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Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso: proposition d'émissions télévisuelles


par Yamnoma Geoffroy ZONGO
Université Senghor d'Alexandrie - Master 2 en développement / Spécialité: Communication et médias 2019
  

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IV.4.1- Les jours favorables à la diffusion des émissions

Dans l'espoir de suivre des émissions télévisuelles liées à l'agriculture, les enquêtés se sont prononcés sur les jours de la semaine qui leur conviennent. Les jours de la fin et de début de semaine semblent être les mieux indiqués si toutefois des émissions devraient être diffusées par les télévisions à l'endroit du public paysan.

Figure 6 Les jours souhaités pour la diffusion des émissions

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche

Samedi

17%

Dimanche

24%

Lundi

24%

Jeudi

2%

Mardi

0%

Mercredi

2%

Vendredi

31%

Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête réalisée en 2018.

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

Le souhait de 31% des paysans est que le vendredi soit le jour de diffusion d'émissions liées à leur secteur d'activité. Le dimanche (24%) et le lundi (24%) se bousculent également parmi les choix des enquêtés. Puis, vient le samedi qui comptabilise 17% des agriculteurs. Quant aux jours du milieu de semaine que sont mardi (0%), mercredi (2%) et jeudi (2%), ils ne sont pas du tout les mieux placés pour une éventuelle programmation télévisuelle d'une émission sur l'agriculture. En effet, les télévisions qui diffuseraient des émissions adressées au public rural entre mardi, mercredi et jeudi prennent le risque de ne pas atteindre leur cible principale. Par contre, les jours propices seraient respectivement le vendredi, le dimanche et le lundi. Le samedi pouvant être réservé à des rediffusions.

IV.4.2- Les langues de diffusion des émissions

Le Dioula est la langue nationale la plus parlée dans la région des Hauts-Bassins. D'autres comme le Bwaba, le Sambla, le Mooré et le Siamou sont également parlées dans cette zone. Mais, elles ne sont pas majoritaires par rapport au Dioula qui est surtout une langue commerciale et très répandue de la localité. Le Français, quant à lui, est la langue officielle du Burkina Faso. Elle est enseignée dans les écoles et parlées presque dans toutes les localités.

Figure 7 Les langues souhaitées pour la diffusion des émissions

Français ou Dioula

46%

Français seulement Dioula seulement Français ou Dioula

Français seulement

22%

Dioula seulement

32%

Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête réalisée en 2018.

Pour la diffusion des émissions sur l'agriculture, 32% des enquêtés souhaitent qu'elle soit faite seulement en Dioula. Etant donné que c'est une langue connue et parlée dans la localité, ils estiment que son utilisation pour la production des émissions servira mieux la communauté agricole de la région et pourra mieux convaincre le public cible. Pendant ce temps, 22% des agriculteurs manifestent le souhait de voir les émissions télévisuelles en français seulement. En effet, selon eux, c'est la langue officielle utilisée par l'administration et les institutions. Elle est également la langue la plus courante que la plupart d'entre eux comprend surtout quand le langage est adapté au niveau de compréhension du citoyen moyen. Par ailleurs, parmi les enquêtés, nombreux comprennent et parlent les deux langues. Au total 46% des agriculteurs sont prêts à suivre les émissions qu'elles soient en français ou qu'elles soient en Dioula. Pour des raisons

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Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université Senghor - 2019

plus pratiques, nous pensons qu'il serait judicieux que les émissions soient produites en Français. Le Dioula n'étant pas plus répandu sur tout le territoire national que le français, une émission uniquement diffusée dans cette langue ne servira pas l'intérêt du plus grand nombre de Burkinabè. Par contre, avec la langue française, au moins 68% (46%+22%) des agriculteurs pourront suivre et comprendre le message. Aussi, étant donné que les enquêtés sont des responsables et des porte-paroles d'organisations paysannes et que bon nombre d'entre eux comprend le français, ils pourraient être des relais auprès de leurs mandataires et des autres paysans. C'est là qu'apparait le model communicationnel des « Uses and gratifications » qui stipule que l'usage des messages médiatiques ne peut qu'être bénéfique pour les publics qui y trouvent leurs intérêts. Le relais des contenus des émissions et l'utilisation de ces contenus donneraient des impacts positifs sur leurs rendements agricoles. L'idéal aurait voulu que les émissions soient faites en langues locales pour les populations dont la plupart comprend l'une des trois langues les plus parlées du Burkina Faso ; il s'agit du mooré, du dioula et du foulfouldé. Mais pour un début, les moyens financiers, matériels et humains à mobiliser constituent des difficultés à ne pas négliger. La langue française est la langue officielle du pays et le taux d'alphabétisation en 2015 estimé à 52,51% de la population nationale74 est un atout pour motiver la réalisation des émissions en français.

IV.5- Les différentes recommandations : l'idée d'une stratégie nationale de vulgarisation des résultats de la recherche et des innovations

L'enquête nous a permis de recueillir des recommandations pour une meilleure communication autour des activités agricoles au Burkina Faso. Elles sont résumées en cinq points. La mise en oeuvre de ces recommandations par toutes les parties prenantes du monde agricole et du monde des médias et de la communication va permettre une avancée significative dans le développement de l'agriculture burkinabè. Elle nécessite également l'allocation d'un budget suffisant à la communication par tous les partenaires.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault