Paragraphe 2 : La responsabilité des organisations
d'intégration régionale
Il s'agira ici également de faire des recommandations.
D'abord à l'endroit de l'organisation continentale et ensuite à
l'endroit des organisations sous-régionales.
A- L'Union africaine
L'UA a un grand rôle à jouer de nos jours pour
l'heureux aboutissement du processus de rationalisation initiée par
elle. Il s'agit plus précisément d'accélérer le
processus d'intégration par la mise en oeuvre concrète des
étapes du traité d'Abuja. Les plus importants efforts reviennent
toutefois à la Commission de l'UA qui est principalement chargée
des CER. Sa stratégie permettra de faire désormais de l'Afrique
un partenaire crédible et respecté dans le concert des
nations.
La politique de l'Union Africaine dans le cadre de la
rationalisation des CER est de renforcer ces communautés afin de leur
faire jouer véritablement leur rôle de piliers de
l'intégration. Pour permettre la mise en oeuvre d'un tel objectif,
l'ancien Président de la Commission de l'Union Africaine, le Professeur
Alpha Omar KONARE avait proposé trois axes
stratégiques séquentiels.
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MarieBénédicte GABA
La prolifération des organisations
d'intégration régionale en
Afrique: complémentarité ou concurrence?
Premièrement, la mise en place d'institutions
politiques et financières prioritaires pour impulser
l'intégration.
Deuxièmement le renforcement des capacités des
CER en vue de leur permettre de s'acquitter de leurs missions en tant
qu'instruments d'intégration régionale.
Et troisièmement, le renforcement des liens
institutionnels entre l'Union Africaine et les CER en institutionnalisant la
concertation entre les CER d'une part, et d'autre part, entre les CER et
d'autres Institutions de coopération dans les domaines prioritaires pour
l'Union.
A cela, nous préconisons la promotion par l'UA de la
volonté politique des Etats à réaliser
l'intégration et l'union africaines et la mise en place d'institutions
politiques et financières pour impulser l'intégration.
De plus, l'UA devra agir dans le sens du renforcement des
capacités des communautés économiques à remplir
leurs missions d'instruments au service de l'intégration et du
renforcement des liens institutionnels entre elle et les CER par l'instauration
d'un véritable cadre de concertation.
B- Les autres entités sous-régionales
Nos recommandations vont spécialement aux 8 CER
reconnues par l'UA, car c'est à elles que revient principalement la
lourde tâche d'harmonisation et de coordination de toutes les
différentes organisations intergouvernementales opérant sur le
continent.
Elles devraient donc poser les jalons par le renforcement et
l'extension des marchés et institutions financières africaines
qui pourraient les aider à mobiliser le financement nécessaire
aux projets d'intégration.
Elles doivent désormais, d'abord et avant toute chose,
agir dans le sens du traité d'Abuja. Elles devront, par la suite,
créer des cadres de concertation périodiques et réguliers
pour l'analyse des mécanismes d'harmonisation et de coordination de
leurs actions, ou renforcer ces instruments là où ils
existent.
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La prolifération des organisations
d'intégration régionale en
Afrique: complémentarité ou concurrence?
Elles devront, enfin, développer des relations de
partenariat; renforcer le réseau de communication entre elles et adopter
un programme minimum d'intégration par communauté.
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