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Analyse de rentabilité et stratégies des vendeuses de maïs dans la ville de Kananga.


par Richard Bongondedji
Université Notre-Dame du Kasayi - Graduat 2019
  

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1.2. REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE

Plusieurs études voulant connaitre l'importance et les profits tirés par les femmes dans le commerce informel ont été menées à travers le monde. C'est ainsi que nous allons parcourir certaines d'entre elles en vue de s'enquérir des résultats obtenus dans leurs études.

Nous allons commencer par l'étude menée par A.KIMBALA MAKIADI (2008) qui a relevé les difficultés que rencontrent les vendeuses des produits agricoles dans le secteur informel ; 9% de ses enquêtées ont évoqué la tracasserie policière, 22% ont indiqué la hausse du prix de leurs produits auprès des fournisseurs et 69% ont déclaré la mauvaise vente de leurs produits dans certaines saisons.

Sous la même logique C.FONCHINGONG(2005) ajoute que l'environnement politique général et d'autres obstacles continuent à limiter la capacité des femmes à obtenir leur autonomie économique et assurer les moyens d'existences durables pour elles-mêmes et les personnes à leurs charges.Il approfondit son idée en signalant que le manque des capitaux pour s'en grandir, la pression fiscale, le soutien insuffisant du conjoint, le manque de qualification, la concurrence exacerbée par des politiques réglementaires inadéquates dans les activités du secteur informel.

Ces obstacles confirment les travaux de l'OIT (1998) et de MONSEN(1991), qui considèrent que les attitudes et les normes culturelles représentent les obstacles puissants à l'entrée des femmes sur le marché du travail informel à leur survie économique. Et le fait d'assumer un rôle supplémentaire de productrice des revenus n'est pas synonyme d'autonomisation économique. Ces femmes, la plupart ne font qu'essayer de s'en sortir, les maigres gains sont absorbés par le loyer, les impôts et dépenses du ménage. En période creuse, leurs produits s'écoulent mal ; ces capitaux sont limités de même que les possibilités d'expansion.

De même O.AKINLOYE AKIBOANDE(2005) qui évoque que les femmes font essentiellement le commerce des denrées périssables, avec une forte concurrence et le taux de dépendance élevé, elles sont souvent à peine capables de générer des revenus suffisants pour renouveler leur stock et achètent souvent à crédit aux fournisseurs à des conditions très défavorables, c'est pourquoi leurs activités sont précaires.

Soutenu par Y.CHARBIN et M.KEBE(2006), qui signalent que ces femmes souffrent des handicaps plus sérieux, elles sont plus souvent analphabètes, jeunes, ce sont aussi des femmes âgées et veuves ; lors qu'elles sont engagées dans le secteur économique, elles sont dans la plupart de cas cantonnées dans des activités précaires et faiblement productives et rentables.

M.LUFUNGULA(2006) ajoute que dans certains cas, le capital de la femme commerçante urbaine ne dépasse pas 5$, pourtant elle devrait faire face à tous ses besoins vitaux fondamentaux et à ceux de sa famille (alimentation, soins médicaux, logement, scolarisation des enfants, ...), comme elle n'y parvient pas toujours, elle s'en tient à l'indispensable (exemple alimentation), elle est contrainte de travailler chaque jour ; car un jour du repos signifie pour elle un jour de faim. Malheur à elle si elle tombe malade car, non seulement sa famille en pâtira, mais elle risquera de dépenser tout son capital pour les soins médicaux. C'est ainsi qu'elle recourt souvent à la médecine traditionnelle pour protéger son capital.

La Commission économique pour l'Afrique, lors de sa 5ieme réunion intergouvernementale d'experts en Addis-Abeba (1998) déclare que les résultats des activités économiques génératrices des revenus des femmes restent encore très faibles à cause des différentes difficultés d'ordre psychosocial, juridique, institutionnel, administratif, technologique et économique.

Pour développer cette idée, C.FONCHINGONG (2005) évoque encore que le milieu culturel et la tyrannie de certains hommes empêchent les femmes à se concentrer efficacement sur leurs activités commerciales ; certaines femmes mariées interrogées avaient indiqué que leurs maris les soupçonnaient de se livrer à la prostitution et de se lancer dans une entreprise pour s'échapper. Elles ont aussi laisser entendre que certains maris ne voulaient pas encourager leurs femmes à participer à des « tontines » sous prétexte que ces réseaux étaient des occasions de commérage et ces réseauxprivaient aussi les hommes des revenus dégagés et des informations concernant la gestion des fonds.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus