ENSEIGNEMENTSUPERIEURETUNIVERSITAIRE
UNIVERSITEOFFICIELLEDEMBUJIMAYI
Email:uom_mbm@yahoo.fr
MBUJIMAYI
FACULTEDESSCIENCESECONOMIQUESETDEGESTION
Option :EconomieIndustrielle
LESRETOMBEESDELATERTIARISATIONSURLACROISSANCEECONOMIQUEDELAR.D.C.
(De1989à2018)
Par ELUMBANGAMAFidel
Travaildefind'étudesprésentéetdéfenduenvuedel'obtentiondugradedeLicenciéenSciencesEconomiquesetdeGestion.
Décembre 2020
ENSEIGNEMENTSUPERIEURETUNIVERSITAIRE
UNIVERSITEOFFICIELLEDEMBUJIMAYI
Email:uom_mbm@yahoo.fr
MBUJIMAYI
FACULTEDESSCIENCESECONOMIQUESETDEGESTION
Option :EconomieIndustrielle
LESRETOMBEESDELATERTIARISATIONSURLACROISSANCEECONOMIQUEDELAR.D.C.
(De1989à2018)
Par ELUMBANGAMAFidel
Travaildefind'étudesprésentéetdéfenduenvuedel'obtentiondugradedeLicenciéenSciencesEconomiquesetdeGestion.
Directeur
:MUSAMPATSHIBALABALARaphael
ProfesseurOrdinaire
Rapporteur :TSHILENGEILUNGAMarcel
ChefdeTravaux
Décembre2020
EPIGRAPHE
« Il y a beaucoup plus à gagner
par l'industrie que par l'agriculture et beaucoup plus par le commerce que par
l'industrie... A mesure que le commerce et les arts curieux se
développent, l'agriculture doit décliner ou bien les salaires
agricoles doivent augmenter et les rentes foncières diminuer en
conséquence »
William Petty
William
Petty
DEDICACE
A mon père Pierre NGAMA YAMUKOKO
A ma mère Astride MBULA KABANGU
A mes frères et soeurs ; Scottie MUTUALE,
Nella MUTOMBE, Emilie ILUNGA, Carine MUTSHIBE, Déo Gratias NGAMA,
Christian LOJI, Gracia MBULA, Gloire NGAMA et Pitié MUDIMBI
A mes chers cousins Fiston ESHIBA, Joseph MIKOMBE,
Dieuleveut KASONGO, Tristan KIOFUE
A tous les véritables amis que j'ai eu le plaisir
de rencontrer sur mon chemin, nous citons ; Joseph KABONGO, Moïse
KALALA, Mireille KANYINDA, Naomi MUADI, Daniel MUAMBA, Gloire ONYA, Erick
TSHILOMBO et Zetou NDJIBU.
A eux vont mes pensées les plus
chaleureuses...
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce modeste travail est la
résultante de plusieurs efforts et la contribution de plus d'une
personne qui, d'une manière ou d'une autre ont apportés une
pierre pour l'édification de cette oeuvre scientifique, et à qui
nous témoignons toute notre gratitude.
A l'Eternel Dieu Tout-puissant, maître de temps et des
circonstances pour le souffle de vie, l'intelligence, la sagesse, la
santé, le courage et les opportunités.
Nous ne saurons à ce niveau énumérer de
manière exhaustive toutes les personnes ayant contribué à
notre formation et surtout à la rédaction de ce mémoire,
nous faisons donc allusion :
Au Professeur Raphael MUSAMPA TSHIBALABALA qui a pu
diriger ce mémoire avec ferveur et abnégation nonobstant ses
multiples occupations.
Au chef de travaux Marcel TSHILENGE ILUNGA le
rapporteur de ce mémoire pour ses remarques et orientations.
Nous sommes également redevable à tout le corps
enseignant de la faculté de sciences économiques et de gestion
pour la formation qu'ils ont assurée, nous citons : Professeur
Luc NTUMBA MUTOMBU, Raymond Floribert TSHIMANGA MULANGALA, Placide MUAMBA
MULUMBA (d'heureuse mémoire), Chef de travaux Josée KAPINGA
ILUNGA,Lebertin KALEKA, John TSHIBANGU, Anaclet KALOMBU, Claude OTSHUDI,
Assistant Glory KANGODIA et les autres.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
nos camarades et compagnons de lutte pour les peines et les joies
partagées, nous citons : Nathan CIBOLA, Bruno KASONGA, Pascal
BEYA, Justine BATANGILA, Mireille TSHILANDA, Esther KAMUANYA, Christian
MULUMBA, Guellord KATAMBA, Joëlle MUENDAKANYI, Cédric MUKUNA, Denis
KANTOLA, François KABENGELA, Freddy MULUMBA Florence MUKAJIMUENYI, Elie
MULUMBA, Fabrice KAYEMBA, Hénoc MUKONKOLE et les autres.
Nous pensons également aux hommes de bonne foi pour
leur soutient tant matériel que financier, nous citons ; le
couple Pastoral André NGOYI, couple Maître Bruno Molière
ESHIBA, couple Marco ILUNGA et le couple Théodore YAKALO.
A toutes et à tous qui, de loin ou de près ont
contribué à l'aboutissement de cette oeuvre et dont leurs noms
n'ont pas été repris faute d'espace. Qu'ils trouvent ici, toute
notre reconnaissance.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BCC : Banque Centrale du Congo
PIB : Produit intérieur brut
RDC : République Démocratique du Congo
IDH : Indice de développement humain
RNB : Résultat net brut
PNB : Produit national brut
OCDE : Organisation de coopération pour le
développement économique
HORECA : Hôtel, restaurant, café
RD : Recherche et développement
NTIC : Nouvelle technologie de l'information et de la
communication
NFOT : Nouvelles formes d'organisation du travail
TERT : Tertiaire
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
1. Figures
Figure n° 1 : La loi de trois secteurs selon Colin
Clark
Figure n° 2 :La transformation structurelle en
fonction de Fourastié
Figure n° 3 :Test de normalité de JarqueBera
2. Tableaux
Tableau n° 1 : Etat de l'art : vue
synoptique
Tableau n° 2 : Présentation des
données
Tableau n° 3 : tableau relatif à l'estimation du
modèle
Tableau n° 4 : Tableau relatif à
l'interprétation du coefficient de corrélation
Tableau n° 5 : Tableau relatif au test
d'autocorrélation des erreurs
Tableau n° 6 : Tableau relatif au test
d'hétéroscédasticité
INTRODUCTION GENERALE
1. PHENOMENE OBSERVE
Le développement des activités dites des
services est caractéristique du XXe siècle. La tertiarisation des
économies les plus avancées fait écho à leur
désindustrialisation.Les mécanismes de la croissance des services
ont fait l'objet de débats théoriques importants et
contradictoires. Mais, il semble que les controverses (opposant les
thèses postindustrielles et néo-industrialistes) sur
l'explication et l'appréciation de la croissance tertiaire se sont peu
à peu estompées.
La croissance du secteur tertiaire semble accompagner
celle de l'industrie car toute augmentation de la production
industrielle provoque une hausse du volume de marchandises
transportées, donc stimule les activités de transport,
d'assurance et commerciales.
En effet, les économies contemporaines sont à la
fois des économies de service et des économies de l'innovation
[P. Cahuc et M. Debonneuil, (2004)].Comme ces activités de services
traditionnels sont à faibles gains de productivité, un
accroissement de l'activité entraîne mécaniquement une
augmentation des effectifs.
C'est à partir des années soixante et
soixante-dix, la croissance du secteur tertiaire
s'accélère. Ce développement des services impliquent une
transformation structurelle de l'économie moderne dont on ne craint pas
de dire qu'elle est au moins aussi importante que la révolution
industrielle. Ce phénomène de monté en puissance des
services, autrement dit « la tertiarisation » se traduit
tout d'abord pour une nouvelle répartition de l'emploi entre les grands
secteurs économiques.En effet, tandis que l'emploi industriel se
réduit, l'emploi dans le secteur tertiaire croît
considérablement en terme absolus que relatifs.
Etant donné que le développement
économique est souvent assimilé au seul développement
industriel. La plupart des politiques des développements
économiques ne parlent que d'incitation industrielle, de
déconcentration industrielle, des subventions aux industries, etc.Ces
politiques reposent bien évidement sur le postulat que le secteur
manufacturier demeure le principal moteur du développement
économique, les activités tertiaires n'étaient
considérer que comme des activités induites.
Mais il apparait moins raisonnable de vouloir postuler qu'il
s'agit toujours d'un secteur tout simplement induit par la croissance
manufacturière lorsque ce secteur devient responsable de presque les
deux tiers de la production mondiale.Et si le secteur tertiaire à lui
seul peut contribuer à deux tiers de la production, la tertiarisation
d'une économie se révèle donc comme un vecteur
incontournable pour le développement, car il n'y a pas de
développement sans croissance économique et jamais le
contraire.
Il est donc impérieux pour nous en tant que chercheur
de mener une étude approfondie pour cerner le phénomène de
monté en puissance des activités du secteur tertiaire.
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le grand mouvement de l'économie vers
l'immatériel et vers les activités tertiaires est aujourd'hui
largement reconnu et se voit même encouragé par la politique
économique dans certains pays développés. La tendance
à la tertiarisation des emplois et des activités
économiques se vérifie de toutes parts.
Quelle que soit la dénomination qu'on lui donne,
société de la connaissance, du savoir, de l'intelligence, de
l'immatériel ou postindustrielle, les caractéristiques qui
émergent sont comparables : place stratégique de l'innovation et
des nouvelles technologies, ouverture rapide vers l'étranger, tant pour
rechercher les meilleures conditions de production que pour se positionner sur
des marchés étendus et dynamiques, préférence
générale pour les relations de marché plutôt que
pour les relations hiérarchiques, focalisation des entreprises sur les
activités stratégiques, recours systématique à la
sous-traitance, poids croissant des activités traitant ou produisant des
biens et services dématérialisés, fonctionnement des
entreprises en réseaux plus ou moins souples ou structurés
Face à cette mutation, il s'est avéré
indispensable pour nous de faire une étude minutieuse qui porte
sur : « les retombées de la tertiarisation
sur la croissance économique en R.D.C. »
Le choix de ce sujet est dicté par deux mobiles
essentiels à savoir :
- Sur le plan scientifique : ce travail
constituera pour les futures chercheurs une piste de recherche parmi tant
d'autre, en mettant à leur disposition des données fiables quant
à la tertiarisation de l'économie congolaise ;
- Sur le plan pratique ou socialet
économique: dans ce travail, l'on s'efforcera de mettre en
évidence les atouts du secteur tertiaire quant à la croissance
économique enfin d'orienter les politiques visant la création
d'entreprises des services qui contribueraient à une croissance soutenue
de notre pays mais aussi saisir quantitativement le poids du secteur
tertiaire dans l'économie congolaise et prendre des décisions
conséquentes s'il faut abandonné ou promouvoir ce secteur,
étant donné que l'économie est une science de choix.
Dans ce travail, l'on établira également la
relation existante entre le secteur tertiaire et la croissance
économique, pour voir dans quel mesure le secteur tertiaire contribue et
ou influence la croissance économique de notre pays.
3. PROBLEMATIQUE
a. Contexte
Il est presque une évidence de dire que
l'économie mondiale tende vers la tertiarisation. Quelques chiffres
suffisent pour faire ressortir l'ampleur de cette l'évolution.En effet,
si jusque dans les années 70, les pays avancés tirent
principalement leurs revenus et leurs emplois de la production industrielle,
c'est aujourd'hui le secteur tertiaire qui occupe la majorité de la
population active et qui concourent pour l'essentiel, à la formation de
la richesse nationale.
Ainsi, la part des activités de services atteint
dorénavant jusqu'à 70-80% du produit intérieur brut (PIB)
dans certains des pays les plus développés et 40% dans les pays
les plus pauvres. [Rapport OCED, (2015)]
Aujourd'hui, aux Etats-Unis par exemple ; moins de 10%
des actifs travaillent dans l'industrie. Dans l'économie
Française cette proportion est passée de 25% en 1978 à
13,8% en 2006 et la part de l'industrie dans le PIB est passée de
35% en 1970 à 22% en 1990 et seulement 17% aujourd'hui, la part des
services passent aux mêmes dates de 54% à 69% pour atteindre plus
de 75% actuellement. En Suisse, la part du tertiaire dans le PIB est de 64%,
les services moderne en représentant environ la moitié. [Bertran
B, (2009)]
Au cours des trente dernières années,
l'économie du Québec est devenue de plus en plus axée sur
la production et la consommation des services. Cette tendance majeure à
la tertiarisation se vérifie évidement au chapitre de l'emploi.
Ainsi, la part de l'emploi dans le service passe de 56,9% à 73,5% en
1995. Cette progression s'est effectuée aux dépens du secteur
primaire, dont la part décroit de 8,2% à 3,5% et du secteur
secondaire de 34,9 à 23%. [Rapport, (1996)] de même que le Japon
est devenu une économie tertiaire où les activités de
services représentent près de deux tiers de l'emploi et de la
valeur ajoutée comme dans les autres pays développés
[Petit P, (1994)].
En Afrique, le secteur tertiaire a longtemps gardé
l'esprit de l'économie de traite et reste protégé.
Principal bénéficiaire des mesures des politiques
économiques et souvent en situation de monopole, il accapare les
progrès de productivité des secteurs directement productifs. Sa
part est de l'ordre de 40% du PIB depuis les indépendances ; soit
un pourcentage nettement supérieur. [Philippe H,
(2003)]
En RDC, la croissance économique est soutenue par des
investissements dans les secteurs secondaire et tertiaire [D. Mukoko et alii,
(2012)] l'analyse de l'activité économique selon l'approche de la
production indique que la croissance en 2016 a été soutenue
principalement par le secteur tertiaire, dont la contribution s'est
établie à 1,75 point de pourcentage. Cette situation est
consécutive au dynamisme observé dans les branches
« commerce », « transport et
télécommunication » ainsi que « Hôtels
et restaurants » [Rapport BCC, (2016)]
Au regard de cet état des choses, plusieurs questions
hante l'esprit des chercheurs que nous sommes et nécessitent une
étude minutieuse afin d'aboutir aux résultats vérifient
les faits.
b. Question de recherche
Question principale : Quel
serait l'influence ou l'effet de la prépondérance des
activités du secteur tertiaire sur la croissance économique en
RDC ?
Question
spécifique : Existe-t-il une corrélation
entre les activités du secteur tertiaire et la croissance
économique ?
Tels sont les questions qui vont devoir guider notre
recherche et auxquelles nous allons répondre.
4. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Le phénomène observé étant la
montée en puissance des activités du secteur tertiaire dans
toutes les économies du monde désignée sous le vocable
« tertiarisation », tel que présenté dans les
lignes qui précèdent avec les donnés statistiques à
l'appui.
La présente étude s'assigne des objectifs,
lesquels permettront à répondre aux questions soulevées
grâce aux résultats issus de cette recherche.
Objectif principal :
Déterminer l'effet de la prépondérance des
activités du secteur tertiaire sur la croissance économique de la
RDC.
Objectif spécifique :
Déterminer la corrélation existante entre les
activités du secteur tertiaire et la croissance
économique.
5. HYPOTHESES
Il s'agit des réponses provisoires aux questions
soulevées, provisoires en ce qu'elles peuvent être
affirmées ou infirmées à l'issue d'une étude
empirique.
Ainsi, aux questions soulevées nous disons :
- La tertiarisation de l'économie aurait un effet
positif sur la croissance économique, autrement dit, la
prépondérance des activités du secteur tertiaire aurait
pour effet l'augmentation de la croissance de la croissance
économique de la RDC. Autant les activités du secteur tertiaire
sont élevées, autant la croissance économique est
élevée.
- Il existerait une parfaite corrélation entre les
activités du secteur tertiaire et la croissance économique.
6. DELIMITATION DU SUJET
Les données faisant l'objet d'analyse de ce travail
sont délimitées dans l'espace pour toute l'étendue de la
RDC, et dans le temps, elles couvrent la période allant de 1989 à
2018 soit une période de 30 ans.
7. STRUCTURE DU TRAVAIL
L'introduction est la conclusion mise à part, le
présent travail sera charpenté autour de quatre chapitres qui,
à leur tour seront subdivisés en section. Le premier chapitre
portera sur le fondement général de l'étude. Ce dernier
sera scinder en deux section ; la première section sera
consacrée à l'état de l'art théorique et empirique
de la tertiarisation de l'économie tandis que la deuxième portera
sur le cadre conceptuel.
Le deuxième chapitre parlera des faits stylisés
de la tertiarisation. Celui-ci à son tour sera subdivisé en deux
sections ; la première sera axée sur le fondement
trisectoriel et la deuxième abordera les analyses
désagrégées du secteur tertiaire.
Le troisième chapitre se focalisera sur l'approche
méthodologique. Subdivisé aussi en deux section ; la
première section s'attèlera sur la démarche
méthodologique et la deuxième section portera sur la
démarche empirique.
Enfin, le quatrième chapitre quant à lui se
focalisera sur l'étude empirique de la tertiarisation de
l'économie congolaise. Dans sa première section, nous aborderons
l'analyse statistique de la tertiarisation de l'économie congolaise et
enfin la deuxième section s'attèlera sur l'analyse
économique et les considérations finales.
CHAPITRE I : LE
FONDEMENT GENERALE DE L'ETUDE
Introduction partielle
La tertiarisation de l'économie n'est pas un
phénomène récent ni soudain, la plupart des
économies du monde se sont développées grâce
à la monté en puissance des activités du secteur
tertiaire. Au demeurant, la part des activités des services occupent la
place la plus importante allant jusqu'à 70-80% du PIB dans certains des
pays les plus développés et environ 40% dans les pays pauvre.
Ce phénomène de tertiarisation a fait couler
beaucoup d'encre et continue à hanter l'esprit des plusieurs chercheurs
de l'importance qu'il y a accordé au secteur tertiaire comme
étant le secteur moteur de la croissance économique
Dans ce premier chapitre, il est question de poser le
fondement basique de notre étude pour cerner la portée
sémantique que recouvre notre thème. Subdivisé en deux
sections, la première va s'atteler sur le cadre conceptuel de
l'étude tandis que la deuxième section est axée sur
l'état de l'art théorique et empirique de la tertiarisation.
Il s'agira dans un premier temps de définir les
concepts de base pour mieux élucider les théories qui seront
émises quant à la croissance tertiaire, ensuite nous allons faire
une étude rétrospective pour voir les jalons placés par
nos prédécesseurs en vue d'un cheminement vers l'objection et la
saisie de notre étude.
Section 1 : Le cadre
conceptuel
Pour mieux appréhender notre étude, il est
important de définir les concepts fondamentaux qui nous accompagneront
tout au long de ce travail. La présente section sera consacrée
à cette fin.En effet, notre thématique est constituée de
deux concepts fondamentaux à savoir la tertiarisation et la croissance
économique. Les lignes qui suivent nous en dirons plus.
I.1.1 La tertiarisation
Selon [A. Beston,(2007)], la tertiarisation désigne la
montée des activités des services dans les économies
contemporaines au détriment de l'agriculture et de l'industrie.
Elle est un phénomène de
prépondérance des activités dit de secteur tertiaire dans
une économie donnée. Notons que le terme tertiarisation est un
concept polysémique, il recouvre plusieurs sens. Pour bien cerner la
portée du concept tertiarisation, nous définissons donc les
différents concepts qui lui sont associé.
1. Secteur d'activité
Un secteur d'activité est un ensemble
d'activités productives présentant des caractéristiques
communes [A. Beston, (2007)]. La classification des activités
économiques en activités primaire, secondaire et tertiaire est
due à A.B.G Fisher [P Petit, (1998)].
Fisher considère comme primaire les activités
agricoles, minières, forestières et maritimes ; comme
secondaire les activités manufacturières et la
construction ; et regroupe dans le tertiaire les autres activités,
[P Petit, (1998)]. Fourastié reprend le découpage de Fisher et
Clark et ajoute un autre élément pour caractériser chaque
secteur : l'intensité du progrès technique [J.
Fourastié, (1963)].
Selon [J. Fourastié, (1963)], le progrès
technique est « moyen » dans le secteur primaire,
« fort » dans le secteur secondaire et
« faible » dans le secteur tertiaire.
Les définitions actuelles distinguent :
- Secteur primaire ; qui regroupent l'ensemble des
activités économiques productrices des matières
premières, notamment l'agriculture, l'exploitation des forêts, la
pêche et les mines.
- Secteur secondaire ; qui comprend les activités
économiques correspondant à la transformation des matières
premières en biens de production ou en biens de consommation :
l'industrie, le bâtiment et les travaux publiques.
- Secteur tertiaire ; qui incluent les activités
productrice des services : commerce, banque, transports, administration,
hôtelleries, santé...
Selon la loi de trois secteurs énoncée par C.
Clark, (1941), la part respective des trois secteurs varie avec le niveau de
développement économique [P. Jaccard, (1995)].Cette
classification en trois secteurs ; primaire, secondaire et tertiaire
demeure une de plus connues malgré des aspects fortement critiquable.
Bien qu'il soit reproché à cette classification le fait que les
frontières entre le secteur apparaît souvent formel et le secteur
tertiaire est un secteur résiduel [P Petit, (1998)].
Par contre, il n'apparait pas possible de fonder la
classification comme le pensait Fourastié, sur des différences
des gains de productivité ; élevés dans le secteur
secondaire et faibles dans le tertiaire [J. Fourastié, (1963)].En effet,
les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)
permettent une progression étonnante de la productivité dans le
grand commerce ou les banques (magnétique) pour ne citer que ces deux
exemples.
2. Loi de trois secteurs
La loi de trois secteurs exprime une relation entre le niveau
de développement économique et la part respective des trois
secteurs d'activité [A. Beston, (2007)].
Selon Clark qui a formulé cette loi, toute
économie suit le schéma suivant : « dans un
premier temps le secteur secondaire se développerattrape puis
dépasse le secteur primaire, il devient le plus important et la
population active du secteur primaire diminue au profit du secondaire (exode
agricole puis rural) » [P. Jaccard, (1995)].
Cette idée d'un glissement des activités vers le
secteur tertiaire avait déjà été introduite par
Fisher, cependant cette loi a été assez critiquée pour sa
prétention à proposer un mode universel de développement
[A. Beston, (2007)].
3. Le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ
d'activités qui va de l'administration, en passent par le transport, les
activités financières et immobilières, les services aux
entreprises et aux particuliers, l'éducation, la santé et
l'action sociale [Le chau, (1965).
En RDC, selon la répartition sectorielle [Rapport BCC,
(2016)], le secteur tertiaire comprend les branches ci-dessous :
- Le commerce ;
- Le transport et télécommunication ;
- Autres services hors administration publique ;
- Services d'administration publique et
- Les services d'intermédiation financière
indirectement mesurés.
De façon générale, les services sont
considérés comme ayant un caractère intangible, non
transférable et non stockable. De plus, leur prestation comporte
habituellement un contact direct entre le producteur t le consommateur.
Cependant, des innovations sur le plan de la technologie et de
l'organisation industrielle ont fortement modifiées la nature tant des
biens que des services, de sorte qu'il devient plus difficile d'établir
une distinction nette entre les deux [Rapport, (1996)].
Pour effectuer les analyses et notamment celle de la situation
socioéconomique du secteur tertiaire les activités tertiaires
sont scinder en deux catégories [Rapport ICEDD, (2009)] :
· Le secteur tertiaire non marchand
Regroupe les services qui sont fournit sans rétribution
et dont leur valeur est estimée par les coûts d'exploitation des
ces activités. Il couvre essentiellement les prestations de nature
collective à destination de la population (administration,
enseignement...)
· Le secteur tertiaire marchand
Cette catégorie regroupe les services rendus contre le
versement d'une rémunération qui permet au fournisseur de
dégager un profit.Etant donné un secteur de service,[P. Cahuc et
M. Debonneuil, (2004)], distinguent deux types des services à savoir le
service aux producteurs et les services aux consommateurs.
Ils font savoir que les services aux producteurs ont connu et
continue de connaitre un développement dans tous les pays
développés en relation avec le développement important des
nouvelles technologies. Ce sont essentiellement les services aux entreprises et
les services financiers.
Parmi les services aux consommateurs en revanche, deux
catégories seulement peuvent être considérées comme
de consommation de masse.D'une part, ceux qui, impliquant la mise à
disposition définitive d'un bien (commerce) ou temporaire d'un
savoir-faire indispensable et qu'un consommateur ne peut se rendre
lui-même (transport, hôtellerie,...).
D'autre part, les services sociaux qui, malgré
l'absence des gains de productivité, se sont développés
depuis longtemps et sont mêmes devenus des véritables
consommations de masse en raison d'une solvabilité partielle ou totale
de la demande de l'Etat.Au par-delà de cela, les industries des
services peuvent être regroupées en trois catégories :
le tertiaire moteur, le tertiaire traditionnel et le tertiaire
non-commercial[Rapport, (1996)]. Chacune de ces classes possède ses
caractéristiques propres et son profil d'emplois.
Généralement, une activité est
considérée comme motrice lorsqu'elle exerce un effet
d'entraînement sur une autre activité. Les industries du tertiaire
moteur ont un certain nombre des points en commun qui contribuent à leur
caractère dynamique. Ce sont des industries à forte valeur
ajoutée, qui dans la majorité des cas opèrent de plus en
plus dans des marchés internationaux concurrentiels.
De plus, elles sont en voie de devenir une composante
indispensable à la production des biens. Les industries retenues dans
cette catégorie sont les suivantes : les
télécommunications, l'énergie électrique, les
intermédiaires financiers et les services aux entreprises.
Le tertiaire traditionnel englobe généralement
des industries dont l'activité existe depuis très longtemps,
principalement le commerce, le transport, les services personnels et la
restauration. Certes, ces industries connaissent aussi une certaine
évolution. Toutefois, elles sont moins soumises aux tendances de la
mondialisation et du progrès technique qui conditionne
l'évolution des secteurs des biens et du tertiaire moteur.En grande
partie, les entreprises des services traditionnels évoluent dans des
marchés locaux et la valeur ajoutée y est plus faible.
La troisième catégorie, celle des services
non-commerciaux comprend l'enseignement, la santé, les services sociaux
et l'administration publique. Ces services ont une incidence primordiale sur la
compétitivité d'une économie.
I.1.2 La croissance
économique
Depuis Adam Smith et sa richesse des nations, la croissance
occupe l'esprit de nombreux économistes[Diemer, (2012)].Elle est un
phénomène de longue période contrairement à
l'expansion, terme qui est utilisé dans l'analyse des fluctuations et
des cycles [A. Beston, (2007)].
Selon Simon Kuznets, on peut la définir comme un
accroissement durable de la population et du produit par tête [C. Kazadi,
(2019)]. Et pour F. Perroux, la croissance est un phénomène
irrégulier qui s'accompagne des changements dans les structures [C.
Kazadi, (2019)].
La croissance économique joue un rôle clef dans
la progression du revenu par tête, dans le rattrapage éventuel de
niveau de vie entre pays développés et pays en voie de
développement. Toutefois, elle n'est pas un phénomène
stable dans le temps [A. Beston, (2007)].
Par ailleurs, il règne un flou artistique entre
croissance et celui de développement. Ce dernier est
généralement associé à des mutations des structures
dans toutes les sociétés. Toutefois, l'observation des
réalités démontrent qu'il n'y a de développement
sans croissance économique alors qu'il peut exister de croissance sans
développement [C. Kazadi, (2019)].
Selon [W. Rostow, (1963)] la croissance économique
passerait par les cinq étapes suivantes : la société
traditionnelle, les conditions préalables au décollage, le
décollage, la marche vers la maturité et la consommation de
masse.
1. Mesure de la croissance
Mesurer la croissance économique est un exercice
difficile [Diemer,(2012)], c'est pourquoi, de nombreux économistes ont
cherchés à dépassé le concept PIB afin d'introduire
des indicateurs alternatifs tels que l'IDH, le RNB,... Cependant l'indicateur
le plus utilisé et le PIB.
2. Le Produit intérieur brut
(PIB)
La croissance économique est souvent mesurée par
l'augmentation du PIB mesuré en volume [A. Beston, (2007)]. Il est
reconnu comme le meilleur indicateur de l'activité économique, si
bien que ce sont ses évolutions que l'on suit pour surveiller
l'état de santé de l'économie, mesurer sa croissance ou
détecter les récessions.
Le PIB repose sur un ensemble des conventions, il mesure ce
qui est produit pendant une période donnée par le travail
rémunéré [Diemer, (2012)]. Par son mode de calcule, le PIB
rend des grands services, il permet de sommer les valeurs ajoutées de
tous les secteurs institutionnels sur un territoire donné [Philippe H,
(2003)].
3. Les trois approches du PIB
D'une manière très synthétique, le PIB
vise à mesurer la richesse créée par les hommes dans un
pays pendant une période donnée. Cette création des
richesses peut être considérée selon trois points de vue
différents, appelés les trois approches du PIB1(*)
- L'approche production
Dans l'approche production, le PIB est calculé à
partir de la valeur ajoutée. C'est-à-dire la différence
entre la production et la consommation intermédiaire. Ainsi le PIB selon
l'approche production se calcule de la manière suivante :
PIB= Somme des valeurs ajoutées(+)
Impôts sur les produits (-) Subventions sur les produits
- L'approche Revenu
La production est également l'occasion d'une
répartition de la richesse produite entre salariés, les
entreprises et l'Etat. L'approche du revenu met en évidence cette
répartition.
PIB= Rémunération des
salariés(+) Autres impôts sur la production (-) Autres subventions
sur la production(+) excédent d'exploitation sur revenu mixte (+)
Impôts sur les produits-Subventions sur les produits
- L'approche demande
Autrement appelée approche dépenses, elle montre
comment la richesse créée a été utilisée.
PIB= Consommation finale (+) Formation
brut du capital fixe (+) Variation des stocks+Acquisitions moins cessions
d'objets de valeur (+) Exportations (-) Importations
Section 2 : Etat de
l'art théorique et empirique de la tertiarisation sur la croissance
économique
I.2.1 Etat de l'art
théorique de la croissance tertiaire
Il faut noter qu'il existe chez les économistes un
débat controversé quant au rôle des services dans la
dynamique économique mais aussi aux enjeux de la croissance
tertiaire.Plusieurs thèses ont vu le jour et mettent en exergue deux
conceptions opposées de l'économie et de la société
de service ; une conception post industrialiste et une conception de nature
néo-industrialiste. Dans la présente section, nous proposons une
mise en perspective historique des principales théories explicatives de
la croissance tertiaire.
1. Les conceptions de la société post
industrielle
La paternité du terme économie de service est
due à Daniel Bell qui est sans doute l'un des auteurs les plus connus
bien qu'il soit sociologue [J. Gradey et J .Delaunay (1987)]. Dans un
célèbre ouvrage paru en 1976, l'auteur annonce l'avènement
d'une « société postindustrielle » qui s'inscrit
très nettement dans le prolongement de la société
industrielle [C. Mara et Harvey, (2000)].
Selon [J. Gradey, (1992)] Cette société
postindustrielle est présentée à la fois comme une
société des services, une société d'abondance, une
société urbaine, une société du savoir, et enfin
une société plus juste.
1.1 Une société de services
La société postindustrielle est inexorablement
une société de services. Bell [J. Gradey et J .Delaunay (1987)]
met ainsi en évidence le caractère inéluctable de la
progression des services dans l'emploi sous l'effet combiné de la Loi
d'Engel (élasticité revenu élevée de la demande de
services) et de la faible productivité (relative) du travail dans les
activités de service.
Pour [J. Geours, (1982)], l'enrichissement croissant de la
société conduit à un accroissement de la part des services
dans la structure de consommation des ménages. Polèse mentionne
par ailleurs que les services accueillent une part grandissante de la
population active du fait de la forte demande qui leur est adressée et
de la faible productivité qui caractérise leur production. [M.
Polèse, (1988)].
1.2 Une société d'abondance
[B. Coriat, (1989)] constate que l'industrialisation et la
productivité industrielle élevée ont contribué
à une grande profusion des biens matériels. En effet, du fait de
coûts (et donc de prix) relativement faibles, les ménages peuvent
accroître rapidement leur niveau d'équipement en appareillages
domestiques [J. Gradey et J .Delaunay (1987)]. Cette abondance de biens
matériels sera d'ailleurs également au coeur de la principale
thèse concurrente de celle de Bell, à savoir la théorie du
self-service défendue par Gershuny[C. Mara et Harvey, (2000)].
[J. Gradey, (1992)] précise que cette dernière
est en effet élaborée sur le constat d'une tendance au «
suréquipement » des ménages en technologies domestiques
visant à autoproduire des services au sein de la sphère
familiale.
1.3 Une société urbaine
La société postindustrielle est une
société urbaine. C'est en effet, en ville, que l'on peut jouir
pleinement de cette société d'abondance [M. Polèse,
(1988)]. L'emploi étant concentré dans les (grands) centres
urbains, on assiste à un dépeuplement graduel des campagnes [H.
Coing, (1998)]. Selon Lorrain, cette perspective renvoie à de nombreux
travaux contemporains de géographie et d'aménagement quant
à la concentration urbaine des services, et en particulier des services
aux entreprises [D. Lorrain, (1993)].
1.4 Une société du savoir
La société postindustrielle est centrée
sur le savoir scientifique, la maîtrise de l'innovation et les
technologies à fondement scientifique [J. Bouchez, (2012)]. Ce point est
central dans la thèse de Bell[C. Mara et Harvey, (2000)].
S'appuyant sur quatre faits stylisés à
savoir ; la prééminence de la classe des professionnels et
techniciens, la primauté du savoir technique, la planification de la
technologie et l'émergence d'une nouvelle technologie de l'intellect.
Bouchez estime que la société postindustrielle conduit en effet
à une transformation de la structure sociale et professionnelle [J.
Bouchez, (2012)]
Peut-on lire [OCED, (1999)] que les métiers techniques
et professionnels (articulés autour des quatre grands corps :
scientifique, technologique, administratif, et culturel), constituent le centre
vital de la société postindustrielle. C'est la nature même
du travail qui change. Celui-ci se fonde de plus en plus sur des contacts
directs entre personnes, qui échangent de l'information et du savoir [M.
Debonneuil, (2017)].
C'est dans cette foulé que [M. Lengelle, (1966)]
atteste que c'est la primauté du savoir scientifique et technique et la
prééminence des métiers de techniciens et professionnels
qui confèrent un rôle particulier à la formation
universitaire,Bell (1976) ajoute que « l'importance toujours plus grande
des connaissances techniques et du savoir-faire professionnel fait de la
formation scolaire et universitaire une condition d'admission à la
société postindustrielle elle-même » [C. Mara et
Harvey, (2000)].
En effet ; la société postindustrielle
s'appuie fortement sur la planification et la maîtrise du
développement technologique [OCED, (1999)]. Dans cette
société, l'innovation, dont l'auteur révèle
l'accélération et l'ampleur, résulte directement, et de
plus en plus, de l'effort de recherche et développement [M. Debonneuil,
(2017)]. Par ailleurs, [P. Petit, (1988)] précise que le rôle
clef réservé à la connaissance théorique modifie
profondément dans la société nouvelle le rapport entre
science et technologie. D'autre part, note encore Bell (1976): « Dans
cette société, le centre de gravité se déplace de
plus en plus nettement vers le « secteur du savoir », qui
absorbe une part croissante de la main-d'oeuvre et forme une part croissante du
PNB » [C. Mara et Harvey, (2000)].
Enfin, la société postindustrielle met l'accent
sur le traitement de problèmes de « complexité
organisée » et la recherche de lignes de conduite rationnelles que
[J. Bouchez, (2012)]qualifie de nouvelles technologies de l'intellect.
1.5 Une société plus juste
La société postindustrielle est enfin une
société plus juste [C. Gallouj et F. Djellal, (2004)], d'abord
parce qu'elle est régie par un mode de jugement ou d'évaluation
sociologiste plutôt qu'économiste [C. Gallouj et F. Djellal,
(2004)]. Elle implique ainsi un changement de système de valeur qui est
porté en partie par la nouvelle classe dominante [J. Gradey et J
.Delaunay (1987)]. Les nouveaux modes de gestion sont en effet plus
socialisés, plus planifiés et concertés. Ils supposent des
valeurs moins individualistes que celles qui caractérisent la
société industrielle [A. Touraine, (1996)].
Plus généralement, le mode sociologiste est
fondé sur l'intérêt général et la justice
sociale[J. Gradey, (1992)]. Il se pose alors le problème de la
soumission de la fonction économique aux objectifs sociaux [A. Touraine,
(1996)], ensuite parce que dans la société postindustrielle, on
assiste à une intervention croissante de l'État, tant dans la
formation des revenus que dans le contrôle du fonctionnement des
marchés car les services ont ici un caractère plus collectif [J.
Gradey et J .Delaunay (1987)].
Bell considère que les locomotives du tertiaire sont
les services de santé, d'éducation, de recherche,
d'environnement, les services publics et administratifs[C. Mara et Harvey,
(2000)]. À terme, ces services à caractère collectif, qui
sont pour l'essentiel associés à l'État-providence,
devraient prendre le pas sur les autres catégories de services [J.
Gradey et J .Delaunay (1987)]. C'est à partir du milieu des
années 1970 note qu'économiste [C. Gallouj et F. Djellal, (2004)]
que seront contestées les théories postindustrielles de la
croissance et de la croissance tertiaire par phases ou étapes.
B. Les conceptions et théories
néo-industrielles
[J. Gradey, (1992)] note queles approches dites
néo-industrielles sont à la fois nombreuses et variées.
Elles ont néanmoins en commun de ne pas envisager les services en dehors
d'une économie à base prioritairement industrielle. Il revient
à [J. Gradey et J .Delaunay (1987)] d'avoir «
catégorisé » les principales approches concernées.
Ainsi, en dehors de la théorie du self-service qui, par sa structure
et sa cohérence, constitue la thèse la plus achevée parmi
le courant néo-industrialiste, les auteurs envisagent trois grandes
approches qui mettent ou remettent l'industrie au coeur du débat.
1. L'industrie comme activité motrice
On peut classer selon les approches néo-industrialistes
selon trois grandes trajectoires de recherche [J. Gradey et J .Delaunay
(1987)]. La première s'inscrit dans la lignée de la tradition
classique initiée par Adam Smith (1976) qui, rappelons-le,
considère que les services sont improductifs. Le tertiaire est par
conséquent, dans cette conception, un secteur parasitaire dont la
progression explique en grande partie les ralentissements économiques et
les crises contemporaines [C. Gallouj et F. Djellal, (2004)].
La deuxième trajectoire, tout en souscrivant à
l'hypothèse de l'improductivité des services,revêt
néanmoins une dimension moins négative [J. Gradey et J .Delaunay
(1987)]. Les services pèsent sur le fonctionnement de l'économie,
mais ils sont cependant indispensables, en particulier en raison de leur
capacité à créer ou à retenir l'emploi [J. Gradey
et J .Delaunay (1987)].On parle alors de tertiaire « refuge » ou
« éponge » à emplois [J. Gradey, (1992)].
Enfin, la troisième trajectoire, qui analyse plus en
détail les interrelations entre les services et l'industrie,
considère que les activités industrielles sont bien à la
base de la dynamique économique (elles sont les seules activités
motrices), mais qu'elles permettent une certaine expansion du tertiaire[C.
Linchtenstein, (1993)]. L'argument central de ce courant à en croire [P.
Petit, (1988)] est que les services ne sont pas en voie de supplanter
l'industrie mais qu'ils se développent parallèlement à
elle.
Cette conception, qui met en évidence une
transformation des modes de fonctionnement de l'industrie, est principalement
soutenue par Cohen et Zysman (1987). Ces auteurs réfutent ainsi
l'idée d'un développement économique appuyé sur une
succession d'étapes qui amènerait les services à se
substituer à l'industrie[A. Bracet et J. Bonamy, (1988)]. Ils
écrivent à ce propos: « Nous soutenons que le principal
changement affectant nos sociétés contemporaines se situe bien
dans la transformation, à la fois de l'industrie et des services, et non
pas dans le remplacement de l'industrie par les services » [A. Bracet et
J. Bonamy, (1988)].
Les services se situent par rapport à l'industrie dans
une logique de complémentarité et non pas de substitution[C.
Linchtenstein, (1993)]. Néanmoins, dans la conception de Cohen et Zysman
(1987), les services restent subordonnés à l'industrie[A. Bracet
et J. Bonamy, (1988)]. Cette dernière continue clairement de jouer un
rôle central au sein du système économique[C.
Linchtenstein, (1993)]. Ce sont à la fois sa compétitivité
et son renouvellement qui créent les conditions de l'expansion des
services [C. Sauviat, (1989)].
Les trois trajectoires néo-industrielles que nous
venons de présenter, semblent continuer d'alimenter aujourd'hui les
discours politiques les plus autorisés. Dès lors, on assisterait
au développement d'une véritable société de
self-service [J. Gradey et J .Delaunay (1987)]. Pour Gershuny, la tendance au
self-service devrait se poursuivre à l'avenir au moins pour deux raisons
essentielles:l'innovation technologique permet de réduire
régulièrement le prix des « machines à usage
domestique » mais aussi le coût du travail relativement
élevé dans les sociétés développées
rend le prix des services externes prohibitif par rapport à l'achat de
biens matériels destinés à l'autoproduction de services[J.
Gradey et J .Delaunay (1987)].
En conclusion, le coeur de nos sociétés
resterait donc la production de biens matériels assurée par le
seul secteur moteur qu'est le secteur industriel [J. Geours, (1982)]. La
société industrielle étant, dans ces conditions, toujours
dominante quoiqu'en transformation.
2. Les approches
intégratrices de la croissance tertiaire : complexité,
risque et incertitude
Les deux thèses dont nous souhaitons faire ici
état se démarquent un peu des précédentes en ce
sens que, tout en relevant des logiques néo-industrielles, elles
apparaissent nettement plus nuancées sur la question de l'opposition
biens-services, et qu'à l'inverse des approches
précédentes, au-delà des services aux ménages,
elles tiennent compte de manière directe des services aux entreprises.
À la suite des travaux précurseurs en
particulier d'Harry Greenfield (1966), nombre d'auteurs ont insisté sur
la montée en puissance des services aux entreprises et sur le rôle
central des services de haut niveau destinés aux entreprises et aux
organisations [P. Petit, (1988)].
Les auteurs de ce courant dit de la « production
néo-industrielle de services » selon les termes de [J. Gradey et J
.Delaunay (1987)], mettent en avant la sophistication, la diversité et
la différenciation accrue des produits (what we produce) ainsi que de
la complexité croissante de l'organisation (how we produce) des
structures productives.
Cette transformation du what-how selon [P. Jaccard, (1995)]
serait à l'origine de l'expansion des services intermédiaires
destinés principalement aux entreprises ; dimension
négligée tant par le modèle de Fisher-Clark que par les
théoriciens de la société postindustrielle, ou encore par
une large part du courant néo-industriel.
Dans un tel cadre, [C. Gallouj et F. Djellal, (2004)]
mentionnent que l'expansion des services résulte essentiellement des
besoins croissants en services complémentaires destinés
directement aux entreprises. Il s'agit de services accompagnant la distribution
de biens, la formation du capital humain, la répartition spatiale ou
encore la régulation d'ensemble du système productif. C'est bien
ici le système productif qui apparaît, dans ses mutations
techniques et organisationnelles, au centre de l'analyse de l'économie
des services[J. Gradey, (1992)].
Or, ces systèmes induisent par essence de l'incertitude
[B. Coriat, (1988)]. Ils sont par ailleurs sujets à une très
forte vulnérabilité[C. Linchtenstein, (1993)]. Ces deux
éléments constituent pour [C. Gallouj et F. Djellal, (2004)] les
motifs puissants de la croissance de certains services visant à la
réduction de l'incertitude ainsi qu'à la couverture
financière des risques encourus. Dans ces conditions, on comprend que la
valeur des biens ne se mesure plus à l'aune exclusive des coûts de
production, mais également et de plus en plus à celle de leurs
performances et de leurs usages [C. Mara et Harvey, (2000)].
Aujourd'hui, tant l'agriculture que l'industrie doivent
s'appuyer de plus en plus sur les services pour améliorer leur
performance économique, que ce soit en termes de production ou de
distribution. Giarini observe ainsi que les fonctions de service
interviennent à cinq niveaux dans la production et l'usage des
richesses[C. Gallouj et F. Djellal, (2004)] :
- Au niveau de la recherche et développement, des plans
d'investissement et des études de marché ;
- Au niveau de la planification, de l'entretien, du stockage,
du contrôle qualité et des mesures de sécurité ;
- Au niveau de la distribution ;
- Au niveau de la durée de vie des produits ;
- Au niveau de la gestion des déchets et de la
pollution générée à chaque stade de la production,
mais également à la fin de la durée de vie des
produits.
Les services apparaissent alors comme le moyen de
prévoir, de surmonter et de réduire la
vulnérabilité consubstantielle à des systèmes de
plus en plus complexes. Il s'agit ainsi en quelque sorte d'une vision
assurantielle de la croissance des services.
I.2.2 Etat de l'art empirique
sur la tertiarisation
Loin de nous de prétendre avoir lu tous sur la
thématique tertiarisation, néanmoins nous allons mettre en
évidence quelques travaux empiriques ayant abordé le thème
de la tertiarisation sous divers aspects et les résultats auxquels ils
ont aboutit.
1. La conception post industrielle
[P. Cahuc et M. Debonneuil, (2004)] parlant
de« Productivité et emploi dans le
tertiaire », ces deux auteurs cherchent à
déterminé la productivité du secteur tertiaire sous le
chapitre de l'emploi. Ils partent d'un premier constat selon laquelle la
France, en comparaison internationale, a un faible taux d'emploi et ceci
résulte principalement des évolutions enregistrées dans le
secteur des services, qui représente aujourd'hui environ les trois
quarts de la part de l'emploi total dans les pays de l'OCDE.
Alors que la France avait un taux d'emploi inférieur
à celui des États-Unis de l'ordre de 1 point seulement au
début des années soixante-dix, l'écart s'élevait
à plus de 17 points en 2001 : 64 % contre 81 %.
Cette moindre performance résulte pour partie majeur
d'une plus forte baisse de l'emploi industriel en France, mais l'essentiel
s'est joué dans les services : la presque totalité de
l'écart de taux d'emploi constaté en 2001 venait de ce
secteur.
En définitive, la France avait le même taux
d'emploi que les États-Unis dans l'ensemble de ces trois secteurs, elle
aurait 3,4 millions d'emplois supplémentaires, ce qui suffirait à
résorber le chômage ; la même comparaison avec l'Allemagne
aboutit à 1,2 million d'emplois, concluent-ils.
[Pierre-Yves LEO et Jean PHILIPPE, (2008)],
ayant abordé sous le thème « Villes moyennes face
à la tertiarisation de l'économie », une
étude menée dans quatre villes Européenne à savoir
Avignon, Grenade, Ljubljana et Tarbes.
En considèrent l'ensemble des activités
économiques, le secteur tertiaire emploie dans ces quatre villes entre
77 et 83 % des actifs. Il est donc difficile de les différencier sur un
indicateur aussi global.
Mis à part Grenade où le secteur manufacturier
s'est très peu développé, les villes moyennes
étudiées conservent des spécialisations industrielles
ponctuelles issues de leur passé : l'aéronautique et la
céramique technique à Tarbes, l'industrie agro-alimentaire et la
céramique pour Avignon, les industries mécaniques et diverses
à Ljubljana.
Ce passé industriel paraît encore très
présent dans les mentalités à Tarbes, beaucoup moins
à Avignon ou à Ljubljana. A Grenade, l'industrie, sans grande
tradition pourtant, paraît aussi comme un élément central
des projets de développement futurs.
Les économies locales de ces villes s'appuient
principalement sur des piliers tertiaires et la distinction a priori entre
activités « motrices » et activités destinées
à la population a du mal à s'imposer au niveau d'une monographie
locale, notamment du fait du poids considérable du secteur des
commerces de détail.
Ce secteur bénéficie en effet d'une aire de
chalandise beaucoup plus étendue que la seule aire urbaine qu'il abrite.
Cela peut provenir d'une fréquentation temporaire de type touristique
ou du rayonnement de la ville sur un hinterland étendu. Chaque ville
rencontre cependant ses limites en se heurtant à la concurrence spatiale
des autres villes, comme c'est particulièrement le cas pour Tarbes.
[OCED, (2015)], Dans leur rapport portant sur
« Les services et la croissance économique : Emploi,
Productivité et Innovation »
Il appert de ce rapport que le secteur des services
représente aujourd'hui plus de 70 % de l'emploi total et de la valeur
ajoutée dans les économies de l'OCDE. Il assure la
quasi-totalité de la croissance de l'emploi dans la zone OCDE.
En dépit du poids grandissant de ce secteur,
dans beaucoup de pays membres, la croissance de la productivité
des services a été lente et la part de la population
d'âge actif employée dans les services reste faible.
Par ailleurs, il est remarquer qu'accélérer la
croissance n'est pas le seul impératif pour les responsables de
l'action gouvernementale; il se pourrait que les pays de l'OCDE sont
également confrontés à une mondialisation grandissante
des services et des activités manufacturières et à des
mutations technologiques rapides. Si ces évolutions ont
suscité des doutes sur la capacité des économies de
l'OCDE de créer de nouveaux emplois, elles offrent aussi de
nouvelles perspectives pour les échanges et les investissements
internationaux.
Afin de relever ces défis et de renforcer la
capacité des services de stimuler l'emploi, la productivité
et l'innovation, il faudra s'appuyer sur des paramètres
macroéconomiques fondamentaux robustes et mettre en oeuvre un
ensemble de politiques structurelles.
[Mario Polèse, (1988)], ayant
abordé sous le thème : « la
transformation des économies urbaines : tertiarisation,
délocalisation et croissance économique », un
article paru aux éditions de Cahiers de recherche sociologique. L'auteur
révèle qu'on assiste ainsi à la transformation des
structures économiques urbaines, des structures d'emploi et de
production. Les uns appelleront ce phénomène tertiarisation, les
autres le nomment désindustrialisation.
En effet quel que soit le nom qu'on lui donne, il s'agit
toujours de caractériser le déclin (relatif ou absolu) du secteur
manufacturier et la montée, en contrepartie, du secteur tertiaire. Il se
révèle que L'économie montréalaise n'échappe
pas à ce mouvement; environ 75% des Montréalais travaillent
aujourd'hui dans le secteur tertiaire comparativement à 63% il y a
quinze ans.
Polèse note par ailleurs que la tertiarisation des
structures d'emploi touche toutes les grandes villes du monde
industrialisé. C'est ainsi par exemple que, en une dizaine
d'années, la part du secteur manufacturier dans l'emploi total est
passée de 28,9% à23, 7% dans la région bostonaise, de
22,1% à 17,2% à Atlanta, de 35,4% à 26,0%à Chicago
et de 19,5% à 14,0% à San Francisco. Au cours de la même
période, larégion new-yorkaise a perdu, en termes absolus, 280
000 emplois manufacturiers,la région de Philadelphie 110 000 emplois et
la région de Detroit 156 0002.
Quelques villes américaines ont vu augmenter le nombre
d'emplois manufacturiers(Boston, Minneapolis, Dallas, San Diego), mais
même dans ces cas, la partrelativede ce secteur a tendance à
diminuer. Bref, la tertiarisation progressepartout, même dans les villes
dont le secteur manufacturier manifeste undynamisme nouveau.
[Jean-Louis DAYAN, (2014)], dans son article
publié aux éditions Descartes intitulé
«Au-delà de la tertiarisation : 30 ans de modifications du
tissu productif », il ressort dans son étude qu'entre
1980 et 2009, le tissu productif français s'est modifié en
profondeur. Le nombre d'emplois salariés a augmenté
considérablement, 5.5 millions d'emplois sont crées en trente
ans, leur répartition se révèle fort inégale selon
la forme des entreprises, les secteurs et les territoires
considérés.
Il est constaté que la croissance de l'emploi tertiaire
a favorisé l'augmentation du nombre des petites entreprises. Ce
phénomène a été amplifié par les
stratégies d'externalisation des grandes entreprises.
Parallèlement, la montée en puissance des
groupes observés depuis les années 1980, traduit une modification
de statuts juridiques des unités productives bien plus qu'une
transformation des formes d'organisation de la production : entre 1986 et
2009, les plus grands groupes ont peu contribué à la croissance
de l'emploi dans le secteur privé marchand.
Le nombre et les effectifs des groupes de petite taille ont
augmenté de manière exceptionnellement forte, mais ce
phénomène est moins le signe d'un bouleversement productif que le
produit du changement du cadre légal et fiscal de l'organisation des
entreprises.
[Rapport, (1996)],Dans ce rapport de la
Direction de l'analyse de la conjoncture Industrielle, au sein du
Ministère de l'Industrie, du Commerce, de la Science et de la
technologie, il est mené une étude portant sur «La
tertiarisation de l'économie du Québec ». Ce
rapport cherche à évalué l'incidence de la
prépondérance des services sur l'économie du
Québec. Il se révèle donc que l'économie du
Québec, depuis trente ans, est de plus en plus axée sur la
production des services.
En effet, la croissance de l'emploi, durant cette
période, est essentiellement attribuable au secteur tertiaire. Cette
tendance majeure entraîne des changements considérables dans la
nature des emplois.
Les activités qui prennent le plus d'ampleur se
retrouvent dans le tertiaire moteur (surtout les services aux entreprises),
dans les services publics et dans certains domaines traditionnels comme les
soins personnels, l'hébergement et la restauration.
Le progrès technologique, la libéralisation des
échanges, les changements dans les habitudes de consommation, de
même que l'importance accordée à l'éducation et
à la santé représentent les principales causes de
l'avènement d'une économie de services.
Ainsi, la conséquence majeure de la tertiarisation des
activités se traduit par une certaine polarisation de l'emploi: d'une
part, des emplois hautement spécialisés, bien
rémunérés et stables, et, d'autre part, des emplois peu
qualifiés, relativement mal rémunérés et
précaires.
[Rapport ICEDD, (2009)], ce rapport de
l'Institut de Conseil et d'étude en développement durable, a
analysé la thématique :« Le secteur
tertiaire : situation environnementale des entreprises en région
Wallonne », une étude qui couvre les aspects
socio-économiques et présentant les impacts environnementaux
du secteur selon une approche input-output, pour le compte de la direction
générale opérationnelle de l'Agriculture, de Ressources
Naturelles et de l'Environnement en Wallonie.
Ce rapport analyse les intrants du système de
production, que ce soit en termes de main d'oeuvre, d'investissements ou
de consommables tels que l'eau ou l'énergie, ainsi que ce qui sort
du processus de production, c'est-à-dire la contribution à la
croissance économique de la Wallonie et les impacts environnementaux
tels que les émissions atmosphériques, les rejets en eau ou
les déchets.
L'étude des impacts environnementaux directs du
secteur tertiaire est complétée par l'analyse de certains impacts
indirects tels que les déplacements induits par les activités
de services ou encore l'espace au sol utilisé.
Par contre, l'analyse des impacts environnementaux du secteur
tertiaire est rendue difficile par les caractéristiques mêmes
des activités des services ainsi que par les lacunes dans la
disponibilité d'informations.
La grande diversité des activités appartenant
au secteur tertiaire est la source d'impacts environnementaux
diversifiés, que ce soit en terme de volume, de
caractéristiques ou même de domaine environnemental
touché.
Il se révèle donc que les activités de
soins de santé générant assez bien de déchets
dangereux n'engendrent pas les mêmes dommages environnementaux que les
activités de transport qui consomment de grandes quantités
d'énergie et sont aussi à l'origine d'émissions des
polluants atmosphériques.
En somme les activités étudiées et les
regroupements d'activités divergent d'une étude à l'autre
et d'une enquête à l'autre. Ainsi, en fonction de la source
de données quantitatives ou qualitatives, l'approche du secteur sera
différente, dans la mesure où cette approche va dépendre
de l'impact environnemental étudié (consommation d'eau,
consommation d'énergie, génération de déchets,
etc.).
[Vincent Hecquet, (2013)], dans une recherche
mené en France portant sur « Emploi et territoire de 1975
à2009 : tertiarisation et rétrécissement de la
sphère productive », il a été
constaté qu'entre 1975 et 2009, le nombre d'emplois a fortement
progressé en France métropolitaine passant d'après le
recensement de la population de 20,8 millions à25,7 millions.
Pendant ces trente-quatre ans, ajoute-t-il que le monde du
travail a été reconfiguré à travers un profond
mouvement de tertiarisation. Plus de 8,8 millions d'emplois ont
étés crées dans les activités tertiaires.
Cependant, il constate qu'à l'opposé, l'industrie a perdu 2,5
millions d'emplois, l'agriculture en a perdu 1,4 millions.
Cette montée en puissance du tertiaire s'est
opérée au détriment de tous les autres secteurs. La part
de l'industrie a diminué de moitié, passant de 29% à 14%
des emplois ; celle de l'agriculture a été divisée
par trois, descendant de 10% à 2,9%
Il s'est révélé qu'au recensement de
1975, l'emploi industriel dépasse 5,9 millions des personnes, soit
300000 de plus qu'à celui de 1968. Dès lors, il a continuellement
baissé avec les gains de productivité, le déclin des
activités minières sidérurgiques, l'externalisation et la
concurrence accrue des pays à moindre coût de la main
d'oeuvre.Cette baisse s'est intensifiée dans les années 1980
où la plupart des industries des biens intermédiaires
(sidérurgie, métallurgie, chimie, textile, bois et papiers).
[P. Petit, (1994)],dans son article
intitulé « les modalités de la croissance des
services au Japon » souligne que le mouvement de la
tertiarisation observée au Japon n'est pas pour autant une
réplique des évolutions constatées en Europe et aux
Etats-Unis.
Par contre il fait remarquer que dans la première
moitié du siècle, la croissance du Japon était encore plus
faible que celle observée en Europe ou aux Etats-Unis. Cependant une
particularité du Japon dans cette première période est
assez évidente : les activités des services y apparaissent
plus productives et dynamique que les autres activités.
Dans la seconde moitié du siècle,
l'économie Japonaise à l'inverse se distingue par
l'intensité de son rythme de croissance en particulier sur la
période 1950 à 1973 avec des gains de productivité deux
fois plus importants que la moyenne : 9,5% l'an dans l'industrie (versus
5,2%), et 4,0% l'an dans les services (versus 2,5%).
2. La conception néo-industrielle
[A. Screiber et A. Vicard, (2008)] ,
dans leur étude menée en France portant sur :
« La tertiarisation de l'économie Française et le
ralentissement de la productivité entre 1978 et
2008 » , Il se révèle qu'en France, comme
dans de nombreux pays industrialisés, les gains de productivité
du travail ont connu un ralentissement régulier lors des trois
dernières décennies: dans le secteur marchand, la
productivité du travail mesurée comme le rapport entre la valeur
ajoutée produite et le nombre des personnes en emploi a
augmenté de 2,6 % en moyenne par an de 1979 à 1989, de 1,9 %
de 1990 à 1999 et de 1,0 % par an de 2000 à 2008.
Parallèlement, ils démontrent également
que le processus de tertiarisation s'est poursuivi depuis 1978, environ 150
000 postes sont créés en moyenne chaque année dans les
services marchands, alors que 60 000 sont détruits dans l'industrie,
ce qui porte à croire que la tertiarisation est présentée
comme un des facteurs à l'origine du ralentissement de la
productivité.
Cependant, la répartition sectorielle des emplois
dans le secteur marchand était restée la même de 1978
à 2008, les gains annuels moyens de productivité apparente du
travail auraient été de 2,0 % sur la période, alors
qu'ils ont été en réalité de 1,9 %, soit un
niveau seulement très légèrement inférieur.
Ainsi, les deux auteurs aboutissent à une conclusion
selon laquelle le processus de tertiarisation n'est pas le canal principal du
ralentissement tendanciel de productivité observé lors des
trente dernières années. Ce dernier se manifeste davantage au
sein des grandes branches (agriculture, services marchands, construction, et,
dans une moindre mesure, industrie) et de leurs sous-branches, et ce tout
particulièrement entre les années 1990 et 2000.
[Camal GALLOUJ et Faridah DJELLAL, (2004)],
dans leur ouvrage intitulé« Introduction à
l'économie des services », les deux auteurs analysent les
théories qui cherche à expliquer l'exceptionnelle croissance des
services dans les économies contemporaines.
Ils font une démarcation entre les théories de
croissance post-industrialisme et néo-industrialisme qui sont à
l'origine de très forte divergence quant au rôle des services dans
la dynamique économique et quant aux enjeux de la croissance
tertiaire.
A la suite des travaux précurseurs d'Allan Fisher,
Colin Clark et Jean Fourastié, les deux auteurs sont venus enrichir deux
conceptions de l'économie et de la société de
service : une conception post industrialiste et une conception de nature
néo-industrialiste.
Au sein de ce débat, ils démontrent que si
certaines approches étaient relativement nuancées, l'essentiel
des recherches continues de faire jouer à l'industrie un rôle
moteur. Ainsi, ils proposent une mise en perspective historique des principales
théories explicatives de la croissance des services.
La crispation industrialiste n'est pas absente des approches
les plus récentes autour de la notion d'information, de connaissance et
d'économie de l'immatériel. Là encore, en insistant sur
les NTIC, la R&D et l'innovation (envisagée essentiellement comme
changement technologique), on sous-entend que c'est l'industrie qui est au
coeur de la croissance économique.
[Mario Polèse, (1974)]ayant
abordé la tertiarisation sous le thème « le secteur
tertiaire et le développement économique régional :
vers un modèle opérationnel des activités
motrices », affirme que la société
postindustrielle n'est donc plus dans le domaine de la prospective mais elle y
est.
Il ajoute que les activités tertiaires fournissent
environ le deux tiers de la production et de l'emploi. Il reconnait volontiers
au secteur tertiaire le rôle de moteur de la croissance d'où la
nécessité d'une définition opérationnelle de la
notion de motricité.
Ainsi avance-t-il une hypothèse de base sur laquelle
repose la notion d'activité motrice selon laquelle la croissance
économique d'une région s'explique en partie par ses
activités. De ce fait, la vérification d'un modèle
opérationnel du tertiaire moteur exige donc l'utilisation des
résultatsde ce modèle pour tester si les régions qui
possèdent un fort pourcentage d'activités à haute
motricité sont des régions de haute croissance.
[C. Lichtenstein, (1993)] dans son
étude intitulé « les relations industrie-services
dans la tertiarisation des économies », l'auteur veut
interpréter la relation industrie-service comme unesimple tentative
d'évaluation de la validité des thèses de tertiarisation
et dedésindustrialisation. Pour ce faire, deux étapes sont mises
en exergue. La première repose sur le fondement même de ces
thèses, à savoir la représentation dusystème
économique comme articulation de trois secteurs ; primaire,
secondaire ettertiaire. C'est en effet ce découpage qui permet de penser
l'évolution économiquecomme une suite de périodes
caractéristiques, marquées par des décroissancesrelatives
successives des secteurs primaire et secondaire.
Dans cette optique, l'auteur montre comment est née la
représentation évoquée. En d'autres termes, il renoue avec
la problématique d'auteurs dont les textessont aujourd'hui plus
invoqués qu'analysés et qui sont à l'origine du
découpage sectoriel de l'économie. Son étude permet de
mettre en évidence unereprésentation beaucoup plus fine et
nuancée des secteurs et ainsi de relativiserle degré de
généralité et la portée du découpage
trisectoriel.
Dans une deuxième étape, il remet en cause
l'idée d'une dissociation stricte entre secteur industrielet secteur des
services. En s'appuyant sur un certain nombre de travaux récents, il
démontre que ces deux secteurs sont, en réalité,fortement
connectés et que l'une des caractéristiques majeures de
l'évolution des économies développées
contemporaines est précisément la croissance des services
à l'industrie. Ainsi dément-il l'idée d'une
tertiarisation corrélative, d'une désindustrialisation de ces
économies.
I.2.3 Démarcation
En effet, les différents aspects abordés par nos
prédécesseurs dans la thématique tertiarisation, il faut
le souligner qu'ils ont abordés dans un contexte bien
déterminé.
Ainsi, comme nous pouvons le constater, la plupart des
théories et hypothèse émises quant à la
tertiarisation d'une économie se révèlent valable pour le
modèle des économies développées. Aussi, faut-il le
noter que la plupart des auteurs ayant abordé ce thème, l'ont
abordé sous l'angle de l'emploi dans le secteur tertiaire.
Eu égard à ce qui vient d'être dit, la
présente étude se démarque de ces travaux
premièrement par le fait que cette étude est menée dans le
contexte d'un pays sous-développé en l'occurrence la RDC. De ce
fait, la présente étude vérifiera si les théories
de croissance tertiaire qui sont émises pour les pays
développés le sont aussi pour les pays
sous-développé.
Deuxièmement, la présente étude
évaluera le phénomène de la tertiarisation non seulement
sous le chapitre de l'emploi mais aussi et surtout sous l'angle de la
production du pays. Pour ce faire, nous chercherons à déterminer
la part du secteur tertiaire dans la formation du PIB.Enfin, la présente
étude établira la relation qui existe entre le secteur tertiaire
et la croissance économique du pays.
Tableau n°1 : Etat de l'art : vue
synoptique
N°
|
AUTEURS
|
THEME
|
CONTEXTE
|
ANNEE
|
RESUME
|
|
1. Amadine SECREIBER et Augustin VICARD
|
la tertiarisation de l'économie Française et le
ralentissement de la productivité entre 1978 et 2008
|
France
|
2008
|
Entre 1978 et 2008, environ 15000 d'emploi sont
créés en moyenne dans le secteur tertiaire, alors que 60000
emplois dans l'industrie. Cependant la productivité demeure faible.
|
|
2. Pierre CAHUC et Michel DEBONNEUIL
|
Productivité et emploi dans le secteur tertiaire
|
France
|
2004
|
La France enregistre un taux faible d'emploi en comparaison
avec les États-Unis dû à une forte baisse d'emploi
industriel et la presque totalité d'emploi créer en France soit
64% à partir de l'année 2001 ressorts du secteur tertiaire
|
|
3. Claire LICHTENSTEIN
|
les relations industrie-services dans la tertiarisation des
économies
|
|
1993
|
La tertiarisation des économies a souvent
été analysée comme un phénomène de
désindustrialisation devant mener, à terme, à une
économie de services.
L'analyse des limites de cette approche permet de contester
l'idée d'une dissociation stricte entre secteur industriel et secteur
des services. En réalité, ces deux secteurs sont fortement
connectés et l'une des caractéristiques majeures de
l'évolution des économies développées est plus
précisément la croissance des services à l'industrie, ce
qui permet de soutenir l'idée que les économies avancées
restent des économies de biens.
|
|
4. Pierre-Yves LEO et Jean PHILIPPE
|
Villes moyennes face à la tertiarisation de
l'économie
|
Europe
|
2008
|
En considèrent l'ensemble des activités
économiques de ces quatre villes, le secteur tertiaire emploie dans ces
quatre villes 77 à 83% des actifs.
|
|
5. B.GALLOUJ et F. DJELLAL
|
Introduction à l'économie des services
|
|
- 2004
|
Deux grandes théories expliquent la croissance
tertiaire: d'un coté les théories post industrialistes et les
théories néo-industrialistes d'autre part.
|
|
6. Rapport ICEDD
|
Le secteur tertiaire:
situation environnementale des entreprises en région
Wallon
|
Wallon
|
2009
|
La diversité appartenant au secteur tertiaire est la
source d'impacts environnementaux diversifiés. Cependant, en termes de
volume, le transport génère assez des polluants tandis que les
activités de soin de santé génèrent moins des
déchets dangereux.
|
|
7. Rapport du Ministère de l'industrie, du commerce, de
la science et de la technologie
|
La tertiarisation de l'économie du Québec
|
Québec
|
1996
|
La croissance économique Québequoise est
essentiellement attribuée au secteur tertiaire dit "moteur".
La conséquence de cette tertiarisation se traduit par
une polarisation de l'emploi: d'une part des emplois hautement
spécialisés, bien rémunérés et stable, et
d'autre part; des emplois peu qualifiés, relativement mal
rémunérés et précaires.
|
|
8. Jean-Louis DAYAN
|
Au-delà de la tertiarisation:
30 ans de modification du tissu productif
|
France
|
2014
|
5,5 millions d'emplois salariés sont crées dans
le secteur tertiaire, cependant la répartition se révèle
fort inégale selon la forme de l'entreprise et le secteur
d'activité. La croissance tertiaire a favorisée l'augmentation du
nombre des PME.
|
|
9. P. PETIT
|
Les modalités de la croissance des services au Japon
|
Japon
|
1994
|
La tertiarisation de l'économie Japonaise s'est
opérée en deux périodes. Dans la première
moitié du siècle, la croissance du Japon était faible mais
les activités des services y apparaissent plus productives que les
autres activités. Dans la seconde moitié du siècle,
à l'inverse, l'économie Japonaise se distingue par
l'intensité de son rythme de croissance avec des gains de
productivité deux fois plus importantes que la moyenne: 9,5% dans
l'industrie et 4;0% dans le service.
|
|
10. Mario POLESE
|
Le secteur tertiaire et le développement
économique régional: vers un modèle opérationnel
des activités motrice
|
|
1974
|
Les activités tertiaires fournissent environ les deux
tiers de la production et de l'emploi des économies contemporaines. Dans
la société postindustrielle, il est reconnu au secteur tertiaire
le rôle de moteur de la croissance. En effet, la croissance
économique d'une région s'explique en partie par ses
activités.
|
|
11. Vincent HECQUET
|
Emploi et territoire de 1975 à2009: tertiarisation et
rétrécissement de la sphère productive
|
France
|
2013
|
Plus de 8,8 millions d'emplois ont été
crées dans les activités tertiaires par contre, l'industrie a
perdu 2,5 millions d'emplois et l'agriculture en a perdu 1,4 million d'emplois.
Le constat est que la production demeure faible suite à la
désindustrialisation.
|
|
12. Mario POLESE
|
La transformation des économies urbaines :
tertiarisation, délocalisation et croissance économique
|
|
1988
|
Cet article trace les lignes générales des
transformations qui caractérisent, depuis quelques décennies,
l'économie des grandes villes du monde industrialisé. C'est dire
que l'attention n'est pas retenue par telle ou telle économie locale
mais par les "grandes" tendances qui dépassent les particularismes d'un
pays ou d'une région. Il n'en reste pas moins toutefois que c'est
à travers certaines données canadiennes, américaines et
européennes que nous abordons les transformations en question.
|
Conclusion partielle
Ce chapitre a été consacré au fondement
général de l'étude. La première sections'est
basée sur le cadre conceptuel du sujet en définissant les
concepts opératoires. La tertiarisation entendue comme une montée
en puissance des activités des services dans une économie
donnée.
La deuxième section quant à elle a abordée
l'état de l'art théorique et empirique de la tertiarisation. A la
lumière de cette dernière, deux conceptions se dégage sur
la croissance tertiaire ; la première dite post industrielle qui
soutient le rôle prépondérant des services sur la
croissance économique et la deuxième dite néo-industrielle
qui reconnaît l'industrie comme le moteur de la croissance.
CHAPITRE II : LES FAITS
STYLISES DE LA TERTIARISATION
Introduction partielle
La tertiarisation des économies a souvent
été analysée comme un phénomènede
désindustrialisation devant mener, à terme, à une
économie de services.L'analyse des limites de cette approche permet de
contester l'idée d'unedissociation stricte entre secteur industriel et
secteur des services.En réalité, ces deux secteurs sont fortement
connectés et l'une des caractéristiquesmajeures de
l'évolution des économies développées est plus
précisément la croissance des services à l'industrie, ce
qui permet de soutenir l'idéeque les économies avancées
restent des économies de service.
Les difficultés d'analyse du phénomène de
«tertiarisation» des économiesdéveloppées
proviennent de la délicate caractérisation de ce que l'on
appellegénéralement «le tertiaire». En effet, ce
dernier n'apparaît pas comme unsecteur au sens strict du terme, mais
plutôt comme un ensemble
d'activitéshétérogènes.Le fondement commun de ces
activités est de ne pas produire de biensmatériels, mais de
fournir un produit «intangible», difficilement mesurable.
Le présent chapitre nous présente les principaux
traits caractéristiques du secteur tertiaire ainsi que les
différentes analyses de la tertiarisation.
Section 1 : Le
fondement trisectoriel
Société tertiaire et tertiarisation sont deux
expressions qui mettent en relief des formes particulières
d'organisation économique et sociale [A. Barcet et J. Bonamy (1988)], et
la terminologie «primaire, secondaire et tertiaire» remonte au
début des années 30 [C. Linchtenstein (1993)]. C'est à
partir du moment où la part des activités non agricoles et non
industrielles va dépasser celle des activités industrielles
qu'est élaborée la théorie des trois secteurs [J.
Fourastié (1963)].
[C. Linchtenstein (1993)] note que Fisher est le premier
auteur, bien que la paternité en soit souvent conférée
à C. Clark, à avoir dégagé trois étapes
principales dans la société, à partir de l'observation des
habitudes de dépenses des individus ; cette observation lui permet de
généraliser ce qui doit arriver quand des sociétés
pauvres pensent pouvoir dépenser plus que ce qu'elles
dépensaient auparavant [J.De Bandt et Petit (1992)]. Partant de cette
observation, il définit trois étapes qui successivement sont
complémentaires par rapport au développement
économique.
Selon Clark qui a formulé cette loi, toute
économie suit le schéma suivant : « dans un
premier temps le secteur secondaire se développe rattrape puis
dépasse le secteur primaire, il devient le plus important et la
population active du secteur primaire diminue au profit du secondaire (exode
agricole puis rural) » [P. Jaccard, (1995)].
Figure 1 : La loi de trois secteurs selon Colin
Clark
Source : [P. Jaccard, (1995)]
Dans le type d'analyse proposé par C. Clark (1914) nous
fait savoir [P. Jaccard (1955)], à mesure que le temps passe et que les
communautés atteignent un stade plus avancé de
développement économique, la main-d'oeuvre agricole tend à
décroître par rapport à la main- d'oeuvre industrielle qui,
elle-même, tend à décroître par rapport aux effectifs
employés dans les services. Partant de l'analyse de Clark qui se
réfère alors à W. Petty qui en 1691, se demandant pourquoi
le revenu des Hollandais de son temps était plus élevé que
celui des Anglais, avait trouvé l'explication dans le fait que, pour une
plus forte part, les Hollandais vivaient de l'industrie et du commerce [M.
Lengelle (1966)].
Ainsi, les activités économiques sont-elles
divisées en trois catégories (Fisher, 1935 et 1945). La
première catégorie comprend le travail agricole et minier qui a
pour objet direct la production des aliments et des diverses matières
premières. La seconde recouvre les industries de transformation sous
toutes leurs formes. La troisième, enfin, est composée du reste,
c'est-à-dire d'un vaste ensemble d'activités consacrées
à la fourniture de «services» allant des transports au
commerce, en passant par les loisirs, l'instruction, la création
artistique et la philosophie [P. Jaccard (1955)].
On constate alors que l'emploi et les investissements n'ont
cessé de glisser des activités primaires essentielles et sans
lesquelles la vie, même sous les formes les plus primitives, serait
impossible, vers les activités secondaires et tertiaires. Le glissement
de la main-d'oeuvre vers les productions secondaire et tertiaire,
révélé par les statistiques, est l'inéluctable
conséquence du progrès économique : l'un ne va pas sans
l'autre [M. Lengelle (1966)].
[C. Linchtenstein (1993)] note que le terme tertiaire fut
inventé avec l'objectif de la construction d'un schéma conceptuel
qui pouvait aider à analyser des domaines de l'activité dans
lesquels, à un moment donné, une croissance rapide devait
étroitement s'harmoniser avec les exigences du progrès
économique.
C. Clark cite W. Petty : «il y a beaucoup plus à
gagner par l'industrie que par l'agriculture et beaucoup plus par le commerce
que par l'industrie. Nous pouvons constater qu'à mesure que le commerce
et les «arts curieux» se développent, l'agriculture doit
décliner, ou bien les salaires agricoles doivent augmenter et les rentes
foncières diminuer en conséquence» [P. Jaccard (1995)] .
Dans son ouvrage, C. Clark (1914) qualifie les remarques de W.
Petty de «loi de Petty» et explique que le degré de
prospérité d'un pays est en relation directe avec la
répartition de ses travailleurs dans les trois secteurs
généraux de la vie économique [C. Linchtenstein (1993)] .
Plus la proportion est forte dans le secondaire et surtout dans le tertiaire,
plus le progrès économique et sociale est manifeste [P. Jaccard
(1995)] . Dans le prolongement des analyses sectorielles, d'autres types de
travaux créent un élément nouveau : le découpage
sectoriel doit s'appuyer sur le progrès technique [J Fourastié
(1963)].
Ainsi, [M. Lengelle (1966)] considère les
définitions précédentes comme des
énumérations purement formelles. C'est un choix alternatif qui
est pris, basé sur le degré d'intensité du progrès
technique dans les diverses activités[C. Linchtenstein (1993)] . Le
primaire se trouve caractérisé par un progrès technique
modéré, le secondaire, par un progrès technique plus
rapide et le tertiaire, par un progrès technique négligeable,
voire inexistant [J Fourastié (1963)].
Fugure 2 : La transformation structurelle en
fonction de FourastiéSource : [J. Fourastié, (1963)]
Cette figure illustre les pourcentages de l'économie
d'un pays constitués par différents secteurs. La figure montre
que les pays ayant un niveau de développement socio-économique
plus élevé tend à avoir moins d'économie
composée de secteurs primaire secondaire et tertiaires. Les pays les
moins développés présentent le modèle inverse.
La répartition des effectifs entre les trois secteurs
progresse à travers les différentes étapes, comme suit,
selon Fourastié.
1° Phase : les civilisations
traditionnelles
Quotas de main-d'oevre
· Secteur primaire : 65%
· Secteur secondaire : 20%
· Secteur tertiaire : 15%
Cette phase répresente une société qui
n'est pas encore très dévéloppée scientifiquement,
avec une utilisation négligeable des machines. L'état de
dévéloppement correspond à celui des pays Européens
au début du Moyen âge ou celui d'un pays en
dévéloppement moderne.
2° Phase : la période de
transition
Quotas de main d'oevre
· Secteur primaire : 40%
· Secteur secondaire : 40%
· Secteur tertiaire : 20%
Pendant cette phase, un plus grand nombre des machines sont
déployées dans le secteur primaire, ce qui réduit le
nombre de travailleurs nécessaire. En conséquence, la
démande pour la production de machines dans le secteur secondaire
augmente.
La voie ou la phase de transition commence par un
évenement qui peut être identifié avec
l'industrialisation : la mécanisation à grande echelle, (et
donc l'automatisation) de fabrication, telle que l'utilisation de bandes
transporteuses. A cette phase, le secteur tertiaire commence à se
dévélopper, tout comme le secteur financier et le pouvoir de
l'Etat.
3° Phase : les civilisations à
majorité tertiaires
Quotas de main-d'oeuvre
· Secteur primaire :10%
· Secteur secondaire : 20%
· Secteur tertiaire : 70%
Les secteurs primaire et secondaire sont de plus en plus
dominés par l'automatisation et la demande de main-d'oeuvre baisse dans
ce secteurs. Il est remplacé par les demandes croissantes du secteur
tertiaire.La situation correspond maintenant aux sociétés
industrielles moderne et à la société du future, au
service ou à la société post-industielle.
Aujourd'hui, le secteur tertiaire a pris une telle ampleur
qu'il est parfois divisé en secteur quaternaire fondé sur
l'information et même en un secteur quinaire fondé sur les
services à la personne [J. Bouchez, (2012)].
De manière générale, un critère
sûr pour reconnaître le tertiaire repose sur l'identité du
rendement du travail dans l'espace [J.De Bandt et Petit (1992)]. En effet, la
constance dans le temps entraîne une constance dans l'espace. Telle est
la propriété fondamentale du tertiaire : le rendement du travail
y est le même dans tous les pays [J. Geours (1982)]. Toute fois,
l'utilisation du progrès technique a pour objectif d'introduire des
critères d'homogénéité dans le secteur tertiaire,
considéré jusqu'ici comme résiduel et fortement
hétérogène [J Fourastié (1963)].
II.1.1Les grandes
caracteristique du secteur tertiaire
1.Les activités
Le secteur tertiaire se distingue des secteurs primaire et
secondaire par la nature de ses activités [M. Debonneuil (2017)]. Le
tertiaire s'étend ainsi des services de distribution comprenant le
commerce, le transport et la communication, aux services sociaux comme ceux
de la santé, de l'éducation, des services publics
administratifs et des activités à but non lucratif, en passant
par les services aux entreprises tels que les services financiers,
l'immobilier, l'ingénierie ou encore le conseil, et l'HORECA, les
activités culturelles et récréatives et la
réparation de véhicules ou encore les services personnels
qui regroupent les services domestiques [Rapport ICDD (2009)].
Dans nos régions industrialisées, le secteur
tertiaire est le secteur économique qui a connu la plus forte
croissance en termes d'emplois et produit le plus de valeur
ajoutée depuis les années septante [Rapport OCDE (2015)]. Il a
donc hautement contribué à la croissance économique
globale et à l'absorption au moins partielle des pertes d'emplois
enregistrées dans les secteurs primaire et secondaire (industriel) [M.
Lengelle (1966)].
[C. Linchtenstein (1993)] affirme que l'économie en
général est confrontée depuis plusieurs années
à des changements structurels qui ont favorisé l'expansion des
activités du secteur tertiaire, il cite entre autre :
- l'organisation industrielle évoluent vers une
externalisation de certains services autrefois internes tels que le conseil
juridique, la comptabilité, etc.
- les technologies de l'information et de communication qui
ont bénéficié d'un progrès technologique
considérable, ce qui a permis de démultiplier les
capacités d'échange et l'exploitation d'information, d'images et
de sons.
- La dérégulation et l'ouverture à la
concurrence d'un certain nombre de marchés tels que l'énergie,
les transports, les services financiers, etc.
Malgré leur importance, les branches
d'activité composant le secteur tertiaire restent méconnues en
raison de leur hétérogénéité mais aussi
de l'absence de données [M. Debonneuil (2017)]. Mais par contre
l'évolution des services marchands est la mieux
appréhendée mais le comportement des branches qui les composent
est peu analysé [C. Linchtenstein (1993)] .
2. Les produits
Selon [B. Bertrand (2009)], le secteur tertiaire se
caractérise par l'hétérogénéité, la
périssabilité ainsi que l'intangibilité de ses
prestations. Une précision non de moins de taille est celui de [J.De
Bandt et Petit (1992)] Qui disent que les secteurs primaire et secondaire
se concentrent sur la production des biens, le secteur tertiaire regroupe
l'ensemble des services marchands ou non-marchand, individuels ou
collectifs.
Cette dichotomie entre biens et services n'est cependant pas
évidente dans la mesure où la production des services consiste
parfois à réaliser un produit standardisé commun
à plusieurs consommateurs et consommable en différé,
comme c'est le cas pour la production de services médias [D. Cohen
(2001)].
En outre, [M. Lengelle (1966)] ajoute que la production des
biens manufacturés fait également intervenir des
activités de services tels que la recherche et le
développement ou le marketing. [M. Debonneuil (2017)] fait savoir que
ces dernières sont considérées comme des
activités de service lorsqu`elles sont réalisées par des
entreprises dont c'est l'objet principal. Elles sont par contre
assimilées à des activités industrielles quand elles
sont réalisées par des entreprises dont l'objet premier est la
production industrielle [Rapport ICDD (2009)].
1.3 Les acteurs
[B. Bertran (2009)] conclut que la diversité et
l'hétérogénéité des activités du
secteur tertiaire mènent inévitablement à une multitude
de fournisseurs de services diversifiés du point de vue de leur
mode d'organisation. Pour [J.De Bandt et Petit (1992)] les types
d'entreprises impliquées dans la fourniture de services sont
très diversifiés. Ils vont de l'individu travaillant pour son
propre compte, qui fournit une prestation de service, à l'entreprise
multinationale opérant à l'échelle mondiale. Toutefois,
la grande majorité des entreprises engagées dans le secteur
des services sont de petites structures locales.
En outre, les acteurs du secteur tertiaire font partie
à la fois du secteur public et du secteur privé [Rapport ICDD
(2009)]. Les clients du secteur tertiaire sont également
diversifiés. Ils vont du particulier aux entreprises en passant par
les collectivités [C. Linchtenstein (1993)]. Le secteur tertiaire sert
en réalité souvent d'intermédiaire entre les
différents secteurs d'activités [P. Jaccard (1995)].
Selon le [Rapport OCDE (2015)] il existe donc 4
catégories de services : les services aux producteurs, les services
de distribution, les services aux particuliers et les services sociaux.
· Les services aux producteurs interviennent en tant
que consommation intermédiaire dans des activités de production
ultérieure. Ils consistent souvent en de la sous-traitance de
services qui pourraient être effectués en interne. Ce sont donc,
par exemple, les services aux entreprises, les services financiers et
assurances et les services immobiliers (les activités d'immobilier et
de location servent d'intermédiaire entre le secteur de la
construction et les utilisateurs des bâtiments).
· Les services de distribution font intervenir des
produits, de l'information et des individus. Ce sont les commerces de
détails et de gros, les transports et la communication. Par exemple,
les activités de commerce remplissent un rôle
d'intermédiaire entre les industries manufacturières qui
produisent les biens et les clients finaux tels que les particuliers. Les
activités de transport, d'entreposage et de communication font
également le lien entre les fournisseurs de biens
intermédiaires, les producteurs et les distributeurs vers le
consommateur final.
· Les services aux particuliers sont
caractérisés par un contact direct entre le consommateur et
le prestataire de services. Ce sont les services hôtel, restaurant et
café, les activités récréatives et culturelles,
les services domestiques et les autres services aux particuliers.
· Les services sociaux se caractérisent par un
statut généralement non-marchand. Ce sont les administrations,
les soins de santé, l'éducation et les services sociaux
divers.
II.1. 2 Les causes et
conséquences de la tertiarisation
1. Lescauses
Globalement, selon les recherches effectuées par le
Conseil économique du Canada, l'élément déterminant
de la tertiarisation de l'économie a été l'augmentation de
la demande pour les services qui sont utilisés comme intrants dans la
conception d'un bien ou d'un autre service[Rapport (1996)].
Il est également possible d'identifier un certain
nombre de facteurs particuliers qui ont entraîné le
développement rapide de plusieurs industries tertiaires. Parmi ces
facteurs,C. Klark (1914) note le progrès technologique qui a
joué un rôle important. Il a permit une utilisation accrue du
capital (surtout du matériel informatique) dans le secteur tertiaire et
a rendu possible un accroissement de la productivité [P. Jaccard
(1995)].
Cependant [M. Debonneuil (2017)], note que le recul de
certains types d'emplois a été largement compensé par
l'apparition de nouvelles tâches. Ainsi, la convergence de l'informatique
et des techniques de communication a fait apparaître un nouveau secteur,
celui des technologies de l'information, permettant d'incorporer la technologie
numérique au matériel de télécommunication.
La capacité de traiter et de communiquer rapidement des
grandes quantités des données est maintenant reconnue comme un
instrument de gestion précieux, ce qui, en retour, a engendré une
demande pour des quantités encore plus grandes d'information. De plus en
plus, l'économie prend appui sur l'informatique et les
télécommunications[M. Debonneuil (2017)].
De son coté, [J Fourastié (1963)] fait savoir
que le progrès technologique a également contribué
à la complexification des tâches dans l'ensemble des secteurs
d'activité, obligeant les entreprises à une certaine
spécialisation. Ceci explique en grande partie le développement
spectaculaire des services aux entreprises et du secteur conseil en
particulier.
Ainsi, une partie du déclin du secteur secondaire dans
l'économie serait attribuable selon C. Klark (1914) au transfert d'une
quantité d'emplois des industries productrices des biens vers les
industries de services, sans pour autant causer un effet négatif sur
l'ensemble de l'économie [P. Jaccard (1995)].
Aussi, depuis l'entrée en vigueur de l'Accord de
libre-échange avec les États-Unis en 1989, il se revèle
que les exportations internationales de services ont crû annuellement de
10,1% en moyenne comparativement à 5,4% de 1981 à 1989 [OCED
(1999)]. Comme les services des secteurs traditionnel et non-commercial sont
peu susceptibles d'être exportés, cette accélération
provient selon toute probabilité du tertiaire moteur.
Pour Gadrey, la déréglementation de certains
secteurs a accentué cette tendance, notamment dans les services
financiers et les télécommunications. La hausse de la demande de
services au consommateur a contribué à la tertiarisation de
l'économie alors que la forte progression du niveau de vie a grandement
accru la part de la consommation de services dans le budget des consommateurs
[J. Gadrey (1962)].
A. Les évolutionsliées des gains de
productivité et de la demande
- L'évolution de la demande
Pour Fourastié, l'évolution des activités
des services est caractéristique de notre siècle. Cette
évolution se traduit par la désindustrialisation des
économies le plus avancées [J Fourastié (1963)].
Debonneuil considere que les deux notions sont graduelles mais le tournant des
années 70 marque une rupture lorsque les effectifs de l'industrie
connaissent une baisse absolue et non plus relative comme par le passé
[M. Debonneuil (2012)].
En effet la demande tend à augmenter à long
terme sous l'effet de la progression des revenus et de la saturation
progressive des besoins en biens alimentaires, puis en biens industriels [J.
Gadrey (1962)]. De là, découlent plusieurs implications. D'abord,
le prix relatif des services par rapport à celui des biens industriels
est appelé à augmenter indéfiniment, puisqu'il
reflète à long terme l'écart des gains de
productivité respectifs entre les deux secteurs. En second lieu, la part
des services ne peut qu'augmenter au sein du PIB et surtout au sein de l'emploi
total [D. Cohen (2001)].
- Croissance de la productivité et
déversement des emplois
Les gains de productivité dans le tertiaire sont
généralement faibles ou nuls, et en tout cas négligeables
au regard de ceux de l'industrie et même de l'agriculture [P. Cahuc et M.
Debonneuil (2004)]. L'exemple favori de Fourastié est celui de la
coupe de cheveux. Le coiffeur d'aujourd'hui ne tond pas plus vite qu'il y a un
siècle et le coiffeur de Chicago n'est pas plus productif que celui de
Calcutta [J Fourastié (1963)].
La création d'emplois dans chacun des secteurs
dépend des évolutions conjointes de la demande et des gains de
productivité. Selon la relation établie par Jean Fourastié
l'évolution de l'emploi dans un secteur est égale à
l'évolution de la production moins l'évolution de la
productivité du travail dans ce secteur [J Fourastié (1963)].
Autrement dit, la relative saturation de certains besoins
entraîne une destruction d'emplois dans le secteur concerné. Par
exemple, le déclin constant de l'emploi agricole est à mettre en
relation avec celui des dépenses alimentaires dans le budget des
ménages.
[P. Cahuc et M. Debonneuil (2004)] font savoir que le secteur
des services qui connaît la plus forte hausse de la demande et de faibles
gains de productivité est le secteur qui crée le plus d'emplois
depuis les années 50. Inversement, la forte croissance des gains de
productivité dans le secteur primaire associée à une
baisse relative de la demande en biens agricoles a contribué au
transfert d'une partie de la main d'oeuvre dans le secteur primaire.
B. L'aboutissement du processus de
développement
- Développement économique et
montée des services
Les changements dans la nature des besoins à
satisfaire, au fur et à mesure que le revenu augmente, ont toujours
confirmé les observations d'Ernst Engel en 1857, à propos du lien
entre dépenses d'alimentation et niveau de vie. A l'instar des
motivations humaines étudiées par Abraham Maslow, la satisfaction
des besoins physiologiques est la condition requise pour que d'autres formes de
besoins se développent [J Fourastié (1963)].
Debonneuil remarquera que 60 % des emplois continuent
d'être consacrés à la production d'objets et à
l'intermédiation nécessaire à leur commercialisation [M.
Debonneuil (2017)]. Par contre La tertiairisation des emplois n'est donc que la
substitution entre les emplois agricoles, c'est-à-dire de «
production des hommes par la terre » et les emplois tertiaires,
c'est-à-dire de la « production des hommes par l'homme » [C.
Gallouj et F. Djellal (2004)]
Pour Debonneuil la tertiarisation est le pendant de la marche
« vers la société post industrielle » dans laquelle les
éléments immatériels dominent l'organisation de la
société telle que la décrivait le sociologue
américain Daniel Bell [M. Debonneuil (2012)].
- Le rôle des dépenses publiques dans le
développement des services
Selon Cohen, la croissance économique entraîne
une augmentation des dépenses de santé ou d'éducation.
Elle entraîne aussi une société plus urbanisée
où les besoins en services collectifs sont croissants. La demande de
biens supérieurs qui augmente donc avec le niveau de vie
général est satisfaite par un financement public (Education
Nationale, secteur public hospitalier, etc.) [D. Cohen (2001)].
C'est aussi le constat de l'économiste Adolphe Wagner
dès 1876 comme nous fait savoir Fourastié quand il écrit
« des comparaisons dans l'histoire et dans l'espace montrent chez les
peuples civilisés en voie de progrès un développement
régulier de l'activité de l'Etat et de l'activité publique
» [J Fourastié (1963)].
2.2 Les conséquenses
A. Le risque de sous-productivité
- Tertiarisation de l'économie et crainte d'une
stagnation de l'activité
La thèse d'un épuisement des sources de la
croissance avec la tertiarisation des économies est relativement
ancienne. L'approche néoclassique est au coeur de ces conclusions. En
1987, Le prix Nobel américain Robert Solow déclarait que
« les ordinateurs sont partout dans les statistiques de la
productivité » [P. Cahuc et M. Debonneuil (2004)].
En stigmatisant ainsi les nouvelles technologies, il
réactivait en réalité une crainte ancienne,
présente dès les débuts de la science économique,
en particulier chez la plupart des économistes classiques. Pour Adam
Smith, en effet, les services sont improductifs parce qu'ils correspondent
à une dépense et non à une avance [B. Bertran (2009)].
Smith (1776) écrit « il y a une sorte de
travail qui ajoute à la valeur de l'objet sur lequel il s'exerce ;
il y en a une autre qui n'a pas le même effet. Le premier, produisant une
valeur, peut être appelé travail productif, le dernier, travail
non productif » [B. Bertran (2009)]. L'idée est que la
richesse suppose une accumulation de biens, par nature impossible selon lui
dans l'activité tertiaire.
Fourastié fait savoir que cette vision pessimiste est
renouvelée par les travaux de Bomaul qui montrent que certains emplois
tertiaires ont pour particularité de connaître une croissance des
salaires supérieure à celle de leur productivité, ce qui
explique d'ailleurs la croissance des dépenses publiques (loi de Bomaul)
[J Fourastié (1963)].
Ce que Cohen reproche à Daniel Bell, pourtant chantre
de la société postindustrielle admet lui aussi que
« l'absorption par les services d'une part croissante de la main
d'oeuvre freine nécessairement la productivité et la croissance
globales » [D. Cohen (1995)]
- La tertiarisation : une nouvelle articulation
entre les secteurs d'activité
La tertiairisation des économies avancées n'est
pourtant pas synonyme d'épuisement de l'innovation, de
productivité stagnante et de fin de la croissance affirme [B. Bertran
(2009)]. Mais de fin de la croissance économique directement mesurable,
sans doute au sens de croissance directement imputable à un secteur
d'activité donnée. Les effets sur la productivité ont lieu
par ailleurs à long terme, encore aujourd'hui comme le souligne[J.
Gadrey (1992 )].
La sous- productivité du tertiaire est aussi
liée à des problèmes de mesure [P. Cahuc et M. Debonneuil
(2004)]. Les complémentarités s'affirment à tous les
niveaux. Dans la phase actuelle, l'importance croissante des activités
de services pour lesquelles la productivité est impossible à
mesurer directement ne signifie pas que l'on doive renoncer à toute
mesure globale de la productivité de l'économie dans son ensemble
[J Fourastié (1963)].
Enfin la croissance des biens matériels peut être
tenue pour représentative de la contribution productive de toutes les
branches de l'économie, y compris les services. Le développement
des services dépend de l'industrieet la tertiarisation apparaît de
plus en plus comme une nouvelle articulation entre les secteurs
d'activité [OCDE (1999)].
B. Tertiarisation et fracture sociale
- « Les désordres du
travail » des sociétés tertiaires
Plusieurs économistes ont signalé dans leurs
travaux l'instabilité et
l'hétérogénéité des emplois de services.
Cette instabilité s'explique par la fragilité des statistiques
qui dépendent des comportements d'externalisation des entreprises, par
nature fluctuants [D. Cohen (1999)].
L'hétérogénéité est
liée, quant à elle, à la nature des services. Azkenasy
démontre que certains emplois de services, sont soumis à de
nouvelles normes de productivité dans le cadre des nouvelles formes
d'organisation du travail (NFOT) [P. Azkenasy (2004)].
Le rythme de travail se trouve standardisé par des
délais à respecter ou par des procédures
formalisées de réalisation des tâches. « Le
stress devient le mode de régulation de la société
post-fordiste » écrit Daniel Cohen et ce que l'on
découvre, c'est « non pas la fin du travail mais le travail
sans fin, parfois jusqu'à l'épuisement psychique » [D.
Cohen (1999)].
Pour Cohen cette évolution est possible en raison de la
fragilité des populations concernées jeunes sans qualification,
femmes - sans tradition syndicale et sans possibilités d'action
collective [D. Cohen (2001)].
- Tertiarisation et dualisme social
[D. Cohen (1995)] rappelle les analyses de Robert Reich qui
montre que les sociétés postindustrielles oppose de plus en plus
les « manipulateurs de symboles » (professions
intellectuelles au travail valorisé dans une
« économie de la connaissance ») et à l'autre
extrémité de l'échelle sociale, les
« travailleurs routiniers », travailleurs peu
qualifiés des services ou de l'industrie (call center, livreurs, ...).
André Gortz s'interrogeait déjà sur les
nouveaux valets de la société salariale en
dénonçant dans un article du Monde diplomatique « les
petits boulots » du tertiaire [M. Debonneuil (2012)].
De ce fait, le poids croissant des services dans une
économie de plus en plus mondialisée modifie les
sociétés salariales dans une dynamique de plus en plus
inégalitaire. C'est l'exemple de la dactylo donné par D Cohen
dans son ouvrage : trois leçons sur la société
postindustrielle. Et ses conclusions sur les formes que prend la question
sociale à travers la montée des inégalités [D.
Cohen (2001)].
Section 2 : Les
analyses désagrégées du secteur tertiaire
La plupart des recherches présentées
récusent, à certains égards, la vision conventionnelle de
l'avenir des économies développées. L'examen de vingt-cinq
ans de modifications de l'emploi et des modèles de consommation au
Royaume- Uni a révélé non pas l'émergence graduelle
d'une économie de services, mais le contraire [CFDT (1980)].
Au lieu de trouver une hausse considérable de la
consommation des services, on assiste à la baisse remarquable de leur
consommation en valeur relative [J. Gadrey (1992 )]. Au lieu d'acheter des
services, les ménages semblent acheter de façon croissante des
biens durables qui leur permettent de produire des services pour
eux-mêmes. Cela correspond à ce que J. Gershuny appelle
«self-service economy» [J. Gadrey (1992)]. Une grande part de
l'emploi tertiaire sur la période peut s'expliquer non par la
consommation des services, mais par le besoin de l'activité
manufacturière en techniciens, gestionnaires, vendeurs pour la
production effective de biens de consommation [C. Gallouj et F. Djellal
(2004)].
On a toutes les raisons de penser en croire [B. Coriat (1989)]
que cette tendance se poursuivra dans la mesure où elle est
expliquée par deux processus économiques dont la direction ne
peut pas varier: l'innovation technique et le renchérissement des
coûts salariaux. On est donc loin de la thèse de la
désindustrialisation des économies, martèle-t-il.
D'autres travaux corroborent ces résultats. Comme le
démontre [O. Furrer (1997)] la seule croissance relative des services
semblerait être celle des services peu ou pas substituables à des
biens comme, par exemple, les services médicaux et les assurances. Pour
[M. Polèse (1988)], l'explication semble résider dans une
substitution continue au cours du temps de biens aux services, notamment de
biens durables.
Ainsi, un certain nombre de fonctions peuvent être
remplies indifféremment par un bien ou un service et on peut remarquer
que les biens fournissent également des services [J. Chevallier (1997)].
Ceci étant, si la demande de services ne semble pas avoir le
caractère massif qui lui est généralement attribué,
il reste à démontrer pourquoi l'emploi tertiaire a crû de
telle façon [M. Polèse (1988)].
Vincent-Thomas (1980) cité par [C. Linchtenstein
(1993)] indique que cela peut s'expliquer en partie par une mise en oeuvre de
politiques d'inspiration keynésienne ayant entraîné le
gonflement des dépenses publiques, notamment en matière de
couverture sociale et d'éducation, ainsi qu'en partie par une
élévation des niveaux de vie. Les services du secteur public,
tels que l'enseignement et la recherche, sont ceux qui croissent le plus
rapidement ; s'y ajoutent les services au producteur, essentiellement parce
qu'une part plus importante des ressources est consacrée à
l'ingénierie, la recherche-développement et à la direction
et au développement de la firme [M. Braibant (1982)]
2.1. Les analyse des liens entre
biens et services
Partant de la constatation du[Rapport, (1996)] ; le
secteur des services n'a souvent été étudié
qu'occasionnellement en profondeur et essentiellement pour ce qui concerne les
services au consommateur, une monographie centrée sur les services au
producteur a permis d'en révéler l'évolution.
En effet la division entre les biens et les services avance
[O. Furrer (1997)], n'est pas précise et il est tenté d'appliquer
aux services la vision dichotomique producteur-consommateur qui est
appliquée aux biens, telle qu'elle a été avancée
par S. Kuznets (1966). Ce dernier a en effet présenté un
schéma de classification des biens en créant une double division
de base entre les «producer goods » et les « consumer goods
» comportant chacune trois subdivisions : périssable, semi-durable
et durable [C. Gallouj et F. Djellal (2004)].
Les biens destinés aux consommateurs sont ceux
définis comme satisfaisant la demande finale, ceux destinés aux
producteurs, comme ceux entrant dans la production intermédiaire [J.
Gadrey (1992)]. De même, les services au consommateur satisfont la
demande finale et les services au producteur, la consommation
intermédiaire [O. Furrer (1997)]. Un avis que ne partage pas [CFDT
(1980)] lorsqu'il estime que cette classification de biens et services n'est
pas définitive; bon nombre d'entre eux sont difficiles à classer
et des décisions arbitraires doivent occasionnellement intervenir.
[C. GALLOUJ et F. DJELLAL, (2004)], notent le
parallélisme entre bien et service, et le fait que les services peuvent
être analysés en des termes qui autrefois étaient
exclusivement réservés aux biens. Partant de là, il
devient possible de raisonner en termes de stocks, d'obsolescence, de
financement. L'une des plus importantes applications de la durabilité
des services révèle [OCED, (2015)] se trouve dans l'analyse des
fluctuations de la demande dans le cycle des affaires.
[OCED, (2015)]soutient que cette approche représente un
premier pas vers une meilleure compréhension du rôle des services
dans le processus économique, et il est intéressant de souligner
le rôle du capital immatériel dans le processus de production.
Dans le [Rapport, (1996)] on note d'ailleurs que, dès le début
des années 50, des recherches avaient reconnu les améliorations
dans les méthodes et le savoir-faire comme un type distinct de
dépense en capital.
Le fait est, que les travailleurs dans les services sont aussi
importants dans le processus productif que ceux qui se consacrent à la
fabrication[C. Linchtenstein (1993)]. D'autres travaux confirment les liens
entre les biens et les services nés de complémentarités,
notamment de la demande[( A. Barcet et J. Bonamy(1987)] . Couplée
à cette complémentarité de la demande, Bandt et Petit
ajoute qu'il y a possibilité de substitution de biens aux services quand
les tendances de coûts et de prix des services sont défavorables.
Une telle substitution restreint donc le changement brusque d'une
économie de biens vers une économie de services.
Dans les travaux de T.M. Stanback, cité par [C. Tertre
et P. Ughetto (2000)], il se révèle que les activités
communément décrites comme des services ont des
caractéristiques différentes. Tout d'abord, il y a trois types de
services : les services destinés au producteur, ceux destinés au
consommateur et les services publics. En réalité, pour Chevallier
cette différenciation n'est pas parfaite dans la mesure où une
même firme peut produire à la fois des services au producteur et
au consommateur, comme elle peut produire des biens de production et des biens
de consommation [J. Chevallier,(1997)]. De leur coté [C. Tertre et P.
Ughetto (2000)], avancent que ce sont essentiellement les sources de la
demande qui diffèrent et qui, par conséquent, justifient cette
différenciation.
De plus, pour[O. Furrer (1997)], certains services ont une
forte intensité en travail, d'autres en capital, et il existe de grandes
différences en ce qui concerne la taille des entreprises. Par contre [C.
Linchtenstein (1993)]estime que si l'on admet que la production de biens a pour
résultat un produit matériel, stockable et transportable et que
celle des services a pour résultat un output non stockable
requérant habituellement une interaction directe avec le consommateur,
cette distinction signifie que les biens peuvent être produits plus
facilement que les services sous des conditions qui revêtent l'avantage
d'une production standardisée et des économies d'échelle.
Ce phénomène résulte à la fois,
conclut [M. Polèse, (1988)] des différences dans la localisation
des firmes et dans leur capacité à utiliser des modes de
production à forte intensité capitalistique. Partant de ce
postulat, Coriat estime que les services sont moins standardisés et les
firmes qui les produisent tendent à être localisées
près des marchés sur lesquels elles traitent, souvent dans des
régions trop peuplées, ce qui n'est pas sans avoir de
conséquences sur leurs coûts de production [B. Coriat, (1989)]
Le problème soulevé par Stanback martelle [C.
Linchtenstein (1993)], est de savoir comment définir les services en
excluant les activités qui sont les plus proches des biens,
c'est-à-dire avec une forte intensité capitalistique et des modes
de production à grande échelle. En conséquence, la
solution consisterait pour [CFDT, (1980)] à restreindre la
définition des services et exclure (comme dans les travaux de V.R.
Fuchs)[O. Furrer (1997)], les transports, les communications et les services
publics, activités alors reportées dans l'industrie.
Au demeurent, [C. Linchtenstein (1993)] pense que ces
remarques mettent en évidence les forts liens entre biens et services
nés de complémentarités de la demande. Au niveau de la
consommation, ajoute [B. Bertran, (2009)] ces complémentarités
sont largement issues de leur usage commun, en particulier, le besoin de
distribuer et d'entretenir les biens. Quant au niveau de la production, elles
sont de façon croissante le résultat de la complexité
accrue de la gestion qui crée de nouvelles exigences et de l'utilisation
croissante d'entreprises de services [B. Bertran, (2009)].
[C. Linchtenstein (1993)] de concert avec [B. Coriat, (1989)]
convergent tous dans le même ordre d'idée lorsqu'il rappellent que
couplée à cette complémentarité, il y a la
possibilité toujours présente de la substitution de biens aux
services qui restreint la possibilité du passage d'une économie
de biens à une économie de services.D'autres travaux comme ceux
de Momigliano(1980) et Siniscalco(1982) évoqué par [C.
Linchtenstein (1993)] ont contribué à la démonstration de
l'interaction services-industrie, à partir d'une méthodologie
originale
Se basent sur les travaux de Momigliano (1980) et Sinscalco
(1982) [J. Geours, (1982)] laissent entendre que leurs hypothèses
reposent sur le fait que, d'une part, la croissance relative et absolue de
l'emploi tertiaire est due en grande partie à l'augmentation de
l'intégration des services dans le système productif et que,
d'autre part, le plus grand degré d'intégration peut être
spécifiquement attribué à la croissance des services pour
l'industrie et plus généralement à la production de
biens.
Selon ces hypothèses, estime [C. Linchtenstein (1993)],
la croissance relative et absolue de l'emploi des services provient largement
d'une utilisation accrue des activités classées dans le
tertiaire, mais intégrées dans le système productif et
dans l'industrie en particulier. Si elles sont acceptables, cela signifie bien
que les changements en cours ne correspondent pas à une transition vers
une économie de services ou vers une société
postindustrielle.
2.2. La remise en cause des
caractères spécifiques attribués aux services
Si l'interaction entre les services et les biens ne semble
faire aucun doute [J. Gradey, (1992)], estime qu'il n'en reste pas moins que
les services conservent des caractéristiques qui leur sont propres[P.
Cahuc et M. Debonneuil, (2004)]. Mais on peut toutefois tenter de remettre en
question certaines spécificités qui leur sont trop vite et trop
largement attribuées : immatérialité,
intangibilité, forte valeur ajoutée, faible intensité en
capital et faible productivité; ceci nous permettra d'appuyer la
thèse de l'interaction entre les biens et les services et celle de leur
similitude par rapport à plusieurs axes d'analyse [M. Braibant,
1982)].
En effet, si l'on considère que les services
contiennent une part importante de valeur ajoutée, il se pose alors le
problème de savoir si ce sont des activités sans amont[Camal
GALLOUJ et Faridah DJELLAL, (2004)]. D'après les arguments
présentés précédemment, ce n'est pas le cas pour
bon nombre d'entre eux, ce qui rejoint la critique portée à
l'égard de leur immatérialité. Le pourcentage de la valeur
ajoutée ne constitue pas un critère absolu permettant de
distinguer la production de biens et celle de services affirme [Lengelle,
(1966)].
Selon Hill (1977), cité par [C. Linchtenstein (1993)],
l'idée que les services sont éphémères et sans
substance parce que ce sont des biens immatériels apparaît comme
une erreur pernicieuse. Par ailleurs, l'utilisation de la valeur ajoutée
comme mesure de la production des services ne renseigne pas sur la
véritable valeur pour l'utilisateur du service dispensé
[StGeours, (1982)].À côté de l'importance de la valeur
ajoutée, les services se voient généralement attribuer une
faible intensité en capital [J. Gradey, (1992)].
S'il est vrai que le tertiaire « traditionnel »
possède un coefficient de capital relativement faible par rapport aux
activités industrielles, il n'en est pas de même pour plusieurs
activités de services «modernes» : la croissance de la part du
tertiaire dans l'économie s'accompagne d'une croissance de sa
consommation de capital[OCED, (2015)]. C'est particulièrement le cas de
la santé, de l'éducation et des télécommunications
dans l'économie Québéquoise [Rapport, (1996)]. Ce
critère d'intensité du capital met en évidence des
disparités existant à l'intérieur de ce secteur, ainsi que
le lien entre croissance de l'activité économique et croissance
de l'investissement [J. Geours, (1982)].
Enfin, les services se trouvent caractérisés par
une faible productivité, [P. Cahuc et M. Debonneuil, (2004)],ce qui peut
alors apparaître comme étant une des causes majeures du
ralentissement de la productivité globale de l'économie[Vincent
Hecquet, (2013)], ou par une productivité présentant de
considérables diversités selon les activités de services
[Rapport, (1996)].
Par ailleurs, les activités tertiaires ne donnant pas
lieu à la fabrication des produits, on ne peut donc pas utiliser le
critère de productivité physique[J. Geours, (1982)].Il faut donc
utiliser la productivité en valeur au prix du marché ou au prix
des facteurs[P. Cahuc et M. Debonneuil, (2004)]. Le fait de recourir à
la valeur tend toutefois à renforcer le caractère
d'immatérialité et d'intangibilité propre à la
plupart des services, ce qui n'apparaît pas très satisfaisant [C.
Linchtenstein, (1993)].
Pour [C. Mara et Harvey, (2000)] le problème est donc
de savoir comment mesurer l'output et la productivité d'un individu
exerçant une activité tertiaire. L'objectif est alors pour cet
auteur de mesurer l'importance des facteurs qualitatifs dans
l'appréciation des activités de services. Certes le
progrès technique étant plus élevé dans
l'industrie, c'est là une cause essentielle de l'augmentation relative
du nombre d'emplois tertiaires [J Fourastié (1963)].
A en croire certains auteurs [P. Cahuc et M. Debonneuil,
(2004)], pour certaines activités tertiaires la productivité
croît plus rapidement sinon plus que pour l'ensemble de
l'économie. La raison doit en être recherchée du
côté de la demande estime [A. Bracet et J. Bonamy, (1988)]. Dans
des travaux particuliers sur la productivité du tertiaire Fuchs(1968),
on remarque que la part de l'accroissement de la productivité due
à la main-d'oeuvre (amélioration des qualifications) est d'autant
plus importante que le «produit» tertiaire est immédiatement
consommé [J. Gradey, (1992)].
Du reste la valeur d'usage du service avance [J. Gradey,
(1992)], ne dépend pas seulement de celui qui le procure, mais
également de celui qui le reçoit ou le sollicite ou, bien
souvent, du rapport entre ces deux agents. De leur coté, Eiglier et
Langead (1979) cité par [J. Gradey, (1992)], estiment que la
qualité du service rendu dépend de l'interaction entre le
prestataire et le client. Certains voient ainsi, dans l'industrialisation
extrême du service, l'unique moyen d'améliorer la
productivité du tertiaire.
Ainsi, Kutscher et Mark (1983) cité par [J. Geours,
(1982)] revelent que la hausse de la croissance de la productivité
notée dans les services ne serait pas différente de celle
observée dans les activités produisant des biens et
l'hypothèse du transfert d'emploi dans les services comme responsable de
la faible productivité ne serait pas fondée [C. Linchtenstein,
(1993)]. Toutefois, la caractéristique que l'on prête
généralement à la productivité du tertiaire impose
une limitation sévère pour faire des activités tertiaires
un pilier de la croissance ; il faut de ce fait garantir une croissance
«autonome» de la demande de services d'autant plus importante que les
gains de productivité n'apparaissent qu'au-delà d'un certain
seuil de croissance [A. Bracet et J. Bonamy, (1988)].
L'hypothèse retenue ici est fondée sur le
développement des activités de services aux entreprises, dans la
mesure où il semble possible de dégager des gains de
productivité plus importants en raison surtout de la division du travail
entre firmes [C. Tertre et P. Ughetto (2000)].
2.3 Les enjeux de la
tertiarisation d'une économie
a) Epuisement de la croissance et crainte d'une
stagnation de l'activité économique
Selon l'approche néoclassique [B. Bertran, (2009)], la
tertiarisation d'une économie conduit à la thèse d'un
épuisement des sources de la croissance, en plaçant au centre de
l'analyse la dynamique sectorielle des gains de productivité.
Cette vision est celle de Fourastié, qui
évoquent « l'envahissement » de l'économie par le
tertiaire et dénoncent comme une erreur toute notion d'un
développement fondé sur le tertiaire tout en admettent sans
difficulté que « l'absorption par les services d'une part
croissante de la main-d'oeuvre freine nécessairement la
productivité et la croissance globales » [J. Fourastié,
(1962)]
Ce modèle est commun à celui de Bomaul [P.
Petit, (1994)] qui repose sur deux bases. D'abord les gains de
productivité dans le secteur tertiaire sont faibles ou nuls, et en tout
cas négligeables au regard de ceux de l'industrie et même de
l'agriculture.
L'exemple favori de Fourastié est celui de la coupe de
cheveux. Le coiffeur d'aujourd'hui ne tond pas plus vite qu'il y a un
siècle, et le coiffeur de Chicago n'est pas plus productif que celui de
Calcutta [J. Fourastié, (1962)]. Ensuite la demande de services tend
à augmenter à long terme, sous l'effet de la progression des
revenus et de la saturation progressive des besoins en biens alimentaires, puis
en biens industriels[C. Mara et Harvey, (2000)].
De là découlent plusieurs implications
majeures[J. Geours, (1982)]. D'abord, le prix relatif des services par rapport
à celui des biens industriels est appelé à augmenter
indéfiniment, puisqu'il reflète à long terme
l'écart des gains de productivité respectifs entre les deux
secteurs [P. Jaccard, (1995)].En second lieu, la part des services ne peut
qu'augmenter au sein du PIB et surtout au sein de l'emploi total [P. Jaccard,
(1995)]. Enfin, l'alourdissement du poids relatif des services ne peut que
freiner le rythme de la croissance globale par un effet de structure [M.
Polèse, (1988)].
Il convient néanmoins pour[A. Bracet et J. Bonamy,
(1988)] de prendre en compte deux objections à ce modèle. La
première concerne une omission grave: il ne tient pas compte de l'effet
de freinage qu'exerce sur la consommation des services la hausse de leur prix
relatif. La seconde c'est dans la mesure où biens matériels et
services sont substituables pour répondre aux mêmes besoins, les
biens sont appelés à prendre le pas sur les services: c'est la
thèse des partisans de l'économie de self-service (l'ordinateur
remplace les services de la secrétaire, devenus trop coûteux...).
[C. Mara et Harvey, (2000)] notent par ailleurs que toute
généralisation de ce type conduit à des
exagérations inverses des précédentes. Dans la
réalité, estime [B. Bertran, (2009)], consommation de biens et
consommation de services mesurés en volume, et non plus en valeur
augmentent à peu près au même rythme: une sorte de match
nul, chacune des deux composantes garde toute son importance.
b) la faible contribution des services aux
échanges internationaux
- Des représentations sur le dynamisme des
services
Selon l'étude faite sur l'économie
Française, il existe une conviction très répandue que les
exportations françaises de services connaissent un essor sans
précédent [A. Screiber et A. Vicard, (2008)]. Cette vision
affirme [J. Dayan, (2014)] s'appuie notamment sur les bonnes performances de la
France en ce domaine, qui se place souvent ces dernières années
au 2e rang mondial des exportateurs de services.
[C. Tertre et P. Ughetto, (2000)] fait état de la part
croissante des services avec l'émergence très visible de quelques
« multinationales » dans le total mondial des investissements directs
à l'étranger.[M. Debonneuil, (2017)] pense à la
percée récente des échanges de services nouveaux, issus de
la révolution informatique, s'adressant pour la plupart aux entreprises,
et quelquefois aux particuliers.
Encore, [OCDE, (1999)] rapporte la grande
hétérogénéité des échanges de
services et la dynamique très contrastée qui caractérise
les principaux postes en moyenne et longue périodes : un jugement
objectif ne saurait se fonder exclusivement sur la progression rapide de
quelques services nouveaux souvent très frappante, mais dont le poids
relatif demeure encore assez faible (services d'informatiques et information)
sans prendre en compte le comportement des services plus « traditionnels
» comme les transports.
- La faiblesse relative des exportations de
services
La part des exportations des services dans le total des
exportations françaises oscille autour de 20 % [J. Dayan, (2014)]. Le
rapport des exportations de services à la valeur ajoutée totale
du secteur tertiaire oscille, lui, autour de 8 % sur les vingt dernières
années [V. Hecquet, (2013)]
En effet, l'essor des échanges internationaux de
services a seulement accompagné l'essor (rapide) du commerce
extérieur de marchandises ce qui est déjà beaucoup mieux
[OCDE, (2015)]. Pour sa part, [B. Bertran, (2009)] estime que l'impression
souvent ressentie d'un véritable « envol » récent des
exportations de services comporte une part d'exagération. Quant à
Screiber et Vicard, l'idée reçue selon laquelle l'essentiel des
services « s'échangent peu » (au plan international) reste
globalement vraie: ils avancent que le taux d'ouverture du secteur tertiaire
(rapport des exportations de services à la valeur ajoutée
sectorielle: 8, 2 % en 2001) reste très inférieur à celui
de l'économie nationale (rapport des exportations de biens et services
au PIB: 26,2 % en moyenne pour la France entre 1998 et 2002).[A. Screiber et
A. Vicard, (2008)].
Ceci résulterait selon[C. Mara et Harvey, (2000)]
à un effet de structure dont le processus de tertiarisation à
long terme tend à réduire, toutes choses égales
d'ailleurs, c'est-à-dire indépendamment des évolutions au
sein de chaque secteur, le taux d'ouverture global des économies
nationales, qui constitue un déterminant important (en l'occurrence, un
facteur de freinage) de la dynamique d'ouverture internationale.
Le constat de l'imbrication des activités de services
dans la dynamique des échanges internationaux de biens
manufacturés mais aussi de produits primaires (à travers le
transport et l'innovation notamment) invite à mettre au centre de
l'analyse de l'insertion d'une économie nationale dans les
échanges mondiaux la notion de compétitivité globale
[OCDE, (1999)]. Par cercles concentriques, [B. Bertran, (2009)] pense que les
services participent au développement des échanges (du transport
qui facilite l'ouverture manufacturière, aux services aux entreprises
qui dynamisent l'ensemble des échanges en passant par les
activités de recherche qui orientent les spécialisations).
Dès lors, le solde courant apparaît plus que
jamais central pour apprécier la compétitivité,
compétitivité industrielle, compétitivité des
services désormais indissociablement liées [OCDE, (2015)].
c) L'hétérogénéité
du secteur tertiaire
Il importe selon [B. Bertran, (2009)] de différencier
plusieurs segments entre autres : le tertiaire d'intermédiation, de
luxe et de survie. Letertiaire d'intermédiation (permettant la rencontre
de l'offre et de la demande) s'explique par l'importance des coûts de
transaction, des frais de commercialisation, de stockage et de transport dans
des économies ouvertes et fragmentées en espaces peu
communicants.
Quant au tertiaire de luxe, celui-ci tient à
l'inégale répartition des revenus et au faible prix des revenus
du travail (exemple des domestiques) ou aux rentes de situation (exemple du
tourisme). Enfin, letertiaire de survie concerne certaines des activités
urbaines dites informelles, depuis les petits commerces de micro détail
en passant par les services des rues de restauration ou de transport. Le micro
services tiennent à plusieurs facteurs: le faible coût de travail
comparé aux prix des biens durables et des équipements, l'absence
de prise en charge des non-productifs par des systèmes d'assurance
sociale.
Par ailleurs, certains de ces services sont rendus à
des personnes (services personnels); d'autres, d'entretien et de
réparation, prolongent la durée de vie des biens durables et des
équipements [Rapport, (1996)]. Les micros services s'expliquent par la
pauvreté et par la nécessité de fractionner les produits
pour des clientèles à faible pouvoir d'achat [P. Petit,
(1994)].
Conclusion partielle
Les développements précédents ont permis
de mettre en évidence leslimites essentielles des thèses dites de
la tertiarisation et de la désindustrialisation.D'une part, en effet,
leur fondement théorique principal, c'est-à-direle
découpage trisectoriel de l'économie, ne semble pas
présenter le degré degénéralité qu'on lui
attribue souvent.
D'autre part, la distinction entre secteurssecondaire et
tertiaire est de plus en plus sujette à interrogation, en raison
duphénomène constaté de croissance des services à
l'industrie. Cependant, le secteur tertiaire reste très
hétérogène.
CHAPITRE III :
L'APPROCHE METHODOLOGIQUE
Introduction partielle
La méthodologie peut être définie comme
l'ensemble des méthodes, des procédés et des règles
permettant de choisir les outils statistiques adaptés à une
analyse des données. Elle permet au chercheur de contrôler la
qualité de ses recherches et de répondre à ses
objectifs
Toute méthode de recherche se définit, dit-on,
par des procédures et des techniques dont la finalité est
d'obtenir des réponses aux questions posées. Les sciences
sociales et humaines dont fait partie l'économie, ont pour objectif
d'étudier, d'analyser et de comprendre les activités humaines de
production et de reproduction, dans un but de préservation et de
sauvegarde de l'espèce : s'alimenter, se vêtir, se soigner,
s'abriter, s'éduquer, communiquer...
Dans cette tentative, il s'agit de développer des
« concepts explicatifs » qui facilitent la compréhension des
processus sociaux que l'on entreprend d'analyser. En effet, ce chapitre est
scinder en deux section, la première est consacrée à la
démarche méthodologique tandis que la deuxième
s'attèle sur la démarche empirique.
Section 1 : La
démarche méthodologique
1.1Cadre de recherche
Le choix d'une méthodologie de recherche n'est pas
fortuit, elle dépend des concepts utilisés et des objectifs
fixés. En effet, le chercheur se base sur une approche et un type de
recherche en adéquation avec son étude. Ainsi, le
développement qui suit mettra en évidence le choix d'une approche
et d'un type de recherche.
1. Le choix d'une approche
Il existe deux approches selon [M. GRAWITS, (1996)] : l'approche
inductive et l'approche déductive.
L'approche inductive se base sur des observations
limitées et à partir de ces observations on inférera des
hypothèses et des théories. Elle constitue une base importante du
processus de recherche, surtout lorsqu'on est dans un domaine non
étudié. Il s'agit d'une démarche qui est donc courante
lorsque l'on est dans une étude ou une phase exploratoire. L'approche
inductive constitue d'ailleurs souvent une phase initiale pour aider à
formaliser des hypothèses dans le cadre d'un processus qui sera ensuite
déductif [M. GRAWITS, (1996)].
L'approche déductive, quant à elle, consiste,
à partir des connaissances, théories et concepts, et à
émettre des hypothèses qui seront ensuite testées à
l'épreuve des faits. Selon [P. N'da, (2002)] c'est ce processus qui est
appelé démarche hypothético-déductive. Cette
démarche consiste à partir de la littérature existante
à émettre des hypothèses qui seront testés sur un
échantillon représentatif de la population étudiée.
Pour notre travail, nous avons opté pour cette dernière
démarche car, elle permet de vérifier les hypothèses en
utilisant les outils statistiques.
Après le choix de l'approche, il paraît important de
présenter les différents types de recherches.
2. Le choix de type de recherche
Il en existe deux, à savoir la recherche causale et la
recherche non causale [J.Loubet, (2000)].
La recherche causale : cette recherche consiste à
mettre en évidence une éventuelle relation de cause à
effet entre les différentes variables. Compte tenu de sa vertu à
étudier le lien de causalité entre deux ou plusieurs variables,
cette recherche prend la forme d'une recherche empirique.
La recherche non causale: nous trouvons dans cette
catégorie la recherche exploratoire et la recherche descriptive.
La recherche exploratoire : dans ce type de recherche, le
chercheur doit aboutir à des propositions des résultats
théoriques novateurs, créer de nouvelles articulations entre les
concepts et d'entreprendre des nouveaux concepts dans un champ théorique
donné. Pour tout problème non encore bien défini, on
commence par la recherche exploratoire.
La recherche descriptive: comme son nom l'indique, elle a pour
objet de décrire un phénomène qui porte sur
l'étude. Elle est la plus simple et est basée sur des
études qui enregistrent la description systématique des faits,
des éléments qui composent les événements que l'on
veut étudier. Ici, le chercheur observe les phénomènes
tels qu'ils sont dans leur environnement.
Dans notre étude, nous avons opté pour la
recherche causale pour analyser les relations entre les variables de
différentes hypothèses de notre recherche. Toutes les variables
de notre étude sont de type causal. Il s'agit de la croissance qui est
une variable dépendante ou expliquée représentée
par le PIB, et le secteurtertiaire qui est une variable indépendante ou
explicative.
Nous voulons étudier l'influence de cette
dernière sur la croissance économique qui est une variable
dépendante ou expliquée. Ces variables ont été
obtenues grâce à la revue de la littérature à
l'issue de laquelle nous étions arrivés à formuler nos
hypothèses de recherche. La tertiarisation a un effet positif sur la
croissance économique et il existe une relation de causalité
entre le variable indépendante (ou explicative) et une variable
dépendante (ou expliquée). Dans une telle relation, les variables
indépendantes représentent la cause dont l'effet se mesure sur la
variable dépendante. Après avoir présenté le cadre
de notre étude, il convient de passer à la description de la
démarche choisie dans le cadre de notre étude.
1.2 Une démarche
hypothético-déductive
Considérant que l'économie est une science
fondamentalement sociale, la démarche de tout travail de recherche suit
une démarche hypothético-déductive : déterminer a
priori une relation causale, ou une relation de réciprocité,
qu'il faudra démontrer en utilisant le matériau empirique et
conceptuel à sa disposition. Les sciences dites « exactes »,
au contraire, adoptent une méthode inductive, selon laquelle
l'observation conduit à la délimitation de certains faits qui,
corrélés statistiquement, contribuent à la formulation
d'une théorie [M. GRAWITS, (1996)].
L'objectif de tout projet de recherche en économie est
l'argumentation et la démonstration dans un cadre théorique et
analytique établi par « sélection » : mettre en avant
les principaux repères théoriques de la recherche dans le but de
rendre intelligible la réalité du sujet. Le « cadre
conceptuel » établi, il s'agit d'énoncer une ou plusieurs
hypothèses qui se définissent comme des propositions de
réponses anticipées et provisoires du phénomène
étudié à la question initialement posée (S.
Boutillier, A. Goguel d'Allondans, D. Uzunidis, 2005) [P. N'da, (2002)]
Le concept se définit comme une représentation
abstraite et universelle de l'objet. Dans l'affrontement et la confrontation
généralisés des théories, des démarches, des
approches, le chercheur, pour se frayer un chemin, construit son modèle
d'analyse. Il se dote d'un modèle théorique particulier
composé d'un système de concepts organisé, soigneusement
défini, et d'un nombre limité d'hypothèses liées
entre elles afin de former un ensemble cohérent.
La méthode hypothético-déductive qui sera
suivie afin d'interpréter et répondre à la question de
départ se résume par deux mots clés : observation et
déduction. Cette méthode s'apparente à une suite logique
des raisonnements étayés par l'observation, l'analyse et la
déduction.
Grawits estime que ces raisonnements économiques
orientés par la question originelle du projet de recherche empruntent
aux autres sciences des outils (par exemple mathématiques), des «
lois »-concepts (p. ex. l'évolution) ou des traitements
informationnels (par exemple cadre juridique ou historique)[M. GRAWITS,
(1996)]. Le rangement systématique des méthodes propres et des
emprunts à d'autres méthodes dans un même système et
selon une logique d'hypothèses différenciées aboutit
à la construction des paradigmes scientifiques organisateurs des
discours.
La démarche en économie est essentiellement
conditionnée par des choix paradigmatiques du fait de la coexistence de
plusieurs systèmes d'observation d'un « fait économique
», eux-mêmes définis par des a priori conceptuels [M.
GRAWITS, (1996)].
En effet, à la différence des sciences
physiques, le test, la méthode expérimentale sont impossibles.
Les causes des phénomènes étudiés ne peuvent
être isolées ; les mêmes causes n'ont pas les mêmes
effets. L'histoire peut très aisément rendre caduques les
paradigmes économiques et, du même coup, annihiler les plus
élégantes et les mieux bâties des certitudes des
économistes [J.Loubet, (2000)].
1.3. Collecte des
données
Après cette première étape de
réflexion à partir d'un soubassement théorique,
explicitement ou implicitement avancé et d'une formulation
d'hypothèses, la recherche entre dans une phase d'opérations
pratiques, en laboratoire, sur le terrain ou à partir de sources
documentaires (statistiques, textes, images)
Par ces termes, nous sous-entendons ici toutes les
stratégies de production et de traitement d'informations, menées
dans un cadre et des objectifs scientifiques. Pour la matérialisation de
notre travail, nous avons utilisé deux techniques à savoir ;
la technique d'observation et la technique documentaire.
1. La technique d'observation
La notion d'observation n'est pas univoque. Elle prend des
sens différents selon qu'elle est employée au sens banal ou
scientifique du terme. Dans ce dernier cas, elle recouvre des
réalités différentes selon le contexte où elle est
utilisée.
- L'observation au sens courant du terme : Au
sens courant du terme, l'observation est « l'action de considérer
avec une attention suivie la nature, l'homme, la société afin de
mieux les connaître » (Dictionnaire Robert). Cette attitude d'examen
et de jugement s'opère spontanément et, le plus souvent sans
interrogation préalable et critique de ses propres convictions,
prénotions et préjugés.
- L'observation au sens scientifique du terme :
L'observation scientifique se distingue de l'observation courante et
spontanée par son caractère rigoureux et construit. Le type
d'opération qu'elle caractérise diffère selon qu'elle est
considérée comme un des types de position méthodologique
ou comme une étape dans le cycle de la recherche [R. Ghiglione, B.
Matalon, (1988)].
- L'observation définie comme position
méthodologique : Au sens méthodologique du terme,
l'observation se caractérise par le fait qu'elle porte sur des faits
contrôlables sans volonté de les modifier. Ici on distingue
l'observation contre expérimentation et l'observation directe ou
indirecte [R. Ghiglione, B. Matalon, (1988)].
- Observation contre expérimentation :
L'observation caractérise toutes les positions méthodologiques
autres que celle de l'expérimentation, cette dernière impliquant
une action d'intervention dans le réel et de manipulation des variables
indépendantes.
- Observation directe ou indirecte :
L'observation directe est celle où le chercheur lui-même
procède directement au recueil des données sans s'adresser aux
sujets concernés et qu'il enregistre selon un plan et une grille
d'observation préalablement élaborée. L'observation
indirecte (l'expression est rarement utilisée) correspond à tous
les cas où le chercheur s'adresse aux personnes concernées et le
questionne (enquête par questionnaire ou entretien).
- L'observation définie comme étape dans le
processus de recherche : Du point de vue de la procédure
à suivre pour mener une recherche, le terme d'observation est
employé dans un sens large ou étroit, L'observation étant
prise comme intermédiaire entre les hypothèses et la
généralisation [M. GRAWITS, (1996)].
Au sens large du terme, l'observation qualifie l'étape
de confrontation au réel, entre l'opération de formulation des
hypothèses et celle de la généralisation sous forme de
résultats confirmés et extrapolables, de lois scientifiques,
etc., l'Observation des données dans l'optique du traitement des
données [M. GRAWITS, (1996)].
Au sens plus étroit, par opposition à celles du
traitement, l'observation désigne les diverses modalités de
collecte/production des données : l'administration des questionnaires
dans le sondage d'opinion, la conduite des entretiens avec des informateurs
dans l'enquête de terrain, la consultation d'archives, les relevés
statistiques, etc.
Dans le cadre de l'élaboration de la présente
étude, nous avons opté pour l'observation directe.
2. La technique documentaire
Selon [GRAWITZ M, (1996)] la technique documentaire consiste
en une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une
liaison avec le domaine de recherche. Il s'agit les ouvrages, les
mémoires, les rapports, et les notes de cours ainsi que les sites web,
etc.
La technique documentaire renvoie à « toute source
de renseignement déjà existante à laquelle le chercheur
peut avoir accès. Ces documents peuvent donc être des sonores
(disques), visuels (dessins), audiovisuels (films), écrits, ou des
objets (insignes, vêtements, monuments) »
Dans l'élaboration du présent mémoire,
cette technique nous a servi dans la collecte des informations ayant trait avec
notre sujet de recherche ; nous avons consulté les documents
(ouvrages, rapports, revues, articles, journaux, sites internet...).
Section 2 : La
démarche empirique
2.1 Etude de
corrélation
Le test de corrélation (contrairement à la
régression simple) ne propose pas d'identifier une variable
dépendante et une variable indépendante. On ne cherche
qu'à déterminer l'absence ou la présence d'une relation
linéaire significative entre les variables.
Par exemple, nous pouvons être intéressés
à savoir si le secteur tertiaire est associé à la
croissance économique.
Ces variables peuvent être :
- Associées positivement (r > 0) : plus le nombre
d'heures d'étude augmente, plus le rendement augmente;
- Associées négativement (r < 0) : plus le
nombre d'heures d'étude augmente, plus le rendement diminue;
- Non associées (r = 0) : le nombre d'heures
d'études n'a aucune influence sur le rendement.
La corrélation est une quantification de la relation
linéaire entre des variables continues. Le calcul du coefficient de
corrélation de Pearson repose sur le calcul de la covariance entre deux
variables continues. Le coefficient de corrélation est en fait la
standardisation de la covariance. Cette standardisation permet d'obtenir une
valeur qui variera toujours entre -1 et +1, peu importe l'échelle de
mesure des variables mises en relation.
· L'hypothèse nulle est donc que les deux
variables ne sont pas associées, qu'il n'y a pas de relation entre ces
dernières (r = 0).
· L'hypothèse alternative est qu'il existe une
relation linéaire entre les deux variables.
Pour bien comprendre le calcul du coefficient de
corrélation, il est nécessaire de revenir sur le concept de
covariance.
Quand des variables covarient, un écart à la
moyenne d'une variable est accompagné par un écart dans le
même sens ou dans le sens opposé de l'autre pour le même
sujet. Donc, pour chaque valeur qui s'écarte de la moyenne, on
s'attend à trouver un écart à la moyenne pour l'autre
variable.
M Pearson a eu la brillante idée de faire en sorte que
toutes les données soient comparées à partir d'une
unité de mesure en laquelle toutes les échelles de mesures
peuvent être converties : l'écart-type.
Nous nous rappelons que l'écart-type, comme la
variance, est une mesure de la dispersion des données autour de la
moyenne. Lorsque nous divisons n'importe quelle distance de la moyenne par
l'écart-type, nous obtenons cette distance en unités
d'écart-type.
Nous pouvons donc suivre la même logique pour trouver la
covariance en unités d'écart-type. Il faut toutefois se rappeler
que puisque nous avons deux variables, nous avons aussi deux écart-
types.
Puisque nous allonscalculer la variance pour chaque variable
avant de les multiplier, nous allons en faire de même avec les
écart-types : nous les multiplions et divisons la sommation de la
multiplication des deux variances par le produit des deux
écart-types.
Nous obtenons ainsi le coefficient de corrélation de
Pearson [R. Rico, (2006)] :
Pour être interprété, le coefficient de
corrélation doit être significatif (la valeur de p doit être
plus petite que 0,05). Si le coefficient est non significatif, on
considère qu'il est semblable à r = 0. Par contre, lorsqu'il est
significatif, le coefficient de corrélation donne deux informations
importantes :
- Le sens de la relation linéaire entre les deux
variables : Le coefficient de corrélation, qui présente
finalement la covariance standardisée, varie entre - 1 et 1. Un
coefficient de 1 indique une corrélation positive parfaite entre les
deux variables. À l'inverse, un coefficient de - 1 indique une
corrélation négative parfaite: lorsque la variable x augmente, la
variable y diminue dans la même proportion. Dans les deux cas, les points
tombent parfaitement sur la droite. Un coefficient de 0 indique qu'il n'y a
aucune relation entre les deux variables. Ainsi, la variation de l'une n'est
aucunement associée à la variation de l'autre.
