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MEMOIRE DE STAGE
Master 2 Droit des douanes,
transports et logistique 2017/2018
PFEIFFER VACUUM SAS
Service douane et réglementation des ventes -
Mme Emmanuelle DUCRET
(Direction commerciale - M. Didier BERGE)
9 avril 2018 - 31 août 2018
Une entreprise aux défis de
l'OEA
Norme ISO 9001 et OEA : Panacée ou pis-aller
?
Christophe CARDON
Faculté de Droit, Sciences Économiques et
Gestion
Université de Rouen
CONFIDENTIEL
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ANNEXE 00 : CLAUSE DE CONFIDENTIALITE
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Remerciements
Madame Emmanuelle DUCRET
Madame Brigitte
HEITZ
Monsieur Didier BERGE
Madame Frédérique
FAVEYROLLES
Monsieur Franck MAGNET
Mademoiselle Marion
LONDICHE
L'équipe du service Douane & réglementation des
ventes
L'équipe du service Shipping
Madame Julie HA-NGOC
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« L'auditeur a pour mission de planifier et
d'effectuer l'audit afin d'obtenir l'assurance raisonnable que
l'opérateur économique se conforme aux critères
fixés. Il élabore le plan d'audit en fonction des risques
spécifiques à l'opérateur économique
concerné. »
(Guide de l'auditeur OEA, OMD)
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Sommaire
ANNEXE 00 : CLAUSE DE CONFIDENTIALITE 3
ABREVIATIONS 8
INTRODUCTION 11
PREMIERE PARTIE AUTORISATION OEA ET NORME ISO
13
CHAPITRE 2 - L'AUTORISATION OEA 13
CHAPITRE II - LA NORME ISO 22
DEUXIEME PARTIE DE LA THEORIE A LA PRATIQUE
26
Titre I - Présentation Générale 26
Chapitre I - PV SAS 26
Section 1 : La Certification ISO de Pfeiffer Vacuum SAS 26
Section 2 : Les autorisations douanières et le statut de
sécurité-sûreté de Pfeiffer Vacuum SAS
28
Section 3. Les enjeux de l'OEA 30
CHAPITRE II : CONTEXTE DU STAGE 32
Section 1 : Présentation 32
Section 2 : Méthode 32
TITRE II - Présentation de mes Travaux et Missions 34
CHAPITRE I - NORME ISO ET AUTORISATION OEA 34
Section 1. PV SAS et la norme ISO 34
Section 2 : Norme ISO 9001:2015 et Droit 37
Section 3 : Norme ISO 9001:2015 et certification OEA 43
CHAPITRE II - CONTRATS ET RECHERCHES 46
Section 1. Contrats 46
Section 2. Recherches sur des points « à risques
» particuliers 57
CHAPITRE III - MES PROPOSITIONS 63
Section 1. Les Enjeux de l'OEA 63
Section 2 : Propositions 64
CONCLUSION 67
BIBLIOGRAPHIE 69
ANNEXES 75
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ABREVIATIONS
ADR : Accord européen pour le transport international de
marchandises Dangereuses par Route
AG : Aktien Gesellschaft (Allemagne, équivalent de la SA
en droit français)
ARM : Accord de reconnaissance mutuelle (OMD)
BDU : bien à double usage
BOD : Bulletin Officiel des Douanes
CA : Chiffres d'affaires
CCI/ICC : Chambre de Commerce Internationale/International
Chamber of Commerce (Paris)
CDU : Code des douanes de l'Union Européenne
CGA : Conditions générales d'achat
CGV : Conditions générales de vente
CLC : Centre logistique de Chaumontet (PV SAS)
C-TPAT : Customs Trade Partnership Against Terrorism (USA
2001)
DGAC : Direction générale de l'aviation civile
DTA : Direction générale du transport aérien
(DGAC)
EAR : Export Administration Regulations (règles pour le
contrôle des exportations, USA)
ECCN : Export Control Classification Number (numéro de
classification du contrôle des exportations
Incoterms® : Termes commerciaux internationaux (Chambre de
Commerce International, CCI, Paris),
dernière édition en 2010
CIP : Carriage insurrance Paid (Port payé assurance
comprise) DAP : Delivered at place (Rendu au lieu de destination) EXW : Ex
works (départ usine)
FCA : Free Carrier (Franco transporteur)
ISO : Organisation Internationale de Standardisation
JOCE : Journal Officiel des Communautés
Européennes
JORF : Journal Officiel de la République
Française
JOUE : Journal Officiel de l'Union Européenne
KPI : Key Performance Indicator ou indicateur clé de
performance
MINEFI : Ministère de l'économie et des finances
(France)
DGDDI : Direction générale des douanes et des
droits indirects (France)
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GmbH : Gesellschaft mit beschränkter Haftung
(société à responsabilité limitée,
Allemagne)
KYC : Know your customer (connais ton client)
KYS : Know your supplier (connais ton fournisseur)
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique
OEA : Opérateur économique agréé
OEA-C : Opérateur économique agréé -
autorisation simplifications douanières
OEA-S : Opérateur économique agréé -
autorisation sécurité / sûreté
OEA-F : Opérateur économique agréé -
autorisation combinée
OMD: Organisation Mondiale des Douanes
PDD : Procédure de dédouanement à
domicile
PV : Groupe Pfeiffer Vacuum
PV AG: Pfeiffer Vacuum Technology AG (holding du groupe, Asslar,
Allemagne)
PV GmbH : Pfeiffer Vacuum GmbH (Asslar, Allemagne)
PV SAS : Pfeiffer Vacuum SAS (France)
QAE: Questionnaire d'auto-évaluation (pour l'obtention de
la certification OEA)
RDE : Représentant en douane enregistré
R&D : Recherche et développement
RGDP : Règlement UE 2016/679 du Parlement européen
et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes
physiques à l'égard du traitement des données à
caractère personnel et à la libre circulation de ces
données
SAP : SAP SE - Systemanalyse und Programmentwicklung (Analyse de
système et développement de programme), Progiciel de gestion
internet
SAS: Société par actions simplifiée
SMQ : Système de management de la qualité
SRA : Service Régional d'Audit, DGDDI
TLF : Union des entreprises transport et logistique de France
TMD : Transport de marchandises dangereuses
USA: United-States of America (Etats-Unis d'Amérique)
USD : US Dollar (dollar des Etats-Unis d'Amérique)
UPS : United Parcel Service
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INTRODUCTION
C'est à Mme Emmanuelle DUCRET, responsable du service
douane et réglementation des ventes de Pfeiffer Vacuum SAS, que je dois
l'opportunité de ce stage portant sur les problématiques
contractuelles dans le cadre de la démarche de certification
OEA1.
Pfeiffer Vacuum France, fondée en 1951 à Annecy,
aujourd'hui constituée en Société par Actions
Simplifiée est présidée par Monsieur Eric TABERLET qui est
également Directeur Général de la holding, Pfeiffer Vacuum
AG (Asslar, Allemagne). Son activité consiste en la conception et
fabrication de pompes à vide de détecteur de fuite et de
systèmes de décontamination. Son chiffre d'affaires
consolidé pour 2017 était de 236.000.000€ pour un effectif
de 650 salariés.
Aujourd'hui, les actionnaires principaux sont le Groupe Busch
(Allemagne, environ 40%), Hakuto (Tokyo, Japon), The State of Norway (Oslo,
Norvège) et Allianz Global Investors (Frankfurt, Allemagne). Le Groupe
est organisé autour de la holding Pfeiffer Vacuum AG qui chapeaute 8
sociétés principales dont la société Pfeiffer
Vacuum GmbH, elle-même société mère de 12 filiales
directes et 9 indirectes, et Pfeiffer Vacuum SAS (Annecy)2.
Les technologies du vide et de la détection de fuite
sont des enjeux majeurs pour l'industrie des semi-conducteurs mais aussi celle
de la santé. En effet, la haute technologie numérique et les
nanotechnologies requièrent de plus en plus de vide pour de plus en plus
de précision.
Pfeiffer Vacuum SAS est le fournisseur de grandes entreprises
basées en France, en Corée du Sud et aux USA, et fait
elle-même appel à des fournisseurs spécialisés,
notamment en circuits électroniques ou en matériaux de pointe,
situés en France, en Europe ou ailleurs. Elle met un accent particulier
sur le choix de ses fournisseurs et la prospection de nouveaux clients dans une
compétition mondiale exacerbée.
Pour répondre aux exigences de ses clients, PV SAS est
entrée dans une démarche de « compliance », notion
née au milieu des années 90 dans des secteurs
réglementés,
1 Annexe 1
2 Annexe 6
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banque ou industries, qui implique une démarche de
conformité légale, réglementaire et éthique dans le
but de lutter contre le blanchiment, la corruption et le
terrorisme3.
PV SAS a dû également se doter de
procédures reconnues tant pour son fonctionnement interne que pour ses
expéditions : les certifications ISO 9001 et 14001, le statut de
chargeur connu et celui d'exportateur agréé, avec l'autorisation
OEA (opérateur économique agréé) en vue.
Or, le Guide de l'auditeur OEA dans son annexe 24
fait explicitement référence à certaines sections de la
norme ISO 9001 comme outil à destination tant de l'auditeur que de
l'opérateur pour la conduite de l'audit et l'amélioration des
procédures internes. J'ai donc décidé d'étudier de
plus près les liens qui existent entre ces deux normes afin de savoir si
et comment elles se nourrissent l'une l'autre et quel avantage peut y trouver
l'entreprise.
En conséquence, notre plan sera le suivant : dans une
première partie, nous étudierons l'autorisation OEA et la norme
ISO et puis, dans une seconde, en quoi a consisté ma mission et quels
furent mes apports, avant de conclure par quelques propositions.
3 Guide de bonnes pratiques
pour les contrôles internes, la déontologie et la
conformité de l'OCDE
4 Annexe 10
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 13
PREMIERE PARTIE
AUTORISATION OEA ET NORME ISO
CHAPITRE I- L'AUTORISATION OEA
Nous nous intéresserons d'abord aux origines de
l'autorisation OEA (section 1) avant d'en examiner le contenu plus en
détail (section 2).
Section 1 : Les Origines de l'OEA
§1. Un contexte historique particulier
Après les attentats du 11 septembre 2001, les douanes
américaines ont adopté le programme C-TPAT qui met en place un
partenariat entre les douanes américaines et les opérateurs
commerciaux internationaux par lequel les entreprises qui souhaitent exporter
vers les Etats-Unis s'engagent à appliquer une série de mesures
de sécurité maximale tout au long de leur chaîne
logistique.
L'OMD, dans ses normes SAFE (2005), préconisa
d'octroyer le statut d'OEA à des entreprises qui répondent aux
exigences de sécurité et dont le fret est jugé à
faible risque. Elle définit l'OEA comme « une partie intervenant
dans le mouvement international de marchandises à quelque titre que ce
soit et qui a été reconnue par ou au nom d'une administration
nationale des douanes comme respectant les normes de l'OMD ou des normes
équivalentes en matière de sécurité de la
chaîne logistique »5.
Sur la base des informations fournies par les Membres de
l'OMD, l'édition 2018 du Recueil sur les OEA montre les résultats
suivants :
5 Guide de l'Auditeur OEA,
OMD, page I/4
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? 77 programmes d'OEA sont en place dans le monde et 17
programmes d'OEA sont en cours d'élaboration.
? 57 ARM (accords de reconnaissance mutuelle) ont
été conclus, 35 ARM sont en cours de négociation et des
pourparlers concernant 4 ARM multilatéraux ont également
été entamés.
? 31 programmes de conformité douanière sont en
place et 2 autres programmes de conformité devraient bientôt
être déployés.6
C'est dans cette perspective que l'Union Européenne a
adopté le Règlement n°648/2005 dit « amendement
sécuritaire au Code des Douanes »7 puis le
Règlement n°1875/2006 définissant le statut
d'Opérateur Economique Agréé8 qui reprend le
cadre du programme SAFE.
Ces règlements établissent clairement le statut
d'OEA comme « clef d'entrée » du CDU9 et
prévoient trois types d'OEA désormais appelés «
autorisations » :
o simplifications douanières (OEA-C) ;
o sécurité/sûreté (OEA-S) ;
o simplifications douanières et sécurité/
sûreté (dit autorisation combinée ou OEA-F).
En parallèle, les administrations douanières
négocient des accords de reconnaissance mutuelle10 afin que
chacune reconnaisse les programmes OEA des autres. Cela permet aux entreprises
bénéficiaires d'obtenir des avantages identiques ou comparables
à ceux octroyés à des entreprises participant à un
autre programme d'OEA.
6 Recueil sur les programmes d'OEA, OMD, édition 2018
(Annexe 7)
7 Règlement (CE) NO 648/2005 du Parlement
européen et du Conseil du 13 avril 2005 modifiant le règlement
(CEE) no 2913/92 du Conseil établissant le code des douanes
communautaire dit amendement sécuritaire au Code des Douanes.
8 Règlement (CE) n 1875/2006 de la Commission du 18
décembre 2006 modifiant le règlement (CEE) n° 2454/93 fixant
certaines dispositions d'application du règlement (CEE) n° 2913/92 du
Conseil établissant le code des douanes communautaire et
définissant le statut d'Opérateur Economique
Agréé.
9 Règlement (UE) No 952/2013 du Parlement
européen et du Conseil du 9 octobre 2013 établissant le Code des
Douanes de l'Union, JOUE, 10 octobre 2013
10 Reconnaissance mutuelle des OEA, Guide stratégique
Recueil sur les programmes d'OEA, OMD, édition 2018
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 15
§2. Au niveau des échanges internationaux et des
procédures de qualité dans les entreprises
Avant la création du programme OEA, les
procédures douanières étaient les mêmes pour tous
les opérateurs. Aucun accord de reconnaissance mutuelle ne liait les
administrations douanières et chaque opération d'import/export
était traitée de manière similaire, sans distinction selon
les opérateurs, ce qui débouchait sur une lourdeur au niveau des
contrôles douaniers physiques et documentaires, ainsi qu'un traitement
complexe des informations dans le cadre des déclarations sommaires
d'entrée (DSE) et déclarations de sorties.
Or, du fait de la complexification des flux et du besoin
croissant de sécurisation du commerce international, les administrations
doivent pouvoir se concentrer sur les vrais enjeux en termes de
sécurité et conformité.
En matière de procédures internes, seules les
normes ISO 9001 ou « Principes de management de qualité »
faisaient figure de référence.
Section 2 : L'Autorisation d'Opérateur Economique
Agréé (OEA)
§ 1. Objectif et avantages des autorisations
L'autorisation « simplifications
douanières » (OEA-C) permet d'obtenir plus facilement le
bénéfice de procédures douanières
simplifiées et un allègement des contrôles physiques et
documentaires avec la possibilité de choix du lieu des contrôles
ainsi qu'une facilité de trésorerie grâce à des
montants de garantie et de caution plus faibles.
Elle octroie d'autres avantages : reconnaissance de la
fiabilité de la chaîne logistique, réduction du nombre de
contrôles physiques et documentaires, possibilité de choisir les
lieux de contrôles douaniers, réduction du nombre de
données à fournir dans les déclarations sommaires,
obtention plus aisée d'autorisations pour bénéficier de
simplifications douanières, désignation d'un interlocuteur
privilégié au sein de l'administration douanière. On peut
relever également une notification préalable des contrôles
lorsque cela ne porte pas préjudice aux contrôles douaniers.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 16
A ces avantages, s'ajoutent d'autres simplifications
accordées uniquement à ses détenteurs:
1) Le dédouanement centralisé communautaire
(DCC) : il permet une dissociation du lieu où la personne
déclarant les marchandises dépose l'ensemble de ses
déclarations en douane (centralisation au lieu où elle est
établie) de celui (ceux) où les marchandises sont physiquement
situées et présentées11.
2) L'inscription dans les écritures du
déclarant avec dispense de présentation en douane, à
condition que les données soient à la disposition des
autorités douanières au moment de l'inscription12..
Cela remplace la procédure de domiciliation actuelle avec dispense de
notification d'arrivée dont les nouvelles conditions d'octroi sont
désormais plus strictes pour les entreprises ne
bénéficiant pas du statut OEA.
3) L'auto-évaluation (non encore applicable en France)
qui suppose la délégation de certaines formalités
réalisées par les autorités douanières, telles que
la détermination du montant des droits import et export à payer,
la réalisation de certains contrôles sous supervision
douanière13.
4) Bénéficier d'une dispense de
déclaration complémentaire en cas d'inscription dans les
écritures et accès direct à celles-ci et d'un montant
réduit de la garantie globale.
Tout opérateur bénéficiant de
l'autorisation OEA-C ou remplissant les critères de l'article 39
CDU14 peut bénéficier d'une garantie globale avec
montant réduit15 Pour l'OEA-C, le montant de la garantie
globale est réduit de 30% par rapport à la part du montant de
référence.
