Il est difficile de faire l'historique du peuplement de la
commune NY IV car l'ensemble des quartiers et villages qui la composent, ont
chacun leur propre histoire. Toutefois, l'histoire de la commune Niamey IV, est
liée à celle du canton de Saga, qui est le chef-lieu. Mais on
peut en relater celle de la ville de Niamey à laquelle appartient la
commune NY IV.
Selon une première version, Niamey fut fondé
par des chasseurs « Maouris » venu de Zarmaganda, dans l'ouest du
Niger. Et c'est plus tard que les Zarma-Kogori et les Zarma-gollé venus
du Zarmatarey (région de Dosso), chasseurs agriculteurs, occupent les
plateaux broussailleux et giboyeux et érigèrent les
premières cases de Niamey.
La seconde version de la fondation de Niamey est
rapportée par Soumaila Siddo éditée par mahaman Karimou
dans « les Maouris Zarmaphones, 1997 ».
Selon cette version le premier Maouri de Issa Oré
s'appelait « Tabi-Sawi : qui signifie en Zarma, la fatigue ne tue pas,
autrement dit l'endurant » et vient de Matankari.Il eut un fils
Faragaizé qui eut à son tour Maouri Koi Néni. Ce dernier
eut un pouvoir fort. Il fut tué par un jeune berger peulh qui habitait
à la même période à Lamordé. Suite à
cela les hommes de Maouri Koi Néni massacrèrent les peulhs de
l'ile de Néni mais les survivants réussissent à s'en fuir
dans le gourma, puis revinrent chasser les Maouris de l'ile. Apres leur
défaite, les Maouris s'installèrent sur la rive gauche du fleuve
Niger d'où l'emplacement actuel de la ville de Niamey.
L'origine du nom « Niamey » est traduit selon
plusieurs versions dont l'une d'elle explique que « Niamey » vient du
fait qu'on accédait au fleuve à cet endroit sous un arbre
appelé « Gna ».C'est l'expression « Gna-mé »
=bouche du Gna, qui donna le nom de Gnamé dont la déformation
donna le nom de Gnamey que les français écrivent Niamey (PDC,
2014).
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L'occupation du sol est influencée par l'installation
humaine, l'agriculture, l'élevage, la pèche et la
végétation.
L'occupation du sol de la ville de Niamey connait une
croissance spatiale en termes de sa superficie. L'une des causes de cette
extension est la croissance démographique qui crée des nouveaux
besoins en terre pour la population. Cette dernière s'explique par deux
raisons principales l'exode rural et le taux d'accroissement naturel. Dans ce
contexte d'explosion démographique et d'intensification des
activités économiques, les espaces naturels jouent un rôle
essentiel dans l'espace urbain. La pression démographique et l'exode
rural ont permis à la ville de Niamey de s'élargir rapidement. On
assiste à une saturation du centre- ville et de la demande d'habitat,
logement. Cette double croissance doit être source d'occupation du sol de
la ville de Niamey. Les habitants lotissent des terrains sans tenir compte du
plan d'aménagement urbain. Cette pratique augmente
l'accélération de la ville et la vulnérabilité de
la population. C'est ainsi qu'à l'arrondissement communal de Niamey IV,
la croissance démographique ne peut qu'étaler la ville de Niamey
IV (PDC 2014).
L'occupation spatiale pousse la population vulnérable
de s'installer dans l'espace inondable sans prendre en compte les risques
d'inondations dont les conséquences sont graves. Cette occupation
anarchique de la zone inondable non lotie, hors normes, est fréquente
à Niamey. Ce phénomène est remarquable dans certains
quartiers de NY IV comme Saga, et Gamkallé qui se localisent au bord du
fleuve. Ce qui a entrainé une forte exposition aux risques d'inondation.
Au cours de ces dernières années, les populations les plus
pauvres se sont installées dans des endroits inappropriés sans
l'aval de la mairie.
Certaines populations se sont installées au bord du
fleuve en raison de leurs activités économiques (agriculture,
élevage, pèche et le commerce). Ces activités dans des
zones à risque favorisent l'extension de la ville, mais également
sont un facteur de prédisposition dans la genèse et l'aggravation
des inondations.
A la question de savoir pourquoi habiter dans la zone
à risque d'inondation, 25.8% des enquêtés disent qu'ils
manquent de moyens financiers suffisant pour acheter un terrain hors de cet
espace inondable. Vingt un % affirment qu'ils ne peuvent pas habiter ailleurs
car ils vivent au bord du fleuve au profit de leurs activités et 15%
disent qu'ils ont construit sans penser être victime un jour des
inondations.
Quant à l'occupation des terres cultivables, elle est
la plus importante en cas d'inondation. La pratique de l'agriculture
dégrade les champs cultivables en favorisant le ruissellement. C'est qui
entraine l'inondation.
Quant à la végétation, l'unité
d'occupation des sols de la ceinture verte de Niamey constitue un couvert
végétal. Ce dernier, est très dense qui ralentit les eaux
de ruissellement par la rugosité qu'elle donne au terrain. La plantation
artificielle permet la protection naturelle des berges grâce à une
fixation du sol par des réseaux racinaires. Sa présence permet de
limiter le ruissellement .Cela se justifie certainement par la nature de la
plantation qui est artificielle avec des limites nettes et précises
permettant de se protéger contre la menace. Mais aujourd'hui cette
végétation est menacée par le surpâturage et
l'action de l'homme (coupe abusif pour le bois de chauffe et de construction,
défrichage pour les espaces de cultures etc..).
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Cette dégradation du couvert végétal est
une condition favorable au ruissellement des eaux qui vont directement vers la
ville de Niamey. Ce changement engendre d'une part, l'imperméabilisation
rapide par la compaction du sol et la perturbation du réseau
hydrographique, plus l'occupation humaine, le ruissellement et
l'érosion. Les plateaux sont dégradés et la
proximité des nappes aggravent des inondations. Le recouvrement des
arbres, très faibles.
Enfin tout ce qu'on a constaté ci-dessus sont des
facteurs qui contribuent à l'augmentation de ruissellement puis à
la dégradation du couvert végétal. Ils entrainent
l'érosion à travers le processus de décapage, et au
creusement des ravins et rigoles qui mènent directement les eaux de
ruissellement vers la ville de Niamey pour l'inonder surtout en cas des fortes
pluies. Ces facteurs expliquent que les inondations sont lourdes de
conséquences sur la population et ses biens.