'Etat.
Les plans stratégiques, d'actions et d'actions
prioritaires, ainsi que le budget-programme de la CSPH sont
préparés et défendus par la direction
générale devant le Conseil d'administration qui les valide et les
adopte. Après adoption du budget, le Conseil d'administration le
transmet au ministère des Finances pour approbation, conformément
à l'article 51 de la Loi portant Statut général des
Etablissements publics.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
En plus du Conseil d'administration qui est l'organe
suprême de gestion de la CSPH, elle est appelée à se
soumettre aux contrôles effectués par les différentes
institutions spécialisées dans ce domaine.
2.2.3. Performance
28La performance est la capacité de
mener une action pour obtenir des résultats, conformément
à des objectifs fixés préalablement, en minimisant les
coûts des ressources et des processus mis en oeuvre. Il ressort deux
notions essentielles de la performance, à savoir l'efficacité qui
est l'atteinte des objectifs fixés et l'efficience qui est la
minimisation des moyens utilisés pour obtenir le résultat. Un des
objectifs stratégiques de la budgétisation par programme est
d'améliorer la performance des services publics rendus, d'où, la
nécessité d'adopter une culture de résultat. La question
n'est pas ici de montrer la pertinence du budget-programme, puisque la
première partie de cette étude s'est largement appesantie sur le
sujet, mais plutôt, de savoir comment atteindre la performance
souhaitée à travers l'exécution dudit budget.
En fait, avoir élaboré un bon budget-programme
ne suffit pas pour en faire un outil de performance, sa bonne exécution,
l'efficacité et l'efficience dans son pilotage en sont des conditions
sine qua non non négligeables. Le développement de la partie sur
la mise en oeuvre du budget-programme a permis de présenter quelques
pistes en matière de la bonne exécution du budget-programme. Le
pilotage de la performance est un processus qui consiste, à partir des
objectifs stratégiques, à combiner les activités et les
moyens de manière efficiente, et à orienter leur
réalisation dans le but d'atteindre les résultats
escomptés, mesurables par des indicateurs préalablement choisis
et bien définis. Ainsi, il commence dès la formulation du plan
stratégique et va jusqu'à son suivi-évaluation, en passant
par la planification, la programmation, la budgétisation et la mise en
oeuvre des programmes.
La mesure de la performance se fait par des indicateurs.
L'indicateur est un instrument de mesure de l'effort réalisé en
exécutant le budget-programme. Il renseigne à trois niveaux
différents. Il s'agit du niveau de départ, donc la situation de
référence, du niveau réellement atteint à la suite
de l'exécution dudit budget, c'est-à-dire la réalisation
et du niveau voulu ou souhaité, censé être atteint, donc la
cible visée (voir annexe 7). Ce qui permet de se prononcer sur le
résultat sans ambigüité. Il peut être calculable ou
non, c'est-à-dire quantitatif ou qualitatif.
Toutefois, la combinaison des deux types d'indicateurs est
conseillé parce qu'elle permet d'évaluer à la fois les
progrès quantitatifs et qualitatifs, sans se focaliser uniquement sur un
seul aspect de la performance. Il faut souligner qu'il existe des indicateurs
d'impacts, d'effets, de moyens ou d'inputs et d'activités ou d'outputs,
tout dépend du niveau où la mesure est effectuée dans la
chaîne des résultats. Il est obtenu directement par simple lecture
sur un instrument de mesure, par calcul sur deux ou plusieurs chiffres et par
simple observation d'une situation. Les méthodes de détermination
peuvent être, les enquêtes, les recensements, les sondages
d'opinions, les documents provenant des clients et des fournisseurs, des
études et rapports, et du traitement effectué dans le
système d'information existant.
Les outils susceptibles de contenir les différentes
mesures de la performance sont, les tableaux de bord, les rapports de suivi et
des rapports d'évaluation. Ces outils dits de contrôle de gestion
contribuent à contrôler la performance et nécessitent
d'être implémentés dans le processus de pilotage de la
performance. 29Bouquin (2001) définit le
tableau de bord comme un ensemble d'indicateurs peu nombreux (cinq à
dix) conçus pour permettre aux gestionnaires
28 Article 4 de la Loi N°2017/010 du 12 juillet
portant statut général des établissements publics.
29 Cité par Nicolas Berland (2009),
« mesurer et piloter la performance », e-book,
www.management.free.fr
.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
de prendre connaissance de l'état et de
l'évolution des systèmes qu'ils pilotent et d'identifier les
tendances qui les influenceront sur un horizon cohérent avec leurs
fonctions ».
L'article 16 de la Loi portant Régime financier de
l'Etat stipule que des projets de performance annuels annexés à
la loi de finances initiale présentent les objectifs poursuivis et les
résultats attendus, mesurés au moyen d'indicateurs
d'activités et de résultats pour chaque programme. En plus, cette
obligation est plus claire dans la 30Loi portant Statut
général des établissements publics qui préconise de
produire les projets de performance, les plans d'actions, les rapports
annuels de performance, le rapport du contrôleur financier, les comptes
administratifs et de gestion, l'état à jour de la situation du
personnel et la grille salariale.
2.2.4. Environnement social
L'étude des organisations montre qu'elles sont un lieu
de production, de distribution de revenus, de relations sociales, de prise de
décision et d'information, qui nécessitent une organisation des
activités, l'instauration de la discipline et de la collaboration. Il
n'existerait pas d'organisation sans les personnes qui y travaillent, c'est la
raison pour laquelle, l'homme doit être au centre des décisions de
l'entreprise. L'environnement social dont il est question ici comprend les
conditions et le cadre de travail, les compétences, les effectifs et la
responsabilité sociale de l'entreprise.
La mise en place du budget-programme met en lumière la
politique de gestion des ressources humaines au sein d'une organisation
à travers ses principes de liberté et de
responsabilité.
La responsabilité est le fait de répondre des
résultats obtenus de la mise en oeuvre d'un programme, d'une action,
d'une activité ou d'une tâche. Pour répondre de sa
responsabilité vis-à-vis de la mise en oeuvre d'un programme,
d'une action, d'une activité ou d'une tâche, il faut s'assurer que
le cadre de travail s'y prête, les conditions de travail sont mises en
place, les compétences requises sont disponibles ainsi que l'effectif
nécessaire à l'accomplissement des activités et que
l'entreprise remplit ses engagements vis-à-vis des politiques du
développement durable.
La liberté concerne la fongibilité des
crédits au sein des programmes, mais aussi la gestion des ressources
parmi lesquelles les ressources humaines. En fait, étant donné
que les crédits sur la masse salariale sont plafonnés et ne
peuvent être réduits au profit d'une autre activité au sein
d'un programme, la seule liberté en matière des ressources
humaines concerne la possibilité de réallocation de celles-ci
à l'intérieur dudit programme pour les adapter aux besoins des
différentes actions. Dès lors, une gestion efficace et efficiente
des ressources humaines s'impose pour avoir la performance souhaitée. En
effet, une bonne gestion des ressources humaines contribue significativement
à l'augmentation de la productivité et à
l'amélioration de la qualité des prestations de l'entreprise et
permet de la distinguer des autres, voilà pourquoi sous certaines
conditions, la qualité des ressources humaines est un facteur clé
de succès des entreprises.
Pour que les ressources humaines soient essentielles à
la performance, elles doivent s'aligner sur la stratégie de
l'entreprise. À ce propos, 31J.
Pfeffer (1994) a identifié seize règles de bonne gestion
des ressources humaines. Il s'agit entre autres, de la qualité du
recrutement, la qualité de la formation continue du personnel, la
flexibilité du personnel, la sécurité de l'emploi, le
respect de la politique de la promotion, la participation à la prise de
décision, la
30 Article 12 de la Loi N°2017/010 du 12 juillet
portant statut général des établissements publics.
31 Jeffrey Pfeffer (1994), «
Competitive advantage through people: Unleashing the power of the work force,
Boston », Harvard Business, School Press, 288 pp.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
circulation de l'information, l'évaluation du
personnel, le niveau de la rémunération, la suppression des
privilèges injustifiés, le travail en équipe, ...Toutes
ces actions concourent à l'amélioration du cadre et des
conditions de travail, à la maîtrise des effectifs, au
développement des compétences, à la maîtrise de la
politique salariale et à la responsabilité sociale de
l'entreprise.
