1.2. REVUE DE LITTERATURE
EMPIRIQUE
Plusieurs études voulant connaitre l'importance et les
profits tirés par les femmes dans le commerce informel ont
été menées à travers le monde. C'est ainsi que nous
allons parcourir certaines d'entre elles en vue de s'enquérir des
résultats obtenus dans leurs études.
Nous allons commencer par l'étude
menée par A.KIMBALA MAKIADI (2008) qui a relevé les
difficultés que rencontrent les vendeuses des produits agricoles dans le
secteur informel ; 9% de ses enquêtées ont
évoqué la tracasserie policière, 22% ont indiqué la
hausse du prix de leurs produits auprès des fournisseurs et 69% ont
déclaré la mauvaise vente de leurs produits dans certaines
saisons.
Sous la même logique C.FONCHINGONG(2005) ajoute que
l'environnement politique général et d'autres obstacles
continuent à limiter la capacité des femmes à obtenir leur
autonomie économique et assurer les moyens d'existences durables pour
elles-mêmes et les personnes à leurs charges.Il approfondit son
idée en signalant que le manque des capitaux pour s'en grandir, la
pression fiscale, le soutien insuffisant du conjoint, le manque de
qualification, la concurrence exacerbée par des politiques
réglementaires inadéquates dans les activités du secteur
informel.
Ces obstacles confirment les travaux de l'OIT (1998) et de
MONSEN(1991), qui considèrent que les attitudes et les normes
culturelles représentent les obstacles puissants à
l'entrée des femmes sur le marché du travail informel à
leur survie économique. Et le fait d'assumer un rôle
supplémentaire de productrice des revenus n'est pas synonyme
d'autonomisation économique. Ces femmes, la plupart ne font qu'essayer
de s'en sortir, les maigres gains sont absorbés par le loyer, les
impôts et dépenses du ménage. En période creuse,
leurs produits s'écoulent mal ; ces capitaux sont limités de
même que les possibilités d'expansion.
De même O.AKINLOYE AKIBOANDE(2005) qui évoque que
les femmes font essentiellement le commerce des denrées
périssables, avec une forte concurrence et le taux de dépendance
élevé, elles sont souvent à peine capables de
générer des revenus suffisants pour renouveler leur stock et
achètent souvent à crédit aux fournisseurs à des
conditions très défavorables, c'est pourquoi leurs
activités sont précaires.
Soutenu par Y.CHARBIN et M.KEBE(2006), qui signalent que ces
femmes souffrent des handicaps plus sérieux, elles sont plus souvent
analphabètes, jeunes, ce sont aussi des femmes âgées et
veuves ; lors qu'elles sont engagées dans le secteur
économique, elles sont dans la plupart de cas cantonnées dans des
activités précaires et faiblement productives et rentables.
M.LUFUNGULA(2006) ajoute que dans certains cas, le capital de
la femme commerçante urbaine ne dépasse pas 5$, pourtant elle
devrait faire face à tous ses besoins vitaux fondamentaux et à
ceux de sa famille (alimentation, soins médicaux, logement,
scolarisation des enfants, ...), comme elle n'y parvient pas toujours, elle
s'en tient à l'indispensable (exemple alimentation), elle est contrainte
de travailler chaque jour ; car un jour du repos signifie pour elle un
jour de faim. Malheur à elle si elle tombe malade car, non seulement sa
famille en pâtira, mais elle risquera de dépenser tout son capital
pour les soins médicaux. C'est ainsi qu'elle recourt souvent à la
médecine traditionnelle pour protéger son capital.
La Commission économique pour l'Afrique, lors de sa
5ieme réunion intergouvernementale d'experts en Addis-Abeba (1998)
déclare que les résultats des activités économiques
génératrices des revenus des femmes restent encore très
faibles à cause des différentes difficultés d'ordre
psychosocial, juridique, institutionnel, administratif, technologique et
économique.
Pour développer cette idée, C.FONCHINGONG (2005)
évoque encore que le milieu culturel et la tyrannie de certains hommes
empêchent les femmes à se concentrer efficacement sur leurs
activités commerciales ; certaines femmes mariées
interrogées avaient indiqué que leurs maris les
soupçonnaient de se livrer à la prostitution et de se lancer dans
une entreprise pour s'échapper. Elles ont aussi laisser entendre que
certains maris ne voulaient pas encourager leurs femmes à participer
à des « tontines » sous prétexte que ces
réseaux étaient des occasions de commérage et ces
réseauxprivaient aussi les hommes des revenus dégagés et
des informations concernant la gestion des fonds.
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