2.2.1
Approche télédétection
La télédétection satellitaire
présente un intérêt croissant pour le géographe, en
particulier dans le cadre de la géographie physique, de la
biogéographie et de l'aménagement du territoire. La
possibilité d'une approche originale, parfois plus fine ou plus
dynamique, et la vision globale que cet outil apporte, deviennent très
intéressantes en milieu pastoral. Le traitement des bandes
numériques et des films, permet au géographe d'avoir un
rôle actif dans une interprétation de données. Tout comme
la dynamique d'occupation du sol, l'utilisation de ressources
fourragères est aussi la cause de nombreuses situations d'incertitudes.
La télédétection semble être la mieux
indiquée pour identifier les zones à risques de déficit de
production fourragère, car elle permet de déterminer les
paramètres recherchés à moindre coût. La
démarche utilisée est fondée sur une approche
standardisée pluridisciplinaire et multi-scalaire; elle utilise des
méthodes et techniques bâties sur l'analyse des données de
télédétection spatiale validée par contrôles
terrain. Cette approche systémique permet de mettre en relation les
composantes du milieu à partir de traitements adaptés à la
cartographie des organisations bio géomorphologiques. Nos objectifs sont
de traduire par télédétection et sous forme cartographique
les zones à risques afin de permettre d'apprécier les
interrelations entre les composantes du milieu et d'estimer les vitesses et les
rythmes de réponse du milieu. L'utilisation de la
télédétection dans la zone pastorale peut aider la
population à planifier ou à réajuster leurs
activités.
2.2.2
Approche géographique de la gestion des risques de déficit
La géographie qui accorde aujourd'hui à la
question des risques une place importante s'est, depuis longtemps,
intéressée à la nature, à son fonctionnement et au
rapport que les sociétés entretiennent avec elle. Pour le
géographe, le risque est un objet social qu'il faut distinguer de
l'aléa, processus physique. Ce n'est que perçu et vécu
comme dangereux que l'aléa devient risque. Contrairement à la
catastrophe, le risque relève du probable mais reste non
réalisé. Comment la géographie intègre telle le
risque dans ses analyses? Selon quelles approches?
Qu'apporte la démarche géographique?
Désormais l'aléa est envisagé non
seulement en soi mais aussi dans sa dimension historique et au travers de son
impact possible sur la société. Dès lors, on passe de
l'aléa au risque, terme qui entre dans le discours géographique
au cours des années 1990 (Y. Veyret 2003). Or, la gestion du risque
repose sur la territorialisation de ce dernier. Assigner un territoire au
risque, c'est le circonscrire spatialement tout en donnant aux acteurs en
charge de ce territoire les compétences pour réduire le danger.
La géographie s'interroge aujourd'hui sur les rapports entre
organisation spatiale et risque. En quoi le risque crée-t-il des
discontinuités socio- spatiales ?
La gestion des risques de déficit de production
fourragère c'est avant tout, la mise en place de dispositifs pour y
faire face, à titre préventif ou curatif. L'approche
géographique conduit à souligner les limites de la seule analyse
de l'aléa. L'outil cartographique est l'appui de l'analyse des risques
et de la prise de décision. La cartographie intervient en effet à
tous les niveaux d'analyse du risque (identification, information,
règlementations, prescriptions, etc.). Le support cartographique permet
de transcrire les effets et conséquences des phénomènes
redoutés.
|