Conclusion générale
C'est au moment de conclure ce travail que je me rends compte
que cette recherche a été une quête de sens personnelle.
Partant d'appétences personnelles et professionnelles, il a
été question, tout au long de cette recherche d'étudier
les liens entre la médiation numérique et l'action sociale. Il
était sûrement question de chercher à savoir si ces deux
appétences pouvaient m'aider à construire mon projet
professionnel sans être vues comme indépendantes l'une de
l'autre.
Le premier lien identifié entre ces deux entités
a été l'objectif qu'elles poursuivent : l'empowerment. Cela a
été l'élément central du questionnement : comment
la relation travail social / médiation numérique s'organise
autour de cet objectif commun.
L'approche socio-historique utilisée pour cette
étude a notamment permis de mettre en lumière la construction
parallélique des deux entités. Cette approche et le cadre
théorique utilisés m'ont permis de faire évoluer ma
distance professionnelle et d'élargir mon regard. Cette prise de recul,
bien que nécessaire dans ma vie professionnelle, n'a pas toujours
été simple à prendre vis-à-vis de cette recherche.
Je pense avoir eu des difficultés à acquérir la
méthodologie demandée par cet exercice. Issue d'une formation
technique et naviguant en plein coeur de mon sujet, il m'a été
difficile de me distancier du terrain afin de conceptualiser les
éléments empiriques pouvant être repérés.
Néanmoins, cet exercice, ayant été une première,
s'est avéré formateur, bien plus que je ne l'aurais
imaginé. C'est un apprentissage bénéfique et
complémentaire à ma formation initiale. Mon regard
d'apprentie-chercheuse, au fil de cette recherche, a éclot. Je pense que
la maitrise de cet exercice demande de l'entrainement : au même titre que
l'observation s'affine, la conduite d'entretien se travaille et évolue
avec l'expérience.
Si le sujet s'est avéré passionnant, il a
été n'a pas toujours été simple de rester
centrée sur ma problématique en raison de la constante
évolution du numérique. Il s'agit d'un sujet dynamique qui
éveille l'intérêt. Il m'est arrivé parfois d'avoir
l'impression que ma recherche n'était pas légitime. Elle a
nécessité une prudence d'ordre épistémologique
permettant de ne pas surinterpréter les données recueillies et
traitées au travers de la méthode Reinert. Ma connaissance
avérée du travail social, mon expérience professionnelle
et mon appétence conséquente pour la transition numérique
m'ont contrainte à réfréner une part de
subjectivité
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en m'efforçant, à chaque étape, de
prendre le recul nécessaire pour conférer à ce travail une
certaine valeur heuristique.
Pour finir, cette enquête bien qu'elle puisse confirmer
des hypothèses évoquées et qu'elle a pu faire
évoluer mon regard d'apprentie-chercheuse comme mon regard de
professionnelle, m'amène à me rappeler qu'« on ne trouve
jamais ce que l'on cherche. Voir même, on trouve le contraire de ce que
l'on cherche. On croit trouver la clé et on trouve quelque chose qui
relance ou renverse le problème » (Morin, 2005, p. 140). Si je suis
venue chercher des réponses à mes questionnements professionnels,
je clôture ce travail avec de nouvelles interrogations :
- Quel impact la crise sanitaire peut avoir sur l'empowerment
numérique de citoyens ?
- Quelle professionnalisation pour la médiation
numérique ?
- Quelle est la plus-value de la formation numérique
réalisée auprès des travailleurs sociaux au sein de l'IRTS
PACA et des cours d'éducations aux médias dispensés lors
de la formation des travailleurs sociaux en Belgique ?
- Quelles sont les représentations sociales du
numérique chez les élus et quelles influences sur leurs prises de
décision ?
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