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Révision constitutionnelle et crise politique en RDC.


par Patrick MBALE MALAMABA
UNILU - Gradue en sciences sociales politiques et administratives 2020
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

I. PRESENTATION DU SUJET

1.1. OBJET D'ETUDE

Ce travail est le fruit de nos réflexions scientifiques sur un sujet intitulé « Révision constitutionnelle et crise politique en R.D. Congo » dont l'objet d'étude est d'analyser la quintessence de la révision constitutionnelle sur les crises politiques qui gangrènent et qui handicapent le développement harmonieux que connait la République Démocratique du Congo sur la globalité des aspects tels que : Politique, économique, social et environnemental.

1.2. OBJECTIF

L'objet à démontrer dans ce travail est celui d'élaborer les mécanismes nécessaires pouvant diminuer, les conflits politiques, la dictature, les révoltes, les émeutes autrement dit toute forme des crises politiques occasionnées par la réforme de certains articles liés à la constitution.

II. CHOIX ET INTERET DU SUJET

II.1. CHOIX

Il est impérieux dans un travail scientifique d'élucider le pourquoi du choix du sujet, pour notre part notons tout d'abord que le fait que la constitution est la loi fondamentale qui régit le fonctionnement dans un État, elle se doit d'être révisée avec l'évolution politique et démocratique selon les réalités actuelles que traverse la République Démocratique du Congo pour maintenir la ligne de conduite et l'égalité socio-économique, enfin d'éviter de connaitre les crises qui régénèrent dans notre pays. En effet l'intérêt que présente ce sujet est totalement capable d'être observé sur le plan personnel, social et scientifique.

II.2. INTERET

II.2.1. INTERET PERSONNEL

Les connaissances apprises au cours de notre cursus scientifique doivent être confrontées à la réalité c'est à cet effet que le sujet a porté notre intérêt dans la mesure ou il nous permet non seulement de nous évaluer personnellement mais aussi d'avoir une connaissance sur la problématique des crises politiques en République Démocratique du Congo.

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II.2.2. INTERET SOCIAL

Les gouvernés et les gouvernants font face à des crises politiques et pour lutter contre ce phénomène socio-politique, ils mettent en place des mécanismes adéquats pour aboutir à des bonnes résolutions, notre travail a comme intérêt social celui de mettre à la portée de l'opinion nationale les mécanismes nécessaires qui permettrons de diminuer, également résoudre les crises politiques qui frappent la République Démocratique du Congo.

II.2.3. INTERET SCIENTIFIQUE

Étant scientifique nous avons le devoir de contribuer à l'évolution de la science et de la recherche, un travail scientifique doit être mit à la disposition de l'opinion publique car c'est pour cette même opinion que nous menons des recherches. L'intérêt scientifique que porte notre travail se résume qu'à notre propre volonté de contribuer à l'évolution de la recherche scientifique tout en léguant aux générations présente et futures un outil efficace pour la résolution des crises politiques qui impliquent le changement radical des mentalités et contribuerait dans les recherches, lesquelles menées dans les jours avenir pour le progrès scientifique.

III. ETAT DE LA QUESTION

L'état de la question est une recension des écrits, des productions scientifiques de nos prédécesseurs dont leur objet d'étude a de rapport avec le notre à savoir la crise politique, il en vient donc des réflexions évoquées par nos aînés scientifiques pour arriver à construire notre objet d'étude. Parmi ces différents auteurs nous pouvons citer entre autres :

· SANGO MAMBA Zaïna : Travail de fin de cycle, « La pérennisation de règne et crise politique en R.D.C, UNILU, 2009 ».

Ce travail gravite autour d'une problématique dont l'auteur posé les questions que voici : En quoi là pérennisation au pouvoir peut-elle être une source des tensions ou des crises politiques ?

La crise politique que connaît le Zimbabwe est-elle normalement liée à une pérennisation de Robert MUGABE ?

L'auteur conclus en disant que la pérennisation au pouvoir peut ou n'est pas être une source de crise politique. Elle est une source de crise politique si toutes les forces en présence ne trouvent pas leurs comptes

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dans la gestion de chose publique. Elle n'est pas une source de crise dans la le cas où les textes légaux du pays sont respectés et les deux environnements trouvent leur compte dans la gestion de l'État.

Notre travail s'est démarque de celui-ci compte tenu du champ d'exploitation qui pour l'auteur son champ d'exploitation est le Zimbabwe quant à notre champ d'exploitation est la R.D. Congo.

· KISEME KAZADI Huguette : Travail de fin de cycle, « Union Africaine et crise politique en Guinée Conakry, UNILU, 2010 ».

L'auteur posé la question de savoir : comment faire prévaloir la paix et une sortie urgente de crise de façon sereine ?

Il conclu en proposant un appel pressant à toutes les forces politiques impliquées dans le processus de transition pour qu'elles mettent l'intérêt supérieur du pays au dessus de toute considération partisane, et qu'elles s'abstiennent de tout acte susceptible de compromettre le processus de transition.

Notre travail s'est démarque par le fait que l'auteur explique la crise politique par et a travers l'union Africaine dans le Guinée Conakry, contrairement à notre travail dont la crise politique est expliquée par la reforme des articles en R.D. Congo.

· ILUNGA MUDIANDAMBO Danny : Travail de fin de cycle, « Processus électoral et Crise politique en R.D.C, UNILU, 2018 ».

A la question de savoir : comment le processus électoral peut être à la base de la crise politique ?

L'auteur conclus tout en affirmant que les acteurs politiques congolais doivent avoir la culture de démontrer, c'est-à-dire que lorsqu'on perd il faut toujours prendre courage et accepter le résultat des urnes et se préparé pour les élections prochaines.

· BAHATI MASIRIKA, Mémoire « Les Régimes et les Conséquences de la crise politique en Afrique. (Cas de la R.D.C), UNILU, 2011 ».

L'auteur à poser comme problématique de savoir les différentes causes et conséquences de la crise politique en R.D.C ?

Pour l'auteur, les crises politiques dans notre pays sont causées par des différentes causes qui sont internes qu'externe. Ces différentes causes

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ont deux principales conséquences à savoir : l'instabilité des régimes politique et surtout la misère dans la population.

· MUDIBU WA MUDIBU Danny, Mémoire « L'union Africaine et la crise politique en R.D.C, UNILU, 2017 ».

Ce travail gravite autour de la problématique de savoir : en quoi consiste l'apport de l'union Africaine dans la gestion de la crise politique en R.D.C ?

L'union Africaine contribue à la gestion de la crise politique en R.D.C à travers des médiations organisées tant par l'entremise de ses États membres individuellement, que par celle des organisations sous régionales de coopération ou d'intégration et propose des bons offices à travers ses émissaires ou envoyés spéciaux.

Notre noble travail se démarque des quelque travaux scientifiques précédents par le fait que, ces derniers ont expliqué la crise politique par et a travers le processus électoral, les régimes politique ainsi que l'union Africaine qui d'une manière ou d'une autre influe sur les crises politiques en R.D.C. Pour notre part, nous expliquons la crise politique par et a travers la réforme des certains articles autrement comprendre l'influence de cette réforme des articles constitutionnels sur les crises politiques qui gangrènent la République Démocratique du Congo.

IV. PROBLEMATIQUE

Pour pouvoir mener à bon ses investigations le chercheur, pose une question de recherche sur son objet d'étude ce qui lui permet de mieux résoudre son problème spécifique, par-delà certains auteurs ont défini la problématique comme suite :

« Un écart entre ce qui est et ce qui devrait être que le chercheur perçoit en comparant la situation d'un domaine ou d'un secteur avec la situation de différents domaines où secteurs de la collectivité global, d'une part et en s'appuyant sur un référentiel constitué par ses observations, ses représentants, des informations lui fournies par les rapports administratifs, les laboratoires, les différents consultants d'autre part ».1

1 MULUMBATI NGASHA Adrien, Manuel de sociologie Générale, édition Africa,1980, p41

5

« Une interrogation sur un objet donné dont l'exploration est à la portée du chercheur étant donné ses ressources et l'état actuel de la théorie ».2

« Est un ensemble des questions nécessitant des réponses provisoires que nous appelons hypothèses ».3

Pour notre part la problématique est : « la question pertinente sur un objet d'étude qui permet au chercheur de confronter ce qui est à ce qui devrait être. »

La RÉPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO sous sa constitution du 18 février 2006 a connu une révision constitutionnelle le 20 janvier 2011 de huit articles à savoir : l'article 71, 110, 126, 149, 197, 198, 218 et 226. Qui juste après la reforme de l'article 71 qui stipule que «(Modifié par l'article 1er de la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la constitution de la République Démocratique du Congo) le Président de la République est élu à la majorité simple des suffrage exprimés ».4 Le pays a connus une crise politique sur base de laquelle le gouvernement après 5 ans de gestion n'a pas su réunir une somme pour couvrir les élections à deux tours, une des raisons qui a fait déborder la goutte d'eau dans la vase.

Partant de ce qui précède, notre préoccupation serait de répondre aux questions suivantes : « Quelles ont été les causes principales ayant fait que la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011 soit suivie d'une crise politique et comment était-elle résolue ? ».

V. HYPOTHÈSE

L'hypothèse se présente comme :

« La proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche, formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse ».5

2 KITABA KYA GHOANYS, Cours des méthodes de recherche en sciences sociales, G2 SPA, 20182019, p18

3 ISANGO IDI WANZILA, Notes de cours d'initiation au travail scientifique, UNILU, G1 SPA, Inédit

4 Logiciel, constitution de la R.D.C

5 PIERRE RONGERE, Méthodes des sciences sociales, Paris, Ed Dalloz, 1971, p.20

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« Une idée directrice, une tentative d'explication des faits formulés au début de la recherche et à être abandonner ou maintenue d'après les résultats de l'observation ».6

Les causes principales ayant fait que la révision constitutionnelle soit suivie d'une crise seraient l'extension, le renforcement du pouvoir politique du chef de l'Etat, tentative d'empêcher une alternance démocratique, tentative d'un régime dictatorial.

S'agissant de la résolution de cette crise, les politiques congolais auraient fait recourent aux accords politiques, inter-congolais ainsi qu'à l'organisation des élections de 2011.

VI. METHODOLOGIE

VI.1. METHODE

La méthode est définie par certains auteurs comme : « l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie ».7

« Une manière de conduire sa pensée, de penser, de dire ou de faire quelque chose suivant certains principes et avec un certain ordre ».8

« Une démarche intellectuelle qui consiste à analyser, comprendre et interpréter les informations, les donnés fournis par les techniques pour atteindre l'objectif que le chercheur s'est assigné ».9

Pour pouvoir mieux réunir les informations concernant l'objet de notre travail nous avons fait recours à la méthode historique qui nous a permis de « déterminer la causalité des faits en mettant en exergue le facteur qui aurait le plus influencé le fait ou rapport social étudié ».10

Cette méthode nous a également permis à « rassembler, ordonner, hiérarchiser autour d'un fait singulière une pluralité des faits afin de déceler celui qui a exercé le plus d'influence sur le fait étudié ».11

VI.2. TECHNIQUE

Certains auteurs ont défini la technique comme étant :

6 PASCAL MPANGE K, notes des cours d'initiation au travail scientifique, UNILU, G1 SPA,2015-

2016, P.26-27

7 R. Pinto et M. Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, Ed. Dalloz, 1971, p.289

8 Logiciel Dictionnaire

9 KITABA KYA GHOANYS, Op.cit., P.1

10 KITABA KYA GHOANYS, Ibidem, P.44

11 MULUMBATI NGASHA Adrien, Sociologie Générale, éd. Africa, P.21

7

« Un ensemble des procédés utilisés dans la collecte des faits et informations, lesquelles sont étroitement liés au mode d'investigation et à la recherche ».12

« Un ensemble d'outils, d'instrument et des procédés mis en oeuvre par le chercheur dans la production des données sur le terrain ».13

Pour pouvoir enrichir notre travail certaines techniques nous ont été indispensables pour pouvoir récolter d'une manière plus précise les donnés.

De ce fait nous avons recouru à un certain nombre des techniques à savoir :

A. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE (NON VIVANTE)

Qui a mit à notre présence des documents supposés contenir des informations recherchées d'autre part.

Cela passe par là lecture des quelques oeuvres matérielles qu'immatérielles produit par les hommes vivant dans une société.

B. LA TECHNIQUE DE L'INTERVIEW DIRECT

Entendu comme : « celle dont les questions visent à savoir directement ce que les sujets enquêtés pensent, ressentent, désirent, savent, font ou sont ».14

Cette technique au sein de notre travail nous a permis de récolter les donnés tout en procédant par des échanges directs avec certains experts dans le domaine politique.

VII. DELIMITATION DU TRAVAIL

VII.1. DELIMITATION TYPOLOGIQUE

Notre travail dont l'objet d'étude est la crise politique en R.D. Congo trouve son fondement dans un cadre d'étude purement spécifique à savoir, le cadre de Sciences Sociales Politiques et Administratives.

VII.2. DELIMITATION TEMPORELLE

Ce travail couvre la période de la Deuxième République allant de 2006 jusqu'à nos jours, plus précisément la période durant l'intervention de la révision constitutionnelle en 2011.

12 NZONGO N, Introduction à la science politique, éd. Mont noir, Lubumbashi,1971, pp.15

13 KITABA KYA GHOANYS, Op.cit., pp. 1

14 MULUMBATI NGASHA Adrien, Op.cit., pp. 24

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VIII. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Mis appart la dédicace, l'Avant-propos, l'Epigraphe, in memoriam et l'introduction générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres à savoir : le chapitre premier portant sur les considérations générales, le deuxième chapitre sur l'aperçu général de la R.D.C et le troisième chapitre est consacré aux causes principales et résolutions de la crise politique en République Démocratique du Congo.

Enfin de compte notre travail marqué sa fin avec une conclusion générale.

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CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATION GENERALE

SECTION I : CONCEPTS DE BASE

I.1 CONSTITUTUION

La caractéristique principale et visible de tout Etat espérant ou postulant à la qualification d'un Etat de droit est l'existence d'une constitution.

Tout en observant l'Etat entant que personne morale c'est-à-dire qui se présente comme une institution dotée d'un pouvoir politique, ne peut exister qu'en vertu des certaines règles qui le définissent, ce qui n'est autre que sa constitution.

Ainsi donc la constitution est la loi suprême dans un Etat et c'est de cette loi fondamentale que toutes les autres lois tirent leurs substances, aucune autres ne peux lui être contraire car ce document définit le type de société organisée dans un Etat, les symboles nationaux qui distinguent les différents Etats entre autre : l'hymne national, la devise ou la monnaie national, le drapeau, la forme d'un Etat, le régime politique, le mode de scrutin sur l'étendue national ainsi que le fonctionnement des institutions et de la justice.

Certains auteurs ont défini la constitution au sens matériel et formel :

Au sens matériel, la constitution est l'ensemble des règles relative à la dévolution et à l'exercice du pouvoir.15

Au sens formel, la constitution est un texte juridique spécial, rédigé par un organe spécial suivant des procédures plus ou moins solennelles.16

DJOLI ESENG'EKELI cité par Hervé KIDIA KUBATAKANI appréhende la constitution au sens formel comme étant « un ensemble des règles juridiques élaborées et révisées selon une procédure supérieure spécifique à celle utilisée pour la loi ordinaire ».17

MPONGO BOKAKO défini pour lui la constitution au sens formel comme « le document qui règlemente les institutions et qui ne peut être

15 MOLENGA LINGOTO Willy, Droit constitutionnel et institutions politiques, UNILU, 2018-2019, p36

16 Idem p 36

17 Hervé KIDIA KUBATAKANA, la révision constitutionnelle en droit positif congolais et français. Analyse comparative des procédures et limites à la révision, UNIKIN,2011 p9

10

élaboré ou modifié que selon une procédure différente des autres formes d'établissement des règles de droit ».18

Gérard CORNU dans vocabulaire juridique défini quant à lui la constitution comme « un ensemble des règles suprêmes fondants l'autorités étatique, organisant ses institutions, lui donnant ses pouvoirs et souvent aussi lui imposant des limitations en particulier en garantissant des libertés aux sujets ».

La notion de la constitution ne se limite pas à la simple définition, notons qu'à cela la forme de la constitution.

Formes de la constitution

La constitution peut revêtir diverses formes :

Elle peut être écrites, lorsque les règles dont elle est constituée sont expressément transcrites dans un document officiel pour la rendre sensible à tous.19

Elle peut aussi être coutumière, une fois que les règles qui la constituent résultent de l'usage, des traditions, des précédents, sans avoir jamais été codifiées dans un texte officiel.20

Ainsi que la coutume constitutionnelle, c'est cet ensemble des usages nés de la pratique des gouvernants ou de la constitution et considérés comme ayant force obligatoire.21

I.2 REVISION CONSTITUTIONNELLE

La constitution étant une loi fondamentale comme nous l'avions souligné dans les phrases introductives, elle doit s'adapter aux transformations sociopolitiques, économiques et aux nouvelles mentalités que subissent la société pour ne pas perdre son caractère fondamental.

Plusieurs définitions sont proposées pour pouvoir cerner la notion de la révision constitutionnelle.

Pour Gérard CORNU, la révision constitutionnelle est « un réexamen d'un corps des règles en vue de son amélioration ».22

18 Idem p9

19 MOLENGA LINGOTO Willy, Op.cit., p37

20 Idem, p37.

21 Ibidem p37.

22 Gérard CORNU, Droit constitutionnel, Paris, économica,1993, p134

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Serge GUINCHARD et Gabriel MONTAGNIER, définisse la révision constitutionnelle comme « un procédé des techniques juridique par lequel la constitution est modifiée dans sa forme ou plus fréquemment dans son contenu ».23

Selon Hervé KIDIA KUBATAKANA, la révision constitutionnelle est « une opération à travers laquelle la constitution est modifiée en vue de son adaptation aux exigences du moment et surtout en vue de son amélioration ».24

Pour Olivier BEAUD, il présente la révision constitutionnelle sous deux formes :

Au sens formel, la révision constitutionnelle est une technique juridique par laquelle les pouvoirs publics modifient expressément le texte de la constitution, après avoir suivi une procédure spéciale.

Au sens matériel, elle est le résultat de cette procédure dans la mesure où elle décrit l'objet de la modification de la constitution.25

Pour notre part nous définissons la révision constitutionnelle comme « une opération constitutionnelle à travers laquelle un organe spécial modifie expressément les textes constitutionnels en vue dès les adaptés aux exigences du pouvoir politique en place ».

I.3 POLITIQUE

Le concept « politique » fait face à une diversité des définissons partant de son genre qui est par moment appréhendé au masculin et féminin. Certains auteurs définissent « le politique » au masculin comme :

« Le champ social de contradictions d'intérêts (réels ou imaginaires, matériels ou symbolique), mais aussi des convergences et d'agrégations partielles, régulé par un pouvoir disposant du monopole de la coercition légitime ».26

« L'ensemble des régulations qui assurent l'unité et la pérennité d'un espace social hétérogène et conflictuel ».27

23 Serge GUINCHARD et Gabriel MONTAGNIER, Lexique juridique

24 Hervé KIDIA KUBATAKANA, Op.cit. p12

25 Olivier BEAUD cité par Hervé KIDIA KUBATAKANA, Op.cit. p9

26 P. Braud, la science politique, Paris, PUF, 1986, p.10

27 J. Baudouin, introduction à la science politique, Paris, Ed. Dalloz, 1992, p.3

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Pour MULUMBATI NGASHA Adrien, le politique signifie tantôt « le fait politique, tantôt celui qui fait de la politique ».28

Parlant du concept « politique » au féminin, plusieurs définitions sont avancées.

La politique est définie comme :

« L'ensemble des efforts que l'on fait en vue de participer au pouvoir ou d'influencer la répartition du pouvoir soit entre les Etats, soit entre les divers groupes à l'intérieur du même Etat ».29

« L'activité spécifique qui cherche à maitriser les conséquences de la sauvagerie des passions humaines en leur appliquant des règles reçues dans un groupement humain indépendant ».30

Le dictionnaire logiciel, défini la politique comme « une structure et le fonctionnement d'une communauté ».31

Pour notre part nous définissons la politique avec MULUMBATI NGASHA Adrien comme « une activité qui consiste d'abord à saisir l'ensemble des problèmes et des besoins de la population tels qu'ils sont générés par le reflux des événements qui se produisent dans l'environnement national et international, et ensuite à mettre en place un programme d'action pour les résoudre ou le satisfaire ».32

I.4 CRISE POLITIQUE

Le concept « crise » fait face à une diversité de signification partant du contexte dans lequel il est usité, qui peut être dans le domaine médical tout comme dans un autre. D'où cette importance pour nous de saisir tout d'abord le sens de ce concept.

La crise est « un événement social ou personnel qui se caractérise par un paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant produire des explosions de violence ou de révolte. Elle est autrement une rupture d'équilibre ».33

La crise peut être économique, institutionnelle tout comme politique.

28 MULUMBATI NGASHA Adrien, introduction à la science politique, Edition AFRICA, 1977, p.9

29 M. Weber, le savant et le politique, Paris, Ed. Plon, 1959, P. 100-101

30 J. Baechler, Démocraties, Paris, Ed. Calmann-Lévy, 1985, p.9

31 Logiciel dictionnaire

32 MULUMBATI NGASHA Adrien, Op.cit., p.13

33 Toupidictionnaire

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Une crise politique (ou crise de pouvoir) est également une phase grave dans l'évolution de la situation politique d'un Etat : elle entraine des grèves, des manifestations, des mouvements sociaux, des émeutes ou plus grave une révolte ou une guerre.

Pour notre part la crise politique est « une phase de dysfonctionnement que subit les rouages politiques, qui causée par le pouvoir en place ou l'opposition, et est caractérisée par des explosions des violences ou de révoltes de la part des gouvernants ».

SECTION II : CONCEPTS CONNEXES

II.1 POUVOIR POLITIQUE

Pour mieux appréhender la notion du pouvoir politique il est pour nous très important de saisir tout d'abord le concept « pouvoir » car ce concept souffre d'une polysémie due à son utilisation dans les différents contextes les plus variés.

Pour rendre compte du concept de pouvoir, Talcott Parsons pour qui le pouvoir est « la mise en oeuvre d'une capacité généralisée consistant à obtenir des membres de la collectivité l'accomplissement d'obligation légitimées au nom des fins collectives et permettant éventuellement de contraindre le récalcitrant par l'application des sanctions négatives ».34

Pour Robert DAHL cité pour MOLENGA LINGOTO, pour qui le pouvoir est «la capacité d'une personne A d'obtenir qu'une personne B fasse quelque chose qu'elle n'aurait pas fait sans l'intervention de A ».35

Thomas Hobbes a développé deux conceptions. La première considère le pouvoir comme une chose, une substance qu'un individu, un ensemble social, des individus, une classe sociale, une cité, un Etat peut posséder. La seconde considère le pouvoir comme quelque chose qui implique ou crée des relations entre un individu, des individus, un groupe ou des groupes d'individus qui l'exercent et un autre individu, ou groupe d'individus sur qui il est exercé.36

Nous retenons pour notre avec Max Weber pour qui le pouvoir signifie « toute chance de faire triompher au sein d'une relation sociale sa

34 T. Parsons, on the concept of political power, New York, Free Press, 1969, p. 361, cité par M. Ngasha Adrien, Op.cit., p. 2

35 MOLENGA LINGOTO Willy, Op.cit., p.4

36 T. Hobbes, Léviathan, Paris, Ed. Sirey, 1971, pp.81-83. Cité par M. Ngasha Adrien, Op.cit., p.81

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propre volonté, même contre des résistances, quelle que soit la base sur laquelle repose cette chance ».37

Tout pouvoir n'est pas politique, comme mentionné plus haut il revêt des formes multiples et variables selon le contexte ou secteur de la vie sociale auquel il s'applique.

En ce qui concerne le « pouvoir politique », plusieurs définitions lui sont sollicité.

Le pouvoir politique est :

« L'aptitude d'une institution ou d'un groupe à imposer des conduites aux acteurs sociaux, même contre leur volonté ».38

« Souverain c'est-à-dire qui décide en dernière analyse, qui n'est limité par aucun pouvoir supérieur ».39

Pour notre part, nous définissons le pouvoir politique avec Maurice Duverger comme « le pouvoir global exercé dans toute collectivité (groupe ou société globale), c'est-à-dire le pouvoir d'organiser cette collectivité, de la maintenir, de la développer, de la protéger contre les autres, par opposition aux pouvoirs relatifs à chacun des secteurs particuliers dans lesquels se manifeste la collectivité en question ».

Ainsi défini, le pouvoir politique se distingue également d'autres formes de pouvoir par son caractère à la fois territorial, du fait qu'il s'applique dans un espace limité, coercitif, parce que la mise en application des règles nécessite par moment une menace, voir même l'emploi d'une contrainte physique et légitime, le pouvoir politique peut être territorial tout comme coercitif, notons que la coercition est liée à la légitimité du fait que le pouvoir politique a pour mission d'assurer la cohésion sociale, le développement et la prospérité de la société.

Tel que dit M. LINGOTO, l'alliance de la coercition et de la légitimité apparait comme un caractère irréductible du pouvoir politique.40

37 M. Weber, Economie et société, 19711, p. 56

38 M. LINGOTO, Op.cit., p.5

39 M. Ngasha, Op.cit., p. 83

40 M. LINGOTO, Op.cit., p.6

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II.2 ALTERNANCE DEMOCRATIQUE

Pour mieux cerner la notion d'une alternance démocratique, il est pour nous important de saisir tout d'abord le concept « alternance ».

La notion de l'alternance est « une catégorie de classement des évènements politiques que les spécialistes de l'analyse électorale et institutionnelle utilisent pour désigner un changement de majorité gouvernementale ».41

Le dictionnaire politique, défini l'alternance comme « un renversement de la majorité politique lors d'élections présidentielles et/ou législatives ».42

Notons à cet effet que dans son acception politique, l'usage systématique du mot « alternance » pour désigner un changement de majorité est d'ailleurs récent et fortement indexé sur la théorie et les expériences pratiques de la démocratie43, ce qui reviens à nous de dire que l'alternance est un changement qui se pratique plus fréquemment dans des Etats démocratiques.

Bien qu'étant plus fréquent dans les Etats démocratiques, toute alternance n'est pas démocratique.

Selon le professeur Ibrahima Fall, une alternance démocratique désigne « la faculté juridiquement organisée, pour des partis politiques ayant des projets de société opposé, de se succéder au pouvoir par le jeu des règles démocratiques de l'évolution et d'exercice du pouvoir fondées sur le principe de la souveraineté du peuple ».44

41 Lancelot, les élections de l'alternance, Paris, Presses de la FNSP, 1986

42 Toupidictionnaire

43 PHILIPPE ALDRIN, une sociologie politique pour les alternances au pouvoir, p.1.

44 I. Fall, Sous-développement et démocratie multipartisane, l'expérience sénégalaise, Dakar-Abidjan, N.E.A,1977, p. 71.

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CHAPITRE DEUXIEME : APERCU GENERAL DE LA R.D.C

SECTION I : APERÇU GEOGRAPHIQUE

La RDC se situe au coeur de l'Afrique et figure parmi les géants du continent africain avec une superficie de 2 345 000 km2. Elle partage 9 165 kilomètres de frontière avec neuf pays voisins à savoir : la République du Congo à l'Ouest, l'Ouganda, le Burundi et le Rwanda à l'Est, la République centre Africaine et la sud Soudan au Nord ainsi que la Zambie et l'Angola au Sud.

L'extension de ses frontières, combinée au manque d'infrastructures de transport et de communication, rend particulièrement ardus les échanges des biens et personnes.

Notons également que le pays est situé à cheval sur l'équateur avec un climat équatorial chaud, humide au centre et tropical au Sud et au Nord. La moitié de la végétation est incluse en grande partie dans les forêts. Ainsi, six des onze provinces (ancienne représentation) de la RDC ont une forte proportion de zones forestières de l'ordre de 40 à 70 pour cent. L'autre moitié proche des tropiques est dominée par la savane. Toute ses régions abritent une diversité de population dont une bonne partie, notamment les pygmées, n'est pratiquement pas recensée.

SECTION II : APERÇU SOCIAL

La République démocratique du Congo (RDC) possède d'immenses ressources naturelles et une population de près de 80 millions d'habitants, dont moins de 40 % vivent en milieu urbain. Avec ses 80 millions d'hectares de terres arables et plus de 1 100 minéraux et métaux précieux répertoriés, la RDC pourrait devenir l'un des pays les plus riches du continent africain et l'un de ses moteurs de croissance si elle parvenait à surmonter son instabilité politique et à améliorer sa gouvernance.

En 2012, 77 % de la population vivait en situation d'extrême pauvreté, avec moins de 1,9 dollar par jour. Selon les dernières prévisions de la Banque mondiale, le taux d'extrême pauvreté serait d'environ 73 % en 2018, ce qui place la RDC parmi les pays d'Afrique subsaharienne avec la plus forte pauvreté après le Nigéria. L'extrême pauvreté se concentre dans les régions du nord-ouest et des Kasaï.

Par ailleurs, depuis août 2018 le pays fait face à une épidémie d'Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. L'instabilité et

17

l'insécurité qui règnent dans cette région rendent difficile la riposte. Au 13 juin 2019, l'Organisation mondiale de la santé recensait 2084 cas, dont 1990 confirmés et 94 probables. Au total, on compte 1405 décès, en particulier chez les femmes (57 % des victimes) et les enfants (29 % des victimes).

SECTION III : APERÇU ECONOMIQUE

En 2018, la RDC est sortie de la récession économique occasionnée par la chute, des cours mondiaux de ses principaux produits d'exportations entre 2015 et mi-2017. La croissance économique a continué de progresser pour atteindre 4,1 % en 2018, contre 3,7 % en 2017 et 2,4 % en 2016, la plus faible performance enregistrée par le pays depuis 2001.

La situation des finances publiques s'est également améliorée en 2018 dans un contexte de poursuite d'une gestion budgétaire sur basse caisse et grâce à l'amélioration de la mobilisation des recettes intérieures. L'excédent budgétaire global de 0,4 % du PIB en 2017 s'est ainsi accru à 1,3 % du PIB en 2018, après trois années successives de déficits. Cette performance tient à la fois au renforcement du contrôle des dépenses publiques, malgré l'accroissement des dépenses liées au processus électoral et à la hausse des recettes fiscales directes issues du secteur minier. Toutefois, le niveau des dépenses publiques sociales et d'investissement est resté faible et insuffisant pour soutenir un rythme de croissance à moyen et long terme plus soutenu et inclusif.

Le déficit du compte courant s'est creusé à 3,9 % du PIB en 2018 contre 2,9 % en 2017 en dépit de la hausse des exportations de produits miniers. Cette détérioration de la position extérieure du pays résulte essentiellement de la plus forte augmentation des importations de biens et services liée à la hausse des investissements dans le secteur minier et aux dépenses électorales effectuées au cours du second semestre 2018. Le déficit du compte courant a toutefois été plus que compensé par les entrées nettes de flux financiers, principalement au profit du secteur minier sous la forme d'investissements directs étrangers, induisant un excédent de la balance des paiements de 1,3 % du PIB. Cela a favorisé le maintien du niveau des réserves internationales et une stabilisation du taux de change du franc congolais contribuant à fortement résorber les tensions inflationnistes observées au cours des deux dernières années. Le Franc Congolais ne s'est déprécié que de 5,9% en 2018, contre 31% en 2017 tandis que l'inflation chutait à 7,2% contre 54,8% en 2017.

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Le gouvernement a par ailleurs initié plusieurs réformes sectorielles visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires. La quasi-totalité des contrats signés par le gouvernement pour l'octroi des titres miniers, pétroliers et forestiers sont désormais accessibles au public. La RDC prend part à l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) et publie dans ce cadre des rapports réguliers sur les recettes tirées des ressources naturelles. De plus, la législation sur les mines et les hydrocarbures a été amendée afin de permettre à l'État de tirer davantage profit de l'exploitation de ces ressources.45

SECTION IV : APERÇU ADMINISTRATIF

La RDC a une structure administrative constituée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées d'une personnalité juridique. Ces provinces sont entre autres :

Bas-Uele, Equateur, Haut-Lomami, Lualaba, Kasaï, Kasaï Oriental, Kongo central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Kasaï central, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo, Tshuapa.

Le 25 province hors Kinshasa sont divisé en villes et territoires.

Ce découpage doit permettre une décentralisation et une déconcentration du pouvoir vers les Provinces grâces à une plus grande autonomie de gestion qui leur est confiée.

Cette disposition constitutionnelle traduit la volonté politique non seulement de rapprocher, des centres de décision, des administrés dispersés sur de vastes étendues souvent d'accès difficile, mais elle est également motivée par le souci de la bonne gouvernance à travers la participation des communautés de base au processus de décision concernant leurs propres affaires. Notons que l'opérationnalisation de la décentralisation par le biais du découpage des provinces, le transfert concrète des compétences, de charges et des ressources, demeure un véritable défi et doit encore faire l'objet de négociations et de compromis.

SECTION V : APERÇU HISTORIQUE

Le 30 juin 1960 la République Démocratique du Congo devient un État indépendant régit par une loi fondamentale qui était une loi antérieure à l'indépendance du Congo, cette constitution était d'origine belge votée par le parlement belge, sanctionnée et promulguée par le roi des

45 www.Banquemondial.org/fr/Country/DRC/overview

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belges,46 notons tout de même que cette constitution était provisoire pour l'État du Congo.

Après une période de quatre ans, le Congo sera doté d'une constitution définitive, sa toute première constitution propre au congolais;

« Joseph Kasavubu va prendre une ordonnance loi qui va mettre une commission constitutionnelle pour l'élaboration de ladite constitution, la constitution de Luluabourg » du 1 août 1964.47

Cette constitution sera à la base des multiples crises qui auront comme fondement le non-respect de l'élaboration prévue par la loi fondamentale dans ses articles 98-105.

La fin de la première république sera marquée avec l'avènement de la constitution du 24 juin 1967 : elle va apporter une transformation du pays de l'État fédéral à l'état unitaire centralisé, la soustraction de nombre des provinces également la suppression du multipartisme pour prôner le monopartisme.

La constitution dite de la deuxième république va connaître des multiples révisions constitutionnelles.

Révisée le 17 avril 1970 (ordonnance-loi n° 70/025), révisée le 15 août 1974 (ordonnance-loi n°74/020), révisée le 15 février 1978, révisée le 19 février 1980 (ordonnance-loi n° 80/007), révisée le 15 novembre 1980 (ordonnance-loi n° 80/012), 31 décembre 1982 (ordonnance-loi n° 82/004). Amendé en avril 1900.48

Après ces multiples révisions, la République Démocratique du Congo va connaître une longue et pénible transition, le pays sera régi par un acte constitutionnel de la transition d'avril 1994 rédigé par la Conférence national souveraine en 1992, c'est avec Laurent Désiré Kabila lors de la prise du pouvoir par l'Alliance de Force pour la Libération du Congo (AFDL) que celle-ci sera abrogée,49 et le pays sera régit que par les textes constitutionnels.

La constitution du 18 février 2006 considérée comme celle de la troisième république, outre les autres constitutions, celle-ci va connaître

46 ASIPATE SIKITIKO, Cours d'Education à la Citoyenneté, G1 SPA, UNILU, p.41

47 ASIPATE SIKITICO, Op.cit., p.41

48 Préambule constitution du 18 février 2006

49 Idem.

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pour la toute première fois le 20 janvier 2011 une révision constitutionnelle après plusieurs tentatives.

De manière générale depuis son accession à l'indépendance la République Démocratique du Congo n'a connu que trois constitutions jusqu'à nos jours qui ont du moins toute subit quelques révisions constitutionnelles.

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CHAPITRE TROISIEME : CAUSES PRINCIPALES ET
RESOLUTION DE LA CRISE POLITIQUE

Comme déjà mentionner plus haut la République Démocratique du Congo a fait face à une diversité des constitutions qui ont variées selon les différentes formes des républiques. La constitution du 18 février 2006 a déjà inscrit son nom dans le livre d'or des constitutions congolaises. Car, contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, cette dernière a atteint le seuil de 5ans d'existence sans qu'aucune révision soit portée à ses dispositions. La toute première révision qu'elle vas connaitre depuis sa promulgation en 2006, sera celle du 20 janvier 2011.

Notons tout de même que cette révision du 20 janvier 2011 a portée au total sur 8 articles de la constitution de 2006 dont :

L'article 71 le président de la république est élu à la majorité simple des suffrages ;

Article 110 institue le droit du député national ou du sénateur de retrouver son mandat après l'exercice d'une fonction politique incompatible ;

Article 126 prévoit l'ouverture des crédits provisoires dans le cas du renvoi au parlement, par le président de la république, pour une nouvelle délibération du projet de lois des finances votés en temps utile et transmis pour promulgation avant l'ouverture du nouvel exercice budgétaire ;

Article 149 l'amendement consiste en la suppression du parquet dans l'énumération des titulaires du pouvoir judiciaire. Celui-ci est dévolu aux seuls cours et tribunaux. Il sied de souligner que cet amendement met ainsi en contradiction l'article 149 avec les articles 150 et 151 qui proclament l'indépendance du seul magistrat du siège dans sa mission de dire le droit ainsi que son inamovibilité ;

Articles 197 et 198 reconnaissent au président de la république, sans restreindre les prérogatives des provinces, en concertation avec les bureaux de l'assemblée nationale et du sénat, le pouvoir de dissoudre une assemblée provinciale ou relever de ses fonctions un gouverneur de province en cas de crise grave et persistante menaçant le bon fonctionnement régulier des institutions provinciales ;

Article 218 reconnait au président de la république le pouvoir de convoquer le referendum prévu au dit article pour l'approbation d'une révision constitutionnelle ;

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Article 226 transfère à la loi la compétence de fixer les modalités d'installation de nouvelles provinces citées à l'article 2 de la constitution.50

Notre analyse autour de cette réforme des articles du 20 janvier 2011 sera beaucoup plus axée sur les causes principales ayant fait que cette dernière soit suivie d'une crise politique ainsi que la manière dont elle a été résolue et cela dans le but de s'écarté de toute passion également toute analyse profane.

SECTION I : CAUSES PRINCIPALES DE LA CRISE POLITIQUE EN RDC

Partant d'une observation, la crise politique survenue après la révision constitutionnelle de 2011 ne résulte pas a priori sur les reformes des articles dans sa globalité, mais essentiellement sur un nombre limité des articles ayant fait sujet d'amendement à l'occurrence l'article 71, 197,198 et 218.

