Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
MEMOIRE DE RECHERCHE
Thème
« Les suites économiques,
écologiques et structurelles de
la crise sanitaire sur le marché immobilier :
actifs de
bureau, de logement, de commerce et de logistique
en
Europe. »
Présenté et soutenu par
Esteban Rodriguez-Gongora
Promo 2022 - Master Finance - Année 2021-2022
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Tutrice de mémoire : Celine Berrier-Lucas
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Avertissement
« Je certifie sur l'honneur que le présent
mémoire est le fruit d'un travail personnel et que toute
référence directe ou indirecte aux travaux de tiers est
expressément indiquée. Je demeure seul responsable des analyses
et opinions exprimées dans ce document. L'ISG n'entend y donner aucune
approbation ni improbation. »
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Remerciements
« Je souhaite remercier ma tutrice de mémoire
Céline BERRIER-LUCAS qui m'a aidée, réorientée et a
été force de proposition tout au long de la rédaction de
ce mémoire. Elle a également su être très
compréhensive face à certaines difficultés que j'ai
traversé et je lui en suis reconnaissant »
Merci également à mes parents pour leur soutien
et leurs relectures et à toutes les personnes ayant répondu
à mes interviews : Ismail Mejri, Cyril Hoyaux et Albert Malaquin.
»
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Sommaire
· Définitions, abréviations,
équivalences et anglicismes 6-7
· Introduction
I Qu'est-ce que le secteur immobilier ? 8
II Qui sont les acteurs principaux et comment
s'organisent-ils entre eux ? 8-10
III Enjeux et problématique 10-11
· Thèse
Partie I : Les actifs de bureau
I Les actifs de bureau attractifs dans un marché
déjà en mutation . 12-13
II Impact de la pandémie sur me bureau 13-14
III Impact du télétravail sur la façon
de travailler : Le bureau doit se réinventer 14-15
IV La réinvention totale du bureau après la
crise sanitaire .15-17
Partie II : Les actifs de logement
I Les prémices de l'intérêt pour le
résidentiel .17-18
II Une réaction rapide du marché
résidentiel ....18
III Le résidentiel, produit incontournable du monde
post-Covid 19-20
Partie III : Les actifs de commerce
I Un marché déjà fragilisé par
l'e-commerce avant la pandémie 20-21
II L'immobilier commercial, grand oublié des
investisseurs pendant la crise 21-22
III L'espoir des investisseurs concernant le commerce passe
par sa réinvention 22-24
Partie IV : Les actifs de logistique
I Les plateformes logistiques : Recette à
succès après les entrepôts 24-25
II La logistique résiste et se développe
pendant la crise .. ..25-26
III La logistique sort renforcée avec une explosion de
la demande 26-27
Partie V : La dimension ESG
I faire face au changement climatique 27-28
II Enjeux pour le secteur immobilier 28-29
III Le début du processus ESG avant la crise
29-30
IV Les critères ESG : Nouveau driver des
investissements après la crise Covid 30-31
Partie VI : Modèle conceptuel 32
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·
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Méthodologie
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33-40
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·
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Résultats
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40-53
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·
|
Conclusion
|
54-55
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·
|
Bibliographie
|
56-57
|
|
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Définitions, abréviations, équivalences et
anglicismes
· Accord de Paris : Engagement pris par tous les
pays du monde pour à réduire leurs émissions de gaz
à effet de serre et à maintenir le réchauffement sous la
barre des 2°C d'ici à 2100.
· Amazonisation : Fluidité absolue des
échanges induite par les nouvelles technologies présentée
telle que « No lines, no registers, no human interactions ».
· Applications ou suites de communication
collaboratives : Ensemble d'applications et de logiciels permettant de
faciliter le travail en équipe en ligne par le partage d'informations et
de documents.
· Built-to-rent (BTR) : Logements construits pour
la location plutôt que pour la vente.
· Capex (Capital expenditure) : Dépenses
d'investissement (corporel et incorporel) consacrées à l'achat
d'équipement professionnel.
· Coliving : Nouveau mode d'habitation
partagée entre espace privé (chambre de 2030 m2) et
espaces communs (salons, salles à manger, salles de sport).
· COP 21: Conférence internationale
organisée en 2015 en France sur le climat qui réunit chaque
année les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur
le Changement Climatique où l'Accord de Paris a été
signé.
· Coworking : Nouveau mode d'organisation du
travail basé sur un espace de travail partagé.
· Critères ESG : Les critères
environnementaux, sociaux et de gouvernance sont des dimensions englobant les
activités d'une entreprise pouvant avoir des impacts sur la
société ou l'environnement (Article 8).
· Cross docking (correspondance) : Faire passer
des marchandises des quais d'arrivée aux quais de départs, sans
passer par le stock.
· Digitalisation : Procédé qui
vise à transformer un objet, un outil, un process ou un métier en
un code informatique.
· Diversification d'investissement : Varier les
investissements dans différentes typologies d'actifs afin de
réduire les risques.
· DPE : Diagnostic de performance
énergétique (pour un bâtiment)
· Eco-quartier : Quartier d'une ville
conçu et organisé dans une logique de développement
durable.
· E-commerce : Commerce en ligne.
· Flex office : Mode d'organisation d'un bureau
selon lequel les collaborateurs ne disposent pas de poste de travail fixe.
· Immobilier commercial (commerce) ou Retail :
Boutiques, Retail parks, centres commerciaux.
· Immobilier d'entreprise (tertiaire) :
Bureau.
· Immobilier de logement : Résidentiel.
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· Liquidité d'un actif immobilier :
Capacité pour un bien d'être acheté ou vendu rapidement
(Achat/vente rapide = forte liquidité).
· Milliards d'euros : Mds€ et Millions
d'euros: Mns€.
· Mondialisation : Libre échanges des
matières à l'échelle mondiale entrainant une
interdépendance des pays.
· Prêt Garantie par l'Etat (PGE) :
Prêt octroyé à une entreprise ou un professionnel par
sa banque en situation de crise grâce à la garantie qu'apporte
l'Etat sur une importante partie du prêt.
· RCI : Rendement du capital investi.
· Résidences gérées
étudiantes/seniors : Établissements réservés
à l'hébergement d'étudiants ou aux seniors.
· Safe investment : Valeur refuge / un
investissement sécurisé en cas de crise (Or, terres,
immobilier...).
· Sale & Leaseback (cession-bail) :
Lorsqu'une entité vend un actif et le récupère en location
pour une longue durée.
· Stratégies d'investissement :
Core : Très sécurisé - Rendement entre 1
et 3%.
Core + : Sécurisé - Rendement entre 3 et 5%
Value add(ed) : Assez risqué - Rendement entre .5 et
8%.
Opportunistic : Risqué - Rendement > 8%.
|
Idée de rendement globale mais variable selon les
typologies d'actif
|
|
· Stress case : Dans un business plan, pire
scénario envisageable.
· Supply chain (chaine d'approvisionnement) :
Différents acteurs de la chaîne logistique (fournisseurs,
producteurs, distributeurs...).
· Surface de plancher : Anciennement SHON,
représente, en France, l'unité de calcul des surfaces.
· Taxonomie verte : Dans le cadre du pacte vert pour
l'Europe (Green Deal), l'Union européenne a pris d'importantes mesures
pour construire un écosystème de finance durable.
· VEFA : Vente en l'état futur
d'achèvement.
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Introduction
Avant toute chose, il est important de positionner le champ de
travail dans lequel je vais travailler pour ce mémoire. Dans cette
introduction, je vais donc décrire les éléments essentiels
à connaître du marché immobilier, en commençant par
définir celui-ci. J'expliquerai ensuite qui en sont les acteurs et quels
rôles jouent-ils entre eux avant d'explicité ma
problématique.
I) Qu'est-ce que le secteur immobilier ?
Le marché immobilier est une place de transactions
immobilières de gré à gré où des
propriétaires vendeurs et des acheteurs potentiels échangent des
biens immobiliers contre de l'argent. Ces biens immobiliers peuvent prendre
différentes formes à travers les différentes typologies
d'actifs que sont le résidentiel, le bureau, le commerce et la
logistique. Il en existe d'autres plus alternatives comme l'hôtellerie
(qui peut être considérée comme une forme de commerce), le
Heath Care ou les Data centers. Alors, le secteur immobilier correspond
à l'ensemble des filières et des professionnels de
l'activité exercée sur le marché immobilier.
C'est aussi par essence le mécanisme qui permet
à des promoteurs (def. ci-dessous dans la partie II-a) de construire de
nouveau bâtiments mais également un ensemble d'activités
commerciales et non commerciales agissant sur les actifs immobiliers.
On parle aussi d'une place de marché sur lequel se
rencontre des acheteurs et des vendeurs, des propriétaires et des
locataires ainsi que des intermédiaires pour échanger des biens
immobiliers suivant des lois et des règles précises.
Des intermédiaires immobiliers peuvent intervenir sur
le marché immobilier tels que des agents immobiliers, des marchands de
biens, des courtiers, etc.
Dorénavant, depuis le développement
économique et la mondialisation, le marché immobilier s'est
fortement financiarisé en intégrant des acteurs nationaux et
internationaux tels que des organismes de régulation comme l'AMF en
France.
II) Qui sont les acteurs principaux et comment
s'organisent-ils entre eux ? a) Promotion et construction
Tout d'abord, le sous-jacent principal de l'immobilier est la
pierre. En effet, pour qu'un immeuble soit, cela passe obligatoirement par
l'étape du chantier de construction. C'est alors qu'intervient le
promoteur. Celui-ci est un professionnel qui prend l'initiative d'un programme
immobilier et le mène jusqu'à son terme. Le promoteur prend en
charge l'ensemble des opérations administratives, juridiques,
financières et techniques nécessaires à la
réalisation de la construction.
Le résultat attendu du projet est la réalisation
d'un produit, appelé ouvrage. C'est en principe le propriétaire
du terrain sur lequel l'immeuble est édifié. On appelle
maître d'ouvrage l'entité (personne physique ou morale) porteuse
du besoin, définissant l'objectif du projet de construction, son
calendrier et le budget consacré à ce projet. Afin de mener sa
mission a bien, le maître d'oeuvre va nommer un maître d'ouvrage
pour réaliser l'ouvrage, dans les conditions de délais, de
qualité et de coût fixées par ce dernier
conformément à un contrat.
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Cependant, il y une phase préparatoire qui
précède toute construction de chantier et c'est le monteur
d'opération immobilière qui est à la baguette. En effet,
il conçoit, évalue et réalise des opérations
immobilières sur les plans juridique, technique, commercial et financier
pour le besoin de ses clients. Son travail débute en
général par des études de faisabilité, la
réalisation d'un plan de financement, le respect des règles
d'urbanisme, le lancement des appels d'offre et le contrôle des
travaux.
Enfin, en soutien aux différents acteurs que l'on vient
d'évoquer, le géomètre vient apporter son expertise par
rapport au le relevé des biens fonciers. Sa mission consiste à
mesurer la terre, renseigner sur l'urbanisme, les divisions de terrains et
remettre un plan de masse, figure des murs et héberges, plans, calcul
des surfaces, tracés des réseaux. Il est important de
préciser que, Depuis la loi S.R.U de 2000, le bornage est obligatoire
sur tout terrain à bâtir.
b) Gestion immobilière
Une fois le ou les bâtiments sortis de terre, il faut
trouver des investisseurs pour ceux-là (si ça n'est pas
déjà fait dans le cas d'une VEFA). Le directeur immobilier des
investissements (Fund Manager) est responsable du management
opérationnel de l'activité immobilière d'une entreprise
notamment à travers les investissements pour son compte et/ou pour le
compte de tiers (Très souvent investisseurs institutionnels qui prennent
la forme de compagnie d'assurance comme Generali).
Rattaché au Directeur des investissements, l'Asset
Manager à quant à lui un poste très opérationnel.
Il a pour mission de gérer un portefeuille d'immeubles, de le valoriser
à travers des arbitrages et des Capex. Il travaille avec le Property
Manager qui se charge de la gestion opérationnelle quotidienne,
négocient les baux, supervisent les travaux, gèrent les relations
avec le locataire et veille à l'occupation du parc immobilier.
Cependant, leurs rôles sont différents car le Property Manager ne
valorise pas le portefeuille à l'inverse de l'Asset Manager.
Enfin, connu par le grand public sous le nom « d'agent
immobilier », le Broker prospecte les biens destinés à la
vente ou à la location tout en développant et fidélisant
une clientèle des secteurs tertiaire, industriel, logistique ou
commercial. Anecdote, ils ne sont pas très bien vu par les autres
acteurs car ils ont rôle exclusivement commercial avec un système
de rémunération à la commission.
c) Expertise
Cela peut paraitre évident mais le marché
immobilier obéit à certaines règles en ce qui concerne la
définition du prix d'un ou plusieurs actifs. C'est l'expert immobilier
dont la fonction est d'estimer la valeur locative ou la valeur vénale
des biens immobiliers ou des droits immobiliers. Il va utiliser plusieurs
méthodes d'évaluations propres à chaque typologie comme la
méthode par comparaison pour le logement ou la méthode par
capitalisation du loyer pour les actifs commerciaux. Souvent
accrédité par la RICS (Royal Institute of Chartered Surveyors),
son rapport annuel prenant en compte les évolutions positives comme
l'avancement des travaux mais aussi les évolutions négatives
comme certaines conjonctures et fera office de véritable
référence pour le prix d'un actif.
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d) ESG
Pour conclure avec les acteurs, il est essentiel de rajouter
le Directeur ISR/ESG et son équipe. Nous allons le voir dans ce
mémoire, les critères ESG ont aujourd'hui pris une place
très importante dans le secteur de l'immobilier. Le directeur ESG a donc
pour objectif de piloter une politique d'offre innovante et compétitive
en la matière. Il faut désormais concevoir, construire, des
villes, des bâtiments qui respecteront de nouvelles obligations et
standards énergétiques (bâtiments basse consommation,
bâtiments à énergie positive) ; qui utiliseront ou
réutiliseront des matériaux respectueux de l'environnement. Il
faudra aussi exploiter les bâtiments avec des obligations de
résultats et mettre en conformitéì ceux qui
sont actuellement de véritables épaves thermiques.
Ils jouent un rôle central dans l'organisation du
secteur immobilier comme on va pouvoir le voir dans ce mémoire. En
effet, étant un rôle pivot, ils interagissent avec l'ensemble des
acteurs et questionnent leur façon de travailler. Je l'ai observé
lors de mon interview avec Albert Malaquin.
Albert Malaquin : « Cela nous pose d'ailleurs beaucoup de
problèmes, nous, en tant qu'expert immobilier pour savoir pour les
immeubles qui ne matchent pas ces critères. Et oui, aujourd'hui quel est
l'impact sur la valeur ? Est-ce que c'est un impact moins 10-20-30% ou c'est un
impact ça n'a pas de valeur parce que je n'ai plus d'investisseurs en
face de mon actif obsolète ? Je caricature un peu car,
évidemment, un actif a toujours une valeur si faible soit-elle. Toujours
est-il qu'il y a une prise de conscience des propriétaires d'immeubles
anciens et quand je dis ancien je ne vise pas simplement les années 60
mais peut-être les immeubles années 80-90 qui ont
été construits avec des formats et des objectifs d'isolation
moins exigeants qu'aujourd'hui et que ces immeubles-là vont faire
l'objet de réhabilitations lourdes »
III) Enjeux et problématique
L'immobilier c'est la création de lieux (logements,
bureaux, plateformes, centres commerciaux...) qui dessinent les
sociétés sur le long terme. En effet, le terme immobilier vient
d'un mot latin qui fait référence à quelque chose qui est
lié à la terre de manière indissociable, physiquement et
juridiquement. Les bâtiments qui sont donc construits, bien que
possiblement destructibles ou modulables, sont amenés à
s'inscrire dans le temps. C'est donc l'essence même de
société à travers des lieux de rencontre, de partage, de
joie et d'amour.
Mais, comme tout secteur, les tendances de marchés
évoluent selon les besoins des consommateurs. Ces besoins sont ici
intrinsèquement reliés à chaque typologie d'actif car
l'immobilier est polymorphe. Par conséquent, après
l'épidémie que le monde vient de subir, comment le marché
immobilier a réagi et surtout comment celle-ci va influencer les
tendances de marché pour chacune des typologies.
En effet, la crise sanitaire, liée à
l'épidémie de Covid-19, a entrainé depuis décembre
2019 de profondes mutations dans l'univers immobilier qui a concerné
l'organisation de toutes les typologies d'actifs (de bureau, de logement, de
commerce et de logistique) révélant des aspirations nouvelles
comme la qualité de vie ou l'écoresponsabilité liée
aux critères ESG.
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Bien que l'impact de la crise ne soit pas encore totalement
mesurable, la réorientation
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des stratégies d'investissements des différents
acteurs dessine les nouvelles tendances de marché. Tandis que le
marché du bureau était fleurissant avant la crise, les
différents confinements ainsi que la standardisation du
télétravail ont eu un effet néfaste à court terme
sur ce type d'actif comme sur ceux du Retail et de l'hôtellerie qui vont
être amenés à se réinventer.
Le marché du résidentiel était quant
à lui plus confidentiel, mais la pandémie a confirmé son
attractivité que cela soit pour des immeubles existants, des immeubles
en restructuration ou encore en VEFA. On observe le même
phénomène sur le marché alternatif des résidences
gérées (résidences étudiantes et/ou
séniors), de la santé et de l'enseignement.
Les actifs de logistique voient de leur côté leur
attractivité d'avant crise se confirmer avec une transition plus simple
car plus naturelle et renforcer par les nouveaux besoins.
Le marché n'est donc pas homogène, étant
composé de sous marchés dont les situations respectives
étaient déjà différentes avant la pandémie
et qui connaissent des évolutions divergentes suite à la crise
sanitaire.
Les points que je vais aborder dans ce mémoire sont
divers. En effet, je souhaite comprendre en profondeur les nouvelles tendances
de marché, la transformation des investissements immobilier au travers
d'une vision green et surtout quel avenir peut-on imaginer après un tel
choc exogène. Afin d'y répondre mieux, la question fil conducteur
que j'ai décidé de me poser est la suivante :
« Les suites économiques, écologiques
et structurelles de la crise sanitaire sur le marché immobilier : actifs
de bureau, de logement, de commerce et de logistique en
Europe. »
Ainsi, pour chaque typologie d'actif, je commencerai par (i)
expliciter leur situation respective d'avant crise afin de replacer les choses
dans leur contexte initial, puis (ii) étudier la réaction des
acteurs lors du pic de la crise, avant de conclure sur (iii) les
évolutions et conséquences observées, dessinant des
tendances de moyen et de long terme afin de répondre à la
question suivante :
Il est important de préciser que le parti a
été pris, dans le présent document, de se concentrer
principalement sur le marché français, éventuellement
européen, mais d'exclure le marché Américain et le
marché Asiatique.
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Thèse
Partie I : Les actifs de bureau
I Les actifs de bureau attractifs dans un marché
déjà en mutation.
Historiquement, le bureau représente la typologie
d'actif la plus recherchée par les investisseurs (i) de par le volume
qu'il représente (281Mds€ en 2020 selon BNP Paribas), (ii) de par
son environnement juridique (baux commerciaux d'un durée assez longue -
minimum 3/6/9 ans) et (iii) de par la diversité des stratégies
qu'il permet (Core, Core+, Value added ou Opportunistic).
Pour parler d'exemples parallèles, il y a
déjà eu dans l'histoire des chocs exogènes importants
comme le Brexit. Ça a été un choc politique mais qui a eu
aussi des implications économiques donc on a pensé que beaucoup
d'acteurs, notamment d'acteurs financiers, allaient se repositionner en Europe
continentale en quittant la City.
Cela s'est produit mais de façon assez limitée
donc ça a quand même booster, après 2016, le marché
des bureaux sur les grandes places financières d'Europe continentale que
sont Paris - Francfort - Amsterdam. C'était déjà un
premier un premier effet de l'attirance vers le bureau.
Avant la crise du Covid-19, les bureaux étaient
très recherchés car la question de télétravail,
engendrée par le contexte de confinement que le monde a connu par la
suite, n'était alors qu'à ses prémices en France. En
effet, seulement 5 à 6% des travailleurs avaient recours au
télétravail continu ou quasi-continu, quand ce chiffre
s'élevait à 10% dans un pays comme le Luxembourg à la
même période. Le télétravail et tous ses attributs
n'avaient alors pas d'incidence sur l'immobilier d'entreprise. En effet, cette
dimension n'est pas tellement intégrée au processus de
développement et d'investissement immobilier à cette
époque m'a confié Albert malaquin lors de notre interview.
Néanmoins, ces statistiques étaient en constante
augmentation (20% de croissance tous les cinq ans selon Eurostat) avec
l'arrivée des applications de communication collaborative comme Zoom
(2011) ou Microsoft Teams (2016). Cette tendance était plus
fréquente chez les travailleurs qui le pratiquaient occasionnellement
(29% en 2019 selon l'IFOP).
En parallèle, l'un des succès qui peut
expliqueer la bonne dynamique du bureau avant la crise Covid se nomme
WeWork.
Créée en 2010, WeWork est une entreprise de mise
à disposition de locaux et de services de Coworking et de Flex office.
Cyril Hoyaux affirme que le poids du Coworking dans les transactions de bureaux
et les transactions locatives, notamment sur les grandes métropoles
Européennes, représentait jusqu'à 15% en volume des
transactions de bureaux, donc 15% du take up annuel de bureaux. Ils ont pris
à bail des immeubles assez chers et ça a contribué
à faire grimper les valeurs locatives et les cartes ont un peu
été rebattues. Certains institutionnels ont alors commencé
à signer effectivement des beaux longs avec des opérateurs de
Coworking.
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A travers ces chiffres, on imagine que ces tendances
plaisaient aux investisseurs établis mais ne représentaient
seulement une part anecdotique du marché. C'était une
façon de faire un peu différemment. En effet, les
spécialistes commençaient à réellement designer les
premiers plans de Flex office sur des bureaux déjà
établis. Le Flex office était uniquement à son
commencement et es acteurs du marché n'avaient pas encore
véritablement pris conscience du mouvement de fond qui se tramait
derrière tout cela.
Exemple :
Source : Deskeo : « Le guide du Flex Office
»
13
La crise sanitaire a clairement bouleversé ce secteur.
En effet, l'ensemble des comportements et des besoins se sont transformé
à une vitesse phénoménale et ce de façon
potentiellement permanente.
II Impact de la pandémie sur le bureau
En plein coeur de la crise Covid, en 2020, le marché de
l'immobilier de bureau a subi sa pire année depuis dix ans. La
pandémie a stoppé la croissance des bureaux dans l'ensemble des
quartiers d'affaires des grandes villes Le bureau finance et/ou acheté
est donc principalement loué entrainent donc plus de difficulté
pour ces opérateurs/investisseurs value add et opportunistic.
En effet, face à ce type de situation, les
investisseurs vont favoriser ce qu'on appelle le « fly to quality »
c'est-à-dire aller vers du bureau parfaitement situé dans le
quartier central des affaires de n'importe quel métropole
Européenne. En effet, les investisseurs vont favoriser
stabilisé/loué et moins aller sûr du développement
avec un locataire non identifié donc ce qu'on appelle du pur
spéculatif.
A titre d'illustration, la pandémie a totalement
arrêté l'importante croissance des bureaux en Ile- de-France.
Ainsi, le quartier d'affaires de Paris la Défense a vu son
attractivité baisser drastiquement avec une diminution des transactions
et une augmentation du taux de vacance
14
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sur l'ensemble du quartier (Avant crise : 3% ; Coeur de crise
: 14% ; Aujourd'hui : 7%). Les chiffres de 2020 sont à relativiser pour
cette période car faussés par la transaction TOTAL dans le projet
« The Link ».
En revanche, il faut nuancer. En effet, 2020 n'était
pas une année si faible que ça en termes de transactions avec des
gros deals qui ont été signés dans les grandes
métropoles.
Toutefois, il reste vrai que 2020 a connu des niveaux
inférieurs, notamment au Q2, mais ce phénomène reste quand
même assez épisodique et conjoncturel. La première
réaction au moment des confinements est la stupéfaction. Alors
que le monde entendait pour la première fois parler du Covid, on ne
pouvait pas imaginer qu'il s'arrête ainsi et surtout aussi longtemps. Du
coup, début 2020, l'arrêt sur image est d'une violence telle que
les marchés sont sidérés.
Pour autant, les objectifs d'investissements sont
définis fin 2019 pour l'année 2020. Donc, une fois cet
état de sidération passé (Durée : 2-3 semaines puis
s'est évaporer sur le long terme petit à petit), les
investisseurs se sont adaptés et ont retrouvé de
l'appétit.
De plus, c'est la période des premières
visioconférences. Alors bien sûr, au début, les
collaborateurs ne savent pas comment ce système marche, ils ne savent
pas comment échanger sur un document ensemble puis ils apprennent
très vite par la force des choses.
Si les collaborateurs d'une entreprise avaient dû
être formés à utiliser ces outils qu'on utilise maintenant
quotidiennement, comme la visioconférence, il aurait fallu beaucoup plus
longtemps. Ici, l'humanité a été mis au pied du mur. Ces
outils ont permis au moins de se revoir puisque chacun était chez
soi.
A l'époque, Orange qui avait parfois du mal à
fournir de la bande passante dans les communications dû à l'affut
conséquent. Donc, il y a eu des séances de formation par
soi-même des séances de formation groupées et puis à
partir du moment où la connexion entre plusieurs êtres formant un
comité d'investissement ou une équipe de développement
alors le système est reparti, bien que profondément
impacté.
Pour finir, il y a aussi la question de la dispersion sur les
pays concernés qui étaient toutefois assez homogènes
concernant la réaction. Donc, en réalité, compte tenu des
circonstances, le marché du bureau a été relativement
résilient.
III Impact du télétravail sur la façon de
travailler : le bureau doit se réinventer.
En effet, la relation entre le travailleur et son espace de
travail a été profondément renversée pendant cette
période. Avec les restrictions mises en place par les différents
gouvernements européens, les suites de communication collaboratives ont
substitué le rapport direct à l'autre en présentiel. Si
les actifs de bureau, et l'immobilier dans son ensemble, sont
généralement assez lents à s'adapter aux évolutions
de la société, car ils en sont le résultat et non la
résultante, la pandémie de Covid-19 a montré qu'ils n'ont
aujourd'hui d'autre choix que de répondre aux besoins actuels en
matière de technologie mais aussi en termes de flexibilité.
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Aujourd'hui, 2 scénarios se dessinent :
Source : Regards « Les impacts du
télétravail »
Par conséquent, les investisseurs ont
réalisé que le bureau devait devenir plus modulable et devra plus
facilement s'adapter à la présence, ou non, de l'employé
sur le lieu de travail. Cela passe par une excellente connectivité et
donc d'excellentes performances d'exploitation des données afin de
favoriser la collaboration à distance entre collaborateurs.
D'après une étude de WiredScore, 41% des Européens placent
la qualité de la connectivité en tête de leurs besoins sur
leur lieu de travail, plaçant ce facteur 3ème derrière la
situation géographique et la desserte. Les investisseurs ont donc
misé sur des bureaux hyper connectés afin d'offrir une
qualité de connexion équivalente, voire supérieure,
à celle des logements.
Après une période d'attentisme les
investissements sont cependant repartis à la hausse avec une
augmentation de 32% en 2021. Cette dynamique puise son origine dans l'optimisme
des institutionnels concernant l'apport de nouvelles solutions pour
l'immobilier de bureau, ce qui passe nécessairement par sa
réinvention à plusieurs égards et une reprise structurelle
de la demande locative.
IV La réinvention totale du bureau après la crise
sanitaire
Le niveau d'investissement dans le bureau n'a pas encore
retrouvé son niveau d'avant-crise et ne le retrouvera peut-être
pas avant plusieurs années. Cette typologie d'actif souffre du faut
qu'on change véritablement de paradigme. Aujourd'hui, la
nécessité est donc de repenser cet actif. Il faut que le temps de
présence sur le lieu de travail soit vu comme un temps essentiel mais
également désirable car agréable. Cela passe par
l'expression de l'identité de l'entreprise afin de renouer avec le
sentiment d'appartenance des salariés qui s'est au fur et à
mesure amoindris pendant la crise.
16
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Concernant le télétravail, son usage a
totalement explosé. Nous sommes en train de voir des changements
très importants qui ne sont pas destructeurs mais qui l'oblige à
se réadapter aux nouveaux besoins. Il est très probable que le
télétravail devienne une norme mais, selon Ismail Mejri, cette
transition ne se fera pas en instantané mais sur les 5 à 7 ans
à venir. Le travail à distance va être de plus en plus
normalisé mais aussi de plus en plus règlementé. En
parallèle, c'est un marché qui souffre d'une offre assez
élevée, notamment dans les grandes villes européennes, et
c'est là aussi qu'on va être probablement avoir cherché
à l'équilibre pour vraiment avoir des niveaux de prix attractifs
pour le même le niveau du loyer.
Avec désormais une moyenne établie à 2
jours de télétravail par semaine et un ratio abaissé
à 0,67 poste de travail par personne au lieu de 1, les espaces de
Coworking semble dessiner une piste d'avenir du bureau. Les postes individuels
devraient être amenés à disparaître au profit
d'espaces collaboratifs dont la convivialité et la souplesse semblent
renforcer l'esprit collectif d'un groupe de travail. Concrètement, cela
se matérialise par des plateaux modulables avec des espaces
intérieurs amovibles et une sensation de bien-être basée
sur la végétalisation et la dédensification des surfaces
tout en apportant des performances de réseau très performantes.
Les espaces vont également être amenés à
paraître moins formels en amenant un côté «
décontracté » dans les nouveaux bureaux.
En effet, Cyril Hoyaux décrit l'avenir du
télétravail porté sur des immeubles flexibles qui peuvent
s'adapter facilement à des changements des modes de travail. L''effet
principal du télétravail c'est que les gens viennent
peut-être moins au bureau mais viennent pour y faire différemment
et autrement. Dans le futur, ils ne viendront pas forcément pour mettre
face à un bureau à rédiger des rapports mais ils viendront
dans une approche sociale du travail avec des meetings par exemples.
En conséquence, les bureaux devraient plus s'apparenter
à des hôtels où les consommateurs ne vont pas uniquement
pour une chambre mais aussi le bar, les salons et toutes les activités
que tu peux faire autour. Cette idée s'appliquerait donc pour le bureau
avec des espaces polymorphes qui viennent apporter une plus-value au fait de
s'être déplacer au bureau. Il faudra pouvoir réadapter des
bureaux peut être encloisonnés avec des organisations très
différentes dont la flexibilité va être clé.
Dans cette logique, les promoteurs souhaitent également
voir leurs nouveaux projets de bureau comme des lieu de travail avec une
mixité d'usages. A Clichy par exemple, le projet « BLAACK » de
50.000 m2 réalisé par AXA et Redman, et financé
en dette senior par AEW, cherche à explorer ces nouvelles notions
d'espaces de travail. Les deux bâtiments formant le projet sont
indépendants et se veulent les piliers d'une sorte de campus urbain
où des commerces et des restaurants pourront venir s'ajouter à la
structure si le locataire du bâtiment en voit la nécessité.
Dans une logique où les salariés souhaitent désormais
avoir un espace accueillant et chaleureux, il faut pouvoir leur faire
comprendre qu'il est préférable de venir au bureau plutôt
que de rester chez soi.
Quant aux bureaux plus anciens, on peut imaginer des
aménagements ou des rénovations permettant une distribution de la
surface plus adaptée aux contraintes actuelles avec davantage d'espace
consacré aux espaces collaboratifs et aux lieux d'échanges
informels.
17
Esteban Rodriguez-Gongora
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Même si l'impact du développement du
télétravail va ralentir la reprise du marché tertiaire, la
croissance des secteurs d'activités ayant besoin de bureaux
conjuguée à de nombreux facteurs (développement des
villes, culture d'entreprise/marque, productivité) indiquent que le
secteur tertiaire va continuer de jouer un rôle économique
important à l'avenir et que le niveau d'investissement va retrouver son
niveau d'avant-crise d'ici 5 ans.
Partie II : Les actifs de logement
I. Les prémices de l'intérêt pour le
résidentiel
Les actifs de logement regroupent l'ensemble des espaces ayant
pour vocation à héberger la population en résidence
principale ou secondaire. Il s'agit de la classe d'actifs la plus connues des
personnes physiques qui peuvent y investir directement (soit dans l'ancien,
mais également dans le neuf, en particulier grâce à des
incitations fiscales telles que la Loi Pinel).
Ce marché connaît quelques
spécificités qui lui sont propres, à savoir :
- Il a pour cible principal grand public
- Les locataires sont des personnes physiques qui exposent
parfois les institutionnels à des remontrances sur les réseaux
sociaux ce qui leur fait peur
- Chaque locataire est un locataire qui occupe de 15 à
200 m2. C'est évidemment un travail beaucoup plus minutieux
et de détails que celui traitant d'un bail sur 10 000 m2
signé avec une entreprise du Cac 40 sur une tour à la
Défense
- L'état intervient beaucoup sur celui-ci notamment en
France, dans les pays nordiques ainsi qu'en Allemagne.
- C'est un marché qui est un peu plus « mature
» et donc où il y a toujours moins de volatilité
malgré certains éléments exogènes le perturbant
comme la montée en puissance d'AirBNB
Après avoir longtemps été
délaissé par les institutionnels (depuis les années 1990),
le logement a connu un regain d'attractivité qui s'est amorcé
avant le début de la pandémie. Comme le montre l'étude de
Patrizia, « Insight into European Residential Markets 2020/2021 ». En
effet, avant la pandémie, il était possible d'observer une
augmentation de l'attrait pour l'immobilier résidentiel, ancien et neuf,
et ce depuis 2015. Cela se concrétise par des rendements
excédentaires. En 2019, le secteur résidentiel européen a
accordé aux investisseurs un rendement total de 8,8% (rendement locatif
de 2,9% et RCI de 5,8%). Cependant, le marché institutionnel n'avait pas
encore épousé la thèse de l'investissement ou le retour
sur investissement dans l'univers résidentiel avec les freins qu'on leur
connaît.
La France est un marché clef en Europe pour le secteur
du résidentiel, même si l'Allemagne et le Royaume-Uni restent les
marchés résidentiels les plus actifs d'Europe, attirant 50 % du
capital institutionnel dépensé sur le secteur. Les pays du Nord
et du Sud sont des marchés plus en développement mais la crise a
accéléré cette progression.
En ce qui concerne les innovations sur ce marché,
Albert Malaquin affirme que la notion de Coliving n'est alors que dans les
têtes ou sur des tableaux Excel mais n'existe pas encore. Futur eldorado
pour les jeunes célibataires de la génération Y, il n'y a
pas d'exemple concret
18
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
d'investissement avant 2020 ou avant 2019 de structures de
Coliving et même d'opérateurs de Coliving en France. En revanche,
il existe des exemples qui viennent d'Angleterre et des Pays-Bas qui ont
été précurseurs sur la question.
Le résidentiel reste alors à cette époque
très classique avec ces 2 volets :
- Social pour 30 ou 40% de ce qui est produit
- Libre soit libre pour le reste de la production
Même si la pandémie a, dans un premier temps, eu
un impact brutal sur ce marché, il s'avère que celui-ci a
été plus vif que profond. En effet, la pierre reste un safe
investment en situation de crise et l'enchainement des nombreux confinements
ont mis en exergue les nouvelles nécessités du consommateur de
résidentiel.
II Une réaction rapide du marché du
résidentiel
Bien que les caractéristiques de sélection
soient différentes selon les zones géographiques (exemples :
accessibilité aux transports en commun dans les grandes villes
européennes, vue sur la mer dans le Sud de la France ou en Catalogne) de
nouveaux besoins de consommateurs globaux sont apparus avec la crise Covid.
Effectivement, la nécessité d'un espace extérieur (jardin,
balcon ou terrasse) pour un logement ou encore une plus grande superficie sont
devenus les nouvelles priorités des Français et plus largement
des européens. La crise sanitaire souligne l'importance d'un habitat de
qualité, dans sa forme spatiale, mais aussi sociale.
Ces nouvelles exigences ont rendu le marché du
résidentiel très attractif avec une très bonne
liquidité pour des actifs comprenant ces caractéristiques.
Parallèlement aux investisseurs personnes physiques,
les institutionnels se sont positionnés massivement et rapidement sur
des opérations résidentielles afin suivre les tendances de
marchés et diversifier leurs investissements. En effet, les actifs
résidentiels constituent une bonne alternative aux typologies plus
traditionnelles (bureau) ainsi qu'aux marchés obligataires pour
diversifier un portefeuille. De plus, les retours sur investissement attrayants
ont renforcé la gourmandise des investisseurs pour cette classe
d'actifs, conduisant à un niveau record de 72,44 Mds€ (7,4Mds€
en France) dépensés sur le marché des investissements
à la fin du 1er semestre 2020. Ce chiffre représente une
augmentation de 27,5%, plaçant cet investissement comme le plus
important sur la période.
Cette attractivité s'explique par le couple «
rentabilité (capital + revenu) / faible risque » tout en permettant
une diversification.
D'autant que le l'offre s'est diversifiée avec
l'émergence de classes d'actifs, encore considérées comme
« alternatives », mais qui se développent : les
résidences seniors, les résidences étudiantes et surtout
le Coliving sont des nouvelles sous-classes d'actifs qui viennent diversifier
l'offre résidentiel.
Si les deux types de résidences ont moins marché
lors de cette période (-44% résidences seniors et -54%
résidences étudiantes), le Coliving était, et reste,
très recherché par les investisseurs immobiliers
(multiplié par 13) car il répond aux besoins croissant de lien
social des nouvelles générations et le besoin de
flexibilité.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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III Le résidentiel, produit incontournable du monde post
crise sanitaire.
Après la récession logique de 2020,
l'année 2021 a vu l'économie mondiale se redresser.
D'après l'OCDE, la Zone Euro a produit une croissance globale de 4,3%
après avoir subi une chute de près de 7% en 2020. Aujourd'hui
dans une bonne dynamique concernant la fin de l'épidémie, avec la
levée des restrictions dans la majorité des pays européens
et une potentielle immunité collective, pousse l'organisme à
tabler sur une croissance d'approximativement 4% en 2022.
Avec un ensemble de chiffres à la hausse, il est
très probable que le résidentiel soit un produit désormais
incourtournables pour les institutionnels. Après des années de
désintéressement (28% de la part des portefeuilles
institutionnels en 2000 contre seulement 10% en 2016), c'est la typologie
d'actif qui offre aujourd'hui, à travers une maturité croissante
dans toute l'Europe, des perspectives élevées de croissance du
revenu net d'exploitation et de rendement.
D'un point de vue Français, et particulièrement
francilien, les projets d'aménagements urbains autour du Grand Paris et
des JO promettent de belles opportunités d'investissements
résidentiels. On note d'ores et déjà un impact
significatif sur le prix au m2 le long des gares du futur Grand
Paris Express d'après Jean-François Morineau, directeur
général délégué chez BNP Paribas Real
Estate. La combinaison du télétravail et de l'hyper
connectivité résultant du Grand Paris permettent aux acheteurs de
vivre plus loin tout en ayant un meilleur confort de vie (espace, verdure,
calme).
La crise a d'ailleurs renforcé l'attractivité
des métropoles régionales. Néanmoins, ce mouvement pourra
poser des problèmes avec des populations qui arrivent avec des habitudes
citadines et donc en décalage avec leur nouvel environnement. Il faudra
donc veiller à ne pas céder à la tentation de
développer, en milieu rural, des morceaux de villes à la
façon «éco-quartiers». Car, même si ces derniers
présentent beaucoup de qualités, l'artificialisation accrue des
sols non urbanisés entraînerait des conséquences graves sur
la biodiversité.
Sur le long terme, cette flambée des prix offre deux
constats majeurs : la problématique de l'accessibilité au
logement face aux prix en hausse, et la grande rigidité de l'offre
disponible face aux exigences de mobilité de notre époque.
Cependant, la réalité est que ces facteurs représentent
une opportunité pour créer de nouveaux produits à l'instar
du Coliving. L'immobilier résidentiel de demain devra donc
répondre à un enjeu de coût, un enjeu de flexibilité
et un enjeu social.
Cependant, en Europe, et en particulier en France, il existe
un retard en termes de technicité (le chauffage, l'éclairage et
l'isolement) compte tenu des nouvelles problématiques liées au
réchauffement climatique. Aujourd'hui, celui-ci fait que l'ensemble des
utilisateurs ont envie d'avoir une clim. Mais la climatisation entretient ce
même réchauffement climatique. C'est donc un cercle vicieux qui
s'installe.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Dans une période inflationniste incertaine où il
y a une rareté des matériaux, les gens vont payer plus cher le
financement de leur appartement et donc ils vont pouvoir avoir moins d'argent
à donner aux vendeurs.
Cyril Hoyaux se pose donc la question : « Comment faire pour
matcher tous ces éléments s'inscrivant dans une démarche
pour le pour le climat ? »
L'enjeu autour du résidentiel sont donc très
conséquentes, peut-être plus que sur le bureau la logistique et
les autres classes d'actifs dîtes commerciales.
C'est un enjeu social et donc un enjeu politique très fort
qui va être très consommateur de fonds propres, de subventions et
de financements publics.
Avec la dernière loi qui interdit désormais au
propriétaire d'augmenter les loyers pour les appartements de
catégorie G (F en 2024 et E en 2028) ainsi que l'interdiction des
bâtiment G-d'être tout simplement loués, les passoires
énergétiques devront obligatoirement être
réhabilités à coup de Capex afin que ces espaces ne soient
pas vacants.
La difficulté principale va être d'arriver
à se projeter à 5 ou 10 ans avec des données d'aujourd'hui
qui ne seront peut-être plus valables dans seulement dans seulement 2-3
ans. Quoi qu'il en soi, il faut travailler de façon acharner sur la
question. Il n'est pas possible de laisser l'habitat dans l'état dans
lequel il est actuellement.
Des idées sont déjà en préparation
dont certaines que j'ai évoqué. Mais il en existe d'autres. En
effet, les solutions d'hébergement mixtes où l'on vit, travaille
et se divertit, avec, par exemple, un café Coworking au rez-de-rue et
une école au rez-de-jardin ou encore les résidences locatives
gérées comme les BTR anglo-saxons le tout dans des
écoquartiers en cours d'aménagement qui prennent totalement en
compte les nouvelles dimensions écologies de l'immobilier.
Pour conclure de façon générale, Ismail
Mejri pense que le marché va continuer à croître. Il
l'explique fortement par les règles macro prudentiels européennes
établies mais aussi par des changements de politique monétaire.
Il prévoit des taux plus élevés et donc une politique
monétaire restrictive, ce qui va forcément avoir un impact sur le
marché résidentiel qui est aussi piloté par la
consommation des particuliers. Ici, on risque de voir des changements assez
importants avec des crédits qui vont être plus difficiles à
obtenir et donc un marché qui va être beaucoup moins soutenu.
Partie III : Les actifs de commerce
I Un marché déjà fragilisé par
l'e-commerce avant la pandémie.
Donc, avant le COVID, on était dans un marché
florissant dans la période 2016-2019 pour objectivement toutes les
classes d'actifs (inclus logistique - partie IV), sauf peut-être à
l'exception du commerce qui souffrait déjà de la concurrence du
e-commerce.
D'après le Haut Conseil de Stabilité
Financière, l'immobilier commercial qualifie l'ensemble des biens
détenus par des acteurs professionnels qui n'en sont pas les occupants
et qui en tirent des revenus locatifs auprès de marques ou de
restaurants par exemple. Concrètement, cela représente
principalement des locaux commerciaux, des pieds
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Esteban Rodriguez-Gongora
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d'immeubles, des centres commerciaux et, plus
récemment, des Retail parks (l'hôtellerie peut également
être comprise dans cette catégorie).
L'histoire du Retail en immobilier s'est d'abord construite
autour des centres commerciaux qui ont fleuri à travers toute la France
à partir des années 70. Cependant, avec une clientèle aux
besoins toujours plus exigeants et l'apparition de l'internet à grande
échelle, les centres commerciaux ont perdu de leur attrait et ont
dû se réinventer (création d'évènements,
digitalisation...). Plus récemment, en complément des centre
commerciaux, et au détriment des centres-villes, en particulier dans les
petites et villes moyennes, se sont développés des Retail parks
(ensemble commercial à ciel ouvert, géré comme une seule
unité, comprenant au minimum 5 unités locatives mixtes pour une
surface globale supérieure à 3.000 m2 de surface de
plancher).
Fragilisé par plus de cinq années de crise
sécuritaire avec les attentats, sociale avec les gilets jaunes et la
grève contre la réforme des retraites, puis sanitaire par la
suite, le commerce physique s'est retrouvé fragilisé, tandis que
le e-commerce s'est renforcé.
A cette époque-là, les centres commerciaux ne se
crée déjà plus. En effet, les opérateurs les
améliorent et les retransforment sur eux-mêmes, en les grandissant
par exemple, mais il n'y a plus de création La nouvelle tendance est
plutôt de créer des lieux de commerce plutôt dans les gares
et dans les lieux de passage déjà avérés.
En Angleterre, tout comme dans les pays du Nord, les centres
commerciaux ont été créés en trop grand nombre
tandis que l'e-commerce est aujourd'hui omniprésent dans la façon
de consommer anglo-saxonne rendant les investisseurs extrêmement frileux.
Si dans les pays latins (Italie, Espagne, Portugal - France exclue) cette
tendance se vérifie moins avec une clientèle attachée
à la consommation en magasin, le marché était globalement,
en 2019, dans une situation difficile.
II. L'immobilier commercial, grand oublié des
investisseurs pendant la crise
C'est une première dans l'histoire de l'immobilier du
commerce. En 2020, l'épidémie aura provoqué des
séquences de fermeture, non compensées par des ouvertures,
entrainant de lourdes conséquences sur le marché du Retail
à l'échelle Européenne et même mondiale. Il y a un
rejet du commerce lors des lockdowns qui est naturel car leur activité
est terriblement limitée et donc ils ne produisent plus de chiffre.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Ainsi en France, le marché de l'investissement a vu son
volume de transactions fortement reculer (- 35% sur un an, près de
4,3Mds€). Dans un même, très peu de nouveaux mètres
carrés de commerces, tous formats confondus, ont vu le jour avec
seulement 420.000 m2 développés en France
métropolitaine (- 42%).
Le marché du commerce est donc à ce
moment-là dans une situation marginale par rapport aux autres
typologies. Si les surfaces alimentaires, mais l'alimentaire dans sa version la
plus restreinte puisque tous les restaurants étaient fermés, ont
profité de leur statut de commerces dits « essentiels » puis
« de première nécessité », les commerces
spécialisés ont fortement souffert, encaissant une baisse globale
du chiffre d'affaires de 18%. Ce sont les secteurs des cosmétiques et de
l'a mode qui ont été les plus impactés. Le commerce a
cependant été le premier secteur bénéficiaire des
prêts garantis par l'Etat ou PGE (16%) sur la période, devant la
restauration-hôtellerie. C'est aussi le secteur qui a obtenu le plus de
reports fiscaux avec 18.363 entreprises concernées pour 772Mns€.
La chute des mises en chantier de Retail park a
été marquée : seulement 160.000 m2 ont
été inaugurés dans tout l'Hexagone sur un an (- 62%). On
observe le même phénomène pour les centres commerciaux qui
ont continué de plonger (- 28%) d'après LSA.
On remarque cependant que les enseignes n'ont pas
arrêté de signer des baux, bien que beaucoup moins, mais que les
valeurs locatives ont connu une forte correction.
Malgré une nette reprise de la fréquentation
dans les centres commerciaux et les Retail parks dès leurs
réouvertures, cette crise a clairement renforcé l'e-commerce. Le
commerce a été la typologie a été la plus
touché par la crise on concrétisant les faiblesses
déjà existantes et renforçant la prudence dans les
développements à travers ce contexte incertain de « stress
case » globalisé.
Pour faire un aparté, la classe d'actif qui a le plus
subit la violence des confinements ce sont les actifs d'hôtellerie.
Puisque les touristes ne pouvaient plus se déplacer et ce même
à la fin des différents confinements, les hôtels ne
faisaient plus aucun chiffre d'affaires. Aujourd'hui, c'est bien reparti et on
s'aperçoit qu'à partir du moment où il n'y a plus eu de
restrictions à voyager, les taux d'occupation dans les grandes villes
est remonté à plus de 80%. Cependant, il y a quand même des
pondérations à faire parce que le commerce du tourisme n'est pas
réellement reparti et on ne sait pas quand ni comment il va repartir.
III L'espoir des investisseurs concernant les actifs de commerce
passe par sa réinvention
Alors que la crise sanitaire, ainsi que la normalisation de
l'e-commerce, ont entrainé un certain désintérêt des
investisseurs de se placer sur cette catégorie d'actif, le commerce,
comme le bureau, cherche à se réinventer. L'objectif est de
redynamiser, grâce à « l'expérience de marque »
les lieux d'achat afin que le consommateur sente que l'expérience
n'aurait pas été pareil s'il n'était pas venu.
L'e-commerce doit se concevoir comme la prolongation du
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Esteban Rodriguez-Gongora
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commerce physique et donc être un support plus qu'un
substitut. Plusieurs axes de développement sont en cours d'étude
comme le quick commerce ou les livraisons express.
Cette stratégie multicanale semble représenter
le futur des actifs de commerce. Pour faire une comparaison, En 2005, en
France, moins de 1% des ventes avaient lieu sur Internet. Le chiffre le plus
élevé d'Europe se trouvait en Allemagne mais n'excédait
pas les 5%. Avant la crise, ce chiffre avait déjà
été multiplié par 9. Il a atteint son paroxysme pendant la
crise avec un usage moyen en Europe entre 10 et 20% selon les pays.
D'après E&Y, ce chiffre devrait cependant baisser une fois la crise
finie, se stabilisant au-dessus de 10% de façon globalisée.
Le commerce physique semble ne pas avoir d'autres alternatives
que d'évoluer aux côtés du e- commerce. En effet, il faudra
que les commerçants se réinventent aussi dans la façon de
vendre en ponctuant avec l'e-commerce en parallèle de leur
activité physique.
Cette stratégie permettra de toucher une clientèle
sans présence physique (livraison), rendre la
surface des points de vente moins volumineuse, dû aux
réservations des produits en ligne avant de les retirer directement dans
une boutique (Click & collect), afin de générer du chiffre
d'affaires par deux canaux simultanés.
Ce système devrait cependant diminuer drastiquement le
prix des loyers. Comme la localisation reste le point d'ancrage dans le calcul
des loyers, la diminution d'espaces physiques devrait naturellement les
baisser. Par conséquent, on observe que le marché se rouvre
aujourd'hui à des acteurs qui étaient devenus
particulièrement prudents vis-à-vis du commerce et ce même
avant la crise. On observe un réel intérêt des
investisseurs anglo-saxons pour les transactions en sale and leaseback, avec
notamment des opérations d'envergure émanant de secteurs qui ont
bien résisté pendant la crise, à l'instar du sport, de la
restauration rapide ou du bricolage. D'autres opportunités viendront
également de l'alimentaire, particulièrement prisé depuis
le début de la crise (29% des volumes échangés au 1er
semestre 2021).
Historiquement, le Retail est un peu le parent pauvre des
thèses d'investissement. Le marché qui souffre le plus c'est
celui des centres commerciaux traditionnels car en compétition direct
avec le l'internet. Cela se justifie par une promesse et l'accueil n'a rien de
glamour. On ne va pas prendre sur son temps de loisir pour aller dans un
supermarché derrière lequel on va trouver en 5 mins un
cordonnier, peut être un coiffeur, un multimarque d'équipement de
la personne, une cafétéria et avec un peu de chance une pharmacie
sinon ça sera un drive. Ça n'a rien de satisfaisant et avec cela
on ne réinvente la promesse d'une promenade commerciale.
Par conséquent, pour se réinventer, le commerce
physique doit réfléchir à comment agréger plusieurs
moments dans la journée.
Tout d'abord, il y a des commerces essentiels et obligatoires.
C'est ceux qui n'ont pas fermé pour la période Covid. Ça
s'appelle l'alimentaire dans sa globalité. Les clients iront toujours
remplir leur frigo de produits frais ou surgelés toutes les semaines. En
revanche, pour donner envie aux clients de retourner sur cette zone (Centres
commerciaux - Retail Parks), il faut qu'elle offre une zone de loisirs. Il faut
qu'elle offre un espace complet de restauration (food corner) à la
hauteur de l'attente de la clientèle en fonction de ses capacités
financières. Chaque bassin de chalandise à ses
spécificités et il faut qu'elle offre du service à la
personne.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Albert Malaquin me livre un exemple concret de redynamisation
: « Il peut y avoir en ce moment des inventions en matière de
centre médical. Autour du centre médical, quand on va chez le
médecin, derrière il y a une pharmacie et puis derrière la
pharmacie il y a aussi des opticiens, il y a aussi des techniciens. En
réalité, il y a un certain nombre de produits qui peuvent se
décoller et qu'on peut retrouver une offre de service qu'on peut
finalement retrouver dans des dans des centres commerciaux un peu haut de gamme
à travers des corners dédiés.»
Enfin, il y a aussi le « Travel Retail », c'est
à dire les centres commerciaux présents sur les lieux de passage
tels que les aéroports ou les gares. Ce sont des lieux où le
Retail marche extrêmement bien et en particulier les gares qui sont des
gares TGV pour la bonne et simple raison que quand on prend un TGV, pour
éviter de le rater, on va arriver 1/4 d'heure en avance. Autant un TER
on peut essayer de le prendre à l'arrache 2 min avant car ce n'est pas
grave, y en a un autre 10 min ou 1/4 d'heure. Mais quand un client fait un
Paris-Amsterdam, il prend un peu de marge de sécurité et que
cherche-t-il à faire pendant 30 mins ? Et bien, il attend une offre
commerciale de qualité pour consommer dans un magasin ou, dans tous les
cas, prendre un café avec un encas.
Si on répond aux attentes de tous c'est à dire
des consommateurs en puissance qui ont besoin de rencontrer les gens et
éventuellement de se faire émerveiller où se faire tenter
par telle ou telle vitrine alors le succès suit. La période de
Covid à révéler que rester derrière son ordinateur
crée un certain nombre de troubles. Donc, sachant que l'humain est un
être social, il aura besoin de sortir et de rencontrer l'autre.
Cependant, pour les autres centres commerciaux, on peut
s'interroger sur leur disparition. Est-ce qu'ils vont réussir à
se réinventer où est ce qu'ils vont disparaître ? C'est
tout à fait normal qu'il y ait des réticences de la part des
investisseurs sur la classe centres commerciaux car, contrairement aux Retail
parks, il est probable que nous soyons arrivés en fin de vie d'un cycle
d'exploitation d'une typologie me confie Cyril Hoyaux.
Partie IV : Les actifs de logistique
I. Les plateformes logistiques : recette à succès
après les entrepôts
On entend par immobilier logistique le segment qui se consacre
historiquement à la location et à la vente d'entrepôts, de
hangars industriels et de terrains industriels et, désormais de
plateformes logistiques.
Depuis 20 ans, la plateforme logistique a progressivement
remplacé les autres produits car sa flexibilité et sa
modernité sont plus adaptées aux besoins contemporains. Une
plateforme logistique est un actif facilement accessible, souvent situé
à proximité d'une voie rapide et/ou à un carrefour
commercial, réunissant des colis en provenance de plusieurs fournisseurs
différents. Elle a pour objectif d'améliorer la gestion globale
des flux logistiques via l'utilisation du cross docking.
C'était donc le marché de la logistique qui
montrait une croissance assez régulière et de depuis la fin des
années 90 avec l'arrivée des plateformes logistiques.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Ismail Mejri nous confirme que c'est un marché qui se
s'est vraiment développé tout au long de ces 20 dernières
années pour devenir « classique » au sein des 3 autres grandes
typologies en se développant à une échelle importante dans
toute l'Europe. C'est notamment explicable avec l'avènement et la
progression des ventes en ligne et la demande qui cela a engendré.
Aujourd'hui, il y a des entrepôts/plateformes qui sont à peu
près partout présents dans les périphéries des
grandes villes Européennes.
En effet, dans une logique d'« Amazonisation » de la
production, avec l'importance grandissante du e-commerce, la demande a
explosé tandis que l'offre n'était pas assez conséquente.
Les investisseurs du marché immobilier se sont donc concentrés
sur cette nouvelle classe d'actifs pour la faire passer du statut de classe
émergente à produit attrayant en immobilier. En 2019, plus de 3
millions de m2 ont été échangés sur la
dorsale historique « Paris-Lyon-Marseille » et ce pour la 4ème
année consécutive (d'après JLL) avec de nouvelles zones
qui se sont développées comme l'Arc Atlantique.
Dernier volet expliquant l'engouement sur la logistique
française en particulier avant la crise. Par rapport aux autres pays
européens, les loyers français étaient déjà
beaucoup plus bas. C'est une anomalie mais les loyers de logistique en France
sont les plus faibles des pays industriels forts de l'Europe.
Donc, les investisseurs étrangers se disent, macro
économiquement, si les logisticiens allemands ou anglais sont capables
de payer 70€ ou 80€ du mètre quand la France est à
50€, il y aura un effet de rattrapage un jour ou l'autre. En tant que
propriétaire et investisseur paneuropéen, vous avez dans votre
référentiel de transactionnel des valeurs locatives plutôt
entre 70€ et 80€ au prix métrique et que localement il y a une
opportunité d'investissement 20% à 30% inférieure, on peut
imaginer autour de la table que ça serait équilibré un
jour et donc les investissements augmentent.
Pour finir, avant le début de la crise, l
'appétit des utilisateurs pour les surfaces de logistiques XXL
(plateformes d'une surface supérieure à 40.000 m2 et
pouvant atteindre 100.000 m2, voire plus) était donc
déjà prépondérant.
II La logistique résiste et se développe pendant la
crise
Tout d'abord, il y a fondamentalement un constat, issu de la
crise de COVID, comme quoi l'économie française, et plus
globalement européenne, se situe réellement dans un univers
mondialisé avec pour dépendance énormément de sites
de production étrangers. Mais le problème est que, de
façon basique, si pour construire une voiture, un fabriquant a besoin
d'un transporteur qui est fabriqué au fin fond de la Bulgarie, si la
Bulgarie s'arrête alors la voiture ne sort pas même si toutes les
autres pièces sont là en temps et en heure.
Avec le COVID, plusieurs sites se sont arrêtés
dans le monde rendant extrêmement fragile les chaînes de production
que ce soit pour produire une voiture, un vélo, un meuble ou tout autre
bien.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Résultat des courses, les engagements contractuels qui
ont été donné aux fournisseurs n'ont pas pu être
tenus ce qui a énormément fragilisé les rapports
fournisseurs/consommateurs mais aussi l'économie générale
en son entier.
Donc, il y a une un constat partagé que, maintenant,
alors qu'avant on acceptait bien volontiers d'avoir une journée et demie
de de stock de pièces, on n'est plus à réfléchir
à 15 jours de stock de pièces pour éventuellement
éviter un aléa ponctuel. Cela veut dire que pour stocker 15 jours
de pièces au lieu d'une journée et demie, il faut plus de place
physiquement. Il faut donc plus de place en logistique et la demande est alors
beaucoup plus forte.
En parallèle, la logistique urbaine, alors seulement
à son commencement, a pu se matérialiser concrètement. En
effet, avec les éléments que l'on vient de voir, la logistique
devait être plus proche des villes que les grands entrepôts
logistiques que l'on peut connaître en parallèle de l'A6 ou des
grands axes européens.
Tous ces éléments sont liés afin qu'il
soit possible de livrer une trottinette électrique à un endroit
précis dans une grande ville. Effectivement il faut à la fois que
l'usine et l'ensemble des pièces soient stockées à
proximité et, qu'une une fois produit fini, qu'il soit rapidement
distribué.
Cette exigence de livraison la plus rapide possible nous
ramène à la notion d'« Amazonisation » qui pousse les
opérateurs à être dans l'action rapide. En revanche,
celle-ci nécessité mécaniquement plus de surfaces de
stockage et d'entreposage d'où le développement de la logistique
urbaine.
La crise sanitaire n'a fait que renforcer l'utilité et
l'attractivité de cette typologie d'actif, mettant en évidence
son rôle stratégique et indispensable dans la supply chain.
Portés par l'explosion de l'e-commerce, comme vu dans la partie III, les
investisseurs ont confirmé leur intérêt pour la logistique,
motivés par (i) sa résilience en temps de crise et (ii) les
perspectives de développement futurs (restructurations, nouveaux
développements).
III La logistique sort renforcée avec une explosion de la
demande
La logistique semble donc durablement renforcée par la
crise sanitaire. Cyril Hoyaux me réaffirme qu'il y eu une croissance des
très grosses plateformes notamment pour satisfaire les besoins
évidents liés à la crise.
En 2020, c'est un record de plus de 40Mds€ qui ont
été investis sur ce produit en Europe, non loin du record
établi en 2017. Sur le premier trimestre 2021, l'investissement a
atteint 22,5Mds€ (approximativement 60% du volume des transactions pour
tout 2020), animé par les opérations de surfaces neuves, qui
représentent ainsi les deux tiers du volume total commercialisé.
Avec tous les signaux au vert, la logistique semble entrer dans une
accélération encore jamais vue avec de belles perspectives.
Les prévisions sont telles que 8,6 millions de
m2 d'entrepôts et plateformes seront nécessaires d'ici
2025 pour faire face à la demande croissante du commerce en ligne et par
conséquent ses besoins (Groupe Savills).
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Comme je l'ai démontré
précédemment, c'est non seulement une tendance qui s'ancre depuis
plusieurs années mais aussi un mouvement qui s'est
accéléré au rythme de la crise sanitaire et de ses
exigences. La pénétration de l'e-commerce s'est
démocratisée, entraînant une explosion de la demande pour
les plateformes logistiques.
En France, sur l'année 2021, les transactions
effectuées dans le cadre d'opérations de portefeuilles ont
représenté 3,3Mds€ engagés (+31% par rapport à
2020) avec un zoom particulier pour les portefeuilles de moins de 100Mns€,
car plus adaptés dans une optique de diversification. A contrario, de
très grosses opérations se sont faites sur l'année 2021,
avec deux portefeuilles de plus de 400Mns€ chacun qui ont
été cédés par Valor Real Estate Partners et EQT
Exeter à, respectivement, Blackstone et GIC Private Limited
D'un point de vue écologique, l'objectif est de
définir de nouveaux standards pour une typologie d'actif souvent
décriée et caricaturée comme peu durable et
énergivore. En effet, c'est une typologie qui consomme
énormément de foncier car très horizontale. Dans un monde
où les critères ESG vont faire la loi est ce qu'on peut imaginer
que les plateformes logistiques soient très attrayantes aujourd'hui
gardent le même taux de rendement dans les années à venir ?
Rien n'est moins sûr.
Désormais, le secteur doit accélérer la
mise en oeuvre de solutions durables, alors que la pression pour la
décarbonisation ne cesse de croître. L'équilibre à
atteindre pour les nouvelles structures, ainsi que celles en
redéveloppement, se trouve en conciliant la performance environnementale
et la performance économique.
La logistique représente donc un secteur d'avenir
porté par un e-commerce en croissance et dont les exigences sont
toujours plus grandissantes. Néanmoins, il n'en demeure pas moins que ce
secteur, très consommateur de foncier, devra s'adapter aux nouvelles
contraintes environnementales et de transition énergétique. En
effet, la logistique devra composer avec les lois de non expansion sur les
zones naturelles, créant probablement une barrière à
l'entrée et par conséquent une augmentation des prix, qui quoi
qu'il arrive semble inévitable.
Partie V : La dimension ESG
I Faire face au changement climatique
Accentué par les changements climatiques, le nombre de
catastrophes naturelles dans le monde a quasiment triplé depuis 40 ans.
Crues, glissements de terrain, avalanches, tempêtes, grêle,
séismes, sècheresses, etc. : près de 250
évènements ont étéì
recensés en 1980, ils étaient 700 environ en 2017, avec des
conséquences tragiques au niveau humain et des infrastructures
physiques. Des dommages qui se chiffrent en centaines de milliards d'euros
chaque année à l'échelle de la planète.
Comme les autres continents, l'Europe est touchée. En
juillet 2021 de fortes inondations causées par des pluies diluviennes
ont fait plus de 200 victimes en Allemagne et en Belgique, et ont
affectéì quelques semaines plus tard le Sud-Est de la
France. La cause est connue : un réchauffement climatique sans
précèdent dû en grande partie aux émissions de gaz
à effet de serre. Et ces désastres ne semblent pas prêts de
s'arrêter. Le Groupe d'experts
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
avertit dans son dernier rapport que le seuil de +1,5°C objectif à
ne pas dépasser, pourrait être atteint autour de 2030.
En France, les dangers naturels varient selon les territoires,
très divers. Ils sont gravitationnels autour des régions
montagneuses essentiellement, Alpes, Jura, Pyrénées. Ils sont
météorologiques en bord de mer. Ils sont également
sismiques, dans le Nord-Ouest par exemple. Ils affectent évidemment les
villes, le Grand Paris au premier chef, et ses habitants. Pour autant, le
secteur immobilier n'est pas encore bien
préparéì. Et les bâtiments sont encore
responsables de 50% des émissions de CO2.
Dans les prochaines années, voire d'ores et
déjà, l'urbanisme devra s'adapter aux contraintes du
réchauffement climatique et ses conséquences, poussé par
des normes et règlementations plus exigeantes (Accord de Paris,
Taxonomie européenne, Green deal européen). Ce qui aura un impact
sur la valorisation et la rentabilitéì des
portefeuilles immobiliers.
II Enjeux pour le secteur immobilier
Aux villes minérales, qui piègent la chaleur et
réduisent l'évaporation, devront se substituer des villes plus
vertes et durables, qui permettent de rafraichir l'atmosphère. Les
solutions techniques consistent à végétaliser pour
absorber le CO2, à mieux isoler les bâtiments, à
déployer un schéma urbanistique qui va permettre la circulation
de l'air entre les bâtiments. Paris, l'une des grandes villes
européennes les moins vertes, comparé à Berlin, Londres,
Vienne ou Zurich, est face à ces défis. Moins d'un quart de la
superficie de la capitale est constituée d'espaces verts, contre 40% en
moyenne dans les autres grandes villes.
Villes et utilisations de leurs surfaces d'habitat Paris
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Outre la végétalisation, les solutions
techniques pour réduire les émissions de CO2 reposent sur la
rénovation des bâtiments et les nouvelles constructions durables,
l'efficacitéì énergétique ou encore la
réduction des énergies grises. Le parc immobilier parisien est
particulièrement ancien : plus de la moitié des logements ont
étéì construits avant 1945 (dont 35% avant
1919). Or un bâtiment ancien non rénové émet 50
à 100 kilos de CO2 par mètre carré et par an, soit quatre
fois plus qu'un bâtiment ancien
rénovéì.
La rénovation des habitats et des immeubles devient
incontournable ; à terme, les logements qui ne pourront satisfaire les
critères énergétiques et d'émissions de CO2 ne
pourront plus être loués. En France, les immeubles sont
aujourd'hui classés selon des certifications RT 2012, RE 2020, HQE, BBCA
par exemple.
La durabilitéì entre désormais
en ligne de compte dans les nouvelles constructions, les travaux de
rénovation et les processus d'acquisition. C'est dire toute l'importance
économique d'une stratégie climat efficace.
Les solutions sont mesurées par des labels,
certifications, ratings et indicateurs. Elles améliorent la
durabilitéì et la résilience climat des projets
et portefeuilles immobiliers et donc leur valeur.
Portefeuille
Trajectoire de réduction des émissions de CO2
(2018-2050, énergie d'exploitation modélisée)
III Le début du processus ESG avant la crise
Avant la crise sanitaire, il y avait comme une contrainte
portée sur les constructeurs pour avoir un comportement beaucoup plus
élevé par rapport à l'utilisation de matériaux
recyclés dans la performance énergétique.
Néanmoins, les investisseurs étaient évidemment beaucoup
moins attentifs sur les sujets environnementaux. Il faut rappeler qu'on est
encore à ce moment-là dans une réglementation thermique
qui date encore de 2012. Les permis de construire sont obtenus en version RT
2012. C'est uniquement après la COP21, que les choses vont commencer
à changer.
Certains promoteurs ou certains constructeurs essaient
à cette période de faire des premiers mais seules les dimensions
S&G s'illustraient, c'est à dire social et gouvernance et la
législation n'était pas encore structurée.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
On va dire que ces nouvelles réglementations
étaient en train d'être drafté par le législateur au
niveau national mais surtout au niveau européen. Il fallait mettre
d'accord toutes les instances et toutes les couches décisionnelles et
législatives qu'il pouvait y avoir, à la fois dans les pays, mais
aussi au niveau européen.
Avant cela, nous sommes seulement à une époque
de prise de conscience. En effet, c'est à partir de 2015 que les acteurs
ont commencé à proposer des investissements qui décarbone
un peu l'exploitation des centres commerciaux. Par exemple, les anglais ont
drafté les premiers règlements intérieurs sur l'allumage
dans les centres ou encore sur la fermeture des enseignes lumineuses la
nuit.
En revanche, quand nous sommes en phase d'investissement ou
quand on a l'opportunité d'investir dans un centre commercial qui marche
bien (surtout à l'étranger), il n'y a pas une telle bagarre
à l'époque sur ce point car les critères ESG dans la Due
Diligence sont très faiblement regardés et, surtout, faiblement
pris en compte.
Tout cela a fini par aboutir effectivement à avoir des
législations qui vont s'appliquer pour toute l'Europe avec notamment
l'entrée en vigueur de ce qu'on appelle la taxonomie verte à
partir de 2023.
Donc, avant la crise, il y a eu une attitude assez
légitime de procrastination des acteurs de l'immobilier sur ces
domaines. Cependant, les acteurs se sont un petit peu fait rattrapés par
les faits et les échéances qui sont arrivées plus vite que
prévu alors qu'elles étaient fixées bien à
l'avance.
IV Les critères ESG : Nouveau driver des investissements
après la crise Covid ?
Dans cette période d'après crise, il y a une
forte accélération, liée ou non au Covid, des processus.
En effet, Les critères ESG sont en effet devenus des critères
déterminants. Des listes des de réglementations rentrent
actuellement en vigueur comme SFDR, pour les fonds. Désormais, il faut
se déclarer et puis montrer sa capacité à traiter de la
dimension investissements mais aussi dans la gestion des immeubles jour le
jour. Même à travers les schémas d'investissement et/ou de
prêt alternatifs comme la dette, les législateurs et les instances
ont considérés que ces acteurs devaient avoir un rôle
incitatif pour obliger les sponsors à se comporter correctement en ayant
une bonne approche en matière d'ESG.
Il y a également une nouvelle réglementation
qu'on appelle maintenant le règlement énergétique 2020.
Elle est encore plus exigeante en matière de construction raisonnable,
construction frugale et construction bas carbone. Ce sont des objectifs qui
sont la cible de cette nouvelle réglementation et qui fait que,
fondamentalement, non seulement l'ESG un critère indispensable pour les
investisseurs mais ça va pousser l'industrie immobilière à
se réinventer. En effet, ça va pousser les architectes à
créer certainement d'autres façons de faire et donc d'autres
espaces.
Tout cela a été un chantier lourd car il a fallu
adopter les bonnes approches en commençant par former les collaborateurs
à la compréhension des réglementations et des
législations qui s'imposaient à eux. Ce fût un travail
assez titanesque mais l'Europe a réussi à tout
réglementé autour d'une législation commune.
31
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
D'abord, il aura beaucoup plus de mal à se financer
parce que les prêteurs intègrent déjà cette
dimension-là. Donc, s'il n'y a pas une véritable démarche
ESG de la part des acquéreurs qui disent « OK j'achète
peut-être un immeuble pourri mais je vais investir des Capex pour en
faire un très bon immeuble ESG », alors le business model ne
tiendra pas la route.
De plus, si une opération ne correspond pas aux
critères ESG, ça limite la plus-value et donc l'atteinte des
objectifs financiers. Tout est donc fait aujourd'hui pour inciter voire forcer
les acteurs à aller dans ce sens.
Aujourd'hui, un investissement immobilier qui ne prend pas on
compte une dimension ESG aura forcément très peu de
liquidité. En d'autres termes, il a de forte chance d'être
fortement dégradée en valeur rapidement. D'ailleurs, pour
souligner l'importance de l'ESG dans l'immobilier, Albert Malaquin
évoque qu'aujourd'hui, même dans les premiers infos mémo
d'un dossier, la première question que se posent les investisseurs est
« Quel est l'objectif environnemental de que propose le promoteur
où quel est le classement DPE (diagnostic de performance
énergétique) du bâtiment existant ? ». Cela fait
partie des toutes premières questions après, peut-être,
quelle est la masse d'investissement et la localisation. Ces critères
sont donc l'une des 3 notions clé dans le processus d'investissement.
Tout ce processus s'est probablement
accéléré avec la crise et le télétravail.
Les gens demandent des espaces simples et plus aérés.
Peut-être un peu plus d'horizontalité et un petit peu moins de
verticalité ce qui a aussi des inconvénients parce que la
verticalité a l'avantage d'occuper moins de fonciers et donc de moins
artificialiser les sols. Cela résulte en la concentration de plus de
personnes sur une surface plus petite et c'est la toute la dualité qui
existe car plus d'espaces verts égal plus de foncier et donc une plus
grande artificialisation.
Bureau
|
|
Résidentiel
|
|
Commerce
|
Pendant Crise (Passé proche)
Pré-Crise (Passé)
· Arrêt de la croissance
· Niveau inférieur de transactions mais pas
catastrophique
· Premières visios et démocratisation du
télétravail
· Classe d'actif dite traditionnelle et sûre
· Actifs de bureau recherchés
· Début du Flex office et du Coworking
· Peu de télétravail
· Marché attractif après un coup
d'arrêt
· Nouvelles
exigences liées au Covid
· Diversification des investissements
· Regain d'intérêt pour le résidentiel
après un délaissement
· Marché hétérogène en Europe
mais globalement attractif
· Début du Coliving
· Chute libre des investissements avec la fermeture globale
des commerces dans toute l'Europe
· Renforcement net de l'e-commerce
· Fragilité liée à l'e-commerce
· Crises sécuritaires et sociales créant un
climat défavorable
· Plus d'attractivité dans les pays latins
qu'anglo-saxons
Logistique
· Modernisation sur 2 ans des entrepôts pour aboutir
aux plateformes
· Croissance régulières liés aux
nouveaux besoins du consommateur et l'Amazonisation
· Mise en lumière de la logistique pendant la crise
dû aux besoins
· Forte croissance
· Début de la logistique urbaine pour plus
d'efficacité
ESG
· Premières études sur les
conséquences environnementales du réchauffement climatique
· Prise de conscience de l'urgence climatique mais
procrastination des acteurs
· Développement de règlements ESG par les
législateurs et premières applications pour le secteur
immobilier
· Corrélation avec la crise sanitaire
inexplicable
Post-Crise (Futur)
Sortie de Crise (Présent)
· Rebond des investissements
· Adaptations aux nouveaux besoins liés au
télétravail
· Nouveaux projets basés sur les nouveaux
thèmes de Coworking et de Flex office
· Nécessité de réinvention et de
modernisation
· Développement et standardisation du Coworking et
du Flex office
· Mixité d'usage pour les actifs de bureau notamment
dans les tours
· Bonne dynamique de croissance en France liée au
Grand Paris et aux JO
· Investissements Européens à la hausse
· Marché des métropoles régionales
attractifs
· Aspect écologique grandissant avec des mises aux
normes d'anciens habitats + création d'éco-quartier
· Nouveaux usages avec les hébergements mixtes
· Croissance du marché
· Regain de croissance après la réouverture
des centres mais toujours beaucoup de doutes
· Normalisation de l'e-commerce
· Les investissements n'arrivent pas à
décoller
· Nécessité de réinvention
· Espoir autour d'un système
combinant commerce physique et e-commerce
· Repenser le Retail Park en un lieu polyvalent et donc
attractif
· Explosion de la demande d'entrepôts modernes et de
plateformes
· La normalisation de l'e-commerce est
bénéfique pour la croissance
· La logistique prend la place du commerce
· Beaucoup de défis autour des normes ESG
· Potentiel effet de rattrapage des loyers français
pour un actif à succès
· Démocratisation de la logistique urbaine
· Globalisation du processus ESG pour atteindre les
objectifs de neutralité carbone
· Nouvelles techniques de constructions via
de nouveaux 32
matériaux
· Corrélation entre sortie de crise et
accélération du processus ESG (manque de recul pour être
expliquée)
· Les critères ESG deviennent un critère
majeur d'investissement
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Partie VI : Modèle conceptuel
Hypothèses
33
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Méthodologie
Mon sujet est relativement complexe et demande des
connaissances spécifiques au secteur et au marché de l'immobilier
dont seuls les acteurs ont connaissance. C'est pour cela que les deux
principales sources de connaissances de mon mémoire sont les articles
spécialisés qui sont explicitement écris par des
professionnels et des acteurs du marché ainsi que les comptes rendus
d'interviews que j'ai mené auprès d'experts ayant corrigés
et complétés ceux-ci.
En effet, le sujet que j'ai décidé de traiter est
précisément : « Les suites économiques,
écologiques et structurelles de la crise sanitaire sur le marché
immobilier : actifs de bureau, de logement, de commerce et de logistique en
Europe. »
Comme dit en Introduction, le secteur immobilier est un milieu
complexe qu'il est important de définir par son rôle, ses acteurs
et ses enjeux. La grande spécificité de mon sujet, c'est que
l'analyse temporel par rapport à un évènement qui n'est
finalement pas totalement terminé : la crise sanitaire. De plus,
l'objectif est de faire un constat de ses conséquences à
l'instant « T » mais aussi d'anticiper l'évolution des choses
pour les années à venir, et ce pour chaque typologie d'actif.
C'est donc un sujet qui impose d'avoir des connaissances
spécifiques du marché et surtout une bonne expérience dans
le secteur de l'immobilier. A titre d'exemple, l'un de mes interviewés,
Albert Malaquin, s'est servi de son expérience, de ses connaissances et
de son réseau pour fonder sa propre société « ALFA
Patrimoine ». En effet, ayant compris que le marché
périphérique d'Ile de France allait continuer à grossir
avec une augmentation significative des prix, ALFA Patrimoine a
été créé afin de conseiller des investisseurs
institutionnels sur comment orienter leur axe d'investissement.
Afin d'avoir une interview qui permet de répondre
concrètement aux questions qui englobe tout le sujet, j'ai donc
interviewé 3 personnalités spécialisées dans le
secteur de l'immobilier avec des profils différents. En effet, le socle
de l'expérience est une base commune nécessaire pour
répondre aux questions, mais il était aussi important que les
profils soient différents afin que certaines idées puissent
potentiellement se compléter ou se confronter.
J'ai décidé de construire mes interviews autour
de questions ouvertes et modulables afin de m'adapter à mes
interlocuteurs et avoir un champ de réponses plus élevé
que dans un questionnaire fixe. On appelle ça l'étude
qualitative.
A la différence de l'étude quantitative,
l'étude qualitative est une méthode qui permet d'analyser et
comprendre des phénomènes, des comportements de groupe, des faits
ou des sujets. Cette méthode permet de récolter et d'analyser
plusieurs éléments : l'avis, l'attitude, les sentiments, les
représentations de la personne interrogée.
L'objectif n'est pas d'obtenir une quantité importante
de données, mais d'obtenir des données de fond (de qualité
!). Cette méthode de recherche descriptive se concentre sur des
34
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
interprétations, des expériences et leur
signification, ce qui entre parfaitement dans le cadre de mon sujet.
En conséquence, les entretiens que j'ai menés se
basent sur un « questionnaire » offrant des réponses ouvertes
à mes interlocuteurs. Il servira à vérifier des
hypothèses, contredire certains points et à en faire
émerger de nouvelles.
· Interviews d'Albert Malaquin, Cyril Hoyaux et Ismail
Mejri (Méthodolgie) :
(Interviews trouvables en annexe)
1) Pouvez-vous vous présentez s'il vous plait
?
Pour commercer, cette question permet à mon
interlocuteur de se présenter à travers différentes
variables comme son nom, son âge, son poste actuel et son parcours.
Cette question permet de légitimer la réponse de
l'interviewé. Comme dit précédemment, ce sujet repose sur
des connaissances fondamentales et spécifiques au secteur de
l'immobilier. En effet, le sujet ne peut pas être traité par un
échantillon de personnes n'ayant aucune connaissance du secteur.
Par conséquent, savoir que l'interviewé à
un poste à enjeux et une longue carrière derrière lui
donne confiance et légitime l'entièreté de ses
réponses.
Dans ce mémoire, l'analyse des comptes rendus ainsi que
le résultat synthétisé des questions seront mises en avant
dans la partie Résultats. En revanche, pour la clarté de
l'exposé et afin d'introduire directement les interviewés, le
compte rendu de la question 1 apparaitra ici.
Compte rendu Question 1 :
- Ismail Mejri : « Je suis Ismail
Mejri. Je suis depuis à peu près 2 ans Data Analyst dans
l'équipe recherche stratégie de AEW qui, je rappelle, est un
Asset Manager parisien spécialisé dans l'immobilier. Je travaille
sur plusieurs thématiques, je pense qu'on va pouvoir les aborder un peu
plus précisément par la suite. »
- Cyril Hoyaux : « Bonjour, je
m'appelle Cyril Hoyaux. Mon parcours a été entièrement
dédié à l'immobilier depuis ma 3e année
d'université au cours de laquelle j'ai effectué un stage en
expertise immobilière dans le cabinet qui s'appelait à
l'époque le Bourdet (qui est devenu après CBRE) et ils m'ont par
la suite gardé en temps partiel pendant ma 4ème et 5ème
année d'études, jusqu'à mon service militaire.
Par la suite, je suis resté dans le secteur de
l'immobilier en ayant évolué dans des postes divers. Mon parcours
:
o J'ai commencé en expertise
immobilière
o J'ai après fait de la transaction
immobilière
o J'ai fait de l'aménagement dans un port autonome de
Paris
o Je suis revenu à mes premières amours avec
l'expertise
o J'ai dirigé une filiale cabinet de conseil en
dirigeant la filiale expertise
J'ai beaucoup pour Morgan Stanley qui m'ont proposé de
les rejoindre pour développer l'activité financement
structuration de financements immobiliers en France [depuis cette
période 2005 j'ai toujours continué dans la structuration de
financements].
35
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Aujourd'hui, je dirige l'activité de fonds de
dettes chez AEW qui est principalement un Investment & Asset manager mais
qui a souhaité se diversifier il y a une dizaine d'années vers
cette activité de dettes qui relève plus de ce que l'on appelle
le comparer à l'écoute et donc dans l'investissement en fonds.
»
- Albert Malaquin : « Bonjour, je
suis Albert Malaquin. Je suis diplômé d'un Master en
aménagement et urbanisme Sciences Po suivi d'un parcours d'expert
immobilier et de conseil immobilier d'abord chez Arthur puis chez ICAD en
début de carrière. J'ai par la suite eu une expérience
très opérationnelle en tant que directeur général
d'Altarea pendant 8 ans. Depuis 3 ans, j'ai repris le cabinet d'expertise
immobilière le cabinet Malaquin crée par mon père et j'ai
créé la société ALFA Patrimoine
spécialisé en conseil d'investissement immobilier. Je suis donc
aujourd'hui revenu à mes premières amours d'expert immobilier et
je conseil principalement des grands investisseurs institutionnels
tournés sur la classe d'actifs logement. »
2) Dans votre poste actuel, est-ce-que vous travaillez
spécifiquement sur une des 4 typologie d'actifs où est ce que
vous travaillez sur les 4 typologies d'actifs ?
Ici, cette question a pour but d'en connaitre davantage sur
le domaine d'expertise de la personne interviewée. En effet, comme vu
dans les parties Introduction et Thèse, l'immobilier dit classique se
distingue en 4 grandes typologies d'actifs : Bureau, résidentiel,
commercial et logistique.
A travers cette question, je peux donc identifier si la
personne interviewée est spécialisée sur l'une d'entre
elle ou s'il les connait toute de façon équivalente.
Ce genre de question permet de savoir si je peux aller plus
en profondeur avec la personne par rapport à une
spécificité typologique (chiffres, géographie, nouveaux
concepts). Comme je vais le montrer un peu plus tard à travers
l'interview, j'ai pu rajouter des questions à mes interlocuteurs afin
d'aller plus profondément sur certains sujets et, par la même
occasion, j'ai pu rebondir sur certains points que je n'avais pas
évoqués avec les autres.
3) Afin de comprendre le contexte initial, pourriez-vous
me décrire votre ressenti sur la situation ainsi que l'évolution
du marché avant la crise Covid ?
Cette question est très importante car pour savoir
où l'on va, il faut savoir d'où l'on vient. Si la crise Covid
n'est pas encore totalement terminée, il y a bien un avant crise avec
des tendances de marché huissières et d'autres baissières.
C'est important de savoir comment chaque marché se comportait avant la
crise car cela permet de faire des comparatifs.
Comme je l'ai dit, les profils que j'ai interrogés sont
tous spécialistes mais sont aussi hétéroclites. Leurs yeux
ne sont pas forcément rivés sur les mêmes choses et cette
question le montre bien.
La pertinence de cette question réside dans son
côté expérience. En effet, le mot utilisé dans la
question est « ressenti ». Ce mot signifie bien qu'au-delà de
décrire une situation actuellement chiffrée, mes interlocuteurs
me parlent aussi de leurs sentiments par rapport aux marchés et,
à ce moment-là, comment ils les voyaient
évolués.
36
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
A mes yeux, cette question est très importante car elle
est réellement le point de démarrage pour le reste de l'interview
car c'est ici que les interviewés commencent à
concrètement décrire le marché et ses
complexités.
4) Comment expliquer les succès et les
réticences de chaque typologie ? La question 4 a
été posée en même temps que la question 3 pour Cyril
et Ismail.
Ici, une première distinction se crée, la
question 4 a été posé en même temps pour Ismail et
Cyril tandis que pour Albert elles ont été posées
séparément.
En réalité, cette question est dans la
continuité parfaite de la question 3. C'est pourquoi j'ai
décidé de la poser à cheval pour Cyril et Ismail. De plus,
je savais que leur esprit de synthèse allait parfaitement assembler les
réponses deux questions. Quant à Albert, pour avoir
travaillé avec lui, je savais qu'il me donnerait des détails plus
précis avec des exemples qui allaient enrichir mon mémoire c'est
pour cela que j'ai procédé ainsi.
Pour en revenir à la question en elle-même, je
pense qu'elle vient apporter un niveau de détail supplémentaire
à la question précédente et elle permet de conclure la
partie de l'interview dédiée à l'avant Covid, concernant
les typologies d' actifs et leurs spécificités.
5) D'un point de vue environnemental, avant la crise
sanitaire, où en était le développement de l'aspect ESG
dans les transactions immobilières ?
La partie post-Covid n'était pas encore terminé
car il manquait la dimension dite écologique dans les questions que
j'avais posé. En effet, mon mémoire se concentre bien sûr
sur les aspect économique et structurel du marché mais aussi sur
sa dimension écologique.
Sujet tellement complexe avec l'ensemble des transformations
qui ont lieu en ce moment dans le paysage immobilier, cette question est donc
spécifiquement dédiée à la dimension ESG qui
englobe chacune des typologies.
Partant de l'hypothèse que l'ESG avait pris une tout
autre dimension depuis la crise Covid, il était donc nécessaire,
comme pour les questions précédentes, de voir à quel stade
d'avancement les règlements environnements étaient
présents au niveau des transactions immobilières.
Cette question est enrichissante car ce sujet,
parallèle à l'époque, est aujourd'hui au coeur de toutes
les questions dans le processus d'investissement. Ainsi, cette question permet
de comprendre comment l'ESG a doucement prit une place importante dans le
secteur immobilier et comment les acteurs sont passés de la
procrastination à l'action en l'espace de 2 ans.
6) Début 2020, lorsque les gouvernements
européens ont successivement annoncé un confinement total, quelle
a été la réaction du marché ? Par la suite, comment
le marché s'est-il globalement comporté pendant la crise Covid
(chute, rebond) ? Quelle typologie a été la plus
résiliente ? Et la plus durement touché ?
Cette question est très importante et ce pour plusieurs
raisons.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Tout d'abord, elle permet de poursuivre le travail historique
autour de la thématique Covid. En effet, si le marché a pu subir
dans son histoire de nombreux chocs exogènes (Crises économiques
et politiques), il n'avait jamais subi un arrêt total dû à
une pandémie. Il est donc essentiel, après avoir compris le
rythme du marché Post-Covid, grâce aux questions
précédentes, de savoir comment celui-ci a réagi à
chaud au début de la crise et out au long de celle-ci.
