CHAPITRE 2 : PROCESSUS D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS
LA COMMUNE DE DJOUGOU E T METHODOLOGIE DES TRAVAUX
2*1 Processus d'approvisionnement en eau
A partir de 1992, le Bénin a adopté une
stratégie nationale d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) en
milieu rural fondée sur l'approche de « Réponse à la
demande » des populations et sur la volonté de l'Etat de se
désengager des activités d'exécution au profit du secteur
privé et des ONG. La relecture de cette stratégie a
été motivée par un contexte national nouveau
caractérisé par : i) la
décentralisation qui est appliquée depuis 2003, ii)
l'adhésion de notre pays aux Objectifs du
Millénaires pour le Développement (OMD) retenus par la
communauté internationale en 2002, iii) la
lutte contre la pauvreté définie dans le Document de
Stratégie de la Réduction de la Pauvreté (DRSP) mis en
oeuvre à partir de 2002 et iv) la mise en
oeuvre du Programme d'Actions du Gouvernement deuxième
génération (PAG 2).
Alors, les 14 et 15 Octobre 2004 à Ouidah, la relecture
de ce processus à été adoptée (DG-EAU, 2004). Dans
ce nouveau processus, la Mairie est devenue maître d'ouvrage au
détriment du Service de l'Eau. Et depuis un certains temps, le processus
de « réponse à la demande » disparait pour laisser
place au processus d' « approche par la programmation » dans la
commune Djougou comme dans plusieurs autres communes du Bénin.
2.1.1 Le processus d'approche par la programmation
C'est un processus qui consiste à ce que la Mairie se
charge d'enquêter elle-même avec l'aide du Service Eau, pour
recenser les localités qui sont le plus dans le besoin de points d'eau.
Elle fait ensuite une programmation en fonction de l'urgence et des projets et
programmes en cours. C'est la Mairie elle-même qui paye la contribution
des communautés. C'est un processus qui est né du fait
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que pendant l'exécution du processus de «
réponse à la demande » certaines communautés ayant
plus de moyen que d'autres, font beaucoup plus de demandes pendant que d'autres
en ont plus besoins et n'en ont pas les moyens. Ce qui crée un
déséquilibre ne permettant pas l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) à savoir 1 point
d'eau pour 250 habitants.
Dans ce processus, après l'enquête et le
recensement des localités à desservir, les différentes
communautés des localités choisies réalisent chacun un
dossier à l'aide d'un animateur. Etant donné que la commune de
Djougou est hydrogéologiquement difficile, il existe des
difficultés pour le captage de l'eau. Néanmoins les
méthodes géophysiques permettent de trouver des points favorables
au captage mains qui sont quelques fois secs (non productifs). Ceci
étant, le Service de l'Eau propose un nombre X+N
de forages à réaliser pour l'obtention de
X forages positifs. N est
un nombre de forage ajouté au nombre de forage positifs voulu, en guise
de marge sécuritaire au cas où il aurait des forages
négatifs. N est proposé en fonction du
taux de réussite des anciens travaux de forage dans la zone.
Lorsque la liste des localités qui doivent recevoir les
ouvrages est connue, la Mairie en tant que maître d'ouvrage passe
à l'élaboration des Dossiers d'Appels d'Offre (DAO) pour choisir
le bureau d'étude qui s'occupera de l'implantation et du suivie de la
réalisation des forages. Ce bureau après les études de
faisabilité rédige à son tour un DAO pour la
sélection de l'entreprise qui réalisera les travaux de forage.
Ainsi les procédures administratives débutent et
les travaux sont programmés.
Les travaux étant achevés une première
réception appelée réception provisoire est
effectuée pour vérifier les travaux et faire des mises au point.
Ensuite les ouvrages sont mis à la disposition de la population.
Après un moment donné la réception définitive est
faite attestant la réalisation effective des ouvrages et leur bon
fonctionnement.
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Après réception, les ouvrages sont mis à
la disposition de la Mairie. Auparavant, l'animateur en collaboration avec la
communauté choisit des responsables pour gérer les points d'eau.
Mais actuellement il n'ya plus de comité de gestion, il y a plutôt
un délégataire communautaire ou privé qui s'occupe de la
gestion et du suivi des ouvrages. Dans le cas d'une Adduction d'Eau Villageoise
(AEV), c'est un fermier qui gère et qui verse des redevances à la
Mairie à travers la signature d'un contrat qui les lie. Lorsque les
petites pannes surviennent un artisan réparateur s'en charge et est
payé par le délégataire. Mais lorsqu'il y a de grandes
pannes, la Mairie s'en charge et le délégataire paye une
redevance à la Mairie.
Du point de vue assainissement, l'animateur déjà
formé pour ça, passe momentanément pour donner des
instructions et des conseils aux délégataires et aux usagers.
Quand l'ouvrage n'est plus réparable, la
communauté fait une demande de réhabilitation adressée
à la Mairie avec l'aide de l'animateur. La Mairie recense les
réhabilitations demandées et relance le même processus
quand les fonds destinés à la réhabilitation sont
disponibles dans un projet ou programme. Quelques fonds et programmes
intervenant dans l'approvisionnement en eau des populations rurales:
- PADEAR : Programme d'Appui au Développement en Eau et
Assainissement en milieu Rural. C'est un programme de la coopération
allemande GTZ.
- CTB : Coopération Technique Belge.
- Le Programme UEMOA.
- Protos
- UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance.
- PNUD : Programme des Nations Unis pour le
Développement.
- PPEA : programme des Pays-bas.
- Plan-Bénin
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