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La coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) : 1993-2018.


par Eric ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo/Burkina Faso  - Master en économie, population et relations internationales. 2019
  

Disponible en mode multipage

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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, BURKINA FASO

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET Unité-Progrès-Justice

251658240 DE L'INNOVATION (MERSI)UNIVERSITE JOSEPH KI-ZERBO

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE

EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

DEPARTEMENT D'HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE

MEMOIRE DE MASTER

OPTION : ECONOMIE, POPULATION ET RELATIONS INTERNATIONALES

LA COOPERATION ENTRE LE JAPON ET LE BURKINA FASO DEPUIS LA CONFERENCE INTERNATIONALE DE TOKYO SUR LE DEVELOPEMENT DE L'AFRIQUE (TICAD) :1993-2018

251659264

Présenté par Eric ZONGO SOUS LA DIRECTION DE :

Membre du jury: Pr Claude Etienne SISSAO

Président: Pr CISSE Issa

Rapporteur : Pr SISSAO Claude Etienne

Membre : Dr COULIBALY Hervé Landry

Année universitaire 2019-2020

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à mon très cher père Ignace ZONGO et à ma très chère mère Honorine NANEMA.

REMERCIEMENT

La réalisation d'un travail comme celui-ci s'accompagne de nombreuses dettes de reconnaissances. Nos remerciements vont tout particulièrement à :

A notre Directeur de mémoire, le Professeur Claude Etienne SISSAO, pour sa disponibilité et ses nombreuses observations et remarques ;

Au corps professoral du Département Histoire et Archéologie de l'Université Joseph Ki-Zerbo ;

Au Bureau du Département « Asie, Moyen-Orient et Pacifique » du Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso ;

Au Gouvernement du Japon ;

A tous nos camarades de promotion ;

A tous nos amis qui nous ont apporté leurs soutiens ;

A nos parents, frères et soeurs qui nous ont indéfectiblement encouragés tout au long de ce fascinant travail.

SIGLES ET ACRONYMES

2IE : Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement.

A.D.D.K.S: Association pour le développement du département de Karangasso Sambla.

A.G.S: Action for Greening Sahel.

A.I.D : Association internationale de développement.

A.M.V : African Millenium Village ou Village africain du millénaire.

A.P.D : Aide publique au développement.

ABE : African Business Education Initiative for Youth ou Initiative de l'éducation dans le secteur des affaires en faveur des jeunes africains.

ADESTO: Association pour le développement économique et social de Toessin.

ADRAO : Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest.

AEEMB: Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina.

AGOA : Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique.

AJPEE : Association des Jeunes pour la Protection de l'Environnement et l'Elevage.

AKAFEM : Association Koom pour l'autopromotion des femmes.

AMELI-EAUR : Projet d'Amélioration des conditions d'accès durable à l'eau potable et à l'assainissement en milieu urbain et rural.

ARI : Initiative pour le riz africain.

ASEI: Activity Student Experiment and Improvisation.

AVI : African Village Initiative ou Initiative des villages africains.

B.A.S.D : Banque asiatique de développement.

B.M.D : Banques multilatérales de développement.

BAD : Banque africaine de développement.

BEGIN : Education de base pour la croissance.

BEST : Basic Education Students and Teachers ou Programme d'appui aux élèves et enseignants de l'éducation de base.

BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement.

C.E.A : Commission économique pour l'Afrique.

C.E.B.N.F : Centre d'éducation de base non formelle.

C.E.G : Collège d'enseignement général.

C.I.J : Cour internationale de justice.

C.M.A : Coalition mondiale pour l'Afrique.

C.N.A : Centre national des archives.

C.S.L.P : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté.

C.S.P.S : Centre de santé et de promotion sociale.

C.S.U : Couverture sanitaire universelle.

C.U.A : Commission de l'union africaine.

CAD : Comité d'aide au développement.

CAP : Centre agricole polyvalent.

CARD : Coalition pour le développement du riz en Afrique.

CEB : Circonscription d'Education de Base.

CENI : Commission électorale nationale indépendante.

CNUDD: Conférence des Nations-Unies sur le développement durable.

COGES : Comité de gestion des établissements scolaires.

CPAF : Centre permanent d'alphabétisation et de formation.

D.G.R.H : Direction générale des ressources halieutiques.

D.S : Etude de développement.

DGPER : Direction générale de la promotion de l'économie rurale.

E.D.D : Education pour un développement durable.

E.P.A: Economic Planning Agency.

EPSA: Enhanced Private Sector Assistance for Africa ou Initiative de soutien intégré au développement du secteur privé en Afrique.

F.D.A : Fonds de développement africain.

F.M.L.S.T.P: Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

FAA : Forum Asie-Afrique.

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

FASID : Fondation pour les études sur le développement international.

FNUAP : Fonds des Nations-Unies pour la population.

FOCAC: Forum sur la coopération sino-africaine.

G.P : Projet d'aide subventionnée.

GAD : Groupe d'assistance pour le développement.

GES : Gaz à effet de serre.

GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

H.C.R : Haut-commissariat aux réfugiés.

HFW: Hunger Free World.

I.A.F.S: India Africa Forum Summit ou Sommet du Forum Inde-Afrique.

I.S.T : Infections sexuellement transmissibles.

IFNA : Initiative pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.

INERA : Institut de l'environnement et de recherches agricoles.

INHEI: Institut de haute étude internationale.

J.O.C.V : Japan Overseas Cooperation Volunteers ou Volontaire japonais pour la coopération outre-mer.

J.S.T: Agence japonaise des sciences et de la technologie.

JAFTA : Association japonaise de technologie forestière.

JANIC : Réseau des ONG japonaises.

JBIC : Banque japonaise de coopération internationale.

JETRO: Japan External Trade Organization.

JGCA: Japan Green Cross Association.

JICA : Agence japonaise de coopération internationale.

JIRCAS: Japan International Research Center for Agricultural Sciences.

KOAF: Korea Africa Forum ou Forum Corée-Afrique.

M.A.A.H : Ministère de l'agriculture et des aménagements hydrauliques.

M.A.E.C.R : Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale.

M.A.H.R.H : Ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques.

M.E.S.R.S.I : Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation.

MASA : Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire.

MENA : Ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation.

MITI : Ministère de l'industrie et du commerce.

MOF : Ministère des Finances.

MOFA : Ministry of Foreign Affairs.

NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

NERICA : Nouveau riz pour l'Afrique.

O.C.D.E : Organisation de coopération pour le développement économique.

O.D.D : Objectif du développement durable.

O.I.M : Organisation internationale pour les migrations.

O.M.C : Organisation mondiale du commerce.

O.M.D : Objectif du millénaire pour le développement.

O.M.D : Organisation mondiale des douanes.

O.M.P : Opération de maintien de la paix.

O.M.S: Organisation mondiale de la santé.

O.N.G : Organisations non gouvernementale.

O.S.B.P: One Stop Border Post.

O.U.A : Organisation de l'unité africaine.

OHADA : Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires.

ONU : Organisation des Nations-Unies.

ONUDI : Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime.

ONUDI : Organisation des Nations-Unies pour le développement.

OSAA: Bureau du conseiller spécial pour l'Afrique des Nations Unies.

OSCAL : Bureau du coordinateur spécial pour l'Afrique et les pays en développement.

P.C.T : Projet de coopération technique.

P.D.D.A.A : Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine.

P.D.D.E.B : Programme décennal de développement d'éducation de base.

P.D.S.E.B : Programme de développement stratégique de l'éducation de base.

P.D.S.I: Plan Do See and Improve.

P.E-P.N.D : Projet d'étude pour la formulation d'un programme national de développement des bas-fonds.

P.I.B : Produit intérieur brut.

P.M.A : Pays les moins avancés.

P.M.E : Equipement médical spécial.

P.M.E: Petite et moyennes entreprise.

P.N.D.E.S: Plan national de développement économique et social.

P.N.D.S: Programme nationale de développement sanitaire.

P.N.S.R : Politique nationale de développement du secteur rural.

P.N-A.E.P.A: Programme national d'approvisionnement en eau potable.

P.R.P.S-BF : Projet de renforcement de la production du sésame au Burkina Faso.

PAAGE: Projet d'appui à l'amélioration de la gestion des écoles.

PACOGES : Projet d'appui aux COGES.

PAPAOM : Promotion d'une agriculture orientée vers le marché.

PAS : Programmes d'ajustement structurel.

PAU: Plan d'action de Yokohama.

PIDA : Programme pour le développement des infrastructures en Afrique.

PNUD : Programme des Nations-Unies pour le développement.

PPDRADBF : Projet de promotion du développement rural par l'aquaculture durable au Burkina Faso.

PPTE : Pays pauvres très endetté.

PROSPECT : Projet de renforcement des stratégies et des pratiques de l'enseignement dans les centres de formation des élèves-maîtres.

PSIF : Programme de financement des investissements du secteur privé.

R.D.C : République Démocratique du Congo.

R.N.B : Revenu national brut.

S.D.P : Projet d'envoi spécialisé.

S.N.D.R : Stratégie nationale de développement de la riziculture.

SATREPS : Projet pour la mise en place d'un modèle de promotion des cultures par l'utilisation du phosphate naturel.

SATREPS: Science and Technology Research Partnership for Sustainable Development.

SCADD: Stratégie de croissance accélérée et de développement durable.

SHEP : Smallholder Horticulture Empowerment and Promotion ou promotion de l'autonomisation des petits producteurs horticoles.

SMASE-WECSA: Strengthening of Mathematics and Science Education in Western, Eastern, Central and Southern Africa.

SONAGESS: Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire.

TIC: Technologie de l'information et de la communication.

TICAD: Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Tokyo International Conference on African Development).

U.A : Union africaine.

U.E : Union européenne.

UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine.

UNICEF : Fonds des Nations-Unies pour l'enfance.

USAID : Agence américaine pour le développement international.

WAGRIC: Plan directeur de l'aménagement des corridors pour l'anneau de Croissance en Afrique de l'Ouest.

WASABI: Water and Sanitation Broad Partnership ou Partenariat Étendu de l'Eau et de l'Hygiène.

LISTES DES CARTES, DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUE

Liste des tableaux

Tableau 1: Visites des Hommes d'Etat du Burkina Faso au Japon depuis 1993. 69

Tableau 2: Visites des Hommes d'Etat du Japon au Burkina Faso depuis les années 2000 70

Tableau 3: Evolution de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso de 1994 à 2018 (valeur en millions de dollars) 74

Tableau 4: Evolution de l'aide multilatérale japonaise au Burkina Faso de 2008 à 2017 (valeur en millions de dollars) 79

Tableau 5: Les différentes phases de construction des écoles primaires 82

Tableau 6: L'aide alimentaire japonaise au Burina Faso de 1994 à 2018 91

Liste des graphiques

Figure 1: Histogramme de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso 75

SOMMAIRE

DEDICACE I

REMERCIEMENT II

SIGLES ET ACRONYMES III

LISTES DES CARTES, DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUE IX

SOMMAIRE X

Introduction générale 1

PREMIERE PARTIE: LA POLITIQUE D'AIDE JAPONAISE EN AFRIQUE: LE PROCESSUS DE LA TICAD : 1993-2018 11

Chapitre I: Le Japon et sa politique d'aide. 13

Chapitre II : Le cadre de la politique d'aide japonaise en Afrique : le processus de la TICAD : 1993-2018 28

Chapitre III : La TICAD, un forum à caractère unique? 49

DEUXIEME PARTIE: LA COOPERATION BURKINA-JAPON APRES LA TICAD I: 1993-2018 63

Chapitre IV: L'orientation de l'assistance japonaise au Burkina Faso après la TICAD I 65

Chapitre V: Les secteurs clés de la coopération japonaise au Burkina Faso 80

Chapitre VI: Autres domaines d'intervention du Japon au Burkina Faso. 100

Conclusion générale 115

Source et bibliographie 118

ANNEXE A

Introduction générale

1. Enoncé du sujet, intérêt et bornes chronologiques

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale en 1945, le Japon, pays belliqueux des années 1930, fut vaincu, dévasté, désarmé et totalement occupé par l'armée américaine. Pour la première fois de son histoire, le pays est envahi et occupé par une puissance étrangère. Le choc est énorme, l'humiliation très profonde même si l'empereur Hiro-Hito les a invités à « supporter l'insupportable »1(*). Quelques années plus tard, le Japon devenait une superpuissance économique. Pour les Japonais, c'est grâce à leurs propres efforts, bien que ruiné par la défaite de 1945, que le pays est devenu une grande puissance économique au monde. Cette vision ne nie pas l'importance de l'aide internationale, elle tend seulement à démontrer que les efforts nationaux sont les premiers moteurs du développement2(*). Depuis les années 1990, le Japon, pays potentiellement sympathique, tente d'apparaître sur la scène internationale comme une puissance globale, développant l'ambition de jouer un rôle majeur. Ce qui l'a poussé à s'intéresser au continent africain. En décembre 1991, devant la tribune de la quarante-sixième Assemblée générale des Nations-Unies, le Premier ministre japonais Toshiki Kaifu déclinait l'intention de son pays d'organiser une conférence sur le développement de l'Afrique. L'objectif était de forger un consensus au niveau des partenaires internationaux sur la nécessité d'agir et de mobiliser des ressources pour ce continent3(*). L'année 1993 fut ainsi choisie par le Japon pour organiser un forum mondial devant inciter l'Afrique et ses partenaires à collaborer en vue d'assurer le développement du continent: c'est la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, TICAD (Tokyo International Conference on African Development). La TICAD est l'un des éléments les plus importants et les plus visibles des relations du Japon avec le continent africain. Depuis la TICAD I organisée en 1993, le Burkina Faso est le seul pays qui se fait toujours représenter par son Chef de l'État. Ce qui signifie que les relations entre les deux pays sont au beau fixe4(*).

Cependant, la littérature sur la coopération entre le Japon et le continent africain depuis cette conférence n'est pas assez abondante. Il est donc intéressant de consacrer une étude approfondie de la coopération japonaise en Afrique afin de comprendre son rôle, d'où notre thème de recherche: « la coopération entre le Japon et le Burkina Faso depuis la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique(TICAD): 1993-2018 ». La principale motivation dans le choix de ce sujet est de participer à la recherche historique au Burkina Faso en axant notre attention sur la coopération au développement. L'historien français Pierre Renouvin souligne qu'étudier historiquement les relations internationales revient à analyser et à expliquer les relations entre les communautés politiques organisées dans le cadre d'un territoire, c'est-à-dire entre États5(*). Dans cette optique, l'État reste au coeur de l'étude des relations internationales malgré l'émergence des acteurs transnationaux. Pour l'historien, l'action diplomatique ne peut être comprise sans la prise en compte de plusieurs facteurs. Il s'agit des forces géographiques, des conditions démographiques et des forces économiques6(*). Ces facteurs constituent le premier ensemble de ses forces profondes. C'est ce qu'il qualifie de forces matérielles7(*). Ces forces matérielles constituent l'essentiel des problématiques étudiées dans les relations internationales. L'une des caractéristiques fondamentales des forces matérielles est la coopération internationale qui représente un aspect important de la politique étrangère des États qu'ils soient petits ou grands, faibles ou puissants, défaillants ou forts. C'est le cas du Burkina Faso qui, depuis son indépendance, ne cesse de nouer des relations de coopération avec des pays amis. C'est l'exemple de sa coopération avec le Japon. Notre objectif est donc de braquer les projecteurs sur l'état de cette coopération afin de contribuer à enrichir l'historiographie burkinabè surtout dans sa dimension internationale.

De plus, de nombreux observateurs à l'intérieur et à l'extérieur de l'Afrique fustigent les partenariats internationaux en Afrique comme de simples rhétoriques vides car il y a peu ou pas de preuves suggérant que ces initiatives ont apporté une contribution significative au développement de l'Afrique. C'est dans ce contexte que nous avons cherché à évaluer dans quelle mesure le processus de la TICAD a favorisé le développement socio-économique au Burkina Faso. En d'autres termes, l'objectif principal de notre travail est d'évaluer le processus de la TICAD par rapport au développement socio-économique du Burkina Faso. Nos bornes chronologiques sont 1993 et 2018. Ces bornes sont en rapport avec l'évolution de la TICAD.

1993 : c'est en 1993 que fut organisée la première TICAD. La TICAD est un forum multilatéral et international axé sur le développement de l'Afrique. C'est l'un des plus anciens forums internationaux dans lequel les problèmes relatifs au développement de l'Afrique font l'objet de débats entre un grand nombre de parties prenantes8(*). La TICAD a été organisée tous les cinq ans au Japon de 1993 à 2013. Lors de la TICAD V en 2013, les organisateurs ont décidé d'adopter un cycle triennal et une alternance des pays hôtes entre le Japon et un pays africains. La TICAD VI s'est tenue à Nairobi au Kenya en 2016.

2018 : depuis la TICAD IV, un mécanisme de suivi a été mis en place pour suivre l'état d'avancement des agendas prioritaires de la TICAD. Des plans d'action sont également adoptés. Ces plans d'action incluent des objectifs quantitatifs à atteindre jusqu'à la prochaine édition de la TICAD. 2018 permet donc de faire un bilan du Plan de mise en oeuvre de Nairobi de la TICAD VI.

2. Définition des termes clés

Plusieurs termes clés retiennent ici notre attention:

La coopération : Etymologiquement, le terme coopération vient du latin « cum » avec, et de « operare », faire quelque chose, agir. De façon générale, la coopération est l'action de coopérer, de participer à une oeuvre, un projet commun. La coopération est la capacité de collaborer à cette action commune ainsi que les liens qui se tissent pour la réaliser. La coopération internationale se réfère donc aux activités qui nécessitent la coordination des efforts par deux ou plusieurs acteurs afin de réaliser et d'accroître les intérêts communs. En d'autres termes, la coopération implique une relation construite par ces acteurs (États dans notre cas), unis par une motivation et une vision communes, et ayant pour but de planifier et de réaliser ensemble des objectifs clairement définis et acceptés. Elle suppose un respect des différences, une confiance réciproque, un engagement réel des parties, une responsabilité partagée, ainsi qu'une disposition au dialogue permanent.

La TICAD : la TICAD est l'acronyme de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Tokyo International Conference on African Development). Elle a été lancée en 1993 afin de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement. Les réunions sont organisées sous la houlette du Japon et co-organisées par les Nations Unies, le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l'Union africaine (CUA). Avec la TICAD, le Japon occupe une place centrale dans la promotion d'un dialogue international pour le développement de l'Afrique. Les approches de la TICAD incluent : les concepts d'appropriation africaine et de partenariat international, la promotion de la participation des organisations internationales, des pays donateurs, du secteur privé et des organisations de la société civile, et enfin la mise en place de mécanismes de suivi pour mesurer l'avancement des programmes et des projets9(*).

3. La problématique

Le Japon a été le premier donateur d'Aide publique au développement (APD) au monde durant les années 1990 malgré l'éclatement de la bulle spéculative en 1991 et la crise économique qui s'en suit. Avec le changement du contexte stratégique international dû à la chute du bloc communiste, le Japon repense alors sa politique étrangère et s'interroge sur le rôle à donner à son APD. Le nouveau contexte international permet au Japon de définir une ligne directrice pour son action, c'est-à-dire le développement des pays bénéficiaires. Le Japon énonce alors les principes qui doivent guider son APD dans sa charte de 1992. La charte reconnaît officiellement l'un des concepts majeurs de l'approche japonaise en matière de développement, le « self-help » (auto-assistance)10(*). En conséquence, l'APD japonaise doit être implantée en tant que soutien aux efforts d'appropriation, ce qui signifie qu'elle doit être à l'écoute et répondre aux besoins des pays bénéficiaires qui doivent rester maître de leurs choix de développement. Tokyo cherchait à faire prévaloir une nouvelle vision de l'aide, en particulier grâce au concept d'« appropriation du développement ». Ce concept est directement hérité de l'expérience du Japon : ayant lui-même bénéficié des prêts de la Banque mondiale jusqu'au début des années 1960, le pays a conçu sur cette base un modèle fondé sur l'« auto-assistance » qu'il a ensuite adapté à l'Afrique11(*). En pratique, Tokyo adopte une démarche inverse de celle habituellement suivie par les pays donateurs de l'Occident. C'est pourquoi, Howard Lehman observe dans son étude sur la TICAD : « au lieu d'arriver dans les pays africains avec de l'argent et des projets déjà définis, le Japon attend des gouvernements qu'ils s'approprient leurs besoins, qu'ils déterminent des projets ciblés, et qu'ils sollicitent ensuite les agences japonaises d'aide au développement 12(*)». L'appropriation du développement est l'un des principes de la TICAD. La TICAD est le noyau des efforts du Japon en Afrique. Elle respecte l'appropriation africaine de son propre chemin de développement tout en exploitant des partenariats multipartites pour promouvoir l'ouverture13(*). Au Burkina Faso, le Japon insiste toujours sur l'importance d'une appropriation de son propre effort de développement. Autrement dit, le Japon respecte l'initiative du Burkina Faso en matière de coopération et tient compte de ses propres efforts pour la mise en oeuvre de ses projets14(*). Ainsi, plusieurs interrogations s'imposent :

Question principale : Comment le Japon a contribué à promouvoir le développement socio-économique au Burkina Faso ?

Question secondaire 1 : Qu'est-ce que la TICAD ? Comment a-t-elle évolué ?

Question secondaire 2 : Quelles sont les manifestations de la présence japonaise au Burkina Faso ?

Les objectifs

Objectif général

Le présent travail vise à évaluer l'impact de la coopération japonaise sur le développement socio-économique du Burkina Faso depuis l'initiative TICAD.

Objectif spécifique 1 : Analyser le cadre de la politique de coopération du Japon en Afrique à travers la TICAD.

Objectif spécifique 2 : Analyser les manifestations de la présence japonaise au Burkina Faso.

Les hypothèses

Hypothèse générale:

La coopération japonaise a un impact sur le développement socio-économique du Burkina Faso.

Hypothèse 1 : la coopération japonaise au Burkina Faso est conforme aux principes et aux objectifs de la TICAD.

Hypothèse 2: la présence japonaise au Burkina Faso se manifeste par son soutien aux différents projets de développement.

4. La méthodologie de recherche

Tout travail de recherche scientifique nécessite l'adoption de méthodes de recherche. Pour la présente étude, deux méthodes de collectes de données ont été prises en compte : la recherche documentaire et l'entretien oral.

La recherche documentaire est l'un des moyens par excellence de collecte d'informations. Elle a toujours été au centre de tout travail scientifique et se définit par la consultation de documents portant sur le même sujet ou ayant le même champ d'étude15(*). Dans notre cas, il s'agit essentiellement de la consultation de documents relatifs aux relations entre le Japon et l'Afrique. Ce qui implique l'exploitation des journaux de presse, des articles, des ouvrages, des archives et la webographie. Pour cela, nous avons eu recours aux différentes bibliothèques de l'Université Joseph Ki-Zerbo, la bibliothèque du Centre national des archives (CNA), la bibliothèque du Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale (MAECR) et la bibliothèque de l'Institut de haute étude internationale (INHEI). En ce qui concerne la webographie, les sites du Ministère des affaires étrangères du Japon (www.mofa.go.jp), de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso (www.bf.emb-japan.jp), et du Bureau de la JICA au Burkina Faso (www.jica.go.jp/bf) ont été visités.

La recherche documentaire a permis de consulter plusieurs ouvrages et articles, des rapports, des archives, etc. Ne pouvant pas les énumérer tous, nous choisissons ceux qui permettent de mieux comprendre notre sujet. On peut noter:

ü AMBASSADE DU JAPON AU BURKINA FASO, 2015, orientation de l'assistance pour le Burkina Faso, traduction provisoire. Ce document de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso résume les raisons qui ont poussé le Japon à assister le Burkina Faso dans ses politiques de développement. Ces raisons sont d'ordres politique, géostratégique, diplomatique et socio-économique. Ce document fait également cas des principes qui guident l'aide japonaise au Burkina Faso. Ces principes s'articulent autour de l'accélération de la croissance et le renforcement du capital humain. Le document mentionne également les objectifs spécifiques de la coopération japonaise. Ces objectifs sont le développement du secteur agricole, l'amélioration de la qualité de l'éducation et la promotion de l'intégration économique sous-régionale. Les autres points à noter dans le document sont le soutien à la stabilité sociale et le soutien à l'investissement du commerce des sociétés japonaises.

ü BLAISE Séverine, 2006, « De l'aide à la coopération économique : pour un réexamen de la politique japonaise », Revue Tiers-Monde, n° 186, Paris, Harmattan, pp. 307-328. L'article examine la politique d'aide japonaise dans sa globalité sur une longue durée et essaye de tirer des enseignements de l'aide japonaise en termes d'efficacité. L'article montre également comment la politique d'aide japonaise apporte une vision différente de l'aide et du développement qui est riche d'enseignement.

ü EYINLA Bolade, 2018, « Promoting Japan's national interest in Africa: a review of TICAD», in Africa Development, volume XLIII, n°3, CODESRIA, page 107-122. Cet article conteste l'affirmation japonaise selon laquelle le processus de la TICAD est un mécanisme permettant d'attirer l'attention du monde et de mobiliser le soutien international en faveur de l'Afrique. Le processus de la TICAD est plutôt perçu comme un changement dans la politique du Japon à l'égard de l'Afrique, défini jusqu'à présent dans le contexte du Consensus de Washington. Ce faisant, le Japon élabore une politique africaine visant à servir ses intérêts nationaux.

ü JICA et Mitsubishi UFJ Reasearch and consulting, 2013, la revue des vingt années de la TICAD, Rapport principal, Tokyo, 79 pages. Ce rapport est une rétrospective des progrès accomplis par la TICAD durant ses deux premières décennies d'existence. Le document analyse l'aide apportée par le gouvernement japonais et ses partenaires de la TICAD notamment la Banque mondiale et le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Il analyse également l'aide par secteur mais insiste davantage sur les engagements pris par le Japon à la TICAD IV.

ü JICA/Burkina Faso, les grandes lignes des activités. Ce document de la JICA énumère les principales activités de l'agence au Burkina Faso. Ces différentes activités prennent en compte les secteurs de l'éducation, de la santé, du développement agricole et rural, de l'environnement, etc. Il énumère aussi l'historique des différents projets de coopération de la JICA à partir des secteurs ci-dessus cités. Malgré tout, plusieurs secteurs importants n'ont pas été pris en compte dans ce document. On peut noter par exemple le secteur relatif au développement des infrastructures.

ü KABRE Grégoire, 2012-2013, l'intervention de la coopération internationale dans le développement de l'enseignement de base au Burkina Faso: l'exemple de la coopération japonaise à travers l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), mémoire de fin de formation, INHEI, 75 pages. L'auteur analyse la contribution de la coopération japonaise dans le domaine de l'enseignement de base. Cette intervention est analysée en terme quantitatif et qualitatif. Toutefois, l'auteur analyse l'intervention de la coopération japonaise dans le domaine de l'éducation. Les autres secteurs importants comme l'agriculture sont relativement abordés.

ü KITA Julien, 2008, « L'aide publique au développement japonaise et l'Afrique : vers un partenariat fructueux », in Asie Vision, n°10, Paris, Institut français de relations internationales (IFRI), pp.1-36 pages. Cet article est une étude historique de l'aide japonaise en Afrique. Il explique, dans un premier temps, comment l'aide japonaise a été implantée en Afrique et comment elle a évolué. Ensuite, l'article nous explique comment l'APD a été le fer de lance des ambitions japonaises en Afrique. Cependant, on remarque que l'article ne prend pas en compte la coopération japonaise dans sa globalité. Il ne montre pas les différents domaines d'interventions du Japon en Afrique. La TICAD, qui est le cadre de la coopération japonaise depuis le milieu des années 1990 en Afrique, est peu analysé.

ü LEHMAN Howard, 2005, «Japan's foreign aid policy to Africa since the Tokyo International Conference on African Development», Pacific Affairs, volume 78, n° 3, Columbia, University of British, pp. 423-442. L'article étudie l'évolution de la politique d'aide japonaise en Afrique depuis le début de la TICAD. Il analyse les trois premières TICAD. Les trois maîtres mots de l'article sont « appropriation », « partenariat » et la mise en avant du « modèle de développement asiatique. » Selon l'auteur, le modèle de développement asiatique peut être utilisé par les décideurs politiques africains dans leur politique de développement. D'ailleurs, Howard Lehman affirme que le modèle de développement asiatique offre une alternative aux pays africains qui ont des difficultés à sortir de l'ornière des politiques néolibérales des institutions de Bretton Wood. Cependant, l'article met l'accent sur le volet diplomatique. Les secteurs de développement socio-économiques élaborés dans les Agendas de la TICAD ne sont pas traités.

ü MAECR, 2013, Fiche sur l'état de la coopération Burkina Faso-Japon, KM126. Ce document du Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale est un résumé de la coopération japonaise au Burkina Faso dans sa globalité avec des résultats chiffrés. On peut noter les enjeux diplomatiques, politiques, les secteurs de développement socio-économiques (éducation de base, agriculture, santé, coopération technique, environnement, coopération décentralisée, etc.).

ü OUEDRAOGO Fatoumata, 2015-2016, la contribution de la coopération japonaise à la gouvernance scolaire au Burkina Faso, mémoire de fin de formation, INHEI, 72 pages. Elle analyse la contribution de la coopération japonaise dans la gouvernance scolaire au Burkina Faso à travers le PACOGES. L'auteur se limite également au domaine éducatif. Les autres secteurs sont relativement abordés.

ü SANKARA Salif, 2018, la contribution de la coopération japonaise au développement économique et social du Burkina Faso : cas de l'aide alimentaire « KR1 », mémoire de fin de cycle, INHEI, 90 pages. Ce mémoire analyse la contribution de l'aide japonaise au Burkina Faso à travers l'aide alimentaire. Selon l'auteur, l'aide alimentaire japonaise a deux volets : l'assistance aux personnes vulnérables et sa reconstitution en fonds de contrepartie pour réaliser des projets de développement. Cependant, l'auteur met l'accent sur l'aide alimentaire et les projets issus du fonds de contrepartie. II n'insiste pas sur les autres projets mis en oeuvre par le Japon au Burkina Faso dans le secteur agricole.

Quant à l'enquête orale, elle est une méthode interactive de recherche qui met en exergue le concept de communication au sens propre du terme. Nous nous sommes entretenus avec le personnel de la Direction Asie, Moyen-Orient et Pacifique (DAMOP) qui coordonne la coopération du Burkina Faso avec l'Extrême-Orient. Nous avons principalement rencontré le Directeur du DAMOP, Monsieur Ibrahim Koné. Parmi les bénéficiaires, nous avons eu des entretiens avec le président de l'Association des parents d'élèves (APE) de l'Ecole primaire public de Kingria, Monsieur Boniface Séogo. Cette école a été bénéficiaire de la phase III des projets de construction des écoles primaires en 2006. Nous avons eu des discussions avec Monsieur Moyenga Moise, à l'époque, Directeur de l'école de Kingria. Ce dernier a piloté les travaux d'exécution du Projet. Nous avons également rencontré des enseignants qui ont bénéficié de la formation de l'approche ASEI/PDSI, à travers le projet SMASE dans le domaine de l'éducation.

5. Difficultés et limites

Comme dans toute recherche, les difficultés n'ont pas manqué. La première difficulté est la rareté et l'inaccessibilité d'une certaine documentation. Quant à l'enquête orale, nous n'avons pas pu rencontrer les personnes ressources de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso. Ils ont toujours avancé le droit de réserve du personnel de l'Ambassade. De plus, il y a ce principe qui stipule que toute information demandée (qu'elle soit écrite ou orale) doit toujours avoir l'aval du Ministère des Affaires étrangères du Japon avant toute réponse.

En ce qui concerne les limites, on peut mentionner l'utilisation des valeurs monétaires. En effet, il n'y a pas une parité fixe entre le Yen ou le Dollar avec le FCFA. Or dans le cadre de notre travail, les données en FCFA ne sont pas toutes disponibles. Ce qui nous pousse à utiliser les taux de change annuel moyen pour convertir les valeurs en Yen ou en Dollar en FCFA. La plupart des chiffres en FCFA sont donc des valeurs approximatives.

7. Plan

L'étude s'articule autour de deux parties. La première partie est consacrée à la présentation de la politique d'aide japonaise en Afrique à travers une analyse de la TICAD. La deuxième partie analyse la coopération entre le Japon et le Burkina Faso après la TICAD I.

PREMIERE PARTIE: LA POLITIQUE D'AIDE JAPONAISE EN AFRIQUE: LE PROCESSUS DE LA TICAD : 1993-2018

Au cours de son histoire, qui débute vraiment après la Seconde Guerre mondiale, l'Aide publique au développement (APD) a poursuivi plusieurs types d'objectifs, qui se sont peu à peu ajoutés les uns aux autres pour constituer un objet très complexe. L'APD relève d'un souci de réduire les inégalités à l'échelle internationale16(*). C'est une activité fondamentale de la coopération économique gouvernementale des pays à hauts revenus qui a pour but de contribuer au développement socio-économique, à l'amélioration du bien-être et à la stabilisation de la vie des peuples des pays en développement17(*). Pour le Japon, sa politique d'APD commence véritablement en 1954 suite à son adhésion au Plan de Colombo18(*). Cette adhésion a permis au Japon de mettre en place ses premières missions de coopération technique. Grâce à l'expansion continue de son économie, le Japon va consentir depuis cette période d'énormes efforts pour l'aide au développement. Dans les années 1990, l'APD est un pilier principal de la coopération économique japonaise. En ce qui concerne l'Afrique, le Japon va lancer la TICAD en tant que structure institutionnelle de sa relation avec le continent. Qu'est-ce que la TICAD ? Quelles sont ses particularités ? C'est ce que nous tentons de répondre dans cette première partie. Avant d'analyser la politique d'aide japonaise en Afrique à travers la TICAD proprement dit, nous proposons dans le chapitre 1 de faire une présentation assez précise et concise du Japon et de sa politique de coopération. Cette partie se divise donc en trois chapitres. Le premier chapitre présente le Japon et sa politique d'aide en général. Le chapitre 2 analyse la TICAD qui est le cadre de la politique d'aide japonaise en Afrique. Et le chapitre 3 montre l'unicité de la TICAD par rapport à d'autres forums de développement.

Chapitre I: Le Japon et sa politique d'aide.

Le Japon est un pays contrasté où les extrêmes se côtoient parfois. Extrême géographique de ce bout de terre au large de l'Eurasie s'étirant de la froide Hokkaido près de Sibérie à la subtropicale Okinawa près de Taiwan, extrême en terme de densité entre les surconcentrations mégalopolitaines et les espaces ruraux en déprise ; extrêmes climatiques d'un archipel régulièrement frappé par des aléas violents. Pays d'Extrême-Orient, le Japon a joué de sa situation géographique dans la construction et l'affirmation historique de son indépendance et de sa puissance. Etymologiquement, « nippon » ou « ni » (le soleil) et « pon/hon » (les origines, la racine) signifie «  le pays d'où nait le soleil »19(*). Le Japon couvre une superficie de 372487 km² avec une population estimée en 2018 à 126,4 millions d'habitants20(*).

I. Présentation du Japon21(*)

Il s'agit de présenter le Japon à travers sa géographie, son économie et sa place dans le monde.

I.1. La géographie du Japon

Le Japon se trouve dans la zone d'arcs montagneux de la façade orientale de l'Asie. Ce pays est le résultat de rencontre de cinq de ces arcs. Le relief résulte essentiellement d'un quadrillage de fractures qui fait du pays un ensemble de blocs et de fossés. Le relief est caractérisé par plusieurs faits : l'abondance des montagnes dont le symbole est le mont Fuji (3776 mètres), des forêts sur des pentes plongeant vers la côte et les plaines de plus en plus urbanisées22(*). Les conditions climatiques, comme la qualité des terres déterminent les lieux où vit la population. Le climat des régions qui bordent la mer du Japon est influencée par l'air glacial de l'Oyashio mais la côte du Pacifique est réchauffée par le Kuroshio. Dans la zone soumise aux effets modérateurs de ces courants, les hivers ne sont pas aussi rigoureux que dans les autres régions d'Asie situées à la même latitude. L'art et la littérature sont, dans une large mesure, fondés sur le rythme régulier des saisons, et les fêtes et coutumes populaires ponctuent les différentes époques de l'année. Mais la nature n'est pas toujours bienveillante. La nature japonaise se révèle comme un milieu éminemment inhospitalier pour l'homme : avec 20% des séismes mondiaux de magnitude supérieure à 6 se produisant chaque année dans le monde, 10% des volcans actifs de la planète, les tsunamis, les typhons, les inondations, les vagues de froid venant de la Sibérie, les vagues de sécheresses et de chaleurs... le Japon est l'archipel des risques extrêmes. Quand on parle de risque, tous les esprits pensent à la triple catastrophe du 11 mars 2011 : le séisme du Tohoku, le tsunami du Sanriku et l'explosion nucléaire de Fukushima23(*). Le Japon est enfin un archipel pauvre en ressources naturelles. On pourrait dresser toute une liste des matières premières pour lesquelles les usines japonaises sont dépendantes de l'étranger à 100 %. Il faut ranger par exemple le coton, la laine brute, le phosphate, le caoutchouc naturel, le nickel, la bauxite, l'étain. Il est encore dépendant de l'étranger pour le minerai de fer (82 %), le charbon à coke lourd (70 %), le sel (80 %). Au chapitre du pétrole le Japon dépend de l'étranger pour plus de 90 % de ses besoins. Cinq métaux seulement existent en quantité suffisante au Japon pour la satisfaction de ses besoins : le cuivre, l'or, l'argent, le magnésium (extrait de l'eau de mer) et le chromium, nécessaire aux aciers spéciaux. Un sixième, le zinc, est assez abondant24(*).

