Groupes armés et conditions socioéconomiques de la population de Shabunda au sud-Kivu.par Jacques LUTALA KATAMBWE Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2020 |
1.3. Le sous - développementCertains auteurs définissent le sous-développement partant d'un certain nombre de critères. C'est le cas de Henry LEBENSTEIN (39(*)) pour qui, le sous - développement dépend d'un certain nombre de critères suivants : économiques, démographiques, culturels et politiques et les critères techniques... Yves LACOSTE (40(*)), quant à lui, se base sur trois de ces critères : économique, démographique et technique. Certains autres aussi voient le sous - développement, en quelque sorte de l'intérieur, et soulignent des causes qui paraissent internes au pays. D'autres appréhendent le sous-développement « de l'extérieur » et donnent un rôle primordial aux effets de domination exercés par les pays impérialistes. A cet effet, le sous-développement est défini en termes de retard de développement. Cette thèse a été amplement vulgarisée par ROSTOW. En effet, ROSTOW et la lignée des auteurs qui constituent l'école de modernisation (HOSELITZ, HAEGEN, BOEKE,...) intègrent les approchent technologiques et capitalistiques du développement dans une perspective linéaire. Nous définissons le sous - développement avec Shomba Kinyamba S.(41(*)), comme étant un état de déséquilibre, de carence, de pauvreté, dans lequel se trouve un pays, un peuple. Le sous - développement se remarque dans l'état des infrastructures de base, dans l'état général de l'économie, dans la non maîtrise des rouages de l'organisation sociale, politique, économique. Il s'agit d'un phénomène complexe touchant aux aspects quantitatifs et qualitatifs de la vie d'un peuple. Le phénomène du sous-développement n'est pas facile à comprendre. Néanmoins un certain nombre de critères peuvent dégager ses symptômes. 1.3.1. Facteurs du sous-développementTous les pays n'ont pas le même niveau de développement. C'est la raison pour laquelle il existe des pays riches et des pays pauvres. Daniel COLARD (42(*)) a étudié les facteurs à la base de cette inégalité et est arrivé à dégager un certain nombre des causes et des critères du sous-développement. Un certain nombre des facteurs semblent justifier l'inégalité de développement entre les peuples des pays riches et ceux des pays pauvres. Ces facteurs sont liés à la démographie (une population excédentaire par rapport aux ressources, le taux élevé de natalité contrastant avec le taux réduit de mortalité, progrès sanitaire, vaccination, etc.), à la géographie et aux conditions naturelles (le climat, la nature des sols, les ressources brutes), à la technologie (le retard scientifique, l'insuffisance des techniques de production, le sous-développement de la recherche), à la culture (les croyances, les religions, les traditions), à la société (la persistance de structures sociales archaïques, l'absence d'une classe d'entrepreneurs, d'une bourgeoisie, d'une élite), à l'économie (la limitation des disponibilités en capital, l'inexistence de l'épargne, la sous industrialisation, la carence des machines), à la politique (mauvaise gestion, stratégies de développement inadaptées, dictatures militaires),... * 39 LERBESTEIN, H., cité par AUSTRUY, J., Le scandale du développement, Paris, Ed. Rivières, 1968, p.p. 92-96 * 40 LACOSTE, Y., Les pays sous-développés, 7e édition refondue, Paris, PUF,1984, p.3 * 41SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique, Kinshasa, PUK, 2013, p. 212 * 42 COLARD, D., Les relations internationales, Paris, Ed. Masson, 1987, p.246 |
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