Le titulaire de l'autorisation OEA-S se verra octroyer
d'autres facilités : transmission de la déclaration sommaire
d'entrée sur la base d'informations réduites ; information par
les douanes d'un contrôle physique au titre de la sécurité
/ sûreté avant l'arrivée des marchandises. Après
accord du bureau d'entrée, il pourra effectuer les formalités
déclaratives ou faire l'objet d'un contrôle au bureau
d'importation.
11 Article 179 CDU.
12 Article 182 CDU.
13 Article 185 CDU
14 Règlement (UE) No 952/2013 du Parlement
européen et du Conseil du 9 octobre 2013 établissant le Code des
Douanes de l'Union, JOUE, 10 octobre 2013
15 Article 95 CDU
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 17
Enfin, l'autorisation « complète » ou «
combinée » (OEA-F) permet à l'opérateur qui
répond à tous les critères de bénéficier des
avantages liés aux deux statuts.
Tous les opérateurs économiques qui
interviennent dans la chaîne logistique et font des opérations
d'import-export hors UE sont concernés : fabricants, exportateurs,
commissionnaires de transport, gestionnaires d'entrepôts,
déclarants/représentants en douane, transporteurs,
importateurs.
Ces autorisations permettent à l'opérateur
d'être reconnu comme interlocuteur fiable, professionnel et solvable par
d'autres pays tiers dans le cadre des accords de reconnaissance mutuelle. Une
fois l'entreprise agréée, elle pourra apposer sur sa
documentation commerciale le logo créé par la Commission
Européenne pour attester de cette certification auprès de ses
clients et partenaires.
§ 2. Conditions générales à remplir
pour l'obtention de l'autorisation OEA
Pour obtenir l'autorisation OEA-C, il faut avant tout
répondre à des critères cumulatifs :
- Absence d'infractions graves et
répétées à la législation douanière
durant les trois dernières années écoulées ;
- Compatibilité et accessibilité du
système comptable et logistique aux exigences du contrôle douanier
(traçabilité dans les écritures des flux concernés
par la législation douanière) ;
- Obligation de disposer d'un système logistique qui
distingue les marchandises « Union » (européenne) de celles
qui ne le sont pas;
- Existence de procédures visant à la
détection d'irrégularités ou de fraudes (contrôles
internes et mesures correctives) ;
- Gestion satisfaisante des licences ou autorisations
relatives aux mesures de politique commerciale ou agricole, le cas
échéant ;
- Modalités satisfaisantes d'archivage et de protection
des données ;
- Sensibilisation des employés à la fraude ou
aux irrégularités et communication avec la douane en cas de
difficultés à se conformer aux exigences ;
- Protection et sécurisation des systèmes
informatiques ;
- Solvabilité financière assurée au cours
des trois dernières années.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 18
Pour obtenir l'autorisation OEA-S, l'entreprise doit
satisfaire à un supplément d'exigences par rapport à
l'OEA-C :
- Respect de normes strictes en matière de protection
contre les intrusions des bâtiments et des zones logistiques ;
- Engagement de l'opérateur à « fiabiliser
)) ses partenaires afin de mieux sécuriser la chaîne logistique
internationale ;
- Contrôle des antécédents des
employés appelés à occuper des postes sensibles au plan de
la sécurité, dans le respect des dispositions légales en
vigueur dans chaque Etat membre ;
- Existence d'un programme de sensibilisation des collaborateurs
à la sécurité.
Nous constatons ainsi que la démarche OEA est fortement
inspirée par celle de « compliance )) telle que l'OCDE y invite les
entreprises, à savoir formaliser ses procédures, disposer de
contrats avec ses clients et fournisseurs mais aussi connaître les uns et
les autres selon les 2 acronymes usités : KYC (know your customer /
connais ton client) et KYS (know your supplier / connais ton
fournisseur)16.
§ 3. Procédures et démarches
1) L'entreprise candidate doit d'abord remplir un formulaire
de demande d'autorisation via le site sécurisé de
télé-procédures ProDouane en indiquant diverses
informations sur l'entreprise.
2) Elle doit ensuite remplir un questionnaire
d'auto-évaluation (QAE)17, qui lui permet de mesurer sa
capacité à répondre à un audit douanier en vue
d'une certification comme cadre à la démarche d'audit interne. Il
servira à l'Administration des Douanes pour évaluer le
degré de connaissance des flux de l'opérateur, les processus,
modes de fonctionnements internes et relations avec les partenaires
commerciaux.
Le QAE se divise en 3 sections qui ont pour objet de fournir
toute information relative aux modes de fonctionnement et processus
utilisés : connaissance générale de l'entreprise,
simplifications douanières et sécurité /
sûreté. Il comporte 154 questions
16 Guide de bonnes pratiques pour les contrôles
internes, la déontologie et la conformité, OCDE, 18
février
2010
17 Annexe 8
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 19
auxquelles l'entreprise doit répondre
entièrement et précisément, en joignant le descriptif
et/ou le justificatif permettant à l'auditeur du Service Régional
d'Audit de domiciliation (SRA, service dédié de l'administration
des douanes) de comprendre la réponse fournie. Par ailleurs, des notes
explicatives guident l'opérateur à chaque question pour aider
à répondre18. Puis l'entreprise candidate joint un
organigramme nominatif et fonctionnel des principaux responsables et un extrait
K-Bis récent.
3) Enfin vient l'audit effectué par le SRA sur le
fondement des lignes directrices relatives aux OEA définies au niveau
communautaire (Guide de l'auditeur, intitulée « Bonnes pratiques de
l'UE concernant les auditeurs et les opérateurs économiques
»19) et en fonction des réponses ou informations
fournies dans le QAE.
Pour ce faire, l'Annexe 2 de ce guide fait largement
référence à la norme ISO (9001, en particulier) afin
d'aider l'auditeur dans sa mission et l'entreprise dans sa préparation
selon la triple approche ISO :
- Processus,
- Management des risques, - Amélioration continue.
Seuls les sites où existe une activité
douanière (dédouanement, stockage de marchandises tierces ou en
attente d'exportation) sont audités. L'audit se fonde sur l'examen de
l'organisation interne de l'entreprise et des processus qu'elle utilise en
matière de comptabilité, dédouanement, informatique,
transport, logistique, sécurité et sûreté. Les
auditeurs évaluent en particulier la qualité de la formalisation
des procédures et les contrôles internes mis en place pour en
assurer le respect.
Par ailleurs, le Règlement 1875/200620
oblige l'État membre instructeur de la demande à consulter
systématiquement les autres États membres.
Une fois reçu l'avis favorable des autres États
membres et celui du rapport d'audit, les autorisations sont enregistrées
dans une base de données nationale et/ou européenne.
18 Annexe 9
19 Annexe 10
20 JOCE du 19 décembre 2006
§ 4. Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page
20
Assistance dans les démarches et suivi de
l'autorisation
Le dépôt de la demande permet à
l'opérateur de suivre l'état d'avancement de l'instruction de sa
demande par les services douaniers. Il peut directement écrire à
la DGDDI pour toute information liée aux modalités
d'établissement du formulaire.
Après examen de la demande, la Douane délivre
l'autorisation d'Opérateur Economique Agréé qui est
valable pour une durée illimitée. Cependant, la conformité
de l'entreprise à ce certificat sera vérifiée dans un
délai minimum de trois ans après l'obtention.
Une fois l'autorisation obtenue, l'opérateur doit
veiller à assurer le respect constant des processus douaniers
audités et validés. Cela implique de mettre en place des mesures
correctrices en cas de dysfonctionnement, d'accepter des audits de suivi,
d'informer le SRA dont il dépend de toute modification relative à
l'entreprise et entretenir avec la douane des relations partenariales de
confiance.
§ 5. Avantages internes à l'entreprise
Outre les avantages généraux procurés par
l'autorisation OEA, des avantages internes à l'entreprise sont
présentés tels que des pertes et vols moindres, des retards
d'envois moins fréquents, une meilleure planification; une meilleure
implication des employés, des incidents liés à la
sûreté et à la sécurité moins importants, des
coûts de vérification des fournisseurs réduits et une
coopération renforcée, une réduction de la
criminalité et du vandalisme, une communication et une
sécurité améliorée.
Plus profondément, cette revue globale des process
internes de l'entreprise permet aussi de remettre les problématiques
juridiques et douanes au coeur de l'entreprise et de sa gouvernance.
L'OEA représente désormais également, au
même titre que la norme ISO que nous étudierons tout à
l'heure, et de plus en plus, un avantage concurrentiel certain dans une
compétition internationale de plus en plus exigeante. Une entreprise
internationale doit être OEA pour être reconnue comme
professionnelle, fiable et solvable.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 21
§ 6. Chiffres clés concernant les procédures
simplifiées
A la fin de l'année 2016, l'OMD comptabilisait
près de 40.000 autorisations délivrées pour des
procédures simplifiées à l'importation et l'exportation,
22.000 autorisations de transit, 740 autorisations uniques pour tous les
régimes douaniers économiques et 13.000 autorisations pour
l'utilisation d'entrepôts sous douane. La liste des Programmes d'OEA
opérationnels et prévus est présentée en Annexe
721.
La plupart des importations et des exportations sont
menées en utilisant des procédures simplifiées.
Etudions maintenant cette norme ISO.
21 Recueil sur les Programmes d'Opérateur
économique agréé (OEA), OMD-WCO Édition 2018
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 22
CHAPITRE II - LA NORME ISO
Nous ferons d'abord un bref rappel sur l'organisation
internationale de normalisation (section 1) avant de présenter la norme
ISO 9001 : 2015 (section 2).
Section 1 : L'Organisation Internationale de
Normalisation(ISO)22
L'ISO a été fondée en 1946 par les
délégués de 25 pays en tant qu'organisation internationale
ayant pour objet de « faciliter la coordination et l'unification
internationales des normes industrielles » et d'apporter une
réponse à une préoccupation majeure des entrepreneurs :
« Quelle est la meilleure façon de procéder ? »
Ses membres sont les organismes nationaux de normalisation.
Elle réunit des experts qui mettent en commun leurs connaissances pour
élaborer des normes internationales d'application volontaire que les
autorités de réglementation utilisent de plus en plus pour
étayer leurs réglementations.
En commerce international, elles sont devenues indispensables
car elles établissent des spécifications pour les produits, les
services et les systèmes dans une optique de qualité, de
sécurité et d'efficacité. Elles jouent également un
rôle prépondérant pour faciliter le commerce international
car elles constituent un « langage commun » entre les entreprises.
Les normes les plus connues, en matière de management,
sont les normes ISO 9001 et ISO 14001 mais il existe également des
normes sur la qualité de l'air, de l'eau et du sol, sur la
quantification des émissions de gaz à effet de serre, la
protection contre les rayonnements, ou encore sur les aspects environnementaux
des produits.
Les normes ISO applicables aux systèmes de management
fournissent un modèle à suivre pour les mettre en place et les
gérer.
22 Source :
www.iso.org
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 23
Puisqu'elles résultent d'un consensus d'experts
internationaux, elles peuvent prétendre offrir tous les acquis de
l'expérience et des bonnes pratiques de management établies au
niveau mondial. Elles sont applicables à toutes les organisations,
indépendamment de leur taille, du produit ou du service fourni, ou du
secteur d'activité.
Les avantages avancés pour la promotion de ces
systèmes de normes sont une utilisation plus efficace des ressources,
une meilleure gestion des risques, et une satisfaction accrue des clients, car
les services et les produits sont censés répondre
systématiquement aux attentes.
Les audits sont un élément essentiel de
l'approche par systèmes de management, car ils permettent à
l'entreprise ou à l'organisation de vérifier si les objectifs
fixés sont remplis et si la conformité à la norme est
assurée.
Section 2 : La Norme ISO 9001 : 2015
La norme ISO 9001 : 2015 succède à la norme ISO
9001 : 2008 et définit les critères pour un système de
management. Aujourd'hui, plus d'un million d'entreprises et organismes dans
plus de 170 pays appliquent cette norme.
Elle repose sur les principes de management de la
qualité, une forte orientation client, la motivation et l'engagement de
la direction, l'approche processus et l'amélioration continue. Elle
contribue à s'assurer que les clients obtiennent des produits et
services uniformes et de bonne qualité, avec, en retour, des
retombées commerciales positives.
Une des composantes essentielles d'ISO 9001 : 2015 est la
vérification régulière du bon fonctionnement du
système de management de la qualité par des audits internes.
L'entreprise peut aussi inviter ses clients à auditer pour leur propre
compte son système qualité.
Les systèmes de management permettent aux organismes de
mettre en oeuvre une démarche structurée afin d'atteindre leurs
objectifs. En effet, si, le plus souvent, les employés savent tous
comment faire leur travail, il leur est néanmoins utile de disposer de
procédures correctement documentées pour s'assurer que chacun
connaît bien son
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 24
rôle et effectue les bonnes opérations tout au
long du processus dont il est responsable, ce que l'on appelle un «
système de management ».
La certification ISO 9001 peut être attribuée
à toute entreprise qui souhaite avoir une démarche qualité
ainsi qu'une reconnaissance de ses efforts. Elle a pour objectif de
sensibiliser à la connaissance des clients (compliance), d'impliquer
tout le personnel, de transformer le management des ressources et/ou des
activités en processus, le management de l'organisation et de
l'efficacité en systèmes, de favoriser la prise de
décision, la bonne relation avec ses fournisseurs et ses distributeurs,
l'amélioration continue.
Celle-ci se réfère à la notion d'objectif
qualité pour la satisfaction duquel on utilise la méthode dite de
la « Roue de Deming » ou PDCA : « Plan Do Check Act »
(Planifier, Faire, Vérifier, Agir).
Comme l'illustre le schéma ci-dessus, le principe du
management de la qualité repose sur cette conviction que l'on apprend de
l'expérience pourvu qu'on s'en donne les moyens. Avant d'agir, il faut
planifier ce que l'on va faire, une fois le plan accompli, vérifier si
l'objectif a été atteint et quelles sont les différences
éventuelles, pour enfin prendre les mesures correctrices qui permettront
l'amélioration. C'est un cercle vertueux.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 25
Régulièrement mises à jour, les
procédures établies dans le cadre de la norme ISO 9001 : 2015
peuvent servir à l'OEA dans le cadre du Questionnaire
d'auto-évaluation (QAE)23 et des procédures internes
car elles sont destinées à permettre à l'entreprise de
« s'appuyer sur 8 principes de management que sont :
- l'orientation client,
- l'implication du personnel,
- l'approche processus,
- l'amélioration continue,
- la gestion par approche système,
- le leadership,
- la prise de décision fondée sur des preuves,
- le management des relations avec les parties
intéressées. »24
Parmi les procédures qu'une entreprise doit mettre en
place dans le cadre de la norme ISO 9001 : 2015, certaines s'appliquent tout
aussi bien à la démarche OEA :
- planifier, concevoir, développer, produire, fournir
et supporter les produits et services de manière à
répondre aux besoins et attentes des clients ;
- mesurer et surveiller la satisfaction du client et prendre
les mesures appropriées ;
- déterminer les besoins et attentes des parties
intéressées susceptibles d'avoir
une incidence sur la satisfaction client et prendre les mesures
appropriées ;
- gérer activement les relations avec les clients afin
d'obtenir des performances durables,
- sans oublier mettre en place un vrai management des risques
et un processus d'amélioration continue.
C'est ce que nous allons maintenant étudier en pratique
chez PV SAS.
23 Annexe 8
24 Lloyd's Register
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 26
DEUXIEME PARTIE
DE LA THEORIE A LA PRATIQUE
Titre I - Présentation
Générale
Dans un premier chapitre nous examinerons la situation de PV SAS
puis le contexte de mon stage dans un second chapitre.
CHAPITRE I - PFEIFFER VACUUM SAS
Notre première section sera consacrée à la
certification ISO de PV SAS, la seconde aux statuts actuels de la
société pour finalement présenter les enjeux de l'OEA pour
PV SAS.
Section 1 : La certification ISO de PV SAS
§ 1. Avant 2015
PV SAS a été certifiée ISO 9001 en 1993 et
ISO 14001 en 2003. Car, être certifié ISO constitue aujourd'hui un
véritable pré-requis pour prétendre répondre aux
appels d'offres de ses clients internationaux.
D'une certaine façon, l'on peut dire que cette norme les
rassure car, grâce à elle, les entreprises ont un langage commun,
renforcé par les audits réguliers par les clients.
A l'origine, la norme ISO 9001 relevait d'une approche
strictement axée sur l'assurance qualité, les procédures
et leur documentation selon un fonctionnement par services très
marqué. Elle a évolué en 2015 vers une approche «
PDCA »25.
25 cf. supra page 26
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 27
§ 2. La norme ISO 9001 aujourd'hui
Aujourd'hui, la norme ISO 9001 relève d'une approche
axée vers l'amélioration continue26 et les processus
internes des entreprises. Ainsi les principales questions sont désormais
: Quels sont les risques, notamment en cas de non atteinte du résultat ?
Qui sont nos clients ? Quels indicateurs (KPI) ? Quelle stratégie
d'analyse de risques et quelle stratégie de prévention ?
La distinction se fait maintenant entre fonctions
opérationnelles (dont la relation client est un élément
important) et fonctions support.
En conséquence, PV SAS a mis en place une cartographie
de ses processus afin de s'adapter davantage à son fonctionnement
réel. Aujourd'hui, elle utilise une approche plus systémique,
c'est-à-dire qui s'intéresse aux interactions croisées
entre les entités qui sont tantôt client, tantôt fournisseur
l'une de l'autre, inspirée d'une nouvelle observation du vivant.
Ces processus sont au nombre de 8 avec 16 sous-processus (entre
parenthèses)27 :
1- Gérer le leadership (définir et déployer
la stratégie, piloter la performance) ;
2- Maîtriser les partenaires externes (piloter le panel
fournisseur, qualifier et garantir la qualité fournisseur) ;
3- Développer et gérer la relation commerciale
avec les clients (développer l'activité commerciale, ventes) ;
4- Développer et gérer le portefeuille de
produits ;
5- Réaliser la commande clients (supply chain,
outil de production) ;
6- Organiser et gérer l'après-vente et le
support (support et satisfaction client, piloter l'activité de services)
;
7- Gérer la sécurité / environnement
(politique sécurité et politique environnement) ;
8- Gérer les ressources (système d'information,
ressources humaines, gestion financière).
A l'occasion du passage à la norme ISO 9001 :
201528, PV SAS est passé de 150 procédures à 30
ayant une portée « interservices », notamment quant aux
rôles et responsabilités de chacun. Dans chaque processus ont
été mis en place des guides internes destinés à
permettre l'application de la norme au niveau opérationnel.
26 cf. PDCA - Plan Do Check Act, page 55
27 Annexe 23
28 Annexe 3
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 28
En ce qui concerne l'audit, le questionnaire fait le lien avec
le processus qualité qui organise une revue mensuelle des processus avec
les pilotes concernés, des indicateurs de performance (KPI) et la mise
en place d'actions d'amélioration.
Concernant l'analyse de risque, celle-ci est faite à
chaque réunion du Comité de Direction (CODIR) et des services
avec, en sus, une revue annuelle des enjeux et des risques.
Dans le cadre de sa démarche de certification ISO 9001,
PV SAS a mis en place un « système de management de la
qualité » (SMQ). Ainsi des audits internes sont-ils
régulièrement menés (le dernier a eu lieu fin juin 2018)
afin de vérifier si les processus identifiés lors de la phase
d'initialisation de ce projet fonctionnent de manière satisfaisante et
conformément aux objectifs selon la méthode dite « PDCA
»29.
Outre sa certification ISO, du fait de son activité
largement tournée vers l'international - l'export et les livraisons
intra-Union Européenne représentent environ 90% du CA de PV SAS -
tant en ce qui concerne ses clients que ses fournisseurs, PV SAS
bénéficie actuellement de plusieurs agréments
administratifs et douaniers, tout d'abord en tant qu'Exportateur
Agréé et en tant que Chargeur Connu (2009).
Section 2 : Les statuts de Pfeiffer Vacuum SAS
§1. Les autorisations douanières de PV SAS
PV SAS dispose de plusieurs autorisations douanières,
parmi lesquelles :
- des autorisations de Procédures de
Dédouanement à Domicile à l'export et à
l'import,
- de plusieurs autorisations de Perfectionnement Actif, -
d'une autorisation de Perfectionnement Passif.
29 Cf. supra, page 24
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 29
PV SAS effectue ses dédouanements export en compte
propre. Les dédouanements import, gérés avec la
procédure domiciliée, sont sous-traités à un
Représentant en Douane Enregistré (RDE).
Depuis 2011, PV SAS bénéficie également
d'une autorisation d'Exportateur Agréé (EA) dans le cadre de
l'accord de Libre Echange entre l'Union Européenne et la Corée du
Sud.
Ce statut consiste en une facilité douanière
prévue dans les « protocoles origine » des relations
préférentielles de l'Union Européenne avec des Pays Tiers
et permet de bénéficier de simplifications des formalités
d'exportation en autorisant l'EA à certifier lui-même l'origine
préférentielle des produits par l'inclusion d'une
déclaration spécifique sur ses factures ou autres documents
commerciaux ainsi que de son numéro d'autorisation unique. Ainsi l'EA
n'est pas tenu de solliciter la délivrance d'un certificat EUR.1 ou
EUR-MED pour chaque exportation.
Parmi les principaux avantages, il y a la possibilité
d'utiliser l'origine préférentielle pour ses exportations
à destination de pays où se trouvent un certain nombre de ses
partenaires commerciaux, clients et fournisseurs mais aussi la dispense de visa
systématique par le bureau de douane des certificats d'origine, source
de gain de temps et d'argent.
§1. Le statut de Chargeur Connu (CC)
Ce statut a été créé par le
Règlement européen N°2010/185 du 4 mars 201030,
modifié par le Règlement d'exécution N°2015/1998 du 5
novembre 201531 afin de sécuriser les expéditions de
fret aérien dit « opaque » et/ou hors gabarit,
c'est-à-dire non susceptible de faire l'objet d'une inspection aux
rayons X.
Il désigne une entreprise qui bénéficie
d'un agrément spécial de l'Etat (DGAC/DTA) pour pouvoir
sécuriser une expédition de fret aérien avant sa remise
à un agent de fret. Cet agrément dit « de
sécurité/sûreté » est délivré
pour cinq ans par le préfet du lieu d'établissement de
l'entreprise.
30 JOUE du 5 mars 2010
31 JOUE du 14 novembre 2015
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 30
La demande d'agrément doit comporter les
éléments décrits dans l'Appendice 6-A du
Règlement32, notamment une description de l'activité
et de l'organisation de l'entreprise, les modalités de recours à
des sous-traitants ainsi que les dispositions prises en matière de
sécurité (entrepôts et personnels), accompagnés d'un
rapport d'évaluation par un organisme technique extérieur,
lui-même habilité. Un audit annuel est obligatoire.
Ce statut permet aux entreprises de sécuriser
elles-mêmes leur fret aérien dans une zone
sécurisée, par du personnel dûment formé et
habilité. Le fret est ensuite remis à des agents
habilités, également certifiés par le ministère,
pour être chargé directement sur des avions, sans contrôle
de sûreté avant embarquement.
Depuis janvier 2016, il existe une reconnaissance entre
l'OEA-S et le statut de Chargeur Connu. Un échange d'informations a
été mis en place entre DGDDI et la DGAC pour tenir compte de
l'existence d'un agrément ou d'une autorisation et pour tenir compte des
audits et inspections menés par l'administration partenaire, afin de
rationaliser le suivi des opérations.
PV SAS étant certifiée ISO et
bénéficiant des agréments CC et EA, avec la publication du
nouveau Code des Douanes de l'Union européennes33 est apparue
l'idée de solliciter l'autorisation OEA-combinée sur les conseils
de l'Administration des Douanes.
Section 3. Les enjeux de l'OEA
Les procédures domiciliées sont désormais
auditées tous les 3 ans par le SRA sur la base des critères
demandés pour l'autorisation OEA-C.
Puisque PV SAS dispose de plusieurs autorisations
douanières régulièrement auditées ainsi que du
statut de Chargeur Connu, lui-même contrôlé annuellement et
est, de fait, reconnue partiellement pour l'autorisation OEA-S, la demande
d'autorisation OEA-F
32 Règlement européen N°2010/185 du
4 mars 2010
33 Règlement (UE) 952/2013 du Parlement
européen et du Conseil du 9 octobre 2013 établissant le Code des
Douanes de l'Union, JOUE, 10 octobre 2013
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 31
apparaît comme une étape incontournable pour
l'entreprise. Cela lui permettra d'être officiellement reconnue comme un
partenaire fiable en termes de douane et de
sûreté/sécurité.
Pour ce qui est de la culture juridique interne, il ressort de
mes diverses rencontres que, depuis qu'elle a quitté le groupe ALCATEL,
qui lui faisait bénéficier de l'expertise de ses propres juristes
basés à Paris, PV SAS a essentiellement recours aux services de
cabinets d'avocats extérieurs.
Les problématiques juridiques sont réparties
entre les différents services. Par exemple, le service achats est seul
maître de ses contrats tandis qu'au niveau de la recherche et
développement, une personne est chargée des accords de
confidentialité et est amenée à connaître parfois
des contrats faisant référence auxdits accords sans formation
juridique véritable mais avec seulement quelques sessions de formations
spécialisées et un solide bon sens, ainsi que le recours ponctuel
à une avocate spécialisée dans les questions de
propriété intellectuelle.
C'est dans ce contexte que j'ai été amené
à examiner les processus de PV SAS et les procédures mises en
place au titre de la conformité à la norme ISO ainsi qu'à
l'agrément de Chargeur connu et à la réglementation
douanière.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 32
CHAPITRE II : CONTEXTE DU STAGE
Après une brève présentation (section 1),
je détaillerai la méthode que j'ai utilisée pour mener mes
recherches et conduire ma réflexion (section 2).
Section 1 : Présentation
J'ai été affecté au service
douane-réglementation des ventes et au service shipping afin d'apporter
mon expertise dans le cadre d'une démarche de certification OEA selon la
fiche de poste en Annexe 1. Ma responsable directe est rattachée
à la direction commerciale.
En complétant le Questionnaire d'Auto-évaluation
(QAE) et en analysant les principaux risques identifiés par processus,
il est apparu que peu de relations commerciales étaient
formalisées par un contrat. Par ailleurs, celles qui l'étaient ne
prenaient pas en compte les risques douaniers ni de
sûreté/sécurité. La mission qui m'a
été confiée a donc consisté en l'inventaire et
l'analyse des contrats et autres documents juridiques existants et en
l'identification des documents à mettre en place, afin que PV SAS puisse
se mettre en conformité avec les exigences règlementaires et
sécuriser ses relations commerciales
Section 2 : Méthode
Pour obtenir des informations, je me suis rapproché des
services concernés. A titre d'exemple, si nous regardons les documents
disponibles sur l'intranet et concernant la direction achats, il apparaît
que, si les risques de rupture d'approvisionnement sont clairement
identifiés, les risques juridiques et contractuels sont largement
ignorés.
Je comprends que, malgré les apparences, la
démarche ISO telle qu'initiée au sein de PV SAS n'est que
faiblement procédurale par rapport à d'autres. Cependant, cette
idée de
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 33
lier démarche qualité et OEA paraît bonne
et fructueuse, ainsi que le révèle le résultat de mes
investigations, en particulier les documents : « Notes de lecture-SMQ
»34 et le « Tableau comparatif Lean/Contrat
»35.
Ensuite, j'ai été surpris par le nombre de
références « juridiques et réglementaires » dans
le texte même de la norme ISO 9001 : 2015 comme le démontre le
document « ISO & OEA »36 que j'ai rédigé
et du peu de références à ces éléments dans
les procédures PV SAS.
Après avoir fait ces constatations, j'ai
étudié, selon les processus, quels étaient les
éléments d'entrée et de sortie des uns et des autres qui
pourraient être adaptés aux exigences OEA (ex. obtention de
certificat d'origine, d'utilisation finale, d'assurance, de non condamnation,
contrat en bonne et due forme, etc.). Cela me permettra de présenter la
démarche les pilotes de processus.
L'examen de la norme ISO montre, en particulier, que la veille
réglementaire y est omniprésente (cf. supra) et elle doit
être opérée au niveau de chaque processus, pourvu que les
personnes concernées soient suffisamment sensibilisées.
34 Annexe 11
35 Annexe 12
36 Annexe 13
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 34
TITRE II - Présentation de mes Travaux et
Missions
Nous examinerons d'abord mes recherches sur la pratique de la
norme ISO et ses liens avec la certification OEA (chapitre I) avant de faire le
bilan de mes travaux en matière de contrats et de recherches juridiques
(chapitre II). Nous terminerons par quelques propositions
d'améliorations (chapitre III).
CHAPITRE I - NORME ISO ET AUTORISATION OEA
Dans notre première section, nous
réfléchirons à la façon dont PV SAS met en pratique
la norme ISO, avant d'examiner dans une deuxième section les rapports
entre la norme ISO 9001 : 2015 et le droit puis, dans une troisième
section, avec la certification OEA.
Section 1. PV SAS et la norme ISO
Notre premier paragraphe sera consacré à la
norme ISO et au SMQ, tandis que le second examinera le lien entre la
méthode Lean les et contrats.
§1. Norme ISO et Système de Management de la
Qualité
PV SAS a obtenu la certification Norme ISO 9001 en
199337 et est certifiée ISO 14001 depuis 200338
pour la gestion du cycle de vie des produits, l'éco-conception et les
économies d'énergie, les procédés de fabrication
respectueux de l'environnement et la gestion des déchets (recyclage). La
société se fixe désormais comme objectif d'obtenir la
certification ISO 50001 d'ici la fin de l'année 2018 qui concerne la
performance énergétique des organisations.
37 Annexe 3
38 Annexe 4
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 35
Mes lectures de la documentation SMQ disponible ont
soulevé plusieurs questions.
Tout d'abord, le « Quiz Auditeurs »
ne fait aucune mention des contrats, ni des documents contractuels, ni des
questions de douane.
Le Rapport d'audit 2016, dans sa partie
« Veille réglementaire » ne concerne que l'environnement, la
santé et la sécurité au travail.
Dans la partie « Constats de l'audit » du même
rapport, nous constatons qu'il est fait mention, dans le process «
Leadership » des notions d'excellence opérationnelle, de pilotage
du panel fournisseurs, d'analyse des risques et opportunités. Dans le
process « Sécurité environnement », de veille
réglementaire et conformité. Dans le process « Prestataires
externes », d'identification des risques, audits et évaluation. Et,
dans le process « Commande client », d'harmonisation des
méthodes.
Le Rapport d'audit 2017 fait état,
conformément à la norme ISO, dans le process « Relation
client », d'éléments d'entrées.
Le processus « Leadership et performance »
prévoit, outre des données d'entrée et de sortie, des
séquences et critères méthodologiques pour
l'évaluation des risques.
Un autre processus important pourrait nous aider, celui de la
« Satisfaction du client
interne ».
Le Bilan 2017 de l'Audit interne
n'évoque qu'un seul impact par rapport au risque, celui pour le
client. Rien pour ce qui concerne le risque juridique et douanier.
Dans les Indicateurs de pilotage KPI, rien
n'est prévu non plus pour les retards liés à la non remise
de documents ou de documents non conformes. Il n'est fait aucune mention de
risque, ni de couverture de risque.
§2. Contrats et Lean Management
Le « Lean management » (ou « toyotisme »)
est une philosophie d'entreprise héritée de l'entreprise
japonaise Toyota et désigne une organisation du travail
élaborée dans les années 1960.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 36
Le Lean se veut une amélioration du taylorisme et du
fordisme pour assurer une adaptation rapide des entreprises au marché.
Il est fondé sur une plus grande responsabilisation des travailleurs qui
voient leurs tâches enrichies, deviennent polyvalents et doivent
s'impliquer dans leur équipe. Leurs avis sont pris en
considération : ils participent au diagnostic des problèmes et
à leur résolution.
Les objectifs sont de réduire les gaspillages et gagner
en efficacité. Le Lean prône la réduction des
délais, l'amélioration constante des produits et des processus,
ainsi que la résolution des problèmes par les salariés,
appelés à puiser dans leurs ressources créatives.
L'objectif est à la fois de satisfaire les clients et de remotiver les
équipes39.
PV SAS en a déduit un tableau d'évaluation en 7
champs d'informations : contexte, situation actuelle, objectifs &
livrables, analyse des écarts - vérification - actions à
mener, résultats-mesure, efficacité & amélioration,
équipe-participants.
Il apparaît clairement que ces éléments
d'informations peuvent recouper ceux exigés dans la rédaction
d'un contrat. Ainsi, le Contexte Lean peut nous aider à trouver le
contexte, les motivations et objectifs, le cadre du contrat. La Situation
actuelle recouvre les métiers des parties et l'expression des
besoins.
Les Objectifs sont les résultats attendus, donc les
prestations, obligations et responsabilité des parties ainsi que le
montant du contrat, sa durée et la qualité attendue.
Les Livrables peuvent être les prestations aussi bien
que les annexes du contrat : cahier des charges et spécifications
qualité, contenu de la proposition commerciale, exigences
environnementales, attestation URSSAF, attestation de non-condamnation et de
non-faillite, conditions particulières etc.
