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CHAPITRE 2 : LE RISQUE D'INONDATION DANS
L'ARRONDISSEMENT COMMUNAL NIAMEY IV
Ce chapitre présente les types d'inondation, les facteurs
naturels et aggravants.
2.1. Les facteurs biophysiques
2.1.1. Les type d'inondations dans l'Arrondissement
Communal Niamey IV On distingue deux types d'inondations dans la ville
de Niamey :
? L'inondation pluviale : elle est généralement
liée à l'accumulation des eaux des grosses pluies exceptionnelles
pendant la saison pluvieuse, particulièrement au mois d'août et
septembre, période où les pluies sont abondantes. Ce type
d'inondation est surtout dû à la mauvaise occupation du sol par la
population, urbanisation incontrôlée l'insalubrité et
l'insuffisance de canalisation. Cette dernière est envahie par les
ordures de toutes sortes comme illustré par la photo 1.
Photo 1 : accumulation des déchets solides dans le
système d'évacuation
Source : Kadri Maazou Saadou
Ces inondations concernent les quartiers où les
habitations sont construites en matériaux précaires notamment le
banco qui s'érode facilement et la paillote qui ne supporte pas le vent
et pourrie au contact de l'eau.
? L'inondation fluviale, était un phénomène
rare sur la rive gauche, mais depuis quelques années, certains quartiers
de cette rive sont confrontés à ce problème. A
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travers le fleuve (Niger) qui traverse la ville, elle
résulte d'une crue provoquée par des fortes précipitations
exceptionnelles (crue locale et crue rouge) observée d'août
à septembre et une crue guinéenne (soudanienne) due à un
apport important des eaux de l'amont (Mali, Guinée) observée de
décembre à janvier. L'inondation fluviale concerne quasiment les
quartiers en bordure du fleuve, ceux qui sont installés dans la plaine
inondable du fleuve. L'écoulement s'effectue dans le lit mineur en temps
normal, lors des crues exceptionnelles les eaux s'étalent jusqu'au lit
majeur d'où le débordement du fleuve.
2.1.2. Les précipitations
L'inondation est par définition la submersion d'un
espace habituellement en eau par un cours d'eau (fleuve, mare, lac. Etc.). Elle
peut être aussi la conséquence d'une longue pluie, une pluie
successive et de ruissellement due à la l'imperméabilité
des sols souvent importante. C'est le type des inondations que connaissent les
villes subsahariennes et du sahel en particulier. Le retour des pluies
après les années 1970 et 1980 n'est pas sans conséquence
au sahel. C'est le cas des villes du Niger notamment Niamey.
La période de 1997 à 2017 donne des anomalies
pluviométriques annuelles. Ainsi les années dont le cumul est
inferieur à la normale sont dites de l'année négative et
celles dont le cumul est supérieur à la normale sont des
années positives. Ces dernières qui ont des fortes
précipitations sont des années 1998, 2005,2014 et 2017 ; Parmi
lesquelles celle année 1998 a une précipitation exceptionnelle
avec un cumul annuel de 1120 mm. Ce qui a engendré des inondations de
1998. Pour les années qui ont un écart négatif sont celle
de 2011par exemple. Ensuite la figure 3 montre que les années qui ont de
cumuls presque des précipitations moyennes de 536mm à 562mm par
exemple comme les années 2001 et 2004. A travers de toutes ces
années la figure laisse visualiser que les principales années
d'inondation à l'image de l'année 1998,2010, 2012,2013 et 2017
sont des années d'inondation. Au cours de ces années la ville de
Niamey a connu des inondations catastrophiques, faisant des impacts lourds sur
la population et ses biens. L'arrondissement communal Niamey se situe entre le
plateau de la rive gauche et le lit du fleuve dont l'altitude de moyenne de
180m de la côte du fleuve et 250m sur le plateau. Les
caractéristiques topographiques des koris provenant de Talladjé
jusqu'au fleuve, favorisent toutes les eaux de pluie en amont de la ville
Niamey IV se convergent. Ces eaux viennent sous forme de valeur ajoutée
et par leur intensité elles perturbent des quartiers avant de se
déverser vers le fleuve. L'apport des eaux en amont remonte la crue en
provoquant le débordement du fleuve. Ce qui entraine des inondations aux
quartiers au bord du fleuve. C'est le cas de 2012 qui faisait des
dégâts dont la submersion des carrefours commerciaux, destruction
des cultures irriguées et d'importants sinistrés sans abris. Il
faut noter que la forte précipitation est un facteur fondamental qui
engendre des inondations. Ainsi les unités d'occupations anarchiques par
la population dans la zone inondable, l'urbanisation incontrôlée,
l'insuffisance des caniveaux et d'assainissement, la destruction du couvert
végétal sur l'environnement sont des facteurs aggravant le risque
d'inondation.
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Figure 3 : Courbe de variation pluviométrique de
l'ACN NY IV de 1997 à 2017
Source: DDA/ACNY IV
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