Télévision et vulgarisation des
pratiques
agricoles innovantes au Burkina Faso :
proposition d'émissions
télévisuelles
Présenté par
Yamnoma Geoffroy ZONGO
Pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor Département : Culture
Spécialité : Communication et Médias
Le 09 Avril 2019
Devant le jury composé de :
Dr. Hdr. Jean-François FAÜ Président
Directeur du Département Culture
Abdoulaye CAMARA Examinateur
Maitre-assistant de recherche à
l'Université Cheikh Anta
Diop de Dakar
Sandra COULIBALY Examinatrice
Sous-Directrice, Chargée de la Veille, Analyse et
Prospective chez Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
i
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Remerciements
Nos reconnaissances vont à l'endroit de toutes
les personnes dont les contributions nous ont permis de
réaliser ce travail de recherche.
· Ainsi, nous exprimons notre profonde gratitude
à notre Directeur de mémoire Dr Poussi SAWADOGO, enseignant
chercheur en Sciences et Techniques de l'Information et de la
Communication à l'Université Libre du Burkina (ULB) et à
l'Université Joseph KI ZERBO. Merci également à
notre co-directeur de mémoire, Dr Louis SAWADOGO, Directeur
Général de l'Agence Nationale de Valorisation
des Résultats de la Recherche et des Innovations (ANVAR).
· Nos remerciements s'adressent également
à tout le corps professoral et à tout le personnel de
l'Université Senghor d'Alexandrie, notamment le Directeur de
département culture Dr Hdr. Jean-François FAÜ et tous ses
collaborateurs directs et indirects par qui nous avons
bénéficié du savoir, des conseils et des appuis durant nos
deux années de formation.
· Notre reconnaissance va à l'endroit de
la Direction Générale de l'Agence Nationale de
Valorisation des Résultats de la Recherche et des Innovations (DG/ANVAR)
qui nous a permis d'effectuer notre stage de mise en situation
professionnelle de mai à juillet 2018.
· Notre gratitude va également à
l'endroit de tout le personnel de l'ANVAR avec qui nous avons
effectué notre stage professionnel.
· Nous remercions tous nos condisciples de la
XVIe promotion, en particulier ceux de la spécialité
communication et médias, avec qui nous avons partagé des moments
et des expériences très riches et inoubliables ; ensemble nous
avons eu des peines et des joies qui nous ont permis de grandir davantage sur
les plans moral, physique et professionnel.
· Nous remercions tous les membres de notre famille
(paternelle et maternelle) : grands-parents, oncles, tantes, frères et
soeurs. Nous leur savons gré de nous avoir
accompagnés moralement, spirituellement, matériellement et
financièrement.
· Notre reconnaissance va à l'endroit de
tous ceux qui ont lu, relu et corrigé ce document. Il s'agit notamment
de : Wendegouidi Fidèle OUEDRAOGO, Willy Stéphane ZOGO,
Gérard SANOU, Abbé Alain KABORE, Justin KABORE, Aristide ILBOUDO,
Clotilde ZONGO, Camille BAKY et Toussaint SIMPORE.
· Nous adressons enfin notre sincère
gratitude à toutes les personnes auxquelles l'amitié et
la consanguinité nous lient.
ii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Dédicace
A vous mes parents, Saïdou Herman ZONGO et Sylvie Jeanne
ZONGO née ZONGO.
C'est grâce à vous que je suis venu
au monde.
Merci infiniment pour l'amour, l'éducation et tous
les sacrifices dont je bénéficie toujours. Que Dieu vous
inonde abondamment de grâces et de bénédictions.
A ma bien-aimée, Wendkouni Lucie NANA.
Merci pour les prières, les encouragements et la
présence constante malgré la distance. Merci d'avoir
supporté mon absence durant les deux années
d'étude.
Que Dieu te comble toujours de grâces et de
bénédictions.
iii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Résumé
La communication de masse pour la vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations demeure une
préoccupation majeure pour les acteurs du développement durable
au Burkina Faso. Dans le domaine de l'agriculture, le problème
se présente avec acuité. Les instituts de recherche et
les innovateurs ne sont pas dotés de moyens financiers
conséquents pour la vulgarisation. Sur le plan étatique,
la Direction générale de l'Agence nationale de valorisation des
résultats de la recherche et des innovations, une
structure rattachée au Ministère de l'enseignement
supérieur, de la recherche scientifique et de
l'innovation, a pour mission principale la vulgarisation
à grande échelle de ces résultats et innovations.
Mais le constat est qu'elle ne dispose pas de toutes les manoeuvres
(financières surtout) nécessaires pour mieux remplir cette
mission. En plus, les médias dont la fonction
principale est d'informer, de sensibiliser et d'accompagner toute action de
développement ne jouent pas pleinement leur rôle pour ce
qui concerne le secteur agricole qui occupe pourtant 86% de la population
burkinabè. Parmi les médias, la télévision est un
moyen puissant de communication adapté, grâce à
l'image, à la vulgarisation des techniques agricoles. Notre
travail de recherche intitulé « Télévision et
vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso » nous a
permis de faire l'examen de son implication dans le processus
de vulgarisation du patrimoine cultural dynamique au Burkina Faso.
Pour ce faire, l'étude a été
réalisée grâce à une méthodologie de
recherche combinant à la fois une démarche qualitative
et une quantitative. Cette approche mixte se présente ainsi : une
recherche documentaire, des entretiens, l'administration d'un
questionnaire et des observations personnelles.
De l'enquête, il ressort que la
télévision ne contribue pas suffisamment à la diffusion
des résultats de la recherche et des innovations sur
l'agriculture. En substance, les raisons évoquées sont :
le manque de financement, la faible prise en compte des actions de
communication dans le budget des institutions étatiques et non
gouvernementales intervenant dans le secteur agricole et le coût
élevé des prestations des télévisions.
Pourtant, selon les acteurs de l'agriculture et les
professionnels des médias, la télévision serait
le moyen de communication le plus convaincant pour cette mission de
vulgarisation. Pour remédier à ce problème, la
présente étude propose trois émissions
télévisuelles sur l'agriculture à trois
chaînes de télévision. Elles permettront d'enrichir
leurs grilles de programmes avec des informations orientées
vers le monde de l'agriculture. Le projet propose un modèle
économique capable d'attirer des annonceurs et des investisseurs pour
le financement de la production et de la diffusion des
émissions.
Mots-clés :
Communication ; vulgarisation ; résultats de la
recherche ; innovations ; médias ; télévision ;
agriculture ; développement ; pratiques agricoles innovantes ;
émissions télévisuelles.
iv
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Abstract
Mass communication for the popularization of research results
and innovations remains a major concern for sustainable development
actors in Burkina Faso. In the field of agriculture, it's an acuted
issue. Research institutes and innovators in agriculture are not endowed with
substantial financial resources for the dissemination of innovative
agricultural practices. At the State level, the General Direction of the
National Agency for the Valorization of Research and Innovation Results which
is a structure attached to the Higher Education, Scientific Research and
Innovation Ministry has for main mission the vulgarization of these results and
innovations on a large scale. However, the fact is that it doesn't have
all the maneuvers (especially financial) necessary to better fulfill this
mission. In addition, the media whose main function is to inform,
sensitize and support any development action don't play their full role
in the agricultural sector, which nevertheless occupies 86% of the Burkinabe's
population.
Among the media, television is a powerful means of
communication adapted, through the image, the popularization of agricultural
technics. Our research work entitled "Television and Popularization of
Innovative Agricultural Practices in Burkina Faso" allowed us to examine its
involvement in the process of popularization of dynamic cultural heritage in
Burkina Faso.
To reach this aim, the study was conducted using a research
methodology combining both a qualitative approach and a quantitative one. This
mixed approach is as follows: a literature search, interviews, the
administration of a questionnaire and personal observations.
From the survey, it appears that television doesn't
contribute enough to disseminate the results of research and
innovations on agriculture. In essence, the reasons given are: the lack of
funding, the lack of consideration of communication actions in the budget of
state and non-governmental institutions involved in the agricultural sector and
the high cost of television services. However, according to the actors of
agriculture and media professionals, television would be the most convincing
means of communication for this extension mission. To resolve this problem,
this study proposes three television programs on agriculture with three
television channels.
They will enrich their program grids with information focused
towards the agricultural world. The project proposes an economic model that can
attract advertisers and investors to finance the production and broadcast of
programs.
Keywords:
Communication; vulgarization; Search's results;
innovations; media; television; agriculture ; development; innovative
farming practices; television programs.
v
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
- AIT : Agriculture et innovations technologiques
- ANVAR: Agence nationale de valorisation des résultats de
la recherche et des innovations
- CENOU: Centre national des oeuvres
universitaires
- CNRST: Centre national de la recherche scientifique et
technologique
- DCIST : Direction de la communication et de
l'information scientifique et technique
- DGVRI: Direction générale de la valorisation des
résultats de la recherche et des innovations
- DVRD : Direction de la vulgarisation et de la
recherche-développement
- DVRPI: Direction de la valorisation des
résultats de la recherche et de la promotion de
l'innovation
- FAO: Organisation des nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture
- FDE: Fonds de développement de
l'électrification
- FFOM: Forces, faiblesses, opportunités, menaces
- FO: Fumure organique
- HCNRSI: Haut conseil national pour la recherche
scientifique et de l'innovation
- IGB : Institut géographique du Burkina
- INERA: Institut de l'environnement et de recherches
agricoles
- INSD: Institut national de la statistique et de la
démographie
- IPD-AOS : Institut panafricain pour le développement
- Région de l'Afrique de l'Ouest et du Sahel
- JNP: Journée nationale du paysan
- JT : Journal télévisé
- MAAH: Ministère de l'agriculture et des
aménagements hydrauliques
- MESRSI: Ministère de l'enseignement
supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation
- MRSI: Ministère de la recherche scientifique et
de l'innovation
- ONG: Organisation non gouvernementale
- OSC: Organisation de la société civile
- PIB: Produit intérieur brut
- RTB: Radiodiffusion télévision du Burkina
- SIPAM: Systèmes ingénieux du patrimoine agricole
mondial
- SONABEL: Société nationale
burkinabè d'électricité
- SP/CPSA : Secrétariat permanent de la coordination des
politiques Sectorielles de l'agriculture
- SP/FRSIT: Secrétariat permanent du forum national de la
recherche scientifique et des innovations
technologiques
- SR21: Streak resistant n0 21
(variété de maïs d'origine nigériane)
- TIC: Technologies de l'information et de la
communication
- TNT: Télévision numérique de terre
- UEMOA: Union économique et monétaire
ouest-africaine
- Unesco: Organisation des nations unies pour l'éducation,
la science et la culture.
vi
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Préambule : présentation du Burkina
Faso
Figure 1 Répartition administrative des 13
régions du Burkina Faso
Source
https://www.populationdata.net/cartes/burkina-faso-regions/
1
Quelques informations sur le Burkina Faso
Population
|
20 252 523 habitants (2018)
|
|
Langues officielles
|
Français
|
Croissance démographique
|
3,16 % / an
|
|
Monnaie
|
Franc CFA (XOF)
|
Superficie
|
270 764 km2
|
|
Nature de l'État
|
République
|
Densité
|
74,80 habitants / km2
|
|
Fête nationale
|
11 décembre
|
PIB/habitant
|
671 $USD (2017)
|
|
Codes ISO
|
BF, BFA
|
Espérance de vie
|
58,59 ans (2014)
|
|
Gentilé
|
Burkinabè
|
Source
https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/
2
1
https://www.populationdata.net/cartes/burkina-faso-regions/,
consulté le 23/11/2018 à 23h35.
2
https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/,
consulté le 23/11/2018 à 23h35.
vii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Table des matières
Remerciements i
Dédicace ii
Résumé iii
Mots-clés : iii
Abstract iv
Keywords: iv
Liste des acronymes et abréviations utilisés v
Préambule : présentation du Burkina Faso vi
Table des matières vii
Introduction 1
I. Rôle et place de la télévision
dans la diffusion des informations liées à l'agriculture
au
Burkina Faso. 5
I.1- La problématique de l'étude : faible
contribution de la télévision à la vulgarisation des
bonnes pratiques agricoles 5
I.2- Le contexte et la justification : état des
lieux de l'implication de la télévision 6
I.2.1. La télévision et le monde rural 6
I.2.2. L'agriculture dans le programme de quelques
télévisions 7
A- La Radiotélévision du Burkina -
télévision (RTB-télé) 7
B- Les télévisions privées : BF1 et Burkina
Info 8
C- La télévision privée en ligne
Agribusiness TV 9
I.2.3. La justification du choix du thème de
l'étude 9
I.3- Le problème constaté : les faibles
connaissances et utilisations des nouvelles pratiques
agricoles 9
I.3.1. La faible circulation de l'information
10
I.3.2. L'accès à l'information par la
télévision 10
I.4-Les objectifs, questions et hypothèses de recherche
11
I.4.1. Les objectifs de recherche 11
I.4.2. Les questions de recherche 11
I.4.3. Les hypothèses de recherche 12
I.5- L'intérêt de l'étude
12
I.5.1. L'intérêt théorique de
l'étude 12
I.5.2. L'intérêt pratique de l'étude
13
II. Cadres théorique et conceptuel 15
viii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
II.1- Les théories de la communication et la revue de
littérature 15
II.1.1. « Uses and gratifications » 15
II.1.2. Le Modèle de Riley & Riley 15
II.1.3. Les TIC et l'agriculture 16
II.1.4. Les techniques de vulgarisation agricole 16
II.1.5. La communication participative pour une meilleure
vulgarisation des pratiques
agricoles 17
II.2- L'agriculture : un patrimoine culturel
toujours en évolution 17
II.2.1. L'agriculture, un savoir-faire culturel
18
II.2.2. L'agriculture, un héritage culturel
18
II.2.3. Le patrimoine cultural est dynamique 19
II.3- Les approches conceptuelles sur la
télévision et la vulgarisation agricole : définition
des
concepts 20
II.3.1. La vulgarisation agricole 20
II.3.2. L'innovation 21
II.3.3. L'agriculture 22
II.3.4. La télévision 23
II.3.5. L'émission télévisuelle
23
II.4- L'objet de la recherche et les résultats
attendus 23
II.4.1. L'objet de l'étude 23
II.4.2. Les résultats attendus à l'issue
de l'étude 24
II.5- Les différentes approches : qualitative et
quantitative (mixte) 24
III. Méthodologie de la recherche 25
III.1- Les acteurs concernés par la vulgarisation des
pratiques agricoles : le choix de
l'échantillon 25
III.1.1. La population d'étude 25
III.1.2. L'échantillonnage 26
III.1.3. L'espace géographique de l'étude
26
III.1.4. L'enquête de terrain 28
III.2- Les techniques de collecte de données 28
III.2.1. La recherche documentaire dans les bibliothèques
29
III.2.2. La recherche documentaire sur internet 29
III.2.3. Le questionnaire semi directionnel 29
III.2.4. L'entretien direct 29
III.2.5. L'entretien en ligne (par email) 29
ix
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
III.3- Les outils de collecte et de traitement des données
30
III.3.1. Le questionnaire 30
III.3.2. Le guide d'entretien 30
III.3.3. Autres outils de collecte des données 31
III.3.4. Les outils de traitement des données 32
III.4- Le stage professionnel 32
III.4.1. La présentation de la structure d'accueil
: Agence Nationale de Valorisation des
Résultats de Recherche et des Innovations 32
III.4.2. L'apport personnel à l'ANVAR
33
III.4.3. Les acquis et perspectives pour le mémoire et le
projet professionnel 33
III.4.4. Autres acquis socio-professionnels 34
III.5- Les limites de la recherche 34
IV. Les résultats obtenus de la recherche et les
recommandations 36
IV.1- Les résultats de la recherche qualitative 36
IV.1.1- La télévision dans les plans et
stratégies de communication des structures publiques
et privées intervenant dans l'agriculture.
36
IV.1.2- Les télévisions partenaires des structures
intervenant dans l'agriculture 36
IV.1.3- Les raisons de la faible implication de la
télévision dans la vulgarisation agricole 37
IV.1.4- L'idée d'émissions
télévisuelles sur l'agriculture 38
IV.2- Les résultats de la recherche quantitative 38
IV.2.1- Les techniques connues et pratiquées par les
agriculteurs 38
IV.2.2- Les moyens de vulgarisation existants 40
A- Les méthodes par lesquelles les agriculteurs
ont accès à l'information 40
B- Les médias pouvant aider les agriculteurs à
mieux s'informer 41
IV.2.3- Les outils personnels ou collectifs de communication
à la portée des agriculteurs 42
A- Les outils à la possession des agriculteurs
pour s'informer 42
B- Les perceptions sur l'importance de la
télévision dans la vulgarisation agricole 42
IV.3- Des programmes télévisuels à
l'endroit du monde agricole 43
IV.3.1- L'image télévisuelle:
élément clé dans la vulgarisation agricole 43
IV.3.2- La participation des agriculteurs aux émissions
télévisuelles 44
IV.4. Les méthodes de diffusion des émissions
souhaitées par les agriculteurs 46
IV.4.1- Les jours favorables à la diffusion des
émissions 46
IV.4.2- Les langues de diffusion des émissions 47
IV.5- Les différentes recommandations :
l'idée d'une stratégie nationale de vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations 48
x
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
IV.5.1- Pour plus de visibilité des activités
agricoles 48
IV.5.2- Pour une meilleure prise en compte de
l'agriculture dans les programmes des
télévisions 49
IV.5.3- Pour une spécialisation des journalistes dans le
domaine agricole 49
IV.5.4- Pour une synergie d'actions des acteurs
du développement agricole 49
IV.5.5-Pour la mise en place et l'application d'une
stratégie nationale de vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations 49
V. Proposition d'émissions
télévisuelles pour la vulgarisation des pratiques
agricoles 51
V.1- Le contexte et la justification du projet 51
V.2- La description du projet 52
V.2.1. Le porteur du projet 52
V.2.2. Les objectifs du projet 53
V.2.3. L'analyse FFOM 53
V.3- La stratégie de mise en oeuvre 54
V.3.1. La définition des émissions 54
A- Fiche1 : émission mensuelle en collaboration avec la
RTB-télé 54
B- Fiche 2 : émission mensuelle en collaboration avec BF1
55
C- Fiche 3 : émission hebdomadaire en collaboration avec
Burkina Info 55
V.3.2. La diffusion et la commercialisation des émissions
56
V.3.3. La communication autour du projet 56
V.4- La planification des activités du projet 57
V.4.1. Le chronogramme de la conception et de la
réalisation du projet 57
V.4.2. Les potentiels partenaires techniques et financiers 58
V.4.3. Les avantages pour les partenaires de ce projet 58
V.5- La faisabilité financière 59
V.5.1. Le budget du projet (investissement / prestation) 60
A- Le budget d'investissement 60
B- Le budget par prestation 60
V.5.2. Le plan de financement du projet 61
A- Le plan de financement pour l'investissement
61
B- Le plan de financement par prestation 61
V.5.3- Les résultats attendus et les perspectives du
projet 62
A- Les résultats attendus 62
B- Les perspectives du projet 62
Conclusion 63
xi
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Bibliographie xii
A. Documents écrits xii
Ouvrages généraux xii
Ouvrages spécifiques xii
Mémoires et thèses xiii
Articles et communications scientifiques xiii
Articles de presse et de vulgarisation xiv
Documents administratifs, juridiques et manuels xv
B. Documents audiovisuels xvi
C. Personnes ressources xvi
Liste des personnes concernées par les entretiens à
Ouagadougou xvi
Liste des personnes concernées par les entretiens à
Bobo-Dioulasso xviii
Liste des tableaux et des figures xix
Les tableaux xix
Les figures xix
Glossaire xx
Annexes xxi
Annexe 1 : Guide d'entretien à l'endroit des
chargés de communication, de programme et
de politiques dans le secteur agricole xxi
Annexe 2 : Guide d'entretien à l'endroit des
chercheurs xxii
Annexe 3 : Guide d'entretien à l'endroit des
professionnels de la communication xxiii
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux représentants
des agriculteurs des Hauts-Bassins xxiv
Annexe 5 : Liste des organisations paysannes dont les
responsables ont répondu aux
questions xxvii
Annexe 6 : Contacts de personnes ressources du secteur agricole
de la région des Hauts-
Bassins xxviii
Annexe 7 : Quelques photos de paysans et de champs de maïs
prises pendant la campagne
agricole pluviale de 2017 par la DCIST de la DG/ANVAR xxix
1
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Introduction
Le Burkina Faso, pays de 270 764 km2 est
situé au coeur de l'Afrique occidentale. Ancienne colonie
française, le pays est enclavé et entouré par six
pays que sont le Mali, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le
Togo, le Bénin et le Niger. Sa population est estimée à 20
252 523 d'habitants en 2018 dont plus de 52% sont des femmes.
Selon les dernières estimations en 2017, l'agriculture
représente encore 86 % de la population
active3. L'activité agricole constitue la
principale source de revenus des habitants. Pour certains, il s'agit
d'une agriculture de rente ; par contre, pour d'autres, c'est une
agriculture de subsistance. Ce secteur, selon les données de la
FAO, apporte la plus grosse part du PIB national, soit 35 à 40% par an.
En 2016 par exemple, la croissance du PIB agricole est estimée à
5,9%4. Cependant, au cours de ces deux dernières
décennies, le pays connait d'énormes déficits
alimentaires qui se caractérisent par des récoltes
saisonnières en deçà des attentes. Plusieurs
causes seraient à l'origine de ces récoltes
déficitaires. Sur le plan naturel, le phénomène des
changements climatiques dont souffre toute la planète
n'épargne pas le Burkina Faso. Dans un pays où l'activité
agricole est le pilier principal de l'économie, le
réchauffement climatique qui occasionne la sécheresse et
le déboisement a un impact négatif sur le rendement agricole.
« Les études montrent que plus de 80% des dégâts
et pertes causés par la sécheresse sont liés au secteur
agricole dans les pays en développement »5. Les
pluies sont de plus en plus rares et la pluviométrie
décroissante d'année en année. A cela s'ajoute
l'action de l'homme sur la nature : les feux de brousse, les coupes
abusives du bois, la déforestation, les pratiques dégradantes du
sol, etc.
Cette situation n'a pas laissé
indifférents les décideurs politiques, le monde de la
recherche et les agriculteurs eux-mêmes. Des rencontres et fora nationaux
sont organisés chaque année par le ministère de
l'agriculture. A cela, il faut ajouter la journée nationale du
paysan qui a lieu tous les deux ans. En outre, les institutions de recherche et
les universités font des travaux assez remarquables pour proposer des
solutions au problème de déficit de récoltes. Des
innovations sont mises au point sous la houlette du Centre National de la
Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) et mises à la
disposition de la direction générale de l'Agence nationale de
Valorisation des Résultats de la Recherche et des innovations
(ANVAR) pour la phase de vulgarisation.
Le constat est que les résultats de la recherche sont
très peu connus à tel point que plusieurs personnes pensent
toujours à l'instar du président français
le Général De Gaulle, repris par le capitaine Thomas SANKARA que
« des chercheurs qui cherchent nous en avons, mais des chercheurs qui
trouvent nous en cherchons6 ». Cette assertion est
pourtant dépassée car les chercheurs burkinabè font des
trouvailles très bénéfiques pour répondre aux
besoins des
3
https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/,
consulté le 28 octobre 2018 à 20h57.
4
http://www.commodafrica.com,
consulté le 21 janvier 2018 à 20h08.
5 DA SILVA José Graziano, directeur
général de la FAO, in « Afrique agriculture »,
N0 420 - Septembre-Octobre 2017, p.03.
6
https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89,
consulté le 17/11/2018 à 00h50mn
2
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
populations dans plusieurs domaines. Seulement, ceux-ci ne
communiquent pas suffisamment ou les institutions chargées de
communiquer sur les résultats de la recherche ne jouent pas pleinement
leur rôle. Un constat que déplore Bakari TRAORE de la Direction
générale de la recherche scientifique et de l'innovation
(DGRSI) « parce que le savoir ne vaut que lorsqu'il
est transmis et cela à travers la communication7
». Également, de nombreux agriculteurs utilisent les
résultats de la recherche sans connaître la provenance. On peut
évoquer par exemple le cas des semences améliorées sans
lesquelles il serait pratiquement impossible de faire de l'agriculture
au Nord du Burkina Faso.
Pour le cas de notre étude, les nouvelles pratiques
agricoles sont méconnues par les acteurs, même si souvent ils en
bénéficient directement ou indirectement. Les pratiques
archaïques non adaptées aux besoins du moment continuent de prendre
le dessus sur les nouvelles. Malgré les pratiques innovantes qui
tiennent compte des aléas climatiques et des austérités
pluviométriques, les agriculteurs continuent
d'appliquer les anciennes méthodes. Les médias
privés et publics ne jouent pas pleinement leur rôle de
service d'information, de sensibilisation et d'éducation des producteurs
agricoles. Leur contribution et leur implication à l'amélioration
des activités agricoles ne sont pas perceptibles à
travers leur grille de programme. La télévision, qui est
aujourd'hui un outil de communication non négligeable au sein
de plusieurs ménages, peut servir de canal pour toucher la
majorité des 86% des Burkinabè pratiquant
l'agriculture afin de leur permettre de mieux s'informer sur
tout ce qui contribuerait à améliorer leur rendement
agricole.
En effet, selon une étude menée en 2005
par l'Institut national de la statistique et de la démographie
(INSD), 68,3% des ménages possèdent un poste
téléviseur qui fonctionne bien8. Une autre
enquête menée par Africascope, couvrant la période allant
de septembre 2017 à juin 2018 et publiée en novembre 2018 montre
que « 93% de la population burkinabè âgée de 15
ans et plus écoute la télévision par jour, avec une
moyenne de 207 minutes9 », soit 3h27mn. Pendant longtemps,
la radio a été un moyen privilégié pour la
vulgarisation à cause de son accessibilité, de son utilisation
ambulante et de la facilité à la déplacer. Mais elle a
montré ses limites dans le domaine de l'agriculture au regard du
manque d'images illustratives. Elle n'arrivait plus à
convaincre ; le son seul ne suffit plus pour rendre crédibles
les messages de vulgarisation à cause de leur ambiguïté, de
leur polysémie ainsi que de la mauvaise compréhension et des
diverses interprétations de certains messages de la part de plusieurs
agriculteurs. Aujourd'hui, la télévision bouscule la
radio en termes d'audience au Burkina Faso. Cela a contraint plusieurs
promoteurs de radios privées, surtout les plus écoutées,
de créer des télévisions afin de pouvoir avoir une autre
cote d'audimat très importante. Ainsi, en fin
d'année 2018, on dénombre environ quatre radios qui ont ouvert ou
qui sont en cours d'ouverture de chaînes de télévision.
Chacune d'elle diffuse ou diffusera souvent des
émissions simultanément avec leurs radios mères. Il s'agit
des radios :
7
http://lefaso.net/spip.php?article57238,
consulté le 17/11/2018 à 00h56mn.
8
http://www.insd.bf/n/nada/index.php/catalog/11/datafile/F1/V36,
consulté le 18/06/2018 à 15h50mn.
9
http://netafrique.net/televisions-les-plus-suivies-au-burkina-bf1-bouscule-la-rtb/,
consulté le 14/11/2018 à 22h27mn.
3
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Savane FM, Wat FM, Oméga FM et Ouaga FM. En effet, la
récente étude menée par Africascope révèle
que la radio et la télévision sont les deux médias les
plus largement consommés. Elle précise surtout que « 94%
de la population burkinabè écoute la radio avec une moyenne de
228 minutes par jour10» soit 3h48mn, tandis que la
télévision est à 1% de moins que la radio. A travers
l'image et le son, les agriculteurs peuvent accéder facilement
à l'information et se comporter en conséquence pour ce
qui concerne leur mode de production. La présente étude vise
à cerner le cadre dans lequel la télévision pourrait
contribuer à la vulgarisation des pratiques culturales innovantes
auprès des agriculteurs.
Le questionnement qui découle de cette analyse est :
Quelle est la contribution de la télévision à la
promotion d'une agriculture moderne, adaptée et durable au Burkina Faso
? Quelles peuvent être les causes de la faible implication de la
télévision à la vulgarisation agricole ?
Qu'est-ce qui justifie la faible utilisation des techniques agricoles
innovantes par les agriculteurs ? Comment développer une
acceptabilité des pratiques agricoles innovantes par les agriculteurs
à travers la télévision ? Pour répondre à
ces questions, nous avons utilisé des données qualitatives et
quantitatives issues des sources bibliographiques et
d'internet. Ce sont des données qui nous permettront de
mieux cerner les contours de la question sur la base des études
antérieures ayant déjà abordé la thématique
de la communication, des techniques et des moyens de vulgarisation agricole.
Des entretiens directs ont été faits
également auprès des personnes ressources dans le milieu de la
communication, des médias, notamment la télévision et des
chercheurs intervenant dans les actions de développement agricole pour
le compte des instituts de recherche. De même, un questionnaire a
été administré à des responsables
d'associations ou de groupements de producteurs agricoles. Il nous a
permis de collecter des informations à même de mieux comprendre et
d'analyser les raisons liées à certains
comportements des acteurs agricoles et de faire des propositions de
résolutions de leurs préoccupations.
Notre travail est divisé en cinq grands axes. Le
premier est consacré à l'analyse du rôle et de la
place de la télévision dans la diffusion des informations
liées à l'agriculture au Burkina Faso. Il englobe la
problématique de l'étude, le contexte et la
justification, les hypothèses de la recherche et
l'intérêt de l'étude. Dans le deuxième axe,
il s'agit de la délimitation des cadres théorique et conceptuel
dans lesquels s'inscrit notre travail. Cette démarche consiste
à circonscrire l'étude à travers le choix de
quelques théories de la communication dans lesquelles s'inscrit
l'étude, une revue de littérature, la définition des
concepts clés et les différentes approches
utilisées. Le troisième axe est réservé à la
méthodologie de la recherche. Cette partie montre les techniques et les
outils que nous avons utilisés pour la collecte des données. On y
trouve également les justifications du choix du champ de
l'étude et de l'échantillon ainsi que les limites
liées à la recherche. Le quatrième grand axe de
l'étude est consacré à la présentation des
résultats
10
http://netafrique.net/televisions-les-plus-suivies-au-burkina-bf1-bouscule-la-rtb/,
consulté le 14/11/2018 à 22h27mn.
4
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
obtenus à l'issue de la collecte des
données. Après avoir fait une analyse des résultats, nous
avons proposé des recommandations en vue de résoudre le
problème de la faible implication des médias dans la
vulgarisation des pratiques agricoles et celui de la faible exploitation des
connaissances et des innovations agricoles par les producteurs. De ces
propositions de solutions, dans la cinquième partie, découle un
projet professionnel que nous voulons réaliser au Burkina Faso.
Il s'agit de trois émissions sur des thématiques
liées à l'agriculture pour diffusion par trois
chaînes de télévision dont la couverture
s'étend au moins sur l'ensemble du territoire national
burkinabè.
5
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
I. Rôle et place de la télévision
dans la diffusion des informations liées à l'agriculture au
Burkina Faso.
Toute information s'adresse à un
public peu importe le moyen par lequel elle est diffusée. Au sujet de la
télévision comme médium, François JOST estime que
son invention « n'a fait que concrétiser des
aspirations ancestrales de l'homme, être où il n'est pas, voir
à distance11. » Les informations
sur l'agriculture diffusées par la télévision
répondent certainement aux aspirations des acteurs du domaine.
Mais, le constat au Burkina Faso est qu'elles sont faiblement
disponibles.
I.1- La problématique de l'étude : faible
contribution de la télévision à la vulgarisation des
bonnes pratiques agricoles
Selon la FAO, au début du deuxième
millénaire, les produits de l'agriculture, de la chasse, de la
pêche et de la foresterie assuraient la subsistance de 2,57 milliards
d'âmes, soit 42% des habitants de la
terre12. L'agriculture demeure le pilier de
l'économie de la plupart des pays industrialisés et des
pays en développement.
Classé parmi ceux en développement, le Burkina
Faso a enregistré durant la décennie 2000, une
contribution de l'agriculture à hauteur de 35 à
40 % au PIB, avec une tendance observée à la hausse entre la fin
des années 1980 et le début des années 2000. Mais le taux
de croissance du secteur a été très inconstant, et la
productivité a été faible et stagnante. Les
équipements agricoles demeurent encore extrêmement rudimentaires.
Moins de 15 % des surfaces cultivées sont irriguées. Celles-ci
sont situées principalement dans les périmètres
aménagés par les programmes publics des grandes plaines, comme
celles des vallées du Sourou (affluent du Mouhoun [Volta noire],
seul grand cours d'eau permanent du pays, au Nord-Ouest) et du Kou
(près de Bobo-Dioulasso dans le Sud-Ouest), ou encore avec le barrage de
Bagré au Centre-Est). L'agriculture burkinabè
est donc essentiellement de subsistance, pluviale et extensive.13 En
2018, la campagne agricole a « été
caractérisée par des attaques de chenilles légionnaires,
d'oiseaux granivores (...) et
d'irrégularité spatiotemporelle de la
pluviométrie marquées par des séquences sèches
prolongées »14. On note, ainsi, que les
rendements des différentes spéculations ont été
impactés négativement. Cela a entrainé une baisse de la
production céréalière de 11, 65% par rapport à la
moyenne des cinq dernières années et un déficit du bilan
céréalier de 477 448 tonnes soit 12% des besoins de consommation
alimentaire de la population burkinabè. Les obstacles liés
à une bonne campagne agricole sont levés à partir du
moment où des solutions existent mais malheureusement classées
dans les tiroirs des chercheurs et des instituts de recherche pour le
développement
11 JOST, François. Comprendre la
télévision et ses programmes. Paris, 2016, p. 38.
12
http://www.fao.org/docrep/008/a0015f/a0015f03.htm,
consulté le 08/10/2018 à 21h41
13 HERRERA, Rémy, et Laurent ILBOUDO, Les
défis de l'agriculture paysanne : le cas du Burkina Faso, in
https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe,
consulté le 31/10/2018 à 23h15.
14 Jacob OUEDRAOGO, ministre de l'Agriculture du
Burkina Faso,
http://www.gouvernement.gov.bf/,
consulté le 31/10/2018 à 23h43.
6
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
(INERA par exemple). Les résultats de la recherche sont
faiblement connus par les agriculteurs. Seuls quelques-uns qui ont la chance de
participer à certaines rencontres (foires, fora, JNP, formations,
etc.) sur l'agriculture et les innovations et ceux qui
bénéficient souvent de l'accompagnement direct des agents
vulgarisateurs (du ministère en charge de l'agriculture) ont
des notions parfois insuffisantes et non approfondies sur les techniques
agricoles innovantes. Leurs sources d'information en milieu rural sont
principalement la radio et la télévision. Pourtant, en
dehors de la radio dont la grille de programme contient quelques fois des
rubriques adressées au monde rural, les télévisions
nationales, régionales et privées offrent très rarement
des espaces dédiés à l'agriculture dans
leurs programmes. La langue constitue aussi une barrière car,
la majorité des agriculteurs ne comprend pas le français, langue
de diffusion de quelques programmes circonstanciels des chaînes de
télévision. Par conséquent, les agriculteurs, dont la
plupart vivent en milieu rural, ne sont pas informés de nouvelles
variétés de semences améliorées, de nouvelles
techniques agricoles adaptées aux effets des aléas climatiques et
pluviométriques, des innovations agricoles en général.
Nous pouvons déduire que la télévision ne joue pas son
rôle de service d'intérêt public pour les
plus de 86% de Burkinabè qui constituent la population agricole active
du pays. En effet, un média, qu'il soit de
propriété publique ou privée, a une mission fondamentale :
mission de service public, c'est-à-dire qu'au
nom du droit à l'information, tout public a droit aux services
offerts par les médias. A cet effet, le code de l'information du
Burkina Faso stipule que « le droit à
l'information fait partie des droits fondamentaux du citoyen
burkinabè15. » Ce service est
public car dès lors qu'une information est
censée servir l'intérêt
général, elle doit être diffusée,
adressée au public ; elle doit être désormais mise sur la
place publique. Que font les médias burkinabè pour rendre
publiques les informations sur les innovations agricoles ? Notre
étude s'intéresse plus à la télévision.
Quelle est l'implication de la télévision dans la
diffusion des informations liées à l'agriculture au
Burkina Faso ?
I.2- Le contexte et la justification : état des
lieux de l'implication de la télévision
Le flux des informations sur les chaînes de
télévision provient généralement plus des villes
que des campagnes. En dehors de quelques faits divers ou
événements socio-économiques ou politiques auxquels les
médias sont quelques fois invités, il est très
fréquent que le monde rural ne soit pas au menu des
télévisions burkinabè.
I.2.1. La télévision et le monde
rural
La télévision nationale et les
télévisions privées concentrent plus l'essentiel des
informations à des sujets des villes, notamment celles des deux
grandes villes que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso où elles
ont (pour certaines d'entre elles) des relais. Le monde rural semble
délaissé, les agriculteurs des campagnes sont des
consommateurs passifs de ces médias. Ils ne sont pas impliqués et
ne se sentent pas concernés par les informations qui y sont
diffusées. Très rarement
15 Loi N° 56/93/ADP (JON°05 1994) portant Code
de l'information au Burkina Faso, Article 1er.
7
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
ils voient leurs quotidiens, leurs réalités
paysannes montrés à la télévision. Tant
qu'une autorité ne se déplace pas vers eux ou qu'un projet ne
veuille s'installer dans leur zone, ils n'ont pas la chance que leur
vie communautaire, leurs activités et les modes de travail soient
évoqués sur les antennes des télévisions.
Pour ce qui concerne l'information liée aux
techniques novatrices sur l'agriculture, elle n'est pas
mise à la disposition du public cible, des
bénéficiaires et du grand public. Elle est restée le plus
souvent entre les mains de quelques paysans (le plus souvent bien nantis) qui
ont des facilités d'accès à l'information depuis
sa source et entre les chercheurs et les innovateurs dont la fonction
est de trouver des solutions. Quant aux médias, leur rôle est de
contribuer à la vulgarisation. Le monde rural, les agriculteurs ne
trouvent pas leur compte dans les programmes télévisuels. Ils ne
sont pas informés de l'existence de nouvelles techniques
agricoles. Les télévisions parlent très rarement de
l'agriculture.
I.2.2. L'agriculture dans le programme de quelques
télévisions
Nous avons eu des entretiens avec des responsables de trois
télévisions. Cela nous a permis de savoir que la question
de l'agriculture est occasionnellement évoquée dans les
programmes.
A- La Radiotélévision du Burkina -
télévision (RTB-télé)
Elle est la chaine de télévision nationale et
émet sur tout le territoire national à travers certains relais
dans les régions administratives. Dans sa grille de programme, il existe
une émission mensuelle dénommée « Plein champ »
qui est consacrée à l'agriculture. Elle dure 52
minutes et est produite en français. Selon Yaoma Rémy SOME, chef
de production de la RTB-télé16, « Plein champ
» consiste essentiellement à faire le zoom sur un champ pour
montrer la variété de semence utilisée par le
producteur, la technique utilisée, les services
d'appui-conseil reçus le plus souvent par des agents
d'agriculture du ministère en charge de la question ou par le biais
d'une ONG intervenant dans une spéculation spécifique.
Des témoignages sur les avantages, les inconvénients et
les difficultés rencontrées lors de la mise en oeuvre de la
technique sont parfois présentés. Cela constitue en
même temps des conseils pour les téléspectateurs.
Cependant, force est de constater que la
périodicité de cette émission n'est pas
respectée. « Plein champ », émission
animée par le journaliste Ernest KAMBIRE, n'est pas
régulière. Censée se faire une fois par mois,
elle est souvent absente du programme mensuel de la RTB-télé.
Pour les années 2017 et 2018 par exemple, on ne dénombre pas plus
de quatre numéros réalisés dont trois pour
l'année 2017 et seulement un au mois de juillet
2018.17 Sur 24 mois, les agriculteurs burkinabè
n'ont pas eu d'informations réelles concernant
les techniques agricoles que quatre fois.
Par ailleurs, Jean Emmanuel OUEDRAOGO18,
rédacteur en chef de la RTB-télé, signale que des
reportages sont faits au cours de l'année sur l'agriculture,
mais cela ne concerne pas les pratiques
16 Yaoma Rémy SOME, chef de production de la
RTB-télé, entretien réalisé le 25/06/2018 à
Ouagadougou.
17
http://www.rtb.bf/tag/plein-champ/,
actualisé le 21 octobre 2018 22:34:42 GMT et consulté le 03
novembre 2018.
18 Jean Emmanuel OUEDRAOGO, rédacteur en chef de la
RTB-télé, entretien réalisé le 25/06/2018 à
Ouagadougou.
8
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
agricoles. Il s'agit notamment des
événements classiques et événementiels
organisés par les structures étatiques et les ONG. Ce sont par
exemple : le lancement de la campagne agricole, les visites guidées des
autorités gouvernementales dans les champs pendant les périodes
de fortes activités agricoles, les visites dans les plaines
irriguées et aménagées pour les cultures de
contre-saison, les foires agricoles, les conférences de presse
sur des sujets liés à l'actualité pluviométrique ou
agricole, les actions de développement pilotées par les ONG
intervenant dans l'agriculture, les cérémonies de remise
de matériels agricoles (parfois ce sont des réalisations de
promesses électorales), etc.
La RTB-télé étant un établissement
public à caractère économique, elle doit faire des
recettes pour le compte de l'État. C'est
pourquoi les couvertures médiatiques de la plupart des
activités ci-dessus citées sont facturées selon les tarifs
applicables à toute personne physique ou morale en fonction de la grille
et du statut du demandeur du service.
La RTB-télé a en son sein, un service
dénommé « Monde rural » qui est chargé de la
production et de la diffusion du journal télévisé dans
plusieurs langues locales. Selon Evélyne DABIRE19, chef de ce
service, il lui arrive parfois de parler de l'agriculture dans
certains de ses reportages. Mais cela ne touche pas concrètement les
aspects liés aux techniques de productions et aux pratiques
culturales.
Tous les premiers dimanches du mois à partir de 21h00
GMT, une émission dénommée « Afiqa Normes »
passe sur les antennes de la RTB-télé. C'est un magazine
de 26 minutes qui est produit par une structure privée qui
s'intéresse aux normes et à la qualité des services et des
biens vendus aux populations burkinabè. La langue
utilisée est le français. Selon son promoteur Raoul
Béré, cette émission effleure souvent la question
de l'agriculture, mais dans ses aspects normes et qualité de
produits finis et vendus20.
B- Les télévisions privées : BF1
et Burkina Info
Elles semblent être les plus connues en termes
d'audience et de couverture du territoire parmi les
télévisions privées.21 Ces deux
télévisions n'ont pas d'émission dédiée au
monde rural dans leur grille de programme. Elles s'adressent à ce milieu
de façon ponctuelle et en fonction de l'actualité
liée à l'agriculture. Le plus souvent,
des reportages sont commandés par des institutions étatiques et
non gouvernementales ainsi que des particuliers qui paient pour le service.
Certains (très rarement) sont suscités par des problèmes
existant dans le milieu agricole (exemple des chenilles légionnaires en
2017 et 2018 qui ont ravagé plusieurs hectares de cultures) ou par des
journalistes. D'autres journalistes, lors de leurs missions
pour effectuer des reportages commandés dans certaines localités
rurales profitent faire des petits sujets qui touchent à
l'agriculture.
19 Evélyne DABIRE, chef de service « Monde Rural
», entretien réalisé le 21/06/2018 à Ouagadougou.
20 Raoul BERE, entretien réalisé le 27/06/2018
à Ouagadougou.
21 Rapport public annuel du Conseil Supérieur de la
Communication, 2013 et
http://lefaso.net/spip.php?article76485,
consulté le 03/11/2018 à 13h13.
9
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
C- La télévision privée en ligne
Agribusiness TV
Selon son promoteur Inoussa MAÏGA,22
l'agriculture souffre d'un problème d'image en Afrique. Cette
télévision en ligne va permettre de valoriser cette image et
prouver que l'agriculture n'est pas synonyme de misère.
Les reportages sont axés essentiellement sur les meilleures
réussites agricoles et les exemples de réussite
d'agri-businessmen. Son public cible ce sont les jeunes qui ont
accès à l'internet. Elle veut montrer aux jeunes
la possibilité d'entreprendre dans l'agriculture et
dans l'élevage afin d'en vivre
décemment. Elle n'a pas pour vocation de vulgariser les
pratiques agricoles au profit des agriculteurs.
I.2.3. La justification du choix du thème de
l'étude
Le choix du thème de notre étude : «
Télévision et vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au
Burkina Faso : proposition d'émissions
télévisuelles » se justifie du fait de la faible
contribution de la télévision à la vulgarisation des
pratiques agricoles innovantes et de leur faible connaissance et utilisation
par les agriculteurs. Si nous admettons avec Confucius23 qu'
« une image vaut mille mots », la
télévision qui diffuse des milliers d'images peut mieux aider les
agriculteurs à comprendre les messages de vulgarisation. En
effet, la radio a longtemps été utilisée dans le milieu
rural à des fins de sensibilisation et plusieurs projets orientés
vers le monde agricole en ont largement fait un outil de communication car
étant plus accessible de par son coût de production de contenu et
de par son prix d'achat moins exorbitant pour les
ménages. Mais, désormais, en ce début du XXIe
siècle, nous pensons avec Didier COURBET et Marie-Pierre FOURQUET que
« les informations transmises par la télévision
ont acquis la primauté grâce à l'autorité
accordée aux images ; elle est le moyen de
communication de masse capable à la fois de `'montrer» et
d'interpréter la nouvelle. Le téléspectateur voit et
entend, et ainsi, il a l'impression d'être un témoin
oculaire. »24 La télévision devrait
être, de nos jours, le canal de vulgarisation agricole de masse par
excellence.
I.3- Le problème constaté : les faibles
connaissances et utilisations des nouvelles pratiques agricoles
Les chercheurs, les innovateurs et les instituts de recherche
sont les détenteurs premiers des informations sur les techniques
agricoles innovantes. Certains agriculteurs, notamment ceux ayant suivi ou
participé aux expériences de recherche, détiennent
également l'information. Mais, le partage de celle-ci est
faible.
22 Inoussa MAÏGA, promoteur de Agribusiness TV, entretien
réalisé le 29/06/2018 à Ouagadougou
23 Confucius, Homme d'Etat et philosophe chinois | Né en
-551
24COURBET, Didier, et Marie-Pierre FOURQUET, La
télévision et ses influences, 2003, page 173.
10
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 I.3.1. La faible circulation de
l'information
La conséquence principale de la faible connaissance et
de la faible utilisation des techniques agricoles novatrices par les
agriculteurs est le mauvais rendement de la production agricole, la mauvaise
récolte qui donne lieu à un déficit
céréalier. Si des techniques non recommandées sont
toujours pratiquées par de nombreux agriculteurs, cela signifie que le
problème peut être situé à deux niveaux.
Premièrement, les détenteurs de la bonne information ne la
transmettent pas suffisamment au public cible. Les détenteurs ici sont
: les innovateurs, les chercheurs, l'ANVAR, les instituts de
recherche (CNRST, INERA, etc.) et surtout les médias dont le rôle
et la raison d'être est de chercher les informations et
de les rendre disponibles, compréhensibles et accessibles au public.
Deuxièmement, les agriculteurs ne vont pas toujours vers
l'information, ils n'exposent pas régulièrement et
clairement leurs préoccupations pour avoir des solutions, ceux qui sont
informés parmi eux ne partagent pas suffisamment leurs savoirs avec les
autres. Aller régulièrement à la recherche de
l'information n'est pas une chose habituelle pour la plupart des
paysans.
I.3.2. L'accès à l'information par la
télévision
A l'occasion des concertations régionales sur
la définition d'une politique nationale de communication pour
le développement rural en 2000 25
(la dernière étude du genre sur le plan national), il ressortait
entre autres que :
- la télévision ne couvre pas l'ensemble des
localités du pays ;
- le monde rural n'a pas les moyens nécessaires pour
accéder à l'outil télévisé ;
- la télévision est considérée comme
un moyen de communication réservé aux grandes villes ; - la
télévision n'a pas de programmes spécifiquement
réservés aux populations rurales ;
- la programmation et les productions thématiques sont
jugées inadaptées ;
- les productions nationales sont jugées
quantitativement insuffisantes et dominées par l'actualité des
ateliers et séminaires présidés par les officiels ;
- les postes récepteurs sont encore trop chers pour la
plupart des citoyens ;
- l'absence de clubs d'écoute télévisuels
constitue un handicap pour les habitants des quartiers populaires dans les
zones desservies par la télévision.
Dix-huit (18) ans après cette étude, nous
pouvons retenir que certains constats de l'époque ne sont plus
d`actualité ; certaines choses ont évolué
positivement. Il s'agit de la possession d'un poste
téléviseur par les ménages car en 2005 déjà
une enquête a démontré que 68,3% des ménages sur
tout le territoire possèdent un poste téléviseur qui
fonctionne bien.26 Le problème
d'électrification dans les zones rurales ne se pose plus avec
acuité car depuis 2012, la défiscalisation sur
l'importation des matériels d'électrification avec les panneaux
solaires
25 Synthèse des concertations régionales sur la
définition d'une politique nationale de communication pour le
développement rural, du 24 au 28 juillet 2000 à Ouagadougou
disponible sur
http://www.fao.org/docrep,
consulté le 01/11/2018 à 00h13
26
http://www.insd.bf/n/nada/index.php/catalog/11/datafile/F1/V36,
consulté le 18/06/2018 à 15h50mn.
11
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
photovoltaïques27 et l'intervention du
Fonds de Développement de l'Electrification (FDE), depuis sa
création en 2003, dans plus de 250 villages28 ont permis
à de nombreux ménages ruraux d'avoir de
l'électricité à moindre coût. Cela signifie
que la télévision n'est plus considérée
comme un moyen de communication réservé aux habitants des grandes
villes. Aussi, avec l'arrivée de la TNT, la transmission des
contenus couvre désormais presque toute l'étendue du
territoire national, pour au moins quatorze (14) chaînes de
télévisions privées et publiques29. En 2018,
nous pouvons donc estimer que la grande majorité des ménages
burkinabè possèdent un poste téléviseur qui
fonctionne bien, peu importe la source d'alimentation
électrique. Si les informations sur les techniques culturales
sont réellement disponibles sur les chaînes de
télévision, nombreux sont les paysans qui devraient en être
informés, sensibilisés et devraient les adopter pour
améliorer leurs productions.
I.4-Les objectifs, questions et hypothèses de
recherche
L'étape de délimitation des objectifs
est indispensable pour notre recherche. Après les avoir
clairement définis, les questions et les hypothèses qui
en découlent nous permettent de mieux examiner la
problématique de l'étude.
I.4.1. Les objectifs de recherche
Objectif général :
connaître la place de la télévision dans la diffusion des
informations liées à l'agriculture au Burkina
Faso.
Objectifs spécifiques :
- Examiner la contribution de la télévision
à la vulgarisation des informations agricoles au profit de tous les
acteurs.
- Etudier les possibilités d'amener les
acteurs agricoles, les chercheurs, les innovateurs et les structures
de vulgarisation à utiliser la télévision comme
outil d'information, de sensibilisation, d'apprentissage et de
vulgarisation.
I.4.2. Les questions de recherche
Question générale : Quelle est la
contribution de la télévision à la promotion d'une
agriculture moderne, adaptée et durable au Burkina Faso ?
27 Loi de finance n°051-2012/AN, gestion 2013, dans son
article 29 avait déjà procédé à une certaine
défiscalisation en autorisant l'importation en
exonération du droit de douane et de la TVA des équipements
d'énergie solaire et la vente en régime intérieur
en exonération de la taxe sur la valeur ajoutée desdits
équipements.
28
https://www.wakatsera.com/burkina-laber-annonce-lelectrification-denviron-500-localites-dici-a-2020/,
consulté le 03/11/2018 à 21h32.
29
https://www.jeuneafrique.com/505888/economie/television-le-burkina-faso-lance-officiellement-la-tnt/,
consulté le 03/11/2018 à 21h18.
12
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Questions spécifiques :
- La télévision peut-elle convaincre les acteurs
agricoles à des changements plus efficaces de techniques de
production et à l'adoption de nouvelles pratiques agricoles
?
- Comment la télévision peut-elle permettre aux
acteurs de l'agriculture de s'exprimer, de partager leurs connaissances
et d'exposer leurs préoccupations en vue de trouver des
solutions ?
I.4.3. Les hypothèses de
recherche
Hypothèse générale : la
télévision ne contribue pas suffisamment à la
vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à la
sensibilisation, à l'information et à l'accompagnement des
acteurs de l'agriculture au Burkina Faso.
Hypothèses spécifiques :
- La télévision est l'outil de
communication le plus convainquant pour les acteurs agricoles.
- La télévision est le meilleur moyen
d'expression, de partage de connaissances et d'expériences et
de recherche de solutions pour les acteurs agricoles.
I.5- L'intérêt de l'étude
Cette étude présente à la fois un
intérêt théorique et pratique. Pour les théoriciens
et les praticiens de la communication, notre recherche contribue à
approfondir la réflexion sur l'apport de la
télévision au développement de l'agriculture.