Pour ce qui est du chapitre « Analyse des écarts -
Vérification - Actions à mener », c'est une allusion
à la clause de rendez-vous, d'évaluation de la performance et des
résultats, de la documentation (TARIC/SH ; certificat d'origine ; Export
control system, End user certificate, EAR etc.) sans oublier la
propriété intellectuelle et les brevets.
39 Source : www.capital.fr/ 25 février
2018
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 37
Sous la rubrique « Résultats - Mesure », nous
pourrions ranger la recette des prestations de services, la livraison des
marchandises, les délais à respecter, l'échelonnement ou
le calendrier des prestations, sans oublier leur qualité.
Sous le titre « Efficacité &
Amélioration », nous pourrions intégrer les assurances, la
clause de rendez-vous, le respect système qualité et la mise en
oeuvre de correctifs. Enfin, sous le titre « Equipe-Participants »,
c'est évidemment de l'identité des parties qu'il s'agit, de leurs
représentants et référents.
Nous constatons donc qu'il peut y avoir des affinités
entre ces deux domaines voire même, à mon avis, que la
démarche Lean, bien comprise par ses acteurs, leur permettra d'augmenter
leur sensibilité aux enjeux d'un contrat bien préparé.
Section 2 : Norme ISO 9001:2015 et Droit
Examinons de plus près les exigences de la norme d'un
point de vue juridique. Pour cela, je vais étudier le document NF EN ISO
9001 (parties en italique) dans sa version d'octobre 2015 (la reproduction
intégrale du document est strictement interdite).
Introduction - 0.1 Généralités :
« En mettant en oeuvre un système de management de la
qualité fondé sur la présente Norme internationale, les
avantages potentiels pour un organisme sont les suivants: a) aptitude à
fournir en permanence des produits et des services conformes aux exigences du
client et aux exigences légales et réglementaires applicables
».
La norme est donc on ne peut plus claire : l'entreprise doit
respecter la loi.
(même article) « c) prise en compte des risques
et opportunités associés au contexte et aux objectifs de
l'organisme; »
A mon avis, nous pouvons considérer que l'OEA est un
risque et une opportunité car cette nouvelle certification exige de
l'entreprise une remise à plat de ses procédures en vue d'un
avantage commercial.
(ibidem) « L'approche par les risques permet à
un organisme de déterminer les facteurs susceptibles de provoquer un
écart de ses processus et de son système de management de la
qualité par rapport aux résultats attendus, de mettre en place
une maîtrise préventive afin de limiter les effets négatifs
et d'exploiter au mieux les opportunités lorsqu'elles se
présentent (voir Article A.4). »
Il s'agit là d'une forte incitation à se mettre
à jour et à niveau.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 38
« 0.3.2 Cycle PDCA : Le cycle PDCA peut s'appliquer
à tous les processus et au système de management de la
qualité dans son ensemble. La Figure 2 illustre la façon dont les
Articles 4 à 10 peuvent être regroupés par rapport au cycle
PDCA. Le cycle PDCA peut être décrit succinctement comme suit: --
Planifier: établir les objectifs du système, ses processus ainsi
que les ressources nécessaires pour fournir des résultats
correspondant aux exigences des clients et aux politiques de l'organisme, et
identifier et traiter les risques et opportunités; -- Réaliser:
mettre en oeuvre ce qui a été planifié; --
Vérifier: surveiller et (le cas échéant) mesurer les
processus et les produits et services obtenus par rapport aux politiques,
objectifs, exigences et activités planifiées, et rendre compte
des résultats; -- Agir: entreprendre les actions pour améliorer
les performances, en tant que de besoin. »
Or, juridique, douanier et contractuel sont aussi des
processus et doivent être reconnus comme tels.
« 0.3.3 Approche par les risques : L'approche par les
risques (voir Article A.4) est essentielle à l'obtention d'un
système de management de la qualité efficace. Le concept
d'approche par les risques qui comprend, par exemple, la mise en oeuvre d'une
action préventive pour éliminer des non-conformités
potentielles, l'analyse de toute non-conformité se produisant et la mise
en oeuvre des actions appropriées adaptées aux effets de la
non-conformité visant à éviter sa réapparition,
était implicite dans les éditions précédentes de la
présente Norme internationale. »
L'entreprise doit donc disposer des contrats
et des documents exigés de nos partenaires par la certification, ce qui
est aussi une démarche de « compliance ».
(même article) « Pour se conformer aux
exigences de la présente Norme internationale, un organisme doit
planifier et mettre en oeuvre des actions face aux risques et
opportunités. La prise en compte à la fois des risques et des
opportunités sert de base pour améliorer l'efficacité du
système de management de la qualité, obtenir de meilleurs
résultats et prévenir les effets négatifs.
»
Planifier et mettre en oeuvre des actions
sont typiquement des concepts que l'on peut associer à la
rédaction de contrats cadres adossés à des conditions
générales de vente et
d'achats.
« 1 Domaine d'application - (Un) organisme: a) doit
démontrer son aptitude à fournir constamment des produits et des
services conformes aux exigences des clients et aux exigences légales et
réglementaires applicables, et b) vise à accroître la
satisfaction de ses clients par l'application efficace du système, y
compris les processus pour l'amélioration du système et
l'assurance de la conformité aux exigences des clients et aux exigences
légales et réglementaires applicables. »
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 39
C'est ici l'explication littérale de ce qu'il faudra
fournir au SRA quant à la conformité de l'entreprise avec le
QAE.
« 4.2 Compréhension des besoins et des
attentes des parties intéressées : En raison de leur effet,
réel ou potentiel, sur l'aptitude de l'organisme à fournir en
permanence des produits et services conformes aux exigences des clients et aux
exigences légales et réglementaires applicables, l'organisme doit
déterminer: a) les parties intéressées qui sont
pertinentes dans le cadre du système de management de la qualité;
b) les exigences de ces parties intéressées dans le cadre du
système de management de la qualité. L'organisme doit surveiller
et revoir les informations relatives à ces parties
intéressées et à leurs exigences pertinentes.
»
L'OEA et le CDU ont et auront des effets très concrets
(en particulier, des formalités export plus longues, plus complexes et
plus coûteuses pour les entreprises qui n'auront pas la certification
OEA). Pour ce qui est des « parties intéressées »,
concept ô combien « ISO » ainsi que nous l'avons vu plus haut,
il paraît évident que les douanes doivent être prises en
considération, qui veulent devenir nos partenaires à travers
l'OEA.
« 4.3 Détermination du domaine d'application
du système de management de la qualité - L'organisme doit
déterminer les limites et l'applicabilité du système de
management de la qualité afin d'établir son domaine
d'application. Lorsque l'organisme établit ce domaine d'application, il
doit prendre en compte: a) les enjeux externes et internes auxquels il est fait
référence en 4.1; b) les exigences des parties
intéressées pertinentes auxquelles il est fait
référence en 4.2 ».
Même remarque que précédemment.
« 4.4 Système de management de la
qualité et ses processus - 4.4.1 L'organisme doit établir, mettre
en oeuvre, tenir à jour et améliorer en continu un système
de management de la qualité, y compris les processus nécessaires
et leurs interactions, en accord avec les exigences de la présente Norme
internationale. »
Il paraît évident ici qu'un processus juridique et
douanier est plus que nécessaire.
(même article) « L'organisme doit
déterminer les processus nécessaires au système de
management de la qualité et leur application dans tout l'organisme et
doit: a) déterminer les éléments d'entrée requis et
les éléments de sortie attendus pour ces processus; b)
déterminer la séquence et l'interaction de ces processus.
»
Parmi ces documents doivent bien sûr figurer les
certificats d'origine, les attestations d'assurance et de non-condamnation, le
K bis et le contrat. Cela signifie aussi qu'il faut anticiper l'intervention du
service douane, NDA et contrats.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 40
(ibidem) « g) évaluer ces processus et mettre
en oeuvre toutes les modifications requises pour s'assurer que ces processus
produisent les résultats attendus; h) améliorer les processus et
le système de management de la qualité. »
Il est donc nécessaire d'intégrer les
problématiques juridiques et douanières dans l'ensemble des
processus.
« 5.1.2 Orientation client - La direction doit
démontrer son leadership et son engagement relatifs à
l'orientation client en s'assurant que: les exigences du client ainsi que les
exigences légales et réglementaires applicables sont
déterminées, comprises et satisfaites en permanence.
»
On ne saurait être plus clair, dans une entreprise
« certifiée Norme ISO », les questions de douane et juridiques
doivent être prises en compte et traitées.
« 6.1.2 L'organisme doit planifier: a) les actions
à mettre en oeuvre face aux risques et opportunités ; b) comment
1) intégrer et mettre en oeuvre ces actions au sein des processus du
système de management de la qualité (voir 4.4); 2) évaluer
l'efficacité de ces actions. Les actions mises en oeuvre face aux
risques et opportunités doivent être proportionnelles à
l'impact potentiel sur la conformité des produits et des services.
»
Une fois de plus, la norme exige d'intégrer les
problématiques juridiques et douanières dans l'ensemble des
processus.
(même article) « NOTE 1 Les options face aux
risques peuvent comprendre: éviter le risque, prendre le risque afin de
saisir une opportunité, éliminer la source du risque, modifier la
probabilité d'apparition ou les conséquences, partager le risque
ou maintenir le risque sur la base d'une décision
éclairée. »
Les risques liés à la non-certification OEA
ressortent clairement des dispositions du CDU : des procédures
douanières à l'exportation plus complexes, plus longues et plus
coûteuses, représentant donc un risque important pour une
entreprise qui exporte les trois-quarts de sa production.
(ibidem) « NOTE 2 Les opportunités peuvent
conduire à l'adoption de nouvelles pratiques, au lancement de nouveaux
produits, à l'ouverture à de nouveaux marchés, à la
conquête de nouveaux clients, à l'instauration de partenariats,
à l'utilisation d'une nouvelle technologie et d'autres
possibilités souhaitables et viables de répondre aux besoins de
l'organisme ou de ses clients. »
Encore une fois, la norme demande d'intégrer les
problématiques juridiques et douanières à l'ensemble des
processus.
« 6.2 Objectifs qualité et planification des
actions pour les atteindre / 6.2.1 L'organisme doit établir des
objectifs qualité, aux fonctions, niveaux et processus concernés,
nécessaires au système de management de la qualité.
»
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 41
Il s'agit, par exemple, de mettre en place des critères
ou étapes obligatoires, dont le juridique et douanier.
« 7.3 Sensibilisation / L'organisme doit s'assurer
que les personnes effectuant un travail sous le contrôle de l'organisme
sont sensibilisées: a) à la politique qualité; b) aux
objectifs qualité pertinents; c) à l'importance de leur
contribution à l'efficacité du système de management de la
qualité, y compris aux effets bénéfiques d'une
amélioration des performances; d) aux répercussions d'un
non-respect des exigences du système de management de la qualité.
»
En conséquence, l'entreprise certifiée ISO doit
prévoir des actions de sensibilisation et des formations aux questions
juridiques et douanières, par exemple concernant les risques et le
coût de fausses déclarations en douane, fût-ce à
cause d'une simple erreur ou omission.
« 8 Réalisation des activités
opérationnelles / 8.1 Planification et maîtrise
opérationnelles / L'organisme doit planifier, mettre en oeuvre et
maîtriser les processus (voir 4.4) nécessaires pour satisfaire aux
exigences relatives à la fourniture des produits et à la
prestation de services, et réaliser les actions
déterminées à l'Article 6, en: a) déterminant les
exigences relatives aux produits et services; b) établissant des
critères pour: 1) ces processus; 2) l'acceptation des produits et
services; c) déterminant les ressources nécessaires pour obtenir
la conformité aux exigences relatives aux produits et services.
»
Ceci peut très clairement s'appliquer aussi bien
à l'audit OEA qu'aux exigences douanières et juridiques.
« 8.2 Exigences relatives aux produits et services /
8.2.1 Communication avec les clients / La communication avec les clients doit
inclure: a) la fourniture d'informations relatives aux produits et services; b)
le traitement des consultations, des contrats ou des commandes, y compris leurs
avenants; c) l'obtention d'un retour d'information des clients concernant les
produits et services, y compris leurs réclamations; d) la gestion ou la
maîtrise de la propriété du client; e)
l'établissement des exigences spécifiques relatives aux actions
d'urgence, le cas échéant. »
Outre les données du contrôle export, nous ne
pouvons que constater que même la norme exige sans ambiguïté
des contrats !
« 8.2.2 Détermination des exigences relatives
aux produits et services / Lors de la détermination des exigences
relatives aux produits et services proposés aux clients, l'organisme
doit s'assurer que: a) les exigences relatives aux produits et services sont
définies, y compris: 1) toutes exigences légales et
réglementaires applicables. »
Ceci ressort de toute évidence de la même
philosophie que l'audit OEA.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 42
« 8.2.3 Revue des exigences relatives aux produits et
services / 8.2.3.1 L'organisme doit s'assurer qu'il est apte à
répondre aux exigences relatives aux produits et services qu'il propose
aux clients. Avant de s'engager à fournir des produits et services au
client, l'organisme doit mener une revue incluant: a) les exigences
spécifiées par le client, y compris les exigences relatives
à la livraison et aux activités après livraison ; b) les
exigences non formulées par le client mais nécessaires pour
l'usage spécifié ou, lorsqu'il est connu, pour l'usage
prévu ; c) les exigences spécifiées par l'organisme ; d)
les exigences légales et réglementaires applicables aux produits
et services ; e) les écarts entre les exigences d'un contrat ou d'une
commande et celles précédemment exprimées. L'organisme
doit s'assurer que les écarts entre les exigences d'un contrat ou d'une
commande et celles précédemment définies ont
été résolus. »
On ne saurait être plus clair. Ces questions sont aussi
celles de l'audit OEA.
« 8.3.3 Éléments d'entrée de la
conception et du développement / L'organisme doit déterminer les
exigences essentielles pour les types spécifiques de produits et
services à concevoir et à développer. L'organisme doit
prendre en compte: c) les exigences légales et réglementaires ;
d) les normes ou les règles internes, «règles de
l'art», que l'organisme s'est engagé à mettre en oeuvre.
»
Une remarque d'évidence s'impose : « entrée
» ne veut pas dire « après-coup ». Cela suppose donc une
organisation efficace et proactive dont tous les acteurs sont formés ou
sensibilisés aux problématiques juridiques et
douanières.
« 8.3.5 Éléments de sortie de la
conception et du développement / L'organisme doit s'assurer que les
éléments de sortie de la conception et du développement:
a) satisfont aux exigences d'entrée. »
« 8.4 Maîtrise des processus, produits et
services fournis par des prestataires externes / 8.4.1
Généralités / L'organisme doit s'assurer que les
processus, produits et services fournis par des prestataires externes sont
conformes aux exigences. »
C'est là encore le portait-type de l'audit OEA.
« 8.4.2 Type et étendue de la maîtrise /
L'organisme doit s'assurer que les processus, produits et services fournis par
des prestataires externes ne compromettent pas l'aptitude de l'organisme
à fournir en permanence à ses clients des produits et services
conformes. »
Il faut comprendre ici que les produits et services doivent
être non seulement conformes aux besoins du client mais également
conformes au droit. Cela ressort également de la démarche
compliance dite KYS40.
(même article) « L'organisme doit: s'assurer
que les processus fournis par des prestataires externes demeurent sous le
contrôle de son système de management de la qualité.
»
40 Cf. supra page 18
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 43
C'est en effet le minimum requis de toute entreprise
prétendant à la certification ISO mais cela nous renvoie
également aux critères de l'OEA et au QAE.
(ibidem) « b) définir la maîtrise qu'il
entend exercer sur un prestataire externe et celle qu'il entend exercer sur
l'élément de sortie concerné; c) prendre en compte: 1)
l'impact potentiel des processus, produits et services fournis par des
prestataires externes sur l'aptitude de l'organisme à satisfaire en
permanence aux exigences des clients et aux exigences légales et
réglementaires applicables. »
Nous devons donc exiger un contrat, des assurances et
garanties adéquats, sans oublier la documentation de base (attestations
d'assurance, de non-condamnation, Kbis etc.).
« 8.5.3 Propriété des clients ou des
prestataires externes / L'organisme doit respecter la propriété
des clients ou des prestataires externes lorsqu'elle se trouve sous son
contrôle ou qu'il l'utilise. L'organisme doit identifier,
vérifier, protéger et sauvegarder la propriété que
les clients ou les prestataires externes ont fournie pour être
utilisée ou incorporée dans les produits et services.
»
D'où la nécessité de prévoir des
clauses de confidentialité et de propriété intellectuelle
dans les contrats.
« 8.5.5 Activités après livraison /
L'organisme doit satisfaire aux exigences relatives aux activités
après livraison associées aux produits et services. Lors de la
détermination de l'étendue des activités après
livraison requises, l'organisme doit prendre en considération: a) les
exigences légales et réglementaires. »
C'est-à-dire en fonction des termes du contrat, de
l'Incoterm choisi et des obligations douanière et juridiques.
Nous constatons donc que la norme ISO, loin de négliger
les questions juridiques et douanières, les place au contraire au centre
de ses exigences. Examinons maintenant les rapports existant entre ISO et
OEA.
Section 3 : Norme ISO 9001:2015 et certification
OEA
Les notions de « risques » et «
d'opportunités », largement reprises dans la norme ISO, recouvrent
évidemment également les problématiques juridiques et
douanières et donc OEA puisqu'elles représentent aussi bien un
risque (financier et commercial) qu'une opportunité, avec la mise
à jour des procédures internes et le bénéfice des
mesures de
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 44
simplification douanière. Pour cela, nous pourrions
créer un « Guide des risques juridiques » qui permettrait une
meilleure vulgarisation de la matière.
En tout cas, il apparaît clairement que l'idéal
serait de ne pas ajouter un nouveau processus, à la fois parce que
douane et droit sont éminemment transversaux, mais plutôt
améliorer l'existant et mener une action pédagogique.
Si l'on se réfère au Guide de l'Auditeur OEA
publié par l'OMD, c'est dans son annexe 2 que nous trouvons les
références les plus claires à la Normes
ISO41.
Cette annexe commence par un avertissement qui se
révèle également programmatique :
« La présente annexe ne constitue pas une
liste de vérification complète, mais un outil indicatif
pour aider les opérateurs et les auditeurs dans la gestion de leur
programme OEA.
Menaces, risques et solutions possibles
Le présent document fournit une liste des
risques les plus importants liés à l'autorisation de statut
d'OEA ainsi qu'à la procédure de contrôle et,
parallèlement, une liste de solutions pour garder la
maîtrise de ces risques, sachant que les solutions envisageables pour un
indicateur peuvent s'appliquer à un ou plusieurs secteurs définis
comme étant à risque. La liste proposée n'est ni
exhaustive ni définitive et les solutions envisageables varieront dans
la pratique d'un cas à l'autre. Elles tiendront compte de la taille de
l'opérateur, du type de marchandises, du type de systèmes
automatisés et du niveau de modernisation de l'opérateur, et
devront être proportionnelles à ces
éléments.
Le document intitulé «Menaces, risques et
solutions possibles» est destiné à la fois aux
autorités douanières et aux opérateurs économiques
et a pour objet de faciliter l'audit ainsi que l'examen visant à
s'assurer du respect des critères OEA. »
La première référence apparaît au
point 2.1 (système comptable) et concerne les indicateurs «
Environnement informatique, système comptable intégré
». Puis au point 2.2 (piste d'audit), au point 2.3 (système de
contrôle interne), 2.4 (flux de marchandises entrant et sortant,
stockage, production, livraison, expédition et transfert), 2.5
(procédures douanières), 2.7 (procédures de sauvegarde, de
restauration, de secours et d'archivage), 2.8 (sécurité de
l'information, protection des systèmes informatiques), 2.9
(sécurité de l'information, sécurité de la
documentation).
D'autres aspects du QAE font référence à
la norme ISO 28001 qui concerne le système de management de la
sûreté pour la chaîne d'approvisionnement. C'est le cas des
points
41 Annexe 10
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 45
4.1 (autoévaluation de la sécurité par
l'opérateur, 2.2 (entrée et accès aux installations), 4.4
(unités de fret), 4.6 (procédure de vérification des
mesures de sécurité imposées aux tiers, contrôle de
la réception des marchandises, mise sous scellés des marchandises
entrantes), 4.7 (mesures de sécurité complémentaires
relatives à l'accès aux marchandises), 4.8 (production des
marchandises), 4.9 (chargement des marchandises), 4.10 (exigences de
sécurité imposées aux partenaires commerciaux), 4.11
(sécurité du personnel), 4.12 (services extérieurs).
Si nous examinons de plus près les
références à la norme ISO 9001 : 2015, nous observons que
celles-ci concernent les sections 5 (leadership), 6 (planification), 7
(support) et 8 (réalisation des activités
opérationnelles), soit 4 sur 10.
Cela prouve que la démarche de l'auditeur OEA est
volontairement très proche d'une démarche « qualité
» en ce sens que l'opérateur candidat, pour être reconnu par
l'Administration de douanes comme un partenaire fiable, professionnel et
solvable doit justifier d'une démarche interne qui permette d'atteindre
ces exigences.
Ainsi que nous l'avons relevé en introduction, PV SAS
s'inscrit également dans une démarche de « compliance
», c'est-à-dire qu'elle tend à renforcer ses exigences en
matière de conformité aux lois et règlements mais aussi
aux procédures et à l'éthique42. La
démarche KYC s'accompagne aujourd'hui du « KYS - Know your supplier
» (connais ton fournisseur).
C'est dire que, compte-tenu des enjeux et risques du commerce
international liés à la corruption et au terrorisme dans des
domaines technologiques sensibles, l'entreprise doit se donner les moyens de
s'informer sur le sérieux de ses clients et de ses fournisseurs afin
d'éviter les risques, notamment en termes d'utilisation finale de ses
produits.
Ainsi, puisque nous avons relevé l'importance pour PV
SAS du management des risques et de ses processus ainsi que de son
amélioration continue, j'ai été amené à
examiner de plus près la principale source de risque identifiée :
les contrats.
42 Recommandation de l'OCDE
visant à renforcer la lutte contre la corruption d'agents publics
étrangers dans les transactions commerciales internationales, 9
décembre 2009
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 46
CHAPITRE II - CONTRATS ET RECHERCHES
Puisque le premier domaine identifié comme étant
porteur de risques pour PV SAS est celui des contrats, je présenterai
dans une première section quelques uns de mes travaux en matière
contractuelle, avant, dans une seconde section, de présenter le fruit de
mes recherches sur des points à risques particuliers.
Section 1. Contrats
1- Projet de nouveau contrat de Représentant en
Douane Enregistré (RDE)43
Pour mener à bien ses opérations de
dédouanement à l'importation, PV SAS recourt à des
prestataires extérieurs. Par contre elle assure elle-même les
formalités pour l'exportation.
Jusqu'à aujourd'hui, la relation contractuelle de PV
SAS avec ces prestataires n'était formalisée que par des «
bons de commandes » et, ce, parfois depuis longtemps. Dans le cadre de ma
mission, j'ai revu les procédures pour enfin proposer des
contrats44.
En effet, en l'absence de contrat, ces sociétés
opèrent depuis plusieurs années sur la base d'un simple mandat de
représentation en douane avec le risque de se voir imposer leurs
conditions générales de vente et de nous voir refuser
l'autorisation OEA pour défaut dans nos procédures.
Au départ, nous envisagions un seul contrat-type mais
nous nous sommes rapidement rendus compte que tous les RDE n'effectuaient pas
tous les mêmes tâches, ni n'avaient le même mode de
facturation (à la prestation ou au mois). Ainsi, une
société est-elle RDE mais aussi mandataire de PV SAS pour la
procédure de dédouanement à domicile
43 Annexe 18
44 Annexe 22
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 47
(PDD)45 et une autre est en charge du
Perfectionnement Passif. De même, certains RDE agissent en
représentation indirecte, d'autres en représentation directe.
En conséquence, sur la base d'échanges
antérieurs avec les avocats et après relecture des textes en
vigueur, j'ai élaboré un projet en fonction des
éléments transmis pour parvenir à 4 contrats : un pour la
société en charge de la PDD de PV SAS, un autre pour celle
chargée du Perfectionnement Passif, un pour les prestations de RDE
simples en représentation indirecte, et un pour les RDE en
représentation directe. Contrats auxquels est adossé le mandat de
représentation qui convient à chaque situation.
2- Projet de nouveaux contrats de Commission de
transport46
Pour assurer l'acheminement de ses importations, PV SAS fait
appel à des prestataires extérieurs selon l'Incoterm choisi au
moment de la vente. Les frais de transport à l'exportation sont, le plus
souvent, pris en charge et payés par le client.
En tant qu'organisateur du transport de bout en bout, elles
peuvent soit assurer elles-mêmes le transport, soit sous-traiter tout ou
partie de la prestation à d'autres.
Là encore, jusqu'à aujourd'hui, la relation
contractuelle de PV SAS avec ces sociétés était
essentiellement formalisée par des « bons de commandes ».
Le service shipping était conscient du risque encouru,
en particulier à cause de problèmes rencontrés avec un
prestataire sur une destination particulière où l'on a
constaté de nombreux colis endommagés. En conséquence, il
été décidé de changer de prestataire et de
contractualiser enfin ces rapports.
Or, la loi et la jurisprudence sont très pointilleuses
quant aux modalités de rupture d'une relation commerciale
établie47. Cela signifie qu'il convient d'être
très prudent pour mettre un terme à une relation de vingt ans.
Nous avons donc commencé à
réfléchir sur la meilleure façon de sortir sans risque et
sans heurt de cette situation avec des recherches approfondies sur les textes
et la
45 Article 76 du Code des Douanes Communautaire (règlement
(CEE) n°2913/92 du Conseil du 12 octobre 1992, JOCE L 302 du 19 octobre
1992) et Règlement 1192/2008 du 17 novembre 2008 (articles 253 et
suivants) modifiant les dispositions d'application du code (règlement
(CEE) n° 2454 du 2 juillet 1993)
46 Annexe 19
47 Article L 442-6, I 5° du Code de Commerce
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 48
jurisprudence applicables48 tandis que nous
continuions à augmenter le niveau d'alerte vis-à-vis du
prestataire.
C'est alors que nous reçûmes une proposition de
contrat de cette société adossée à des conditions
générales de vente que j'examinai attentivement. Elles
étaient globalement moins favorables à PV SAS que le contrat-type
« Commission de transport »49 ou que celui proposé
par TLF, mais le contrat présentait l'avantage de permettre une
résiliation au bout de 6 mois, ce qui pouvait se révéler
intéressant. J'ai donc préparé une note présentant
les arguments pour et contre.
Il a été décidé d'accroître
la pression sur le prestataire en lui retirant au fur et à mesure un peu
plus de trafic. En effet, il est également en charge de la gestion des
expéditions vers d'autres destinations ainsi que de la PDD de PV SAS. En
conséquence de quoi, j'ai inséré une ligne
spécifique à cette question dans mon tableau de suivi des
contrats et des risques car la sécurité juridique et
contractuelle fait partie des préoccupations d'un opérateur
économique agréé50.
3- Projet de contrat de prestations
informatiques
Pour établir ses déclarations d'exportation et
faire le lien avec le site ProDouane, PV SAS a choisi le progiciel d'un nouveau
prestataire en 2016. Le contrat transmis par le prestataire n'a pas
été validé ni signé et m'a été soumis
pour relecture, avis et propositions.
Le principal point d'achoppement que j'ai relevé est
que les conditions d'indemnisation étaient très
défavorables car ne proposant qu'un montant minime de réparation.
Aussi, compte-tenu de l'enjeu stratégique pour PV SAS du bon
fonctionnement de ce progiciel directement relié au système SAP
de l'entreprise, j'ai proposé les modifications qui, à mon avis,
s'imposaient tout en essayant de respecter le plus possible le contrat
initial.
48 Exemple :
Cass. Com., 9 juillet 2013 n°
12-21.001
49 Décret n° 2013-293 du 5 avril 2013 portant
approbation du contrat type de commission de transport, JORF n°0082 du 7
avril 2013
50 Annexe 22
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 49
Après plusieurs versions relues à chaque fois
par les avocats, nous sommes parvenus à un contrat qui a
été soumis au prestataire51.
4- Projet de mise à jour des Conditions
générales de vente, d'achat et contrats
types
PV SAS n'ayant pas ou peu de contrats avec ses prestataires
ni ses fournisseurs, risque de dépendre des conditions
générales de vente de ses partenaires forcément
désavantageuses. Après moultes recherches, j'ai pu constater que,
s'il existe bien des conditions générales d'achat et de vente
chez Pfeiffer Vacuum celles-ci sont difficiles d'accès car
situées dans une sous-rubrique du site Internet de PV AG (Allemagne).
Les CGA, rédigées en anglais, font en outre
référence au droit allemand. Il est donc douteux qu'elles soient
opposables à nos clients et fournisseurs.
En effet, la Jurisprudence exige que, pour que les conditions
générales d'une partie entrent dans le champ contractuel, elles
aient été connues et acceptées par l'autre partie (tous
deux étant professionnels52), au plus tard au moment de la
formation du contrat53.. Ainsi, cette connaissance et cette
acceptation des CGV ont pu être déduites du fait que l'autre
partie avait signé un document faisant expressément
référence aux CGV qui lui avaient été
remises54, ou qui étaient accessibles sur
internet55.
Aussi ai-je commencé à travailler à la
rédaction de nouvelles conditions générales d'achat et de
vente, en utilisant les conseils d'avocats et les documents déjà
disponibles en interne56. Puisque la sécurité
juridique et contractuelle fait partie des exigences de la certification OEA,
j'ai intégré une ligne spécifique à cette question
dans mon tableau de suivi des contrats et des risques57.
5- Projet de contrat de sous-traitance de prestations
logistiques
51 Annexe 20
52
Cass. com. 11-10-2005 n° 97-14.072 ;
CA Montpellier 1-3-2011 précité
53
Cass. com. 28-4-1998 n° 95-20.290 :
RJDA 8-9/98 n° 938
54 Cass. 1e civ. 3-3-1981 n° 79-16.323 : Bull.
civ. I n° 75 ; Cass. 1e civ. 27-2-2013 n° 11-23.520 : BRDA 6/13
55 CA Montpellier 1-3-2011 n° 10/00867 : GP 2011.
som. 11 mai
56 Annexe 13, 14, 15 et 16
57 Annexe 22
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 50
PV SAS a recours depuis 2016 aux services d'un sous-traitant
pour le stockage de certains de ses produits en cas de «
débordement )) du stock de son centre logistique situé à
Chaumontet (CLC).
Or, le premier contact ayant été pris dans
l'urgence, ces relations n'ont jamais été formalisées par
un contrat mais n'ont donné lieu qu'à des « commandes )) de
prestations. Selon ces commandes, le prestataire vient prendre livraison des
marchandises avec ses propres camions directement au CLC puis les
ramène, à la demande.
Nous avons donc informé le prestataire de la
démarche OEA entamée par PV SAS et de ses conséquences sur
nos relations contractuelles, dont l'urgence à négocier un
contrat.
Le sous-traitant étant déjà en charge de
la logistique d'acteurs économiques reconnus, il a mis sur pied une
procédure garantissant la traçabilité des entrées
et sorties de stocks ainsi qu'un suivi par géolocalisation de sa flotte
de camions. Il nous garantit également avoir toutes les assurances
requises pour ses prestations tant de voiturier que de stockage ou autres.
Nous avons demandé au CLC de nous détailler
leurs procédures pour le traitement des produits confiés au
prestataire qui, de son côté nous a transmis le modèle de
contrat qu'il utilise avec ses clients.
A la lecture, ce contrat s'avère très proche du
contrat-type TLF, ce qui est plutôt rassurant. Certes les plafonds de
réparation sont plutôt faibles par rapport à la valeur
réelle des produits de PV SAS mais ils peuvent être
compensés par une assurance adéquate. A mon avis, seule la clause
de « renonciation à recours )) doit être modifiée,
pour laquelle le sous-traitant laisse néanmoins la possibilité de
choisir une clause classique de conservation des recours de PV SAS et de ses
assureurs contre le sous-traitant et ses assureurs.
Puisque nous ne sommes pas certains, à l'heure
actuelle, que nos assureurs acceptent ce type de clause, j'ai opté pour
la deuxième option proposée de cette clause, sans renonciation
à recours. Après avoir apporté quelques modifications,
notamment celles
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 51
relatives au RGPD58, j'ai transmis au responsable
du CLC une proposition de contrat pour avis et transmission au
sous-traitant59. Ce dernier nous a fait part de ses observations et
nous sommes assez proches d'un accord. Le CLC ayant rédigé un
cahier des charges, une nouvelle mouture du contrat a pu être
envoyée le 2 août au prestataire.
6- Accords de coopération
a. C - N : Etudes sur le « fretting » (usure des
pièces)
Il s'agit d'un projet déjà ancien entre
plusieurs sociétés et un laboratoire ayant un
intérêt commun pour la recherche sur la résistance à
l'usure de certaines pièces de leurs machines, les pompes à vide
et les roulements à billes.
Ce laboratoire avait été créé en
1965 par des industriels de la mécanique afin d'apporter aux entreprises
des moyens et des compétences pour accroître leur
compétitivité, participer à la normalisation, faire le
lien entre la recherche scientifique et l'industrie, promouvoir le
progrès des techniques, aider à l'amélioration du
rendement et à la garantie de la qualité.
Les parties étaient convenues de mettre en place un
accord de coopération. Pourtant, le projet de contrat initial soumis
à PV SAS trahissait l'intention du laboratoire de n'envisager qu'une
prestation de services. Il nous a donc fallu retravailler ce projet en un sens
davantage collaboratif, ce qui fut finalement accepté de toutes les
parties.
b. Intelligence Artificielle et machines
58 Règlement (UE) No 2016/679 du
Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la
protection des personnes physiques à l'égard du traitement des
données à caractère personnel et à la libre
circulation de ces données, JOUE, 4 mai 2016
59 Annexe 21
Ce projet répond à la présence croissante
d'électronique dans les pompes et dans les systèmes auxquels
elles sont associées et à la valorisation des informations
qu'elle génère.
En effet, ces systèmes complexes de création et
de gestion du vide pour des opérations de semi-conducteurs de haute
précision et à haute valeur ajoutée doivent être
gérés très finement tant pour ce qui concerne leur
fonctionnement et leur maintenance que pour leurs dysfonctionnements et leur
usure. Ils génèrent une quantité considérable
d'informations techniques qu'il faut pouvoir et savoir exploiter.
Telle est justement la compétence de notre partenaire,
fournisseur des plus grands acteurs de l'industrie du semi-conducteur : faire
dialoguer les machines entre elles et exploiter les données ainsi
générées. Son intérêt et celui de PV SAS sont
convergents, à savoir étoffer leur clientèle grâce
au savoir-faire de l'autre en leur apportant une vraie plus-value.
Un accord de confidentialité et un projet de « MoU
» (Memorandum of Understanding - protocole d'accord) ont donc
été préparés pour encadrer ces relations naissantes
et préserver au mieux les intérêts de PV SAS.
c. Wakemeup
Cette fois, il s'agit d'un volet d'un grand projet
financé par l'Union Européenne qui rassemble des industriels et
des chercheurs à travers toute l'Europe pour étudier les
propriétés du graphène à l'échelle atomique,
un nouveau matériau à la fois extrêmement solide et
conducteur, enjeu d'avenir pour l'industrie du semi-conducteur.
Si le cadre général est prédéfini
par la Commission Européenne, il revient aux intervenants de chaque
sous-projet de nouer les relations contractuelles adaptées. Mon
rôle a donc consisté en une prestation de conseil auprès de
la responsable des NDA de PV SAS afin de protéger au mieux les
intérêts de la société.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 52
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 53
7- Projet de « Branding »
Ce projet était présenté par un client
américain comme un simple projet de « branding », à
savoir mettre ses nom et logo sur les produits PV SAS. Il avait envoyé
un projet de contrat à PV SAS qui ne l'avait pas signé mais avait
tout de même procédé à la livraison de quelques
pompes.
En fait de « branding », le but de l'acheteur
était d'intégrer des pompes PV SAS dans ses propres ensembles,
débarrassées de toute référence à PV SAS
tant sur l'emballage, l'aspect extérieur que l'étiquette
constructeur et le certificat de garantie, afin que seuls son nom et sa marque
apparaissent.
Des ingénieurs avaient travaillé sur un projet
de certificat de qualité où l'on remplacerait la marque PV SAS
par celle de l'acheteur tout en gardant le marquage CE et la mention «
Made in France ». Pour ce qui est de la déclaration de
conformité, ils envisageaient qu'elle soit spécifique à
ces produits-là et que la marque PV SAS soit préservée.
Or la Directive 2006/4260 relatives aux machines et
à leur certification qualité (norme CE) dispose clairement
(annexe 1.7.3) que le marquage doit être visible,
indélébile et lisible. Nous pourrions donc proposer un contrat de
distribution où l'acheteur deviendrait mandataire distributeur de PV SAS
et pourrait donc apparaître sur les documents avec PV SAS. La marque de
l'acheteur deviendrait alors une marque distributeur. Mais l'acheteur fit
savoir qu'il souhaitait apparaître seul sur les produits et documents.
Or il n'est pas possible non plus de considérer ces
pompes comme des « quasi-machines » (articles 1.1.g et 2.g de la
directive) au lieu de « machines ». En effet, selon ces articles, une
quasi-machine est « un ensemble qui constitue presque une machine, mais
qui ne peut assurer à lui seul une application définie. »
Or, une pompe à vide, même intégrée dans un
système, peut assurer à elle seule une application et ne peut par
conséquent en aucun cas être considérée comme une
quasi-machine.
60 Directive 2006/42/CE du Parlement européen
et du Conseil du 17 mai 2006 relative aux machines et
modifiant la directive 95/16/CE, JOCE, 9 juin 2006
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 54
Si, commercialement et du point de vue marketing, il est
compréhensible que l'acheteur veuille voir disparaître le nom
Pfeiffer Vacuum de tous les produits qui sont intégrés dans ses
propres ensembles pour que seul son nom apparaisse, juridiquement, nous nous
trouvons face à plusieurs obstacles : la certification « marque CE
» exige sans ambiguïté que le nom du fabricant apparaisse
lisiblement en toutes lettres calibrées sur les produits et que
ceux-ci-soient accompagnés d'une documentation précise,
cohérente et pertinente du fabricant. Un entretien avec LCIE Bureau
Veritas nous a éclairés sur ce point : pour tout matériel
électrique, un fabricant doit être déclaré comme tel
et le marquage spécifique CE doit apparaître sur le
matériel destiné à être vendu en UE.
Il est néanmoins toujours possible de fabriquer pour le
compte d'autrui, qui deviendra le fabricant déclaré, auquel cas
le matériel devra être marqué et certifié sous son
propre nom, sous peine d'être considéré comme non-conforme
par les services des douanes. Ainsi, l'importateur qui met son nom et son logo
sur un produit devient fabricant et prends les obligations et
responsabilités des fabricants : déclaration de conformité
(donc, dossier technique complet), manuel, notice, et marquage, plus la
responsabilité pour produit défectueux ou non conforme mais il ne
serait pas tenu de se faire enregistrer comme fabricant en Europe. Cependant,
ce marquage CE n'est obligatoire que pour les produits destinés à
être vendus et utilisés dans l'Union Européenne.
Pour ce qui est de la vente aux USA, si le produit est
destiné à être vendu directement aux USA, sans passer par
l'Europe, alors c'est la réglementation américaine qui
s'applique. Quant aux retours éventuels, dans le cadre du service
après-vente, ils seraient considérés comme destinés
à repartir aux USA. Il n'y aurait donc pas de formalités
spécifiques autres que douanières. Nous pourrions en
conséquence envisager un régime de suspension de droits de
douanes ou de perfectionnement actif.
Evidemment, si le produit vendu par PV SAS,
intégré dans un ensemble, devait être revendu dans l'UE, il
serait de la responsabilité de l'exportateur de faire en sorte que ces
équipements remplissent les conditions du marquage CE obligatoire pour
la vente en Europe.
Tout l'enjeu repose donc sur la rédaction du contrat de
vente, avec les documents et informations transmis, le sort des brevets et de
la propriété intellectuelle, la
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 55
responsabilité de l'acheteur pour tout ce qui concerne
la conformité des produits aux normes US et éventuellement UE.
En résumé, trois solutions s'offrent à nous
:
1- Soit PV SAS est fabricant et donc responsable du marquage
CE de ses produits avec les obligations qui en découlent ;
2- Soit le client devient par contrat fabricant avec les
obligations qui en découlent pour le marquage CE ;
3- Soit le contrat prévoit que PV SAS vend des
produits destinés au marché US pour lesquels le client prend en
charge tout ce qui concerne le respect des normes US.
Pour le service douanes de PV SAS plusieurs questions sont
à étudier de près. Tout d'abord, la responsabilité
de fabricant initial et réel demeure. Ensuite, quel serait l'impact du
point de vue des règles US (EAR) sur la responsabilité de PV SAS
et enfin ces produits deviendraient-ils « américains » ? Car,
dans ce cas, il faudrait accomplir des formalités spécifiques
d'exportation/importation, avec un classement douanier américain
obligatoire spécifique (ECCN). L'on peut également se demander
quelles seraient les conséquences pour PV SAS si le matériel
intégré dans un ensemble (donc devenu américain)
était revendu hors des USA.
En fait, l'idéal serait que l'acheteur garantisse que
ces produits ne reviendront jamais dans l'UE. Enfin, s'il existe bien une
procédure douanière d'admission temporaire, par exemple pour un
service après-vente, cette procédure est lourde à mettre
en oeuvre en termes de suivi et n'est possible que si la réparation a
lieu entièrement à Annecy.
Actuellement, nous semblons nous orienter finalement vers la
solution médiane qui consisterait à ce que l'acheteur fasse les
démarches nécessaires pour que le certificat de conformité
à la norme CE soit à son nom et non plus à celui de PV
SAS. Il prendrait donc alors la qualité de fabricant des machines.
8- Projet d'achat de fuites calibrées à
hélium
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 56
Ce projet est l'inverse du précédent. Dans ce
cas, en effet, c'est PV SAS qui souhaite s'approvisionner auprès d'un
fournisseur américain pour intégrer son matériel (fuite
calibrée à hélium) dans un nouveau détecteur de
fuite.
Or, ces fuites consistent en de petits réservoirs
étanches réalisés dans un alliage spécial qui font
que, outre le caractère dangereux de l'hélium sous pression, ils
peuvent être soumis à des règles très
contraignantes, tant en Europe61 qu'aux USA (règles «
EAR »). Sans oublier les règles pour la conformité de ces
produits aux normes en vigueur en Europe.
Nous ne pouvons donc importer ce genre de produits sans
précautions. Or, concernant les normes applicables, nous
découvrons sur un exemplaire déjà importé sans
formalité, que son marquage est celui de la norme américaine,
invalide en Europe. Nous serions donc potentiellement en situation de
fraude.
En conséquence, nous attirons l'attention sur les
risques que pourrait courir PV SAS et suggérons faire qualifier les
fuites non seulement à la norme US, mais aussi à la norme UE ou
ONU.
13) Point sur les contrats
Le constat qui s'impose est que PV SAS est assez
démunie du point de vue des contrats. Ainsi, lors de mes
échanges, j'ai appris que nous avions « plus de 300 fournisseurs
» sans avoir néanmoins, pour la plupart, aucun contrat avec eux. Il
a même été argué qu'il serait difficile voire
impossible d'avoir des contrats avec tous, encore moins à si
brève échéance (septembre).
Néanmoins, il existe déjà au moins un
projet de contrat-cadre qui a été préparé il y a
quelques années par des avocats. Il apparaît plutôt
satisfaisant, sauf quelques oublis à ajouter compte-tenu de
l'évolution de la réglementation (clause sur les
données
61 Règlement (CE)
n° 428/2009 du Conseil du 5 mai 2009 modifié instituant un
régime communautaire de contrôle des exportations, des transferts,
du courtage et du transit des biens et technologies à double usage,
entré en vigueur le 27 août 2009, modifié par :
le règlement (UE) n°1232/2011 du Parlement et du Conseil du
16 novembre 2011 qui créé cinq nouvelles autorisations
générales communautaires n° EU002 à EU006 (annexes
IIb à IIf) et le règlement (UE) n°1382/2014
du 22 octobre 2014 qui modifie à compter du 31 décembre 2014
l'annexe I du règlement (CE) n°428/2009 listant les biens à
double usage soumis à autorisation.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 57
personnelles, certificat d'origine, archivage des
données etc.). En conséquence, il me semblerait souhaitable de
l'améliorer et diffuser.
J'ai également découvert sur la page de
l'intranet dédiée à l'informatique un document
intitulé « contract management » daté de 2016 dont je
n'ai pu savoir s'il était utilisé.
Du point de vue des transports, il n'y a guère de
contrats non plus mais le sujet avance avec la responsable du service
shipping.
Pour ce qui est de la R&D, une attention
particulière est portée aux NDA ainsi qu'aux contrats qui les
accompagnent mais ils ne sont pas toujours communiqués.
Par ailleurs, il apparaît très clairement que les
problématiques juridiques et douanières émergent
tardivement dans le process des projets, avec des conséquences
dommageables, par exemple une difficulté à déterminer
l'espèce tarifaire et l'origine des marchandises.
Pour ce qui est des contrats commerciaux, si le process de
commande est facilement identifiable, il n'intègre pas d'étape
« contrat » en tant que telle. L'on passe tout de suite de l'offre
à la commande.
Enfin, concernant les douanes, si l'on comptait jusqu'en 2017
près d'une trentaine de transitaires (commissionnaires en douane),
essentiellement parce qu'ils sont choisis par les clients, des contrats en
bonne et due forme ont été préparés et soumis
à un nombre restreint de prestataires sélectionnés (cf.
points 1 et 2).
Section 2. Recherches sur des points « à
risques » particuliers
1- Recherches sur la responsabilité pénale
des dirigeants et de leurs délégataires
Il s'agissait d'apporter un éclairage quant aux
responsabilités encourues par les dirigeants de PV SAS dans les
différents aspects de leurs opérations, en particulier
douanières.
En effet, comme les paragraphes précédents
peuvent nous le laisser comprendre, il apparaît que PV SAS à
travers ses salariés et ses dirigeants prend des risques parfois
importants. Or, cette responsabilité est largement sous-estimée
en interne.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 58
Reprenant les textes62 et la jurisprudence
applicable, j'ai rédigé une note expliquant que les tribunaux,
pour accepter la validité d'une délégation de pouvoir ou
de signature, exigent qu'elle ait un objet limité63, qu'elle
soit stable64, qu'elle n'ait été attribuée
qu'à une seule personne qualifiée65, enfin qu'elle
émane du dirigeant lui-même et non d'un tiers. La Cour de
Cassation exige également que le bénéficiaire d'une
délégation soit doté de l'autorité suffisante pour
accomplir ce mandat66.
Si ces conditions ne sont pas remplies, la
responsabilité revient de facto au dirigeant de l'entreprise.
J'ai également pu travailler, avec la direction en
charge du secrétariat général, sur la rédaction de
nouvelles délégations de pouvoir afin de coller au plus
près des exigences des tribunaux.
2- Recherches sur les normes en vigueur pour les bois de
palettes
La question est on ne peut plus pratique et cruciale pour un
exportateur : quelles normes doivent respecter les emballages des produits PV
SAS ?
La Norme NIMP 15 (norme internationale pour les mesures
phytosanitaires) a été adoptée définitivement le 23
août 2003 dans le cadre de la FAO (organisation pour l'alimentation et
l'agriculture de l'ONU) par au moins 75 pays (dont la France, les USA, la
Chine, la Corée, le Japon...), à la suite de la CIPV (Convention
internationale pour la protection des végétaux) du 6
décembre 1951, révisée en 2009. L'Europe a adopté
ces principes et a pris une première directive en décembre 1976,
complétée et modifiée en 2000, 2004 (portant adoption des
normes NIMP 15)67 et 200868.
62 Le dernier étant la Loi n° 2016-1691
du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte
contre la corruption et à la modernisation de la vie économique
(JORF n°0287 du 10 décembre 2016).
63 Cass. crim., 13 sept. 2005, n°05-80035
64 Cass. crim., 21 novembre 1973, n°72-93898
65 Cass. crim., 17 octobre 1979, n°78-94267
66 Cass. crim., 7 juin 2011, n°10-84283
67 Directive 2004/102/CE
68 Directive 2008/109/CE
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 59
Sont exemptés les matériaux d'emballage en bois
d'une épaisseur inférieure ou égale à 6mm, les
matériaux en bois transformés, notamment. Cela signifie que
« les emballages destinés à l'exportation doivent porter
une marque conforme à la NIMP 15 »69 .
En conséquence, les emballages en bois de plus de 6mm
d'épaisseur exportés en Allemagne, comme ceux à
destination de la Suisse, ou de la France doivent être marqués. PV
SAS n'a donc guère le choix, au moins pour ses importations. Pour ses
exportations, cela dépendra du pays de destination, ce qui est sans
doute trop compliqué pour notre logistique.
3- Recherche sur les problématiques de calage et
d'arrimage des marchandises
Pour ses expéditions, PV SAS utilise aussi bien des
conteneurs entiers FCL (full container load) que des conteneurs de groupage LCL
(less container load), ce qui signifie que PV SAS n'est pas forcément en
mesure de s'assurer du bon calage et arrimage de ses produits, avec des risques
importants de dommages.
Après des recherches sur le sujet70, j'ai
expliqué qu'il convenait d'abord de savoir quel mode de transport est en
cause, et, ensuite, pour un transport par la route, s'il s'agit d'un transport
franco-français, Européen ou International.
En effet, s'il s'agit d'un transport européen ou
international, alors c'est la convention CMR qui s'applique mais elle ne
prévoit rien concernant le calage et l'arrimage. Il faut donc voir ce
que prévoit le contrat de transport (ou les conditions
générales de vente qui auraient été tacitement
acceptées) et ce que prévoit la loi applicable au contrat. Si
c'est le droit français qui s'applique, donc le Code des transports et
éventuellement les contrats-types qui n'ont qu'une valeur
supplétive et, surtout des conditions générales de vente
qui, là encore, auraient été tacitement
acceptées71.
Dans tous les cas, il faut savoir s'il s'agit de marchandises
dangereuses ou non. Dans l'affirmative, En France, ce sont les règles
ADR et TMD72 qui s'appliquent, tandis qu'en Europe et à
l'international, les règles européennes et la loi applicable au
contrat. Par
69 Arrêté du Ministère
français de l'agriculture du 24/8/2010
70 Voir bibliographie
71 Cf. Supra page 53, point 4
72 Arrêté du 29 mai 2009 relatif aux
transports de marchandises dangereuses par voies terrestres (dit «
arrêté TMD ») Version consolidée au 27 avril 2018
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 60
exemple, à l'heure actuelle, pour un transport franco
français, à défaut de contrat, ce sont les CGV du
transporteur qui s'appliquent.
Or, si PV SAS avait un contrat faisant référence
au contrat-type proposé par décret, il serait possible de
remettre la responsabilité dans les limites du contrat-type,
c'est-à-dire, pour les envois de moins de 3 tonnes, calage et arrimage
sont de la responsabilité du transporteur ; pour les envois de plus de 3
tonnes : c'est la responsabilité de l'expéditeur / donneur
d'ordre, les conditions étant légèrement
différentes en cas de marchandises dangereuses.
Pour ce qui est du transport en conteneur, les juges
français le considèrent comme un emballage ("un simple mode
d'emballage comme l'est une valise pour les bagages d'un
passager"73). L'empotage, qui inclut calage et arrimage à
l'intérieur du conteneur, est un « conditionnement » qui
ressort de la responsabilité de l'expéditeur (c'est-à-dire
celui qui figure comme tel sur le contrat de transport). C'est-à-dire
que, si c'est un commissionnaire de transport qui se charge du contrat de
transport, alors c'est lui qui sera considéré comme
l'expéditeur, sauf à ce qu'il prouve qu'il y a un
expéditeur « réel » soit en le mentionnant dans le
document de transport, soit en apportant la preuve contraire.
Pour ce qui est de la problématique de PV SAS, lorsque
nous avons la maîtrise de l'empotage, il faut s'assurer que nos
procédures soient rigoureuses et connues de tous les intervenants ;
lorsque nous n'avons pas la maîtrise de l'empotage, alors nous devons
être très exigeants vis-à-vis de nos prestataires,
notamment grâce à un contrat.
4- Réflexions sur les assurances
transport
Grâce à la direction de PV SAS en charge des
assurances, j'ai pu examiner la police couvrant les risques liés au
transport des produits de PV SAS (en fait une police groupe). S'il
s'avère que celle-ci, rédigée (en Allemand) en termes
très généraux semble couvrir tout transport de produits de
PV SAS, la diversité des moyens de transport n'est pas
évoquée, se contentant de mentionner le transport international
de toutes marchandises et produits en lien avec l'activité du groupe PV
: livraisons et fournitures,
73 CA Aix-en-Provence, 2e ch., 19 déc. 1979,
navire Zim Ibéria : DMF 1980, p. 731
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 61
transports intermédiaires, entreposages
intermédiaires pendant le transit de ces expéditions et transport
retour, à l'exclusion des USA et du Canada. Or, PV SAS a une
activité non négligeable avec les USA.
Un entretien téléphonique ultérieur avec
la direction et le courtier de PV AG a permis de clarifier la situation : tous
les transports et tous les modes de toute marchandise de PV SAS en principal
comme en pré et post acheminement sont couverts. Après
réflexion avec le service shipping, il conviendrait encore de
préciser à partir de quand court la garantie (à partir du
premier chargement ? du transfert des risques selon l'incoterm ?).
En cas de sinistre, la procédure actuelle est la
suivante : le service shipping est informé du sinistre soit directement,
soit par le client ou la filiale, à l'arrivée de la marchandise
ou en cours d'expédition, avec envoi d'une copie du bon de livraison.
L'assurance est saisie selon le montant du sinistre.
En fait, au début, il n'existait pas vraiment de
procédure interne et l'on ne savait pas qui saisir ni informer en
interne du dommage et/ou du retour de la marchandise car cette connaissance
était propre à une seule personne. Aujourd'hui un tableau permet
de savoir quel est le responsable qualité à prévenir en
fonction du type de matériel.
Un dossier est actuellement en cours concernant une
importation de Corée par transport maritime. L'emballage est
arrivé détruit et la marchandise très abîmée
après le transport routier de post-acheminement. Dès
réception, PV SAS a envoyé une lettre recommandée avec
accusé de réception au commissionnaire de transport qui l'a
invité à saisir les éléments du dossier sur leur
site web dédié. L'assureur a également été
informé du sinistre et a autorisé qu'un constat soit fait sur
place et une expertise diligentée. Le devis pour la réparation a
été accepté par l'assureur. De son côté, le
commissionnaire de transport, qui n'a formulé aucune réserve, a
formé un recours contre son transporteur substitué.
Le service souhaiterait connaître plus
précisément les limitations de responsabilité de ces
prestataires. Cependant, à ce jour, peu de dommages sont survenus
à l'occasion d'un transport. Pour le suivi et la mise à jour, le
problème semble être le manque de temps, du fait des autres
missions du service, tant pour recueillir les informations que pour effectuer
les démarches nécessaires (en interne, auprès de nos
assureurs et auprès du commissionnaire de transport).
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 62
Pour le moment, une colonne « litige avéré
» a été ajoutée dans le tableau de suivi car,
parfois, l'indicateur de renversement74 est actionné alors
même qu'il n'y a eu aucun dommage. En fait, il semble que ce
détecteur soit très sensible et pas forcément
adapté à tous les envois car toutes les marchandises ne sont pas
également fragiles et sensibles. Néanmoins, compte-tenu des
risques encourus, si le moindre incident devait survenir à l'occasion du
transport d'une pompe, celle-ci serait immédiatement retournée
chez PV SAS pour expertise et tests. De façon surprenante, ces tests et
la main d'oeuvre sont quasi systématiquement refacturés au
commissionnaire alors même qu'il n'existe aucun contrat qui le
prévoirait et que le commissionnaire ne fait jamais de difficulté
pour payer.
Je constate par ailleurs qu'il n'y a pas vraiment de
réunion de suivi qui soit instituée sur une base
régulière pour faire le point sur les dossiers. Ainsi, nous
découvrons qu'une lettre d'un commissionnaire de transport est
restée sans réponse alors même qu'il donnait un
délai de quelques jours pour répondre à sa proposition de
règlement amiable (aucune réserve n'avait été
formulée néanmoins il proposait de rembourser la moitié de
la valeur du préjudice).
Enfin, à l'examen d'une lettre type « de
confirmation de réserves », je constate qu'il manque quelques
éléments, nous avons donc retravaillé le modèle.
Pour la suite, je pense que l'on devrait pouvoir créer
un lien entre tableau et fiche de suivi des sinistres, ainsi qu'une fiche
d'information sur les assurances (franchise, risque couvert/exclu) avec un mode
opératoire. Nous reverrons donc les lettres types et vérifierons
si elles sont correctement rédigées. Plusieurs entretiens sont
également prévus avec la responsable du service shipping pour
aborder ces questions.
Il est temps désormais de présenter quelques
propositions et pistes d'améliorations possibles.
74 Cf. Annexe 19, Article 17
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 63
CHAPITRE III - MES PROPOSITIONS
Ayant ainsi passé en revue les tenants et les
aboutissants de la norme ISO et de la certification, nous examinerons d'abord
quels peuvent être les enjeux de l'OEA (section 1) avant de faire
quelques proposition (section 2).
Section 1. Les Enjeux de l'OEA
En reprenant les documents concernant l'OEA dans le dossier
dédié sur le serveur de l'entreprise, j'ai pu faire les constats
suivants :
§1. Dans le Planning Détaillé OEA
A la rubrique « documents contractuels et certification
OEA », il devrait être possible d'ajouter l'attestation d'assurance,
celle de non condamnation et l'extrait Kbis et les autres documents requis
selon le statut du partenaire et la nature des prestations, ce qui permettrait
à PV SAS de se rapprocher des exigences de la « compliance »,
KYC et KYS (cf. supra).
Dans la rubrique « qualité fournisseurs et
commissionnaire de transports », nous pourrions intégrer les
garanties et assurances. Enfin, dans la rubrique « chaîne logistique
», nous pourrions nous intéresser à ce qu'il en est des
contrats de sous-traitance, des garanties, assurances et documents.
§2. Dans le Document de Suivi du Projet
Concernant le point 1.2/a (CODIR), je suis en train de
vérifier avec la direction en charge du secrétariat
général de l'entreprise les éléments concernant les
délégations de pouvoir, de signature et leur suivi.
Au 1.1 (Risques), mon idée serait d'élargir cette
« notion » aux risques contractuels.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 64
Enfin, au point III (EBS et ISS), il me semble que nous
pourrions ajouter, là-aussi, les documents tels que les attestations
d'assurance et de non condamnation et extrait Kbis.
Section 2 : Propositions
§1. Au plan du Système de Management de la
Qualité
Tout d'abord, la question des contrats et les
problématiques douanières pourraient être
intégrées au Quiz Auditeurs. Ainsi, à chaque audit, l'on
pourrait cerner les problèmes, mesurer les progrès et apporter
les remèdes nécessaires.
Concernant le Rapport d'audit, Il semble évident que
nous pourrions intégrer dans les éléments d'entrées
les contrats et tous les documents requis par la compliance.
Puisque la Synthèse du Rapport d'audit souligne
l'implication de la direction et du personnel de PV SAS, le souci de la
satisfaction du client et une relation transparente avec les administrations,
nous pourrions poursuivre sur cette lancée et inclure une notion de
qualité contrats et OEA. La partie Veille réglementaire de ce
Rapport pourrait être étendue avec profit à l'ensemble des
processus.
L'on pourrait aussi inclure le processus contractuel comme
processus transversal avec toutes ses dimensions douanières, de
contrôle export et de documentation (attestations d'assurance, de non
condamnation, Kbis etc.) qui seraient les éléments
d'entrée du process Relation client et des points de conformité
compliance.
Je pense pour ma part que le processus Satisfaction du client
interne, pouvant être vu comme processus contractuel aussi bien que
processus Leadership, pourrait être élargi à l'obtention de
tous les documents obligatoires. Pour cela, il faudrait développer la
relation des opérationnels avec les problématiques compliance,
juridiques et douanières.
Ensuite, puisqu'il existe une procédure de « Suivi
des tickets » sur l'Intranet, il serait tout à fait envisageable de
créer un système de « tickets » pour les questions
juridiques.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 65
Concernant les fournisseurs, puisque sont
évoquées des synergies entre achats et fournisseurs,
l'idée serait de développer l'usage des contrats-cadres et des
CGA/CGV.
De même, les exigences environnementales, de gestions
des risques et d'évaluation qui sont posées pourraient être
étendues aux questions juridiques et douanières ainsi que, plus
généralement documentaires afin d'assurer le suivi des garanties
et provisions ainsi que des assurances et du suivi du renouvellement des
attestations et certificats.
Dans le processus « Produits », la démarche
projet pourrait très bien s'entendre aussi dans le sens d'impliquer la
douane et le juridique dans tout projet, surtout important.
Le processus « Leadership et performance »
prévoit, outre des données d'entrée et de sortie, des
séquences et critère méthodologiques pour
l'évaluation des risques. Il devrait donc être possible d'inclure
les informations documentaires, contractuelles et douanières. Un autre
processus important pourrait nous aider, celui de la Satisfaction du client
interne que nous pourrions élargir aux exigences de la compliance. Pour
cela, il faudrait susciter une nouvelle motivation des opérationnels
pour les problématiques juridiques et douanières.
Le Bilan de l'Audit interne pourrait avec profit
évoquer l'impact par rapport au juridique et douanier. Enfin, dans les
Indicateurs de pilotage KPI, l'on pourrait introduire de nouveaux
critères liés aux retards causés par la non remise de
documents ou de documents non conformes ainsi que la démarche Compliance
nous y invite.
§2. Au plan de la démarche OEA
S'il est pertinent de s'interroger sur les doublons
éventuels ou les redondances que peut engendrer la démarche OEA
par rapport à la démarche ISO, il ne faut, à mon avis, pas
voir la conformité exigée par la certification OEA comme
seulement douanière, documentaire ou procédurale mais comme une
démarche d'entreprise qui peut s'articuler avec une approche PDCA
dynamique. Un lien réel peut et doit être fait entre l'ISO et
l'OEA, c'est-à-dire avec un vrai sens de l'amélioration
continue.
Rappelons tout d'abord que, d'après l'OMD
elle-même, cette démarche OEA est assez proche de l'ISO. Mon but
n'est donc pas de construire de nouvelles procédures mais de
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 66
m'inscrire dans celles qui existent. Puisque PV SAS est
déjà dans cette démarche, je voudrais pouvoir profiter de
cet élan pour aider à mettre en place la certification OEA.
Ayant d'abord étudié, selon les processus, quels
éléments d'entrée et de sortie pourraient être
adaptés aux exigences OEA (ex. obtention de certificat d'origine,
d'utilisation finale, d'assurance, de non condamnation, contrat en bonne et due
forme, etc.), je pourrai rencontrer les pilotes de processus afin de leur
présenter la démarche OEA et ses enjeux sur le long terme.
Concernant les notions de risques et d'opportunités,
largement reprises dans la norme ISO, nous avons pu constater qu'elles
s'entendent évidemment aussi des problématiques juridiques et
douanières.
Pour ce qui est de la veille réglementaire qui est
omniprésente dans la norme ISO, je suis convaincu qu'elle doit
être opérée au niveau de chaque processus par des personnes
suffisamment sensibilisées. Elles auront, à n'en pas douter, une
vision plus pointue des problèmes qui les concernent. Pour cela, mon
idée serait de développer la publicité et l'usage d'un
« Guide des risques juridiques » qui permettrait une meilleure
vulgarisation de la matière.
En tout cas, je ne voudrais pas ajouter un nouveau processus,
car douane et droit sont forcément transversaux, mais améliorer
l'existant autant que faire se peut et mener une action pédagogique
forte.
Par ailleurs, je suis convaincu qu'il serait utile et
pédagogique de créer un « ticket » (requête)
juridique, comme il en existe un pour les problèmes informatiques ou RH,
qui permettrait de répondre plus facilement et rapidement aux
opérationnels. Pour cela, il conviendrait de soigneusement
définir les besoins et l'offre.
C'est pourquoi, dans mon Tableau de propositions75,
je préconise d'intégrer les questions juridiques,
douanières et documentaires dans les processus concernés. Ainsi,
l'on peut penser qu'ils n'en seront pas alourdis de façon insupportable
pour les opérationnels, pourvu qu'une fonction juridique interservices
transversale soit là pour veiller à la fois à la
compliance et au respect des exigences légales et
réglementaires.
75 Annexe 24
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 67
CONCLUSION
Cette nouvelle expérience professionnelle m'aura permis
de découvrir un nouveau secteur d'activité des plus passionnants
du fait de sa diversité et de sa technicité. Je remercie
sincèrement les personnels de Pfeiffer Vacuum SAS pour leur accueil et
leur disponibilité.
Pour permettre à la société et au groupe
d'aborder en toute sécurité juridique les défis qui
s'annoncent, je suis convaincu que la mise en place d'une fonction juridique
dans l'entreprise apporterait de nombreux avantages car il s'agit en effet
d'une fonction typiquement « groupe » qui permet de disposer d'une
compétence interne sans aucun frais de déplacement, en recourant
moins à des avocats et donc de faire des économies
substantielles.
Elle aurait également l'avantage de connaître
l'entreprise et ses projets de l'intérieur, en particulier du fait de sa
participation au comité de direction. Elle serait plus proche du terrain
et des besoins de l'entreprise, permettant une plus grande
réactivité mais aussi de fédérer et mutualiser les
compétences isolées (NDA, assurances, contrôle export,
corporate, compliance etc.) et renforcer leurs liens, de transversaliser les
problématiques juridiques et douanières dans un
intérêt interservices et groupe, de centraliser la documentation
juridique de la société (contrats, partenariats, NDA, MoU etc.),
de suivre plus finement les projets, risques et échéances telles
que les prescriptions et renouvellements.
Il faut pour cela adopter une approche client
résolument tournée vers plus d'efficacité. En effet, les
clients sont tout aussi bien la direction générale, que les
opérationnels, le groupe et les filiales, tous demandeurs et
destinataires des conseils, contrats, recherches, formations etc. Les
fournisseurs sont quant à eux les partenaires extérieurs publics
et privés mais aussi le comité de direction (information sur les
nouveaux projets) et les avocats sur des problématiques
spécifiques et ponctuelles car ils peuvent apporter des
éléments légaux, réglementaires et
stratégiques nécessaires à la sécurisation des
partenariats.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 68
L'on pourrait ainsi créer un réseau juridique au
niveau du groupe rassemblant compliance, assurance, douane et juridique pour
fédérer les différents intervenants de la
société et du groupe en ces matières
Par exemple, la création d'un « ticket
juridique» permettrait de mieux assurer la proactivité de la
société et du groupe, de mettre sur pied une fonction autonome
mais transversale et favoriser le dialogue interne et l'échange
d'informations en amenant les services à collaborer entre eux. En effet,
ce réseau recevrait l'information directement en amont grâce
à la participation au comité de direction et permettrait la mise
en place d'une organisation matricielle avec des contacts dans chaque direction
et unité de production afin de décloisonner et faire circuler
l'information.
Par ailleurs, les obligations KYC et KYS imposées par
les règles de la « Compliance » me semblent un excellent moyen
de fédérer les diverses exigences visant à s'assurer de la
fiabilité et du sérieux de nos partenaires commerciaux.
Depuis les années 90, l'importance d'avoir, en interne,
une ressource dédiée à la garantie de l'exercice d'une
activité juridiquement et financièrement irréprochable n'a
cessé de grandir car, désormais, l'entreprise doit être
capable d'identifier, d'évaluer et de contrôler le risque
lié à ses clients mais aussi à ses fournisseurs. Elle doit
s'assurer de la conformité aux différentes législations
et/ou réglementations, aux nouvelles directives européennes,
ainsi qu'aux problématiques de lutte anti-blanchiment,
anticorruption.
L'autorisation OEA s'inscrit ainsi dans une tendance lourde de
sécurisation des échanges internationaux.
Nous pouvons donc répondre à la question qui a
conduit la rédaction de ce mémoire « Une entreprise aux
défis de l'OEA - Norme ISO 9001 et OEA : Panacée ou pis-aller ?
», en affirmant que la fonction juridique, en s'inscrivant dans la
transversalité des processus permettra d'utiliser le meilleur de la
certification OEA et de la norme ISO.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 69
BIBLIOGRAPHIE
Agence pour la Protection des Programmes
- Livre blanc « Bonnes pratiques en matière de
cession de droits d'auteur »
- Les constats sur internet, Guides des bonnes pratiques
- Guide pratique de l'entiercement
- Prouver l'originalité d'un logiciel - Analyse de la
jurisprudence, sous la direction de Raphaël
d'Assignies, Président
- Prouver la titularité des droits d'auteur - Analyse de
la jurisprudence, sous la direction de Raphaël
d'Assignies, Président
- Stratégies de protection des actifs immatériels,
sous la direction de Raphaël d'Assignies,
Président, juin 2015
L'Antenne (
https://www.lantenne.com/L'Operateur
Economique Agree-OEA a16955.html )
A propos de l'Union douanière, Dossier, Commission
Européenne
L'Approche Systémique (Cours N°10 : le point de vue
systémique et communautaire), Bruno Fortin, janvier
2018
Arrêté du 29 mai 2009 relatif aux transports de
marchandises dangereuses par voies terrestres (dit « arrêté
TMD »), version consolidée au 27 avril 2018
Arrêté du 22 octobre 2009 fixant le contenu de la
déclaration d'incorporation relative aux quasi-machines destinées
à être incorporées dans une machine ou à être
assemblées à d'autres quasi-machines, version consolidée
au 09 mai 2018
Arrêté du 24 août 2010 relatif à la
marque française apposée sur les emballages en bois attestant de
la réalisation d'un traitement approuvé par la NIMP N°15,
Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche,
JORF, 2septembre 2010
Arrêté du 3 décembre 2010 relatif aux mesures
de sûreté du fret aérien, JORF, 24 décembre 2010
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recherche et de sécurité (INRS), 2013 Authorised Economic
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Authorised Economic Operator (AEO), Commission Européenne TAXUD
Cadre de Normes SAFE, OMD, juin 2015 mis à jour juin
2018
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dans la politique de sécurité de la chaîne logistique
mondiale, Document de recherche n° 3 - Robert Ireland,
Edition Novembre 2009.
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 70
Circulaire du 28 avril 2016 sur l'autorisation d'Exportateur
Agréé pour l'auto-certification de l'origine sur un document
commercial / la déclaration du fournisseur, MINEFI, BOD N°7113 du
28 avril 2016
Code de bonnes pratiques européen concernant l'arrimage
des charges sur les véhicules routiers, Commission Européenne,
Direction Générale de l'énergie et des transports
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sécurisé des charges sur les véhicules routiers, Union
Internationale des Transports Routiers (IRU)
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des engins de transports (Code CTU), Organisation Maritime Internationale
(OMI), 16 décembre 2014
Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics
étrangers dans les transactions commerciales internationales, OCDE, ,
2011
CTPAT - Customs Trade Partnership Against Terrorism (
https://www.cbp.gov/border-security/ports-entry/cargo-security/ctpat)
La démarche systémique, Jean-Louis Muller,
L'Express - L'Entreprise, 9 septembre 2013
Délibération N°SAN-2017-006 du 27 avril
2017 de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés
Directives relatives à la gestion de la chaîne
logistique intégrée (GCLI), OMD, Juin 2004
Directive 2000/29/CE du Conseil du 8 mai 2000 concernant les
mesures de protection contre l'introduction dans la communauté
d'organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits
végétaux et contre leur propagation à l'intérieur
de la Communauté, JOUE, 10 juillet 2000
Directive 2004/102/CE de la Commission du 5 octobre 2004
modifiant les annexes II, III, IV et V de la Directive 2000/29/CE concernant
les mesures de protection contre l'introduction dans la communauté
d'organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits
végétaux et contre leur propagation à l'intérieur
de la Communauté, JOUE, 6 octobre 2004
Directive 2006/42/CE du Parlement européen et du
Conseil du 17 mai 2006 relative aux machines et modifiant la directive
95/16/CE, JOUE, 9 juin 2006
Directive 2008/109/CE de la Commission du 28 novembre 2008
modifiant l'annexe IV de la directive 2000/29/CE du Conseil concernant les
mesures de protection contre l'introduction dans la Communauté
d'organismes nuisibles aux végétaux ou aux produits
végétaux et contre leur propagation à l'intérieur
de la Communauté, JOUE, 29 novembre 2008
Directive (UE) 2014/47 du Parlement européen et du
Conseil du 3 avril 2014 relative au contrôle technique des
véhicules utilitaires circulant dans l'Union, JOUE, 29 avril 2014
Directive (UE) 2016/680 du Parlement européen et du
Conseil du 27 avril 2016 relative à la protection des personnes
physiques à l'égard du traitement des données à
caractère personnel par les autorités compétentes à
des fins de prévention et de détection des infractions
pénales, d'enquêtes et de poursuites
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 71
en la matière ou d'exécution de sanctions
pénales, et à la libre circulation de ces données, et
abrogeant la décision-cadre 2008/977/JAI du Conseil, JOUE, 4 mai 2016
Document administratif « Exigences phytosanitaires - Bois
d'emballages - Mise à jour », source expert national exportation et
SRAL Haute-Normandie, 10 mai 2016
La douane facilite les échanges commerciaux, Commission
Européenne TAXUD
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Etre ou ne pas être OEA, François Beaufils,
Association de Française des Juristes d'Entreprise,
L'Express-L'Entreprise, 10 Décembre 2010
Exigences de la norme ISO 9001 version 2008, André
Milev, PQB (Prestations Qualité Bourgoin)
Fascicule N-5 : Société par actions
simplifiée - Présentation générale, Marie-Christine
Glotin, LexisNexis, 21 juin 2018
Fascicule 740 : Transport routier - contrat de transport de
marchandises - Exécution du contrat, Dominique Gency-Tandonnet,
LexisNexis, 30 septembre 2012
Fascicule 1053 : Dirigeants sociaux - Responsabilité
civile, Dean Gibirila & Hélène Azarian, Jurisclasseur
Commercial, LexisNexis, Août 2016
Fascicule 1060 : responsabilité pénale des
dirigeants sociaux, Dean Gibirila, Jurisclasseur Commercial, LexisNexis,
Janvier 20018
Guide de l'auditeur OEA, OMD
Guide de bonnes pratiques pour les contrôles internes,
la déontologie et la conformité, OCDE, 18 février
2010
Le guide du PDCA de Deming - Progrès continu et
management, André Chardonnet & Dominique Thibaudon, Editions
d'Organisation, 2003
Guide « Normes françaises d'application obligatoire
», AFNOR, 2017
Guide pratique Opérateur économique
agréé à destination des P.M.E, C.N.C.C.E.F.
Instruction rénovée sur la certification
Opérateur Économique Agréé (OEA) suite à
l'entrée en application du Code des Douanes de l'Union, MINEFI, avril
2016
Le Journal du personnel Pfeiffer Vacuum « Pfeifferinside
», 2011
Le Lamy Transport, 2017
Master Thesis - International Business Management, Marion
LONDICHE, AEI, juin 2018
Normes internationales pour les mesures phytosanitaires
N0°15, réglementation des matériaux d'emballage en bois
utilisés dans le commerce international, FAO, 2009
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 72
Notice explicative relative au questionnaire
d'auto-évaluation sur les OEA, DGDDI
La nouvelle Directive « Machines » 2006/42/CE,
conséquences techniques, Elodie Falconnet, Journées
Machines, UIMM de Maine-et-Loire, mars 2010
L'OEA, clé d'entrée du CDU, DGDDI
Organisation internationale de normalisation, édition ISO
:
- Document de présentation des normes ISO, 2016
- ISO Qualité - Principes de management de la
qualité
- ISO Directives Partie 1 / Supplément ISO
consolidé - Procédures spécifiques à l'ISO
- ISO Rapport annuel 2017
- Norme ISO 9001 : 2015
L'Opérateur Economique Agréé, DGDDI,
novembre 2017
Pocket guide « Les enjeux de la matière
douanière en entreprise », PwC, Landwell & associés,
avril 2012 Propriété Intellectuelle, Session 3 - Les contrats de
propriété intellectuelle - La contrefaçon, Me
Céline
Bondard, Master Entrepreneurs, HEC, mars2015
Proposition de règlement du Parlement européen
et du Conseil concernant le respect de la vie privée et la protection
des données à caractère personnel dans les communications
électroniques du 10 janvier 2017
Questionnaire d'Auto-évaluation, DGDDI, mars 2014
Rapport d'information N° 4082 enregistré à
la Présidence de l'Assemblée nationale le 5 octobre 2016 sur
l'extraterritorialité de la législation américaine
Rapport d'information N°4544 de la Commission des lois
constitutionnelles sur les incidences des nouvelles normes européennes
en matière de protection des données personnelles sur la
législation française, Assemblée Nationale, 22
février 2017
Re-assessment of the AEO authorisations in the context of the
UCC and its Implementing Provisions, Commission Européenne TAXUD, avril
2016
Recommandations « destinées à aider les
personnes morales de droit public et de droit privé à
prévenir et à détecter les faits de corruption, de trafic
d'influence, de concussion, de prise illégal d'intérêt, de
détournement de fonds publics et de favoritisme », Agence
Française Anticorruption, , décembre 2017
Reconnaissance mutuelle des OEA, Guide stratégique
Recueil sur les programmes d'OEA, OMD, édition
2018
Règlement (CE) No 1207/2001 du Conseil du 11 juin 2001
relatif aux procédures prévues par les dispositions
régissant les échanges préférentiels entre la
Communauté européenne et certains pays et destinées
à faciliter la délivrance des certificats de circulation des
marchandises EUR.1, l'établissement des
Mémoire de Stage CARDON-Pfeiffer Vacuum Page 73
déclarations sur facture et des formulaires EUR.2 et la
délivrance de certaines autorisations d'exportateurs, publié au
JOCE du 21 juin 2001 (abrogé par le Règlement (CE) No
450/2008)
Règlement (CEE) No 2913/1992 du Conseil
établissant le code des douanes communautaire et définissant le
statut d'Opérateur Economique Agréé, JOCE, 19 octobre
1992
Règlement (CE) No 648/2005 du Parlement européen
et du Conseil du 13 avril 2005 modifiant le règlement (CEE) no 2913/1992
du Conseil établissant le code des douanes communautaire dit amendement
sécuritaire au Code des Douanes, JOCE, 4 mai 2005
Règlement (CE) No 1875/2006 de la Commission du 18
décembre 2006 modifiant le règlement (CEE) No 2454/93 fixant
certaines dispositions d'application du règlement (CEE) n° 2913/92,
JOCE, 19 décembre 2006
Règlement (CE) No 450/2008 du Parlement européen
et du Conseil du 23 avril 2008 établissant le code des douanes
communautaire (code des douanes modernisé), abrogé par le
Règlement (UE) 952/2013 (infra)
Règlement (UE) No 185/2010 de la Commission fixant des
mesures détaillées pour la mise en oeuvre des normes de base
communes dans le domaine de la sûreté de l'aviation civile, JOUE,
5 mars 2010
Règlement (UE) No 608/2013 du Parlement européen
et du Conseil du 12 juin 2013 concernant le contrôle par les
autorités douanières, du respect des droits de
propriété intellectuelle, JOUE, 29 juin 2013
Règlement (UE) No 952/2013 du Parlement européen
et du Conseil du 9 octobre 2013 établissant le Code des Douanes de
l'Union, JOUE, 10 octobre 2013
Règlement (UE) No 679/2016 du Parlement européen
et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes
physiques à l'égard du traitement des données à
caractère personnel et à la libre circulation de ces
données, JOUE, 4 mai 2016
Règlement d'Exécution (UE) No 1998/2015 de la
Commission du 5 novembre 2015 fixant des mesures détaillées pour
la mise en oeuvre des normes de base communes dans le domaine de la
sûreté de l'aviation civile, JOUE, 14 novembre 2015
Règlement Délégué (UE) 2268/2017
de la Commission du 26 septembre 2017 modifiant le règlement (CE) no
428/2009 du Conseil instituant un régime communautaire de contrôle
des exportations, des transferts, du courtage et du transit de biens à
double usage, JOUE, 15 décembre 2017
Résolution législative du Parlement
européen du 3 juillet 2012 sur la proposition de règlement
concernant le contrôle par les autorités douanières, du
respect des droits de propriété intellectuelle
La responsabilité pénale douanière,
Joël Bertocco, AJ Pénal, Dalloz
Le statut d'opérateur économique
agréé, DGDDI, août 2017 & février 2018
- 1ère partie : les auteurs d'infractions
douanières, 2012
- 2ème partie : les complices d'infractions
douanières et les intéressés à la fraude
douanière, 2013
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Synthèse - Contrat de transport routier interne de
marchandises, Isabelle Bon-Garcin, Jurisclasseur Commercial, LexisNexis, 19
février 2018
Le transport maritime de marchandises conteneurisées,
Thèse Doctorale en Droit des transports maritimes, M. Cossi Hervé
ASSONGBA, Université de Lille, 28 novembre 2014
US Department of Commerce
- Introduction to Commerce Department Export Controls,
août 2010
- Export Control Classification Numbers (ECCN)
- Brochure «Know the facts before you ship: a guide to
export licensing requirements», février 2013
- Export Administration Regulations
ANNEXES
ANNEXE 1: Fiche de Poste
ANNEXE 2 : Organigramme de Pfeiffer Vacuum SAS
ANNEXE 3 : Certificat ISO 9001 : 2015
ANNEXE 4 : Certificat ISO 14001 : 2004
ANNEXE 5: Norme ISO 9001 : 2015 (extraits)
ANNEXE 6: Le Groupe Pfeiffer Vacuum
ANNEXE 7 : Recueil sur les Programmes d'Opérateur
économique agréé (OEA)
ANNEXE 8 : Questionnaire d'Auto-Evaluation pour la
Certification OEA
ANNEXE 9 : Notice explicative pour le QAE
ANNEXE 10 : Guide de l'Auditeur OEA
ANNEXE 11 : Notes de lecture - SMQ du 24 mai 2018
ANNEXE 12 : Tableau Comparatif Lean / Contrat
ANNEXE 13 : Document ISO & OEA du 25 mai2018
ANNEXE 14 : Conditions Générales de Vente
ANNEXE 15 : Proposition de nouvelles Conditions
Générales de Vente
ANNEXE 16 : Conditions Générales d'Achat
ANNEXE 17 : Proposition de nouvelles Conditions
Générales d'Achat
ANNEXE 18 : Projet de contrat de Représentant en douane
enregistré
ANNEXE 19 : Projet de contrat de Commissionnaire de
transport
ANNEXE 20 : Projet de contrat de Prestations de Services
Informatiques
ANNEXE 21 : Projet de contrat de Prestations de Services
Logistiques
ANNEXE 22 : Tableau récapitulatif d'audit
ANNEXE 23 : Cartographie des processus 2018
ANNEXE 24 : Tableau de propositions
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