E. PESCHAUD
Proximité) [...] Plus globalement, cela permet la
mutualisation de moyens humains techniques et technologiques
»260 ...
En somme, le tiers-lieu est une porte d'entrée aux
nouvelles populations, que ce soit des néo-ruraux261 ou des
primo-arrivants262. Ces tiers-lieux culturels offrent la
possibilité à ces personnes de mieux appréhender le
nouveau territoire dans lequel ils seront amenés à vivre et/ou
travailler.
La somme de tous ces arguments aboutit à l'idée
d'une liberté plus grande, puisqu'un commun accord est trouvé :
autorisation officielle à l'expérimentation et à
la recherche d'expérimentation pour davantage de création de
valeurs. C'est le cas des résidences artistiques accueillies au
Château Ephémère ou peut-être prochainement à
La Quincaillerie263. Les résidences présentent
l'avantage d'avoir moins de fixité dans ce qui est attendu d'une
commande publique plus classique, notamment le 1% artistique. Une
résidence artistique peut se définir comme tel : « l'accueil
d'artistes dans un lieu où sont mis à leur disposition les moyens
et les outils qui leur permettent de mener à bien un travail de
création artistique. Cet accueil se fait dans un désir de partage
de compétences et donc de réciprocité
»264. Les financements publics laissent, dans le cadre des
résidences, plus de place à l'expérimentation. Cela a
été le cas avec un collectif intervenu au sein du CLEA de
GPS&O en 20172018, un collectif issu de l'association Wheeldo,
tournée vers un Fablab. Ce collectif s'est d'ailleurs produit au
Château Ephémère lors d'un temps de diffusion du CLEA,
c'est-à-dire la présentation de leur art au public. Les
résidences ne subissent pas la contrainte des programmations
culturelles.
Le tiers-lieu culturel et sa capacité à
expérimenter dans plusieurs domaines laissent une libre expression
à tous avec comme porteur de projet un acteur public ou privé. De
plus, ce porteur de projet peut potentiellement ne pas relever du domaine
culturel, ce qui laisse une encore plus ample liberté aux artistes.
C'est le cas de la SNCF Immobilier, porteuse de projets culturels,
spécifiquement dans le cadre de l'urbanisme transitoire.
Partager, mutualiser, « créer un vivier
d'échanges »265, se fédérer permettent aux
tiers-lieux culturels de s'assurer une sorte de pérennité en
dépit de leur modèle encore précaire. Les citoyens et les
acteurs publics peuvent ainsi compter les uns sur les autres, pour apporter
chacun leur expertise dans le champ culturel parfois élargi au champ
social. Les partenaires apprennent les uns des autres, à l'image des
volontés ancrées dans les tiers-lieux culturels. Ainsi, combiner
des forces permet de mieux
260 IBID
261 Supra 252
262 Supra 255
263 Annexe 18 : entretien B. RIDOUX : « avoir une
résidence c'est peut-être dans un plus long terme »
264 Accueillir une résidence, réflexions et
propositions, Le Transfo
265 Annexe 15 : entretien L. KHARJA
51
Les tiers-lieux culturels, outils de la démocratisation
culturelle ?
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