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L'idée rauwlsienne de justice comme fondement d'un état démocratique.


par Honoré Yannick KITSIAKUDI
Université de Kinshasa, faculté de lettres - Licence 2016
  

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3.4.3. Démocratie et droits de l'homme

La source du droit dans les démocraties c'est la  volonté générale. Les lois, en démocratie, ne violent pas les droits de l'homme mais posent la question difficile de savoir quelles sont les limites « acceptables » que la loi peut imposer aux droits de l'homme, dans une société démocratique régie par le droit. Le principe démocratique rend a priori légitime toute décision issue de la  volonté populaire, et ne reconnaît aucune autorité supérieure à celle du peuple-souverain. La démocratie favorise la vie des droits de l'homme. Elle permet aux citoyens de jouir pleinement de leurs droits, essentiellement les droits fondamentaux caractérisés par les libertés fondamentales et l'égalité pour tous. Parlant de la démocratie comme fondement de la justice, John Rawls soutient que « nos libertés sont certainement plus solidement fondées quand elles sont dérivées de principes sur lesquels des personnes, placées dans une situation équitable les unes envers les autres, seraient d'accord, si tant est qu'elles puissent se mettre d'accord sur quoi que ce soit »156(*).

3.4.4. La démocratie en RDC

Peut-on parler de la démocratie en RDC ? L'adjectif démocratique collé à la république congolaise a-t-il sa place ou sa raison d'être ? En effet, nous l'avions dit dans la définition de la démocratie, dans une république qui se veut démocratique, c'est le peuple qui gouverne, qui détient le pouvoir et le donne à qui il veut par le moyen de vote. Or, en RDC, ce sont les hommes les plus forts qui gouvernent après un coup d'État. Depuis son accession à l'indépendance, la RDC n'a connu que des successions au pouvoir par des coups d'Etat : Mobutu Sese Seko, Laurent Désiré Kabila, Joseph Kabila, tous sont parvenus à la tête de l'Etat congolais à la suite d'un coup d'Etat, provoqué soit par eux-mêmes soit par d'autres personnes. Seules les élections de 2006 et de 2011 ont ouvert la voie à un processus « quasiment » démocratique d'accession à la magistrature suprême.

Les pays démocratiques respectent la loi et insistent sur la valeur des droits fondamentaux des citoyens, car la liberté formelle et l'égalité fondent le système politique. Dans un pays démocratique, tout contrevenant à la loi est remis à la justice, quel que soit le degré de la violation. Tel est le cas pour le non-respect des textes qui régissent l'Etat, en l'occurrence la constitution qui est « une procédure juste qui satisfait aux exigences de la liberté égale pour tous ; et, en second lieu, parmi toutes les autres organisations justes et applicables, elle doit être celle qui a le plus de chances de conduire à un système de législation juste et efficace »157(*). Cependant, en RDC la révision des lois est faite sur base des intérêts personnels égoïstes de la classe gouvernante, sans solliciter l'approbation des citoyens, en complicité avec l'autorité suprême qui n'inflige aucune sanction contre tous ceux qui bafouent les textes fondamentaux de l'Etat, l'impunité étant instituée en règle d'or.

En matière de pluralisme politique, tant du côté de la majorité au pouvoir que de celui de l'opposition, les choses ne marchent pas comme on voudrait les voir. C'est une majorité autoritaire, égoïste et avide du pouvoir qui, du jour au jour, plutôt que de s'occuper du bien-être du peuple, cherche les voies et moyens de se maintenir à la tête de l'Etat, en face d'une opposition plurielle et sectionnaire, désorganisée et bavarde, sans projet de société concret, qui, plutôt que de contrôler les actions du gouvernement, passe son temps à discourir inutilement, à prononcer des discours qui incitent à la violence et à la haine. Aussi, rien qu'à compter le nombre de partis et formations politiques qui composent cette seconde classe, l'on se demanderait si le pluralisme politique est synonyme d'anarchie politique.

En plus, que peut-on dire de l'intolérance politique qui bat son plein au sein de la classe politique de la République Démocratique du Congo ? Certes, intolérants, les hommes politiques congolais disent qu'ils agissent en toute bonne foi et qu'ils ne demandent pas pour eux quelque chose qu'ils refusent aux autres, alors que, selon Rawls, « un individu exerce sa liberté par sa décision d'accepter quelqu'un d'autre comme autorité, même lorsqu'il considère cette autorité comme infaillible, puisque, ce faisant, il n'abandonne en aucune façon sa liberté de conscience égale à celle de tous et conforme au droit constitutionnel »158(*).

* 156 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.280.

* 157 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.257-258.

* 158 J. RAWLS, Théorie de la justice, p.253.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand