Mémoire de fin d'études
présenté pour l'obtention du Master 3A (Agronomie
Agroalimentaire)
Systèmes Agraires Tropicaux et Gestion du
Développement Spécialité MOQUAS : Marché -
Organisation - Qualité - Services
Étude diagnostic des causes structurelles et
conjoncturelles de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans
les ménages du
Batha-Est, Département de la région Batha, Tchad,
Afrique centrale
Par Yvon GUERRIER
2011
Organisme d'accueil : Croix Rouge Française/Croix
Rouge du Tchad (CRF/CRT)
2
Mémoire de fin d'études
présenté pour l'obtention du Master 3A (Agronomie
Agroalimentaire)
Systèmes Agraires Tropicaux et Gestion du
Développement Spécialité MOQUAS : Marché -
Organisation - Qualité - Services
Étude diagnostic des causes structurelles et
conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la
malnutrition dans les ménages du Batha-Est, Département de la
région Batha, Tchad, Afrique centrale
Par Yvon GUERRIER
2011
Mémoire préparé sous la direction de
: Betty WAMPFLER
Présenté le : [JJ/MM/AAAA]
devant le jury :
- [Betty WAMPFLER, IRC]
- [Stéphane FOURNIER, IRC]
- [Sendy VEERABADREN, CRF]
- [Carole LAMBERT, IRC]
- [Sandrine DURY, CIRAD]
|
Organisme d'accueil : CRF/CRT
Maître de stage : Sendy VEERABADREN Co-Maître
de stage : Marie Le MENN
|
RESUME
Ce document présente les résultats d'une
«Etude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les
ménages du Batha-Est», au Tchad. La
problématique centrale est axée sur « les facteurs de
l'insécurité alimentaire et les stratégies d'adaptation
des ménages ruraux dans un contexte sahélien à fort risque
climatique ». L'étude est commanditée par la
délégation de la Croix-Rouge Française (CRF). Les travaux
de terrain ont été réalisés au cours de la
période d'avril à fin de septembre 2011. Les données ont
été collectées par des observations, des enquêtes
auprès de 262 ménages à partir de la méthode
d'échantillonnage aléatoire systématique. Celles-ci ont
été complétées par des entretiens auprès de
certaines personnes ressources. Certains référentiels des
institutions telles : PAM, OMS, FAO ont également été
mobilisés. Aussi, des outils de la méthode
accélérée de recherche participative (MARP) et de
l'analyse systémique ont été utilisés.
Il ressort des analyses que le Batha-Est est
caractérisé par un climat subdésertique. On y trouve par
ordre d'importance des ménages sédentaires, transhumants,
nomades, et il compte plus d'une dizaine d'ethnies. Plus de 98% des
ménages sont des musulmans, et environ 14% des ménages sont
polygames. La vie économique repose principalement sur un système
d'élevage extensif et/ou des systèmes de cultures
céréalières de subsistance. Traditionnellement, le chef de
ménage est le seul capable de prendre les décisions importantes.
La gestion des ressources d'un ménage varie selon sa configuration. Les
céréales (mil, sorghos) constituent l'aliment de base de la
population (188 707 habitants). Les réflexions portées autour de
trois (3) scenarii envisageables (récolte en année : difficile,
normale, exceptionnelle) ont permis de montrer que le département
peut-être autosuffisant en céréales seulement dans des
conditions de rendements exceptionnels, un évènement qui n'a
qu'une probabilité de 1/10 de survenir. De 1913 à ce jour, le
département a connu plus d'une dizaine de famines espacées entre
elles en moyenne à 7,2 années d'intervalle. Donc,
l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est a à la fois
une portée historique, structurelle et conjoncturelle ». Les
principaux déterminants sont :
1) la faible performance des systèmes d'exploitation
agricoles (aléas climatiques, perte de fertilité des sols,
mauvaises pratiques culturales, ennemis de cultures, manque d'accès aux
intrants et équipements de base, faible accompagnement des exploitants,
absence de services de crédit),
2) l'augmentation du nombre de bouches à nourrir, et
la faible opportunité économique,
3) le faible niveau d'éducation des ménages
(nutrition, hygiène),
4) la faiblesse des infrastructures socio-économiques,
et la mauvaise gestion des eaux pluviales,
5) le manque d'organisation et de synergie entre les OP
agricoles, ainsi que la non-implication des groupes relativement
organisés de la société civile dans les prises de
décisions,
6) le manque d'appropriation des mesures de politiques
publiques, et le caractère non opérationnel du système
d'information sur l'insécurité alimentaire et de la gestion de
crise,
7) les externalités négatives des
bouleversements socio-politiques chroniques du Tchad.
Plus de 2/3 des ménages ont une alimentation
insuffisante, pauvre ou limitée. Environ 70% des cas de maladies
diagnostiquées par les structures classiques de santé sont en
lien avec une mauvaise alimentation, de mauvaises conditions d'hygiène,
une mauvaise qualité de l'eau. Plus de 60% des exploitants nantis
enquêtés sont en décapitalisation, les exploitants au
revenu moyen suivent une voie quasi-irréversible de surendettement et,
les pauvres deviennent de plus en plus vulnérables. En
conséquence, « le sentiment de magnanimité et de
solidarité alimentaire culturellement ancré dans le mode de vie
des habitants est en baisse, car les ménages deviennent moins
résilients ». Face à l'impuissance des décideurs
publics, certains partenaires internationaux (CRF, PAM, etc.) apportent leurs
soutiens, toutefois la réponse reste limitée. Dans le domaine de
la prise en charge des malnutris, des efforts considérables ont
été observés.
Liste des mots-clés :
Ménages sahéliens, système
d'activités, économie des ménages,
insécurité alimentaire, vulnérabilité alimentaire,
stratégies d'adaptation, politique publique.-
II
ABSTRACT
This paper presents the results of a"diagnostic study of
structural and economic causes of food insecurity and malnutrition in the
households of Batha-Est, Chad». The central theme focuses on "the
main factors of food insecurity and coping strategies of rural households in a
sahelian climate with a high
risk". The study is sponsored by the delegation of
the French Red Cross (FRC/CRF). Fieldwork was conducted from April to
September 2011. The information was collected
through observations, surveys of 262 households from the
systematic random sampling method. These were supplemented by interviews
with some resource people. Some institutions repositories such as : WFP, WHO,
FAO were also mobilized. Also, tools of the Participatory Rural Appraisal (PRA)
and analysis systems were used.
The analysis shows that Batha-Est is characterized by a
sub-desert climate. There are in order of importance sedentary, transhumant and
nomadic household, and has over a dozen ethnic groups. Over 98% of households
are Muslims, and about 14% of households are polygamous. Economic life is
based
primarily on a system of extensive livestock and /or systems
of cereal crops for subsistence. Traditionally, the head of household is the
only one capable of making important decisions. Resource management of a
household depends on its configuration. Cereals (millet, sorghum)
are the staple food of the population (188,707 inhabitants).
The reflections made on three (3) possible scenarios (crop year: hard,
normal, exceptional) have shown that the Department may be self-sufficient in
cereals only in conditions of exceptional returns, an event that has a
probability of 1 / 10 to occur. From 1913 to date, the department has had more
than a dozen famines spaced apart on
average 7.2 years apart. Therefore, food insecurity in the
Batha-Est is both a historical significance, structural and cyclical. "The
main determinants are:
1. poor performance of farming systems (weather, loss of soil
fertility, poor farming practices, the enemies of crops, lack of access to
inputs and basic facilities, low support of farmers, lack of credit services
)
2. gradual increasing of mouths to feed, and low economic
opportunity,
3. low level of household education(nutrition, hygiene),
4. low socio-economic infrastructure, and poor storm water
management,
5. lack of organization and synergy between OP agricultural
and non-involvement of organized groups in relation to civil society in
decision-making;
6. lack of ownership of public policy measures, and
non-operational information system on food insecurity and crisis management,
7. negative externalities of chronic social and political
upheavals of Chad;
More than two thirds of households have insufficient, poor or
limited food. About 70% of cases of diseases diagnosed by conventional health
structures are linked with poor nutrition, poor sanitation, and poor water
quality. More than 60% of farmers surveyed are off capitalization, operators
means follow a path nearly irreversible over-indebtedness and the poor are
becoming increasingly vulnerable. Consequently, "the feeling of magnanimity and
solidarity food culturally rooted in the lifestyle of the people is declining,
as households become less resilient." Faced with the inability of policy
makers, some international partners (FRC, FWP, etc...) Support, but the
response is limited. In the field of management of malnutrition, significant
efforts have been observed.
Keywords: Sahelian households, system
activities, household economy, food insecurity, food vulnerability, coping
strategies, public policy.-
III
REMERCIEMENTS
Tout d'abord, ma famille et moi sommes très
reconnaissant à Dieu pour sa bienveillance, sa fidélité
indéfectible, sa compassion, son amour incommensurable, sa grâce,
ses bénédictions qui non seulement renforcent, vivifient et
embellissent mon être, mais aussi qui donne un sens digne, correct,
irréprochable à mon existence. Aujourd'hui, face à la
puissance des ténèbres il nous devient plus qu'incontournable de
rentrer dans une radicalité du don de nos vie à
Jésus-Christ, Fils de Dieu et Lumière du monde. Pour cela, nous
faisons une alliance éternelle avec Jésus-Christ et ainsi donner
entièrement nos vies à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
C'est un échange d'amour entre le Ciel et la terre, un engagement
d'avenir sûr et de bonheur incomparable. Oh Dieu, nul n'est comparable
à toi !
Par ailleurs, mes remerciements vont à l'endroit :
- de mon professeur et ma Directrice pédagogique Betty
WAMPFLER, pour m'avoir encadré et inculqué le sens de la rigueur
scientifique tout au long de ce travail ;
- de M. Sendy VERDEBREM, mon maître de stage, ainsi que
Marie LE MENN mon co-Maître de stage pour son support et ses
encouragements;
- de la Banque Mondiale pour m'avoir financé cette
formation, et de la Croix Rouge Française (CRF) d'avoir permis
d'effectuer ce stage au Tchad, où j'ai appris à découvrir
et vivre un modèle de vie passionnant ;
- du chef de la délégation CRF à
N'Djamena M. Julien DUSSART pour son accueil, son esprit d'ouverture et sa
disponibilité ; sans oublier son équipe de travail formidable
;
- du staff d'enseignants de MOQUAS pour avoir semé une
graine viable dans les champs de la reconstruction d'Haïti (après
le séisme du 12 janvier 2010), un pays que je porte au coeur ;
- de Mme Evelyne PANNETIER et de Mme Gisèle ANDRE, et Mme
Ramos PASCALE ;
- de mes collègues du master ADR, SAT, et
particulièrement ceux du parcours MOQUAS ;
- de mes formidables collègues-amies Caroline ALTARE,
Manon ROBERT et de M. Fabien ZECCHINO pour les relectures ;
- des amis de la CRT : les présidents Assilek, Ali
BANI, ainsi que mes enquêteurs-facilitateurs VCRT, Bruno LASSEM et
Amadaï Mht et al. ;
- de David DESCIEUX, mon beau-frère pour sa relecture ;
- des institutions, des chefs traditionnels, des OP et des
ménages du Batha-Est pour leur accueil, leur patience et leur attention
dans la production des connaissances ;
Aussi, je suis très reconnaissant à
l'égard :
- de ma tendre et vertueuse Femme, Mme Lydie
Manigat DESCIEUX GUERRIER qui a su surmonter les difficultés de sa
grossesse avec joie, tout en ayant soins de m'apporter à chaque instant
des bouffés d'oxygène indispensable pour pouvoir continuer.
Aussi, je salue nos admirables jumelles : Vashni Nohedji et Keisha Dora (les
bénies de Jésus-Christ !) qui sont nées en mon absence. Je
les présente toutes mes excuses, le fait qu'elles ont aujourd'hui neuf
(09) mois, et je ne les connais pas encore. Pardon mes chouettes, c'est de ma
faute ! Mais, ...
- de mes compatriotes étudiants : Hilaire J. Ullyse,
Jean D. Sardou, Bertrand Gédéon, Frantz Dorvil qui m'ont
accompagnés pendant mes périodes de convalescence à
l'hôpital la Peyronie Montpellier ; ainsi que de nouveau collègues
haïtiens tels : Africo JAUDEL, Gélin DOREUS, Didier DODIER, Andrus
M. LOUISSAINT ;
- de la famille DESCIEUX, GUERRIER, BIEN-AIME et de tous les
frères et soeurs en Christ qui soutiennent toujours ma famille dans la
prière en Christ que j'apprécie sans réserve ;
Enfin, je remercie les membres du jury d'avoir accepté de
juger mon travail ;
IV
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 14
LA DEMANDE DU COMMANDITAIRE 14
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
16
1.1.- PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 16
1.2.- CADRE CONCEPTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET
NUTRITIONNELLE 16
1.2.1.- Cadre conceptuel du PAM 16
1.2.2.- CADRE CONCEPTUEL ADOPTE POUR L'ETUDE
17
1.3.- EVOLUTION DU CONCEPT DE « SECURITE
ALIMENTAIRE ET MALNUTRITION » 17
1.4.- CADRE D'ANALYSE DE LA VULNERABILITE OU DE LA
RESILIENCE D'UN MENAGE 19
1.5.- CLASSES D'INSECURITE ALIMENTAIRE ET DE
VULNERABILITE ALIMENTAIRE 20
1.6.- CLASSE D'INSECURITE ALIMENTAIRE 20
1.7.- STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES
20
1.8.- METHODOLOGIE 20
1.8.1.- Unités d'observation 20
1.8.3.- Dispositif de collecte de données 21
1.8.4.- Classes de consommation alimentaire 24
CHAPITRE II : CONTEXTE AGRO-ECOLOGIQUE ET
CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES ET
ALIMENTAIRES DU BATHA-EST 26
2.1.- CONTEXTE BIOCLIMATIQUE DU TCHAD 26
2.2.- CLIMAT ET SAISONS DANS LE BATHA-EST
27
2.2.- INSERTION DU BATHA-EST DANS LE CONTEXTE TCHADIEN
27
2.3.- ZONAGE AGRO-ECOLOGIQUE DU BATHA-EST
28
2.4.- DEMOGRAPHIE ET CARACTERISTIQUES
SOCIO-CULTURELLES DU BATHA-EST 29
2.4.1.- Caractéristiques démographiques 29
2.4.2.- Certaines caractéristiques socio-culturelles du
Batha-Est 30
2.4.3.- Certaines caractéristiques
socio-économiques des ménages enquêtés 30
2.5.- ORGANISATION SOCIALE DE L'ESPACE 33
2.6.- CONFIGURATION DES MENAGES ET LA GESTION DES
RESSOURCES ALIMENTAIRES 37
2.7.- DESCRIPTION DES DIFFERENTS TYPES D'ACTIVITES
ECONOMIQUES DU BATHA-EST 39
2.7.1.- Systèmes de production agricoles 41
2.7.2.- Production céréalière et
insécurité alimentaire 42
2.7.3.- Système d'élevage et
insécurité alimentaire 48
2.7.4.- Diversification des activités et
insécurité alimentaire 48
2.8.- HABITUDES ET COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES DES
MENAGES 49
2.9.- HISTORIQUE DE LA FAMINE DANS LE BATHA-EST
55
2.10.- DISPONIBILITE ET ACCESSIBILITE EN EAU, UN
DOUBLE DILEMME 55
2.11.- MALNUTRITION ET HYGIENE ALIMENTAIRE
58
CHAPITRE III : STRATEGIE DES MENAGES FACE A
L'INSECURITE ALIMENTAIRE 65
3.1.- TYPOLOGIE DES MENAGES 65
3.2.- CROISEMENT DES SCORES ALIMENTAIRES AVEC LES
TYPES DE MENAGES 62
3.3.- CROISEMENT ENTRE : TYPOLOGIE, SYSTEMES
D'ACTIVITES ET SCORES ALIMENTAIRES 63
3.4.- SITUATION DU BATHA-EST PAR RAPPORT AUX CLASSES
D'INSECURITE ALIMENTAIRE DE LA FAO 64
3.5.- PERCEPTION DE L'INSECURITE ALIMENTAIRE PAR LES
MENAGES 64
3.6.- STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES FACE A
L'INSECURITE ALIMENTAIRE 65
3.6.1.- Qui sont les ménages les plus
vulnérables ? 65
3.6.2.- Stratégies des ménages 66
CHAPITRE IV : ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ET INSECURITE
ALIMENTAIRE DANS LE BATHA-EST 68
4.1.- ORGANISATION DU SYSTEME ALIMENTAIRE
68
CHAPITRE V : ROLE DES OP FACE A L'INSECURITE
ALIMENTAIRE 72
5.- COMMENT LES OP DU BATHA-EST INTERVIENNENT-ELLES
DANS LA SECURITE ALIMENTAIRE DES
MENAGES ? 72
CHAPITRE VI : SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
74
6.1.- SYNTHESE 74
6.2.- APRES AVOIR ANALYSE LA SITUATION DE L'INSECURITE
ALIMENTAIRE DANS LE BATHA-EST, SI NOUS AVIONS A
PROPOSER DES MESURES, QUE FERIONS-NOUS ?
75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 79
V
ANNEXES 80
VI
Avant-propos
L'élaboration de ce document rentre dans le cadre d'une
«Etude diagnostic des causes structurelles et conjoncturelles de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition dans les
ménages du Batha-Est, Tchad, Afrique Centrale».
Cette étude est commanditée par la Croix-Rouge
Française (CRF). La problématique centrale est axée sur
« les facteurs de l'insécurité alimentaire et les
stratégies d'adaptation des ménages ruraux dans un contexte
sahélien à fort risque climatique ». Les données
ont été collectées au cours de la période d'avril
à fin septembre 2011.
Cette étude revêt une double importance. D'une
part, elle se situe dans le cadre d'une exigence académique. Car, en
tant qu'étudiant en Master 2 - 3A SAT et Gestion du Développement
du parcours MOQUAS (Marché, Organisation, Qualité, Services)
à l'IRC Montpellier SupAgro, elle doit
permettre la validation de mon diplôme. D'autre part, elle doit
constituer, un outil d'aide à la décision dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire et la malnutrition dans le Batha-Est.
Je suis heureux d'avoir fait connaissance et partagé
dans la mesure de mes capacités cette expérience pleine
d'aventures et d'émotions. Les réalités sociales,
culturelles, les habitudes et comportements alimentaires, les modèles de
vie du Batha-Est sont tout à fait différents par rapport à
mes connaissances antérieures.
Une étude similaire est en train d'être
réalisée par une collègue du master ADR ; dans le
Batha-Ouest. Il s'agit de madame Yama PERPETUE, une femme très
courageuse, avec qui j'ai eu à échanger sur pas mal de sujets et
d'outils.
Certes le Batha-Est reste un milieu de vie très
difficile, cependant les thématiques sur lesquelles nous avons
travaillé, l'accueil chaleureux et soigneux des communautés et
les modèles de vie singuliers restent des dimensions incontestablement
riches, et très passionnantes.
VII
GLOSSAIRE
Accès à la nourriture:
Accès des ménages à des ressources
adéquates (droits) leur permettant d'acquérir une nourriture
adéquate et nutritive. Les droits sont définis comme l'ensemble
de biens auxquels une personne est susceptible d'accéder en raison du
contexte juridique, politique, économique et social de la
communauté dans laquelle elle vit (y compris certains droits
traditionnels tels que l'accès aux ressources communes).
Allah : est le mot arabe qui désigne
« Dieu ». C'est aussi le nom de Dieu dans l'islam.
Année difficile : Année
correspondant à de faibles rendements agricoles, en
général du à de mauvaises conditions édaphiques,
climatiques et d'autres facteurs ;
Année exceptionnelle : Année
correspondant à des rendements agricoles très
élevés.
Année normale : Année
correspondant à des rendements agricoles habituels (moyens), obtenus
dans de conditions environnementales relativement favorables ;
Approche systémique : vise à
l'analyse des relations, la mise en évidence des niveaux d'organisation,
grâce à l'éclairage multidisciplinaire dépassant la
spécialisation des sciences et le cloisonnement des savoirs (INRA-SAD,
1980).
B.E.T. : Borkou-Ennedi-Tibesti, une ancienne
unité administrative du Tchad. Entre 2002 et 2008, le
Borkou-Ennedi-Tibesti a été une des 18 régions du Tchad.
(Décrets N° 415/PR/MAT/02 et 419/PR/MAT/02) avec comme chef-lieu la
ville de Faya-Largeau.
Batha : Région du Tchad, dans laquelle il
existe aussi un fleuve qui s'appelle Batha
Beytarab : (Par translitération
française, Beyt : Maison, et arab : Arabe). Habitats
construits généralement en nattes (lataniers tressés) en
forme de demi-cylindre. Ils servent de résidence provisoire à des
ménages transhumants ou nomades. L'état physique du Beytarab
détermine le niveau de richesse ou de pauvreté du
ménage qui l'habite. Il est revêtu de bâche pour les
ménages aisés. Quand plusieurs Beytarab sont
placés dans un même endroit, on appelle ils forment une
communauté qui s'appelle «Ferick».
Cependant, certains habitants emploient indifféremment les concepts
Ferick et Beytarab.
Bongo : Résidences
(Cases) en forme cylindrique (murs en briques) et
recouverte de paille.
Brainstorming ou
remue-méninges est une technique de résolution
créative de problème sous la direction d'un animateur, un
remue-méninge étant plus spécifiquement une réunion
informelle de collecte d'idées ou, pour les enfants, un
casse-tête.
Broussards : Il s'agit de sédentaires
de la campagne du Batha-Est considérés sur le plan
socio-économique comme des marginaux. En général, ils
habitent l'espace de façon dispersée, et dans des endroits
relativement éloignés des villages. Au niveau de la ville
d'Oum-Hadjer, on les rencontre surtout dans les zones
périphériques inondables. A la campagne, ce sont les candidats
potentiels à l'exode rural saisonnier.
Capacités : les capacités sont
les atouts, les ressources et les moyens sur lesquels la population peut se
reposer pour vivre normalement, pour surmonter réellement les
problèmes et les crises, et ainsi, poursuivre ses objectifs et ses
rêves. Chaque personne possède une variété de
capacités physiques, sociales, mentales ou spirituelles qui,
assemblées, forment l'individu et la société. Les
capacités sont extrêmement liées aux mécanismes
d'adaptation et de réaction que la population peut développer
(SAVE THE CHILDREN, 2000).
Céréales : dans ce document,
à chaque fois que ce terme est utilisé, il fait allusion au mil
pénicilaire et aux sorghos.
Saison Chité :
Période défini par les exploitants du Batha-Est qui se
situe entre novembre à février. En général,
les températures sont relativement fraiches, avec très souvent de
violents vents de sable dus aux effets de le harmattan. Presque toutes les
mares sont taries en ce moment.
Clan : Un ensemble de familles
associées par une parenté réelle ou fictive, fondée
sur l'idée de descendance d'un ancêtre commun.
VIII
Coro : Unité traditionnelle de masse,
utilisée dans le Batha-Est (la zone d'étude).
D.H.O.K.: Dar Hibel et Ouadi Kibet. Cette
appellation désigne les deux cantons qui sont à l'Est et à
l'Ouest du Dar Zioud et qui comprennent un mélange d'ethnies très
différentes (Maba, Kaba, Arabe salamat, Bornou, Zagawa, Kouka, Tala,
etc.).
Dabanga : grand récipient en argile
crue et en forme de jarre dont les ménages du Batha-Est se servent pour
enfermer leurs réserves alimentaires (céréales
particulièrement). Un Dabanga moyen mesure un mètre
vingt, de hauteur et contient cent kilos de grain. Par ailleurs, les
ménages sédentaires l'utilisent seulement pour la conservation
des céréales (mil/sorgho), par contre les nomades et transhumants
l'utilisent également pour conserver leurs objets précieux, leurs
vêtements.
Dangaï : Résidence en forme de
parallélépipède rectangle avec des murs en briques. La
toiture est revêtue soit de tôles métalliques
ondulées soit bétonnées en terre en fonction des moyens
économiques du ménage qui l'habite.
Saison Darat :
Période allant de septembre à fin octobre, définie
par les exploitants du Batha-Est. Elle correspond à la fin de saison
pluvieuse et au début de la saison sèche. Mise à part les
grosses mares naturelles ou sur-creusées qui subsistent, les flaques et
les petits mares en général commencent à se tarir;
Disponibilité alimentaire: La
disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une
qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré
par la production nationale ou les importations (y compris l'aide
alimentaire).
Doura : variétés de sorgho dont
les unes poussent en terrain sablonneux, d'autres en terrain argileux et dont
le temps de végétation coïncide avec celui du mil. Le doura
s'accommode bien à de fortes pluies même quotidiennes tandis que
le mil réussit mieux avec deux averses par semaine. La graine du doura a
le même aspect que celle du bérébéré et
toutes deux sont souvent confondues; les prix du doura et du
béré-béré sont semblables, un peu inférieurs
à celui du mil.
Ethnie ou groupe ethnique :
un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun,
comme une langue, une religion ou des traditions communes.
Férick : terme arabe qui sert à
désigner un rassemblement de tentes (modèle de construction des
arabes : Beytarab). En français on dit bien souvent un
campement.
Féticheur : Dans le contexte du
Batha-Est, une personne capable d'utiliser des pouvoirs magiques pour effectuer
des choses maléfiques et/ou bénéfiques, parfois adeptes de
l'animisme.
Filière : on entend par filière
de production l'ensemble des agents économiques qui participent
directement à la production, ensuite à la transformation et au
transport jusqu'au marché de réalisation d'un même produit
agricole (DURUFLE et al. 1988).
Focus group ou groupe de discussion : une
forme de recherche qualitative qui prend forme au sein d'un groupe
spécifique culturel, sociétal ou idéologique, afin de
déterminer la réponse de ce groupe et l'attitude qu'il adopte au
regard d'un produit, d'un service, d'un concept ou de notices. C'est aussi un
des outils de la MARP (Méthode Accélérée de
Recherche Participative).
Kachimbeyt : c'est, chez les Arabes du Tchad,
une cellule sociale qui s'intercale entre la famille au sens où nous
l'entendons et la fractionne.
Saison Kharif : Période
allant de mai à mi-septembre, défini par les exploitants du
Batha-Est. Les pluies sont relativement bien installées, et beaucoup de
points d'eau de surface sont remplis (mares, micro-barrages artisanaux et
flaques).
Kouzi : Habitat qui a la même forme que
le Bongo (cylindre surmonté d'un cône), sauf
qu'il est érigé complètement en paille, avec des
poutrelles de soutènement en étais ligneux (charpente).
Makhamas : Unité (ligne flexible) de
mesure de surface locale. Le Makhamas = 20 codes * 30 codes; avec 1 code = 6
avant-bras (1 avant-Bras ~0,5 m). Ainsi, le Makhamas est estimé à
0,54 hectare;
Marabout : Dans le contexte du Batha-Est, une
personne connue pour ses pouvoirs de guérisseur, et qui sert une petite
mosquée ;
IX
Marché : Lieu physique ou virtuel
où se rencontrent vendeurs et acheteurs d'un produit ou d'un service.
Autrement, le marché est l'ensemble des données chiffrées,
relatives à un produit ou un service, plus ou moins segmenté (ex
: le marché du riz, le marché du yaourt...). Par extension, on
désigne aussi par marché, l'ensemble des individus
concernés de près ou de loin par le produit : consommateurs ou
acteurs pouvant influer les ventes d'un produit ou d'un service (SAVE THE
CHILDREN, 2000).
Ménage en transhumance : La
transhumance dans le Batha-Est ne concerne que des pasteurs qui se
déplacent avec une partie ou toute leur famille, de façon
cyclique et/ou périodique entre au moins deux (2) pôles à
la recherche de l'eau et du pâturage. Parfois, c'est aussi une
stratégie préventive adoptée pour fuir les zones à
forts risques d'inondation. Car, certains endroits sont inaptes aux
déplacements des animaux (chameaux, bovins notamment); surtout en saison
Kharif. Cette forme de mobilité n'est pas le fruit du hasard,
mais elle est liée à la connaissance du pasteur sur le calendrier
d'accessibilité fourrager à travers l'espace, et ses
réflexes météorologiques.
Ménage nomade : Ménage qui n'a
pas de terroir d'attache, et qui se déplace sans destination fixe, et
qui s'approprie un espace à chaque fois qu'il trouve des conditions
(ressources: Eau, pâturage, autres activités
génératrices de revenus) favorables à son mode de vie. Ces
derniers se déplacent toujours en bloc avec tous les biens qu'il
possède (volaille, âne chameau, vaisselles, etc.).
Ménage sédentaire : Un
ménage qui possède un terroir d'attache, et qui évolue en
général dans un système d'activité qui n'est pas
trop éloigné de sa résidence. Toutefois, suivant
l'évolution (positive ou négative) de ses conditions
socio-économiques et/ou de son système d'activité, il peut
décider de se transformer en un nomade ou en un transhumant.
Moukha : itinéraire suivi par des
pasteurs en transhumance.
Mourakha : des pierres taillées de sorte
à pouvoir faciliter l'écrasement du sorgho/mil de façon
manuelle.
Ouadi : cours d'eau temporaires dont les
crues se manifestent à la saison des pluies entre juillet et
septembre.
Résilience : c'est la stratégie
d'adaptation des ménages face à l'insécurité
alimentaire. Ce sont les procédés que les ménages mettent
en place pour minimiser les risques menaçant leur survie à court,
moyen ou long terme. Ces stratégies permettent aux ménages de
maintenir leur régime alimentaire, de préserver leur capital et
les ressources nécessaires à leur existence et celle des
générations futures (Save the Children, 2000).
Saison Ruchach : Une courte
période de premières pluies éparses (entre fin
mai et juin). Elles facilitent les premières pousses d'herbes au niveau
des pâturages dans les zones dépressionnaires. Cette saison
correspond à la période de préparation des sols pour la
mise en place des cultures. Les mares, les puits commencent à se remplir
d'eau.
Sanié : puits permanent profond de la
lisière sud du Mortcha. Les saniés atteignent 60 à 80
mètres de profondeur; c'étaient autrefois des esclaves qui
étaient chargés de leur forage et de leur entretien;
l'administration, avec des moyens mécaniques modernes a pris le relais
et entrepris depuis cinq ans la réalisation d'un important programme de
forages.
Saison Seyf : Période
défini par les exploitants du Batha-Est qui se situe entre début
mars et fin mai. C'est saison sèche et chaude, les températures
sont les plus élevées et oscillent autour de 45oC.
L'accès à l'eau et le pâturage deviennent plus
problématique.
SI : Système International des
unités de mesure.
Stabilité alimentaire: Pour parvenir
à la sécurité alimentaire, une population, un
ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à une
nourriture adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit
être menacé ni par l'émergence de chocs soudains (par
exemple, une crise économique ou climatique) ni par des
événements cycliques (par exemple, une insécurité
alimentaire saisonnière). Le concept de stabilité peut donc
concerner à la fois la disponibilité et l'aspect lié
à l'accès à la sécurité alimentaire.
Stabilité : stabilité des
infrastructures mais aussi stabilité climatique et des ressources
alimentaires, lié à la stabilité des prix des produits
alimentaires (HODDINOTT J. ET AL. 2002).
X
Système de production : c'est une
façon de combiner les facteurs de production pour obtenir diverses
productions. Il correspond à une association spécifique de
systèmes de culture et d'élevage. Dans le cadre de l'agriculture
familiale, l'objectif du producteur est de dégager un revenu pour faire
vivre la famille. Le concept de système de production s'applique donc
à une échelle pertinente pour comprendre les moyens de
subsistance d'une famille, d'où la nécessité de s'entendre
sur la notion de « famille » sur une zone étudiée.
(REBOUL C. 1977).
Taux de couverture: Nombre d'enfants en
état de malnutrition sévère admis au centre de prise en
charge, divisé par le nombre total d'enfants souffrant de malnutrition
sévère dans la population, sur la base de l'enquête la plus
récente.
Taux de guérison: Nombre d'enfants qui
remplissent les critères de sortie d'un centre de prise en charge de la
malnutrition, divisé par le nombre total de sorties, de
décès, d'abandons et de transferts.
Taux de mortalité: Nombre de
décès parmi les enfants au centre, divisé par le nombre
total d'enfants admis au centre.
Tchoulie : Habitats de forme
parallélépipède rectangle, construites en une seule
pièce et revêtu totalement de seccos. On y rencontre
particulièrement les ménages
Broussards.
Utilisation des aliments: L'utilisation de la
nourriture dans le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable,
d'assainissement et des soins de santé de façon à obtenir
un état de bien-être nutritionnel qui permette de satisfaire tous
les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le
rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité
alimentaire.
XI
SIGLES ET ACRONYMES
ACTED : Agence d'Aide à la Coopération Technique et
au Développement
ADRB : Association pour le Développement Régional
de Batha
AEP : Approvisionnement en Eau Potable
AFD : Association Française de Développement
Africare : une organisation à but non
lucratif spécialisé dedans aide au développement pour
AGR : Activités Génératrices de Revenus
AGRP : Activités Génératrices de Revenus
Propres
Art. : Article
AV : Association Villageoise
BM : Banque Mondiale
CASAGC : Comité d'Action pour la Sécurité
Alimentaire et la Gestion des Crises
CDA : Comité Départemental d'Action
CDS : Centre de Santé
CEFOD : Centre d'Etudes et de Formation pour le
Développement
CEMAC : Communauté économique et monétaire
de l'Afrique centrale
Cf. : Référence
CFPA : Centre de formation professionnelle agricole
CILSS : Comité inter-États de lutte contre la
sécheresse au Sahel
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement
CISA : Cellule d'Information sur la
Sécurité Alimentaire
CLA : Comité Local d'Action
CNA : Centre nutritionnels ambulatoires
CNT : Centre Nutritionnel Thérapeutique
CONAMAC : Conseil National d'Appui au Mouvement Associatif et
Coopératif
CRA : Comité Régional d'Action
CRF : Croix Rouge Française
CRT : Croix Rouge du Tchad
CSA : Comité de la sécurité alimentaire
mondial
CSB : Aliment composé en Cereals - Soybeans
DCDH : Direction de la Connaissance du Domaine Hydraulique
DPC : Diagnostic Participatif Communautaire
DPSA : Direction de la Production et des Statistiques
Agricoles
ECHO : European Commission Humanitarian Office
ECOSIT : Enquête sur la Consommation et le Secteur Informel
au Tchad
EFSA : Evaluation de la sécurité alimentaire en
situation d'urgence
EVC : Evaluation de la Vulnérabilité et des
Capacités
F CFA : Franc des Colonies Françaises d'Afrique et
aujourd'hui franc de la Communauté
Financière Africaine. Il est la monnaie de plusieurs pays
d'Afrique comme le Tchad
FAO : Food Agriculture Organisation "Organisation pour
l'Agriculture et l'Alimentation
Fig. : Figure
FMI : Fonds Monétaire International
FEWS NE : Famine Early Warning Systems Network / Réseau de
Systèmes d'Alerte Précoce contre la
Famine
GTI : Groupe de Travail Interdisciplinaire
HEA : Household Economy Approach "Approche de l'Economie des
ménages"
INSEED : Institut National de la Statistique, des Etudes
Economiques et Démographiques
IRC : Institut des Régions Chaudes (Montpellier)
XII
JAC : Jeunesse Agricole Catholique
Km : Kilomètre
lb : livre
MAG : Malnutrition Aigüe Globale
MAI : Ministère de l'Agriculture et de l'Irrigation
MARP : Méthode Accélérée de
Recherche Participative)
MASSNF : Ministère de l'Action Sociale, de la
solidarité Nationale et de la Famille
MCD : Médecin Chef de District
MERA : MINISTERE DE L'ELEVAGE ET DES RESSOURCES ANIMALES
MERH : Ministère de l'Environnement et des Ressources
Halieutique
mm : millimètre
MOQUAS : Marché - Organisation - Qualité -
Services
MSF : Médecin Sans Frontière
MSP : Ministère Santé Publique
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OI : Organisation Internationale
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONASA : Office National de la sécurité
Alimentaire
ONDR : Office National de Développement Rural
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations-Unies
OP : Organisation Paysanne
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PEDC : Projet Evangélique de Développement
Communautaire
PIB : Produit Intérieur Brut
PMH : Pompe à Motricité Humaine
PNSA : Programme National de la Sécurité
Alimentaire
PROMEVET : Promotion des Médicaments,
Vétérinaires - basé à N'Djamena
RAS : Rien à signaler
RDC : République Démocratique du Congo
RGPH : Recensement Général de la Population
Humaine
SAP : Sociétés Africaines de
Prévoyance
SASDE : Stratégie accélérée pour
la survie et le développement de l'enfant
SAU : Surface Agricole Utile
SCA : Score de Consommation Alimentaire
SECADEV : Secours Catholique pour le Développement
Villageois
SICIAV : Système d'information et de cartographie sur
l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité
SIDRAT : Système d'Information pour
Développement Rural et l'Aménagement du Territoire
SIM : Système d'Information sur les Marchés
SIMPA : Système d'information sur les marchés
des produits agricoles
SIP : Sociétés Indigène de
Prévoyance
SISAAR : Système d'Information sur la
Sécurité Alimentaire et de l'Alerte Rapide
SMDR : Sociétés Mutuelles de
Développement Rural
SNU : Système des Nations Unies
SRNP : Stratégie Nationale de Réduction de la
Pauvreté
T : Tonne
XIII
UA : Union africaine
UDEAC : Union Douanière et Economique de l'Afrique
Centrale
UE : Union Européenne
UEAC : Union économique de l'Afrique centrale
UMAC : Union monétaire de l'Afrique centrale
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
USAID : United States Agency for International Development
(Agence américaine pour le
développement internationale)
14
INTRODUCTION
La demande du commanditaire
? Présentation de la Croix Rouge
Française (CRF)
La Croix-Rouge française (CRF) est une
des sociétés nationales du Mouvement international de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Fondée en 1864, la CRF est une
association loi 1901, reconnue d'utilité publique depuis 1945. Son
fonctionnement est défini dans les statuts adoptés par
l'assemblée générale. Acteur de référence
dans le domaine de l'action humanitaire, la CRF mène des actions pour
venir en aide aux personnes en difficulté en France et à
l'étranger. Elle est actuellement présente dans plus de 40 pays
des régions telles : Afrique subsaharienne, Océan Indien,
Caraïbes, Asie du Sud-Est, Maghreb, Moyen-Orient, Europe de l'Est et
Balkans. Lorsqu'un pays est durement frappé par une catastrophe
naturelle ou déchiré par un conflit armé, la CRF a
vocation à intervenir dans l'urgence. Mais au-delà de l'urgence,
elle mène de nombreux programmes pour améliorer l'accès
à l'eau, la sécurité alimentaire et la santé des
populations vulnérables (cf.
www.crf.fr).
? CRF dans la région
sahélienne
Dans la région sahélienne, la CRF
développe depuis 2005, entre autres des projets de lutte et de prise en
charge de la malnutrition aigüe. La malnutrition reste en 2011 une
préoccupation majeure dans la sous-région et serait source
d'aggravation de l'insécurité alimentaire au Niger, au nord-est
du Mali et au Tchad notamment. C'est pourquoi la CRF continuera de mener des
projets de prise en charge de la malnutrition/sécurité
alimentaire au Niger, en Mauritanie, au Togo et au Tchad. En 2009, le
pôle technique « Eau et Assainissement » a d'ailleurs
été renforcé par une composante «
Sécurité alimentaire » afin de développer son action
dans ce domaine et de contribuer plus efficacement au premier des OMD
(Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui consiste
à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de
l'extrême pauvreté et de la faim dans le monde d'ici à
2015.
? Interventions CRF au Tchad
La CRF est présente au Tchad depuis 1998. Dès
2001, elle a soutenu la CRT dans la mise en place de projets d'eau et
d'assainissement : construction de latrines et de points d'eau dans des
écoles et autres lieux publics à Ndjamena. A partir de 2004, en
partenariat avec la CRT (Croix Rouge du Tchad), elle a développé
des activités similaires dans la ville de Moundou. Depuis avril 2010,
ces deux organismes ont mis en place un projet de « prise en charge de la
malnutrition aiguë globale et dispensation de soins de santé
primaire » dans la région du Batha qui a pris fin le 31 octobre
2010 (phase pilote). Et depuis fin 2010, au vu de la meilleure performance et
de l'efficacité du projet précédent, la CRF a pu
bénéficier d'un autre financement pour la continuité de
l'action à travers la mise en oeuvre du projet intitulé «
Prise en charge de la malnutrition aigüe globale et renforcement des
structures de santé au Tchad ».
? Demande du commanditaire
La CRF en partenariat avec la CRT sollicite une
«Etude diagnostic des causes structurelles et
conjoncturelles de l'insécurité alimentaire et de la malnutrition
dans les ménages du Batha-Est».
? Justification et intérêts de
l'étude
Selon les résultats d'une évaluation du
Programme Alimentaire Mondial (PAM) en 2010, la proportion des ménages
en insécurité alimentaire dans le Batha est passée de
62,6% à 97,5% pour la période d'avril 2009 à avril 2010.
84,8% des ménages présentent une consommation alimentaire pauvre
essentiellement à base de céréales et de tubercules. Cette
région connaît le taux de ménages touchés par
l'insécurité alimentaire sévère le plus
élevé du Tchad, soit 18,5%. Toutefois, ces études
du PAM ont seulement permis de disposer des données à
l'échelle de la région du Batha. Par contre, aucune étude
n'a été menée à l'échelle des
départements de la région pour identifier, décrire et
caractériser de manière approfondie, les causes conjoncturelles
et structurelles de l'insécurité alimentaire et de la
malnutrition. Ainsi, toute tentative qui veut inverser cette tendance risque de
ne pas produire les effets et/ou impacts escomptés.
15
C'est dans cette perspective que la CRF en partenariat avec la
CRT ont commandité cette étude. Les résultats qui en
découlent permettront :
1) De mieux connaître la situation du
département face à la sécurité alimentaire, et donc
d'identifier plus finement les leviers sur lesquels on peut jouer pour aider
les ménages les plus vulnérables à améliorer leur
résilience face à l'insécurité alimentaire,
2) d'aider au renforcement du système d'information
sur la sécurité alimentaire et du système d'alerte
précoce,
3) d'orienter l'élaboration et la mise en oeuvre d'un
projet de sécurité alimentaire en perspective,
4) de disposer des données pour le montage d'autres
projets ou programmes de développement,
5) de mettre à la disposition de son partenaire (CRT)
un outil d'aide à la décision.
? Plan du mémoire Ce document comprend
:
? Une introduction dans laquelle on présente le
commanditaire et les termes de références ;
? Six (6) chapitres dont :
1. le premier chapitre traite la problématique, la
clarification de certains concepts clés, les référentiels
mobilisés et les aspects méthodologiques ;
2. le deuxième chapitre traite les
caractéristiques globales du Batha-Est et son niveau d'insertion dans
les contextes régional, sahélien et tchadien ;
3. le troisième chapitre décrit les principales
caractéristiques des différentes couches
socio-économiques, leurs comportements et habitudes alimentaires. Aussi,
il retrace l'histoire de la famine, analyse le niveau de
vulnérabilité et de résilience ainsi que les
stratégies alimentaires des ménages. A l'issue de ce chapitre, on
essaie dans la mesure du possible d'apporter certains éléments de
réponses argumentés aux différentes questions et
sous-questions de recherche mentionnées dans la problématique
;
4. le quatrième chapitre présente certaines
informations pertinentes et une analyse sur l'environnement institutionnel des
ménages. Ainsi, un regard critique est jeté sur : le niveau de
réponse apporté par les opérateurs de développement
en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition,
l'application des mesures de politiques sectorielles et le niveau d'implication
de la société civile dans les prises de décisions,
5. le cinquième chapitre essaie de faire une
brève synthèse sur un document de diagnostic simplifié
d'une trentaine d'Organisations Paysannes (OP), réalisé dans le
cadre de l'étude. Aussi, une analyse a été faite pour
regarder quel est le niveau d'implication des OP dans la lutte contre
l'insécurité alimentaire. Signalons que, le document complet est
mis en annexe X ;
6. le sixième et dernier chapitre fait le point sur la
validité des quatre hypothèses qui ont été
formulées dans le projet de stage, à l'aide de cet argumentaire
(les résultats de l'étude). A la lumière de ces
résultats, certaines suggestions inspirées des idées
émises par certains habitants et acteurs du Batha-Est sont
présentées;
? Et, les annexes ;
Dans l'idée de faciliter la compréhension des
lecteurs, des illustrations et quelques prises de vue pertinentes sont
insérées dans certaines rubriques. Alors, nous vous invitons
à découvrir le Batha-Est à travers ce document qui
présente dans la mesure de nos capacités des
réalités à la fois complexes et passionnantes.
16
Chapitre I : Problématique et Méthodologie
1.1.- Problématique de recherche
La question centrale de la problématique de recherche
est formulée de la manière suivante : « Quels sont les
facteurs de l'insécurité alimentaire et les stratégies
d'adaptation des ménages ruraux dans un contexte sahélien
à fort risque climatique ? ». Les résultats de cette
étude doivent permettre :
- de caractériser la diversité des ménages
face à l'insécurité alimentaire,
- de comprendre les formes d'insécurité
alimentaire, de vulnérabilité et d'appréhender leurs
déterminants selon les types de ménages,
- d'appréhender et d'évaluer la capacité
de l'environnement (OP, filière, institution, économique)
à participer à un dispositif de sécurité
alimentaire ;
? Formulation d'hypothèses (Hi)
H1 : La vulnérabilité alimentaire
des ménages est liée à un ensemble de facteurs qui sont :
le système d'activités, le revenu, le patrimoine, le capital
humain, le capital social,
H2 : L'environnement organisationnel des
ménages a un effet sur la situation alimentaire,
H3 : L'Environnement économique a un
effet sur la situation alimentaire,
H4 : L'environnement institutionnel a un effet
sur la situation alimentaire des ménages ;
1.2.- Cadre conceptuel de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle
1.2.1.- Cadre conceptuel du PAM
Depuis 2003, le PAM s'est employé à renforcer
ses capacités d'évaluation, avec l'appui du Service d'aide
humanitaire de la Commission européenne (ECHO). Dans son Manuel EFSA, le
PAM s'est efforcé de répertorier les différents types de
démarches et de méthodes d'évaluation dans les situations
d'urgence et de fournir des orientations normatives au personnel chargé
de réaliser les évaluations de la sécurité
alimentaire et de malnutrition. La figue suivante résume le cadre
d'analyse ; un avis partagé par les principales institutions qui
interviennent dans le secteur, notamment en milieux sahéliens.
Fig. 1 : Cadre conceptuel de l'insécurité
alimentaire et de la malnutrition du PAM
17
1.2.2.- Cadre conceptuel adopté pour
l'étude
Dans le cadre de cette étude l'insécurité
alimentaire des ménages va être étudiée en
considérant des paramètres différents de ceux
utilisés par le PAM. Ces derniers sont notamment : le patrimoine, le
système d'activités, le revenu alimentaire, le capital social, le
capital humain du ménage. La figure suivante présente un cadre
conceptuel adapté, inspiré à partir de celui du PAM :
Fig. 2 : Cadre conceptuel de l'insécurité
alimentaire et de la malnutrition adapté pour l'étude
Les réflexions croisées autours des concepts de
vulnérabilité et de résilience amènent à
remettre en question le concept de : Système d'exploitation
agricole et/ou Unité de production agricole. Car,
fort souvent, les travaux de recherche qui portent sur la compréhension
du mode de fonctionnement des réalités socio-économiques
des ménages ruraux privilégient l'utilisation de ce concept.
Alors que, les exploitants agricoles d'aujourd'hui (particulièrement
dans les pays du sud), cessent de miser leurs vies seulement sur les
rentrées agricoles. Car, face aux aléas agro-climatiques
très difficiles à cerner, beaucoup d'entre eux tentent de
combiner plusieurs types d'activités, afin de pourvoir aux besoins de
base du ménage. D'où la nécessité de trouver un
terme capable de cerner les différents modèles de vie de ces
ménages ruraux. C'est ainsi qu'on a préféré
mobiliser le concept « système d'activités
» à la place du système de
production agricole, qui peut considérer dans
bien des cas comme un sous-système d'activités. De grandes
écoles de pensée commencent à approfondir et/ou à
orienter leur démarche vers ce concept globalisateur.
1.3.- Evolution du concept de « sécurité
alimentaire et malnutrition »
Bien avant de rentrer d'emblée dans le sujet, il
s'avère nécessaire de clarifier des concepts de base en lien
à certains mots clés de la thématique. Ceci doit permettre
:
1. d'éviter tous risques de confusion dans l'utilisation
des concepts,
2. de mobiliser un ou des référentiels mieux
adaptés à la réalité du Batha-Est, et
3. de faciliter l'adoption d'un cadre d'analyse cohérent
pour mieux cerner le sujet ;
Les premières mesures visant la salubrité et
l'hygiène alimentaire remontent lorsque les villes et les
coopérations du moyen âge se sont constituées (Cosson C.,
2002). Par contre, selon la FAO, le concept de
18
sécurité alimentaire
est apparu au milieu des années 1970, lorsque le Sommet
mondial de l'alimentation (1974) a défini la sécurité
alimentaire en termes d'approvisionnement alimentaire, à savoir garantir
la disponibilité et la stabilité des prix des produits
alimentaires de base à l'échelon national et international. Cette
définition (FAO, 2003) est la suivante : « Capacité de
tout temps d'approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une
croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les
fluctuations et les prix ».
A partir de 1981, une autre école (A. Valdès,
1881) a défini la sécurité alimentaire
de la manière suivante : « La capacité des
pays ou des régions déficitaires à l'intérieur de
ces pays à atteindre des niveaux de consommation souhaitables sur une
base annuelle. Cette définition mettait en relief le facteur «
niveau de consommation alimentaire » comme un
élément déterminant de la sécurité
alimentaire. Elle faisait apparaitre les aspects de l'offre et de la
demande.
En 1983, les études de la FAO se sont centrées
sur l'accès à l'alimentation et ont conduit à une
définition basée sur l'équilibre entre la demande et
l'offre au sein de l'équation de la sécurité alimentaire :
«Assurer à toute personne et à tout moment un
accès physique et économique aux denrées alimentaires dont
elle a besoin » (FAO, 1983)
En 1986, la banque mondiale a publié un rapport sur la
pauvreté et la faim (Banque mondiale, 1986) qui faisait ressortir la
dynamique temporelle de l'insécurité alimentaire (Clay, 2002). Ce
rapport a introduit les distinctions entre la sécurité
alimentaire chronique, associée à des problèmes de
pauvreté permanente ou structurelle et à de faibles revenus, et
l'insécurité alimentaire transitoire liée à des
périodes particulièrement critiques résultant de
catastrophe naturelle, d'un marasme économique ou d'un conflit. Ce point
de vue a été complété par la théorie de la
famine de Sen (Cité par FAO, 2006) qui a mis l'accent sur l'effet des
droits personnels, sur l'accès à la nourriture, tels que les
ressources basées sur la production, le travail, le commerce et le
transfert. A partir de cette réflexion, la définition de la FAO
de 1983 a ensuite été révisée pour incorporer aux
analyses de la sécurité alimentaire le niveau individuel et celui
des ménages, outre le niveau d'agrégation régional et
national. Ainsi en 1986, la Banque mondiale (Banque Mondiale, 1986)
définit la sécurité alimentaire
comme « l'accès de tous les individus à
tous les moments à suffisamment de nourriture pour mener une vie saine
et active ». Cette définition lie aussi, les deux (2)
éléments : la disponibilité des biens et la
capacité des individus à acquérir ces biens.
En 1990, avec le changement de paradigme économique au
niveau mondial et l'évolution des réalités
socio-économiques des pays les plus vulnérables (pays sud), la
FAO a tenté de réaménager l'ancienne définition.
Elle a proposé de considérer la
sécurité alimentaire comme «
capacité d'assurer que le système alimentaire fournit
à toute la population un approvisionnement alimentaire
nutritionnellement adéquat sur le long terme ». Cette
évolution de la conception a influencé les stratégies
prônées par la FAO pour assurer la sécurité
alimentaire pour tous, et spécialement les pays du Sud.
Et enfin, lors du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, la
sécurité alimentaire a
été perçue de la façon suivante: «La
sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains
ont, à tout moment, un accès physique et économique
à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaires pour mener une vie saine et
active». Cette définition largement consensuelle du sommet
mondial de l'alimentation (1996) renforce la nature multidimensionnelle de la
sécurité alimentaire et inclut les concepts de l'accès
à l'alimentation, de disponibilité, d'utilisation de la
nourriture et de la stabilité.
Cette définition a donné lieu à des
réponses de politique centrées sur la promotion et la
récupération des possibilités de moyens d'existence. Ce
point de vue amplement acceptée est axé sur les aspects de :
disponibilité alimentaire, accès à la nourriture,
utilisation de la nourriture, et stabilité alimentaire. Cette
définition amplement acceptée est centrée sur les aspects
suivants de la sécurité alimentaire :
? Disponibilité alimentaire: La
disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une
qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré
par la production nationale ou les importations (y compris l'aide
alimentaire).
? Accès à la nourriture:
Accès de tous à des ressources adéquates (droits)
leur permettant d'acquérir une nourriture adéquate et nutritive.
Les droits sont définis comme l'ensemble de biens auxquels une personne
est susceptible d'accéder en raison des contextes juridique, politique,
économique et social de la communauté dans laquelle elle vit (y
compris certains droits traditionnels tels que l'accès aux ressources
communes).
? Utilisation: L'utilisation de la nourriture
dans le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable,
d'assainissement et des soins de santé de façon à obtenir
un état de bien-être nutritionnel qui permettent de satisfaire
tous les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le
rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité
alimentaire.
? Stabilité: Pour parvenir à la
sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une
personne doit avoir un accès permanent à une nourriture
adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être
menacé ni par l'émergence de chocs soudains (par exemple, une
crise économique ou climatique), ni par des événements
cycliques (par exemple, une insécurité alimentaire
saisonnière). Le concept de stabilité peut donc concerner
à la fois la disponibilité et l'aspect lié à
l'accès à la sécurité alimentaire.
En effet, il existe de nombreuses discussions sur la date de
création du concept. Mais, ce qui est claire, la dernière
définition admise et retenue dans le sommet de 1996 englobe non
seulement l'ensemble des anciennes définitions, mais elle les
élargit en permettant de l'adapter aux différentes
réalités socio-économiques des pays. Vu les
réalités du Batha-Est, la définition retenue est celle de
1996.
1.4.- Cadre d'analyse de la vulnérabilité
ou de la résilience d'un ménage
Pour analyser la sécurité des moyens de
subsistance, il convient de commencer par examiner les avoirs
et les stratégies de subsistance des
ménages. D'une manière générale, plus un
ménage possède des avoirs et plus il peut diversifier ses
stratégies, plus il sera résilient. Le tableau suivant
présente les facteurs et effets de la vulnérabilité aux
différents niveaux d'analyse.
Tab. 1 : Résumé du cadre d'analyse de la
vulnérabilité ou de la résilience alimentaire
Vulnérabilité = Risque
d'exposition
|
|
|
VULNERABILITE = Risque d'effets
négatifs
|
Facteurs de vulnérabilité
- Bilan alimentaire national (production,
stocks, imports)
- Facteurs géographiques (dotations en
ressources, facteurs agro-climatiques...) - Facteurs
institutionnels (Infrastructures,
marchés, alertes rapide, secours...)
- Facteurs démographiques (croissance,
répartition...)
|
- Niveau de revenu et de pouvoir d'achat (droit à la
nourriture...)
- Facteurs culturels (Impacts sur productions, pratiques
agricoles, régimes
alimentaires...)
|
- Statut social
- Statut sanitaire
- Comportement nutritionnel
NIVEAUX D'ANALYSES
NATIONAL REGIONAL
|
MENAGES
|
INDIVIDUEL
|
Effets négatifs de la
vulnérabilité
- Couts économiques (Importations, aides...)
- Dépendance
- Instabilité économique et sociale
|
- Réduction des capacités de production
(Travail ; épargne, investissement)
- Morbidité (Fréquence des maladies
infantiles, des maladies transmissibles...)
- Distribution de la malnutrition - Mortalité
|
19
Source : d'après T. E. Downing ; Estimation de la
vulnérabilité socio-économique à la famine ; AID,
FEWS, 1991.
20
1.5.- Classes d'insécurité alimentaire et
de vulnérabilité alimentaire
L'établissement des classes d'insécurité
alimentaires et de vulnérabilité : Il a été
basé sur les systèmes de suivi SISAAR (FAO,
1990) qui est un référentiel proposé par la FAO en
année 2000, où le comité de la sécurité
alimentaire mondial (CSA) a proposé en juin 1999 la
répartition de la vulnérabilité (ou du risque
d'insécurité alimentaire) en trois (3) classes établies
par le groupe de travail du SICIAV1. Ce
référentiel distingue trois (3) types d'insécurité
alimentaire.
1. L'insécurité alimentaire chronique
: Il s'agit de personnes ou de groupes de personnes qui consomment ou
ont consommé régulièrement des quantités quelque
peu inférieures au minimum nécessaire pendant une longue
période.
2. L'insécurité alimentaire cyclique
ou intervenant en période de soudure : Elle touche les petits
agriculteurs qui ont suffisamment à manger immédiatement
après la récolte, mais qui ont, par exemple, des
difficultés à attendre la récolte suivante.
3. L'insécurité alimentaire transitoire
: elles concernent les habitants des zones urbaines qui
dépendent des marchés très instables et de producteurs
agricoles très exposés aux catastrophes naturelles.
1.6.- Classe d'insécurité
alimentaire
L'étude de la FAO au Tchad en 2011 sur la
sécurité alimentaire, classe les ménages en 4 types:
1) Les ménages en insécurité alimentaire
sévère, ils ont un très faible accès à
l'alimentation, 93% de leur aliments sont achetés sur le marché
et 84% de leurs dépenses sont consacrés à l'alimentaire
(CILSS, 2008). Leur consommation alimentaire est pauvre.
2) Les ménages en insécurité alimentaire
modéré, ils ont un faible accès à l'alimentation
avec une consommation alimentaire moyenne. La part des produits
représente 25% des aliments consommé, ils ont une grande
disponibilité en bétails, mais leur alimentation est pauvre.
3) Les ménages à risque
d'insécurité alimentaire, ils ont une consommation alimentaire
moyenne et une accessibilité alimentaire moyenne.
4) Les ménages en sécurité alimentaire,
ce sont les ménages qui ont une bonne accessibilité alimentaire.
20% des aliments achetés, et 54% des dépenses consacrées
à l'alimentation (CILSS, 2008).
Dans la partie analyse et discussions, certaines
considérations ont été faites par rapport à cette
classification.
1.7.- Stratégies d'adaptation des
ménages
Bien que les stratégies d'adaptation varient fortement
et aient diverses implications, MSF Hollande (MSF
2005) identifie trois (03) niveaux principaux:
1. les stratégies d'assurance
(stratégies d'adaptation réversibles,
préservation des avoirs productifs, diminution des apports alimentaires,
etc.),
2. les stratégies de crise
(changement irréversible, menace sur les moyens
d'existence futurs, vente des avoirs productifs etc.) et
3. les stratégies de détresse
(pas d'adaptation, inanition et mort et disparition des
mécanismes d'adaptation).
Donc, pour l'identification et l'analyse des stratégies
d'adaptation des ménages face à l'insécurité
alimentaire, nous avons considéré ce cadre de
réflexion.
1.8.- Méthodologie
1.8.1.- Unités d'observation
Pour regarder la situation de l'insécurité
alimentaire, les unités d'observation ont été :
1 Système d'information et de cartographie sur
l'insécurité alimentaire et de la vulnérabilité.
(Troisième partie, chapitre
V)
1)
21
Les ménages
2) Les OP
3) Les filières céréales et bétail
notamment
4) L'environnement institutionnel des ménages
Un ménage : L'étude fait
grandement référence au terme de ménage. Ce concept peut
être utilisé dans plusieurs sens en fonction du contexte
opérationnel et institutionnel dans lequel il est employé. Dans
le cadre de cette analyse, nous essayons d'arriver à une synthèse
de définitions : «Un ménage, c'est un groupe de
personnes (ou une seule personne) apparentées ou non, vivant ensemble
dans le même logement ou concession, satisfaisant ensemble leurs besoins
économiques et sociaux essentiels, et plus particulièrement la
nourriture. Ils reconnaissent en général l'autorité d'un
chef de ménage pour faire la gestion des ressources produites par
l'ensemble des actifs de son ménage ».
Une filière : Selon la
FAO2, l'analyse économique par filière, c'est
l'analyse de l'organisation, à la fois sur un plan linéaire et
complémentaire, du système économique d'un produit ou d'un
groupe de produits; C'est l'analyse de la succession d'actions menées
par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit.
Elle permet de mettre en évidence:
· les points forts et les points faibles du
système et, à partir de là, d'établir
précisément les politiques et les actions à mener pour
renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes;
· les acteurs qui interviennent d'une manière
directe ou indirecte dans le système;
· les synergies, les effets externes, les relations de
coopération et/ou d'influence ainsi que les noeuds stratégiques
dont la maîtrise assure la domination par certains agents;
· les goulets d'étranglement et les liaisons
intersectorielles;
· le degré de concurrence et de transparence des
différents niveaux d'échanges;
· la progression des coûts action par action afin de
déterminer la formation du prix final. A partir de là, elle
permet une analyse comptable du système et un calcul de la
rentabilité. C'est un outil de bilan financier global et/ou partiel d'un
produit.
L'Environnement institutionnel : est
un ensemble de connaissances relatives au système d'acteurs en
présence dans les espaces naturels en général et dans un
espace naturel spécifique en particulier : leurs raisons d'être,
leurs objectifs, la manière dont ils interagissent avec les
gestionnaires des espaces naturels, leurs enjeux et leurs positions d'acteurs.
Dans le cadre de cette étude, parlant de l'environnement institutionnel
des ménages, nous faisons allusion aux : ONG, OI, OP, institutions de
l'Etat qui interviennent dans le Batha-Est, mesures de politiques publiques
sectorielles.
1.8.3.- Dispositif de collecte de
données
Pour atteindre les objectifs fixés, le travail a
été divisé en cinq (5) grandes étapes suivantes
:
1) L'immersion sur le terrain avec la réalisation de
visites exploratoires,
2) La réalisation d'un diagnostic institutionnel
simplifié des OP,
3) La réalisation des enquêtes sur
l'économie alimentaire des ménages,
4) Le dépouillement des fiches d'enquêtes ; et
la réalisation en même temps de certains ateliers de restitution
et de validation dans différentes communautés, et,
5) Les traitements de données, l'analyse et discussion
des résultats ;
? Première étape : La phase d'immersion
Au cours des trois (3) dernières semaines d'avril
à mi-mai 2011, nous avons effectué un zonage
agro-écologique à partir de visites exploratoires. La
méthode de transects a été utilisée dans la limite
du possible. Cela a permis d'avoir une meilleure compréhension des
grands ensembles du paysage, de
2
http://www.fao.org/DOCREP/003/X6991F/x6991f04.htm#bm04.1
22
caractériser les unités agro-écologiques,
et d'avoir une perception globale sur les réalités
socio-économiques et institutionnelles du Batha-Est.
Les observations du paysage ont été
complétées par des entretiens auprès de certaines
personnes ressources du département. Ainsi, nous avons pu :
a. comprendre l'organisation administrative et institutionnelle
du Batha-Est,
b. identifier et prendre contact avec les différents
opérateurs qui interviennent dans la sécurité alimentaire
et la malnutrition,
c. comprendre la configuration de l'organisation sociale
(ethnies, mobilités, situations démographiques), et faire une
pré-typologie des ménages du département,
d. décrire les réalités agro-climatiques
et les changements observés dans le temps;
e. identifier les principales activités et
opportunités économiques,
f. identifier et comprendre sommairement le fonctionnement
des grandes filières économiques,
g. comprendre l'organisation agricole (systèmes de
culture et systèmes d'élevage),
h. dégager une compréhension de l'organisation
des marchés publics à l'échelle départementale,
i. faire une pré-description des habitudes et des
comportements alimentaires des différentes catégories de
ménage (déjà une pré-typologie),
j. apprécier l'insertion du Batha-Est dans le contexte
régional,
k. procéder à des enquêtes historiques
(Cf. guide d'entretien historique en annexe A), afin de reconstituer les
différentes formes d'exploitation du paysage dans le passé
(dynamiques agraires, etc.), leur évolution et les causes (groupe de
personnes âgées priorisé : au moins des
sexagénaires),
l. élaborer et affiner les outils (guides d'entretiens
OP, fiches d'enquêtes-ménages) ;
+ Deuxième étape : Réalisation
d'un diagnostic institutionnel des OP
Durant la période de mi-mai à fin juin 2011,
nous avons enchainé avec la réalisation du diagnostic
simplifié des OP (Groupements, Associations, Unions et
Fédération) au niveau des douze (12) cantons du
département. Parmi les OP recensées, nous avons choisi une
trentaine d'OP représentatives pour effectuer une enquête plus
détaillée (Cf. Guide d'entretien membre ordinaire OP en annexe B
et Guide d'entretien membre comité directeur OP en annexe C). En outre,
des entretiens semi-directifs ont été effectués avec
certaines personnes ressources des ONG et les autorités locales pour
mieux appréhender le sujet. Aussi, Certains documents ayant rapport au
cadre réglementaire des OP du Tchad ont été
consultés. Par ailleurs, un regard critique a été
porté sur les documents de politiques publiques. Cela a permis de voir
à quel niveau les OP y sont impliquées, ainsi que le niveau
d'appropriation de ces mesures. Ainsi on a pu comprendre, comment les niveaux
de responsabilités et les moyens se déclinent au niveau des
différentes échelles du département
(sous-préfectures, cantons, villages). Enfin, pour l'analyse des
informations le modèle SWOT3 a
été utilisé.
+ Troisième étape : Réalisation
des enquêtes-ménages
L'objectif a été de décrire et de comprendre
de manière fine la situation alimentaire des différentes
catégories de ménages en fonction :
V' du type d'organisation sociale auquel ils appartiennent,
V' de leurs habitudes et comportements alimentaires,
V' de leur système d'activités, leur calendrier de
travail et de leur trésorerie,
V' des performances technique et économique (notamment)
des systèmes d'activités,
V' de la valeur nutritionnelle des aliments consommés,
V' de leurs marges de manoeuvre, particulièrement en
période de soudure,
V' de leurs stratégies d'adaptation face à
l'insécurité alimentaire et la malnutrition ;
3 L'analyse SWOT ou la matrice SWOT,
est un acronyme dérivé de l'anglais : pour
S-trengths (forces), W-eaknesses (faiblesses),
O-pportunities (opportunités), T-hreats (menaces). Son
équivalent en français est donné par :
analyse MOFF « M-enaces O-pportunités F-orces
F-aiblesses » ou analyse AFOM « A-touts,
F-aiblesses, O-pportunités, M-enaces » ou encore analyse
FFOM « F-orces F-aiblesses O-pportunités M-enaces
»
23
La réalisation de ces enquêtes (fin juin à
fin juillet) ont permis d'affiner la caractérisation et la
pré-typologie qui ont été faites lors de la
première étape. En ce sens, une fiche
d'enquête-Ménage a été conçue (Cf. Annexe D).
Un test de terrain a été effectué pour l'appropriation de
cet outil.
Le système
d'échantillonnage : Le ménage a été
considéré comme unité d'analyse. Au total, 268 (Deux cent
soixante-huit) ménages ont été enquêtés
à partir de la méthode d'échantillonnage aléatoire
stratifié. L'échantillonnage a été
réalisé de façon à satisfaire six (6) niveaux de
représentativité tels :
1. le niveau administratif (sous-préfectures et les
cantons),
2. les zones agro-écologiques,
3. les différentes catégories
socio-économiques (entrée par systèmes
d'activités),
4. les différentes formes d'organisations sociales,
5. les différentes structures d'habitats (morphologie,
dimension et états physiques),
6. le niveau de mobilité (nomades, sédentaires,
transhumant).
Etant donné que le département du Batha-Est est
divisé en quatre (4) sous-préfectures, et que les proportions
démographiques ne sont pas les mêmes, nous avons opté pour
une répartition au prorata. De ce fait, le poids démographique a
été le critère le plus discriminant pour effectuer la
répartition des enquêtes. Le tableau suivant résume la
répartition :
Tab. 2 : Répartition des
enquêtes-ménages par sous-préfecture
(Théorique)
Sous-préfectures
|
Population par sous-préfecture
|
|
Poids Coefficient démographique
démographique des
sous-préfectures
|
Nombre d'enquêtes par
sous-préfecture
|
Oum-Hadjer
|
108
|
048
|
57,28 0,57
|
149,34
|
Amsack
|
35
|
053
|
18,58 0,19
|
49,78
|
Assinet
|
32
|
171
|
17,05 0,17
|
44,54
|
Haraze Djombo
|
13
|
359
|
7,08 0,07
|
18,34
|
Total Batha-Est
|
188
|
631
|
100,00 1
|
262
|
Rappelons que, les travaux effectués au cours des
étapes précédentes ont permis dans un premier temps
d'identifier quatre (4) grand groupes de ménages (pré-typologie).
Ces derniers ont été :
1. Les ménages sédentaires des villes et des
villages
2. Les ménages sédentaires en brousses
(Broussards) : candidats potentiels à l'exorde rural
saisonnier, considérés sur le plan socio-économique comme
des marginaux de la campagne,
3. Les ménages transhumants (pasteurs),
4. Les ménages nomades.
Ainsi, le tableau suivant présente la distribution des
enquêtes par classe selon la sous-préfecture.
Tab. 3 : Répartition des enquêtes par
classe selon la sous-préfecture (sur le terrain)
|
Sédentaires ville-villages
|
Sédentaires Broussards
|
Transhumants
|
Nomades
|
Total
|
Oum-
|
54
|
62
|
18
|
14
|
148
|
Hadjer
|
|
|
|
|
|
Am-Sack
|
17
|
16
|
11
|
5
|
49
|
Assinet
|
23
|
12
|
4
|
5
|
44
|
Haraze D.
|
7
|
8
|
4
|
2
|
21
|
Total
|
101
|
98
|
37
|
26
|
262
|
Pourcentage
|
38,55%
|
37,40%
|
14,12%
|
9,92%
|
100%
|
Il importe d'informer que dix (10) enquêteurs ont
été sélectionnés après trois (03)
journées de formation pour la conduite des enquêtes auprès
des ménages (Cf. fiche technique - formation des enquêteurs en
annexe E). Au niveau des cantons, le dispatching des enquêteurs a
été effectué de telle sorte que toutes dimensions en
termes de représentativité soient ressorties. En ce sens, le
stagiaire s'arrangeait pour effectuer un accompagnement et une forme de suivi
rapproché aux enquêteurs pendant toute la durée de
l'enquête.
? Quatrième étape :
Dépouillements, restitutions et validations communautaires
Le dépouillement des fiches
d'enquêtes-ménages a été effectué durant le
mois d'aout 2011. Les autres outils ont été
dépouillés et restitués tout au long du processus.
A chaque phase du dépouillement, pour compléter
et valider certaines informations, des ateliers de travail en petits groupes
(focus group) ont été réalisés au niveau de
certaines communautés. Du coup, ces exercices ont permis d'infirmer ou
de confirmer certaines informations.
Dans chaque atelier, les participants ont été
divisés en petits groupes de 8 à 12 personnes. La composition des
groupes a été faite selon l'intérêt de l'exercice.
Aussi, des considérations en termes d'approche genre ont
été faites tout au long de la démarche.
Pour motiver les participants au travail, certains outils de
la MARP (Méthode Accélérée de Recherche
Participative) ont été utilisés. Ces outils sont en
général utilisés dans le cadre de l'élaboration des
DPC (Diagnostic Participatif Communautaire) dans les pays (sud) où le
taux d'analphabètes est élevé. Les principaux outils
mobilisés ont été : La carte mentale, le profil
historique, l'arbre à problèmes, l'arbre à objectifs, le
diagramme de Venn, la carte de risques et de vulnérabilité,
l'inventaire et caractérisation sommaire des ressources locales, le
brainstorming, le calendrier annuel des principaux évènements et
activités communautaires, la priorisation des besoins/dépenses
communautaires.
1.8.4.- Classes de consommation
alimentaire
Pour établir les classes de consommation alimentaire,
la méthode de diversité diététique et de
fréquence de consommation alimentaire est couramment utilisée
pour analyser la consommation alimentaire dans le milieu sahélien. En
effet, le score de consommation alimentaire (SCA) est un indicateur composite
(standardisé du PAM) calculé pour refléter la
diversité alimentaire, la fréquence ainsi que l'apport
nutritionnel relatif des produits et groupes alimentaires consommés par
un ménage.
La diversité du régime alimentaire est
liée au statut socioéconomique des ménages ainsi
qu'à l'apport énergétique et protéinique
adéquat, se traduisant par un bon état nutritionnel, sous
réserve d'un environnement (assainissement, hygiène)
satisfaisant. Cette méthode utilise un classement standard des aliments
en huit (8) groupes. A chaque groupe d'aliments correspond un facteur de
pondération qualitatif qui traduit sa valeur énergétique.
Ce facteur de pondération est basé sur la densité des
nutriments contenus dans les aliments consommé.
Tab. 4 : Coefficient de pondération des aliments
selon le référentiel du PAM
No
|
Groupes d'aliments
|
Groupes d'aliments
|
Poids
|
1
|
Céréales et tubercules
|
Maïs frais ou sec, riz, sorgho, Tubercules
|
2
|
2
|
Légumineuses
|
Légumineuses (haricot ou niébé)
|
3
|
3
|
Légumes
|
Légumes et feuilles
|
1
|
4
|
Fruits
|
Fruits
|
1
|
5
|
Viande et poissons
|
Poisson frais, séché ou fumé, volaille,
viande fraîche, séchée ou boucanée, oeufs
|
4
|
6
|
Produits laitiers
|
Lait, yaourt, crème
|
4
|
7
|
Sucre
|
Sucre, miel
|
0,5
|
8
|
Huile
|
Huile, graisse
|
0,5
|
9
|
Condiments
|
Poisson séché en condiments, viande
séchée en condiments, lait en condiments, sésame,
arachides
|
0
|
Dans le cadre de l'enquête-ménage, les
différents types de produits alimentaires couvrant la plupart des
habitudes alimentaires des populations du Batha-Est ont été
retenus. Les 262 ménages ont été interrogés sur le
nombre de repas pris par jour d'une part, et sur la fréquence et la
diversité de la consommation des aliments dans la semaine d'autre part.
Ces aliments ont été ensuite répartis en 8 groupes ayant
chacun un poids. Le score de consommation alimentaire des ménages est
calculé en utilisant la formule suivante :
SCA= a
céréalesxcéréales +
alégumineusesxlégumineuses +
alégumesxlégumes + afruitsxfruits
+ afruitsxfruits + aprotéine
animalesxprotéines animales + asucrexsucre
+ alaitxlait +
ahuilexhuile
24
25
Avec, xi = Nombre de jours pendant lesquels
chaque groupe d'aliments a été consommé durant les 7
derniers jours ai = Poids attribué à chaque
groupe d'aliments
Les valeurs des scores ainsi calculées ont
été reportées sur une échelle dont la valeur
maximale possible est 112. Les fréquences de consommation de chaque
groupe d'aliments ont été pondérées puis le Score
de Consommation Alimentaire (SCA) a été déterminé
pour chaque ménage. L'application de cette méthode requiert
l'utilisation des seuils qui fixent les limites des classes de consommation
alimentaire. Considérant les consommations importantes d'huile et de
sucre par les ménages tchadiens les seuils de SCA utilisés pour
déterminer les classes de consommation sont 28 et 42 (PAM, 2009).
Tab. 5 : Classification de consommation des
aliments
No
|
Intervalle de SCA Classes de consommation
|
|
01
|
SCA = 28
|
Consommation alimentaire est pauvre
|
02
|
SCA compris entre 28.5 et 42
|
Consommation alimentaire est limite
|
03
|
SCA > 42.5
|
Consommation alimentaire est acceptable
|
26
Chapitre II : Contexte agro-écologique et
caractéristiques socioéconomiques et alimentaires du
Batha-Est
Les résultats découlent de l'analyse et de
discussions sur les données primaires qui ont été
directement récoltées aux niveaux des communautés du
Batha-Est. Ces données ont été collectées notamment
via : observations, entretiens avec des personnes ressources, enquêtes de
ménages et focus groups. Les rares informations disponibles sur
le département du Batha-Est, ne présentent que des extraits de
certaines études conduites antérieurement à
l'échelle régionale. Par contre, ces documents ne rentrent pas
dans les spécificités des trois (3) départements du Batha
(Batha-Ouest, Batha-Est, Fitri). Toutefois, certains de ces résultats
permettent de mieux situer le département dans le contexte
régional, sahélien et tchadien. Etant donné que ces
résultats ne traduisent que partiellement la réalité de la
zone d'étude, on est obligé de les adapter ou les contextualiser
au cas par cas. Par ailleurs, malgré que le Batha-Est évolue dans
un contexte fortement islamisé, avec un taux d'analphabètes
élevé, et une chefferie traditionnelle difficile à
contourner, cela ne nous a empêché en aucun cas d'utiliser
certains outils de la démarche participative, ni de porter les
communautés à réfléchir et de produire des
connaissances sur certains sujets tabous (certaines sensibilités
musulmanes : Dimension genre, par exemple).
2.1.- Contexte bioclimatique du Tchad
La position géographique du territoire tchadien est
soumise à un climat tropical sec caractérisé par une
alternance de deux (2) saisons : la période de la saison sèche et
de la saison pluvieuse. La pluviométrie, élément
climatique le plus important, est marquée par des
irrégularités et l'inégalité dans sa
répartition spatio-temporelle. Sur la base de la répartition de
la pluviométrie et de la couverture végétale, le
territoire tchadien est subdivisé en trois (3) grandes zones
bioclimatiques.
1)
Fig. 3 : Répartition des zones climatiques au
Tchad (Massuel, 2001)
Fig. 4 : Précipitations moyennes interannuelles
4au Tchad (période 1951-1989)
La zone sahélo-saharienne située au Nord
: elle occupe plus de la moitié (63%) du territoire national.
Elle est caractérisée par une très faible
pluviométrie limitée au Sud par l'isohyète 200
millimètres. La saison de pluies diminue progressivement jusqu'à
s'annuler à l'extrême Nord. La végétation est
présente dans les ouadis, les plaines et les zones
d'affleurement de la nappe phréatique. Les sols sont pour la plupart des
sols minéraux peu évolués.
2) La zone sahélienne au centre :
elle est comprise entre les isohyètes 200 et 800 millimètres. Les
sols sont ferrugineux tropicaux sableux, pauvres en matière organique
(Cf. carte géologique du Batha-Est en Annexe F). La
végétation y est caractérisée par : la savane
arbustive occupant la partie Sud et où dominent suivant le type de sols,
les Acacias et les Balanites, avec un tapis herbacé composé
d'Andropogonées ; la steppe (ou pseudo-steppe), située dans la
partie nord et caractérisée par des formations ligneuses
très ouvertes, le tapis graminéen dominé par les
Aristidées. C'est exactement à ce niveau que se situe le
département du Batha-Est dans la région du Batha, centre du
Tchad.
4 Extrait du document fe Y.L'Hôte et G.Mahé
1996
27
3) La zone soudanienne au Sud : elle va de
l'isohyète 800 à 1200 mm et plus. La végétation y
est constituée de trois types de formations : forêt claire, savane
arborée, savane soudanienne. La faune y est riche et variée, les
ressources halieutiques sont abondantes. On rencontre des sols rouges ou
ocre-rouges profonds, des sols peu évolués d'érosion et
des sols de plaines.
2.2.- Climat et saisons dans le Batha-Est
Les exploitants du Batha-Est découpent l'année en
cinq (5) saisons distinctes:
Tab. 6 : Saisons du Batha-Est selon les habitants
(Exploitants) du Batha-Est
Saisons
|
Description5 (Selon les
exploitants, en arabe tchadien)
|
Ruchach
|
Entre fin mai et juin: c'est une courte
période de premières pluies éparses. Elles facilitent les
premières pousses d'herbes au niveau des pâturages dans les zones
dépressionnaires. Cette saison correspond à la période de
préparation des sols pour la mise en place des cultures. Les mares, les
puits commencent à se remplir d'eau;
|
Kharif
|
Entre juillet et août, se prolonge parfois
jusqu'aux deux (2) premières semaines de septembre: Les pluies
sont relativement bien installées, et beaucoup de points d'eau de
surface sont remplis (mares, micro-barrages artisanaux et flaques);
|
Darat
|
Entre septembre et octobre: Elle correspond
à la fin de saison pluvieuse et au début de la saison
sèche. Mises à part les grosses mares naturelles ou
sur-creusées qui subsistent, les flaques et les petits mares en
général commencent à tarir;
|
Chité
|
Novembre à février: en
général, les températures sont relativement
fraîches, avec très souvent de violents vents de sable dus aux
effets de l'harmattan6. Presque toutes les mares sont taries
à ce moment.
|
Seyf
|
Mars à mai: saison sèche et
chaude, les températures sont les plus élevées et
oscillent autour de 45oC. l'accès à l'eau et le
pâturage deviennent plus problématique.
|
Les tendances pluviométriques
Le climat est caractérisé par une
pluviométrie faible et irrégulière. Le Batha-Est connait
ces dernières années des phases de sécheresse de plus en
plus longues et fréquentes. Les pluies se concentrent
généralement sur la période de juin à septembre.
Les graphes suivants traduisent seulement la tendance quantitative
cumulée; sans pour autant renseigner de façon précise la
répartition des pluies.
Pluviométrie en mm
400
300
200
100
0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Septembre
Octobre Novembre Décembre
Fig. 5 : Pluviométrie interannuelle du Batha-Est -
Série 2005 à 2010
Année 2005 Année 2006 Année 2009
Année 2010
Source des données: ONDR, Direction des Ressources
en Eau et de la climatologie, Division climatologique, mai 2011
Nb.- Les statistiques des années 2007 et 2008 manquent
à la série par faute d'archives.
2.2.- Insertion du Batha-Est dans le contexte
tchadien
Le découpage administratif de 2002 confère au
Batha le statut de région7. La région est
située au centre du pays en pleine zone sahélo-sahélienne.
Elle prend son nom du fleuve Batha, sa seule rivière, qui
5 Il s'agit d'une caractérisation première de
l'AFD (Agence Française de Développement) sur le plan national
adaptée au contexte départemental dans le cadre de cette
étude ;
6 L'harmattan : un vent (alizé) chaud, sec et
poussiéreux d'Afrique de l'Ouest) qui souffle vers le sud en provenance
du Sahara dans le golfe de Guinée. Chargé de poussières et
de sables, il peut obscurcir l'atmosphère durant plusieurs jours et
favorise les épidémies de méningite dans les pays
sahéliens.
28
descend des plateaux du Ouaddaï et qui traverse les trois
quarts (3/4) de la région avant de se jeter dans le lac Fitri. Elle
contient trois (03) départements : Batha-Ouest, Batha-Est et Fitri dont
les chefs lieu de département sont respectivement Ati, Oum-Hadjer et
Yao.
Oum-Hadjer est transformée en une
préfecture8 en 1991. Ainsi, sont créées les
quatre (04) sous-préfectures. Et, suite à la promulgation de la
nouvelle loi sur les collectivités territoriales en 1999, ce territoire
a été érigé en département du Batha-Est. Le
Batha-Est est limité au Nord par le B.E.T, au Sud par le
département de Mangalmé, à l'Est par le Ouaddaï, et
à l'Ouest par le département du Batha-Ouest. Il est situé
entre 13017'36» de longitude Nord et 19041'28»
de latitude Est. Le département contient quatre (4)
Sous-préfectures qui regroupent au total douze (12) cantons.
La sous-préfecture d'Oum-Hadjer contient quatre (4)
cantons : Oum-Hadjer, Mesmedje, Massalat, Kouka, Maafle9.
Le maire de la commune chef-lieu de département n'a pas le droit de
regard sur les sous-préfectures du département. La commune (ou
chef lieux) se limite à l'espace urbain. La sous-préfecture
d'Amsack contient deux (02) cantons : Zioud et D.H.O.K. La
sous-préfecture Haraze-Djombo Kibit ne présente qu'un
seul canton: Haraze. En dernier lieu, la sous-préfecture
d'Assinet qui contient 6 cantons : Assinet, Misserié Rouge,
Misserié Noire, Misserié Adjadjire, Allawne,
Sédami.
Au sein des cantons se situent les villages sédentaires
(~ 568 : Communication personnelle ONDR, août 2011) et les campements
(Férick) des populations transhumantes. On trouve en dernier
lieu, certains marginaux qui habitent les milieux très reculés
par rapport aux villages communément appelés : Broussards.
La région Batha, ses départements, et certains cantons sont
présentés sur la carte administrative en annexe
G.
2.3.- Zonage agro-écologique du
Batha-Est
L'observation de terrain amène à repartir le
Batha-Est en quatre (04) grands ensembles agro-écologiques. Le tableau
suivant résume la situation.
Tab. 7 : Grands ensembles agro-écologiques du
Batha-Est
Zones
agro- écologique
Zone à dominance agricole (agro-sylvicole)
Zone Pasto-sylvicole
Zone
Agropastorale
Ecosystème Urbain
Cantons concernés
|
Remarques
|
Assartini, Adjob, Assafik
Plus ou moins au centre et relativement proche de la rivi Batha
(Culture maraichère et sorghos surtout) - Zones très
habitées par les ménages
Assinet (Ourel, Sedami, Koundjar, Haraze Djombo)
Sols à tendance sablo-limoneuse.
Amsack (Zioud, Dhok), Oum-Hadjer périphérique,
Surtout proche des villages, o là où il existe des
ouadis (no générique qui désigne les
rivières temporaires)
Centre-ville (commune) d'Oum Hadjer
Le système d'activité est plus moins
diversifié. Les activités commerciales sont dominante et le
minimum de services et d'infrastructures de base y existe. Aussi, on y
rencontre l bureaux administratifs du département. La densité de
la population est la plus forte da le département.
7 Décret N°415/PR/MAT/02 et N°419/PR/MAT/02
du gouvernement de la république du 17 octobre 2002
8 Décret gouvernemental No. 35/PR/PM/MISDL
9 Maafle : Canton créé en 2009 par
décret, mais qui n'a pas encore de terroir d'attache définitif ;
pour le moment ses habitants sont épargnés à travers
Mesmedjé, Oum-Hadjer centre et Kouka notamment ;
Nb.- la figure (6) ci-dessus n'est qu'un croquis
utilisé à défaut d'une représentation
géo-référencée.
2.4.- Démographie et caractéristiques
socio-culturelles du Batha-Est
2.4.1.- Caractéristiques
démographiques
La population totale du Batha-Est en 2009 est de 188 631
habitants. Parmi les trois (03) départements de la région, du
point de vue démographique. Le Batha-Est arrive en
2ème position après le Batha-Ouest. Son poids
démographique par rapport à la région est de ~ 0,36. Son
ratio Femmes : Hommes est de 1,15. Sa superficie administrative est de: 29 800
km2. La densité de la population en 2009 est de 6,33
habitants par km2. Le graphe suivant montre la répartition de
la population du Batha-Est à travers ses quatre (04)
sous-préfectures.
120000
100000
40000
80000
60000
20000
0
Oum-Hadjer Amsack Assinet Haraze Djombo
108048
Fig. 7: Populations Batha-Est par sous-préfecture
(INSEED-RGPH, 2009)
35053 32171
13359
La sous-préfecture d'Oum-Hadjer est celle qui contient
le plus grand nombre d'habitants. Et, en dernière position vient celle
de Haraze Djombo Kibit. Pour le moment, on ne dispose pas de
données sur les statistiques démographiques fiables à
l'échelle cantonale. Beaucoup de chiffres (diverses sources locales)
existent, mais ils sont plutôt contradictoires et très
politiques.
La disponibilité en terre n'est pas en soi un facteur
limitant pour cette population. Par contre, la question pourrait-être
abordée plutôt en termes de potentialités. L'Etat est le
seul propriétaire terrien selon la loi tchadienne. Mis à part au
niveau du centre-ville d'Oum-Hadjer, il n'existe pas au niveau des autres zones
de titres de propriété privée. Les habitants utilisent
plutôt les termes comme: droits d'utilisation, droits de parcours, droits
d'accès aux puits, droits d'exploitation, terroir d'attache. Leur
système fonctionne selon certaines pratiques traditionnelles ou selon
des lois coutumières. Parfois, cette situation génère des
conflits.
Ménages dans la région Batha
: Selon les données du dernier recensement
(INSEED-RGPH, 2009), le nombre de ménages nomades du Batha-Est est plus
faible que tous les autres départements. Le graphe suivant illustre le
poids démographique des départements de la région :
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Nombre Homme/Dép. Nombre
Fig. 8: Poids démographique des trois
départements de la région Batha selon le sexe, le nombre de
ménage et la mobilité des habitants
109589 112654 42474 37828
56221 59936 23285 21318 1967
87896 100735 37502 36945
Femmes/Dép. Ménages/Dép.
Nombre
Ménages Sédentaires/Dép.
Ménages Nomades/Dép.
4646
557
Fitri Batha-Est Batha-Ouest
29
30
Le Batha-Est est le département qui a le plus faible
taux de nomades dans la région. La population nomade recensée en
2009 est composée majoritairement d'hommes, les femmes ne
représentent que 41, 3% contrairement à la population
sédentaire où elles représentent 51,3 %.
2.4.2.- Certaines caractéristiques
socio-culturelles du Batha-Est
La langue maternelle est l'arabe tchadien. Toutefois, il
existe divers dialectes. Les personnes qui fréquentent les institutions
classiques parlent plus ou moins bien français. Les écoles
coraniques enseignent le coran. Et comme sa version originale est en arabe, les
élèves apprennent l'arabe par la même occasion; mais la
finalité première est l'enseignement de la religion.
Les filles se marient en général entre 12 et 20
ans, une des causes principales de la déperdition scolaire; selon
certains enseignants. Par ailleurs, la composition ethnique de la population de
la région du Batha-Est laisse percevoir plusieurs groupes. Les
principaux groupes identifiés ainsi que leurs principales
caractéristiques sont présentés en annexe H.
2.4.3.- Certaines caractéristiques
socio-économiques des ménages
enquêtés
Composition et fonctionnement des ménages
: Le ménage constitue l'unité de base des
différentes communautés. Chaque ménage est dirigé
par un chef qui peut être un homme ou une femme. Au total, 262 (deux cent
soixante-deux) ménages ont été enquêtés. La
somme cumulée des membres de ces ménages est de 2 151 individus ;
ce qui correspond à une moyenne de 8,21 membres par ménage pour
tous les groupes d'âge confondus. Le graphe suivant présente la
répartition des chefs de ménages selon le genre et par classe
d'âge.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
20= ans <30 30= ans <40 40= ans <50 50= ans <70 70=
ans <95 95= ans <130
2,29
1,91
Fig. 9: Répartition des chefs de ménage
selon le genre par classes d'âge en %
0,38
4,20
23,66
32,06
13,36
0,00
0,38
4,58
9,92
7,25
Classes d'âge des ménages
enquêtés
% Femmes % Hommes
En effet, 75,57% des ménages sont dirigés par
des hommes et 24,43% par des femmes. Environ 32% de femmes chefs de
ménage ont été des veuves, et 68% de femmes
divorcées.
L'âge des chefs de ménages varie entre 20 et 129
ans. Les femmes n'atteignent pas la classe d'âge de 95 à 129 ans.
La fourchette où l'on a rencontré plus de femmes chefs de
ménage se situe entre 30 à 50 ans. Et, l'intervalle de 40
à 69 ans est celle où le plus grand pourcentage de chef de
ménage a été rencontré, soit : 70,23% des
ménages.
Statut matrimonial : Les
enquêtes ont rapporté que 14,14% sont des ménages
polygames, 3,03% ont représenté des chefs de ménages
possédant entre trois (3) et quatre (4) femmes, et les 11,11%
représentent ceux qui ont deux (2) femmes. Donc, les ménages
monogames ont représenté 85,86%.
Taille des ménages :
L'amplitude varie de 2 à 24 membres. La plus grande partie des
ménages enquêtés ont entre 5 et 9 membres. Le nombre moyen
de personne par ménage est de 8,21 pour un Ecart-type de 2,55. Le graphe
suivant résume la situation.
Fig. 10: Répartition des ménages
enquêtés selon la taille en %
0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00
20=Menbres<25
15=Menbres<20
10=Menbres<15
5=Menbres<10
2=Menbres<5
24,81
0,76
1,15
69,85
3,44
31
Parmi les ménages enquêtés, seuls 7,53%
ont des membres qui font pas partie de la famille nucléaire. Le nombre
d'étrangers varie de 0 à 3 par ménage. Parmi lesquels, 52%
ont été des veuves en situations socio-économiques
difficiles, 28% des amis qui ont fait des arrangements de résidence et
d'économie collective avec le chef du ménage, 8% des
subordonnés du chef de ménage (aides, différent d'un
restavèk10 comme dans certaines
sociétés comme celle d'HAITI), et 12% des membres de la famille
élargie. Il importe de signaler que ces types d'arrangement ont
été rencontrés seulement dans les ménages
monogames.
Education des chefs de ménages
: Environ 69,84% des chefs de ménage sont
analphabètes, 24,81% ont fréquenté l'école
coranique, seulement 1,53% ont atteint le niveau primaire, 3,40% le niveau
secondaire (seulement des hommes) et à peine 0,38% ont a
été à l'université (seulement les hommes). Le
graphe suivant présente le niveau d'éducation des chefs de
ménages.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Analphabetes Ecoles Coraniques Niveau Primaire Niveau Secondaire
Niveau Universitaire
47,71
22,14
Fig. 11: Niveau d'Education des chefs de ménage
selon le genre
22,90
1,91
0,38
1,15
0,00 0,00
3,44 0,38
% Femmes % Hommes
Il importe de souligner que, ceux qui fréquentent les
institutions classiques n'ont pas forcément achevés le cycle de
formation.
Situation des enfants dans les ménages
: Le nombre total d'enfants recensés dans l'ensemble des
262 ménages est de 1 659. La moyenne du nombre d'enfants par
ménage est de 6,33 pour un Ecart-type de 2,27. Le nombre d'enfants par
ménage varie de 0 à 19. Parmi les ménages, 0,38% des
ménages n'ont pas d'enfants, 18,32% ont entre 1 à 4 enfants,
75,95% ont entre 5 à 9 enfants, 4,58% ont entre 10 à 14 enfants
et 0,76% ont entre 15 à 19 enfants.
Parmi les enfants, 86,56% sont en âge d'être
scolarisés dans le primaire. Pourtant, seulement 26,10% ont accès
au milieu scolaire. La moyenne des enfants scolarisés par ménage
est de 1,65, pour un écart-type de
10 Restavèk : Les restaveks
(restavèk en créole haïtien,
dérivé du français reste avec) sont une des
catégories d'enfants vivant dans une famille autre que leur famille
biologique. Ce concept a une acception très péjorative dans le
contexte haïtien. Il sert à désigner les enfants - mais
aussi des adultes - qui sont traités comme domestiques sans aucun
respect pour leur dignité. En général, les parents de
ces enfants se retrouvent dans l'incapacité de prendre en charge les
besoins minimaux de l'enfant. Et, cet enfant en général doit
passer toute sa vie dans cette situation. On les appele aussi des Sentaniz
en Haïti.
32
2,09. Les chefs de ménage ont avancé les
arguments suivants pour justifier les 73,90% des enfants non scolarisés
:
1) 20,10% ont déclaré que les enfants doivent
accompagner le chef du ménage et/ou son subordonné dans
l'élevage des animaux, chercher de l'eau et ramasser des fagots pour les
usages domestiques ;
2) 19,80% ont déclaré que certains de leurs
enfants doivent les accompagner en ville lors de la période difficile
(soudures). Il faut signaler qu'au niveau d'Oum-Hadjer, ces enfants peuvent
être laissés comme main d'oeuvre dans les fabriques de briques,
laissés dans le lit Batha pour trier du sable destiné à la
vente pour les travaux de construction, ou encore laissés avec un (1) ou
deux (2) ânes pour la vente d'eau à domicile. Aussi, ils peuvent
travailler de concert avec le chef ou un membre du ménage
dépendamment de son âge et de l'activité entreprise ;
3) 4,20% ont avancé que les écoles sont trop
éloignées par rapport à leurs résidences ;
4) 50,70% ont rapporté qu'ils n'ont pas assez de
moyens (nourriture, etc.) pour payer les frais de scolarité et la prise
en charge de l'enfant pendant les heures de classe (en dehors du ménage)
;
5) 5,20% n'ont présenté aucun argument ;
Les graphiques suivants montrent la tendance du déficit de
scolarisation dans les familles enquêtés :
-10
-15
-20
-25
25
20
15
10
-5
5
0
5 9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57 61 65 69
73 77 81 85 89 93 97 101 105 109 113 117 121 125 129 133 137 141 145
149 153 157 161 165 169 173 177 181 185 189 193 197 201 205 209 213 217 221
225 229 233 237 241 245 249 253 257 261
Nombre total d'enfants du ménage Nombre d'enfants
à l'école Déficit de scolarisation
Fig. 12: Tendance de distribution entre le nombre total
d'enfants scolarisés
Incidences du mariage précoce sur la
scolarisation : Les filles se marient en général
entre 12 et 20 ans. Le Code civil français de 1958, toujours en vigueur
au Tchad, dispose dans son article 144, l'âge légal du mariage
à 15 ans pour les filles (18 ans pour les garçons). Selon
l'article 289 -2 du Code pénal le consentement de la fille au mariage
n'est pas requis. Les enseignants, le mariage précoce constitue une des
causes principales de la déperdition scolaire. Alors que, les cas de
divorces sont assez fréquents dans les familles du Batha-Est.
Les enfants qui sont plus victime de l'inaccessibilité
à l'éducation sont par ordre d'importance ceux : des
ménages nomades, des broussards et des transhumants. Par ailleurs, les
enfants qui vivent en dehors du ménage sont peu nombreux. Ils sont en
général fils du chef de canton, de grands commerçants
d'Oum-Hadjer, de grands agro-éleveurs. Ces enfants sont
généralement envoyés pour des études soit au niveau
de la ville d'Oum-Hadjer, de la capitale (N'Djamena), ou de la ville
d'Abéché. Selon les données d'entretiens, il existe une
forte carence non seulement en termes d'infrastructures, mais aussi en
ressources humaines qualifiées et compétentes. La prise de vue
suivante montre une école communautaire au niveau du canton
Kouka, sous-préfecture Oum-Hadjer.
33
Fig. 13 : L'école communautaire de Kouka, mai
2011
Religion dans le Batha-est : Les
résultats montrent une large domination de la religion islamique, soit
98,94% des ménages enquêtés. Le reste est composé de
0,60% de chrétiens évangéliques et de 0,46% de
chrétiens catholiques. Tous les chrétiens ont été
rencontrés seulement à Oum-Hadjer.
2.5.- Organisation sociale de l'espace
L'organisation sociale dans l'espace
: Au niveau du Batha-Est, la distribution des
ménages à travers l'espace ne se fait pas au hasard. Elle
dépend en général :
1. du groupe ethnique d'origine ;
2. du système d'activités du ménage ;
3. de la situation socio-économique du ménage ;
4. du degré de mobilité du ménage ;
5. du positionnement des points de ravitaillement en eau ;
6. de la délimitation qui a été
effectuée par les premiers ancêtres qui occupaient l'espace ;
7. de la confession religieuse du ménage (valable pour la
ville d'Oum-Hadjer seulement) ;
Donc, la mobilité ou la stabilité des
populations est déterminée par le trinôme «
Origine - Ressources disponibles - Système
d'activités ». De ce fait, les ménages
s'organisent soit à l'intérieur d'une ville, d'un village, d'un
Férick et en brousse de façon isolée (pour ceux
qui sont les plus marginalisés sur le plan socio-économique).
Ainsi, on arrive à faire la caractérisation suivante :
34
Tab. 8 : Principales caractéristiques des
groupes socio-économiques des communautés du
Batha-Est
|
|
Caractéristiques
spécifiques
|
Fonction de Relations
|
Unités
|
|
|
|
|
|
|
Famille Nucléaire
Ferick Association de plusieurs unités
domestiques
(toutes construites en modèle Beytarab) qui se
réunissent et restent ensemble pendant certaines périodes de
l'année. En général, on y retrouve les transhumants et les
nomades ;
Village dans le Batha-est
Brousse dans le Batha-Est
un groupe d'habitats à la campagne ou dans la
périphérie de la ville assez important pour constituer une
unité territoriale administrée par un chef traditionnel. Le chef
de village sort en général de la famille qui habite en premier
l'espace. Il joue un rôle fondamental dans la défense, le
contrôle, la plaidoirie et dans la médiation en cas de conflits
intra-villageois. Sa notoriété lui permet également de
bénéficier de certains avantages (dons, ...).
Mono/polygame, suivant les réalités peuvent se
situer dans l'une des situations suivantes :
Généralement quand on arrive dans les villages
(eux aussi situés en brousse), les habitants parlent de
Broussards pour caractériser les personnes
qu'ils estiment les plus marginalisés sur le plan
socio-économique. Les broussards sont les candidats potentiels à
l'exorde rural saisonnier vers Oum-Hadjer en période difficile
(sècheresse), à la recherche des moyens de subsistance.
Les membres du village sont en grande partie issus d'un
ancêtre commun. En général, c'est lors d'un mariage qu'une
autre famille (la femme généralement) peut intégrer
l'organisation.
L'entraide, la convivialité, le respect des us
traditionnels des ancêtres pionniers sont très présents
dans la vie des ménages de l'organisation. Les membres d'un même
groupe d'entraide ou d'une même OP (groupement) appartiennent en
général à un même village.
A la campagne, ils habitent des zones relativement
éloignées (3 km et plus) des villages. Ils occupent l'espace de
manière isolée (500 mètres et plus entre deux
ménages). Ils habitent en général des aires
d'élevage inondables, et très peu fréquentées.
Ainsi, ils développent de très bonnes relations sociales avec les
transhumants et certains nomades. Par contre, ils se positionnent
temporairement en grand nombre dans la périphérie de la ville
d'Oum-Hadjer.
Base du travail de production, de consommation et de
reproduction ;
Groupes d'entraide en vue de l'usage de certaines ressources
locales ;
La figure suivante illustre le positionnement des broussards
dans l'espace et donne également une idée sur les relations de
proximité physique entre les différentes couches
socio-économiques du département. La figure suivante illustre le
positionnement des broussards dans l'espace.
Fig. 14 : Positionnement des broussards dans l'espace
du Batha-Est
Légende :
Cette représentation ne traduit ni le découpage
administratif du département en termes de villages, de cantons et de
sous-préfecture, ni l'échelle réelle du Batha-Est. Mais,
elle est juste un modèle conceptuel pour caractériser certaines
réalités observées, avec des inspirations de certaines
cartes mentales élaborées dans les focus group par les
habitants eux-mêmes.
? Habitats et vulnérabilité
socio-économique
Au niveau du Batha-Est, les modèles de construction
rencontrés varient selon l'écosystème (urbain ou rural),
le mode de vie des ménages (sédentaires, nomades, transhumants),
et de la situation socio-économique du ménage. Les prises de vue
suivantes présentent les différents modèles de
construction en fonction des groupes de mode de vie rencontrés.
Fig. 17 : Kouzi : Résidence des
ménages sédentaires villageois socialement moins
considérés que les ménages en
Bongo
Fig. 19 : Beytarab d'un nomade plus ou moins
aisé (revêtu de bâche : résistant aux vents et
à la pluie)
Fig. 15 : Dangaï : Résidence des
ménages sédentaires aisés (surtout en
centre-ville)
Fig. 20 : Beytarab d'un ménage
sédentaire en brousse, parfois construit lors de l'exorde saisonnier
(Broussard)
Fig. 18 : Tchoulie : Résidence des
ménages sédentaires broussards, socialement moins
considérés que les ménages de
Kouzi
Fig. 16 : Bongo : Résidence des ménages
sédentaires aisés de villages
35
Types de constructions
Beytarab revêtu de tissus usagés (Extrêmement
pauvre)
Dangaï revêtu de tole = 3 chambres (Ménage
très riche)
Fig. 22 : Echelle de perception des habitants du
Batha-Est sur le niveau de bien-être en fonction de la structure de
l'habitat des ménages sédentaires (Focus-Group, avril -
août 2011)
Dangaï revêtu de terre à une chambre
Dangaï revêtu de terre = 2 chambres
Dangaï revêtu de tôle = 2 chambres
Beytarab revêtu de bache
Tchoulie
Bongo
Kouzi
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0 10,0
0,5
2,0
Niveau de bien-être
3,5
4,0
5,0
6,0
7,0
8,0
10,0
36
Les Dangaï sont des constructions
caractéristiques de ville, et sont parfois rencontrées dans les
villages. Ils appartiennent en général aux ménages
sédentaires les plus aisés. Les Bongo appartiennent en
général aux ménages les plus aisés des villages
(sédentaires). Par contre, les Kouzi appartiennent
généralement aux ménages sédentaires les moins
aisés que ceux des Bongo. La description des différents
modèles d'habitat se trouve en annexe I.
Les Tchoulie et les Beytarab appartiennent
aux ménages considérés comme les plus vulnérables,
des marginaux parmi les sédentaires. Par contre, quelque soit la
situation socio-économique d'un nomade ou d'un transhumant, ils habitent
toujours sous des Beytarab (Beyt, en arabe tchadien : maison, Arab
: Arabe). Dans ce cas, le niveau de vulnérabilité
socio-économique de ces derniers est généralement
perçu par les natifs en fonction de l'état physique de la
construction. Le graphe suivant présente la tendance de distribution de
ces constructions dans l'espace du Batha-Est.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Fig. 21: Répartition des ménages
enquêtés selon la structure de l'habitat en %
7,63
25,57
31,68
15,65
19,47
Tchoulie Dangaï Bongo Kouzi Beytarab
Les observations et la compréhension des
réalités de terrain amènent à considérer le
type de construction comme un indicateur de pauvreté. D'ailleurs,
même les natifs utilisent les caractéristiques physiques des
habitats pour exprimer le degré de vulnérabilité
socio-économique ou de bien-être d'un ménage.
Lors de la réalisation de focus group, sur une
échelle de 0 à 10 (0 : Extrême pauvreté, 10 : Riche)
les participants ont été encadrés, et ont attribués
des scores pour construire un outil permettant de catégoriser les
ménages sur la base du modèle et de l'état physique des
habitats. Le graphe suivant illustre la synthèse des travaux de
groupes.
10,0
4,0
8,0
0,0
6,0
2,0
Fig. 24: Echelle de perception des habitants du
Batha-est sur le niveau de bien-être selon la structure et
l'état physique de l'habitat des ménages Nomades &
Transhumants du Batha-est (Focus-Group, avril - août 2011)
Beytarab revêtu de Bache en communauté
(Très riches)
Type de construction des ménages
10,0
Beytarab revêtu de nattes en communauté
8,0
en situation de mobilité permanente
Beytarab revêtu de nattes - isolé
4,5
Beytarab revêtu de cartons, tissus usagés -
isolé (Pauvres)
3,0
37
2.6.- Configuration des ménages et la gestion des
ressources alimentaires
Dans le Batha-Est, il n'existe pas un modèle unique de
configuration des ménages du fait de la variabilité des groupes
ethniques, et des réalités culturelles qui évoluent avec
les différents types de communautés. La gestion des ressources du
foyer dépend surtout :
1. de la situation matrimoniale du chef de ménage,
2. du système d'activités dans lequel son
ménage est inséré,
3. de sa capacité à mobiliser des ressources au
cas où le ménage se trouve en difficultés.
Dans le cas d'un ménage polygame, deux (2) cas de figure
peuvent se présenter :
1. Configuration A : des unités
de ménages polygames qui résident dans une même
concession,
2. Configuration B : Ménages polygames
résidant dans des concessions différentes ;
Configuration A : Unités de
ménages polygames qui résident dans une même
concession
Dans ce cas, chaque femme à son propre logement dans
une même concession. Au centre, on trouve une habitation personnelle pour
le chef de ménage. En général, les femmes n'ont pas droit
d'accès à ce logement. Les relations sociales entre les femmes et
leurs enfants sont en généralement bonnes (selon beaucoup
d'habitants). Tous les membres de la concession travaillent ensemble dans les
champs de la concession. Après la récolte, le chef stock toute la
production dans de grands Dabanga qui se trouvent
sous son toit. Et, chaque jour ou chaque semaine, il donne à chacune de
ses femmes une quantité de produits pour l'alimentation de son
unité. Par contre, chaque femme possède ses Activités
Génératrices de Revenus Propres (AGRP) pour répondre
à d'autres besoins de son foyer. Dans ce modèle, l'homme est
responsable d'apporter surtout les céréales (le mil/sorgho, la
viande parfois). Ces cas sont rares, soit environ 10% des ménages
polygames enquêtés. La figure suivante illustre la situation.
38
Fig. 25 : Modèle de configuration et de gestion
des ménages polygames dans une même concession
Légende
AGRP: Activités génératrices de Revenus
Propres à chaque femme
Produits de récolte des champs
Redistribution graduelle des denrées aux femmes par le
chef des ménages
Système de rotation hebdomadaire du chef de ménage
dans les différents habitats de la concession
Revenus dégagés par les activités non
agricoles de chacune des femmes (Usage personnel à leur ménage
respectif)
Dabanga
Configuration B : Ménages
polygames résidant dans des concessions différentes (cas
courant)
Ces unités de ménages polygames résident
dans de concessions différentes, et relativement
éloignées. Chacune de ces femmes a son habitation. Le chef de
ménage n'a pas de logement personnel. Il loge tour à tour dans
les différentes concessions. Les relations sociales entre les femmes
sont parfois tendues. Par ailleurs, chacune des femmes possède en
général son propre champ et/ou ses propres activités
économiques non agricoles (AGRP). Le chef de ménage cultive de
grands champs. A la fin de la récolte, il apporte une partie de la
production à chacune de ses femmes, dépendamment du nombre
d'enfants et/ou des considérations particulières qu'il a pour
chacune d'entre elles. Chaque unité de ménage possède son
propre Dabanga. Chaque femme est chargée de
gérer les ressources qui lui sont attribuées par le chef, ainsi
que de ses propres ressources. Mais, cela ne traduit pas un manque
d'autorité de l'homme sur la gestion du foyer. La figure suivante
illustre la situation.
Fig. 26 : Modèle de configuration et de gestion
des ménages polygames dans des concessions
différentes
39
Configuration C : Modèle général de
configuration et de gestion des ménages monogames
Les unités en situation de monogamie sont en
général de plus grande taille. Car on y trouve non seulement les
membres de la famille nucléaire, mais possiblement un (1) ou deux (2)
membres de la famille élargie, un subordonné, une veuve et/ou un
ami du chef de ménage. En général, le chef est responsable
d'apporter les céréales dans le foyer. Aussi, il est
chargé de gérer les rentrées économiques de tous
les membres du ménage.
Tous les membres du ménage se mettent ensemble pour
produire la richesse du ménage, le chef est responsable de la gestion de
ces ressources. Parfois, la femme entreprend des activités
génératrices de revenus personnels (AGRP), afin de
répondre à des soucis de santé, d'éducation et
d'habillement du ménage, dépendamment de ses marges de manoeuvre.
Dans ce cas, elle doit donner une partie de ses bénéfices au chef
pour renforcer les réserves du ménage. Au cas où des
besoins seraient exprimés et que le ménage ne peut pas
répondre de ses propres moyens, seul le chef du ménage peut
engager des emprunts ou effectuer un troc. La figure suivant résume la
situation :
Fig. 27 : Modèle de configuration et de gestion
des ménages polygames dans des concessions
différentes
Dans ce modèle, on a pu constater que les chefs de
ménages ont beaucoup plus de responsabilités que dans les cas de
polygamie.
2.7.- Description des différents types
d'activités économiques du Batha-Est
Les cantons sont très enclavés et très
peu développés. Donc, le système d'activités est
relativement diversifié mais seulement au niveau de la ville
d'Oum-Hadjer. La commune d'Oum-Hadjer reçoit comme migrants temporaires
au moins 12,21% des ménages ruraux enquêtés pour six (06)
à neuf (09) mois de l'année. Pourtant, les opportunités et
les capacités économiques de cette ville ne lui permettent de
répondre effectivement à cette demande qui ne fait qu'augmenter
d'année en année (selon les habitants). Le tableau suivant
présente les opportunités économiques qui y existent, en
fonction de la catégorie socio-économique à laquelle
appartient un ménage.
40
Tab. 9 : Catégories socio-économiques et
opportunités économiques
Sédentaires en brousse (Zones les plus
marginalisées de la campagne)
Sédentaires villageois ou en ville
Métiers manuels Tailleurs,
couturières /Coiffeurs / Maçons / Charpente & Ebéniste
/ Petits fabricants de briques / Ferblantiers / Ferronnerie
Commerçants Produits agroalimentaires
/ Boucherie / Achat et revente de céréales /
Achat et revente d'animaux ;
Nomades Pasteurs Elevage de bovins, camelins,
caprins et ovins
Nomades Ouvrier temporaire dans les briques /
chasse et cueillette / Fabrication de nattes artisanales /Ouvrier agricole
temporaire
Transhumants Elevage de bovins, camelins,
caprins et les ovins & chasse/cueillette
Types d'activités
Broussards
Agropasteurs Production de
céréales et parfois d'oléagineux (sésame,
arachide),
Elevage de camelins, caprins, bovins, ovins, volailles ;
Employés d'Institutions
publiques/privées
Catégories Listing des composantes de
systèmes d'activités
Ramassage et vente de fagots - Fabrication de nattes/cordes/...
artisanales - Vente d'eau à dos d'âne ou sur pousse-pousse
à domicile - Gardiens de Dabanga (grenier utilisé pour
stockage du mil et du sorgho)- Travaux à Haute Intensité de Main
d'oeuvre dans le milieu urbain - Dokers (travaux de manutention /
Porte-faix) - Manoeuvre dans les travaux de maçonnerie - Ouvriers dans
les fabriques de briques - Ménagères dans les résidences
en milieu urbain - Lavandière - Pileuses de mil/sorgho - Ramassage et
transport de terre à texture sableuse et brillante (de la rivière
Batha), ouvriers agricoles ;
Fonctionnaires publiques / Employés (CRF, CRT, ACTED,
Africare, PEDC) / Enseignants d'école / Commerçants (magasins en
milieu urbain) / Fabriquant de briques en milieu urbain
Le calendrier des principaux évènements et
activités du Batha-Est se trouve en annexe J.
Le graphe suivant présente la tendance de
répartition des ménages enquêtés selon le
système d'activités qu'ils entreprennent dans le Batha-Est.
Fig. 28: Importance des systèmes
d'activités identifiés en pourcentage (%)
Mendier, chasse (parfois) et cueillete Production de
céréales, Elevage et Artisanat Production de
céréales, Artisanat, Transporteurs (Moto,... Production de
céréales et commerce de produits alimentaires Production de
céréales, pileurs de mils, Gardiens ou Ménagères
Production de céréales et Agents de fonction publique ou
privée Production de céréales et Métiers Manuels
(Tailleurs, Maçons, ... Production de céréales et
Artisanat Production céréalière et Maraichère
Production de céréales, Ouvriers Agricoles et Dockers Production
de céréales, Vente de fagots et/ou Eau Production de
céréales et Elevage
Elevage, Chasse, cueillete et Sarraï
Production de céréales et de parfois
d'oléagineux (Arachide,...
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1,15
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9,54
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4,96
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8,40
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2,67
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1,53
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4,96
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19,85
|
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3,44
|
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2,29
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2,29
|
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13,74
|
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7,63
|
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17,56
|
|
|
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00
41
L'observation du graphique précédent permet
d'identifier trois (03) systèmes d'activités dominants, trois
(03) systèmes intermédiaires et huit (08) systèmes plus
diversifiés (de faibles représentations).
L'artisanat est l'activité la plus présente dans
la composition des quatorze (14) systèmes identifiés avec 34,35%
après la production de céréales qui arrive en
tête avec 91,22% des ménages.
L'émigration (exode rural saisonnier) vers la commune
d'Oum-Hadjer représente pour les habitants socialement les plus
marginalisés (broussards), le principal moyen de
diversification et d'amélioration de leurs revenus, pour faire face aux
moments difficiles. Il ne s'agit pas d'une forme d'exode rural définitif
comme c'est le cas d'autres pays du sud comme Haïti, mais juste de
déplacements en dehors des périodes de cultures pour regagner la
campagne dès l'arrivée des premières pluies.
Les activités agricoles (cultures et
élevage) sont pratiquées par 98,85% des
ménages enquêtés. Par contre, ceux qui
pratiquent seulement de l'élevage représente 7,63%, ce sont en
général les nomades et les transhumants. Les agropasteurs
représentent 23,28% ; ils sont en général des
sédentaires villageois et de milieux relativement urbanisés, les
maraîchers/céréaliers représentent 3,44%.
Au niveau de tous les cantons, on a rencontré
très souvent des mendiants. Ces derniers sont en général
des veuves, des mères accompagnées de leurs enfants, et des
sexagénaires. Dans le cadre de l'étude, des ménages qui ne
vivent que de la mendicité ont été rencontré ; ces
derniers représentent 1,15% de l'échantillon.
2.7.1.- Systèmes de production
agricoles
Les systèmes de production agricole du Batha-Est
présentent les caractéristiques d'une agriculture extensive, avec
particulièrement des systèmes de cultures de subsistance. Ils
sont composés :
1. D'un système de production
céréalière monoculturale (mil
pénicilaire et sorghos), pratiqué particulièrement par les
populations sédentaires ; avec parfois des animaux de transport comme :
asins, équins selon les conditions socio-économiques du
ménage en question;
2. D'un système d'élevage à
mobilité saisonnière, pratiqué par des transhumants et
certains nomades. La stratégie de mobilité
est une forme d'adaptation face aux facteurs externes défavorables
à la conduite du troupeau. Elle est aussi motivée par la
présence de pâturages, d'eau et de milieux environnementaux
favorables à l'évolution des animaux (camelins, bovins supportent
très mal la boue, certains moustiques et les inondations). La
démarche consiste à éloigner les animaux des jardins
pendant les saisons de cultures, et de les rabattre sur des pâturages
difficilement accessibles durant la période sèche du fait du
manque d'eau. Les éleveurs exploitent durant les saisons de pluies les
pâturages sahéliens, afin d'esquiver les inondations
localisées dans le sud du pays (Salamat notamment). Les
troupeaux se composent généralement de bovins, camelins, ovins,
caprins, et de volailles ;
3. D'un système combinant la culture
céréalière et l'élevage : Avec
notamment quelque têtes de bovins, caprins, ovins, asins, volailles, et
rarement les camelins - pratiqué par des sédentaires et certains
transhumants (parfois) ;
4. D'un système combinant à la fois
la production céréalière, le maraichage et parfois
quelques têtes de bétail (bovins, équins,
asins, caprins, volailles) pratiqué par des sédentaires qui ont
accès aux différentes zones agro-écologiques du
Batha-Est;
En annexe K se trouve certains graphes qui présentent
la tendance de combinaison des différentes espèces dans les
troupeaux dans le Batha-Est. Aussi, on y trouve les classes de producteurs pour
les différentes espèces rencontrées. Et, pour avoir une
idée sur l'environnement des exploitants agricoles, le
méso-système productif est illustré en en annexe L.
Dans le Batha-Est, la campagne agricole des principales
cultures est tributaire de la saison pluviale. La disponibilité, la
gestion de l'eau représentent un enjeu majeur pour le
développement des filières agricoles. L'annexe M illustre le
calendrier cultural du Batha-Est.
42
Principaux débouchés du secteur agricole
Certains exploitants cultivent le sésame et/ou
l'arachide (moins de 6% du SAU). Mais, vu le temps et surtout la
quantité de travail que demandent ces cultures, elles sont parfois
négligées. Au niveau de certains endroits (proche de
Batha), on cultive la patate douce et la pomme de terre en petite
quantité.
Les cultures maraîchères constituent pour
certains ménages, un débouché intéressant. Mais,
les problèmes d'accès aux intrants, outils, équipements et
à l'eau constituent un frein à l'extension de ces cultures. Les
filières économiques par ordre d'importance sont :
1. Les filières céréalières (mil et
sorghos: 1ers produits de base de la consommation),
2. La filière bovine (1er ou principal produit
d'exportation),
3. La filière caprine,
4. La filière maraichage,
5. La filière d'arachide,
6. La filière sésame (un des produits
d'exportation départementale),
7. La filière cameline,
8. La filière de la natte artisanale (utilisation
locale comme lits, et un produit exporté vers le Soudan) ;
9. La filière volaille ;
L'annexe N illustre le flux de matière de la
filière bovine, cameline, ovine et caprine du Batha-Est. Et, le flux de
matière de la filière maraîchage/fruit se trouve en annexe
O.
Par ailleurs, les conditions agro-climatiques du Batha-est
et/ou le prix de certains intrants obligent les exploitants à pratiquer
une agriculture biologique. Toutefois, dans les zones de production
maraichère, les exploitants utilisent parfois certains produits
synthétiques (insecticides particulièrement).
Les calculs montrent que l'alimentation quotidienne des
ménages de toutes populations du département dépend
à plus de 98% de la possibilité d'accéder au moins
à un Coro (Cf. Tableau d'équivalence des unités de mesures
locales par rapport aux systèmes de mesures standard - SI - en annexe P)
de mil/sorgho par jour. Sachant que les exploitants agricoles en
général doivent faire face à de fortes contraintes
agro-climatiques, quelle est la capacité de réponse du
système de production céréalière
départementale ?
2.7.2.- Production céréalière
et insécurité alimentaire
La production céréalière joue un
rôle fondamental dans l'alimentation des populations ; c'est la base des
systèmes de cultures. Le mode de mise en valeur des terroirs en
céréales est caractéristique d'une agriculture extensive
de subsistance. La reconstitution de la fertilité des sols se fait
à l'aide de fumures d'animaux. Les pratiques de rotations, de friches et
de jachères sont très rares dans les systèmes de
production.
Systèmes de cultures : Les
principales cultures pratiquées sont le Sorgho et le mil
pénicillaire. Il existe le Doura (sorgho rouge, culture
pluviale) et le bérébéré (sorgho blanc,
culture de décrue pratiquée à proximité de la
rivière Batha).
Le mil pénicilaire : En
général, une très courte période de pluie suffit
pour une bonne production du mi pénicillaire qui s'adapte très
bien aux zones sèches. Cette culture est pratiquée surtout dans
les zones relativement éloignées de la rivière
Batha. Les exploitants réservent les terroirs plus proches de
Batha pour pratiquer la culture du
bérébéré en particulier.
La figure suivante présente les flux de matières
entre les différentes filières de cultures du Batha-Est.
43
Fig. 29 : Flux de matières entre les
différentes filières de cultures du Batha-Est
Dans le cadre de l'étude, 91,22% des ménages
enquêtés pratiquent la culture céréalière.
Ces exploitations se différencient par :
1. la distance par rapport au fleuve Batha
(caractéristiques des écosystèmes : granulométrie
et structure des sols, humidité du sol, ...),
2. la taille du ménage,
3. le nombre d'actifs,
4. l'accès aux moyens de déplacements et/ou de
transports,
5. la superficie exploitée,
6. la possibilité d'exploiter différentes
situations agro-écologiques à la fois,
7. l'accès physique et économique à
certains intrants (pesticides, semences, ...),
8. l'accès à l'information sur les aides
éventuelles (CRF, ONDR-FAO, Africare, Acted) ;
9. l'insertion ou non dans une OP (Groupements de
producteurs),
Le graphe suivant présente les différentes classes
de SAU (Surface Agricole Utile) exploitées en
Makhamas11 par les différents ménages
céréaliers du Batha-Est.
Ménages non-agricoles
2,5=Makhamas<3,5
0,5=Makhamas<2,5
7,5=Makhamas<10
15=Makhamas<17
10=Makhamas<15
5=Makhamas<7,5
3,5=Makhamas<5
Fig. 30: Classes de superficie exploitées par les
ménages en % exprimées en Makhamas
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00
1,53
4,96
7,25
11,45
12,98
16,41
8,32
27,1
11 Makhamas : Unité (ligne flexible) de mesure
de surface locale. Le Makhamas = 20 codes * 30 codes; avec 1 code = 6
avant-bras (1 avant-Bras ~0,5 m). Ainsi, le Makhamas est estimé
à 0,54 hectare;
44
Les graphes suivants présentent la tendance de mise en
culture des différents types céréales dans les
ménages-céréaliers.
Fig. 31 : Tendance d'adoption des différentes
variétés de céréales par les
ménages exploitants en %
Producteurs de Pénicilaire Strict
6,87
3,82
8,78
21,76
14,50
25,57
5,73
12,98
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00
Producteurs de Béré-Béré Strict
Producteurs de Doura Stcict
Producteurs de Doura, Béré-béré &
Pénicilaire
Producteurs de Doura &
Béré-Béré
? Estimation de la production du Batha-Est
Selon les rapports périodiques du secteur ONDR, le
nombre de ménages qui pratiquent l'agriculture dans ce
département est passé de 2008 à août 2011 de 32 300
à 38 221 ; ce qui correspond à un taux d'intégration
annuel de 3,87% de nouveaux producteurs de céréales dans le
système. Dans le contexte incertain (risqué) du Batha-Est, il est
extrêmement difficile d'établir les rendements économiques
par zone agro-écologiques. Car, il existe trop de paramètres et
de variables qui influencent les parcelles à l'échelle
spatiotemporelle. Toutefois, il paraît raisonnable et réaliste de
présenter les résultats par classes de producteurs sur une base
de quantités récoltées. Ainsi, lors des enquêtes,
les ménages ont été amenés à
réfléchir autour de trois (3) scenarii possibles :
1) Récolte en année difficile ;
2) Récolte en année normale
(régulière) ;
3) Récolte en année exceptionnelle (très
bonne).