La question, étant assez complète, permet aussi
de rentrer dans le détail en comprenant quelle typologie a
été le plus durement touché et celle qui a le mieux
résister.
Cette question permet donc (i) de comprendre comment le
marché immobilier réagit face à une situation qu'il ne
connait pas, (ii) d'avoir des explications comparatives face à des
situations qu'il a vécues (Crise des Subprimes, Brexit ...), (iii)
quelle typologie a pu se développer pendant la crise et (iv) celle qui
est tombé aux oubliettes.
6bis) Qu'en est-il du marché du commerce
?
La question 6bis a été posée uniquement
à Albert Malaquin.
Albert Malaquin est la dernière personne que j'ai
interviewé dans l'ordre chronologique. Il est donc intéressant de
noter que les réponses que j'avais eu de mes deux premiers
interlocuteurs m'ont influencé dans ma façon d'interviewé
M. Malquin.
En effet, la façon dont avait répondu Albert
à la question était très générique ce qui
m'a permis de bien comprendre l'attitude de l'ensemble des acteurs immobiliers
dans leur ensemble.
Cependant, sachant que min axe de thèse s'orientait
vers la fragilité du marché du commerce pendant la crise
sanitaire avait été confirmé par Cyril et Ismail lors des
deux premières interviews, je voulais, à travers cette question,
qu'elle soit confirmée une dernière fois en obtenant plus de
détails sur les causes de cet effondrement.
7) Aujourd'hui, dans cette période «
post-crise sanitaire », comment le marché se comporte t'-il
?
Cette question est extrêmement importante. En effet,
après avoir fait une rétrospective des évènements
post crise et pleine crise, cette question entame la partie sur l'instant
présent.
Il est difficile de définir si nous sommes ou non dans
une période post crise sanitaire. Néanmoins, pour la
clarté de l'exposé, et sachant que le thème même de
mon mémoire porte dessus, il est essentiel de considérer
l'instant présent comme le « post-crise sanitaire ».
C'est donc après avoir fait tout l'historique du
marché dans son ensemble sur les 5-10 dernières années
(5-10 ans = 1 cycle en immobilier autour un événement marquant),
que l'évaluation actuelle peut commencer.
38
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Cette question demande énormément de
technicité car seuls des acteurs du marché peuvent
concrètement répondre à cette question grâce
à (i) leur esprit d'analyse, (ii) leur expérience et (iii) leur
sentiment sur les futurs axes d'investissements à suivre.
8) Aujourd'hui, quel est le marché le plus
porteur (ou la typologie la plus séduisante) et comment se
démarque-t-il (elle) ?
Ici, la question a pour objectif de venir obtenir du
complément de la question précédente. Sachant que nous
sommes désormais dans le coeur du sujet, il est important de comprendre
quel marché et désormais le plus porteur car c'est une
conséquence directe des suites de la crise sanitaire.
Cette question va venir étayer les détails du
nouveau produit phare post-crise sanitaire et les raisons qui font son
succès actuel. Par conséquent, en prenant en compte les
éléments qui ont été présenté dans
les premières questions, il est alors possible d'effectuer un premier
diagnostic sur une typologie d'actif et ainsi enrichir le mémoire.
9) Quelle typologie doit en priorité se
réinventer ?
A l'instar de la question 8, cette question vient
compléter la question 7. Cette fois-ci, non pas pour décrire les
suites positives de la crise sur une typologie mais plutôt pour expliquer
pourquoi l'une d'entre elle fonctionne moins, ou même plus du tout.
9bis) Géographiquement, quels sont
désormais les marchés attractifs ? La question 9bis a
été posée uniquement à Ismail Mejri.
Propre à son métier de data analyst, Ismail
Mejri ne focalise pas uniquement son intention sur les typologies en
elles-mêmes mais plutôt leurs comportements globaux par le prisme
géographique.
Ayant compris que son sujet de prédilection portait sur
une analyse géographique du marché, j'ai voulu lui poser cette
question afin de pouvoir enrichir mon mémoire par l'espace.
Ainsi, voir comment les zones géographiques ont
réagis de par leurs contraintes physique et terrestres mais aussi
culturelles a été très enrichissant car la
difficulté de ce travail réside aussi dans la zone sur laquelle
il porte, l'Europe, une zone purement hétéroclite.
9ter) Qu'en est-il pour le résidentiel aujourd'hui
?
La question 9ter a été posée uniquement
à Albert Malaquin.
Comme il le dit dans son interview, Albert Malaquin est avant
tout spécialisé en immobilier résidentiel. De plus, le
dynamisme qui existe autour de l'immobilier résidentiel auprès
des investisseurs, mais aussi des consommateurs, est assez dur à
déterminer.
En effet, comme exposé dans la partie Thèse,
l'immobilier résidentiel est celle dont le grand public à
parfaitement connaissance car il en est l'acteur principal par l'acte
d'achat.
39
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Cette singularité m'a fait rebondir sur la question 9
en demandant à Albert si aujourd'hui le dynamisme de l'immobilier
résidentiel était un leurre ou bien une nouvelle
réalité pousser par les nouvelles idées émergentes
du marché (facteur clé oui ou non ?)
9quarter) A l'échelle européenne, comment
ce schéma se dessine-t-il ? La question 9ter a
été posée uniquement à Albert Malaquin.
Complément de la question 9bis d'Ismail Mejri, cette
question a pour objectif de se focaliser sur l'espace après une
série de question essentiellement axée sur le temps.
10) La crise sanitaire a-t-elle renforcer l'aspect
écologique de l'immobilier ? Les critères ESG sont-ils
désormais le moteur principal lors d'une transaction ?
Comme évoqué dans la question 5 du
questionnaire, les critères ESG prennent de plus en plus d'espace sur le
marché immobilier.
Donc, après avoir compris comment ils ont
évolué sur le marché avant le Covid, il est absolument
essentiel de savoir ce qu'il en est aujourd'hui. En effet, la Thèse
développe toute une partie sur le constat écologique du monde et
qu'elles en sont les résultantes sur l'immobilier.
Il existe une hypothèse de corrélation entre la
crise Covid et l'accélération du processus ESG dans les
transactions immobilières. Par manque de recul, il est aujourd'hui
excessivement difficile d'expliquer cette corrélation mais il est tout
de même possible de faire un état des lieux actuel permettant de
mieux comprendre qu'est ce qui, en l'espace de dans 2 ans de crise, a
fondamentalement changé.
Au-delà de l'intensification nette de la
présence des critères de l'ESG dans le processus, cette question
cherche à même hiérarchiser leur importance en comprenant
quelles sont les nouvelles réglementations ou les nouveaux codes ESG
pouvant figurer sur des dossiers Memo ou des Business plans.
A mes yeux, elle est très pertinente car elle ferme la
page ESG ouverte en début d'interview qui ne peut pas être
esquiver par rapport à une thématique d'immobilier de demain.
11) En conclusion, sur les 10 prochaines
années, quelles sont les perspectives pour les 4 grandes typologies
?
Cette question est la dernière du questionnaire mais
elle est aussi la plus importante. En effet, c'est une question très
ouverte qui laisse place à des (i) réponses chiffrées,
(ii) des réponses détaillées (avec exemples) et des (iii)
réponses critiques.
L'objectif principal de ce questionnaire était
d'englober le sujet dans son ensemble et ainsi, après avoir
décortiquer la question morceau par morceau, j'ai pu formuler l'ensemble
de mes questions.
Mais ce que ce mémoire cherche avant tout à
exploiter, c'est la compréhension des suites de la crise sanitaire sur
le secteur immobilier. Quand on parle de suites, on cherche à
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
évaluer la situation sur l'instant présent par
rapport à un évènement passé mais on essaye aussi
d'anticiper les potentielles évolutions sur les années à
venir.
Bien évidemment, comme la crise l'a elle-même
montré, il est absolument impossible d'anticiper à la perfection
comment le marché va évoluer. Il est d'ailleurs très
commun de dire qu'un business plan/model est caduque quelques mois après
sa réalisation tant le marché n'est pas linéaire.
Néanmoins, cette question offre à des spécialistes du
secteur l'opportunité de donné leurs impressions et leurs
ressentis sur les années à venir.
Il est essentiel de finir avec cette question car elle boucle
ce qui a été commencé dès le début de ce
questionnaire c'est à dire : Passé - Crise sanitaire - Situation
actuelle - Future.
· Comment analyser les résultats
La rigueur du dispositif que j'ai mis en place à
travers mon questionnaire m'a donc permis d'obtenir des résultats
pertinents et concluants.
En effet, la partie suivante se concentrera sur les
réponses aux questions des interviews (Question 1 exclue) afin de les
comprendre, les expliquer et potentiellement les critiquer entre elles.
Résultats
A l'inverse de la partie précédente qui
permettait d'expliquer l'axe de recherche par la méthodologie
utilisée, cette partie se concentrera sur l'analyse et la confrontation
des résultats des interviews. En effet, c'est dans cette partie que
seront présentées les principaux aboutissements des recherches et
que les résultats des interviews viennent répondre aux questions
de recherche, confirmer ou infirmez, les hypothèses.
Comme précisé auparavant, il existe
différents types d'études, et une variété d'outils
comme l'observation, les entretiens et les sondages. Mon sujet imposant l'avis
de spécialistes du secteur, et donc des interviews semi-directives.
Ma partie Résultats explicitera la synthèse,
quand cela sera nécessaire, des 3 réponses des interviewés
pour chacune des questions de l'interview afin de réaliser une courte
analyse et critique de celle-ci.
Pour trouver les comptes rendus complets des interviews, il
faudra se rendre en annexes.
· Interviews d'Albert Malaquin, Cyril Hoyaux et Ismail
Mejri (Comptes rendus et analyses) :
2) Dans votre poste actuel, est-ce-que vous travaillez
spécifiquement sur une des 4 typologie d'actifs où est ce que
vous travaillez sur les 4 typologies d'actifs ?
- Ismail Mejri : « Personnellement,
je travaille sur les 4 secteurs principaux
(Résidentiel, Bureau, Logistique et Retail) de l'immobilier et
ce dans toute la zone Europe. En parallèle, je travaille aussi sur
d'autres secteurs plus innovants tels que le
41
Esteban Rodriguez-Gongora
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HealthCare ou les Data Centers. L'équipe recherche
va donc aussi s'intéresser à des secteurs qui sont un peu plus
niches, plus innovants par rapport aux 4 principaux. »
- Cyril Hoyaux : « Vers la fin des
années 90, que ça soit de part dans mon passé
d'aménageur et de transacteur/broker, j'étais plutôt
spécialisé en logistique. A travers l'expertise et le
financement, j'ai toujours travaillé sur toutes les classes d'actifs y
compris le résidentiel. Il y a toujours eu une forte connotation bureau
parce que le bureau a toujours été le la principale classe
d'actifs en investissement immobilier et a représenté
jusqu'à 80% du volume annuel investi en France comme en Europe.
Aujourd'hui, il y a un rééquilibrage avec la montée en
puissance de la logistique et du résidentiel il y a aussi une certaine
perte de puissance du commerce qui est un peu secoué à la fois
par internet et les nouvelles façons de de consommer.
En résumé, j'ai toujours eu à
travailler sur toutes les classes d'actifs et même
d'autres plus alternatives comme les locaux industriels, les hôtels ou
même les résistances gérées.»
- Albert Malaquin : « Alors, au
cours de ma carrière, j'ai beaucoup travaillé dans un premier
temps sur les parties bureau et résidentiel (7
premières années de ma vie professionnelle). Ensuite, pendant 10
ans, évidemment chez Altarea, je me suis concentré quasi
exclusivement sur la partie Retail et puis je suis revenu au
résidentiel par le biais de de de filiale Cogedim dans le groupe Altarea
Cogedim pendant 2 ans. Depuis maintenant 3 ans, j'ai expertise en
majorité du résidentiel, parfois de l'immobilier tertiaire, et en
conseille j'interviens le plus régulièrement dans la partie
logement libre et en bloc. » (Logistique exclue)
Pour cette question, ce qui est intéressant est de
noter que les trois experts que j'ai interrogés sont capables de parler
de l'intégralité des typologies d'actifs, y compris les
secondaires, car leurs champs d'expertise actuel ou leur carrière les
ont amenés à connaitre les éléments du
marché dans sa globalité.
3) Afin de comprendre le contexte initial,
pourriez-vous me décrire votre ressenti sur la situation ainsi que
l'évolution du marché avant la crise Covid ?
Synthèse :
Avant le Covid, le Marché est décrit comme pour
toutes les classes d'actifs peut-être à l'exception du commerce
qui souffrait déjà de la concurrence du e-commerce.
En effet, le commerce est unanimement décrit comme en
souffrance et notamment les centres commerciaux. Ismail Mejri apporte une
précision quant à celui-ci qui n'est alors pas en chute libre
contrairement à ce qui va arriver par la suite, avec la crise Covid.
Pour la logistique, les avis sont eux aussi unanimes. La
logistique est, avant Covid, dans une dynamique de croissance en expansion
depuis plus d'une dizaine d'années avec des taux déjà bas.
De plus, le Boom qui va être connu par la suite n'est pas encore
arrivé comme va nous le montrer les questions suivantes.
Pour le résidentiel, la synthèse globale qui
ressort est une situation plutôt favorable dans un marché
considéré comme historiquement mature et stable. Même si
Albert Malaquin, spécialiste du résidentiel, invoque le fait que
le marché institutionnel n'avait pas encore épousé
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Esteban Rodriguez-Gongora
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la thèse de l'investissement comme retour sur
investissement important, le résidentiel se porte bien même s'il
est mal perçu par certains consommateurs à cause des AirBNB.
Enfin, pour la partie bureau, c'est la partie qui est la plus
divisée. Si Cyril hoyaux et Albert voit le bureau comme en expansion,
Ismail Mejri évoque des difficultés liées à la
culture du télétravail qui commence déjà à
s'implanter dans les entreprises ainsi qu'une nouvelle façon de
travailler provenant des États-Unis avec le Flex office dont l'Europe
n'a pas encore pris conscience.
Analyses et critiques par rapport aux
hypothèses.
Globalement, les théories ici sont unanimes et vont
dans la même direction ? elles confirment pour la plupart les recherche
faites notamment pour le début du succès pour la logistique et la
fébrilité du commerce.
En revanche, pour la partie bureau, ce que les recherches
démontrent est qu'il se portait bien dans un marché où, en
effet, le Flex office fait son apparition. Ce qu'il faut donc comprendre, c'est
que si le bureau est en train de se transformer, cela ne ralenti pas
attractivité. Les architectes travaillent main dans la main avec les
investisseurs pour façonner le bureau demain et l'appétit est
présent
4) Comment expliquer les succès et les
réticences de chaque typologie ?
Comme évoqué dans la partie Méthodologie,
cette question est le complément de la Question 3.
Synthèse :
Bureau : Wework (Coworking) - Flex office -
suites du Brexit. Certains institutionnels commencent à signer
effectivement des beaux longs avec des opérateurs de Coworking. Avant
Covid, le télétravail et tous ses attributs n'ont pas d'incidence
sur l'immobilier d'entreprise. En effet, cette dimension n'est pas tellement
intégrée au processus de développement et d'investissement
immobilier. On travaille plus sur la flexibilité de l'espace de travail
et sur l'adaptabilité des surfaces de réunion plus ou moins
grandes (leur souplesse et leur adaptation en fonction des projets de
l'entreprise - Flex office). Le Flex office est donc plus véritablement
à l'oeuvre que le Coworking.
Logistique (et les plateformes logistiques) :
Baisse des taux - Avènement et la progression des ventes en ligne -
Demande engendrée.
Commerce : Grande concurrence du e-commerce.
Cela est a nuancé selon la région avec une certaine fracture
entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud et la France l'Europe du Nord. En
effet, il y avait déjà une part significative de la consommation
par internet de l'ordre de 125% sur Angleterre ou les Pays-Bas contre seulement
10- 15% pour la France et puis les pays beaucoup plus faibles comme l'Espagne
où l'Italie.
Résidentiel : La notion de Coliving
n'est vraiment que dans les têtes ou sur des tableaux Excel mais n'existe
pas encore. Les suites du Brexit, comme pour bureau, jouent également un
rôle dans ce climat plutôt favorable après des années
de désuétudes.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
5) D'un point de vue environnemental, avant la crise
sanitaire, où en était le développement de l'aspect ESG
dans les transactions immobilières ?
Synthèse :
Avant Covid, les investisseurs étaient
évidemment beaucoup moins attentifs les sujets environnementaux. C'est
avec la COP21, en 2015, que débute véritablement le début
de la prise de conscience écologique en immobilier.
A cette époque, les instances ne sont encore
passés à l'action. En effet, la réglementation thermique
qui date de 2012. L'objectif est en revanche déjà défini
pour 2050 : Réduction massive de la consommation carbone sur le secteur
immobilier. C'est donc au commencement les critères Social et
gouvernemental qui sont pris en compte dans les opérations
immobilières.
En revanche, en phase d'investissement ou quand lors d'une
opportunité d'investir dans un centre commercial qui marche bien
(surtout à l'étranger), il n'y a pas une bagarre ESG dans la Due
Diligence. Ils sont faiblement pris en compte. En effet, la
réglementation n'était pas tout à fait normée
(alors en cours) et la notion de plus-value reste prédominante.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Ce que nous disent les 3 experts rentrent parfaitement en
adéquation avec les points évoqué dans la partie IV de la
Thèse.
En effet, l'histogramme reste le même et il est bien
décrit que même si l'importance des critères ESG est en
train de monter en puissance, le processus n'est qu'à ses
début.
Je trouve ça intéressant de noter à quel
point la crise sanitaire à accélérer les choses sur ce
sujet et de voir que les acteurs ne sont pas directement capables d'expliquer
cette corrélation. Ce point sera développé par rapport
à la question 9 qui met en avant le changement de paradigme.
6) Début 2020, lorsque les gouvernements
européens ont successivement annoncé un confinement total, quelle
a été la réaction du marché ? Par la suite, comment
le marché s'est-il globalement comporté pendant la crise Covid
(chute, rebond) ? Quelle typologie a été la plus
résiliente ? Et la plus durement touché ?
Synthèse :
La première réaction à ce moment, c'est
la stupéfaction. La première fois que le monde a entendu parler
du Covid, on ne pouvait pas imaginer que le monde s'arrête ainsi et
surtout aussi longtemps. Début 2020 l'arrêt sur image est d'une
violence telle que on est d'abord dans période sidération.
Cependant, on ne peut parler d'effet de panique mais vraiment de
sidération.
S'en suis alors la période des premières
visioconférences. Alors bien sûr qu'au début, on ne sait
pas comment ça marche, on ne sait pas comment échanger sur un
document ensemble puis on apprend très vite par la force des choses.
Pendant cette période, après le temps d'adaptation
nécessaire, c'est presque business as usual.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Il y a aussi la question de la dispersion sur les pays
concernés qui étaient toutefois assez homogène. Donc, en
réalité, je ne pense pas avoir vu quelque chose qui était
vraiment de l'ordre du très grave. Pour le Retail, quand nous parlons de
confinement, le ressenti va être très fort mais il ne faut pas
qu'on oublie non plus que c'était assez épisodique dans le temps
et qu'il y avait des différences entre un trimestre et un autre avec les
états qui sont venus à la rescousse.
Classiquement, quand il y a des chocs comme celui-là
(exemple : 2008) on a le classique Fly to quality. Chaque acteur se renferme
dans sa coquille et essaie de prendre moins de risques. Il y a un effet de
verrouillage.
En conclusion, y a un arrêt sur image violent pendant au
moins 3-4 semaines mais la maîtrise de la technique et
l'inventivité de l'Homme a permis de sortir rapidement d'une crise qui
aurait plongé le monde dans le chaos sans ça. La crise ne peut
pas être qualifié de dramatique pour le secteur de l'immobilier.
Il reste vrai que en 2020 on a eu des niveaux inférieurs, notamment au
Q2, mais ça reste quand même assez cyclique et je dirais que cet
évènement reste un bon proxy pour étudier la
réaction des marchés.
Seul Cyril Hoyaux met un point d'honneur sur la gravité
de la crise. Il pense que le coup d'arrêt apporter au monde immobilier
était d'une violence qu'il n'avait jamais vue auparavant bien que des
deals aient quand même vu le jour lors de cette période.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Cette question vient démonter le mythe qui existe
autour du Covid. En tout cas sur le secteur de l'immobilier.
En effet, il est vrai que la grande majorité des
activités ont subi de plein fouet la crise et ont, aujourd'hui encore du
mal à s'en remettre. Mais il s'avère que le secteur de
l'immobilier a tenu le choc car son essence même est la pierre, valeur
refuse par excellence en temps de crise. Évidemment, cette
vérité ne s'applique pas pour les actifs de commerce comme il est
démontré dans la partie III du la Thèse.
Néanmoins, c'est la stupéfaction qui va plus
bloquer les acteurs dans leurs activités qu'une réelle crise en
profondeur. C'est tout de même à relativiser car, au commencement,
les moyens physiques permettant de télé-travailler ne sont pas
encore développés.
Ce qui est très intéressant à noter
aussi, c'est que ce choc exogène ne va pas vraiment impacter les
investisseurs institutionnels classiques car ils ne s'éloignent
globalement pas des stratégies classiques d'investissement (Core et
Core+). En revanche, le choc a été très violent pour les
investisseurs parallèles.
Cyril Hoyaux évoque le fait qu'il a plus ressenti
l'effet de la crise car son coeur de métier, préteur senior,
touche beaucoup plus aux projets parallèles à l'extérieur
des grandes villes (Value added et Opportunitic).
Quoi qu'il en soit, cette question a pour moi
été une véritable révélation car, avant de
commencer le mémoire, je pensais que l'impact avait été
profond et durable. Il est aussi important de noter que les recherches
menées dans ce sens ont amenés aux mêmes conclusions
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
de stupéfaction/sidération et non d'arrêt
de l'activité à long terme. Les explications des trois
professionnels viennent donc confirmer la Thése.
6bis) Qu'en est-il du marché du commerce ? Compte
rendu :
- Albert Malaquin : « Concernant le
marché du commerce, il est à ce moment-là dans une
situation marginale par rapport aux autres typologies. -En effet, seuls sont
restés ouvert les commerces dits de première
nécessité à savoir le commerce alimentaire mais
l'alimentaire dans sa version la plus restreinte puisque tous les restaurants
étaient fermés.
C'était donc vraiment l'alimentaire pour acheter
son paquet de nouilles, son litre de lait et ça baguette de pain. Tout
le reste était considéré comme accessoire donc
évidemment quand une entreprise de commerce voit sa ligne de caisse
fermée, vous imaginez bien que le premier impact est virulent y compris
pour les investissements qui en découlent. Les restaurateurs,
l'équipement de la personne, l'équipement de la maison, toutes
ces grandes classes de d'activités dans le commerce qui sont
fermées du jour au lendemain pour une durée
indéterminée donc ça à impacté
évidemment la relation entre bailleur et locataire avec des débat
d'expert sur « à qui la faute? ».
Est-ce que c'est le bailleur qui n'a pas
délivré son obligation d'ouverture du centre commercial ? est-ce
que c'est l'exploitant qui n'a pas tout mis en oeuvre pour exploiter son
commerce voilà c'étaient des débats d'experts sans
fin.
Toujours est-il que c'est la typologie qui a
été la première à être touchée
évidemment et qui en plus à révéler au gros jour le
réel niveau de développement de l'e-commerce. »
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Albert Malaquin apporte des précisions quant au
marché du commerce pendant la crise sanitaire et valide
l'intégralité des hypothèses faite dans la Partie III.
Cette Question 6bis permet de mettre en avant les raisons de
l'arrêt sur image du Retail pendant la crise. Typologie marginale car
délivrant un service à des consommateurs, il est normal qu'a
l'exception des commerces dit « essentiels » leur attractivité
ait été profondément endiguer et, ce, tout au long de la
crise.
7) Aujourd'hui, dans cette période «
post-crise sanitaire », comment le marché se comporte t'-il
?
Synthèse :
Il y a eu une espèce de mouvement de libération
et peut-être même d'exagération à savoir que tout le
temps qui avait été perdu dans lequel on ne pouvait pas investir
dans des nouveaux projets a été rattrapé.
Que ce soit du logement, du bureau, du commerce et encore plus
de la logistique, il y a eu un appétit sans faille des investisseurs
toute typologie d'actifs confondus, y compris l'hôtellerie et donc
l'investissement repart vraiment à la hausse mais il faut rester
très prudent pour l'année à venir, donc 2023.
46
Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
En effet, avec l'augmentation des taux et une inflation qui
reste tout de même très élevée ça risque
poser problème avec une compression des taux, je dirais sur tous les
marchés pratiquement.
Des taux élevés engendrent des coûts plus
élevés et donc ça risque d'être assez difficile pour
l'investissement et pour les marchés de l'immobilier en
général. La réponse définitive est donc
plutôt prudente.
Voilà, jusqu'à début mai 2022, on peut
dire qu'il y a un effet de rattrapage des investissements qui n'aurait pas
été fait en 2020 et 2021. Maintenant, la situation de guerre en
Ukraine engendrant en partie le retour d'une inflation forte crée de la
prudence. Tout ceci soutenu concomitamment avec un retour des taux
d'intérêt qui remontent de façon extrêmement
sensible, alors le marché pourrait être retenu.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Cette réponse rejoint les grandes lignes de mes
hypothèses. En effet, après une période où les
investissements ont été plus frileux, mais pour autant toujours
bien présents, il y a un effet de rattrapage. En revanche, si cet effet
de rattrapage est naturel, comme pour toute crise, celui-ci va engendrer de
l'inflation.
L'inflation a aujourd'hui des causes multiples, notamment la
crise du cout des matières premières avec la guerre Ukaino-Russe
et les suites du « quoi qu'il en coûte » dans tous les pays
Européens (principalement en France) et, en Juin 2022, la Banque
Centrale a décidé de rehausser les taux directeurs, une
première depuis 2011.
Après la crise de 2008, les principales banques
centrales mondiales, dont la Banque centrale européenne, ont
décidé, à partir du début des années 2010,
de faire « tourner la planche à billets ». À savoir
prêter de l'argent à des taux proche de zéro, voire
négatifs. Il s'agissait alors de relancer une économie
traumatisée par l'épisode des Subprimes, au cours de laquelle
beaucoup d'investisseurs avaient été ruinés, en y
injectant des milliards, principalement via les marchés boursiers ou
directement auprès des États à travers des achats
d'obligations.
Aujourd'hui la banque centrale décide de raugmenter ses
taux. Tout est parti de la reprise économique qui a accompagné la
fin de la phase la plus aiguë de la pandémie et ses confinements.
Alors que les fournisseurs de matières premières pour l'industrie
s'étaient mis en stand-by, anticipant une forte baisse de la demande,
cette dernière est au contraire repartie à la hausse. S'en sont
suivies des perturbations de production, des pénuries et donc des
hausses de prix, parfois spectaculaires. Une situation qui s'est très
fortement accentuée depuis le début de la guerre en Ukraine.
Connaissant ces éléments, il est donc normal que
le marché soit encore dans une période de flou où les
investisseurs vont probablement mettre le pied sur le frein afin de ne pas
partir dans un effet boomerang, résultante de l'élasticité
proportionnelle de l'après crise.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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8) Aujourd'hui, quel est le marché le plus
porteur (ou la typologie la plus séduisante) et comment se
démarque-t-il (elle) ?
Synthèse :
Pour les 3 interviewés, ce qui ressort vraiment comme
étant un marché assez solide à l'heure actuelle, c'est la
logistique. C'est aujourd'hui le marché attractif notamment sur le
marché britannique avec Glasgow et les marchés nordiques aussi.
Le marché français reste très intéressant mais
reste quand même en deçà de ce que pourrait montrer les
marchés britanniques
Les centres commerciaux connaissent aussi une belle reprise
post Covid. Cela s'explique justement par un fort rebond de la consommation.
De plus, il y a fondamentalement, issu de la crise de Covid,
un constat que l'économie française se situe réellement
dans un univers mondialisé avec pour dépendance
énormément de sites de production étrangers. Ceci a
poussé les investisseurs à se focaliser sur cette branche qui
reste celle avec la plus grande propension à se développé
et donc à avoir de bons rendements. En parallèle, il y a une
démocratisation on commande tout sur internet qui accentue ce
phénomène.
Des nouveaux modes de production naissent notamment la
logistique urbaine. Celle-ci permet la fluidification du marché ainsi
qu'une diminution du temps de livraison.
L'ensemble de ces éléments font que la
logistique est très largement celle qui a le vent dans le dos dans cette
période.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Cette question vient confirmer l'hypothèse du
succès de la logistique Post-Covid. Les 3 interviewés
répondent à l'unanimité la logistique. Beaucoup de points
de la crise ont mis en évidence sont aspect fondamental dans notre
société moderne et les investisseurs la mettent maintenant sur le
devant de la scène.
Après presque 30 années de tâtonnement,
la logistique est indiscutablement le nouveau marché porteur notamment
via sa modernité avec la logistique urbaine et le développement
des achats sur internet qui accentue les besoins et donc la demande.
9) Quelle typologie doit en priorité se
réinventer ? Synthèse :
Pour les 3 interviewés, ce qui ressort comme un
marché en besoin de réinvention est le commerce. En effet, C'est
le commerce et plus précisément les centres commerciaux qui
doivent se réinventer à l'heure actuelle. Ils ont
commencé. En effet, ils n'ont même pas attendu le Covid. Ils ont
commencé à chercher comment attirer le client et
générer du flux, pour consomme. La conclusion claire, c'est
qu'ils ne doivent plus être des purs lieux de consommation mais il faut
qu'ils soient aussi des lieux d'amusement et des lieux de rencontre.
Ce que doit faire le commerce pour se réinventer, je
pense qu'il faut que le commerce agrège plusieurs moments dans la
journée. Oui, il y a des commerces essentiels et obligatoires,
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
c'est ceux qui n'ont pas fermé pour la période
Covid. Ça s'appelle l'alimentaire. On ira toujours remplir notre frigo
de produits frais où surgelés toutes les semaines. En revanche,
si on a envie de retourner sur cette zone là (Centres commerciaux -
Retail parks), il faut qu'elle offre une zone de loisirs. Il faut qu'elle offre
un espace complet de restauration à la hauteur de l'attente de la
clientèle en fonction de ses capacités financières. Chaque
bassin de chalandise à ses spécificités et il faut qu'elle
offre du service à la personne.
Il est aussi important de préciser que le marché
Retail/centres commerciaux reste un vraiment spécifique aux
régions dans lesquelles on va le suivre. Il est profondément
lié aux habitudes de consommation et les investisseurs doivent prendre
ces éléments en compte pour juger si le marché est porteur
ou non.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Comme pour la question 8, les trois hommes confirment
l'ensemble des hypothèses avancées en Partie III. Le commerce est
bien la classe d'actif qui souffre le plus après la crise de par les
dégâts que celle-ci à laisser mais aussi et principalement
dû aux nouvelles façons de consommer.
Si la logistique n'a vu que des aspects positifs à la
crise Covid, c'est tout l'inverse pour le commerce. Le fait que les actifs de
commerce ont fermé pendant la crise a accentué le malaise
déjà existant avant la crise et l'e-commerce s'est
développé en parallèle.
Le commerce doit donc se repenser totalement et il est fort
possible que la configuration des centres commerciaux qui ont fleuris partout
à travers l'Europe soit aujourd'hui dépassée. Du moins
dans les pays anglo-saxons car les pays latins y sont encore
attachés.
Ce qui a apporté du relief dans le discours des
interviewés est la dimension sociale. Il ne faut pas oublier la
dimension sociale de l'Homme est c'est une partie qui est en la faveur du
commerce.
A titre personnel, je pense que le commerce ne peut pas
complètement mourir au profit du e-commerce même si celui-ci va
rendre de plus en plus de place. La culture de chaque type de population joue
aussi beaucoup et je pense que cette question est très riche car on sent
que les acteurs que j'ai interrogés travaillent sur ces sujets en
apportant d'ores et déjà des réponses aux
problématiques lié au marché du Retail actuel comme la
diversification de l'offre qu'on retrouve déjà dans les pays du
Moyen-Orient.
9bis) Géographiquement, quels sont
désormais les marchés attractifs ? Compte rendu
- Ismail Mejri : « Comme je le
disais à la question précédente, je pense que le
marché du Royaume-Uni est quand même assez intéressant par
rapport à la logistique mais aussi les différents secteurs
d'activité.
Le marché de la logistique ou les marchés
des centres commerciaux qui ont connu vraiment une reprise je le rappelle
très solide dans les pays du Nord et Latins. Voilà donc les
marchés que je sélectionnerais serait vraiment des marchés
nordiques ou le marché britannique.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Toutefois, il est aussi intéressant de dire que les
marchés l'Est de l'Europe sont des marchés plutôt
émergents. Je pense à Budapest, je pense à Prague, je
pense à Viennes. Ils sont certes moins intéressants en termes de
revenu à l'instant (rendement direct) mais on peut voir une
amélioration vraiment une croissance très importante sur les 5
ans à venir.
C'est aussi sur des secteurs un peu plus
diversifiés par exemple sur la logistique à Prague, le commerce
à Budapest en pied d'immeuble ou le bureau à Viennes. Ce sont
aujourd'hui des marchés qui sont peu plus neutres mais pour lesquels on
voit aussi une croissance assez importante sur les 5 ans »
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Ce qui est très intéressant dans la
réponse d'Ismail, c'est le fait qu'il va parler des localisations
parallèles. En effet, après avoir donné son avis sur les
marchés classiques de l'Ouest Européen, j'ai été
surpris de voir qu'Ismail Mejri m'emmenait vers des sujets parallèles
dans l'Est.
Ce qui m'a surpris, c'est que ce sont des marchés dont
on parle très peu tandis qu'ils ont des qualités comme des loyers
peu élevés ou des situation centrales en Europe.
Cette question apporte donc une diversification des
réponses et est enrichissante pour aller en profondeur dans les
choses.
9ter) Qu'en est-il pour le résidentiel aujourd'hui
? Compte rendu
- Albert Malquin : « Alors, le
marché du résidentiel est par nature structurellement
déséquilibré. Si on souhaitait loger les 65 000 000 de
français dans un logement dit de qualité, en tout cas descend, il
faudrait qu'on construise le double de logements et ce sur 10 ans que ce qu'on
construit aujourd'hui. En plus, la tendance sur la construction aujourd'hui est
plutôt de réduire la voilure pour les raisons qu'on
évoquera certainement tout à l'heure avec l'ESG et la
réglementation « loi climat »
Donc, il est structurellement
déséquilibré. Maintenant, je précise que les
logements neufs qui sortent de terre sont de très belle
qualité.
Le résidentiel fait partie des marchés qui
ont été infléchi par le Covid parce que cette logique de
télétravail qui s'est maintenant répandue, j'ose dire dans
toutes les entreprises, c'est devenu un peu un must have. On parle de 2 jours
voire 3 jours de TT, ça dépend des industries, des métiers
et des entreprises. Toujours est-il que le logement qui était important
2 jours sur 5 avant le Covid il devient important en moyenne 4 jours sur 7 et
on franchit la barre des 50%. En effet, c'est plus de 50% de son temps chez
soi. Quand vous passez plus de 50% de votre temps quelque part, ce quelque part
devient prioritaire. On est en plein dans « je préfère
être là qu'ailleurs » mais pour préférer
être là, il me convient d'avoir un certain nombre de prestations
et de services à commencer comme un bout de jardin, un balcon pour
pouvoir respirer et mettre la tête dehors.
De nouveaux comportements et de nouveaux rapports avec le
travail imposent au logement de pouvoir s'adapter mais certains logements sont
inadaptables. Dans un immeuble haussmannien, si vous n'habitez pas au 2nd au 5e
où il y a des balconnets, on ne peut pas toucher les murs.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Donc, il y a une certaine partie du parc qui a
peut-être un peu vieilli. Même si le marché parisien, tout
comme ceux des grandes métropoles, resteront toujours attractifs et
sauront compenser différemment.»
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
A travers sa réponse, Albert décrit en grande
partie la complexité du résidentiel. Le
déséquilibre entre offre et demande ainsi que les nouvelles
façons de travailler viennent confirmer les hypothèses viennent
confirmer à la fois les doutes et les espoirs évoqués dans
la Partie III pour cette typologie d'actif.
9quarter) A l'échelle européenne, comment
ce schéma se dessine-t-il ? Compte rendu :
- Albert Malaquin : « Alors
je ne suis pas sûr d'être le plus qualifié pour y
répondre, je n'ai pas assez d'expérience à
l'échelle européenne. En tous les cas, ce qui est vrai, c'est que
on va dire dans les pays de l'Europe de l'Ouest ils ont souffert
peut-être à des niveaux différents mais ils ont tous ils
sont tous infléchis et attaqués par les consommateurs sur
internet. L'Allemagne est peut-être un cas particulier puisqu'en
Allemagne le commerce ferme à 16h le samedi. Ils ont donc une relation
au commerce qui est totalement différente de la nôtre. On a chacun
notre ADN.
Les Espagnols, c'est totalement l'inverse. Ils sont
ouverts quasiment 24/24h et encore puisque ce sont de véritables lieux
de vie espagnols et portugais. C'est vraiment assez exemplaire. En
Italie,
On est beaucoup plus sur le petit commerce. Il y a
quelques très grands centres régionaux mais en proportion de la
population c'est beaucoup moins équipé.
Donc le commerce est intrinsèquement lié
à la culture et à la façon de consommer
c'est-à-dire aux habitudes de consommation de chacun des pays.
»
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
A l'inverse d'Ismail Mejri, Albert s'est focalisé sur
les marchés classiques de l'immobilier Européens. Il explique et
justifie les schémas d'investissements par le prisme des cultures.
C'est une théorie avec laquelle je suis l'aise puisque
je développe dans ce mémoire le fait que les investissements ont
plus ou moins de succès selon leur localisation. En effet, il est tout
à fait normal que les façons de consommer s'adapte aux cultures
et c'est pour cette raison que les acteurs du marché doivent avoir
connaissance de celui-ci dans son ensemble.
Par conséquent, Albert vient confirmer les
hypothèses de travail liants investissements, localisations
géographiques et cultures des peuples.
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10) La crise sanitaire a-t-elle renforcer l'aspect
écologique de l'immobilier ? Les critères ESG sont-ils
désormais le moteur principal lors d'une transaction ?
Synthèse :
Les critères ESG sont en effet devenus des
critères déterminants. Il est difficile de dire si c'est devenu
le moteur principal mais c'est désormais un élément
vraiment décisif dans l'approche d'acquisition.
Les raisons :
- Un investissement immobilier qui ne prend pas on compte une
dimension ESG ne sera pas liquide
- La valeur des immeubles de classes G-F-E est entrain de
chuter (+ interdiction de relouer plus cher pour les propriétaires)
- Des Capex seront obligatoires pour mettre un immeuble aux
normes
- Il y a eu de nouvelles normes dont l'ensemble des acteurs
ne peut s'abroger sous peine de sanctions
Le point qui reste en suspens, c'est la corrélation
entre crise Covid et accélération du processus ESG. A l'heure
actuelle, les acteurs manquent de recul pour pouvoir expliquer cette
corrélation bien que celle-ci semble factuelle.
Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Cette question vient confirmer l'hypothèse principale
de la partie V. En effet, les critères ESG ne sont pas le
déterminant principal dans la transaction immobilière mais ils
sont désormais l'un des 3 principaux points que l'investisseur va
regarder.
Pour des raisons de conscience écologique mais aussi
de rendement, l'immobilier est désormais traité par le prisme
ESG.
De plus, même si celle-ci n'est pas encore explicable
(par manque de recul), il existe bien une corrélation entre crise
sanitaire et accélération du processus ESG.
Contrastant la période pré-Covid où les
critères ESG n'étaient pas encore normés et
exploités, cette réponse vient donc finaliser la partie
écologique de ce mémoire en venant confirmer les
hypothèses de travail.
11) En conclusion, sur les 10 prochaines années,
quelles sont les perspectives pour les 4 grandes typologies ?
Synthèse :
Bureau : Pour le futur du bureau, le choix en
fait va se porter sur des immeubles flexibles qui peuvent s'adapter facilement
à des changements des modes de travail. L'effet principal du
télétravail c'est que les gens viennent peut-être moins au
bureau mais viennent pour y faire différemment et autrement.
Considérant le besoin viscéral de se rencontrer, les bureaux
évolueront. Ils auront d'autres formes. On n'aura plus de bureaux
attitrés mais des espaces mais espace de de d'échanges, de
réflexion espace et de travail.
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esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Le travail à distance va devenir une norme. Cette
transition ne se fera pas en instantané mais plus sur les 5 à 7
ans à venir. En effet, le travail à distance va être de
plus en plus normalisé, de plus en plus règlementé.
Les employés du tertiaire profiteront à l'avenir
d'un espace de travail modulable où le seul objectif n'est plus de venir
et se mettre devant son ordinateur pendant 9 heures. Les bureaux vont plus
s'apparenter à des hôtels où nous nous n'allons pas
uniquement pour une chambre mais aussi le bar, les salons et toutes les
activités que tu peux faire autour. Au bureau, pour
résumé, ça sera pareil avec des espaces polymorphes qui
viennent apporter une plus-value au fait de s'être déplacer au
bureau.
Il faut pouvoir réadapter des bureaux peut être
encloisonnés avec des organisations très différentes dont
la flexibilité va être clé.
Résidentiel : Le logement va
évoluer. Cela passera par les nouveaux matériaux et par les
nouveaux besoins comme des espaces modulaires. On peut aussi imaginer un essor
du Coliving et autres très vraisemblablement. Il y a d'ores et
déjà des tentatives et cela devrait s'accentuer.
En parallèle, il faudra traiter de la question des
passoirs énergétiques qui sont encore très
présentes en Europe.
Comment faire pour matcher tout ça tout en s'inscrivant
dans une démarche pour le pour le climat ? Ça risque d'être
compliqué le résidentiel mais le l'enjeu est très fort,
peut-être plus que sur le bureau la logistique et les autres classes
d'actifs dîtes commerciales.
C'est un enjeu social c'est donc un enjeu politique
très fort et qui va être très consommateur de fonds
propres, de subventions et de financements publics.
La difficulté, ça va être d'arriver
à se projeter à 5-10 ou même 15 ans avec des données
d'aujourd'hui qui ne seront peut-être plus valables dans seulement dans
seulement 2-3 ans. Quoi qu'il en soi, il faut travailler de façon
acharner sur la question car nous ne pouvons pas laisser l'habitat dans
l'état dans lequel il est aujourd'hui.
Commerce : De par son statut de lieu de
rencontre, le commerce continuera d'exister mais sous d'autres formes. Mais
pour qu'il performe, il faut-il faut les booster et les redynamiser. En effet,
il faut que les centres commerciaux se réenchantent mais les retailers
aussi. C'est aux centres commerciaux de faire venir en permanence la bonne
offre et la bonne marque qui va bien, le tout en créant des structures
polymorphes capables de satisfaire toute une famille pour une journée
entière
Il faut aussi que les commerçants se réinventent
aussi dans la façon de vendre en ponctuant avec l'e-commerce en
parallèle de leur activité physique.
Dans le cas où la bonne solution ne serait pas
trouvée, pour les centres commerciaux, on peut s'interroger sur leur
disparition. Est-ce qu'ils vont réussir à se réinventer
où est ce qu'ils vont disparaître. C'est normal qu'il y ait des
réticences de la part des investisseurs sur la classe centres
commerciaux car, contrairement aux Retail parks, on sent que nous sommes
peut-être arrivées en fin de vie d'un cycle d'exploitation d'une
typologie.
Logistique : On a vu la croissance des
très grosses plateformes notamment pour satisfaire les besoins
évidents liés à la crise. Il est évident
qu'aujourd'hui c'est la classe d'actif assurant le meilleur couple
rendement/risque.
Cependant, si effectivement elle est très
demandée en ce moment, c'est une typologie qui consomme
énormément de foncier car très horizontale. Dans un monde
où les critères ESG vont faire la loi, les lois de non expansion
vont bloquer le processus d'avancer.
C'est finalement un marché assez novateur, son
développement dans les années à venir est donc une
question qui reste très importante.
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Analyses et critiques par rapport aux hypothèses
:
Autour des actifs du bureaux, cette conclusion d'interviews
vient renforcer l'hypothèse de modernisation de celui-ci notamment via
la normalisation du Coworking et du Flex office. En effet, avec les nouvelles
façons de travailler induites par le télétravail, il est
normal que le bureau s'adapte en créant des espaces plus modulables et
capables de respecter les nouveaux besoins des travailleurs. De plus, cette
modulation de l'espace de travail pourrait voir son paroxysme dans les tours
des quartiers d'affaires. Cela me semble logique puisqu'on a des sièges
de grandes entreprises du CAC40 qui sont aujourd'hui mono locataires alors que
l'espace est divisible. On devrait donc avoir une plus grande mixité de
ces espaces en les diversifiant en commerces, hôtels et autres.
Concernant le résidentiel, comme pour le bureau, les
hypothèses sont confirmées. L'aspect écologique de
l'immobilier va devenir central et la question des passoires
énergétiques ne pourra se régler que par les sanctions
comme on le voit déjà aujourd'hui avec les logements G et G-. De
plus, la mixité d'usage devrait elle aussi être au centre des
nouvelles constructions ce qui devrait confirmer l'émergence du Coliving
et des autres nouveaux moyens de se loger. Cela permettra aussi d'offrir un
logement face à une inflation immobilière très forte dans
toute l'Europe.
Par rapport au commerce, il y a bien une problématique
atour de cette typologie d'actif qui est largement engendrée par le
développement de l'e-commerce. Celui-ci devrait bien continuer à
croître et c'est alors aux retailers de trouver une solution d'usage
mixte entre les deux. Cela fait partie des hypothèses les plus
sérieuse pour redynamiser le commerce mais ça n'est pas la seule.
Il faudra bien que le commerce propose plus de choses que ce qu'il n'est
aujourd'hui. Les Retails parks comme les centres commerciaux vont devoir
trouver la bonne recette pour plaire à tout le monde et cela passe aussi
par la mixité des usages.
Enfin, une chose surprenante qui ressort des interviews, le
commerce pourrait « disparaitre » si celui-ci n'arrive pas à
se réinventer. C'est une hypothèse que je n'envisage pas car je
pense qu'il est un lieu d'interactions sociales obligatoires mais les
interviewés voit cette option possible dans un worst case ou les gens ne
se déplaceraient plus de leur domicile pour consommer, soit via
l'e-commerce soit via le Metaverse.
Enfin, par rapport à la logistique, le constat est
unanime, c'est la nouvelle typologie star du monde Post-Covid. Elle a toutes
les caractéristiques requises pour attirer les investisseurs et la
logistique urbaine ou encore le cross docking vont accentuer ce
phénomène. Néanmoins, comme vu en hypothèse, il est
fortement possible qu'il y ait un plafond de verre lié à cet
entrain puisque la logistique et très consommatrice de foncier et donc
peu écologique. Elle va devoir trouver sa maturité et ainsi
composée avec les nouvelles normes ESG qui seront de plus en plus
importantes sur le secteur immobilier.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Conclusion
Même si elles ne sont pas encore complètement
mesurables, l'analyse des évolutions au cours des dernières
années, confirme l'émergence de profondes mutations sur le
secteur immobilier. Que ce soit dans la population, avec l'avènement
d'aspirations nouvelles comme la qualité de vie ou
l'écoresponsabilité ou chez les acteurs de l'immobilier
(utilisateurs, promoteurs, entreprises...), mais également
investisseurs.
On observe cependant que les conséquences ont
été différentes selon les secteurs, quant à
l'impact sur leur attractivité et les enjeux auxquels ils devront faire
face.
Une certitude s'impose cependant. Poussés par les
changements de mentalités, les aspirations nouvelles des populations,
les attentes des salariés et les contraintes climatiques, le monde de
l'immobilier devra intégrer ou continuer à intégrer une
dimension de plus en plus Environnementale, Sociale et de Gouvernance
(critères ESG) dans le futur.
Les métiers de l'immobilier devront intégrer des
mesures systématiques de mesure de l'empreinte carbone. De nombreuses
pistes, déjà explorées devraient continuer à se
développer : les constructions en bois, les constructions modulaires
(Flex office), les immeubles réversibles ou modulables, permettant la
cohabitation de plusieurs usages (bureaux, logements, résidences
gérées avec services ou des nouveaux modes d'habitation comme le
Coliving...
Les pouvoirs publics joueront un rôle moteur et le
jouent déjà avec le durcissement des contraintes
réglementaires. Je citerais, à titre d'exemples, l'entrée
en vigueur de la RE2020 en lieu et place de la RT2012 pour le
résidentiel, la Loi LOM (Loi d'Orientation des Mobilités) ou la
loi POPE et l'obligation pour les entreprises d'infléchir leur
trajectoire énergétique en vue d'obtenir l'efficacité
énergétique Certificats d'Economies d'Energie (CEE) pour les
entreprises et collectivités.
Ainsi, la crise sanitaire n'a pas entrainé à ce
jour de crise majeure ou systémique de l'immobilier, comme
redouté. Cependant, pour l'ensemble des typologies d'actifs : actifs de
bureau, de logement, de commerce et de logistique ainsi que l'ESG, elle les a
contraints à une adaptation rapide, à une évolution
réfléchie et à une réinvention audacieuse pour
faire face aux prochaines décennies à venir.
Enfin, pour conclure avec un sujet ouvert, on assiste
aujourd'hui à une remontée des taux d'intérêts
directeurs liées à la sortie de la crise sanitaire mais aussi
à l'augmentation du coût des matières premières avec
la guerre en Ukraine. La période que l'on vient de vivre avec les taux
à 0% était finalement une période d'anomalie mais les
acteurs avaient appris à composer et agir avec ces standards.
Cependant, cette remontée des taux engendre une
période d'attentisme de la part des investisseurs qui vient bousculer
à nouveau le marché. Il est fort à parier que la BCE tente
de minimiser les effets de l'inflation et de l'augmentation des taux avec le
déficit Européen n'explose pas dans une zone où la
majorité des pays sont assez profondément endettés.
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
Ainsi, la question d'une potentielle crise des taux pointe donc
le bout de son nez avec les conséquences majeures qu'on lui connait. Les
investisseurs vont devoir réetudier l'ensemble de leurs
hypothèses et repricer l'intégralité de leurs actifs
détenus et en cours d'acquisition. Quoi qu'il en soit, la
véritable question autour de ce phénomène porte sur la
situation conjoncturelle ou structurelle de cette potentielle nouvelle
crise.
Comme je l'ai démontré tout au long de ce
mémoire, le marché à subit de profonds changements depuis
la crise sanitaire et celui-ci devrait continuer à évoluer.
L'immobilier dans son ensemble est un secteur tellement complexe et fascinant
qu'il est très dur d'anticiper ces mouvements à l'avance.
Pour autant, « Plus vous saurez regarder loin dans le
passé, plus vous verrez loin dans le futur. » disait Sir Winston
Churchill. Il faudra donc se servir de cette crise, ainsi que de toutes celles
par le passé et celles dans le futur, pour rendre les suites de
l'immobilier meilleures au sens économique, écologique et
structurel.
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Esteban Rodriguez-Gongora
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Bibliographie
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spécialisés
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https://www.businessimmo.com/contents/118796/covid-19-limmobilier-a-lepreuve-keys-am
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résidentiel européen résiste à la
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Esteban Rodriguez-Gongora
esteban.rodriguez-gongora@isg.fr
logistique-sort-renforce-de-la-crise-sanitaire-arthur-loyd-logistique
- Sandra Romi, « Immobilier logistique, la nouvelle classe
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- Emilien Villeroy, « L'immobilier logistique s'engage pour
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internationale, VOXLOG, 09/12/2021, disponible sur
https://www.voxlog.fr/dossier/207_1/limmobilier-
logistique-sengage-pour-la-performance-environnementale
Etudes de marché
- « 2030, l'Odyssée de l'espace de travail »,
Colliers, 2019, disponible sur
file:///C:/Users/ergal/Downloads/2019_Colliers%202030%20Odyssee%20espace%20d
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- « Marché du résidentiel neuf &
ancien», BNP Paribas Real Estate, 2021, disponible sur
file:///C:/Users/ergal/Downloads/2021%20T2%20BNP%20-%20RESIDENTIEL%20-%20NOTE%20DE%20CONJONCTURE%20T2%202021%20(1).pdf
- « Les chiffres du marché de l'investissement en
Résidentiel », JLL, 2021, disponible sur
https://www.jll.fr/content/dam/jll-com/documents/pdf/research/emea/france/fr/infographie-
chiffres-cl%C3%A9s-investissement-t4-2021.pdf
- « Le marché de l'immobilier logistique », JLL
, 16/01/2021, disponible sur
https://www.jll.fr/fr/espace-presse/le-marche-de-l-immobilier-
logistique-en-2019
Vidéo
- Darya Frolova, « Fondamentalement, nous pensons qu'il y a
un avenir pour le commerce physique, Business Immo, 26/11/2021, disponible sur
https://www.businessimmo.com/contents/132476/fondamentalement-nous-pensons-quil-y-a-
un-avenir-pour-le-commerce-physique
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