1.1.3.- Géologie
Plusieurs auteurs ont étudié ces
différents cordons, parmi ces auteurs on peut citer Tastet (1977), Lang
et al. (1988), Oyédé (1991), Maliki (1993), Boukari
et al (2009). Selon ces derniers, le cordon interne est
constitué de sables quartzeux moyens à fin, très peu
argileux. Le cordon médian est constitué de sables quartzeux
moyens à grossiers, bien classés, contenant des minéraux
lourds présents dans les sables jaunes. Le cordon externe est
constitué de sables bruns de la plage actuelle. Ces derniers sont du
point de vue granulométrique, très voisins des sables du cordon
médian (Fig. 4). Considérant le cadre structural, les
dépôts du milieu littoral béninois forment un empilement
sédimentaire quaternaire transgressif sur les formations du domaine des
plateaux (Fig. 5).
Fig. 4 : Carte géologique de la zone d'étude et
des zones environnantes (IRB 1987 in Boukari et al. 2009)
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Etude de l'invasion saline dans l'aquifère côtier du
quaternaire : Application de l'électromagnétisme en domaine
temporel (TDEM) sur un site test à Togbin (Bénin) ALLE C.
Fig. 5 : Bordure Sud-est du plateau d'Allada et des cordons
littoraux, Essai de corrélation lithologique des logs de forage
(source : Maliki, 1993
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Etude de l'invasion saline dans l'aquifère côtier du
quaternaire : Application de l'électromagnétisme en domaine
temporel (TDEM) sur un site test à Togbin (Bénin)
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La composition minéralogique des sables bruns
reflète une rareté en minéraux caractéristiques des
sables du premier cordon et un enrichissement en minéraux du socle
(grenat, amphibole, épidote). Pour la géophysique, on doit
s'attendre à avoir des résistivités très
élevées (1000 à 2000 ohm.m) pour la zone non
saturée constituée de sable. Les conséquences de cette
forte résistivité en surface seront détaillées en
2.2.5.
1.1.4.- Hydrogéologie
Le milieu littoral béninois comporte superficiellement
un système aquifère à nappe libre à semi-libre pour
l'essentiel, mais par endroit captive. C'est l'aquifère du quaternaire
(Fig. 5). Ce système constitue une même unité
hydrogéologique «homogène en grand» (Pallas, 1988
in Boukari et al. 2009).
Dans la plaine littorale, la présence de plusieurs
dômes piézométriques bien circonscrits (Boukari, 1998,
2002), montre que ce sont les écoulements radiaux qui sont
prédominants avec des gradients hydrauliques encore plus faibles que sur
le plateau. On est souvent dans ce cas, en présence d'une nappe radiale
divergente ou convergente, mais à profils piézométriques
paraboliques, ce qui confirme qu'il s'agit d'une nappe alimentée par
infiltration directe des précipitations et drainée dans la
même zone par les lagunes, le lac Nokoué et l'Océan
Atlantique. La zone non saturée a une épaisseur de 0 à 3m
environ (Boukari et al. 2009).
Selon Maliki (1993), le cordon littoral est
caractérisé par une bonne perméabilité des sables
(10-2 à 10-4 m/s). Ces sédiments renferment
localement des aquifères d'eau douce ou saumâtre dont
l'exploitation est liée à la position du biseau salé et
à la réalimentation des lentilles d'eau douce. Le niveau de l'eau
(niveau statique) se situe entre 1 et 3,5m de profondeur. Le débit des
puits (1 à 15m3/h) est limité par la faible profondeur
des ouvrages. Les niveaux aquifères plus profonds renferment en
général de l'eau saumâtre avec parfois quelques
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passages à eau douce difficile à capter et
à exploiter. Ce qui s'explique par le phénomène d'invasion
saline à travers l'évolution du biseau salée (Fig. 6).
Selon Guiraud (1987), on note toujours la présence
d'une lentille d'eau douce reposant sur les eaux saumâtres et dont la
géométrie varie en fonction des précipitations et des
prélèvements. Aussi, d'après Boukari (1998), il existe
presque toujours une nappe phréatique avec des lentilles d'eau douce
flottant sur une nappe d'eau salée d'origine marine et/ou lagunaire.
Les études antérieures ont montré que la
formule de Ghyben-Herzberg permet de situer, à partir de la côte
de l'eau dans les puits des sables littoraux (0.5 et 3 m en moyenne au dessus
du niveau moyen de la mer), la base du contact eau douce/salé entre 21
et 81 m (Géohydraulique, 1985). Etant donné que les prospections
ont été faites seulement dans le cordon de sable brun (cordon le
plus proche de la mer) et en fin de saison pluvieuse comme ça a
été dit plus haut, le contact eau douce/eau salée (biseau
salé) ne devrait pas être aussi profond que l'a dit
Géohydraulique (1987) mais serait localement à son
épaisseur maximum. Selon SRHAU/BURGEAP (1987), La porosité totale
des sables dunaires littoraux dont l'épaisseur est de 6 m, est
supérieure à 40%, elle est de 35% en ce qui concerne les sables
marins fins silteux sous-jacents dont l'épaisseur est d'environ 15 m.
Fig. 6 : Hydrogéologie des cordons sableux littoraux
illustrant le biseau salé : Exemple du littoral nord du
Sénégal (Martin, 1970)
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