I.5.1. L'intérêt théorique de
l'étude
Cette étude a pour intérêt
théorique, l'évolution de la recherche en Sciences
sociales, notamment en Sciences et Techniques de l'information et de la
Communication. Cette évolution est orientée plus
précisément vers la communication pour le développement
rural, pour la prise de conscience des problèmes liés
à l'agriculture, pour le changement de comportements et pour la
participation active des populations rurales aux programmes de
développement.
Elle contribue également à approfondir la
réflexion sur les théories de la communication. Celles qui
semblent les plus pertinentes pour notre analyse sont : « Uses and
gratifications » et le « Modèle de Riley & Riley ».
Ces deux théories ne sont pas exhaustives mais elles nous serviront de
phares pour faire une analyse des messages que la télévision peut
mettre à la disposition des agriculteurs, ce que ceux-ci feront
de ces messages et jusqu'où ces messages peuvent atteindre la
population cible.
Au niveau de la recherche sur le plan national, ce travail
pourra servir de référentiel pour les médias afin de les
amener à avoir un regard plus ardu sur leurs programmes. Les
chaînes de télévision surtout pourront s'en servir
pour l'élaboration de leur grille de programme en tenant
13
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
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compte des attentes du monde rural, des agriculteurs et de
leurs partenaires que sont les chercheurs, les agents de vulgarisation
agricoles du ministère de l'agriculture, les innovateurs,
etc.
Ce travail assez particulier sera d'un
modeste apport pour la recherche en Sciences et Techniques de
l'Information et de la Communication. Cela fait la spécificité de
notre thème par rapport aux études antérieures
sur les médias télévisuels et la vulgarisation des
techniques agricoles au Burkina Faso.
I.5.2. L'intérêt pratique de
l'étude
Sur le plan socio-culturel, cette étude permettra de
contribuer à la promotion et à la mise en valeur du
patrimoine cultural burkinabè. Les techniques culturales sont d'abord
des pratiques héritées du passé, c'est un
héritage non figé que les générations
améliorent au fur et à mesure et rendent plus dynamiques en
fonction de leurs besoins existentiels. Nous estimons que ce travail va donc
aider à faire connaitre les techniques et pratiques
améliorées et les innovations sur l'agriculture.
La société étant un concentré de
diversité culturelle et de partage de connaissances diverses et
variées, la télévision peut être un vecteur
de rassemblement autour des questions d'intérêt
général comme l'agriculture.
Sur le plan économique, l'application des
recommandations et suggestions issues de ce travail contribuera au
développement du secteur agricole et à l'augmentation
de la production des biens agricoles. Si les agriculteurs parviennent
à faire de bonnes récoltes à la fin des campagnes
agricoles, l'autosuffisance alimentaire serait une
réalité. Leurs conditions de vie et de travail, leurs
revenus économiques et leur pouvoir d'achats seront meilleurs.
Ce qui donne une consolidation de l'économie nationale car l'agriculture
est le pilier de l'économie de la plupart des pays en
développement comme le Burkina Faso où elle contribue
à hauteur de 35 à 40 % au PIB.30
Sur le plan politique, les programmes ou projets de
développements agricoles connaitront plus de succès et auront
plus d'adhésion et d'appropriation de la part des agriculteurs
grâce à l'approche participative que la
télévision va utiliser. Les préoccupations des acteurs
seront connues dès la base par l'autorité de tutelle
à travers la télévision. Les politiques
d'accompagnement du secteur prendront encore plus en compte le volet
communication avec plus d'attention pour la
télévision.
Sur le plan environnemental, toute recherche ou toute
innovation sur l'agriculture tient compte obligatoirement de la protection de
l'environnement. Certaines pratiques agricoles, facteurs de
destruction du couvert végétal en particulier et de
l'environnement en général, sont désormais
proscrites et même règlementées par la législation
nationale31. Notre travail s'inscrit également
dans cette lancée car, la vulgarisation des pratiques
culturales à travers la télévision se fera avec des
personnes averties des questions environnementales et des professionnels de la
communication. C'est pourquoi, nous reconnaissons avec Thierry
MAZET qu' « aujourd'hui, on
est
30 HERRERA, Rémy, et Laurent ILBOUDO, Les
défis de l'agriculture paysanne : le cas du Burkina Faso, in
https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2012-1-page-83.htm#no6,
consulté le 31/10/2018 à 23h15.
31 Loi n°006-2013/AN portant Code de l'Environnement du
Burkina Faso.
14
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
plutôt dans une logique où il ne faut pas
nourrir la planète à tout prix, mais la nourrir sans la
détruire32 ». La protection et la
sauvegarde de l'environnement font partie intégrante de la
politique de vulgarisation de chaque pratique culturale innovante.
Sur le plan professionnel, cette étude nous permet
d'avoir une familiarité et une proximité
complice avec les acteurs du monde agricole à travers les
techniques d'approche que nous avons utilisées afin de
réaliser notre enquête de terrain. Un carnet d'adresse est
établi avec les professionnels des médias et de la communication
ainsi qu'avec les structures ou organisations paysannes, les instituts
de recherche, des chercheurs et des innovateurs. L'étude pourra
être utile également aux différents chargés
de communication des structures étatiques et non gouvernementales
intervenant dans le développement agricole. Les patrons des
télévisions également pourront s'en servir pour
prendre des décisions capables d'améliorer leurs grilles de
programme en y incluant des rubriques sur l'agriculture dans le but d'atteindre
un public non négligeable que sont les agriculteurs. Ils
pourront également mieux accompagner leurs employés qui
voudraient bien se spécialiser dans la communication pour le
développement rural.
32 MAZET, Thierry, « Agriculture, Agroalimentaire,
Forêt, Mer et Montagne » du Conseil Régional
d'Aquitaine en France, Cité par LABORDE, Aurélie, in
« TIC et Agriculture, Appropriation des dispositifs numériques
et mutations des organisations agricoles », 2012, Paris, p. 115.
15
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
II. Cadres théorique et conceptuel
Il s'agit de définir les théories et les
concepts clés qui permettront de mieux appréhender le sujet
de recherche. Les théories de la communication, la revue
documentaire, et la circonscription contextuelle des concepts sont les grands
points de cette deuxième partie.
II.1- Les théories de la communication et la
revue de littérature
Deux théories de la communication retiennent notre
attention dans l'analyse de la problématique de l'étude.
Il s'agit des « Uses and gratifications » et du «
Modèle de Riley & Riley ». Quant à la revue
documentaire, nous retenons deux ouvrages et un mémoire qui ont
déjà abordé plusieurs aspects de la vulgarisation
agricole.
II.1.1. « Uses and gratifications
»
Ce modèle est issu de la sociologie
fonctionnaliste et s'est ouvert aux études ethnographiques sur
l'audience et la réception dans les années soixante-dix.
Écrit par Elihu KATZ et Jay BLUMLER dans « The uses of Mass
Communication », en 1974, le modèle s'intéresse aux
satisfactions des usagers et pose la question :
qu'est-ce que les publics des médias font des médias
eux-mêmes et des messages véhiculés ? Le sens et les effets
du message naissent de l'interaction et des rôles assumés
par le public. Le décodage du message est lié à
l'implication des acteurs : cette implication dépend
elle-même de la manière dont les différentes cultures
construisent le rôle du récepteur33. Les messages qui
seront véhiculés par la télévision à travers
les émissions dont des représentants des agriculteurs sont
parties prenantes connaitront un décodage facile. Ce,
grâce à l'image et au langage verbal et gestuel
utilisés par les invités aux émissions qui seront des
signes habituels et communs à tous les agriculteurs. Les
invités (agriculteurs, techniciens d'agriculture, chercheurs,
etc.) sont des coproducteurs de l'émission. Le
modèle souligne le caractère participatif des usagers dans la
relation qu'ils entretiennent avec les messages médiatiques. Il
est classé dans les « théories des effets limités
» parce que l'influence des médias est limitée.
Cette influence ne peut être directe à cause des relais,
elle ne peut être immédiate car le processus nécessite du
temps. La théorie des « usages et gratifications » aboutit
à une liste de raisons pour lesquelles les individus utilisent les
médias34. Dans notre cas, ces raisons seraient
d'ordre social, culturel, sécuritaire (sécurité
alimentaire) et économique (autonomie financière des
agriculteurs).
II.1.2. Le Modèle de Riley &
Riley
Les auteurs de ce modèle estiment que les
individus appartiennent à des groupes. L'émetteur et le
récepteur sont membres des groupes primaires (familles,
communauté, petits groupes...) qui sont des groupes d'appartenance. Ils
influencent la manière de voir, de juger et de se comporter
33 MATTELART, Armand, et Michèle MATTELART, Histoire
des théories de la communication, 1995, p. 87-88
34 BOURDON, Jérôme, Introduction aux
médias, 2009.p. 59
16
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
des autres membres. Ces groupes évoluent
eux-mêmes dans un contexte social dont ils dépendent. Avec ce
modèle, on assiste à une boucle de rétroaction entre
l'émetteur et le récepteur35. Cela montre l'existence
d'une réciprocité, d'une inter-influence, d'une
interaction entre les individus en présence. Les
téléspectateurs, les agriculteurs invités à
l'émission et les paysans propriétaires des champs
écoles vont servir de relais directs ou indirects des messages de
vulgarisation des pratiques agricoles qui feront l'objet des
émissions télévisuelles. Ainsi, parlant des
médias, Jérôme BOURDON estime « qu'ils
agissent sur des groupes existants : familles, professions, classes
sociales. Ils contribuent à façonner les consciences collectives
de façon neuve et à faire émerger des ensembles
collectifs36 ». Ces collectifs à qui les
émissions sont adressées recevront également des messages
de sensibilisation et de conscientisation collectifs qui correspondent ou qui
répondent aux besoins existentiels du groupe auquel ces messages sont
adressés. Dans le cas de notre étude, ce groupe est
l'ensemble des agriculteurs vers qui seront orientés les
messages de vulgarisation des pratiques culturales.
II.1.3. Les TIC et l'agriculture
L'ouvrage d'Aurélie37
LABORDE nous montre la différence très grande entre
l'agriculture moderne et archaïque pratiquée par les
agriculteurs des pays en développement comme le Burkina Faso.
L'ouvrage met au jour la longue relation que l'agriculture entretient
avec les technologies de l'information et de la communication (TIC).
Les agriculteurs européens semblent avoir intégré
l'innovation technologique comme une dimension indissociable de
l'évolution de leurs pratiques. Le document étudie les
pratiques anciennes et nouvelles, à même de faire évoluer
la production, le travail, les processus de circulation et de diffusion des
informations et les multiples places que peuvent prendre les TIC dans
l'agriculture. Pour le cas de notre étude, cet ouvrage ne s'est pas
intéressé à la télévision ni aux
autres médias traditionnels car le monde agricole français qui
fait l'objet de l'étude d'Aurélie LABORDE
est déjà à une autre dimension de l'information
agricole intégrant les TIC. Néanmoins, l'ouvrage
nous inspire des idées et des suggestions à même de pouvoir
moderniser l'agriculture burkinabè par le biais des
médias traditionnels, en particulier la télévision.
II.1.4. Les techniques de vulgarisation
agricole
Dans l'ouvrage de Jean MORIZE38,
plusieurs techniques de vulgarisation agricole sont expliquées
avec des exemples sur l'agriculture tropicale. Ce manuel est
adressé particulièrement aux techniciens d'agriculture
chargés d'accompagner les paysans à la
maîtrise des pratiques culturales. Chaque technique est
adressée à une cible bien précise. En fonction de la cible
et de la technique,
35
http://psychcom.free.fr/model.htm,
consulté le 22 janvier 2018 à 13h28
36 BOURDON, Jérôme, Introduction aux
médias, 2009.p. 12
37 LABORDE, Aurélie, TIC et Agriculture,
Appropriation des dispositifs numériques et mutations des organisations
agricoles, 2012, Paris, 242 pages.
38 MORIZE, Jean, Manuel pratique de vulgarisation
agricole, Paris, 1992, Tomes 1 et 2.
17
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
le message doit être construit avec précision et
le moyen de communication défini en fonction des besoins de la cible et
de sa capacité à accepter et pratiquer la nouvelle technique. En
parlant de l'image, Jean MORIZE estime qu'elle attire
l'attention des agriculteurs sur ce dont on leur parle et constitue un
excellent moyen pour les faire rêver à une vie meilleure. Elle
leur présente concrètement les perspectives de changement auquel
ils aspirent. Par contre, l'auteur critique l'utilisation de la radio
comme moyen de vulgarisation. Pour lui, le son demande plus d'attention que
l'image. Il n'est utile que quand il s'agit de messages courts et facilement
assimilables à force d'être
répétés comme des slogans par la radio. Ce type de tapage
radiophonique peut amener les paysans à changer leurs
comportements face à certaines innovations.
Par ailleurs, dans le cas de notre étude, nous
pensons que l'image couplée au son pour former une
vidéo, un message audiovisuel et diffusé par la
télévision peut faciliter davantage la compréhension du
message sur la pratique culturale novatrice.
II.1.5. La communication participative pour une
meilleure vulgarisation des pratiques agricoles
Dans son mémoire, Michaël
DJIGUEMDE39 démontre l'importance de la communication
participative pour le développement dans les pratiques
agricoles innovantes. Pour permettre une meilleure adoption des nouvelles
pratiques agricoles, la prise en compte des facteurs socioculturels des
populations n'est pas à négliger. Son étude lui permet de
conclure que la plupart des agriculteurs ont besoin de l'apport des
médias, notamment la télévision pour connaître,
apprendre et adopter les nouvelles pratiques agricoles. Comme
solution, DJIGUEMDE Michaël propose « une capsule vidéo »
à diffuser dans les télévisions publiques et
privées du Burkina Faso pour permettre aux agriculteurs de
répondre à leur besoin d'être informés et de
maîtriser la technique de paillage. Notre travail se veut une
suite de celle de Michaël DJIGUEMDE car, nous entendons faire une analyse
du rôle et de la contribution de la télévision à la
vulgarisation des pratiques agricoles au Burkina Faso et proposer des
émissions continues et régulières sur les
thématiques agricoles dans les différentes
télévisions. Nous ne nous limiterons pas à une seule
technique comme le paillage dans le cas de DJIGUEMDE, mais nous ferons une
ouverture large car, les émissions se veulent continuelles,
`'évolutionnelles», flexibles et changeables selon les besoins et
les impératifs du temps et des événements.
II.2- L'agriculture : un patrimoine culturel toujours
en évolution
La culture de manière simple est transversale. Mais de
manière plus sérieuse, elle est un vecteur de progrès, une
source de pensée et de réflexion sur la vie. Quand on parle de
culture scientifique, de culture technologique, de culture
d'entreprise, entre autres, on parle du processus de
39 DJIGUEMDE, Michaël, « Quelle communication
pour la facilitation de la vulgarisation des pratiques agricoles innovantes :
cas du paillage dans la zone de Koumbia au Burkina Faso »,
Mémoire, Université Senghor, 2017, Alexandrie, 53 pages.
18
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
production de la pensée culturelle. La culture produit
de la pensée et l'être humain se nourrit de cette
pensée, de cette réflexion, de ce savoir culturel.
II.2.1. L'agriculture, un savoir-faire
culturel
Le savoir-faire, le savoir-être et la projection
en rapport avec l'avenir sont des éléments qui distinguent
l'être humain des autres êtres vivants. La première grande
révolution culturelle accomplie par l'homme en utilisant sa
pensée était de ne pas attendre d'avoir besoin de quelque
chose pour aller la chercher. Par exemple, la chasse et la cueillette
ont été les premières étapes de la vie
difficile de l'être humain. Grâce à la culture, à sa
pensée, l'homme a commencé à anticiper ses
besoins en domestiquant les animaux et en amenant auprès de son
habitation les végétaux dont il cueillait les fruits dans la
forêt. Parmi les animaux et les végétaux
susceptibles d'être entretenus directement, l'homme les a tout
simplement ramenés à sa porte. Cette démarche a
donné naissance à l'élevage et à
l'agriculture. Cependant, il faut signaler que ce n'est pas
l'agriculture en tant que telle qui est un acte culturel, mais
la démarche qui a produit l'agriculture.
Au-delà de la démarche, un savoir-faire est
né grâce à l'expérience. Ainsi, l'homme sait
à quel moment il doit semer, labourer le champ et quand il doit
récolter. Tout cela est un patrimoine transmis de
génération en génération. Les agriculteurs ont
produit d'abord un savoir-faire valable dans d'autres domaines
également. La production et l'utilisation des produits de l'agriculture
sont culturelles ; ce sont deux savoir-faire du patrimoine.
C'est-à-dire un héritage, un legs aux
générations contemporaines et futures. La démarche est
donc culturelle car elle est l'émanation de la pensée, du
savoir-faire et de la constitution d'un patrimoine autour de
l'agriculture.40
II.2.2. L'agriculture, un héritage
culturel
Selon la FAO, on trouve aujourd'hui sur tous
les continents des systèmes agricoles ingénieux, vestiges
des siècles passés. Loin d'être prisonniers du
passé, ces Systèmes ingénieux du patrimoine
agricole mondial (SIPAM) sont toujours utiles au monde agricole
moderne et à celui de la recherche. Les sites SIPAM41 sont
similaires aux sites du patrimoine mondial de l'UNESCO. Mais
la différence est que ceux de l'UNESCO doivent
être préservés alors que les SIPAM sont des
systèmes vivants qui évoluent pour répondre aux besoins et
aux exigences des agriculteurs.
Sur le plan mondial, la FAO estime qu'environ 500
millions d'hectares sont réservés à des
systèmes du patrimoine agricole qui maintiennent leurs traditions
uniques combinant des services sociaux,
40 Résumé d'un entretien avec le
Professeur Pape MASSENE SENE, Chargé de recherche à l'IFAN,
réalisé à Alexandrie le 30/10/2018.
41
www.fao.org/3/a-bp772f.pdf,
consulté le 06/11/2018 à 15h30.
19
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
culturels, écologiques et économiques
bénéficiant à l'humanité42. Ces
systèmes, bien que traditionnels, sont efficaces et
ingénieux. S'ils ne l'étaient pas, ils n'auraient pas
traversé les siècles et aidé autant de
générations équipées seulement des outils les plus
rudimentaires de leur époque. Cet héritage culturel est
évolutif car il fait face, aujourd'hui à un
développement rapide, à la mondialisation, à
l'urbanisation, aux catastrophes naturelles et aux effets du
changement climatique.
II.2.3. Le patrimoine cultural est
dynamique
Si la FAO octroie le statut de SIPAM43 à des
communautés rurales, cela se justifie non seulement par
l'utilité reconnue de ces patrimoines culturaux pour les
générations actuelles mais aussi du dynamisme de
ceux-ci. Un dynamisme qui se manifeste le plus souvent par la fierté
pour les populations locales, qui ont hérité des systèmes
de leurs ancêtres et qui continuent de les entretenir. Si les populations
tiennent toujours à ces patrimoines culturaux, c'est
certainement parce qu'ils répondent toujours à leurs besoins et
continuent d'augmenter leurs revenus. En plus, les agriculteurs qui
entretiennent les SIPAM peuvent les utiliser pour préserver leur mode de
vie, leurs paysages, la biodiversité agricole et leurs systèmes
de connaissances.
Au niveau de la FAO, l'approche adoptée pour
les SIPAM est qualifiée de «conservation
dynamique». C'est-à-dire que les sites ne
sont pas préservés comme des musées en l'honneur du
passé, mais continuent d'évoluer et de changer, dans le cadre
d'une vision globale d'«agri culture». Les
communautés et institutions locales peuvent tirer parti des traditions
ancestrales et du caractère unique des SIPAM en promouvant, en
commercialisant et en valorisant leurs produits et services. Mais en
parallèle, les personnes qui ont hérité de ces
systèmes culturaux peuvent continuer de les entretenir, de les
améliorer et de les transmettre aux générations
futures44.
Dans le cas qui nous intéresse, on peut avancer que le
dynamisme du patrimoine cultural fait appel aux pratiques culturales
innovantes. C'est pourquoi Aurélie LABORDE estime que
« contrairement aux croyances populaires, l'innovation est
permanente et culturelle dans le secteur agricole45 ».
L'innovation agricole, c'est la
plus-value apportée aux patrimoines culturaux
hérités du passé pour répondre aux besoins
existentiels des populations. Cette démarche correspond à la
notion de «conservation dynamique» définie par la FAO.
42 Food and Agriculture Organization of the United Nations
(FAO), « Mettre l'accent sur la `'culture" dans l'agriculture
», disponible sur
http://www.fao.org/in-action/accenting-the-culture-in-agriculture/fr/,
consulté le 06/11/2018 à 16h02.
43 Idem
44 Idem.
45 LABORDE, Aurélie, « TIC et Agriculture,
Appropriation des dispositifs numériques et mutations des organisations
agricoles », 2012, Paris, page 26.
20
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
II.3- Les approches conceptuelles sur la
télévision et la vulgarisation agricole : définition des
concepts
La définition des concepts est indispensable pour une
étude scientifique. En effet, selon Madeleine GRAWITCH, « le
concept n'est pas seulement une aide pour percevoir, mais une façon de
concevoir. Il organise la réalité en retenant les
caractères distinctifs, significatifs des phénomènes. Il
exerce un premier tri au milieu du flot d'impressions qui assaillent le
chercheur. »46 Nous estimons nécessaire de
lier la définition à l'usage des mots convenant le plus
à notre sujet de recherche.
II.3.1. La vulgarisation agricole
Selon le Dictionnaire étymologique de la langue
française, « vulgariser » vient du mot latin « vulgus
» qui signifie « le commun des hommes »47. Le
terme signifie « rendre accessible » et publique une connaissance au
commun des hommes. La notion de vulgarisation agricole comporte
plusieurs définitions dont l'objectif commun est de faire
connaître un savoir ou un savoir-faire à un ou à
plusieurs acteurs du secteur agricole. Nous retenons quelques
définitions qui ont un lien avec notre problématique.
- La transmission de connaissances techniques
« Vulgariser, c'est présenter, sous
une forme assimilable pour les paysans, les solutions mises au point
pour résoudre leurs problèmes de production agricole.
C'est une formation technique et très pratique pour produire
plus et/ou mieux ». 48 Cette forme de vulgarisation
émane le plus souvent du milieu de la recherche-développement.
Elle nécessite une approche participative et active des paysans.
- Un changement de comportements
« Vulgariser, c'est amener les paysans
à changer certains comportements vis-à-vis des
méthodes de production. »49 Certaines pratiques et
méthodes de productions étant en déphasage avec les
réalités socio-culturelles, économiques et naturelles du
milieu, cette approche vise à faire prendre conscience du
problème et à amener progressivement les paysans à adopter
de nouvelles méthodes plus adaptées.
- La communication
« Vulgariser, c'est faciliter la
communication du monde paysan avec l'extérieur, communication avec la
recherche, mais aussi avec l'ensemble des autres services détenteurs
d'informations
46 GRAWITCH, Madeleine, citée par Mamadou DIAKITE, en
2010 dans son Mémoire de maîtrise en sciences et
techniques de l'information et de la communication. Thème
: « Etude d'un phénomène
médiatique sur la télévision nationale
du Burkina : les télénovelas », Université de
Ouagadougou, P. 27.
47 BLOCH et WARTBURG, Dictionnaire étymologique de la
langue française, Paris, 1994, 10e édition, p.
679.
48 MORIZE, Jean. Manuel pratique de
vulgarisation agricole. Paris: Agence de coopération culturelle et
technique, 1992, p. 24.
49 Idem p. 25.
21
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
susceptibles d'intéresser la production ou
le développement »50 agricole.
Cette définition fait appel aux moyens de communication, aux messages,
aux médias (canaux de diffusion) et aux acteurs (émetteurs et
récepteurs du message) dont le concours est indispensable à la
vulgarisation agricole.
De ces trois définitions, nous retenons que la
vulgarisation agricole est un ensemble de méthodes visant la
transmission de messages et de connaissances techniques et un changement de
comportements des paysans en vue d'améliorer leur production.
Autrement dit, la vulgarisation dépend du type de
communication qui s'établit entre les paysans et le
vulgarisateur agricole. Un vulgarisateur agricole doit éviter
d'imposer aux paysans ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas
faire. Il doit humblement aller à leur école. Certains
parmi eux peuvent avoir des pratiques agricoles qui paraissent
dépassées mais la réalité, c'est qu'il y a
toujours une certaine rationalité-technologique,
écologique ou culturelle- derrière ces pratiques qu'on ne
peut découvrir qu'en allant à leur
écoute.51 Tout cela est possible si la communication au sein
du monde paysan est une réalité et est facilitée
avec l'extérieur.
II.3.2. L'innovation
Etymologiquement, « innover » vient du verbe latin
« innovare » qui, lui-même est composé de
« in » (dans ou en) et de « novus »
(nouveau)52. Littéralement, le terme fait penser à
du `' nouveau» qui s'ajoute à `'en ou dans». Innover
c'est apporter du nouveau à ce qui existe déjà, c'est
introduire une chose nouvelle dans une autre déjà
établie, modifier ou transformer pour rendre neuf.
La notion d'innovation (ou d'action
d'innover) dans notre contexte se focalise sur le volet agricole. Elle
est une « nouvelle manière de faire ou de pratiquer
(...) pour l'individu ou pour le groupe »53.
L'adoption d'une innovation agricole par le paysan est facilitée
par les motifs suivants :
- l'avantage qu'elle offre selon la situation actuelle de
l'activité agricole ;
- la non complexité de l'innovation par rapport
à l'ancienne pratique ;
- la compatibilité de l'innovation avec les
milieux socio-culturels et environnementaux dans lesquels
évolue le paysan ;
- la divisibilité de l'innovation : elle doit
être capable de faire l'objet d'une expérimentation sur une petite
parcelle qui va servir de démonstration ou d'école pour les
paysans ;
- la communicabilité de l'innovation :
la communication pour faire comprendre les avantages, les contraintes et
convaincre par des moyens adaptés et acceptés par le public vers
qui la communication est adressée.
50 Idem p. 25
51 David GAKUNZI, La vulgarisation agricole, un
problème de communication,
http://base.d-p-h.info/fr/fiches/premierdph/fiche-premierdph-1215.html#Haut,
consulté 26/10/2018 à 17h26.
52 BLOCH et WARTBURG, Dictionnaire étymologique de la
langue française, Paris, PUF, 1994, 10e édition,
p. 340.
53 MORIZE, Jean, Manuel pratique de
vulgarisation agricole. Paris: Agence de coopération culturelle et
technique, 1992. P. 104.
22
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II.3.3. L'agriculture
Du latin « agricultura » qui signifie
« culture du sol », l'agriculture se définit comme
étant « l'ensemble des travaux transformant le
milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux
utiles à l'homme »54.
L'Agriculture avec grand `'A» regroupe tout ce qui entre dans
le processus de productions des biens issus de la forêt, des
végétaux, de la pêche, des oiseaux et des animaux. Pour
notre étude, nous entendons par Agriculture, toute activité
champêtre ou agricole (ager en latin qui veut dire champ)
entrant dans la production des végétaux. On distingue deux
types d'agriculture au Burkina Faso :
- L'agriculture vivrière : en tant que mode de
vie, cette activité représente pour l'humain un
patrimoine, une identité culturelle, un pacte ancestral avec la
nature. Elle est traditionnelle, faite le plus souvent sur une petite
échelle de superficie et destinée à l'autoconsommation par
les populations locales. Sa finalité c'est l'autosuffisance alimentaire
des agriculteurs. A cause de sa consommation sur place, elle ne
nécessite pas de transport et pollue très peu
l'environnement. Elle est pratiquée généralement
pendant la saison des pluies (juin à septembre en moyenne), mais
de plus en plus, avec l'introduction des cultures de
contre-saison, certains ménages l'exercent
également pendant la saison sèche (octobre à
mai en moyenne) par les systèmes d'irrigation. Les
céréales (mil, sorgho, maïs, riz, fonio)
constituent les principales productions végétales. Selon le
dernier recensement général de l'agriculture (RGA 2008),
le mil, le sorgho et le maïs représentent respectivement
29%, 35% et 11% des superficies céréalières, le riz ne
couvrant que 1%. Les autres cultures vivrières (niébé,
igname, patate douce, voandzou) représentent 3% des superficies totales
emblavées55.
- L'agriculture de rente : elle est
semi-moderne et est pratiquée sur de grandes superficies surtout pendant
la saison des pluies. Les grandes surfaces irriguées permettent à
certains gros producteurs de continuer leurs activités en période
sèche. Elle est destinée principalement à la
vente. Ici, l'utilisation des intrants, des techniques
culturales nouvelles, des semences améliorées et
certifiées, des machines, d'une forte main d'oeuvre, entre
autres, est constatée de plus en plus sur le terrain,
car c'est également une industrie pourvoyeuse d'emplois
temporaires dans certaines zones (les plus arrosées surtout) du pays.
Les cultures de rente (coton, sésame, arachide, soja) et les cultures
maraichères occupent 19 % des superficies totales
ensemencées.56
Alors, l'agriculteur est celui qui pratique
l'agriculture, qui travaille dans un champ, qui cultive la
terre, qui exerce une ou des activités de l'agriculture.
L'agriculteur vit essentiellement des produits et
bénéfices de son champ. Dans notre étude, le terme a aussi
des synonymes comme : paysan, cultivateur, fermier, métayer,
exploitant.
54 Dictionnaire Le Petit Robert 1, 1991, Paris, P. 39
55
http://agriculture.gouv.fr/burkina-faso,
consulté le 04/11/2018 à 00h36.
56
http://www.economiesafricaines.com/les-territoires/burkina-faso/,
consulté le 08/10/2018 à 23h01
23
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II.3.4. La télévision
La télévision se définit comme
étant la transmission d'images et de sons d'un appareil émetteur
à un appareil récepteur. Elle permet au public
récepteur de regarder et d'écouter un élément
audiovisuel émis à distance par un mécanisme
satellitaire ou hertzien ou par internet. Dans notre contexte, la
télévision peut se définir comme étant l'entreprise
ou la société détentrice du matériel de
production et de transmission des contenus qui passent sur les appareils
récepteurs du public. Ces appareils récepteurs sont
également appelés postes téléviseurs qui
transmettent en définitive les images et les sons au public. Le public
ou les téléspectateurs considèrent le plus souvent, par
abus de langage, le poste téléviseur comme une
`'télévision».
II.3.5. L'émission
télévisuelle
L'émission télévisuelle ou
émission télévisée ou encore émission de
télévision « est une production
audiovisuelle d'une certaine durée diffusée sur une
chaîne de télévision. Elle débute le plus
souvent par un générique qui contient un indicatif musical
»57. Le générique, le présentateur,
le décor et le nom accordé à l'émission
sont généralement les caractéristiques identitaires dudit
programme télévisuel. L'émission est un des genres
télévisuels comme on peut l'entendre par genre journalistique
dans le sens qu'elle nécessite une préparation, un traitement de
l'information en respectant une ligne éditoriale et une
transmission du contenu dont le squelette a été fixé
d'avance par les acteurs. Elle fait partie des éléments
constitutifs d'une grille de programme d'une
télévision.
II.4- L'objet de la recherche et les résultats
attendus
Cette recherche a pour objet principal l'examen des
liens de causalité entre la faible contribution de la
télévision dans la vulgarisation agricole et la faible
utilisation des techniques agricoles par les agriculteurs. Cela permet de
chercher à atteindre des résultats qui sont définis au
préalable.
II.4.1. L'objet de l'étude
En choisissant de mener notre étude sur la contribution
de la télévision à la vulgarisation des pratiques
agricoles au Burkina Faso, il s'agit pour nous de :
- faire l'état des lieux de l'implication de la
télévision dans la vulgarisation des pratiques agricoles
au Burkina Faso ;
- examiner les causes de cette faible contribution des
télévisions ;
- étudier les causes de la faible utilisation des
pratiques agricoles innovantes et adaptées aux changements climatiques
par les agriculteurs ;
- proposer des solutions pour une meilleure implication de la
télévision et des acteurs agricoles à la
vulgarisation, l'adhésion et l'acceptation des nouvelles pratiques
agricoles.
57
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mission_de_t%C3%A9l%C3%A9vision,
consulté le 16/10/2018 à 10h17.
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
II.4.2. Les résultats attendus à
l'issue de l'étude
A la fin de ce travail de recherche, nous espérons
obtenir des résultats scientifiquement prouvés. Les
résultats les plus attendus sont :
- l'importance de la contribution de la
télévision à la promotion d'une agriculture
prospère au Burkina Faso est démontrée;
- l'intérêt des acteurs agricoles
à la télévision est manifeste ;
- des programmes télévisuels liés
aux questions d'agriculture sont offerts ;
- la place de la télévision comme moyen
approprié et adapté pour les acteurs agricoles
d'apprendre, de partager leurs connaissances et de trouver des
solutions à leurs préoccupations est reconnue.
II.5- Les différentes approches : qualitative et
quantitative (mixte)
L'approche que nous utilisons dans le cadre de cette
étude est une approche mixte. En effet, selon Pierre MONGEAU
cette approche « combine les méthodes de collecte et
d'analyse de données propres aux approches quantitative et
qualitative. Les différentes méthodes utilisées sont alors
arrimées aux objectifs de la recherche de manière à
approfondir notre compréhension et notre interprétation des
phénomènes observés. »58 Les
différentes méthodes permettent d'approfondir la
compréhension et l'interprétation des
phénomènes observés. Les données collectées
pour effectuer cette recherche sont à la fois qualitatives et
quantitatives car nous avons fait des entretiens et administré des
questionnaires semi-directifs à des catégories de personnes
différentes. L'approche qualitative concerne les entretiens et
certaines questions à l'intérieur du questionnaire car
nous voulons obtenir des données explicatives liées à des
comportements et leurs causes. L'approche quantitative, quant à
elle, concerne la majeure partie du questionnaire. A ce niveau, nous
voulons des chiffres comparatifs ou qui justifient certains propos et/ou
comportements constatés sur la population de
l'étude.
24
58 MONGEAU, Pierre, Réaliser son mémoire ou sa
thèse: côté jeans & côté tenue de
soirée, Québec, 2008, p. 33.
25
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
III. Méthodologie de la recherche
A l'exemple de tout travail de recherche scientifique,
la présente étude obéit à une
méthode. La rigueur dans le respect de la méthodologie
de recherche est primordiale pour la réussite de l'étude.
La démarche du chercheur doit obéir à une démarche
rigoureuse déjà utilisée par ses devanciers. La
qualité et la scientificité du document découlent de cette
démarche.
III.1- Les acteurs concernés par la
vulgarisation des pratiques agricoles : le choix de
l'échantillon
C'est un choix raisonné qui est composé
de deux catégories. La première concerne essentiellement
les agriculteurs et la seconde catégorie le monde des
communicateurs et des chercheurs intervenant dans le
développement de l'agriculture.
III.1.1. La population d'étude
Notre cible principale concerne les agriculteurs.
Cette étude s'intéresse non seulement à
leur mode de travail mais aussi à leur moyen de s'informer sur
les sujets liés à leurs activités agricoles. Les
agriculteurs ne peuvent rester en marge de la société
planétaire inondée des programmes médiatiques. Si
Francis BALLE développe l'idée selon laquelle, « les
médias sont (...) un moyen d'observer et de
comprendre le monde dans lequel nous vivons »59,
les agriculteurs ont aussi le sentiment d'appartenir à
ce monde dont ils veulent contribuer à écrire l'histoire.
Aussi, ont-ils besoin d'observer et de comprendre ce monde en
suivant de près les informations qui les concernent et qui
parlent de leur quotidien à travers les différents médias.
Notamment la télévision qui leur offre des images et qui les font
rêver des réalités auxquelles ils aspirent. Cette cible
correspond à la démarche quantitative de
l'étude.
La cible secondaire concerne les détenteurs des
nouvelles techniques agricoles, les chercheurs, les innovateurs ainsi que les
professionnels de la communication et des médias qui sont chargés
de publier l'information au profit des
bénéficiaires que sont les agriculteurs. Pour paraphraser un
dicton populaire en milieu paysan qui dit qu' « une
graine non enterrée ne peut donner du fruit », nous
dirons dans notre contexte qu'une information non publiée ou
insuffisamment publiée ou encore non orientée vers son public
cible ne peut donner d'effet escompté. De plus, la recherche
n'est utile que quand les résultats de cette recherche
servent à l'intérêt général des
populations. Sans cette seconde cible qui effectue un travail énorme et
indispensable à l'évolution des techniques agricoles,
l'information ne serait pas disponible pour les agriculteurs. Elle est donc une
cible nécessaire et constitue la démarche qualitative
pour notre recherche.
59 BALLE, Francis, 2011, Médias et
société, Paris, Montchrestien, p. 5.
26
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
III.1.2. L'échantillonnage
À propos de l'échantillon, Rodolphe
GHIHLIONE et Benjamin MATALON estiment : « il est très
rare qu'on puisse étudier exhaustivement une population,
c'est-à-dire, interroger tous les membres : ce serait long et
si coûteux que cela est pratiquement impossible60.»
De cette affirmation, nous avons jugé utile d'adopter la
méthode d'échantillonnage représentatif et
raisonné.
Ainsi, pour une population d'agriculteurs
estimée à plus de 86% des 20 252 523 habitants du pays,
il serait très ambitieux et difficile pour nous de vouloir les
étudier tous. C'est pourquoi, nous avons opté de
prendre uniquement 25 agriculteurs à qui nous avons administré le
questionnaire. Ils sont des responsables ou des porte-paroles de structures
associatives et faitières de la région des Hauts-Bassins
concernées par le « projet de valorisation de
variétés de maïs à haut rendement dans
l'espace UEMOA ». Cette région est l'une des cinq
(l'Est, les Hauts Bassins, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est et le
Centre-Ouest) qui ont été choisies pour abriter la phase pilote
du projet au Burkina Faso61. Ces 25 agriculteurs sont
répartis comme suit : 14 hommes et 11 femmes. Chacun de ces
enquêtés représente valablement les membres de son
organisation ; leurs déclarations font foi et reflètent les
mêmes réalités vécues par ceux dont ils sont les
porte-paroles. Nous pensons donc que pour la région des Hauts-Bassins,
cet échantillon est représentatif. Aussi, avons-nous pu nous
entretenir avec 22 autres personnes choisies sur une approche raisonnée
en fonction de leur titre et qualité professionnels. Il s'agit
de journalistes, de professionnels de la communication et des
médias, de chargés de communication, de chefs de programme de
télévisions, de responsables de télévisions, de
rédacteurs en chef et de chercheurs de l'INERA.
Ainsi réparti, notre échantillon n'est
que raisonné et représentatif car force est de
reconnaître que la représentativité n'est jamais
absolue, elle présente toujours des limites. C'est
pourquoi François HEINDERYCKX a affirmé qu'
« une étude sur un échantillon réduit,
mais représentatif (est) infiniment plus fiable qu'une
étude sur un échantillon plus énorme mais non
contrôlé62 ». Le but
recherché pour nous est d'obtenir une pluralité des
points de vue des enquêtés sur la vulgarisation des
pratiques culturales à travers la télévision sans occulter
leurs attentes et leurs besoins.
III.1.3. L'espace géographique de
l'étude
La région des Hauts-Bassins dans la partie Ouest du
Burkina Faso est la circonscription géographique de notre étude.
Elle est constituée de 3 provinces : le Houet, le
Kénédougou et le Tuy. Elle comprend 33 communes, 476 villages et
37 secteurs dans 3 communes urbaines. Elle compte une population estimée
à 1 898 361 habitants, sur une superficie de 25 479 km2,
fortement concentrée dans la province du Houet et majoritairement
rurale63. Son chef-lieu est Bobo-Dioulasso qui est également
le chef-lieu de la province du Houet.
60GHIHLIONE, Rodolphe, et Benjamin MATALON, Les
enquêtes sociologiques: théories et pratique, Paris, 1995
61
http://www.sidwaya.bf/m-4498-,
consulté le 05/11/2018 à 12h16.
62 HEINDERYCKX, François, 1998, Option publique et
médias, Bruxelles, p. 13.
63
https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/,
consulté le 05/11/2018 à 23h18.
27
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 Figure 2 Carte de la région des Hauts-Bassins
Deuxième ville du pays, Bobo-Dioulasso est
considérée comme étant le poumon économique et la
ville culturelle du pays. Selon les enquêtes menées par
l'institut national de la statistique et de la
démographie (INSD) 64 en 2007, l'agriculture
est l'activité la plus dominante parmi les activités
économiques dans la région.
Répartition en % des principales activités
économiques dans la région
|
Agriculture
|
Elevage
|
Commerce
|
Autres
|
Ensemble
|
HOUET
|
95,7
|
1,0
|
1,9
|
1,4
|
100,0
|
KENEDOUGOU
|
98,2
|
1,2
|
0,6
|
0,0
|
100,0
|
TUY
|
95,9
|
3,1
|
0,0
|
1,0
|
100,0
|
HAUTS-BASSINS
|
96,6
|
1,5
|
1,1
|
0,8
|
100,0
|
Source Données enquête
SIL/Hauts-Bassins65
L'agriculture est de très loin
l'activité économique la plus importante pratiquée par les
populations rurales dans toute la région. Les autres
activités existent certes, mais ne représentent que moins
de 4% en termes d'importance par rapport à l'agriculture.
Toujours selon l'enquête de 2007, la télévision
nationale (RTB-télé) pouvait être suivie par les
populations dans environ 86% des villages
64 INSD, Fichier des localités des Hauts-Bassins :
Analyse des conditions sociales et économiques des localités
rurales, septembre 2007, p. v.
65 Idem p. 20.
28
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
de la région. Les télévisions
privées et communautaires sont quasi inexistantes car elles ne
couvraient que 5,2% des villages. Mais, aujourd'hui, 14
chaînes de télévisions (publiques et
privées) peuvent être suivies par les populations grâce
à la TNT. Pour pouvoir alimenter leurs postes
téléviseurs, les populations de la région disposent de
plusieurs sources d'énergie. Seulement 3,2% ont accès au
courant électrique distribué par la société
nationale burkinabè d'électricité (SONABEL).
A contrario, l'énergie solaire est
utilisée à 43,3% par les habitants de la région.
Il est également fréquent de trouver des groupes
électrogènes utilisés à 39,3% pour la
production d'électricité par les habitants des villages.
Les autres sources d'électricité telles que les «
plateformes multifonctionnelles » et « l'éclairage public
» sont utilisées respectivement à 3,8% et 9% des
populations de la région.66 Tous ces indicateurs
concernant l'agriculture, l'accès à la
télévision et l'accès à
l'électricité constituent pour nous entre autres des raisons pour
le choix de la région des Hauts-Bassins comme espace
géographique de notre étude.
III.1.4. L'enquête de terrain
L'enquête de terrain s'est
déroulée dans deux localités pendant les mois de juin,
juillet et aout 2018. D'abord la ville de Ouagadougou où nous avons
mené uniquement des entretiens directs auprès de 16
personnes sur les 22 concernées par les entretiens67.
Il s'agit notamment de personnes ressources dont les
qualifications professionnelles, le métier et
l'expérience dans les volets de la communication et de la
recherche ne sont plus à démontrer.
Ensuite, la deuxième localité c'est la
ville de Bobo-Dioulasso. Six (06) personnes (sur 22) ont
été concernées par les entretiens directs car, elles ont
pratiquement les mêmes qualifications et profils que ceux avec qui nous
nous sommes entretenus à Ouagadougou. Quant aux questionnaires, ils ont
été adressés à 25 responsables
d'organisations paysannes de la région des Hauts-Bassins. Ils
sont concernés par le « projet de valorisation de
variétés de maïs à haut rendement dans l'espace
UEMOA » déjà évoqué plus haut.
III.2- Les techniques de collecte de données
Cinq techniques adaptées aux méthodes de
recherche sont privilégiées pour cette étude. Cette
recherche étant mixte, nous avons choisi les techniques suivantes : la
recherche documentaire, la recherche sur internet, le questionnaire
semi directionnel et l'entretien direct et l'entretien en ligne. Les
deux premières techniques ont été explorées durant
les deux années universitaires (2017-2018 et 2018-2019). Quant aux trois
autres, elles ont été pratiquées durant les mois de juin,
juillet et août 2018. C'est-à-dire les deux
derniers mois du stage (le premier mois étant celui de mai) et le mois
de vacances qui est le mois d'août.
66 INSD, Fichier des localités des Hauts-Bassins :
Analyse des conditions sociales et économiques des localités
rurales, septembre 2007, p. 26 et 30.
67 Cf. Annexe de la liste des 22 personnes concernées par
les entretiens.
29
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
III.2.1. La recherche documentaire dans les
bibliothèques
Effectuée tout au long du travail, la recherche
documentaire nous a permis de consulter, à partir des bibliographies et
des répertoires accessibles, des documents relatifs au
thème de l'étude. Ainsi, nous avons consulté
physiquement des ouvrages généraux et spécialisés,
des journaux, des revues et des mémoires dans deux bibliothèques
: la bibliothèque de l'Université Senghor d'Alexandrie et
celle du département Communication et Journalisme de l'Université
Pr Joseph KI ZERBO de Ouagadougou.
III.2.2. La recherche documentaire sur
internet
L'internet a été également une
source de recherche documentaire pour nous. Nous avons consulté
des mémoires en ligne, des sites internet de médias et
d'organisations spécialisées des questions
agricoles, des sites d'informations générales et des
documents entiers ou partiels disponibles en ligne.
III.2.3. Le questionnaire semi
directionnel
Des questions ont été administrées aux
agriculteurs de la région des Hauts-Bassins choisis comme
échantillon de l'étude. Ces questions sont
essentiellement orientées vers : leurs connaissances et
pratiques des techniques culturales, leurs points de vue sur le rôle et
la place de la télévision dans la vulgarisation des
messages liés à l'agriculture, leurs attentes et leurs
besoins vis-à-vis de la télévision pour ce qui concerne
les grilles de programme. Ce questionnaire nous fournira plus de données
quantitatives mais aussi quelques données qualitatives.
III.2.4. L'entretien direct
Nous sommes entrés en contact avec des chercheurs, des
journalistes, des communicateurs, des responsables de
télévision et des promoteurs d'agence de communication,
tous susceptibles de pouvoir nous apporter des réponses et des
données pour notre étude. Physiquement et individuellement, sur
22 entretiens, nous avons rencontré 20 personnes, soit 14 à
Ouagadougou et 06 à Bobo-Dioulasso.
III.2.5. L'entretien en ligne (par
email)
La même cible pour les entretiens directs a
été touchée par email pour le cas de deux (02) personnes.
Pour des raisons personnelles, les intéressées ont voulu
recevoir le guide d'entretien par email et ont procédé
par la même voie pour répondre. C'est donc des rencontres
individuelles mais virtuelles. Les deux personnes sont toutes des
chargés de communication de deux institutions étatiques
intervenant dans le secteur de l'agriculture.
Les données collectées dans les deux
types d'entretiens sont purement et simplement qualitatives.
30
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 III.3- Les outils de collecte et de traitement des
données
Le choix des outils pour la collecte des
données s'est fait en tenant compte de la nature des informations que
nous voulons obtenir. L'approche mixte a orienté notre choix :
le questionnaire pour les données quantitatives et les entretiens pour
les données qualitatives. Aussi, le choix des logiciels pour le
traitement des données s'est fait sur la base de nos connaissances
sur leur utilisation. Il existe plusieurs logiciels de traitement des
données mais nous nous sommes limités à ceux que nous
avons déjà expérimentés.
III.3.1. Le questionnaire
Notre questionnaire a été adressé aux
responsables des organisations paysannes de la région des Hauts-Bassins
concernés par le projet de valorisation de variété de
maïs à haut rendement dans l'espace UEMOA. Il
permet de recueillir des tendances d'opinion des individus. A
propos de l'enquête par questionnaire, R. QUIVY et L. Van
CAMPENHOUDT pensent qu'il « consiste à poser
un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif
d'une population, une série de questions relatives
(...) à leurs opinions, à leur attitude à l'égard
d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, (...) ou
encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs.
» Ils vont plus loin en expliquant que « compte
tenu du grand nombre de personnes généralement interrogées
et du traitement quantitatif des informations qui devra suivre, les
réponses à la plupart des questions sont normalement
précédées de sorte que les répondants doivent
obligatoirement choisir leurs réponses parmi celles qui leur sont
formellement proposées. »68
Le but recherché à travers ce questionnaire est
de collecter des informations à la fois qualitatives et quantitatives.
La qualité et la scientificité du document dépendent de la
pertinence du questionnaire, car il permet d'obtenir des
résultats riches et appropriés auprès de la
population enquêtée. Etant donné qu'il est
quasi-impossible de s'entretenir avec toute la population
cible, le questionnaire a été adressé à un
échantillon de vingt-cinq (25) agriculteurs. Avec seize (16) questions
au total, nous avons pu recueillir des données sur des points
précis.69
III.3.2. Le guide d'entretien
Nous avons utilisé trois (03) guides
d'entretien. Un premier qui est adressé aux chargés de
communication, de programme et de politiques dans le secteur agricole.
Le deuxième est à l'endroit des chercheurs de l'INERA et
le troisième est destiné aux professionnels de la communication
(journalistes et responsables d'agences de communication s'intéressant
aux questions agricoles).
68 QUIVY, Raymond, et Luc Van CAMPENHOUDT, cité par
BALIMA, Serge Théophile, et Véronique DUCHENNE,
Méthodologie de la recherche en sciences de l'information et
de la communication, 2005, Ouagadougou, P. 51 à 52.
69 Cf. Annexe du questionnaire.
31
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Le guide d'entretien contient l'ensemble des
thèmes que nous avons abordés avec nos
enquêtés. Il a été pour nous un
aide-mémoire contenant les grands axes de l'entretien. Mais, au
cours des entretiens, d'autres thèmes
non-inscrits dans le guide ont été abordés car,
le plus souvent, certaines assertions de l'enquêté
suscitent d'autres relances imprévues. « Le
but de l'entretien dit `'qualitatif» est de permettre à
l'interviewer d'exprimer son point de vue, son expérience, sa propre
logique, voire ses propres questions et ce, en le laissant libre de
choisir le vocabulaire, le mode d'expression, l'ordre qu'il veut
», dixit Serge Théophile BALIMA et Véronique
DUCHENNE70. L'objectif de l'entretien est
de recueillir des informations et des données qualitatives. A
cet effet, Stéphane BEAUD et Florence WEBER nous signalent : «
le guide d'entretien vous donnera de la légitimité et
vous rassurera. Votre travail apparaitra sérieux, bien
préparé (...) »71. La
légitimité et le sérieux que requiert cette étude
nous ont conduits à l'élaboration des guides
d'entretien. Ils sont composés de quatre (04)
thèmes principaux subdivisés chacun en plusieurs points
secondaires72.
III.3.3. Autres outils de collecte des
données
- Un enregistreur : nous l'avons utilisé pour
enregistrer la grande majorité de nos entretiens. Il nous a
été prêté par la Direction de la
Communication et de l'Information Scientifique et Technique (DCIST)
de l'ANVAR où nous avons effectué notre stage de mise en
situation professionnelle.
- Un téléphone portable Android : il
nous a permis d'enregistrer quelques entretiens lorsque l'enregistreur de
l'ANVAR était utilisé aux fins du service. Nous l'avons
également utilisé pour prendre des photos dans certains
champs de maïs des agriculteurs concernés par notre
enquête.
- Un bloc note et un stylo : pour prendre des notes
pendant les entretiens afin d'éviter tout
désagrément lié au mauvais fonctionnement ou
à la mauvaise manipulation des outils d'enregistrement
audio.
- Un ordinateur portable et un écouteur : c'est
sur l'ordinateur que nous stockions nos enregistrements audio et nos
photos. Au-delà des prises de note, la retranscription de certains
entretiens clés de notre étude ont été
rendue possible grâce à l'ordinateur. Les traitements des
données et leurs analyses par des logiciels de statistiques se
sont faits également par cet outil. Pour vérifier la
qualité des sons en cours d'enregistrement et pour retranscrire certains
entretiens, nous avons utilisé un écouteur de type
oreillette adapté généralement aux petits appareils comme
les téléphones portables.
- Une motocyclette : afin de mieux honorer
les rendez-vous et de nous présenter physiquement pour les
entretiens et l'administration des questionnaires dans les deux villes
(Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) où s'est
déroulée l'enquête, nous nous sommes
déplacés avec une motocyclette.
70 BALIMA, Serge Théophile, et Véronique DUCHENNE,
Méthodologie de la recherche en sciences de l'information et
de la communication, 2005, Ouagadougou, P. 86.
71 BEAUD, Stéphane, et Florence WEBER, Guide
de l'enquête de terrain, 1998, Paris, p. 205.
72 Cf. Annexe des guides d'entretien.
32
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
III.3.4. Les outils de traitement des
données
- L'ordinateur et l'écouteur : ils sont
également des outils de traitement des données. La
compilation des données, l'écoute et la retranscription
des audio se font grâce à ces deux outils. -
Excel, Sphinx et SPSS : ces trois logiciels nous ont permis de traiter
les données et de les analyser. Les graphiques et les tableaux
d'illustration ont été obtenus grâce à
ceux-ci.
