Accord cadre d'Addis-Abeba : analyse de l'incidence sur la RDC six ans après.par Modeste Keta Ibutshi Université Nationale Pédagogique - Licence en relations internationales 2018 |
Section II. NOTION DE PAIX ET SECURITEBien que la paix et la sécurité soient des notions presque identiques, mais il y a des différences. Et il est très important pour nous de pouvoir appréhender ces notions surtout étant donné que nous abordons le domaine de la paix. I.2.1 LA NOTION DE PAIXDans cette section, il sera question de définir la paix, de parler de la paix au plan individuel et au plan collectif, et enfin, du maintien de la paix. 1. Définition du conceptLa paix peut se définir comme « une situation dans laquelle les conflits se jouent sans recours direct aux armes. Cette paix se réduit à l'absence de guerre, elle résulte soit du triomphe du droit sur la force, soit de l'équilibre entre les forces en présence ; soit encore de la domination sans partage, exercée par une force sur toutes les autres20(*). Le dictionnaire Larousse définit à son tour la paix comme étant « l'état d'un pays qui n'est pas en guerre, cessation des hostilités ; état de concorde, d'accord entre les membres d'un groupe21(*). Pour Boutros Boutros GHALI, la paix a pour fondement, le développement, l'action humanitaire et le droit de l'Homme22(*). Quant à nous, la paix peut être perçue comme étant la stabilité sur le plan politique et sécuritaire entre les États d'une même région ; l'absence de guerre, d'affrontement entre les forces militaires ou les États d'un même continent. 2. La paix au plan individuel et au plan collectifAu plan individuel, un État d'esprit personnel, exempte de colère, de crainte, et plus généralement des sentiments négatifs. Elle est donc souhaitée pour soi-même et éventuellement pour les autres, au point de devenir une salutation (la paix soit sur toi, Salam Alei Kum en Arabe, Shalom en hébreu) ou but de la vie23(*). Au plan collectif, la paix désigne également l'absence de violence ou de guerre entre groupes humains. En ce sens, la paix entre les nations est l'objectif des nombreux hommes et organisations comme la défunte SDN ou l'actuelle ONU. Dans cette conception, certaines idéologies comme le nazisme, reprouve la paix qui amollit les hommes, et au contraire, exaltent la guerre. Un bon contre-exemple en est le village de la paix, «De Neve Shalom-Wahat as Salam » qui oeuvre pour la paix entre Israéliens et Palestiniens24(*). L'articulation entre la paix et son opposé (guerre, violence, conflit, colère...) est une des clés des nombreuses doctrines, religieuses ou politiques, clé fondamentale bien que non explicite. Dans la YI KING, l'un des cinq livres classiques chinois, constituant essentiellement un manuel de divination, l'hexagramme opposé à celui de la paix est celui de la stagnation. Symboliquement, cela signifie que la paix n'est pas un absolu, mais une recherche permanente. Et que le conflit n'est pas l'opposé de la paix. Il convient dans une démarche de la paix, de transformer le conflit, non pas de le supprimer. Les démarches non-violentes incarnent cette démarche et transformation pacifique du conflit. * 20LABANA L.A., Note des Cours de Pratique Professionnelle, FSSPA, UNILU, 1997-1998, inédit. * 21Dictionnaire encyclopédique Larousse, éd. Larousse, 1979, p.1033. * 22BOUTROS, B.G., « Relever les nouveaux défis, Rapport Annuel de l'ONU,New York, 1995, p.118. * 23FRANÇOIS, E., Parole de paix en temps de guerre, éd. Privat, Toulouse, 2006, p.332. * 24Ibidem. |
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