Le Japon apparaît donc comme un pays aux rares terres cultivables, pauvres en ressources naturelles et que des excès de tous genres frappent en saisons et en régions. La naissance sur ce sol ingrat d'une brillante civilisation et d'une société économiquement majeure apparaît comme l'une des grandes victoires de l'humanité sur la nature. La plus grande ressource japonaise est donc son peuple.

I.2. L'environnement économique du Japon

L'économie japonaise après la Seconde Guerre mondiale a été une longue série de succès. Malgré les crises qui ont secoué le système économique international au cours de la deuxième moitié du XXe siècle (destruction liée à la guerre, fluctuation du yen, fin du système du Bretton Wood, chocs pétroliers de 1973 et de 1979), le Japon a toujours su maintenir son économie sur le chemin du développement et de la croissance25(*). L'industrie japonaise produisait des marchandises de hautes qualités, en grandes quantités et à des prix compétitifs26(*). Les automobiles, les télécopieurs, les appareils photos et les postes de radio japonais sont les plus vendus au monde. La balance de paiements courants accumule chaque année des excédents, le Japon prêtant à l'étranger bien plus que ce qu'il lui emprunte. De plus, les Japonais ne connaissent pas le chômage ou si peu : de 1960 à 1995, il reste en dessous de 3%. Les vertus du « système économique nippon » sont vantées dans le monde entier, et le management « à la japonaise » est étudié dans toutes les écoles de commerce27(*). The Economist consacre des dossiers admiratifs à l'envol de l'oiseau fabuleux, aux différentes facettes et étapes du « miracle » économique28(*). Malgré ces bonnes performances statistiques générales, le Japon a connu vingt ans de stagnations économiques et de déflation des prix.

A partir des années 1990, le Japon entre dans une période de crise économique et bancaire sans précédent. Cette crise s'est accompagnée de la faillite de nombreux établissements financiers nationaux, comme le Hokkaido Takushoku Bank en 1997. La croissance économique est très faible, voire négative certaine année. La décennie 1990 est surnommée par les médias de la « décennie perdue ». En effet, les indicateurs économiques du Japon se dégradent: augmentation du chômage historiquement très bas, fin du système de l'emploi à vie, baisse des salaires. Dans son contexte régional, le Japon s'efface derrière d'autres pays. Les ports sont dépassés par les ports chinois et sud-coréens. Les sièges sociaux des entreprises étrangères quittent Tokyo pour Hong Kong, Singapour ou Shanghai29(*).

Ce n'est qu'au début des années 2000 avec l'arrivée au pouvoir de Junichiro Koizumi que l'économie japonaise a commencé à se restructurer. Dans son premier discours à la 151e session de la Diète (qui réunit les deux Chambres), Koizumi affirme sa résolution de « faire avancer sans arrêt les réformes structurelles ». Il raconte à cette occasion l'histoire fameuse des « cent sacs de riz », qui remonte au début de l'ère Meiji : alors que la pauvreté et la famine règnent dans la région de Nagaoka, Torasaburo Kobayashi, le seigneur de la région, pense qu'il est plus important d'investir dans l'éducation que de satisfaire les besoins immédiats de son peuple ; il vend donc la récolte de riz et construit une école ; et c'est ainsi que 100 sacs de riz ont été multipliés par 100 car les diplômés de l'école se sont attelés à la construction du pays. Le message de Koizumi est que le Japon doit faire le bon choix : souffrir aujourd'hui, pour être plus fort demain30(*). Au cours des années 2002-2007, le Japon connait alors une croissance économique soutenue. Cette croissance reposait à 60 % sur les exportations nettes, alors que la consommation intérieure restait amorphe dans un contexte de déflation. Cependant, la crise de 2009 et la forte appréciation du yen ont entraîné un effondrement des exportations vers les États-Unis et l'Europe, premier et troisième marchés d'exportation. L'investissement des entreprises s'est donc fortement contracté, tandis que la montée du chômage et le recul des salaires étouffaient la consommation des ménages.31(*).

Malgré tout, le Japon reste l'un des pays les plus riches et les plus développés du monde. Son PIB était de 5266 milliards de dollars en 2016, ce qui en fait la 3e puissance économique du monde derrière les Etats-Unis (18624 milliards) et la Chine (11200 milliards), mais devant l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Le Japon est également une puissance commerciale. Selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2013, l'Archipel se place 4e puissance exportatrice et 4e importatrice au monde, derrière la Chine, les Etats-Unis et l'Allemagne. Ces exportations totalisent un volume de 799 milliards de dollars, soit 4,4% des exportations mondiales contre 886 milliards de dollars pour ses importations, soit 4,8% des importations mondiales. La balance commerciale est donc redevenue négative. Ce basculement s'est opéré en 2011, en partie en raison de la hausse des besoins en pétrole, gaz et charbon à la suite de l'arrêt des centrales nucléaires du pays32(*). Ces performances permettent au Japon d'être un acteur étatique majeur dans l'histoire des relations internationales.

I.3. Le Japon dans les relations internationales

Le 15 août 1945, le Japon accepta la Déclaration de Potsdam juste après les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki et l'entrée en guerre de la Russie contre le Japon. Sa défaite ruina à la fois sa puissance et sa légitimité. Les Alliés attribuèrent la catastrophe de la Guerre du Pacifique au militarisme et au centralisme impérialiste japonais33(*). Le Japon, agresseur des années 1930, se calma. Il abandonna son régime autoritaire pour accepter les valeurs occidentales de démocratie et de justice. Sa constitution de 1947 en fait un acteur pacifique. L'article 9 de la constitution établit: « Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu'à la menace ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu34(*) ».

Sa modernisation a donc été poursuivie en dehors de tout programme militaire et à l'adhésion aux principales organisations internationales. Il signa un traité de sécurité avec les Etats-Unis le 8 septembre 1951, devenant ainsi l'un de leurs alliés les plus importants du « monde libre ». C'est le premier ministre Yoshida Shigeru qui a fait entrer le Japon dans cette nouvelle phase de sa diplomatie. Appelée la « doctrine Yoshida », cette orientation diplomatique est un modèle de politique étrangère d'après-guerre. Ce qui caractérise la doctrine Yoshida, c'est d'abord que le Japon axait sa politique étrangère sur le bloc de l'Ouest, et surtout sur l'alliance avec les Etats-Unis, dans le contexte de la guerre froide. Dépendant de la force militaire américaine pour affronter les pays communistes hostiles, le Japon a autorisé l'armée américaine à utiliser des terrains de l'archipel pour ses bases. En attendant le redressement économique, le gouvernement Yoshida a décidé de limiter les dépenses pour les forces d'autodéfense, et de les augmenter à mesure que l'économie reprendrait35(*). Pour Yoshida «just as the United States was once a colony of Great Britain but is now the stronger of the two, if Japan becomes a colony of the United States it will eventually become the stronger36(*)». Traduction : « Tout comme les Etats-Unis ont été autrefois une colonie de la Grande-Bretagne mais sont désormais le plus fort des deux, si le Japon devient une colonie des Etats-Unis, il deviendra éventuellement le plus fort ».

Dans les années 1980, la stratégie de l'ancien premier ministre Yoshida Shigeru de faire du Japon une superpuissance économique sous la protection militaire des Etats-Unis se réalise37(*). Le Japon a su passer d'une position mineure et subordonnée à celle d'un partenaire majeur, incontournable et privilégié pour Washington. Il a développé ses capacités économiques et financières jusqu'au point où elles lui ont assuré une place dans le club des grands.

Après la fin de la guerre froide, la situation internationale changea profondément. Avec la disparition de l'URSS en 1991, et la fin du monde bipolaire, la scène internationale s'offrait enfin une possibilité bien réelle de mettre fin à l'état de crise. En 1990- 1991, la guerre du Golfe donne une occasion au Conseil de sécurité, le policier mondial, de fonctionner. L'occupation puis l'annexion du Koweit par l'Irak de Saddam Hussein entrainent une escalade de mesures conduisant à la libération de l'Emirat par une coalition sous mandat de l'ONU38(*). Cette direction collégiale d'une affaire internationale ouvre la porte au Japon qui pouvait enfin prétendre jouer un rôle sur la scène internationale.

La fin de la guerre froide n'a cependant pas donné naissance à un pacifisme effectif à la fois mondial et cosmopolite. Au contraire, l'état de crise s'est accentué sous les effets déstabilisateurs de la mondialisation et la multiplication des sources d'insécurité et de violence. Pendant les années 1990, les gouvernements et les organisations internationales ont été confrontés à des défis sans précédents allant de la prolifération nucléaire au génocide rwandais, de la dévastatrice guerre civile au Congo au nombre croissant de réfugiés, du nettoyage ethnique dans les Balkans à la violation systématique et généralisée des droits de l'homme s'étirant de la Birmanie à Haïti et de la Sierra Leone à la Corée du Nord39(*). Ces épisodes sont venus confirmer au peuple japonais que la politique de puissance ne laisse toujours guerre la place à un pacifisme constitutionnel40(*). Dans son environnement géographique immédiat, le Japon doit s'adapter à une Chine plus puissante économiquement, politiquement et militairement et à une Corée du Nord menaçante avec ses tests de missiles et son programme nucléaire41(*). Pour jouer un rôle important sur la scène internationale, le Japon doit s'adapter et redéfinir son rôle en modifiant les orientations de sa politique étrangère. Le Japon décida alors de mettre l'accent sur deux volets de politique étrangère : une participation accrue aux activités des Nations-Unies et une politique axée sur l'aide publique au développement.

Toutefois, les contributions japonaises aux Opérations de maintien de la paix (OMP) sont restées limitées, qualitativement et quantitativement. La Constitution japonaise n'autorisant pas l'usage de la force pour résoudre les différends internationaux, la contribution directe du pays s'est restreinte aux opérations non militaires, à l'envoi de personnels pour des missions non combattantes, tels le soutien logistique, les contributions en nature, ou le soutien technique. En septembre 2010, Tokyo avait contribué à une dizaine d'opérations de maintien de la paix de l'ONU : Angola (1992), Cambodge (1992), Mozambique (1993), Salvador (1994), Golan (1996), Timor-Leste (2007 et 2010), Népal (2007), Soudan (2008), Haïti (2010). Le Japon a aussi contribué à des opérations internationales au Rwanda (1994), au Timor-Leste (1999), en Afghanistan (2001) et en Irak (2003)42(*). Le second volet de la politique étrangère du Japon est sa politique d'aide publique au développement. L'APD constitue la pierre angulaire de la diplomatie japonaise depuis la fin de la guerre froide.

II. La politique d'aide japonaise

Ce point analyse la politique d'aide japonaise dans son ensemble. Il est divisé en trois points. Le premier point analyse les principes fondamentaux de l'aide japonaise, le second point analyse les axes prioritaires de l'aide japonaise et le troisième point traite des différents types d'aide accordés par le Japon.

II.1. Les principes fondamentaux de l'APD japonaise

Les restrictions imposées par la Constitution japonaise ont eu pour conséquences de faire de sa politique d'aide un instrument privilégié de politique étrangère ainsi que le baromètre de sa présence internationale. Ne pouvant plus fonder sa puissance sur des facteurs militaires, le Japon a décidé de se concentrer sur la construction d'une puissance économique et d'utiliser l'APD pour atteindre cet objectif43(*). L'aide japonaise est encadrée par la Charte d'aide publique au développement qui définit les grandes orientations de l'aide. C'est le 30 juin 1992 que le Japon a adopté sa première charte de l'aide publique au développement en tant que philosophie de base de l'aide japonaise. La charte énumère44(*):

ü des considérations humanitaires,

ü la reconnaissance de l'interdépendance des Nations de la communauté internationale,

ü des considérations environnementales,

ü un soutien aux efforts d'auto-assistance des pays bénéficiaires.

Ces principes fondamentaux reflètent la position du Japon dans la communauté des nations, l'expérience du développement économique qu'il a subie et l'expérience acquise au cours des dernières décennies dans le domaine de développement. En tant que tels, ils représentent un produit unique au Japon, tout en intégrant les tendances internationales en matière d'aide étrangère45(*). Le Japon a contribué au développement des pays en développement en tant que l'un des plus grands donateurs au monde au cours de la période de la charte originelle. Le pays est devenu le premier donateur en termes de quantité et son APD a commencé à acquérir une plus grande visibilité dans diverses régions du monde.

Cependant, en raison de la situation économique et budgétaire grave qui a continué de persister au Japon et la vision critique de l'APD par le peuple japonais, le budget d'APD a été en baisse à partir de l'exercice 1998. En 2001, le Japon céda sa place aux Etats-Unis en tant que premier donateur au monde en quantité. L'APD japonaise en 2002 s'est établie à 9,283 milliards de dollars, en baisse de 5,7% par rapport à l'année précédente46(*).Tenant compte de ces changements dans la situation nationale et internationale, le gouvernement a révisé la Charte de l'APD par adoption du Cabinet le 29 août 2003 afin de permettre une utilisation souple et stratégique de l'APD et d'accroître son efficacité. L'objectif de l'APD était «de contribuer à la paix et au développement de la communauté internationale et d'assurer ainsi la sécurité et la prospérité du Japon»47(*). De manière générale et selon Marie-Hélène Pozzar, la nouvelle Charte vise à améliorer l'efficacité, la flexibilité, la cohérence et la transparence de l'aide. Il s'agit de mettre l'accent sur la qualité de l'aide plutôt que sur la quantité48(*). La Charte énonce des principes de base qui doivent encadrer la mise en oeuvre de l'aide49(*) :

ü l'auto-assistance,

ü la sécurité humaine,

ü l'équité,

ü la prise en compte de l'expérience du Japon dans la mise en place des programmes d'aide tout en « respectant les politiques de développement retenues par les pays en développement ».

La charte révisée resta en vigueur jusqu'en 2014. En février 2015, le Japon entra dans une nouvelle époque dans sa politique d'APD lorsque la nouvelle charte a été une fois de plus révisée et le cabinet adopta la Charte sur la coopération économique. Les principes de base de la charte sont :

ü la contribution à la paix et à la prospérité par une coopération à des fins non militaires ;

ü la promotion de la sécurité humaine;

ü la coopération dirigée vers un développement autonome à travers un soutien apporté aux efforts d'auto-assistance et un dialogue et une collaboration basés sur l'expérience et l'expertise du Japon50(*).

II.2. Les axes prioritaires de l'aide japonaise

Selon la charte révisée de 2003, les enjeux prioritaires de l'aide Japonaise sont les suivantes: la réduction de la pauvreté, la croissance durable et les problèmes d'envergure mondiale51(*).

· La réduction de la pauvreté

Les principes généraux énoncés dans les Chartes guident la stratégie du Japon en matière de réduction de la pauvreté. L'aide du Japon se divise comme suit:

ü aide à l'éducation (primaire, supérieure, technique, formation professionnelle, accueil d'étudiants étrangers) ;

ü aide à la santé: ce volet comprend des mesures au niveau de la santé de l'enfant et la santé maternelle, ainsi que la collaboration avec des entités locales.

ü accès à l'eau et aux installations sanitaires ;

ü aide à l'agriculture, au développement rural et maritime.

· La croissance durable :

Le Japon apporte son aide en priorité au développement :

ü des infrastructures économiques et sociales, un facteur important pour l'activité économique, ainsi qu'à l'élaboration des politiques, le renforcement des institutions, et le développement des ressources humaines. Le Japon soutient le développement des infrastructures et encourage les ressources humaines à entretenir, gérer et exploiter ces infrastructures conformément aux politiques de développement des pays en développement. Des infrastructures spécifiques sont mises en place sur les routes, les ports, les aéroports, etc.

ü la coopération dans le secteur commercial et des investissements: le Japon utilise l'APD pour soutenir le développement des petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays en développement, le transfert de la technologie industrielle japonaise et la formulation de politiques économiques.

ü la coopération dans le secteur des technologies de l'information et des communications (TIC). La part de l'aide à ce secteur reste marginale car le Japon estime que le secteur peut être développé par le biais d'initiatives privées.

· Les problèmes d'envergure mondiale.

Les mesures d'aide japonaise concernant les problèmes d'envergure mondiale se répartissent comme suit:

ü environnement et changement climatique (lutte contre la pollution, préservation de l'environnement),

ü lutte contre les épidémies (SIDA, tuberculose, paludisme, poliomyélite, etc.),

ü consolidation de la paix, démocratie et bonne gouvernance.

II.3. Les catégories d'aide japonaise

Selon le rapport annuel de la JICA 2015, l'APD japonaise se répartit en deux catégories: l'aide bilatérale et l'aide multilatérale.52(*)

· L'aide multilatérale

C'est une aide indirecte aux pays en développement sous la forme de financements ou de dons aux organisations internationales. Acteur de premier plan au niveau multilatéral, le Japon apporte des contributions non négligeables à 57 organisations et fonds multilatéraux en moyenne chaque année53(*).

Les contributions sont versées aux agences spécialisées des Nations-Unies, dont le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations-Unies pour la population (FNUAP), le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (UNICEF), et les financements sont alloués aux banques multilatérales de développement (BMD), dont la Banque mondiale, l'Association internationale de développement (AID), la Banque asiatique de développement (BASD), et le Fonds de développement africain54(*). En 2015, 79,7% de l'APD du Japon ont été dispensés sous forme d'aide bilatérale. Le Japon a affecté 20,3% de son APD totale aux contributions au budget central des organisations internationales. Il a aussi dirigé 13, 9% de son APD bilatérale vers des projets précis exécutés par des organisations multilatérales55(*).

· L'aide bilatérale

Elle comprend la coopération technique, les dons et les prêts:

ü La coopération technique : elle fait appel à la technologie, au savoir-faire et à l'expérience du Japon pour former les ressources humaines appelées à jouer un rôle clé dans l'évolution socio-économique des pays en développement. De plus, en planifiant conjointement avec les pays partenaires des programmes d'aide répondant aux besoins locaux, la coopération technique permet de développer et de perfectionner des technologies adaptées aux conditions de chaque pays, tout en rehaussant le niveau technologique général et en mettant en place de nouveaux cadres institutionnels et organisationnels. Les pays partenaires peuvent ainsi développer leurs capacités à résoudre les problèmes et parvenir à la croissance économique. La coopération technique comprend la formation des cadres de pays partenaires, l'envoi d'experts, la fourniture d'équipements et la réalisation d'études destinée à soutenir l'élaboration de politiques et la planification de projets de travaux publics (coopération technique pour la planification du développement).

ü Les dons: ils constituent un apport de fonds destiné à promouvoir le développement socio-économique. C'est une aide financière sans obligation de remboursement. Dans les pays à faible revenu, les dons sont généralement utilisés pour construire des infrastructures socio-économiques, comme les hôpitaux et les ponts, ainsi que de promouvoir l'éducation, la santé et les activités environnementales, ce qui contribue directement à l'amélioration du niveau de vie56(*).

ü Les prêts: les prêts soutiennent les efforts des pays en développent pour parvenir à la croissance en leur fournissant les capitaux nécessaires à long terme et à des taux d'intérêts bien inférieur à ceux du marché. Les formes principales de cette aide sont les prêts d'APD et le programme de financement des investissements du secteur privé (PSIF). Comparés à la coopération technique ou aux dons, les prêts d'APD permettent des financements plus importants et sont donc surtout utilisés pour la construction d'infrastructures de base de grande envergure dans les pays en développement. Les prêts d'APD doivent être intégralement remboursés, ce qui incite le pays bénéficiaire à se concentrer sur l'importance et la priorité des projets, et à faire des efforts pour affecter et utiliser les fonds de manière aussi efficace que possible.

· L'aide des ONG japonaises

Les organisations non gouvernementales sont des institutions privées mais à but non lucratif. Les ONG japonaises agissent de manière très visible et sont en contact direct avec les populations locales des pays en développement en réalisant des projets de petites tailles (constructions d'écoles de village, reboisement, animation villageoise...). Elles permettent donc de faire un travail complémentaire à celui du gouvernement en donnant une touche humaine aux grands projets d'infrastructures. Elles sont aussi un vecteur de sensibilisation de l'opinion publique sur les problèmes des populations des pays en développement57(*). Selon le réseau des ONG japonaises JANIC, il existe actuellement plus de 400 ONG de coopération internationale au Japon, qui sont actives dans plus de 100 pays à travers le monde pour résoudre des problèmes sociaux tels que la pauvreté, la faim, la destruction de l'environnement, les conflits et les catastrophes58(*).

III. Les régions prioritaires de l'aide japonaise

Depuis les années 1980, le Japon a diversifié son APD en termes de répartitions géographiques.

III.1. L'Asie

Depuis le début de l'aide publique au développement, l'Asie a toujours été la première région receveuse d'aide de la part du Japon. Les raisons de cet état de fait sont aussi bien historiques, géographiques que politiques mais surtout économiques. Selon la charte révisée de 2003, l'Asie, une région qui entretient des relations étroites avec le Japon et qui peut avoir un impact important sur la stabilité et la sécurité de ce dernier, est une région prioritaire pour le Japon. Le Japon donnera la priorité de manière stratégique, prenant pleinement en considération la diversité des conditions socio-économiques de ces pays. En particulier, la région de l'Asie de l'Est, qui comprend des pays membres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), étend et approfondit ces derniers temps l'interdépendance économique et entreprend des efforts visant à mettre en valeur sa compétitivité régionale en maintenant une croissance économique et en renforçant l'intégration. L'APD du Japon sera utilisée pour forger des relations plus étroites avec cette région et pour remédier aux disparités y existant, prenant pleinement en considération des facteurs tels que la consolidation des partenariats économiques avec les pays de l'Asie de l'Est59(*). En 2015, le Japon a affecté 3,4 milliards de dollars américains à l'Asie du Sud et l'Asie centrale, et 3,2 milliards de dollars à l'Asie orientale60(*).

III.2. Moyen-Orient et autres

Le Moyen-Orient reste le principal fournisseur de pétrole du Japon, il est donc synonyme d'or noir pour la majorité des Japonais. Selon la charte de 2003, le Moyen-Orient est une région importante du point de vue des ressources énergétiques, de la paix et de la stabilité de la communauté internationale, mais cette région contient des facteurs déstabilisants, dont notamment la situation du processus de paix. Le Japon consentira son aide pour favoriser la stabilité sociale et la consolidation de la paix61(*).

Les relations du Japon avec l'Amérique latine sont très différentes. En effet, la présence japonaise sur ce continent est relativement ancienne et importante. Plus d'un million de Sud- Américains sont de descendance japonaise et résident pour la plupart d'entre eux au Brésil.

III.3. L'Afrique

Le Japon a peu de liens historiques avec l'Afrique et l'intérêt qu'il éprouve pour cette région est relativement récent. En effet, avant les années 1990, le Japon a été à la traine sur le continent par rapport à de nombreuses autres puissances industrielles62(*). Des indépendances africaines dans les années 1960 jusqu'à la fin de la guerre froide en 1991, les liens entre le continent africain et le Japon sont restés faibles. C'est à la Conférence de Bandung de 1955 que le Japon commença timidement à prendre contact avec quelques pays africains à savoir le Libéria, le Soudan et le Ghana. Son objectif était de nouer des relations économiques et commerciales63(*). En 1961, le Ministère des Affaires étrangères du Japon établit, pour la première fois, en son sein une division africaine64(*). C'est à partir des années 1970 que le Japon s'est davantage intéressé à l'Afrique. Les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979 semblent expliquer cet intérêt pour l'Afrique. En 1974, le Ministre des Affaires étrangères du Japon Toshio Kimura visita l'Egypte, le Ghana, le Nigéria, le Zaïre et la Tanzanie. En 1979, ce fut le tour de Naoshi Sonodo qui visite le Nigéria, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Tanzanie et le Kenya. C'est le début de la diplomatie des ressources du Japon en Afrique65(*). Durant les années 1980, l'APD japonaise se développe. L'ONU a constitué une voie pour le Japon d'approfondir son dialogue avec les pays africains. C'est ainsi que le Japon a servi de coordinateur lors de l'élaboration de la Déclaration sur la situation économique de l'Afrique, adoptée par l'Assemblée générale le 3 décembre 1984. En novembre 1984, Abé Shintaro, ministre des affaires étrangères du Japon, se rendait en Zambie, en Ethiopie et en Egypte et promettait cent millions de dollars américains d'aide alimentaire aux pays d'Afrique frappés par la famine66(*). Cet épisode peut avoir contribué à l'évolution progressive de la philosophie d'APD japonaise vers une grande prise en compte des enjeux humains.

Malgré le mécontentement des pays africains soulevé par les relations entre le Japon et l'Afrique du Sud67(*), les dirigeants africains perçoivent positivement l'arrivée de l'aide japonaise au cours de cette période. D'une part, le Japon n'est pas une puissance occidentale, il n'est pas non plus une puissance coloniale ; d'autre part, l'expérience japonaise de développement intéresse les dirigeants africains68(*). L'aide a été l'aspect le plus visible de la politique japonaise vis-à-vis de l'Afrique. Alors que seulement 2,2% de l'aide japonaise était destiné à l'Afrique en 1970, sa part a atteint 15,3% en 198969(*).

A partir des années 1990, le Japon est devenu le principal pourvoyeur d'APD au monde. L'aide qu'il accorde à l'Afrique le range aux côtés de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne qui sont les principaux bailleurs de fonds du continent. Depuis lors, le Japon joue un rôle moteur pour le développement de l'Afrique. Lancée en 1993, la TICAD est une plate-forme clé pour piloter les initiatives du développement du Japon en Afrique.

Chapitre II : Le cadre de la politique d'aide japonaise en Afrique : le processus de la TICAD : 1993-2018

Dans ce chapitre, nous tentons d'analyser la politique d'aide japonaise en Afrique depuis la fin de la guerre froide. L'objectif est de chercher à comprendre les raisons qui ont poussé le Japon à s'intéresser activement au continent africain. Le chapitre explore, explique et analyse donc le processus de la TICAD en se limitant aux six premières conférences. Il est divisé en deux points. Le premier point analyse les trois premières réunions qui se sont tenues entre 1993 et 2003 et couronnées par la déclaration du dixième anniversaire de la TICAD. Le second point examine les trois autres conférences allant de 2008 à 2016.

I. De la TICAD I à la TICAD III

Lorsque la TICAD se tenait en 1993, la situation du Japon et de l'Afrique était différente. Le Japon demeurait la deuxième puissance économique mondiale et le plus important fournisseur d'APD au monde. L'Afrique, en revanche, luttait pour réduire la pauvreté et cherchait une aide étrangère rapide70(*).

I.1. La TICAD I (1993).

Selon Shinichi Asazuma, directeur des Affaires africaines au département du ministère des affaires étrangères japonais en 2013, la raison pour laquelle le Japon a commencé la TICAD était de ramener l'attention mondiale sur l'Afrique. En effet, au début des années 1990, l'intérêt général sur l'Afrique s'est relativement estompé après la chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de la guerre froide. Pendant la guerre froide, les pays capitalistes et communistes étaient mobilisés pour aider les pays africains afin d'étendre leurs propres blocs et sphères d'influence71(*). Pour Howard Lehman qui cite un autre responsable du Ministry of Foreign Affairs (MOFA) du Japon, la motivation du Japon dans l'organisation de cette conférence s'explique par trois raisons72(*):

1) Le Japon a clairement pris conscience des besoins humanitaires en Afrique et, compte tenu de la richesse économique du pays, s'est rendu compte qu'il pouvait créer un environnement d'aide positive.

2) Le Japon souhaitait avoir une place au soleil et voulait être traité comme une puissance mondiale majeure à la fois par d'autres grandes puissances et par l'ensemble de la communauté internationale. C'est pourquoi Bert Edstrôm souligne que la TICAD a été lancée à la suite et pour contrecarrer ce que Tokyo considérait comme un simple désastre pour sa politique étrangère : l'implication du Japon ou plutôt son absence dans la guerre contre Saddam Hussein. En effet, invoquant des contraintes constitutionnelles, le Japon, au lieu d'envoyer des soldats participés à la guerre contre l'Irak dirigée par les Etats-Unis et autorisée par l'ONU, supportera une importante part du fardeau financier de l'effort de guerre, affectant 13 milliard de dollars américains à la campagne militaire contre l'Irak. A la grande surprise du gouvernement nippon, plutôt que d'avoir des éloges pour sa générosité financière, le Japon s'est vu critiquer de toute part. Les autorités japonaises étaient en colère et en plein désarroi. Le Japon devait donc faire face à une lutte ardue pour recouvrer non seulement le respect international mais aussi la confiance en soi73(*). En tant que dernier venu en Afrique, le Japon avait besoin d'une présence sur le continent pour se présenter comme l'un des principaux donateurs. De plus, selon Bolade Eyinla, la TICAD est un instrument diplomatique, consciemment lancée par le Japon en 1993 pour servir ses intérêts nationaux. Pour lui, en lançant la TICAD, le Japon avait deux principaux objectifs: exploiter les matières premières et les ressources minérales africaines et acquérir à long terme un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU74(*).

3) Dans le cadre de son plan stratégique visant à se positionner comme une puissance asiatique, le Japon a utilisé la TICAD comme une plateforme pour mettre en avant le modèle de développement asiatique. Au cours des années 1980, le Japon commença à critiquer l'impact négatif des Programmes d'ajustement structurel (PAS) en Afrique et les politiques néolibérales. Le point de vue du Japon sur le modèle de développement asiatique offre une alternative aux pays africains. Selon Howard Lehman, le Consensus de Washington a été largement critiqué au Japon comme étant inefficace et injuste dans son application aux pays africains. Pour le Japon, les PAS peuvent être plus efficaces dans des économies à revenu intermédiaire mais ils sont moins efficaces dans des économies à faible revenu comme ceux de la plupart des États africains75(*).

Du côté africain, cette période a été celle pendant laquelle la stagnation économique des années 1980 s'est poursuivie76(*). Les réformes économiques demeurent stagnantes. De plus avec la fin de la guerre froide, les pays de l'Union européenne (UE) se sont mis à apporter leur aide financière aux anciens pays de l'Est plutôt qu'à l'Afrique, d'où s'ensuivit une tendance à la diminution de l'aide financière pour l'Afrique77(*). Les pays africains s'inquiétaient d'être marginalisés car l'intérêt de la communauté internationale envers leur développement avait baissé. La TICAD est organisée dans le but de soutenir les réformes politiques et économiques en Afrique.

La TICAD I s'est tenue du 5 au 6 octobre 1993 à Tokyo et coorganisée par le Japon, l'Organisation des Nations-Unies (ONU) et la Coalition mondiale pour l'Afrique (CMA). Elle a connu la participation de quarante-huit pays africains, 13 organisations internationales et de nombreux observateurs78(*). La conférence a adopté la « Déclaration de Tokyo sur le développement de l'Afrique : vers le XXIe siècle », une ligne directrice pour le développement de l'Afrique qui soulignait l'importance de l'entraide ainsi que la nécessité d'un soutien international pour l'Afrique. Le Japon exprima également son appui au développement de l'Afrique et demanda à l'Afrique de procéder à la mise en place de leur propre initiative de développement, à la réforme économique et à la bonne gouvernance. Le modèle de développement asiatique a été inséré dans le document. La déclaration de Tokyo stipule qu'à partir « des exemples réussis d'expérience en matière de développement en Asie, le succès du développement repose sur la combinaison d'un engagement fort des dirigeants et des citoyens à l'égard de la prospérité économique et d'un développement approprié à long terme »79(*). Les grands axes de la déclaration sont:

Ø le nouveau partenariat basé sur les propres efforts du côté africain et le soutien actif des partenaires de développement africain ;

Ø la poursuite et le renforcement des réformes politiques et économiques ;

Ø le développement économique au travers des activités du secteur privé ;

Ø la coopération et l'intégration régionale pour encourager le commerce et les investissements régionaux ;

Ø la pertinence de l'expérience asiatique pour le développement africain et le renforcement de la coopération Sud-Sud ;

Ø la prévention, la préparation et la gestion des désastres humains et naturels et le renforcement de la sécurité alimentaire.

En termes de résultats, la TICAD I a eu un bilan mitigé car ses résultats ont été plus symboliques que substantiels. En effet, des initiatives efficaces axées sur des résultats n'ont ni été lancées par la communauté internationale, ni par la communauté africaine80(*). Malgré tout, la TICAD I a obtenu quelques résultats surtout sur le plan diplomatique. La dynamique de développement initiée par la TICAD a conduit à la promotion du dialogue afro-asiatique. En 1994, un premier forum Asie-Afrique (FAAI) s'est tenu en Indonésie. L'objectif de ce forum était de permettre un dialogue direct et des échanges entre les décideurs africains et asiatiques, mais aussi dans le but d'identifier les domaines spécifiques où les Africains pourraient tirer des enseignements de l'expérience asiatique. Il en résulta l'adoption du « Cadre de Bandung pour la coopération Asie-Afrique ». Le Japon a organisé en 1997, un FAA II dont l'objet est d'évaluer les progrès effectués depuis le FAA I et de préparer les bases de la deuxième TICAD.

I.2. La TICAD II (1998)

En 1993, la déclaration de Tokyo de la TICAD I stipulait qu'une conférence d'une ampleur et d'une composition similaire devrait se tenir avant le tournant du siècle81(*). C'est la TICAD II. Une série de réunions ponctua le lancement de la TICAD II.

Lors de la neuvième session de la Conférence des Nations-Unies sur le développement durable tenue en Afrique du Sud en avril 1996, le gouvernement japonais a proposé d'organiser la TICAD II en 1998 et sa conférence préparatoire en 1997 à Tokyo. En février 1997, après une série de discussions entre le gouvernement japonais, les agences du système des Nations-Unies et la CMA, un accord a été conclu sur un cadre de base et le processus de la TICAD II a été officiellement lancé82(*). La première conférence préparatoire de la TICAD II s'est tenue du 10 au 11 novembre 1997 à Tokyo. Les principaux objectifs de la conférence préparatoire étaient83(*):

ü passer en revue les progrès accomplis depuis la TICAD I ;

ü identifier les principaux thèmes d'un programme d'action ;

ü constituer un « Comité préparatoire » chargé du « Programme d'action » à soumettre à la TICAD II. Il a été indiqué que la TICAD II visait à promouvoir davantage le partenariat émergent pour le développement durable de l'Afrique.

La conférence a convenu que le Comité préparatoire se réunirait en principe trois fois en Afrique en 199884(*). La première réunion du comité préparatoire s'est tenue à Dakar les 2 et 3 mars 1998. A l'issue de la conférence, un document synthétique a été préparé pour servir de base à l'élaboration de l'avant-projet du « Programme d'action » qui a été examiné par le comité préparatoire à sa deuxième réunion tenue à Harare en juin 199885(*). La troisième réunion du comité préparatoire de la TICAD II s'est tenue les 7 et 8 septembre 1998. Le comité a parachevé son projet d'agenda d'action à présenter pour adoption à la TICAD II prévue du 19 au 21 octobre 1998 à Tokyo. Le programme d'action identifie les actions que doivent entreprendre les pays africains et leurs partenaires de développement pour atteindre les objectifs de la TICAD II en matière de réduction de la pauvreté et d'intégration accrue des pays africains dans l'économie mondiale86(*).

La TICAD II s'est tenue du 19 au 21 octobre 1998 à Tokyo et coorganisée par le Bureau du coordinateur spécial pour l'Afrique et les pays en développement (OSCAL), le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) et la CMA. Les pays du continent africain, à l'exception de la Somalie et du Sahara occidental, 10 pays d'Asie, 16 pays donateurs, 6 organisations internationales, plusieurs observateurs et 22 ONG y participèrent87(*). La TICAD II diffère quelque peu de la TICAD I du fait que les thèmes fixés sont les « approches » et les « thèmes transversaux »88(*). Le point le plus remarquable de la TICAD II consista en l'adoption du « Plan d'action de Tokyo ». Le principal thème de la conférence était « la réduction de la pauvreté et l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale ». L'objectif de ce programme d'action est de mettre l'accent sur la réduction de la pauvreté par une croissance économique accélérée et un développement durable, ainsi que l'intégration effective des économies africaines dans l'économie mondiale. Le principal défi était de réduire d'au moins la moitié de la population vivant dans l'extrême pauvreté d'ici à 2015, ce qui souligne l'importance d'une croissance économique équitable, toutes les couches de la population participant à des activités économiques et partageant les avantages. Le document souligne également que « la stabilité politique et sociale ainsi que la bonne gouvernance sont essentielles au développement durable, de même sans développement, la paix et la stabilité ne sont pas durables »89(*). L'appropriation et le partenariat sont également les principes sous-jacents du Programme d'action. Le document rappelle que ces principes sont inscrits dans le programme d'action du Caire pour le développement économique et social de l'Afrique de 1995 ainsi que dans la stratégie du Comité d'aide au développement de l'OCDE de 1996 intitulée « construire le XXIe siècle: la contribution de la coopération au développement»90(*).

