Le port de Kribi. Force ou menace pour la proposition d’inscription des chutes de la lobe sur la liste du patrimoine de l’Unesco et pour l’identité des populations riveraines.par Suzanne Pulcherie NNOMO ELA Paris 1-Panthéon Sorbonne - Master Erasmus Mundus TPTI 2016 |
CHAPITRE IILOCALISATION DU SITE, HISTOIRE, ET IDENTITE CULTURELLE DES POPULATIONS RIVERAINESSUMMARY This chapter places the subject in its geographical and historical context. It allows a location that goes from the general to the specific. It locates the site of precisely and informs about the history of the settlement of the site by its different communities, the Mabi, the Batangas and the Bakola people; three ethnic groups with different origins which cohabit in perfect harmony for centuries. In addition to these ethnic groups, there is more in addition to migrants who come from other parts of Cameroon and even from abroad for professional reasons and end up settling on the site. Indeed the city of Kribi and its surroundings are from privileged tourist destinations, but because of the economic boom that knows the area and even more because of the implementation of the CIPK, Kribi became one of the privileged destinations of migrants in search of employment and better living conditions. This chapter evokes also the cultural and spiritual life of the cultural landscape of the falls of the lobed. Indeed, it has details of the interaction between local communities and their environment, including the water of the sea or the river Lobe. It is a kind of identity card of the Lobe falls cultural landscape, this chapter gives an almost complete knowledge of the site so as to better highlight its values that support of an Outstanding Universal Value, which led the Ministry of Culture to prepare a proposal of ranking on the list of world heritage of humanity. Also at the end of this chapter, it has a better understanding of cultural practices of the site, festive and traditional events, but still read, we better integrate the cultural identity of this people attached to its culture, but even more that has a symbiotic relationship with water, crucible of their spirituality. Localisation géographique et rappel Historique25A. Le CamerounLe Cameroun est un pays du golfe de Guinée, sur la façade occidentale de l'Afrique. Il possède 590 km de côtes, très découpées le long de l'océan Atlantique. Très étendu en latitude (1 200 km du nord au sud), le pays a schématiquement la forme d'un triangle dont la base longe le 2e degré de latitude nord, tandis que le sommet, riverain du lac Tchad, atteint le 13e parallèle. Le Cameroun est entouré des pays et étendues d'eau ci-après : - Le Nigeria et l'océan Atlantique à l'ouest ; - La Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo au sud ; - La République centrafricaine et le Tchad à l'est ; - Le lac Tchad au nord. Par sa superficie de 475 442 km2 et sa population d'environ 19 598 889 habitants en 2010, le Cameroun est un pays de taille moyenne en Afrique. Le pays se situe entre la bordure méridionale du Sahara et la limite septentrionale de la forêt équatoriale du bassin du Congo au sud. L'ouest du pays est dominé par les Hauts-Plateaux, et comprend le massif le plus haut de toute l'Afrique de l'Ouest : le mont Cameroun, qui culmine à 407.021 mètres ; c'est le neuvième sommet du continent africain. L'est du pays est recouvert dans sa très grande majorité d'une forêt équatoriale encore bien conservée. Le long de ses 590 km de côtes, on compte quelques cités balnéaires : Kribi, et Limbé près du mont Cameroun. D'après le Livre « intitulé Histoire et Géographie du Cameroun »26, les premiers habitants du Cameroun furent probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades également appelés Pygmées. Mais dès le premier millénaire avant Jésus-Christ s'est développé des sociétés sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification et les Bakas ont été repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est du Nigéria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des Langues bantoues ; ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique 25Dans ce chapitre, nous nous sommes largement inspirés du Plan de gestion, élaboré par nos soins, en intégrant de nouvelles informations prises grâce aux sources orales sur le site. NNOMO ELA, Suzanne Pulchérie ; MBIDA, Christophe, Le paysage culturel des chutes de la Lobé Kribi, Cameroun Plan de gestion et de conservation provisoire 2007-2012, Ministère de la Culture, Yaoundé, 2006 26ERNOULT Jean.; Jean, CRIAUD, Histoire et Géographie du Cameroun, Ed. Les classiques africains, 1982, 26 subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture. La première allusion historique aux côtes camerounaises se trouverait dans le récit du périple d'Hannon, dans un texte grec très discuté. Au Ve siècle av. J.