- La force de la relation linéaire entre les deux
variables : Plus la valeur du coefficient est proche de + 1 ou de -
1, plus les deux variables sont associées fortement. Au contraire, plus
le coefficient est près de 0, moins les variables partagent de
covariance et donc, moins l'association est forte. On peut qualifier la force
de cette relation avec les balises de Cohen concernant la taille
d'effet.
Pour la corrélation, nous n'avons pas à
effectuer de calcul particulier pour connaître la taille d'effet. Nous
regardons seulement la valeur du coefficient et nous l'interprétons
selon les balises de Cohen (1988) [R. Rico, (2006)] :
Autour de 0,10 effet de petite taille
corrélation faible
Autour de 0,30 effet de taille moyenne corrélation
moyenne
Autour de 0,50 effet de grande taille
corrélation forte
Les questions auxquelles répond la modélisation
de la relation linéaire dans le cas de notre étude sont celles-
ci :
Quel est l'effet de la tertiarisation ou de la
prépondérance des activités du secteur tertiaire sur la
croissance économique en RDC ?
Existe-t-il une corrélation entre les
activités du secteur tertiaire et la croissance
économique ?
Nous allons étudier la plus simple des
modélisations: la régression linéaire simple.
Hypothèse nulle
Dans le cas de la régression, l'hypothèse nulle
est qu'il n'y a pas de relation entre la variable dépendante et la
variable indépendante, donc que la variable indépendante ne
permet pas de prédire la variable dépendante.
L'hypothèse alternative est qu'il est possible de
prédire la variable dépendante à partir de la variable
indépendante.
Prémisses
1. Distribution
normale : les valeurs de la variable dépendante sont
normalement distribuées.
2. Homogénéité
des variances : la variance dans la distribution de la variable
dépendante doit être constante pour toutes les valeurs de la
variable indépendante.
3. Le prédicteur (la
variable indépendante) doit présenter une certaine
variance dans les données (pas de variance nulle).
4. Le prédicteur n'est pas
corrélé à des variables externes (qui n'ont
pas été intégrées au modèle) qui influencent
la variable dépendante.
5. Homoscédasticité :
pour toutes les valeurs du prédicteur, la variance des résiduels
(erreur de mesure) est homogène. Cette prémisse peut être
vérifiée par l'examen du nuage de points du croisement entre les
valeurs prédites standardisées et les résiduels
standardisés.
6. Distribution normale
et aléatoire des résiduels : cette prémisse
signifie que la différence entre le modèle et les valeurs
observées sont près de zéro. Elle peut être
vérifiée par l'examen du nuage de points qui a servi à
vérifier la prémisse d'homoscédasticité.
7. Les valeurs de
la variable
dépendante sont indépendantes : chaque
valeur de la variable dépendante vient d'une observation distincte. Les
observations ne sont pas reliées entre elles.
8. Relation linéaire
entre la variable indépendante et la variable
dépendante : la relation modélisée est
linéaire. Cette prémisse peut être vérifiée
par le nuage de points du croisement entre ces deux variables.
2.2 Le modèle de
régression avec un prédicteur : la variable X
Le but d'un modèle est d'expliquer le mieux possible la
variabilité de la variable dépendante (y) à l'aide d'une
ou plusieurs variables indépendantes (x). Dans le cas de la
régression linéaire simple, le modèle ne contient qu'une
seule variable indépendante.
Il est très important de comprendre que pour être
valable, un modèle avec prédicteur doit expliquer
significativement plus de variance qu'un modèle sans prédicteur.
Sinon, on est encore mieux avec seulement la moyenne. La première chose
à faire dans l'interprétation des résultats sera donc de
vérifier si le modèle de régression avec prédicteur
(notre variable x) sera significativement plus intéressant qu'un
modèle sans prédicteur (la moyenne de y).
1. Aspect algébrique du modèle de
régression: Équation de la droite de régression
linéaire simple
Le modèle de régression peut aussi se
représenter sous une forme mathématique. En fait, la droite de
régression s'exprime avec l'équation algébrique
décrivant une droite dans un plan cartésien. Si y est la variable
placée sur l'axe vertical (ordonnée) et x, la variable
placée sur l'axe horizontal (abscisse), l'équation est :
Yprédit = bo + b1X
Le coefficient b0 est
appelée l'ordonnée à
l'origine ( ou constante). C'est la
valeur prédite de y quand x = 0.
Le coefficient b1 est
appelé la pente. C'est le changement sur y lorsque
x change d'une unité.
Y est généralement appelé variable
dépendante (dans la mesure où nous tentons
d'expliquer la variabilité de y avec les valeurs de la
variable x) et x est généralement appelé variable
indépendante.
Dans notre exemple, la variable dépendante est la
croissance économique et la variable indépendante est la
production du secteur tertiaire. Nous tentons donc d'expliquer la
variabilité de la croissance économique mesurée par le PIB
en fonction des activités du secteur tertiaire.
2. Évaluation de la qualité d'ajustement
du modèle de régression avec prédicteur :
R2 et R
Nous venons de voir l'amélioration de l'explication de
la variabilité de la croissance économique en partant du
modèle le plus simple (seulement la moyenne) jusqu'à l'ajout de
la variable indépendante, qui nous a permis de réduire de
beaucoup les résiduels entre la droite et les observations.
En effet, il s'agit de savoir si la variable que nous mettons
en relation avec la variable dépendante permet de mieux expliquer sa
variabilité, donc de diminuer de manière significative les
résiduels calculés dans un modèle sans prédicteur ?
Elle représente la différence entre le
modèle sans prédicteur et celui avec un prédicteur et
s'appelle somme des carrés du
MODÈLE (SCM). C'est en fait la
soustraction entre SCT (variation totale) et
SCR (résiduel).
Lorsque cette somme est très différente de la
somme totale, l'ajout de la variable a grandement amélioré le
modèle. Une somme plus modeste indiquerait que l'ajout de cette variable
indépendante n'a pas permis de mieux expliquer la variabilité de
y.
La manière de représenter cette
amélioration est de faire le rapport entre la somme des carrés du
modèle avec prédicteur (SCM) et la somme des
carrés du modèle sans prédicteur (SCT).
Le résultat de ce rapport est
appelé R2 et sert à exprimer en
pourcentage (lorsque multiplié par 100) la proportion de variance de y
qui est expliquée par le modèle (SCM) par rapport
à la quantité de variance qu'il y avait à expliquer au
départ (SCT).
Nous verrons plus loin que la racine carrée
de R2 dans le cadre de la régression
simple donne le coefficient de corrélation (R) et que celui-ci est un
bon estimateur du degré global d'ajustement du modèle.
La valeur F
Les types de somme des carrés servent aussi à
calculer l'ajustement du modèle avec le test de la valeur F.
La régression est basée sur le rapport entre le
carré moyen de l'amélioration due au modèle
(SCM) et le carré moyen de la différence
observée entre le modèle et les données réelles
(SCR).
Pour le carré moyen du modèle (CMM),
on divise le SCM par le nombre de variable dans le
modèle (ici 1) et pour le carré moyen résiduel
(CMR), on divise la SCR par le nombre de
sujets moins le nombre de paramètres « b » estimés
(ici b0 et b1).
Au final, il faut comprendre que la valeur F est une mesure de
combien le modèle s'est amélioré dans la prédiction
de y comparativement au degré d'imprécision du modèle.
Si un modèle est bon, l'amélioration de la
prédiction due au modèle devrait être grande
(CMM sera élevé) et les différences entre
le modèle (droite de régression) et les valeurs observées,
petites (CMR devrait être faible).
3. Évaluation de l'ajustement de la droite de
régression aux données
La droite de régression des moindres carrés est
la ligne qui résume le mieux les données dans le sens où
elle possède la plus petite somme des carrés des
résiduels. Ceci dit, cela ne signifie pas nécessairement que
cette droite est bien ajustée aux données. Donc, avant
d'utiliser la droite de régression pour prédire ou décrire
la relation entre deux variables, on doit donc vérifier la
qualité d'ajustement de la droite avec les données avec la valeur
de R, soit le coefficient de corrélation. Si la
droite est peu ajustée aux données, les conclusions basées
sur celle-ci seront imprécises voire
invalides.
4. Estimation de la variabilité
expliquée par le modèle
En dernier lieu, il faut évaluer la proportion de la
variabilité totale qui est expliquée par le modèle de
régression. Pour ce faire, on utilise les valeurs des sommes des
carrés.
En fait, la modélisation par régression tient en
trois éléments interreliés qui se trouvent invariablement
dans tous les modèles de régression simple ou multiple :
La variabilité
totale(SCT) : C'est la variance de la variable
dépendante que nous cherchons à expliquer (sans aucun
prédicteur
La variabilité expliquée par le
modèle (SCM) : C'est la
partie de la variance totale qui est expliquée par l'ajout d'un
prédicteur, c'est-à-dire la construction d'un modèle.
La variabilité non expliquée par le
modèle (SCR) : C'est la
partie de la variance qui n'est pas expliquée par le modèle et
qui reste donc à expliquer avec d'autres variables indépendantes.
De ces éléments, on tire deux informations
fondamentales en régression, soit :
1) La proportion de variance expliquée
par le modèle
Plus la proportion est élevée, plus le
modèle est puissant. L'inverse est aussi vrai.
2) La proportion de variance non
expliquée par le modèle (variance résiduelle)
Conclusion partielle
La réalisation de ce travail de recherche sur le plan
théorique que pratique nécessite le recours à des
méthodes et techniques bien appropriées. Ainsi, nous avons fait
recours à la méthode hypothético-déductive. Cette
méthode est appuyée par deux techniques principales à
savoir la technique d'observation directe et la technique documentaire.
CHAPITRE IV. ETUDE
EMPIRIQUE DE LA TERTIARISATION DE L'ECONOMIE CONCOLAISE
Introduction partielle
Ce chapitre se veut plus pratique par rapport aux chapitres
précédents qui ont été consacré à la
théorie sur la tertiarisation. C'est dans ce chapitre que nous allons
répondre à nos questions de recherche et sur base des
résultats que nous obtiendrons que nous aurions à affirmer ou
infirmer nos hypothèse qui ont été avancées comme
des réponses provisoires.
Ce chapitre est subdivisé en deux sections ; la
première est consacrée aux analyses statistiques de la
tertiarisation de l'économie congolaise. Il est question ici de
traitement des données suivi des interprétations statistiques de
l'influence des activités du secteur tertiaire sur la croissance
économique de la RDC. La deuxième section quant à elle va
porter sur les analyses économiques de la tertiarisation de
l'économie congolaise. C'est cette analyse qui nous permettra de
discuter avec les différents auteurs avant de prendre position quant
à ce.
Section 1. Analyse
statistique de la tertiarisation de l'économie congolaise
L'analyse des données permet de traiter un nombre
très important de données et de dégager les aspects les
plus intéressent de la structure de celles-ci. Le succès de cette
discipline est dû, dans une large mesure, aux représentations
graphiques fournies. Ces graphique peuvent mettre en évidence des
relations difficilement saisies par l'analyse directe des données ;
mais surtout, ce représentations ne sont pas liées à une
opinion « à priori » sur les lois des
phénomènes analysés contrairement aux méthodes de
la statistique classique.
Il s'avère donc indispensable de rappeler à ce
niveau que, l'objectif principal de cette étude est la
détermination de l'effet ou l'influence des activités du secteur
tertiaire sur la croissance économique de la RDC. Pour ce faire, nous
allons mesurer cette croissance à l'aide du PIB dans les données.
A cet égard, la régression multiple s'impose pour mieux ressortir
la part de chaque secteur d'activité (primaire, secondaire et tertiaire)
dans la formation du PIB, afin de voir à quel niveau chaque secteur
influence la croissance économique. Cependant, notons que c'est le
secteur tertiaire qui nous intéresse plus.
1.1 Présentation et
traitement des données
Tableau n° 2 : Présentation des
données relatives au PIB et au secteur tertiaire en millions de
CDF
ANNEE
|
PIB
|
TERTIAIRE
|
1989
|
3349,2
|
1096,1
|
1989
|
6450,4
|
2048,1
|
1989
|
140561,1
|
45843,3
|
1992
|
18,2
|
6,6
|
1993
|
275
|
92,7
|
1994
|
69,6
|
13,8
|
1995
|
397,5
|
94,2
|
1996
|
2887,2
|
986,8
|
1997
|
7842,9
|
2395,4
|
1998
|
9839,1
|
3151
|
1999
|
51723,9
|
14887,2
|
2000
|
295331,5
|
89089,5
|
2001
|
1381439,7
|
275547,2
|
2002
|
1891300
|
496900
|
2003
|
2249003,8
|
630832,5
|
2004
|
2534454
|
718149
|
2005
|
3303309,1
|
950233,2
|
2006
|
3943779,9
|
1174087,4
|
2007
|
5043890,8
|
1593758,4
|
2008
|
6393790,8
|
2020297,3
|
2009
|
14207135,5
|
5646184,1
|
2010
|
18485576,9
|
6740687,6
|
2011
|
22371387,1
|
7673851,3
|
2012
|
25090569,1
|
8730280,5
|
2013
|
27724927
|
9513006,7
|
2014
|
30742890,4
|
10296062,1
|
2015
|
32457940,7
|
11364783,1
|
2016
|
34820417,4
|
12399597,8
|
2017
|
52789387,8
|
18328996
|
2018
|
72900127,7
|
24332550,3
|
SOURCE : Elaboré par nous sur base des
données des rapports annuels de la BCC des années 1989
à 2018
Commentaire : Le tableau ci-dessus montre la contribution
des différents secteurs sur la croissance économique de la RDC
mesuré en millions de CDF des valeurs ajoutés pour une
période allant de 1989 à 2018 soit une période de trente
ans
1.2 Traitement des
données
Il importe de rappeler à ce niveau que, le traitement
de données de notre étude est fait à l'aide du logiciel
statistique de traitement des donnéesEviews 8.
En effet, notre analyse repose sur l'écriture d'un
modèle reliant le Produit intérieur brut (PIB)
à la production du secteur Tertiaire (TERT). Il s'agit
d'étudier la relation existante entre le secteur tertiaire et la
croissance économique de la R.D.C et voir dans quelle mesure le secteur
tertiaire influence la croissance économique.
La formulation de l'équation du modèle à
estimer est la suivante :
PIB= f (TERT).
L'équation du modèle de départ que nous
allons estimer s'écrit comme suit :
PIB = a0 + a1TERT +
i
Avec :
PIB: la variable
dépendante (expliquée)
TERT : la variable
indépendante (explicative)
ai : Les coefficients
à estimer
i: le terme d'erreur.
1. Estimation du modèle
Il existe trois raisons principales pour construire et estimer
des modèles économétriques. Premièrement on
étudie les relations et les dépendances entre les variables
macro-économiques ; deuxièmement, on cherche la
possibilité les effets des variations des variables indépendantes
particulières sur les variables endogènes du modèle en
faisant des simulations ; troisièmement, on utilise le
modèle pour faire dans le future, une prévision de
l'évolution économique.
Dans notre étude, c'est le deux premiers aspects qui
nous intéresse beaucoup plus, il s'agit d'étudier les relations
existantes entre le secteur tertiaire et la croissance économique mais
également nous cherchons à déterminer les effets de la
tertiarisation sur la croissance économique.
Tableau n°3 : tableau relatif à
l'estimation du modèle
DependentVariable: PIB
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 12/01/20 Time: 12:45
|
|
|
Sample: 1989 2018
|
|
|
Includedobservations: 30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
9360.317
|
163182.8
|
0.057361
|
0.9547
|
TERT
|
2.914119
|
0.022138
|
131.6339
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.998387
|
Meandependent var
|
11961669
|
Adjusted R-squared
|
0.998329
|
S.D. dependent var
|
18167721
|
S.E. of regression
|
742644.9
|
Akaike info criterion
|
29.93816
|
Sumsquaredresid
|
1.54E+13
|
Schwarz criterion
|
30.03158
|
Log likelihood
|
-447.0725
|
Hannan-Quinn criter.
|
29.96805
|
F-statistic
|
17327.48
|
Durbin-Watson stat
|
1.358208
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : sortie Eviews 8
L'équation obtenue est : PIB = 9360,32 +
2,91 TERT
(0,06) (131,63)
(.) : Ratio de student
- Le modèle est explicatif à
99,8% (R2 = 0,998387),ceci veut dire que pour ce
modèle, le Produit intérieur brut est expliqué à
99,8% par le secteur tertiaire et à 0,2% par d'autres facteurs non pris
en compte dans le modèle.
Mais cela ne veut pas dire que la proportion du secteur
tertiaire dans le produit intérieur brut est de 99,8% et que celle de
deux autres secteurs est de 0,2%.
L'incidence du secteurtertiaire sur le PIB est très
élevée car R2 est voisin de 100%.
La variable endogène et la variable exogène
évoluent dans le même sens, car la pente de la droite est
positive.
Dans le cas sous examen, lorsque la variable exogène
augmente d'une unité, la variable endogène augmente de 2,91
unités.
Ce résultat nous permet d'affirmer notre
hypothèse selon laquelle, la tertiarisation influence de manière
positive la croissance économique de la R.D.C car, plus le tertiaire est
élevé, plus la croissance l'est aussi et vice-versa.
2. Calcul du coefficient de
corrélation
Le coefficient de corrélation r = permet de déterminer le sens et l'intensité de la liaison
entre les deux variables. Nous allons l'interpréter par rapport au signe
et par rapport au degré de liaison entre variables.
Son interprétation est contenue dans le tableau
ci-dessous :
Tableau n°4 : Tableau relatif à
l'interprétation du coefficient de corrélation
A. Interprétation par rapport au
signe
|
§ Si rXY> 0, X et Y sont
positivement corrélées [les deux variables évoluent dans
le même sens].
§ Si rXY< 0, X et Y sont
négativement corrélées [les deux variables évoluent
dans un sens opposé].
§ Si rXY = 0, X et Y sont non
corrélées [c-à-d qu'il n'existe pas de liaison
linéaire entre les deux variables].
|
B. Interprétation par rapport à
l'intensité
|
§ Si rXY = #177; 1 (100 %), le lien
linéaire entre X et Y est parfait.
§ Si 0.80 <rXY< 1, le lien
linéaire est très fort.
§ Si 0.65 <rXY< 0.80, le lien
linéaire est fort [élevé].
§ Si 0.50 <rXY< 0.65, le lien
linéaire est modéré.
§ Si 0.25 <rXY< 0.50, le lien
linéaire est faible.
§ Si 0.025 <rXY< 0.25, le lien
linéaire est très faible.
|
Source : [Kapinga J. (2019)]
Dans le cas sous examen r = 0,9992et
s'interprète comme suit :
- Par rapport au signe : il est positif, cela signifie
que les deux variables sont positivement corrélées
c'est-à-dire qu'elles évoluent dans la même direction
(l'augmentation de la variable exogène entraîne l'augmentation de
la variable endogène)
- Par rapport à l'intensité de la liaison :
il est presque égal à 1 ou 100%; donc le lien linéaire
entre les deux variables est parfait.
Ainsi donc, le coefficient de corrélation nous permet
également d'affirmer l'hypothèse selon laquelle il existe une
relation parfaite entre le tertiaire et la croissance économique
étant donné que r= 0,9992 et que l'intensité de la liaison
est presqu'égal à 1.
3. Test global du modèle
Il permet de vérifier si le modèle est
globalement significatif.
- Hypothèses : deux
hypothèses peuvent être émises :
- H0 : le modèle n'est
pas significatif
- H1 : le modèle est
significatif
- Règle de décision : On
rejette H0 lorsque la probabilité associée à
F-statistic est inférieure à 0,05 (5%)
La lecture du tableau ci-haut (tableau relatif à
l'estimation du modèle) témoigne que le modèle est
globalement significatif car la probabilité associée à
F-statistic(0.0000)estinférieure
à(0,05) 5%, on rejette donc l'Hypothèse nulle
H0.
4. Tests individuels des paramètres
Ici nous nous intéressons à la
significativité individuelle des paramètres
a0 et a1
- Hypothèses : deux
hypothèses peuvent être émises :
- H0 : le paramètre
n'est pas significatif
- H1 : le paramètre
est significatif
- Règle de décision : On
rejette H0 lorsque la probabilité associée à
t-statistic est inférieure à 0,05 (5%)
· Test du paramètre
« a0 »
La valeur de la probabilité associée à
t-statistic(0,9547) étant supérieure à
0,05 (5%), nous acceptons l'hypothèse nulle
H0, donc le paramètre
« a0 » n'est pas significatif
dans le modèle.
La non significativité de l'ordonnée à
l'origine n'a pas d'incidence sur le modèle, car ce qui importe plus
c'est la significativité de la pente de la droite.
· Test du paramètre
« a1 »
La valeur de la probabilité associée à
t-statistic(0,0000) étant inférieure à
0,05 (5%), nous rejetons l'hypothèse nulle
H0, donc le paramètre
« a1 » est significatif dans le
modèle.
5. Test de normalité des
résidus.
En statistiques, les tests de normalité permettent de
vérifier si des données réelles suivent une loi normale ou
non.
Pour tester la normalité des résidus, nous
utilisons le « test de JarqueBera » dont les
résultats seront donnés dans le tableau ci-dessous :
- Hypothèses : deux
hypothèses peuvent être émises :
- H0 : lesrésidus sont
normalement distribués
- H1 : les résidus ne
sont pasnormalement distribués
- Règle de décision : On
rejette H0 lorsque la probabilité associée à la
statistique de JarqueBera est inférieure à 0,05 (5%).
Figure n°3 : Test de normalité de
JarqueBera
Source : Résultat du traitement à partir du logiciel
Eviews 8
La probabilité associée à la statistique
de JarqueBera(0,001585) étant inférieure au
seuil statistique de 0,05 (5%), nous rejetons H0,
nous considérons que les résidus ne sont pas normalement
distribués.
6. Test d'autocorrélation des erreurs
- Hypothèses : deux
hypothèses peuvent être émises :
- H0 : il y a absence
d'autocorrélation des erreurs
- H1 :il y a
autocorrélation des erreurs
- Règle de décision : On
rejette H0 lorsque la Prob(Obs*R-squared)est inférieure
à 0,05 (5%).
Tableau n°5 : Tableau relatif au test
d'autocorrélation des erreurs
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
2.713190
|
Prob. F(2,26)
|
0.0851
|
Obs*R-squared
|
5.180088
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.0750
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
DependentVariable: RESID
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 12/02/20 Time: 14:06
|
|
|
Sample: 1989 2018
|
|
|
Includedobservations: 30
|
|
|
Presamplemissing value laggedresiduals set to zero.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
11480.95
|
159612.9
|
0.071930
|
0.9432
|
TERT
|
-0.000909
|
0.025323
|
-0.035907
|
0.9716
|
RESID(-1)
|
0.421802
|
0.239623
|
1.760273
|
0.0901
|
RESID(-2)
|
-0.447277
|
0.243240
|
-1.838831
|
0.0774
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.172670
|
Meandependent var
|
-1.23E-09
|
Adjusted R-squared
|
0.077208
|
S.D. dependent var
|
729728.3
|
S.E. of regression
|
700991.9
|
Akaike info criterion
|
29.88195
|
Sumsquaredresid
|
1.28E+13
|
Schwarz criterion
|
30.06877
|
Log likelihood
|
-444.2292
|
Hannan-Quinn criter.
|
29.94171
|
F-statistic
|
1.808793
|
Durbin-Watson stat
|
1.746648
|
Prob(F-statistic)
|
0.170330
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Résultat du traitement à partir du
logiciel Eviews 8
De ce tableau, nous remarquons qu'il n'y a pas
d'autocorrélation des erreurs car la Prob (Obs*R-squared) est
supérieure à 5%, donc nous acceptons l'hypothèse nulle.
7. Test
d'hétéroscédasticité Hypothèses :
deux hypothèses peuvent être émises :
· H0 : il y a
Homoscédasticité
· H1 : il y a
Hétéroscédasticité
§ Règle de décision :
On rejette H0 lorsque la Prob(Obs*R-squared) est inférieure
à 0,05 (5%).
Tableau n°6 : Tableau relatif au test
d'hétéroscédasticité
HeteroskedasticityTest:Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
11.24058
|
Prob. F(1,28)
|
0.0023
|
Obs*R-squared
|
8.593588
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.0734
|
Scaledexplained SS
|
18.55914
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
DependentVariable: RESID^2
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 12/02/20 Time: 15:40
|
|
|
Sample: 1989 2018
|
|
|
Includedobservations: 30
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
1.04E+11
|
2.20E+11
|
0.471921
|
0.6406
|
TERT
|
100164.7
|
29875.86
|
3.352697
|
0.0023
|
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R-squared
|
0.286453
|
Meandependent var
|
5.15E+11
|
Adjusted R-squared
|
0.260969
|
S.D. dependent var
|
1.17E+12
|
S.E. of regression
|
1.00E+12
|
Akaike info criterion
|
58.16869
|
Sumsquaredresid
|
2.81E+25
|
Schwarz criterion
|
58.26210
|
Log likelihood
|
-870.5303
|
Hannan-Quinn criter.
|
58.19857
|
F-statistic
|
11.24058
|
Durbin-Watson stat
|
1.818000
|
Prob(F-statistic)
|
0.002307
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Source : Résultat du traitement à partir du
logiciel Eviews 8
La probabilité associée à Obs*R-squared
est supérieure à 5 %, donc il y a
absenced'hétéroscédasticité (c'est-à-dire
Homoscédasticité).
Section 2 : Analyses
économiques et considérations finales
2.1 Analyse
économique
Contrairement à la section précédente qui
a porté sur l'analyse statistique, cette dernière confronte les
résultats par rapport aux objectifs assignés à ce travail
pour vérifier si réellement les objectifs ont été
atteints ou non ainsi que les interprétations économiques.
Il sied de rappeler que l'analyse statistique
précédente ainsi que les tests y afférents ont conduit au
rejet de l'hypothèse nulle de ce travail selon laquelle il n'existe pas
une relation linéaire entre les activités du secteur tertiaire et
la croissance économique dont l'indicateur est le PIB mesuré au
prix courant.
Par contre, notre hypothèse alternative qui stipule
qu'il existe une relation linéaire entre les activités du secteur
tertiaire et la croissance économique est acceptée dans la mesure
que le test de corrélation est positif.
Cela étant, il y a lieu de dire que plus dans un pays
le niveau des activités du secteur tertiaire est trop
élevé, plus la croissance économique de ce pays l'est
aussi, ceci implique donc que lorsque la croissance économique augmente,
le secteur tertiaire augmente également.
En effet, le modèle est explicatif à
99,8% (R2 = 0,998387), ceci revient à dire
que pour ce modèle, le Produit intérieur brut est expliqué
à 99,8% par le secteur tertiaire et à 0,2% par d'autres facteurs
non pris en compte dans le modèle.
Effet de la tertiarisation sur la croissance
économique de la RDC
La revue théorique voir empirique nous a montré
que les économies contemporaines sont à la fois des
économies des services et de l'innovation et que les économies
les plus avancées du monde font écho à leur
désindustrialisation qui tendent vers l'immatériel.
Il s'avère que les économies
développés tirent principalement leurs revenu et leurs emplois
dans le secteur tertiaires qui con courent essentiellement à la
formation de leur richesse.
Pour ce faire, nous nous étions assigné comme
objectif principal dans ce travail de déterminer l'effet de la
tertiarisation sur la croissance économique de la RDC.
Comme nous avons fait mention au début de notre travail
que les économies contemporaines sont à la fois des
économies des services et de l'innovation et que les économies
les plus avancées du monde font écho à leur
désindustrialisation qui tendent vers l'immatériel.
Il s'avère que les économies
développés tirent principalement leurs revenu et leurs emplois
dans le secteur tertiaires qui con courent essentiellement à la
formation de leur richesse.
Pour ce faire, nous nous étions assigné comme
objectif principal dans ce travail de déterminer l'effet de la
tertiarisation sur la croissance économique de la RDC.
En effet, après analyse est traitement des
données, il se révèle que le modèle est
significatif à 99,8% (R2 = 0,998387), ce qui
revient à dire que la tertiarisation de l'économie congolaise a
un effet positif sur la croissance économique.
Ce résultat prouve à suffisance que le secteur
tertiaire contribue efficacement à la croissance économique de
la RDC par rapport au secteur primaire et secondaire d'où la
prépondérance du secteur tertiaire.
Cette prépondérance des activités du
secteur tertiaire par rapport aux autres secteurs peut-être
expliquée par plusieurs facteurs :
- Le secteur tertiaire offre des multiples opportunités
pour l'entrepreneuriat, beaucoup des PME évoluent dans le secteur
tertiaire réussissent et se maintiennent facilement étant
donné que ces entreprises ne nécessitent pas un capital
très important pour l'investissement. Il paraît donc souhaitable
d'encourager les entreprises de services, trop souvent implantées dans
les métropoles, à se localiser dans des zones où les PME
sont dynamiques ou de favoriser l'apparition d'entreprises de services lorsque
de véritables marchés semblent possibles. Il y a alors un effet
d'entraînement entre les PME/PMI qui externalisent leurs fonctions de
services et les entreprises de services.
· Depuis un certains temps, le secteur de service
intéresse beaucoup les gens, ceci est dû peut-être à
l'augmentation de la demande des services qui sont utilisés comme
intrants dans la conception d'un bien ou d'un autre servie.
· L'économie congolaise étant quasiment
extravertie, la production des biens est sacrifiée à
l'importation des ces biens à l'extérieur, ce qui justifierait la
prépondérance du secteur tertiaire.
2.2. Considérations
finales
1. Discussion
Nous voici au terme de notre rédaction qui a eu pour
thème : « les retombés de la tertiarisation sur la
croissance économique de la RDC ». L'objectif principal de
cette recherche était de déterminer l'effet ou l'influence de la
prépondérance des activités du secteur tertiaire sur la
croissance économique de la RDC.
Après une analyse empirique, il s'est
révélé que la tertiarisation a un effet positif sur la
croissance économique de la RDC mesurée par le PIB, avec un
coefficient de corrélationr = 0,9992 Ce qui implique
qu'il existe une relation linéaire positive. Il y a donc lieu de parler
de la tertiarisation de l'économie congolaise
Au regard de ces résultats obtenus, il convient donc de
le confronter aux théories émises par les différents
auteurs évoqués dans la revue de littérature et ayant
abordé ce thème. En effet, il existe deux grandes conceptions
quant à la croissance tertiaire tel que mentionné dans le premier
chapitre de ce travail. Il s'agit de la conception post industrielle et la
conception néo-industrielle. C'est sur base de ces deux grandes
conceptions que nous discutons.
a. La conception post industrielle
Selon les tenants de cette conception, la
société post industrielle suggère un changement de
paradigme dans une société donnée par rapport à
celui qui prévalait auparavant. En l'occurrence, celui-ci s'oppose au
concept de l'industrialisation, qui servait de référence au pays
industrialisés aujourd'hui unanimement consacré par la formule
« Révolution industrielle ».
Parmi les figures proues on peut citer ; Daniel Bell et
Touraine qui s'accordent à considéré que la
société post industrielle se caractérise par la
subordination des éléments matériels (matières
premières et machines) à des éléments
immatériels (connaissance et information) dans l'organisation
sociétale.
Bell associe la société post industrielle
à la montée en puissance d'éléments
immatériels (connaissances et informations) : il estime qu'une
technologie de l'intellect est appelée à succéder à
la technologie de la machine et il en voit la preuve empirique dans
l'augmentation exponentielle du secteur de services.
Plusieurs auteurs ce sont alignés derrière cette
conception. La part des activités du secteur tertiaire dans les pays de
l'OCED atteint dorénavant jusqu'à 70 à 80% du PIB des
économies développées et 40% du PIB des économies
moins avancées. [Bertran B, (2009)] révèle de son
coté des statistiques très frappants ; aux Etats-Unis,
moins de 10% travaillent dans l'industrie, en France, la part de l'industrie
est passée de 35% à 22% de 1970 à 1990 et la part de
service pour la même période est passée de 54% à 69%
pour atteindre plus de 75% aujourd'hui. Et en Suisse, la part du secteur
tertiaire est de 64%.
Dans le chapitre de l'emploi, [Petit P, (1994)] estime qu'au
Japon les activités de service représentent près de deux
tiers de l'emploi et de la valeur ajouté. En France, entre 1978 et 2008,
environ 15000 emplois sont crées dans le secteur tertiaire contre 6000
dans l'industrie [A. Screiber et A. Vicard, (2008)]. En Europe, sur quatre
villes moyennes étudiées le secteur tertiaire emploie 77 à
83% des actifs.
Pour ne citer que ceux-là, il y a lieu d'affirmer donc
que les économies les plus avancées sont des économies de
service qui s'inscrivent dans la conception post industrielle.
Par ailleurs, il appert de nos résultats de recherche
menés en RDC qui du reste est un pays moins avancé que la
tertiarisation a certes, une influence sur la croissance économique et
qu'il existe une relation linéaire entre le secteur tertiaire et la
croissance économique car le coefficient de détermination
étant positifr = 0,9992. Ce qui revient à dire
que plus les activités du secteur tertiaire sont élevées,
plus la croissance économique l'est aussi.
Ces résultats s'inscrivent donc dans la perspective de
la conception post industrielle qui soutiennent que la société
contemporaine est une société tertiaire car la part des services
y est importante et que les gains de productivités sont
élevés.
b. La conception néo-industrielle
Parmi les approches néo-industrialistes, la
théorie élaborée par Gershuny(1978) apparait comme la plus
aboutie. En annonçant et analysant l'émergence d'une
société ou d'une économie de
« self-service », il abandonne lui aussi l'idée
d'une croissance inexonerable de la demande de services.
Selon lui, plus qu'à une croissance de la demande des
services, on assisterait à une croissance de la demande des biens
manufacturés. En effet, l'équipement croissant de ménages
en biens manufacturés contribuerait au remplacement de nombreux services
(achetés sur le marché) par de solutions de
« self-service ».
Gershuny conteste donc la réalité d'une
transition post industrielle à la Bell. Selon lui, les
sociétés, et plus spécifiquement la société
Britannique, qui est l'objet de ses analyses, restent fondamentalement des
sociétés industrielles. En conclusion, pour les tenants de cette
conception, les coeurs de nos sociétés resteraient donc la
production de biens matériels assurée par le seul secteur moteur
qu'est le secteur industriel. La société industrielle
étant, dans ce conditions, toujours dominante quoi qu'en
transformation.
En effet, les approches dites néo-industrielles sont
à la fois nombreuses et variés. Cependant elles ont
néanmoins en commun de ne pas envisager les services en dehors d'une
économie à base prioritairement industrielle. Les auteurs de
cette conception mettent ou remettent l'industrie au coeur du débat.
La première s'inscrit dans la ligné de la
tradition classique initiée par Adam Smith qui, rappelons-le,
considère que les services sont improductifs. Le tertiaire est par
conséquent dans cette conception, un secteur parasitaire dont la
progression explique en grande partie les ralentissements économiques et
les crises contemporaine.
La deuxième trajectoire, tout en poursuivant à
l'hypothèse de l'improductivité des services, revêt
néanmoins une dimension moins négative. Les services
pèsent sur le fonctionnement de l'économie, mais ils sont
cependant indispensables en particulier en raison de leur capacité
à créer ou à retenir l'emploi. On parle donc de tertiaire
« refuge » ou « éponge »
(à emplois).
Enfin, la troisième trajectoire qui analyse plus en
détail les interrelations entre les services et industrie,
considère que les activités industrielles sont bien à la
base de la dynamique économique (elles sont les seules activités
motrices) mais qu'elles permettent une certaine expansion du tertiaire. Ainsi
donc, l'argument central de ce courant est que les services ne sont pas en voie
de supplanter l'industrie mais qu'ils se développent
parallèlement à elle.
Par contre, nos résultats rejettent toutes les
hypothèses de la conception néo-industrielle qui, rappelons-le
l'idée centrale est le rôle moteur attribué à
l'industrie dans la détermination de la croissance économique.
2. Recommandations
· Promouvoir le secteur
tertiaire
Comme nous l'avons souligné dans ce travail, les
économies les plus avancées sont des économies tertiaires.
Il est une évidence que le secteur tertiaire influence positivement la
croissance des beaucoup de pays en général et la RDC en
particulier.
Cela étant, la promotion du secteur tertiaire est de
grande importance dans notre pays étant donné que la RDC
croupisse encore dans une pauvreté extrême et où les
grandes entreprises et les industries lourdes sont presque inexistantes.
Vu que la contribution du secteur tertiaire sur la croissance
économique de la RDC est de grande taille et que cela a un effet
positif, le gouvernent devrait promouvoir le secteur tertiaire en adoptant des
politiques adéquates tels que la modernisation et l'amélioration
de la qualité dans l'administration des entreprises publiques oeuvrant
dans le secteur tertiaire telles que la RVA, SNEL, TRANSCOM... et même en
créer d'autres.
· L'entrepreneuriat dans le secteur tertiaire
ou création des PME des services
Les PME occupent une place très importante dans
l'économie congolaise et leurs apports et non négligeable.
La création des PME ou l'entrepreneuriat dans le
secteur tertiaire serait très souhaitable et encourageant du fait que
cela contribuerait tant soit peu à la croissance économique de la
RDC, mais aussi les PME ont été toujours considéré
comme un réservoir de l'emploi qui absorbe le chômage vu que ce
dernier bat record en RDC.
Les PME posséderaient des atouts nécessaires
pour s'adapter aux situations des crises tels que la souplesse, le dynamisme,
la flexibilité et l'interactivité. Ainsi, une partie des PME
grandissent et deviennent des entreprises intermédiaires et au fur et
à mesure, ceux-ci deviennent des grandes entreprises.
· Formaliser les activités du secteur
tertiaire
Le secteur informel est considéré aujourd'hui
comme stratégie de survie des ménages. En RDC son expansion fait
suite à la désintégration des structures
économiques modernes, la ruine des infrastructures de transport public,
la dévalorisation massive dans le secteur public, bref l'effondrement
des activités du secteur formel.
En effet, la plupart des activités exercées dans
l'informel sont des activités du secteur tertiaire. Ce sont des
activités entreprise en marge de la loi et qui se soustrait au
contrôle des pouvoirs publics.
En conséquence, les revenus
générés dans ces activités entreprises dans
l'informel ne sont pas analysés ou pris en compte dans le circuit
économique du pays. En plus, ils échappent au contrôle
fiscal ce qui fait que ces activités ne contribuent pas à
l'accumulation des richesses du pays.
Formaliser les activités du secteur tertiaire est un
impératif, indispensable qui renforcerai la contribution du secteur
tertiaire sur la croissance économique de la RDC.
Par ailleurs, comme nous l'avons mentionné, nous savons
que dans les reproches qui sont faites au PIB comme indicateur de la croissance
économique, il lui est reproché d'être partial,
c'est-à-dire qu'il ne prend pas en compte certaines activités.
C'est le cas par exemple de la sentinelle, le domestique, le jardinier ou
encore d'un légume du jardin vendu au marché.
Toutes ses activités font partie du secteur tertiaire
et échappent à la comptabilité nationale. La formalisation
de toutes ses activités serait donc pour saisir quantitativement
l'apport réel du secteur tertiaire.
Conclusion partielle
Après la vérification empirique de la relation
existante entre le secteur tertiaire et la croissance économique de la
RDC. Les résultats obtenus nous ont conduits à accepter nos
hypothèses alternatives.En effet, il existe une relation linéaire
parfaite entre la tertiarisation et la croissance économique
La tertiarisation a un effet positif sur la croissance
économique de la RDC. Autant le niveau d'activités du secteur
tertiaire est élevé, autant la croissance économique est
élevé et vise versa, ainsi, la prépondérance des
activités tertiaire joue un rôle déterminant sur la
croissance économique de la RDC.
CONCLUSION GENERALE
Vouloir c'est pouvoir, dit-on ! Nous voici arrivé
à la fin de notre étude de recherche qui a porté sur la
thématique : « les retombées de la
tertiarisation sur la croissance économique de la RDC »,
cette étude qui s'effectuée sur une période allant de 1989
à 2018 soit 10 ans.
En effet, la tertiarisation des économies a souvent
été analysée comme un phénomène de
désindustrialisation devant mener, à terme, à une
économie de services. L'analyse des limites de cette approche permet de
contester l'idée d'une dissociation stricte entre secteur industriel et
secteur des services.
En réalité, ces deux secteurs sont fortement
connectés et l'une des caractéristiques majeures de
l'évolution des économies développées est plus
précisément la croissance des services à l'industrie, ce
qui permet de soutenir l'idée que les économies avancées
restent des économies de biens.
Si l'absence de consensus sur la définition a
été un trait majeur de l'analyse des services pendant longtemps,
le manque d'homogénéité des classements des services est
tout aussi frappant. En premier lieu, du fait des lacunes au niveau des
définitions, la frontière entre biens et services, et donc entre
secteurs économiques, était très floue. Les
activités considérées comme étant des services
variaient d'un auteur à un autre, ce qui impliquait que les diverses
analyses du « secteur tertiaire » portaient parfois sur des
réalités très différentes.
Cette problématique a été
surmontée au fil des années, la frontière entre les
secteurs secondaire et tertiaire se stabilisant lentement. Toutefois, cette
stabilisation relève plutôt du tâtonnement que d'un
véritable consensus en matière de définitions.
En deuxième lieu, on assiste à une très
grande hétérogénéité des nomenclatures
proposées pour classer les différents services au sein du secteur
tertiaire. Si le recours à un critère fonctionnel semble
prédominer l'établissement des classements, de nombreuses autres
approches ont également été proposées pour
déterminer une hiérarchie parmi un ensemble d'activités
très disparates.
Deux théories principales ont donné lieu
à un débat très fructueux sur ce sujet: il s'agit du
post-industrialisme et du néo-industrialisme. Le premier souligne,
notamment, la transformation de la consommation finale en faveur des services,
ainsi que le rôle croissant de l'information au sein des économies
avancées.
Le deuxième, qui naît d'une critique du
post-industrialisme, mais qui n'est pas fondamentalement en contradiction avec
celui-ci, comporte deux volets principaux: l'un fait ressortir le rôle de
l'innovation sociale (c'est-à-dire de l'auto-production de services),
tandis que l'autre met l'accent sur les transformations profondes des appareils
productifs industriels et sur le développement d'activités
immatérielles en amont, en aval et tout au long des processus de
production.
Ces deux théories, à première vue
opposées, sont en réalité complémentaires.
Ensemble, elles nous permettent d'avoir une vision globale des forces
sous-jacentes à la montée en puissance des activités de
services dans les économies avancées.
Pour ce qui est de la RDC, le secteur tertiaire est
aujourd'hui le plus important pourvoyeur de postes de travail et
créateur de valeur ajoutée au sein de l'économie
congolaise. Or, peu d'études macroéconomiques ont
été consacrées au secteur tertiaire dans notre pays, dont
l'importance ne cesse pourtant de croître.
C'est ainsi que nous nous étions assigné comme
objectif principal dans ce travail, celui de déterminer l'effet de la
tertiarisation sur la croissance économique de la RDC d'une part, et
d'autre part déterminer la relation existante entre le secteur tertiaire
et la croissance économique de la RDC. Pour y parvenir nous avons
utilisé le modèle économique de la régression
simple et les différents testsy afférents. Nous pouvons donc dire
que la tertiarisation a des retombées significatives sur
l'économie congolaise.
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l'économie du Québec
d. SITOLOGIE
1. www.comptana.fr
TABLES DES MATIIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
INTRODUCTION GENERALE
1
1. PHENOMENE OBSERVE
1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2
3. PROBLEMATIQUE
3
4. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
4
5. HYPOTHESES
5
6. DELIMITATION DU SUJET
5
7. STRUCTURE DU TRAVAIL
5
CHAPITRE I : LE FONDEMENT GENERALE DE
L'ETUDE
7
Introduction partielle
7
Section 1 : Le cadre conceptuel
7
I.1.1 La tertiarisation
7
I.1.2 La croissance économique
11
Section 2 : Etat de l'art théorique et
empirique de la tertiarisation sur la croissance économique
13
I.2.1 Etat de l'art théorique de la
croissance tertiaire
13
2. Les approches intégratrices de la
croissance tertiaire : complexité, risque et incertitude
18
I.2.2 Etat de l'art empirique sur la
tertiarisation
20
I.2.3 Démarcation
28
Conclusion partielle
35
CHAPITRE II : LES FAITS STYLISES DE LA
TERTIARISATION
36
Introduction partielle
36
Section 1 : Le fondement trisectoriel
36
II.1.1Les grandes caracteristique du secteur
tertiaire
41
II.1. 2 Les causes et conséquences de la
tertiarisation
44
Section 2 : Les analyses
désagrégées du secteur tertiaire
49
2.1. Les analyse des liens entre biens et
services
50
2.2. La remise en cause des caractères
spécifiques attribués aux services
53
2.3 Les enjeux de la tertiarisation d'une
économie
55
Conclusion partielle
59
CHAPITRE III : L'APPROCHE METHODOLOGIQUE
60
Introduction partielle
60
Section 1 : La démarche
méthodologique
60
1.1Cadre de recherche
60
1.2 Une démarche
hypothético-déductive
62
1.3. Collecte des données
63
Section 2 : La démarche empirique
65
2.1 Etude de corrélation
65
2.2 Le modèle de régression avec un
prédicteur : la variable X
69
Conclusion partielle
72
CHAPITRE IV. ETUDE EMPIRIQUE DE LA TERTIARISATION
DE L'ECONOMIE CONCOLAISE
73
Introduction partielle
73
Section 1. Analyse statistique de la tertiarisation
de l'économie congolaise
73
1.1 Présentation et traitement des
données
74
1.2 Traitement des données
75
Section 2 : Analyses économiques et
considérations finales
82
2.1 Analyse économique
82
2.2. Considérations finales
84
2. Recommandations
87
Conclusion partielle
88
CONCLUSION GENERALE
89
BIBLIOGRAPHIE
91
* 1
www.comptana.fr consulté ce
15/O2/2020 à 10H
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