INTRODUCTION
Dans toutes les civilisations, le sang est chargé de
sens, il est le fluide de la vie. Donner son sang est un engagement solidaire
mais aussi un acte irremplaçable car il n'existe pas à ce jour de
produit capable de se substituer au sang humain. Pour donc améliorer la
qualité et la sécurité de la médecine
transfusionnelle dans les pays à faible revenus, il faut harmoniser les
pratiques.
La transfusion sanguine est un acte médical qui apporte
au malade qui en a besoin des fractions sanguines afin de corriger une
défaillance induite par leurs carences et donc améliorer son
état physiologique (Beghdad et Zazoua, 2014). Elle est
fréquemment pratiquée et touche beaucoup plus les enfants.
Environ un tiers des enfants qui sont hospitalisés en Afrique
reçoivent une transfusion au cours de leur séjour (Koum et
al, 2012).
C'est ainsi que, les systèmes d'hémovigilance
(Hv), insistent sur le fait que des complications lors des transfusions
sanguines peuvent être évitées ou réduites
grâce à l'application de mesures de sécurité depuis
la collecte du sang, avant, pendant et après la transfusion (Guide
technique national d'Hv ANTS/Ministère de la santé du
Bénin). La sécurité des transfusions sanguines
dépend largement du personnel soignant qui les réalise à
l'hôpital ou à domicile. Sachant que l'Hv constitue l'ensemble des
procédures de surveillance menées par les praticiens de
santé, chez les donneurs de sang comme chez les receveurs des produits
sanguins labiles (PSL). Ces procédures sont-elles vivement
respectées dans l'ensemble des services intervenant dans la transfusion
des PSL chez un receveur ?
Pour répondre à cette question, notre
étude s'est fixée pour objectif général
d'évaluer l'hémovigilance des produits sanguins labiles notamment
du CGR auprès des patients receveurs à l'Hôpital de
Mènontin (HM). De façons spécifiques, nous avons :
V' amélioré le circuit de transfusion à
l'HM ;
V' déterminé l'apport d'une poche de sang
à un receveur après une transfusion sanguine ;
V' vérité les procédures de transfusion
à l'HM aux recommandations de l'Agence Nationale pour la Transfusion
Sanguine (ANTS).
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L'hémovigilance chez les personnes transfusées
à l'hôpital de Mènontin au Bénin
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
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L'hémovigilance chez les personnes transfusées
à l'hôpital de Mènontin au Bénin
1. Généralités
1.1. Définition de l'hémovigilance (Hv)
Tout professionnel de la santé qui a connaissance de
l'administration d'un produit sanguin labile (PSL) à un de ses patients
et qui constate un effet inattendu ou indésirable dû ou
susceptible d'être dû à ce PSL, doit le signaler sans
délai au correspondant d'hémovigilance de l'établissement
de santé (CHES) dans lequel a été administré ce
produit. Constituant l'un des maillons de la sécurité
transfusionnelle qui est l'ensemble des mesures visant à réduire
ou éliminer les risques immunologiques et infectieux liés
à la transfusion de produits sanguins, l'hémovigilance se
définit comme : « ...l'ensemble des procédures de
surveillance organisées depuis la collecte de sang et de ses composants
jusqu'au suivi des receveurs, en vue de recueillir et d'évaluer les
informations sur les effets inattendus ou indésirables résultant
de l'utilisation thérapeutique des PSL et d'en prévenir
l'apparition... » (Guide technique national d'Hv ANTS/Ministère de
la santé du Bénin).
1.1.1. Objectifs de l'hémovigilance
Il est assigné trois objectifs au système national
d'hémovigilance à savoir :
? Assurer la notification rapide des événements
indésirables graves ou impliquant potentiellement d'autres receveurs, la
surveillance des tendances et la détection des phénomènes
inhabituels afin d'informer rapidement les partenaires concernés
(médecin, pharmacien, chirurgien, dentiste, sage-femme,
infirmière/infirmier,) ;
? Assurer la surveillance épidémiologique de la
collecte de sang afin de connaître les caractéristiques des
volontaires au don, les différentes causes d'exclusion et
d'étudier les tendances de ces paramètres (Comité National
d'Hv : Constitution d'un fichier national de surveillance des collectes de don
de sang et réalisation des études épidémiologiques)
;
? Assurer la surveillance épidémiologique des
receveurs de PSL afin de permettre la connaissance du nombre et des
caractéristiques des patients transfusés au Bénin, du
nombre de la nature des PSL transfusés et de pouvoir interpréter
les informations concernant les effets indésirables en termes de risque
pour les receveurs. (Guide technique national d'Hv ANTS/Ministère de la
santé du Bénin).
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L'hémovigilance chez les personnes transfusées
à l'hôpital de Mènontin au Bénin
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