-C., ce Carthaginois aurait atteint le mont Cameroun qu'il baptisa le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé parce que la traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés au sud d'Essaouira. En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins Portugais du navigateur Fernando Póo sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d'eau qu'ils appellent aussitôt Río dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptèrent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de Cameroun. D'après les auteurs, les Allemands établissent le 5 juillet 1884 leur protectorat du nom de Kamerun. Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les indigènes sont pour la plupart soumis au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales. Les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Grande Guerre, en 1918 ; la Société des Nations(SDN)27 confie alors la partie orientale (la plus grande) à la France et la zone occidentale (deux poches limitrophes du Nigéria) au Royaume-Uni. Chacun de ces deux pays imprimera sa marque à son Cameroun, la France adoptant la politique de l'assimilation et le Royaume-Uni celle de l'indirect rule28. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays Bassa et en pays Bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone 27 Réunie à Paris, la Conférence de la paix avant de travailler à l'élaboration des traités de paix s'est d'abord attachée à rédiger, en janvier-février 1919, le Covenant ou Pacte qui a donné naissance à la Société des nations (SDN), dont la création correspondait au 14ème point du président Wilson. Adopté le 28 avril 1919, ce Pacte a été ensuite annexé aux différents traités. La Société des nations était donc fondée sur un pacte librement conclu entre des Etats souverains qui n'aliénaient en n'y adhérant aucune parcelle de leur souveraineté. Son siège était fixé à Genève, en Suisse, pays traditionnellement neutre situé au coeur de l'Europe. http://www.cndp.fr/crdp-reims/memoire/bac/1GM/connaissances/sdn.htm , consulté le 18/06/16. 28L'indirect rule était un régime de colonisation, largement appliqué dans l'empire britannique et en particulier dans les colonies africaines et dans l'Empire britannique des Indes. Néanmoins toutes les colonies n'étaient pas sous ce régime, et certaines étaient sous celui du direct rule. Cette politique avait pour principal avantage de réduire la présence coloniale nécessaire. En effet, en s'appuyant sur des dirigeants natifs, les britanniques s'assuraient la collaboration de l'administration existante et pouvait ainsi réduire leur présence sur place ; http://capsurlindependance.quebec , indirect rule et indigénat, consulté le 18/06/16 27 française est proclamée le 1er janvier 1960, le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique, la partie Nord ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'Union des Populations du Cameroun (UPC), et l'ALNK, son « Armée de libération nationale Kamerounaise », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui durera jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique29, ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, ont dirigé clandestinement les opérations de répression menée par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste » (Partisans de l'UPC), essentiellement à l'Ouest du pays. Tortures, regroupement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, les méthodes employées sont celles de la France durant la guerre d'Algérie, qui sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIAC), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le 20 mai 1972, un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme. Le Cameroun compte environ 280 ethnies avec quelques grands ensembles (sémites, hamites, bantous, semi-bantous et soudanais) et de nombreux métissages. Sur le plan administratif, le Cameroun compte aujourd'hui dix régions elles-mêmes divisées en 58 départements. Les départements sont divisés en arrondissements. Les régions ont été créées à la suite d'un décret présidentiel le 12 novembre 2008. Jusque-là on avait affaire à des « Provinces » ou « districts ». Au vu de son passé historique, le Cameroun hérite de deux langues officielles le Français et l'Anglais. C'est le seul pays bilingue en Afrique. Fig.3 Carte administrative du Cameroun, Source : http://www.izf.net, consulté le 15/08/16. |
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