En définitive, le programme d'action de la TICAD II clarifie les actions prioritaires dans le domaine du développement de l'Afrique : réduire au moins de moitié la proportion des personnes dans l'extrême pauvreté jusqu'à 2015 ; assurer l'éducation primaire dans tous les pays jusqu'à 2015 ; réduire la mortalité maternelle de trois quarts et la mortalité infantile de deux tiers jusqu'à 2015.

Quant au bilan, la TICAD II a permis de mieux comprendre les problèmes de développement en Afrique et de renforcer la coopération Asie-Afrique. Le Centre de promotion et de la technologie Asie-Afrique (Centre Hippalos) a été créé en 1999 et géré par l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI). Ce centre, également connu sous le nom de Centre Afrique-Asie pour la promotion de l'investissement et de la technologie, vise à encourager les investissements et les transferts de technologie des pays d'Asie à ceux d'Afrique. A l'époque, le centre avait choisi la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Mozambique, l'Ouganda, le Sénégal, la Tanzanie et le Zimbabwe pour participer à des activités de projets. Il fournit des données sur la situation économique, les systèmes juridiques nationaux, les possibilités en matière d'investissement et des informations utiles en matière d'investissement91(*).

La TICAD II a notamment développé un partenariat avec l'Afrique basé sur sa production de riz. Le Nouveau riz pour l'Afrique (NERICA) a été présenté comme une réalisation majeure et concrète du processus de la TICAD. NERICA a été un vecteur reliant les objectifs du gouvernement japonais en matière de coopération Asie-Afrique. La TICAD II a préparé le terrain pour le développement de NERICA en tant qu'agent important. NERICA constitue un remarquable exemple de coopération entre l'Asie et l'Afrique qui améliore les perspectives de sécurité alimentaire. Cette nouvelle variété de riz associe la hardiesse des espèces de riz d'Afrique occidentale à la grande productivité du riz asiatique. Mis au point par l'Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO) et ses partenaires en Afrique, en Asie, en Europe, et en Amérique du Nord et du Sud, il a également reçu l'appui de nombreux donateurs, y compris le gouvernement du Japon, le PNUD, la Banque mondiale, la Fondation Rockefeller, l'Agence américaine pour le développement international (USAID), la Banque africaine de développement (BAD) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'Initiative pour le riz africain (ARI) lancée en mars 2002 visait également à accélérer la diffusion du Nouveau riz pour l'Afrique dans l'ensemble de l'Afrique en partant de sept pays pilotes d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Mali, le Nigeria et le Togo, pour inclurent des pays d'Afrique australe et de l'Est: Éthiopie, Madagascar, Malawi, Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Zambie92(*).

Suite à la TICAD II en 1998, deux Forums d'affaires Asie-Afrique ont été organisés: l'un à Kuala Lumpur en Malaisie en octobre 1999 qui a débouché sur la signature de 27 protocoles d'accord et l'autre à Durban en Afrique du Sud en juillet 2001 qui a permis la signature de 97 protocoles d'accord. Ces forums visaient à instaurer des partenariats commerciaux et à attirer un plus grand flux d'investissements étrangers directs et d'échanges commerciaux entre l'Asie et l'Afrique. Une série d'ateliers destinée à renforcer les compétences s'est tenue, axée sur des sujets clés tels que l'administration et le fonctionnement des entreprises. Une stratégie visant à effacer les perceptions négatives que chaque région peut avoir de l'autre a été élaborée afin d'instaurer la confiance et de multiplier les possibilités de conclure des affaires93(*).

I.3. La TICAD III (2003)

En 1998, à l'issue de la TICAD II, aucun paragraphe du Plan d'action de Tokyo ne mentionnait la possibilité d'une TICAD III. Malgré tout, plusieurs facteurs vont inciter le Japon à envisager l'organisation de la TICAD III. Dès la seconde moitié des années 1990, la réduction de la pauvreté est devenue un thème important sur la scène internationale. En 2000, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont été lancés et incluent la réduction de la pauvreté dans ses objectifs. De même la question de l'efficacité de l'aide, thème qui a débuté avec la Déclaration de Rome, est devenue un enjeu majeur de la communauté internationale. En avril 2000, l'Union européenne et l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ont adopté lors du Sommet Afrique-Europe, le « Plan d'action du Caire », et en mai 2000, les Etats-Unis ont mis en place la « Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique » (AGOA) qui indique un cadre aux investissements commerciaux en Afrique subsaharienne. De plus, la Chine a adopté en octobre 2000 la « Déclaration de Beijing » lors du Forum sur la coopération sino-africaine et a rédigé le « Programme de coopération sino-africaine sur le développement économique et social ». D'autre part, le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique(NEPAD) a été adopté au sommet de l'Union africaine (UA) en 2001. Et lors du sommet du G8 à Gênes en 2001, le « Plan de Gênes pour l'Afrique » a été présenté94(*).En décembre 2001 fut organisée une réunion au niveau ministériel de la TICAD à une époque où le développement de l'Afrique faisait l'objet de nombreuses discussions au sein de la communauté internationale. À cette occasion, la TICAD a exprimé son appui au NEPAD en tant qu'organisme exprimant l'esprit d'appropriation des pays africains95(*).

La ministre des Affaires étrangères du Japon, Yoriko Kawaguchi a officiellement présenté les objectifs de la TICAD III à l'Union africaine le 26 août 2002 à Addis-Abeba en Ethiopie. Dans son discours, elle rappelle que le Japon a désigné la période précédant la TICAD III comme « année de la coopération avec l'Afrique ». Soulignant que l'appropriation des pays africains a atteint un nouveau sommet avec le NEPAD, la ministre affirme que la TICAD peut continuer à jouer un rôle catalyseur unique en tant que cadre permettant à l'Afrique et à ses partenaires de promouvoir un dialogue approfondi et une coopération mutuelle. Selon elle, le Japon accorderait la priorité aux trois domaines suivant du processus de la TICAD96(*) :

ü la coopération Asie-Afrique ;

ü le développement centré sur l'homme qui est un principe important de la coopération  japonaise en matière de développement ;

ü les efforts visant à consolider la paix en tant que condition préalable du développement.

Une réunion préparatoire des hauts fonctionnaires de la TICAD III a été organisée à Addis-Abeba les 3 et 4 mars 2003. La réunion a discuté de l'ordre du jour, du concept et des résultats de la TICAD III. Le but de la réunion était également de mettre en place un processus préparatoire avec la communauté internationale, y compris les pays africains, qui ouvrirait la voie au succès de la TICAD III prévue du 29 au 1er octobre 200397(*).

À la suite de la réunion préparatoire d'Addis-Abeba, des réunions régionales se sont tenues à :

ü Pretoria, Afrique du Sud, pour les pays d'Afrique australe, 22-23 mai 2003 ;

ü Nairobi, Kenya, pour les pays d'Afrique du Nord et de l'Est, 5-6 juin 2003;

ü Yaoundé, Cameroun, pour les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, 23-24 juin 2003.

Les trois réunions régionales ont mis au point de nouvelles approches en tenant compte des secteurs prioritaires identifiés lors de la réunion préparatoire, en vue d'orienter la TICAD III dans ses délibérations.

La TICAD III s'est tenue du 29 septembre au 1er octobre 2003 à Tokyo avec pour thème « soutenir le développement de l'Afrique au XXIe siècle ». Elle rassembla des délégués représentant 89 pays dont 50 pays africains ainsi que 47 organisations internationales et des ONG98(*).

Dans son discours d'ouverture, le premier ministre Junichiro Koizumi a annoncé les trois piliers qui constituent l'initiative japonaise d'aide à l'Afrique: le développement centré sur l'homme, la réduction de la pauvreté par la croissance économique et la consolidation de la paix99(*).

Le premier pilier met l'accent sur le développement des ressources humaines, l'eau, la santé et les soins médicaux. Le deuxième pilier est la réduction de la pauvreté par la croissance économique. Le Japon cherche à mettre davantage l'accent sur la coopération, en particulier pour améliorer :

ü la productivité agricole avec le développement du riz NERICA ;

ü le développement des infrastructures ;

ü la promotion du commerce et de l'investissement ;

ü la réduction de la dette ;

ü l'assistance de la réforme de la structure économique ;

ü le soutien par l'intermédiaire des institutions internationales pour le développement.

Le troisième pilier concerne la consolidation de la paix. Dans son discours, le premier ministre souligne que « la paix est la base du développement ». Et ce dernier de rappeler que le Japon a participé à des opérations de maintien de paix comme au Mozambique. Il rappelle également que le Japon s'est récemment engagé dans une coopération en vue de la consolidation de la paix dans des pays comme la République Démocratique du Congo (RDC), l'Angola, la Sierra-Leone, le Soudan et le Libéria100(*).

Pour le premier ministre japonais, le Pays du Soleil Levant « souhaite approfondir le dialogue avec ses partenaires africains afin de déterminer comment le peuple africain peut s'affranchir des diverses menaces comme la pauvreté, les conflits et les maladies infectieuses ». En d'autres termes, comment le Japon peut réaliser une société dans laquelle les gens peuvent vivre avec espoir »101(*).

La conférence a adopté également « la Déclaration commémorative du dixième anniversaire de la TICAD ». La déclaration montre l'importance de la contribution de la TICAD au cours des dix dernières années et des espoirs ont été exprimés pour que la TICAD devienne une plate-forme permettant de réunir le soutien de la communauté internationale au NEPAD. La déclaration met l'accent sur plusieurs approches102(*):

ü l'appropriation et le partenariat ;

ü le renforcement de la coopération sud-sud ;

ü la sécurité humaine qui est un vaste ensemble d'objectifs qui souligne des problèmes comme la pauvreté, la faim, les maladies infectieuses et le manque d'éducation.

Un autre fait majeur de la TICAD III a été l'engagement des coorganisateurs à poursuivre le processus de la TICAD sous une forme plus institutionnalisée et à développer davantage ses partenaires. Dans son discours, le premier ministre japonais déclare : « le Japon s'organisera pour institutionnaliser la TICAD afin de renforcer ses structures de suivi pour rendre son processus plus dynamique 103(*)». Il a été également décidé que ses résultats feraient l'objet d'un suivi régulier.

Après la TICAD III, fut organisée la Conférence de la TICAD sur le commerce et l'investissement Asie-Afrique les 1er et 2 novembre 2004. Cette conférence a eu pour objectif de promouvoir l'un des trois piliers de la TICAD III qui est « la réduction de la pauvreté par la croissance économique », par le biais des investissements commerciaux dans le cadre de la coopération Asie-Afrique, concept clé du processus de la TICAD. Cette conférence a eu pour résultat l'intégration de quatre points au processus de la TICAD : la formulation d'une politique appropriée pour la promotion de l'industrie, la promotion du développement de produits basés sur la supériorité relative, le renforcement de l'autonomie des PME locales et la promotion d'une contribution sociale par les entreprises privées.

Une réunion de la TICAD III sur la consolidation de la paix a aussi été organisée les 16 et 17 février 2006 à Addis-Abeba par le gouvernement du Japon, l'ONU, la CMA, le PNUD et la Banque mondiale. Elle a connu la participation de 23 pays africains, 50 autres pays, 38 organisations issues de la société civile. L'objectif de la réunion visait à promouvoir l'un des trois piliers de la TICAD III, « la consolidation de la paix ». Cette dernière étant un domaine qui nécessite des engagements divers et globaux est important du point de vue de la sécurité humaine. L'objectif est d'examiner les possibilités d'appui à la consolidation de la paix en Afrique en partageant l'expérience de la consolidation de la paix au Cambodge et en Afghanistan. La réunion a reconnu la nécessité de renforcer les engagements pour la consolidation de la paix, et que celle-ci nécessitait une approche multiple, intégrée et cohérente104(*). Une dernière conférence ministérielle de la TICAD III sur l'énergie et l'environnement pour un développement durable a été organisée à Nairobi au Kenya en mars 2007. C'est à l'issue de cette conférence que les réunions préparatoires de la TICAD IV ont commencées.

II. De la TICAD IV à la TICAD VI

A l'occasion de la TICAD III, la nécessité d'institutionnaliser le processus de la TICAD a été formulée par les différents participants, surtout de la part des dirigeants africains. L'objectif était de mettre en place un mécanisme concret de surveillance du processus. Dans ce point, il est question de voir l'évolution de la TICAD depuis son institutionnalisation à travers les trois autres conférences qui ont suivi, c'est-à-dire la TICAD IV, la TICAD V et la TICAD VI.

II.1. La TICAD IV (2008)

En vue de la préparation de la TICAD IV, des consultations sur un grand nombre de sujets ont été menées avec les dirigeants africains, la Commission de l'union africaine (CUA), le NEPAD, la Commission économique pour l'Afrique (CEA), les communautés régionales africaines, les coorganisateurs de la TICAD, d'importantes organisations régionales et internationales, les pays développés partenaires, des pays d'Asie et autres pays en développement, ainsi que la société civile, les ONG et le secteur privé105(*).

En octobre-novembre 2007, des réunions préparatoires régionales de la TICAD IV se sont tenues à Lusaka en Zambie pour la région Afrique australe et orientale et à Tunis en Tunisie pour les régions Afrique du Nord, de l'Ouest et du Centre. Le but de ces deux réunions était d'expliquer l'état d'avancement de la préparation de la TICAD IV et d'écouter les participants régionaux sur des questions concrètes, ainsi que leurs points de vue et leurs préoccupations liés aux priorités de la TICAD IV afin de déterminer l'ordre du jour et de produire les résultats souhaités à la TICAD IV. Au cours de la réunion, les participants ont discuté des sujets suivants: accélération de la croissance, réalisation des OMD, consolidation de la paix et de la démocratisation et traitement des problèmes liés à l'environnement et au changement climatique106(*).

La réunion ministérielle de préparation pour la finalisation du processus préparatoire de la TICAD IV s'est tenue au Gabon du 19 au 23 mars 2008. Pour atteindre les objectifs de la TICAD IV, la réunion s'est fixée trois priorités107(*):

ü encourager la croissance économique;

ü assurer la « sécurité humaine », avec notamment la réalisation des OMD, la consolidation de la paix et la démocratisation; et

ü traiter des questions de l'environnement et du changement climatique.

La TICAD IV s'est tenue à Yokohama du 28 au 30 mai 2008 avec pour thème « vers une Afrique qui gagne : un continent d'espoir et d'opportunités ». Elle a réuni plus de 3000 participants dont des représentants de 51 pays d'Afrique, avec 40 chefs d'État et de gouvernement pour créer un plan de travail visant à réaliser « un siècle de croissance africaine». Le Sommet de la TICAD IV a adopté la « Déclaration de Yokohama » qui définit les principes auxquels les parties prenantes de la TICAD souscrivent pour faire progresser le développement en Afrique, ainsi que le « Plan d'action de Yokohama » et le « Mécanisme de suivi de Yokohama », qui représentent deux feuilles de route pour des initiatives concrètes aux objectifs chiffrés108(*). Selon la « Déclaration de Yokohama 109(*)», les domaines prioritaires de la TICAD IV sont:

ü encourager la croissance économique à travers le développement des ressources humaines ; le développement industriel accéléré ; les infrastructures ; le commerce et investissement ; le développement agricole et rural, le rôle du secteur privé, la promotion du tourisme ;

ü assurer la « sécurité humaine » dans sa dimension économique et sociale (accomplissement des objectifs du millénaire pour le développement) ainsi que dans sa dimension politique (consolidation de la paix et bonne gouvernance) ; 

ü traiter les questions de l'environnement et du changement climatique. Il s'agit ici de s'attaquer à la question du changement climatique, de l'eau et de l'Education pour un développement durable (EDD).

Quant au mécanisme de suivi, son objectif est de contribuer à la stabilité de la mise en oeuvre des initiatives concernées. L'objectif est également de s'entretenir ouvertement non seulement avec les Etats africains mais aussi avec les pays et les organisations internationales sur les concepts et les façons de pensée qui sont promus par le processus de la TICAD et leurs résultats concrets. C'est aussi améliorer la transparence et les responsabilités des activités de la TICAD. Le mécanisme de suivi se structure à plusieurs niveaux dont les réunions ministérielles. L'objectif des réunions ministérielles est de saisir des thèmes spécifiques pour revoir et évaluer les activités en cours de la TICAD par rapport au rapport d'avancement annuel, de donner des instructions pour accélérer la mise en oeuvre.

La première réunion ministérielle de suivi de la TICAD IV a été organisée les 21 et 22 mars 2009 à Gaborone au Botswana. Son objectif est d'examiner le rapport annuel 2008 sur l'état d'avancement de la TICAD IV, d'évaluer les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Plan d'action de Yokohama (PAU) et de se pencher sur les incidences de la crise financière et économique mondiale sur l'Afrique110(*). Selon le communiqué adopté à Gaborone, le gouvernement japonais a confirmé qu'il allait honorer pleinement les engagements pris lors de la TICAD IV : doubler son APD et aider au doublement des investissements privés en Afrique d'ici 2012. Dans le cadre des efforts visant à accélérer l'assistance à l'Afrique, compte tenu de la crise financière et économique mondiale et des difficultés qu'elle engendre, le Japon s'est engagé à mettre en oeuvre un programme de subvention et d'assistance technique d'un montant de 2 milliards de dollars et de mobiliser activement les prêts APD d'un montant de 4 milliards de dollars. De plus, constatant les difficultés rencontrées par les populations à cause de la crise économique, le gouvernement japonais s'est engagé à fournir une aide alimentaire d'un montant d'environ 300 millions de dollars111(*).

La deuxième réunion ministérielle de la TICAD IV s'est tenue en mai 2010 à Arusha en Tanzanie. La réunion a porté sur 4 thèmes: l'état d'avancement de la mise en oeuvre du plan d'action de Yokohama, les efforts de l'Afrique pour se remettre de la crise financière et économique mondiale, la réalisation des OMD et les problèmes de changement climatique.

Une troisième réunion a été organisée à Dakar au Sénégal les 1er et 2 mai 2011 et a porté sur le développement économique, le changement climatique, la croissance à faible intensité de carbone et le développement durable en Afrique. Dans le communiqué adopté à l'issue de la réunion, les participants ont reconnu l'importance du processus de la TICAD pour soutenir une croissance inclusive et équitable en Afrique, tout en approfondissant l'intégration régionale, le développement des infrastructures régionales et l'amélioration de la sécurité alimentaire par le biais d'investissements dans le développement agricole112(*). La quatrième réunion ministérielle s'est tenue les 5 et 6 mai 2012 à Marrakech au Maroc. L'objectif de cette conférence était d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre du PAU 2008 adopté à la TICAD IV et engager des discussions sur la TICAD V113(*).

II.2. LA TICAD V (2013)

Lors de la quatrième réunion ministérielle de la TICAD IV, les participants ont décidé de confier au Burkina Faso, l'organisation de la première étape dans la préparation de la TICAD V114(*). La réunion a eu lieu du 15 au 17 novembre 2012 à Ouagadougou. Au cours de la réunion, de vives discussions ont été faites autour des sujets tels que « économie solide et durable », « société inclusive et résiliente », « paix et stabilité » et « croissance de qualité ». De nombreuses propositions ont été formulées pour approfondir la discussion lors de la TICAD V. A la fin de la réunion, un slogan de la TICAD V a été approuvé par les participants: « Main dans la main: avec une Afrique plus dynamique »115(*). La réunion ministérielle de la TICAD V a été organisée les 16 et 17 mars 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie. A l'issue de cette conférence ministérielle, un plan quinquennal de la TICAD V a été élaboré116(*).

La TICAD V s'est tenue à Yokohama du 1er au 3 juin 2013. Sous le concept de base «Main dans la main avec une Afrique plus dynamique», de vives discussions se sont produites sur l'orientation du développement de l'Afrique conformément aux thèmes centraux de la TICAD V, à savoir «une économie solide et durable», «une société inclusive et résiliente» et « la paix et la stabilité »117(*). La TICAD V a rassemblé au moins 4 500 participants dont des représentants de 51 pays africains, de 31 pays partenaires du développement et de pays asiatiques, dont 39 chefs d'État et de gouvernement; des représentants de 72 organisations internationales et régionales; des représentants du secteur privé et de la société civile tels que des ONG. De plus, les représentants de tous les coorganisateurs de la TICAD étaient présents à la TICAD V: Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies; Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma, Présidente de la CUA; Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale; et Helen Clark, Administratrice du PNUD118(*). Deux principaux documents ont été adoptés à la TICAD V: la Déclaration de Yokohama 2013 et le Plan d'action de Yokohama 2013-2017. Ces documents présentent une orientation pour le développement de l'Afrique et une feuille de route des mesures spécifiques qui seront prises dans le cadre du processus de la TICAD les cinq années à venir119(*) .

La déclaration de Yokohama 2013 identifie les principales approches stratégiques à adopter dans le processus de la TICAD. Ces approches sous-tendent les principes cardinaux qui doivent être davantage appliqués dans tous les aspects des agendas de développement de la TICAD V, pour une croissance de qualité120(*). Dans le cadre de ces principes, il s'agit:

ü promouvoir la croissance induite par le secteur privé ;

ü accélérer le développement des infrastructures ;

ü autonomiser les agriculteurs en tant que principaux acteurs économiques ;

ü promouvoir une croissance durable et solide ;

ü édifier une société inclusive pour la croissance ;

ü consolider la paix, la stabilité et la bonne gouvernance.

La réunion ministérielle de la TICAD V s'est tenue les 4 et 5 mai 2014 à Yaoundé au Cameroun. Les ministres et délégations des pays africains et les coorganisateurs de la TICAD, à savoir le gouvernement du Japon, la CUA, le Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique des Nations Unies (OSAA), le PNUD et la Banque mondiale, se sont réunis, avec les représentants d'autres pays partenaires, d'organisations internationales et régionales. Les organisations du secteur privé et de la société civile ont également participé à la conférence. Les discussions se sont portées sur l'avancée de la mise en oeuvre du Plan d'action de Yokohama 2013-2017 et sur des questions relatives à l'agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Une séance spéciale a été consacrée à l'autonomisation des femmes et des jeunes121(*). Le rapport d'activité 2013-2015 de la TICAD V a souligné qu'en 2015, l'état de mise en oeuvre des engagements du PAU 2013-2017 est en bonne voie. Ce rapport résume son avancement entre janvier 2013 et la fin décembre 2015122(*).

II.3. La TICAD VI (2016)

La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD VI) marque un tournant dans l'histoire de la TICAD dans le sens où:

1) l'intervalle de tenue des TICAD a été raccourci de 5 ans à 3 ans.

2) la TICAD VI s'est tenue en Afrique pour la première fois depuis 1993.

3) En février 2015, le Japon a révisé sa charte de l'APD. Cette nouvelle charte précise l'aide prodiguée par le Japon grâce aux « efforts conjoints du secteur public et du secteur privé à travers le processus de la TICAD, de façon à ce que la croissance remarquable de l'Afrique au cours des dernières années, fondée sur l'expansion du commerce, de l'investissement de la consommation, induise un surcroît de développement123(*) ».

La réunion des hauts fonctionnaires de la TICAD VI s'est tenue à Djibouti du 14 au 15 mars 2016. Lors de cette rencontre, il a été décidé que la réunion ministérielle préparatoire de la TICAD VI se tiendrait en République de Gambie du 1er au 2 juin124(*).

Cette réunion ministérielle préparatoire s'est tenue à Banjul les 16 et 17 juin 2016. L'objectif de cette conférence était de discuter sur le projet de déclaration de Nairobi, document final de la TICAD VI. Cette déclaration serait confirmée lors de la réunion pré-conférence ministérielle prévue le 26 août juste avant la TICAD VI et il est prévu de faire adopter la déclaration à l'unanimité lors de la TICAD VI125(*)

La TICAD VI, elle-même, s'est tenue à Nairobi au Kenya les 27 et 28 août 2016 avec pour thème « faire progresser l'agenda du développement durable de l'Afrique: TICAD, partenariat pour la prospérité ». Cette conférence a été la première à se tenir en Afrique. Plus de 11 000 personnes ont participé à la TICAD VI, y compris des représentants de 53 pays africains, de pays partenaires, d'organisations internationales et régionales, du secteur privé et de la société civile telle que les ONG. Par ailleurs, une mission commerciale a réuni des dirigeants de 77 organisations, dont des entreprises et des universités japonaises126(*). Lors de la séance de clôture, la Déclaration de Nairobi a été adoptée en tant que document final de la TICAD VI127(*). Le Plan de mise en oeuvre de Nairobi a également été adopté. Ces deux documents mettent l'accent sur les actions à entreprendre par l'Afrique et ses partenaires afin d'accélérer les progrès en direction des Objectifs du développement durable (ODD) et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine128(*).

Selon la Déclaration de Nairobi, les domaines prioritaires de la TICAD VI s'articulent autour de trois piliers129(*):

Pilier 1: Promotion de la transformation économique structurelle par la diversification économique et l'industrialisation avec: 

ü la diversification économique et l'industrialisation,

ü le développement des infrastructures de qualité,

ü le développement du secteur privé,

ü le développement des ressources humaines.

Pilier 2: Promotion de systèmes de santé résilients pour la qualité de vie. Ce pilier comprend:

ü le renforcement des systèmes de santé,

ü la réponse face aux crises de santé publique,

ü la Couverture sanitaire universelle (CSU).

Pilier 3: Promotion de la stabilité sociale pour une prospérité partagée par :

ü la stabilité sociale et la consolidation de la paix,

ü la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent,

ü les enjeux planétaires,

ü la sécurité maritime.

La première réunion ministérielle de suivi de la TICAD VI a été organisée les 24-26 août 2017 à Maputo au Mozambique. L'objectif de cette réunion était de présenter les progrès du rapport de la TICAD VI par les coorganisateurs et de porter un regard sur la transformation économique pour un développement du continent et la promotion de la sécurité humaine et d'une société résiliente. A l'issue de la réunion, le « Rapport d'activités 2017 » et les « Initiatives du Japon 2017 » ont été présentés en tant que documents finaux de la réunion ministérielle130(*).

Une autre réunion ministérielle de la TICAD s'est tenue à Tokyo les 6 et 7 octobre 2018 à Yokohama au Japon. L'objectif était de présenter les progrès réalisés par le Japon dans les mesures annoncées lors des réunions précédentes de la TICAD. A l'issue de la réunion, le «Rapport de la TICAD 2018 - Progrès et perspectives -» a été officiellement présenté en tant que contribution à la réunion ministérielle131(*).

La TICAD est l'élément clé de la politique africaine du Japon. Les principes généraux de la TICAD sont « l'appropriation par l'Afrique » et le « partenariat international ». Lors des sommets de la TICAD, plusieurs questions sont abordées. Ces questions sont liées au développement de l'Afrique et prennent en compte les secteurs comme la santé, l'eau et l'assainissement, l'éducation, l'agriculture. D'autres secteurs sont également pris en compte. Il s'agit notamment de la question liée au développement du commerce et de l'investissement, l'environnement et du développement des infrastructures, etc. L'assistance du Japon envers l'Afrique est conforme au processus de la TICAD et ses principes. Le Japon appuie les initiatives propres des pays africains132(*).

Chapitre III : La TICAD, un forum à caractère unique ?

Lancée en 1993, la TICAD constitue désormais un forum ouvert et inclusif qui rassemble les parties prenantes au développement de l'Afrique de par le monde. Elle s'appuie sur ses principes fondamentaux de « l'appropriation par les Africains de leur processus de développement » et du « partenariat international ».

I. Les coorganisateurs de la TICAD

Contrairement à la plupart des forums bilatéraux sur l'Afrique, la TICAD est une conférence qui est coorganisée par plusieurs parties prenantes.

I.1. Le PNUD

La TICAD joue, depuis sa création en 1993, un rôle de premier plan dans la promotion et la mobilisation du soutien au développement de l'Afrique. Le PNUD et le Japon travaillent ensemble avec les gouvernements des pays africains et avec la Commission de Union africaine (CUA) pour renforcer le dialogue et la coopération en vue de réaliser les objectifs de développement du continent et de traduire les déclarations émanant de la TICAD en un ensemble de mesures concrètes. Le processus a notamment contribué à l'intégration des approches de sécurité humaine et de développement axée sur les personnes en Afrique133(*).

Le PNUD coopère avec le processus de la TICAD en tant que coorganisateur depuis la TICAD I. Son action est centrée sur l'humain à travers le renforcement du secteur privé, l'élargissement de la protection sociale, la création d'emplois pour les catégories pauvres et le renforcement de la sécurité alimentaire. Par ailleurs, le PNUD met en oeuvre des aides pour la prévention des conflits, la consolidation de la paix ainsi que le rétablissement à long terme afin de construire des pays forts. De même, il déploie des activités d'appui à la reconstruction à travers la réduction des dégâts humains et matériels en contrôlant l'impact des désastres naturels et ceux liés au changement climatique. Enfin, le PNUD vise un développement durable par une aide au processus de développement, en exploitant les ressources naturelles de l'Afrique dans les domaines de l'économie, de la société et de l'environnement. Les efforts du PNUD sont basés sur 4 piliers qu'il place au premier plan :

ü la réduction de la pauvreté,

ü la gouvernance démocratique,

ü l'environnement et énergie et

ü la prévention des conflits.

Le programme se focalise également sur le renforcement des capacités à travers l'évaluation des progrès accomplis en Afrique dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement134(*).

Selon Hélène Clark, le PNUD et la TICAD sont attachés aux principes de leadership et d'appropriation nationaux et de partenariat international. Les partenaires de la TICAD mobilisent des connaissances précieuses et un savoir-faire technique pour le développement. Le programme d'adaptation pour l'Afrique financé par le Japon et mis en oeuvre par le PNUD à l'échelle du continent est un exemple de partenariat entre le PNUD et le Japon. Le programme aide les pays à intégrer l'adaptation du changement climatique dans les efforts de développement national135(*).

De même, depuis 2016, le PNUD soutient des projets régionaux de prévention de l'extrémisme violent visant à lutter contre ses causes profondes, en collaboration avec l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le G5 Sahel et la Commission du bassin du lac Tchad. En partenariat avec le secrétariat permanent du G5 Sahel, 1 387 agents frontaliers du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, de la Mauritanie et du Niger ont été formés à la gestion de frontière et à la sécurité, entre 2016 et 2018136(*).

Le PNUD dispose des moyens nécessaires pour répondre à toutes les priorités de la TICAD. Au sein des pays et entre eux, le PNUD constitue des équipes transversales de spécialistes pour aider les partenaires à toutes les étapes du processus, depuis la planification et le financement jusqu'à l'analyse des politiques en passant par la conception des programmes, les ressources humaines, les achats et autres opérations137(*).

I.2. La Banque mondiale

La Banque mondiale participe au processus de la TICAD depuis la réunion au niveau ministérielle de 2001. L'Afrique est placée par la Banque mondiale comme la zone la plus prioritaire pour le développement. La Banque mondiale est le plus grand organisme qui octroie l'aide au développement pour la région d'Afrique. Le partage des connaissances, la recherche et l'analyse ainsi que le conseil politique sont les facteurs principaux de l'aide à l'Afrique. Le Plan d'action de l'Afrique, élaboré en 2005 met l'accent sur « le partage élargi de la croissance » et précise les 8 secteurs essentiels et prioritaires à soutenir :

ü le renforcement du secteur privé,

ü l'agrandissement du renforcement de la capacité économique pour les femmes,

ü la formation de la capacité pour élever la compétitivité face à l'économie globale,

ü l'amélioration de la productivité agricole,

ü l'amélioration de la fiabilité de l'énergie propre,

ü l'élargissement et l'aménagement de réseaux routiers et de corridors de trafic,

ü l'élargissement de l'accès à l'assainissement et

ü le renforcement des systèmes de santé de tous les pays et la prévention du paludisme et du VIH/SIDA138(*).

La stratégie d'assistance à l'Afrique annoncée en mars 2011 par la Banque mondiale énumère :

ü la compétitivité et l'emploi,

ü la vulnérabilité et la résilience,

ü la gouvernance et la capacité du secteur public, comme secteurs prioritaires pour lancer sa vision et sa stratégie d'assistance pour les 10 prochaines années139(*).

A la TICAD VI, la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme se sont engagés à investir 24 milliards de dollars en Afrique au cours des trois prochaines années pour accélérer les progrès vers la CSU en Afrique et aider les pays à réformer leurs systèmes de santé140(*).

La Banque mondiale fait la promotion de la CSU à travers des projets nationaux et régionaux conjointement menés avec les gouvernements des pays africains concernés et d'autres partenaires de développement. Des projets de ce type sont actuellement en cours au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, au Kenya, au Sénégal et en Tanzanie. Ces projets visent à renforcer les systèmes de santé par des mesures telles que l'accroissement du financement ou l'amélioration des services de soins de santé primaires et communautaires et de la gestion du système de santé. Ces efforts sont également essentiels pour prévenir et gérer les flambées de maladies infectieuses141(*).

I.3. Les autres coorganisateurs

En plus du PNUD et de la Banque mondiale, d'autres acteurs sont également des coorganisateurs de la TICAD. Il s'agit notamment du Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique (OSAA) et de la Commission de l'Union africaine. Jusqu'à la TICAD III, la Coalition mondiale pour l'Afrique (CMA) a été coorganisatrice de la TICAD.

La Coalition mondiale pour l'Afrique (CMA) est un forum Nord-Sud qui réunit les dirigeants africains et leurs principaux partenaires de la communauté internationale pour examiner les problèmes de développement économique et social les plus sensibles en Afrique. La CMA cherche à favoriser un consensus sur les politiques et les programmes d'action et à en suivre les résultats. Elle part du principe que l'Afrique ne peut se développer qu'à partir d'elle-même, mais que cet effort a besoin d'un appui extérieur soutenu et coordonné et une collaboration étroite avec ses partenaires extérieurs. Le programme d'action de la CMA s'articule autour des grands thèmes suivants:

ü la paix et la sécurité, y compris la gestion des conflits et la réforme dans le secteur de la sécurité,

ü la gouvernance et la transition vers la démocratie, comprenant aussi la lutte contre la corruption, l'éthique de responsabilité publique et l'alternance politique pacifique,

ü la croissance durable et l'intégration à l'économie mondiale, y compris l'intégration régionale, le secteur privé et l'agriculture142(*).

Dans le cadre de son mandat, le Bureau du Conseiller spécial pour l'Afrique (OSAA) est l'un des cinq organisateurs de la TICAD. Admis en 2007, le Bureau du Conseiller spécial, concentre plus particulièrement ses efforts de suivi sur le pilier de la « Consolidation de la paix, de la stabilité, de la démocratie et de la bonne gouvernance 143(*)». Depuis 2013, l'OSAA a continué à mobiliser un soutien global afin de promouvoir la paix en Afrique, la sécurité et le développement durable, en particulier, dans le contexte de la mise en oeuvre de l'Agenda pour le développement durable de 2030 et l'Agenda 2063 de l'UA et son premier plan décennal de mise en oeuvre. L'OSAA lance également des séries de dialogues en Afrique, afin de fournir une plate-forme pour explorer et promouvoir des débats critiques au sujet de la paix, de la sécurité, des droits de l'homme et des liens entre le développement et l'humanitaire en Afrique144(*).

En 2018, l'OSAA a organisé deux réunions de groupes d'experts sur la prévention des conflits, intitulées « Améliorer l'efficacité de la diplomatie préventive et de la médiation en Afrique » à Durban, en Afrique du Sud en juillet et « Renforcer les capacités de prévention des conflits dans les sous-régions en Afrique » à Libreville, au Gabon, en novembre. Ces réunions ont eu pour objectif de promouvoir le programme du Secrétaire général des Nations-Unies sur la prévention et de contribuer à la mise en oeuvre complète de l'Architecture africaine de paix et de sécurité, dont l'initiative de l'UA pour « Réduire les armes au silence d'ici 2020145(*) ».

La Commission de l'Union africaine (CUA) est devenue coorganisatrice de la TICAD à partir de la TICAD V de 2013. C'est à sa demande que la TICAD est devenue une conférence alternative. Rappelons que la TICAD VI a été organisée au Kenya en 2016. Les activités de la Commission prennent en compte tous les objectifs prioritaires de la TICAD. Par exemple, dans le cadre des initiatives du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA),la Commission de l'Union africaine, l'Agence de planification et de coordination du NEPAD, et les communautés économiques régionales ont soutenu les pays africains à augmenter leurs investissements dans l'agriculture dans le but d'atteindre l'objectif de 10 % des budgets nationaux et celui d'une croissance agricole de 6 %.Trente-cinq pays ont finalisé, inauguré ou mettent en oeuvre leurs programmes nationaux d'investissement agricole. Ces programmes sont des plans nationaux complets qui intègrent les interventions prioritaires pour la mise en oeuvre par un ensemble représentatif d'acteurs au niveau des pays. Seize des pays disposant d'un programme national d'investissement agricole ont obtenu un financement du Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire allant de 30 à 55 millions de dollars pour combler les lacunes budgétaires nationales146(*).

II. Les principes fondamentaux de la TICAD

La TICAD se caractérise ensuite par ses principes fondamentaux qui en constitue ses philosophies de base.

II.1. L'appropriation

Selon le Petit robert, l'appropriation est l'action de s'approprier une chose, d'en faire sa propriété. La Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement de 2005 définit l'appropriation comme un concept dans lequel « les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent la coordination de l'action à l'appui du développement ». Selon la Déclaration, les pays partenaires doivent s'engager à:

ü s'investir du premier rôle dans l'élaboration et la mise en oeuvre de leurs stratégies nationales de développement, dans le cadre d'un vaste processus de consultation,

ü traduire ces stratégies nationales de développement en programmes opérationnels axés sur les résultats intégrant une hiérarchisation des priorités, tels qu'exprimés dans les cadres de dépenses de moyen terme et les budgets annuels,

ü assurer la conduite de la coordination de l'aide à tous les niveaux et des autres ressources affectées au développement, en consultation avec les donneurs et en encourageant la participation de la société civile et du secteur privé.

Quant aux pays donateurs, ils doivent respecter le rôle prédominant des pays partenaires et les aider à renforcer leur capacité à exercer ce rôle147(*).

Depuis son lancement en 1993, la TICAD n'a cessé de préconiser que l'appropriation par les pays africains de leur processus de développement est indispensable au développement de l'Afrique. La TICAD a contribué à vulgariser les notions d'« appropriation » et d'«auto-assistance » en tant que facteurs clés de développement. Ces deux concepts, auxquels la société japonaise croît profondément en raison de l'histoire de son propre développement, ont depuis longtemps marqué les programmes d'aide du Japon148(*). Se penchant sur sa propre expérience en matière de développement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon, pays dépourvu de ressources naturelles, accorde une grande importance aux ressources humaines. Par exemple, la précision, le travail d'équipe et l'approche «Kaizen »(le processus de travail continu des travailleurs sur site pour améliorer la productivité) ont permis au Japon de créer des produits de haute qualité149(*). Le Japon est convaincu depuis longtemps que des ressources hautement qualifiées sont la clé du développement et de la diversité économique en Afrique. Pour le Japon, l'assistance étrangère, sous forme de ressources financières et de connaissances technologiques, ne sert qu'à stimuler ces forces, là où c'est nécessaire. Le développement ne peut donc être que le résultat des efforts des pays bénéficiaires eux-mêmes. Les pays en développement doivent gérer leurs économies avec pour principal objectif d'atteindre l'autonomie le plus tôt possible150(*). C'est ce que souligne Tsutomu Kimura, représentant de la JICA pour l'Afrique de l'Ouest: « Nous ne souhaitons pas donner du poisson aux Africains, nous préférons leur apprendre à pêcher»151(*).

La TICAD a été un grand soutien au NEPAD. L'idée même du NEPAD remonte à la TICAD I de 1993. La Déclaration de Tokyo de la TICAD I recommandait que les pays africains prennent l'initiative, en élaborant et en mettant en place leurs propres stratégies de développement, avec le soutien de leurs partenaires au développement. Le NEPAD a été créé en 2001 au sommet de l'OUA, en tant que vision unique pour l'avenir de l'Afrique. La TICAD soutient pleinement le NEPAD et offre une tribune sans précédent pour un dialogue de haut niveau et la recherche d'un consensus, afin d'appuyer cet effort dirigé par les Africains eux-mêmes152(*). La TICAD III par exemple s'est engagé pleinement à créer une synergie totale entre les travaux de la TICAD et les approches du NEPAD. Cela a été matérialisé par l'adoption de Cadre politique conjoint TICAD-NEPAD pour la promotion du commerce et de l'investissement entre l'Afrique et l'Asie en 2004153(*).

II.2. Le partenariat international

Le partenariat international promeut le dialogue entre les pays africains et les partenaires au développement. Et la TICAD a été convoquée en 1993 dans le but d'atteindre cet objectif. Ce nouveau partenariat devrait être fondé sur l'objectif de l'Afrique consistant à devenir autonome, d'une part, et à apporter un soutien réactif aux partenaires de développement de l'Afrique, d'autre part154(*). Selon le programme d'action de la TICAD II, le développement de l'Afrique doit être poursuivi sur le principe du partenariat mondial qui crée un cadre commun de coopération entre tous les acteurs du développement y compris les gouvernements africains, le secteur privé, la société civile et les partenaires de développement comprenant des pays donateurs et les organisations régionales et internationales155(*). Dans le cadre du partenariat international, plusieurs projets sous l'égide de la TICAD, ont été mis en oeuvre en Afrique.

Dans le domaine de la coopération triangulaire, la TICAD sert de plate-forme pour promouvoir la coopération et la collaboration entre les participants à la TICAD, en encourageant leurs efforts conjoints en faveur du développement en Afrique.

En 2009, le Japon, le Mozambique et le Brésil ont signé un accord sur le projet de développement agricole du Couloir de Nakala, une région peu développée avec un fort potentiel agricole. Le projet vise à contribuer à la réduction de la pauvreté parmi les petits propriétaires locaux, au développement de la sécurité alimentaire nationale et à une croissance économique conduite par le développement agricole dans cette région156(*).

De plus, le Japon et la France recherchent une possibilité de coopération dans les domaines suivants : développement durable, y compris en termes d'infrastructures de qualité, de santé, de maladies infectieuses et de sécurité. Il existe un autre effort de coordination entre le Japon et l'Inde pour améliorer la connectivité en Afrique et dans la région Asie-Pacifique.

Le processus de la TICAD a également souligné l'importance de la coopération Sud-Sud, en particulier pour tirer parti des expériences réussies des pays asiatiques en Afrique. La conception japonaise de la coopération Asie-Afrique s'est ainsi développée avec le processus de la TICAD. Désormais, la coopération japonaise se traduit notamment en Afrique aussi par des stages en faveur des pays tiers et des envois d'experts de pays tiers. Singapour, l'Indonésie, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, l'Inde et le Pakistan sont les principaux pays asiatiques qui accueillent des stagiaires africains. En dehors de la coopération technique, le Japon a également créé en 1999 un centre de promotion des investissements et de la technologie Asie- Afrique (centre Hippalos, en Malaisie) afin de stimuler des échanges commerciaux et des investissements entre ces deux régions. Dans ce but, le Japon a organisé à plusieurs reprises, avec différents partenaires, des forums économiques Asie-Afrique157(*). En juin 2018, la JICA a signé un mémorandum de coopération avec l'ONG indienne Pratham Education Foundation et l'institut de recherche mondial Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL), un laboratoire d'action contre la pauvreté, afin d'améliorer les capacités de lecture et d'écriture des enfants en Afrique, notamment au Niger et à Madagascar158(*).

Le Japon et la Banque africaine de développement (BAD) ont conjointement soutenu le développement du secteur privé africain à travers le programme d'Assistance renforcée pour le secteur privé en Afrique (EPSA), lancée en 2005. C'est un programme qui vise à la mobilisation des ressources pour appuyer l'implantation de la Stratégie du secteur privé de la BAD et son implication dans des projets d'infrastructures tels que les routes, les chemins de fer, l'aviation, les technologies de l'information et des communications (TIC) et le développement urbain. Depuis 2005, le gouvernement du Japon a versé plus de 3 milliards de dollars US au titre de l'initiative EPSA pour l'Afrique. La troisième phase de l'initiative EPSA a été annoncée lors de la TICAD VI avec un engagement conjoint d'environ 3 milliards de dollars sur 3 ans (2017-2019)159(*).

II.3. Le mécanisme de suivi de la TICAD.

Le mécanisme de suivi de la TICAD a été établi en 2008, lors de la TICAD IV. Son objectif est de contribuer à une mise en oeuvre régulière des initiatives pertinentes, susciter un débat ouvert au sein des États africains, des pays et des organisations concernées sur la manière de promouvoir le concept et les principes du processus de la TICAD et de ses résultats concrets et améliorer la transparence et l'imputabilité des activités de la TICAD. Il comprend trois organes160(*):

Le Secrétariat : il est établi au sein du bureau des Affaires africaines du ministère des Affaires étrangères (MOFA). Le Secrétariat collecte, analyse des informations et conduit des activités de relations publiques, en collaboration avec les agences gouvernementales concernées pour ce qui est de l'état d'exécution des domaines prioritaires. Son action est de transmettre des informations par le biais des sites web (liens actifs avec le site web du PNUD) et mettre sur pied un service de consultation de la TICAD qui favorise une interaction avec la société civile.

Le Comité conjoint de surveillance de la TICAD : Ces membres sont les États africains (membres du Comité TICAD), le gouvernement japonais et les organisations concernées, les coorganisateurs de la TICAD, les pays donateurs, les organisations internationales. Son action vise à produire un rapport annuel sur l'état d'avancement et à tenir une réunion en principe une fois par an.

Les réunions de suivi de la TICAD : Elles comprennent les participants à la TICAD, y compris le gouvernement japonais, les coorganisateurs de la TICAD, les États africains, les Communautés économiques régionales, les pays donateurs et les organisations internationales etc. Son action vise à tenir des réunions de suivi au niveau ministériel en principe une fois par ans, de passer en revue et d'évaluer les activités en cours de la TICAD en se fondant sur le rapport annuel et donner des instructions, le cas échéant, pour une accélération de la mise en oeuvre.

III. La TICAD par rapport à d'autres forums de développement

Depuis les années 1970, les partenaires de l'Afrique ont initié plusieurs forums en faveur du développement africain. On peut citer: le forum France-Afrique lancé en 1973, le sommet Afrique-Monde arabe (1977), la TICAD (1993), le sommet Chine-Afrique (2000), le sommet Union européenne-Union africaine (2000), le sommet Corée-Afrique (2006), le sommet Turquie-Afrique (2008), le forum Inde-Afrique (2008), le forum Etats-Unis-Afrique (2014), le forum Allemagne-Afrique (2015), le sommet Russie-Afrique (2019) et le sommet Arabie Saoudite-Afrique (2019). Ne pouvant pas les énumérer tous, nous allons mettre l'accent sur les forums organisés par les pays asiatiques, surtout ceux de l'espace indo-pacifique. La TICAD a été le précurseur qui a poussé les autres puissances asiatiques de cet espace géographique à avoir un intérêt croissant en Afrique. C'est l'exemple de la Chine, de la Corée et de l'Inde.

III.1. La Chine et le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC)

Pour renforcer davantage la coopération entre la Chine et les pays africains, relever ensemble les défis de la mondialisation économique et oeuvrer au développement commun, sur l'initiative commune de la Chine et de l'Afrique, le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a été officiellement lancé suite à la Conférence ministérielle de l'an 2000 qui s'est tenue du 10 au 12 octobre 2000 à Beijing. L'objectif du FOCAC est d'engager des consultations sur un pied d'égalité, approfondir la connaissance mutuelle, élargir les consensus, renforcer l'amitié et promouvoir la coopération161(*). Il se tient tous les trois ans. Les huit mesures prononcées par la Chine lors du sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine de novembre 2006 s'articulent autour :

ü augmenter l'aide chinoise aux pays africains et la doubler jusqu'en 2009 par rapport à 2006,

ü accorder des prêts à taux préférentiel d'un montant de 3 milliards de dollars américains et des crédits acheteurs à un taux préférentiel d'un montant de 2 milliards de dollars aux pays africains au cours des trois prochaines années,

ü créer un fonds de développement sino-africain dont le capital s'élèvera progressivement à 5 milliards de dollars pour soutenir et encourager les entreprises chinoises à investir en Afrique,

ü construire, à titre d'aide, le Centre de conférence de l'Union africaine en signe de soutien aux pays africains dans leurs efforts visant à accroître leur rôle à travers une unité accrue et à accélérer le processus de leur intégration,

ü annuler les dettes gouvernementales liées aux prêts sans intérêt arrivées à échéance à la fin 2005 pour les pays africains pauvres très endettés et les pays les moins avancés ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine,

ü ouvrir davantage le marché chinois aux pays africains et porter de 190 à plus de 440 le nombre des produits exemptés de droits de douane en provenance des pays africains les moins avancés et ayant des relations diplomatiques avec la Chine,

ü créer, au cours des trois prochaines années, 3 à 5 zones de coopération économique et commerciale dans des pays africains,

ü former, au cours des trois prochaines années, 15 000 personnes compétentes, toutes catégories confondues, pour les pays africains ; envoyer en Afrique 100 experts agronomes chinois de haut rang ; créer en Afrique, 10 centres de démonstration des techniques agricoles ; y construire 30 hôpitaux et contribuer à la lutte contre le paludisme à hauteur de 300 millions de yuans, notamment pour la création de 30 centres de prévention et de traitement du paludisme ; envoyer en Afrique, 300 jeunes volontaires chinois ; aider les Africains à construire 100 écoles rurales et porter, avant 2009, de 2 000 à 4 000 le nombre des bourses accordées chaque année par le gouvernement chinois aux étudiants africains162(*).

III.2. Le Forum Corée-Afrique (KOAF)

En 2006, la Corée lança l'Initiative coréenne pour le développement de l'Afrique. Le gouvernement coréen promet alors d'accroître le montant de son aide à l'Afrique de manière substantielle, de partager son expérience de développement avec ses partenaires africains et de transférer des technologies dans des domaines aussi divers que l'agriculture et les technologies de l'information et de la communication. Dans le sillage de l'Initiative pour le développement de l'Afrique, la Corée va mettre en place un mécanisme destiné à encadrer et institutionnaliser ses relations avec le continent africain. C'est le Forum Corée-Afrique (KOAF). Le KOAF se tient tous les trois ans sous l'égide du ministère des Affaires étrangères de la Corée et vise à renforcer les partenariats et les expériences de développement. Le premier forum qui s'est tenu à Séoul en novembre 2006, a réuni 31 pays africains. A compter du second forum, l'Union africaine est devenue co-organisatrice aux côtés du ministère des Affaires étrangères de la Corée. Deux autres forums suivront, à Séoul en 2012 puis en Afrique (Addis-Abeba) en 2016. Le KOAF est officiellement présenté  comme un instrument dans la compétition avec la Chine et le Japon163(*).

La Corée a également lancé la Conférence sur la coopération économique entre la Corée et l'Afrique (KOAFEC) en 2006 en tant que plateforme majeure afin de mener les initiatives coréennes pour le développement en Afrique. Selon le Plan d'action du KOAFEC, la conférence vise à produire des résultats concrets à travers les projets d'investissement indicatifs dans les six domaines de coopération, à savoir :

ü l'énergie et les infrastructures,

ü les Technologies de l'information et de la communication(T.I.C),

ü le développement des ressources humaines,

ü le développement agricole et rural,

ü le changement climatique et

ü le partage des connaissances en matière de développement en s'inspirant du cas de la Corée164(*).

III.3. L'Inde et le sommet du Forum Inde-Afrique (I.A.F.S).

A la suite du Japon (1993), de la Chine (2000) et de la Corée (2006), l'Inde va organiser son premier sommet du Forum Inde-Afrique en 2008. L'Inde a peu de liens avec l'Afrique. Les liens se limitent par ailleurs aux États de la façade Est (Kenya et Tanzanie) et à l'Afrique australe (Afrique du Sud et Madagascar), soient les territoires accueillant la diaspora indienne. Le Forum se tient tous les trois ans. Lors du troisième Forum qui s'est tenu en 2015, 41 chefs d'Etat africains ont participé à la conférence165(*). La conférence a adopté le Cadre de coopération stratégique Inde-Afrique. Selon le document, les grands axes de la coopération sont166(*):

ü la coopération dans le commerce et l'industrie,

ü la coopération dans l'agriculture,

ü la coopération en énergie propre,

ü la coopération en économie bleue/océanique,

ü la coopération en infrastructure,

ü la coopération en éducation et développement des compétences,

ü la coopération dans le domaine de la santé,

ü la coopération en matière de paix et de sécurité,

ü la coopération régionale et d'autres formes de coopération.

En comparant, le contenu de ces quatre conférences (TICAD, FOCAC, KOAF et IAFS), les sujets abordés portent largement sur l'ensemble des sujets de préoccupation de l'Afrique. Mais seule la TICAD affiche clairement comme objectif central la croissance économique et la sécurité humaine. C'est également la seule conférence qui prône les principes d'appropriation du développement et de partenariat international.

En somme, le Japon est un miracle permanent. Vaincu et humilié en 1945, le Japon deviendra en quelques années une puissance économique majeure malgré les contraintes de son territoire. Son modèle de développement a influencé les autres pays de l'Asie du Sud-Est. Cependant, malgré sa puissance économique, le Japon n'est pas devenu une puissance politique et militaire importante à cause des restrictions de sa constitution. De plus, depuis 1945, le Japon calque sa diplomatie sur celle des États-Unis. Du coup, son rôle politique et diplomatique sur la scène internationale reste très limité, ce qui contraint le Japon à mettre l'accent sur une diplomatie basée sur l'Aide publique au développement. L'APD est l'aspect le plus visible de la politique étrangère du Japon. L'APD a joué un rôle essentiel pour la diplomatie du Japon de l'après-guerre. Dans les années 1990, le Japon lança la TICAD afin d'encourager la communauté internationale à apporter davantage de soutien à l'Afrique. Au fil des ans, la TICAD est passée d'un simple soutien à la promotion d'un développement inclusif conforme aux caractéristiques de chaque pays africain. Dans la partie suivante, il est question de voir comment la TICAD a eu un impact sur le développement socio-économique du Burkina Faso.


DEUXIEME PARTIE: LA COOPERATION BURKINA-JAPON APRES LA TICAD I: 1993-2018

L'assistance du Japon à l'Afrique depuis l'organisation de la TICAD en 1993 est peu abordée. Nous proposons dans cette partie d'analyser l'orientation de la politique d'aide japonaise en Afrique après la TICAD I en prenant l'exemple du Burkina Faso. Il s'agit de montrer l'impact de la coopération japonaise au Burkina Faso, un pays très essentiel au vu de sa situation géographique pour le développement du corridor économique de l'Afrique occidentale. L'objectif est de mettre en lumière les résultats de l'aide bilatérale du Japon. Il en est de même des résultats de l'aide dans les secteurs prioritaires. Le soutien du Japon se fait à partir des programmes de développement initiés par le Burkina Faso. Selon les différents programmes d'action de la TICAD, le Japon apporte une assistance principalement dans les secteurs centrés sur la personne humaine (l'éducation, la santé, l'eau) ainsi que les secteurs centrés sur la croissance économique (aménagement des infrastructures, énergie) à tous les pays de l'Afrique. Au Burkina Faso, le Japon met davantage l'accent sur les secteurs centrés sur la personne humaine. Cette partie est divisée en trois chapitres. Le premier chapitre analyse l'orientation de l'assistance du Japon au Burkina après la TICAD I. Le deuxième chapitre traite des axes prioritaires de la coopération japonaise au Burkina Faso. Ces axes sont l'éducation, l'agriculture et l'intégration régionale. Le chapitre 3 résume les autres secteurs dans lesquels le Japon apporte une assistance. Ces secteurs sont la santé, l'eau et l'assainissement et l'environnement. La question du développement des ressources humaines et le volet commercial sont également pris en compte.

Chapitre IV: L'orientation de l'assistance japonaise au Burkina Faso après la TICAD I

Le Burkina Faso est un pays d'Afrique de l'Ouest situé à cheval entre les États du Sahel à l'intérieur du sous-continent et les pays côtiers du golfe de Guinée. C'est un pays qui occupe une place géostratégique importante du fait de sa situation géographique. La politique étrangère du Burkina Faso comporte deux axes principaux : la paix et le développement, afin de donner une meilleure image du pays à l'extérieur. Comme toute action internationale, celle du Burkina poursuit trois intérêts capitaux : la sécurité du territoire, la prospérité du pays et le rayonnement international de l'État167(*). Le Burkina Faso mène également une politique étrangère afin de maintenir des relations étroites avec les pays occidentaux de l'Europe. Il s'efforce enfin de renforcer ses relations avec les Etats-Unis et les pays asiatiques.

En ce qui concerne les pays asiatiques, le Burkina Faso s'est vite intéressé au Japon dès son accession à la souveraineté internationale en 1960 du fait de sa puissance économique. Il espérait, en établissant des relations diplomatiques avec le Japon, bénéficier de son expertise et de son assistance économique. Une représentation diplomatique a été établie en 1962 à Tokyo. Mais à l'époque l'assistance japonaise était très peu considérable, du fait qu'il ne voyait pas encore l'importance d'une réelle coopération politique et économique avec l'Afrique168(*). Il faut attendre les années 1990 pour voir un intérêt croissant du Japon à l'égard du continent africain matérialisé par l'organisation de la TICAD en 1993. Depuis cette période, la coopération entre le Burkina Faso et le Japon s'est considérablement renforcée et le Japon est l'un des partenaires privilégiés du Burkina Faso.

I. Les facteurs explicatifs de la coopération japonaise au Burkina Faso

Depuis l'organisation de la TICAD en 1993, la coopération entre les deux pays s'est profondément accrue. Plusieurs raisons expliquent l'importance de cette coopération. Elles sont d'ordres politiques, diplomatiques et socio-économiques.

I.1. Les facteurs politiques et sécuritaires.

La démocratie, la liberté, l'état de droit et la bonne gouvernance sont des valeurs partagées entre les deux pays. Le Japon soutient la bonne gouvernance politique au Burkina Faso169(*) en encourageant le peuple burkinabè dans sa quête de démocratie et de bonne gouvernance qui sont également des valeurs auxquelles le Pays du Soleil Levant est attaché170(*).

Contribuer à des élections réussies est pour le Japon une occasion de renforcer la démocratie et la légitimité des dirigeants du Pays des hommes intègres. En 2015, le Japon a débloqué près de 500 millions de Francs CFA pour soutenir la démocratie et le développement au Burkina Faso. L'objectif du Japon était de contribuer à des élections libres suite à l'insurrection de 2014. Le Japon a également mis à la disposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une somme de cinq cent millions de FCFA pour le renforcement de ses capacités logistiques. Pour les autorités japonaises, cette initiative traduit la bonne volonté du peuple nippon de se tenir aux côtés (en tant qu'ami) du peuple burkinabè prêt à assumer pleinement son destin et à écrire une nouvelle page de son histoire après l'insurrection populaire d'octobre 2014171(*).

Le Japon a également condamné les différentes attaques terroristes qui se sont perpétrées au Burkina Faso. Dans une déclaration du 3 mars 2018, le gouvernement japonais a condamné fermement les attaques terroristes perpétrées la veille. Selon la déclaration, aucun acte terroriste n'est justifiable avec aucune raison. Le gouvernement japonais condamne fermement toutes les formes de terrorisme. De plus, poursuit la déclaration, le gouvernement japonais est déterminé à continuer d'appuyer les efforts du gouvernement burkinabè visant à améliorer la sécurité au Burkina Faso, en coopérant avec la communauté internationale172(*). Pour le Japon, en tenant compte des éléments instables de la sous-région, la stabilité du Burkina est indispensable pour celle de l'ensemble de la région173(*). Pour distordre un peu notre borne chronologique, en 2019, le Japon a accordé au Burkina Faso un don d'équipements sécuritaires d'une valeur d'environ 3250000000 de FCFA pour l'acquisition de 96 véhicules pick-up, 244 motos et 105 lampes projecteurs portables pour renforcer le système sécuritaire du Burkina Faso174(*).

I.2. Les enjeux diplomatiques

La reconnaissance internationale du Burkina Faso par le Japon date de 1960. En 1962, le Burkina Faso a établi une représentation diplomatique à Tokyo aussitôt fermée en 1966 pour des raisons budgétaires. Depuis cette date jusqu'au milieu des années 1990, malgré la signature de quelques traités bilatéraux, les relations entre les deux pays ont pris un caractère beaucoup plus symbolique que pratique. En effet, les deux pays n'ont pas procédé à des échanges de représentations résidentes. Les intérêts du Burkina Faso au Japon ont été gérés par son ambassadeur résident en Chine175(*). Pour ce qui est du Japon, ses intérêts au Burkina Faso étaient gérés par son ambassadeur en Côte d'Ivoire176(*). Ce n'est qu'en 1979 que la Haute-Volta et le Japon ont décidé d'établir des rapports de coopération bilatérale à la suite d'un certain nombre d'échanges de notes qui en situent les domaines d'actions effectives : le domaine médical et le domaine alimentaire177(*).

A partir des années 1990 avec la TICAD, les relations entre les deux pays se sont considérablement renforcées avec la réouverture de l'Ambassade du Burkina Faso au Japon en 1994 et le début des échanges de visites entre les dirigeants des deux pays. Par ailleurs, le Burkina Faso soutient la position fondamentale du Japon sur la scène internationale. Le Burkina Faso soutient la candidature du Japon à un siège permanent au Conseil de sécurité et au sein des organisations internationales du Système des Nations-Unies178(*). En 2018, lors du sommet Japon- Burkina Faso, les dirigeants des deux pays ont réaffirmé leur position commune et leur coopération en vue du lancement rapide de négociations sur la réforme du Conseil de sécurité fondée sur un texte179(*). Le Burkina Faso soutient également l'approche japonaise des questions de politiques internationales axées sur la consolidation de la paix et la sécurité internationale à travers la TICAD. Il soutient également les diverses initiatives du gouvernement japonais notamment « l'initiative BEGIN ; l'initiative « Cool Earth 50 » et l'initiative japonaise au sein du G8 « Solidarité entre le Japon et l'Afrique : action concrètes 180(*)». Le Burkina Faso et le Japon coopèrent pour la stabilité et la paix dans le monde181(*).

Quant au Japon, il soutient les efforts du Burkina Faso en vue de la consolidation de la paix en Afrique et ailleurs dans le monde. Pour le Japon, la stabilité du Burkina Faso est essentielle et indispensable pour celle de l'ensemble de la région ouest africaine au vue des phénomènes comme le terrorisme qui menace la région du Sahel. Stratégiquement bien placé sur le plan géopolitique, le Burkina Faso constitue également un pont entre les pays du Sahel à l'intérieur du sous-continent et les pays du Golfe de Guinée car il joue un rôle essentiel dans l'intégration économique et douanière sous-régionale182(*). Comme nous l'avons vu ci-haut, les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Japon datent de 1962. Depuis les années 1990, elles sont excellentes et fructueuses. Malgré tout, il faut attendre 2007 pour voir la première consultation bilatérale entre les deux pays. Ces consultations bilatérales se sont tenues à Tokyo du 11 au 13 juillet 2007183(*). Le Burkina est le premier pays d'Afrique francophone et le troisième après l'Afrique du Sud et le Nigeria à tenir des consultations bilatérales avec le Japon184(*). Cette rencontre a permis aux deux parties de passer en revue les différents aspects de la coopération existante et d'entrevoir la possibilité de son élargissement185(*).

En 2009, le Japon a ouvert une Ambassade résidente au Burkina. Depuis cette date, la coopération bilatérale entre les deux pays s'est davantage renforcée par la signature de nombreux échanges de notes relatifs au financement de projets dans divers domaines. Il s'agit notamment des secteurs de l'agriculture, de l'éducation, de la santé, de l'environnement, de la coopération décentralisée, du développement des infrastructures, du commerce, de la coopération technique, du secteur de l'eau et de l'assainissement. En marge de la TICAD, le Burkina Faso et le Japon tiennent également des réunions bilatérales

Tableau 1: Visites des Hommes d'Etat du Burkina Faso au Japon depuis 1993.

Années

Noms

Octobre 1993

Président Blaise Compaoré (TICAD I)

Décembre 1995

Président Blaise Compaoré (visite officielle)

Octobre 1998

Président Blaise Compaoré, (TICAD II)

Décembre 2000

Ministre des Affaires étrangères Youssouf Ouédraogo

Septembre 2003

Président Blaise Compaoré (TICAD III)

Juin 2005

Ministre des Affaires étrangères Youssouf Ouédraogo

Août 2008

Président Blaise Compaoré (TICAD IV)

Août 2012

Ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale, Djibril Bassolé

Juin 2013

Président Blaise Compaoré (TICAD V)

Février 2014

Ministre de l'éducation de base et de l'alphabétisation, Koumba Barry

Mars 2015

Ministre de l'agriculture, des ressources en eau, de l'assainissement et de la sécurité alimentaire François Lompo

Ministre de l'action sociale et de la solidarité nationale Nicole Angéline Zan Yelemu

Octobre 2015

Ministre de la recherche scientifique et de l'innovation Jean-Noël Pooda

Ministre de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, Hyppolite Dah

Février 2017

Ministre de l'administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure Simon Compaoré

Novembre 2018

Président Roch Marc Christian Kaboré (visite officielle)

Source : Elaboré par nous-mêmes

Dans son intervention à la tribune de la TICAD IV en 2008, le Président Blaise Compaoré s'est réjoui du bon niveau de la coopération entre le Burkina Faso et le Japon. Il a souligné que le Burkina Faso a toujours bénéficié de l'appui multiforme du Japon dans son processus de développement et s'est félicité de l'ouverture très prochaine à Ouagadougou d'une Ambassade résidente du Japon qui vient confirmer la vitalité et l'exemplarité de la coopération entre les deux pays186(*).

Tableau 2: Visites des Hommes d'Etat du Japon au Burkina Faso depuis les années 2000

Années

Noms

Janvier 2004

Vice-ministre des Affaires étrangères Akihito Tanaka

Décembre 2007

Vice-ministre des Affaires étrangères Osamu Uno

Août 2013

Vice-ministre parlementaire des affaires étrangères Toshito Abé

Juin 2014

Vice-ministre parlementaire des affaires étrangères Hirotaka Ishihara

Source : Elaboré par nous-mêmes

Au cours de son séjour au Burkina Faso en 2013, Madame Abe Toshito a visité l'école des eaux et forêts de Bobo-Dioulasso et les réalisations agricoles. A cet effet, elle a reconnu les énormes potentialités du Burkina Faso et s'est engagée aux côtés des Burkinabè qu'elle a qualifiés de « sérieux et travailleurs » à travailler ensemble pour développer le secteur agricole.187(*)

En octobre 2017, le nombre de ressortissants japonais résidant au Burkina Faso était de 92. En juin 2018, 68 ressortissants burkinabè vivaient au Japon188(*).

I.3. Les aspects socio- économiques

Ils sont nombreux :

Sur le plan commercial, le Burkina Faso et le Japon ont de bonnes relations. En matière d'exportation des biens et services, le Burkina Faso est un grand exportateur de sésame au Japon189(*). En 2017, par exemple, la part du sésame dans les exportations totales du Burkina Faso vers le Japon était de 99, 4 %190(*). En sens inverse, les sociétés japonaises voient le Burkina Faso comme un marché prometteur pour l'exportation des produits de marque japonaise comme Toyota, Suzuki, Yamaha, etc. Les sociétés japonaises manifestent un intérêt au Burkina en tant que pays fournisseurs de matières premières. Ces sociétés s'intéressent notamment aux gisements de manganèse191(*).

Cependant, le Burkina Faso reste l'un des pays les plus pauvres de la planète. Selon la Banque mondiale, en 2016, le pays se situait au 144e rang sur 157 dans l'indice du capital humain qu'elle a établi192(*). Plus de 40 % de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté. Ces raisons justifient la nécessité d'accompagner les efforts du Burkina Faso pour le mieux-être social, la croissance économique, la stabilité et la paix193(*). Pour le Japon, accordé l'aide au Burkina Faso est d'une grande utilité pour le soutien de la croissance stable du Burkina Faso et le renforcement des relations bilatérales avec le Japon. Comme nous l'avons vu dans la première partie, la réduction de la pauvreté par la croissance économique est l'un des enjeux prioritaires de la politique d'aide japonaise en Afrique. C'est pourquoi l'aide japonaise doit être au service de la réduction de la pauvreté au Burkina en ciblant des secteurs clés comme le développement des infrastructures de grande étendue, l'appui à l'agriculture et à la sécurité alimentaire, la promotion du commerce et de l'investissement, le développement des communautés rurales, l'éducation et la formation des ressources humaines, la santé et les soins médicaux, l'eau et l'assainissement. Comme dans les autres pays d'Afrique, le Japon insiste toujours sur l'importance d'une « appropriation » par le Burkina Faso de son processus de développement. Autrement dit, le Japon respecte l'initiative de ses partenaires en matière de coopération et tient compte de leurs propres efforts pour la mise en oeuvre de leurs projets. C'est pourquoi, le Japon appuie le Burkina Faso à travers ses programmes nationaux de développement : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) qui a fait place en 2011 à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), qui elle-même a été remplacée en 2016 par le Programme national de développement économique et social (PNDES). Les grandes lignes de la politique d'aide japonaise en Afrique sont basées également sur les agendas de la TICAD, autrement dit, la coopération nippo-africaine s'appuie sur les conclusions de la TICAD.

II. L'évolution de l'aide japonaise au Burkina Faso de 1993 à 2018

Il s'agit de faire une analyse de l'aide bilatérale et multilatérale du Japon au Burkina Faso.

II.1. Les catégories d'aides japonaises au Burkina Faso

Dans la première partie, nous avons vu que l'aide publique japonaise comprend l'aide bilatérale et l'aide multilatérale (contributions financières à des organisations internationales). Les dons bilatéraux comprennent la coopération technique sous forme de transfert de technologies à des pays en développement et la coopération financière non remboursable sous forme de subventions. C'est dans le cadre de la coopération technique qu'intervient la JICA. La JICA exécute les différentes modalités de la coopération japonaise au Burkina Faso194(*) :

ü L'envoi de volontaires dans les différents secteurs de développement des pays hôtes. Le Burkina Faso accueille depuis 2000 des volontaires japonais travaillant dans les différentes provinces. On peut également citer le programme des stages.

ü La mise en oeuvre et le suivi des projets appuyés par le gouvernement japonais. Les domaines prioritaires d'intervention de la JICA au Burkina Faso sont l'éducation de base, l'agriculture, l'environnement, la santé, l'eau potable et l'assainissement.

L'aide japonaise au Burkina Faso est donc multiforme. Les projets du gouvernement japonais au Burkina Faso sont classés par types sous plusieurs étiquettes195(*):

ü Projet de coopération technique (PCT),

ü Projet d'aide subventionnée (GP),

ü Etude de développement (DS),

ü Projet d'envoi spécialisé (SDP),

ü Equipement médical spécial (PME),

ü Aide alimentaire (KR).

La JICA apporte son appui aux ONG japonaises qui interviennent au Burkina Faso. Les différentes ONG japonaises intervenant par exemple au Burkina Faso sont Action for Greening Sahel (AGS), Hunger Free World, l'Association Japan Green Cross, etc. Ces ONG interviennent dans la coopération décentralisée196(*).

On peut également noter les fonds de contrepartie. C'est une coopération financière non-remboursable qui a pour but d'apporter rapidement un soutien aux efforts pour la réforme structurelle économique des pays en développement. Cette aide n'est pas liée à un projet déterminé comme la construction d'une école. Le fonds de contrepartie est constitué par le pays en développement bénéficiaire en monnaie locale équivalent à un certain montant de la valeur de l'équipement fourni dans le cadre de la coopération financière. Ce fonds doit être utilisé en accord avec le gouvernement japonais pour le développement économique et social du pays bénéficiaire197(*).

Le Japon a enfin mis en place « les dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine ». C'est un cadre de financement qui fournit un soutien aux organisations non-lucratives qui travaillent pour améliorer les conditions de vie de base dans les pays en développement198(*). Mis en place au Burkina Faso depuis 1989, cette aide financière est octroyée dans le but de contribuer à la réalisation des projets élaborés par des structures communautaires en faveur des populations défavorisées ou vulnérables. Son objectif principal est d'améliorer la sécurité humaine des populations cibles. Les domaines d'intervention de ce Programme d'aide sont l'éducation, la santé, l'eau et l'assainissement. Les structures éligibles sont les associations à but non lucratif, les ONG et les collectivités locales. Le montant maximum pour le financement d'un projet est de 50 millions de F CFA et couvre seulement les frais liés à l'exécution du projet soumis199(*).

II.2. L'aide bilatérale japonaise

L'aide japonaise à l'Afrique a principalement progressé à travers la promotion du processus de la TICAD. Le premier indicateur de l'impact de la TICAD, le plus simple et en même temps très représentatif de ce qu'est ce processus, reste l'évolution de la part de l'Afrique dans l'APD japonaise200(*). L'aide bilatérale du Japon au Burkina Faso se fait à travers la coopération financière non remboursable et la coopération technique.

Tableau 3: Évolution de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso de 1994 à 2018 (valeur en millions de dollars)

Années

Subvention

Coopération technique

Total

1994

10,36

1,46

11,82

1995

5,6

1,06

6,66

1996

13,94

0,90

14,85

1997

7,17

1,07

8,24

1998

7,25

1,6

8,85

1999

24,37

3,14

28,18

2000

16,75

4,50

21,25

2001

16,56

3,89

20,44

2002

4,71

5,31

10,02

2003

3,90

6,69

10,58

2004

3,32

5,17

8,49

2005

12,85

6,03

18,88

2006

11,62

6,85

18,47

2007

14,70

5,73

20,43

2008

11,39

9,58

20,97

2009

37,84

11,93

49,77

2010

25,47

16,11

41,59

2011

24,08

16,22

40,30

2012

40,61

15,75

56,36

2013

15,3

10,75

26,06

2014

12,62

10,92

23,55

2015

15,05

8,51

23,56

2016

20,44

9,80

30,25

2017

8,87

10,50

19,37

2018

9,48

6,34

15,82

TOTAL

374,25

179,81

544,74

Source: Elaboré par nous-mêmes à partir des données des Livres blancs de l'APD Japonaise.