A- Cadre et conditions de travail
Les conditions de travail comprennent les facteurs qui
impactent le travail de l'employé d'une manière ou d'une autre.
Ces facteurs peuvent être liés à sa propre personne,
à l'entreprise ou à son environnement externe.
Les facteurs liés à l'employé ou à
son environnement sont sa psychologie, son morale, sa culture, son
éducation, son âge, sa capacité physique, sa santé,
sa famille, ses croyances, son autonomie dans le travail, la reconnaissance,
etc.
Les facteurs liés à l'entreprise sont la
stratégie, la politique salariale, l'organisation du travail, l'espace
de travail, les fournitures et matériels de travail, les relations
professionnelles avec l'encadrement et entre collègues, la
présence d'un syndicat, les horaires de travail, les promotions, la
sécurité au travail, l'ambiance au travail, la circulation de
l'information, les procédures, le dialogue social, l'hygiène, la
salubrité, etc.
Les facteurs relevant de l'environnement de l'entreprise et
qui ont une influence sur les conditions de travail de l'employé sont
les lois et règlements, l'Etat et les institutions, la stabilité
politique nationale, la demande nationale et internationale, les concurrents,
les partenaires et parties prenantes, les organisations non gouvernementales,
etc.
Dans la théorie des organisations,
32Frederick Winslow Taylor propose
une organisation scientifique du travail basée sur quatre principes, la
division horizontale et verticale du travail, le salaire payé au
rendement et le contrôle du travail. Une organisation scientifique du
travail améliore la productivité des employés. Le salaire
payé au rendement motive l'employé à travailler plus pour
gagner plus et le contrôle permet de s'assurer de l'effectivité du
travail accompli et de sa qualité.
Le cadre de travail est composé les locaux ou des
bureaux de travail, des installations et équipements de travail, des
agencements des espaces de travail. Un cadre propice à
l'épanouissement du salarié est salubre, confortable,
sécurisé, plaisant, convivial, agréable et adapté
aux usages. Un cadre de travail qui remplit ses conditions est un atout pour la
motivation du personnel et sa satisfaction. Les tendances actuelles sont de
proposer des espaces de détentes aux employés afin de passer plus
de temps dans les lieux de travail que d'aller se disperser et se
déconcentrer ailleurs.
L'efficacité de mise en place d'un cadre et des
conditions de travail n'est plus à démontrer en matière de
motivation, d'attractivité et de fidélisation du personnel. La
motivation du personnel l'incite à l'initiative personnelle ou
collective et l'amène à se responsabiliser dans la
réalisation de ses tâches. Elle permet à l'entreprise de
réaliser ses objectifs stratégiques et d'atteindre des meilleurs
résultats, d'où l'atteinte de la performance.
32 Cité par Grégory REYES
(2017), dans son fascicule du cours d'organisation, Master 2
Administration des entreprises, année 2, Enseignement à distance,
IAE Poitiers, 2017-2018 et consultation le 16/09/2018 du site web
Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Frederick
Winslow Taylor
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
B- Maîtrise des effectifs
La maîtrise des effectifs entre en droite ligne de la
gestion efficiente du personnel et permet de maintenir les effectifs à
un niveau acceptable pour l'organisation, de telle sorte que les charges du
personnel soient raisonnables et supportables par l'entreprise. La
maîtrise des effectifs touche les aspects tels que la gestion des
départs en retraite, les recrutements, la mise à disposition, le
détachement, le licenciement et la mobilité du personnel. Pour ce
fait, il faut procéder à l'évaluation des effectifs pour
les rapprocher des tâches à effectuer au sein de l'entreprise ou
de l'administration, au regard de l'ampleur des activités de
l'entreprise ou de l'intervention de l'administration.
Les départs à la retraite sont connus en
début de l'année et les concernés doivent être
notifiés à l'avance conformément à la
réglementation en vigueur.
Le recrutement permet de combler un besoin en personnel en
qualité et en quantité, de manière ponctuelle ou
planifiée. La procédure normale veut qu'il se fasse par appel
à candidature lancé sur la base d'une description
détaillée des postes de travail à occuper et des
compétences requises.
Selon le 33Décret portant Statut
Général de la fonction publique, les mises à disposition
et les détachements sont des situations administratives du personnel
à un moment donné de sa carrière. La mise à
disposition consiste à mettre un personnel à la disposition d'une
administration utilisatrice autre que celle relevant de son corps, sous la
demande de cette dernière, tandis que le détachement est la
position d'un personnel placé hors de son poste de travail pour une
durée indéterminée pour servir dans des institutions
publiques, des collectivités publiques, des entreprises privées,
des organismes privés et des organisations internationales.
Le licenciement est la rupture du contrat de travail pour
motif personnel, économique et pour durée
indéterminée. Il a des conséquences aussi bien pour
l'employeur que pour l'employé.
Aujourd'hui, en plus de l'évolution
hiérarchique et verticale, les organisations intègrent dans leur
politique de gestion des RH la mobilité horizontale, radiale et
transversale. La mobilité du personnel est un bon outil de gestion de
l'accompagnement du changement, puisqu'elle développe au sein de
l'entreprise la polyvalence et la flexibilité du personnel, qui, toutes
les deux constituent des mesures de prévention contre les
éventuels déséquilibres en compétences et
personnel. Elle améliore aussi le climat social, fidélise le
personnel, l'implique et le motive. La polyvalence développe des
novelles compétences qui accroissent l'employabilité du
personnel, tout en réduisant le sentiment de plafonnement de
carrière.
C- Développement des
compétences
L'Association Française de la Normalisation (AFNOR)
définit la compétence comme la mise en oeuvre d'une situation
professionnelle de capacités qui permettent d'exercer convenablement une
fonction ou un métier. Il existe plusieurs types de
compétences parmi lesquelles, le savoir, le savoir-être, le
savoir-faire, les compétences pour comprendre, agir sur mesure,
opérer et persévérer, coopérer, progresser, de
diriger, etc. Le développement des compétences du personnel en
activité est une mesure palliative à l'adaptabilité de
l'entreprise aux évolutions de son environnement interne et externe.
33 Décret N°94/199 du 07 octobre 1994
portant Statut Général de la Fonction Publique de l'Etat,
modifié et complété par Décret N°2000/287 du
12 octobre 2000.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
Pour 34Guy le Boterf
(2006), une personne sait agir avec compétence dans une
situation donnée si elle sait combiner et mobiliser un ensemble de
ressources appropriées personnelles (connaissances, savoir-faire,
comportements...) et de support (bases de données, collègues,
experts, autres métiers...) ; elle sait mettre en oeuvre une pratique
professionnelle pertinente pour gérer cette situation en prenant en
compte ses exigences et son contexte particuliers, afin de produire des
résultats (produits, services) satisfaisant à certains
critères de performance pour un destinataire (client, patient,
usager...). Il convient de procéder au développement des
compétences en permanence au sein de l'entreprise et d'impliquer
l'ensemble du personnel selon un planning bien défini à cet
effet. Le développement des compétences passe par
l'évaluation objective du personnel et de ses compétences, et
l'adaptation de la formation à ces besoins.
L'évaluation du personnel est un outil permettant
d'objectiver les décisions de promotion, de sanctionner les
résultats (positifs ou négatifs) et de rémunérer la
performance.
Elle permet à l'employé de mesurer son apport
dans la réalisation de la performance, de prendre conscience de ce qui
est attendu de lui. C'est aussi un moyen d'exprimer ses besoins professionnels
de formation et de reconnaissance des ses efforts, une solution pour
l'implication du personnel et de valorisation de son travail au sein de
l'organisation.
Pour l'entreprise, l'évaluation est un outil qui
facilite la formalisation des tâches, de promotion de la culture
d'entreprise, de mobilisation du personnel, de motivation du personnel, de
communication de la vision de l'entreprise et de renforcement du sentiment
d'équité.
Pour le manager, c'est une occasion de s'assurer de la bonne
exécution des tâches par le personnel, un instrument de
facilitation du dialogue social, d'identification des différents
facteurs de mobilisation et de motivation, d'encouragement du personnel dans sa
carrière professionnelle. Elle permet également au manager
d'identifier les facteurs de détérioration du climat social au
sein de l'entreprise et de mieux orienter les actions d'apaisement des tensions
sociales.
