B. Analyse et critique des travaux précédents
et actualisation
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Les différentes lectures consultées et notamment
celles répertoriées ci-dessus permettent une meilleure
compréhension de la notion de Paysage Culturel, non seulement par la
définition de L'UNESCO, mais plus encore par la prise en compte des
différents contextes. Ainsi si le concept du paysage est unique, il peut
s'adapter aisément à chaque pays, et même chaque
région d'un même pays, mais l'essentiel étant de pouvoir
faire ressortir la qualité de l'interaction entre la culture et la
nature, mais plus encore de voir de quelle manière les populations
s'intègrent ou vivent en phase avec cette nature profondément
liée à leur mode de vie et d'existence. Aussi la
définition donnée du paysage Africain dans son contexte
correspond à tous points de vue à la réalité de
notre site d'études, le Paysage culturel des Chutes de la
Lobé.
En effet sur la base des recherches sur le terrain, il
apparait que les populations riveraines croient en l'existence et en la
puissance des divinités aquatique, les « Miengu », qui ont la
capacité de régir la vie de la communauté, de
répondre à leur doléance et même de résoudre
des problèmes existentiels au sein des familles et même de la
communauté tout entière. Ces divinités n'étant
visibles que par les initiés, les chefs des Villages, sont les
interlocuteurs privilégiés qui servent d'intermédiaires
entre celles-ci et les populations, par le biais des libations, des offrandes
et sacrifices au cours des cérémonies rituelles et cultuelles
précises. Ici il n'y a pas de matérialisation des
divinités sous formes d'idoles ou de statuettes, tout est dans la
pensée collective. Cette croyance n'est pas un obstacle pour ces
populations à adhérer à des religions dites modernes comme
le Christianisme, ou encore de profiter des avantages de la modernité et
des avancées technologiques, elle est fait partie intégrante de
la vie des populations autour du Paysage culturel, c'est leur culture tout
simplement. Et elle perdure depuis des générations et des
générations. On peut comprendre aisément la
vulnérabilité de ce type de communauté qui doit vivre
désormais près de grandes industries et de grands projets
générateurs de gros intérêts économiques pour
la nation. Cette communauté était-elle prête à
gérer cette proximité ?
Nos lectures sur le cas de la zone portuaire donnent un aspect
de gestion de cette situation aussi bien de la part des promoteurs du Port que
de la part des populations riveraines. Dans le cas de la ZIF, les promoteurs
n'ont pas été sensibles, bien que sensibilisés à
l'importance de la gestion et de la protection des richesses écologiques
du site. En effet cette zone est connue pour sa richesse exceptionnelle en
fauve et en avifaune, qui à ce jour est grandement menacée par
une attitude qui peut s'interpréter comme de l'indifférence par
les
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promoteurs de la zone portuaire. Malgré la Loi qui est
de plus en plus précise sur les dispositions, malgré les
promesses non tenues pour mettre à la disposition des riverains des
infrastructures devant servir à la recherche scientifique sur les atouts
écologiques du site, les promoteurs continuent leur planification en ne
se souciant que des retombées économiques de ce projet. Les
populations n'ont eu que de recours de se mettre en un collectif d'association
aux fins de faire entendre leur voix et solliciter l'arbitrage des
autorités compétentes, d'où la note adressée au
Ministre e l'Ecologie de France en 2009. Le plus important à notre avis
n'est pas connaitre la suite de cette doléance, mais de s'inspirer de
cette attitude des riverains de la ville de Crau pour défendre leur
territoire de la menace imminente et irréversible qu'est le
développement de la ZIF au détriment de leur
sécurité, si on tient compte des dangers qu'encoure la population
avec la naissance des pathologies liées à la pollution et aux
catastrophes écologiques qui sont de plus en plus présentes. Ces
différents travaux nous serons forcement bénéfiques pour
la suite de notre recherche sur notre cas d'études et nous permet de
ressortir avec plus d'acuité, la problématique de notre sujet :
« Le port de Kribi : force ou menace pour la proposition d'inscription des
chutes de la lobe sur la liste du patrimoine de l'Unesco et pour
l'identité des populations riveraines »?
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