Figure 1: Histogramme de l'aide bilatérale japonaise au Burkina Faso

Propre construction à partir des données du tableau

Dans sa politique de coopération bilatérale avec le Burkina Faso, le Japon se positionne comme un véritable donateur. D'ailleurs selon Salif Sankara, depuis 1979, le Japon a décidé que ses interventions en faveur du Burkina Faso se feront essentiellement sous forme de dons ; et jusqu'à nos jours, l'essentiel de la coopération japonaise obéit à cette directive201(*). Le Japon accorde donc des dons bilatéraux sous forme de coopération technique et des dons non remboursables. Entre 1994 et 2018, la coopération financière non remboursable du Japon au Burkina Faso était de 374 250 000 dollars soit environ 217 065 000 000 FCFA202(*). Cette manne financière a permis le financement de plusieurs projets de développement au Burkina Faso notamment dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'eau et assainissement et d'autres projets de développement. Quant à la coopération technique, les subventions du Japon entre 1994 et 2018 étaient de 179 810 000 dollars soit environ 104 289 800 000 FCFA. Elle a servi à l'envoi d'experts japonais au Burkina Faso, à la formation des cadres burkinabè au Japon et dans d'autres pays asiatiques, aux projets de coopération technique et d'études de développement au Burkina Faso. L'ensemble des subventions du Japon pour la période 1994-2018 est de 544 740 000 dollars soit environ 321 354 800 000 FCFA. Le graphique nous permet d'identifier plusieurs phases dans la coopération japonaise au Burkina Faso depuis 1994. Entre 1994 et 1998, c'est-à-dire la période couvrant la TICAD I, le volume d'aide japonaise est resté très faible. De 11 820 000 dollars en 1994, il a même chuté en 1998 passant à 8850000 dollars. Durant cette période, les subventions accordées par le Japon à titre de dons non remboursables sont relativement conséquentes avec un montant total de 44320000 de dollars. Mais les montants de la coopération technique sont restés faibles 6090000 dollars ce qui n'a pas permis à l'aide d'évoluer. Pendant la période qui a couvert la TICAD II, c'est-à-dire entre 1998 et 2003, le volume d'aide japonaise a dans un premier temps augmenté. Entre 1999 et 2001, le volume d'aide a dépassé les 20 millions de dollars par an. Cette croissance est due à l'augmentation des montants de la coopération technique. Entre ces trois années, 11530000 dollars ont été décaissés alors qu'ils n'étaient que de 6090000 dollars. Ensuite entre 2002 et 2003 et même jusqu'en 2004, l'assistance s'est effondrée de façon vertigineuse. Les montants de la coopération technique continuent d'augmenter mais les montants des dons non remboursables ont drastiquement chuté passant de 16,56 millions de dollars en 2001 à 3,32 millions de dollars en 2004. Cette situation est, sans doute, due à la diminution du budget de l'aide japonaise dans sa globalité causée par la situation économique et budgétaire difficile que le pays a connue pendant les années 1990. Durant la période de la TICAD III, c'est-à-dire entre 2004 et 2008, on observe une évolution constante de l'aide japonaise qui est passée de 8,49 millions de dollars à 20,97 millions de dollars. L'aide japonaise a plus que doublé. On peut donc conclure que le Burkina Faso a largement bénéficié des engagements pris par le Japon à propos de son APD en Afrique lors du sommet du G8 de Gleaneagles en 2005. En rappel, dans un discours adressé aux Etats africains, le premier ministre japonais Junichiro Koizumi a souligné que son pays s'engage à doubler en trois ans l'aide accordée à l'Afrique203(*). Entre 2008 et 2012, on observe une augmentation vertigineuse de l'aide japonaise qui est passée de 20,97 millions de dollars en 2008 à 56,36 millions de dollars en 2012. L'aide japonaise a presque triplé. Cette période couvre la TICAD IV dans lequel le Japon s'était engagé à doubler son APD à l'Afrique. Entre 2013 et 2018, c'est-à-dire la période couvrant la TICAD V et VI, l'aide japonaise a relativement chuté mais reste toujours dynamique. L'aide japonaise permet le financement des projets de développement au Burkina Faso. Ces projets de développements prennent en compte les secteurs de l'éducation, de l'agriculture, de la santé, de l'eau, de l'environnement, etc.

II.3. L'aide japonaise accordée aux organisations multilatérales

Le Japon soutient les efforts déployés par la communauté internationale pour aider les populations défavorisées du Burkina Faso. Le Japon apporte un soutien financier aux organisations du système des Nations-Unies intervenant au Burkina Faso.

Le gouvernement du Japon a octroyé en 2008, par l'intermédiaire de la FAO, une aide financière d'un montant total de 150 millions de yens, soit environ 841 500 000 FCFA, à titre d'aide aux agriculteurs défavorisés du Burkina Faso à travers le « Projet pour l'agriculture et le développement rural par le biais de systèmes de production de riz innovants pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté au Burkina Faso ». En effet, pour améliorer la sécurité alimentaire et les revenus des agriculteurs, la FAO a formulé le projet « Systèmes de production agricole à base de riz innovants » au Burkina Faso. L'aide devrait contribuer à la sécurité alimentaire et à l'augmentation des revenus d'environ 4 000 ménages pauvres dans les villages ruraux, ainsi qu'à la gestion de la qualité des semences, du système de production basé sur la riziculture, et à l'amélioration de la capacité des agriculteurs à coordonner la pisciculture en utilisant efficacement la riziculture et les rizières204(*).

De même en 2008, le gouvernement japonais et les Nations-Unies ont signé le projet d'assistance du Fonds d'affectation spéciale des Nations-Unies pour la sécurité humaine d'un montant de 185,92 millions de yens, soit environ 1 043 011 200 FCFA, pour financer le projet « Eliminer le mariage des enfants au Burkina Faso : un plan pour la protection, l'autonomisation et l'action communautaire ». Le projet a été mis en oeuvre par le Fonds des Nations-Unies pour la population (FNUAP) et l'UNICEF. Ce projet vise à protéger et à responsabiliser les femmes mariées et les adolescentes risquant de se marier dans 24 localités de 5 provinces du Burkina Faso. L'objectif final était d'améliorer les conditions de vie des femmes et des adolescentes au Burkina Faso et contribuer à la réalisation de la sécurité humaine205(*).

A travers le PNUD, le Japon a financé le « projet d'appui à la consolidation de l'état de droit et à l'accès de la population pauvre à la justice » d'un montant de 283 millions de Yens soit environ 1,5 milliards de FCFA en 2012. C'est un don qui est octroyé dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de renforcement de la gouvernance au Burkina Faso qui a été conduit par le ministère de la Justice206(*). Le Japon a également octroyé des dons au HCR et à l'UNICEF d'un montant total de près de 4 milliards de FCFA pour exprimer sa solidarité envers les réfugiés maliens en 2013.Dans le but de renforcer la résilience des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire au Burkina Faso, le Japon octroya un montant de 300 millions de Yens soit environ 1,38 milliards de FCFA par le biais du PAM en 2017. Le Japon apporte également son appui financier à l'Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDI). Le Japon contribue à sa manière à la lutte contre la criminalité transnationale organisée, y compris le terrorisme et le trafic illicite des armes à feu, à la consolidation de la paix et la stabilité dans la sous-région. C'est pourquoi, le Japon accorde des dons pour appuyer l'initiative de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de renforcer la sécurité des frontières dans le Sahel207(*). En 2018, le Japon a octroyé 1,55 milliards de Francs CFA à l'Union africaine (Commission de l'UA, coorganisateur de la TICAD) pour le développement des hôpitaux de niveaux 2 au Nord du Burkina Faso. Une aide de 570 millions de FCFA a été offerte à l'UNICEF dans le projet d'intervention d'urgence de la résilience des communautés affectées par les conflits dans la région du Sahel. Il en est de même du PAM qui a reçu 1,15 milliards de FCFA pour le projet d'amélioration de la sécurité alimentaire des groupes vulnérables dans le contexte complexe des crises et des chocs208(*).

Tableau 4: Evolution de l'aide multilatérale japonaise au Burkina Faso de 2008 à 2017 (valeur en millions de dollars)

Années

Montants

2008

3,95

2009

1,00

2010

2,35

2011

0,82

2012

Données indisponibles

2013

10,70

2014

6,00

2015

5,00

2016

2,50

2017

4,20

2018

1,00

Total

37,52

Sources : Elaboré par nous-mêmes à partir des données des Livres blancs de l'APD Japonaise

Après la TICAD I, la coopération entre le Japon et le Burkina Faso est restée dynamique. L'assistance japonaise continue de se renforcer. L'aide japonaise au Burkina Faso se concentre davantage sur le développement humain avec des secteurs comme l'éducation, l'agriculture. Dans le prochain chapitre, nous analysons les bases de la coopération japonaise dans ces secteurs prioritaires.

Chapitre V: Les secteurs clés de la coopération japonaise au Burkina Faso

Après la TICAD I, la coopération entre le Burkina Faso et le Japon a pris un tournant beaucoup plus dynamique. Selon le rapport 2018 de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso, le Japon intervient dans trois domaines prioritaires. Ces domaines sont: l'éducation, l'agriculture et l'intégration sous-régionale209(*). C'est le 30 mai 2012 que l'ambassadeur du Japon à Ouagadougou présenta cette nouvelle politique avec l'orientation vers les secteurs cités ci-haut210(*). L'objectif de ce chapitre est d'analyser l'efficacité de la coopération japonaise à travers ces différents secteurs prioritaires. Il examine dans un premier temps le secteur éducatif, ensuite, le second point analyse le secteur agricole et le dernier point traite du développement des infrastructures de haute qualité permettant l'intégration économique sous-régionale.

I. L'éducation

Il s'agit d'analyser les raisons de la coopération japonaise dans le domaine de l'éducation, les modalités d'intervention et quelques acquis de la coopération japonaise dans ce domaine.

I.1. L'éducation comme clé de développement

Depuis qu'il s'est engagé sur la voie de l'aide au développement en Afrique, le Japon a fait du secteur de l'éducation et de la formation des ressources humaines l'un de ses principaux vecteurs de coopération avec le continent211(*). Pour le Japon, la croissance démographique rapide des pays d'Afrique subsaharienne nécessite une augmentation du nombre de salles de classe, en particulier pour les écoles primaires. Le Japon estime également que c'est l'engagement à long terme et les investissements dans l'éducation et le développement des ressources humaines qui ont contribué à sa reconstruction d'après-guerre ainsi qu'au développement des autres pays asiatiques. S'appuyant sur cette idée, le Japon encourage avec cohérence l'éducation primaire universelle, une éducation de qualité et l'égalité des sexes212(*).

Dans le but d'accompagner le Burkina Faso dans son développement socio-économique, le Japon axe son principe d'aide sur l'accélération de la croissance et le renforcement du capital humain. Pour le Japon, la consolidation du capital humain nécessite une amélioration de la qualité de l'éducation (infrastructures éducatives, contenus d'enseignement et d''apprentissage, capacités des enseignants...)213(*). Depuis 1995, le Burkina Faso bénéficie d'un appui global sous la forme d'une aide financière non remboursable destiné à la réalisation d'infrastructures scolaires avec équipement et points d'eau potable214(*). Le Japon soutient le Burkina Faso à travers ses programmes de développement comme le Programme décennal de développement d'éducation de base (PDDEB 2001-2010) qui a fait place au Programme de développement stratégique de l'éducation de base (PDSEB 2012-2021)215(*). Dans le PDSEB 2012-2021, par exemple, un accent particulier a été mis sur l'amélioration de l'offre et de la qualité de l'éducation de base à travers plusieurs mesures dont la réalisation d'infrastructures éducatives, la réforme du système éducatif, le renforcement des capacités des acteurs etc.216(*) Les interventions de la JICA dans le secteur de l'éducation s'appuient sur le PDSEB et sont mises en oeuvre à travers le Programme d'appui aux élèves et enseignants de l'éducation de base (Basic Education Students and Teachers (BEST))217(*).

I.2. Les acquis de la coopération japonaise dans le domaine de l'éducation

Sur la période de 1995 à 2015, le Japon a réalisé cinq (05) phases de Projet de construction et d'équipement de salles de classe dans les écoles primaires au Burkina Faso. Ce qui a permis la réalisation et l'équipement de près d'un millier de salles de classes218(*).

Tableau 5: Les différentes phases de construction des écoles primaires

Phases

Années

Montants en millions de yens

Montants en milliards de FCFA

Phase I

1995

625

3 331 250 000

Phase II

1997-1998

2 180

10 573 000 000

Phase III

2005-2006

1 732

8 660 000 000

Phase IV

2009

998

4 790 400 000

Phase V

2012

1 138

7 000 000 000

Total

 

6 673

34 354 650 000

Source: Elaboré par nous-mêmes à partir des échanges de note

· Projet de construction d'écoles primaires phase I (1995)

Après la TICAD I, le Burkina Faso a considéré l'extension de l'enseignement de base comme la question la plus importante pour le pays. Pour ce faire, le pays a fait de la construction de salles de classes primaires, une question urgente pour le développement de l'enseignement. Le gouvernement japonais en vue de l'accompagner dans ses efforts a réalisé un projet de construction d'écoles primaires dans le cadre d'une coopération financière non remboursable d'un montant de 625 millions de yens soit environ 3 331 250 000 de FCFA pour soutenir le développement de l'enseignement de base. Ce projet qui a pris fin en mars 1997 a permis la construction de 79 salles de classes de 31 écoles219(*) dans 5 provinces du pays220(*) : Bazega (4 écoles), Ganzourgou (5 écoles), Mouhoun (6 écoles), Oubritenga (6 écoles) et Sissili (10)221(*).

· Projet phase II (1997-1998)

A la suite du succès du Projet phase I, le gouvernement burkinabè présenta à la partie japonaise une requête de fonds nécessaire à la construction de salles de classe, de logements de maître, de latrines et de forages dans la zone élargie à 10 provinces ainsi que la fourniture d'équipements de salles de classe comme les tables bancs dans le cadre de la coopération financière non remboursable (Projet phase II). Avec un budget de 2,18 milliards de yens soit environ 10 573 000 000 de FCFA, la phase II a permis la construction de 259 salles de classe de 77 écoles222(*). Les provinces bénéficiaires du projet phase II: Bazega (8écoles) ; Bougouriba (8 écoles); Boulkiemdé (8 écoles) ;Houet (7 écoles) ; Kossi (4 écoles), Oubritenga (5 écoles), Passoré (8 écoles), Sanguié (13 écoles),Sourou (8 écoles),Yatenga (8 écoles)223(*).

· Projet phase III (2006)

La phase III a couvert la période 2005-2006. Elle a été exécutée avec un budget de 1, 732 milliards de yens soit environ8 660 000 000 de FCFA et a permis la construction de 168 salles de classe, 105 logements de maîtres, 40 blocs de latrines et 34 forages de 53 écoles dans 7 provinces224(*) : Lorum (7 écoles), Zondoma (11 écoles), Passoré (7 écoles), Bam (9 écoles), Kourweogo (8 écoles), Sanmatenga (7 écoles), Boulkiemdé (5 écoles)225(*).

· Projet phase IV

La phase IV du projet de construction des écoles primaires a couvert la période 2009-2011. Exécutée avec un budget de 997 millions de yens soit environ 4 790 400 000de FCFA, elle a permis la réalisation de 201 salles de classes, 49 logements de maîtres, 66 latrines et 17 forages de 67 écoles dans quatre provinces226(*): Kouritenga (14 écoles), Boulgou (8 écoles), Boulkiemdé (18 écoles)et Yatenga (27 écoles)227(*). Les travaux qui ont démarré en juin 2010 ont été achevés dans les délais.

· Projet phase V (2012)

La phase V du projet a été réalisée au cours de la période 2013-2015. D'un budget de 1,138 milliards de yens soit environ 7 milliards FCFA, elle a permis la construction de 288 salles de classes de 63écoles dans 9 provinces228(*): Balés (1 écoles),  Houet (13 écoles), Kénédougou (7 écoles, Tuy (4 écoles), Comoé (7 écoles), Leraba (5 écoles), Boulgou (15 écoles), Koulpelogo (4 écoles) et Kouritenga (6 écoles)229(*).

Au total, entre 1995 et 2015, la coopération japonaise a permis la construction et la réhabilitation de 291 écoles avec 995 salles de classe au Burkina Faso d'un montant de 6,673 milliards de yens soit environ 35 milliards de FCFA. En dehors du centre, toutes les régions, à l'exception de celles de l'Est et du Sahel, ont bénéficié des cinq phases du projet de construction des salles de classes. L'exclusion de ces deux régions s'explique par le fait que la mise en oeuvre d'un projet de construction d'une école primaire de la JICA tient compte de deux éléments. Il s'agit d'abord de l'élément « effectif ». En effet, si une école dispose d'un effectif d'élèves assez réduit, elle n'est pas prise en compte alors qu'on sait que dans ces deux régions, il y a souvent des classes avec très peu d'élèves, voire sans élèves230(*). Le deuxième élément concerne l'« influence des Partenaires techniques et financiers (PTF). On constate que ces deux régions connaissent une importante influence des PTF. La coopération japonaise préfère intervenir dans les zones qui connaissent une moindre influence, voire une absence d'autres PTF231(*).Le Japon soutient également la construction des écoles de formation au Burkina Faso. On peut citer :

· Le Projet de construction de l'École nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Dori.

C'est un don non-remboursable de 830 millions de yens (environ 4 milliards de FCFA)232(*). L'objectif de la construction de l'ENEP de Dori est de contribuer à alimenter la région en enseignants qualifiés et de faire de Dori un pool d'excellence dans la formation des enseignants du primaire au niveau de la région du Sahel.

En plus de la construction des infrastructures éducatives, le Japon a également soutenu des projets de coopération technique dans le domaine de l'éducation. On peut noter :

· Le Projet d'appui à la formation continue des enseignants en matière des sciences et des mathématiques à l'école primaire (SMASE) Phase I et II (2008-2015).

Le projet a été élaboré par le Ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation (MENA) avec le soutien technique de la JICA. Le projet a permis la formation de 46900 enseignants et directeurs d'écoles et de 1395 encadreurs pédagogiques sur l'Approche Activity Student Experiment and Improvisation/ Plan Do See and Improve ou approche ASEI/PDSI232(*). C'est une approche d'enseignement/apprentissage centrée sur l'apprenant. Elle met l'accent sur l'expérimentation pour faciliter la compréhension en faisant participer activement les apprenants à l'acquisition graduelle des connaissances. L'enseignement/apprentissage est orienté sur des activités à travers la pratique, la réflexion, les échanges et les remarques qui suscitent l'intérêt de l'apprenant et ses impressions sur les thèmes abordés233(*). Le Japon élabore également des fiches de leçons de mathématiques et sciences (863) ainsi que des guides pour enseignants234(*). Le coût global du projet SMASE est estimé à 317210000 FCFA235(*).

· Le Projet d'appui aux comités de gestion d'école (PACOGES) phase I et 2 (2009-2017).

Le projet a permis la mise en place d'environ 12 000 COGES à l'échelle nationale et l'amélioration de la qualité d'apprentissage à travers les activités organisées par les COGES (cours supplémentaires...).

· Le Projet de renforcement des stratégies et des pratiques de l'enseignement dans les centres de formation des élèves-maîtres (PROSPECT, 2016-2018).

Ce projet contribue à la conception d'outils destinés à l'amélioration du stage pratique dans les écoles d'application et de l'enseignement pratique dans les écoles nationales de formation des enseignants lors de la phase théorique.

· Le programme de co-création de connaissances.

Le programme a permis la formation d'environ 200 agents du Ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation (MENA) au Japon et dans des pays tiers sur des thématiques diverses236(*). Plusieurs projets sont également en cours.

I.3. Les projets en cours

Depuis 2015, plusieurs projets ont été soutenus par la JICA. Les différents projets en cours dans le domaine de l'éducation sont :

· Le Projet de construction d'infrastructures éducatives en appui au post primaire phase I (2015-2022).

C'est une subvention de 1 151 000 000 de yens soit plus de 6 milliards de francs CFA. Les zones bénéficiaires du Projet Phase I237(*) sont: Kadiogo (15 CEG), Kourweogo (3 CEG), Oubritenga (2 CEG), Ganzourgou (2 CEG), Sanmatenga (3 CEG), Bam (1 CEG), Namentenga (3 CEG)238(*).

· Le Projet de construction d'infrastructures en appui au post-primaire phase II (don non-remboursable) (2017-2021) :

C'est un don non-remboursable de 1 561 000 000 de yens soit environ 8 milliards de Francs CFA qui est consacré à la réalisation de 32 CEG dans les régions du Centre, du Centre-sud et du Centre-ouest. Les zones bénéficiaires sont239(*) : Kadiogo (10 CEG), Boulkiemdé (15 CEG) Sanguié (1 CEG), Bazega (5 CEG) et Zoudweogo (1 CEG)240(*).

· Le Projet de construction de l'ENEP de Kaya : (2018-2022) :

C'est un don non remboursable de 1 671 000000 yens soit environ 9 milliards de francs241(*). Cependant, les travaux d'exécution n'avancent pas normalement. Selon le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, cela s'explique par les problèmes sécuritaires que le pays connait. Il s'agit d'assurer le contrôle de l'exécution des travaux. En effet, ce sont des Japonais qui doivent les exécuter et ils ont des craintes sur la question sécuritaire242(*).

Le Japon soutient les initiatives communautaires à travers les dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine. C'est l'exemple de l'école primaire de Bouro située dans la province du Yatenga qui a bénéficié de la construction de trois salles de classes, d'une cuisine, des équipements pour un espace de restauration, d'un forage et l'acquisition de matériels scolaires au profit de l'école en 2018. L'objectif est d'augmenter l'offre éducative, améliorer la vie scolaire par un cadre de qualité propice aux apprentissages, contribuer à la réduction des classes sous-paillote et motiver les acteurs de l'éducation243(*).

L'investissement du Japon dans le domaine de l'éducation est important. Les autorités japonaises parlent de la construction de 1410 salles de classes dans le domaine de l'enseignement de base244(*) et de 43 CEG en 2018245(*). Cet investissement a également permis la construction des écoles de formation comme celle de Dori et également celle de Kaya qui est en cours. L'intervention japonaise a donc un impact au niveau de l'offre éducative à travers la construction des infrastructures scolaires et des infrastructures de formations des enseignants. Cela a contribué à augmenter le nombre d'écoles et de salles de classes, objectifs majeur du PDDEB et du PDSEB. Dans le PDSEB par exemple, le Burkina Faso s'est engagé à mettre en oeuvre une politique d'expansion du système éducatif axée sur la construction des salles de classes (résorption des classes précaires et construction de nouvelles salles de classes)246(*). L'intervention japonaise a également un impact sur la qualité de l'éducation à travers son soutien au projet de coopération technique comme le projet SMASE qui a permis d'appliquer le système ASEI/PDSEI au Burkina Faso. Le projet SMASE a permis de transmettre des connaissances et techniques sur l'approche centrée sur l'apprenant. L'application de l'approche ASEI/PDSEI a commencé avec les fiches de leçon et l'outil de suivi-évaluation. Cependant, selon le MENA, la formation initiale dans les ENEP reste théorique et ne permet pas suffisamment aux élèves-maitres d'acquérir les méthodes pratiques nécessaires à la réalisation des leçons axées sur l'apprenant. Beaucoup d'élèves-maitres continuent d'utiliser la méthode classique pendant le stage pratique dans les écoles d'application, et les maitres-conseillers ne les encadrent pas efficacement pour maitriser l'approche ASEI-PDSI. Par ailleurs, les formateurs des ENEP n'ont pas assez d'occasion pour améliorer leurs compétences professionnelles247(*). Après le secteur de l'éducation, l'agriculture est un autre secteur prioritaire de la coopération japonaise au Burkina Faso.

II. L'agriculture

L'agriculture constitue le deuxième secteur prioritaire de la coopération japonaise au Burkina Faso.

II.1. L'agriculture dans la politique de coopération du Japon au Burkina Faso.

Le secteur agricole est un domaine prioritaire de l'assistance du Japon, avec l'objectif de développer le pouvoir potentiel de l'agriculture en Afrique et y assurer la sécurité alimentaire. Le Japon a soutenu le Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) en encourageant la récolte du riz en Afrique y compris NERICA depuis la TICAD II248(*).

Dans le cadre de la politique d'aide du gouvernement japonais au Burkina Faso, la JICA vise le développement humain et social à travers un appui orienté sur divers secteurs prioritaires parmi lesquels l'agriculture. Elle déploie sa coopération pour répondre aux problèmes liés au développement agricole et rural au Burkina Faso249(*). Pour le Japon, il est impérieux de développer ce secteur afin de permettre aux populations de bénéficier pleinement des opportunités dont il regorge. Les initiatives japonaises dans le domaine agricole se font à travers la Politique nationale de développement du secteur rural (PNSR), notamment le PNSR II et visent principalement le développement des filières agricoles porteuses, le renforcement des capacités des acteurs du monde rural et le développement des aménagements hydrauliques250(*). Mais le Japon accorde avant tout de l'aide alimentaire au Burkina Faso.

II.2. L'aide alimentaire

Selon la FAO, l'aide alimentaire s'étend à l'ensemble des vivres reçus à des fins de développement, y compris les financements (dons et prêts) destinés à leur achat. Les composantes essentielles de cette aide sont les vivres contre travail et ceux vendus pour financer les projets de développement. Au Burkina Faso, l'aide alimentaire est intégralement accordée sous forme de dons251(*). Parmi ses partenaires au développement, le Japon est l'un des principaux fournisseurs. Pour le Japon, la sécurité alimentaire est un élément essentiel pour la stabilité sociale d'un pays. Connue sous le sigle de « KR », l'aide alimentaire japonaise fait l'objet depuis 1982 de divers échanges de notes252(*). Le Japon accorde deux types d'aides alimentaires au Burkina Faso : le KR I et le KR II.

· L'aide alimentaire KRI

Le Japon accorde chaque année de l'aide alimentaire KR I au Burkina Faso. Cette aide est octroyée d'une part sous forme financières, d'autre part, sous forme de vivres. L'aide alimentaire japonaise, faite essentiellement de riz et dont la gestion est confiée à la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), est destinée à réduire les importations du riz, à financer les projets de développement et à permettre aux populations vulnérables d'avoir accès à cette denrée. En effet, dans le cadre du fonds de contrepartie, une grande partie de l'aide alimentaire japonaise est monétisée et les produits de la monétisation servent à financer des projets de développement au Burkina Faso. Le reste est réservé à la distribution gratuite aux personnes vulnérables et aux associations caritatives oeuvrant dans le social.

En 2018, par exemple, le Japon a octroyé 5242,02 tonnes de riz au Burkina Faso pour le compte du KR 2016. Selon le ministre de l'agriculture de l'époque, Jacob Ouédraogo, environ 4200 tonnes de ce riz sera monétisé afin de financer des projets du Plan national de développement économique et social (PNDES), le reliquat, soit environ 1000 tonnes sera réservé aux personnes vulnérables et aux associations caritatives253(*). La coopération japonaise admet donc la vente d'une partie de ses dons alimentaires afin de collecter des fonds destinés exclusivement au financement des projets de développement social et humanitaire à la base, raison pour laquelle il n'est pas rare de voir des sacs de riz, marqués « de la part du peuple japonais », vendus dans les boutiques au Burkina Faso. Dans sa politique de coopération, le Japon a fait le choix d'une approche de coopération qui prend en compte les défis auxquels l'Afrique est confrontée, capable de ralentir sa marche vers le développement et la réduction de la pauvreté extrême. Cette stratégie de coopération permet de soulager les souffrances des populations par l'amélioration de leurs revenus et la réduction du déficit alimentaire à travers la relance du secteur agricole et l'appui à d'autres secteurs prioritaires tels que l'aménagement des infrastructures, l'assainissement de l'eau dans les milieux ruraux, la construction des centres de santé et d'écoles. Par exemple, les fonds de contrepartie issus de l'aide alimentaire japonaise254(*) ont permis le financement du projet pour le développement de la production du maïs hybride Bondofa de campagne sèche 2011-2012 d'un montant de 1100000000 Francs CFA255(*), de la construction du pavillon du Soleil Levant du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO) d'un montant de 1,7 milliards de FCFA en 2012 et la construction de l'échangeur de l'ouest à hauteur de 12 273 103 262 de FCFA 256(*).

Tableau 6: L'aide alimentaire japonaise au Burina Faso de 1994 à 2018

ANNEES

MONTANTS EN MILLION DE YENS

MONTANTS EN FCFA

1994

150

802 500 000257(*)

1995

150

799 500 000258(*)

1996

150

706 500 000259(*)

1997

390

1 891 500 000260(*)

1998

Données indisponibles

 

1999

350

1 900 000 000261(*)

2000

Données indisponibles

 

2001

250

1 510 500 000262(*)

2002

Données indisponibles

 

2003

300

1 500 000 000

2004

300

1 500 000 000

2005

300

1 350 000 000263(*)

2006

340

2 748 900 000

2007

490

2 000 000 000

2008

800

4 760 000 000

2009

800

4 000 000 000

2010

940

5 273 400 000

2011

760

3 800 000 000

2012

480

2 400 000 000

2013

510

2 550 000 000

2014

440

2 200 000 000264(*)

2015

500

2 200 000 000

2016

370

1 850 000 000

2017

360

1 900 000 000

2018

500

2 805 000 000

TOTAL

9 570

48 247 800 000

Source : Elaboré par nous-mêmes à partir des échanges de note.

Au total, entre 1994 et 2018, le Japon a accordé 9,5 milliards de Yens d'aide alimentaire au Burkina Faso, soit environ 48 247 800 0000 FCFA.

· L'aide alimentaire KR II

C'est un programme similaire au KR I, à la différence que le produit concerne des intrants et des matériels agricoles à la place du riz265(*). C'est un don qui s'inscrit toujours dans la perspective de l'amélioration de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. L'objectif étant d'assurer une production suffisante et de qualité. Depuis 1994, le Burkina Faso a bénéficié de plusieurs projets d'aides à la production alimentaire accrue et aux agriculteurs défavorisés: 1994-1998 (2,1 milliards de Yens, soit 11 781 000 000 FCFA), 2000-2001 (600 millions de Yens, soit environ 3 366 000 000 FCFA), 2007 (330 millions de Yens soit environ 1 851 300 000 FCFA)266(*). Le Japon soutient également le Burkina Faso à travers les projets de coopération technique.

II.3. Les projets de coopération technique.

Les projets de coopération technique soutenus par le gouvernement japonais au Burkina Faso s'articulent autour :

· Le Projet de promotion du développement rural par l'aquaculture durable au Burkina Faso : (2010-2013).

C'est un projet de coopération technique mis en oeuvre par la JICA et le Ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques (MAHRH) à travers la Direction générale des ressources halieutiques (DGRH). Il consiste à mettre en place des techniques appropriées de l'aquaculture en milieu rural focalisées sur les systèmes extensifs et semi-intensifs et à renforcer le dispositif de vulgarisation à travers le renforcement des capacités des agents concernés. Le projet est cofinancé par le Japon à hauteur de 308910000 FCFA et le gouvernement du Burkina Faso à travers une contrepartie nationale de 46179000 FCFA. Son exécution vise à mettre à la disposition des agriculteurs et des pêcheurs, des techniques simples, pratiques et à moindre coût d'aquaculture qui leur permettront de diversifier leurs sources de revenus. Pour la première année d'exécution, le projet est intervenu dans 6 provinces à savoir: Bazèga (Centre Sud), Comoé (Cascade), Houet et Kénédougou (Hauts Bassins), Gourma (Est) et Sanguié (Centre Ouest)267(*).

· Le Projet d'appui à l'élaboration d'un schéma directeur pour la promotion d'une agriculture orientée vers le marché au Burkina Faso (PAPAOM) 2013 - 2015.

C'est un projet de coopération technique initié par la Direction générale de la promotion de l'économie rurale (DGPER) du Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA) avec l'appui technique et financier de la JICA qui soutient les entreprises intéressées par les produits agricoles à haut potentiel notamment le soja et la fraise. Le PAPAOM a été exécuté pendant 2 ans (avril 2013-mai 2015) avec un budget d'environ 589437000 francs CFA. Ce projet vise à contribuer au développement agricole et au commerce à travers la diversification des produits agricoles268(*).

Pour ce qui est de la filière soja, le Ministère de l'agriculture et des aménagements hydrauliques (MAAH) l'a placé au rang des priorités nationales en matière de développement des filières agricoles. Afin d'apporter sa contribution, la JICA a mis à la disposition du ministère, entre octobre 2017 et décembre 2018, un expert soja. Son objectif est de renforcer les capacités des acteurs de la filière et de les structurer selon l'acte uniforme de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Les activités ont été essentiellement menées dans les régions du Centre (Ouagadougou), du Centre-Ouest (Léo), du Centre-Sud (Po), du Centre-Est (Tenkodogo), et des Hauts-Bassins (Bobo). Ces régions sont considérées comme des zones de production et de transformation de soja269(*).

· Le projet de renforcement de la production du sésame au Burkina Faso (PRPS-BF, 2014-2019).

C'est un projet qui traduit la volonté du Japon à accompagner le Burkina Faso dans la diversification des filières agricoles porteuses afin de promouvoir des produits d'exportation de substitution au coton. Le sésame est l'une des cultures d'exportation au Burkina Faso et reste porteuse d'espoir car la demande à l'exportation augmente considérablement. Cependant, la filière est confrontée à de nombreuses difficultés notamment les faibles rendements couplés aux problèmes de qualité. C'est dans ce contexte que le projet de coopération technique a été élaboré afin de renforcer la filière sésame. Les objectifs sont d'accroître la productivité du sésame dans les différentes zones ciblées que sont les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins et d'accroître la productivité et les revenus des producteurs de sésame. Le projet est mis en oeuvre par le MAAH et bénéficie de la collaboration de l'Institut de l'environnement et de recherches agricoles (INERA)270(*).

· Le projet d'étude pour la formulation d'un programme nationale de développement des bas-fonds (2017-2019).

Le projet couvre tout le territoire du Burkina Faso et est mis en oeuvre par le MAAH. Il vise à améliorer la production agricole à travers le programme national de développement de bas-fonds et à adopter un programme national, opérationnel et stratégique de développement de bas-fonds à l'horizon 2030271(*).

· Le projet pour la mise en place d'un modèle de promotion des cultures par l'utilisation du phosphate naturel (SATREPS, 2017-2022).

Le projet est mis en oeuvre par le Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (MESRSI), dans le cadre d'une recherche conjointe internationale avec le « Japan International Research Center for Agricultural Sciences (JIRCAS) », institution de recherche japonaise. Le MAAH joue le rôle de partenaire de mise en oeuvre de l'expérimentation, l'adoption et l'utilisation des résultats. Les zones d'interventions du projet concernent les régions du Centre (Ouagadougou), du Centre-ouest (Saria), de l'Ouest (Farako-ba) et de l'Est (Kouaré). L'objet d'un tel projet est de proposer un modèle de promotion de l'application des engrais dans les systèmes de culture au Burkina Faso car la majorité des agriculteurs pratique toujours la culture sans engrais272(*).

· Le projet d'amélioration de la production alimentaire et des revenus des ménages à travers la création et la promotion des sites de référence (2014-2019).

Ce projet est mis en oeuvre dans la province du Bam au Centre-Nord, zone agropastorale par excellence au Burkina Faso. La zone est caractérisée par des sols qui sont altérés par la double action de l'érosion éolienne et hydrique. C'est dans le but de contribuer à l'épanouissement socioéconomique des populations à travers la protection environnementale et la consolidation de la sécurité alimentaire que la JICA appuie ce projet. Les principales activités portent sur l'amélioration des sols agricoles (application de la technique du zaï, la promotion de la production et de l'usage du compost, la production et la vente de miel) et l'embouche ovine. Il bénéficie aux principaux groupes socioprofessionnels de la zone que sont les agriculteurs et les éleveurs. Le projet est mis en oeuvre par l'ONG japonaise « Action for Greening Sahel (AGS-Japan) et l'ONG burkinabè « Association des jeunes pour la protection de l'environnement et l'élevage » (AJPEE) avec l'appui de la JICA. Le projet bénéficie à 135 ménages des 3 villages que sont Tamponga, Yalka et Foulou à raison de 45 ménages par village.) Selon la JICA, les résultats sont porteurs car le projet a permis l'amélioration de la productivité grâce aux diguettes et au zaï, le rendement passant de 30% (avant le projet) à 50% en 2018273(*). Le Burkina Faso bénéficie également de plusieurs initiatives lancées dans le cadre de la TICAD. Il s'agit notamment:

· La Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD).

Elle a été lancée en 2008 dans le cadre de la TICAD IV. L'objectif était de doubler la production de riz en Afrique de 14 millions à 28 millions de tonnes d'ici 2018 afin de contribuer à combler l'écart entre l'offre et la demande, à atteindre la sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté sur le continent274(*). L'accompagnement du Burkina Faso se fait principalement à travers la contribution au développement, la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR), l'appui au développement des politiques du secteur rizicole, le renforcement des capacités des acteurs du secteur, et l'accroissement de l'investissement par la création d'un environnement favorable275(*).

· Le Projet Smallholder Horticulture Empowerment and Promotion (SHEP) ou Projet de promotion de l'autonomisation des petits producteurs horticoles.

C'est une initiative qui promeut une agriculture orientée vers le marché en vue de relever le niveau des revenus des petits exploitants en Afrique. Le SHEP vise à faire de l'agriculture un business (« produire stratégiquement pour vendre » et non de « produire et vendre ») et à mieux connecter le producteur au marché. Tenant compte des bons résultats du SHEP au Kenya, la JICA a décidé de l'étendre à plusieurs autres pays africains et d'en faire un pilier de sa coopération dans le domaine de l'agriculture. A travers cette initiative, de nombreux agents du Ministère de l'agriculture du Burkina ont été formés au Japon et au Kenya276(*).