4,58
11,07
25,57
14,89
22,14
8,78
Ménages non-Producteurs
12,98
40=Sac de 100 kg céréales<52
20=Sac de 100 kg céréales<40
10=Sac de 100 kg céréales<15
Fig. 33 : Scénario année exceptionnelle:
Classes de production de céréales en % de
ménages-céréaliers
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00
Fig. 32 : Scénario année difficile: Classes
de production de céréales en % de
ménages-céréaliers (2009: année de
référence)
10=Sac de 100 kg céréales<23
6=Sac de 100 kg céréales<10
4=Sac de 100 kg céréales<6
2=Sac de 100 kg céréales<4
1=Sac de 100 kg céréales<2
0=Sac de 100 kg céréales<1
Ménages non producteurs
0,44
3,95
9,65
12,98
16,67
32,89
36,4
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00
L'exercice consistait à faire remonter une
réflexion autour des dix (10) dernières années, en
considérant une année de référence pour chaque
scénario. Les graphiques suivants résument les tendances de
récoltes pour les différents cas de figure.
Fig. 34 : Scénario Année Normale : Classes
de production de céréales en % de
ménages-céréaliers (2009: année de
référence)
40=Sac de 100 kg céréales<43
30=Sac de 100 kg céréales<40
20=Sac de 100 kg céréales<30
10=Sac de 100 kg céréales<20
5=Sac de 100 kg céréales<10
1=Sac de 100 kg céréales<5
Non Céréaliers
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00
0,38
0,76
13,74
33,59
30,53
8,02
2,98
45
En considérant la moyenne des quantités de
céréales récoltées par les différentes
classes de ménages céréaliers pour les trois (3)
scénarii, des simulations ont été faites pour
établir le bilan céréalier. Et, vu la grande
disparité qui existe entre le nombre de membres par ménage, il a
été choisi d'effectuer des estimations sur une base individuelle
en termes de consommation annuelle. A posteriori (à partir des
données d'enquêtes), la consommation moyenne annuelle par personne
dans le Batha-Est est de 245,92 kg, très écartée de celle
fixée par la FAO qui est de 159 kg pour les pays du CILSS.
? Adéquation entre l'offre
départementale et la demande en céréales
A partir du taux de croissance démographique de 2,009
présenté par la CIA (2011) sur le Tchad, la population du
Batha-Est serait estimée à 188 707 habitants pour cette
année 2011. Alors, le besoin moyen annuel du département est
estimé à environ 46 406 825 kg, soit 46 406 T. Tandis qu'à
partir des calculs effectués sur les mêmes données qui ont
facilité la construction des scenarii précédemment
présentés, la production départementale est estimée
en moyenne à 9 704 T, 22 356 T et 85 068 T respectivement pour les
années, difficile, normale et exceptionnelle. Pour mieux illustrer les
réalités, le graphe suivant présente les différents
scenarii possibles en termes de degré de sécurité
céréalière du département.
Fig. 35: Graphique des trois (3) scénarii
possibles dans bilan céréalier interne au département
en Tonne (T)
|
|
85 068
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
46 406
|
46 406
|
|
46 406
|
38 662
|
|
22 356
|
|
|
|
|
|
9 705
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Production année Normale
|
|
|
Production
année exceptionnelle ()
|
Production année difficile (2009)
|
(2010)
|
|
|
|
|
|
|
|
-24 050
|
|
|
|
|
|
|
|
36 701
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Production Céréalière
départementale Besoin moyen annuel Batha-Est Ecarts
Céréaliers
100 000 80 000 60 000 40 000 20 000 0 -20 000 -40 000 -60 000
Il ressort d'une simple observation que, sauf en cas de
récoltes d'une année exceptionnelle, le Batha-est ne peut
être en situation d'autosuffisance en céréales. Par
ailleurs, selon les informations recueillies auprès des ménages
exploitants lors de la réalisation des focus group, la
probabilité d'un tel évènement
46
serait estimée à 0,1, et celles des
années normales et difficiles correspondraient respectivement à
0,4 et 0,5.
Dans les conditions actuelles, en année normale, la
demande moyenne du département peut être couverte à peine
à 48%. En année difficile, le département serait en mesure
de répondre seulement à environ 20%.
Les récoltes de 2010 ont été
considérées comme normales. Mais, étant donné que
la campagne 2009-2010 était mauvaise, une grande partie des
récoltes de 2010-2011 a été destinée à des
remboursements d'emprunts antérieurs (bons de céréales
particulièrement). Le graphe suivant peut donner une idée sur le
niveau d'autosuffisance des ménages en céréales
après les récoltes de 2010.
Fig. 36: Niveau de couverture des besoins en
céréales - Campagne en 2010-2011 par pourcentage (%) de
ménage
|
+ 25
|
=
|
Nombre
|
|
mois
|
|
couverts
|
|
< +30
1,15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
36,00
|
|
|
+12
|
=
|
Nombre
|
|
mois
|
|
couverts
|
|
< +25
1,15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+9
=
|
Nombre
|
|
mois
|
|
couverts
|
<+
|
12 0,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+ 6 =
|
|
Nombre
|
mois
|
|
couverts
|
<
|
+9 2,29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+3 =
|
|
Nombre
|
mois
|
|
couverts
|
<
|
|
|
4,58
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
+1 =
|
|
Nombre
|
|
|
|
|
|
3,05
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
mois
|
|
couverts
|
<
|
+3
2,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 =
|
|
Nombre
|
mois
|
|
couverts
|
<
|
+1 2,67
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11,07
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
= Nombre
|
|
mois
|
couverts
|
<
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-1,006,11
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
= Nombre
|
mois
|
|
couverts
-2,50
|
|
<-2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
=
|
Nombre
|
mois
|
|
|
<
|
|
|
16,79
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
couverts
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
= Nombre
|
|
|
|
-4,5029,39
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
mois
|
couverts <
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
=
|
Nombre
|
mois couverts <
|
-7,5021,76
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
-10,50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-20,00 -10,00 0,00 10,00 20,00 30,00 40,00
Pourcentage ménages associés Nombre de mois couvert
ou non
Les récoltes de 2010 ont permis à environ 33,97%
de ménages de nourrir leurs membres pendant six (6) à huit (8)
mois. Et, 51,15% de chef de ménages arrivaient à peine à
nourrir leurs foyers pendant les trois (3) premiers mois qui suivent la
récolte. Alors, seulement 12,21% des ménages producteurs ont
été autosuffisants en céréales parmi lesquels, pas
plus que 2,29% pouvaient disposer d'assez de ressources pour subsister
jusqu'à décembre 2011. En résumé, au moment de
l'enquête, 90,84% des Dabanga ont
été constatés vides. Cela s'explique par le fait que
même ceux qui avaient récolté une quantité de
céréales apparemment suffisante en 2010 ont dû s'acquitter
leurs dettes de céréales de 2009 (une année difficile).
? Regroupements de commerçants
Les commerçants développent des
stratégies qui jouent non seulement sur la disponibilité et les
prix, mais aussi sur la durée de conservation de certains produits
(régularité partielle).
En effet, conscients des faiblesses du système
alimentaire du département, les grands et moyens commerçants se
dirigent vers Am-Timan pour acheter du
mil-pénicilaire à bas prix dans les trois (3) à quatre (4)
premiers mois qui suivent la récolte. Pendant cette période, les
céréales sont disponibles en
47
grande quantité sur Oum-Hadjer, mais le prix
d'Am-Timan reste plus favorable aux
commerçants en dépit des charges qui y sont liées. Selon
les dires des commerçants, Am-Timan reste une
grande zone de production céréalière.
Ces cargaison arrivées sur Oum-Hadjer centre sont mises
en stock au niveau des grands dépôts privés de la ville
attendant la période où l'offre diminue, afin de les vendre
à prix plus élevés. Ces commerçants sont au nombre
d'une trentaine, environ 60% sont des grands commerçants et 40% des
commerçants moyens. En général, ils se mettent en groupe
de dix (10) afin d'éviter des taxes trop élevées des
contrôleurs publics. Ils effectuent généralement trois (3)
voyages sur Am-Timan par année. Les grands commerçants
peuvent acheter environ 500 sacs de 100 kg, et les moyens autour de 300 sacs.
Sur la base de ces données, a postériori, on estime à
environ -3 780 T (estimations pour l'année 2010), l'importation de
céréales d'Am-Timan vers le Batha-Est. Rappelons qu'en
année difficile, le déficit céréalier du Batha-Est
est estimé à 36 701 T, et en année
normale, 24 050 T. En conséquence, bien qu'à
prix exorbitant, l'apport des commerçants représente environ :
10,30% et 15,72% du déficit à compenser respectivement en
année difficile et année normale.
Dans le Batha-Est, il existe quatre (4) principaux facteurs
qui influencent le prix des céréales. Ces derniers sont par ordre
d'importance :
1. un mauvais rendement au cours de la campagne agricole de
l'année précédente dans les principales zones de
production du département (Assinet, Dop-Dop, Assartini, Assafik),
2. une aggravation du mauvais état des infrastructures
routières en période pluvieuse (niveau d'enclavement surtout par
rapport à la ville d'Oum-Hadjer),
3. une augmentation du nombre d'intermédiaires dans la
filière à certaine période,
4. un approvisionnement faible (moins de 6 mois) des
filières courtes du département ;
Pour argumenter le poids des facteurs susmentionnés, le
graphe suivant présente l'évolution du prix du Coro de
mil pénicilaire au niveau des neuf (09) marchés publics du
département en 2010.
Fig. 37 : Comparaison de la tendance d'évolution
du prix du mil pénicillaire en Coro , au niveau de neuf (9)
marchés publics du Batha-Est de 2010 en F CFA (Données
collectées à partir des outils -MARP, auprès des
groupements de commerçants)
900
|
1000
|
|
|
|
|
800
|
|
|
|
|
|
|
|
700 600 500 400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
300
|
200
|
100
|
|
|
0
|
|
|
Janvier
|
Fevrier
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septemb re
|
Octobre
|
Novemb re
|
Décembr
e
|
Assafick/Mesmédje
|
350
|
350
|
400
|
400
|
450
|
500
|
500
|
550
|
450
|
300
|
300
|
350
|
Kouka/Adjob
|
250
|
300
|
350
|
400
|
400
|
450
|
500
|
600
|
500
|
250
|
250
|
250
|
Assinet/Missérié Noire
|
600
|
675
|
675
|
650
|
650
|
675
|
700
|
700
|
650
|
350
|
350
|
300
|
Oum-Hadjer Centre
|
500
|
500
|
500
|
500
|
500
|
500
|
500
|
600
|
600
|
600
|
600
|
500
|
Dop-Dop/D.H.O.K
|
250
|
250
|
300
|
300
|
350
|
400
|
500
|
600
|
750
|
550
|
500
|
500
|
Am-Sack centre
|
250
|
300
|
350
|
350
|
400
|
800
|
900
|
900
|
850
|
300
|
300
|
300
|
Haraze Djombo Kibit
|
600
|
650
|
650
|
750
|
750
|
750
|
800
|
800
|
850
|
600
|
600
|
400
|
Koundjar/ Missérié Rouge
|
300
|
400
|
400
|
500
|
400
|
700
|
750
|
750
|
700
|
300
|
300
|
300
|
Koto-Falata
|
250
|
250
|
250
|
250
|
250
|
350
|
450
|
550
|
600
|
500
|
400
|
400
|
48
2.7.3.- Système d'élevage et
insécurité alimentaire
L'élevage contribue également (grandement) au
système d'économie alimentaire des ménages. Mais quand les
récoltes sont mauvaises, cela a des retombées très
négatives sur les différents systèmes d'élevage.
Car, quand une sécheresse ou un accident climatique survient, la
disponibilité en aliments pour le bétail devient plus critique.
Les raisons suivantes peuvent expliquer cette réalité :
1) La disponibilité fourragère (fraiche et en
stock secs) diminue ;
2) Les stratégies d'adaptation des éleveurs
deviennent beaucoup plus couteuses ;
3) La disponibilité en eau devient plus critique ;
Tous ces éléments ont aussi des
conséquences négatives sur le poids et la santé de
l'animal. La sècheresse fait baisser considérablement le prix des
animaux, et comme les récoltes ne sont pas bonnes, très peu
d'exploitants s'intéressent ou peuvent se trouver en mesure d'augmenter
leur cheptel. De 2009 à aujourd'hui, la vente de bétail pour des
raisons alimentaires augmente de façon significative. Les graphes qui se
trouvent en annexe Q donnent une idée sur la tendance d'évolution
des prix en 2010 des animaux (selon la taille, la saison et le sexe) au niveau
du marché bétail d'Oum-Hadjer.
L'élevage joue un rôle de complémentaire
aux systèmes céréaliers dans la vie des ménages.
Mais, sa première fonction reste l'épargne. Aussi, suivant la
composition et l'importance du cheptel, les habitants arrivent à
identifier les personnes plus aisées. Dans la perception des
habitants du Batha-Est, un ménage qui possède au moins une
demi-douzaine de camelins est un indicateur de début de
richesse. Quand un ménage commence à vendre des
bovins et des camelins notamment pour des raisons alimentaires de façon
répétée dans l'année, c'est un signal qui alerte
une situation d'insécurité alimentaire forte pour les
catégories socio-économiques inférieures. Le graphe
suivant présente la tendance de ventes des différentes
espèces élevées et les raisons qui les occasionnent.
Fig. 38 : Raisons de vente des animaux dans les
ménages en % d'animaux vendus (par rapport à la
quantité totale de l'espèce considéré) de octobre
2010 à juillet 2011
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Alimentation des 1er semestre Ménages 2011
Remboursement dettes pour alimentation ménages 2009-2010
Maladie des Animaux
Mariage
Animaux de reformes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12,69
|
|
|
|
11,14
|
|
0,
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7,41
|
|
|
|
7,57
|
|
2,25
|
2,25 0,
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1,74
|
|
|
|
0,87
|
0,
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,04
|
|
|
3,96
|
|
4,14
|
0,000,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9,66
|
|
|
1,47
|
0,250,8 0,2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
0
0
0
Volailles
Ovins
Camelins
Caprins
Bovins
2.7.4.- Diversification des activités et
insécurité alimentaire
La diversification des activités a permis à
certains ménages permet de dégager des revenus pour acheter des
céréales sur le marché. Le graphique suivant
présente la tendance du niveau de couverture des déficits
céréaliers à partir d'activités non agricoles au
niveau des ménages :
49
Fig. 39 : Niveaux de déficits en
céréales compensés à partir des revenus non
agricoles en
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00
> 100% des déficits céréales couverts
90 à 100% des déficits céréales
couverts
80 à 90% des déficits céréales
couverts
70 à 80% des déficits céréales
couverts
60 à 70% des déficits céréales
couverts
50 à 60% des déficits céréales
couverts
40 à 50% des déficits céréales
couverts
30 à 40% des déficits céréales
couverts
20 à 30% des déficits céréales
couverts
10 à 20% des déficits céréales
couverts
1 à 10% des déficits céréales
couverts
19,78
4,40
2,20
2,20
4,40
5,49
4,40
10,99
7,
69
5,49
32,97
% de ménages
Il ressort de l'analyse que, seulement 20% des ménages
enquêtés auraient pu subvenir sans grandes difficultés
à leurs besoins en alimentation à partir des revenus non
agricoles ; en attendant les récoltes de la campagne 2011-2012. Donc,
malgré les efforts (énergies, temps) divers
déployés par les broussards et les
petits commerçants et artisans villageois particulièrement, plus
de 50% n'arrivaient pas à dégager les ressources minimales pour
couvrir au moins 50% leurs besoins en alimentation.
Frais de nourriture et revenu global des
ménages : Dans les exercices de simulation des budgets avec
les ménages, les frais de nourriture occupent une part très
importante dans le revenu global escompté par année. Le graphe
suivant traduit la tendance.
6,38= Frais nourriture < 10% du revenu global
90= Frais nourriture =100% du revenu global
20= Frais nourriture <30% du revenu global
40= Frais nourriture <50% du revenu global
80= Frais nourriture <90% du revenu global
70= Frais nourriture <80% du revenu global
60= Frais nourriture <70% du revenu global
50= Frais nourriture <60% du revenu global
30= Frais nourriture <40% du revenu global
10= Frais nourriture <20% du revenu global
Fig. 40 : Importance des frais de nourritures dans le
revenu global des ménages en % de ménages par classe
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00
1,15
1,91
2,67
3,82
5,73
10,69
8,40
17,94
18,32
29,39
En effet, pour plus de 65% des ménages
enquêtés, les frais de nourriture représentent entre 80 et
100% du revenu global du ménage et, plus de 24% des ménages
dépensent entre 40 et 70% de leurs revenus pour seulement des
nécessités alimentaires. Alors, plus de 70% des ménages
n'ont pas de marge de manoeuvre minimale pour répondre aux autres
besoins de base. Le pourcentage de ménages qui dégagent un revenu
qui leur permette de prendre en charge la totalité de ses membres est
très faible (autour de 4%).
2.8.- Habitudes et comportements alimentaires des
ménages
Dans le Batha-est, la question des habitudes alimentaires est
dictée particulièrement par les réalités
agro-climatiques. Les exploitants évoluent dans un contexte
subdésertique, leurs marges de manoeuvre en termes de choix de
nourriture est donc très faible. En général, le menu des
ménages est dominé toute l'année par les
céréales (mil et sorghos).
Les plats qui composent le menu départemental ne sont
pas diversifiés. En termes de classe nutritionnel en fonction de
l'âge, on ne peut identifier que deux (02) types :
1. Le menu des nourrissons et des enfants de moins de deux (2)
ans ; et,
2. Le menu adulte, consommé aussi par des enfants de 6
mois dans certains ménages ;
A) Sevrage et alimentation des nourrissons et des
jeunes enfants dans les ménages
L'allaitement maternel va de la naissance jusqu'à 24
mois. La durée varie généralement en fonction du
système d'activité du ménage, de sa mobilité et de
son niveau de fréquentation des centres de santé.
Dès six (06) mois, certains ménages commencent
à alimenter les enfants de certains aliments comme :
1. La bouillie de mil ou de sorgho,
2. Le lait de vache et/ou de chamelle,
3. La boule de mil et/ou de Sorgho ;
Les graphes suivants résument la tendance d'application
des pratiques dans les ménages du Batha-est.
20= mois <25
16= mois <20
11= mois <16
6= mois <9
Fig. 41 : Classes d'âges de sevrage des
ménages en %
0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00
1,1
3,82
5
45,80
49,24
Fig. 42 : Ménu complémentaire enfants non
encore sevrés en % de ménages pratiquants
Boule et Bouillie de mil/Sorgho
Lait de vache/Chamelle
Boule de mil/Sorgho
Bouillie de mil/Sorgho
0,26
11,81
26,25
61,68
0,00 20,00 40,00 60,00 80,00
50
Signalons que 37,79% des ménages ont sevré leurs
enfants à 18 mois. Le graphe suivant présente la tendance de
consommation de certains aliments par les enfants non encore sevrés en
fonction des différentes catégories de mobilité.
100%
40%
80%
60%
20%
0%
Fig. 43 : Tendance de consommation des aliments
complémentaires par les enfants non encore sevrés selon les
différents groupes en % de ménages concernés
Broussards Sédentaires Transhumants Nomades
23,13 24,00 29,31 31,91
70,40
59,18 62,07 51,06
5,60
17,01 8,62
17,02
0,68 0,00 0,00 0,00
Boule et Bouillie de mil/Sorgho Lait de vache et/ou de
chamelle Boule de mil/Sorgho seulement Bouillie de mil/Sorgho seulement
Pour avoir une croissance, un développement et une
santé optimaux, l'OMS (OMS - Genève, 2003) préconise
à-ce que le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein
pendant les six (06) premiers mois de la vie : c'est là une
recommandation générale de santé publique. Par la suite,
en fonction de l'évolution de ses besoins nutritionnels, le nourrisson
doit recevoir des aliments complémentaires sûrs et adéquats
du point de vue nutritionnel, tout en continuant d'être allaité
jusqu'à l'âge de deux ans ou plus. Cependant, le nourrisson et le
jeune enfant sont parmi les plus exposés aux situations d'urgence
naturelles ou dues à l'homme. L'interruption de l'allaitement
maternel et une alimentation complémentaire inappropriée
aggravent le risque de malnutrition, de maladie et de décès.
Alors dans le cas du Batha-est, l'idée de diversification de la
nourriture des bébés à partir de six (06) mois est
normale, cependant le problème réside dans le type d'aliments
utilisés (qualité nutritionnelle), et le non respects des
principes d'hygiène dans la préparation.
51
B) Menu des adultes
Ce menu est pratiqué immédiatement après
le sevrage (entre 6 à 24 mois). La base de l'alimentation des
ménages du Batha-Est est le mil pénicillaire (notamment) et le
sorgho. Il existe une tendance pour une diversification des
repas au niveau de la ville d'Oum-Hadjer. Par contre, elle n'a
représenté qu'environ 11% des ménages sédentaires
enquêtés dans la commune. Ainsi, selon la situation
socio-économique des ménages du Batha-Est, on peut rencontrer
trois (3) catégories de menu :
1) Le menu ordinaire ;
2) Le menu occasionnel ;
3) Le menu de luxe ;
I.- Le menu ordinaire
Les plats sont consommés dans toutes les
communautés. En voici la liste par ordre d'importance :
1. La boule de céréales très souvent
pris avec de la sauce de viande, mélangée de gombo
(Abelmoschus esculentus) séché,
2. La bouillie de céréales (mil ou de
sorgho),
3. Le thé (très sucré) : Certains
ménages consomment le thé à longueur de journée
sans consommer d'autres produits consistants (en périodes difficiles).
Ces derniers le considèrent comme un repas à part
entière,
4. Le plat de criquets séchés et grillés
(quand la situation alimentaire devient plus critique) ;
Les ménages consomment le fonio blanc (Digitaria
exilis) dans toutes les catégories socio-économiques. Par
contre, l'espèce n'est pas cultivée. Certains broussards
récoltent les graines à partir de la végétation
spontanée pour la vente sur les marchés départementaux. Le
fonio est surtout disponible au cours de la période de Ruchach
à début Kharif.
II.- Le menu occasionnel
Le riz, la farine de maïs, le lait en poudre ne sont que
rarement consommés chez les ménages les plus aisés. A part
quelques rares exceptions au niveau des ménages relativement
aisés des milieux ruraux, le pain est consommé seulement au
niveau de la ville d'Oum-Hadjer.
III.- Le menu de luxe
Pour recevoir un étranger de marque, le chef de
ménage peut demander de servir soit :
1. Les pâtes alimentaires et de la viande grillée
(cameline pour les ménages aisés),
2. Des caramels, des bonbons, des dattes et des boissons
gazeuses,
3. La boule de riz et de la viande fraîche en sauce avec
du gombo séché,
4. Le riz est servi (pas sous forme de boule) avec une sauce
de viande de camelins et/ou de bovins, et parfois d'ovins / de caprins ou de
poulets pour les ménages riches (surtout pour les ménages de
conditions de vies moyennes),
5. De petits gâteaux importés du Soudan
accompagnés de boissons gazeuses (Coca-cola et/ou
Pepsi) ;
6. De la viande boucanée (caprine, ovine) et du pain
(seulement au niveau de la ville) ;
7. La viande boucanée toute seule accompagnée
de dattes et de bonbons et d'une boisson gazeuse ; Les prises de vue suivantes
présentent les composantes de base de leurs habitudes alimentaires.
Fig. 44 : Boule de céréale + Sauce de gombo
et viande séchés, mai 2011 à Kouka
Fig. 45 : Les dattes et Eau+ Galettes de mil, juillet
2011 à Missérié Adjadjiré
52
? Les boissons
En ce qui concerne les boissons, on a rencontré par ordre
d'importance :
1. Le thé : même s'il est
considéré par les ménages (broussards, nomades et
transhumants particulièrement) comme un repas à part
entière ;
2. L'eau : elle est rarement servie sans la
galette de mil/sorgho. D'après les ménages du Batha-Est, la
présence de la galette de mil/sorgho dans l'eau permet de mieux
résister à la soif au cas où on doit effectuer un long
trajet ;
3. Le lait est rencontré en grande
quantité dans le milieu pendant la saison pluvieuse. Mais, très
il est très peu consommé par le adultes par rapport au thé
;
4. L'huile : certains ménages
consomment l'huile (bovine) comme boisson ;
Certaines boissons de l'industrie agroalimentaire (jus de
mangue, de goyave, de cerise, de pomme, de corossol, d'ananas, etc.) provenant
du Soudan et de de la Lybie ont été vues dans certaines boutiques
du centre-ville. D'après les commerçants, en
général ce sont les expatriés, les cadres d'ONG venant
d'autres pays africains ou de Ndjamena qui consomment ces produits en
quantité.
? Les fruits et les légumes
Certaines cultures maraichères sont produites dans
à proximité (dans un rayon de 100 mètres max) de la
rivière Batha. Les grandes zones de production sont : Oum-Hadjer,
Assafick et Assartini. Bien que dans des conditions très difficiles, une
gamme de produits est cultivée (carotte, aubergine, pomme de terre,
échalote, gombo, tomate, etc.). Par contre, dans l'assiette des
ménages de ces communautés productrices, on n'a
généralement rencontré que le gombo séché,
et parfois la tomate séchée comme légumes dans les
sauces.
Les fruits rencontrés sont particulièrement, la
pastèque, le melon, la mangue, le citron, les dattes, la pomme
(provenant de N'Djamena en période de Ramadan). Les pommes sont
importées de N'Djamena mais en général, elles viennent
d'Afrique du Sud. Et, la plus grande partie (environ 75%) de la production
maraîchère est vendue sur le marché publique de la ville
d'Oum-Hadjer à des passants sur l'axe principale de la route qui
mène vers Abéché, Ati ou N'Djamena. Le graphe suivant
présente la tendance de consommation annuelle des ménages du
Batha-Est pour les différents types de produits susmentionnés.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Boule à midi et Thé AM et PM
44,36
32,84
13,85
3,66
8,95
Fig. 46 : Tendance de la consommation selon le mode de
vie des ménages en %
Thé toute la journée
28,95
23,68
31,58
15,79 12,82
Boule et/ou Bouillie 2 fois/Jour
41,39
42,12
Lait AM, Boule-Midi et Thé PM
31,08
21,62
29,73
17,57
Lait et fruits et certains sauvages toute la
journée
50,00
50,00
0,00
0,00 3,03
Lait AM et PM, Boule à Midi
57,58
21,21
18,18
Nomades Transhumants Sédentaires Broussards
53
Le mil pénicillaire et les sorghos, constituent la base
de l'alimentation des ménages du Batha-Est. Les nomades et les
broussards sont ceux qui consomment beaucoup plus le lait. Les broussards qui
ne peuvent pas pratiquer l'exorde saisonnier, les sédentaires
(Tchoulie et des Beytarab mal construits), les transhumants
et nomades moins aisés sont ceux en général qui consomment
le plus souvent le thé (seulement) à longueur de journée
en période difficile (Seyf, Ruchach, Kharif,
soit du mois de mars à fin août). Le graphe suivant
présente la tendance de la consommation des différents produits
avec les saisons pour toutes catégories confondues de ménages.
Darat (septembre et octobre)
Chité (Novembre à février)
Ruchach (fin mai et juin)
Kharif (juillet et août)
Seyf (Mars à mai)
Boule à midi et Thé AM et PM Thé toute la
journée
Boule et/ou Boullie 2 fois/Jour Lait AM, Boule-Midi et Thé
PM
Lait et fruits et certains sauvages toute la journée Lait
AM et PM, Boule à Midi
Fig. 47 : Mode de consommation des ménages selon
la saison en %
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
49,2
61,8
62,2
64,50
73,7
4,2
1,5
3,1
21,4
4,20
1,5
23,3
24,4
20,99
14,1
22,9
10,7
6,87 0,003,44
8,0
8,0
0,02,7
0,42,3
0,02,3
0,41,9
De Darat à
chité (après la récolte), les
ménages consomment plus de céréales (au moins deux fois
par jour). Cependant, quand ils commencent à se rapprocher de
Seyf, le thé commence à prendre plus de
place dans leurs menus. Le tableau suivant présente la fréquence
de consommation des ménages pour les différents groupes de
produits.
Viandes et Poissons Frais
Céréales et Tubercules
Produits laitiers
Légumineuses
Condiments
Légumes
Fig. 48: Fréquence de consommation des
différents groupes de produits par les ménages pendant les 7
derniers jours avant l'enquête en % (Juin à août
2011)
Sucres
Fruits
Huile
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
1 0
5
7
5
10
1
2
3
18
3
11
6
5
8
6
8
8
13
16
10
8
7
65
68
10
8
16
11
20
88
90
21
19
9
5
60
7
18
54
8
14
7
37
4
27
14
2
13
5
1
3
2
3
3
5
3
01
2
1
3
3
2 0
2 0
2
0
0 fois / semaine
1 fois / semaine
2 fois / semaine
3 fois / semaine
4 fois / semaine
5 fois / semaine
6 fois / semaine
7 fois / semaine
Les groupes de produits consommés en plus grande
proportion durant les sept (7) derniers jours qui précèdent les
enquêtes par ordre d'importance ont été notamment : le
sucre (60%), les huiles (54%), les
céréales (37%), les condiments (27%). Par contre,
les produits les moins consommés par ordre d'importance ont
été particulièrement : les fruits (90%), les
légumes (88%), les produits laitiers (68%), les légumineuses
(65%).
En résumé, dans le contexte des natifs du
Batha-Est, « un ménage qui pour une journée ou une
période n'arrive pas à consommer du mil ou du sorgho dans les
communautés du Batha-Est, est un ménage très
vulnérable ». Ces céréales occupent la
première place dans le système alimentaire du Batha-Est.
54
Nombre de repas par jour :
62%
Fig. 49 : Nombre de repas par jour selon la
possibilité alimentaire des ménages en %
3%
35%
1 repas/jour
2 repas/jour
3 repas/jour
La question du nombre de repas par jour peut prêter
à confusion. Car dans le contexte du Batha-Est, le thé est
considéré à lui seul comme un repas pour une grande
proportion de ménages enquêtés. Dans ce cas, nous avons
considéré seulement les repas consistants pour présenter
le graphe ci-contre.
Le nombre des repas reste stable toute l'année pour les
ménages plus aisés (2 à 3 fois par jour), mais varie avec
les saisons pour les autres. En général, même les
ménages mendiants arrivent à manger deux (2) fois par jour en
Darat (après la récolte). Ils ne
produisent pas céréales mais la solidarité
intracommunautaire, et l'esprit de magnanimité qui anime beaucoup de
chef de ménages, même en cas de mauvaise récolte, leur
permettent de bénéficier de certains dons.
55
? Techniques de transformation et conservation locales de
certains aliments
Pour prolonger la disponibilité de certaines
denrées, certains ménages producteurs et/ou commerçants
procèdent au séchage de certains produits. C'est ainsi qu'on a
les types de transformation suivants :
1. La tomate séchée,
2. Le gombo séché,
3. La viande séchée,
4. Les poissons séchés (après
importation) ;
La mangue est présente en grande quantité
pendant une très courte période (avril à juillet). Les
pertes post-cueillettes sont très élevées sur le
marché d'Oum-Hadjer centre particulièrement en période
d'abondance. Et, les exploitants ne connaissent aucune méthode de
transformation capable d'augmenter la disponibilité de ce produit sur le
marché.
2.9.- Historique de la famine dans le
Batha-est
Les données récoltées dans la conduite
d'une enquête historique montrent que de 1900 à 2011, le
département a connu plus d'une dizaine (10) de famines très
sévères. Les habitants donnent toujours un nom à chaque
crise de famine, pour caractériser et exprimer le degré de
sévérité de l'événement. Le graphe suivant
illustre les différentes famines qu'ont connues les habitants
d'Oum-Hadjer au cours de la période allant de 1913 à 1985.
1913
4 2 5 5 4 17 6 10 19
Amsadour Al Faraï Mandougna Almi Khettaye Aldabah I
Aldabah II Amzaï Tounaye Aldabah III Ammountal
Années de famine Ecart interannuel apparition de
nouvelle Famines
917 1919 1924 1929 1933 1950 1956 1966
1985
Fig. 50 : Les plus grandes famines d'Oum-Hadjer de
1913 à 1985
(Données Enquêtes
historiques)
En annexe R se trouve un tableau qui donne des
équivalences françaises des différents noms donnés
à ces famines.
Ainsi, nous pouvons subdiviser l'histoire de la famine dans le
Batha-Est en deux (02) grandes périodes. De 1913 et 1929, la
période de retour des famines était toujours = 5 ans.
Après 1929 jusqu'à 1985, la période de retour se situe
entre 6 et 19 ans. L'analyse croisée des informations permet de
constater que, les périodes de famine correspondent en
général : soit à l'apparition massive de criquets
rampants, soit à de longues périodes de sécheresse (2
à 3 années successives), soit à l'apparition de certaines
épizooties, et qui en général coïncident avec des
situations d'instabilité sociopolitique. Aussi, on a pu constater que,
quand les populations humaines se trouvent face à des situations
difficiles pour leur alimentation, en général les animaux ne sont
pas épargnés. Parfois, ces derniers se trouvent face à des
situations plus critiques. Car, les excédents de résidus de
récoltes (chaumes, feuilles de mil et sorgho) généralement
séchés et gardés en stock (sur des arbres proches, ou le
toit des résidences) pour le bétail ne sont plus disponibles. Il
importe donc de traiter un aspect particulier de la question, à savoir
comment évolue l'habitude alimentaire des ménages.
2.10.- Disponibilité et accessibilité en
eau, un double dilemme
Dans le Batha-Est, la question de l'eau représente un
enjeu majeur. D'une part, vue la faiblesse et la mauvaise répartition de
la pluviométrie qui n'atteignent que rarement 600 mm par année,
les populations humaines et animales sont souvent frappées par des
périodes de sécheresse. Une situation qui a très souvent
des retombées négatives sur les économies et
stratégies alimentaires des ménages.
56
Les précipitations se concentrent sur une courte
période, soit de fin-juin à mi-septembre en
général. Elles sont en général très
agressives, et entravent le déplacement des populations à plus de
65% de l'espace départemental à cause des routes qui se
dégradent. Les routes sont souvent coupées par les ouadi
et/ou le passage du fleuve Batha quand il est en cru. Les cantons comme :
Assafick, Haraze Djombo Kibit, D.H.O.K, Sédami-Ourel, Koundjar,
Assartini, Missérié Adjadjiré deviennent plus
enclavés, à cause de leur situation par rapport au Batha ou
à des ouadi très importants, et parce qu'ils subissent
de l'inondation.
A mesure qu'un ménage s'éloigne du Batha, son
approvisionnement en eau pendant l'année devient plus faible. Pour se
ravitailler en eau, les ménages peuvent :
1. creuser un puits traditionnel (selon l'accessibilité
à la nappe, et les moyens économiques),
2. puiser dans les mares, le Batha et certains ouadi
dépendamment de la disponibilité en fonction des saisons
(pendant Kharif et Darat surtout),
3. s'approvisionner à partir des forages construits
par l'Etat et/ou les ONG,
4. s'abonner à un service de livraison d'eau à
domicile (un broussard), dépendamment de ses
moyens économiques : surtout les ménages aisés en ville et
ceux de certains villages ;
Les approvisionnements en eau à partir des mares, des
ouadi et du fleuve Batha, représentent un réservoir
potentiel de germes pathogènes pour l'homme particulièrement.
Car, non seulement l'eau est exposé à tous types de
microorganismes, mais aussi, les animaux utilisent les mêmes points d'eau
que les hommes.
? Infrastructure hydraulique et couverture des besoins
en eau
Selon les derniers chiffres de la Direction de la Connaissance
du Domaine Hydraulique (DCDH), le département dispose de 13 Forage PMH
(Pompe à Motricité Humaine) et de 12 bornes fontaines. La
potentialité limite des PMH ne peut permettre de desservir que 5.200
individus, et ceux desservis en AEP (Approvisionnement en Eau Potable) ne
représentent que 4.800 individus. Donc, sur la base des données
démographiques du RGPH 2009, le taux de desserte de la population du
Batha-Est en eau ne représente que moins de 5% (DCDH, 2010). En
conséquence, le taux de déserte du Batha-Est est le plus faible
de la région. Car, celui de Batha-Ouest est de 29% et celui de Fitri
22%. Les données récoltées à partir des
enquêtes permettent de présenter le graphique ci-dessous
traduisant : le niveau de fréquentation des différents points de
ravitaillement en eau par les ménages selon la saison.
Fig. 51 : Niveau de fréquentation des points de
ravitaillement en eau potable pour les habitants du Batha-Est en fonction de
la disponibilité selon la saison en %
|
|
|
|
57,41
|
55,36
|
|
49,38
|
|
|
|
|
|
45,72
|
|
|
|
44,34
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
|
|
26,30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
22,04
|
|
|
21,12 21,70
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16,67
|
17,30
|
|
14,58
|
|
12,83 12,73
|
|
10,86 11,48
|
|
8,55 8,49
8,39 8,39 8,18
6,85 6,55
|
|
|
|
|
|
0,00 0,00
|
|
70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00
Fleuve Batha Mares Ouadi Puits Traditionnels Puits à Pompe
Electrique
0,00
Chité (Novembre & Février)
Seyf (Mars & 1er m-mai)
Ruchach (mi-mai & juin) Kharif (Juillet & Août)
Darat (Septembre &
Octobre)
La période où la disponibilité en eau est
quantitativement meilleure se situe en général entre fin
Ruchach mi-Darat. En ce sens, la période difficile
commence à partir de fin Chité, pour prendre son
ampleur
critique durant toute la saison de Seyf, et parfois
jusqu'à mi-Ruchach. En Seyf, toutes les mares, les
ouadis sont taris. Au cours de cette période, les chefs
traditionnels, les sous-préfets, les juges en général
s'arrangent pour faciliter une médiation en lien à la gestion
sociale de l'eau. Bien qu'en quantité faible, certains points du fleuve
(dans Oum-Hadjer, Assafick, Assartini notamment) contiennent encore de l'eau au
cours du Seyf.
Au niveau d'Assinet (Missérié Adjadjire,
Koundjar, Sédami particulièrement), d'Am-Sack (canton Zioud
particulièrement), et de Haraze Djombo (Ratatine), au cours de
la saison Seyf, ces sous-préfectures sont obligées de
mobiliser un poste 24/24 heures et 7/7 jours (parfois) des militaires pour
éviter des dérapages. 65% des cas de conflits
répertoriés se font entre éleveurs (nomades/transhumants)
et populations locales (ménages : usage domestiques) au cours de
l'utilisation de l'eau des puits (PMH). 25% des conflits sont en lien avec des
problèmes de droit d'usage mal-définis ou non-définis (par
les ancêtres) entre des éleveurs (héritiers et
cohéritiers), et 10% à des réclamations de droits de
propriétés.
? Eau et la santé dans le
Batha-Est
Dans les sous-préfectures du Batha-Est, la question de
l'eau ne se pose pas seulement en termes d'insuffisance, de
régularité et d'accessibilité, mais en termes de
qualité et d'hygiène qui représente un grand défi,
et qui mettent en jeu la vie de toute une population.
Fig. 53 : Approvisionnement en eau en plein fleuve Batha,
creusage à moins d'un mètre de la surface - Environnement
pollué, Oum-Hadjer centre, Juin 2011
Fig. 55 : Cadavre d'équin tombé en
putréfaction à moins d'un mètre là où des
ménages riverains et certains animaux se ravitaillent à partir de
ce flaque d'eau à ciel ouvert / fleuve Batha - zone maraichage
d'Assartini, Juin 2011
57
Fig. 52 : Couleur de l'eau de boisson consommée par chez
un chef de canton (aisé), Canton Sédami Ourel
Sous-préfecture Assinet, août 2011
Fig. 54 : Structure et environnement d'un puits traditionnel,
Canton Mesmedjé Mai 2011
D'après le MCD (Médecin Chef de District) du
Batha-Est, plus de 70% des cas de maladies diagnostiquées à
l'hôpital central et dans les centres de santé du
département sont en rapport avec de mauvaises conditions
d'hygiène de vie, et/ou avec la mauvaise qualité de l'eau
consommée par les ménages (boisson, usages de toilettes
corporelles, etc.). Et, malheureusement pour le moment, aucune donnée
n'existe en termes d'analyses de dureté, de propriétés
organoleptiques, de microbiologie sur les points d'eau du Batha-Est. Les prises
de vue suivantes peuvent mieux parler de la problématique
(Disponibilité, Accessibilité, Conflictualité,
Qualité) de l'eau dans le Batha-Est :
58
Par ailleurs, toutes les résidences (ménages) du
Batha-Est ne possèdent pas de latrines. Sur 90 ménages
visités de façon aléatoire au niveau des
différentes collectivités, seulement 30% possèdent des
latrines (individuelles et collectives confondues). Et en général
ces latrines n'ont pas de couvertures, donc exposées à ciel
ouvert. Un autre aspect assez délicat, est que quand on trouve un
ménage qui possède un puits dans sa résidence, les
latrines se situent généralement à moins de quinze (15)
mètres du puits traditionnel. Alors que les sols ont une texture
plutôt grossière. Cela constitue donc une menace très
élevée de contamination de ces eaux par des coliformes
totaux, des bactéries E. coli, des
bactéries entérocoques. La présence de ces
indicateurs microbiologiques de contamination peut-être source de
gastro-entérite12. Selon la même source, la
majorité des microorganismes pathogènes (virus, bactéries
ou protozoaires pouvant causer des maladies) susceptibles de se trouver dans
l'eau proviennent de déjections humaines ou animales. Et, la
transmission peut se faire aussi par voie alimentaire.
2.11.- Malnutrition et hygiène
alimentaire
? Perception des ménages sur la
définition de la malnutrition
La perception des ménages du Batha-est de la
malnutrition est quasi-identique à celle qu'ils ont de
l'insécurité alimentaire. D'après eux, la principale cause
est encore le manque de céréales (mil/sorgho) en
quantité suffisante au cours d'une période. La
seule différence que l'on note est qu'ils ont plutôt tendance
à assimiler seulement la malnutrition aux enfants ; les adultes
n'étant pas concernés. Ainsi, ils ne font aucune allusion
à la diversification, ni à l'équilibre de leur
régime alimentaire. Seuls 15% des enquêtés ont fait
référence à ces termes ; parmi lesquels 83% sont des
urbains (Oum-Hadjer centre) et 17% sont des ruraux qui ont un certain niveau
d'éducation classique et/ou ont été sensibilisés
dans le cadre du projet CRT/CRF.
? Services de santé publique et malnutrition
Selon les nouvelles lois sur les collectivités
territoriales, le Batha-est est un département. Par contre sur le plan
sanitaire, il est considéré comme un district de la région
du Batha. Le district est géré par un MCD (Médecin Chef de
District). On y trouve un hôpital sous-équipé
(Communication personnelle du MCD, août 2011) à
Oum-Hadjer, et quatorze (14) centres de santé (CDS) repartis au
niveau de certains cantons.
Selon les acteurs de santé du département (Cadre
projet CRT/CRF, MCD, RCS13 notamment), la malnutrition n'est pas
seulement un problème lié à la situation économique
des ménages. En effet, bon nombre de ménages
considérés comme aisés sur le plan financier ne sont pas
également épargnés par la situation. Dans ce cas
précis, la malnutrition n'est pas liée à une insuffisance
quantitative en aliments (céréales), mais plutôt à
une alimentation non équilibrée et/ou inadaptée.
D'après le MCD, les pathologies en lien avec la
malnutrition les plus fréquentes dans les différents CDS sont :
la diarrhée, la dysenterie, les infections respiratoires, les infections
cutanées/dermatoses, des toux. Notons que selon le protocole de prise en
charge de la malnutrition, élaboré en mars 2011 entre le
ministère de la santé publique du Tchad et ses principaux
partenaires internationaux (OMS, PAM notamment), ces maladies font parties des
complications médicales à rechercher dans la phase de
dépistage de la malnutrition. Le graphique suivant présente
l'évolution de ces pathologies de 2008 à 2010 sur l'ensemble du
Batha-est.
12 La gastro-entérite est la maladie la plus
fréquente associée à l'ingestion d'eau contaminée
par des matières fécales. Bien que cette maladie soit souvent
bénigne, elle peut parfois avoir des conséquences très
graves sur la santé. D'autres maladies plus rares comme les
hépatites ou les méningites peuvent aussi être
provoquées par l'ingestion d'eau contaminée. Ce risque concerne
non seulement les membres d'une famille qui consomment l'eau d'un puits, mais
aussi tous leurs visiteurs (
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/potable/depliant/index.htm).
13 RCS : Responsables des Centre de Santé
(CDS)
1500
1000
500
0
1000
Diarrhée Dissenterie Toux > 15 Jours IA VRI IA Grave
VRI Infections cutanées/
Dermatoses
Fig. 56: Evolution interannuelle des pathologies les
plus courantes en lien à l'hygiène de vie et la malnutrition
(Source données, Service statistique Hopital Oum-Hadjer -
août
2011)
841
1158
319
439
244
Année 2008 Année 2009 Année 2010
82
148
76
610
636
1329
64
149
32
718
752
756
En 2010, le taux d'incidence était très
élevé pour ces pathologies. A priori, les données pour le
premier semestre de 2011 devraient surpasser largement celles de 2010
(Communication personnelle MCD, août 2011). Aussi, il admet que les
statistiques des CDS sont largement inférieures aux
réalités de terrain, du fait qu'en cas de maladies tous les
ménages n'accordent pas forcément la priorité à une
consultation des CDS. Parallèlement, il existe dans le
département, des marabouts et des féticheurs
qui proposent des formes de traitements par des procédés
traditionnels et/ou surnaturels. Il reste à s'interroger sur le niveau
d'efficacité de ces prestations des féticheurs/marabouts qui est
un autre débat.
? Comportement des ménages du Batha-est face
aux préoccupations de santé
Plusieurs facteurs jouent sur le comportement que peut
afficher un ménage du Batha-est au cas où un membre tombe malade.
En voici les principaux :
1. Le caractère rétrograde au changement du
chef de ménage qui a traditionnellement la priorité dans les
prises de décisions,
2. La volonté des natifs de préserver à
tout prix certains principes traditionnels,
3. Le niveau d'éducation du chef de ménage
(séances de sensibilisation de CRF/CRT notamment),
4. L'accès à l'information sur les services
offerts par les opérateurs en matière de santé
communautaire,
5. La distance de la résidence du ménage par
rapport aux CDS,
6. La situation économique du ménage,
7. Le mode de vie du ménage (transhumance, nomadisme,
sédentarisme),
8. La priorité accordée par le ménage
(en termes de temps notamment) à certaine chose (dans son système
d'activité) selon la période ;
Le graphe suivant est construit à partir des
informations collectées auprès des ménages
enquêtés, afin d'illustrer l'option prioritaire ou unique
adoptée, au cas où un membre tombe malade :
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Fig. 57 : Tendance de priorisation des services de
consultations des ménages en cas de maladie d'un membre en %
Pourcentage Ménages concernés
27,88
35,18
19,56
17,37
Centre de santé en 1er Marabou/Féticheur en 1er
Centre de santé seulement Marabou/Féticheur seulement
59
60
Les ménages qui consultent seulement les
marabouts14/féticheurs15 sont plus nombreux
(35,18%) que ceux (27,88%) qui consultent seulement les centres de
santé. Tenant compte du caractère de mobilité de certains
ménages, le graphe suivant illustre la tendance de choix pour les
différents groupes.
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Broussards Sédentaires Transhumants Nomades
Fig. 58 : Priorisation des options de consulations selon
la catégorie en pourcentage (%)
de ménages
31,34
20,39 13,48 13,89
24,31 30,56
36,52 17,91
37,65 40,30
35,19
29,57
17,65 20,43 20,37
10,45
Centre de santé en 1er Marabou en 1er
Centre de santé seulement Marabou seulement
Il ressort que les broussards et les nomades sont ceux qui
optent le plus pour les services des féticheurs/marabouts. Par contre,
les sédentaires villageois sont ceux qui priorisent un peu plus le choix
des services de santé classiques existant dans les communautés.
En voici les principales raisons évoquées par les ménages
pour justifier leurs choix :
a) 20,93% de ceux qui consultent les CDS et/ou les
marabouts/féticheurs ont avancé qu'il y a des cas de maladie qui
ne concernent que le marabout et/ou le féticheur, et que les sciences
médicales ne peuvent pas aborder ;
b) 15,10% de ceux qui consultent seulement les
marabouts/féticheurs ont avancé que c'est par tradition qu'ils
optent pour leurs services ;
c) 27,88% (ceux qui consultent seulement les CDS) ont
avancé que : des gens (tout âge) meurent chez les
marabouts/féticheurs, alors qu'ils ont plutôt des problèmes
(comme la malnutrition) auxquels seules les sciences médicales peuvent
apporter une réponse efficace. Aussi, ils estiment que c'est un
problème lié à un manque d'éducation ;
d) 13,27% de ceux qui consultent seulement et toujours les
marabouts/féticheurs ont déclaré avoir choisi de consulter
les marabouts/féticheurs, parce que les centres de santé (CDS)
sont trop éloignés de leurs résidences ;
e) 16,01% de ceux qui consultent les CDS et/ou les
marabouts/féticheurs ont avancé qu'après les
consultations, très souvent ils n'ont pas assez d'argent pour prendre le
traitement prescrit ;
f) 6,81% de ceux qui consultent seulement les
marabouts/féticheurs n'ont présenté aucun argument ;
? Réponse CRT/CRF et autres opérateurs
face à la malnutrition
Etant donné que la délégation
départementale de la Croix Rouge du Tchad (CRT) et le service de
santé publique locale ne disposent pas des capacités techniques
et humaines pour faire face à la situation, la CRT a sollicité
l'appui de la CRF. En ce sens, depuis avril 2010, la CRF a mis en oeuvre un
projet intitulé : « Prise en charge de la malnutrition
aiguë globale et dispensation de soins de santé primaire dans la
région Batha ». Ce projet a pris fin le 31 octobre 2010. Vu la
bonne performance de cette phase pilote, la CRF a pu bénéficier
d'un autre financement d'ECHO pour la continuité de l'action. Cela a
14 Marabout dans le Batha-est : Personne connue pour
ses pouvoirs de guérisseur et, qui servie une petite mosquée
15 Féticheur dans le Batha-est : Personne
capable d'utiliser des pouvoirs magiques pour effectuer des choses
maléfiques et/ou bénéfiques, parfois adeptes de
l'animisme
61
permis la mise en oeuvre du projet intitulé «
Prise en charge de la malnutrition aigüe globale et renforcement
des structures de santé au Tchad ». Ce projet intervient
particulièrement dans huit (08) CDS dans le Batha-est : Oum-Hadjer
Nord, Oum-Hadjer Sud, Adjob, Assinet, Assafik, Amsak, Djeziré Tama,
Amdjoufour.
? Relation CRF / UNICEF
La CRF a travaillé en partenariat avec l'Unicef, la
collaboration s'est traduite par :
- La mise à disposition d'intrants, de matériels
anthropométriques,
- Des formations et des supervisions communes. Exemples : la
formation des volontaires aux mesures anthropométriques, à la
sensibilisation, au suivi à domicile et de nombreuses supervisions
formatives ;
L'UNICEF s'est engagé également à
soutenir la CRF par des approvisionnements d'autres intrants (savons,
moustiquaires, boites à images, kit CPN, kit d'accouchement
sécurisé), afin de faciliter la réalisation des volets
suivants de la Stratégie Accélérée pour la Survie
et le Développement de l'Enfant (SASDE) : nutrition, santé,
eau/hygiène / assainissement et communication pour le
développement (volet sensibilisation).
? Relation CRF / PAM
La CRF travaille en partenariat avec le PAM. Ce dernier,
fourni les vivres (du CSB : aliment composé: Cereals -
Soybeans, du sucre, et de l'huile) pour la prise en charge de la
malnutrition modérée des enfants de moins de cinq (5) ans ainsi
que pour les femmes enceintes et allaitantes malnutries. Les accompagnants des
enfants pris en charge au CNT reçoivent également une ration
alimentaire durant toute la durée de l'hospitalisation.
? Centre nutritionnel thérapeutique (CNT)
La CRF en partenariat avec l'UNICEF et le PAM ont
appuyé l'ouverture d'un Centre Nutritionnel Thérapeutique (CNT)
à l'hôpital de district (Oum-Hadjer centre). Le CNT sert de centre
de référence et de stabilisation nutritionnelle pour des cas de
malnutrition sévère avec complications provenant de 12 centres
nutritionnels ambulatoires (CNA) fonctionnels dans les zones de
responsabilité du district sanitaire. La prise de vue suivante
présente une mère et son enfant qui reçoivent des produits
dans le cadre du projet CRT/CRF :
Fig. 59 : Distribution de plumpydoz/plumpy doz aux
mères d'enfants malnutris supervisé un
Assistant-Nutrition (Benjamen N'DJERAM) embauché dans le cadre du
projet, au CDS d'Oum-Hadjer Nord, août 2011
62
Etant donné que l'accès des véhicules
à certains cantons (CDS éloignés du centre-ville : CNA et
CNS) devient quasi-impossible en période de pluies, pour anticiper ces
situations défavorables, la CRF pré-positionne les aliments
thérapeutiques et les médicaments prêts à l'emploi
dans les sites avant l'hivernage.
? Cadre opérationnel - critères
d'admission et de sortie
Pour établir les critères d'admission et les
formalités de prise en charge complète des malnutris, la CRF
mobilise le protocole (MSP/OMS, 2011) défini par le ministère de
la santé publique du Tchad, qui est une version adaptée et/ou
harmonisée du référentiel de l'OMS. En
général, les enfants dont le rapport poids/taille est
inférieur à -3 écart-type (70%) de la médiane de la
référence NCHS/OMS, ou qui présentent des oedèmes,
doivent être admis au centre de récupération
nutritionnelle. La sortie intervient d'ordinaire lorsque le rapport
poids/taille de l'enfant est d'au moins -2 écart-type ou 80% (de
préférence - 1,5 écart-type ou 85%) de la médiane
de la référence NCHS (National Center for Health Statistics :
OMS)) à deux (2) pesées consécutives, à une semaine
d'intervalle. Dans certains cas, la circonférence de la partie
supérieure du bras sert de critère d'admission. Le schéma
suivant résume le fonctionnement du système de prise en charge
(du dépistage positif à la sortie post-traitement, selon une
approche intégrée) :
Fig. 60 : Schémas du système de prise en
charge de la malnutrition - Projet CRF/CRT Batha-Est
Ce schémas est illustré suite aux discussions
avec le staff de terrain de la CRF (en particulier avec le coordonnateur
Emmanuel Foromo KALIVOGI, le médecin Chana Badé SAKOU, et le
nutritionniste François MORISHO), chargé de suivi et le MCD. Le
graphe suivant présente l'évolution des statistiques du processus
de prise en charge par le projet CRF.
Fig. 61 : Tendance évolution malnutrition
infantile Batha-Est - Efforts du Projet CRF/CRT (Novembre 10 - Septembre 11
- Source des données MCHN ECHO-2) & CRT
16 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8 000
6 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 000
2 000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
Nov. 10
|
Déc. 10
|
Jan. 11
|
Fév. 11
|
Mar. 11
|
Avr. 11
|
Ma. 11
|
Jun. 11
|
Jilt. 11
|
Aoû. 11
|
Sept. 11
|
Nouvelles Admissions
|
1 298
|
851
|
1 184
|
1 065
|
388
|
400
|
494
|
1 513
|
1 008
|
1 099
|
986
|
Sorties Guéries
|
1 240
|
682
|
4 977
|
1 312
|
295
|
4 062
|
641
|
1 169
|
1 102
|
678
|
1 652
|
Abandons
|
71
|
234
|
126
|
0
|
0
|
7
|
0
|
4
|
1
|
6
|
22
|
Total dans le programme
|
14 649
|
14 584
|
5 763
|
5 516
|
5 608
|
1 939
|
1 792
|
4 967
|
4 851
|
5 180
|
4 452
|
63
Pour l'instant, vu que le niveau de fréquentation des
CDS est inférieur au nombre réel de malnutris du
département, le taux de couverture reste méconnu. Dans ce cas, il
est difficile de faire une évaluation pointue de la situation. Le
tableau suivant compare certains résultats obtenus dans le projet,
comparés aux seuils fixés par l'OMS pour certains indicateurs
déterminants :
Tab. 10 : Certains indicateurs de performance - Projet
prise en charge de la malnutrition CRF/CRT Batha-Est
|
CNA
|
CNS
|
CNT
|
Réel
|
Seuil OMS
|
Réel
|
Seuil OMS
|
Réel
|
Seuil OMS
|
Taux de mortalité
|
1,17%
|
<10,00%
|
0,75%
|
<3,00%
|
2,28%
|
<10,00%
|
Taux d'abandon
|
0.53%
|
RAS
|
0,00%
|
RAS
|
0,00%
|
RAS
|
Taux de transfert
|
-
|
RAS
|
0,15%
|
RAS
|
48,28%
|
RAS
|
Taux de guérison
|
85.50%
|
>90,00%
|
98,45%
|
>97,00%
|
97,72%
|
>90,00%
|
Alors, on peut admettre que la prise en charge liée au
projet CRT/CRF accuse une très grande performance (efficience et
efficacité) dans sa globalité. Les OP, les chefs de
collectivité, les notables, les leaders, et les femmes
particulièrement n'ont pas caché leurs contentements pour les
bienfaits de ce projet. Car, selon ces personnes, avant l'arrivée de ce
projet, les enfants mourraient en grand nombre dans les communautés, et
les CDS par manque de moyens (intellectuels, matériels, financiers)
étaient dépassés. Toutefois, aucune statistique n'est
disponible sur le nombre d'enfants décédés dans les
communautés avant les interventions du projet CRT/CRF.
? Cas d'abandon et de rechute
Des cas d'abandon ont été relevés
seulement au niveau du CNA. Selon le staff technique du projet, les abandons
peuvent être expliqués principalement par :
- Un manque de patience de certaines mères
accompagnantes,
- Un éloignement de la résidence de certains
ménages par rapport à leur structure de prise en charge,
- Des difficultés pour certains ménages à
accéder à leur CDS en période pluvieuse, quand le fleuve
Batha est en cru,
- Des accompagnantes qui priorisent à certaines
périodes d'autres activités économiques indispensables
à la prise en charge de son ménage (activités
économiques, travaux de champs selon la saison). Dans ce cas, le
malnutris est négligé,
Par ailleurs, les techniciens du projet ont recensé des
cas de rechute au niveau de certaines communautés. Les individus
concernés sont notamment des enfants malnutris qui ont été
déjà pris en charge dans un centre de traitement. Mais, quelles
sont les principales causes de cette rechute ?
Face aux déficits céréaliers très
courant dans les ménages du Batha-est, pour tenter de couvrir les
besoins alimentaires pour lesquels les récoltes ne permettent pas
d'apporter une réponse, la mère est très souvent celle qui
entreprend des initiatives économiques non-agricoles. Etant donné
que la situation l'oblige à abandonner ces activités pendant la
période d'accompagnement du malnutri au niveau de la structure
d'accueil, alors, ces ménages se retrouvent dans des situations de
vulnérabilité alimentaire encore plus difficile qu'avant (la
survie du ménage est compromise). Aussi, le fait que certains
ménages habitent des communautés très
éloignées par rapport aux structures de prises en charge, cela
impacte négativement sur leur niveau de fréquentation des CDS, et
cela conduit très souvent à des situations de rechute plus
redoutable (selon les techniciens de terrain). Malheureusement, pour l'instant,
aucun chiffre n'est disponible sur le taux de rechute afin d'évaluer au
moins sommairement l'importance de la situation.
? Hygiène alimentaire publique
Le Tchad fait partie des pays signataires des
déclarations de principes relatives au Codex Alimentarius (FAO/OMS),
lesquelles préconisent l'application de mesures pour
garantir la sécurité sanitaire et la qualité
des aliments par le renforcement des systèmes nationaux de
contrôle alimentaire. En ce sens, le
64
contrôle alimentaire désigne: « ...une
activité officielle obligatoire de la réglementation qui incombe
aux autorités nationales ou locales, chargées d'assurer la
protection du consommateur et de veiller à la sécurité
sanitaire, à l'intégrité et à l'adaptation à
la consommation humaine de tous les aliments, au cours des stades de
production, manutention, entreposage, transformation et distribution; les
autorités doivent également veiller à la conformité
des denrées alimentaires de sécurité sanitaire et de
qualité, ainsi qu'à l'honnêteté et à
l'exactitude de l'étiquetage (le cas échéant)
». Pourtant dans le Batha-est, la situation est dramatique non
seulement au niveau des ménages, mais aussi au niveau des marchés
publics où il n'existe :
- pas de service effectif de supervision et de contrôle
d'hygiène, - pas de bloc sanitaire (latrines) dans les marchés
publics, - pas de service régulier de collecte et gestion de
déchets,
- aucune application de mesures publiques visant à
inciter les marchands détaillants particulièrement à
éviter l'exposition des produis délicats (produits prêts
à consommer : sucre, pate d'arachide, pain, repas de rues, eau de
boissons, lait, etc.) aux vents poussiéreux (très souvent
violents) remplis de particules de déchets de toute sorte (animaux,
humains, ménagers, etc.) ;
Avec le niveau d'insalubrité (odeurs, déchets
solides et liquides) constaté dans les marchés publics
particulièrement, on peut avancer que le milieu est propice à une
très bonne évolution de toute sorte de germes pathogènes.
Donc, le risque de faire face à des cas de toxi-infection alimentaire
est très élevé. D'ailleurs, les pratiques de
défécations dans des endroits inappropriées sont
très courantes au niveau des collectivités du département.
Alors, il n'existe pas un ancrage culturel de certaines pratiques
d'hygiène alimentaire de base. Et, ce comportement est souvent à
l'origine de situations pathologiques graves, a rapporté le MCD.
65
Chapitre III : Stratégie des ménages face
à l'insécurité alimentaire 3.1.- Typologie des
ménages
Sur la base de l'ensemble des caractéristiques
présentées précédemment, les critères les
plus discriminants pour effectuer cette typologie sont notamment :
1. Le degré de mobilité,
2. Le système d'activités,
3. Le modèle de construction et les conditions physiques
de l'habitat,
4. L'état des facteurs de production des systèmes
d'activités identifiés,
5. Le niveau d'insertion du ménage dans les tissus
sociaux,
6. La configuration socio-économique du ménage,
7. Le degré de résilience en année
difficile (marges de manoeuvre) ;
Aussi, vu l'importance des activités agricoles dans le
contexte du Batha-Est, nous avons jugé bon de mettre l'emphase sur les
termes pasteurs et céréaliers. Mais, la base de l'analyse reste
« système d'activités ». La rubrique suivante
présente les différents types :
66
Tab. 11 : Typologie socio-économique des
ménages du Batha-Est
Moyens
Grands · Habitat: résidant dans
un Dangaï (2 à 3 chambres revêtues de tôles), avec
parfois un bongo dans la
concession ; la cuisine est aménagée en
Tchoulie de bon état physique, situé en
général au centre du village ou de la ville ;
· SAU : Exploitant
généralement au moins 10 Makhamas (~0,54 hectare) de
terre dans au moins deux zones agro-écologiques différentes ;
· Outils et Equipements : Possédant
entre 2 et 3 houes occidentales, au moins 8 houes manuelles (Daba),
avec parfois un moulin moderne de mil/Sorgho,
· Déplacements et Transports :
Possédant 2 à 4 chariots, 1 ou 2 motocyclette, 2 à 5
chevaux, au moins 5 ânes ;
· Cheptel : Possédant au moins une
15aine de têtes de camelins, une 30aine têtes
de bovins, une 30aine d'ovins, une 30aine de caprins, plus d'une
30aine de volailles ;
· Bâtiments et accessoires du
système d'activités : Possédant un puits dans la
concession, et parfois un (1) ou deux (2) puits et/ou abreuvoirs pour le
bétail dans les zones d'élevage,
· Structures de Stockage : Disposant de
4 à 7 grands Dabanga dans la résidence, 4 à 6
dans les zones de cultures,
· Posture sociale : Certains enfants sont
à l'école sur Abéché ou à Oum-Hadjer et/ou
N'Djamena, Possède une résidence à Oum-Hadjer, voyagent
parfois au Nigéria, au Soudan pour entreprendre le commerce, ami du chef
de canton et/ou du sous-préfet ne prend jamais des bons de
céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du
ménage est = 600 000 F cfa ;
· Fonctions sociales : Pouvant octroyer
des bons (prêts) de céréales ou d'argent même en
année difficile + utilise la main d'oeuvre externe pour réaliser
la plus grande partie de ses travaux agricoles, reçoit
généralement les étrangers de marque de la
communauté,
· Situation matrimoniale : Ayant des
femmes résidant toutes dans des Dangaï (en cas de polygamie),
· Accompagnement : au moins deux (2)
subordonnés, un (1) ou deux chiens ;
· Habitat: Résidant parfois dans un
Dangaï (1 à 2 chambres revêtues de terre), mais le
plus souvent c'est plutôt un Bongo, situé dans la ville
ou le village,
· SAU : Exploitant
généralement entre 5 à10 Makhamas de terre
parfois au niveau de deux (2) zones agro-écologiques
différentes,
· Outils et Equipements :
Possédant entre 1 ou 2 houes occidentales, entre 4 à 5 houes
manuelles (Daba),
· Déplacements et Transports :
Possédant 1 chariot, 1 motocyclette (parfois), 1 ou 2 chevaux, entre 2
et 4 ânes,
· Cheptel : Possédant 10 à
15 têtes de camelins, 15 à 30 têtes de bovins, 25 ovins, 30
caprins, environ une 30aine de volailles,
· Bâtiments et accessoires du
système d'activités : Possédant un puits dans la
concession, et parfois un (1) puits pour le bétail dans les zones
d'élevage,
· Structures de Stockage : Disposant de
2 ou 3 moyens Dabanga dans la résidence,
· Posture sociale : Parfois certains
enfants sont à l'école sur Oum-Hadjer, ami du chef de village,
prenant que rarement des bons de céréales en périodes
difficiles, la dot pour une fille du ménage se situe entre 300 000 et
600,000 F cfa,
· Fonctions sociales : Pouvant octroyer
parfois des bons (prêts) de céréales ou d'argent même
en année difficile - utilisant parfois la main d'oeuvre externe pour
réaliser une partie ses travaux agricoles,
· Situation matrimoniale : Ayant des
femmes (2 à 3) résidant toutes sous des Bongo en cas de
ménages polygames,
· Accompagnement : Disposant
parfois 1 subordonné et un chien en général
· Habitat: résidant dans un
Dangaï (2 à 3 chambres revêtues de tôles), avec parfois
un bongo dans la concession ; la cuisine est aménagée en
Tchoulie de bon état physique, situé en
général au centre du village,
· SAU : Exploitant au moins une
15aine Makhamas de terre dans au moins deux (2) zones
agro-écologiques différentes ;
· Outils et Equipements :
Possédant entre 2 à 4 houes occidentales, au moins 10 houes
manuelles (Daba), avec parfois un moulin moderne de mil/Sorgho,
· Déplacements et Transports :
Possédant 1 à 3 chariots, 1 ou 2 motocyclettes, 2 ou 3 chevaux, 3
à 5 ânes ;
· Bâtiments et accessoires du système
d'activités : Possédant un puits dans la concession,
· Structures de Stockage : Disposant 4
à 10 grands Dabanga dans la résidence, parfois plus
d'une dizaine dans les zones de cultures,
· Posture sociale : Certains enfants sont
à l'école sur Oum-Hadjer, une résidence à
Oum-Hadjer , ami du chef de canton, ne prend jamais des bons de
céréales en périodes difficiles, la dot pour une fille du
ménage se situe entre 400 000 et 600,000 F cfa ;
· Fonctions sociales : Pouvant octroyer
des bons (prêts) de céréales en année difficile,
pouvant utiliser la main d'oeuvre externe pour réaliser la plus grande
partie ses travaux agricoles ;
· Situation matrimoniale : Ayant des
femmes (2 à 3) résidant toutes au moins dans des Bongo en cas de
ménages polygames,
· Accompagnement : Disposant parfois un
subordonné et généralement un chien dans le ménage
;
· Habitat: Résidant un Bongo
en bon état physique, rarement en Dangaï,
situé dans la ville ou le village ;
· SAU : Exploite
généralement entre 8 à 15 Makhamas de terre
parfois dans deux (2) zones agro-écologiques différentes,
· Outils et Equipements :
Possédant 1 ou 2 houes occidentales, entre 4 à 8 houes manuelles
(Daba),
· Déplacements et Transports :
Possédant 1 ou 2 chevaux, et entre 2 et 4 âne,
· Bâtiments et accessoires du
système d'activités : Possédant très
souvent un puits dans la concession,
· Structures de Stockage : Disposant 2
à 4 moyens Dabanga dans la résidence,
· Posture sociale : Parfois certains
enfants sont à l'école sur Oum-Hadjer + Ami du chef de village +
Prenant que rarement des bons de céréales en périodes
difficiles et la dot pour une fille du ménage se situe entre 200 000 et
400,000 F cfa,
· Fonctions sociales : Pouvant octroyer
parfois des bons (prêts) de céréales ou d'argent même
en année difficile + Utilisant parfois la main d'oeuvre externe pour
réaliser une partie ses travaux agricoles,
· Situation matrimoniale : Ayant des
femmes (2 ou 3) résidant toutes dans des Bongo en cas de
ménages polygames,
· Accompagnement : Disposant un chien en
général ;
· Activités parallèles :
Parfois l'artisanat
Catégorie
|
Agro-pasteurs Sédentaires
|
Cultivateurs sédentaires
|
67
Suite 1 du Tab. 10 (Typologie socio-économique
des ménages du Batha-Est)
Catégorie
|
Agro-pasteurs Sédentaires
|
Cultivateurs sédentaires
|
Petits
|
· Habitat: Résidant le plus
souvent dans un Kouzi et rarement un Bongo, situé en
général dans une zone relativement excentrée du village
;
· SAU : Exploitant
généralement 3 à moins de 5 Makhamas de terre
dans un rayon ne dépassant généralement pas 5 km de sa
zone de résidence,
· Outils et Equipements : Possédant
généralement 2 et rarement 3 houes manuelles (Daba) et
une machette + Disposant d'un Mouraka (Moulin traditionnel fait de 2
pierres plates taillées, permettant le broyage en poudre du mil/sorgho
destiné à la cuisson)
· Déplacements et Transports : En
général 1 âne,
· Cheptel : Possédant moins de
15 bovins, moins d'une 15aine têtes d'ovins, d'une 15aine
têtes de caprins, d'une 10aine de volailles,
· Bâtiments et accessoires du système
d'activités : Aucun,
· Structures de Stockage : Disposant 2 ou
3 petits Dabanga dans la résidence,
· Posture sociale : Prenant très
souvent des bons de céréales en périodes difficiles, la
dot pour une fille du ménage se situe entre 100 000 et 250,000 F CFA,
· Fonctions sociales : Travaille
très souvent comme main d'oeuvre pour les petits travaux, appuyer les
grands agropasteurs et les autorités traditionnelles dans la conduite de
leurs troupeaux ; rares sont ceux qui pratiquent l'exode rural saisonnier en
périodes difficiles vers Oum-Hadjer ;
· Situation matrimoniale : Ayant en
général une seule femme,
· Activités parallèles :
Artisanat
|
· Habitat: Résidant le plus souvent dans un Tchoulie
et parfois en Beytarab, situé en général dans une zone
relativement excentrée et isolée par rapport au positionnement
des villages (plus de 5 km) ;
· SAU : Exploitant
généralement entre 3,5 à 7 Makhamas de terre dans
un rayon ne dépassant généralement pas 3 km de sa zone de
résidence,
· Outils et Equipements : Possédant
généralement 2 houes manuelles (Daba) + Disposant d'un
Mouraka (Moulin traditionnel fait de 2 pierres plates taillées,
permettant le broyage en poudre du mil/sorgho destiné à la
cuisson)
· Déplacements et Transports :
Piétons,
· Bâtiments et accessoires du système
d'activités : Aucun,
· Structures de Stockage : Disposant de 2
ou 3 petits Dabanga dans la résidence,
· Posture sociale : Prenant fort
souvent des bons de céréales en périodes difficiles + La
dot pour une fille du ménage se situe entre 80 000 et 200,000 F CFA,
· Fonctions sociales : Travaille
très souvent comme main d'oeuvre agricole + Appuyer les autorités
traditionnelles dans la réalisation de certains travaux + Candidats
potentiels à l'exode rural saisonnier en périodes difficiles vers
Oum-Hadjer (Les grands Broussards) ;
|
|
Catégorie
|
Agro-pasteurs Sédentaires ou Cultivateurs
sédentaires
|
Pauvres (Broussards en
particulier)
|
· Habitat: Résidant le plus souvent
dans un Beytarab ou une Tchoulie en très mauvais
état physique, situé en général dans une zone
très éloignée des villages, consacrée plutôt
aux cultures céréalières et/ou à l'élevage
;
· SAU : Exploitant de 0 à 2,5
Makhamas de terre dans un rayon ne dépassant
généralement pas 5 km de sa zone de résidence,
· Outils et Equipements : Possédant
en général 1 houe manuelle + Disposant très souvent d'un
Mouraka,
· Déplacements et Transports :
Aucun
· Cheptel : Entre 0 à 6 caprins
et/ou ovins, et 0 à 5 volailles ou Aucun
· Bâtiments et accessoires du système
d'activités : Aucun,
· Structures de Stockage : Disposant en
général 1 petit Dabanga dans la résidence,
· Posture sociale : Ils sont broussards
les plus marginalisés, les premiers à être victimes de
moindres chocs naturels et/ou des situations de famines. N'ayant pas un minimum
de garantie pour solliciter des bons de céréales dans les
villages. La dot pour une fille du ménage est = 80 000 F CFA,
· Fonctions sociales : Parfois, les grands
éleveurs sédentaires les emploient pour envoyer leurs troupeaux
en transhumance, en retour l'éleveur est chargé de la prise en
charge de son ménage, en donnant particulièrement un Coro de mil
chaque jour. Certains membres sont accompagnés lors de l'exorde rural
saisonnier, par de grands amis « broussards » pour faciliter
une liaison continue entre les migrants d'Oum-Hadjer et le reste de la famille
qui vit en brousse, ou pour l'appuyer dans ses activités, beaucoup
d'entre eux sont des ménages mendiants, des pilleurs de mil dans les
villages ou de la ville chez les ménages de conditions de vie plus
aisées.
· Situation matrimoniale : Ayant en
général une seule femme ;
|
|
62
Suite 2 du Tab. 10 (Typologie socio-économique
des ménages du Batha-Est)
Catégories
|
Ménages transhumants/Nomades
|
|
Grands · Habitat: résidant dans
Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état physique,
situé parfois proche des
villages ;
· Equipements de défense :,
· Déplacements : Possédant 1
cheval ou chameau, 2 à 4 ânes pour sa famille ;
· Cheptel : Possédant au moins 50
têtes de camelins, 50 têtes de bovins, 40 ovins, 60 caprins, une
30aine de volailles ;
· Posture sociale : Développer de
bonnes relations avec les broussards et les autorités traditionnelles et
les agriculteurs, pour être toujours bien accueillis sur son passage - En
général, il octroi des dons aux autorités. La dot pour une
fille du ménage est parfois = 800 000 F
· Accompagnement : Un à trois
chiens, au moins 2 subordonnés ;
· Situation matrimoniale : Ayant en
général une ou deux femmes,
Moyens · Habitat: résidant
dans Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état
physique, situé parfois proche des villages ;
· Equipements de défense :,
· Déplacements : Possédant 1
cheval ou chameau, 2 à 4 ânes pour sa famille ;
· Cheptel : Possédant entre 30
à 50 têtes de camelins, 30 à 50 têtes de bovins, 30
à 40 ovins, 40 à 60 caprins, une 30aine de volailles
;
· Posture sociale : Développer de
bonnes relations avec les broussards et les autorités traditionnelles et
les agriculteurs, pour être toujours bien accueillis sur son passage - En
général, il octroi des dons aux autorités. La dot pour une
fille du ménage se situe entre 400 000 et 600 000 F CFA,
· Accompagnement : Un à trois
chiens, un subordonné ;
· Situation matrimoniale : Une ou deux
femmes,
Petits · Habitat: résidant
dans Beytarab (revêtu en bâche) en très bon état
physique, parfois situé proche des villages ;
· Equipements de défense :,
· Déplacements : Possédant 1
cheval ou chameau, 2 à 4 asins pour sa famille ;
· Cheptel : Possédant entre 10
à 30 têtes de camelins, moins de 35 têtes de bovins, moins
de 25 ovins, entre 30 et 40 têtes de caprins, une 30aine de
volailles ;
· Posture sociale : Faire des amis sur son
passage avec les broussards (pour préparer son retour). La dot pour une
fille du ménage se situe entre 200 000 et 350 000 F CFA,
· Accompagnement : parfois 1
subordonné et généralement un (1) chien
|
3.2.- Croisement des scores alimentaires avec les types
de ménages
Les valeurs des scores alimentaires des ménages
étudiés ont été calculées, et
reportées sur une échelle dont la valeur maximale possible est
112. Les fréquences de consommation de chaque groupe d'aliments ont
été pondérées, puis le Score de Consommation
Alimentaire (SCA) a été déterminé pour chaque
ménage. Le graphe suivant présente les trois classes de Scores de
Consommation Alimentaires du Batha-Est.
Fig. 62 : Répartition des scores alimentaires des
ménages en %
40,46
24,81
34,73
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Consommation Alimentaire Acceptable: 45,6=SCA<71,1
Consommation Alimentaire Limite: 28,5=SCA<42,6
Consommation Alimentaire Pauvre: 9,5=SCA<28,5
Pourcentages de Ménages Inclus
63
Le graphe suivant présente la distribution des scores
de la consommation alimentaire des ménages enquêtés :
40
80
70
60
50
30
20
10
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45
47 49 51 53 55 57 59 61 63 65 67 69 71 73 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97
99
101103105107109111113115117119121123125127129131133135137139141143145147149151153155157159161163165167169171173175177179181183185187189191193195197199201203205207209211213215217219221223225227229231233235237239241243245247249251253255257259261
Fig. 63 : Graphique de la tendance de distribution scores
alimentaires des ménages
Hauteur Max ligne de Consommation Alimentaire Pauvre
(28,5) Hauteur Max ligne de consommation Alimentaire Limite (42,5) Hauteur Max
Consommation Alimentaire Acceptable Max Ménages Batha-Est
SCA
L'observation du nuage de points et l'analyse des
données représentatives montrent que plus des 2/3 de la
population étudiée a une alimentation insuffisante, pauvre et
limitée. Le reste des ménages enquêtés (moins de
25%), atteint à peine un score acceptable. Le seuil
d'acceptabilité idéale des scores peut atteindre jusqu'à
112, alors que pour le Batha-Est, le score maximum obtenu sur 262
ménages étudiés ne dépasse pas 71, soit un
écart de -41. En outre, la majorité des
ménages qui atteint un score acceptable ne se situe pas très loin
de la ligne de la consommation alimentaire limite.
3.3.- Croisement entre : typologie, systèmes
d'activités et scores alimentaires
L'analyse croisée des résultats
précédents montrent une grande corrélation entre le SCA et
le système d'activité du ménage. Le tableau suivant
présente une tendance de la répartition des scores alimentaires
selon le système d'activités des ménages :
Tab. 12 : Scores alimentaires, systèmes
d'activités et typologie des ménages
Intervalle de SCA dominantes
|
Systèmes d'activités les plus
représentatifs en %
|
SCA < 20
|
52%
|
: Ménages céréaliers (petits
particulièrement)
|
|
21%
|
: Ménages céréaliers et artisans
|
|
08%
|
: Ménages mendiants (100% des ménages mendiants)
|
|
19%
|
: Partages en très autres systèmes
d'activités
|
20=SCA=28
|
20%
|
: Ménages céréaliers
|
|
21%
|
: Ménages agropasteurs (petits et moyens notamment)
|
|
22%
|
: Ménages petits céréaliers et artisans
|
|
37%
|
: Partages en très autres systèmes
d'activités
|
28>SCA=42
|
22%
|
: Ménages céréaliers (moyens et grands
particulièrement)
|
|
14%
|
: Ménages agropasteurs (tous types confondus)
|
|
31%
|
: Ménages petits céréaliers et artisans
(moyens et grands confondus)
|
|
37%
|
: Partages en très autres systèmes
d'activités
|
64
En effet, on constate que les ménages qui ont les
déficits et pauvreté nutritionnels les plus élevés
sont majoritairement ceux qui combinent dans leur système
d'activités la culture céréalière et l'artisanat.
Ceux qui pratiquent seulement la culture céréalière sont
les plus vulnérables de tous, particulièrement les moyens et les
petits céréaliers. Les agropasteurs (moyens et petits) ont en
général une alimentation à la fois pauvre et
limitée. Dans l'ensemble, on estime que les moyens agropasteurs auraient
un niveau de résilience comparable à celui des grands
céréaliers. Aussi, le même cas de figure s'est
présenté entre un petit agropasteur et un moyen
céréalier. Donc, le fait pour un ménage, de pratiquer
l'élevage en plus de ses activités culturales, élargi sa
marge de manoeuvre par rapport à un autre qui est simple
céréalier.
Les analyses permettent de dire qu' : « un broussard
qui arrive à mieux s'intégrer dans le système
économique de la ville d'Oum-Hadjer aurait un niveau de
résilience presque comparable à un moyen ou un petit agropasteur
».
Certains grands éleveurs, agropasteurs et
céréaliers ne sont pas non plus épargnés par cette
forme de pauvreté. Ce qui permet d'avancer que la
pauvreté nutritionnelle n'est pas seulement liée à une
question de moyens financiers et à celle du niveau d'économie
(réserves) alimentaire du ménage. Donc, nous estimons
avoir assez d'évidence statistique et logique pour avancer que le manque
de formation des ménages en matière de nutrition humaine a un
poids significatif sur le niveau d'insécurité alimentaire des
habitants. Enfin, il n'existe pas assez d'évidence statistique pour
assimiler les meilleurs scores alimentaires à une catégorie
spécifique de ménage. Cependant, on a remarqué que le SCA
de plus de 65% des ménages maraichers se trouve autour du seuil
d'acceptabilité.
3.4.- Situation du Batha-Est par rapport aux classes
d'insécurité alimentaire de la FAO
L'analyse croisée des résultats a permis de
faire une classification similaire à celle de la FAO
présentée sur le Tchad (Cf. Rubrique 1.6.- chapitre 1 : Partie
méthodologie). En effet :
1) environ 54% des ménages sont en
insécurité alimentaire sévère : ils ont un
très faible accès à l'alimentation, plus de 93% de leur
aliments sont achetés sur le marché et plus 84% de leurs
dépenses sont consacrées à l'alimentaire. Par contre, ils
ont un pouvoir d'achat extrêmement faible ;
2) environ 23% des ménages sont en
insécurité alimentaire modérée : ils ont
un faible accès à l'alimentation avec une consommation
alimentaire moyenne. La part des produits représente environ 25% des
aliments consommés, ils ont une grande disponibilité en
bétails, mais leur alimentation est pauvre ;
3) environ 15% des ménages sont à
risque d'insécurité alimentaire : ils ont une
consommation alimentaire moyenne et une accessibilité alimentaire
moyenne ;
4) Moins de 8% des ménages sont en
sécurité alimentaire : ce sont les ceux qui ont une
bonne accessibilité alimentaire. Moins de 20% des aliments sont
achetés, et 54% des dépenses sont consacrées à
l'alimentation. Mais par faute d'éducation sur le plan nutritionnel,
leur alimentation est pauvre.
3.5.- Perception de l'insécurité
alimentaire par les ménages
Dans la conduite des enquêtes, on a tenté une
discussion avec les ménages autour de leurs perceptions sur la famine.
Ils ont répondus presqu'à l'unanimité que le manque de
mil/sorghos dans les ménages pendant une grande partie de l'année
représente à leurs yeux l'insécurité alimentaire.
Pour compléter leur réponse, ils ont évoqué les
raisons suivantes :
a)
65
33% ont avancé que l'insécurité
alimentaire est causée par une diminution graduelle des rendements
céréaliers, dus aux ennemis des cultures (oiseaux,
phacochères, mangoustes, criquets rampants, etc.) et accompagnée
de la baisse graduelle de la fertilité des sols ;
b) 22% pensent que c'est le manque d'opportunités
d'emplois ;
c) 15% pensent que c'est le résultat de
l'irresponsabilité des décideurs ;
d) 12% croient que c'est une malédiction d'Allah
suite à la méchanceté de certains habitants,
e) 9% pensent que c'est le manque d'appropriation des
nouvelles mesures publiques ;
f) 5% pensent que les opérateurs de
développement ne mettent pas suffisamment l'accent sur le volet de
diversification agricole, et la recherche de solutions face aux
problèmes réels des exploitants agricoles (pasteurs et
cultivateurs) ;
g) 4% croit que c'est le résultat de la croissance
démographique qui se fait de manière disproportionnée par
rapport aux ressources disponibles ;
3.6.- Stratégies d'adaptation des ménages
face à l'insécurité alimentaire
3.6.1.- Qui sont les ménages les plus
vulnérables ?
Les ménages les plus affectés par les chocs sont
par ordre de vulnérabilité décroissante :
1. Les ménages des communautés qui font face de
manière fréquente à de violents incendies. Les cas
d'incendies sont très fréquents. En général, tous
les biens de ces villageois sont détruits, incluant leurs
économies alimentaires (en nature et en espèce) ;
2. Les veuves qui se trouvent avec des enfants de moins de
huit (8) ans en brousse et dans les villages (Harze Djombo,
Drété, Dar-Oumar, Koundjar, Missérié Alawné
notamment) ;
3. Les femmes allaitantes, les enfants de moins de 10 ans des
ménages appartenant aux ménages de la catégorie petits
céréaliers ;
4. Les ménages très pauvres qui habitent toute
la périphérie du Centre d'Haraze Djombo, d'Assinet, d'Am-Sack, de
Missérié Adjadjiré, sous des Beytarab ou de
Tchoulie en très mauvais état physique,
5. Les villageois qui restent toujours dans le village afin
de préserver une posture sociale, sans chercher d'autres alternatives
économiques (comme les broussards, par
exemple) ; alors qu'ils n'ont aucune ressources alimentaires ;
6. Les ménages broussards qui arrivent sur Oum-Hadjer
sans avoir au moins la possibilité financière d'acheter un
âne et des récipients afin de démarrer un petit commerce
(vente d'eau/fagot à domicile par exemple). Ils habitent en
général dans des Tchoulie et des Beytarab dans
la périphérie de la ville d'Oum-Hadjer (zones : nouvel abattoir,
cimetière, près des lépreux, à quelques
mètres du lit majeur Batha notamment) ;
7. Les ménages qui ont consommé leurs
réserves de semences, et qui n'arrivent pas en s'en procurer d'autres
pour la prochaine campagne agricole ;
8. Les ménages polygames appartenant à la
catégorie des moyens cultivateurs sédentaires, et dont les femmes
ne pratiquent comme activités génératrices de ressources
alimentaires (revenus) que les cultures céréalières ;
9. Les villageois qui n'entreprennent comme activités
génératrices de revenus que les cultures
céréalières, et qui n'ont pas la possibilité
d'exploiter plusieurs zones agro-écologiques à la fois. On les
rencontre partout dans le Batha-Est. Mais, ils sont plus fréquents au
niveau des communautés comme : Missérié
Adjadjiré, Missérié Noire, Haraze Djombo, Djaziré
Taman, Assafick, Assartini, Dop-Dop, Sédami-Ourel, Assinet, Adjob,
Misserie Adjadjire, Haraze, Kouka, Dar-Oumar ;
10. Les petits et moyens ménages
céréaliers qui cultivent moins de cinq Makhamas (0,54
ha), et qui n'ont pas assez de garantie pour prendre plusieurs bons de
céréales en cas de besoins, chez les notables ;
11.
66
Les broussards qui arrivent sur
Oum-Hadjer sans pouvoir s'intégrer dans le système
d'activités de la ville, à cause de la grande concurrence pour
trouver certains travaux salariés, vu que la demande est de loin
supérieure à l'offre ;
12. Les ménages à résidence très
isolées qui ne peuvent pas développer avec des voisins une forme
de solidarité alimentaire ;
13. Les ménages broussards
en difficulté, et habitant dans des zones très
enclavées, et qui n'ont pas les informations concernant la distribution
des aides d'ONG ;
14. Les petits nomades et transhumants, qui sont en voie de
décapitalisation du fait notamment de ventes et de trocs
répétés de bétail pour des raisons alimentaires
;
15. Les ménages broussards qui n'ont pas la
possibilité de quitter la brousse afin d'entrer en ville en
période difficile ;
3.6.2.- Stratégies des
ménages
Pour essayer de survivre, les ménages ont
développé deux types de stratégie : des stratégies
de groupe (collectives) et des stratégies individuelles.
Stratégie collective : à
l'intérieur des villages, certains agriculteurs qui ne disposent pas
assez de ressources pour exploiter des champs individuels, font des
arrangements pour assembler leurs ressources (énergies, intrants,
outils), afin de cultiver des champs ou d'organiser de petits commerces
collectifs ; ainsi sont créés certains groupements. Par ailleurs,
des groupements fictifs (opportunistes) sont aussi créés. Ces
derniers, ne sont ni fonctionnels, ni opérationnels. Mais, ils se
mettent toujours en l'attente d'une ONG qui pourrait intervenir d'un moment
à l'autre dans la zone, afin de se présenter en tant que
représentants légitimes des autres communautés et trouver
des aides.
Stratégie individuelle : Les
stratégies de groupe n'apportent que des solutions partielles,
extrêmement limitées et temporaires. Selon la marge de manoeuvre
d'un ménage il peut tenter l'une ou plusieurs des alternatives suivantes
:
1. L'emprunt de céréales (mil/sorgho) à
condition de remettre à la prochaine récolte jusqu'à le
double de la quantité empruntée,
2. La sollicitation auprès du chef de canton et/ou du
village, ou d'un grand commerçant d'un bon d'argent à rembourser
en nature (mil, sorgho). La production de l'année bien qu'incertaine,
est donc en grande partie engagée avant même d'être
récoltée,
3. La vente et le troc de gros bétails (bovins,
camelins, équins) devient très courante chez les éleveurs
pour répondre aux nécessités alimentaires ; alors qu'avant
le menu bétail (ovins, caprins) était priorisé dans les
échanges,
4. L'immigration vers Abéché, N'Djamena,
Am-Timan (au Tchad) et en Lybie (avant la guerre),
5. L'immigration massive des broussards
particulièrement au niveau du centre-ville d'Oum-Hadjer
à la recherche d'activités génératrices de revenus
(ouvriers dans les fabriques de briques, portefaix : Docker,
ramasseurs et vendeurs de fagots pour la combustion : cuisine, huilerie et
boulangerie, location d'âne ou de pousse-pousse pour la vente d'eau, ..).
En fait, l'offre de main d'oeuvre est tellement importante que ces
activités ne rapportent pas grande chose par rapport aux
nécessités et/ou aux espérances des immigrés
temporaires ;
6. La réduction du nombre de repas et/ou de la
quantité de produits ordinairement consommés par jour - bien
qu'en général, lors des périodes difficiles les
ménages sont beaucoup plus sollicités par des proches pour
partager la nourriture. Cette stratégie a une répercussion
négative sur la solidarité alimentaire culturellement
ancrée dans la vie des ménages du Batha-Est ;
7. La recherche des fourmilières (par certains
broussards notamment) pour récupérer de
céréales prélevées par les fourmis dans les
Dabanga (réserves) des ménages (La figure suivante
présente des Dabanga ;
67
Fig. 64 : Des Dabanga à
Djéziré-Tama ; Sous-préfectures Am-Sack, canton D.H.O.K,
prise de vue, mai 2011.
L'analyse des informations montrent que ces trois
dernières années, plus de 55% de ménages n'ont
plus recours aux stratégies d'assurance. Car très
souvent pour faire face à des chocs, ils n'arrivent pas très
souvent à préserver leurs avoirs productifs. Aussi, ils sont fort
souvent obligés de diminuer leurs apports alimentaires. En
conséquence, ces ménages exploitants n'ont pas d'autres
choix que d'adopter des stratégies de crise. Les
décisions entraînent très souvent des changements
irréversibles tels qu'ils menacent les moyens d'existence futurs. Les
ménages qui restent toujours en brousse, sans pouvoir se déplacer
pour chercher des alternatives économiques à l'agriculture
connaissent très souvent des situations de détresse.
Au niveau des zones marginalisées comme
Haraze-Djombo Kibit, les brousses des cantons Massalat, Amsak
(Dop-Dop, Déziré Tama), Assinet (Koundjar,
Missérié Adjadjire, Ourel), Mesmedje (Marie
Thérèse, ...) plus de 80% des ménages
enquêtés se trouvent en situation d'insécurité
alimentaire cyclique. Ce sont en général de petits
agriculteurs qui ont à peine suffisamment à manger
immédiatement après la récolte (pas plus que 2 à
2,5 mois après la récolte). Ils éprouvent de grandes
difficultés à attendre la récolte suivante, avec des
marges de manoeuvre faibles, voire nulles.
68
Chapitre IV : Environnement institutionnel et
insécurité alimentaire dans le Batha-Est
4.1.- Organisation du système
alimentaire
Pour pénétrer la réalité, il
importe de présenter de manière succincte les principales
composantes ainsi que le mode de fonctionnement du système alimentaire
du Batha-Est.
Ce système alimentaire fonctionne comme un grand
ensemble de sept sources d'approvisionnement. Par ordre d'importance ces
entrées concernent :
1. Les systèmes de production agricoles extensifs ;
2. Les apports des systèmes d'activités
non-agricoles ;
3. L'importation de céréales (mil
pénicillaire) d'Am-Timan16, juste après de la
période de récolte (fin septembre à décembre :
à bas prix) pour constituer des stocks de réserves au niveau de
la ville d'Oum-Hadjer destinés à la revente en périodes
difficile ;
4. Les importations de produits industriels venant de
certains pays voisins ou régionaux (RDC, Nigéria, Cameroun,
Lybie, Soudan notamment) ;
5. Les exportations (produits artisanaux : Soudan,
bétail notamment : RDC, Cameroun, Nigéria) ;
6. L'aide de la CRF, des ONG (CRF, Africare, ACTED) et des
organismes internationaux (PAM, FAO) ;
7. Le magasin de l'Etat (ONASA) qui effectue des ventes
subventionnées ;
Selon les lois organiques du Tchad, ce système
devrait-être appuyé au niveau départemental par un CDA
(Comité Départemental d'Action) qui est un instrument de
politique publique (une arène départementale)
présidé par le préfet. Le CDA a pour rôle de relever
les informations relatives à la situation du département, les
analyser les transmettre et faire des propositions de réponses aux
problèmes constatés. L'illustration suivante présente
l'organisation du système alimentaire du Batha-est.
Fig. 64 : Organisation du système alimentaire du
Batha-Est
Flux de matières (céréales : mil,
sorgho et autres produits alimentaires)
Interrelations et effets d'influence entre les
instruments du système (ONASA, CDA, petit groupe de commerçants
influents) Détournements de produits ONASA (par influence de certains
acteurs départementaux)
Face à l'incapacité du Batha-Est de
répondre à la demande en céréales, on rencontre
trois (3) grands groupes d'acteurs qui essaient d'apporter une réponse
globale. On peut citer :
16 Am Timan est la huitième ville du
Tchad. Elle est le chef-lieu de la région du Salamat et du
département du Barh Azoum
1.
69
Les opérateurs de développement (ONG et OI)
;
2. Les grands et moyens commerçants de
céréales ;
3. L'Etat à travers la préfecture du
Batha-Est, et ses instruments de politique sectorielle ;
? Opérateurs de développement (ONG et
OI)
Outre l'ONDR (Office Nationale de Développement Rural) qui
représente le ministère de l'agriculture, le tableau suivant
présente la liste des opérateurs et leurs domaines
d'intervention.
Tab. 13 : Les Opérateurs de Développement
et l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est
Institution Rôle Domaine d'intervention
Financement
PAM
(Plus d'une dizaine d'année, au besoin)
Africare (depuis 2009) Appui de certaines OP (moins
de 5%)
Projet Evangélique de Développement Communautaire:
PEDC (depuis les années 2000)
ADRB: Association pour le Développement Régional de
Batha (depuis 1994)
ACTED: Agence d'Aide à la Coopération Technique et
au Développement (depuis février 2011)
FAO à travers ONDR Apports en semences de
céréales pour certains paysans parfois
Croix-Rouge Française (CRF) (depuis mars 2010)
Appui à l'alimentation des populations en état
d'insécurité alimentaire,
Assure le lead des réunions des
opérateurs,
Appui à la CRT (Croix Rouge du Tchad)
Appui aux Maraichers (moins de 8% des groupements existants),
Appui à certains Groupements Agricoles via ONDR (moins de
5% des groupements existés),
Appui à certains groupements (moins de 5% des groupements
existants)
Distribution d'aides alimentaires aux personnes
nécessiteuses & Cantines scolaires
Conseil et Vulgarisation Agricoles, Distribution de semences,
Forage de puits
Mercuriales : en utilisant les données produites par le
secteur ONDR ;
Prise en charge de la malnutrition, Appui aux soins de
santé primaire Sécurité Alimentaire - Renforcement des
capacités de la CRT
Prise en charge de la Malnutrition, Alphabétisation,
Sécurité alimentaire, Maraichage,
Hydraulique Pastorale,
Distribution de semences maraichères Formation &
Vulgarisation Agricole
Sécurité Alimentaire
Accès à l'eau pour les femmes, HIMO: Cash for Work
/ Food For Work
UE/ECHO, partenariat PAM/UNICEF
SNU: Système des Nations Unies
USAID, Etat Tchadien
PEDC + Financements extérieurs
Coopération Suisse, PAM, FAO
UE
FAO
Selon un rapport du secteur ONDR du Batha-Est (Communication
personnelle - non publiée, août 2011), la FAO a accordé
cette année une aide de 641 sacs de 100 kg de céréales
comme semences. La distribution a été faite à 6410
ménages, à raison de 10 kg par ménage.
? Préfecture du Batha-Est et
l'ONASA
En matière de sécurité alimentaire, il
existe le PNSA (Programme National de Sécurité
Alimentaire : projet d'Etat appuyé par certains partenaires
internationaux) et l'ONASA (Office National de
Sécurité Alimentaire) qui sont des organes d'Etat appuyés
au niveau central par des partenaires internationaux. L'ONASA du Batha-Est
dispose d'un stock de produits alimentaires de premières
nécessités (mil, sorgho, farine, lait en poudre, huile de palme,
riz). Sa mission est d'aider les plus vulnérables à survivre
durant la soudure, et aussi de contribuer à faire baisser les prix sur
les marchés locaux. Ces produits sont généralement
subventionnés à hauteur de 50 à 60% par rapport aux prix
ordinaires des neuf marchés du département (Cf.
Illustration flux de matières, les rotations et l'ordre d'importance des
différents marchés publics du Batha-Est, commerce du Batha-Est et
les marchés extérieurs en Annexe S). Ces organes sont
renforcés dans leur fonctionnement par des mesures de politiques
publiques telles que la fixation de prix de produits alimentaires par
décrets émanant de la préfecture d'Oum-Hadjer (Cf.
en Annexe T, l'arrêté portant sur la fixation des prix des
denrées par la préfecture du Batha-Est). La
période de renouvellement de stock de l'ONASA s'étale
généralement d'octobre à juin. Selon les
70
principes établis par la préfecture du
Batha-Est, il est interdit de vendre à un commerçant les produits
subventionnés pour la revente.
? Organe de contrôle & Système
d'Information sur la sécurité alimentaire
Selon le décret de l'arrêté No.
6020/PR/PM/MA/2004 du Ministère de l'Agriculture du Tchad portant sur la
réorganisation du CASAGC (Comité d'Action pour la
Sécurité Alimentaire et la Gestion des Crise : Cf.
Décret en annexe U), il doit exister une structure
déconcentrée capable de collecter, analyser, et transférer
des informations de leur niveau vers la capitale (CASAGC). Ces structures sont
les CLA (Comité Local d'Action) au niveau des sous-préfectures,
les CDA (Comité Départemental d'Action) au niveau des
départements, et les CRA (Comité Régional d'Action) au
niveau des régions.
Le préfet préside le CDA de son
département. Dans le cas des CLA, la présidence est
assurée par le sous-préfet. Dans les documents de politiques
publiques, il est prévu que le CDA et les CLA bénéficient
de l'appui technique des structures déconcentrées comme le
Secteur de l'Elevage, et l'ONDR particulièrement.
En 2008 la préfecture du Batha-Est a pris un
arrêté (No. 010/RB/DBE/08 : Cf Annexe V ) portant
sur la mise en place d'un CDA dans le Batha-Est. Selon le document, le CDA est
constitué des services d'inspection des eaux et des forêts, du
chef de secteur de l'élevage, du médecin chef de district, du
responsable du centre social, d'un représentant des associations, du
projet évangélique de développement communautaire, d'un
représentant des cantons, d'un représentant du comité
islamique, d'un représentant de l'église
évangélique, d'un représentant de l'église
catholique. Un schéma classique de ce système d'information est
illustré en annexe W.
? Résultats des mesures publiques
Fig 65: Ecarts entre prix fixés par décret
préfecture Oum-Hadjer par rapport aux prix rééls sur le
marché local de janvier à juin 2011
Béré-Béré sac 100 kilo Prix
réél Béré-Béré sac 100 kilo Prix
Fixe
Mil pénicillaire sac 100 kilo Prix
réél
Mil pénicillaire sac 100 kilo Prix Fixe
Sorgho sac 100 kilo Prix réél Sorgho sac 100 kilo
Prix Fixe Niébé sac 100 kilo Prix réél
Niébé sac 100 kilo Prix Fixe
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Prix en F CFA
25000
20000
15000
10000
5000
0
Le décret de la préfecture sur les prix a
été publié en décembre 2010. Au cours du premier
mois de son existence, les commerçants par mesure de précaution
et de prudence (peur des autorités) ont appliqué les prix
imposés. Deux mois après, les prix ont commencé à
grimper. En effet, au départ les autorités ont imposé les
prix par des mesures coercitives, mais après quelque mois, le
marché s'est imposé. De plus, les mesures n'ont pas
été accompagnées d'une structure de contrôle et de
suivi. Alors que, le décret a été publié sans
aucune forme de consultation des acteurs des différentes filières
concernées. Les graphes suivants présentent l'évolution
réelle des prix sur le marché dans la première
moitié de 2011, par rapport aux prix de certains produits alimentaires
stratégiques fixés par la préfecture.
Prix en F CFA
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Fig. 66 : Ecarts entre prix fixés par
décret préfecture Oum-Hadjer par rapport aux prix
rééls sur le marché local de janvier à juin
2011
Janvier Février Mars Avril Mai Juin
Maïs sac 100 kilo Prix réél Maïs sac
100 kilo Prix Fixe Sésame sac 100 kilo Prix réél
Sésame sac 100 kilo Prix Fixe Arachide sac 100 kilo Prix
réél Arachide sac 100 kilo Prix Fixe Riz local sac 100 kilo Prix
réél
71
? Faible capacité de réponse de
l'ONASA
La capacité de réponse de l'ONASA reste
extrêmement faible. Le stock dont dispose l'ONASA ne peut pas lui
permettre de pourvoir aux attentes minimales de 37% des ménages de la
population, même pour un mois. Le magasin de stockage a une
capacité de 1.000 tonnes, soit 10.000 sacs de 100 kg. Selon les
données de terrain, un ménage de cinq personnes par exemple
consomme en moyenne 1,5 coros par jour (consommation moyenne : 2 fois
par jour). Un sac de 100 kg contient 40 Coros. Donc, un sac de
denrées peut nourrir ce ménage type pour 26 jours en moyenne.
Donc, la réserve de 1.000 tonnes ne peut nourrir que 10.000
ménages de 5 personnes en moyenne pendant 26 jours, ce qui correspond
à moins de 1/3 des ménages de Batha-est. Car, le recensement RGPH
2009 rapporte que 37 500 ménages vivent dans le département. La
période de convergence de soudure peut aller jusqu'à six mois. Le
taux de ménages en difficulté alimentaire dépasse
largement 65% de la population globale.
? Stratégies de l'ONASA et
réalités de terrain
La période de renouvellement de stock de l'ONASA
s'étale généralement d'octobre à juin. A
présent (juillet 2011), le magasin ne dispose que de 2 850 sacs de
sorgho béré-béré. Alors que cette
période correspond à l'arrivée des pluies agressives. La
possibilité d'accès des camionneurs à l'unique magasin
d'Oum-Hadjer centre pour son approvisionnement sera limitée. De plus,
comme la période de vente subventionnée est prévue entre
juin et septembre, les communautés les plus enclavées, les plus
vulnérables, et qui devraient normalement faire partie des premiers
groupes de bénéficiaires potentiels, étant coupées
d'Oum-Hadjer centre par le passage de la rivière Batha, ne sont pas en
général des bénéficiaires de la subvention.
Selon les principes établis par la préfecture,
il est interdit à l'ONASA (Batha-Est) de vendre à un
commerçant les produits subventionnés. Alors qu'en
général, les commerçants grossistes et détaillants
achètent beaucoup plus cher (1,5 fois plus) leurs marchandises que les
prix imposés. Selon les commerçants, ces mesures ne font que
créer des tensions injustes, des frustrations, sans fondement logique et
maladroites entre eux et les consommateurs. En résumé,
l'échec de ces mesures publiques s'explique par le fait qu'elles ont
été décidées et adoptées sans une
consultation des groupements de producteurs, et principalement des grands et
moyens commerçants du département. Alors que ces derniers bien
que mal ou très peu organisés, constituent des maillons basiques
et incontournables des filières stratégiques du
département.
Par ailleurs, le fait de fixer les prix des produits agricoles
sans consulter les grands et moyens commerçants, provoque à la
fois une frustration chez eux, et crée une sorte de découragement
chez les grands producteurs. D'ailleurs, beaucoup de producteurs se trouvent
dans un processus de décapitalisation. Pendant que le préfet
fixait le prix des principales denrées, le coût des intrants
(pesticides, médicaments pour le bétail, etc.), des
équipements et des outils ne cessaient d'augmenter.
72
Chapitre V : Rôle des OP face à
l'insécurité alimentaire
5.- Comment les OP du Batha-Est interviennent-elles dans
la sécurité alimentaire des ménages ?
? OP et insécurité alimentaire :
Période de 1911 à 1945
Les informations récoltées lors de la conduite
des enquêtes historiques pour la période 1911 à 1945,
rapportent qu'il existait déjà des associations villageoises (AV)
au niveau du Batha-Est. Le nombre reste inconnu. Un des objectifs était
la lutte contre l'insécurité alimentaire. D'ailleurs,
déjà deux ans après la création de cette
préfecture (1913), il y eu une terrible famine. Durant cette
période les AV sensibilisaient les villageois pour mobiliser des
ressources afin d'aider les plus vulnérables.
? Période de l'administration coloniale
Durant la période coloniale (1945-1959),
l'administration s'est préoccupée de structurer le monde rural.
Les principaux objectifs étaient d'une part la consolidation du pouvoir
colonial, et d'autre part d'assurer la garantie de la protection des
intérêts de la métropole. C'est ainsi que dès 1945,
l'Etat mettait en place les SIP : Sociétés
Indigène de Prévoyance. Ces structures avaient pour mission, de
drainer vers l'administration centrale les ressources du monde rural
(prélèvement obligatoire sur les récoltes), en passant par
les chefs traditionnels qui exerçaient une pression sur les paysans dans
ce but. En 1956, les SIP devinrent les SAP (Sociétés Africaines
de Prévoyance) avec presque la même mission que les SIP. A cette
période, les OP n'avaient pas vraiment un rôle
prépondérant dans la sécurité alimentaire, vu le
système qui était mis en place par les colons. Cependant, la
solidarité villageoise continuait.
? Tentative d'intégration des OP
après l'indépendance
À partir des années 1980, l'ONDR
a mis l'accent sur la création des groupements de gestion
d'intrants dans les villages. Selon la taille du village, on y trouvait autant
de groupements que de quartiers. Donc, il existait une grande quantité
de groupements. En 1985, une grande famine a frappé le Batha-est. Pour
faciliter l'acheminement et la gestion des aides humanitaires, l'ONDR
a tenté d'utiliser l'aide de certains groupements.
? Avènement des ONG et dynamique des OP
Les premières ONG arrivaient au Tchad vers les
années 1980. Suite à la guerre et la famine de 1984, ces ONG ont
impulsé des mouvances communautaires. Cela a occasionné la
naissance de nombreux groupements dans le Batha-Est. Ces groupements menaient
des activités diverses, et avaient des appellations différentes,
selon le goût de leurs promoteurs.
En 1983, le Batha-Est a été touché par
une épizootie, la peste bovine. Pour faciliter l'application de
certaines mesures publiques visant l'éradication de la maladie, les
autorités locales ont encouragé le regroupement des
éleveurs. Mais, aucun encadrement n'a été accordé
à ces derniers.
L'arrivée de cette épizootie a été
suivie d'une très forte sécheresse dans le Batha-Est, et
conséquemment de la terrible famine Almountal. Beaucoup
d'enfants, de femmes enceintes et des milliers d'animaux ont péri.
Alors, le gouvernement central a sollicité l'aide des Nations-Unies et
des ONG. Ces organismes ont facilité la distribution de blé, de
CSB (aliment composé: Cereals - Soybeans), et
du riz aux communautés. Pour sa part, la préfecture du Batha-Est
a décidé de créer des commissions locales chargées
d'assurer la distribution des aides alimentaires aux sinistrés. Et,
certaines associations villageoises y ont été très
impliquées.
Avec l'arrivée du projet SECADEV (Secours
Catholique pour le Développement Villageois) vers la fin des
années 80, les groupements ont commencé à
s'intégrer beaucoup plus dans les activités de
développement villageois. Cela a suscité une sorte de jalousie et
craintes chez certains chefs traditionnels, au regard de la montée en
puissance des groupements dans leurs communautés. Ces dix
73
dernières années, avec l'arrivée des
opérateurs de développement comme Secours Islamique, PEDC (Projet
Evangélique de Développement Communautaire), Secours Catholique,
Africare, Croix-Rouge Française et ACTED, les groupements se multiplient
davantage. Aujourd'hui, il existe plus de 600 OP dans les communautés du
Batha-Est.
Les préoccupations des ménages liées
à l'insécurité alimentaire constituent les
premières séries d'arguments, qui permettent d'expliquer la
multiplication des OP. Bien qu'il existe d'autres paramètres à
prendre en compte pour expliquer ce phénomène. Selon l'intention
et la motivation des initiateurs et/ou le niveau d'encadrement du mouvement, on
peut aboutir à une association durable ou
éphémère.
? Groupements de producteurs et/ou
commerçants
À l'intérieur des villages, des agriculteurs qui
ne disposent pas suffisamment de ressources pour exploiter un champ individuel,
combinent leurs avoirs (énergies, intrants, outils, argent, main
d'oeuvre) avec d'autres personnes, pour cultiver un champ collectif. Dans ce
même ordre d'idée, d'autres villageois s'associent entre eux en
vue d'entreprendre des activités génératrices de revenus.
Ainsi, de nombreux groupements sont créés pour lutter contre
l'insécurité alimentaire.
? OP et politiques publiques
La mise en oeuvre des politiques dans le monde rural passe
surtout par l'ONDR, et le secteur d'Elevage (service déconcentré
du ministère). Ces services utilisent plutôt le modèle
Up-Down dans la conception et l'exécution des activités. Les OP
agissent plutôt en tant que simples bénéficiaires dans les
projets gouvernementaux. Alors que, dans la mise en oeuvre des projets d'ONG,
ces dernières priorisent en général une approche
d'intégration des organisations communautaires - même si, ces
opérateurs ne se soucient pas de créer un lien entre les
centaines de groupements disparates qui existent dans le département.
Les réflexions produites à la base ne peuvent
pas remonter facilement au niveau des pouvoirs supérieurs. Ce relais est
plutôt assuré par les autorités traditionnelles vers le
sous-préfet, le sous-préfet vers le préfet et/ou certains
services déconcentrés de l'Etat. Aussi, les ONG (ACTED,
Africare), CRF et PAM constituent un créneau pour acheminer certaines
doléances des organisations de base au niveau des arènes. Dans
l'élaboration des documents de politique publique la participation des
OP est très souvent mentionnée, comme entités
impliquées dans les processus décisionnels. Pourtant en
réalité, les OP ont beaucoup plus de considérations aux
yeux des ONG, qu'au niveau des structures publiques du département. En
dépit des différences qui existent dans le mode de fonctionnement
des OP étudiées, on constate que la lutte contre
l'insécurité alimentaire constitue leur noeud de convergence. Un
document de diagnostic simplifié d'une trentaine d'OP les
représentatives sur Batha-Est est mis en annexe X.
74
Chapitre VI : Synthèse et recommandations 6.1.-
Synthèse
En guise de synthèse, l'adaptation du protocole initial
du projet de recherche, les réflexions produites sur les
résultats validés à plusieurs niveaux, et l'analyse
croisée des informations en lien avec les thématiques
abordées sur la problématique permettent de tirer les conclusions
suivantes :
De 1913 à ce jour, le Batha-Est a connu plus d'une
dizaine de famines espacées entre elles de 7,2 années en moyenne.
La vie économique des ménages repose principalement sur un
système d'élevage extensif et/ou sur des systèmes de
cultures céréalières de subsistance en difficulté.
Les céréales (mil, sorghos) constituent l'aliment de base pour
une population estimée à 188 707 habitants. Les ménages
résument l'insécurité alimentaire, la malnutrition et la
pauvreté à « un manque de mil/sorghos pendant une grande
partie de l'année ». Pourtant, les
réflexions portées autour de trois scenarii envisageables ont
permis d'avancer que, seules dans des conditions de rendements exceptionnels,
le département peut-être autosuffisant en céréales.
Selon les exploitants, un tel évènement n'a qu'une
probabilité de 1/10 de survenir. La filière maraîchage se
présente comme une alternative pour certains ménages exploitants,
mais le manque d'encadrement représente un enjeu majeur qui freine son
développement. Aussi, il ressort que les aspects liés à la
diversification du régime alimentaire, à la qualité et de
l'hygiène alimentaire et de l'eau de boisson ne font pas partie des
grandes préoccupations départementales. Pourtant, ces aspects
négligés ont de graves conséquences sur la santé
des ménages.
Pour les ménages du Batha-Est, la pauvreté
d'un ménage se définit principalement par sa capacité
à pourvoir au moins à un Coro de céréales par jour,
et la richesse est plutôt perçue à partir du type et de
l'état physique de son habitat, ou se voit plus clairement à
partir de l'importance et la composition de son cheptel. Face aux
aléas agro-climatiques, beaucoup de ménages (68,70%) combinent
différents types d'activités non-agricoles. Mais en
général, la valeur ajoutée dégagée dans ces
systèmes d'activités est faible, ne permettent pas à ces
ménages de compenser leurs déficits céréaliers.
Pour faire face aux chocs alimentaires, les éleveurs pratiquent le troc
ou la vente de gros bétail, alors qu'avant 2009 le menu bétail
était plutôt priorisé dans les échanges.
Les ménages plus vulnérables sont ceux qui
dépendent seulement des récoltes de céréales
(17,56% des enquêtés), les nomades non-éleveurs, et les
ménages mendiants (1,15%). Ces arguments permettent de confirmer
l'hypothèse H1à savoir : « La
vulnérabilité alimentaire des ménages est liée
à un ensemble de facteurs qui sont : le système
d'activités, le revenu, le patrimoine, le capital humain, le capital
social». Nous estimons que H1 est une hypothèse
fondamentale. Aussi, au regard du niveau de contribution des OP dans les
efforts de lutte collective contre l'insécurité alimentaire, nous
sommes en mesure de confirmer partiellement la deuxième hypothèse
(H2) : « L'environnement organisationnel des
ménages a un effet sur la situation alimentaire ».
Face à la situation critique de
l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est, les opérateurs
de développement (ONG, OI) n'apportent que des réponses
limitées dues à des limites de budgets. Pour sa part, l'Etat
préfère appliquer un modèle de régulation
basé sur certains principes du marché imparfait ; mais le
modèle fonctionne mal. Le système d'information sur la
sécurité alimentaire n'est pas opérationnel. Outre, les
groupes relativement organisés de la société civile qui ne
sont pas impliqués, les principales causes seraient un manque
d'organisation, de motivation, d'engagement, de synergie au sein du
système et de de ressources. Alors, ceux-ci permettent de confirmer
l'hypothèse H4 : « L'environnement
institutionnel à un effet sur la situation alimentaire des
ménages ».
En décembre 2010, la préfecture de façon
unilatérale a pris des arrêtés et a fixé les prix de
certains produits de base en s'appuyant uniquement sur des mesures pour
sanctionner les rebelles. Mais deux (2) mois après la publication du
décret, le marché a repris le pas sur la fixation des prix. Et
depuis, les
75
mesures des préfectures ne sont plus
considérées. Ainsi, en périodes difficiles, les
commerçants grossistes d'Oum-Hadjer (situation d'oligopole :
sorte de cartel) sont en mesure faire évoluer à
volonté le prix des céréales sur les autres marchés
cantonaux. Alors, cela permet de confirmer l'hypothèse H3
: « L'Environnement économique à un effet
sur la situation alimentaire ».
Face à ces irrégularités, la
période de convergence de soudures qui dans le
passé s'étalait ordinairement dans la fourchette de juin à
septembre, devient plus longue. Parfois dès début de
février, les Dabanga de plus de 75% des
ménages sont vides. Les habitudes de solidarité alimentaire qui
occupaient une place importante dans la culture des habitants sont en
régression. Cela s'explique par l'affaiblissent
quasi-généralisé des économies des ménages.
Un bon nombre de grands et moyens agriculteurs se trouvent sur une voie de
décapitalisation latente et/ou manifeste. Beaucoup de petits
agriculteurs croupissent dans le surendettement, les pauvres deviennent encore
plus vulnérables qu'avant et le nombre de ménages mendiants ne
fait qu'augmenter.
En référence à la situation ex-ante
(avant-projet CRF-CRT en 2010), l'incidence de la malnutrition du
département diminue considérablement. Cependant, le nombre de cas
de rechute ne fait qu'augmenter avec la faible résilience des
ménages face aux chocs alimentaires. Et enfin, on peut admettre que :
l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est a à la fois une
portée historique, structurelle et conjoncturelle. Les réflexions
produites autour de ces thématiques permettent de conclure en ces termes
: «l'insécurité alimentaire et la malnutrition ne font
que plonger une grande partie des ménages du Batha-Est dans la
paupérisation ». Donc, il faut repenser et renforcer le
système alimentaire du département.
En guise de conclusion, ce stage m'a permis d'une part
d'acquérir une expérience pratique au sein de la CRF pour
compléter ma formation théorique. D'autre part, il m'a permis
d'évaluer mes ambitions professionnelles avec le secteur
d'activité de la CRF qui évolue dans un contexte culturel,
socio-économique et environnemental différent par rapport
à mes réalités sociétales et mes expériences
professionnelles antérieures. Du coup, le renforcement de mes
capacités me permettra de mieux contribuer dans la résolution des
questions liées aux problématiques de la sécurité
alimentaire tout au long de ma carrière dans les Antilles, et plus
particulièrement en Haïti.
6.2.- Après avoir analysé la situation de
l'insécurité alimentaire dans le Batha-Est, si nous avions
à proposer des mesures, que ferions-nous ?
Notre perception du contexte global en lien avec les
différentes propositions faites par des OP, certains opérateurs
et les décideurs du Batha-Est nous conduisent à proposer la mise
en place d'un « Programme de renforcement des capacités
des acteurs locaux contre l'insécurité alimentaire et la
malnutrition » à partir de cinq axes :
1. Accompagnement des cantons dans la mise en réseau
des groupements en appui au renforcement du système d'information sur
la sécurité alimentaire du département,
2. Appui de certaines OP dans la planification,
l'organisation et la rentabilisation de certaines filières
économiques et/ou alimentaires,
3. Amélioration de la capacité de
réponse des cantons enclavés,
4. Appui aux initiatives de type genre et Activités
Génératrices de Revenus (AGR),
5. Recherches sur certaines thématiques ;
Dans la mise en oeuvre de ces axes, nous proposons des
suggestions qui se situent à quatre niveaux. I.- Recommandations
en lien avec la situation de l'insécurité alimentaire
:
? Renforcer et dynamiser les structures départementales
de coordination de la sécurité alimentaire (CDA, CLA) et mener
des réflexions approfondies pour la mise en oeuvre du cadre
harmonisé ;
·
76
Renforcer la capacité technique du CDA (Comité
Départemental d'action) et des CLA (Comités Local d'Action) par
la formation des agents (ONDR, secteur élevage, secteur environnement,
secteur municipal, etc.) et la mise en place d'un système informatique
pour le traitement des données du système d'information et d'une
banque d'intrants, d'outils et d'équipements agricoles ;
· Former des facilitateurs communautaires locaux en vue
de faciliter les travaux de capacitation (Empowerment) des OP ;
· Renforcer les OP (sensibilisation, réseautage,
formation et équipements) en vue d'intégrer le système
d'information, afin d'éviter des charges financières trop
élevées ;
· Appuyer et encadrer le CDA le CDA afin qu'il devienne
une interface fonctionnelle entre les autorités
déconcentrés, les opérateurs de développement et
les groupes organisés de la société civile, en vue de
discuter sur les thématiques en liens à
l'insécurité alimentaire. Cette structure pérenne
permettra de faire des propositions viables et appropriées aux
différentes réalités. Elle sera formée de
manière à-ce-que toutes les collectivités
départementales (cantons) soient représentées de
façon légitime ;
· Appuyer les CLA et le CDA à mettre en place un
système de suivi régulier des indicateurs liés à la
vulnérabilité alimentaire (bilan alimentaire, bétail,
pluviométrie, ennemis des cultures, etc.) et de collecter les signes
d'alerte précoce en collaboration avec toutes les structures oeuvrant
dans le domaine de la sécurité alimentaire (via les CLA, CDA)
;
· Créer des services (intrants) de
proximité pour les agriculteurs qui sont éloignés de
Oum-Hadjer centre et/ou des rares postes de services agricoles ;
· Renforcer la capacité des postes
d'élevage par la formation des agents, et la mise en place d'une
pharmacie vétérinaire au niveau d'Oum-Hadjer centre pour
alimenter les unités de soins qui vont être
opérationnalisés dans les campagnes ;
· Encadrer (regroupement, formation, équipement,
organisation filière) les associations de maraîchères pour
améliorer la performance des systèmes de cultures ; et
accompagner l'intégration de nouveaux maraîchers dans la
filière ;
· Créer un atelier de transformation et de
conservation artisanale de denrées au niveau de certaines zones
stratégiques à l'intention des OP féminines ;
· Faciliter l'accès au crédit aux
groupements féminins qui interviennent dans le petit commerce, ainsi que
les broussards qui n'arrivent pas à intégrer le marché
d'Oum-Hadjer centre par manque d'un minimum financier ;
· Améliorer les voies cantonales par la mise en
place de ponceaux pour faciliter l'accès des habitants à
certaines zones d'intérêt socio-économiques en
périodes de pluies ;
· Aider les OP de Missérié
Adjadjiré, de Sedami-Ourel à installer un moulin de
céréales ;
· Créer des filets de sécurité
sociale destinés particulièrement aux veuves et aux personnes
handicapées en difficulté alimentaire ;
· Construire des structures de stockage au niveau des
sous-préfectures, afin de faciliter la déconcentration de
l'ONASA, ce qui permettra aux ménages vulnérables
éloignés d'avoir accès aux produits subventionnés
;
· Dynamiser davantage et renforcer les structures de
prises en charge qui existent en ressources humaines, formation,
équipements, matériels, moyens logistiques et financiers, pour
assurer les conditions de référence et de prise en charge
curative ;
II. Recommandations sur la nutrition, hygiène
alimentaire et eau potable
· Informer et sensibiliser l'Etat central, et
éventuellement la communauté internationale (notamment les
bailleurs de fonds) sur la nécessité de financer les
projets/programmes dans le
77
cadre de la politique départementale de
développement de la nutrition par un plaidoyer conjoint
CRF/CRT/PAM/UNICEF/Autorités départementales ;
· Renforcer et élargir le projet CRF/CRT en cours
aux poches de malnutrition dans les zones éloignés des
unités de prise en charge actuelle (CNT/CNS/CNA des CDS) ;
· Sensibiliser et former les OP féminines
particulièrement sur les thématiques telles que le traitement de
l'eau, l'hygiène de vie et la nutrition humaine ;
· Faire un plaidoyer pour intégrer dans la
formation des écoles classiques une thématique relative à
l'hygiène alimentaire, l'hygiène publique, l'hygiène de
vie et la nutrition humaine (notions de base) ;
· Former des agents communautaires au dépistage
et à la sensibilisation dans les communautés très
éloignées des CDS pour servir de relais ;
· Sensibiliser davantage (CRF/CRT) les ménages
sur le changement des comportements alimentaires dans l'intérêt
des enfants, des mères allaitantes et femmes enceintes ;
· Instaurer (via le CDA) un système d'information
départementale en matière de surveillance nutritionnelle (base de
données, système d'information géographique) dans le cadre
d'un programme départemental du développement de la nutrition
;
III. Recommandations sur les marchés
départementaux :
· Faciliter l'accès au crédit à des
OP commerçantes au niveau des différents cantons pour des achats
anticipés de céréales immédiatement après la
récolte sur Am-Timan. Cette stratégie
permettrait diminuer l'influence du cartel de Oum-Hadjer sur les marchés
cantonaux en périodes difficiles ;
· Surveiller les prix des principaux produits
alimentaires et du bétail ;
· Renforcer les Systèmes d'information sur les
marchés (SIM - CDA) existants et en faire des outils d'action,
alternativement,
· Renforcer la capacité de réponse de
l'ONASA, et donc mettre en place un comité de contrôle impliquant
des représentants de la société civile, en vue de
créer un minimum de transparence dans le système ;
· Encourager des échanges durables entre la
préfecture, les grands et moyens commerçants, la direction des
impôts, l'ONASA et des représentants de la société
civile (sorte de forum) pour faciliter l'appropriation et l'application des
mesures publiques liées avec l'évolution des prix des produits
(denrées) de premières nécessités sur les dix
marchés du département ;
· Améliorer l'état physique des
marchés publics des cantons, sans oublier de construire de latrines
écologiques publiques et d'installer des bacs à ordures dans des
endroits stratégiques;
IV. Recommandation liées à la recherche
· Etudier de manière approfondie les recettes
alimentaires locales, afin de les améliorer et de vulgariser aux
ménages les résultats via les structures féminines
renforcées ;
· Mener une étude sur la
vulnérabilité à l'insécurité en eau potable
sur une base cartographique ; en prenant en compte également les aspects
quantitatifs et qualitatifs dans le Batha-Est ;
· Conduire une recherche sur la possibilité de
faire une gestion rationnelle des eaux pluviales (stockage), afin de
réduire la vulnérabilité du Batha-Est en eau ;
· Mener des recherche en lien avec la diversification et
la vulgarisation des cultures alimentaires du département afin
d'améliorer l'aspect nutritionnel des menus alimentaires ;
· Identifier et étudier les principales
possibilités de création d'emplois de masse dans le
département ;
· Faire des études sur les potentialités
techniques et économiques des filières : maraîchage,
sésame, arachide du Batha-Est ;
78
? Etudier la possibilité de cultiver et de vulgariser le
fonio sauvage existant dans le Batha-Est ;
? Etudier la possibilité de développer la
filière artisanale, en mobilisant certaines OP comme porteuses de projet
;
Alors, pour augmenter la probabilité de
réussite de cette proposition de programme, nous encouragerons un examen
approfondi des enjeux clés entre les acteurs du département.
Ainsi, ces derniers pourraient arriver à un consensus qui facilitera
l'adoption d'une feuille de route avec des engagements de tout un chacun. La
performance de la mise en oeuvre d'un tel programme dépendra non
seulement de la possibilité de mobiliser des ressources
financières, matérielles, intellectuelles, mais
particulièrement de la stabilité (socio-politique) de la
région (du pays par ricochet) ; car il s'agit d'actions à long
terme.
Par ailleurs, nous estimons que dans l'état actuel,
les autorités et les services déconcentrés en place ne
peuvent pas surmonter ces enjeux. Donc, un appui extérieur au
département s'avère nécessaire. Nous pensons en ce sens
particulièrement à l'Etat central, car c'est son rôle
premier de se préoccuper de ses populations. Et si cela ne vient pas de
l'Etat, alors, il faudrait un appui extérieur, afin de renforcer les
capacités des acteurs et des services concernés. Si non, nous
pourrions verser dans le même sens que certaines personnes
âgées du Batha-Est qui pensent que, «si cette situation
perdure davantage, les ménages du Batha-Est court le risque de revivre
des situations similaires à la période de 1913 à
1933».
79
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sm=s&gs_upl=16172l16172l0l17982l1l1l0l0l0l0l142l142l0.1l1l0#sclient=psy-ab&hl=fr&rlz=1G1SVEE_FRFR448&source=hp&q=2+%3A+CSA+pp.+Document+FAO+CF
S+%3A99%2F2&pbx=1&oq=2+:+CSA+pp.+Document+FAO+CFS+%3A99%2F2&aq=f&aqi
=&aql=&gs_sm=e&gs_upl=1091330l1091330l1l1092346l1l1l0l0l0l0l0l0ll0l0&bav=on.2,or.r_g
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81
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Hydrological sciences, 47: 563, 2002.
80
ANNEXES
- ANNEXE A: GUIDE D'ENTRETIEN HISTORIQUE
- ANNEXE B : GUIDE D'ENTRETIENS MEMBRES ORDINAIRES OP
- ANNEXE C : GUIDE D'ENTRETIENS COMITE DE GESTION OP
- ANNEXE D : FICHE D'ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUE MENAGE
- ANNEXE E : FICHE TECHNIQUE - FORMATION DES ENQUETEURS -
FACILITATEURS VCRT - ANNEXE F : CARTE GEOLOGIQUE BATHA-EST
- ANNEXE G : CARTE ADMINISTRATIVE REGION BATHA
- ANNEXE H : COMPOSITION ET CERTAINES CARACTERISTIQUES DES
GROUPES ETHNIQUES DU BATHA-EST
- ANNEXE I : ORGANISATION, CARACTERISTIQUES ET DESCRIPTION DES
MODELES D'HABITATS DU BATHA-EST
- ANNEXE J : CALENDIER SAISONNIER DES PRINCIPAUX EVENEMENTS ET
ACTIVITES DU BATHA-EST
- ANNEXE K : GRAPHIQUES SUR TENDANCE DE COMBINAISSON DES ESPECES
DANS LES TROUPEAUX ET CLASSES DE PRODUCTEURS DU BATHA-EST
- ANNEXE L : ILLUSTRATION DU MESO-SYSTEME PRODUCTIF DU
BATHA-EST
- ANNEXE M : CALENDRIER CULTURAL DU BATH-EST
- ANNEXE N : FLUX DE MATIERES DANS LE FONCTIONNEMENT DES FILIERES
CAMELINE, BOVINE, CAMELINE ET OVINE
- ANNEXE O : FLUX DE MATIERES DE LA FILIERE FRUIT/
MARAÎCHAGE
- ANNEXE P : TABLEAU D'EQUIVALENCE DES UNITES DE MESURES LOCALES
PAR RAPPORT AUX SYSTEMES DE MESURES STANDARD - SI
- ANNEXE Q : GRAPHIQUES SUR LA TENDANCE D'EVOLUTION DES PRIX EN
2010 POUR LES DIFFERENTES ESPECES ANIMALES SELON LA TAILLE, LA SAISON ET LE
SEXE AU NIVEAU DU MARCHE BETAIL D'OUM-HADJER
- ANNEXE R : EQUIVQLENCE FRANCAISE DES NOMS DONNES AUX FAMINES
PAR LES HABITANTS DU BATHA-EST
- ANNEXE S : ILLUSTRATION FLUX DE MATIERES, LES ROTATIONS ET
L'ORDRE D'IMPORTANCE DES DIFFERENTS MARCHES PUBLICS DU BATHA-EST, COMMERCE DU
BATHA-EST ET LES MARCHES EXTERIEURS
- ANNEXE T : ARRETE PORTANT SUR LA FIXATION DES PRIX DES DENREES
PAR LA PREFECTURE DU BATHA-EST
- ANNEXE U : ARRETE NO. 6020/PR/PM/MA/2004 DU MINISTERE DE
L'AGRICULTURE DU TCHAD PORTANT SUR LA REORGANISATION DU CASAGC
- ANNEXE V : ARRETE NO. 010/RB/DBE/08, PORTANT SUR LA MISE EN
PLACE D'UN CDA DU BATHA-EST - ANNEXE W : SYSTEME D'INFORMATION SUR LA SECURITE
ALIMENTAIRE DU NIVEAU NATIONAL AU NIVEAU DEPARTEMENTAL
- ANNEXE X : DIAGNOSTIC SIMPLIFIE ET REPRESENTATIF D'UNE
TREINTAINE D'OP
81
ANNEXE A: GUIDE D'ENTRETIEN HISTORIQUE
? Principe de base : Nous essayons de situer les
récits sur 5 grandes périodes
Les
45Périodes
|
<1960 (avant
l'indépendance)
|
de
1990
|
1960
|
à
|
de
2000
|
1990
|
à
|
de
2009
|
2000
|
à
|
de
2018
|
2010
|
à
|
Nom et Age de la personne âgée :
Date de l'entretien : ___ 2018
1. La trajectoire de sa famille ?
2. L'évolution de l'organisation sociale dans l'espace
?
3. Les grands événements (famine,
sécheresse, catastrophe naturelle, incendies, épizooties,
épidémies, ...) qui sont survenus dans les temps passés ?
Politiques sectorielles appliquées ?
4. L'évolution des situations climatiques dans le temps
?
5. Les explications sur l'évolution des
écosystèmes du PNNM (pour profil environnemental) ;
6. L'évolution des exploitations agricoles dans le temps
? raisons de ces évolutions ?
7. Les transformations des systèmes de culture, causes,
conséquences ?
8. Les transformations des systèmes d'élevage,
causes et conséquences ?
9. Les dynamiques agraires (accès à la terre,
l'introduction de nouvelles techniques, des outils et équipements, etc.)
?
10. Les modèles de variantes de cohabitations
communautés, autorités et gestion du PNNM
11. L'histoire sur le niveau de disponibilité et
d'accessibilité aux intrants ;
12. Les différentes formes d'encadrement
bénéficiées par les anciens exploitants du secteur
agropastoral dans le passé ?
13. Rapports entre les autorités, les OCB/SF dans le
temps ?
14. Les modes d'organisation ancienne du travail agricole dans
le PNNM?
15. Les informations sur les dynamiques des flux migratoires
oum-hadjois / les causes et impacts sur les réalités
socio-économiques du département ?
16. Les formes de crédits traditionnels, les
transformations et leurs externalités ?
17.
L'évolution de la biodiversité (introduction,
disparition, extinction) les causes et les conséquences sur l'existence
des communautés dans le PNNM ?
18. L'histoire sur les différentes formes
d'échanges commerciales entre PNNM et les communautés
avoisinantes et/ou d'autres régions/autres pays ?
19. L'histoire des différents projets du PNNM et les
niveaux de réussite ?
20. Les conflits (internes ou externes) qui ont eu des impacts
directs sur le fonctionnement des communautés PNNM / Les causes et les
conséquences sur la vie socio-économique des habitants ?
21. Rapport entre communautés internes et de celle de la
zone tampon ?
22. Les grands conflits intra-intercommunautaires
(particulièrement en ce qui concerne les relations entre agriculteurs et
éleveurs), causes, conséquences et moyens résolution ?
23. Les évolutions dans les habitudes alimentaires
(raisons des changements et conséquences) ?
24. L'évolution des conditions d'accès aux
infrastructures socio-économiques de base (routes, marchés,
puits, écoles, hôpital, dispensaire, moyens de communication,
centre de santé, ...) ?
25. Comment évolue la perception des habitants sur la
richesse et la pauvreté d'un homme dans le PNNM ?
26. Quels sont vos mauvais souvenirs de la zone PNNM ?
27. Quels sont vos meilleurs souvenirs de la zone PNNM ?
28. Les plus grands noms (personnages) de la zone et raisons
?
29. Certains proverbes propres à la région en
liens à la gestion du PNNM ?
Choukoulane !
ANNEXE B : GUIDE D'ENTRETIENS MEMBRES ORDINAIRES OP
Date de l'entretien : 2011
A. Identification Le membre :
Noms du membre :
Statut matrimonial :
Son système d'activité (AGR en dehors du groupe) :
Ses coordonnées (Adresse/Téléphone):
Le Groupe/ L'Union :
Nom du groupe/Union :
Date de création :
Zone -s d'intervention :
Personne -s de contact :
Statut (OP/Union/Coop.) :
Reconnaissance -s auprès :
Frais de reconnaissances ? Combien ? F CFA Quelle -s
entité -s ?
Comment le groupe à pu payer ces frais ?
B. Circonstance/Contexte de création du Groupe
:
R)
C. Initiateur -s (Pionnier -s) du Groupe :
D. Vocation de la structure (Sociale, Economique,
Socioéconomique, Politique, .... à but lucratif) :
E. Adhésion
4 Conditions d'intégration : 4
Participation des membres
Année 2011
|
Nombre de Femme
|
Nombre d'Hommes
|
Nombre Membre
|
|
|
Nombre membre actif
|
|
|
|
4 Pourquoi adhérez-vous à ce groupe ?
? Quel rôle vous jouez dans le groupe ?
En général, vous participez dans quel
genre d'activité ? ? Dynamique de
l'adhésion : Il y a eu des défections dans le groupe
?
? Combien ?
? Quelles sont les raisons principales de ces
défections ?
F. Vision du Groupe :
G. Objectif -s du Groupe :
H. Domaines d'Intervention par ordre d'importance
:
I. Organisation de l'OP pour définir les besoins
?
1. Utilisation du diagnostic pour orienter l'OP ? Comment ?
Financement ?
2. Activités Groupe :
No
Projets exécutés
Période
Cout /Financement/Partenaires
Projet en cours
Période
Cout /Financement
3. On a l'habitude de procéder à
l'évaluation des activités du groupe ? Qui ? Pourquoi ? Quand ?
Par
qui ?
Les 3 plus grandes réussites de la vie du groupe ?
Réaction des membres ? Leçons apprises ?
Les 3 échecs de la vie du groupe ? Réaction des
membres ? Leçons apprises ?
J. Partenariat avec d'autres institutions (prives,
Associatifs, Etatiques) :
No.
|
Entité
|
Statut
|
Type de rapports
|
Depuis quant
|
82
K. Gouvernance :
No.
|
Composition comité gestion (Poste/Nom)
|
Sexe
|
Fréquence
|
Date dernière
|
|
|
(F/H)
|
renouvellement
|
élection
|
? Style de gestion :
? Le Groupe procède un statut ? des règlements
internes ? rédigés par qui ? Organigramme ? Des archives ?
83
? Existe-t-il des liens parentés entre les membres du
Comité de Gestion ? Quel impact sur le fonctionnement ?
? Combien de fois (semaine, mois, an) que le Comité de
gestion se réunit-il ? en assemblée générale ? ?
Qui définit les priorités du groupe ?
? Qui et comment on prend les grandes décisions dans le
groupe ?
? Quels sont les principaux critères sur lesquels on se
base pour choisir les bénéficiaires d'un projet, ou d'un avantage
dans le groupe ?
L. Sensibilité Genre & Développement
(Equité, Parité, Complémentarité):
Comment le groupe perçoit la participation des femmes
dans le développement de la zone ? Quelle est la plus grande fonction
que peut remplir une femme au sein du groupe ? Pourquoi cette limitation ?
M. FINANCEMENT
No
|
Contribuable
|
Nom -s
|
Comment
|
Quantité/fréquence (FCFA)
|
01
|
Membre
|
|
|
|
02
|
Structure d'Etat
|
|
|
|
03
|
ONG
|
|
|
|
04
|
Diaspora Local
|
|
|
|
05
|
Crédit
|
|
|
|
06
|
Rémunération service par utilisateurs
|
Explications :
|
07
|
|
|
|
|
|
N. Gestion Financière & des Archives
:
Quelle est actuellement le capital financier du groupe en
FCFA ?
Qui assure la gestion financière ?
Y a-t-il une structure de contrôle ? Laquelle ?
Y a-t-il des sanctions en cas de malversation ?
Y avait déjà eu des cas de sanction ?
C'était quoi en fait ?
Quel genre de problèmes la structure a-t-elle
déjà rencontré dans la gestion financière ?
Le groupe procède t-il un compte en banque ? Depuis quant
?
Qui a/ont le droit de signature sur le compte ? Pourquoi lui ?
O. Communication : le système
d'information en place ? Sa fonctionnalité ? Son niveau
d'efficacité ?
R)
P. Enumérez 3 grands changements
observés dans le canton, le village ou le Ferik à partir
des actions menées par le Groupe ?
Q. Vous avez été participé
à des séances de formations ? D'autres membres du groupe
?
Thématiques
|
Date
|
Qui l'a réalisé ?
|
Nb F/G
|
Raisons de la formation
|
Qui ont été les participants
|
|
R. Le Groupe et la Gestion de Conflits :
Le Groupe a l'habitude de gérer des
Conflits ? Quels Types ?
Sources de conflits ?
Méthode de résolution ?
Efficacité ? Pas de partisannerie ? Pas de frustration
?
S. Selon vous, les membres sont-ils en
général sont-ils satisfaits de la gestion du groupe ?
Pourquoi ? R)
T. Vous êtes satisfait -e de la gestion du groupe
? Pourquoi ?
U. Question d'intérêt général
:
1. Quelle est votre perception de l'importance du groupe dans
le fonctionnement de la communauté ?
2.
84
Selon vous, comment les autres structures de l'environnement
du groupe perçoivent l'existence du groupe ?
3. Y a-t-il une bonne harmonie dans le groupe (membre,
élus, nommés, salariés) ? le chef de village/Canton ? le
chef du ferik ? avec les autres structures de la zone ?
4. Selon vous, quelles sont les quatre (4) plus
grandes difficultés du groupe? Quelles alternatives ?
5. Perception du Groupe sur les Operateurs de
Développement (ONG, OI, Etat) de la zone ? Effectuez un classement par
ordre d'importance de ces entités pour la zone, et donnez au moins une
raison principale pour chaque classement?
V. Le Groupe et et l'Insécurité
Alimentaire/Malnutrition :
a. Comment la population d'Oum Hadjer perçoit
lq question d'insécurité Alimentaire et Malnutrition ?
b. Comment est le problème de la malnutrition dans Oum
Hadjer ? A quel niveau le groupe est il concerne par cette question ?
c. D'après la réflexion produite par le groupe,
quelles sont les 5 principales causes de l'insécurité alimentaire
et de la malnutrition d à Oum Hadjer ?
d. Mais depuis quant la zone fait face à ce
problème ?
e. Quelle sont les catégories les plus
affectées par ce problème (enfant, femme, éleveur,
commerçant, orphelins, broussards, ...) par ordre d'importance ?
f. Le Groupe a-t-il été informé du
système d'information mise en place par les opérateurs
(ONDR/FAO/Fews-Net) dans la collecte d'information du SIMPA
(suivi d'information des marchés des produits agricoles) dans
la zone ? Par quel moyen ? depuis quant ?
g. Selon vous, quelle est l'utilité de ce
système pour la zone ?
h. Le groupe est-il prêt à apporter sa
collaboration pour faire mieux fonctionner ce système ? Comment ?
W. Synthèse : Une Analyse
SWOT/EVC - Selon la perception du membre par rapport à son
oupe
Forces
|
Faiblesses
|
Vulnérabilité
|
|
|
|
Contraintes
|
Atouts
|
|
|
Perspective :
Quels est la prochaine étape que doit franchir le
Groupe durant les deux dernières années ?
Comment voyez-vous l'avenir du groupe pour ces cinq
(5) prochaines années ?
Merci.-
Rendez-vous/Info-Sensibilisation pour l'enquête
sur l'économie alimentaire des Ménages
85
ANNEXE C : GUIDE D'ENTRETIENS COMITE DE GESTION OP
Date de l'entretien : 2011
X. Identification du Groupe
|
Noms et fonction des personnes enquêtées :
|
Nom du groupe :
|
Date de création
|
:
|
Zone -s d'intervention
|
:
|
Personne -s de contact
|
:
|
Ses coordonnées
|
:
|
Statut (OP/Union/Coop.) :
Reconnaissance -s auprès :
Frais de reconnaissances ? Combien ? F CFA Quelle -s
entité -s ?
Y. Circonstance/Contexte de création du Groupe
:
Z. Initiateur -s (Pionnier -s) du Groupe :
Vocation de la structure (Sociale, Economique,
Socioéconomique, Politique, .... à but lucratif) :
Adhésion
4 Conditions d'intégration :
4 Participation des membres
Année 2011
|
Nombre de Femme
|
Nombre d'Hommes
|
Nombre Membre
|
|
|
Nombre membre actif
|
|
|
4Dynamique de l'adhésion
Année
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Remarques
|
Femmes
|
|
|
|
|
|
|
Hommes
|
|
|
|
|
|
Défection
|
|
|
|
|
|
Raisons des défections
|
|
|
|
|
|
Vision du Groupe :
Objectif -s du Groupe :
Domaines d'Intervention par ordre d'importance : AA.
Organisation de l'OP pour définir les besoins ?
4. Utilisation du diagnostic pour orienter l'OP ? Comment ?
Financement ?
5. Activités Groupe :
No
|
Projets exécutés
|
Période
|
Cout /Financement/Partenaires
|
1
|
|
|
|
|
|
Projet en cours
|
Période
|
Cout /Financement
|
|
6. On a l'habitude de procéder à
l'évaluation des activités du groupe ? Qui ? Pourquoi ? Quand ?
Par
qui ?
Les 3 plus grandes réussites de la vie du groupe ?
Réaction des membres ? Leçons apprises ?
Les 3 échecs de la vie du groupe ? Réaction des
membres ? Leçons apprises ?
BB. Partenariat avec d'autres institutions (prives,
Associatifs, Etatiques) :
No.
|
Entité
|
Statut
|
Type de rapports
|
Depuis quant
|
01
|
|
|
|
|
CC. Gouvernance :
No.
|
Composition comité gestion (Poste/Nom)
|
Sexe (F/H)
|
Fréquence renouvellement
|
Date dernière élection
|
1
|
|
|
|
|
? Style de gestion :
? Le Groupe procède un statut ? des règlements
internes ? rédigés par qui ? Organigramme ? Des archives ?
86
? Existe-t-il des liens parentés entre les membres du
Comité de Gestion ? Quel impact sur le
fonctionnement ?
? Combien de fois (semaine, mois, an) que le Comité de
gestion se réunit-il ? en assemblée générale ?
? Qui définit les priorités du groupe ?
? Qui et comment on prend les grandes décisions dans le
groupe ?
? Quels sont les principaux critères sur lesquels on se
base pour choisir les bénéficiaires d'un projet, ou d'un
avantage du groupe ?
DD. Sensibilité Genre & Développement
(Equité, Parité,
Complémentarité): Comment vous percevez la
participation des femmes dans le développement de la zone ?
Quelle est la plus grande fonction que peut remplir une femme au
sein du groupe ? Pourquoi cette limitation ?
EE. FINANCEMENT
No
|
Contribuable
|
Nom -s
|
Comment
|
Quantité/fréquence (FCFA)
|
01
|
Membre
|
|
|
|
02
|
Structure d'Etat
|
|
|
|
03
|
ONG
|
|
|
|
04
|
Diaspora Local
|
|
|
|
05
|
Crédit
|
|
|
|
06
|
Rémunération service par utilisateurs
|
Explications : ....
|
|
07
|
|
|
|
FF. Gestion Financière & des Archives
:
Quelle est actuellement le capital financier du groupe en
FCFA ?
Qui assure la gestion financière ?
Y a-t-il une structure de contrôle ? Laquelle ?
Y a-t-il des sanctions en cas de malversation ?
Y avait déjà eu des cas de sanction ?
C'était quoi en fait ?
Quel genre de problèmes la structure a-t-elle
déjà rencontré dans la gestion financière ?
Le groupe procède t-il un compte en banque ? Depuis quand
?
Qui a/ont le droit de signature sur le compte ? Pourquoi lui ?
L'archive : est gérée comment ? Et par qui
?
GG. Communication : le système
d'information en place ? Sa fonctionnalité ? Son
niveau d'efficacité ?
HH. Patrimoine du Groupe (bâtiments,
équipements, Outils, Véhicule bio ou mécanique)
:
No.
|
Biens
|
Quantité
|
Etat actuel (Neuf, usé, à
réhabilité, amorti, ...)
|
01
|
|
|
|
II. Niveau d'Autonomie du Groupe
m.1. Encadrement Technique
No.
|
Cadre
|
Origine
|
Statut :
Salarié/Bénévolat
|
Depuis quand ?
|
Services rendus
|
Salaire en FCFA
|
01
|
|
|
|
|
|
|
|
m.2. Mobilisation de fonds :
Le fonds mobilisé par le groupe le permet-il de
répondre à ses besoins ? Explications ?
JJ. Enumérez 3 grands changements observés
dans le canton, le village ou le Ferik à partir
des actions menées par le Groupe ?
KK. Les séances de formations
participées
Thématiques
|
Date
|
Qui l'a réalisé ?
|
Nb F/G
|
Raisons de la formation
|
Qui ont été les participants
|
LL. Le Groupe et la Gestion de Conflits :
87
Le Groupe a l'habitude de gérer des Conflits
? Quels Types ?
Sources de conflits ?
Méthode de résolution ? Efficacité
?
MM. Question d'intérêt
général :
|
Oui
|
Non
|
6. Quelle est votre perception de l'importance du groupe dans
le fonctionnement district ?
7. Comment les autres structures de l'environnement du groupe
perçoivent l'existence du groupe ?
8. Y a-t-il une bonne harmonie dans le groupe (membre,
élus, nommés, salariés) ? le chef de village/Canton ? le
chef du ferik ? avec les autres structures de la zone ?
9. Quelles sont les quatre (4) plus grandes
difficultés du groupe? Quelles alternatives ?
10. Perception du Groupe sur les Operateurs de
Développement (ONG, OI, Etat) de la zone ? Effectuez un classement par
ordre d'importance de ces entités pour la zone, et donnez au moins une
raison principale pour chaque classement?
NN. Le Groupe et le Système d'Information sur
les marchés, l'Insécurité Alimentaire et la
Malnutrition :
i. Comment la population d'Oum-Hadjer
perçoit lq question d'insécurité Alimentaire
et Malnutrition ?
j. Comment est le problème de la malnutrition dans Oum
Hadjer ? A quel niveau le groupe est il concerne par cette question ?
k. D'après la réflexion produite par le groupe,
quelles sont les 5 principales causes de l'insécurité alimentaire
et de la malnutrition d à Oum Hadjer ?
l. Mais depuis quant la zone fait face à ce
problème ?
m. Quelle sont les catégories les plus
affectées par ce problème (enfant, femme, éleveur,
commerçant, orphelins, broussards, ...) par ordre d'importance ?
n. En général quel genre d'activité que
pratiquent la majorité des membres du groupe pour vivre ?
o. Le Groupe a-t-il été informé du
système d'information mise en place par les opérateurs
(ONDR/FAO/Fews-Net) dans la collecte d'information du SIMPA
(suivi d'information des marchés des produits agricoles) dans
la zone ? Par quel moyen ? depuis quant ?
p. Selon vous, quelle est l'utilité de ce
système pour la zone ?
q. Le groupe est-il prêt à apporter sa
collaboration pour faire mieux fonctionner ce système ? Comment ?
OO. Synthèse : Une Analyse
SWOT/EVC du groupe par le Staff de gestion
Forces
|
Faiblesses
|
Vulnérabilité
|
|
|
|
Contraintes
|
Atouts
|
|
|
Perspective :
Quels est la prochaine étape que doit franchir par le
Groupe dans les deux dernières années ?
Comment voyez-vous l'avenir du groupe pour ces cinq
(5) prochaines années ?
Merci.-
Rendez-vous/Info-Sensibilisation pour les
enquêtes Ménages
88
ANNEXE D : FICHE D'ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUE MENAGE
Date de l'enquête / /2011
0. Identification du Ménage :
Sous-préfecture : Canton : Village : Ethnie :
Code :
Nom de l'enquêté -e Portable (facultatif) :
Religion :
Depuis quand vous habitez la zone ? Nationalité 1 :
Nationalité 2 :
F H
L'enquêté -e est-il/elle Chef de ménage ?
Oui Non Si non, quelle est sa relation avec le ménage ? : Sexe
Niveau Education classique : Profession/Métier :
1. Structure et positionnement de l'habitat du
ménage :
Type Habitat
|
Kouzi
|
|
Bongo
|
|
Betarab
|
|
Dangaï
|
|
Ferik
|
|
Positionnement
|
Proche du village
|
|
Isolé
|
|
[25, 10] voisins
|
|
Au centre du canton
|
|
Dans la ville d'Oum-Hadjer
|
|
Dans le village
|
|
Très isolé
|
|
]10 , 20] voisins
|
|
Isolé en brousse
|
|
Périphérie ville Oum-Hadjer
|
|
2. COMPOSITION ET EDUCATION DU MENAGE (Incluant ceux qui
vivent en dehors du ménage et qui vivent de ses ressources)
N o.
|
Prénom
|
Age (an)
|
Lien parenté
|
Statut /fonction/métier
|
Niveau Education
|
Lieu de Résidence si différent de celui du
ménage & Raison
|
01
|
|
|
|
|
|
|
Pourquoi tous les enfants ne vont pas à l'école
?
|
Nb. Il est possible de continuer la liste au verso.- s'il
en est le cas, crochez la case ci-après :
3. Résumé de la configuration du
Ménage
Ménage monogame
|
|
Nb enfant
|
F
|
M
|
Remarque importante:
|
|
|
|
|
|
|
F1
|
/
|
|
|
|
Nombre d'enfants/ femme chef de
|
F2
|
/
|
|
Ménage polygame
|
|
ménage (F/H)
|
F3
|
/
|
|
|
|
|
F4
|
/
|
|
Veuf -ve
|
|
Total enfants
|
|
|
|
Nb enfant en domestication ou subordonnés -es :
|
Fille Fils
|
Leurs noms figurent dans la liste précédente ?
|
Oui Non
|
4. Profil du ménage
Sédentaire
|
|
Transhumant
|
|
Nomade
|
|
Pasteur
|
|
Pasteur
|
|
Nomade pasteur
|
|
Agro-pasteur
|
|
Agro-pasteur
|
|
Nomade Artisanat
|
|
Agri-strict
|
|
Pasteur - Artisan
|
|
|
|
Broussard Artisanal
|
|
Agropasteur - Artisan
|
|
|
|
Commerçant Autre
|
|
.
|
|
|
|
? Trajectoire du Ménage ?
? Description du système activités par
ordre d'importance :
1 2 3 4
|
? Nombre personnes inactives du ménage
:
|
Homme
|
Femme
|
Enfant
|
Enfant
Femme
? Nombre personnes en dehors du ménage
dépendant du ménage : Homme Raisons de la
dépendance :
? Perception du ménage de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition :
Que traduit pour vous le terme Insécurité
Alimentaire ?
Avez-vous été déjà fait face à
une telle situation ? Quelles en sont les conséquences négatives
sur le mode de fonctionnement du ménage ?
Existe-il d'autres ménages de votre communauté qui
font aussi face à ce problème ? ______ Combien ? Depuis quand ?
D'après vous quelles sont les 4 principales causes (ordre
d'importance) qui expliquent cette situation ?
Parmi les enfants, les femmes enceintes et les adultes, qui est
le plus affecté par le problème d'insécurité
alimentaire ?
Que traduit pour vous le terme Malnutrition ?
A votre avis, quelles sont les trois (3) principales causes de la
malnutrition dans la zone ?
Quelles sont les entités (ONG/Structures
de l'Etat ou autres) qui interviennent dans votre communauté
dans l'insécurité alimentaire/Malnutrition ?
No.
Nutrition
Sécurité alimentaire
Opérateur, depuis quand ?
Comment vous percevez le service fourni (Bien,
très bien, assez-bien, mauvais)
01.
89
A quelles conditions (prix) avez-vous accès aux
avantages offerts par ces entités ? 5. Relations du ménage
avec son environnement organisationnel
Vous êtes membre d'une OP ? Laquelle ? Depuis quand en
faites vous partie ?
Quels avantages vous procure cette UP ?
Votre fonction au sein de l'OP ? Qui prend les
décisions au sein de l'OP ?
Quelle est l'importance de cette OP d'après vous dans
la vie de votre communauté ?
D'après vous y-a-t-il une bonne gestion des patrimoines
(ressources financières particulièrement) de l'OP ?
Quelle est votre perception sur l'avenir de cette OP
?
90
6. HABITUDES ET COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES ? Aliments des
nourrissons
Avant l'âge du sevrage
|
Autres Infos
|
A quel âge les enfants sont complètements
sevrés dans le ménage ?
mois
|
Qui vous consultez-vous en premier en cas où un enfant est
tombé malade ?
|
Quels produits consomment les enfants non encore sevrés en
plus du lait ?
|
Pourquoi c'est lui le premier ?
|
1.-
|
Et si vous ne trouvez pas de solution, qui d'autre ?
|
2.-
|
|
3.-
|
En général, quel constat faites-vous entre les
résultats des deux consultants ?
|
? Diversification du régime alimentaire adulte
(post-sevrage ? Vieillards) dans l'année
(plats
Les 5 saisons
|
Possibilités de Repas matin
|
Possibilités de Repas de midi
|
Possibilités de Repas au soir
|
Ruchach (fin mai - juin)
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
|
|
|
Kharif (Juillet - mi-septembre)
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
|
|
|
Darat (Mi-septembre - octobre)
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
|
|
|
Chité (Novembre -
Février)
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
1
2 :
|
:
|
|
|
|
Seyf (mars à mi-mai)
|
1
|
:
|
1
|
:
|
1
|
:
|
2 :
|
2 :
|
2 :
|
91
7. Calendrier de consommation du ménage selon les niveaux
de disponibilité et d'accessibilité dans l'année
Check
|
Produits système alimentaire
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Août
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à
Février
|
Mars à mi-mai
|
Consommation journalière moyenne du
ménage/Unité
|
A
|
CEREALES
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
|
Sorgho Beré-beré
|
|
|
|
|
|
|
|
Sorgho Doura
|
|
|
|
|
|
|
|
Pénicilaire
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
Sésa(Oléagineux)
|
|
|
|
|
|
|
|
Arachide (oléagineux)
|
|
|
|
|
|
|
B
|
LEGUMINEUSES
|
|
|
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
|
C
|
FRUITS ET LEGUMES
|
|
|
|
|
|
|
|
Piment
|
|
|
|
|
|
|
|
Navet
|
|
|
|
|
|
|
|
Betterave
|
|
|
|
|
|
|
|
Gombo séchés
|
|
|
|
|
|
|
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
Carotte
|
|
|
|
|
|
|
|
Oignon
|
|
|
|
|
|
|
|
Mangue
|
|
|
|
|
|
|
|
Pastèque
|
|
|
|
|
|
|
|
Aubergine
|
|
|
|
|
|
|
|
Concombre
|
|
|
|
|
|
|
|
Citron
|
|
|
|
|
|
|
|
Dattes
|
|
|
|
|
|
|
|
Gombo
|
|
|
|
|
|
|
H
|
PROTEINES ANIMALES
|
|
|
|
|
|
|
|
Viande caprine/Ovine
|
|
|
|
|
|
|
|
Viande bovine/Cameline
|
|
|
|
|
|
|
|
Viande volaille
|
|
|
|
|
|
|
|
Lait
|
|
|
|
|
|
|
|
OEufs
|
|
|
|
|
|
|
|
Fromage
|
|
|
|
|
|
|
I
|
TUBERCULE
|
|
|
|
|
|
|
|
Pomme de Terre
|
|
|
|
|
|
|
|
Patate Douce
|
|
|
|
|
|
|
J
|
Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
Thé
|
|
|
|
|
|
|
|
Sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
Pain ou .
|
|
|
|
|
|
|
|
Huile ou
|
|
|
|
|
|
|
92
8. Calendrier des activités du ménage dans
l'année
No.
|
Activités/Période
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Aout
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à Février
|
Mars à mi-mai
|
Nombre de mois
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
01
|
Agriculture
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Elevage
|
|
|
|
|
|
|
03
|
Taxi moto
|
|
|
|
|
|
|
04
|
Taxi charrette
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Artisan :
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Commerçant -e :
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Enseignant :
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Salarié : Type :
|
|
|
|
|
|
|
09
|
Vente produits agricoles
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Ouvrier (Haute Intensité de Main d'oeuvre)
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Vente de vêtements usagés
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Commerçant -e Lybie, Soudan : O-H :
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Commerçant -e N'Djamena : O-H :
|
|
|
|
|
|
|
15
|
Ménagère
|
|
|
|
|
|
|
16
|
Chauffeur
|
|
|
|
|
|
|
17
|
Gardien
|
|
|
|
|
|
|
18
|
Livraison à domicile d'eau : âne, (Pousse) 2
|
|
|
|
|
|
|
19
|
Emigration / Recherche emplois
|
|
|
|
|
|
|
20
|
Boucher -e
|
|
|
|
|
|
|
21
|
Employé -e de la fonction publique :
|
|
|
|
|
|
|
22
|
Cadre d'ONG :
|
|
|
|
|
|
|
23
|
Commerçant -e de fagots
|
|
|
|
|
|
|
24
|
Bouvier
|
|
|
|
|
|
|
25
|
Chamelier
|
|
|
|
|
|
|
26
|
Gardien de Dabanga
|
|
|
|
|
|
|
27
|
Tailleur/Couturière
|
|
|
|
|
|
|
28
|
Maçon
/Charpentier/Ferronnier/Ferblantier
|
|
|
|
|
|
|
29
|
...
|
|
|
|
|
|
|
30
|
...
|
|
|
|
|
|
|
93
9. Calendrier de trésorerie en Franc CFA (sans tenir
compte des recettes du système de production agricole/pastoral)
No.
|
Activités
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Aout
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à Février
|
Mars à mi-mai
|
Total F CFA
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
01
|
Taxi moto
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Taxi charrette
|
|
|
|
|
|
|
03
|
Artisan
|
|
|
|
|
|
|
04
|
Commerçant -e
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Enseignant -e
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Salarié -e
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Ouvrier-HIMO
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Vente vêtements usagés
|
|
|
|
|
|
|
09
|
Commerçant Soudan ...
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Commerçant N'Djamena :...
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Ménagère
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Chauffeur
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Gardien
|
|
|
|
|
|
|
15
|
Livraison d'eau à domicile
|
|
|
|
|
|
|
16
|
Emplois-Emigration
|
|
|
|
|
|
|
17
|
Boucher -e
|
|
|
|
|
|
|
18
|
Fonction publique
|
|
|
|
|
|
|
19
|
Cadre d'ONG
|
|
|
|
|
|
|
20
|
Vente de fagots
|
|
|
|
|
|
|
21
|
Gardien de Dabanga
|
|
|
|
|
|
|
22
|
Tailleur/Couturière
|
|
|
|
|
|
|
23
|
Maçon/Charpente
|
|
|
|
|
|
|
24
|
Ferronnier
|
|
|
|
|
|
|
25
|
Transferts d'argent d'un proche
|
|
|
|
|
|
|
26
|
Transferts d'argent d'un proche
|
|
|
|
|
|
|
27
|
Ouvrier agricole
|
|
|
|
|
|
|
28
|
Autre :
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL EN F CFA
|
|
|
|
|
|
|
94
10. Budget du ménage : Calendrier des
dépenses en F CFA (sans les charges agricoles/pastorales)
|
Les 5 Saisons
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Aout
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à Février
|
Mars à mi-mai
|
Ordre de Priorité
|
No.
|
POSTES DE DEPENSES
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
01
|
Nourriture : coût estimatif par jour selon la saison
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Frais de Santé : Coût annuel (forfait)
|
|
|
03
|
Vêtements: Coût annuel (forfait)
|
|
|
04
|
Mariage : Coût annuel /forfait (facultatif)
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Fêtes : Coût forfaitaire par saison (facultatif)
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Comminions-Baptêmes : Coût annuel (facultatif)
|
|
|
07
|
Dons à un tiers (selon le cas)
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Electricité-Lampe de maison:/ semaine
|
|
|
|
|
|
|
09
|
Achat de nattes : Consommation annuelle
|
|
|
10
|
Honoraire ménagère/Gardien : Par année
|
|
|
12
|
Achat d'eau : Estimation/semaine selon la saison
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Achat de fagots : par semaine selon la saison
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Transports-Déplacements : par semaine selon la saison
|
|
|
|
|
|
|
15
|
Transferts écoliers en ville : Estimation par saison
|
|
|
|
|
|
|
16
|
Impôts (Taxes) : Charges annuelles
|
|
|
|
|
|
|
17
|
Cotisation dans le groupement : Pour une année civile
|
|
|
18
|
Dimes & Offrandes : par semaine
|
|
|
|
|
|
|
19
|
Don à des tiers : par saison (facultatif)
|
|
|
|
|
|
|
20
|
Intérêts à payer sur le crédit : Cout
annuel (facultatif)
|
|
|
21
|
Capital Crédit à rembourser (selon le cas)
|
|
|
|
|
|
|
22
|
Capital à rembourser : Estimation annuelle (facultatif)
|
|
|
23
|
Crédit portable (Cell-Tel + Tigo) : par
semaine/saison
|
|
|
|
|
|
|
24
|
Ecolage des enfants : pour l'année
|
|
|
25
|
Livres et autres fournitures classiques : Cout annuel
|
|
|
|
|
|
|
26
|
Article de toilettes et lessives : par semaine/saison
|
|
|
27
|
...
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
|
|
|
|
|
|
11. 95
AMORTISSEMENT BIENS/OUTILS/MATERIELS/BATIMENTS DU SYSTEME
D'ACTIVITES
Outils/Biens/Matériels
|
Date d'Acquisition
|
Prix d'achat actuel
|
Durée de vie en année
|
Amortissement linéaire en F CFA
|
Houe occidentale/ Quantité ( )
|
|
|
|
|
Houe Daba / Quantité ( )
|
|
|
|
|
Chariot / Quantité ( )
|
|
|
|
|
Moulin de mil
|
|
|
|
|
Machette / Quantité ( )
|
|
|
|
|
Moyenne Pousse-pousse / Quantité ( )
|
|
|
|
|
Pousse-pousse de 10 bidons / Quantité
( )
|
|
|
|
|
Transport : Ane /Quantité ( ..)
|
|
|
|
|
Transport : Cheval / quantité : ( )
|
|
|
|
|
Pompe à moteur (Arrosage)
|
|
|
|
|
Pulvérisateur (traitements phytosanitaires)/
Quantité ( )
|
|
|
|
|
Autre :
|
|
|
|
|
TOTAL EN F CFA
|
|
|
|
|
|
12. EVALUATION TECHNICO-ECONOMIQUE DES SYSTEME DE
PRODUCTION AGRO PASTORALES
? Calendrier cultural & Rendements économiques
des cultures en sac ou en unité de mesure utilisée au niveau
local :
Mois correspondants
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Aout
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à Février
|
Mars à Mai
|
Qté SAU en Makhamas
|
Quantité semée
|
Quantité récoltée en Année
normale
|
Année difficile
|
Année récolte exceptionnelle
|
Unité Locale
|
No.
|
Culture
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
01
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
03
|
S. Beré-beré
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
04
|
S. Doura
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Pénicilaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Carotte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Aubergine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
09
|
Oignon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Pomme Ter
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Patate D.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Piment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Navet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15
|
Betterave
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
96
'3 Etat des dépenses/investissements de l'agriculteur en F
CFA (Estimation annuelle pour toutes les cultures en 2010)
No.
|
Poste de dépenses
|
Estimation globale de l'année en F CFA
|
01
|
Préparation de sols
|
|
02
|
Achat semences
|
|
03
|
Sarclage
|
|
04
|
Binage Achat Eau d'Arrosage
|
|
05
|
Fertilisants /Pesticides
|
|
06
|
Frais Récolte
|
|
07
|
Collation totale
|
|
08
|
Déplacements & transports
|
|
TOTAL EN F CFA
|
|
'3 Destination des produits agricoles post-récoltes (en
sac)
No.
|
Culture
|
Unité
|
Reserve comme Semence
|
Qté
autoconsommée/ semaine
|
Quantité vendue par an
|
Remise : Prêts- soudure
|
Dons religieux
|
Stock autoconso m.
|
Quantité envoyée ailleurs pour des
dépendants
|
Don au chef de
village/canton
|
01
|
S. Beré-beré
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
02
|
S. Doura
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
03
|
Mil Pénicilaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
04
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Tomate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Carotte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Oignon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
09
|
Pomme de T.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
Patate Douce
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
Piment
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13
|
Navet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
Betterave
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
'3 Capacités de conservation et/ou de transformation des
produits agricoles post-récoltes
No.
|
Liste des produits concernés
|
Type - Structures de stockage
|
Quantité actuelle remplie en produit (volume/
unité)
|
Type de transformation
|
Mode de conservation
|
Durée de conservation maximale en mois
|
Problèmes rencontrés
|
01
|
|
|
|
|
|
|
|
Combien de moulins de mil moderne il y a dans le canton ?
________ Comment avez-vous pu moudre votre mil ? A quel prix ? Unité
|
97
? Contraintes phytopathologiques
Cultures
|
Inventaire des problèmes Phytopathologiques
|
Parties de la plante affectée et a
quelle phase du cycle de vie
|
Tentative de solution locale et niveau d'efficacité
(Bon, passable, inefficace)
|
Estimation en % des Pertes Post-récoltes liées
|
? Autres pestes et ravageurs des cultures
Culture
|
Inventaire des
|
Parties de la plante
|
Tentative de solution locale et niveau
d'efficacité
|
Estimation en %
|
|
ravageurs & pestes
|
affectées
|
(Bon, passable, inefficace)
|
Pertes Post-récoltes
|
? Enumération des principaux problèmes
rencontrés dans le travail agricole
No.
|
Problèmes
|
Alternatives locales (tentatives de
résolution)
|
Efficacité de la solution locale (Bon,
passable, inefficace)
|
? Inventaire ponctuel du bétail
No.
|
Espèce
|
Quantité totale
|
Géniteurs
|
Nb moyen de petits / portée
|
Intervalle de mis bas (année)
|
Quantité moyenne de mortalité par mis
bas
|
Cas d'Infertilité
|
Quantité vendue annuellement
|
F
|
M
|
F
|
M
|
01
|
Bovins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Equins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
03
|
Caprins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
04
|
Camelins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Ovins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Volaille (ponte)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Asins
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
? Raisons de la vente des animaux durant ces deux (02)
dernières années (2010-2011)
No.
|
Espèces vendues
|
Quantité
|
Prix moyen unitaire
|
Raisons
|
Critères appliqués pour le choix des
animaux à vendre
|
01
|
|
|
|
|
|
? Enumération des 3 principaux problèmes du
système d'élevage & Conséquences /
Sécurité Alimentaire
No.
|
Problèmes
|
Alternatives locales
|
01
|
|
|
98
? Maintien du système d'élevage en 2010
(Estimation des frais annuels en F CFA)
Espèces
|
Accessoires (cordes ...) équipements (abreuvoirs,
puits...)
|
Honoraires agents vétérinaires
|
Médicaments
|
Alimentation (Tourteau d'arachide des huileries, ...)
|
Contribution à la prise en charge ménage du
berger
|
Autres frais (à préciser)
|
Bovins
|
|
|
|
|
|
|
Equins
|
|
|
|
|
|
|
Caprins
|
|
|
|
|
|
|
Camelins
|
|
|
|
|
|
|
Ovins
|
|
|
|
|
|
|
Volaille
|
|
|
|
|
|
|
Asins
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL EN F CFA
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL DES TOTAUX EN F CFA
|
|
? Destination des produits et sous-produits de
l'élevage en 2010 (par tête
No.
|
Espèces
|
Mortalité
|
Autoconsommation
|
Vente directe
|
Remises : Prêts de soudure
|
Dîmes Offrandes
|
Envoyée ailleurs pour des dépendants du
ménage
|
Don au chef de village/canton
|
01
|
Bovins
|
|
|
|
|
|
|
|
02
|
Equins
|
|
|
|
|
|
|
|
03
|
Caprins
|
|
|
|
|
|
|
|
04
|
Camelins
|
|
|
|
|
|
|
|
05
|
Ovins
|
|
|
|
|
|
|
|
06
|
Volaille
|
|
|
|
|
|
|
|
07
|
Peau
|
|
|
|
|
|
|
|
08
|
Lait
|
|
|
|
|
|
|
|
13. Classes de consommation alimentaire des
ménages : Scores alimentaire des ménagesPratiques Alimentaires
: Combien de repas par jour prenez-vous
actuellement ? fois/ Jour
? Combien de fois avez-vous consommé les groupes
d'aliments contenus dans le tableau suivants durant ces sept (7) derniers jours
?
No
|
Classe d'aliments
|
Groupes d'aliments
|
Nombre de fois consommé dans 7 jours
successifs
|
01
|
Céréales et tubercules
|
Mil, Maïs frais ou sec, riz, sorgho, Tubercules
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
02
|
Légumineuses
|
Légumineuses (haricot ou niébé)
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
03
|
Légumes
|
Légumes et feuilles
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
04
|
Fruits
|
Fruits
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
05
|
Viande et poissons
|
Poisson frais, séché ou fumé, volaille,
viande fraîche, séchée ou boucanée, oeufs
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
06
|
Produits laitiers
|
Lait, yaourt, crème
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
07
|
Sucre
|
Sucre, miel
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
08
|
Huile
|
Huile, graisse
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
09
|
Autres produits tels :
|
Poisson séché en condiments, viande
séchée en condiments, lait en condiments, sésame,
arachides
|
|
1
|
|
2
|
|
3
|
|
4
|
|
5
|
|
6
|
|
7
|
99
14. Couverture des besoins alimentaires du ménage
/ Stratégies d'adaptation et
vulnérabilités alimentaires du ménage
01
|
Le revenu de votre système d'activités en 2010
vous a permis-il de nourrir tous les membres du ménage tout le long
de
l'année ?
|
Non
|
Oui
|
Si non, pourquoi ?
|
|
|
02
|
Pendant combien de saisons, les récoltes de 2010 vous ont-
elles permis de nourrir les membres de votre ménage ?
|
Les saisons couvertes :
|
Remarque particulière :
|
03
|
Pendant combien de saisons, le revenu de 2010 vous a-t-il pu de
nourrir les membres de votre ménage ?
|
Les saisons non-couvertes :
|
Remarque particulière :
|
04
|
Quelles sont les stratégies que le ménage
utilise généralement pour accéder aux besoins alimentaires
des autres saisons que le revenu ne vous a pas permis de couvrir ?
|
1.
|
|
|
|
|
05
|
Quelles incidences négatives que l'adoption de ces
stratégies ont sur la vie socio-économique du ménage ?
|
1.
|
|
|
|
|
06
|
Quelle sont en général, les saisons les plus
difficiles pour le ménage (période soudure) ?
|
|
07
|
Qu'est ce qui explique les difficultés rencontrées
au cours de saisons énumérées précédemment
(4 raisons par ordre d'importance) ?
|
1.
|
|
|
|
|
08
|
4 Principaux risques pour votre alimentation pour la fin de cette
année agricole
|
1.
|
|
|
|
|
15. Disponibilité, accès, pratiques
d'hygiène et qualité de l'eau
Calendrier de disponibilité et
d'accessibilité à l'eau en fonction de la saison pour usages
domestiques (boissons, cuisson, lessives, ...) du ménage
Saison / Points de ravitaillement
|
Mi-mai & Juin
|
Juillet & Aout
|
Septembre & Octobre
|
Novembre à Février
|
Mars à Mai
|
Condition s d'accès
|
Types d'utilisation (Boisson, Toilettes,
Cuisson, Lessive)
|
Temps/Distance par rapport à la
résidence (km ou heure de marche)
|
RUCHACH
|
KHARIF
|
DARAT
|
CHITE
|
SEYF
|
Rivière Batha
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mare
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ouadi
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Puits traditionnels
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Puits équipés de pompe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Abonnement (eau de puits : Pousse-pousse, âne)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Quantité totale d'eau consommée en moyenne par jour
selon la saison
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maladies qui sont les plus courantes dans le ménage selon
la saison ?
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lieux d'abreuvement des animaux
|
|
|
|
|
|
|
|
Période cruciale d'accès à l'eau
|
|
|
|
|
|
|
01
|
Avez-vous fait un traitement particulier avant de boire cette eau
? Si oui, de quel traitement s'agit-il?
|
|
02
|
Si oui, ce savoir-faire vient d'où ? Et, le traitement
vous coûte combien ? Quel produit utilisez-vous en ce sens ? Est-il
toujours disponible dans le canton ?
|
|
03
|
Quelle est la couleur de l'au ? Pas d'arrière-goût
?
|
|
04
|
Quels récipients** utilisez-vous pour transporter et
stocker de l'eau ?
|
|
|
Nb de puits à pompe, de puits traditionnels, de mares de
la communauté ?
|
..Puits à pompe Puits
traditionnels . Mares
|
**L'enquêteur vérifie la propreté des
récipients
|
Propre
|
Sale
|
Couvert
|
Non-couvert
|
100
Choukoulane !
101
Annexe E : FICHE TECHNIQUE - FORMATION DES ENQUETEURS -
FACILITATEURS VCRT
No.
|
Rubriques
|
Timing
|
01
|
Présentation des participants -es & Mots du
président de CRT O-H (Ali Bani)
|
20 minutes
|
02
|
Brève présentation de la thématique,
son importance
|
30 minutes
|
03
|
Brève présentation de l'aire
d'études
|
20 minutes
|
04
|
Brève présentation de la
méthodologie
|
30 minutes
|
05
|
Importance de l'enquête socio-économique
pour le travail
|
20 minutes
|
06
|
Discussions sur certains concepts clés
:
- Famille, Ménage, chef de ménage
- Sécurité Alimentaire, Malnutrition,
système alimentaires, système de
production, systèmes d'activités, comportement
alimentaire, Typologie des ménages, Economie des ménages Economie
Alimentaire
- Enquête / Investigation / Diagnostic / Méthode
d'Echantillonnage
- Entretiens semi structurés
- Questions ouvertes & questions fermées
- Statistiques (estimation) et paramètres
- Unités de mesures locales
- Certaines techniques d'enquêtes applicables
|
180 minutes
|
07
|
Pré-typologie socio-économique des
ménages d'Oum-Hadjer
- Configuration des ménages (selon les premiers
résultats du diagnostic)
- Catégories observées et retenues dans le
système d'échantillonnage
- Eléments de différenciation observables
(structure de l'habitat,
caractéristiques zone de résidence,
système d'activité, ...)
- Perception des concepts : Sédentaires de villages
/ville, Transhumants, nomades, sédentaires broussard,
- Comment choisir des ménages à enquêter
? Débat et conclusion partielle.-
|
90 minutes
|
08
|
Présentation et discutions sur la fiche
d'enquête
- Différentes parties de la fiche
- Explication de l'intérêt de chaque rubrique
pour le travail
- Comment interpréter les questions, et nature des
réponses attendues à
chacune des questions posées
- Co-identification des questions sensibles / comment les
aborder ?
- Simulation entre participants & Présentation des
résultats par groupe de
deux (02) ;
- Remarques pertinentes des participants -es et
co-appropriation.-
|
> 500 minutes
|
09
|
Plan d'enquête, performance minimale
journalière
|
30 minutes
|
10
|
Enjeux sur la qualité des données
récoltées
|
35 minutes
|
11
|
Timing & stratégies
d'opérationnalisation
|
30 minutes
|
12
|
Co-construction de certains principes de terrain :
Communication dans le groupe (Crédit téléphone portable),
Ponctualité, Qualité du travail, Respect mutuel, Consignes de
sécurité & autres précautions, ...
|
60 minutes
|
13
|
Collation & Rendez-vous pour demain SDV
|
... minutes
|
NB.- Les travaux pratiques continueront sur le terrain
durant les deux premiers jours avant de rentrée d'emblée dans les
enquêtes
102
ANNEXE F : CARTE GEOLOGIQUE BATHA-EST
103
ANNEXE G : CARTE ADMINISTRATIVE REGION BATHA
Source (Projet SECADEF, 2002) - L'échelle indiquée
sur la carte a été modifiée lors de la copie.
Notons que, si le découpage administratif a
changé au cours des années, les cantons ont gardé en
grande partie leur profil et délimitation traditionnelle, qui se sont
définies au cours de l'histoire des différentes populations et de
leur occupation des terres. Le découpage officiel des cantons reste un
sujet tabou, et susceptible de générer des conflits entre
certaines communautés.
104
ANNEXE H : COMPOSITION ET CERTAINES CARACTERISTIQUES
DES GROUPES ETHNIQUES DU BATHA-EST
La composition ethnique de la population de la région
du Batha laisse percevoir plusieurs groupes. Les principaux groupes
identifiés dans le Batha-Est sont les suivants :
· Le groupe des arabes : il
représente 26,7% de la population de la région du Batha
(INSEED-RGPH, 1993). Les arabes sont localisés en majorité dans
la sous-préfecture de Djedda, mais aussi aux alentours d'Ati
(Batha-Ouest) et éparpillés dans le Batha-Est. Ils sont
subdivisés en tribus dont les principales sont : les Ouled
Rachid, les Djaatné, les Khozam, les
Salamat, les Oumarou, les Missiriés (Rouge,
Noire, Alawné, Adjadjiré) et les
Ratanine. Certaines sont semi-sédentaires (exorde rural
saisonnier), d'autres sont plutôt transhumants.
· Le groupe des Kouka -
dont le groupe ethnique est Sahélien. Les kouka
représentent environ 15,71% de la population (INSEED-RGPH, 1993).
Ils sont localisés vers l'Est, sur les deux (2) rives du fleuve Batha
(zone limitrophe de Batha-Ouest et Batha-Est). Ils sont parmi les premiers
habitants de la région du Batha. Ce sont en général des
cultivateurs sédentaires, avec quelques têtes de bétail.
L'exode rural saisonnier est typique chez les kouka.
· Les Massalat - dont
le grand groupe ethnique est Sahéliens: ils représentent
5,73% de la population. ils se localisent au Sud-est et aux alentours d'Oum
Hadjer centre. Ils ont leur propre dialecte même s'ils parlent de plus en
plus l'arabe. Ils sont en grande partie des agro-éleveurs, et leur mode
de vie est semblable à celui des autres sédentaires.
· Les
Mesmédjé - dont le grand groupe ethnique
est Sahélien: Ils représentent environ 5,61% de la
population (INSEED-RGPH, 1993). Ils sont installés au sud-ouest
d'Oum-Hadjer centre, et partagent également le mode de vie des
agro-éleveurs.
· Les Adjadjiré
- Le seul grand groupe ethnique Sahélo-Sahéliens (Arabe)
du Batha-Est. ils sont installés à la pointe Ouest du Batha-Est,
non loin de Haraze Djombo Kibit. Leur zone est appelée couramment «
wadidjedit ». ils font aussi partie des
Missérié.
· Les Haddad : ils sont
disséminés dans les cantons, mais on les retrouve pour la plupart
au niveau d'Oum-Hadjer centre. Ils sont considérés par les autres
groupes comme un groupe qui se trouve au dernier degré de la
stratification sociale. Ils sont très souvent des artisans : forgerons,
chasseurs, bûcherons cordonniers et autres. Ils constituent une sorte de
caste.
En outre, divers autres groupes ethniques se sont
installés tout au long du fleuve Batha. Ils sont pour certains des
transhumants, d'autres des agriculteurs comme les Ouled Zioud. La
plupart sont originaires de la région du Ouaddaï.
|
105
ANNEXE I : ORGANISATION, CARACTERISTIQUES ET
DESCRIPTION DES MODELES D'HABITATS DU BATHA-EST
No
|
Organisations
|
Classement des différents types (modèles)
de résidence par ordre décroissant en termes de bien-être
(5 classes)
|
1er
|
En Village
|
1e : Les
Dangaï sont des résidences en forme
parallélépipède rectangle avec des murs en briques. La
toiture est revêtue soit de tôles métalliques
ondulées soit bétonnée en terre en fonction des moyens
économiques du ménage qui l'habite. Cette forme de construction
est rencontrée plus fréquemment dans le milieu urbain d'Oum
Hadjer et parfois dans certains grands villages.
|
2e: Les Bongo
sont des résidences (Cases) en
forme cylindrique (murs en briques) et recouverte de paille. La toiture est
érigée en forme conique. Les ménages qui y habitent sont
en général moins aisés que ceux qui habitent un
Dangaï. En général, ils ont aussi
l'accès à des moulins modernes (à moteur) pour moudre leur
sorgho/mil;
|
3e: Kouzi: Il a la
même forme que le Bongo (cylindre surmonté d'un
cône), sauf qu'il est érigé complètement en paille,
avec des poutrelles de soutènement en étais ligneux (charpente).
Ceux qui y habitent sont en général moins aisés que ceux
du Bongo.
|
2è
|
Ferick : Beytarab
|
4é: Les Beytarab
: Sont des habitats construits généralement en
nattes
(lataniers tressés) en forme de demi-cylindre. Ils
servent de résidence provisoire à des ménages
transhumants ou nomades. L'état physique du Beytarab
détermine le niveau de richesse ou de pauvreté du
ménage qui l'habite. Il est revêtu de bâche pour les
ménages aisés. Quand plusieurs Beytarab sont
placés dans un même endroit, on appelle ils forment une
communauté qui s'appelle «Ferick».
Cependant, certains habitants emploient indifféremment les concepts
Ferick et Beytarab.
Quand un Beytarab est recouvert de tissus usés, de
morceaux de carton etc., il devient très vulnérable à la
pluie, aux vents et tempêtes de sables. En général, les
ménages qui y résident sont généralement des
broussards ou des
nomades de conditions de vie précaires
(socio-économique). Et, ces ménages n'ont pas d'accès
à des moulins modernes. Ils utilisent des Mourakha
appelés également moulins traditionnels. Les
Mourakha, sont des pierres taillées de sorte
à pouvoir faciliter l'écrasement du sorgho/mil de façon
manuelle.
|
3è
|
En brousse : Tchoulie
|
5è: Les Tchoulies
sont des Habitats de forme parallélépipède
rectangle,
construites en une seule pièce et revêtu
totalement de seccos. On y rencontre particulièrement les ménages
Broussards. Parlant de broussards, il s'agit de
sédentaires de la campagne du Batha-Est qui sont
considérés sur le plan socio-économique comme des
marginaux. En général, ils habitent l'espace de façon
dispersée, et dans des endroits relativement éloignés des
villages. Au niveau de la ville d'Oum-Hadjer, on les rencontre surtout dans la
zone périphérique inondable. A la campagne, ils sont les
candidats potentiels à l'exode rural
saisonnier. Parfois, les gens qui y habitent, sont des
déclassés des formes précédentes.
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Travaux pour les ouvriers Agricoles
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Chantiers de maçonnerie (Construction)
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Fêtes pratiquées
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Ramadân T I-
M
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Mariage
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Intensification des Noces
|
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Retour des broussards sur Oum-Hadjer Centre
|
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Déplacement des commerçants du Batha-Est vers
Am-Timan pour achat de mil & Constitution des Stock sur Oum-Hadjer
centre
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Approvisionnement du magasin d'ETAT (ONASA)
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Ouverture des stocks mil pour la vente subventionnée
de l'ONASA
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Tendances de la combinaison des espèces animales
élevées en %
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0,95
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1,90
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1,90
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2,86
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13,33
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5,71
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6,67
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18,10
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5,71
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6,67
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17,14
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1,90
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14,29
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2,86
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0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00
Bovins*Camelins*Ovins
Camelins*Caprins
Volailles seulement
Bovins*Ovins
Caprins seulement
Ovins seulement
Caprins*Volailles
Bovins*Caprins
Bovins*Volailles
Bovins*Caprins*Ovins*Volailles
Bovins seulement
Bovins*Ovins*Volailles
Bovins*Caprins*Ovins
Bovins*Camelins*Caprins
107
ANNEXE K : GRAPHIQUES SUR TENDANCE DE COMBINAISSON DES
ESPECES DANS LES TROUPEAUX ET CLASSES DE PRODUCTEURS DU BATHA-EST a)
Tendance de la combinaison des espèces dans les troupeaux
45= Têtes c aprins <60
60= Têtes c aprins <85
30= Têtes c aprins <45
50= Têtes bovins <150
8= Têtes c aprins <30
35= Têtes bovins <50
25= Têtes bovins <35
7= Têtes bovins <25
0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00 35,00 40,00 45,00
50,00
Classes de producteurs de caprins en %
Classes de producteurs de bovins en %
6,35
7,94
11,11
15,49
8,31
19,
72
74,60
46,48
45= Têtes ovins <85
50= Têtes camelins <101
30= Têtes ovins <45
30= Têtes camelins <50
10= Têtes camelins <30
6= Têtes ovins <30
Classes de producteurs de ovins en %
Classes de producteurs de camelins en %
0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00
0,00 10,00 20,00 30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00
13,04
17,39
14,29
28,57
69,57
57,14
108
b) Classes d'éleveurs pour les différentes
espèces.
109
ANNEXE L : ILLUSTRATION DU MESO-SYSTEME PRODUCTIF DU
BATHA-EST
ANNEXE M : CALENDRIER CULTURAL DU BATH-EST
|
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Cultures /Mois
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Aout
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Saisons
|
Chité
|
Seyf
|
Ruchach
|
Kharif
|
Dorat
|
Chité
|
110
Sorgho béré-béré Sorgho Doura
Mil Pénicillaire Sésame
Arachide
Cultures maraichères
Patate
Pomme de terre
Pastèque
Mangue
Période de soudure
|
|
111
ANNEXE N : FLUX DE MATIERES DANS LE FONCTIONNEMENT DES
FILIERES CAMELINE, BOVINE, CAMELINE ET OVINE
ANNEXE O : FLUX DE MATIERES DE LA FILIERE FRUIT/
MARAÎCHAGE
112
ANNEXE P : TABLEAU D'EQUIVALENCE DES UNITES DE MESURES
LOCALES PAR RAPPORT AUX SYSTEMES DE MESURES STANDARD - SI
a) Poids et mesures
No
|
Produits
|
Unité locale
|
Quantité d'unité locale
|
Equivalence en Kg
|
01
|
Maïs en grain
|
Coro
|
1
|
2,5
|
02
|
Mil/Sorgho en grain
|
Coro
|
1
|
2,3
|
03
|
Tomate séchée
|
Coro
|
1
|
1,1
|
04
|
Riz décortiqué
|
Coro
|
1
|
2,0
|
05
|
Arachide décortiqué
|
Coro
|
1
|
2,0
|
06
|
Gombo séché
|
Coro
|
1
|
0,7
|
07
|
Gombo Frais
|
Tas
|
1
|
0,3
|
08
|
Poisson séché
|
Tas
|
1
|
0,2
|
09
|
Farine de blé
|
Coro
|
1
|
2,0
|
10
|
Viande séchée
|
Coro
|
1
|
1,0
|
11
|
Fonio en grain
|
Coro
|
1
|
2,4
|
12
|
Sésame
|
Coro
|
1
|
2,0
|
13
|
Tomate Frais
|
Tas
|
1
|
0,3
|
14
|
Pomme de terre
|
Tas
|
1
|
0,5
|
15
|
Aubergine (3 unités : lot)
|
Tas
|
1
|
0,7
|
b) Unités de surface et de longueur
No.
|
Unités Locales
|
|
Conversion en SI
|
16
|
1 Makhamas
|
=
|
0,54 hectare
|
17
|
1 Avant-bras
|
=
|
0,5 mètre
|
19
|
1 Code
|
=
|
6 avant-bras
|
c) Tableau d'équivalences entre des unités
locales :
20
|
1 Verre
|
=
|
1/12 Coro
|
21
|
1 Mountal
|
=
|
1/4 Coro = 3 Verres
|
22
|
1 Karaf
|
=
|
1/8 Mountal
|
Nota Bene : Ces
données ont été créées par le stagiaire
suites à des pesées (balance de degré de précision
0,1 gramme). Les mesures linéaires et de superficies ont
été effectuées directement sur le terrain, en utilisant un
décamètre (degré de précision au millimètre
près). Par ailleurs, les groupements qui entreprennent des
activités commerciales ont été largement contribués
dans l'inventaire et les réflexions devant conduire à
l'établissement de certaines unités équivalentes
locales.
113
ANNEXE Q : GRAPHIQUES SUR LA TENDANCE D'EVOLUTION DES
PRIX EN 2010 POUR LES DIFFERENTES ESPECES ANIMALES SELON LA TAILLE, LA
SAISON ET LE SEXE AU NIVEAU DU MARCHE BETAIL D'OUM-HADJER
200 000
180 000
160 000
140 000
120 000
100 000
80 000
60 000
40 000
20 000
0
Seyf (mars à mi-mai)
Tendance d'évolution des prix des bovins
femelles selon la taille et la saison en F CFA - année 2010
(Données collectées auprès des groupes d'éleveurs
et commerçants Batha-Est: Enquête historique)
Ruchach (mi-mai & juin)
Vache Moyenne (Raba) Petite (Tanié: 3 & 4 ans)
Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &
Octobre)
Chite (novembre - mi-mars)
Ruchach (mi-mai & juin)
Chite (novembre - mi-mars)
Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &
Octobre)
Seyf (mars à mi-mai)
Tendance d'évolution des prix des bovins
mâles selon la taille et la saison en F
CFA- année 2010 (Données collectées
auprès des groupes d'éleveurs et commerçants Batha-Est:
Enquête historique)
Grand Boeuf Moyenne (Raba) Petit (Tani : 3 & 4 ans)
300 000
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
0
a) Les bovins
b) Les camelins
700 000
600 000
500 000
400 000
300 000
200 000
100 000
0
Seyf (mars à mi-mai)
Tendance d'évolution des prix de camelins
mâle selon la taille et la saison en F CFA - année 2010
(Données collectées auprès des groupes d'éleveurs
et commerçants Batha-Est: Enquête historique)
Ruchach (mi-mai & juin)
Chameau > en général à 6 ans Moyen
camelin (Raba: 5 à 7 ans)
Jeune camelin (Hachi: 3 & 4 ans) Petit camelin (Amlaboune: 1
& 2 ans)
Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &
Octobre)
Chite (novembre - mi-mars)
Chite (novembre - mi-mars)
Ruchach (mi-mai & juin)
Kharif (Juillet & août) Darat (Septembre &
Octobre)
Seyf (mars à mi-mai)
Tendance d'évolution des prix de camelins
femelles selon la taille et la saison en F CFA - année 2010
(Données collectées auprès des groupes d'éleveurs
et commerçants Batha-Est: Enquête historique)
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
0
Chamelle > en général à 6 ans Cameline
moyenne (Rabaye: 5 & 6 ans)
Jeune cameline (Higué: 2 à 4 ans)
114
c)
115
Les équins et les asins
d)
300 000
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
0
Comparaison tendance d'évolutive des prix des
Equins et des Asins selon la taille et la saison en F CFA - année
2010 (Données collectées auprès des
groupes d'éleveurs et commerçants Batha-Est: Enquête
historique)
Ruchach (mi-mai & juin)
Equin mature Equin moyen Asin mature Asin moyen
Kharif (Juillet & août)
Darat (Septembre & Octobre)
Chite (novembre - mi-mars)
Seyf (mars à mi-mai)
Les ovins et les caprins
Comparaison tendance d'évolutive des prix des
ovins et des caprins selon le sexe et la saison en F CFA - année 2010
(Données collectées auprès des
groupes d'éleveurs et commerçants Batha-Est: Enquête
historique)
60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000
0
|
|
|
Ruchach (mi-mai & Kharif (Juillet & août) Darat
(Septembre & Chite (novembre - Seyf (mars à mi-mai)
juin) Octobre) mi-mars)
mouton mature Brebis mature Bouc mature Chèvre mature
e)
Tendance d'évolution des prix des volailles
selon la taille et la saison en F CFA - année 2010 (Données
collectées auprès des groupes d'éleveurs et
commerçants Batha-Est: Enquête historique)
3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500
0
|
|
Ruchach (mi-mai & Kharif (Juillet & Darat (Septembre
& Chite (novembre - Seyf (mars à mi-mai)
juin) août) Octobre) mi-mars)
Volaille mature Vollaille moyenne
Les volailles
116
ANNEXE R : EQUIVQLENCE FRANCAISE DES NOMS DONNES AUX
FAMINES PAR LES HABITANTS DU
BATHA-EST
No.
|
Noms en arabe tchadien - Dialecte
|
Equivalences françaises
|
01
|
Amsadour
|
Une grande partie population a été
touchée par la tuberculose et des pathologies respiratoires graves
|
02
|
Al Faraï
|
Une grande destruction des champs par des rats - Aussi, il a
eu de très fortes concurrences et des luttes entre les ménages et
les rats qui envahissaient les résidences pour les dernières
réserves alimentaires.
|
|
|
Certains enfants ont été victimes de ces rats
(pertes d'organes par exemple) ;
|
03
|
Almi Khetayé
|
Une famine où la plus grande partie de la population
subsistait grâce à la consommation de certains fruits sauvages
(pastèque sauvage :
|
|
|
Citrullus lanatus, etc) ; qui ne font pas
ordinairement partie des habitudes alimentaires du Batha-Est
|
04
|
Mandoukhna
|
Une famine terrible occasionnée par une grande
sécheresse. Certains ménages de la brousse broyaient les os des
animaux succombés
|
|
|
(camelins, bovins, caprins, ovins, équins, asins) par
la pénurie d'eau, afin de trouver de quoi à manger (boules et
bouillies de farines d'os) quotidiennement (données enquêtes
historiques collectées sur :
|
|
|
Assartini, Assafik, et M. Adjadjiré) ;
|
05
|
Aldabah
|
Une famine due à une invasion massive des champs par
des criquets rampants, lesquels avaient ravagé même les fruits et
feuilles sauvages ;
|
06
|
Amkhamsine
|
Une famine où le prix du Coro de mil s'élevait
brusquement à 250 F
|
|
|
CFA (flambée historique), alors que autour de cette
période, le Coro se vendait dans les années et mois
précédents à moins de 50 F CFA
|
07
|
Ammountal
|
Le mil devenait tellement rare et cher (suite à une
sécheresse prolongée qui avait entrainé de très
mauvaises récoltes) que plus de 80% des ménages n'arrivaient pas
à accéder à 1/4 de Coro de mil par jour
|
117
ANNEXE S : ILLUSTRATION FLUX DE MATIERES, LES ROTATIONS
ET L'ORDRE D'IMPORTANCE DES DIFFERENTS MARCHES PUBLICS DU BATHA-EST,
COMMERCE DU BATHA-EST ET LES MARCHES EXTERIEURS
a) Flux de matières entre les marchés des
12 cantons du Batha-Est
b) Rotation et ordre d'importance des marchés
publics du Batha-Est
Sous-préfecture
|
Cantons
|
Non du marché et/ou Village
|
Rotation
|
Rang
|
Oum-Hadjer Centre
|
Oum-Hadjer Kouka
Massalat Assafik
Haraze
Assinet
Misserié Rouge
Zioud DHOK
|
Oum-Hadjer
|
Lundi, vendredi Dimanche
Mercredi Samedi
Dimanche
Mercredi Jeudi
Mercredi Lundi
|
1er (A)
|
Adjop
|
2ème (B)
|
Assartini
|
2ème (B)
|
Assafik
|
4ème (D)
|
Haraz-Djombo
|
Haraze
|
3ème (C)
|
Assinet
|
Assinet
|
3ème (C)
|
Koundjar
|
3ème (C)
|
Amsack
|
Zioud
|
2ème (B)
|
Dop-Dop
|
3ème (C)
|
118
c) Commerce dans le Batha-Est et son
environnement global : Flux de matières et de dévises (National
et international)
119
ANNEXE T : ARRETE PORTANT SUR LA FIXATION DES PRIX DES
DENREES PAR LA PREFECTURE DU BATHA-EST
120
121
ANNEXE U : ARRETE NO. 6020/PR/PM/MA/2004 DU MINISTERE
DE L'AGRICULTURE DU TCHAD PORTANT SUR LA REORGANISATION DU
CASAGC
122
|
Art clic 3 L'Office- Nationat de S
cunté Alimentaire (C NASA) a- pour missions principales
- ra ccnstftut,cn, la conservation et le çes€ran
d'un stock ce réserve Ce proCc.Hts vrvrers lui permettant
C'rnrervefrr en cas de nrrcessite ou d'urgence
|
· te trei[emenr er la conservation Ces stocks .
· la participation au financement Ces
aménagements ruraux et des rnfrestructures utiles aux
organisations et populaitons rurales
· le concours aux opérations tie
distribution ces aides alimentaires Carts le respect de son autonomie
fnanciére
· ta constitution d'un ronds Ce secunté
alimentaire
· l'appui ôta protection des cultures par le
financement oes produits el matériels phytosanitaires -
· l'appui aux organismes netrcn .ux concernés par le
survr des marchés et des produits yr vrierS
Taire #1 : DE L'CRGANISATION ET ADMINISTRATION
Article d : L'acr unix ation de l'Office Natio
Sécurrlë AIimentairi? est assurée par
les structures sui-trames -
· Le Cormilé Paritaire de Suivi tCPs,)
· l,e Conseil d'Administration (CA)
· La Direction Generare (DG).
· Les Directions Techniques
Chapitre I . Du Comité Paritaire de Suivi.
Article 5 . Le Comae Parrtare de Suivi comprend
· Le Ministre charoe de l'Acriculture , Président
· LE Mrnislre charge des Finances. membre.
· Le hlinistre charré de l'intérieur et de la
S6ourile. membre-
· Le tkinistre chargé de ia Promotion Pconomique,
membre_
· I.,..tacretaire General de la Prèsrdence ou son
Représentant. membre
· C/rr9 5) représentants des pays et crganlsmes
donateurs. inr*mbres
Le Cornrte Pat,i2Ire de Suivi reste cuver - tous les services
nationaux et aux repr-sentants cr€s rays Et orar4isrrtes donateurs
impiicués dans la Censtilurron du Stock de Sécurité
Alimentaire.
123
x
Le Président du Comité Paritaire de Suivi peut
convoquer aux réunions toute
personne qualifiée pouvanti é[re consultée
sur la question figurant à l'ordre du jour
TPF
Le Secrétariat du Comité partarre de Suivi est
assure par le Directeur Générai ne
t'ONASA.
Article G le Comité Paritaire de Suivi se
réunit deux fois pat en en session ordinaire sur convocation de son
président- Des sessions extraordinadres peuvenr également
érre tenues à la demande de son Président ou de
ce/le de la moitié de ses membres.
Article 7 : Le Comité Paritaire de Suret ne
peut délibérer valablement que si les deux tiers de ses membres
ou de leurs représentants dC.tment mandatés sont
présents
Les décisions sont prises par consensus des membres
présents.
Article $ Le Comité paritaire de Suivi
est investi des pouvoirs d'orientation et de suivi
des actes et opérations relatifs é !'objet de
l'ONASA- A cet effet, it a pour mandat de
· définir tes orientations générales
de l'Office,
· approuver le programme d'action de l'Qf ce.
· dégager les voies et moyens pour
son exécution,
· ordonner l'audit financier du technique externe de
l'Office.
· veiller à la bonne gestion de r
Office.
Chapitre tl : Ou Conseil d'Administration
Article 9: Le Conseil d'Administration de f'Oftice
National de Sécurité Alimentaire comprend
· le Directeur Général du Ministère de
l'Agriculture, Président,
· te Directeur de l'Industrie et de I `Appui au mouvement
associatif et coopératif et de l'appui aux PME/PMI, membre,
§ le Directeur du Contrôlinancier, membre,
· le Directeur de l'ONDR. membre
· un Représentant de la Présidence de !a
Répu nique, membre.
· un Représentant du cabinet du Premier
Ministre. membre,
· le Directeur de la Planification- et du
Dévetoppernent, membre,
· le Directeur de r'intérieur- membre.
Linspecteur Général du Ministère des
Finances assiste au Conseil d'Adrninrstration ert
quatrté ·de Commissaire du Gouvernement, avec voix
consultative
Le Président du Conseil d'Administration peut convoquer
aux réunions du Conseil toute personne qualifiée pouvant
être consultée sur les questions figurant à !ordre du
jour
124
J
Artic1e 10 Le Conseil d'Admrnrstratrort se
réunit au moins deux fois par an, en session ordinaire sur
convocation de son Président.
Des sessions ex raordinaire5 peuvent égarement
être tenues .a la demande de son President ou de cede des
deux tiers de ses membres
Article 11 te Conseil d'Adminisrrauan ne peur
détiberer valablement que si les Ceux [;ers Ce ses membres sont
présents
tes decisic ns du Conseil sont prases 2 fa malorrté
absolue des membres
présents. Chaque membre dispose d'une seule
voix. En cas de partage des voix. celte du président est
prépondérante.
Le Secrétariat du Conseil est assuré par le
Drrecieur Général de t'Office Naticnar de
Se~currté Alimentaire
Les délibérations du Conseil d'Administration sont
consignées dans des procès-verbaux approuvés et
signés par les membres présents
Article 12 ' Le Conseil d'Administration est investi de
tous les pouvons nécessaires
dans le respect des décisions relatives a Poblet de
l'Office ll est chargé des taches suivantes
* approuver le budget et le pram de trésorerie Ge
rOffice
· veiller, par tout moyen de son choix. 2 bonne appticaticn
des directives du Comité Paritaire de Suivi et au re5pect du budget
:
· approuver le règlement intérieur de t'Ofce
,
· rammer un Commissaire aux Comptes de r'Of ice ,
· faire réaliser l'audit financier ou
technique de l'Office .
· approuve{ les comptes et le rapport d'activité de
l'Office a la fin ce chaque exercice.
Article 13 Le President du Conseil d'Administration
notlfe au Directeur Général ce l'ONASA les dédisions du
Comté Paritaire de Suivi
Article 14 · Le Conseil dAdrninislratrora
procède à la nomination des Directeurs de l'ONASA sur proposition
du Directeur Générai.
Article 15 Le Commissaire aux Comptes est
chargé de contrôler la régularité et la
sincérité des cr mptes de l'ONASA It en fait la
présentation au Conseil d'Adrninistrarrcn
Article Le Conseil d'Administratrcn peut déléguer
une partie de ses pouvoirs au
Directeur Général pour assurer la gestion courante
de rONASA.
125
Chapitrp IIl De fa Direction Générale de
l'ONASA
Article 17 L'Office National de
Séoul-de Alimentaire i°NASA}. est placé sous
Vautc.r d'un Directeur Général_ nommé par Décret
sur proposition du Ministre de l'Agnculture aines avis Cu Conseet
d'Administration} Le Directeur Gênerai
· anime et coordonne les activités des
Directions et de l'Agence du Fcnas
· prépare le Conseil d'Administration dont kt assure
te Secrétariat.
· peut ester en justice
· élabore le Règlement intérieur
· élabore le rapport d'activités
· assure le Secrétariat du Comité
Paritaire
Article 18 L'Office National de Sécurité
Alimentaire est organisé en Directions Techniques
· Direction des Opérations (DO)
· Direction Administrative et Financière (DAF)
· Fonds de Sécurité Alimentaire ·et
de Développement (FOSAD)_
Article 1 9 . La Direction des Opérations :
gère les dépôts, s'occupe de la conservation. de is
protection de stocks, de la commercialisation, du suivi des stocks, collecte
les informations et participe a l'élaboration et l'exécution du
plan national de secours
d'urgence
Article 20 : La Direction Administrative et
Financi.ére : Elle géra le patrimoine de l'ONASA._ Oe ce fait,
elle prépare et assure le suivi du budgét annuel de l'Office. _ .
élabore les documents financiers et prépare le rapport
d'activités de l'année écoulée. La gestion du
personnel également relève de sa compétence.
Article 21 : Le Fonds de Sécurité
Alimentaire et de Développement (FOSAD) : est un: instrument de
financement, qui contribue à le mise en ouvre des programmes de
1: l'Office Tl s'agit rte
financement des Actions de Sécurité Alimentaire
notamment :
· constitution et reconstitution des stocks de
sécurité alimentaire, maintien du Stock de Sécurité
Alimentaire (SSA),
· financement des opérations de distribution des
vivres dans les zones sinistrées.
- Financement des appuis aux services des
organisations paysannes et aux aménagements ruraux et des
activités d'organisations paysannes retenues par le
programme d'investissement.
- Protection des cultures par l'appui a l'acquisition des
produits et maatértels phytosanitaires.
126
Article 22 L'organisation et le
fonctionnement des Services des Directions
Fonds sont définis par décision du D+recteur
Général'
Chap tre 1V : Du Personnel
Article 23 : Le personnel de l'Office est reg/ par les
lexies en vigueur
Les conditions d'emploi sent définies par le
régiement intérieur de l'Office
TITRE UI : DE L'ORGANISATION FINANCIERE
Article 24 : Le budget de l'ONASA comprend . En
recettes
· une subvention annuelle de l'Etat,
· la taxe additionnelle 6 l'IRPP et à la taxe av
Que.
· la participation des bailleurs de fonds,
· les dons et legs.
· les rémunérations contractuelles
versées pots ies prestations de services et opérations
ponctuelles assurées par l'Office,
En dépenses
· les dépenses de personnel.
· les dépenses d'investissement et de foncionnement
fiées à la oeslion technique de l'Office,
· les dépenses d'entretien du patrimoine mobilier et
+mmobiiier de l'Office.
· les dépenses résultant des
opérations ponctuelles éalisées par l'Office et
preaiablemenl approuvées par le Comité Paritaire de Suivi et le
Conseil d'Adminstration.
Article 25 : Les
recettes provenant des !axes dévolues par te présent
Décret a l'ONASA seront perçues directement par ses services
compétents avec l'appui des services des régies
financières. Il sera ouvert une ligne de crédit sur le
budget de fonctionnemehl de !'Etat d'un montant égal au montant
des prelevements opérés sur les salaires des fonctionnaires au
profit de !'Etat pour l'année precedente.
127
128
ANNEXE V : ARRETE NO. 010/RB/DBE/08, PORTANT SUR LA
MISE EN PLACE D'UN CDA DU BATHA-EST
129
ANNEXE W : SYSTEME D'INFORMATION SUR LA SECURITE
ALIMENTAIRE DU NIVEAU NATIONAL AU NIVEAU DEPARTEMENTAL
130
ANNEXE X : DIAGNOSTIC SIMPLIFIE ET REPRESENTATIF D'UNE
TREINTAINE D'OP
|