Il existe l'évaluation libre et l'évaluation par
entretien professionnel. Pour une bonne évaluation, les rouages et
méthodes d'évaluation nécessitent une maîtrise par
les évaluateurs. L'analyse et l'évaluation desdites
compétences donne la possibilité de disposer d'un
référentiel des compétences et des postes de travail, de
maîtriser la démarche de la gestion prévisionnelle de
l'emploi et des compétences (GPEC) au sein de l'organisation.
La formation est un levier essentiel du développement
des compétences, de facilitation de la flexibilité et de la
polyvalence du personnel. Il suffit d'accorder les mêmes chances au
personnel et d'éliminer les inégalités en matière
d'accès à la formation.
Les enjeux sont d'acquérir une nouvelle
compétence, qui avec le temps devient de plus en plus pointue,
d'améliorer la performance du personnel formé et de l'entreprise,
de soutenir le personnel dans sa quête de la polyvalence et de la
flexibilité. Il s'agit de lui faire acquérir les capacités
le prédisposant à l'employabilité, de faciliter
l'accompagnement du changement, de contribuer à l'épanouissement
du personnel, de développer des potentiels utilisables au sein de
l'entreprise, d'asseoir un avantage compétitif, de faciliter
l'intégration et l'implication du personnel, etc.
34 LE BOTERF Guy (2006), « Repenser la
compétence pour dépasser les idées reçues : 15
propositions », Eyrolles, Editions .d'Organisation, 2008, Collection
Ressources Humaines, page 21.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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2.2.5. Mode de management
Contrairement à Taylor qui propose une
organisation de travail à partir du poste de l'ouvrier, H. Fayol
part d'une organisation de travail depuis le niveau
hiérarchique le plus élevé, en montrant qu'un dirigeant
peut obtenir des meilleures performances de son personnel par le commandement,
mais il faudra pour cela observer quatorze principes de bonne gestion des
organisations dits principes généraux d'administration. Ces
principes généraux sont, la discipline, l'unicité de la
direction, l'intérêt général, l'unicité de
commandement, la division du travail, la responsabilité,
l'autorité hiérarchique, la décentralisation du pouvoir,
l'initiative, le sens de l'esprit de corps, la rémunération
équitable, l'équité et la stabilité personnel.
De même, 35Max Weber, dans
sa théorie de la bureaucratie issue de ses travaux sur l'économie
et société publiés en 1922, arrive à la conclusion
selon laquelle la bureaucratie est la forme d'organisation la plus rationnelle,
puisque sa gestion est basée sur la compétence et non pas sur des
relations personnelles ou sur la propriété. Il a identifié
trois formes d'autorité.
Premièrement, l'autorité traditionnelle qui
s'appuie sur la tradition, les relations personnelles, sur l'obéissance
par le respect et le droit coutumier.
Deuxièmement, l'autorité à
caractère charismatique rencontrée en majeure partie dans les
petites unités familiales. Pour ce genre d'autorité, le dirigeant
incarne une valeur d'exemplarité, représente le sacré et
est le seul héros.
Troisièmement, l'autorité rationnelle et
légale est rencontrée dans les administrations et les
hôpitaux, où elle est basée sur le droit et sur la
hiérarchisation des responsabilités. Elle est impersonnelle et le
dépositaire du pouvoir n'est pas propriétaire de l'entreprise,
mais il rend compte de sa gestion et possède les compétences
requises pour diriger. Les décisions prises sont en
général écrites. Des trois formes d'autorité, celle
à caractère charismatique est la plus instable.
Le manager doit être, non seulement le patron, mais il
doit impulser la dynamique de son entreprise pour la réalisation de la
performance, coordonner et réguler les activités de son
équipe, du personnel et de l'entreprise. Or, un leader joue trois
rôles : relationnel, informationnel et décisionnel.
Selon 36Lippit et White, il existe
trois styles de commandements : le leader autoritaire, le leader
démocratique et le leader laisser-faire, laxiste.
Le leader autoritaire décide seul
à son niveau sans tenir compte de l'avis des membres de son
équipe, tandis que le leader démocratique
provoque des discussions pour prendre des décisions,
négocie avec les membres du groupe et propose des objectifs et les
moyens pour les atteindre. Le leader laissez-faire ou laxiste
est celui qui adopte un comportement passif après avoir
proposé au groupe les objectifs et les moyens de les atteindre, il ne se
soucie plus de l'accompagnement de l'équipe mais laisse celle-ci s'en
occuper comme dans une liberté totale, sans contrôle ni suivi.
Quant aux comportements des leaders,
37Blake et Mouton ont mené une étude
sur cet aspect en se basant uniquement sur l'intérêt que ces
derniers portent aux hommes mais aussi à la production. Il en ressort de
leur travail cinq types de comportements de leader. Le leader qui pense
que les relations humaines sont prioritaires et que la production en
dépend fortement. Le leader qui s'implique très
peu, fournit moins d'effort pour son travail, et se contente du
35
http://www.ipeut.com/management/organismes-de-gestion/456/weber-la-rationalisation-de-lo94694.php
36
http://unt.unice.fr/aunege/M2/Psychosociologie
des Organisations/Psycho/223a.htm
37 Cité dans CRCOM, Réseau National
de Ressources Pédagogiques, le leader,
https://crcom.ac-versailles.fr/spip.php?article129
BEDA Yakub Page 51 sur 60
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
minimum requis de personne pour maintenir l'entreprise en
état de fonctionnement minimal. Le leader qui s'implique
fortement, qui cherche l'efficience en voulant produire beaucoup avec
peu de personnes. Le leader qui s'active à rechercher le juste milieu en
cherchant des résultats satisfaisants par une bonne dose d'ajustement de
la production et des relations humaines, ce dernier est appelé leader
moyen. Le dernier est le leader idéal qui a un grand
intérêt pour la production que pour les relations
humaines.
2.2.6. Relations avec les partenaires
Les relations avec les partenaires de l'entreprise sont
à prendre en compte dans la mise en place un budget-programme. Les
partenaires font partie de l'environnement externe de l'entreprise, qui a une
influence plus ou moins importante dans le succès de l'entreprise pour
atteindre ses objectifs. Comment imaginer les entreprises sans les clients,
sans les fournisseurs, sans les banques, sans les consommateurs et sans l'Etat
? Comment définir une stratégie d'entreprise sans tenir compte de
ces derniers ? Dans le cadre de cette étude, les partenaires de la CSPH
sont les marketers, les prestataires de services, les banques, les entreprises
qui exercent dans le secteur pétrolier aval, l'Etat, les associations de
défense des consommateurs et les associations des transporteurs des
produits pétroliers par route.
A- Marketers
Avant d'aborder ce point, il convient de définir ce
qu'on entend par marché positif et marché négatif. Un
marché est dit positif lorsque l'activité économique
effectuée sur ce marché est excédentaire du point de vue
de bénéfice ou de gain, alors qu'il est dit négatif si
l'activité réalisée sur ce dernier est déficitaire.
Dans la structure des prix appliquée au Cameroun, il y a deux parties
dans la formation du prix à la pompe : une partie fixe qui est le prix
à la sortie des dépôts pétroliers répartis
sur le territoire national et une partie libéralisée. Ceci dit,
dans toutes les zones où il existe le dépôt
pétrolier, les prix à la sortie des dépôts sont
identiques, mais entre les zones à dépôt pétrolier
et les localités éloignées, les prix sont pratiqués
librement, selon le gré du distributeur.
Les marketers sont les distributeurs des produits
pétroliers sur le marché national. Le recouvrement des recettes
d'exploitation, à savoir les péréquations et la
stabilisation se fait à travers eux, ils servent uniquement
d'intermédiaires entre la CSPH et les consommateurs finaux. Ainsi, ils
collectent les fonds lors des ventes des produits pétroliers
réalisées sur l'ensemble des marchés positifs uniquement,
puis les reversent à la CSPH qui se charge de financer les ventes
déficitaires sur les marchés négatifs dues aux surplus
engendrés par les frais de transport supportés pour
approvisionner ces marchés négatifs.
Ces fonds collectés n'ont aucune incidence sur leur
niveau de bénéfice, puisqu'ils sont facturés au
consommateur final au moment de l'achat du produit par ce dernier. Dès
lors que les distributeurs des produits pétroliers interviennent dans la
collecte des fonds destinés à l'activité de la CSPH, ils
doivent être pris en compte lors la définition de la
stratégie.
Il est question de voir comment entretenir des bons rapports
avec ces derniers, de chercher ensemble des voies et moyens pour assurer un
meilleur recouvrement, et comment assurer une meilleure déclaration des
ventes, assurer un financement sain, assurer un approvisionnement
régulier de l'ensemble du marché du pays, garantir
l'équité dans la distribution et la consommation des produits
pétroliers.
Etant donné que les prix des produits pétroliers
influencent tous les différents secteurs de l'économie, il faut
aussi protéger les consommateurs des zones reculées,
généralement très pauvres, contre les conséquences
négatives de la volatilité des prix dus aux produits
pétroliers. Il faut noter qu'au Cameroun, les salaires ne sont pas
indexés en fonction de l'éloignement de
BEDA Yakub Page 52 sur 60
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
l'employé du siège des institutions ou des
entreprises, ce qui justifie de plus en plus la pratique de la
péréquation sur les prix des produits des hydrocarbures.
Toutefois, il faut regretter que cette pratique se limite
juste aux grandes villes où il existe des dépôts
pétroliers, alors que dans les campagnes où vivent les plus
pauvres, les prix sont un peu plus élevés, d'où la
nécessité de revoir comment toucher les plus pauvres à
travers cette politique des prix.
B- Association de défense des
consommateurs
Les consommateurs sont au centre de l'activité de la
CSPH, l'intérêt porté pour ces derniers se situe à
deux niveaux.
D'un, toutes les actions de la CSPH concourent à
atténuer les effets de la flambée des prix des produits
pétroliers sur l'économie nationale et à protéger
les consommateurs contre ces impacts néfastes directs et indirects.
De deux, les consommateurs sont ceux qui paient en dernier
ressort les frais de péréquation et de stabilisation. De ce fait,
ils doivent recevoir une attention particulière de part de la CSPH. Il
serait injustifiable de les oublier dans la définition de la
stratégie et l'élaboration du budget-programme de la CSPH.
Les consommateurs sont constitués entre autres de la
partie de la population qui utilise les produits pétroliers pour ses
besoins de cuisson, d'éclairage, les entreprises qui consomment ces
produits pour produire des biens et services, les transporteurs intraurbain et
interurbain, le personnel ayant un véhicule de déplacement,
etc.
L'utilisation de ce type d'énergie pour la cuisson et
l'éclairage est plus économique et contribue nettement à
lutter contre l'avancée du désert dans la partie nord du pays, le
déboisement abusif et la déforestation intensive pour ces causes,
par conséquent, il faut promouvoir la consommation des produits
pétroliers. De même, les prix des biens et services produits par
les entreprises qui utilisent les produits pétroliers dépendent
fortement des prix de ces derniers. Pour maintenir ces prix des biens et
services de première nécessité à un niveau
accessible par la majorité de la population et surtout pauvre, il est
important de mener des actions visant à stabiliser les prix de ces
produits pétroliers sur le territoire national.
Toutefois, il faut également s'assurer que cette forme
de subvention n'est pas détournée par les entreprises qui les
récupèrent dans leur bénéfice, tout en annulant
l'effet attendu pour les populations, mais il faut veiller à ce que les
prix des biens et services produits par les entreprises soient également
stabilisés dans le temps.
La promotion du dialogue social avec les représentant
de consommateurs est nécessaire pour tenir compte des difficultés
qu'ils rencontrent à cause des politiques des prix des produits
pétroliers et s'entendre sur des mesures à prendre pour apporter
des solutions durables à ces difficultés.
C- Association des transporteurs par
camions-citernes
Les transporteurs des produits pétroliers par
camions-citernes sont les acteurs principaux qui assurent l'approvisionnement
par route des dépôts de Garoua, Maroua, Bafoussam et Bertoua et
des stations-service des dépôts pétroliers. Leur
intervention participe à l'augmentation des prix à la pompe,
c'est la raison pour laquelle, il faut surveiller, contrôler et
réglementer ce secteur. La stratégie de la CSPH doit prendre en
compte leur intervention et l'intégrer dans le budget-programme, surtout
que l'ampleur de la prise en charge des dépenses de
péréquation dépend aussi de ces frais de transport. Il est
question de s'entendre sur la fixation
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
des prix de transport par route, le niveau de ces prix au
regard de leur charge à supporter, les conditions de déclaration
et de paiement.
D- Banques
La politique adoptée par la CSPH est de financer
l'exploitation pétrolière uniquement par les recettes issues de
cette exploitation et son fonctionnement à partir des revenus financiers
provenant de ses investissements et des placements financiers. Les banques
constituent dans ce cas, un partenaire privilégié pour aboutir
à cette finalité. Il est question d'entretenir des relations de
confiance, fiables, reposant sur des chiffres réels et sur des
déclarations avérées, mais aussi de mener des
négociations franches avec elles sur le taux d'intérêt
créditeur et sur les modalités de mise à disposition des
fonds en cas de besoin.
E- Autres entreprises
La Société Nationale de Raffinage
(SONARA) est la seule raffinerie des produits pétroliers et
gaziers dont dispose le pays. Elle produit aussi bien les produits
pétroliers liquides que le gaz de pétrole liquéfié
(GPL), quoique ce dernier soit produit en quantité très
insuffisante pour satisfaire la demande nationale.
Or, un des postes de dépenses le plus
élevé de la CSPH est le moins-perçu sur importation de GPL
pour satisfaire la demande intérieure. De même, dans la structure
des prix, un prix sortie raffinerie est calculé et c'est justement
à ce niveau que se situe la stabilisation des prix des produits
pétroliers.
L'écart positif entre les prix réels et les prix
à la sortie raffinerie est supporté par la CSPH ou alors par
l'Etat selon le cas et l'ampleur de cet écart.
La CSPH peut apporter sa contribution dans la
réalisation du plan de restructuration de cette raffinerie afin, non
seulement de la faire fonctionner en plein régime, mais aussi
d'augmenter sa capacité de production et de réduire les charges
liées à l'importation.
La Société Camerounaise des
Dépôts Pétroliers (SCDP) est la seule
société qui assure la disponibilité des produits
pétroliers dans le temps et dans l'espace au Cameroun, en
procédant au stockage de ces produits un peu partout sur le territoire
national. Elle a été créée par l'Etat le
1er juillet 1979.
En fait, elle n'achète pas de produits et n'en vend pas
non plus, mais elle assure la gestion des stocks des produits et la
redistribution sur l'ensemble du pays contre des redevances perçues des
vendeurs sur les quantités stockées.
C'est elle qui garantit de la qualité des produits mis
à la consommation, elle coordonne et contrôle ces mises à
la consommation. Elle dispose des données sur les marketers qui
effectuent un enlèvement des produits et sur les quantités
enlevées pour la mise à la consommation.
La CSPH sollicite son service dans le cadre du contrôle
et de la vérification des déclarations des ventes. En plus, elle
lui apporte sa contribution dans le secteur de stockage en réalisant
certains investissements dans les zones difficiles d'accès et
très reculées, et confie la gestion de ceux-ci à la SCDP,
contre des redevances versées à la CSPH. Ce qui donne une bonne
raison pour approfondir, renforcer et pérenniser les relations entre
elle et la SCDP, leur collaboration doit se baser sur la confiance mutuelle.
La Cameroon Railways (CAMRAIL) est la seule
qui assure le transport des marchandises et des personnes par chemin de fer au
Cameroun. Le transport des produits
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
pétroliers vers les dépôts
pétroliers situés dans les villes de Yaoundé, Belabo et
Ngaoundéré se fait principalement par chemin de fer.
Le volume transporté dépend du nombre des
wagons-citernes mis dans le circuit, de la puissance de traction de la
locomotive et de l'état de fonctionnement des rails. Il faut relever que
les coûts de transport des produits pétroliers par chemin de fer
est moindre par rapport à la route, d'où, avantageux pour la
CSPH. En cas de disfonctionnement du chemin de fer, la CSPH paie une facture
lourde de péréquation négative.
Les plans d'investissement ou de désinvestissement de
CAMRAIL doivent être intégrés dans la définition de
la stratégie de la CSPH et dans son budget-programme. La CSPH doit
entretenir avec CAMRAIL des relations de partenariat approfondies et durables,
fondées sur la confiance mutuelle.
F- Prestataires
La CSPH sollicite régulièrement des prestations
pour la fourniture des matériels, des mobiliers et des services pour le
bon fonctionnement de ses services. La qualité des prestations doit
être une priorité dans les commandes publiques et la livraison. La
qualité est un facteur de performance qui permet d'éviter les
risques de gaspillage, de dysfonctionnement et d'arrêt lié
à la non qualité des prestations et des fournitures
livrées.
G- L'Etat
Comme précisé ci-dessus, selon le cas et
l'ampleur des charges, l'Etat vient au secours souvent la CSPH dans son
rôle de stabilisateur des prix, surtout si celles-ci sont au-delà
des capacités financières de la CSPH.
De même, quoiqu'étant une entité de
l'Etat, la CSPH retient à la source la TVA, l'impôt sur le revenu,
les cotisations sociales pour les reverser par la suite à l'Etat. De
part son activité, elle est appelée également à
payer les impôts sur le bénéfice des
sociétés. Sa stratégie doit tenir compte de ces aspects et
le budget-programme doit les prendre en compte.
2.2.7. Système d'information
La mise en place du Budget-programme s'accompagne de la mise
en place d'un système d'information performant capable de gérer
les multiples flux d'informations et d'aider la prise de décisions en
temps réel. 38Robert Reix (2002)
définit le système d'information comme un ensemble
organisé de ressources matérielles, logicielles, personnelles,
données, procédures, permettant de collecter, stocker, traiter et
diffuser les données qui représentent l'information de
l'utilisateur. Dans cette définition, il en ressort que le
système d'information nécessite une organisation
appropriée, une combinaison des moyens matériels, des logiciels,
du personnel, des informations, et des procédures.
Pour la réussite de sont implantation, il faut mettre
ensemble trois différentes dimensions toutes interdépendantes et
complémentaires les unes des autres, à savoir les dimensions
informationnelle, technologique et organisationnelle.
La dimension informationnelle des données, des
informations et des connaissances. Les données sont saisies via des
interfaces appropriées et stockées sous plusieurs formats. Les
informations représentent des données déjà
traitées et pouvant être interprétables. Il faut disposer
des compétences requises pour interpréter les informations
produites par ce système
38 Reix Robert (2002), «
Systèmes d'Information et management des organisations »,
Vuibert, 4ème Edition, 2002.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
et de prendre une décision réactive ou
proactive. L'information est la matière première du
système d'information.
La dimension technologique regroupe les matériels
informatiques, les logiciels, les bases de données et les
différentes formes de réseaux de connexion.
Généralement, c'est cette dimension qui permet de juger la
stabilité, la compatibilité, la vitesse d'exécution du
système d'information et la dépendance vis-à-vis du
fournisseur de service.
La dimension organisationnelle débouche sur
l'organisation du travail, puisqu'elle implique des nouvelles contraintes de
travail et des nouvelles règles de gestion. En effet, elle met en
lumière les procédures appliquées au sein d'une entreprise
et donne la possibilité de les corriger et de les adapter au
fonctionnement du système d'information. Elle permet de réduire
la durée de travail, d'améliorer le rythme et la qualité
de travail, d'automatiser les tâches, d'augmenter la productivité
et le rendement au travail. Cette dimension nécessite des apprentissages
adaptés, compréhensibles, assimilables et utiles.
La mise en place d'un budget-programme s'accompagne toujours
de la modernisation du système d'information, permettant de collecter
les informations à tous les niveaux, de les centraliser, de les
organiser, de les traiter, de réaliser des calculs en temps réels
et de les diffuser dans le but de prendre des décisions de
manière réactive et proactive.
C'est un outil de suivi et d'évaluation du budget
programme par excellence, et il est évident que ces enjeux sont
complexes et très variés. Il est utilisé pour gérer
les opérations, centraliser les informations, aider la prise de
décision stratégique, améliorer la productivité,
faciliter l'apprentissage des métiers via les procédures,
réduire les coûts des fournitures de bureau et faciliter le
travail en groupe. Le système d'information donne la possibilité
de réaliser un gain considérable en temps de réalisation
des tâches, fluidifie la circulation de l'information et la communication
en interne et avec l'extérieur, facilite l'archivage des documents,
contribue à la collaboration, etc.
La maîtrise des différentes applications par les
utilisations constitue pour une entreprise un facteur clé de
succès, voir un avantage compétitif. Pour sa maîtrise, il
convient d'accompagner les utilisateurs par des formations adaptées
à leur utilisation. Le système d'information doit être
flexible, élargi à la clientèle et aux différents
partenaires de l'entreprise.
Le système d'information met en relation deux modules,
le module pilote ou décisionnel et le module opérationnel. Le
module décisionnel est réservé aux preneurs des
décisions stratégiques et dispose d'une base de décisions.
Dans ce module les données sont analysées de manière
très pointue et sous plusieurs angles de vue et il doit disposer d'un
outil de reporting, des hypercubes et de datamining. Le module
opérationnel est utilisé par les opérationnels, il est
consacré à la gestion des différentes activités de
l'entreprise et vise à maîtriser les flux des données
entrés par saisie via les interfaces appropriés. Ces
données portent sur la gestion commerciale, la gestion de la production,
la gestion des ressources humaines et des salaires, la gestion des achats, la
gestion de la maintenance, la gestion comptable et financière, et la
communication en ligne.
PARTIE II : MESURES
PRECONISEES POUR
FACILITER L'ARRIMAGE
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
PARTIE III : MESURES
PRECONISEES
POUR FACILITER
L'ARRIMAGE DE
LA CSPH
La présentation des enjeux et défis liés
à la mise en place du budget-programme dans la partie
précédente conduit à cette troisième partie qui
consiste à proposer quelques éléments pour faciliter
l'arrimage de la CSPH. Voilà onze ans que la Cameroun essai tant bien
que mal d'asseoir une nouvelle vision dans la conduite des politiques
publiques, notamment par l'adoption d'un nouveau régime financier de
l'Etat orienté vers la culture de résultat dans la gestion des
finances publiques. Pour prouver son engagement et sa bonne foi, il a
adapté ses lois et règlements aux différentes directives
de la sous-région CEMAC, qui prônent le débat entre le
gouvernement et le parlement pour orienter les priorités
budgétaires vers la satisfaction des besoins des citoyens. Ainsi, ces
directives renforcent le rôle du contrôle du citoyen via les
élus qui le représentent au parlement. En plus, elles permettent
de mieux comprendre l'articulation entre les lois de finances et les
stratégies sectorielles de développement, de réduction de
la pauvreté, de croissance et d'emploi. Les défis à
relever pour l'atteinte de ces objectifs sont nombreux aussi bien de
manière générale que pour la CSPH. S'il est vrai que
« nul n'est censé ignorer la loi », il faut dire qu'il est
important que le régime financier de l'Etat connaisse l'adhésion
de tous les acteurs qui entrent dans la gestion des finances publiques, de part
son caractère technique et complexe. La mise en place d'une gestion
axée sur les résultats, nécessite des compétences
appropriées, des institutions fortes qui l'accompagnent et une
organisation de travail adaptée. De même, il faut un top
management qui adhère totalement au projet et qui l'impulse, un
accompagnement du changement, l'instauration d'une culture d'entreprise
axée sur les résultats efficaces, la clarification de la
stratégie et une nouvelle vision de la performance.
3.1. VULGARISATION DU NOUVEAU REGIME FINANCIER DE L'ETAT AU SEIN DE LA CSPH
|
Une loi dont les finalités sont bien expliquées
et comprises de tous est facilement applicable. Il s'agit de montrer la vision
du Gouvernement, les problèmes à résoudre, ce qui est
attendu des gestionnaires, leurs rôles, et la finalité pour le
citoyen. Il faut faire adhérer les responsables qui craignent de perdre
des avantages acquis du nouveau système et rassurer ceux qui redoutent
de perdre leur poste et qui s'inquiètent par rapport à
l'évolution de leur carrière. Puisque dans son principe
fondamental, le budget-programme vient plutôt apporter une
lisibilité en termes d'activités, d'organisation, de processus,
de stratégie, des objectifs et résultats à atteindre.
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3.2. COMPETENCES REQUISES POUR LA MISE EN PLACE DU
BUDGET-PROGRAMME AU SEIN DE LA CSPH
|
La particularité de la Loi portant Régime
financier de l'Etat c'est d'être une loi dont l'application est
très technique et demande une certaine maîtrise des techniques
pour la mise en place du budget-programme, de son élaboration, sa mise
en oeuvre, son suivi et son évaluation telle que présentée
supra.
Il ne suffit pas d'avoir bien élaboré les
différents documents pour atteindre la finalité, mais il faut
aussi un bon management pour leur mise en oeuvre et un bon système pour
assurer leur suivi et leur évaluation. Les gestionnaires des finances
publiques doivent être formés sur les différents enjeux et
défis de la mise en place d'un budget-programme. Il en est de même
des acteurs impliqués d'une manière ou d'une autre dans le
processus de sa mise en place.
Pour motiver le personnel, il convient de le former pour qu'il
acquière la compétence requise pour l'implantation du
budget-programme à la CSPH, ou alors procéder à un
recrutement du personnel qualifié.
3.3. INSTAURATION DE LA CULTURE DE RESULTAT A LA
CSPH
|
La culture d'entreprise c'est son identité, ce qui fait
sa différence par rapport aux autres entreprises, bref c'est un
état d'esprit qui règne au sein d'une entreprise et qui la
caractérise. La culture de résultat est un état d'esprit
soutenu par la recherche permanente de résultat et de performance. Elle
se situe dans la même veine que la gestion axée sur le
résultat et la budgétisation par programme, parce qu'elles
concourent à l'atteinte de la performance. Ce qui implique de se fixer
des objectifs à atteindre et de mobiliser tous les efforts vers la
réalisation des objectifs attendus, d'où l'efficacité dans
le travail. Elle requiert un changement des comportements et des habitudes de
l'ensemble du personnel, impulsé par l'équipe dirigeante. Pour
réussir son implantation au sein d'une organisation, elle doit
être comprise et adoptée par tous comme une valeur qui imprime
l'identité de l'entreprise.
Toutefois, il faut être très prudent dans sa mise
en oeuvre, puisque, elle risque de prendre une orientation différente de
celle souhaitée, si elle n'est pas bien encadrée. Le risque est
de se laisser aller vers les dérives telles que le syndrome de mirage,
qui suppose la recherche effrénée et à tout prix du
résultat, d'où l'annihilation des effets escomptés et des
impacts attendus.
Elle peut aussi entrainer avec elle des
phénomènes tels que l'individualisme et la concurrence entre le
personnel attiré par l'appât du gain attaché aux
résultats atteints. Or, dans certaines conditions, ces
phénomènes d'individualisme et de concurrence est un frein au
développement de l'esprit d'équipe. Il faut éviter l'effet
de quantité, qui suppose l'abandon de la qualité des
résultats au profit de la quantité des résultats atteints,
même si la pertinence de ceux-ci n'est pas avérée du point
de vue du citoyen, objet final des politiques publiques. Pour éviter
cette situation, il faut procéder à une analyse rigoureuse de
tous les indicateurs retenus pour ne retenir que ceux qui priment au regard des
missions de la CSPH, c'est-à-dire, ceux qui placent les consommateurs
des produits pétroliers au centre des préoccupations de la
CSPH.
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3.4. AMELIORATION DU PLAN STRATEGIQUE
La CSPH n'a pas procédé à
l'élaboration d'un plan stratégique digne de ce nom. En effet, le
plan stratégique actuel n'en est pas véritablement un, puisqu'il
n'est pas issu d'une analyse stratégique bien conduite qui ressort
distinctement ses forces et faiblesses, les opportunités et menaces. Il
émane d'une situation déficitaire qu'elle a connue en 2013, et la
réflexion a conduit les dirigeants à prendre des décisions
allant dans le sens de l'amélioration urgente de la situation du moment.
L'élaboration d'un plan stratégique ainsi que des plans d'actions
et d'actions prioritaires à moyen et long termes et le plan de travail
annuel s'imposent.
De même, il serait préférable de
définir des indicateurs objectivement vérifiables à trois
niveaux complémentaires, sur la base des critères transparents,
pertinents, efficaces, efficients et économiques, d'abord, pour
évaluer la qualité de service fourni du point de vue de l'usager,
ensuite, pour évaluer l'efficience dans l'allocation des ressources
publiques du point de vue du contribuable, et enfin, pour évaluer
l'efficience des politiques publiques du point de vue du citoyen.
3.5. AUTONOMIE DES RESPONSABLES
Au Cameroun, c'est l'ordonnateur seul qui dispose du pouvoir
de juger de l'opportunité de la réalisation d'une activité
par rapport à une autre. Le constat est que les responsables des
programmes ou des sous-programmes n'ont aucune décision sur
l'exécution budgétaire, puisque ceux-ci doivent recueillir au
préalable l'accord de l'ordonnateur qui peut refuser cet accord pour des
raisons qui lui sont propres. Cette situation ne favorise pas la motivation du
responsable du programme et des différents acteurs qui interviennent
dans le circuit de pilotage des programmes.
Conséquence, il est difficile de faire endosser la
responsabilité des échecs à ces derniers qui pensent
qu'ils n'ont pas eu la mainmise sur la gestion des moyens à mobiliser
pour obtenir les résultats escomptés. Même si à la
CSPH, sur certains aspects des dépenses, les responsables des
sous-programmes disposent d'une autonomie dans l'exécution du budget qui
leur est consacré et dont ils ont la charge. Néanmoins, que cette
facilité soit élargie au niveau des responsables d'actions,
d'activités et des tâches. Ce qui contribue, non seulement,
à l'adhésion et à l'implication à tous les niveaux,
mais aussi permet aux uns et aux autres d'assumer totalement leur
responsabilité quant aux résultats atteints.
3.6. REVISION DE L'ORGANIGRAMME
Tel que prévu dans la Loi portant Régime
financier de l'Etat et des autres entités publiques, les
différentes directions correspondent aux actions, les services aux
différentes activités. En ce qui concerne la CSPH, il y a des
activés à l'instar de la formation, des conférences et
colloques, qui se retrouvent dans plus de deux actions en même temps, ce
qui pose le problème leur mise en oeuvre et de leur suivi.
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Il conviendrait de revoir l'organigramme de sorte à
rassembler ces activités en une seule de sorte qu'elle soit mise en
oeuvre par un service unique. Ce qui permet d'anticiper sur des
éventuels cas de conflit d'intérêt entre les responsables
d'actions.
Lors de la sixième session de la commission
chargée de la réforme des finances de l'Etat, tenue du 21 juillet
au 11 août 2017, une recommandation a été faite pour
répartir les charges du personnel dans les programmes auxquels ils
appartiennent. En effet, les budgets des programmes pilotes explosent à
cause de la prise en charge de l'ensemble des charges du personnel de
l'entreprise au niveau de ce programme. La CSPH se doit de s'arrimer à
cette recommandation.
3.7. FONCTIONNEMENT DU COMITE PLANIFICATION,
PROGRAMMATION, BUDGETISATION, SUIVI ET EVALUATION
|
La mise en oeuvre des sous-programmes n'est pas suivie comme
il se doit. En effet, le Comité PPBSE mis en place n'a pas
fonctionné normalement, le suivi de la mise en oeuvre du
budget-programme ne concerne que la vérification de la
régularité des dépenses effectuée par le
contrôle financier. Or, il s'agit là d'un contrôle a priori
et de l'exécution financière du budget, cependant le suivi de
l'exécution physique n'est pas encore bien clarifié.
Il en est de même, de l'évaluation a
postériori qui est fait partiellement, puisqu'elle ne permet pas
actuellement de mettre en accord les réalisations financières aux
réalisations physiques des sous-programmes. Ceci, à cause de
l'exécution du budget qui ne suit pas le principe de
budgétisation par programme.