· L'Initiative pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (IFNA).

Cette initiative, lancée lors de la TICAD VI en 2016, compte 10 pays membres et a pour objectif d'appuyer les efforts de chaque gouvernement dans l'accélération de la mise en oeuvre de leurs politiques en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les problèmes de priorités nutritionnelles tels que l'anémie, l'alimentation complémentaire et la croissance ont été identifiés et les zones d'intervention sont le Nord, le Sud-Ouest et le Centre-Ouest. Dans ces zones est mise en oeuvre la Stratégie pays pour le Burkina Faso277(*).

Dans le secteur agricole, l'impact de la coopération japonaise au Burkina Faso est considérable. L'aide alimentaire, en plus de financer des projets de développement, permet aux populations vulnérables d'avoir accès à cette denrée à travers les dons gratuits accordés aux associations caritatives. Selon Salif Sankara, près de 45 associations et ONG bénéficient de l'aide alimentaire japonaise au Burkina Faso. Parmi ces associations, on peut citer le Centre Delwindé de Tanghin, l'Association action pour la relance de relève de solidarité sociale de Loumbila, l'Association Buud Nooma pour le développement, l'Association islamique des encadreurs des femmes, filles et hommes musulmans, etc.278(*). Les projets de coopération technique permettent de soutenir les filières agricoles porteuses comme le sésame, le soja et la fraise. Cela permet d'accroître la production et les revenus des agriculteurs. Cela permet également de diversifier les produits d'exportations du Burkina Faso. En plus de l'éducation de base et de l'agriculture, le développement des infrastructures constitue un autre secteur prioritaire de la coopération japonaise au Burkina Faso.

III. La promotion de l'intégration économique sous- régionale.

La promotion de l'intégration économique sous- régionale constitue le troisième secteur prioritaire de la coopération japonaise au Burkina Faso. Ce secteur prioritaire s'articule autour du développement des infrastructures régionales et sous-régionales.

III.1. La question des infrastructures dans la coopération japonaise au Burkina Faso.

Basé sur l'expérience de la reconstruction d'après-guerre du Japon et du développement des pays asiatiques, le Japon estime qu'il est impératif de développer les infrastructures y compris les routes, les ports ainsi que la distribution d'électricité pour permettre une croissance économique solide et durable279(*). Afin d'assurer la croissance stable du Burkina Faso qui dépend des pays voisins pour la circulation des marchandises et la fourniture de l'énergie, le Japon s'est récemment engagé à la promotion de l'intégration économique sous-régionale, en approfondissant la collaboration avec l'UEMOA par l'amélioration de l'efficacité des douanes aux frontières et l'aménagement des infrastructures sous-régionales280(*). Cela concrétise les objectifs de la Déclaration de Yokohama de la TICAD IV qui souligne le besoin fondamental de se concentrer sur le développement d'infrastructures de dimension régionale281(*). Pour le Japon, pour permettre une croissance économique solide et durable, il est impératif de développer des infrastructures de hautes qualités comme le développement des routes, de ponts, etc. Les initiatives du gouvernement japonais au Burkina Faso s'appuient sur la Stratégie de développement du secteur des transports au Burkina Faso 2011-2025. Celle-ci définit les axes stratégiques du sous-secteur routier interurbain et international comme suit: développer et renforcer le secteur routier, améliorer les conditions de transit sur les corridors internationaux, renforcer la gestion du patrimoine routier, renforcer la compétitivité des services de transport et consolider l'intégration régionale282(*).

III.2. Les initiatives du Japon au Burkina Faso

Lors de la TICAD V, le gouvernement japonais a décidé de mettre en place 10 plans directeurs pour l'Afrique de 2013 à 2018. Pour l'Afrique de l'Ouest, le plan s'articule autour du concept d'agriculture de haute qualité, à commencer par l'anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest. L'anneau est lié à la construction d'autoroutes reliant les pays de l'intérieur aux pays côtiers. L'objectif est de réduire l'impact négatif de ce handicap géographique et de stimuler les activités économiques en faveur du développement283(*).

Le projet de Plan directeur de l'aménagement des corridors pour l'anneau de croissance en Afrique de l'Ouest (WAGRIC-CACAO) est le projet phare de la coopération japonaise au Burkina Faso dans le domaine de la promotion de l'intégration économique sous-régionale. L'objectif du projet est de réaliser un développement économique équilibré entre les zones côtières et intérieures de quatre pays à savoir le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo (ces quatre pays sont désignés sous l'appellation de pays CACAO ou sous-région CACAO), en mettant à profit les potentiels de développement identifiés des secteurs économiques et en supprimant les goulots identifiés sur les corridors de transport. Il s'agit de permettre le développement de la région, renforcer la croissance économique et promouvoir l'investissement étranger en exploitant le maximum du potentiel de développement et des ressources des pays tout au long des corridors du projet. Le projet s'est occupé de quatre corridors internationaux dont trois au Burkina Faso. Il s'agit : du corridor Abidjan-Ouagadougou, du corridor Lomé-Ouagadougou, du corridor Tema-Ouagadougou284(*).

L'UEMOA en partenariat avec le Japon a lancé d'autres projets, comme le projet « One Stop Border Post(OSBP) ou Poste frontalier à arrêt unique (PFAU) ». L'objectif est d'accélérer le dédouanement des marchandises importées d'un pays à l'autre et à faciliter les échanges commerciaux285(*). Pour faciliter l'intégration économique sous-régionale, le Japon a réalisé à travers l'Echange de notes avec l'UEMOA, le projet de l'interconnexion des systèmes informatiques douaniers entre le Togo et le Burkina Faso286(*). L'échange de note a été signé en 2016 avec une valeur 195 millions de yens soit environ 1 093 950 000 FCFA287(*).

En 2017, dans le cadre de l'initiative EPSA, le Japon accorde pour la première fois un prêt de 56,59 millions de yens soit 317 469 900 FCFA au Burkina Faso pour le projet d'amélioration de la route nationale n°4 Gounghin-Fada N'Gourma- Frontière du Niger288(*). Ce projet doit être réalisé en collaboration avec la BAD.

Le Japon a également financé le projet de réhabilitation de la rocade sud-est de Tansoba dans la ville de Ouagadougou à hauteur de 5,8 milliards de yens soit 32 543 610 000 FCFA289(*). Les travaux qui ont démarré en août 2019 doivent prendre fin en décembre 2021.

En dehors de ces trois secteurs prioritaires, le Japon intervient dans d'autres domaines au Burkina. Il s'agit des secteurs de l'eau, de la santé, de l'environnement, d'envoi de volontaires et le commerce. Le prochain chapitre vise à analyser l'état de la coopération japonaise dans ces secteurs au Burkina Faso.

Chapitre VI: Autres domaines d'intervention du Japon au Burkina Faso.

Le processus de la TICAD a trois piliers prioritaires à savoir les secteurs de besoins humains fondamentaux, la croissance économique et la question de démocratie et de bonne gouvernance. Toutes ces priorités sont prises en compte au Burkina Faso mais l'accent est davantage mis sur le secteur des besoins humains fondamentaux notamment l'agriculture et l'éducation qui sont des secteurs prioritaires de la coopération japonaise. Il est question dans ce chapitre d'analyser les autres secteurs dans lesquels la coopération japonaise apporte une aide au Burkina Faso. Il s'agit des autres secteurs centrés sur les besoins humains fondamentaux (santé, eau et assainissement et environnement), les secteurs centrés sur le développement des ressources humaines (envoi de volontaires, programmes de stages) et les relations commerciales entre le Burkina Faso et le Japon.

I. Les secteurs centrés sur les besoins humains fondamentaux de base.

Il s'agit des secteurs de la santé, de l'eau et enfin de l'environnement.

I.1. Le secteur de la santé

Lancée en 1993, la TICAD est la plate-forme clé pour piloter les initiatives de développement du Japon en Afrique. La conférence est une occasion de faire progresser les engagements pris par le Japon envers l'Afrique dans des domaines divers : c'est le cas de la santé. Depuis la TICAD I, le Japon et ses partenaires de développement se sont toujours engagés à soutenir les efforts des pays africains en matière de santé. Le Japon encourage le renforcement des systèmes de santé, le renforcement de la santé maternelle, néonatale et infantile, la prévention et le traitement des maladies infectieuses et parasitaires (paludisme, tuberculose, poliomyélite, SIDA)290(*).

Au Burkina Faso, le paludisme est une cause majeure représentant 50% du taux de morbidité et de mortalité parmi les citoyens, ce qui en fait la plus grave des maladies infectieuses291(*). Pour s'attaquer à ce problème, la JICA envoie des groupes de volontaires japonais pour la coopération outre-mer (JOCV) chargés de distribuer des moustiquaires et de mener des activités de prévention et de sensibilisation au paludisme292(*). De plus, en vue de l'amélioration des services sociaux de base (éducation, santé et alimentation en eau) pour les couches vulnérables, qui constitue le noyau de la politique de développement du Burkina Faso, des mesures intensives concernant l'élargissement de l'accès des habitants aux services de santé de base, l'amélioration de la qualité, l'augmentation de l'utilisation de ces services ont été poursuivies dans le domaine de la santé. C'est dans cette perspective que le gouvernement burkinabè a inscrit parmi les principales stratégies du Plan national du développement sanitaire (PNDS 2011-2020), l'amélioration du système de services, la formation des ressources humaines dans le secteur de la santé, la prévention des maladies et la promotion de santé, ainsi que l'amélioration des infrastructures de service. Les priorités concrètes de ces principales stratégies, à savoir les services de santé au niveau communautaire, la santé maternelle et infantile, les activités de sensibilisation sociale, le programme nutritionnel, les capacités d'approvisionnement en médicaments et vaccins, correspondent exactement aux activités de services de santé auxquelles s'engagent les centres de santé, ce qui signifie que le PNDS ne pourrait pas produire ses effets positifs sans que l'accès des habitants aux Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) ne soit assuré et que ceux-ci ne confirment un fonctionnement stable293(*). Le Japon et le Burkina Faso entretiennent depuis longtemps d'excellentes relations dans le domaine sanitaire. Le Japon est intervenu dans l'éradication du ver de guinée, de la poliomyélite et de la lutte contre le paludisme294(*).

ü 1997-2000 : Projet d'approvisionnement en eau potable en vue de l'éradication du ver de guinée. D'un montant de 1.372.000.000 de yens soit environ 7 milliards de FCFA.

ü 1999 : Projet d'éradication de la poliomyélite (par l'intermédiaire de l'UNICEF) d'un montant de 106 millions de yens soit environ 530 millions de FCFA.

ü 2007 : Projet de lutte contre le paludisme d'un montant de 180 millions de yens (720 millions de CFA). C'est un don pour la distribution de 233200 moustiquaires imprégnées durables dans 5 provinces.

ü Le gouvernement japonais a également approuvé en 2007, l'utilisation des fonds de contrepartie d'un montant d'un milliard de franc CFA pour la mise en oeuvre du cadre stratégique de lutte contre le VIH, le SIDA et les infections sexuellement transmissibles (IST)295(*).

ü 2012: Projet de construction des centres de santé et de promotion sociale. D'un montant de 1 401 000 000 de yens (7 858 610 000 FCFA), le projet vise la construction de 39 CSPS dans les zones296(*)de Banfora (4 CSPS), de Mangodara (8 CSPS), de Dédougou (6 CSPS), de Tougan (6 CSPS), de Nouna (2 CSPS), de Solenzo (3 CSPS), de Sapouy (3 CSPS), de Léo (3 CSPS), de Batié (1 CSPS), de Diébougou (3 CSPS)297(*). L'objectif du gouvernement japonais est d'apporter son aide directe aux points principaux de la politique sanitaire du Burkina Faso, et ainsi constitue une des conditions importantes de la production d'effets du PNDS 2011-2020 dans les zones concernées par le Projet298(*). Le projet CSPS est en cours d'exécution299(*).

Au total, le Japon a construit 48 CSPS depuis sa présence au Burkina Faso300(*).

En ce qui concerne la construction des maternités, l'assistance japonaise se fait généralement à travers les dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine. C'est l'exemple de la construction et l'équipement de la maternité Sakina de Nagrin à Ouagadougou. D'un montant de 47 855 998 de CFA, ce don a été octroyé à l'Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) en 2017. De même, en 2018, le village de Kounou dans la province de Sissili a bénéficié de la construction d'une maternité d'un montant de 49 millions de FCFA. La construction des maternités vise à soutenir les efforts du gouvernement burkinabè à améliorer l'accès des populations aux services de santé, surtout améliorer la prise en charge sanitaire de la femme enceinte, de la mère et de l'enfant301(*).

I.2. L'eau et l'assainissement

Les réalisations de l'aide japonaise dans les domaines de l'eau et de l'hygiène occupent une part importante de l'aide à l'Afrique. L'approvisionnement en eau est l'un des domaines prioritaires de l'aide japonaise en Afrique. C'est pourquoi, le Japon met en oeuvre des projets d'aides non-remboursables et de prêts bilatéraux concernant l'eau et les installations sanitaires dans plus de 40 pays en Afrique302(*). Le Japon contribue énormément à faciliter l'accès à une eau saine dans les différentes régions de l'Afrique. En 2006, le Japon a lancé le projet « Partenariat étendu de l'eau et de l'hygiène (Water and Sanitation Broad Partnership Initiative : WASABI) ». Une aide mettant à profit les connaissances, l'expérience et les technologies japonaises est ainsi apportée dans ce secteur. L'appui est donné en gardant à l'esprit les besoins de chaque pays et leurs efforts autonomes en adaptation avec leur stade de développement303(*). Au Burkina Faso, la JICA intervient dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement dans le cadre du Programme national d'approvisionnement en eau potable (PN-AEPA). Elle contribue à améliorer l'accès à l'eau potable et participe à la sensibilisation des populations des zones d'interventions. La JICA accompagne le Burkina Faso pour l'atteinte des objectifs du PN-AEPA. Bien avant la TICAD, le Japon a exécuté plusieurs projets de coopération dans le cadre de sa coopération financière non-remboursable dans le secteur de l'eau au Burkina Faso. On peut citer :

ü 1982 : Projet d'aménagement des équipements de la Direction nationale des ressources en eau, de l'aménagement et de l'équipement rural,

ü 1992 : Projet d'hydraulique villageoise dans les provinces du Poni et de la Bougouriba.

Depuis l'initiative TICAD, les différentes initiatives japonaises dans ce domaine s'articulent autour :

· Le projet AMELI-EAUR (Projet d'amélioration des conditions d'accès durable à l'eau potable et à l'assainissement en milieu urbain et rural au Burkina Faso).

C'est un projet qui est né d'une convention de coopération signée en décembre 2009 entre le Burkina Faso et le Japon et qui a officiellement démarré en avril 2010 pour une durée de 5 ans. D'un montant de 2,7 milliards de FCFA, ce projet a été piloté conjointement par l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2IE) au Burkina Faso et l'Université de Hokkaido au Japon. Il est financé et soutenu par la JICA, l'Agence Japonaise des Sciences et de la Technologie (JST) et le Ministère burkinabè de l'agriculture et de la sécurité alimentaire (MASA). C'est une véritable plateforme de recherche et de collaboration scientifique entre le 2iE et l'université d'Hokkaido dans le cadre du programme international SATREPS (Science and Technology Research Partnership for Sustainable Development) de la JICA et la JST.

· Le Projet d'approvisionnement en eau potable des régions du Plateau central et du Centre Sud (phase I 2009-2012).

Conformément aux objectifs du PN-AEPA 2015, le gouvernement du Burkina Faso a entrepris un projet visant l'augmentation du taux d'accès à l'eau potable en le faisant passer à 76% en 2015. C'est dans ce contexte que le gouvernement burkinabè a adressé une requête au gouvernement du Japon pour le Projet d'approvisionnement en eau potable des régions du Plateau central et du Centre Sud (phase I 2009-2012). Ce Projet portait sur la construction d'ouvrages d'approvisionnement en eau. C'est un don non remboursable de 1 459 000000 de Yens soit environ 5,8 milliards de FCFA304(*) qui a permis la construction de 300 forages équipés de pompe à motricité humaine dans les deux régions. Les travaux qui ont démarré en octobre 2009 ont pris fin en mars 2012.

· Le Projet d'approvisionnement en eau potable des régions du Plateau central et du Centre Sud Phase II (2014-2016).

En 2009, à la suite du Projet phase I, le gouvernement burkinabè a de nouveau sollicité l'aide du Japon afin d'atteindre les objectifs en matière de taux d'accès à l'eau potable dans le Plateau central et le Centre-Sud à l'horizon 2015. Ce projet phase II est également un don non remboursable de 968 millions de Yens, soit environ 4 840 000 000 de FCFA305(*) pour la construction de 300 forages équipés de pompes à motricité humaine. Ce projet a permis d'assurer l'approvisionnement en eau potable à une population bénéficiaire d'environ 90 000 habitants.

Un autre projet soutenu par le Japon est le Projet de renforcement de la gestion des infrastructures hydrauliques d'approvisionnement en eau potable et de promotion de l'hygiène et de l'assainissement dans le Plateau Central (PROGEA/PCL: 2009-2013). Les provinces concernées par ce projet sont le Ganzourgou, le Kourwéogo et l'Oubritenga.

Dans le cadre des dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine, plusieurs projets ont été signés et réalisés par le Japon dans ce secteur en 2018. On peut noter306(*) :

ü Le projet de réalisations de forages dans quatre communes de Samba, province du Passoré dans la région du Nord. Le projet a été signé avec l'Association pour le développement économique et social de Toessin (ADESTO). Le montant total du don est de 20 millions de FCFA et est octroyé dans le but de contribuer à la réalisation de forages dans quatre villages de la commune de Samba : Toessin, Mesga, Batono, Zinguedessin. Le projet a été signé le 6 mars 2018, la cérémonie d'inauguration du dit projet, le 30 novembre 2018307(*).

ü Le 5 mars 2018, le projet d'approvisionnement en eau potable de l'orphelinat Sainte Thérèse de Loumbilla. D'un montant de 41 869 000 FCFA, le château d'eau réalisé est un projet qui comporte un volet eau, un volet éducation et un volet humanitaire. C'est le 30 octobre 2018 que le projet a été inauguré308(*).

ü Le 28 février 2018 a été signé le projet de réalisation de forages dans trois villages de la commune de Karangasso Sambla, province de Houet dans la région du Haut-Bassins. D'un montant de 31709 euros, le don est accordé à l'Association pour le développement du département de Karangasso Sambla. Ce don a permis à l'Association de réaliser trois forages dans trois villages (Badarasambla, Siènné et Kongolikam) de la commune au bénéfice de plus de 6400 personnes. Le projet a été inauguré le 28 septembre 2018309(*).

Jusqu'en 2018, le Japon a construit 1131 forages au Burkina Faso310(*).

I.3. L'environnement et le changement climatique

L'Afrique est très gravement impactée par le changement climatique et vulnérable à la variabilité climatique. Lors de la TICAD V, les dirigeants ont reconnu le grave impact du changement climatique sur le continent et ont appelé à l'action pour atteindre une croissance durable et résiliente en intégrant la réduction des risques de catastrophes et l'adaptation au changement climatique311(*). A la TICAD IV le Japon a lancé le Partenariat « Cool Earth 50 ». C'est un mécanisme de financement pour le monde dont le cumul de 5 ans était de dix milliards de dollars, démarré par les pays en voie de développement visant à contribuer à la réduction des émissions, la croissance économique et la stabilisation du climat. (Il existe 36 pays partenaires « Cool Earth » en Afrique)312(*). Le Japon contribue également dans la réalisation du « Cadre conjoint Japon-PNUD pour l'établissement d'un partenariat relatif à l'adaptation au changement climatique en Afrique »313(*). Dans le cadre de ce programme, le Burkina Faso a mené des études de vulnérabilité multisectorielles et de modèle climatique. En outre, pour améliorer le réseau d'observation du climat au niveau national, 16 stations automatiques ont été installées. Au moment de la TICAD V, le Burkina Faso fut le premier pays à adopter le Programme national d'adaptation sur la base de ces études. Un soutien supplémentaire a été apporté aux zones rurales en vue de mettre en place un programme d'assurance contre les aléas météorologiques en faveur des petits exploitants314(*). L'intervention de la JICA dans le secteur de l'environnement est axée sur la conservation et la gestion durable des ressources naturelles. Elle contribue à l'amélioration des conditions de vie des populations de manière durable à travers la mise en oeuvre de projets de manière participative. La JICA intègre aussi la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques et le renforcement des capacités des agents des services forestiers dans ses programmes de développement315(*). L'objectif est à la fois de réduire la pauvreté et de préserver l'environnement. Avec l'appui de la coopération japonaise, de nombreux projets ont été réalisés.

ü 1999 : Projet régional d'amélioration de pépinières forestières d'un montant de 605 millions de yens, soit environ 3 285 150 000 de FCFA.

ü 2004 Projet de réhabilitation et de renforcement des capacités du Centre national de semences forestières de quatre antennes régionales d'un montant de 321 millions de yens, soit 1 800 810 000 FCFA. Les quatre antennes régionales sont l'antenne régionale de Bobo Dioulasso, l'antenne régionale de Dori, l'antenne régionale de Fada-Ngourma et l'antenne régionale de Kaya.

ü 2007 Projet de gestion participative et durable des forêts de la Comoé (PROGEPAF/Comoé).D'un montant de 114,7 millions de yens (environ 64 346 700 FCFA)316(*), le projet a visé quatre forêts classées de la province : Bounouna, Toumousseni, Gouandougou et Kongouko317(*).

ü 2009 : Projet d'amélioration des capacités de gestion des catastrophes naturelles causées par les changements climatiques d'un montant de 700 millions de yens, soit environ de 3 927 000 000 FCFA.

ü 2010: Projet de renforcement des capacités d'enseignement et de formation de l'Ecole nationale des eaux et forêts d'un montant de 655 millions de yens, soit 3 674 550 000 FCFA.

En 2009, le Japon a fourni au gouvernement burkinabè, une aide d'urgence d'environ 14 millions de yens (environ 70 millions de FCFA) pour les inondations causées par les pluies torrentielles du 1er septembre318(*). Cette aide matérielle était composée de tentes (30), de bâches en plastiques (18), des couvertures (1000), des épurateurs d'eau (10 en raison de 4 litres par minute), de jerricans (422, matériel de transport et de conservation d'eau potable d'une capacité de 10 à 15 litres)319(*).

De plus, le 16 mars 2009, le Japon a octroyé 3,5 milliards de FCFA, pour l'achat au profit du Ministère de l'habitat et de l'urbanisme, de bulldozers, de pelleteuses, de camion-bennes et d'autres équipements destinés à la réalisation des travaux pour réduire les effets des catastrophes naturels320(*). En plus d'intervenir dans les secteurs des besoins humains fondamentaux de base, le Japon intervient également dans les secteurs de la croissance économique comme le commerce et les investissements au Burkina Faso.

II. La promotion du commerce et de l'investissement au Burkina Faso.

Il est question dans ce point d'examiner l'assistance japonaise dans le domaine du commerce et de l'investissement, sa promotion au Burkina Faso et enfin des différents produits d'échanges entre le Burkina Faso et le Japon.

II.1. L'assistance japonaise dans le domaine commercial au Burkina Faso

Au Burkina Faso, le Japon encourage activement la coopération économique afin de contribuer aux activités des sociétés japonaises, en soutenant le développement des produits agricoles à fort potentiel d'exportation tel que le sésame auquel les sociétés japonaises s'intéressent et en apportant un appui pour l'amélioration de l'efficacité des douanes aux frontières et l'aménagement des infrastructures sous-régionales favorisant la promotion de la vente des produits japonais notamment les motocyclettes et les voitures. Un autre objectif est d'encourager les firmes japonaises à établir un partenariat dans le domaine. Les entreprises japonaises présentes au Burkina Faso sont entre autres la société CFAO Motors, concessionnaire de véhicules et motocyclettes et la société SYSMEX, fournisseur d'appareils biomédicaux.

En termes d'échange commercial, le partenariat entre les deux pays est ancien. Depuis les années 1960, il existe des courants d'échanges entre le Burkina Faso et le Japon. Le 14 février 1964 par exemple, un accord commercial a été signé entre les deux gouvernements. Selon l'article I de l'accord : « les deux gouvernements s'efforceront d'augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays et de le maintenir à un niveau aussi élevé que possible321(*)». Les échanges se font à travers les importations et les exportations. Le Japon importe des produits non transformés en quantités limitées et vend des produits manufacturés au Burkina Faso322(*).

II.2. Les produits d'échanges

Parmi les produits japonais, le Burkina Faso importe des voitures pour le transport des personnes, des bouteurs (buldozers) et des véhicules pour le transport de marchandises323(*). Quant aux exportations, on peut noter que le Burkina exporte majoritairement du sésame en direction du Japon qui a représenté une proportion de l'ordre de 99,4% en 2017. Globalement, les échanges commerciaux entre les deux pays se caractérisent par un déficit chronique très défavorable au Burkina Faso. Ce déficit est essentiellement dû à la faible compétitivité des produits burkinabè. Le Burkina Faso exporte peu de produits de valeurs vers le Japon alors que ce dernier exporte des produits de hautes qualités et souvent très coûteuses vers le Burkina Faso. La balance commerciale entre les deux pays reste largement déficitaire. Par exemple en 2017, la valeur des importations burkinabè en provenance du Japon s'élève à 73 357 900 000 FCFA. Les exportations en direction du Japon en 2017 se chiffrent 16 659 800 000 FCFA. Le solde commercial, c'est-à-dire la différence entre les exportations et les importations est de - 56 701 100 000 FCFA324(*).

On remarque que le Japon est un grand importateur du sésame burkinabè. Cependant la filière rencontre d'énormes difficultés en matière d'exportation vers les pays asiatiques qui sont les plus gros clients. Selon l'Economiste du Faso, l'image du sésame burkinabè a été sévèrement ternie au Japon en 2013. En effet par deux fois, des cargaisons de sésame à destination du Japon ont été contrôlées positives à des substances toxiques où l'on a détecté un taux élevé d'imidaclopride. Au total 581,94 tonnes de sésame étaient incriminées325(*). Ces situations portent un coup dur aux échanges commerciaux entre les deux pays et a pour conséquence de décrédibiliser les produits burkinabè sur le plan international.

Pour mettre plus de sérieux dans ses échanges commerciaux, le Burkina Faso doit prendre des résolutions pour intensifier le contrôle de la qualité de ses produits à l'exportation. En 2017, les deux plus grands importateurs du sésame sont Singapour (40,3%) et le Japon (29,1%)326(*). La culture du sésame continue d'augmenter. A cet effet le Japon doit davantage accompagner le Burkina Faso en vue de renforcer leur partenariat pour développer le secteur. Le Japon peut encourager les flux de capitaux privés en incitant les entreprises japonaises à s'investir davantage dans le secteur. II peut également aider à la modernisation et à la mise à disposition de main-d'oeuvre et de formation technologique en faveur des agriculteurs burkinabè. De plus, le Burkina Faso ne bénéficie pas d'un Bureau du Japan External Trade Organisation (JETRO). Ce qui fait que le niveau des échanges commerciaux ne s'améliore pas et le commerce direct entre les deux pays n'est pas totalement encouragé. L'ouverture d'un bureau du JETRO au Burkina Faso permettra donc d'assurer la tangibilité de la coopération économique entre les deux pays.

III. Le développement des ressources humaines et les limites de la coopération nippo-burkinabè.

Le rôle des volontaires japonais, la question du programme de stages et les imperfections dans la coopération nippo-burkinabè sont analysés ici.

III.1. Le JOCV au Burkina Faso

Le Japan Overseas Cooperation Volunteers (JOCV) ou le programme du service des volontaires de la coopération japonaise a été créé en 1965. C'est une action du gouvernement du Japon pour encourager ses citoyens à participer à l'émergence des pays en voie de développement. Ce programme géré par la JICA, ne pourvoit, en principe, ni de financement, ni de fourniture ou de matériels au profit des bénéficiaires, sauf de la technicité. Leurs objectifs visent à contribuer au développement ou à la reconstruction des pays en voie de développement, à approfondir la compréhension mutuelle et les liens d'amitié entre le pays hôte et le Japon et à favoriser un échange d'expériences et le développement personnel des volontaires.327(*)

Dans le cadre de la coopération bilatérale Burkina Faso-Japon, l'Echange de note de service des JOCV a été signé par les deux gouvernements respectifs le 6 octobre 1998. Ce fut la création du Bureau du JOCV au Burkina Faso. En avril 2000, le Burkina Faso reçoit ses premiers volontaires japonais qui étaient au nombre de trois. En avril 2006, le Bureau du JOCV devint le Bureau de la JICA au Burkina Faso. Chaque année, quatre groupes de jeunes volontaires japonais sont envoyés et affectés pour deux ans dans des services publics et des ONG. Ils sont envoyés pour accompagner les populations à la base dans leurs efforts de développement. Ces jeunes volontaires travaillent et vivent au sein des populations locales328(*). Affectés dans plusieurs localités, ils partagent leur savoir-faire dans les domaines de l'éducation, de l'environnement, de l'eau et du sport avec leurs homologues sur le terrain. Entre 2000 et 2018, le Burkina Faso a reçu au total 400 volontaires japonais329(*).

Le JOCV intervient dans les domaines définis comme prioritaires à savoir l'agriculture et l'éducation, mais aussi la santé, le développement communautaire et l'encadrement de la jeunesse330(*).Ces volontaires interviennent également dans le domaine de l'environnement, dans l'enseignement supérieur, dans l'administration territoriale, dans l'action sociale, etc. Ce sont des promoteurs du développement rural; des agriculteurs de riz, de légumes et de fruits; des éleveurs; des experts en cultures; des planteurs d'arbres; des éducateurs en environnement; des enseignants d'école primaire; d'éducation physique; des instructeurs de judo; des entraîneurs de volleyball et de baseball, des animateurs de jeunes; des infirmières et soignants; des thérapeutes physiques; des prothésistes et orthésistes; des statisticiens de la santé; des entretiens ménagers; des techniciens en informatique.331(*)

III.2. Le programme de stages

Dans le cadre du renforcement des capacités des cadres burkinabè, des stagiaires des différents ministères prennent part chaque année à des formations organisées au Japon ou dans le cadre de la coopération sud-sud dans des pays tiers. Des experts japonais sont également envoyés dans le cadre de l'exécution des projets de développement332(*). Selon le rapport 2018 de l'ambassade du Japon au Burkina Faso, 1323 stagiaires burkinabè ont été envoyés au Japon pour la formation entre 1978 (date du lancement du programme) et 2018. Egalement, 460 experts japonais ont été envoyés au Burkina Faso333(*).

En 2013, lors de la TICAD V, le Japon a mis en place l'African Business Education Initiative for Youth (Initiative de l'éducation dans le secteur des affaires en faveur des jeunes africains) dite Initiative ABE. L'objectif est de donner la possibilité à quelque 1000 jeunes africains de suivre un cursus de maîtrise débouchant sur des stages en entreprise au Japon. L'initiative vise à contribuer à la formation des ressources humaines nécessaires au développement du secteur industriel et du monde des affaires en Afrique. Outre l'expérience professionnelle qu'elle permet aux stagiaires d'acquérir, l'Initiative ABE favorise la diffusion des technologies334(*). Ce partenariat publique-privé témoigne de l'ouverture et de la détermination du Japon à équiper la main-d'oeuvre africaine de demain. Le programme vise à partager le professionnalisme japonais au travail avec des stagiaires africains. Entre 2014 et 2018, 15 stagiaires burkinabè ont bénéficié de cette initiative335(*). Même si leur nombre est relativement faible, le Japon accorde également des bourses d'études aux étudiants du Burkina Faso. Entre 2010 et 2018, 24 boursiers ont bénéficié d'une bourse d'étude japonaise336(*). Malgré les bonnes relations entre le Japon et le Burkina Faso, il existe quelques imperfections à l'état actuel de la coopération entre les deux pays.

III.3. Les imperfections dans la coopération entre le Japon et le Burkina Faso.

Dans le domaine de l'éducation, à la TICAD II de 1998, le Japon s'est engagé à assurer l'éducation primaire dans tous les pays africains jusqu'à 2015. De 1995 à 2015, le Burkina Faso a bénéficié de cinq phases du Projet de construction et d'équipement de salles de classes dans les écoles primaires. Cependant, deux grandes régions ayant des priorités beaucoup plus élevées que les autres n'ont pas bénéficié de ces phases. Il s'agit de la région de l'Est et du Sahel. Il faudrait donc travailler à ce que cette coopération puisse prendre en compte ces deux régions hautement prioritaires à l'avenir.

Dans le secteur de l'agriculture, le Japon met l'accent sur l'aide alimentaire KR I composée de vivres. Au Burkina Faso, il y a un manque de compétence technique, de capacité et sans doute de volonté alors que le pays regorge d'énormes potentialités dans le secteur agricole. L'agriculture burkinabè a donc besoin qu'on lui apporte de la technicité afin de permettre une augmentation de la production agricole. La coopération japonaise doit donc mettre l'accent sur les projets de coopération de technique, la formation des acteurs du secteur agricole et le programme KR II.

On peut également souligner la faiblesse des relations économiques entre les deux pays. Du côté du Japon, en dehors de CFAO Motors racheté en 2012 et de l'entreprise SYSMEX implantée en 2015, aucune autre entreprise japonaise n'est présente au Burkina Faso. De plus, l'absence d'un Bureau du JETRO au Burkina Faso fait que le commerce et l'investissement entre les deux pays n'est pas totalement encouragée. Du côté du Burkina Faso, le Japon manifeste un intérêt pour le Burkina Faso en tant que pays fournisseur de matière première. Les sociétés japonaises s'intéressent notamment aux gisements de manganèse. Jusqu'à présent, aucune entreprise japonaise n'a encore obtenu le droit d'exploitation d'un gisement minier au Burkina Faso. Ce qui est grave encore, le peu de produit que le Burkina Faso exporte en direction du Japon n'est pas souvent conforme aux règles de production qui leur permet de s'insérer totalement dans le marché international en général et celui du Japon en particulier. Le sésame burkinabè est souvent victime de déclassement à cause des pesticides utilisés. Le produit souffre donc de la mauvaise qualité. Les autorités burkinabè doivent donc sensibiliser les producteurs à l'utilisation de produits de traitements homologués.

Enfin, les problèmes sécuritaires que connait le Sahel a également un impact sur la coopération entre le Japon et le Burkina Faso. Depuis la prise d'otages de la raffinerie d'In Amenas, en Algérie, en janvier 2013, qui a coûté la vie à dix employés japonais, il y a une obsession de Tokyo pour les questions du terrorisme et de la protection de ses ressortissants en Afrique. C'est pourquoi l'Ambassade du Japon au Burkina Faso demande toujours à ses ressortissants de s'éloigner des zones à risques. Actuellement, plusieurs travaux d'exécution soutenus par le gouvernement japonais n'avancent pas normalement à cause des questions sécuritaires. C'est le cas du Projet CSPS, de la construction de l'ENEP de Kaya, etc. En 2013, la phase V du projet de construction des écoles primaires a eu du mal à prendre fin à cause de la crise malienne de 2012.

En conclusion, de sa coopération avec les pays asiatiques, celle avec le Japon est l'une des plus dynamiques. L'investissement du Japon au Burkina Faso est fort considérable et le Japon respecte l'appropriation par le Burkina Faso de son processus du développement en soutenant ses programmes de développement. Dans la mise en oeuvre de ces projets de développement, le Japon tient toujours compte du principe d'auto-assistance. Le champ d'intervention de cette coopération couvre non seulement les domaines des besoins humains fondamentaux des populations, les infrastructures socio-économiques et le développement des ressources humaines. Les secteurs jugés prioritaires sont l'éducation de base, l'agriculture et récemment l'intégration régionale a été insérée. D'autres secteurs prioritaires mais qui sont hors programmes sont également pris en compte. Il s'agit des secteurs de la santé, de l'eau et de l'environnement. La coopération s'étend également à la paix et à la stabilité qui sont des conditions préalables au développement socio-économique. Comme le souligne l'Ambassadeur FUTAISHI Masato en 2017 « ce mécanisme de coopération permet de réaliser une coopération globale et équilibrée en vue de construire une société pacifique et prospère qui assure à tous une vie digne »337(*). Il est bien vrai que la coopération japonaise au Burkina Faso s'appuie en grande partie sur les conclusions de la TICAD, malgré tout, aucun projet de coopération triangulaire impliquant une collaboration entre le Japon et un autre pays donateur participant à la TICAD n'a pas encore été mis en oeuvre au Burkina Faso338(*). Il ne fait aucun doute que des engagements bien structurés entre le Japon, le Burkina Faso et d'autres pays donateurs sous les auspices de la TICAD auront le potentiel d'offrir des avantages tangibles pour la croissance et le développement du Burkina Faso.