I.I : EXTENSION ET RENFORCEMENT DU POUVOIR DU CHEF DE L'ETAT

De prime abord la constitution congolaise du 18 février 2006 accorde au président de la république un bon nombre des prérogatives qui par moment certaines lui sont encombrant suite à leur immensité ainsi qu'à une multiplicité de préoccupation que rencontre un président de la république, ceci conduisant à une sorte d'hypertrophie de la fonction présidentielle. Était-il important d'en ajouter davantage ? alors que cette prééminence politique et fonctionnelle accordée au Chef de l'Etat, remonte à la Constitution de Luluabourg du 1er août 1964.51 Mais il semble bien au contraire que cette hypertrophie de la fonction présidentielle ne pas propre aux congolais, mais, qu'il s'agit, par ailleurs, d'une tendance constitutionnelle dans la majorité des Etats en Afrique sub-saharienne.52

En RDC, particulièrement comme si cela ne suffisait pas, la loi de la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011, dont l'article 1er modifie les articles 197, 198 et 218 de la Constitution du 18 février 2006, augmente les prérogatives constitutionnelles du Chef de l'Etat, alors que celles-ci étaient déjà très importantes : commandant suprême des forces armées et président du Conseil supérieur de la défense (article 83) ; nomination du Premier ministre et des autres membres du gouvernement (article 78); investiture des gouverneurs et vice-gouverneurs de province (article 80);

50 Hervé KIDIA KUBATAKANA, Op.cit. p. 26

51 BALINGENE KAHOMBO, « L'expérience congolaise de l'Etat fédéral : la Constitution de Luluabourg revisitée », http://www.la-constitution-en-afrique.org/, 24 mai 2010

52 A. MAMPUYA KANUNK'a TSHIABO, Le droit constitutionnel, Louvain-la-Neuve, Academia-L 'Harmattan, 2013, p.13.

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Président de la Conférence des gouverneurs de provinces (article 200); nomination de tous les magistrats (article 82) ; nomination à d'autres principales fonctions dans l'Etat : ambassadeurs, officiers généraux et supérieurs de l'armée et de la police, mandataires des entreprises publiques, hauts fonctionnaires de l'administration publique, etc. (article 81) ; déclaration de guerre (articles 86 et 143), de l'état d'urgence ou de siège (articles 85, 144 et 145), etc.

En 2011, le pouvoir constituant dérivé ou institué qu'on définit comme étant « celui dont l'organisation et le fonctionnement de la révision sont prévus par la constitution en vigueur »53 augmente les prérogatives au président de la république. Bien qu'avant, cette tentative d'hypertrophie présidentielle avait sévèrement fait sujet de critique, le 05 novembre 2007, lors du dépôt de la proposition de la révision constitutionnelle à l'initiative du député Tshibangu Kalala, 54 cette proposition échouera bien que soutenue par 310 députés de la mouvance présidentielle.55

Elle a été même rejetée par le chef de l'Etat lors de son discours sur l'Etat de la nation en décembre 2007 en ces mots :

Je ne peux en finir avec les réformes juridiques sans nous mettre tous en garde contre la tentation de vouloir régler tout dysfonctionnement éventuel des institutions par une révision constitutionnelle. En principe, la loi fondamentale d'un pays ne devrait être modifiée qu'en cas d'extrême nécessité, et uniquement dans l'intérêt supérieur de la Nation.56

Toute en faisant allusion au discours du président sur l'Etat de la nation en décembre 2007, qui estimait que la loi fondamentale d'un pays ne devrait être modifiée qu'en cas d'extrême nécessité, et uniquement dans l'intérêt supérieur de la Nation. D'où il est nécessaire pour nous de savoir, la révision constitutionnelle de 2011 était-elle d'une extrême nécessité et uniquement dans l'intérêt supérieur de la Nation ?

Comme on dit, le ridicule ne tue pas, surtout pas au Congo où certains « responsables » s'en sont rendus spécialistes, aboyant à la moindre occasion pour ne débiter que des mensonges. Mais, dans la

53 M. LINGOTO, Op.cit., p. 38

54 A. MAMPUYA KANUNK'a TSHIABO, La Constitution : la révision n'est pas une urgence, entretien avec le journal le Phare, rapporté par S. BOLLE, « RD Congo. Faut-il déjà réviser la Constitution de 2006 », http://www.la-constitution-en-afrique.org/, 27 novembre 2007.

55 M. WETSH'OKONDA KOSO et V. MAKIDI KOMBE, « L'échec de l'initiative de révision constitutionnelle du 5 novembre 2007 », http://www.la-constitution-en-afrique.org, 17 juillet 2008.

56 Joseph KABILA, L'état de la nation : 2007-2008-2009, Kinshasa, Editions de la presse présidentielle, 2010, p.47.

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présente situation, le mensonge cache, bien mal, la panique qui s'empare du magma appelé « AMP » dans la perspective de plus en plus vérifiée d'une défaite lors de l'élection annoncée en 2011 tout amendement bien que soutenu par l'AMP (alliance de la majorité présidentielle) n'était qu'à leur avantage.

L'article 218 non amendé de la constitution 18 février 2006 stipule que : ce pouvoir constituant et soit le peuple, soit le Parlement réuni en Congrès. L'ancien alinéa 3 du même article de la Constitution était, sans aucune autre précision, libellé comme suit : « la révision n'est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum ». Mais, la loi constitutionnelle du 20 janvier 2011 l'a modifié en ajoutant au bout de cette disposition que la révision constitutionnelle est approuvée par référendum « sur convocation du Président de la République ». Qu'elle a été les motivations ayant poussé le constituant dérivé à attribuer au président ce nouveau pouvoir constitutionnel ? Il faut souligner que le pouvoir constituant dérivé n'a fourni aucune motivation a cette attribution. Mais, deux hypothèses ont été avancée par un auteur, lesquelles pour notre part nous estimons étant les raisons valables pour renforcer le pouvoir du chef de l'Etat.

D'abord, il peut arriver que le Chef de l'Etat n'ait pas le contrôle du Congrès, en particulier en période de cohabitation, ou qu'il ait des difficultés à convaincre les parlementaires (congressistes) à pouvoir approuver son initiative d`amendement constitutionnel à la majorité qualifiée qu'exige la Constitution. Ensuite, la CENI étant en principe indépendante, il n'est pas sûr qu'elle puisse convoquer tel ou tel autre référendum constitutionnel, même sur demande présidentielle expresse. Face à ces inquiétudes de nature politicienne, la solution n'était plus que celle d'accorder au Président de la République lui-même le pouvoir de convoquer le peuple au référendum, avec tout le risque de tripatouillage du vote comme c'est souvent le cas en Afrique. Au surplus, il s'agit d'une compétence discrétionnaire : seul le Chef de l'Etat décide de l'opportunité de convoquer le référendum constitutionnel, tandis que la CENI est tenue, en simple exécutant de la volonté présidentielle, de procéder à son organisation matérielle. Cette confusion des pouvoirs conduit à conclure à la présidentialisation du constituant dérivé de la Constitution du 18 février 2006.

En revanche, en période de concordance entre l'exécutif et la majorité parlementaire, ce nouveau pouvoir présidentiel apparaît plutôt comme une précaution politique en faveur du Chef de l'Etat. En pratique,

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la majorité qualifiée du Congrès qu'exige la Constitution pour sa propre modification ne serait pas difficile à atteindre, si bien que la consultation du souverain primaire devient presque aléatoire. L'argent corrompt la politique et la majorité au pouvoir obéit au mot d'ordre des chefs des partis ou « autorités morales », selon une expression désormais célèbre en RDC.57

Ceci étant le pouvoir constituant dérivé a adopté une révision constitutionnelle cavalière à des fins personnelles, étrangères à l'amélioration de l'Etat de droit et de la démocratie. Le Chef de l'Etat en a été le principal bénéficiaire.

I.2 BLOCAGE D'UNE ALTERNANCE DEMOCRATIQUE

Le constituant dérivé à attribuer multiples prérogatives constitutionnelles au président de la république ces qui heurtent la séparation des pouvoirs, 58 qui est un principe fondamental de la démocratie représentative qui vise à séparer les différentes fonctions de l'Etat, afin de limiter l'arbitraire et d'empêcher les abus liés à l'exercice de missions souveraines.

Pour comprendre cela il faut partir de l'objectif de Montesquieu dans l'Esprit des lois, ou « tout homme qui as du pouvoir est porté à en abuser... pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »59 alors que ceci n'étant pas respecté en RDC ou le président de la république est définit comme « le chef de l'Etat » cette définition est périlleuse pour le principe de la séparation des pouvoirs60 car elle place le Président de la république non pas dans l'Etat congolais mais au-dessus de lui et, donc au-dessus de toutes les institutions républicaines.

Deux facteurs permettent d'expliquer le blocage d'une alternance démocratique au pouvoir en RDC. Premièrement, la loi constitutionnelle du 20 janvier 2011, modifiant le mode de scrutin à l'élection présidentielle. L'article 71 de la constitution a alors supprimé l'élection du Chef de l'Etat au scrutin majoritaire à deux tours pour autoriser son élection à un seul tour à la majorité simple des suffrages exprimés. Deuxièmement, depuis

57 BALINGENE KAHOMBO, le fondement de la révision de la constitution su 18 février 2006 P. 434

58 Elaborée par Locke (1632-1704) et Montesquieu (1689-1755)

59 Montesquieu, Esprit des lois, P. 142

60 Constantin YATALA NSOMWE NTAMBWE, le danger de l'expression « chef de l'Etat » pour la séparation des pouvoirs en RDC

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2013, les débats achoppent autour de la révision du nombre et de la durée des mandats présidentiels.

Ces deux projets empiètent la notion même de l'alternance démocratique en ce sens où ils renforcent le pouvoir du chef de l'Etat.

1. LA MODIFICATION DU MODE DE SCRUTIN A L'ELECTION PRESIDENTIELLE EN RDC

Alors que la constitution du 18 février 2011, à son article 71, alinéa 1 : le président de république est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour du scrutin, il est procédé dans un délai de quinze jours, à un second tour. La loi constitutionnelle du 20 janvier 2011 vient modifier cette procédure en accordant la réussite au président élu à la majorité simple des suffrages exprimés. Cette adoption du nouvel article 71 suscitera un doute dans le chef de l'opposition car étant intervenue seulement au cours de la préparation des élections du 28 novembre 2011, alors que le président Joseph Kabila préparait le renouvellement de son mandat de cinq ans, obtenu en 2006. Le pouvoir constituant dérivé n'a donner aucune justification valable de cet amendement. Mais, il a simplement indiqué « certaines dispositions de la Constitution se sont révélées handicapantes et inadaptées aux réalités politiques et socioéconomiques de la République démocratique du Congo »61.

Mais à cela le gouvernement congolais a avancé deux arguments majeurs en faveur de cette révision constitutionnelle.

Primo, par les bouches de ses hauts cadres, le gouvernement invoque le coût exorbitant d'une élection à deux tours qui pouvait être estimé à 700 millions de dollars Américain, moitié moins pour un tour unique,62 parce que les finances de l'Etat étaient peu reluisantes.

Selon Lambert MENDE, le scrutin à un tour signifie que celui qui arrive en tête à gagner même s'il ne rassemble par exemple que 20% des suffrages et que cela n'a rien d'anti-démocratique : « ce n'est pas les deux tours qui font la démocratie. Les deux tours peut-être ça permet de renforcer le confort intellectuel d'un vainqueur qui dit oui, moi joseph Kabila j'ai 58%, mais c'est tout. Ça ne veut pas dire que c'est la démocratie. Mais que faites-vous du prix ? qui s'élève à 700 millions des dollars » l'opposition

61 Exposé des motifs de la loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006, paragraphe 2.

62 www.rfi.com

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parlementaire réfute cette argumentation et pense pouvoir se battre jusqu'au bout, déclare François Mwamba, secrétaire du MLC : « si c'est comme ça Joseph Kabila ira tout seul, dit-il. S'il y a tentative de passage en force de l'actuel majorité, eh bien ils iront dans cette affaire avec leur argent, leur sécurité, leur règle du jeu. Ça serait devenu un processus unilatéral qui frise le dictat. »

La réalité en RDC est qu'il existe une panoplie d'opposition, du moment que le MLC pensait boycotter les élections les autres franges de l'opposition s'apprêtait pour affronter les élections.

En réalité, la modification de l'article 71 bien qu'argumentée par les cadres de l'AMP ne pouvait rationnellement s'expliquer que par des calculs et stratégies électoraux. En effet, le président Joseph Kabila n'était plus sûr de remporter les élections contrairement au scrutin de 2006. Premièrement, on notait le retour en force du vieil et historique opposant, Etienne Tshisekedi, dont les partisans sont concentrés à Kinshasa, au Bas-Congo, au Kasaï occidental et oriental. Deuxièmes, il ne pouvait pas compter sur l'électorat de l'Equateur, province d'origine de son challenger de 2006, Jean-Pierre Bemba, en détention auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Troisièmement, enfin, il courait le risque de perdre son électorat du Nord et Sud-Kivu, présumés acquis au leader de l'Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, dissident du parti présidentiel, le PPRD, et ancien président de l'Assemblée nationale, qui avait été forcé à démissionner en 2009 en raison de sa désapprobation des arrangements sécuritaires secrets entre la RDC, le Rwanda et la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple en sigle CNDP, futur groupe armé connu sous le nom du M23.

Alors que le scrutin en RDC joue beaucoup plus sur la géopolitique, qui bien évidemment échappé à Joseph KABILA, la seule alternative pour envisager gagner les élections consistait à modifier le mode de scrutin dans l'espoir d'entrer en compétition électorale face à des candidats multiples d'une opposition divisée, entraînant l'émiettement des voix à ses dépens, et empêchant, de toute façon, une coalition lors d'un second tour qui, finalement supprimé.

Secundo, le gouvernement estimé que le deuxième tour pouvait cristalliser les tentions comme au Kenya, en Guinée, en Côte d'Ivoire ou même en RDC en 2006 qui, par l'effet de la bipolarisation au second tour entre Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, ont divisé le pays en deux camps (Est-Ouest), semé un climat de tension entre les populations

63 E. BOSHAB, Entre la révision de la constitution et l'inanition de la nation, Bruxelles, Larcier, 2013, pp. 332

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swahiliphones de l'Est et lingalaphones de l'Ouest, au point d'aboutir à une véritable dérive identitaire.

Avec tout ce qui précède vous comprendrez avec moi que cette révision constitutionnelle était taillée sur mesure et que l'amendement de l'article 71 accordait la chance à joseph Kabila de remporter les élections, ce qui empêchait une alternance au pouvoir.

2. LA VOIE VERS UNE EVENTUELLE MODIFICATION DU NOMBRE ET DE LA DUREE DES MANDATS PRESIDENTIELS

Le plan machiavélique du clan de joseph Kabila après avoir obtenue la révision de l'article 71 et 218 n'était pas à son terme, s'était désormais l'article 70 qui était visé bien que celui-ci est verrouillé par l'article 220 de la même constitution. Mais, pour quelle raison le clan de Kabila tenait désormais à réviser a tout pris l'article 70 ?

En premier lieu, en son article 70 de la constitution de 2006 il est libellé que :

« Le président de la république est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois... »

Cet article ne correspondait plus aux faits, le Président Joseph Kabila aura été investi quatre fois : en 2001, en 2003, en 2006 et en 2011 ce qui était en contradiction avec la conséquence juridique de l'article 70.

Suite à cette éventualité, la classe politique ainsi que scientifique s'est lancé dans un débat des doctrines, qui faudrait ne pas ignorer que chacun utilisait ses connaissances dans l'intérêt de son camp politique. Deux opinions doctrinales ont été émises lors de débats juridiques de 2013 par deux professeurs de droit.

La première tendance a été lancée par le professeur Evariste BOSHAB membre du camp présidentiel, pour qui l'article 220 comporte plusieurs incohérences et qu'il n'est pas politiquement indispensable, parce qu'il n'ajoute rien quant à la détermination des citoyens à respecter et faire respecter l'application de la Constitution.63

Comme incohérence, Boshab invoque la discrimination à l'égard du Chef de l'Etat, dans la mesure où les autres fonctions électives ne sont pas soumises à la même limitation du nombre et de la durée des mandats

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politiques : députés, sénateurs, gouverneurs de provinces, etc.64 Il estime que le fond de cet article prive le peuple, pourtant dans une démocratie, de voter pour qui il veut. 65 Ce qu'il qualifie de confiscation de la souveraineté du peuple par les élites66 et que par conséquent dit-il, faudrait éradiquer cette article de la constitution, qu'il considère comme étant imposé sous le dictat de la communauté internationale.67

Mais, cette initiative ne doit surprendre, et surtout venant d'un haut cadre du camp présidentiel, le quel camp à réviser la constitution le 20 janvier 2011 au profit de son autorité morale. Qu'est-ce-qui ne nous fera pas croire que c'est toujours dans le même but ? celui de maintenir a tout pris son chef Joseph Kabila au pouvoir ? si l'on s'est permet de scruter les écrits afin de mieux saisir la pensée de l'auteur, initiateur de cette première tendance, Evariste Boshab met au centre de sa pensée le président de la république qui était en même temps le chef de son camp politique afin de pouvoir lui accorder plus de possibilité de se maintenir au pouvoir au-delà de toute les années déjà à son compte ce qui empêcherais une alternance au pouvoir.

De l'autre côté, on peut comprendre une virulence très prononcée de la tendance soutenue par le prof André MBATA, positiviste et membre de l'opposition qui ne veux surtout pas compliquer l'interprétation du texte constitutionnel, là où l'article 220 et claire et équivoque. Dans une conférence du 26 juin 2013, tenue à l'Université de Kinshasa, il contre-attaque l'auteur de la première tendance et rejette la confusion qu'on veut entretenir entre constituant originaire et constituant dérivée. Dans la quelle conférence, André MBATA conclut à l'impossibilité de la révision de l'article 220 et met en cause la responsabilité des intellectuels dans la consolidation de l'autoritarisme dans l'Etat.68

Notons tout de même que cette tentative à vouloir modifier le nombre de mandat du président de la république n'est va aboutir car étant beaucoup plus critiquer par l'opposition et le peuple par une pétition ainsi qu'une lettre adressée au chef de l'Etat.

64 Idem, pp.347-348

65 Idem, p. 351

66 Ibidem

67 Id., pp.331-332.

68 A. MBATA B. MANGU, « Mandats présidentiels et révisions constitutionnelles en Afrique : la République démocratique du Congo dans la perspective de l'échéance 2016 », conférence de l'Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IGDPA), Faculté de Droit, Université de Kinshasa, 26 juin 2013 (disponible sur http://pambazuka.org/fr/category/fe autres/88302, consulté le 23 septembre 2013).

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SECTION II : RESOLUTION DE LA CRISE POLITIQUE

II.1 : ACCORDS POLITIQUES

Dans la plupart de cas d'une crise politique bien que longue, il existe toujours une porte de sortie qui met fin à cette situation de crise et cela dépend de la capacité pour un peuple et toute la classe politique à gérer cette situation. Dans certains cas de crise on fait recours à une dictature : qui fait que la classe politique vie dans la peur et finisse par fonctionner selon le désir d'une seule personne. Dans un autre cas de crise on fait recours aux accords politiques entre les classes politiques.

La RDC en particulier a fait face une diversité des crises qui autant le nombre on toute fait face à une résolution.

En occurrence la crise qu'a connue la RDC en 2001 à trouver sa résolution avec l'accord de Sun city, qui est un accord signé le 19 avril 2002 à Sun city en Afrique du sud entre certaines parties à la deuxième guerre du Congo, a l'issue du dialogue inter-congolais. Les délégués espéraient qu'il s'agirait d'un épilogue, mettant fin à plus de quatre ans des conflits et dix-neuf mois de négociations, préparant le terrain pour un gouvernement d'union nationale ;

Le 30 juillet 2002 intervient l'accord de la RDC et le RWANDA signé à Pretoria ou le président rwandais s'engage à retirer ses 30.000 de la RDC en échange du désarmement.

S'agissant de la crise intervenue en 2011 sur base de la révision constitutionnelle et plus tard sur la tentative de réviser l'article 220, aucun accord politique n'a été tenue. Mais comment expliquer la résolution de cette crise politique ? le camp présidentiel ne cessait de rassurer ses arrières bien que cette révision avait déclencher une crise politique le pouvoir de Joseph Kabila avait réussi à mettre fin à cette situation de crise après quelque bout de temps de tension bien évidemment en mobilisant son camps politique qui fournissait le bien-fondé de cette révision, par l'entremise de ses cadres, les camps de Joseph Kabila a su imposé à toute un peuple ainsi que la classe politique de l'opposition sa propre volonté en faisant usage aux stratagèmes politiques.

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CONCLUSION

En fin de compte, nous voici au terme de notre travail qui marque également la fin de notre premier cycle en Science Politiques et Administratives. Ce présent travail gravite autour de la quintessence de la révision constitutionnelle sur les crises politiques qui handicapent le développement harmonieux de la RDC.

Du moment où la constitution du 18 février 2006 va connaitre sa toute première révision le 20 janvier 2011, le pays va faire face à une crise politique c'est à cet effet que nous nous somme interrogés voulant savoir :

Quelles ont été les causes principales ayant fait que la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011 engendre la crise socio-politique et comment cette crise était-elle résolue.

C'est à cette question que nos recherches ressortent que la crise politique survenue après la révision constitutionnelle ne repose essentiellement pas sur tout le nombre des articles révisés mais bien au contraire sur un nombre limité des articles à savoir : l'article 71, 197, 198 et 218 qui augmente les prérogatives au chef de l'Etat auxquels on ajoute la tentative de la modification de l'article 220 qui limite le nombre des mandats du Président de la république et bloque entre-temps une alternance démocratique au sommet de l'Etat.

A son article 218 amendé le pouvoir constitutionnel ajoute au bout de cette disposition que la révision constitutionnelle peut être approuvée par référendum sur convocation du Président de la République, nous avons estimé que les motivations ayant poussé cet amendement sont tout simplement de deux ordres premièrement renforcer le pouvoir du chef de l'Etat en période de cohabitation et deuxièmement en période de concordance.

Deux facteurs nous ont permis d'expliquer de quelle manière la révision constitutionnelle du 20 janvier 2011 à contribuer au blocage d'une alternance au sommet de l'Etat.

Premièrement, la loi constitutionnelle du 20 janvier 2011, modifiant le mode de scrutin à l'élection présidentielle. L'article 71 de la constitution a alors supprimé l'élection du Chef de l'Etat au scrutin majoritaire à deux tours pour autoriser son élection à un seul tour à la majorité simple des suffrages exprimés ce qui était bénéfique au camp présidentiel du fait que cet amendement s'expliquer que par des calculs et stratégies électoraux.

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En effet, le président Joseph Kabila n'était plus sûr de remporter les élections contrairement au scrutin de 2006. Deuxièmement, depuis 2013, les débats achoppent autour de la révision du nombre et de la durée des mandats présidentiels.

Ces deux projets empiètent la notion même de l'alternance démocratique en ce sens où ils renforcent le pouvoir du chef de l'Etat.

C'est sur base de tous ses éléments que prend naissance la crise politique de 2011 et pour enfin de compte résoudre cette fameuse crise le camp présidentiel avait réussi à mettre fin à cette situation en faisant passer pour une bonne cause la révision du 20 janvier 2011 par l'entremise de ses hauts cadres.

En réalité, le pouvoir constituant dérivé a adopté une révision constitutionnelle cavalière à des fins personnelles, étrangères à l'amélioration de l'Etat de droit et de la démocratie. Le Chef de l'Etat en a été le principal bénéficiaire.






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote