IV.4.1- Les jours favorables à la diffusion des
émissions
Dans l'espoir de suivre des émissions
télévisuelles liées à l'agriculture, les
enquêtés se sont prononcés sur les jours de la
semaine qui leur conviennent. Les jours de la fin et de début de semaine
semblent être les mieux indiqués si toutefois des émissions
devraient être diffusées par les télévisions
à l'endroit du public paysan.
Figure 6 Les jours souhaités pour la diffusion des
émissions
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Samedi
17%
Dimanche
24%
Lundi
24%
Jeudi
2%
Mardi
0%
Mercredi
2%
Vendredi
31%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
47
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Le souhait de 31% des paysans est que le vendredi soit
le jour de diffusion d'émissions liées à leur secteur
d'activité. Le dimanche (24%) et le lundi (24%) se bousculent
également parmi les choix des enquêtés. Puis,
vient le samedi qui comptabilise 17% des agriculteurs. Quant aux jours du
milieu de semaine que sont mardi (0%), mercredi (2%) et jeudi (2%), ils ne sont
pas du tout les mieux placés pour une éventuelle
programmation télévisuelle d'une émission sur
l'agriculture. En effet, les télévisions qui
diffuseraient des émissions adressées au public rural entre
mardi, mercredi et jeudi prennent le risque de ne pas atteindre leur cible
principale. Par contre, les jours propices seraient respectivement le vendredi,
le dimanche et le lundi. Le samedi pouvant être réservé
à des rediffusions.
IV.4.2- Les langues de diffusion des
émissions
Le Dioula est la langue nationale la plus parlée dans
la région des Hauts-Bassins. D'autres comme le Bwaba,
le Sambla, le Mooré et le Siamou sont également parlées
dans cette zone. Mais, elles ne sont pas majoritaires par rapport au Dioula qui
est surtout une langue commerciale et très répandue de la
localité. Le Français, quant à lui, est la langue
officielle du Burkina Faso. Elle est enseignée dans les écoles et
parlées presque dans toutes les localités.
Figure 7 Les langues souhaitées pour la diffusion des
émissions
Français ou Dioula
46%
Français seulement Dioula seulement Français ou
Dioula
Français seulement
22%
Dioula seulement
32%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Pour la diffusion des émissions sur
l'agriculture, 32% des enquêtés souhaitent qu'elle soit faite
seulement en Dioula. Etant donné que c'est une langue
connue et parlée dans la localité, ils estiment que son
utilisation pour la production des émissions servira mieux la
communauté agricole de la région et pourra mieux convaincre le
public cible. Pendant ce temps, 22% des agriculteurs manifestent le souhait de
voir les émissions télévisuelles en français
seulement. En effet, selon eux, c'est la langue officielle
utilisée par l'administration et les institutions. Elle est
également la langue la plus courante que la plupart d'entre eux comprend
surtout quand le langage est adapté au niveau de
compréhension du citoyen moyen. Par ailleurs, parmi les
enquêtés, nombreux comprennent et parlent les deux langues. Au
total 46% des agriculteurs sont prêts à suivre les
émissions qu'elles soient en français ou
qu'elles soient en Dioula. Pour des raisons
48
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
plus pratiques, nous pensons qu'il serait judicieux
que les émissions soient produites en Français. Le
Dioula n'étant pas plus répandu sur tout le
territoire national que le français, une émission
uniquement diffusée dans cette langue ne servira pas
l'intérêt du plus grand nombre de Burkinabè. Par
contre, avec la langue française, au moins 68% (46%+22%) des
agriculteurs pourront suivre et comprendre le message. Aussi, étant
donné que les enquêtés sont des responsables et des
porte-paroles d'organisations paysannes et que bon nombre d'entre eux
comprend le français, ils pourraient être des relais
auprès de leurs mandataires et des autres paysans. C'est
là qu'apparait le model communicationnel des « Uses and
gratifications » qui stipule que l'usage des messages
médiatiques ne peut qu'être
bénéfique pour les publics qui y trouvent leurs
intérêts. Le relais des contenus des émissions et
l'utilisation de ces contenus donneraient des impacts positifs sur leurs
rendements agricoles. L'idéal aurait voulu que les
émissions soient faites en langues locales pour les populations
dont la plupart comprend l'une des trois langues les plus
parlées du Burkina Faso ; il s'agit du
mooré, du dioula et du foulfouldé. Mais pour un
début, les moyens financiers, matériels et humains à
mobiliser constituent des difficultés à ne pas négliger.
La langue française est la langue officielle du pays et le taux
d'alphabétisation en 2015 estimé à 52,51% de la
population nationale74 est un atout pour motiver la
réalisation des émissions en français.
IV.5- Les différentes recommandations :
l'idée d'une stratégie nationale de vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations
L'enquête nous a permis de recueillir des
recommandations pour une meilleure communication autour des
activités agricoles au Burkina Faso. Elles sont résumées
en cinq points. La mise en oeuvre de ces recommandations par toutes les
parties prenantes du monde agricole et du monde des médias et
de la communication va permettre une avancée significative dans le
développement de l'agriculture burkinabè. Elle
nécessite également l'allocation d'un budget
suffisant à la communication par tous les partenaires.
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