Conclusion générale

Lancée en 1993, la TICAD est le cadre de la politique de coopération du Japon en Afrique. Avec ce forum, le Japon a tissé un nouveau rapport de coopération avec ses partenaires africains en faisant usage de son expérience de développement sur le continent sans avoir un pouvoir de colonisateur dans la région. La TICAD a été le premier soutien important offert par un pays non occidental à l'Afrique. Elle a grandement contribué à promouvoir la prise en considération des idéaux de développement en Afrique. Elle a également évolué en tant que processus destiné à promouvoir le développement africain tel que le conçoivent les pays africains et les peuples africains. Ce qui signifie qu'elle prône une prise de conscience par les Africains d'être les principaux acteurs du développement de l'Afrique. C'est l'appropriation du développement. Suivant cette philosophie, le Burkina Faso a mis en place ses propres documents de stratégie de réduction de la pauvreté comme le CSLP, la SCADD et le PNDES. Il a aussi établi des documents de politique sectorielle de développement comme le PDSEB (éducation), le PNSR (agriculture), le PNDS (santé) la Stratégie de développement du secteur des transports ou la politique nationale en matière d'environnement. Toutes les initiatives de coopération du Japon au Burkina Faso se basent sur les objectifs de ces documents référentiels. C'est la politique d'auto-assistance du Japon dans les pays en développement.

Le partenariat international est aussi un principe fondamental de la TICAD. C'est un esprit qui vise à renforcer la coopération réciproque de la communauté internationale et la solidarité parmi les différents pays dans leur soutien vis-à-vis de l'Afrique, de sorte à soutenir l'indépendance et l'autonomie des Africains. Autrement dit, la TICAD sert de plate-forme pour promouvoir la collaboration et la coopération entre les participants à la TICAD, en encourageant leurs efforts conjoints en faveur du développement en Afrique. Au Burkina Faso, le Japon met conjointement en oeuvre des projets de développement avec des organisations internationales comme le PNUD (environnement) et le groupe de la Banque mondiale (au Burkina Faso, la Banque mondiale fait la promotion de la couverture sanitaire universelle, pilier 2 de la TICAD VI).

La TICAD joue un rôle catalyseur pour traduire les philosophies et les priorités qu'elle a promues dans les différents Plans de mise en oeuvre. Comme nous l'avons mentionné dans le chapitre 1 de la deuxième partie, le premier indicateur de l'impact de la TICAD reste l'évolution de la part de l'aide japonaise dans les pays africains. Au Burkina Faso, le Japon a accordé plus de 340 milliards de FCFA d'aide au développement entre 1994 et 2018339(*). Le Japon accorde généralement des dons au Burkina Faso.

Selon les plans d'actions de la TICAD, les trois piliers fondamentaux de la coopération japonaise en Afrique sont la sécurité humaine, la croissance économique et la consolidation de la paix.

La sécurité humaine englobe les secteurs des besoins humains fondamentaux : sécurité alimentaire, éducation, santé, eau et assainissement, etc. C'est ce pilier qui est davantage mis en oeuvre par le Japon au Burkina Faso. Le Burkina Faso a bénéficié de nombreux projets de développement dans ces différents secteurs. Les résultats sont à la fois quantitatifs et qualitatifs.

Quantitatifs parce que le Japon a contribué à construire de nombreuses infrastructures socio-économiques au Burkina Faso. Dans le secteur de l'éducation, on peut citer la construction des infrastructures éducatives au primaire (1410 salles de classe) et au secondaire (43 CEG) et la construction des écoles de formation (Dori et Kaya). Dans le secteur de l'eau, la construction de forages (1131 forages) notamment dans les deux régions du Plateau Central et du Centre Sud. Au niveau sanitaire, la construction de maternités et de CSPS (48 CSPS). Le Japon apporte également chaque année de l'aide alimentaire en grande quantité (environ 48 milliards de FCFA d'aide alimentaire) au Burkina Faso.

Qualitatifs parce que le Japon a soutenu divers projets de coopération technique. Dans le secteur agricole, on peut citer les initiatives CARD, SHEP et IFNA. Dans le secteur éducatif, les initiatives ASEI/PDSI, PACOGES et ABE. Dans le domaine de l'environnement, l'initiative Cool Earth 50, etc.

Le deuxième pilier de la TICAD est la croissance économique. Le Japon cherche à mettre davantage l'accent sur le développement des infrastructures régionales comme les routes et les autoroutes, la promotion du commerce et de l'investissement et l'assistance de la réforme de la structure économique. Au Burkina Faso, c'est à partir de 2012 que le développement des infrastructures régionales a été placé comme un secteur prioritaire de la coopération japonaise. Le commerce entre les deux pays s'accroît également surtout avec l'augmentation de la production du sésame au Burkina Faso depuis 2013.

Le troisième pilier de la TICAD est la consolidation de la paix qui, selon le Japon, est la base du développement. Le Japon fournit divers types de soutien notamment une assistance aux réfugiés et une assistance électorale au processus de paix, etc. Afin de renforcer la démocratie et la légitimité des dirigeants du Pays des hommes intègres, le Japon apporte une assistance électorale au Burkina Faso même si cette aide est relativement modeste. Le Japon apporte également sa solidarité aux réfugiés présents au Burkina Faso notamment ceux du Mali à travers des dons accordés aux organisations internationales particulièrement le PAM et le HCR. L'assistance du Japon en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier à travers la TICAD est donc globale.

Cela nous ramène à notre question de départ. Le Japon a-t-il contribué à promouvoir le développement socio-économique au Burkina Faso ? Autrement dit, la TICAD a-t-elle un impact sur le développement socio-économique au Burkina Faso ? Nous pouvons dire que le Japon contribue à sa manière à la promotion du développement socio-économique du Burkina Faso. De plus, il y a actuellement une réelle volonté politique du Japon pour soutenir pleinement les efforts du Burkina Faso. Cette volonté est concrétisée par les diverses consultations bilatérales entre les deux pays depuis 2007. L'objectif de ces consultations bilatérales étant de consolider la coopération entre les deux pays. Malgré tout, on notera quelques imperfections à l'état actuel de la coopération entre le Japon et le Burkina Faso comme la faiblesse des relations économiques ou encore l'impact des questions sécuritaires.

Comme nous l'avons dit plus haut, la TICAD est le miroir de la coopération japonaise en Afrique. Pour notre part, il faut être reconnaissant au Japon d'avoir lancé un tel forum durant la période que l'on a surnommé les décennies perdues pour le développement de l'Afrique, c'est-à-dire les années 1990, à cette époque peu glorieuse où le continent africain était soumis aux pénibles contraintes imposées par les Programmes d'ajustement structurel (PAS).

Source et bibliographie

I. Les sources

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ü CNA, 2014, Japon : correspondance générale, 1985-1986, 20V196.

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ü JICA et Mitsubishi UFJ Reasearch and consulting, 2013, la revue des vingt années de la TICAD, Rapport complémentaire, Tokyo, 313 pages.

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ü JICA, 2004, rapport de l'étude du concept de base pour le projet de construction d'écoles primaires (phase III) au Burkina Faso, 80 pages.

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ü MEBAM et JICA, 1996, rapport de l'étude du concept de base pour le projet de construction d'écoles primaires au Burkina Faso, volume supplémentaire.

ü MENA et JICA, 2015, rapport d'étude préparatoire pour le projet de construction d'établissements d'enseignements post-primaire au Burkina Faso, 114 pages.

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ü MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE et JICA, 2013, Projet de gestion participative et durable des forêts dans la province de la Comoé, rapport d'achèvement du projet (juin 2007-décembre 2012), Ouagadougou, Association japonaise de technologie forestière (JAFTA), 172 pages.

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I.3. Les documents officiels

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ü MOFA, 2003, discours de clôture de M. Yoshiro Mori, président de la TICAD III, traduction provisoire, Tokyo, 1er octobre.

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ü MOFA, 2008, TICAD IV Déclaration de Yokohama Vers une Afrique qui gagne, 8 pages.

ü MOFA, 2008, TICAD IV, Plan d'action de Yokohama, 18 pages.

ü MOFA, 2015, Charte de la coopération au développement, traduction provisoire, 17 pages.

ü TICAD VI, Déclaration de Nairobi: Faire progresser l'agenda du développement durable de l'Afrique -TICAD partenariat pour la prospérité, Nairobi, 10 pages.

I. La bibliographie

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II.2. Les mémoires

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ü PRESIDENCE DU FASO, 2019, Ouverture de la 7e TICAD : le Président du Faso précise les attentes du Burkina, disponible sur www.presidencedufaso.bf/ouverture-de-la-7e-ticad-le-president-du-faso-precise-les-attentes-du-Burkina/, consulté le 1er décembre 2019.

ü RUBIAN Renata, 2011, African development ministerial discusses climate change, low carbon growth, disponible sur www.sdg.iisd.org/news/african-development-ministerial-discusses-climate-change-low-carbon-growth/ consulté le 19 mai 2019.

ü SAKANDE Ibrahiman, 2008, Politique étrangère du Burkina Faso: pour des diplomates et non des ambassadeurs stars, disponible sur www.lefaso.net/spip.php? article28354, consulté le 30 juillet 2019.

ü SAWADOGO Hannifah 2019, « Réhabilitation de la rocade sud-est du Boulevard des Tansoba: Rendez-vous le 31 décembre 2021», in l'Economiste du Faso, disponible www.leconomistedufaso.bf/2019/07/29/, consulté le 13 août 2019.

ü ZABSONRE Issouf, 2008, « Blaise Compaoré déplore la faiblesse de l'aide publique au développement à la tribune de la 4ème TICAD au Japon, in le faso.net, disponible sur http://lefaso.net/spip.php?article2705, consulté le 1er juin 2019.

ANNEXE

Annexe 1: L'assistance japonaise à la région Afrique subsaharienne en 2017 : Livre blanc 2018, page 102

Calendar year: 2017 (Unit: US$ million)

Rank

Country or region

Grant

Loan aid

Total

(Net

disbursement)

Total

(Gross

disbursement)

 
 

Grant aid

Grants

provided

through

multilateral

institutions

Technical

Cooperation

Total

Amount

disbursed

(A)

Amount

recovered

A)-(B)

 
 
 

1

Kenya

17.39

6.28

36.75

54.14

108.55

81.95

26.60

80.73

162.69

2

Mozambique

22.52

 

25.23

47.75

101.77

0.91

100.86

148.61

149.52

3

Sénégal

7.43

0.09

22.47

29.90

75.16

0.27

74.89

104.79

105.06

4

Tanzania

20.68

 

21.83

42.51

34.58

2.88

31.70

74.21

77.09

5

Uganda

21.70

15.41

18.44

40.15

24.44

0.36

24.07

64.22

64.58

6

Ghana

34.57

 

16.63

51.20

 
 
 

51.20

51.20

7

Rwanda

20.34

1.47

15.18

35.53

7.80

 

7.80

43.32

43.32

8

South Sudan

35.74

20.34

6.48

42.22

 
 
 

42.22

42.22

9

Malawi

29.44

2.79

11.67

41.10

 
 
 

41.10

41.10

10

DRC

28.74

9.20

11.90

40.63

 
 
 

40.63

40.63

11

Ethiopia

11.25

5.39

27.66

38.90

 
 
 

38.90

38.90

12

Côte d'Ivoire

22.44

1.05

15.98

38.43

 
 
 

38.43

38.43

13

Guinea

26.65

7.78

3.42

30.08

 
 
 

30.08

30.08

14

Cameroun

7.80

7.69

8.64

16.43

12.76

 

12.76

29.19

29.19

15

Liberia

22.95

3.66

2.52

25.47

 
 
 

25.47

25.47

16

Zambia

5.77

1.29

18.36

24.13

1.22

 

1.22

25.35

25.35

17

Sudan

11.34

4.59

12.34

23.68

 
 
 

23.68

23.68

18

Nigeria

13.38

4.84

9.67

23.06

 

0.11

-0.11

22.94

22.94

19

Somalia

21.17

21.08

0.32

21.49

 
 
 

21.49

21.49

20

Benin

15.86

 

4.49

20.35

 
 
 

20.35

20.35

21

Mali

16.17

4.58

3.83

19.99

 
 
 

19.99

19.99

22

Burkina Faso

8.87

4.20

10.50

19.37

 
 
 

19.37

19.37

23

Djibouti

13.24

1.10

3.68

16.92

 
 
 

16.92

16.92

24

Togo

16.27

 

0.39

16.66

 
 
 

16.66

16.66

25

Zimbabwe

9.83

2.46

5.00

14.84

 
 
 

14.84

14.84

26

Niger

12.63

9.61

1.92

14.55

 
 
 

14.55

14.55

27

Madagascar

5.43

4.46

8.45

13.88

 
 
 

13.88

13.88

28

Mauritania

10.95

6.04

1.78

12.73

 
 
 

12.73

12.73

29

South Africa

0.92

 

11.02

11.94

 

0.84

- 0.84

11.10

11.10

30

Botswana

0.31

 

4.20

4.51

7.24

4.02

3.22

7.74

11.76

31

Chad

10.99

5.19

0.23

11.21

 
 
 

11.21

11.21

32

Central Africa

10.86

10.86

0.03

10.90

 
 
 

10.90

10.90

33

Sierra Leone

5.07

4.90

5.58

10.65

 
 
 

10.65

10.65

34

Cabo Verde

1.94

 

0.54

2.48

5.64

 

5.64

8.12

8.12

35

Seychelles

5.35

 

0.13

5.49

 
 
 

5.49

5.49

36

Namibia

0.68

 

3.09

3.77

 

8.37

- 8.37

-4.60

3.77

37

Eswatini

2.94

2.94

0.80

3.74

 

1.80

- 1.80

1.94

1.94

40

Eritrea

2.67

 

0.83

3.50

 
 
 

3.50

3.50

41

Republic of the Congo

2.72

0.93

0.46

3.17

 
 
 

3.17

3.17

42

Guinea-Bissau

2.41

2.41

0.41

2.82

 
 
 

2.82

2.82

43

Burundi

1.73

1.47

0.86

2.58

 
 
 

2.58

2.58

44

Mauritius

1.92

 

0.59

2.50

0.06

2.82

-2.75

-0.25

2.57

45

Sao Tome and Principe

2.31

0.23

2.54

 
 
 
 

2.54

2.54

46

Comoros

1.78

 

0.33

2.12

 
 
 

2.12

2.12

47

Lesotho

1.32

1.17

0.32

1.64

 
 
 

1.64

1.64

48

Gambia

 
 

0.41

0.41

 
 
 

0.41

0.41

49

Equatorial Guinea

 
 

0.15

0.15

 
 
 

0.15

0.15

Multiple countries in

Sub-Saharan Africa

 

89.82

89.82

18.10

107.92

306.64

3.36

303.28

411.20

414.56

Sub-Saharan Africa region

total

 

637.51

265.11

379.92

1,017.43

685.86

108.58

577.28

1,594.70

1,703.29

Annexe 2 : Zones bénéficiaires du projet de construction d'écoles primaires phase I (1995)

Provinces

Site et nombre de salles de classes

Bazega 

Lilbouré (2 salles de classes), Napagabtenga Gougen(3), Nakombogo(1), Doulougou(3)

Ganzourgou

Komséogo(1), Sapaga(2), Zorgo(3), Bollé (2), Rapadama-T(3)

Mouhoun 

Bolomakoté(3), Dora(3), Sécaco(3), Ségou (3), Soukoui(3), Hankuy-B(3)

Oubritenga

Goabga(3), Bilgo(3), Nedogo (3), Village V3(2), Boulala (2), Loumbila(3)

Sissili 

Péhiri(3), Kayero(3), Baouiga (2), Nebourou(2), Sapouy(3), Nanano(2), Karaboulé(3), Sadouin (2), Kalian (2), Combiogora (3

Annexe 3 : Zones bénéficiaires du projet de construction d'écoles primaires Projet phase II (1997-1998)

Provinces

Sites et nombre de salles de classes

Bazega

Goanghin (3 salles de classes), Kombissiri E(2), Kounioudou (3), Nagouma(4), Monomtenga (6), Babdo(2), Nambé (2), Saponé Marché (2)

Bougouriba

Nisseo(3), Orpoune(3), Diébougou C(6), Balembar (6), Sangolo(3), Tinguera (3), Bapla(3), Lotto(3)

Boulkiemdé

Yoro-Yarce (3), Sigle(3), Doulou (6), Savily(3), Tampelga (3), Yorgo (2), Zerkoum (3), Niankado (3)

Houet

Bare (3), Samatoukoro (3), Peni (6), Bodialedaga (6), Matourkou (6), Tougancoura (3), Lafiabougou D (3)) 

Kossi 

Cissé (3), Kombara (3), Kasso (3), Toni (3),  

Oubritenga

Sao (3), Wavousse (3), Boussé A (3), Annexe ENEP (6), Nomgana (6)) 

Passore

Yalgatenga (3), Gnangla (2), Dakore (3), Kabo (4), Batono (3), Zougo (3), Song-Naba (3), Pelgatenga (3);

Sanguié

Bounga (3), Tita B (3), Nemelaye (3), Youloupo (3), Sandié (3), Reo secteur 8 (3), Reo secteur 9 (3), Baporo (3), Nedialpoun (3), Reo secteur 1A (6), B (6), Zoula (3), Goundi B (3)

Sourou

Guimou (3), Yeguere (3), Kamina (3), Bagnontenga (3), Kouayo (3), Gouran (3), Bo (3), Bouaré (3)

Yatenga

Saye (3), Merayawa (3), Soumianga (3), Yabonsogo (3), Son-Hon (3), Gourcy C (3), Koudoumbo (3), Boursouma (3)

Annexe 4: Zones bénéficiaires du projet de construction d'écoles primaires Projet phase III (2006)

Provinces

Site et nombre de salles de classes

Lorum

Rimasse (3 salles de classes), Kandarfo (3), Hitté (3), Dougouri Ouidi (3), Golanga (3), Kelembali (3), Nassingré (3)

Zondoma

Kibilo (3), Bougounam A (3), Rassogoma (3), Gourcy secteur 3 (3), Gourcy secteur 2 (3), Lago (3), Kindibo (3), Rassomdé (3), Bangassomba (3), Garou (3), Guiro-Guiro (3)

Passoré

Samba (3), Kingria (3), Bouré (3), Yaké (3), Bokin B (3), Kaba (3)

Bam

Lourgou (3), Nakindougou (3), Boussouma (3), Tora (3), Déméon (3), Ibi (3), Namsiguia (3), Yilou (3), Vato (3)

Kourweogo

Laye (3), Gantin (3), Sourgoubila (3), Méko (3), Boussé secteur 3 (3), Niou (3), Boussé A (3), Tangsèghin (3)

Sanmatenga

Wemtenga A (9), Gaoua (3), Bangassé (3), Communale A (6), Sera (3), Soubeira (3), Sirgui (3)

Boulkiemdé

Seguedin (3), Kanyalé (3), Tanguin (3), Zoétgomdé (3), Tio (3)

Annexe 5: Zones bénéficiaires du projet de construction d'écoles primaires Projet phase IV

Provinces

Sites et nombre de salles de classes

Kouritenga:

Balkiou B (3salles de classes), Bassénéré (3), Silenga (3), Kaokouka (3), Tempéla (3), Yargo C (3), Zimkorom (3), Kouendé (3), Rakaw (3), Banghrin (3), Lelkom (3), Bicko (3), Védega (3), Somdabesma (3)

Boulgou

Gassougou (3), Sousoula (3), Wangala (3), Zabré A (3), Dango (3), Sangou (3), Kipoura (3), Sago (3)),

Boulkiemdé

Ipendo (3), Koanga (3), Niandiala B (3), Guirgo (3), Yagba (3), Ralo (3), Villa (3), Gode B (3), Salbisgo mixte (3), Banko (3), Tampouy (3), Rogho (3), Nazoanga C (3), Kaligri (3), Wend-Yam (3), Gogin (3), Villy Rana (3), Yikiemdin (3)

Yatenga

Sodin (3), Thiou B (3), Kalo (3), Barga bilingue (3), Kao (3), Binbilin D (3), Koumna-Yargo (3), Ninigui (3), Youba C (3), Lougouri (3), Soubo (3), Wembatenga (3), Gourga (3), Namissiguma B (3), Sissamb-Koudgo (3), Somiaga B (3), Talle B (3), Tougou C (3), Samni (3), Nango-Foulcé A (3), Boulzoma (3),Nodin B (3), Saye (3), Yansa (3), Toumini (3), Gonna (3), Poédogo (3)

Annexe 6: Zones bénéficiaires du projet de construction d'écoles primaires Projet phase V (2012)

Provinces

Sites

Balés

Pahin

Houet

Bana, Quezzin Ville D, Secteur 18 B, Kua F, Accard-Ville Ouest C, Dogona E, Wolokoto, Pala B, Camp militaire D, Kouentou B, Fo B, Dabokry, Dandé D

Kénédougou

Banzon C, Banzon E, Dougnouna-Gnizanso, Samorogoua C, Sikoria Dienkandougou, Lanviera, Djiguera B

Comoé

École Sud B de Banfora, École communale Beregadougou, Bounouna B de Ouo, Korona B, Tatana B ; Bondorola, Sikanadjo

Leraba

Malon, Monsona, Golona B, Peligna, Sindou B

Boulgou

Kerma, Watinoma, Bissiga, Bangagou B, Wayalghin, Koknoghin, Zinegodin, Keogo, Ningare, Zano. Bissaya B, Bongo, Bourma de Zoaga, Zoaga B, Ponga de Zonse

Koulpelogo

Cognitenga, Ganzaga, Ouargaye C, Yourga C

Kouritenga

Finoungo, Boto, Baskouré B, Wedogo-Bokin, Goughin C, Silminabin

Tuy

Bouety, Kovio, Tiomboni, Bonsé), Comoé (École Sud B de Banfora, École communale Beregadougou, Bounouna B de Ouo, Korona B, Tatana B ; Bondorola, Sikanadjo

Annexe 7: Zones bénéficiaires de projet de construction d'infrastructures éducatives en appui au post primaire phase I

Provinces

Sites

Kadiogo

Bloc Kossyam A et B (Arrondissement 7 de Ouagadougou), Somgandé B et D (arrondissement 4), Widi A et B (Arrondissement 2), Tampouy E et F (Arrondissement 3), Bassinko B (Arrondissement 8), Kalgondin A, B, C, D (Arrondissement 5), Balkui A (Arrondissement 11), Yagemkoudogo (Arrondissement 9), Kiedpalogo/Kouba (Koubri), Yaoghin ( Komki-Ipala), Bloc Tanzougou A, B et C (Arrondissement 1), Yimdi (Tanghin-Dassouri), Dayoubsi (Komsilga), Konkaga (Saaba), Nioko II A, B et C (Arrondissement 10

Kourweogo

Koui A (Boussé), Tampelga (Laye), Toeghin A (Toeghin

Oubritenga

Tanzougou (Loumbila), Watinoma (Nagrengo)

Ganzourgou

Wagen (Zam) Meguet A (Meguet

Sanmatenga

Malou (Mané), Gabou ( Barsalogo) Imiougou Natenga (Korsimoro)

Namentenga

Zambaga (Boulsa), Tougouri (Tougouri), Boko (Dargo)

Annexe 8: Zones bénéficiaires du projet de construction d'infrastructures en appui au post-primaire phase II

Provinces

Sites

Kadiogo

Kamsaoghin (Arrondissement 1), Baoghin (Arrondissement 2), Toudoumwéogo (Arrondissement 4), Wayalghin (Arrondissement 5), Malgabzanga (Arrondissement 6), Sandogo (Arrondissement 7), Bissighin (Arrondissement 8), Kamboince (Arrondissement 9), Bendogo (Arrondissement 10), Dagnongo (Arrondissement 11)

Boulkiemde

Bingo et Villa (Bingo),Kindi Centre (Kindi), Paas-Ba et Ménéga (Kokologho), Nandiala centre (Nandiala), Godo (Pella), Ralo A (Poa), Ramonkodogo et Kamsi (Ramongo), Kouria, Makoula et Siglé (Siglé), Guirgo (Sourgou), Thyou (Thyou)

Sanguie

Ekoulkoala (Reo) 

Bazega

Goanghin (Doulougou), Kombissiri secteur 5 et Nagnimi (Kombissiri), Balonghin et Saponé B (Saponé)

Zoudweogo

Basgana (Manga)

Annexe 9 : Zones bénéficiaires du projet de construction des centres de santé et de promotion sociale

Zones

Sites

Banfora

Boko, Boulo, Djontoro, Diamon

Mangodara

Gandougou, Dandougou de Mangodara, Doutié, Kassandé, Dandougou de Kele, Poïkoro, Sampobien, Touroukoro

Dédougou

Syn, Toroba de Douroula, Toroba de Kari, Kari de Tikan, Fakouna, Tiokuy

Tougan

Gorom, Bombara, Yéguéré, Doussola, Gani, Douban

Nouna

Koroni, Kiemè

Solenzo

Denkénè, Orowé, Kosso

Sapouy

Tiaben Kasso, Poun, Bazilakou

Léo

Vara, Kélié, Kabora

Batié

Banaba

Diébougou

Orkounou, Tingera, Pokro

Annexe 10 : Carte du Japon

TABLES DES MATIERES

DEDICACE I

REMERCIEMENT II

SIGLES ET ACRONYMES III

LISTES DES CARTES, DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUE IX

SOMMAIRE IX

Introduction générale 1

PREMIERE PARTIE: LA POLITIQUE D'AIDE JAPONAISE EN AFRIQUE: LE PROCESSUS DE LA TICAD : 1993-2018 11

Chapitre I: Le Japon et sa politique d'aide. 13

I. Présentation du Japon 13

I.1 La géographie du Japon 13

I.2 L'environnement économique du Japon 14

I.3 Le Japon dans les relations internationales 16

II La politique d'aide japonaise 19

II.1 Les principes fondamentaux de l'APD japonaise 19

II.2 Les axes prioritaires de l'aide japonaise 21

II.3 Les catégories d'aide japonaise 23

III Les régions prioritaires de l'aide japonaise 25

III.1 L'Asie 25

III.2 Moyen-Orient et autres 26

III.3 L'Afrique 26

Chapitre II : Le cadre de la politique d'aide japonaise en Afrique : le processus de la TICAD : 1993-2018 28

I. De la TICAD I à la TICAD III 28

I.1 La TICAD I (1993). 28

I.2 La TICAD II (1998) 32

I.3 La TICAD III (2003) 35

II De la TICAD IV à la TICAD VI 40

II.1 La TICAD IV (2008) 40

II.2 LA TICAD V (2013) 43

II.3 La TICAD VI (2016) 45

Chapitre III : La TICAD, un forum à caractère unique ? 48

I. Les coorganisateurs de la TICAD 49

I.1 Le PNUD 49

I.2 La Banque mondiale 50

I.3 Les autres coorganisateurs 52

II Les principes fondamentaux de la TICAD 54

II.1 L'appropriation 54

II.2 Le partenariat international 56

II.3 Le mécanisme de suivi de la TICAD. 57

III La TICAD par rapport à d'autres forums de développement 58

III.1 La Chine et le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) 59

III.2 Le Forum Corée-Afrique (KOAF) 60

III.3 L'Inde et le sommet du Forum Inde-Afrique (I.A.F.S). 61

DEUXIEME PARTIE: LA COOPERATION BURKINA-JAPON APRES LA TICAD I: 1993-2018 63

Chapitre IV: L'orientation de l'assistance japonaise au Burkina Faso après la TICAD I 65

I Les facteurs explicatifs de la coopération japonaise au Burkina Faso 65

I.1 Les facteurs politiques et sécuritaires. 65

I.2 Les enjeux diplomatiques 67

I.3 Les aspects socio- économiques 70

II L'évolution de l'aide japonaise au Burkina Faso de 1993 à 2018 71

II.1 Les catégories d'aides japonaises au Burkina Faso 71

II.2 L'aide bilatérale japonaise 73

II.3 L'aide japonaise accordée aux organisations multilatérales 76

Chapitre V: Les secteurs clés de la coopération japonaise au Burkina Faso 79

I L'éducation 80

I.1 L'éducation comme clé de développement 80

I.2 Les acquis de la coopération japonaise dans le domaine de l'éducation 81

I.3 Les projets en cours 86

II L'agriculture 88

II.1 L'agriculture dans la politique de coopération du Japon au Burkina Faso. 88

II.2 L'aide alimentaire 89

II.3 Les projets de coopération technique. 92

III La promotion de l'intégration économique sous- régionale. 97

III.1 La question des infrastructures dans la coopération japonaise au Burkina Faso. 97

III.2 Les initiatives du Japon au Burkina Faso 98

Chapitre VI: Autres domaines d'intervention du Japon au Burkina Faso. 99

I Les secteurs centrés sur les besoins humains fondamentaux de base. 100

I.1 Le secteur de la santé 100

I.2 L'eau et l'assainissement 102

I.3 L'environnement et le changement climatique 106

II La promotion du commerce et de l'investissement au Burkina Faso. 108

II.1 L'assistance japonaise dans le domaine commercial au Burkina Faso 108

II.2 Les produits d'échanges 109

III Le développement des ressources humaines et les limites de la coopération nippo-burkinabè. 110

III.1 Le JOCV au Burkina Faso 110

III.2 Le programme de stages 111

III.3 Les imperfections dans la coopération entre le Japon et le Burkina Faso. 112

Conclusion générale 114

Source et bibliographie 117

ANNEXE A

* 1 Verneuil Christophe et Verneuil Soraya, 2012, Japon et Chine, concurrences régionales, ambitions globales, Paris, Ellipse, page 74.

* 2 Kita Julien, 2008, « l'aide publique au développement japonaise et l'Afrique : vers un partenariat fructueux ? », in Asie Vision, Paris, IFRI (centre Asie), page 7.

* 3 Zoa Christian Alima, 2008, les clés de l'offensive politico-diplomatique du Japon en direction de l'Afrique et du Cameroun, rapport de DEA, Université Yaoundé II, consulté sur le site www.memoireonline.com, consulté le 18 Janvier 2019.

* 4 Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, 2012, fiche sur l'état de la coopération Burkina-Japon, KM126. 

* 5Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, 1991, introduction à l'histoire des relations internationales, Paris, Armand Colin, page 1.

* 6Pierre Renouvin et Jean-Baptiste Duroselle, 1991, op.cit, page 2.

* 7Robert Frank, 2003, « penser historiquement les relations internationale », in Annuaire Français de Relations Internationales, page 43.

* 8 En plus du gouvernement japonais, la TICAD est coorganisée par le programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), la Coalition mondiale pour l'Afrique (CMA), la Banque mondiale, la commission de l'Union africaine.

* 9www.japan.go.jp/pc/ticad/_userdata/ticad6/fr_whatsticad.html, consulté le 25 Novembre 2019.

* 10 MOFA, 1992, charte de l'aide publique au développement, traduction non officiel, 7 pages.

* 11 GUYONNET Emilie, 2013, Le Japon défend ses positions, disponible sur www.monde-diplomatique.fr/2013/06/GUYONNET/49202, consulté le 7 Juin 2019.

* 12Idem.

* 13GOVERNMENT OF JAPAN, 2016, Japan in Africa, building resilient health system, disponible sur www.washingtonpost.com/sf/brand-connect/wp/enterprise/japan-in-africa-health-systems/ consulté le 4 février 2019.

* 14 S.E.M Masato Futaishi, 2017, discours à l'occasion d'une caravane de presse sur l'état de la coopération Japon-Burkina Faso, disponible sur www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso, consulté le 16 juin 2018.

* 15 Cité par BANDE Delwende Samuel, 2008, Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la République de Chine (Taiwan) : enjeux politiques autour de la reconnaissance internationale du statut de la République de Chine (Taîwan), mémoire de maitrise en relations publiques internationales, Université libre du Burkina, disponible sur www.memoireonline.com/03/12/5434/m_Les-relations-diplomatiques-entre-le-Burkina-Faso-et-la-Republique-de-chine-tawan-enjeux-polit0.html, consulté le 30 juil. 19.

* 16 Pierre Jacquet, 2006, « les enjeux de l'aide publique au développement », in Politique étrangère, Paris, IFRI, pp. 941-942.

* 17 MOFA, 2003, la coopération japonaise à l'égard de l'Afrique en chiffres: glossaire pour comprendre l'Afrique, disponible sur www.Mofa.go.jp/region/africa/pamph0311_f/word/index.html, accédé le 30 Juillet 2019.

* 18Le Plan de Colombo pour le développement de l'Asie du Sud et du Sud-Est a été lancé en 1950 par la conférence des ministres des Affaires étrangères du Commonwealth. D'autres pays non affiliés au Commonwealth y participent.

* 19 LANGUILLON-AUSSEL Raphael et REVEYAZ Nathalie, 2017, Japon : cadrage et problématiques générales, page 3.

* 20www.stat.go.jp.

* 21Carte du Japon en annexe.

* 22 GARNIER Régis, 2004, géographie du Japon, page 6.

* 23 LANGUILLON-AUSSEL Raphael et REVEYAZ Nathalie, 2017, op.cit, page 13.

* 24 Voir www.monde-diplomatique.fr/1962/01/A/24580, consulté le23 mars 2019.

* 25SAHOKO Kaji et JAQUET Christophe, 2002, « Japon, la décennie perdue », in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 68.

* 26 P.H.M. Bell and Mark Gilbert, 2017, The World since 1945, an international history, second edition, London, Bloomsbury academic, page 418.

* 27 SAHOKO Kaji et JACQUET Christophe, 2002, op.cit., page 68.

* 28JORLAND Patrice, 2006 « La trajectoire du Japon, présentation », in Recherche internationale, n° 76, Paris, Association Paul Langevin, page 39.

* 29 Languillon-Aussel Raphael et Reveyaz Nathalie, 2017, op.cit,.

* 30SAHOKO Kaji et JAQUET Christophe, 2002, op.cit, pp. 74-75.

* 31 MEYER Claude, 2011, « l'économie japonaise: miroir de notre futur ? », in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 102.

* 32 LANGUILLON-AUSSEL Raphael et REVEYAZ Nathalie, 2017, op.cit., page 14.

* 33 WATANABE Hirota, 2001, « La diplomatie japonaise après la Deuxième guerre mondiale, in Annuaire français de Relations internationales, Bruxelles, Editions Bruylant, page 63.

* 34 D'après la constitution du Japon du 3 novembre 1946, disponible sur www.mjp.univ-perp.fr/constit/jp1946.htm, consulté le 25 septembre 2019.

* 35WATANABE Hirota, 2001, op.cit., , pp. 64-65.

* 36 P.H.M. Bell and Mark Gilbert, 2017, op.cit, page 254.

* 37BOULANGER, Eric 2013, « L'ambiguïté de l'identité japonaise en relations internationales et la montée en puissance de la Chine: la fin du pacifisme constitutionnel », in Relations internationales, n°154, Paris, Presses universitaire de France(PUF), page 138.

* 38DEFARGES Philippe Moreau, 2004, « De la SDN à l'ONU », in revue Pouvoirs, n°109, Paris, Le Seuil, p. 22.

* 39 KINGSTON Jeff, 2013, contemporary Japan: history, politics and social change since 1980s, second edition, Wiley-Blackwell, page 115.

* 40.BOULANGER, Eric 2013, op.cit, page 139.

* 41PAJON Céline, 2014, « Le Japon d'Abe face à la Chine de XI: de la paix froide à la guerre chaude?, in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 24.

* 42AKAHA Tsuneo, 2011, « Japon: trouver l'équilibre entre soft power et hard power », in Politique étrangère, Paris, IFRI, page 118.

* 43POZZAR Marie-Hélène, 2009, Fiche technique de l'aide au développement : portrait du Japon, page 2, disponible sur www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/Aide_developpement_-_Portrait_Japon.pdf consulté le 19 mars 2019.

* 44. DARBON (D), 1992, la coopération japonaise: une aide publique au développement méconnue, disponible sur www.politique-africaine.com/numeros/pdf/049107.pdf, consulté le 30 avril 2019.

* 45 MOFA, 1995, Japan's ODA Annuel 1994, disponible sur www.mofa.go.jp/policy/oda/summary/1994/1.html&1.

* 46 MOFA, 2004, Japan's ODA White paper 2003, disponible sur www.mofa.go/policy/oda/white/2003/part1_1.html&chart04 consulté le 27 mars 2019.

* 47 MOFA, 2004, Idem.

* 48Marie-Hélène Pozzar, 2009, op.cit. p. 5.

* 49 D'après la charte révisée de l'aide publique au développement du Japon 2003, pp. 4-6.

* 50 D'après la charte de la coopération économique, disponible www.mofa.go.jp/policy/oda/page_000138.html, consulté le 9 aout 2019.

* 51Charte de l'aide publique au développement du Japon de 2003, pp 6-8.

* 52 D'après le rapport annuel de la JICA 2015, disponible sur https://www.jica.go.jp/french/publications/annual/2015/c8h0vm00009wukdf-att/2015_0-1.pdf, consulté le 12 aout 2019.

* 53 Examen par les pairs 2014, op.cit., page 7.

* 54 Rapport annuel de la JICA 2015, op.cit. https://www.jica.go.jp/french/publications/annual/2015/c8h0vm00009wukdf-att/2015_0-1.pdf, consulté le 12 aout 2019.

* 55 D'après le rapport sur la coopération au développement 2017/Japon de l'OCDE, page 251.

* 56 Rapport annuel de la JICA 2015, op.cit. https://www.jica.go.jp/french/publications/annual/2015/c8h0vm00009wukdf-att/2015_0-1.pdf, consulté le 12 aout 2019.