Le fonctionnement du Comité aurait pu tirer la sonnette
d'alarme pour rectifier le tir dès le début de l'exercice
budgétaire, d'où la nécessité de réveiller
ledit Comité. Il est d'autant plus important qu'il permet de rapprocher
la prise de décision du suivi et d'évaluation.
BEDA Yakub
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
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CONCLUSION
La mise en place du budget-programme ne se limite pas
uniquement à la budgétisation des activités à
réaliser et organisée en actions ou en programmes, elle implique
des enjeux énormes et variés, allant de la phase de
l'élaboration au suivi et évaluation, en passant par la mise en
oeuvre.
L'étude a permis de se rendre compte de la
complexité du processus dont le déroulement doit être
observé scrupuleusement pour s'assurer de la bonne mise en place du
budget-programme et de l'efficacité des actions menées. En plus,
elle montre que la définition des programmes suit une certaine logique
qu'il convient de respecter. Les principes du budget-programme imposent de
partir de la vision à très long terme pour la stratégie
à court terme, de l'identification des problèmes et contraintes
du domaine d'activité pour formuler des objectifs stratégiques
cohérents avec la vision, des objectifs stratégiques pour
définir les programmes et le plan d'actions, et du plan d'actions
prioritaires pour aboutir à la budgétisation. Les enjeux sont
organisationnels, fonctionnels, juridiques, institutionnels, managériaux
et touchent les différents partenaires, le système d'information,
les ressources humaines, les fournisseurs, clients, le citoyen, etc. Quelques
actions sont proposées pour améliorer la mise en place,
l'exécution et l'efficacité du budget-programme, afin qu'il
contribue à la satisfaction des besoins des citoyens. Il s'agit de
l'accompagnement du changement par la vulgarisation du nouveau Régime
financier de l'Etat, de la mobilisation des compétences requises, de la
promotion de la culture de résultat au sein de la CSPH, de
l'amélioration du plan stratégique, de l'autonomisation des
responsables, de la mise en place du comité PPBSE.
Toutefois, il faut relever que l'étude est
orientée plus vers le processus, les enjeux et défis de mise en
place du budget-programme, sans trop s'attarder sur les volets relatifs
à l'estimation des coûts des actions, à
l'élaboration du projet de performance et à la
présentation du système de comptabilité budgétaire.
Ils auraient permis de savoir comment s'effectue le calcul des coûts des
actions ? Comment s'élabore un projet de performance ? comment se fait
l'enregistrement comptable de l'exécution dudit budget. Il aurait
été également intéressant de s'imprégner du
processus de la reddition des comptes dans ce contexte, notamment, via
l'élaboration du rapport de performance, des états financiers et
des différents rapports de gestion. Ce sont là des volets
pratiques de gestion à maîtriser, d'autant plus qu'un travail bien
exécuté doit aussi être bien rendu en termes de rapport.
Il serait intéressant de poursuivre cette étude
en mettant l'accent sur ces différents aspects soulevés
ci-dessus, à savoir, le calcul des coûts des actions et
programmes, l'élaboration du projet de performance, la mise en place du
dispositif de mesure de la performance, l'élaboration de la maquette du
budget-programme et de la comptabilité budgétaire dans un tel
contexte.
Enfin, le succès de la mise en oeuvre du
budget-programme est tributaire de l'ancrage des orientations politiques dans
la vision de l'organisation, d'une très bonne adéquation entre
les stratégies et la planification, de l'équipe compétente
et motivée pour sa mise en oeuvre, de la performance organisationnelle
et managériale, et de la capacité des différentes parties
prenantes à tenir leurs engagements.
Cette étude peut servir de guide à la mise en
place de budget-programme au sein de toute autre administration publique que la
CSPH.
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p. v
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
BIBLIOGRAPHIE
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production », 4ème édition-35 000
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bedayakub@yahoo.fr p. vi
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Mise en place de la budgétisation par programme
: Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au
Cameroun
ACTION N°1
...
Activité
1
Activité
2
Tâche 1 Tâche 2
...
...
Activité
...
...
ACTION N°...
Tâche
...
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
vii
ANNEXES
PROGRAMME
1. Déclinaison du programme en actions, en
activités et en tâches
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p. viii
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
2. Fiche récapitulative d'un programme ou
sous-programme
INTITULE DU PROGRAMME OU SOUS-PRORGAMME
|
|
Indicateurs objectivement vérifiables
|
Sources de vérification
|
Hypothèses
|
Objectif global
|
|
|
|
- Cible
|
|
|
|
- Référence
|
|
|
|
- Résultat année
n
|
|
|
|
Objectif spécifique
|
|
|
|
- Cible
|
|
|
|
- Référence
|
|
|
|
- Résultat année
n
|
|
|
|
Résultats attendus
|
|
|
|
- Cible
|
|
|
|
- Référence
|
|
|
|
- Résultat année
n
|
|
|
|
|
3. Présentation des montants des crédits
par titre et par programme
Montant en FCFA
Sous-
programme/Actions
|
Dépenses de
personnel
|
Dépenses de fonctionnement
|
Dépenses d'investissement
|
Dépenses d'intervention
|
Total pour
2017
|
Sous-programme 1
|
8410
|
2180
|
4000
|
1150
|
15740
|
Action 1
|
8410
|
2180
|
4000
|
1150
|
15740
|
Activité 1
|
4700
|
1250
|
2475
|
395
|
8820
|
Tâche 1
|
3000
|
150
|
1200
|
120
|
4470
|
Tâche 2
|
200
|
350
|
350
|
30
|
930
|
Tâche 3
|
400
|
450
|
800
|
75
|
1725
|
Tâche 4
|
500
|
200
|
50
|
80
|
830
|
Tâche 5
|
600
|
100
|
75
|
90
|
865
|
Activité 2
|
3710
|
930
|
1525
|
755
|
6920
|
Tâche 1
|
3000
|
200
|
800
|
450
|
4450
|
Tâche 2
|
20
|
30
|
200
|
90
|
340
|
Tâche 3
|
40
|
450
|
300
|
80
|
870
|
Tâche 4
|
0
|
150
|
150
|
75
|
375
|
Tâche 5
|
650
|
100
|
75
|
60
|
885
|
...
|
|
|
|
|
|
Action 2
|
|
|
|
|
|
Activité 1
|
|
|
|
|
|
NB : les chiffres
présentés ci-dessus sont indicatifs
Mise en place de la budgétisation par programme
: Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au
Cameroun
4. Cadre logique des sous-programmes
Sous-Programme 01 :
Régulation du secteur pétrolier
aval
Libellé du
sous- programme
|
|
Objectif du sous-programme
|
|
Libellés des indicateurs des
sous-programmes
|
1-Ecart moyen des prix entre les zones des
dépôts des produits pétroliers et celles
éloignées
2- Taux annuel de couverture de la demande domestique des
produits blancs
3-Taux annuel de reconstitution des réserves de
stabilisation
Taux d'exécution du programme
d'actions
Réguler les prix à la consommation des
produits pétroliers sur le marché intérieur et assurer le
suivi des approvisionnements
Améliorer la coordination des services et
assurer une bonne mise en oeuvre des actions
Sous-Programme 02 :
Pilotage et Gouvernance
Situation de référence en
2014
|
Cible à
l'horizon
2018
|
Résultats programmés en
2018
|
Hypothèses
|
15,39 F CFA
|
15,00 F CFA
|
15,00 F CFA
|
Pas d'évolution erratique de la conjoncture
pétrolière internationale.
Absence de problème important sur le chemin logistique
des produits pétroliers.
|
96%
|
100%
|
100%
|
47,08%
|
100%
|
100%
|
75%
|
98%
|
98%
|
|
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
ix
Mise en place de la budgétisation par programme
: Cas de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au
Cameroun
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
x
5. Organigramme de la CSPH
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
6. Présentation des montants des autorisations
d'engagement et des crédits de paiement par nature de la
dépense
Montant en FCFA
|
ANNEE N-1
|
|
ANNEE N
|
ANNEE N+1
|
Sous-programme/Actions
|
AE39
|
40CP
|
AE
|
CP
|
AE
|
CP
|
Sous-programme 1
|
8410
|
2180
|
4000
|
1150
|
15740
|
2180
|
Action 1
|
8410
|
2180
|
4000
|
1150
|
15740
|
2180
|
Activité 1
|
4700
|
1250
|
2475
|
395
|
8820
|
1250
|
Tâche 1
|
3000
|
150
|
1200
|
120
|
4470
|
150
|
Tâche 2
|
200
|
350
|
350
|
30
|
930
|
350
|
Tâche 3
|
400
|
450
|
800
|
75
|
1725
|
450
|
Activité 2
|
3710
|
930
|
1525
|
755
|
6920
|
930
|
Tâche 1
|
3000
|
200
|
800
|
450
|
4450
|
200
|
Tâche 2
|
20
|
30
|
200
|
90
|
340
|
30
|
Tâche 3
|
40
|
450
|
300
|
80
|
870
|
450
|
...
|
|
|
|
|
|
|
Action 2
|
|
|
|
|
|
|
Activité 1
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 1
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 2
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 3
|
|
|
|
|
|
|
Activité 2
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 1
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 2
|
|
|
|
|
|
|
Tâche 3
|
|
|
|
|
|
|
...
|
|
|
|
|
|
|
...
|
|
|
|
|
|
|
NB : les chiffres
présentés ci-dessus sont indicatifs
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
xi
39 AE est l'autorisation d'engagement
40 CP est le crédit de paiement
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
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Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
7. Fiche récapitulative des indicateurs
|
INTITULE DU PROGRAMME OU SOUS-PRORGAMME
|
Valeur de référence
|
Valeur réalisée
|
Valeur cible
|
Année n-1
|
Année n
|
Année n+1
|
Objectif 1
|
|
|
|
|
|
- indicateur 1
|
|
|
|
|
|
- indicateur 2
|
|
|
|
|
|
...
|
|
|
|
|
|
Objectif 2
|
|
|
|
|
|
- indicateur 1
|
|
|
|
|
|
- indicateur 2
|
|
|
|
|
|
...
|
|
|
|
|
|
Objectif 3
|
|
|
|
|
|
- indicateur 1
|
|
|
|
|
|
- indicateur 2
|
|
|
|
|
|
...
|
|
|
|
|
|
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
xiii
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
TABLE DES
MATIERES
REMERCIEMENTS i
SIGLES ET ABREVIATIONS ii
LISTE DES FIGURES iii
SOMMAIRE iv
INTRODUCTION 1
CONTEXTE 1
PROBLEMATIQUE 1
OBJECTIFS 1
RESULTATS ATTENDUS 2
PLAN DE TRAVAIL 2
PARTIE I : NOTION DE BUDGET-PROGRAMME 3
1.1. REVUE DE LA LITTERATURE 3
1.1.1. Notions de budget et de budget-programme 3
1.1.2. Budget-programme et performance 5
1.1.3. Intérêt et apports du budget-programme dans
la gestion budgétaire 6
1.2. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA MISE EN PLACE DU
BUDGET-PROGRAMME 8
1.2.1. Lois et règlementations internationales 8
A- Contexte juridique dans la sous-région Afrique
centrale 8
B- Contexte statistique et comptable 9
1.2.2. Lois et règlementations nationales 10
A- La Constitution 10
B- Régime financier de l'Etat et des autres
entités publiques 10
C- Circulaire présidentielle 10
D- Statut Général des établissements
publics 11
i. Règlement général de la
comptabilité publique 11
ii. Plan comptable de l'Etat 11
iii. Nomenclature budgétaire 11
1.2.3. Cadre institutionnel du budget-programme 12
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
xiv
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
A- Présidence de la république 12
B- Services du Premier Ministre 12
C- Ministère des Finances 12
D- Parlement 13
E- Juridiction des comptes 13
F- Contrôle supérieur de l'Etat 13
G- Gouvernement 14
1.3. PROCESSUS DE MISE EN PLACE DU BUDGET-PROGRAMME 14
1.3.1. Définition de la stratégie et choix des axes
stratégiques 15
1.3.2. Planification 19
1.3.3. Programmation 20
1.3.4. Budgétisation 21
1.3.5. Acteurs de la performance 22
A- Acteurs de la chaîne de pilotage des programmes 22
i. Responsable de programme 22
ii. Responsable d'action 23
iii. Responsable d'activité 23
B- Acteurs des opérations d'exécution du
budget-programme 24
i. Ordonnateur 24
ii. Contrôle financier 25
iii. Comptable public 25
1.3.6. Suivi et évaluation du budget-programme 26
A- Suivi de l'exécution du budget-programme 26
B- Evaluation du budget-programme 27
C- Cadre de suivi et d'évaluation du budget-programme
28
i. Comité Planification, Programmation,
Budgétisation, Suivi et Evaluation 28
ii. Système d'information 29
iii. Méthodes de suivi et d'évaluation du
budget-programme 29 PARTIE II : ETAT DES LIEUX-DIAGNOSTIC, ENJEUX ET DEFIS
DE LA GESTION
BUDGETAIRE DE LA CSPH 33
2.1. ANALYSE DE LA GESTION BUDGETAIRE DE LA CSPH 34
2.1.1. Au niveau de l'élaboration 34
A- Objectifs et axes stratégiques de la CSPH 34
B- Planification stratégique 35
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
xv
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
C- Programmation 36
D- Budgétisation 36
2.1.2. Au niveau de la mise en oeuvre du budget-programme
à la CSPH 37
A- Description de la chaîne de dépense 37
i. Engagement 38
ii. Liquidation 38
iii. Ordonnancement 38
iv. Paiement 38
B- Description de la chaîne des recettes 39
C- Principe de gestion budgétaire 39
2.1.3. Au niveau du suivi et de l'évaluation du
budget-programme 40
A- Evaluation du budget-programme à la CSPH 40
B- Cadre de suivi et d'évaluation du budget-programme
à la CSPH 41
i. Comité PPBSE de la CSPH 41
ii. Système d'information de la CSPH 41
iii. Méthodes de suivi et d'évaluation du
budget-programme à la CSPH 41
2.2. ENJEUX ET DEFIS DU BUDGET-PROGRAMME 42
2.2.1. Structure organisationnelle 43
2.2.2. Environnement juridique et mode de fonctionnement 44
2.2.3. Performance 45
2.2.4. Environnement social 46
A- Cadre et conditions de travail 47
B- Maîtrise des effectifs 48
C- Développement des compétences 48
2.2.5. Mode de management 50
2.2.6. Relations avec les partenaires 51
A- Marketers 51
B- Association de défense des consommateurs 52
C- Association des transporteurs par camions-citernes 52
D- Banques 53
E- Autres entreprises 53
F- Prestataires 54
G- L'Etat 54
BEDA Yakub
bedayakub@yahoo.fr p.
xvi
Mise en place de la budgétisation par programme : Cas
de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures au Cameroun
2.2.7. Système d'information 54
PARTIE III : MESURES PRECONISEES POUR FACILITER
L'ARRIMAGE DE LA CSPH
56
3.1. VULGARISATION DU NOUVEAU REGIME FINANCIER DE L'ETAT AU
SEIN
DE LA CSPH 56
3.2. COMPETENCES REQUISES POUR LA MISE EN PLACE DU
BUDGET-
PROGRAMME AU SEIN DE LA CSPH 57
3.3. INSTAURATION DE LA CULTURE DE RESULTAT A LA CSPH 57
3.4. AMELIORATION DU PLAN STRATEGIQUE 58
3.5. AUTONOMIE DES RESPONSABLES 58
3.6. REVISION DE L'ORGANIGRAMME 58
3.7. FONCTIONNEMENT DU COMITE PLANIFICATION,
PROGRAMMATION,
BUDGETISATION, SUIVI ET EVALUATION 59
CONCLUSION 60
BIBLIOGRAPHIE v
ANNEXES vii
1. Déclinaison du programme en actions, en
activités et en tâches vii
2. Fiche récapitulative d'un programme ou
sous-programme viii
3. Présentation des montants des crédits par
titre et par programme viii
4. Cadre logique des sous-programmes ix
5. Organigramme de la CSPH x
6. Présentation des montants des autorisations
d'engagement et des crédits de paiement par
nature de la dépense xi
7. Fiche récapitulative des indicateurs xii
|