III.4- Le stage professionnel
Notre stage de mise en situation professionnelle
à la fin de l'année universitaire 2017-2018 pour
la validation du Master 1 s'est déroulé à la
Direction générale de l'Agence Nationale de Valorisation
des Résultats de Recherche et des Innovations (DG/ANVAR),
située dans la ville de Ouagadougou au Burkina Faso. Le stage a
duré trois mois, soit du 1er mai au 31 juillet 2018.
III.4.1. La présentation de la structure
d'accueil : Agence Nationale de Valorisation des Résultats de Recherche
et des Innovations
L'Agence Nationale de Valorisation des
Résultats de Recherche et des Innovations (ANVAR) est la
structure nationale d'appui à la valorisation des
résultats de recherche, des inventions et des innovations. Elle
a été créée en 1995 au sein du Centre National de
la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) en même temps que le
Secrétariat Permanent du Forum national de la Recherche Scientifique et
des Innovations Technologiques (SP/FRSIT). A la création du
Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation
(MRSI) en 2011, la Direction Générale de la Valorisation
des résultats de la Recherche et des Innovations (DGVRI) a vu le jour
suite à la fusion du SP/FRSIT et de l'ANVAR. En 2013,
la loi n°038-2013/AN du 26 novembre portant loi d'orientation de
la recherche scientifique et de l'innovation en son article 24, a
transformé la DGVRI en Direction Générale de
l'ANVAR (DG/ANVAR) avec de nouveaux défis. Elle devient donc
un organe d'orientation de la recherche scientifique et de l'innovation
au même titre que le Haut Conseil National de la Recherche
Scientifique et de l'Innovation (HCNRSI). En collaboration
avec les structures publiques ou privées de recherche elle a pour
missions de :
- traduire dans les faits la liaison
recherche-développement par une exploitation rationnelle et
systématique des résultats de la recherche ;
- promouvoir les innovations technologiques importées
et adaptées aux conditions locales ;
- promouvoir une culture technologique et innovatrice
appropriée au sein de la communauté nationale ;
- promouvoir les technologies endogènes et la
protection de la propriété intellectuelle en garantissant les
intérêts des chercheurs et des innovateurs.
L'organisation et le fonctionnement de l'ANVAR
s'appuient sur trois directions techniques et une Direction
générale à laquelle sont rattachés un
secrétariat et un service administratif et financier. Les trois
directions sont : la Direction de la Communication et de l'Information
Scientifique et Technique (DCIST), la Direction de la Valorisation des
Résultats de la recherche et de la Promotion
33
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
de l'Innovation (DVRPI) et la Direction du Forum
national de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques
(D/FRSIT).
Notre stage s'est déroulé au sein de la
DCIST. Celle-ci est chargée de la communication sur les
résultats de la recherche et des innovations auprès des
différents acteurs et partenaires.
III.4.2. L'apport personnel à
l'ANVAR
Notre apport personnel à l'ANVAR se
résume aux activités de communication en cours et celles
auxquelles nous avons participées. Cela nous a permis
d'apporter quelques contributions. Ce sont :
- notre expérience des relations avec les médias
dans l'élaboration du plan de communication du FRSIT
2018 et du plan médias pour la conférence de presse de lancement
des activités préparatoires du FRSIT ;
- les prises de vue lors des activités de
valorisation de technologies, d'innovation et d'invention ; - nos
remarques et/ou corrections sur certains documents produits au sein de la DCIST
;
- un partage de notre expérience en journalisme lors
des formations en écriture journalistique initiées par la
DCIST au profit des agents de l'ANVAR.
III.4.3. Les acquis et perspectives pour le
mémoire et le projet professionnel Au cours de notre
stage, nous avons :
- bénéficié des connaissances pratiques sur
le terrain et au cours des rédactions des plans de
communication ;
- bénéficié des conseils du DCIST et de ses
agents sur des sujets liés à la communication ;
- bénéficié d'encadrements et de
recadrages de certains aspects du mémoire et du projet
professionnel ;
- touché du doigt les réalités liées
aux difficultés de financements des actions de communication ;
- parcouru et pris connaissance de la Stratégie de
Communication (2018-2020) du Centre National
des OEuvres Universitaires (CENOU) dont
l'élaboration a connu la participation de la DCIST ;
- suivi et apporté des remarques sur l'animation
de la page Facebook de l'ANVAR ;
- appris à planifier en fonction de budget très
dérisoire des activités de communication ;
- appris quelques fonctionnements de l'administration
publique et toutes les attentions à apporter
sur les actes administratifs.
Après de nombreux échanges et discussions avec nos
collaborateurs de la DCIST, nous avons :
- reformulé les guides d'entretien et le
questionnaire à adresser aux acteurs impliqués dans
l'étude ;
- défini les personnes du milieu de
l'agriculture, de la recherche, de l'information et de la
communication à même capables de nous apporter des
réponses et des données crédibles pour la rédaction
du mémoire ;
- délimité l'échantillon et le
champ de l'étude sur la base de données de l'ANVAR et de ses
activités de valorisations des résultats de recherche
déjà réalisées et en cours de réalisation
;
34
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
- obtenu une autorisation de trois semaines pour nous rendre
dans la région des Hauts-Bassins pour l'administration de notre
questionnaire aux agriculteurs concernés par le Projet
UEMOA-Maïs;
- obtenu le label de l'ANVAR pour avoir des
facilitations d'accès et de disponibilité des agriculteurs
concernés par l'enquête ainsi que les autres acteurs
concernés par les guides d'entretien.
En rappel, le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont les pays
choisis pour la phase pilote du Projet de valorisation des
variétés de maïs à haut rendement de l'UEMOA. Cette
phase a commencé en 2015 pour une durée de 03 ans. Cinq
régions du Burkina Faso en sont bénéficiaires : Boucle du
Mouhoun, Hauts-Bassins, Cascades, Centre-Ouest et Centre-Est. L'objectif du
projet coordonné par l'ANVAR, est de promouvoir la
filière maïs dans les Etats-membres de l'Union, en
favorisant l'adoption et l'utilisation de variétés à haut
rendement notamment le Bondofa, le Komsaya, la SR21, l'Espoir, le Wari et le
Barka73. C'est dans ce cadre que des formations ont eu lieu
à Bobo-Dioulasso dans les Hauts-Bassins entre l'ANVAR
et les agriculteurs pendant la période de notre stage. Nous
avons saisi ces occasions pour administrer notre questionnaire aux 25
agriculteurs présents à ces rencontres.
III.4.4. Autres acquis
socio-professionnels
Auprès de nos collaborateurs de l'ANVAR, nous
avons appris de nombreuses qualités socioprofessionnelles.
Parmi celles-ci, nous retenons :
- l'accueil chaleureux, la convivialité, la
fraternité et la disponibilité ;
- la serviabilité, l'esprit d'écoute
et la prise en compte des avis des autres dans la prise de
décision ;
- le travail en équipe, les discussions franches et saines
pendant les travaux en équipe ;
- le sens de la responsabilité, du respect et de
la considération d'autrui ;
- l'humilité, le calme et la patience devant
certaines situations à haut risque d'effritement de
l'harmonie et du vivre ensemble ;
- et enfin le respect du bien commun et la volonté
manifeste de servir l'intérêt général.
III.5- Les limites de la recherche
Les limites de la recherche sont de trois ordres.
Premièrement, la période de collecte de
données de terrain (juin, juillet et août 2018) a
été insuffisante pour nous. Cela ne nous a pas permis
d'élargir le nombre des enquêtés pour avoir une
très forte représentativité de la population
enquêtée. Comme c'était la période de fortes pluies
et des travaux champêtres, il était difficile de pouvoir
rencontrer beaucoup d'agriculteurs qui accepteraient se
prêtés volontiers à répondre à nos
questions.
Deuxièmement, nous notons
l'indisponibilité de certains acteurs concernés
par les entretiens. Nombreux parmi eux étaient soit en vacances, soit en
déplacement prolongé pour des missions
73
http://news.aouaga.com/h/44145.html,
consulté le 05/11/2018 à 22h07.
35
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
entrant dans le cadre de l'exercice de leur fonction
au sein des organisations auxquelles ils appartiennent. C'est
pourquoi, l'union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPCB), le
bureau national des chambres régionales d'agriculture (BN/CRA) et Ernest
Kambiré, le journaliste animateur de l'émission «
Plein champ » à la RTB-télé, pour ne citer
que ceux-là n'ont pas pu apporter leurs expériences et
leurs opinions pour l'enrichissement des données qualitatives de
l'étude.
Troisièmement, nous avons fait face à des moyens
financiers limités. Les frais de communication
téléphonique pour prendre les rendez-vous et les frais de
carburant pour les déplacements intra-urbains et interurbains
(Ouagadougou - Bobo-Dioulasso) étaient difficilement
supportables par notre petit budget. Nous étions donc obligés de
nous contenter des occasions que nous offraient les rencontres entrant dans le
cadre du projet UEMOA-Maïs pour faire notre enquête auprès
des agriculteurs. C'est pourquoi nous n'avons pas pu vérifier
certaines déclarations des enquêtés, notamment celles
relatives aux pratiques culturales qu'ils exercent dans leurs champs,
la possession des postes téléviseurs, l'accès
à l'électricité, etc.
En tout état de cause, nous estimons que ces
limites n'ont pas d'impacts grandioses sur la qualité de l'étude.
Elles ne sauraient être des facteurs pouvant empêcher la
poursuite de la recherche.
36
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
IV. Les résultats obtenus de la recherche et les
recommandations
Cette partie est consacrée à l'analyse
et à l'interprétation des données collectées dans
le cadre de la recherche. Il s'agit notamment des données qualitatives
obtenues grâce aux entretiens et des données
quantitatives obtenues grâce à l'enquête par questionnaire.
Les enquêtés et interviewés ont émis des
suggestions que nous avons résumées en cinq (05)
recommandations.
IV.1- Les résultats de la recherche
qualitative
Les entretiens auprès des 22 personnes nous ont permis
de comprendre les problèmes liés à la contribution de la
télévision dans la vulgarisation du patrimoine cultural.
L'interprétation des données recueillies est
faite sur la base des déclarations des interviewés et de nos
observations personnelles.
IV.1.1- La télévision dans les plans et
stratégies de communication des structures publiques et privées
intervenant dans l'agriculture.
La télévision joue un rôle important dans
leurs actions et stratégies de communication. Elle est un
important canal qui permet d'atteindre leurs cibles en raison de son
fort taux de pénétration. La télévision
occupe une place prépondérante dans leurs plans de communication.
Elle est un média prisé par la population. De ce fait,
elle permet de toucher directement, au moyen de l'image et du son, un large
public. Elle leur permet également d'être visibles aux yeux de
leurs partenaires et des acteurs du monde agricole. Plusieurs types de
communications à travers la télévision sont
utilisés. Par ordre de fréquence, nous pouvons noter les
couvertures médiatiques, les grands reportages, les
publi-reportages, les spots publicitaires, les passages
d'invités aux JT et les tables rondes.
Au niveau des structures de recherche comme
l'INERA et des innovateurs, ils ont, dans leur politique de
vulgarisation, compris que les résultats de la recherche resteront
toujours méconnus s'il n'y a pas de démarche de
communication. Une démarche qui devrait intégrer désormais
les médias et non pas seulement les anciennes méthodes
telles que les agents vulgarisateurs et les animations de groupe.
IV.1.2- Les télévisions partenaires des
structures intervenant dans l'agriculture
La RTB-télé, BF1 et Burkina info sont leurs
partenaires privilégiés par ordre de préférence. Le
choix de la télévision publique s'explique par sa
couverture du territoire national et par son audience. C'est la
télévision qui permet de toucher le plus grand public. En toute
situation, la RTB-télé est le premier choix comme
télévision partenaire du MAAH, des ONG et des autres structures
qui veulent aussi prouver à l'autorité politique du
dynamisme de leurs actions sur le terrain.
Les télévisions privées sont
généralement choisies pour des publi-reportages, des spots, des
documentaires, des reportages factuels en lien avec l'actualité
sur l'agriculture. Selon les
37
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
interviewés, la télévision BF1 a
notamment une bonne audience. Communiquer à travers les
télévisions privées contribue à porter les
messages vers les cibles et à améliorer l'image des
institutions qui interviennent dans le secteur agricole. La plupart
d'entre elles préfèrent les télévisions
privées aux autres lorsqu'elles ont des activités en
collaboration avec des partenaires internationaux.
IV.1.3- Les raisons de la faible implication de la
télévision dans la vulgarisation agricole
C'est en fonction de l'envergure des activités,
que les télévisions sont impliquées par les
organisateurs. Estimant que les couvertures
télévisuelles sont assez chères, les structures se
réservent souvent de les inviter. Elles préfèrent
plutôt collaborer avec la presse écrite, les radios et parfois les
médias en ligne. Notamment quand il s'agit d'activités
qui méritent d'être connues par le grand public.
Les projets à l'échelle locale, départementale,
provinciale ou régionale sont généralement
couverts par les autres médias sauf la télévision dont les
prestations seraient très coûteuses. En effet, pour
bénéficier d'un reportage télévisuel de 1mn30s
à 3mn maximum, il faudrait débourser environ 250 000 F
CFA (pour la RTB-télé) et 175 000 F CFA (pour les
télévisions privées) pour les localités les plus
proches des sièges ou relais des télévisions. Quant aux
émissions sur des thématiques spécifiques à
chaque domaine d'activité, les coûts varient entre 500
000 F CFA et 1 000 000 F CFA pour la production et la diffusion par la
télévision. Ces tarifs seraient difficilement supportables par
les structures qui ont pourtant besoin de communiquer soit sur des techniques
agricoles innovantes, soit sur des menaces ou des parasites qui pourraient
entraver les activités agricoles.
Ainsi, nous pouvons confirmer notre postulat de départ
qui stipule que « la télévision ne contribue pas
suffisamment à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à
la sensibilisation, à l'information et à l'accompagnement
des acteurs de l'agriculture au Burkina Faso. » En effet, selon
les responsables des trois télévisions que nous avons
rencontrés, les coûts de production, de réalisation et de
diffusion sont effectivement très élevés et il est
difficile pour une télévision de supporter seule ces coûts
de façon continue sur plusieurs mois. Comme toutes ces trois
télévisions sont obligées de supporter les charges
financières liées à leur fonctionnement et de faire des
bénéfices parce qu'étant des entreprises
commerciales, elles ne peuvent pas faire des prestations gratuites ou
à perte sans s'assurer de la rentabilité à court, moyen et
long terme. Il est également ressorti des entretiens et de
notre constat que le déplacement des télévisions vers les
zones rurales pour des reportages, des documentaires ou des émissions
nécessite des moyens logistiques adaptés à
l'état des routes et résistants au climat humide. A cela
s'ajoutent les prises en charges (restauration et hébergement)
du personnel durant ces périodes de tournage. En somme, toutes ces
raisons sont liées aux finances et justifient, selon eux, la faible
contribution de la télévision à la vulgarisation des
techniques agricoles et à la sensibilisation des acteurs.
38
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
IV.1.4- L'idée d'émissions
télévisuelles sur l'agriculture
Pour des émissions télévisuelles, la
RTB-télé est leur premier choix car elle serait la mieux
appropriée parce qu'elle a la plus grande audience. La
création d'émissions agricoles dans les
télévisions publiques et privées est une bonne
idée. Ces émissions contribueront à diffuser des
paquets technologiques dans l'optique de l'intensification de la
production agricole. Elles constitueront un très bon cadre
d'échange et de partage d'expérience : cela permettra la
mise en place d'une plateforme d'échanges entre les
professionnels, les acteurs, les décideurs et toute la population.
Aussi, un grand nombre d'informations pourront-elles y
être logées pour l'intérêt
général.
Ces structures et institutions s'engagent pour des
accompagnements techniques, notamment pour la vulgarisation de bonnes
pratiques agricoles en mettant les informations et les ressources humaines
nécessaires à la disposition des producteurs des
émissions. Néanmoins, ils estiment que les agriculteurs sont la
cible primaire de ces émissions. Ils pourront participer aux
émissions en partageant leurs success stories dans le
domaine agricole. Mais au préalable, en s'approchant d'eux pour leur
expliquer la raison d'être des émissions et les avantages que cela
procurerait, leur adhésion sera plus facile, franche, active et
prolifique.
IV.2- Les résultats de la recherche
quantitative
Avec l'approche quantitative, nous avons obtenu des
chiffres représentés en pourcentage pour la plupart des
résultats. Des tableaux et des graphiques nous ont
également permis d'illustrer certains comportements ou propos
des enquêtés. L'interprétation des données
est faite sur la base des chiffres et des témoignages.
IV.2.1- Les techniques connues et pratiquées par
les agriculteurs
Au total 21 pratiques agricoles ont été
citées par les agriculteurs eux-mêmes pour les avoir connues ou en
avoir entendu parler. Parmi ces techniques, seulement quelques-unes sont
utilisées par les enquêtés. Le tableau ci-dessous
présente l'état de connaissance et de pratique de ces
techniques par les agriculteurs.
39
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Les techniques agricoles selon leur connaissance et leur
utilisation
|
Connaissance des techniques par
les agriculteurs
|
Utilisation des techniques par
les agriculteurs
|
|
% selon l'effectif (25)
|
% selon la connaissance de la technique
|
% selon l'effectif (25)
|
% selon l'utilisation de la technique
|
Amendement avec FO
|
32
|
9.52
|
32
|
17.02
|
Apport en engrais
|
12
|
3.57
|
8
|
4.26
|
Binage
|
4
|
1.19
|
0
|
0.00
|
Buttage
|
12
|
3.57
|
0
|
0.00
|
Compostage
|
8
|
2.38
|
0
|
0.00
|
Culture sur billons
|
12
|
3.57
|
4
|
2.13
|
Culture sur brulis
|
0
|
0.00
|
0
|
0.00
|
Démariage
|
8
|
2.38
|
4
|
2.13
|
Demi-lune
|
8
|
2.38
|
0
|
0.00
|
Fumure organique et minérale
|
16
|
4.76
|
8
|
4.26
|
Herbicidage
|
8
|
2.38
|
8
|
4.26
|
Hersage
|
4
|
1.19
|
0
|
0.00
|
Labour à plat
|
32
|
9.52
|
16
|
8.51
|
Préparation du sol
|
4
|
1.19
|
4
|
2.13
|
Rayonnage
|
8
|
2.38
|
0
|
0.00
|
Sarclage
|
8
|
2.38
|
0
|
0.00
|
Semences améliorées
|
32
|
9.52
|
24
|
12.77
|
Semis en désordre
|
8
|
2.38
|
0
|
0.00
|
Semis en ligne
|
76
|
22.62
|
68
|
36.17
|
Semis en poquet
|
4
|
1.19
|
4
|
2.13
|
Zaï
|
40
|
11.90
|
8
|
4.26
|
Total
|
|
100
|
|
100
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Le semis en ligne (76%), le zaï (40%), le labour à
plat (32%), les semences améliorées (32%) et l'amendement
en FO (32%) sont les techniques agricoles les plus connues par les
agriculteurs. Mais une chose est de les connaître, une autre est de les
pratiquer. Parmi les 5 techniques les plus connues seulement trois (03)
sont pratiquées par bon nombre des paysans. Il s'agit de :
semis en ligne (68%), amendement avec FO (32%) et semences
améliorées (24%). L'écart entre la connaissance
et la pratique des techniques se justifie, selon les paysans, par la non
maîtrise, le manque d'explications claires et convaincantes, la
crainte d'échouer en essayant et le coût
élevé du matériel et des intrants accompagnant les
technologies.
Les raisons qui justifient certaines techniques
appliquées dans les champs sont : accroître le rendement et
augmenter la production et les revenus ; restaurer et fertiliser le sol ; ces
techniques sont plus rapides, naturelles et moins coûteuses ; ces
techniques donnent une production bio et saine ; elles permettent de
résister aux ravageurs et aux parasites ; elles permettent
d'éviter l'appauvrissement des sols et de répondre au
déficit de la pluviométrie.
40
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 IV.2.2- Les moyens de vulgarisation
existants
Des moyens de communication sont disponibles et
permettent à certains agriculteurs d'avoir des informations.
Ces moyens sont à la fois humains et matériels.
A- Les méthodes par lesquelles les agriculteurs
ont accès à l'information
Les méthodes de vulgarisation agricoles sont multiples.
Parmi celles proposées aux enquêtés, quelques-unes sont
très connues car elles leur ont permis de prendre conscience de certains
problèmes et d'essayer des tentatives de solutions. Ces moyens
ou ces canaux sont utilisés par les chercheurs, les
innovateurs, les instituts de recherche, les agents vulgarisateurs, etc. en
fonction des cibles, de la localité et des moyens humains,
matériels et financiers dont ils disposent.
Les moyens de vulgarisation par lesquels les techniques sont
connues
|
Effectif (25)
|
% selon l'effectif
|
% selon le canal de vulgarisation
|
Bouche à Oreille
|
7
|
28
|
5.51
|
Champ école
|
21
|
84
|
16.54
|
Chercheurs de l'INERA
|
20
|
80
|
15.75
|
Facebook
|
0
|
0
|
0.00
|
Formations
|
22
|
88
|
17.32
|
Journal en ligne
|
0
|
0
|
0.00
|
Journal Papier
|
1
|
4
|
0.79
|
Observations
|
3
|
12
|
2.36
|
Radio
|
19
|
76
|
14.96
|
Techniciens d'agriculture
|
23
|
92
|
18.11
|
Télévision
|
11
|
44
|
8.66
|
Web TV
|
0
|
0
|
0.00
|
Whatsapp
|
0
|
0
|
0.00
|
Total
|
|
|
100.00
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Les techniciens d'agriculture (92%), les formations
(88%), les champs écoles (84%), les chercheurs de l'INERA (80%) et la
radio (76%) sont les plus percutants en matière de communication sur les
techniques agricoles selon l'enquête. Le contact humain, le
visuel et le son sont présents dans les quatre premiers moyens
cités. Ces trois éléments réunis constituent une
force de communication en matière de conviction de son auditoire ou de
son public. Pourtant, la télévision, avec seulement 44% de ceux
qui ont juste entendu parler ou vu des pratiques agricoles, est moins
percutante parce qu'elle ne disposerait pas de programme attrayant pour
ce public agricole. Elle est toutefois le moyen de communication et de
vulgarisation qui réunit à la fois les trois
éléments que sont : l'humain, le visuel et le son. Ici,
l'hypothèse générale de notre étude formulée
comme suit : « la télévision ne contribue pas
suffisamment à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à
la
41
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
sensibilisation, à l'information et
à l'accompagnement des acteurs de l'agriculture au Burkina
Faso » se confirme. En effet, même pas la
moitié des enquêtés ne reconnait avoir connu les 21
techniques agricoles par le biais de la télévision. Aussi,
même le bouche à oreille (28%) ne résout-il pas le
problème de vulgarisation au sein de la communauté des
agriculteurs parce que les quelques personnes informées des nouvelles
techniques ne les maîtrisent pas assez, à tel point
qu'elles puissent être à mesure de les partager aux autres
sans risque de les induire en erreur. Les médias qui
font appel à l'internet [Web TV (0%), Whatsapp (0%) et Facebook (0%)]
n'ont pas encore d'impact dans le milieu des agriculteurs en matière de
vulgarisation d'une technique agricole.
B- Les médias pouvant aider les agriculteurs
à mieux s'informer
De nos jours, les médias traditionnels et les nouveaux
médias sont complémentaires quant à la diffusion
des informations. Certains sont plus rapides et parfois instantanés
tandis que d'autres sont lents en termes de diffusion. Les nouveaux
médias, notamment ceux dont l'utilisation
nécessite une connexion internet permettent au public de
revenir à maintes reprises sur le contenu afin de mieux comprendre.
Néanmoins, ces deux types de médias peuvent permettre à
nos enquêtés de mieux s'informer sur l'existence et les
pratiques des techniques agricoles.
Les médias pouvant mieux faire connaitre les techniques
agricoles
|
Effectif (25)
|
% selon l'effectif
|
% selon les medias choisis
|
Télévision
|
16
|
64
|
31.37
|
Radio
|
25
|
100
|
49.02
|
Web TV
|
1
|
4
|
1.96
|
Journal Papier
|
2
|
8
|
3.92
|
Journal en ligne
|
3
|
12
|
5.88
|
Facebook
|
3
|
12
|
5.88
|
Whatsapp
|
1
|
4
|
1.96
|
Total
|
|
|
100.00
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Selon les paysans, la radio (100%) demeure le media qui peut
mieux leur faire connaitre les nouvelles techniques agricoles. Ils
estiment que pour connaitre l'existence d'une nouvelle technique, ils n'ont pas
besoin de la voir mais juste d'être informés. La suite, ils
voudraient bien en être convaincus de sa pertinence par rapport
à celles qui existent déjà afin de se les approprier,
d'y adhérer et de les adopter. Ils justifient le choix de la
radio par le fait qu'elle est beaucoup plus écoutée en
milieu rural que la télévision. Aussi, notent-ils sa large
couverture sur le territoire, sa facile accessibilité et le
faible prix d'achat d'un poste radio.
La télévision quant à elle, vient en
deuxième position. 64% des enquêtés ne se contentent pas
seulement de prendre connaissance, mais veulent voir la techniques ou son
expérimentation à travers la télévision.
C'est pourquoi ils estiment que ce médium peut leur permettre de
mieux
42
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
connaitre l'existence réelle, concrète
et visible des nouvelles techniques agricoles dont parleraient la
radio et/ ou leur entourage. Autres raisons avancées : la
démonstration par les images font assimiler facilement les techniques ;
le visible, le réel et le concret de la télévision rendent
plus crédibles les explications ; la télévision est
accessible par bon nombre des ménages actuellement et elle
couvre aujourd'hui tout le territoire national.
Cependant, nous constatons que plusieurs médias
ont été désignés par plus d'un agriculteur comme
pouvant les aider à mieux s'informer sur les pratiques agricoles
innovantes. Cela explique la notion de
complémentarité des médias. Chacun d'eux
étant faits pour des cibles et des publics bien précis, il n'est
pas exclu que le grand public en général y trouve
également son compte.
IV.2.3- Les outils personnels ou collectifs de
communication à la portée des agriculteurs
A- Les outils à la possession des
agriculteurs pour s'informer
Pour être informé, l'on a besoin d'un
outil, d'un tuyau par lequel l'on reçoit la nouvelle. Nos
enquêtés disposent chacun au moins d'un outil fonctionnel et d'une
source d'alimentation électrique qui lui permettent de recevoir
des informations.
Les outils de réception de messages disponibles chez les
agriculteurs
|
Effectif (25)
|
% selon l'effectif
|
% selon l'outil disponible
|
Poste téléviseur
|
13
|
52
|
18.57
|
Poste radio
|
22
|
88
|
31.43
|
Internet
|
4
|
16
|
5.71
|
Téléphone Portable
|
16.0
|
64
|
22.86
|
Outil collectif
|
15.0
|
60
|
21.43
|
Total
|
|
|
100.00
|
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Le poste radio occupe la première place parce que 88%
des agriculteurs en possèdent. Puis, viennent successivement le
téléphone portable (64%), l'outil collectif (60%) et le poste
téléviseur (52%). L'internet (16%) tient la queue du peloton car
il est toujours très couteux et inaccessible dans
plusieurs zones rurales. Dans le cas de cette étude, l'outil collectif
est l'ensemble des téléviseurs, des postes radio, des
vidéos projecteurs, des mégaphones, des amplificateurs, des
baffles, etc. que les associations, groupements ou coopératives
d'agriculteurs utilisent pour communiquer en leur sein. Il faut noter
que de nombreux agriculteurs détiennent à la fois plusieurs
outils ci-dessus cités.
B- Les perceptions sur l'importance de la
télévision dans la vulgarisation agricole
L'importance du rôle que la
télévision devrait jouer dans la vulgarisation des techniques
agricoles est reconnue par tous les agriculteurs. Mais cette importance n'est
pas perçue au même niveau
43
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
par tous. Le graphique ci-dessous précise le
degré de perception des agriculteurs quant à l'importance
de la télévision.
Figure 3 Perceptions sur l'importance de la
télévision dans la vulgarisation
Peu bon
24%
40%
Bon
Très bon Bon Peu bon
Très bon
36%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
La télévision est un `'très
bon» moyen de vulgarisation des techniques agricoles, selon 36%
des agriculteurs. Aussi, 40% d'entre eux estiment-ils
qu'elle est un `'bon» moyen et 24% restent dubitatifs et pensent qu'elle
est un `'peu bon» moyen de vulgarisation. Pour ces derniers, elle
serait peu convaincante du fait de la langue française que la
plupart des télévisions burkinabè utilisent
à longueur de journée et de la possession d'un poste
téléviseur qui n'est pas toujours évidente pour
certains ménages. Par contre, ceux qui pensent que la
télévision est le moyen de communication adapté à
la vulgarisation (40% + 36%) avancent plusieurs raisons : elle est pratique,
concrète et montre la réalité du terrain ; grâce aux
images, les informations et les témoignages sont crédibles et
convaincants ; elle est un moyen d'apprentissage, de sensibilisation et de
formation. «Beaucoup de gens suivent la télévision parce
que les commentaires et les démonstrations sont
accompagnés d'images réelles », note un
enquêté. « C'est un moyen d'information audiovisuel
très efficace », renchérit un autre.
IV.3- Des programmes télévisuels à
l'endroit du monde agricole
Les acteurs du monde rural ont des attentes vis-à-vis
des télévisions. Ils souhaitent avoir des programmes
télévisuels dont le contenu leur est adressé.
L'agriculture, selon eux, doit avoir une place importante dans les
programmes des médias, en particuliers les médias
télévisuels car ils sont plus convaincants.
IV.3.1- L'image télévisuelle:
élément clé dans la vulgarisation agricole
La télévision par essence émet des
images. Elles sont illustratives, évocatrices, expressives et parlantes.
Les images télévisuelles ne dérogent pas à cette
règle. Elles ont toujours un sens pour
44
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
le public. Dans le secteur agricole, notamment pour la
vulgarisation des pratiques, l'image occupe une place
prépondérante surtout pour le public à qui l'on veut
faire connaitre la technique.
Figure 4 L'image télévisuelle comme
élément clé de conviction des agriculteurs
L'image
Les explications, la qualité des interventions, les
résultats déjà visibles Les impacts sociaux,
environnementaux, culturels et économiques
4%
4%
92%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Pour 92% des agriculteurs, le choix de suivre la
télévision pour s'informer et apprendre de nouvelles techniques
agricoles se justifie tout simplement par le fait que l'image parle plus que
les mots. Non seulement la télévision permet de voir
toute la technique en image mais encore elle offre les autres
éléments que comporte la radio,
c'est-à-dire le son et l'expression verbale de la
personne qui fait la démonstration. L'image est, selon eux,
l'élément le plus convaincant dans la vulgarisation d'une
technique agricole. Ici encore, la première hypothèse
spécifique de notre recherche stipulant que « la
télévision est l'outil de communication le plus convainquant pour
les acteurs agricoles » se confirme car nombreux d'entre
eux choisissent la télévision qui s'identifie
par la diffusion d'images. Alors que ces images convainquent 92% des
agriculteurs enquêtés. Par ailleurs, les impacts
socio-culturels, environnementaux et économiques montrés en image
ou démontrés à la télévision permettent de
convaincre également une petite partie des agriculteurs (4%). La
clarté des explications, la qualité des interventions et de leurs
auteurs ainsi que les résultats déjà obtenus dans
l'expérimentation d'une technique sont également des aspects
convaincants pour certains enquêtés (4%).
IV.3.2- La participation des agriculteurs aux
émissions télévisuelles
De manière générale, les
enquêtés sont favorables à l'implication des agriculteurs
dans la production des émissions télévisuelles
liées à leur domaine d'activité. Participer aux
émissions télévisuelles qui concernent leur
domaine d'activité serait une occasion pour eux de mieux comprendre les
techniques agricoles innovantes, d'échanger leurs expériences,
d'exposer leurs difficultés en vue d'obtenir des solutions.
45
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Figure 5 Les appréciations sur la participation des
agriculteurs aux émissions
Bonne
48%
Peu bonne
4%
Très bonne Bonne Peu bonne
Très bonne
48%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
La plupart des agriculteurs apprécient positivement la
démarche selon laquelle ils doivent être des acteurs clés
et incontournables dans la réalisation des émissions. 48%
d'entre eux jugent l'idée très bonne et 48% autres encore la
jugent bonne. La justification de cet état d'appréciation est de
plusieurs ordres. Primo, l'approche permet
d'améliorer le niveau d'instruction des agriculteurs et
d'augmenter leurs connaissances. Secundo, elle est
une action participative qui leur permet de mieux comprendre, qui facilite la
compréhension des techniques démontrées verbalement et
favorise une bonne appropriation de la technologie. Tertio, cette
démarche implique tous les acteurs et prend en compte leurs
problèmes, ils peuvent expliquer leurs difficultés, interpeller
les décideurs ainsi que leurs pairs sur des
phénomènes d'intérêt général et
obtenir des solutions. Quarto, étant
donné qu'ils sont les premiers acteurs de la réussite de
l'agriculture, leur implication réelle dans les émissions est une
tribune qui leur est offerte pour montrer aux autres leur savoir-faire
; un cadre de partage d'expérience. « Nous
sommes les plus nombreux (86% de la population) et l'agriculture est la base de
l'économie nationale. Nous devons donc être impliqués dans
toutes les actions du secteur », renchérit un
enquêté.
En plus, la présence des techniciens
d'agriculture ou des chercheurs ou des innovateurs aux
émissions est fortement recommandée par les
agriculteurs. En effet, 100% des enquêtés estiment que leur
participation active aux émissions est primordiale. Cela leur permettra
de donner plus d'éclaircissements et de détails importants
concernant les techniques et de mieux expliquer pour convaincre les
agriculteurs. Les échanges directs avec les agriculteurs à
travers un langage plus facile et adapté leur permettront de mieux
comprendre, de renforcer les capacités de production et
d'acquérir de nouvelles connaissances. C'est également une
tribune de partage d'expériences, d'exposition des
préoccupations et de recherche de solutions liées aux
difficultés rencontrées de part et d'autres des acteurs du
domaine.
Parmi les enquêtés, 88% sont convaincus que la
démarche participative des agriculteurs et des détenteurs
des pratiques agricoles innovantes est suffisante pour les amener à
s'approprier les techniques vulgarisées à travers les
émissions télévisuelles. En effet, pour eux, rien n'est
plus sûr
46
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
et convaincant que les témoignages de ces deux
catégories d'acteurs agricoles qui ont travaillé
ensemble et expérimenté les techniques avant de les
mettre à la disposition du grand public. Etant les premiers praticiens
de la technique, ils sont bien placés pour montrer les avantages et les
faiblesses de celle-ci. C'est pourquoi nous pensons que le second
postulat spécifique de notre étude, énoncé
comme suit : « la télévision est le meilleur moyen
d'expression, de partage de connaissances et d'expériences et de
recherche de solutions pour les acteurs agricoles », est
également confirmé. Si nous admettons que le savoir n'est
bénéfique que lorsqu'il est mis au service de la
société, alors, la participation des détenteurs des
savoirs en agriculture aux émissions fait partie du processus de mise
à disposition de ces savoirs à la communauté.
IV.4. Les méthodes de diffusion des
émissions souhaitées par les agriculteurs
Les enquêtés se sont prononcés sur les
méthodes de diffusion des émissions si toutefois les
télévisions voudraient désormais les prendre en compte
dans leurs grilles de programme. Ainsi, les jours où ils sont
disponibles pour suivre les émissions et les langues dans lesquelles ils
souhaitent qu'elles soient diffusées sont choisis en fonction de
leurs occupations quotidiennes et hebdomadaires.
IV.4.1- Les jours favorables à la diffusion des
émissions
Dans l'espoir de suivre des émissions
télévisuelles liées à l'agriculture, les
enquêtés se sont prononcés sur les jours de la
semaine qui leur conviennent. Les jours de la fin et de début de semaine
semblent être les mieux indiqués si toutefois des émissions
devraient être diffusées par les télévisions
à l'endroit du public paysan.
Figure 6 Les jours souhaités pour la diffusion des
émissions
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Samedi
17%
Dimanche
24%
Lundi
24%
Jeudi
2%
Mardi
0%
Mercredi
2%
Vendredi
31%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
47
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Le souhait de 31% des paysans est que le vendredi soit
le jour de diffusion d'émissions liées à leur secteur
d'activité. Le dimanche (24%) et le lundi (24%) se bousculent
également parmi les choix des enquêtés. Puis,
vient le samedi qui comptabilise 17% des agriculteurs. Quant aux jours du
milieu de semaine que sont mardi (0%), mercredi (2%) et jeudi (2%), ils ne sont
pas du tout les mieux placés pour une éventuelle
programmation télévisuelle d'une émission sur
l'agriculture. En effet, les télévisions qui
diffuseraient des émissions adressées au public rural entre
mardi, mercredi et jeudi prennent le risque de ne pas atteindre leur cible
principale. Par contre, les jours propices seraient respectivement le vendredi,
le dimanche et le lundi. Le samedi pouvant être réservé
à des rediffusions.
IV.4.2- Les langues de diffusion des
émissions
Le Dioula est la langue nationale la plus parlée dans
la région des Hauts-Bassins. D'autres comme le Bwaba,
le Sambla, le Mooré et le Siamou sont également parlées
dans cette zone. Mais, elles ne sont pas majoritaires par rapport au Dioula qui
est surtout une langue commerciale et très répandue de la
localité. Le Français, quant à lui, est la langue
officielle du Burkina Faso. Elle est enseignée dans les écoles et
parlées presque dans toutes les localités.
Figure 7 Les langues souhaitées pour la diffusion des
émissions
Français ou Dioula
46%
Français seulement Dioula seulement Français ou
Dioula
Français seulement
22%
Dioula seulement
32%
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, enquête
réalisée en 2018.
Pour la diffusion des émissions sur
l'agriculture, 32% des enquêtés souhaitent qu'elle soit faite
seulement en Dioula. Etant donné que c'est une langue
connue et parlée dans la localité, ils estiment que son
utilisation pour la production des émissions servira mieux la
communauté agricole de la région et pourra mieux convaincre le
public cible. Pendant ce temps, 22% des agriculteurs manifestent le souhait de
voir les émissions télévisuelles en français
seulement. En effet, selon eux, c'est la langue officielle
utilisée par l'administration et les institutions. Elle est
également la langue la plus courante que la plupart d'entre eux comprend
surtout quand le langage est adapté au niveau de
compréhension du citoyen moyen. Par ailleurs, parmi les
enquêtés, nombreux comprennent et parlent les deux langues. Au
total 46% des agriculteurs sont prêts à suivre les
émissions qu'elles soient en français ou
qu'elles soient en Dioula. Pour des raisons
48
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
plus pratiques, nous pensons qu'il serait judicieux
que les émissions soient produites en Français. Le
Dioula n'étant pas plus répandu sur tout le
territoire national que le français, une émission
uniquement diffusée dans cette langue ne servira pas
l'intérêt du plus grand nombre de Burkinabè. Par
contre, avec la langue française, au moins 68% (46%+22%) des
agriculteurs pourront suivre et comprendre le message. Aussi, étant
donné que les enquêtés sont des responsables et des
porte-paroles d'organisations paysannes et que bon nombre d'entre eux
comprend le français, ils pourraient être des relais
auprès de leurs mandataires et des autres paysans. C'est
là qu'apparait le model communicationnel des « Uses and
gratifications » qui stipule que l'usage des messages
médiatiques ne peut qu'être
bénéfique pour les publics qui y trouvent leurs
intérêts. Le relais des contenus des émissions et
l'utilisation de ces contenus donneraient des impacts positifs sur leurs
rendements agricoles. L'idéal aurait voulu que les
émissions soient faites en langues locales pour les populations
dont la plupart comprend l'une des trois langues les plus
parlées du Burkina Faso ; il s'agit du
mooré, du dioula et du foulfouldé. Mais pour un
début, les moyens financiers, matériels et humains à
mobiliser constituent des difficultés à ne pas négliger.
La langue française est la langue officielle du pays et le taux
d'alphabétisation en 2015 estimé à 52,51% de la
population nationale74 est un atout pour motiver la
réalisation des émissions en français.
IV.5- Les différentes recommandations :
l'idée d'une stratégie nationale de vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations
L'enquête nous a permis de recueillir des
recommandations pour une meilleure communication autour des
activités agricoles au Burkina Faso. Elles sont résumées
en cinq points. La mise en oeuvre de ces recommandations par toutes les
parties prenantes du monde agricole et du monde des médias et
de la communication va permettre une avancée significative dans le
développement de l'agriculture burkinabè. Elle
nécessite également l'allocation d'un budget
suffisant à la communication par tous les partenaires.
IV.5.1- Pour plus de visibilité des
activités agricoles
Pour plus de visibilité des activités agricoles,
il serait intéressant d'initier un magazine
hebdomadaire, à diffuser sur une ou deux
télévisions, aux heures de grande audience. Il contiendra
par exemple des reportages sur des aspects donnés de
l'agriculture, des interviews avec des spécialistes du sujet
pour son approfondissement, des portraits, des entretiens, etc.
Il est judicieux pour les ministères en charge de la
recherche, des innovations, de l'agriculture, de
l'élevage, des ressources halieutiques, etc. d'organiser des
sorties de terrain avec les partenaires pour constater les
réalisations en vue de les mobiliser et de les motiver à
accompagner les actions de communication liées à
l'agriculture. Cela requiert une bonne gouvernance et une transparence
dans toutes les actions de développement agricole à
travers la communication médiatique.
74
https://www.populationdata.net/pays/burkina-faso/,
consulté le 19/01/2019 à 22h57.
49
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
IV.5.2- Pour une meilleure prise en compte de
l'agriculture dans les programmes des
télévisions
Pour une meilleure prise en compte de l'agriculture
dans les programmes des télévisions, le MAAH, les structures
intervenant dans l'agriculture et leurs partenaires techniques et
financiers gagneraient à nouer des partenariats efficaces avec les
chaînes de télévision, à encourager et
former les réseaux de journalistes agricoles existant ou
à susciter la création d'un réseau de
journalistes agricoles. Ils pourraient également organiser des
cadres de rencontre périodiques avec les responsables de programme
agricole des organes de télévision.
IV.5.3- Pour une spécialisation des journalistes
dans le domaine agricole
Il est souhaitable également d'initier des
rencontres d'information et de formations sur l'agriculture,
de créer des cadres de compétitions visant à primer les
meilleures productions télévisuelles sur l'agriculture. Cela
pourrait susciter la spécialisation de journalistes dans le
domaine agricole. A travers les programmes télévisuels,
l'on peut également faire la promotion de
l'entreprenariat agricole en diffusant par exemple des
publi-reportages sur des entrepreneurs agricoles modèles.
Les journalistes qui souhaitent se spécialiser
dans le domaine de l'agriculture peuvent s'inscrire au
programme de master en « Agriculture et innovations
technologiques » (AIT) offert par l'Institut Panafricain pour le
Développement - Région de l'Afrique de l'Ouest et du
Sahel (IPD-AOS). Des sessions de formation de courte durée
peuvent également leur être dispensées pour une bonne
maîtrise de la problématique des innovations
technologiques dans le domaine de l'agriculture.
IV.5.4- Pour une synergie d'actions des acteurs du
développement agricole
A l'endroit des institutions
gouvernementales, inter-gouvernementales, ONG, Associations, OSC,
etc. il est nécessaire pour elles de
faire des plaidoyers auprès des décideurs pour renforcer
davantage leurs partenariats en vue d'élargir leurs
champs d'action et de renforcer leur visibilité sur le
terrain en communiquant avec les médias, notamment la
télévision.
IV.5.5-Pour la mise en place et l'application d'une
stratégie nationale de vulgarisation des résultats de la
recherche et des innovations
A grande échelle, les quatre recommandations
précédentes pourraient constituer les grands axes
d'une stratégie nationale de vulgarisation des
résultats de la recherche et des innovations qui, à notre
avis, s'intègre obligatoirement dans une démarche
opérationnelle de communication participative pour le
développement. Cette stratégie pourra être
coordonnée par l'ANVAR et s'étendre sur une durée de 5
à 10 ans renouvelables en prenant en compte les acteurs
suivants : les chercheurs, les structures de vulgarisation (ANVAR, DVRD,
SP/CPSA), les Ministères en charge de l'Agriculture, de
l'élevage, de l'environnement, des ressources halieutiques, les
ONG, les
50
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
associations et organisations de la société
civile, les structures et groupements paysans, les producteurs agricoles, les
médias, etc.
Tous ces acteurs auront des rôles très importants
à jouer dans le processus de transfert des résultats de la
recherche vers les utilisateurs que sont les agriculteurs. Ici, le rôle
des médias, notamment la télévision, est
particulièrement prépondérant dans le sens où ils
constituent des tuyaux (canaux) de traitement et de diffusion des informations
à partir de la source (les chercheurs, les institutions de recherche,
etc.) vers les utilisateurs (producteurs, populations, etc.). Les médias
jouent également un rôle de veille informationnelle,
d'interpellation et de sensibilisation. En raison de leur
fonction de service d'intérêt public, les médias
sont des intermédiaires entre les sources d'information
et les récepteurs : l'interaction continue entre ces deux
parties prenantes permettra une meilleure vulgarisation des pratiques agricoles
innovantes dont la finalité est l'acceptation et l'exercice de
ces pratiques par les utilisateurs premiers (producteurs).
51
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
V. Proposition d'émissions
télévisuelles pour la vulgarisation des pratiques
agricoles
Notre recherche ne se limite pas à des suggestions et
recommandations. Elle se veut une recherche-action pour aboutir à un
résultat concret. Ainsi, à la suite des recommandations, nous
voulons apporter notre modeste contribution à l'émergence
d'une agriculture durable au Burkina Faso à travers la
communication. C'est pourquoi nous proposons un projet
réaliste et réalisable : des émissions sur
l'agriculture à soumettre à trois
télévisions du Burkina Faso.
V.1- Le contexte et la justification du projet
L'éventail médiatique du Burkina Faso
est en cours d'élargissement depuis plus de deux
décennies. Pour ce qui nous concerne, on dénombrait en 2015
environ 31 radiodiffusions télévisuelles privées et 02
radiodiffusions télévisuelles publiques (étatiques)
à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso avec des antennes relais dans 29
provinces (sur 45)75. Quant aux télévisions
privées, près de 75% d'entre elles sont
situées dans les deux grandes villes également. Certaines d'entre
elles ont aussi des relais dans plusieurs provinces. En 2017,
l'avènement de la TNT a permis à 14 chaînes de
télévision (pour un début) d'émettre sur
toute l'étendue du territoire national sans avoir recours
à des signaux hertziens. Cela signifie que ces chaînes sont
accessibles à plus de 86% de la population burkinabè
vivant en milieu rural, constituant la population d'agriculteurs actifs
du pays.
Cependant force est de constater que les programmes
des télévisions n'intéressent pas cette
population majoritaire. En effet, les contenus sont des sujets
qui s'adressent aux citadins. Pourtant l'agriculture est une source
inépuisable de matières premières pour les
télévisions qui voudraient en faire une
spécialité. Aux dires de Hamadou LOUGUE, journaliste qui
s'intéresse aux questions agricoles à la
RTB-télé des Hauts-Bassins, « des résultats de
recherches sur le secteur, des innovations et des informations capitales sont
disponibles et peuvent meubler les grilles de programme des
télévisions ». Mais le handicap est
l'orientation que chaque télévision se donne. Elles
préfèrent aller vers les événements qui sont
immédiatement rentables, tout en oubliant que l'agriculture est
d'ailleurs le secteur le plus rentable car elle contribue à
environ 40% du PIB national. Selon Jacob SANOU, chercheur à
l'INERA de Farako-bâ, « quand vous allumez la
télé, vous constatez qu'elle n'est pas faite pour les
agriculteurs. Alors, on devrait inverser les choses. Je verrai bien un
journal parlé conduit par un journaliste-agriculteur. Pour parler de la
situation pendant la compagne agricole, pourquoi ne pas faire un
journal parlé de l'agriculture et animé par des agriculteurs et
des techniciens de l'agriculture ? 76 »
Si l'agriculture est prise en compte par les
télévisions dans leurs programmes, nous ne doutons pas de
l'augmentation de leur audience sur le territoire et plus
précisément dans les zones les plus reculées. Sur
le plan économique, nul besoin de dire que c'est la
publicité qui finance les médias.
75 Conseil supérieur de la Communication, Liste des
médias audiovisuels par typologie, Ouagadougou, 28 avril 2015, p.
16 à 34.
76 Jacob SANOU, chargé de recherche à
l'INERA de Farako-bâ, entretien réalisé le
02/07/2018 à Bobo-Dioulasso.
52
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Pourtant c'est la forte audience qui attire les
annonceurs vers les médias. Au-delà donc du fait
qu'elles contribuent à la vulgarisation des pratiques agricoles
innovantes, à la conscientisation, à la
sensibilisation des acteurs du secteur et à l'essor d'une
agriculture plus dynamique et moderne, les télévisions se feront
de bonnes recettes grâce à la notoriété qu'elles
auront partout dans le pays. C'est pourquoi, nous nous donnons le devoir de
proposer trois émissions sur l'agriculture. Chacune d'elle va meubler la
grille de programme de trois télévisions dont la capacité
de couverture géographique va au-delà même
des frontières burkinabè. Il s'agit de la
télévision nationale (RTB-télé) et des
deux télévisions privées BF1 et Burkina Info qui couvrent
toute l'étendue du territoire national et sont
accessibles sur les bouquets Canal+ et Nerwaya ainsi que sur des médias
numériques en ligne comme YouTube.
V.2- La description du projet
Le projet en lui-même consiste à proposer
une émission sur l'agriculture à chacune des trois
télévisions, puis la diffuser sur chacune
d'elles.
V.2.1. Le porteur du projet
Le porteur du projet est une personne morale qui sera une
agence de communication. Sa vocation est de contribuer au développement
du secteur agricole à travers des actions de communication et des
événementiels visant à vulgariser le patrimoine cultural
sur le territoire burkinabè. Sa durée de création
ne prendra pas plus d'un mois77. Au stade où nous
sommes, nous n'avons pas encore réuni tous les
éléments nécessaires à sa création et
à son opérationnalisation. Mais déjà la
précision de certains aspects est nécessaire à la
compréhension du présent projet professionnel. Il s'agit
notamment du :
- Nom : Agricult'Heure Communication ;
- Statut juridique : SARL ;
- Lieu d'implantation : Ouagadougou, la
capitale, située au centre du pays, où se trouvent les
sièges des trois télévisions et de la plus part des
potentielles institutions et organisations partenaires, l'avantage
lié à la réduction des coûts de transport pour des
raisons administratives et organisationnelles ;
- Personnel minimum : 01 coordonnateur, 03 journalistes
présentateurs de chacune des émissions et 03 journalistes
reporters d'images, 01 réalisateur, 01 monteur-infographiste et
1 agent marketing;
- Personne physique représentant l'agence
: Yamnoma Geoffroy ZONGO ;
- Régime salarial : tout le personnel est sous un
régime contractuel payé à la pige.
77 Cf. Décret présidentiel n°2005-
332/PRES/PM/MCPEA/MFB/MJ/MTEJ du 21 Juin 2005 portant création du Centre
de Formalités des Entreprises (CEFORE) au Burkina Faso.
53
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 V.2.2. Les objectifs du projet
Comme tout projet, celui-ci a des objectifs clairement
définis dans les lignes qui suivent.
Objectif général : contribuer
à vulgariser les pratiques agricoles innovantes à travers la
télévision.
Objectifs spécifiques :
- contribuer au moyen de la télévision à
informer, sensibiliser et convaincre les agriculteurs à
l'utilisation des innovations agricoles pouvant leur permettre
d'augmenter leurs rendements agricoles ;
- contribuer à fournir à la grille de
programme des télévisions une émission sur l'agriculture
pour répondre aux besoins et attentes des paysans sur
des informations liées à leur secteur
d'activité.
V.2.3. L'analyse FFOM
Cette analyse est valable pour tout le projet. Elle ne
cible pas une seule émission car c'est l'ensemble des trois
émissions qui constitue le projet.
Récapitulatif de l'analyse FFOM du
projet
Forces
|
|
Opportunités
|
- Accessibilité des agriculteurs et des associations
- Les études et enquêtes de terrain
- La multiplicité des partenaires
- La connaissance et la maîtrise du milieu des
médias
- L'abondance de la matière première et des
ressources
- Thème d'actualité
- Thème touchant plus de 86% de la population
- Disponibilité manifeste des institutions et
organisations
à accompagner le projet
- Volonté de communication et de visibilité des
actions
liées aux résultats de la recherche
|
|
- Présence de postes téléviseurs dans la
plupart des
ménages ruraux
- Mise en oeuvre réelle de la TNT sur le
territoire national - Elargissement du nombre des détenteurs de
plaques photovoltaïques et de groupes électrogènes en milieu
rural
- L'émergence d'une petite classe
d'agriculteurs alphabétisés
- L'accessibilité des informations dans les
instituts de recherche
- Volonté manifeste exprimée dans le plan de
développement agricole du gouvernement
- La disponibilité des acteurs agricoles
- Volonté manifeste des autorités de communiquer
sur les
efforts des agriculteurs exemplaires
- La disparition des radios rurales (étatiques)
- L'absence de programmes liés à la
thématique dans les
médias
- Données fiables de plusieurs organismes
|
Faiblesses
|
|
Menaces
|
- Absence de matériel de production des
émissions
- Absence de financement
- Absences d'annonceurs à court terme du
projet
- Difficultés de déplacement pendant la saison
pluvieuse
|
|
- Non adhésion des structures de financement et de
bancarisation
- Financement du projet
- Toujours un petit problème de
l'électrification rurale - Toujours un petit
problème lié au pouvoir d'achat pour certains
ménages de postes téléviseurs et de plaques
photovoltaïques
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
54
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 V.3- La stratégie de mise en oeuvre
Il s'agit de définir clairement les trois
émissions que nous proposons. Ensuite, nous allons préciser
les techniques de diffusion et de commercialisation des
émissions. Enfin, nous donnerons le modèle de communication
établi autour du projet.
V.3.1. La définition des émissions
Les trois émissions sont expliquées en
détails sur des fiches et chacune est
précédée d'un synopsis. A- Fiche1 :
émission mensuelle en collaboration avec la
RTB-télé
Synopsis : cette émission donne des informations aux
agriculteurs et leur fait des propositions sur les activités
agricoles les plus convenables au cours du prochain mois de l'année. Un
débat est ensuite ouvert sur le plateau entre les
invités. Le public intervient directement au téléphone
à la 20e mn. Il peut également donner ses avis ou
poser ses questions sur les réseaux sociaux. Le compte rendu des
interventions sur les réseaux sociaux sera fait par un journaliste.
Cette émission ne vient pas en concurrence à « Plein champ
» qui existe déjà mais vient en complément. En effet,
« Plein champ » se fait uniquement hors studio, dans
l'environnement champêtre. Par contre, « Le
calendrier de l'agriculteur » est une émission en
direct tournée dans un studio où il y a de l'interaction
et toutes les préoccupations peuvent être
soulevées par les acteurs.
L'émission « Le calendrier de l'agriculteur
» à proposer à la RTB-télé
N0
|
Caractéristiques
|
Observations / explications/ informations
|
1
|
Titre de l'émission
|
Le calendrier de l'agriculteur
|
2
|
Type
|
débats + interaction (appels téléphoniques +
réseaux sociaux) en direct
|
3
|
Environnement
|
plateau de télévision
|
4
|
Thème
|
Les activités agricoles les plus rentables du mois X qui
débute
|
5
|
Fréquence
|
RTB-télé
|
6
|
Durée
|
50 mn
|
7
|
Début de l'interaction
|
A partir de la 20e mn
|
8
|
Jour et heure de diffusion
|
A préciser
|
9
|
Jour et heure de rediffusion
|
A préciser
|
10
|
Langue
|
Français
|
11
|
Présentation
|
1 journaliste présentateur
|
12
|
Equipe de réalisation
|
Collaboration avec celle de la RTB-télé
|
13
|
Equipe technique
|
Collaboration avec celle de la RTB-télé
|
14
|
Personnes ressources
|
-1 représentant des agriculteurs et 1 du
ministère de l'agriculture -1 chercheur agricole et 1
ingénieur agronome ou technicien d'agriculture -Le public
interactif et 1 gestionnaire des appels téléphoniques -1
restituteur des commentaires sur les réseaux sociaux
|
15
|
Certains éléments
d'illustration
|
-Micros trottoirs / Dossiers
-Reportages / Portraits / Interviews / Musiques
|
16
|
Besoins
|
Décor / Accessoires
Téléphones (fixe et Android) / Comptes
réseaux sociaux Jingle / générique
|
17
|
Conducteur
|
A élaborer en collaboration avec l'équipe
de réalisation
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
55
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
B- Fiche 2 : émission mensuelle en collaboration
avec BF1
Synopsis : c'est une tribune offerte aux chercheurs
des instituts de montrer à travers les images, les
résultats de leur recherche et leur plus-value pour les agriculteurs.
Ils expliquent les techniques et pratiques liées au
résultat de recherche ou à l'innovation. Objectif : le
ou les agriculteurs présents sur le plateau pose(nt) des questions de
compréhension et essaient à leur tour de s'approprier la
technique et d'être des relais auprès des autres
agriculteurs. Pour une chaîne commerciale comme BF1, cette
émission lui permettra d'attirer des jeunes qui aspirent à
évoluer dans l'agriculture, des investisseurs qui cherchent à
accompagner les innovateurs et les jeunes et des annonceurs potentiels. Selon
une enquête d'Africascope menée entre 2017 et 2018, BF1
est la première chaine privée en termes d'audience et la
deuxième sur le plan national après la
RTB-télé. En effet, le rapport de
l'enquête « donne la RTB-télé
légèrement en tête avec 19% de part d'audience,
suivie de BF1 avec 18, 70%78 ». Cette
émission contribuera à augmenter davantage l'audience de
BF1 et à lui attirer des publics tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du pays.
L'émission « L'innovation »
à proposer à BF1
N0
|
Caractéristiques
|
Observations / explications/ informations
|
1
|
Titre de l'émission
|
L'innovation
|
2
|
Type
|
Présentation de l'innovation en image +
questions-réponses
|
3
|
Environnement
|
Enregistrement en studio
|
4
|
Thème
|
A préciser par mois
|
5
|
Fréquence
|
BF1
|
6
|
Durée
|
30 mn
|
7
|
Jour et heure de diffusion
|
A préciser
|
8
|
Jour et heure de rediffusion
|
A préciser
|
9
|
Langue
|
Français
|
10
|
Présentation
|
1 journaliste présentateur
|
11
|
Equipe de réalisation
|
Collaboration avec celle de BF1
|
12
|
Equipe technique
|
Collaboration avec celle de BF1
|
13
|
Personnes ressources
|
- 1 représentant des agriculteurs
- 1 chercheur agricole ou innovateur
- 1 ingénieur agronome ou technicien
d'agriculture
|
14
|
Certains éléments
d'illustration
|
- Micros trottoirs / Dossiers
- Reportages / Portraits / Interviews
- Musiques
|
15
|
Besoins
|
- Décor / Accessoires
- Jingle / générique
|
16
|
Conducteur
|
A élaborer en collaboration avec l'équipe
de réalisation
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
C- Fiche 3 : émission hebdomadaire en
collaboration avec Burkina Info
Synopsis : c'est un journal
télévisé qui fait le tour d'horizon de l'actualité
agricole de la semaine sans délimitation géographique. Les grands
événements peuvent nécessiter l'invitation d'un
acteur sur le plateau du journal télévisé pour
mieux expliquer une situation. Des reportages
78
http://netafrique.net/televisions-les-plus-suivies-au-burkina,
consulté le 14/11/2018 à 22h27mn.
56
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
attrayants, des portraits d'entrepreneurs agricoles,
des interviews, des activités socio-économiques
agricoles, etc. vont marquer les points forts de ce journal. Burkina Info est
une chaîne d'informations continues et de chroniques sur
l'actualité. Un journal agricole la mettra plus en contact avec cette
cible d'agriculteurs et d'entrepreneurs agricoles.
L'émission « Agri Info »
à proposer à Burkina Info
N0
|
Caractéristiques
|
Observations / explications/ informations
|
1
|
Titre de l'émission
|
Agri Info
|
2
|
Type
|
Journal
|
3
|
Environnement
|
Enregistrement en studio
|
4
|
Thème
|
Tous les sujets liés à l'agriculture
sous forme de reportages, comptes rendus, interviews, portraits,
etc.
|
5
|
Fréquence
|
Burkina Info
|
6
|
Durée
|
30 mn
|
7
|
Jour et heure de diffusion
|
A voir
|
8
|
Jour et heure de rediffusion
|
A voir
|
9
|
Langue
|
Français
|
10
|
Présentation
|
1 journaliste présentateur
|
|
Personne de ressource
|
Un invité sur le plateau sur un des sujets agricoles de la
semaine
|
11
|
Equipe de réalisation
|
A voir
|
13
|
Equipe technique
|
A voir
|
14
|
Besoins
|
- Décor / Accessoires
- Jingle / générique
|
15
|
Conducteur
|
A élaborer en collaboration avec l'équipe
de réalisation
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018. V.3.2. La
diffusion et la commercialisation des émissions
En dehors de la diffusion gratuite sur les chaînes de
télévision partenaires, ces émissions seront
gravées sur des DVD et mises en vente auprès des services
commerciaux desdites télévisions et au sein de l'agence
de communication (Agricult'Heure Communication) ainsi qu'auprès d'autres
distributeurs. Elles feront l'objet d'une déclaration au Bureau
Burkinabè de Droits d'Auteurs (BBDA) afin que les droits d'auteurs nous
soient reversés en fonction des accords que nous aurons
signés avec nos partenaires. La publicité va financer la
majeure partie des émissions car nous pensons que dès que
le projet prend de l'envol, il attirera des annonceurs vers notre public
cible.
V.3.3. La communication autour du projet
Chaque émission connaîtra une
médiatisation en amont. Alors, une pré-campagne qui va annoncer
la diffusion des émissions sera mise en place :
-des spots publicitaires sur chaque télévision
concernée par son émission ;
-des passages de ces spots dans des émissions de fortes
audiences desdites télévisions ;
-des spots publicitaires dans des radios partenaires ;
-des campagnes sur les réseaux sociaux (Facebook et
Whatsapp) pour intriguer et faire du buzz ;
-la technique de propagande de bouche à oreille appuiera
cette initiative.
57
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 V.4- La planification des activités du
projet
Le plan détaillé des activités de
mise en oeuvre du projet est subdivisé en trois sous points. Ce
sont : le chronogramme de conception et de réalisation, les
potentiels partenaires du projet et les avantages que gagnent ces
partenaires.
V.4.1. Le chronogramme de la conception et de la
réalisation du projet
Le projet sera réalisé sur une durée de
trois années. La répartition des activités est faite par
trimestre.
Les activités de mise en oeuvre du
projet
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Délais en trimestre
|
1er
|
2e
|
3e
|
4e
|
1er
|
2e
|
3e
|
4e
|
1er
|
2e
|
3e
|
4e
|
Activités
|
Enquêtes / étude de faisabilité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recherche de partenaires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Evaluation et ajustement 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Communication autour du projet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recherche d'annonceurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Recrutement et formation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Équipement et installation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Démarrage et déroulement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Évaluation et réajustement 2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Évaluation et réajustement 3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Évaluation et réajustement 4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
58
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
V.4.2. Les potentiels partenaires techniques et
financiers
Les partenaires potentiels du projet sont répartis en
trois catégories : les partenaires techniques, les partenaires
financiers et les partenaires mixtes.
Répartition des différents types de partenaires
Partenaires techniques
|
Partenaires financiers
|
Partenaires mixtes
|
RTB-télé
|
La banque agricole
|
Associations, faitières, ONG,
institutions étatiques et privées intervenant dans
le secteur de l'agriculture.
|
BF1
|
Le Réseau des Caisses Populaires du Burkina
|
Les chambres régionales de commerce
(13)
|
Burkina Info
|
Les Sociétés de micro-finance
|
Les chambres régionales
d'agriculture
(13)
|
Radios publiques
|
Les annonceurs
|
Le bureau national des chambres régionales
d'agriculture
|
Radios privées
|
Les investisseurs agricoles
|
UNPCB, FENOP, CPF, Groupement Naam
|
Radio agricole de Bagré
|
Des personnes individuelles
|
La FAO
|
Le ministère de l'agriculture
|
Des structures en quête de visibilité
|
Les SIPAM
|
Les chercheurs
|
|
Le PAM
|
Les agents d'agriculture
|
|
La SONAGESS
|
Ecole nationale des eaux et forêts
|
|
Réseau Inter-développement Rural, section du
Burkina Faso
|
Centre Agricole Polyvalent de Matourkou
|
|
Instituts de recherche (CNRST, ANVAR, CNSF, INERA, IRSAT,
etc.)
|
Les autorités locales (formelles et informelles,
coutumières et religieuses)
|
|
Les fonds dédiés aux activités
agricoles
|
Les communautés locales dans leur ensemble
|
|
Les fonds dédiés aux initiatives des
jeunes
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
V.4.3. Les avantages pour les partenaires de ce
projet
Ces trois émissions vont attirer l'attention de
la population et les accrocher à leurs petits écrans.
Cette puissante audience sur les différentes chaînes engendre une
très forte visibilité pour tous les partenaires. Accompagner un
tel projet révèle pour le partenaire une authenticité dans
son besoin d'innovation pour la satisfaction de sa
clientèle et de ses usagers. De nos jours, une entreprise qui explore
tous les angles possibles de créativité pour toujours
éblouir, scotcher et satisfaire ses clients se donne toutes les chances
de réussir et de prospérer. Cela passe par une communication
efficace vers son public cible et le grand public. Être partenaire de ces
émissions est une aubaine à saisir par les entreprises. Un
annonceur sur ces émissions gagne en visibilité, en
notoriété et surtout en positionnement sur le marché.
59
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019 Récapitulatif des avantages des partenaires
|
Partenaires
|
Population
|
Avantages
|
- Accroître sa part de marché ;
|
- Information
|
|
- Augmenter le taux de ses unités de vente ;
|
- Sensibilisation
|
|
- Doubler son chiffre d'affaires ;
|
- Éducation
|
|
- Renforcer sa visibilité auprès des clients ;
|
- Adhésion
|
|
- Renforcer sa notoriété sur le marché ;
|
- Adoption
|
|
- Diffusion de spots publicitaires pendant les émissions
;
|
- Acceptation
|
|
- Rediffusion des spots pendant les rediffusions des
émissions ;
|
- Conviction
|
|
- Participation des représentants lors des
émissions ;
|
- Appropriation
|
|
- Espace `'sponsor» : décorations ou
logos sur le plateau.
|
- Augmentation des
revenus et des rendements.
|
Cibles principales
|
- Les agriculteurs, les investisseurs, les entrepreneurs
agricoles, etc.
|
|
Cibles secondaires
|
- Le reste de la population
|
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
V.5- La faisabilité financière
Le problème de financement de la production des
contenus liés à l'agriculture est commun à
toutes les trois télévisions. Un manque de financement
qui se justifie par le fait que les télévisions sont
obligées d'autofinancer la production et la diffusion
d'éléments d'un secteur qui n'est pourtant pas
immédiatement rentable pour elles . A l'issue des entretiens que
nous avons eus avec les différents responsables de ces
télévisions, nous retenons que les potentiels investisseurs dans
le secteur ne sont pas pour la plupart approchés par les services de
communication et de marketing pour les convaincre et leur montrer
l'importance et l'intérêt qu'ils gagnent. Nous retenons
également que les ONG et les structures étatiques intervenant
dans le domaine agricole communiquent moins sur les télévisions
à cause du coût élevé des services. Aussi, y a-t-il
le fait que l'absence d'annonceurs dans les productions
commandées par ces acteurs constitue un manque de recettes pour
les télévisions qui sont obligées pourtant de faire des
revenus pour supporter leurs charges. A contrario, nous
pensons qu'une fidélisation des téléspectateurs
aux émissions télévisuelles sur l'agriculture et
une régularité de ces émissions aux programmes
des télévisions attireront plus de publics. Aussi, les jours et
les heures de diffusion et de rediffusion seront arrêtés de commun
accord avec les télévisions partenaires en tenant compte des
habitudes et des besoins de consommation des populations cibles.
François JOST, à ce propos, renchérit : «
Dans la télévision d'aujourd'hui, la programmation est
ce qui permet aux chaînes de se différencier les unes des
autres et de se forger une identité79 ». Cette
identité rassemblera des publics qui, à leur tour,
intéresseront certainement une certaine catégorie d'annonceurs
qui ont des produits à vendre à ces publics
spécifiques et très nombreux que sont les 86% de Burkinabè
constituant le monde agricole.
79 JOST, François, Comprendre la
télévision et ses programmes, 2009, Paris, p. 31.
60
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Malgré les difficultés de financement des
émissions décriées par les trois télévisions
et les coûts très élevés des prestations de service
des télévisions critiqués par les structures communiquant
sur l'agriculture, nous osons prendre le courage de poursuivre notre
projet quitte à trouver une stratégie de financement
autre que celle pratiquée par les télévisions.
V.5.1. Le budget du projet (investissement /
prestation)
Le budget est élaboré en tenant compte de deux
aspects : par investissement et par prestation
A- Le budget d'investissement
Il est estimé à 44990000 F CFA, soit 69216
£.
Description du budget d'investissement
Désignations
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
Plateau télé
|
1
|
1500000
|
1500000
|
Les décors
|
3
|
800000
|
2400000
|
Matériel roulant
|
1
|
8000000
|
8000000
|
Matériel de tournage (équipement complet)
|
|
15000000
|
15000000
|
Matériel de Communication (téléphone,
internet, etc.)
|
|
2000000
|
2000000
|
Matériel de montage
|
|
4000000
|
4000000
|
Location d'un local (pour 12 mois)
|
1
|
250000
|
3000000
|
Fonds de roulement pour un an
|
|
5000000
|
5000000
|
Imprévus
|
10%
|
Précédent
|
4090000
|
Total
|
|
|
44990000 f CFA / 69216 £
|
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
B- Le budget par prestation
Ce budget est estimé à 3200000 f CFA, soit 4924
£.
Description du budget par prestation
Désignations
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Prix total
|
Tournage
|
Forfait
|
400000
|
400000
|
Montage
|
Forfait
|
200000
|
200000
|
Déplacements sur le terrain (repérage et jour
J)
|
2
|
200000
|
400000
|
Rémunération (pigistes, cadreurs, monteurs,
coordonnateur)
|
10
|
100000
|
1000000
|
Publicité
|
Forfait
|
500000
|
500000
|
Diffusion + rediffusion
|
Forfait
|
700000
|
700000
|
Total
|
|
|
3200000 f CFA / 4924 £
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
61
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
V.5.2. Le plan de financement du
projet
Ce plan respecte l'ordre établi au niveau
du budget : financement pour l'investissement et la
prestation.
A- Le plan de financement pour
l'investissement
Il est réparti en deux : l'autofinancement
(40%) et autres sources de financement (60%).
Description du plan de financement pour
l'investissement
Autofinancement pour l'investissement
|
Désignations
|
Type de financement
|
Estimation monétaire
|
Contribution personnelle
|
10% du budget total en nature
|
4499000
|
Sponsor / mécénat
|
10% en Nature et / ou espèce
|
4499000
|
Echanges de marchandises
|
10% en Nature
|
4499000
|
Annonceurs potentiels
|
10% en Espèce
|
4499000
|
Total
|
40%
|
17996000 f CFA
|
Autres financements pour l'investissement
|
Désignations
|
Type de financement
|
Estimation monétaire
|
Fonds d'appui aux initiatives des jeunes
(FAIJ)
|
15% en espèce
|
6748500
|
Fonds d'appui aux développent des industries
culturelles
|
15% en espèce
|
6748500
|
Fonds pour l'accélération du
développement agricole
|
20% en espèce
|
8998000
|
Investisseurs potentiels
|
10% en espèce
|
4499000
|
Total
|
60%
|
26994000
|
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
B- Le plan de financement par
prestation
Il est scindé en deux parties :
l'autofinancement (30%) et autres sources de financement (70%).
Description du plan de financement par prestation
Autofinancement par prestation
|
Désignations
|
Type de financement
|
Estimation monétaire
|
Contribution personnelle
|
10% en nature
|
320000
|
Annonceurs potentiels
|
20% en Espèce
|
640000
|
Total
|
30%
|
960000
|
Autres financements par prestation
|
Désignations
|
Type de financement
|
Estimation monétaire
|
Télévision partenaire
|
15% en espèce
|
480000
|
Les organisations paysannes
|
20% en espèce
|
640000
|
Les collectivités locales
|
20% en espèce
|
640000
|
Les institutions et / ou ONG
|
15% en espèce
|
480000
|
Total
|
70%
|
2240000
|
Source Yamnoma Geoffroy ZONGO, 2018.
62
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
V.5.3- Les résultats attendus et les
perspectives du projet
Nous espérons atteindre des résultats à
la fin de ce projet. Les préciser clairement dans ce document nous
permet une bonne évaluation du projet à chaque étape de sa
réalisation. En termes de perspectives, le projet n'entend pas
s'arrêter au bout des trois années.
A- Les résultats attendus
Plusieurs résultats sont attendus à
l'issue de ce projet. Ce sont :
- la télévision contribue de plus en plus à
vulgariser les pratiques agricoles innovantes ;
- au moyen de la télévision les agriculteurs sont
informés, sensibilisés et convaincus de
l'utilisation des innovations agricoles ;
- grâce à la télévision les
agriculteurs sont mieux outillés en pratiques culturales pour
augmenter leurs rendements agricoles ;
- la grille de programme des
télévisions contient des émissions sur l'agriculture pour
répondre aux besoins et attentes des paysans sur des informations
liées à leur secteur d'activité.
B- Les perspectives du projet
Après ou pendant la réalisation du projet, des
mécanismes de consolidation ou de réorientation sont
envisageables. Il s'agit notamment des éléments suivants
:
- les best off des émissions seront diffusés lors
des tournées dans les régions ou villages, les fora,
les JNP, les séminaires et formations sur demande des
organisateurs ;
- des capsules vidéos sur des paquets de technologie
seront diffusées au grand public dans les rues des petites
localités les plus concernées par celles-ci ; ce, en
collaboration avec les chercheurs, les innovateurs, les collectivités,
les ministères et institutions et les paysans des zones
concernées ;
- des petites vidéos sur des innovations agricoles
seront diffusées sur les réseaux sociaux pour ceux qui
ont accès à l'internet ;
- un site internet de l'agence Agricult'Heure
Communication sera mis en place : il diffusera des contenus
médiatiques et toutes autres informations liés à
l'agriculture ;
- des extraits des émissions pourront être
diffusés dans des focus groupes au profit des organisations ou
coopératives agricoles ;
- des extraits d'émissions pourront servir de
support de formation pour les innovateurs ou les chercheurs ;
- suite à l'évaluation définitive
au bout des trois années, le projet se réorientera en fonction
des besoins et des impératifs du moment, mais il
restera toujours dans le secteur de l'agriculture.
63
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Conclusion
Notre étude a porté, en général,
sur la communication orientée vers les acteurs de l'agriculture
au Burkina Faso. En particulier, elle s'est appesantie sur
l'implication de la télévision dans la vulgarisation des
techniques de production agricole. L'agriculture est l'activité
principale des populations burkinabè, notamment celles des
milieux ruraux. Mais aussi, de plus en plus, elle est pratiquée par des
populations urbaines et péri-urbaines. Le pays regorge de plusieurs
centaines de médias de masse répandus partout sur le territoire.
Parmi ces médias, figurent les télévisions dont une
soixantaine est fonctionnelle à ce jour. La télévision, ce
médium de communication de masse devrait, à notre avis,
être plus au service de la majorité de la population,
c'est-à-dire des agriculteurs. Mais le constat est tout autre.
En effet, les programmes des télévisions ne contiennent
pas de rubrique dédiée à l'agriculture, ne
serait-ce qu'une fois par semaine. Seule la
RTB-télé, la télévision nationale,
dispose d'une émission mensuelle dénommée «
Plein champ » qui peine à respecter sa
périodicité. En dehors de ce programme presque absent sur les
écrans, toutes les fois que l'agriculture est abordée
dans une télévision, l'on se rend compte que c'est de
façon circonstancielle. En plus, certaines structures non
gouvernementales parviennent à faire diffuser quelques rares
fois des documentaires en relation avec leur domaine d'activité
et l'agriculture en fonction du budget alloué à
cet effet. Pourtant, la matière première en termes
d'informations sur l'agriculture est très riche, variée,
diverse et inépuisable selon les structures de recherche en
agriculture. Ainsi, les résultats de notre étude nous ont permis
de confirmer notre postulat de départ stipulant que la
télévision ne contribue pas suffisamment à la
vulgarisation des bonnes pratiques agricoles, à la
sensibilisation, à l'information et à l'accompagnement des
acteurs de l'agriculture au Burkina Faso. La puissance et
l'influence de la télévision sur les publics devraient
être des atouts pour les professionnels de la communication et
des médias pour contribuer largement à la vulgarisation du
patrimoine cultural au Burkina Faso. Mais, des contraintes financières
en seraient les causes réelles.
L'échantillon de l'étude était
constitué de 25 responsables ou porte-paroles
d'organisations paysannes de la région des
Hauts-Bassins et de 22 personnes du milieu des médias et de la
communication ainsi que de la recherche-développement en agriculture des
villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Pour la première
hypothèse spécifique de l'étude, il ressort
de l'enquête auprès de ces personnes que la
télévision est l'outil de communication le plus
convainquant pour les acteurs agricoles en raison de la puissance des
images en termes de démonstration et de conviction. Aussi, pour la
seconde hypothèse spécifique, reconnaissent-ils que la
télévision serait le meilleur moyen d'expression, de
partage de connaissances et d'expériences et de recherche de solutions
pour les acteurs agricoles. Cela serait possible si tous les acteurs
sont impliqués activement dans la réalisation des
émissions devant alimenter les grilles de programmes des
télévisions.
Nous avons également choisi deux théories de la
communication sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour notre
réflexion. La première, le modèle des « Uses and
gratifications » nous a permis de construire notre argumentaire autour de
ce que les agriculteurs feraient des informations
64
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
diffusées par les télévisons sur
l'agriculture. Etant donné qu'ils sont organisés en associations
et en coopératives, les informations sur les techniques
agricoles innovantes se seraient relayées de façon rapide et
efficace vers le public par la plupart de ceux qui participeront aux actions de
communication et de vulgarisation à travers la télévision.
L'usage final de ces messages serait certainement
l'adoption, la pratique et l'expérimentation par les agriculteurs, des
nouvelles méthodes culturales présentées ou
démontrées à la télévision. Le second
modèle, celui de « Riley & Riley » qui stipule que tout
individu appartient à un groupe, est essentiel pour notre
réflexion. Les individus qui seraient informés des nouvelles
techniques agricoles auraient des changements de comportements qui
impacteraient ceux des groupes auxquels ils appartiennent.
La démarche participative est indispensable dans toute
action de communication pour le développement. Pour le cas de
notre étude, l'implication réelle et active des acteurs
de l'agriculture, de la recherche, des décideurs et des
professionnels de la communication est nécessaire pour la
réussite des campagnes de vulgarisation du patrimoine cultural dynamique
du Burkina Faso à travers la télévision. Pour
remédier au problème de la très faible implication de la
télévision dans la vulgarisation des méthodes agricoles
innovantes et répondant aux exigences de protection de
l'environnement, des aléas climatiques et aux besoins des
populations en matière de production agricole, nous proposons des
émissions télévisuelles. Cette proposition est en
réalité le projet professionnel que nous avons
élaboré à l'issue de cette étude. Il s'agit de
trois émissions (deux mensuelles et une hebdomadaire) sur l'agriculture
qui seront diffusées sur trois chaînes de
télévision burkinabè. Ce sont les trois, les plus suivies
: la RTB-télé qui est la chaîne nationale, BF1 et Burkina
Info qui sont des chaînes commerciales privées. Cette modeste
contribution permettra au moins de meubler les grilles de programmes de ces
télévisions et de les peindre aux couleurs de
l'agriculture. Cependant, il est opportun de signaler que ce projet de
vulgarisation à travers la télévision ne saurait remplacer
les initiatives déjà existantes dans le domaine. Il vient en
complément pour renforcer le dispositif communicationnel que les
différents acteurs ont déjà mis en place sur plusieurs
niveaux de la chaîne de valeurs dans le secteur de
l'agriculture.
Par ailleurs, le boom minier que connaît le Burkina Faso
à partir de la première décennie du XXIe
siècle présente des risques énormes pour
l'agriculture. Des terrains cultivables sont laissés
à la merci des chercheurs artisanaux des métaux précieux.
Les jeunes, les bras valides, abandonnent les activités
champêtres au profit de l'orpaillage. Les produits chimiques sont
utilisés sur les sites d'orpaillage artisanaux de façon
anarchique et incontrôlée sans tenir compte de leurs impacts sur
les sources d'approvisionnement d'eau pour l'homme et les animaux, la
flore et la faune. En clair, plusieurs aspects fondamentaux
justifient que l'agriculture burkinabè est menacée.
Ainsi, nous espérons que ce travail, loin d'être
exhaustif, permettra à d'autres chercheurs d'approfondir davantage la
réflexion sur la communication autour de l'agriculture en vue de
proposer des solutions aux problèmes constatés dans ce
secteur.
xii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Bibliographie
A. Documents écrits
Ouvrages généraux
- BALIMA, Serge Théophile, et Marie-Soleil FRERE. 2003.
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Ouvrages spécifiques
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Bruxelles.
- JOST, François. 2008. Introduction à
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régime intérieur en exonération de la taxe sur la
valeur ajoutée desdits équipements.
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d'Agribusiness TV sur le plateau de 5/7 Matins ».
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Actualisé le 21/10/2018 et consulté le 03/11/2018 sur
https://www.rtb.bf/tag/plein-champ/.
C. Personnes ressources
Liste des personnes concernées par les
entretiens à Ouagadougou
Nom et Prénom(s)
|
Structure
|
Fonction
|
Contacts
|
Date de
l'entretien
|
1. ADENA Marthe
|
Secrétariat permanent de
la Coordination des Politiques Sectorielles de
l'Agriculture (SP/CPSA)
|
Chargée de
communication
|
+226 78600440 /
adenamarthe@yahoo.fr
|
28 juin
2018
(Par email)
|
2. BALIMA Dama Mariam Miriam
|
Institut de
l'Environnement et
Recherches Agricoles
(INERA) Siège à Ouagadougou
|
Chef de service
information
scientifique et
technique de la communication (SISTC)
|
+226 70032111 /
balimaria@yahoo.fr
|
19 juin
2018
|
|
xvii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
3. BERE Raoul
|
Agence Improve / AFRIQA NORMES
|
Directeur général
(Producteur du
film sur le projet UEMOA-maïs)
|
+226 70484687 /
raoulguib@gmail.com
/ improve.qualite@gmail.c om
|
27 juin
2018
|
4. DABIRE
Touolom Eveline
|
RTB télé / Ouagadougou
|
Chef de service
Promotion du monde rural
|
+226 70249895 /
lapoubom@yahoo.fr
|
21 juin
2018
|
5. MAIGA
Inoussa
|
Agribusiness TV
|
Directeur général
|
+226 72360373
|
26 juin
2018
|
6. NAMOANO
Karim Patrice
|
Association des
journalistes et
communicateurs
scientifiques du Burkina Faso
|
Président
|
+226 70448180 /
namoanokarim@yahoo.f r
|
24 juillet
2018
|
7. OUATTARA
Obi Julienne
|
Confédération paysanne
du Faso (CPF)
|
Chargée de
communication
|
+226 70307531 /
ouatobi@yahoo.fr
|
27 juillet
2018
|
8. OUEDRAOGO
Cyr Pagnim
|
Réseau des
communicateurs ouest-
africains en
biotechnologie (RCOAB)
|
Président
|
+226 73367505 /
cyrouedraogo43@
gmail. com
|
11 juin
2018
|
9. OUEDRAOGO
Jean Emmanuel
|
RTB télé / Ouagadougou
|
Rédacteur en chef
|
rimtalba@yahoo.fr
|
21 juin
2018
|
10. OUEDRAOGO
Théophane
|
Burkina Info (TV)
|
Chef de
Programme
|
+226 70392543
|
26 juin
2018
|
11. PALE Rémy
|
Secrétariat permanent de
la Coordination des Politiques Sectorielles de
l'Agriculture (SP/CPSA)
|
Attaché technique
|
+226 70052840
|
14 juin
2018
|
12. SANKARA
Roger
|
Ministère de l'Agriculture
et des Aménagements Hydrauliques (MAAH)
|
Directeur de la
communication et
de la presse ministérielle (DCPM)
|
+226 72007705 / +226
70664432 /
rogersankara@yahoo.fr
|
19 juin
2018
(Par email)
|
13. SARE Issoufou
|
BF1 (TV)
|
Directeur général
|
+226 78814824 /
issousare@hotmail.com
|
26 juin
2018
|
14. SOME Yaoma
Rémi
|
RTB télé / Ouagadougou
|
Chef de service
production
|
+226 70602277 /
reims32@yahoo.fr
|
25 juin
2018
|
15. TRAORE
Sissadebe Albert
|
Direction de la
vulgarisation et de la recherche-
développement (DVRD) relevant du MAAH
|
Directeur
|
+226 70739858 /
sissandebe@yahoo.fr
|
18 juin
2018
|
16. YAGO Max
Alain Roland
|
RTB télé / Ouagadougou
|
Chef des
Programmes
|
+226 70232749 /
omar.yago@yahoo.fr
|
26 juin
2018
|
xviii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Liste des personnes concernées par les
entretiens à Bobo-Dioulasso
Nom et Prénom(s)
|
Structure
|
Fonction
|
Contacts
|
Date de
l'entretien
|
17. DAO Abdala
|
INERA Farako-bâ
|
Chercheur sélectionneur
|
+226 72706436 /
dao_abdalla@yahoo.fr
|
02 juillet
2018
|
18. LOUGUE
Hamadou
|
RTB2-télé (Hauts-
Bassins)
|
Journaliste
(s'intéressant aux questions
agricoles)
|
+226 70271630
|
13 juillet
2018
|
19. OUEDRAOGO
Denis
|
Centre agricole
polyvalent de
Matourkou (CAP-
Matourkou)
|
Directeur général
|
+226 70230459
|
13 juillet
2018
|
20. OUEDRAOGO
Souleymane
|
INERA Farako-bâ
(Programme de gestion
des ressources
naturelles et des
systèmes de
production : GRN-SP Ouest)
|
Chercheur
|
+226 70264719 /
osilamana@yahoo.fr
|
03 juillet
2018
|
21. SANOU Jacob
|
INERA Farako-bâ
|
Chargé de
recherche /Chercheur sélectionneur
|
+226 70283797 /
jsanou24@yahoo.fr /
jacobsanou17@gmail.com
|
02 juillet
2018
|
22. SAWADOGO
Flavienne Valérie
|
INERA Farako-bâ
|
Chargée de
communication
|
+226 60013501 /
flaviajolina@hotmail.com
|
02 juillet
2018
|
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Liste des tableaux et des figures
Les tableaux
QUELQUES INFORMATIONS SUR LE BURKINA FASO VI
REPARTITION EN % DES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LA
REGION 27
LES TECHNIQUES AGRICOLES SELON LEUR CONNAISSANCE ET LEUR
UTILISATION 39
LES MOYENS DE VULGARISATION PAR LESQUELS LES TECHNIQUES SONT
CONNUES 40
LES MEDIAS POUVANT MIEUX FAIRE CONNAITRE LES TECHNIQUES
AGRICOLES 41
LES OUTILS DE RECEPTION DE MESSAGES DISPONIBLES CHEZ LES
AGRICULTEURS 42
RECAPITULATIF DE L'ANALYSE FFOM DU PROJET
53
L'EMISSION « LE CALENDRIER DE
L'AGRICULTEUR » A PROPOSER A LA RTB-TELE 54
L'EMISSION « L'INNOVATION » A
PROPOSER A BF1 55
L'EMISSION « AGRI INFO » A PROPOSER
A BURKINA INFO 56
LES ACTIVITES DE MISE EN OEUVRE DU PROJET
57
REPARTITION DES DIFFERENTS TYPES DE PARTENAIRES 58
RECAPITULATIF DES AVANTAGES DES PARTENAIRES 59
DESCRIPTION DU BUDGET D'INVESTISSEMENT 60
DESCRIPTION DU BUDGET PAR PRESTATION 60
DESCRIPTION DU PLAN DE FINANCEMENT POUR
L'INVESTISSEMENT 61
DESCRIPTION DU PLAN DE FINANCEMENT PAR PRESTATION 61
xix
Les figures
FIGURE 1 REPARTITION ADMINISTRATIVE DES 13 REGIONS DU BURKINA
FASO VI
FIGURE 2 CARTE DE LA REGION DES HAUTS-BASSINS 27
FIGURE 3 PERCEPTIONS SUR L'IMPORTANCE DE LA
TELEVISION DANS LA VULGARISATION 43
FIGURE 4 L'IMAGE TELEVISUELLE COMME ELEMENT
CLE DE CONVICTION DES AGRICULTEURS 44
FIGURE 5 LES APPRECIATIONS SUR LA PARTICIPATION DES
AGRICULTEURS AUX EMISSIONS 45
FIGURE 6 LES JOURS SOUHAITES POUR LA DIFFUSION DES EMISSIONS
46
FIGURE 7 LES LANGUES SOUHAITEES POUR LA DIFFUSION DES
EMISSIONS 47
xx
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Glossaire
Barka : signifie « merci » en
langue nationale Mooré. C'est le nom donné à une
variété de maïs à rendement précoce
et tolérante à la sécheresse dans la zone nord soudanienne
du Burkina Faso. Rendement en grain estimé à 5,5 tonnes
l'hectare.
Bondofa : signifie « remplir le grenier
» en langue nationale Dioula. Elle est une variété de
maïs à haut rendement de 7 à 12 tonnes l'hectare
pour les zones irriguées.
Espoir : nom d'une variété de maïs
à haut rendement pour les zones de bonne pluviosité
notamment la sud soudanienne. Rendement en grain : 6,5 tonnes par
hectare.
Komsaya : signifie « finie la faim
» en langue nationale Mooré. C'est une
variété de maïs à haut rendement dans les
zones irriguées du Burkina Faso. Rendement en grain : 8 à 9
tonnes par hectare.
Patrimoine cultural : c'est
l'ensemble de toutes les techniques de production des végétaux et
des animaux héritées du passé. Les
méthodes de culture léguées aux générations
présentes et futures par leurs ancêtres. Dans notre contexte, le
patrimoine cultural regroupe toutes les pratiques traditionnelles et
nouvelles qui continuent d'être bénéfiques à
la communauté des agriculteurs. Ce patrimoine est appelé
à évoluer, à être dynamique, afin de répondre
aux besoins des populations en fonction des impératifs du moment.
Semences améliorées : souvent
appelées variétés
améliorées, ce sont des semences dont la
variété présente au moins des performances
supérieures aux anciennes variétés. Leurs
adaptabilités aux zones climatiques et leurs rendements plus
élevés sont entre autres des caractéristiques de semences
améliorées par rapport aux variétés
traditionnelles.
Wari : signifie « argent » en
langue nationale Dioula. Elle est une variété
améliorée de maïs précoce et tolérante
à la sécheresse surtout pour la zone nord soudanienne et dans les
périmètres irrigués. Rendement en grain : 6,4
tonnes l'hectare.
Zaï : en langue nationale Mooré,
ce mot vient de « zaïégré » qui veut dire «
se lever tôt et se hâter pour préparer sa terre » car
la technique a l'inconvénient de nécessiter 300 heures de travail
pénible à l'hectare. Cette technique culturale a
été inventée par les populations du Nord du Burkina Faso,
dans le Yatenga. Elle consiste à concentrer l'eau et la fumure dans des
petits trous creusés à la daba où les graines seront
semées. Les matières organiques déposées dans
chaque trou avant les pluies attirent les termites qui creusent des galeries
jusqu'à la surface ; ces galeries permettent l'infiltration de l'eau et
la formation de poches d'eau en profondeur, à l'abri de
l'évaporation rapide, qui sont exploitées par les racines entre
deux pluies. Le poquet est recouvert d'un peu de terre afin que les
matières organiques ne soient pas emportées par le ruissellement
dès les premières pluies importantes.
xxi
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexes
Annexe 1 : Guide d'entretien à l'endroit des
chargés de communication, de programme et de politiques dans le secteur
agricole
Cet entretien se tient dans le cadre de la rédaction de
notre mémoire de Master de Développement, au
Département `'Culture» dans la Spécialité
`'Communication et Médias» de l'Université Senghor à
Alexandrie. L'étude porte sur « Télévision et
vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso : proposition
d'émissions télévisuelles ». La
qualité de cette recherche dépend de votre choix à
répondre sincèrement aux questions posées.
L'anonymat total vous est assuré si vous le souhaitez.
Thème1 : Rôle et place de la
télévision dans les plans et / ou stratégies de
communication
- Quel rôle la télévision joue ou peut
jouer dans la réussite de vos actions de communications sur
l'agriculture ?
- Quelle place occupe ou peut occuper la
télévision dans vos plans et / ou stratégies de
communications sur l'agriculture ?
- Quels types de communications faites-vous à travers
la télévision ? Des émissions, grands reportages, les
publi-reportages, les couvertures médiatiques, l'invité
au JT, autres (Citez)
- Si vous avez à l'idée de faire des
émissions télévisuelles pour la visibilité de vos
activités sur l'agriculture, quel modèle
proposeriez-vous ? (Durée, périodicité, heure de
diffusion, intervenants...)
Thème2 : Vos télévisions
partenaires
- Lesquelles des télévisions sont vos partenaires
?
- Les télévisions publiques : pourquoi leur
choix ? et dans quel contexte ou dans quelles situations vous les
préférez aux autres ?
- Les télévisions privées : pourquoi leur
choix ? et dans quel contexte ou dans quelles situations vous les
préférez aux autres ?
- Des chiffres existent-ils par an pour faire la comparaison des
choix de télévisions ?
Thème 3 : L'idée d'émissions
télévisuelles
- Lequel des médias est mieux approprié ?
- Que pensez-vous de la création
d'émissions agricoles dans les TV publiques et privées ?
- Comment pensez-vous y participer ?
- Comment peut-on impliquer les agriculteurs dans ces
émissions ?
Thème 4: Propositions et recommandations
- Pour une meilleure prise en compte de l'agriculture
dans les programmes de TV
- Pour une spécialisation de personnel dans le domaine
- Autres recommandations à l'endroit de l'Etat,
institutions inter-gouvernementales, ONG,
Association, OSC, etc.
- Une documentation en lien avec notre thème
d'étude (en avez-vous à nous proposer ?)
xxii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 2 : Guide d'entretien à l'endroit des
chercheurs
Cet entretien se tient dans le cadre de la rédaction de
notre mémoire de Master de Développement, au
Département `'Culture» dans la Spécialité
`'Communication et Médias» de l'Université Senghor à
Alexandrie. L'étude porte sur « Télévision et
vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso : proposition
d'émissions télévisuelles ». La
qualité de cette recherche dépend de votre choix à
répondre sincèrement aux questions posées. L'anonymat
total vous est assuré si vous le souhaitez.
Thème 1 : Etat des lieux des pratiques
agricoles
- Les pratiques archaïques - Les pratiques innovantes
- Les facteurs socio-culturels qui favorisent la communication
directe entre chercheurs et agriculteurs ?
Thème 2 : Les méthodes de vulgarisation
(moyens/outils ?)
- Les médias
- Les champs écoles / Vitrines (le chercheur par exemple
fait lui-même l'expérimentation dans une
localité pour montrer aux paysans)
- Les formations, ateliers
- Plateformes d'innovation multi-acteurs
(intervention de plusieurs acteurs dans la chaine de
production)
- Les approches interpersonnelles / Communication directe/ Effet
boule de neige
- Quelles appréciations faites-vous de la
participation et de l'adhésion des agriculteurs après
vos
séances de vulgarisation ?
Thème 3 : L'idée d'émissions
télévisuelles
- Lequel des médias est mieux approprié ?
- Que pensez-vous de la création
d'émissions agricoles dans les TV publiques et privées
?
- Comment pensez-vous y participer ?
- Comment peut-on impliquer les agriculteurs dans ces
émissions ?
- Dans quelle(s) langue(s) ?
- Quelles barrières linguistiques existent-ils entre vous
et les agriculteurs ?
Thème 4 : Propositions et recommandations
- Pour une meilleure contribution de la TV à la
vulgarisation des pratiques agricoles
- Pour une meilleure contribution des autres médias
- Pour un meilleur accompagnement des agriculteurs afin
qu'ils s'approprient des pratiques
agricoles
- Autres recommandations à l'endroit de l'Etat,
institutions inter-gouvernementales, ONG,
Association, OSC, etc.
- Une documentation en lien avec notre thème
d'étude (en avez-vous à nous proposer ?)
xxiii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 3 : Guide d'entretien à l'endroit des
professionnels de la communication
Cet entretien se tient dans le cadre de la rédaction de
notre mémoire de Master de Développement, au
Département `'Culture» dans la Spécialité
`'Communication et Médias» de l'Université Senghor à
Alexandrie. L'étude porte sur « Télévision et
vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso : proposition
d'émissions télévisuelles ». La
qualité de cette recherche dépend de votre choix à
répondre sincèrement aux questions posées. L'anonymat
total vous est assuré si vous le souhaitez.
Thème 1 : L'agriculture
- Abordez-vous le thème de l'agriculture dans vos
programmes (émissions, films
documentaires, JT ...)
- Quelle est sa périodicité ?
- Quel est son public cible ?
- Quelle est la réaction du public après les
diffusions (si possible) ?
Thème 2 : L'idée d'une émission
télévisuelle sur l'agriculture
- Existe-il déjà une émission sur
l'agriculture dans votre programme ?
- Quelle peut être l'intérêt d'une
telle émission pour vous et les agriculteurs ?
- Quels sont les potentiels participants à
l'émission ?
- Le format que vous pouvez envisager (lieu, plateau, cadre,
durée, périodicité, etc.)
- Dans quelle(s) langue(s) ?
- Pensez-vous gagner en partenariat à travers cette
émission ?
Thème 3 : La spécialisation dans le
domaine de l'agriculture
- Y a-t-il des spécialistes de l'agriculture
dans votre chaîne ? (journaliste, communicateur, technicien,
chercheur, chroniqueur, etc.)
- Quelle différence y a-t-il entre vous et les autres
chaînes sur la question ?
Thème 4 : Propositions et
recommandations
- Pour une meilleure prise en compte de l'agriculture
dans les programmes de TV
- Pour une spécialisation de personnel dans le domaine
- Autres recommandations à l'endroit de l'Etat,
institutions inter-gouvernementales, ONG,
Association, OSC, etc.
- Une documentation en lien avec notre thème
d'étude (en avez-vous à nous proposer ?)
xxiv
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 4 : Questionnaire adressé aux
représentants des agriculteurs des Hauts-Bassins
Ce questionnaire est administré dans le cadre de la
rédaction de notre mémoire de Master en Développement,
au Département `'Culture» dans la Spécialité
`'Communication et Médias» de l'Université Senghor à
Alexandrie. L'étude porte sur « Télévision et
vulgarisation des pratiques agricoles innovantes au Burkina Faso : proposition
d'émissions télévisuelles ». La
qualité de cette recherche dépend de votre choix à
répondre sincèrement aux questions posées. L'anonymat
total vous est assuré si vous le souhaitez.
Echantillon
Âge : 18-35 ans : 36-50ans: 50 et plus : Sexe : M F
Nom de votre structure : Questions
1- Quelles pratiques culturales connaissez-vous dans le
cas du maïs ? Citez-les.
2- Citez celles que vous pratiquez (toujours dans le cas
du maïs)
3- Pourquoi les pratiquez-vous au détriment des
autres ?
4- Par qui ou par quels moyens les avez-vous connues
? (Cochez les moyens ou médias par lesquels vous les avez
connues)
Télévision , radio , web TV , journal papier ,
journal en ligne , Facebook ,
Whatsapp , les techniciens d'agriculture , les
chercheurs de l'INERA , le bouche-à-
oreille , les formations , les champs école , les
observations
5- Lequel(s) de ces médias peu(ven)t vous
aider à mieux connaître les autres pratiques culturales? (Cochez
une ou plusieurs cases)
Télévision , radio , web TV , journal papier ,
journal en ligne
|
,
|
|
Facebook , Whatsapp
6- Justifiez votre premier choix
xxv
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
7- Quels outils disposez-vous pour pouvoir avoir les
informations sur les pratiques agricoles ? (Vous pouvez cochez plusieurs
réponses)
Un poste téléviseur , un poste radio , internet
, Le téléphone portable outil
collectif (de la structure) . Exemple :
téléviseur, radio, vidéoprojecteur, amplificateur de
son
(encerclez un que la structure utilise)
8- Pensez-vous que la télévision est un
moyen pour vous convaincre sur l'importance des pratiques culturales innovantes
? (Cochez une seule case)
Très bon , bon , un peu bon , pas du tout
Pourquoi ?
9- En suivant la télévision, par quoi
pouvez-vous être convaincus à adopter une pratique culturale ?
(Vous pouvez cochez plusieurs réponses)
Par l'image , par les explications , par la
qualité des interventions , les résultats déjà
obtenus , les impacts sociaux , les impacts environnementaux
, les impacts culturels
, les impacts économiques ,
Autres :
10- Que pensez-vous de la participation des agriculteurs
à la réalisation des émissions télévisuelles
sur l'agriculture ?
Très bonne , bonne , un peu bonne , pas du tout
Pourquoi ?
11- Donnez deux jours de la semaine où vous
pouvez suivre ces émissions à la
télévision.
Jour1 : Pourquoi ?
Jour2 : pourquoi ?
12- Donnez deux périodes de ces jours qui vous
conviennent pour pouvoir suivre
Jour1 : heure1 et heure2
Jour2 :heure1 et heur2
13- Une pratique culturale expérimentée
sur un champ école et présentée à la
télévision est-elle convaincante selon vous?
Oui Non
Pourquoi ?
xxvi
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
14- La présence des techniciens et des
chercheurs aux émissions permet-elle de comprendre, de s'approprier les
techniques et de les pratiquer ?
Oui Non
Pourquoi ?
15- Chaque pratique culturale innovante
présentée en détail à la télévision
permet-elle de la comprendre, de se l'approprier et de la pratiquer
?
Oui Non
Pourquoi ?
16- Dans quelles langues souhaiteriez-vous que les
émissions télévisuelles sur l'agriculture soient
diffusées dans votre zone d'intervention ? (choisissez une seule
langue)
Français Mooré Dioula Foulfouldé
Bôbô
Autres :
Pourquoi ?
xxvii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 5 : Liste des organisations paysannes dont les
responsables ont répondu aux questions
Nom de la structure
|
Genre
|
Siège / Localité
|
1. Allah Makanon
|
Féminin
|
Tuy
|
2. Bendia (Farako-bâ)
|
Masculin
|
Bobo-Dioulasso
|
3. Benkadi / Houet
|
Mixte
|
Bobo-Dioulasso
|
4. Benkadi / Kénédougou
|
Mixte
|
Orodara
|
5. Benkadi / Tuy
|
Mixte
|
Houndé
|
6. Bindia
|
Féminin
|
Kénédougou
|
7. Chambre régionale d'agriculture/
Hauts-Bassins
|
Mixte
|
Bobo-Dioulasso
|
8. Cercle inter-rural et communautaire (CIRC)
|
Masculin
|
Samorogouan
|
9. Cercle inter-rural et communautaire (CIRC)
|
Masculin
|
Kaya
|
10. Communauté des agriculteurs du
kénédougou (COMAK)
|
Mixte
|
kénédougou
|
11. Kaléma
|
Masculin
|
Bobo-Dioulasso
|
12. Kôro-Kini
|
Masculin
|
Bobo-Dioulasso
|
13. Kouroudia
|
Féminin
|
Bobo-Dioulasso
|
14. Kouroudia
|
Féminin
|
Houet
|
15. Kouroudia
|
Féminin
|
Tuy
|
16. Kouroudia
|
Féminin
|
Kénédougou
|
17. Mathé
|
Masculin
|
Bobo-Dioulasso
|
18. Sababou Youma
|
Masculin
|
Houet
|
19. Sabari Kadi
|
Féminin
|
Tuy
|
20. Sienouma
|
Féminin
|
Kénédougou
|
21. Ton-Nouma
|
Masculin
|
Bobo-Dioulasso
|
22. Union départementale des producteurs agricoles de
Léna (UDPA/ L)
|
Mixte
|
Léna
|
23. Union des paysans et producteurs agricoles / Houet
(UPPA/H)
|
Mixte
|
Bobo-Dioulasso
|
24. Union des paysans et producteurs agricoles /
Kénédougou (UPPA/K)
|
Mixte
|
Orodara
|
25. Yamoussi
|
Masculin
|
Tuy
|
|
xxviii
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 6 : Contacts de personnes ressources du
secteur agricole de la région des Hauts-Bassins
- Fédération des professionnels agricoles du
Burkina (FEPA-B) - Coordination régionale dont les
associations membres sont parties intégrantes du projet
UEMOA-maïs
Tel : +226 20981411
Président : Soumaïla SANOU
Tel : +226 70334094
Email :
sanou_toggo@yahoo.fr
- Chambre régionale d'agriculture des
Hauts-Bassins (CRA-HBs)
Tel : +226 20986026
Email :
cra_hbs@yahoo.fr
Président : Moussa TRAORE
Tel : +226 76603135 / 67089797
Email :
traore_moussa@yahoo.fr
xxix
Yamnoma Geoffroy ZONGO - Université
Senghor - 2019
Annexe 7 : Quelques photos de paysans et de champs de
maïs prises pendant la campagne agricole pluviale de 2017 par la DCIST de
la DG/ANVAR
Deux paysans dans un champ de démonstration
Un champ école / Variété
améliorée: maïs Espoir
Une technicienne d'agriculture dans un champ
Deux champs de maïs de variétés
différentes
Un champ école / Variété
améliorée: maïs Wari Un épi de maïs frais
Maïs prêt pour la récolte
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