* 57QUÉFÉLEC Stéphane, 1997, « L'aide publique au développement dans La coopération économique japonaise », in Ebisu, Paris, Maison franco-japonaise, pp. 141-142.

* 58 D'après le site web de JANIC, disponible sur www.janic.org/janic/ consulté le 21 août 2019.

* 59 Charte de l'aide publique au développement du Japon de 2003,op.cit., page 8.

* 60 D'après le rapport sur la coopération au développement 2017/Japon de l'OCDE, page 252.

* 61 Charte de l'aide publique au développement du Japon de 2003,op.cit., page 9.

* 62ANTIL Alain, 2017, « Japan's revived african policy », in l'Afrique en questions, n°34, Paris, les Editoriaux de l'IFRI, disponible surwww.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

* 63AMPIAH Kweku, 2004, « L'Afrique du Sud dans la TICAD: un rôle pivot », in revue Afrique contemporaine, n°212, Paris, De Boeck Supérieur, page 92.

* 64 ANTIL Alain, 2017, op.cit. www.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

* 65AICARDI DE SAINT-PAULMarc, 2016, op.cit., www.academiedegeopolitiquedeparis.com/japon-afrique-genese-dune-relation-perenne/ consulté le 11 aout 2019.

* 66 JALLAIS Bérénice, 2004, « Le Japon et l'Organisation des Nations-Unies : efforts récompensés et espoirs frustrés », in revue Ebisu, n°33, Paris, la Maison franco-japonaise, page 226.

* 67 Le Japon a maintenu des relations privilégiées avec l'Afrique du Sud malgré le régime d'apartheid en vigueur dans le pays.

* 68KITA Julien, 2008, op.cit., page 16.

* 69ANTIL, Alain, 2017, op.cit. www.ifri.org/en/publications/editoriaux-de-lifri/lafrique-questions/japans-revived-african-policy, consulté le 13 août 2019.

* 70JUN Hongo, 2013, «TICAD to redefine Japan aid to Africa» in Japan Times disponible sur www.japantimes.co.jp/news/2013/05/09/national/ticad-to-redefine-japan-aid-to-africa/&.XFijqhi2w0M consulté le 4 février 2019.

* 71 Cité par MINORU, Matsutani 2013, «The evolution of TICAD since its inception in 1993», in Japan Times,www.japantimes.co.jp/news/2013/06/01/world/the-evolution-of-ticad-since-its-inception-in-1993/&.XFijMRi2w0M, consulté le 4 février 2019.

* 72LEHMAN Howard, 2005,«Japan's foreign aid policy to Africa since the Tokyo International Conference on African Development», PacificAffairs, volume 78, n° 3, Columbia, University of British, page 427.

* 73 EDSTROM Bert, 2010, «Japan and the TICAD process », in Asia Paper, Stockholm, Institute for Security & Development Policy, pp. 12-13.

* 74 EYINLA Bolade, 2018, « Promoting Japan's national interest in Africa : a review of TICAD», in Africa Development, volume XLIII, n°3, CODESRIA, page 108-109.

* 75 LEHMAN P. Howard, 2007, « Japan's national economic identity and African development: an analysis of TICAD», in Research Paper, n° 61, Helsinki, World institute for development economics research (WIDER), page 3.

* 76 JICA and Mitsubishi UFJ Reasearch and consuling, 2013, op.cit., page21.

* 77JICA and Mitsubishi UFJ Reasearch and consuling, 2013, Idem page 22.

* 78 Site web du ministère des Affaires étrangères du Japon: www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/outline.htlm; consulté le 23 mars 2019.

* 79 Déclaration de Tokyo sur le développement de l'Afrique : vers le XXIe siècle, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad22.htlm, consulté le 23 mars 2019.

* 80 LEHMAN Howard, 2005, op.cit. p. 429.

* 81 Déclaration de Tokyo sur le développement de l'Afrique : vers le XXIe siècle, op.cit. http://www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad22.htlm.

* 82 MOFA, 1997, Lancing of TICAD II Process, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad23.html, consulté le 23 mars 2019.

* 83 MOFA, 1997,The preparatory conference for the second Tokyo international conference on African development (TICAD II), co-chairs'summary report, disponible sur www.mofa.go.jp/africa/ticad2/ticad24.html, consulté le 23 mars 2019.

* 84 MOFA, 1997, idem, www.mofa.go.jp/africa/ticad2/ticad24.html .

* 85 MOFA, 1998,The Tokyo international conference on African development: the second preparatory committee meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad25.html, consulté le 23 mars 2019.

* 86MOFA, 1998, The third preparatory committee meeting for TICAD II (8 September): Press release, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad210.html, consulté le 23 mars 2019.

* 87 MOFA, 1998, Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, Tokyo, 19-21 octobre 1998, liste des participants, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/list/index.html, consulté le 23 août 2019.

* 88 Les thèmes relevant de l'« approche» sont le renforcement de la coordination, la coopération et l'intégration régionales, la coopération sud-sud. Quant aux thèmes « transversaux », on peut noter le renforcement des capacités, l'intégration de la dimension genre, la gestion de l'environnement.

* 89 MOFA, 1998, African development toward the 21st century: the Tokyo Agenda Action, § 4, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/agenda21.html, consulté le 23 mars 2019.

* 90 MOFA, 1998, Développement de l'Afrique au XXIe siècle: l'Agenda de Tokyo pour l'action, idem, §8.

* 91 MOFA et al, 2003, TICAD III: soutenir le développement de l'Afrique au XXIe siècle, page 12.

* 92 MOFA et al, 2003, idem, page 7.

* 93 MOFA et al, 2003, ibidem. page 10.

* 94 Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et Mitsubishi UFJ Research and Consulting, 2013, la revue des vingt années de la TICAD, Rapport complémentaire, page 2-4.

* 95Idem.

* 96 MOFA, 2002, Policy speech by Ms. Yorika Kawaguchi, Minister for foreign affairs of Japan at the United Nations conference center (Addis Ababa, 26 August),disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/fmv0208/ethiopia.html, consulté le 23 mars 2019.

* 97 MOFA, 2003, TICAD III senior official- level preparatory meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/announce/event/2003/2/0228.html, consulté le 23 mars 2019.

* 98 MOFA, 2003, Aperçu de la TICAD III, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/outline_f.html, consulté le 23 août 2019.

* 99 MOFA, 2003,Keynote speech by Prime minister Junichiro Koizumi at the Third Tokyo international conference on African development (TICAD III): Provisional translation) , Tokyo, 29 Septembre, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/pmspeech.html, consulté le 23 mars 2019.

* 100 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi, idem, §15.

* 101 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi,Ibidem, §16.

* 102 MOFA, 2003, Déclaration commémorative du dixième anniversaire de la TICAD, traduction finale, Tokyo, 1er octobre, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad3/index.html" consulté le 23 août 2019.

* 103 MOFA, 2003, Keynote speech by Prime Minister Junichiro Koizumi,op.cit. §18.

* 104Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et Mitsubishi UFJ Research and Consulting, 2013, Idem, page 2-7.

* 105 Nations-Unies, 2008, l'espoir et l'opportunité sont à l'ordre du Jour de quatrième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD IV), communiqué de presse du 27 mai, §14, disponible sur www.un.org/press/fr/2008/AFR1705.doc.htm, consulté le 8 mai 2019.

* 106 MOFA, 2009, TICAD IV regional preparatory meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/ticad4/pre0710.html, consulté le 7 mai 2019.

* 107 Nations-Unies, 2008, la quatrième conférence de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD IV) établit un cadre pour « un siècle de croissance africaine, communiqué de presse du 30 mai, disponible sur www.un.org/press/fr/2008/AFR1707.doc.htm, consulté le 7 mai 2019.

* 108Nations-Unies, 2008,Idem.

* 109 La « Déclaration de Yokohama » de la TICAD IV est disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/ticad4/doc/declaration_f.pdf.

* 110 MOFA, 2009, première réunion ministérielle de suivi de la TICAD, communiqué, Gaborone, Botswana, 22 mars, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/ticad4/folluwup/comm0903-f.pdf, consulté le 26 Août 2019.

* 111MOFA, 2009,Idem.

* 112RUBIAN Renata, 2011, African development ministerial discusses climate change, low carbon growth, disponible sur www.sdg.iisd.org/news/african-development-ministerial-discusses-climate-change-low-carbon-growth/ consulté le 19 mai 2019.

* 113 Communiqué de la Quatrième réunion ministérielle de suivi de la TICAD, Marrakech, Maroc, 5 et 6 mai 2012, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/mini1205/pdfs/communique_f120.pdf, consulté le 19 mai 2019.

* 114 Ambassade du Burkina Faso au Japon, 2012, Coopération Japon-Burkina et coopération multilatérale, disponible sur www.sites.google.com/site/ambassadeburkinafasoaujapon/coopération-japon-burkina-faso/ticad, consulté le 7 mai 2019.

* 115 Ambassade du Japon en Côte d'Ivoire, 2013, « Réunion préparatoire des experts de la TICAD V à Ouagadougou », in Lettre du Japon, n°5, Abidjan, page 2.

* 116 MATSUTANI Minoru, 2013, « The evolution of TICAD since its inception in 1993», in Japan Times, disponible sur www.japantimes.co.jp/news/2013/06/01/world/the-evolution-of-ticad-since-its-inception-in-1993/&XFijMRi2w0M, consulté le 4 février 2018.

* 117 MOFA, 2013,, Fifth Tokyo international conference on African development, §1, disponible sur www.mofa.go.jp/region/page6e_000075.html, consulté le 23 mars 2013.

* 118 MOFA, 2013, Liste des principaux représentants des pays participants et des organisations internationales, disponibles sur www.mofa.go.jp/files/000006934.pdf, consulté le 6 septembre 2019.

* 119 MOFA, 2013, op.cit, www.mofa.go.jp/region/page6e_000075.html".

* 120 D'après la Déclaration de Yokohama 2013, page 2.

* 121 MOFA, 2014, première réunion ministérielle de TICAD V (aperçu et évaluation), disponible sur www.mofa.go.jp/afr/af2/page3e_000175.html, consulté le 23 mars 2019

* 122 D'après le rapport d'activités 2013-2015 de la TICAD V, Résumé, page 4.

* 123 D'après la Charte sur la coopération économique du Japon, page 9.

* 124 MOFA, 2016, The TICAD VI preparatory senior officials' meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/press/release/press4e_001076.html, consulté le 23 mars 2019.

* 125 MOFA, 2016,TICAD VI preparatory ministerial meeting, disponible sur www.mofa.go/jp/af/af1/page3e_000505.html, consulté le 23 mars 2019.

* 126 MOFA, 2016, Sixth Tokyo international conference on African development (TICAD VI), disponible sur www.mofa.go.jp/af/af1/page3e_0005551.html, consulté le 23 mars 2019.

* 127 MOFA, 2016, op.cit., http://www.mofa.go.jp/af/af1/page3e_0005551.html".

* 128 Anonyme, 2017, « Forum de la TICAD à Maputo », in Témoignages du 23 août, disponible sur www.temoignages-re.cdn.ampproject.org/v/s/www.temoignages.re/spip.php? Consulté le 1er juin 2019.

* 129 MOFA, 2016, La Déclaration de Nairobi, disponible sur www.mofa.go.jp/af/af1/page3e_000543.html, consulté le 6 septembre 2019.

* 130 MOFA, 2017, Tokyo international conference on African development (TICAD) ministerial meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/af/af1/page3e_000721.html, consulté le 6 Septembre 2019.

* 131 MOFA, 2018, Tokyo international conference on African development (TICAD) ministerial meeting (overview), disponible sur www.mofa.go.jp/af/af1/page23e_0005335.html, consulté le 6 Septembre 2019.

* 132 MOFA, 2013, 20 ans de processus de la TICAD, et d'Aide publique au développement (APD) du Japon pour l'Afrique, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf , consulté le 2 juillet 2018.

* 133 PNUD, 2016, Partenariat pour le développement en Afrique, disponible sur www.undp.org/content/undp/fr/home/librarypage/poverty-reduction/partnerships-for-development-in-africa--japan-and-undp-at-work.html consulté le 29 mai 2019.

* 134 JICA and Mitsubishi Research and Consulting, 2013, op.cit., rapport principal, page 4-7.

* 135 CLARK Helen, 2013, La TICAD reste aussi importante que jamais, disponible sur www.japantimes.co.jp/news/2013/06/01/world/ticad-remains-as-important-as-ever/&.XFii8i2w0M consulté le 4 février 2019.

* 136Rapport 2019 de la TICAD, page 17.

* 137 PNUD, 2018, Partenariat pour l'avenir de l'Afrique: Japon-PNUD, page 9.

* 138 JICA and Mitsubishi Research and Consulting, 2013, op.cit, page 48.

* 139Idem.

* 140 BANQUE MONDIALE, 2016, lancement par des partenaires du cadre pour l'accélération de la couverture sanitaire universelle en Afrique : la Banque mondiale et le Fonds mondial engagent 24 milliards de dollars, disponible sur www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2016/08/26, consulté le 19 mai 2019.

* 141 TICAD, 2016, Rapport 2018--Progrès accomplis et voies à suivre, page 10.

* 142 TICAD III, 2003, la Coalition mondiale pour l'Afrique, disponible sur www.ahibo.com./ticad/LP2_8GlobalCoalition_FR.pdf, consulté le 18 Janvier 2019.

* 143 OSAA, 2016, La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD, disponible sur www.un.org/fr/africa/parterships/ticad/shtml, consulté le 22 avril 2020.

* 144 Rapport 2019 de la TICAD, page 17.

* 145 Rapport 2019 de la TICAD, Idem, page 18.

* 146 D'après le rapport d'activités 2013-2015 de la TICAD V, Résumé, page 16.

* 147 D'après la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement de 2005, page 5

* 148Scarlett Cornelissen, 2004, « la politique japonaise de moyenne puissance et l'Afrique un cadre d'analyse pour dépasser l'opposition réactif-proactif » in revue Afrique contemporaine, n°212, Paris, De Boeck supérieur, page 44.

* 149GOVERNMENT OF JAPAN, 2016, Foresting high-skilled human resources toward economic diversification, disponible sur www.washingtonpost.com/sf/brand-connect/wp/enterprise/japan-in-africa/ consulté le 4 février 2019.

* 150CORNELISSEN Scarlett, 2004, op.cit, page 44.

* 151 Cité par CASLIN Olivier, 2016, « Afrique-Japon: quand coopération rime avec concentration», in Jeune Afrique, disponible sur www.jeuneafrique.com/mag/345773/politique/afrique-japon-cooperation-rime-concentration/, consulté le 18 Janvier 2019.

* 152 TICAD, 2003, TICAD et NEPAD, disponible sur www.ahibo.com/ticad/ticad-nepad.htm., consulté le 23 avril 2020

* 153 MOFA, 2004, Cadre politique conjoint TICAD-NEPAD pour la promotion du commerce et de l'investissement entre l'Afrique et l'Asie, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/aatic/joint0411.pdf, consulté le 23 avril 2012

* 154Déclaration de Tokyo sur le développement de l'Afrique : vers le XXIe siècle, disponible sur http://www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/ticad22.htlm.

* 155 MOFA, 1998, Développement de l'Afrique au XXIe siècle: l'Agenda de Tokyo pour l'action, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad2/agenda21.html.

* 156 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf

* 157OGASAWARA Minoru, 2004, «la coopération japonaise à l'égard de l'Afrique : Vers un développement de la coopération Asie-Afrique », in Afrique contemporaine, n°212, Paris, De Boeck Supérieur, page 69.

* 158 Rapport 2018 de la TICAD, page 18.

* 159 TICAD VI, 2018, Rapport 2018- progrès accomplis et voies à suivre-, page 15.

* 160 MOFA, 2008, Mécanisme de suivi de la TICAD, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad/ticad4/report2008_a1f.pdf, consulté le 22 avril 2020.

* 161 FOCAC, 2020, Mécanisme du FOCAC, disponible sur www.focac.org/fra/ltjj_4/ltz/, consulté le 22 avr. 20.

* 162 Site web du ministère chinois des Affaires étrangères, www.fmprc.gov.cn, consulté le 22 avril 2020.

* 163 NICOLAS Françoise, 2020, « La Corée en Afrique: Entre soft power et intérêt économique », in Centre Asie, Paris, IFRI, page 12.

* 164Site web de la conférence, www.koafec-conference.org/fra/conference/about.html, consulté le 22 avril 2020.

* 165 AUREGAN Xavier, 2018, « L'Inde en Afrique ou l'impossible rattrapage vis-à-vis de la Chine », in l'Espace politique, n°36, Paris, Varia, page 8.

* 166 D'après la déclaration de New-Delhi de l'IAFS de 2015, un partenariat, une vision partagée, 13 pages.

* 167 Cité par SAKANDE Ibrahiman, 2008, Politique étrangère du Burkina Faso: pour des diplomates et non des ambassadeurs stars, disponible sur www.lefaso.net/spip.php? article28354, consulté le 30 juillet 2019.

* 168Ki Doulaye Corentin, 2008, introduction à la politique étrangère du Burkina Faso: la période voltaïque, 1960-1983, Ouagadougou, les Presses africaines, page 185.

* 169 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso/.

* 170 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, Elections crédibles et apaisées au Burkina Faso : un soutient de 45600000 FCFA de l'AMBASSADE DU JAPON, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itprtop_/00_000033.html, consulté le 1er juin 2019.

* 171 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, op.cit., www.bf.emb-japan.go.jp/itprtop_/00_000033.html.

* 172 MOFA, 2018,The terrorist attacks in Ouagadougou, Burkina Faso (Statement by press secretary Norio Maruyama, disponible sur www.mofa.go.jp/press/release/press4e_001937.html, consulté le 23 mars 2019.

* 173 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, orientation de l'assistance pour le Burkina Faso, disponible sur www.bf.emb-japan.jp/itrtopp_fr/orientation2015.html, consulté le 1er juin 2019.

* 174 Interview accordé par l'Ambassade du Japon, Tamotsu Ikezaki, disponible sur www.lefaso.net/spip.php? article92357, consulté le 4 décembre 2019.

* 175 CNA, 2014, Japon : correspondance générale 1985-1986, 20V196.

* 176 CNA, 2014, Idem.

* 177 CNA, 2009, rapport de coopération bilatérale entre la Haute-Volta et le Japon, 43V264.

* 178 MAECR, 2013, op.cit., KM126.

* 179 MOFA, 2018,Japan-Burkina Faso summit meeting, disponible sur www.mofa.go.jp/af/af1/bf/page4e_000948.html, consulté le 23 mars 2019.

* 180 MAECR, 2013, op.cit., KM126.

* 181 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso

* 182 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, op.cit., www.bf.emb-japan.jp/itrtopp_fr/orientation2015.html.

* 183 MOFA, 2007, Japan- Burkina Faso bilateral consultation (outline), disponible www.mofa.go.jp/announce/announce/2007/7/1174493_830.html, consulté le 23 mars 2019

* 184 MAECR, 2013, op.cit., KM126.

* 185 DCPM/MAECR, 2007, Coopération Burkina Faso/Japon: bientôt les premières consultations bilatérales!, disponible sur www.lefaso.net/spip.phpp?article21727, consulté le 1er juin 2019.

* 186 Cité par Issouf Zabsonré, 2008, « Blaise Compaoré déplore la faiblesse de l'aide publique au développement à la tribune de la 4ème TICAD au Japon », in le faso.net, disponible sur www.lefaso.net/spip.php? article27075, consulté le 1er juin 2019.

* 187 Présidence du Faso, 2013, la vice-ministre parlementaire chargée des Affaires étrangères du Japon a échangé avec le Président du Faso sur le suivi de la TICAD V, disponible sur www.news.aouaga.com, consulté le 4 octobre 2019.

* 188MOFA, 2019, Japan-Burkina Faso relations (basic data), disponible sur www.mofa.go.jp/region/Africa/Burkina_f/data.html, consulté le 15 février 2020.

* 189 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso.

* 190 Ministère du commerce de l'industrie et de l'artisanat, 2018, Balance commerciale et commerce extérieur 2018, Ouagadougou, Imprimerie nationale, page 33.

* 191 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2015, op.cit., www.bf.emb-japan.jp/itrtopp_fr/orientation2015.html.

* 192 Banque mondiale, 2018, Burkina Faso, vue d'ensemble, disponible sur www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview, consulté le 31 juillet 2019.

* 193 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso/.

* 194 JICA, sd, Bureau de la JICA au Burkina Faso, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/office/index.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 195 JICA, sd, Les activités au Burkina Faso, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/english/activities/activity01.html, consulté le 18 janvier 2019.

* 196 MAECR, 2012, point de la coopération Burkina/Japon, KM194.

* 197 Japan International cooperation System (JICS), 2005, Dons hors projet, disponible sur www.jics.or.jp/jics_html-e/profile/pdf/nonpro-f.pdf, consulté le 2 septembre 2019.

* 198 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018, dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_ja/00_000172.html, consulté le 21 novembre 2019.

* 199 Agence d'information du Burkina, 2019, coopération japonaise : les associations s'informent sur les conditions d'intervention, disponible sur www.aib.media/regions/2019/01/04/, consulté le 4 décembre 2019.

* 200 OBAYASHI Minoru, 2004, « TICAD, un processus favorable au développement de l'Afrique ? », in Afriquecontemporaine, n°212, Paris, De Boeck supérieur, page81.

* 201SANKARA Salif, 2018, la contribution de la coopération japonaise au développement économie et social du Burkina Faso : cas de l'aide alimentaire « KR 1 », mémoire de fin de cycle, INHEI, page 37.

* 202Taux de change au 31 décembre 2018 (1 Dollar égal à 580 FCFA).

* 203 MOFA, 2005, Japan's policy for African development: Prime Minister Koizumi's message to Africa in the context of the G8 Summit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/policy.pdf, consulté le 28 mai 2019.

* 204 MOFA, 2008,Exchange of notes on Grant aid (assistance for underprivileged farmers) through the food and agriculture organization of the United Nations (FAO) to the Republic of Uganda and Burkina Faso, disponible sur www.mofa.go.jp/announce/announce/2008/3/0314.html, consulté le 23 mars 2019.

* 205 MOFA, 2008, Assistance by United Nations Trust Fund for Human security to the project «Eliminating child marriage in Burkina Faso: A plan for protection empowerment and community action'', disponible sur www.mofa.go.jp/announce/announce/2008/4/1179262_1000.html, consulté le 23 mars 2019.

* 206 BAZIE B. Grégoire, 2013, consolidation de l'état de droit au Burkina : une convention tripartite pour rendre la justice plus accessible aux pauvres, disponible www.lefaso.net/spip.php ?article55033, consulté le 28 mars 2020

* 207 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit., www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso.

* 208 MOFA, 2019, Coopération Japon-Burkina Faso, disponible sur www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf, consulté le 28 mai 2019.

* 209 MOFA, 2019, Idem, www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 210 MAECR, 2013, op.cit., KM 126.

* 211 CASLIN Olivier, 2016, « L'éducation, axe majeur de la coopération japonaise en Afrique », in Jeune Afrique du 10 août, disponible sur www.jeuneafrique.com/mag/345730/economie/leducation-axe-majeur-de-cooperation-japonaise-afrique/ consulté le 18 janvier 2019.

* 212 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf , consulté le 2 juillet 2018.

* 213 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: l'éducation, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm, consulté le 18 Janvier 2019 .

* 214 MAECR, 2011, op.cit., KM194.

* 215 Ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation et JICA, 2013, l'enseignement des mathématiques et des sciences selon l''approche ASEI-PDSEI, Ouagadougou, Projet SMASE-Burkina, page 8.

* 216 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm.

* 217Idem.

* 218 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm.

* 219 JICA, 1997, Rapport de concept de base pour le projet de construction d'écoles primaires (phase 2) au Burkina Faso, pp. I-II.

* 220Rapport de l'étude du concept de base pour le projet de construction d'écoles primaires au Burkina Faso.

* 221Pour les différents sites bénéficiaires, voir annexe 2.

* 222 JICA, 1997, Idem, page 8.

* 223Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 3.

* 224Rapport de l'étude du concept de base pour le projet de construction d'écoles primaires (phase III) au Burkina Faso, page 16.

* 225Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 4.

* 226Rapport de l'étude du concept sommaire pour le 4e projet de construction d'écoles primaires au Burkina Faso.

* 227 Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 5.

* 228Rapport de l'étude du concept sommaire pour le projet de construction d'écoles primaires (phase V) au Burkina Faso.

* 229Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 6.

* 230 KABRE Grégoire, 2012-2013, Idem, page 59.

* 231 KABRE Grégoire, 2012-2013, Ibidem, pager 59.

* 232 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm.

* 233 Ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation et JICA, 2013, op.cit, page 10.

* 234 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm.

* 235 OUEDRAOGO Fatoumata, 2015-2016, la contribution de la coopération japonaise à la gouvernance scolaire au Burkina Faso, mémoire de fin de formation, Ouagadougou, INHEI, page 45.

* 236 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm.

* 237Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 7

* 238Rapport d'étude préparatoire pour le projet de construction d'établissements d'enseignements post-primaire au Burkina Faso,

* 239Rapport d'étude préparatoire pour le projet de construction d'établissements d'enseignements post-primaire (phase 2) au Burkina Faso,

* 240Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 8

* 241 JICA, sd, op.cit, www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity01.htlm;

* 242 PRESIDENCE DU FASO, 2019, Ouverture de la 7e TICAD : le Président du Faso précise les attentes du Burkina, disponible sur www.presidencedufaso.bf/ouverture-de-la-7e-ticad-le-president-du-faso-precise-les-attentes-du-Burkina/, consulté le 1er décembre 2019.

* 243Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018, projet de construction des salles de classe dans l'école primaire de Bouro, commune rurale de Oula, Province du Yatenga dans la région du Nord, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_ja/00_000194.html, consulté le 2 sept. 19.

* 244 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2019, op.cit.

* 245 Agence d'information du Burkina (AIB), 2019, éducation au Burkina : le Japon offre une école de 48,5 millions de FCFA à la population de Perkoa, disponible sur www.aib.media/2019/10/11/, consulté le 18 novembre 2019.

* 246 PDSEB 2012-2021, page 40.

* 247Page Facebook du MENA: m.facebook.com/ministereduc.burkina/posts/868624323291176.

* 248 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf.

* 249 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: l'agriculture, disponible www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04.html, consulté le 18 janvier 2018.

* 250Idem.

* 251 Cité par Ministère de l'économie, des finances et du développement, 2018, coopération pour le développement, Ouagadougou, page 70.

* 252 MAECR, 2013, op.cit., KM126.

* 253 Ministère de l'agriculture et des aménagements hydro-agricoles, 2018, coopération Burkina Faso-Japon : plus de 5000 tonnes de riz pour la sécurité alimentaire, disponible sur www.agriculture.bf/jcms/fra_9379/fr/, consulté le 29 juillet 2019.

* 254Pour un aperçu plus global des projets du Fonds de contrepartie, confère SANKARA Salif, 2018, la contribution de la coopération japonaise au développement économie et social du Burkina Faso : cas de l'aide alimentaire « KR 1 », mémoire de fin de cycle, INHEI,90 pages.

* 255MAERC, 2013, op.cit., KM126.

* 256 AIB, 2013, Burkina : plus de 2 milliards de FCFA d'aide alimentaire offert par le Japon, disponible sur www.news.aouaga.com/h/17678.html, consulté 26 novembre 2019.

* 257 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 1994 : 1 Yen= 5,38 FCFA (repéré sur www.stat-niger.org/annuaire/monaie/monaie1.htm, consulté le 20 avr. 20).

* 258 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 1995 : 1 Yen= 5,33 FCFA.

* 259 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 1996 : 1 Yen= 4,71FCFA.

* 260 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 1997 : 1 Yen= 4,85FCFA.

* 261 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 1999 : 1 Yen= 5,43FCFA.

* 262 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 2001 : 1 Yen= 6,04FCFA.

* 263 Taux de change annuel entre le FCFA et le Yen en 2005 : 1 Yen=4,80FCFA

* 264 Les autres valeurs ont été repérées dans les médias.

* 265SANKARA Salif, 2018, op.cit, page 73.

* 266MOFA, Exchange of notes in fiscal year by region, disponible sur www.mofa.go.jp/policy/oda/page.html&Africa.

* 267 D'après le Bulletin d'information de la JICA, Amitié et développement, n°23 de 2010, page 5.

* 268 Salifou SARE, 2013, « Ministère de l'Agriculture et de la Sécurité Alimentaire (MASA) et l'Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) ont lancé officiellement le mercredi 12 Juin 2013 les activités du Projet d'Appui à l'élaboration d'un schéma directeur pour la promotion d'une agriculture Orientée vers le marché (PAPAOM) » in Amitié et développement, n°31, Ouagadougou, JICA Burkina, page 5.

* 269 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: autres approches d'appui, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity/04_02.html, consulté le 18 janvier 2018.

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* 271 JICA, 2018, projet d'étude pour la formulation d'un programme nationale de développement des bas-fonds (PE-PNDBF, 2017-2019), disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 272 JICA, 2018, projet pour la mise en place d'un modèle de promotion des cultures par l'utilisation du phosphate naturel (SATRES, 2017-2022), disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_04.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 273 JICA, 2018, Le projet d'amélioration de la production alimentaire et des revenus des ménages à travers la création et la promotion des sites de référence (2014-2019), disponible www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_02.html, consulté le 3 Septembre 2019.

* 274 Gouvernement du Japon, 2016, op.cit, www.washingtonpost.com/sf/brand-connect/wp/enterprise/Japan-in-africa-health-system.

* 275 JICA, sd, Les grandes lignes des activités : les initiatives, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 276 JICA, sd, Les grandes lignes des activités : les initiatives, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity04_03.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 277JICA, sd, idem.

* 278 SANKARA Salif, 2018, op.cit, annexe 6.

* 279MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf.

* 280 Ambassade du Japon au Burkina, 2015, op.cit., www.bf.emb-japan.jp/itrtopp_fr/orientation2015.html.

* 281 D'après la Déclaration de Yokohama de la TICAD: vers une Afrique qui gagne, page 3.

* 282Ministère des infrastructures, 2017, Étude préparatoire du projet d'amélioration de la rocade sud-est du boulevard de Tansoba au Burkina Faso, rapport final, Ouagadougou, JICA, p. 1-9.

* 283 OUBIDA François, 2016, l'amélioration de l'infrastructure est la clé du succès pour aller de l'avant, disponible sur www.japantimes.co.jp/news/2016/08/26/national/improved-infrastructure-key-succes-moving-forward/&.XPJsZOm2w0M, consulté le 1er juin 2019.

* 284 DOH Kowoma Marc, 2018, Burkina Faso : coopération japonaise au Burkina Faso- zoom sur quelques axes prioritaires, disponible sur www.allfrica.com/stories/201804230736.html, consulté le 4 décembre 2019.

* 285 OUBIDA François, 2016, op.cit., disponible sur www.japantimes.co.jp/news/2016/08/26/national/improved-infrastructure-key-succes-moving-forward/&.XPJsZOm2w0M, consulté le 1er juin 2019.

* 286 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit, www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkinafaso.

* 287 MOFA, 2017, Echange de notes concernant les subventions pour l'exercice 2016 par région, disponible sur www.mofa.go.jp/policy/oda/page25_000020.html&africa/, consulté le 13 août 2019.

* 288 D'après le rapport 2018 de la TICAD, page 15.

* 289 MOFA, 2018, Echange de notes concernant les subventions pour l'exercice 2017 par région, disponible sur www.mofa.go.jp/policy/oda/page22e_000804.html&africa, consulté le 13 août 2019.

* 290MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf.

* 291Ministère de la santé et JICA, 2012, Rapport de l'étude préparatoire pour le projet de construction de Centre de santé et de promotion sociale au Burkina Faso (CSPS), page 1-2.

* 292 JICA, sd, Activités au Burkina Faso : santé, disponible www.jica.go.jp/burkinafaso/english/activities/activity01.html, consulté le 18 Janvier 2019.

* 293 Ministère de la santé et JICA, 2012, op.cit, p 2-2.

* 294 MAECR, 2013, op.cit., KM126.

* 295 MAECR, 2011, Point de la coopération Burkina/Japon, KM 194.

* 296Pour les noms des différents sites bénéficiaires, voir annexe 9.

* 297Ministère de la santé et JICA, 2012, Rapport de l'étude préparatoire pour le projet de construction de Centre de santé et de promotion sociale au Burkina Faso (CSPS), page 1-9.

* 298Ministère de la santé et JICA, 2012, op.cit, p. 2-2.

* 299 JICA, sd, les grandes lignes des activités, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activités/activity02.html, consulté le 19 avril 2020.

* 300 MOFA, 2019, op.cit , www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 301 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018, projet de construction d'une maternité dans le village de Kounou, commune de Biéha, province de Sissili dans la région du centre-ouest, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_ja00_000197.html, consulté le 2 sept. 19.

* 302 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf.

* 303 JICA et Mitsubishi Research and Consulting, 2013, op.cit., Rapport principal, page 4-6.

* 304 Repéré sur www.icafrica.org/en/news-events/infrastructure-news/article/le-japon..., consulté le30 mai 2020

* 305 Repéré sur www.sig.bf/2013/11/hydraulique-4-840-000-000-de-fcfa-pour..., consulté le 30 mai 2020

* 306 Ces projets sont disponibles sur le site de l'Ambassade du Japon au Burkina Faso: www.bf.emb-japan.go.jp/itprtop_fr/index.html.

* 307 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018, projet de réalisations de forages dans quatre communes de Samba, province du Passoré dans la région du Nord, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_00_000196.html, consulté le 1er juin 2019.

* 308 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018,projet d'approvisionnement en eau potable de l'orphelinat Sainte Thérèse de Loumbilla, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_ja00_000193.html, consulté le Septembre 2019.

* 309 Ambassade du Japon au Burkina Faso, 2018, le projet de réalisation de forages dans trois villages de la commune de Karangasso Sambla, disponible sur www.bf.emb-japan.go.jp/itpr_ja/00_000192.html, consulté le 1er juin 2019.

* 310 MOFA, 2019, op.cit, www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 311 Déclaration de Yokohama 2013, page 3.

* 312 JICA et Mitsubishi Research and Consulting, 2013, op.cit., Rapport principal, page 4-6.

* 313 MOFA, 2013, op.cit, disponible sur www.mofa.go.jp/region/africa/ticad_20_fr.pdf.

* 314 PNUD, 2016, Partenariat pour le développement en Afrique: le Japon et le PNUD en action, page 6.

* 315 JICA, sd, Les grandes lignes des activités: l'environnement, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/activity05.html, consulté le 18 janvier 2019.

* 316 Ministère de l'environnement et du développement durable et JICA, 2013, Projet de geste participative et durable des forêts dans la province de la Comoé, rapport d'achèvement du projet (juin 2007-décembre 2012), Ouagadougou, Association japonaise de technologie forestière (JAFTA), page 133.

* 317 Ministère de l'environnement et du développement durable et JICA, 2013, Idem, page 3.

* 318MOFA, 2009, Emergency aid for flood disaster in Burkina Faso, disponible sur www.mofa.go.jp/announce/announce/2009/9/11995560_1142.html, consulté le 23 mars 2019.

* 319 .MAECR, 2011, op.cit., KM194.

* 320 MAECR, 2011, Idem, KM194.

* 321 CNA, 2005, op.cit., 7V347.

* 322 CNA, 2005, op.cit., 7V347.

* 323 Ministère du commerce de l'industrie et de l'artisanat, 2018, op.cit., page 39.

* 324 INSD, 2018, Annuaire du commerce extérieur 2017, page 149.

* 325 Birba Germaine, 2015, « Exportation des produits agricoles : contre-attaque de la filière sésame », in l'Economiste du Faso du 21 janvier, disponiblesur www.leconomistedufaso.bf/2015/01/21/exportation-des-produits-agricoles-contre-attaque-de-la-filière-sesame/, consulté le 13 août 2019.

* 326 Ministère du commerce, de l'industrie et de l'artisanat, 2018, op.cit., page 41-42.

* 327 JICA, sd, Les grands lignes des activités au Burkina Faso, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/activities/volunteer.html, consulté le 18 janvier 2018.

* 328 JICA, sd, Bureau de la JICA au Burkina Faso, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/french/office/index.html, consulté le 18 janvier 2018.

* 329 MOFA 2019, op.cit, www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 330 JICA, sd, Idem.

* 331 JICA, sd, Activités au Burkina Faso: programme de bénévolat, disponible sur www.jica.go.jp/burkinafaso/english/activities/activity02.html, consulté le 18 Janvier 2018.

* 332 JICA, sd, op.cit., www.jica.go.jp/burkinafaso/french/office/index.html.

* 333 MOFA 2019, op.cit,www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 334 TICAD VI, 2018, op.cit., page 11.

* 335 MOFA, 2019, op.cit, www. mofa.go.jp/files/000470872.pdf.

* 336Idem.

* 337 FUTAISHI Masato, 2017, op.cit,www.sidwaya.bf<m.14910-cooperation-japon-burkina faso/

* 338. Par exemple la France et le Japon coordonnent des projets de développement dans les secteurs des infrastructures et de l'eau en Côte d'Ivoire et au Kenya. Il en est de même de la collaboration entre le Japon et le Brésil au Mozambique dans le secteur agricole.

* 339 Aide bilatérale et multilatérale cumulées.






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci