WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La différenciation par attributs dans la CEMAC.


par Franck OBAME NGUEMA
Université Omar Bongo - Master 2 recherche en Economie Appliquée, option: Economie Internationale 2004
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    UNIVERSITE OMAR BONGO

    ******************

    FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES

    ******************************** DEPARTEMENT D'ECONOMIE

    Option : Economie Appliquée

    Spécialité : Economie Internationale

    Thème :

    Différenciation par attributs dans

    la CEMAC.

    Présenté par :

    Franck OBAME NGUEMA

    Sous la direction de :

    Pr Jean Sylvain NDO NDONG Maître de Conférences

    Année académique 2017-2018

    DEDICACE

    A ma grande mère, feu MEKUI M'ONDO Valentine

    II

    REMERCIMENTS

    Je voudrais prioritairement rendre grâce au Seigneur notre Dieu de nous avoir accordé sa faveur tout au long de ce travail par la vie qu'il nous a renouvelé au quotidien.

    Mes sincères remerciements sont d'abord adressés à mon directeur de mémoire, Le Professeur Jean Sylvain NDO NDONG, Maître de conférences en sciences économiques, qui a bien voulu guider mes premiers pas dans la recherche scientifique, ainsi que pour les orientations bienveillantes et riches suggestions apportées à ce mémoire. Je lui suis très reconnaissant pour sa rigueur, sa discipline et son énergie investi dans notre travail.

    Toute ma reconnaissance au Professeur ONDO OSSA, Directeur du Laboratoire d'Economie Appliquée (LEA). Au Professeur Jean Jacques EKOMIE, Directeur du Centre International de Recherche en Economie et Gestion pour le Développement (CERIGED). Au Professeur Gabriel ZOMO YEBE, Directeur du Centre d'Etudes de Recherche en Développement International et Management des Organisations (CERDIMO). Au professeur Pamphile MEZUI MBENG, Directeur du Programme du Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI).

    Je remercie également monsieur ADEGBOLA Y. Patrice, PhD en économie rurale, Chercheur au Programme Analyse de la Politique Agricole de l'Institut Nationale des Recherches Agricoles du Bénin pour les précieux conseils prodiguer dans la rédaction de ce mémoire.

    Je remercie l'équipe du CIREGED et CERDIMO particulièrement les Docteurs Augustin IMPAWE, ASSOUMOU ONDO, Giscard ASSOUMOU ELLA et Philémon NSI ELLA et Messieurs Simon NKOULAMVENG ELLANG et Gaëtan ANGO NGUEMA pour le temps consenti au suivi de ce travail ainsi que les conseils et les recommandations formulés pour son amélioration.

    III

    Mes remerciements sont ensuite adressés à l'ensemble du corps enseignant et administratif du département d'économie.

    Ma reconnaissance s'adresse également à la promotion 2017-2018 (PTCI et Master National), ainsi qu'à tous les proches et connaissances qui de prêt comme de loin m'ont apporté leurs soutiens et encouragements.

    Mes remerciements les plus sincères à Mlle HORA Iris Marie Christa pour son indéfectible attachement, à mes parents, la famille MIKALA KASSA et aux familles ONGUILA ONGAYE et MAWANGOU Eugène pour leurs soutiens sans cesse renouvelés,

    Recevez mes sentiments les plus distingués !!

    Franck OBAME NGUEMA

    1

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION GENERALE 2

    Première partie- Différenciation par attributs, une source d'échanges

    intracommunautaires 9

    Chapitre I- Attributs de qualité et échange intra-branche 10

    Section 1- Préférence des consommateurs et qualité des produits 10

    Section 2- Attributs de qualité et échange intracommunautaire 18

    Chapitre II- Attributs variétés et échange intra-branche 22

    Section 1-Variété des produits et préférence des consommateurs 22

    Section 2- Attributs de variété et échange intracommunautaire 25

    Deuxième partie : Détermination de la différenciation par attributs dans la

    Communauté Economie et Monétaire 29

    Chapitre III- Le choix de la méthodologie de détermination 30

    Section 1- Présentation du modèle 30

    Section 2- La spécification et l'estimation du modèle 38

    Chapitre IV- Présentations, interprétations des résultats et les

    recommandations 48

    Section 1- Présentation des résultats 48

    Section 2- Les attributs des produits et les caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement l'achat des produits et favorise l'échange intra-branche 49

    CONCLUSION GENERALE 61

    2

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    INTRODUCTION GENERALE

    Il ne suffit pas pour un producteur de différencier son produit par rapport à ceux des concurrents, mais encore faut-il que les consommateurs perçoivent ces différences et les valorisent (Rainelli, 1997). La perception et la valorisation de ces différences par les consommateurs mettent en lumière la théorie de la différenciation par attributs.

    « Les biens en eux-mêmes ne procurent aucune utilité aux consommateurs, ils possèdent des caractéristiques et ces caractéristiques fournissent une utilité » (Lancaster, 1966). Ainsi, les produits sont consommés pour l'utilité procurée par leurs attributs. Les décisions de production, de consommation avec les problèmes que pose l'intégration des marchés remettent au goût du jour l'intérêt porté sur la notion différenciation par attributs.

    Un attribut de produit peut se définir comme un ensemble de caractéristiques ou de qualités spécifiques qui rend un produit attractif sur le marché (exemple : le prix, la dimension, la matière, la couleur, la vitesse, la forme...)

    Ces attributs confèrent à l'entreprise qui différencie son produit un avantage relatif sur ses concurrents. Doter son produit de nouveaux attributs (innovation) ou copier les attributs existants (imitation) d'un produit rival sont des pratiques courantes d'entreprises présentes sur les marchés de biens différenciés, et les consommateurs prennent des décisions d'achats des produits sur la base de ses attributs. Ces derniers sont au coeur du processus des choix des consommateurs : ils servent de critères de sélection (Restle, 1961) ou d'élimination (Tversky, 1972a, b).

    La question des attributs joue un rôle majeur dans la différenciation des produits en ce qu'elle englobe les dimensions horizontales et verticales de différenciation.

    On parle de différenciation horizontale lorsque la combinaison de divers attributs est impossible à hiérarchiser objectivement (couleur par exemple). Les produits

    3

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    différenciés horizontalement confèrent un large choix aux consommateurs ce qui accroit leur utilité en raison de leur goût pour la variété (Krugman, 1979, 1980) ou leur rapprochement pour la variété idéale (Lancaster, 1980).

    En revanche, les biens sont différenciés verticalement lorsque tous les consommateurs s'accordent sur le classement de ces variétés dans leur ordre de préférence (Fontagné et al, 2006). Dans ce cas, les firmes proposent des produits répondant au même besoin mais qui sont de qualité différente ou dont les attributs diffèrent. La qualité des produits peut être objective ou subjective (la firme a su persuader ses clients que le produit était de meilleur qualité que celui des concurrents) Chamberlin, (1933).

    La différenciation par attribut est un facteur explicatif des échanges internationaux contemporains et de l'intégration économique, surtout dans les pays développés. En effet, depuis les années 80, c'est l'échange des produits similaires mais différenciés par leurs attributs qui prédomine. Cet échange se développe dans le cadre du commerce intra-branche qui représente 70% du commerce mondial (Ngangoué, 2016). Ainsi, sur le marché européen, on retrouve par exemple des voitures de même marque ou de marques différentes mais différenciés par leurs attributs, de qualités ou de variétés, ce qui est favorable à l'intégration par le marché car le marché européen propose aux consommateurs un grand nombre de voitures qui répond à leurs préférences hétérogènes. Cependant, cette réalité n'est pas identique dans les pays en développement tels que ceux de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) dont l'échange intracommunautaire est très faible et de ce fait, l'intégration par le marché peine à voir le jour.

    En effet, les échanges en zone CEMAC sont très faible, les statistiques officielles et les études empiriques confirment bien cette réalité (Carrère, 2013). Ainsi, la part du commerce intracommunautaire est restée relativement stable entre 1980 et 2003, avec un commerce estimé en moyenne à 1,5 % malgré quelques épisodes de légère hausse observés notamment en 1990 (2,3 %) et 1995 (2,1 %) (Moussone,

    4

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    2010). De plus, les échanges intra-branches sont faibles voire marginaux, les pays de la CEMAC ne sont pas performants dans ce type de transactions qui domine l'économie mondiale. La faiblesse des transactions croisées enregistrées par les pays de la sous-région incline à penser que le développement des économies d'échelle et la différenciation du produit sont des processus de production encore peu développés dans cette sous-région. De même, la structure économique des différents pays de la CEMAC, qui sont des nations à économie de rente, dont les produits issus des secteurs pétrolier, forestier et minier, et dont les revenus alloués à la Recherche Développement sont inexistants justifie la faiblesse du commerce intra-branche.

    De ce fait, compte tenu du rôle joué par les attributs sur les décisions de consommation, de production et sur l'intégration par le marché, et au regard et des faiblesses récurrentes de la zone CEMAC en matière de commerce, la question qui se pose est celle de savoir si la différenciation par attribut (de variété ou de qualité) peut favoriser l'intensification et la diversification des flux commerciaux dans la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC).

    Le modèle de différenciation par attributs trouve son origine sur dans les théories actuelles de la différenciation des produits. En effet, il est plausible de placer la différenciation par attributs en perspectives des modèles d'économie industrielle consacré à l'analyse des marchés des biens différenciés. Notons que les marchés de biens différenciés s'inscrivent dans un contexte de concurrence imparfaite souligné par la Nouvelle Economie Internationale initiée par Brander et Spencer, et repris par Krugman (1979). "l'essentiel du commerce industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique" (Krugman, 1989).

    Sur ces marchés, les consommateurs se comportent de façon déterministe ils prennent en compte des attributs des produits sur le marché et choisissent celui qu'ils préfèrent c'est-à-dire celui qui maximise leur utilité sans allé au-delà

    5

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    contrainte liée à leurs ressources disponibles. Deux principales formes différenciation ont alors été mises en évidence dans la littérature : la différenciation horizontale et la différenciation verticale.

    En présence de différenciation horizontale, les attributs des produits portent sur la variété. Les préférences des consommateurs sont hétérogènes sur cette variété des produits : si les produits disponibles sont vendus au même prix, les consommateurs font des choix différents. Prenons l'exemple de deux cafés A et B, ils sont de prix identiques, de qualités et de Label identiques. Le café A est un café traditionnel et le café B est décaféiné. En présence de ces deux variétés de café, ayant des préférences hétérogènes, un consommateur choisira le café B (décaféiné) et un autre consommateur choisira le café A (traditionnel).

    Deux approches doivent être distinguées en présence de différenciation horizontale. D'une part, les modèles spatiaux ou Kaldoriens supposent que les goûts des consommateurs sont différents et leurs préférences sont décrites dans un espace de caractéristiques ou d'attributs : les plus connus ont été modélisés par Hoteling (1929, espace linéaire) et Salop (1979, espace circulaire). Chaque consommateur, en fonction du prix, achète la variété qui lui procure la plus grande utilité. Dans ce cadre, l'intensité de la concurrence est plus forte entre les entreprises peu éloignés car leurs produits sont de proches substituts. D'autre part, nous avons les modèles avec consommateurs représentatifs qui s'inspirent des modèles Chamberliniens (Chamberlin, 1933). Dans ces modèles, les consommateurs possèdent une préférence pour la diversité qui est illustré par un paramètre dans leur fonction d'utilité. La satisfaction des agents peut provenir de la consommation de plusieurs variétés de produits (goût pour les mélanges) comme dans le modèle de Dixit et Stiglitz (1977). Par exemple, un individu peut préférer consommer le café B (décaféiné) au repas de midi et le café A (traditionnel ou non-décaféiné) en soirée.

    Par contre, en présence de différenciation verticale, les attributs des produits portent sur la qualité. En effet, il existe une hiérarchie des préférences des

    6

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    consommateurs sur les produits : au même prix, tous les consommateurs préfèrent acheter les produits qui ont la qualité la plus élevée c'est-à-dire dont les attributs sont meilleurs. Ainsi, si les cafés A et B ne diffèrent que par leur qualité, tous consommateurs préfèrent consommer le B (décaféiné) plutôt que le café A (traditionnel). Cependant, les consommateurs ont des revenus différents et des goûts pour la qualité, ce qui explique pourquoi il y a différentes qualités d'un même produit sur le marché. Mussa et Rosen (1978), Gabszewicz et Thisse (1979) ont élaboré les premiers modèles de différenciation verticale. Dans le modèle de Gabszewicz et Thisse (1979), les consommateurs diffèrent par leurs revenus et ces derniers affectent significativement l'utilité du consommateur. Par contre dans le modèle de Mussa et Rosen (1978), c'est l'intensité de préférence pour la qualité (qui peut d'ailleurs être corrélée au revenu) qui affecte le choix du consommateur ayant une préférence pour la qualité.

    Ainsi, une différenciation des produits efficace, qui génère des gains dépend d'une prise en compte des préférences des consommateurs. En effet, le comportement du consommateur est un sous-ensemble du comportement individuel constitué par des actions spécifiques et des choix réalisés sur les activités de consommation. Du point de vue marketing, le besoin d'étudier le comportement du consommateur (qui est d'abord client) est expliqué par le fait que, le comportement d'achat des consommateurs « détermine la viabilité économique de l'entreprise » (Mostert, 2002. Une stratégie de différenciation est alors efficace si les attributs des produits (qualité et/ou variété) sont valorisés par les potentiels acheteurs. Du point de l'économie, le comportement du consommateurs sont définis par des « préférences économiques » et/ou des règles de décision (Hauser et al., 2014). Plus les préférences sont sophistiquées, plus le choix l'est aussi. Un niveau de satisfaction plus élevé incite les individus à consommer des produits qui répondent mieux à leurs besoins. Dans ce cas, l'introduction de nouveaux attributs sur un produit, par exemple, est un moyen de donner aux consommateurs des stimulus pour la consommation, en proposant des produits plus adaptés à leurs préférences (Witt, 2001).

    7

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    De même, la différenciation par attributs agit sur positivement sur l'intégration régionale au travers du commerce intra-branche et le commerce intra-européen en est la parfaite illustration. En effet, L'expression « échanges intra-branche » désigne les importations et exportations de produits similaires entre pays. A l'origine, ce phénomène fut mis en évidence de manière empirique par les travaux de Verdoorn (1960), Balassa (1966), Grubel (1967), Finger (1967, 1975) et de Grubel et Lloyd (1975). Ces auteurs avaient détecté que l'apparition du commerce intra-branche était concomitante avec les débuts de l'intégration européenne. Le commerce sur le marché européen s'est intensifié par l'apparition des produits hétérogènes possédant des attributs de qualités ou de variétés valorisés par les consommateurs européens. La différenciation des produits est donc au centre de l'échange intra-branche. A cet effet, Greenaway et Milner (1994, 1995) ; Fontagné, Freudenberg et Péridy (1997) ; Durkin et Krygier (2000) ont clairement montré que les produits échangés en Europe ne se différencient pas simplement horizontalement (par leurs variétés) mais aussi en grande partie verticalement (par leurs niveaux de qualités). Ainsi, en France en Allemagne, en Italie par exemple, on retrouve sur le marché des produits domestiques et étrangers qui répondent aux préférences des consommateurs ce qui favorisent l'intégration régionale en Europe. Le commerce intra-branche apparaît donc plus marqué au sein des unions régionales et en particulier entre les pays à niveau de développement comparable, ce qui lui donne tout son sens. Les premiers indicateurs montrent que plus les économies se ressembles (coûts relatifs proches, dotations factorielles semblables, prix des facteurs comparables, savoir-faire identique), plus le commerce intra-branche est significatif (Slim, 2009).

    La zone CEMAC regorge un certain nombre de ressources (minières, pétrolières et forestières) qui sont être similaires à tous les Etats membres et les produits issus de ses ressources naturelles sont les mêmes dans toute la zone communautaire. Les conditions sont propices à un système d'échanges intra-branche. Mais, paradoxalement, les échanges pratiqués par ces états sont majoritairement interbranches.

    8

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Le choix de la CEMAC comme zone d'étude peut s'expliquer par le fait que les pays de la CEMAC disposent des avantages qui peuvent contribuer à l'amélioration des flux de l'échange intra-communautaire notamment la similarité dans les produits qui peuvent faire l'objet d'une politique différenciation des produits qui tient compte des préférences des consommateurs en plus de la proximité géographique, linguistique et de la possession d'une monnaie commune qui est un acquis.

    Pour répondre à notre problématique, la présente étude se propose dans une première partie de monter la différenciation par attributs est une source d'échanges intracommunautaires, dans une seconde partie elle se propose de vérifier empiriquement la relation entre l'achat des produits et attributs des produits en zone CEMAC.

    De ce fait, nous fixons comme hypothèse de travail que les attributs des produits et les caractéristiques propres aux consommateurs favorisent l'intensification des échanges. Nous utilisons un modèle de choix discret que nous spécifions et estimons par la méthode de nested logit.

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUT, UNE SOURCE D'ECHANGES INTRACOMMUNAUTAIRE.

    PREMIERE PARTIE :

    9

    La différenciation par attributs est une source d'échange d'intracommunautaire en ce sens qu'elle favorise l'apparition le commerce de qualité et de variété. La différenciation verticale porte sur la qualité du produit, le principe de base est que les produits présentés sur un marché donné ne sont pas considérés comme parfaitement substituables par les consommateurs, en raison d'une différenciation subjective ou objective (Ndo Ndong, 2005).

    10

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Chapitre I - Attributs de qualité et échange intra-branche

    Sur le marché des biens et services, les consommateurs font valoir leurs besoins en terme de qualité auxquelles les entreprises doivent satisfaire. Ce besoin de satisfaction conduit les producteurs à doter leurs produits des attributs de qualité en vue de répondre à la demande différence effective sur le marché. Cette stratégie va favoriser l'apparition d'une différenciation de produit de type verticale.

    Section 1 : préférence des consommateurs et qualité des produits.

    Les consommateurs recherchent sur le marché domestique tous les produits qui répondent à leurs préférences hétérogènes sur les biens de qualité. La présence d'attributs de qualité sur un bien influence significativement certains consommateurs. Les biens de qualité peuvent être soient fournis par les producteur domestique soient pas les producteurs étrangers. La présence attributs de qualité (la vitesse, durabilité, respect de l'environnement, le prix...) sur un produit lui confère la supériorité sur les autres produits disponibles sur le marché, les consommateurs ayant une préférence pour les biens supérieurs seront attirés par leurs attributs de qualité.

    Pour opérationnaliser l'impact des attributs de qualité sur les préférences des consommateurs, plusieurs méthodes de collecte de données et des modèles d'analyses ont été développés. Parmi ces méthodes, l'analyse conjointe a été reconnue comme la meilleure méthode permettant d'évaluer l'importance relative des caractéristiques d'un produit dans la préférence du consommateur. Car, elle permet de mesurer par un seul plan d'expérience, toutes les informations non mesurables par un questionnement direct des consommateurs Gil, (1997) ; Guyon, (2010). Il existe deux approches d'analyse conjointe. L'approche traditionnelle (rating based approach) qui consiste à faire noter ou à faire classer

    11

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    les consommateurs, un ensemble de profils et à estimer les utilités par régression linéaire (Guyon, 2010; Halbrendt, et al. 1991 et Ohannessian, 2008). Cette approche est très exigeante en énergie et nécessite que les répondants aient un niveau intellectuel donné. Il faut qu'ils comprennent parfaitement les produits qu'on leur propose et qu'ils soient capable de mener une analyse critique de leurs caractéristiques afin de pouvoir noter ou classer objectivement et judicieusement. Cette méthode a été supplantée depuis les années deux mil par l'approche dite discrète (choice based approach) qui mesurent les choix des consommateurs et non leur note ou classement. Cette dernière approche a bénéficié des progrès effectués en économie dans la modélisation des choix initiés par les travaux de McFadden, (1970). Contrairement à l'approche traditionnelle, les profils sont présentés en plusieurs petits groupes (jeux) pour faciliter l'appréciation.

    Plusieurs études seront faites dans plusieurs pays de l'Afrique au Sud du Sahara visant à analyser les préférences des consommateurs qui, comme dans les pays développés, ont des attentes multiples en termes de consommations alimentaires. Cheyns et Bricas (2003) montrent, par exemple, l'attention portée par les consommateurs de Ouagadougou (Burkina Faso) à différents attributs de qualité sanitaire des aliments ou de conformité à des normes de fabrication dans le cas des céréales, de la viande et du soumbala. Sanogo et Masters (2002) montrent la disponibilité à payer des mères de jeunes enfants pour une certification crédible de la qualité nutritionnelle des compléments alimentaires infantiles. Lançon et Benz (2007), montrent que les consommateurs ouest africains sont prêts à payer plus cher le riz importé, mieux lavé et mieux emballé que le riz local. Enfin, Dury et al. (2007) indiquent que les consommateurs maliens, malgré leur pauvreté, sont prêts à payer plus cher le fonio importé de Guinée, car considéré de meilleures qualités (plus claires, plus propres et mieux décortiqué) que le fonio local.

    Dans le même ordre d'idée, De nombreux travaux se sont appuyés sur l'approche de Lancaster pour chercher à mesurer le consentement à payer pour les

    12

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    différents attributs de consommation des biens, en particulier lorsque la qualité n'est pas directement valorisée par le marché (Coestier et Marette, 2004). Dans le cas des biens alimentaires en Afrique de l'Ouest, Jabbar (1998), sur le marché des chèvres et des moutons au Nigéria, et Dalton (2004) sur la consommation de riz en Afrique de l'Ouest, utilisent des régressions hédoniques pour révéler les attributs des produits qui déterminent les préférences des consommateurs. Sanogo et Masters (2002) évaluent la demande pour la certification des aliments infantiles au Mali au moyen de méthodes relevant de l'économie expérimentale.

    Au regard de ces travaux, il est inéluctable de dire que les attributs de qualité jouent un moteur dans le comportement des consommateurs. Sur la base des attributs, ils peuvent soient éliminer (Tversky, 1972) ou sélectionner (Reste, 1962) un produit. En effet, L'heuristique « Élimination par attributs » (EPA) permet de choisir parmi un ensemble de produits à l'issue d'un processus séquentiel : à chaque étape, les consommateurs éliminent tous les produits ne possédant pas un certain attribut de qualité et finalement achètent le dernier bien restant. Cette heuristique a servi de base à Tversky pour élaborer un modèle de choix discrets, au sein duquel l'écart de prix entre les biens peut être représenté par un attribut.

    Au sein du modèle EPA, les options de choix sont représentées par des ensembles de caractéristiques : par exemple, si l'option correspond à l'achat d'un bien, ce dernier est décrit par l'ensemble des attributs qu'il possède, approche qui rappelle celle de Lancaster (1966). Tversky suggère de décrire le choix final comme le résultat d'un processus stochastique d'élimination successive des options : les caractéristiques communes de l'ensemble de choix considéré sont éliminées car elles ne peuvent servir à discriminer entre les options ; une caractéristique est sélectionnée aléatoirement et toutes les options ne possédant pas cette caractéristique sont éliminées.

    La probabilité de sélectionner un attribut est d'autant plus élevée que son utilité est élevée ; si les options restantes possèdent encore des caractéristiques

    13

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    spécifiques, on retourne à la première étape. Dans le cas contraire, si les choix résiduels ont tous les mêmes caractéristiques, la procédure prend fin. S'il ne reste qu'une option, cette dernière est sélectionnée sinon, toutes les options ont une probabilité égale d'être sélectionnée.

    Le concept d'attribut de qualité est étroitement lié avec l'innovation et l'imitation. En effet, l'innovation permet non seulement de créer un attribut mais elle peut aussi entrainer la modification de l'attribut central d'un produit. En effet, il y a des produits qui ont des attributs majeurs qui permettent d'identifier ce produit. La modification des attributs d'une catégorie présente le risque de remettre en question l'identification de la catégorie d'appartenance d'un produit. La nature de la modification des attributs a donc un impact sur les préférences des consommateurs. C'est dans cette optique que Rossella Sorio et Béatrice Siadou-Martin, (2018) s'intéresse à l'impact de la modification du contenu en alcool, perçu comme attribut central de la catégorie « vin », sur la catégorisation et les préférences des consommateurs. Cette étude a été conduite auprès de consommateurs français et italiens, deux pays caractérisés par une ancienne tradition viti-vinicole. L'étude montre que la modification de cet attribut impacte la catégorisation, car peu de répondants identifient le vin allégé en alcool comme un vin. En revanche, les résultats entre les deux pays diffèrent quand on considère l'importance du critère « contenu en alcool » lors de l'achat et de la consommation du vin. Alors que pour les répondants français cet attribut n'intervient pas comme un critère discriminant, il est de toute première importance au moment de l'achat et de la consommation auprès des sondés italiens.

    Les produits agroalimentaires ne sont pas en marge de l'innovation. En effet, les produits agroalimentaires sont soumis à plusieurs normes de qualités et du point de vue des consommateurs, la qualité est hautement prisée. Il y a un lien très étroit entre qualité des produits agroalimentaire et préférence des consommateurs. La qualité est un attribut majeur qui affecte considérablement le choix des consommateurs. Ainsi, Sihem Dekhili et Mohamed Akli Achabou,

    14

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    (2013) montrent qu'en France, comme dans la plupart des pays européens, les produits agroalimentaires ont été exclus du processus d'écolabellisation. Le label AB1 reste la référence pour la valorisation de ces produits. Ils se proposent dans cette recherche de déterminer dans quelle mesure le label écologique, ajouté au label biologique, pourrait valoriser les produits agroalimentaires. Leur étude empirique portant sur le cas des oeufs, a été menée auprès de 85 consommateurs français. Les résultats de leur analyse conjointe montrent que l'utilisation combinée des deux labels influence significativement les choix des consommateurs.

    À travers le choix de produits labellisés, les consommateurs peuvent exprimer des motivations altruistes liées à leurs préoccupations envers la société et/ou l'environnement (l'exemple des produits équitables, écologiques...) et/ou des motivations privées, plus égoïstes telles que la recherché de produits de qualité supérieure et la préservation de la santé (l'exemple des produits biologiques). Plusieurs recherches sur la certification, notamment en économie, ont examiné la question du consentement à payer et montré que les consommateurs acceptent souvent que les prix des produits certifiés soient plus élevés que ceux de leurs homologues conventionnels (Harris, Freeman, 2008) et sont prêts à payer plus pour les acquérir (Blend, Van Ravenswaay, 1999 ; Laroche et al., 2001 ; Maguire et al., 2004 ; Gam et al., 2010). Les recherches ont noté, en revanche, une hétérogénéité des préférences pour les labels selon la catégorie de produits considérée. Onozaka et McFadden (2011), à travers une étude menée aux États-Unis sur le cas de deux produits alimentaires : tomates et pommes, ont constaté que la certification biologique et l'allégation sur l'empreinte carbone sont valorisées seulement dans le cas des tomates et que le label commerce équitable affecte la préférence des consommateurs uniquement dans le cas des pommes. Ainsi, McCluskey et Loureiro (2003) estiment que les écolabels peuvent s'avérer efficaces pour certains produits plutôt que pour d'autres. Par ailleurs, d'autres

    1 Le logo AB certifie que le produit labellisé est issu d'une agriculture soucieuse du respect des équilibres naturels, qui exclut l'usage des produits chimiques de synthèse, des OGM et qui limite l'emploi des intrants (Ministère de l'Agriculture, 2011).

    15

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    facteurs tels que le profil des consommateurs, le prix à payer et l'organisme certificateur interviennent dans la préférence pour les labels (Johnson et al., 2001).

    De plus, le prix d'un bien peut être perçu comme un indicateur de qualité du produit. Les études consacrées au comportement du consommateur ont toujours accordé une large place à la référence au prix, considéré comme unique stimulus ou comme l'un des multiples attributs déterminants de l'achat d'un produit. En effet, la notion de prix de référence, semble s'imposer comme source d'un nouveau paradigme s'inscrivant dans une tradition de recherche bien établie sur la perception du prix par le consommateur (Monroe, 1973, 1979 ; Thaler, 1985 ; Mc Goldrick et Marks, 1987 ; Klein et Oglethorpe, 1987. Tuli, Boring et Gonsior, (1964) introduisent le niveau du prix de référence dans leur méthodologie d'étude de la relation prix-qualité. Gabor et Granger (1964, 1966) fondent leur approche du produit nouveau (avec des attributs spécifiques) sur cette notion, encore mal définie, de prix de référence, au sens de : prix d'un produit déjà connu et comparable par l'usage, la fabrication au produit nouveau. Dès 1973, Monroe utilise également le prix de référence dans son analyse de la théorie du niveau d'adaptation (Helson, 1964) de manière cohérente avec les tout premiers travaux sur la perception du prix (Scitovsky, 1944-45). Le prix de référence est alors considéré comme prix standard ou « juste » prix dans la psychologie du consommateur.

    Le consommateur, compte tenu de ses capacités de traitement et de mémorisation (Tellis et Wernerfelt, 1987), aura tendance à sélectionner, parmi les informations disponibles, celles qui concernent son « ensemble évoqué ». Ainsi : il consacre plus de temps à la collecte d'informations, il utilise plus de critères pour comparer les marques, il perçoit davantage de différences entre les marques, il est plus exigeant (sa marge de tolérance pour chaque attribut du produit est plus faible).

    Selon le type de produit, le reclassement et la formation des prix de référence, subjectifs, seront obtenus par recherche d'information préalable à l'achat ou par

    16

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    apprentissage. Dans l'identification des catégories, le consommateur pourra utiliser des attributs intrinsèques ou extrinsèques du produit, selon les informations disponibles. Il apparaît notamment que, dans l'évaluation, le rôle des attributs extrinsèques diminue au profit de ceux qui sont intrinsèques au fur et à mesure de l'accumulation de connaissance du produit (Rao et Monroe, 1988), c'est-à-dire lorsque l'information du consommateur devient moins imparfaite. Alors que la connaissance du produit augmente, les prix et les autres variables extrinsèques ne sont utilisés que si ces variables ont prouvé leur relation avec la qualité du produit. Par ailleurs, les consommateurs peu expérimentés, mal informés, auront tendance à utiliser le prix, et les autres variables extrinsèques, comme indices de qualité. Ces relations entre le niveau d'information et l'évaluation par des critères intrinsèques ou extrinsèques dépendent en fait de facteurs individuels (Lichtenstein et alii 1988) : la conscience du prix et l'implication dans le produit. Les niveaux de conscience du prix varient considérablement d'un produit à l'autre (Me Goldrick et Marks, 1987) de même que la relation prix-qualité (Gernster, 1985). Plus le consommateur a une expérience d'achat élevée, plus il aura tendance à choisir un produit à prix bas et un consommateur inexpérimenté, un produit à prix élevé (Lambert, 1972). Moins le consommateur se sent apte (au sens de confiance en soi) à juger de la qualité des attributs, plus il choisit un produit à prix élevé (Lambert, 1972, Wheatley et Chiù, 1977). L'hétérogénéité des attitudes montre qu'aucun indice extrinsèque ne fournit une information satisfaisante (Grossman et Stiglitz, 1980 ; Gerstner, 1985) : certains consommateurs prennent la peine de rechercher des informations sur les attributs intrinsèques, d'autres se limitent aux signaux extrinsèques, de connaissance plus facile. Par exemple, l'effet de la marque sur la qualité perçue semble plus fort que celui du prix et du point de vente (Rao et Monroe, 1990).

    De même plusieurs études montrent que les attributs des produits jouent un rôle fondamental dans la fixation des prix de ces produits. En effet, La théorie des caractéristiques rationalise une pratique empirique plus ancienne, celle de la

    17

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    régression hédonique, permettant de mesurer l'impact des attributs d'un produit sur son prix. Cette pratique consiste à régresser le prix du bien sur certains de ses attributs. Le prix caché, d'un attribut est alors défini comme la dérivée du prix du produit par rapport à cet attribut. Dans le cadre d'un marché parfaitement concurrentiel, il s'interprète comme la valeur que les consommateurs attribuent à une unité supplémentaire de la caractéristique. Si le prix caché ou implicite estimé est non significativement différent de zéro, soit la caractéristique n'est pas perçue, soit elle n'est pas considérée comme une caractéristique importante et n'est pas valorisée par les consommateurs (Lecocq ; Simioni, 2005).

    Combris, Lecocq et Visser (1997 et 2000) estiment des équations de prix hédoniques pour les vins de Bordeaux et de Bourgogne, en considérant non seulement les caractéristiques objectivées du vin (c'est-à-dire celles qui sont inscrites sur l'étiquette : millésime, appellation, classement), mais aussi les caractéristiques sensorielles, de manière à connaître la valeur que les consommateurs accordent implicitement à ces deux types de attributs. Les résultats montrent que si les prix dépendent des attributs objectivés, ils dépendent beaucoup moins nettement des attributs sensoriels, et sont plus faiblement corrélés avec les notes des experts qu'avec le classement par exemple.

    Le prix d'un bien dépend de ses attributs objectifs et subjectifs et le choix de ce bien par les consommateurs est aussi influencé par ces dernières (Luo, Kannan et Ratchford, 2008) ; (Lawton ,2006). Ces auteurs, considèrent les attributs subjectifs comme latent dans leur modèle. La recherche sur les prix dans l'industrie des services ne dépend pas beaucoup de l'économie théories comptables (Schlissel et Chasin, 1991). Une autre spécialité dans la recherche de la tarification est l'asymétrie de l'information. Si le consommateur est incapable d'identifier la qualité du produit et ses attributs différenciés, ils s'appuient sur la qualité moyenne des attributs (Nagle, 1984). Il est plutôt dominant dans la tarification des services que l'on peut voir la qualité du service seulement quand il est livré. Wilson (1980) trouve que les consommateurs seront

    18

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    plus vers l'effet qualité-prix quand ils ont moins d'informations sur le produit. L'interaction entre les fournisseurs de services et les consommateurs est un autre aspect du service livraison et, partant, les conditions de l'offre et de la demande diffèrent du marché local qui, à son tour, tend vers une structure de marché plus fragmentée (Taylor, 1972).

    Dans le même ordre d'idée, Atanu Adhikari, (2013) font une étude sur la tarification d'un produit expérimental et ses attributs objectifs et subjectifs. En utilisant le Modèle hybride conjoint (Goldbarg, Green et Wind, 1984), le résultat de la recherche montre que les clients ont une utilité séparée pour les attributs subjectifs et objectifs d'un produit et ils sont prêts à payer une prime importante pour les attributs subjectifs. Il montre également qu'il y a une marge de manoeuvre suffisante pour que les spécialistes du marketing puissent repenser un produit expérimental qui combine les proportions différentes d'attributs subjectifs et objectifs.

    La recherche des produits de qualités conduit les producteurs à adopter des stratégies de différenciation verticale. Cette stratégie va favoriser l'apparition des nouveaux produits de qualité répondant ainsi aux préférences des consommateurs. Ainsi, l'ouverture sera d'avantage une très bonne chose car elle donnera d'une part un producteur des nouvelles parts de marchés et d'autre part aux consommateurs un important nombre de biens et services de bonne qualité ce qui va favoriser les échanges intra-branche.

    Section 2 : Attributs de qualité et échange intracommunautaire.

    Les attributs des produits jouent dans l'intensification des échanges dans une région ou une zone communautaire c'est notamment le cas dans la zone Europe ou la prise en compte des préférences des consommateurs va conduire les producteurs à adopter des stratégies de différenciation par la modification ou l'apparition des nouveaux attributs sur les produits présents sur le marché. Cette

    19

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    stratégie va peu à peu faire apparaitre l'échange intra-branche. En effet, la majeure partie des échanges intra-communautaires dans l'Union européenne relève de ce que l'on appelle communément l'échange intra-branche qui s'oppose à l'échange inter - branche basé sur une exploitation des avantages comparatifs. A partir des années 80, l'échange croisé de produits de qualité différente va croître en Europe, révélant une spécialisation par gamme au sein des industries. La qualité des produits et les choix de positionnement de gamme des producteurs jouent désormais un rôle central, non seulement pour expliquer les forces de polarisation mais aussi les évolutions productives (rattrapage économique, notamment de l'Espagne et du Portugal).

    En Afrique, les échanges dans certaines zones comme l'UEMOA s'intensifient d'années en années car la prise en compte des attributs des produits et des préférences des consommateurs devient un facteurs d'intensification des échanges. Les consommateurs ouest africains payent plus cher le riz importé, mieux lavé et mieux emballé que le riz local (Lançon et Benz, 2007), Dury et al. (2007) indiquent que les consommateurs maliens, malgré leur pauvreté, achètent plus cher le fonio importé de Guinée, car considéré de meilleures qualités (plus claires, plus propres et mieux décortiqué) que le fonio local. Les consommateurs qui ne trouvent pas les biens qui répondent à leurs préférences chez les producteurs ont alors recours aux biens offerts par les producteurs étrangers.

    La différenciation verticale porte sur la qualité du produit, le principe de base est que les produits présentés sur un marché donné ne sont pas considérés comme parfaitement substituables par les consommateurs, en raison d'une différenciation subjective ou objective (Ndo Ndong, 2005).

    Dans les modèles de différenciation verticale, les qualités des biens produits dans les différents pays sont déterminées selon les cas par les dotations en facteurs (Falvey, 1981 ; Falvey et Kierzkowski, 1987), la qualification de la main d'oeuvre (Gabszewicz et Turrini, 1997) ou les coûts fixes en recherche et développement (Gabszewicz, Shaked, Sutton et Thisse, 1981) ; Gabszewicz et Thisse, 1980] et

    20

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Shaked et Sutton, 1982a, 1983, 1984), par la différenciation technologique (Chen, 1984) ; (Grossman et Helpman, 1995).

    Dans le modèle d'oligopole naturel de Shaked et Sutton (1984), la dispersion des revenus des consommateurs détermine l'éventail des qualités consommées, seuls les plus riches ont accès aux qualités supérieures. L'échange se traduit par un surcroît de concurrence qui conduit à des réductions de prix et à un renforcement de la qualité des produits des firmes qui subsistent sur le marché. Les consommateurs ont ainsi accès à des variétés de meilleure qualité à moindre prix (Lancaster, 1980 ; Krugman, 1980 ; Shaked et Sutton, 1984 ; Siroën, 1988).

    La différenciation verticale entraine donc un échange de qualités qui est un commerce croisé de produits issus d'une même branche de l'industrie, mais différenciés par les attributs de qualité (donc par le prix). Tous les consommateurs préfèrent les biens de qualité supérieure et l'éventail des qualités consommées est déterminé par la distribution des revenus.

    Dans les modèles à différenciation horizontale, l'ouverture se traduit en général par une augmentation des variétés de produits sur chaque marché. Il en résulte un élargissement des choix des consommateurs, qui accroît leur bien-être en raison de leur goût pour la variété (Krugman, 1979 - 1980), ou parce qu'il leur permet de se rapprocher de leur variété idéale (Lancaster, 1980). Cependant, certains modèles mettent l'accent sur la possibilité d'ambiguïtés ou de résultats inverses à cet égard dans des cas spécifiques. Ainsi, pour Eaton et Kierzkowski, (1984] l'échange ne conduit pas forcement une augmentation du nombre des variétés et à un gain en bien-être. Lancaster, (1984) suggère que, même si l'ouverture se traduit par une croissance du nombre de variétés, la réduction de l'échange ne le restreint pas obligatoirement, du moins pour un petit pays produisant des variétés relativement proches substituts des variétés importées. Enfin, Dixit et Norman, (1980) montrent que l'intégration peut se traduire dans certains cas (où les coûts de production diffèrent selon les variétés) par la disparition de variétés si valorisées par les consommateurs qu'il en résulte une

    21

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    perte de bien-être. En tout état de cause, les coûts d'ajustement liés au commerce de variétés sont potentiellement plus limités que ceux associés au commerce interindustriel (Balassa, 1966 ; Adler, 1970 ; Aquino, 1978 ; Hufbauer et Chilas, 1974 ; Krugman, 1981 ; Krugman et Venables, 1996 ; Brülhart, Murphy et Strobl, 1998 ; Fontagné, 1998b).

    En effet, l'ouverture conduit les pays à se spécialiser sur des variétés de produit fortement substituables au sein de chaque industrie, ce qui, en principe, ne suppose pas de réallocation notable des facteurs de production d'une industrie à l'autre. Le commerce interindustriel engendre des coûts d'ajustement supérieurs, associés aux mécanismes décrits dans la théorie traditionnelle (déplacements intersectoriels de ressources), mais aussi à des effets d'agglomération bénéficiant aux plus grands pays dans un contexte d'économies externes et de pays partenaires de tailles différentes (Krugman, 1991, 1993).

    Dans les modèles de différenciation verticale à la Shaked et Sutton, (1984), l'ouverture génère une concurrence accrue entre firmes se traduisant par l'élimination de celles qui produisent les qualités les plus basses, une hausse de la qualité moyenne des produits et une baisse des prix permettant aux consommateurs d'avoir accès à des niveaux de qualité supérieure à revenu inchangé. Il en résulte une augmentation du bien-être des consommateurs et la possibilité pour les firmes qui subsistent sur le marché de mieux exploiter les économies d'échelle. L'effet global penche plutôt vers un gain à l'échange, même si le nombre de firmes est en général réduit par l'ouverture. Celle-ci induit une spécialisation accrue des pays sur les gammes de qualité, fonction des dépenses de R&D des pays partenaires, de leurs dotations en facteurs et de leur savoir-faire (capital humain). Ce mode de spécialisation induit certains coûts d'ajustement, évalués intuitivement comme intermédiaires entre ceux des échanges interbranches et du commerce de variétés.

    Outre les attributs de qualités, les consommateurs ont des préférences sur des biens qui ont des attributs de variétés. Cette préférence pour la variété des

    22

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    produits conduit les producteurs à opter pour la stratégie de différenciation horizontale qui est aussi source de commerce intra-branche.

    Chapitre II- Attributs de variétés et échanges intra-branche

    La préférence pour la variété des produits favorise la mise en place d'une stratégie de différenciation horizontale qui, va conduire à l'instauration de l'échange intra-branche.

    Section 1 : Attributs de variétés et préférence des consommateurs

    Certains consommateurs ont une préférence pour la variété des produits et cette dernière se justifie par l'utilité que leurs procure les attributs de variété (couleur, forme...). En effet, un consommateur peut préférer le sucre en poudre, de couleur blanche, et un autre peut préférer le sucre en cube, de couleur jaune ; d'autres préfèreront une 607 de couleur noir, tandis d'autres préféreront une 607 de couleur bleue.

    A cet effet, une étude sur la préférence des consommateurs d'ananas frais a été menée au Benin. Cette étude révèle que les consommateurs d'ananas du Bénin préfèrent majoritairement la variété (( pain du sucre )) reconnue pour sa forte teneur en jus et en sucre avec une part de marché de plus de 80%. Cependant, chez les consommateurs loin des points de vente d'ananas, c'est la variété (( Cayenne lisse )) qui est privilégiée du fait de sa résistance physique. Ainsi, les consommateurs béninois sont prêts à acheter l'ananas de leur préférence même si le fruit est cher (Kinkpe ; Houessionon ; Adégbola ; Biaou, 2013).

    De même, Supavitarn et Lilavanichakul, (2018) font une étude sur les produits de soie Thaïlandais. L'étude montre que l'emplacement du magasin de vente en détail, les types de modèle d'entreprise et le canal de distribution en ligne étaient

    23

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    des facteurs ayant une incidence positive sur la fixation des prix. Les facteurs négatifs déterminant les prix étaient le tissu de soie normal (sans le logo royal de paon) et la variété du produit. Les résultats suggèrent que les producteurs de tissus de soie thaïlandais devraient utiliser l'emplacement du magasin, le modèle économique et le canal de distribution comme avantages d'une stratégie de différenciation des produits pour ajouter de la valeur à leur produit.

    La notion de variété des produits fait référence à la différenciation horizontale. Cette stratégie différenciation peut être spatiale (Hotelling, 1929). En effet, un marché est un espace géographique dans lequel les consommateurs et les entreprises sont caractérisés par leur localisation. Dans sa décision d'achat, le consommateur doit prendre en compte non seulement le prix du bien, mais aussi le coût d'opportunité de se déplacer chez le vendeur (ou de se faire livrer), l'emplacement du point de vente peut être perçu comme attribut du produit. Ce coût est croissant avec la distance qui sépare l'acheteur et le vendeur (frais de transport, coût d'opportunité du temps de transport).

    En effet, entre deux vendeurs proposant le même bien à un prix identique, mais qui ne sont pas localisés au même endroit, le consommateur choisira le vendeur le plus proche. Des différences dans les localisations des entreprises entraînent donc des différences dans les préférences des consommateurs.

    Chaque vendeur dispose d'un certain pouvoir de marché sur les consommateurs qui sont proches de lui et cette clientèle sera d'autant plus captive que les autres vendeurs qui sont éloignés et que les coûts de déplacement sont élevés.

    Une autre forme de différenciation horizontale consiste pour les entreprises à jouer sur les attributs intrinsèques (ses fonctionnalités, son design, ses options, ...). Il s'agit d'une différenciation basée sur l'hétérogénéité des préférences ou des goûts des consommateurs (Krugman, 1989). Les consommateurs diffèrent sur les caractéristiques du produit idéal sur le marché. Certains peuvent préférer un design moderne, d'autres un design plus traditionnel. Certains peuvent préférer une fonctionnalité qui n'est proposée que dans le bien X et d'autres une fonctionnalité proposée seulement dans le bien Y.

    24

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Au final, les consommateurs subissent une désutilité ou un coût subjectif à acheter un bien éloigné du bien qu'il considère comme idéal. Ils ont donc intérêt à se tourner vers le bien dont ils se sentent le plus proches. Ainsi, les entreprises proposant ces différentes variétés des biens verront leur concurrence adoucit du fait des préférences des consommateurs.

    Les attributs des produits influencent donc les décisions d'achats des consommateurs. En effet, les biens sont perçus comme un ensemble d'attributs considérés comme objectifs et mesurables. Les préférences des consommateurs se portent sur les attributs ou caractéristiques et pas sur les produits eux-mêmes, le rôle des biens étant analogue à celui des intrants d'un processus de consommation où la demande pour les biens est dérivée de la demande pour les caractéristiques.

    Les modèles de la concurrence monopolistique de type néo-hotellinien strict sont construits, implicitement ou explicitement, sur le cas particulier où la consommation des biens considérés n'est pas combinable, et où le consommateur ne choisit qu'une seule des marques disponibles. Dans les versions les plus simples, le groupe de produits est défini sur la base de deux d'attributs spécifiques, de sorte que les quantités relatives de ces deux dernières puissent être positionnées dans un spectre unidimensionnel analogue à la représentation de la « rue )) de Hotelling. La localisation des entreprises est alors donnée par la spécification (le mix des caractéristiques) qu'elles choisissent d'attribuer au produit. La localisation du consommateur est un concept relativement plus complexe, qui peut être formulé comme son « bien idéal )) ou « sa spécification préférée )) ; il recouvre la spécification du bien qu'il préférerait si les biens correspondant à toutes les spécifications possibles étaient disponibles de façon équivalente. Par analogie, le coût de transport correspond à la diminution de la valeur perçue d'un bien par le consommateur quand la distance entre sa spécification et celle du bien idéal du consommateur augmente.

    25

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Ainsi, en raison de leur goût pour la variété (Krugman, 1979, 1980) ou leur rapprochement pour la variété idéale (Lancaster, 1980), l'offre des produits domestiques et étrangers aux consommateurs serait très bénéfique en vue de la satisfaction de leur utilité.

    Section 2 : Attributs de variété et échange intracommunautaire.

    La prise en compte des préférences des consommateurs en terme de variétés des produits peut favoriser une intensification massive des échanges dans une zone. Les analyses de la Nouvelle Economie Internationale montre que l'essentiel des échanges dans les zones (Europe, ALENA...) montrent que le commerce intra-branche (horizontale et verticale) explique à plus de 70% les échanges. La prédominance des échanges de qualité est très nette au niveau des échanges intra-Union européenne ; la part du commerce intra-branche en différentiation verticale est plus de deux fois supérieure à celle du commerce en différentiation horizontale (17, 2%) (Fontagné, Freudenberg, 2000).

    Le commerce croisé de produits similaires (issus d'une même branche de l'industrie), fortement substituables, de qualités équivalentes (donc différant en principe peu en termes de prix dans une économie fortement intégrée), mais se différenciant par certaines attributs (couleur, forme...) fait référence à la différenciation horizontale.

    La présence sur le marché de produits différenciés horizontalement permet aux consommateurs de satisfaire leur goût pour la variété, ou de se rapprocher de leur variété idéale. Les facteurs de demande ont un rôle important.

    Dans l'approche de Lancaster, (1966 et 1975 ; 1971 et 1979), les produits s'apparentent à des paniers de caractéristiques et chaque consommateur exprime une préférence spécifique pour un certain panier. En raison de la présence d'économies d'échelle internes aux firmes, qui limite l'éventail des variétés rentables sur le marché, seuls certains consommateurs ont accès à leur

    26

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    variété idéale, tandis que les autres cherchent à se procurer la variété disponible qui s'en approche le plus. A cet égard, la différenciation horizontale à la Lancaster s'inspire de la différenciation spatiale de Hotelling, (1929). L'approche de Lancaster est appliquée au commerce international notamment par Lancaster, (1980) et Helpman, (1981).

    Les firmes étant nationales et les économies d'échelle assurant qu'aucune variété n'est produite par plus d'un producteur (concurrence monopolistique), chaque variété est produite dans un seul pays. Dans ce contexte, l'échange dans une zone assure aux consommateurs l'accès à de nouvelles variétés (celles importées de l'étranger), de sorte qu'ils peuvent en général se procurer une variété s'approchant davantage de leur idéal. De même, les firmes ont accès à un marché plus large leur permettant de mieux exploiter les économies d'échelle. La combinaison de la diversité des préférences des consommateurs et des économies d'échelles constitue donc un puissant moteur à l'échange.

    Dixit et Stiglitz, (1977) modélisent une différenciation horizontale des produits de formalisation plus simple dans une concurrence monopolistique. Les consommateurs y sont agrégés en un consommateur représentatif valorisant la variété d'un produit différencié horizontalement.

    L'utilité de ce consommateur représentatif est une fonction CES, qui croît non seulement avec la quantité de chaque variété mais aussi avec le nombre total de variétés disponibles. Anderson, de Palma et Thisse (ET, 1989 ; LE, 1992) ont établi une équivalence formelle entre la modélisation à la Dixit-Stiglitz d'un consommateur représentatif ayant du goût pour la variété et l'approche de Lancaster (1966, 1975, 1971 et 1979) où des consommateurs exprimant une diversité de préférences cherchent à s'approcher de leur variété idéale. En d'autres termes, le consommateur représentatif de Dixit-Stiglitz peut être considéré comme une agrégation de consommateurs exprimant une diversité de préférences à la Lancaster. Krugman, (1979a, 1980, 1981) met en évidence l'importance du modèle Dixit et Stiglitz dans ce cadre, l'échange international de

    27

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    biens permet de mettre à disposition des consommateurs une plus grande variété de produits, tandis que les firmes bénéficient, comme chez Lancaster, d'économies d'échelle accrues.

    La différenciation des produits peut être une justification du libre-échange : en s'ouvrant à la concurrence étrangère, un pays offre à ses consommateurs un choix plus large dans chaque catégorie de biens, et ce d'autant plus que la différenciation des produits est importante. On peut même dire qu'en retour, l'intensification de la concurrence pousse les entreprises à se différencier les unes des autres, autant que possible, ce qui accroît cette "offre de diversité".

    La faiblesse des échanges des zones telles que la zone CEMAC s'explique par le fait de l'inexistence des échanges croisées des produits similaires dans cette zone. Or cette zone gagnerait à y instaurer ce type d'échange car ses pays ont des structures économiques homogènes et les consommateurs ont des préférences hétérogènes. Plus des pays sont similaires et plus ils échangent entre eux, sous forme de commerce intra-branche.

    Un cas d'école illustrant ce raisonnement nous est fourni par le modèle de Krugman (1981), qui considère l'échange dans un modèle à deux pays et deux industries, où les avantages comparatifs sont définis par des dotations en facteurs spécifiques associés à chacune des deux industries ; dans ce modèle, un pays peut exporter un grand nombre de variétés dans chaque industrie, et l'intensité de l'échange intra-branche dépend de l'importance relative des échanges croisés à l'intérieur de chaque industrie et des échanges de produits de la première industrie contre ceux de la seconde industrie. Il apparaît alors que l'intensité de l'échange intra-branche et la diversification de l'économie sont tous deux des fonctions croissantes de la similarité des deux pays, définie par la différence de leurs dotations factorielles.

    Le développement de l'échange intra-branche, qui est favorable au bien être en permettant de disposer d'une plus grande diversité de produits, et de bénéficier d'une plus grande efficacité économique en raison de la réduction des marges de monopole, est tout à fait cohérent avec la recherche d'une plus grande

    28

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    diversification de l'économie : plus il y a d'échange intra-branche, plus le nombre de produits qui font l'objet d'une production de la part des entreprises nationales est grand.

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE D'AFRIQUE CENTRALE

    DETERMINATION DE LA DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUT DANS LA

    DEUXIEME PARTIE :

    29

    La vérification empirique de la relation entre l'achat des produits et attributs des produits repose sur la présentation du modèle théorique et sur les résultats qui en découlent.

    30

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Chapitre III- Choix de méthodologie de détermination

    Pour répondre à cette interrogation, nous allons analyser l'impact des attributs du bois sous forme de meuble sur le comportement d'achat des consommateurs présent sur le marché du meuble gabonais. Le but de cette étude est de montrer comment les caractéristiques ou attributs des produits influencent les choix consommateurs et peuvent intensifier les échanges intra-CEMAC

    Notre étude portera sur deux essences de bois que l'on retrouve dans l'Afrique Centrale en général et au Gabon en particulier. Ces deux essences sont : OKOUME et WENGE. Ces bois sont présentés aux consommateurs (nationaux et expatrier) présent sur le marché gabonais sous forme de meuble.

    Section 1- Présentation du modèle

    1-1 Le cadre théorique du modèle

    L'analyse des choix du consommateur est au centre de la différenciation par attribut et a pour objectif d'expliquer L'analyse du comportement individuel du consommateur.

    L'approche de Lancaster permet de rendre compte de la possibilité pour un bien de présenter un vecteur d'attributs distincts, eux-mêmes pouvant éventuellement être présents et combinés à d'autres attributs en quantité variable et issus de la consommation d'autres biens.

    Selon Lancaster (1966), c'est la maximisation de l'utilité qui est, certes, l'objectif du choix du consommateur mais, ce sont les caractéristiques intrinsèques ou les attributs du produit (couleur; goût, vitesse, durée de d'utilisation...etc.) qui lui procure cette utilité sous l'influence de ses propres caractéristiques. « Les biens en eux-mêmes ne procurent aucune utilité aux consommateurs, ils possèdent

    31

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    des caractéristiques et ces caractéristiques fournissent une utilité » (Lancaster, 1966).

    Sur cette base, Lancaster (1966) met au point la nouvelle approche pour la théorie du consommateur pour tenir compte des caractéristiques intrinsèques des produits demandés dans l'analyse de la demande. Cette nouvelle approche a révolutionné le domaine des études de la demande. Comme dans la fonction de demande originale, cette nouvelle approche pose l'hypothèse de choix qui maximise l'utilité du consommateur sous contrainte budgétaire.

    Le développement de cette théorie permet à Lancaster de promouvoir toutes les actions en faveur d'une meilleure information des consommateurs quant aux attributs de consommation des différents biens. Ainsi les informations dispensées par les associations de consommateurs, les labels et autres étiquettes d'information sur la composition des produits, mais aussi sa propre éducation, doivent permettre au consommateur de choisir au mieux son panier de biens compte tenu de ses préférences et sa contrainte budgétaire. De plus, l'arrivée sur le marché d'un nouveau produit, innovant par la combinaison inédite de ses attributs, est facilement intégrée par le consommateur, ce qui permet de traiter de certaines formes de différenciation des produits.

    L'utilité U est fonction des attributs intrinsèques (x) du produit et des caractéristiques (z) du consommateur.

    On a donc : ??ik= (??,z) équation (1)

    Avec Uik est l'utilité du produit k pour le consommateur i ; (x) représentant l'ensemble des attributs du produit ;

    (z) désignant les caractéristiques propres au consommateur.

    Pour opérationnaliser cette approche, plusieurs méthodes de collecte de données et des modèles d'analyses ont été développées. Parmi ces méthodes, l'analyse

    32

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    conjointe a été reconnue comme la meilleure méthode permettant d'évaluer l'importance relative des caractéristiques d'un produit sur la préférence du consommateur. Car, elle permet de mesurer par un seul plan d'expérience, toutes les informations non mesurables par un questionnaire adressé aux consommateurs (Gil, 1997 ; Guyon, 2010).

    Il existe deux approches d'analyse conjointe. L'approche traditionnelle (rating based approach) qui consiste à faire noter ou à faire classer les consommateurs, un ensemble de profils et à estimer les utilités par régression linéaire (Guyon, 2010; Halbrendt, et al., 1991 et Ohannessian, 2008). Cette approche demande beaucoup d'énergie et nécessite que les répondants aient un niveau intellectuel donné. Il faut qu'ils comprennent parfaitement les produits qu'on leur propose et qu'ils soient capables de mener une analyse critique de leurs caractéristiques afin de pouvoir noter ou classer objectivement et judicieusement. Cette méthode a été supplantée depuis les années 2000 par l'approche dite discrète (choice based approach) qui mesurent les choix des consommateurs et non leur note ou classement. Cette dernière approche a bénéficié des progrès effectués en économie dans la modélisation des choix initiés par les travaux de McFadden, (1970)2. Dans cette approche, les profits sont représentés en plusieurs petits groupes (jeux) pour faciliter l'appréciation.

    1-2 Modèle empirique

    Plusieurs modèles économétriques ont été mis au point sur la base du RUM3. Les plus utilisés sont: le logit multinomial (multinomial logit MNL) et le logit conditionnel (Green, 2005; Guyon, 2010; Kpenavoun, Gandonou, 2009 ; Ohannessian, 2008). Ces modèles posent un problème de cohérence en raison d'une hypothèse qui n'est pas souvent vérifiée: l'Indépendance des Alternatives

    2Ces travaux lui on valut le prix Nobel d'économie en 2000 3Utilité aléatoire (RUM)

    33

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    non Pertinentes IIA (Green, 2005; Guyon, 2010; Kpenavoun, Gandonou, 2009 ; Ohannessian, 2008). Elle assume que le choix d'un produit ne dépend pas des autres produits qui lui sont semblables dans le groupe d'alternatives, ce qui n'est pas conforme à la réalité.

    Des modèles alternatifs ont alors été proposés pour surmonter cette difficulté. On peut citer le logit emboité (Nested logit) introduit par McFadden, 1970 et le Probit Multinomiale (Green, 2005; StataCorp, 2009 et Wooldridge, 2002). Le Nested logit assume que la partie stochastique de l'utilité suit une loi GEV (Generalized Extreme-Value) qui tient compte des corrélations qui existent entre les alternatives au niveau d'un groupe (Kpenavoun, Gandonou, 2009). Mathématiquement, l'utilité d'un bien j pour un individu i est :

    ??ij= Vij + åij équation (2)

    Avec Vij la fonction linéaire des attributs du produit et/ou des consommateurs

    et åij est la variable stochastique qui représente les erreurs de perception et/ou d'optimisation de la part du consommateur i.

    ?????? =?????? +7???? et ?????? = ?????? +7????+ ??????

    ????k = ?????? +7??k + ????k2 équation (3)

    Cette équation traduit le fait que le consommateur (i) choisira l'alternative qui a la plus grande utilité pour lui.

    ?????? = ????(???? =?? )

    =(?????? >?????? ? ??=??,...?????) équation (4)

    =???? (??????-?????? =?????? -?????? ? ??=??,...?????) =Pr(??????-?????? = ??(????j - xik)' ? ??=??,...?????)

    34

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    L'équation (4) désigne le fait que consommateur i choisira l'alternative qui a la plus grande utilité pour lui. On pose la probabilité qu'il choisisse le profil j parmi les K profils soumis à son appréciation:

    2- Présentation des variables du modèle

    Nous prenons appui sur les travaux de Thierry A. Kinkpe Prosper Houessionon Patrice Y. Adégbola et Gauthier Biaou (2013) qui utilisent un modèle de choix discret qui est spécifié et estimé par la méthode de nested logit pour analyser les préférences des consommateurs d'ananas frais au Bénin (variable qualitative). Les probabilités de choix sont estimées. Les régressions sont les outils les plus appropriés pour déterminer les causalités entre variables, mais dans le cas de leur travail, les méthodes d'estimation usuelles (moindres carrées) n'ont pas été appropriées. Le cadre théorique de ce modèle est celui des utilités aléatoires (RUM), il suppose que tous les profils d'un jeu ont la même chance d'être choisis.

    A cet égard nous l'adoptons au cas du Gabon pour étudier l'impact des attributs intrinsèques du bois présenter sous forme de meuble sur le comportement d'achat des consommateurs. En effet, le Gabon à l'instar des autres pays de la CEMAC (le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République de Centre Afrique et le Tchad) possède une grande variété d'essence de bois, mais nous choisissons arbitrairement de porter notre étude sur Okoumé et le Wenge qui ne font l'objet d'aucune restriction commerciale.

    L'okoumé, est un bois de la famille de BURSERACEAE4 (angiosperme) dont le nom scientifique est Aucoumea Klaineana. Ce bois est très connu des consommateurs. Il possède plusieurs attributs intrinsèques : il est de couleur rouge clair, il résiste faiblement aux attaques de champignons et termites, il résiste durablement aux attaques de insectes à bois, il nécessite un traitement

    4 Ce sont des arbres ou des arbustres résineux des régions subtropicales.

    35

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    de préservation face à l'humidité. Ce bois est utilisé comme intérieur de contreplaqué, placage de tranché, comme meuble courant ou éléments... On retrouve ce bois au Cameroun (il est appelé MFUMU), en Guinée Equatoriale (il est appelé OKUME), au Congo (N'KUMI) et au Royaume-Uni (il est appelé GABOON). Ce bois est consommé sous forme de meuble mais à cause de la faiblesse de ses attributs sa résistance globale est limitée.

    Le Wenge quant à lui, est un bois de la famille FABACEAE (angiosperme)5 dont le nom scientifique est Millettia Lorentii. Ce bois est moins connu des consommateurs en générale, quelques rares individus, surtout ceux qui travaillent dans le secteurs bois, connaissent ce dernier. Ils possèdent de nombreux attributs intrinsèques : il est de couleur brun foncé, il résiste durablement aux attaques de champignons, aux insectes à bois et termites, il ne nécessite aucun traitement de préservation face à l'humidité, ce bois est très pratique dans les climats tempérés. Il est utilisé pour la fabrication des parquets, placage tranché, menuiserie intérieur et extérieur, meuble courant ou éléments... on retrouve ce bois au Cameroun (il est appelé Awoung), au Congo et en République Démocratique du Congo (il est appelé Wenge), en France, Allemagne, Royaume-Uni (il est appelé Panga-Panga).

    Notre étude consiste à présenter deux meubles (un meuble en okoumé et un en wenge) aux consommateurs et à analyser l'impact des attributs de ses meubles sur l'achat de meuble.

    Un modèle économétrique nous permettra de voir comment les attributs de bien meuble et les caractéristiques propres aux consommateurs influences les choix de ces derniers dans leurs achats de meuble au Gabon. Une équation (modèle économétrique) expliquant la variable dépendante (AchatMeuble) sera évaluer.

    5 Les Fabaceae ou Luguminoisae sont une famille de plantes dicotylédones de Fabales.

    36

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    2-1 Variable dépendante

    La variable endogène de ce modèle traduit l'utilité AM du bien b bois (sous la forme d'un meuble) pour le consommateur sur le marché gabonais cg. Elle représente la satisfaction que procurent les attributs intrinsèques du bien meuble aux consommateurs. Cette variable est conforme à Lancaster (1966), pour ce dernier, ce sont les attributs du bien qui procurent une utilité.

    Nous notons cette variable U (cg,b)

    2-2 Variables indépendantes

    Les variables exogènes sont composées des attributs du bien bois sous forme de meuble et / ou des caractéristiques des consommateurs. Les attributs jouent un rôle crucial dans le choix des consommateurs.

    Nous notons cette variable DPA (cg,b), elle est une fonction linéaire des attributs et / ou des caractéristiques des consommateurs. Les biens présents sur le marché ont des attributs intrinsèques qui sont valorisés ou pas par les consommateurs. Sur la base de ces attributs, les consommateurs, en fonction de leurs préférences qui sont hétérogènes, vont soient sélectionner des produits (Restle, 1961) ou éliminer (Tversky, 1972 a, b).

    DPA (cg,b) = áXcg + uZb

    Avec X désigne les attributs du produit bois (meuble) et Z l'ensemble des caractéristiques des consommateurs.

    Ainsi, les consommateurs ont des préférences que les producteurs doivent prendre en compte pour que la stratégie différenciation du produit bois soit efficace et rentable. A ce propos, Rainelli (1997) dit qu'il « ne suffit pas pour un producteur de différencier son produit par rapport à ceux des concurrents, mais encore faut-il que les consommateurs perçoivent ces différences et les valorisent ».

    37

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    AchatMeuble est une variable dépendante qualitative dichotomique qui prend la valeur 0 si l'enquête achète en un meuble dans l'année et la valeur 1 si l'enquêté achète plusieurs meubles. Ainsi donc, nous aurons à choisir entre un modèle Logit et Probit. En effet, pour la variable expliquée, les modèles dichotomiques Logit et Probit admettent, non pas un codage quantitatif associé à la réalisation d'un évènement (comme dans le cas de la spécification linéaire), mais la probabilité d'apparition de cet évènement, conditionnellement aux variables exogènes (Hurlin, 2003).

    Pour faire le choix entre le Logit et Probit, nous allons effectuer un test de normalité. Le teste de normalité d'une distribution revient à chercher et/ou savoir si cette distribution correspond aux critères de normalité. Le test de normalité est fondé sur la notion de coefficient d'asymétrie « Skewness » et d'aplatissement « Kurtois », il permet de vérifier la normalité d'une distribution statistique (Bourbonnais, 1998). Les hypothèses associées au test sont construites comme suit :

    H0 : les résidus sont normalement distribués si la probabilité associée est supérieure au á=0,001

    H1 : les résidus ne sont pas normalement distribués si la probabilité associée est inférieure au seuil á=0,001. Ainsi, les résultats test sont présentés dans ce tableau suivant :

    Tableau des résultats du test de normalité des résidus (Skewness/Kurtosis tests for Normality)

    Variable | Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) chi2(2) Prob>chi2

    myResiduals| 2.3e+03 0.0000 0.0000 3482.57 0.0000

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    38

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Nous constatons que les données ne sont pas normalement distribuées étant donné que la probabilité associée au test de normalité des résidus (Prob>chi2=0,000) est inférieure au seuil de 0,01. Ce qui, de ce fait, nous pousse à prendre alternative H1 et rejeter ainsi l'hypothèse H0. Ainsi, une régression logistique sera donc appliquée pour notre modèle.

    Section 2- La spécification et l'estimation du modèle

    2-1 Modèle à des fins d'estimations

    La modélisation choisie pour apprécier l'impact des attributs d'un produit sur le choix des consommateurs s'appuie sur une formulation empirique du modèle de Lancaster (1966) qui se traduit par la forme fonctionnelle suivante :

    AM =f(X,Z)

    AM(cg,b) = DPA(cg,b) + å(cg,b) avec DPA(cg,b) = áXcg + uZb

    D'où

    AM(cg,b) = áXcg + uZb + å(cg,b)

    Après avoir effectué le test de Khi-deux pour voir s'il y a une association entre la variable AchatMeuble (AM) et les variables indépendantes, nous retenons comme modèle économétrique la forme suivante :

    AM(cg,b) = â0 + â1REV + â2SIT + â3DIST + â4ATC + â5ATSOLID + åcg,b Avec :

    REV : revenu de l'enquêté ;

    SIT : situation socio-professionnelle de l'enquêté ;

    39

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    DIST : distance à parcourir pour acheter un meuble, qui est considéré comme un attribut du meuble;

    ATC : attribut de couleur du meuble qui dépend du bois utilisé pour la fabrication ;

    ATSOLID : attribut de solidité du meuble qui dépend du bois utilisé pour la fabrication ;

    2-2 Base de données

    Cette étude a été basée sur deux collectes de données consécutives. Une enquête exploratoire qui a permis de collecter les données qualitatives de base pour l'étude de préférence (attributs importants dans le choix des consommateurs et leurs modalités) et une enquête structurée qui a servi à la collecte des données quantitatives et à la mesure de la préférence des consommateurs.

    2-3 Zone de collecte des données et échantillonnage

    Au total, 2253 consommateurs ont été enquêtés dans les communes de Libreville, Akanda et Owendo.

    Commune

    Taille de l'échantillon

    Libreville

    1000

    Owendo

    753

    Akanda

    500

    Total

    2253

    40

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    2-4 Méthode de collecte et données collectées

    La collecte des données ayant servi à la réalisation de ce travail a été faite du mois de mai au mois novembre 2018, dans les communes de Libreville, Akanda et Owendo. Dans chaque commune échantillonnée, la collecte de données a été faite en deux étapes. La première constituait à déterminer la proportion des acheteurs de meuble fait en bois. Elle consistait à demander à tous les individus à même de prendre leur propre décision de consommation, s'ils achetaient les meubles en bois. Après ce travail, le nombre d'enquêtés prévus a été choisi de façon aléatoire. Chaque enquêté a été amené à donner ses caractéristiques socio-économiques, sa consommation de bois sous forme de meuble et la qualité de meuble qu'il préfère.

    2-5 Le choix des attributs et leurs niveaux

    Au cours de l'enquête exploratoire, les consommateurs ont choisi et hiérarchisé les attributs qu'ils préfèrent sur Le meuble. Ces données ont été saisies et un classement moyen a été fait. Les rangs moyens ont révélé que les consommateurs de meuble insistent le plus la solidité du bois, la couleur et la distance à parcourir.

    Trois attributs ont été retenus, ainsi nous avons :

    - Attribut de solidité qui mesure la durabilité du bois, et donc du meuble vis-à-vis des attaques des insectes à bois et de vis-à-vis de l'humidité. Deux niveaux ont été choisis OUI (solide pour le bois WENGE) et NON (pas solide pour le bois OKOUME)

    - Attribut couleur qui présente la couleur naturelle du bois et donc du meuble. Deux niveaux : ROUGE (pour le bois OKOUME) et BRUN (pour le bois WENGE).

    41

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    - La distance à parcourir mesure la distance maximale que peut parcourir un consommateur de son domicile au lieu d'achat pour acquérir le meuble qui répond à toutes ses préférences. Quatre niveaux ont été pris arbitrairement : moins de 10 km; entre 10 km et 20 km; entre 20 et 40 km; entre 40 km et plus.

    De plus, des caractéristiques propres aux consommateurs sont mis en valeur telles que : le revenu, la situation socio-économique, la connaissance en terme de bois qui font l'objet d'une restriction commerciale.

    2-6 Techniques de traitement des donnés

    Les principales techniques utilisés pour traiter les données issues de nos enquêtes sont : le test de fiabilité et la régression.

    2-6-1 Le test du Khi-deux

    Pour déterminer les liens d'association entre nos variables indépendantes sur la variable dépendante, nous avons fait un test du Khi*-deux. Le test du Khi-deux est un test qui consiste à tester la significativité statistique d'une association de deux variables qualitatives (nominales ou ordinales) (Carrino et Poujol, 2009). Deux hypothèses sont à tester : d'une part l'hypothèse nulle H0 (pas d'association entre les deux variables) et d'autre part, l'hypothèse alternative H1 (il existe une association entre les variables).

    Ainsi, H0 est à rejeter si le Khi-deux (x2) calculé est supérieur à la valeur de référence de Khi-deux se retrouvant dans la table de Khi-deux pour n degré de liberté (lignes) et pour un á (niveau de précision donné en colonne.)

    L'étude de l'indépendance des caractères X et Y conduit à formuler l'hypothèse H0 (( les caractères X et Y sont indépendants » contre l'hypothèse H1 (( les caractères X et Y sont dépendants ».

    42

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Sous l'hypothèse H0 on compare les distributions d'effectifs observés et théoriques obtenus en faisant l'hypothèse d'indépendance des deux caractères.

    La variable aléatoire x2 est une variable de Pearson à v = (L-1)(C-1) degré de liberté (ddl) avec L : nombre de lignes et C : le nombre de colonnes du tableaux de contingence

    Tableau 1 : Répartition des enquêtés suivant le lieu d'achat et l'achat des meubles

     

    Lieu d'achat

    Total

    chez le

    menuisier

    chez le

    magasin

    chez les deux

    Achat de meuble

    un

    26,9%

    0%

    23,6%

    50,5%

    plusieurs

    15,7%

    9,3%

    24,5%

    49,5%

    Total

    42,6%

    9,3%

    48,1%

    100,0%

    Pearson chi2(2) = 276.3855 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.3502

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Ce tableau enseigne que 42,6% des enquêtés achètent leurs meubles chez un menuisier, 9,3% achètent dans un magasin et 48,1% vont à la fois chez un menuiser et dans un magasin pour acheter les meubles. A la question de savoir s'il existe un lien d'association entre l'achat de meuble et le lieu d'achat, le test de Khi-deux (x2=276.3855 ; Pr = 0.000) prouve qu'au seuil de 99% (p<0,01), il existe un lien d'association et cette dernière est moyenne car Cramérs v = 0,3502

    43

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Tableau 2 : Répartition des enquêtés suivant le Revenu et l'achat des meubles.

     

    Revenu

     
     
     
     

    101-

    201-

     

    401-

     
     
     

    0-50

    51-100

    200

    300

    301-400

    500

    501 et

     
     

    FCFA

    FCFA

    FCFA

    FCFA

    FCFA

    FCFA

    plus

    Total

    Achat de

    un

    26,4%

    8,4%

    0,9%

    0%

    14,8%

    0%

    0%

    50,5%

    meuble

    plusieurs

    8,8%

    0%

    7,9%

    9,3%

    6,9%

    0,9%

    15,7%

    49,5%

    Total

    35,2%

    8,4%

    8,8%

    9,3%

    21,7%

    0,9%

    15,7%

    100,0%

    Pearson chi2(6) = 1158.882 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.7172

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Ce tableau renseigne que 35,2% des enquêtés ont un revenu situé entre 0-50 FCAF, 8,4% ont un revenu situé entre 51-100 FCFA, 8,8% ont un revenu situé entre 101-200 FCFA, 9,3% ont un revenu situé 201-300 FCFA, 21,7% ont un revenu compris entre 301-400 FCFA, 0,9% ont un revenu situé 401-500 FCFA et 15,7% ont un revenu situé en 501 et plus.

    Le test de Khi-deux (x2=1158,882 ; Pr = 0.000) révèle que l'achat des meubles et associé au revenu au seuil de 99% (p<0,01) et cette association est très forte car Cramér's V = 0.7172

    44

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Tableau 3 : Répartition des enquêtés suivant la Situation socioprofessionnelle et l'achat du meuble

     

    Situation socio-professionnelle

    Total

    chômeur

    employé

    étudiant

    Achat de meuble

    un

    2,8%

    24,1%

    23,6%

    50,5%

    plusieurs

    0%

    41,7%

    7,9%

    49,5%

    Total

    2,8%

    65,8%

    31,4%

    100,0%

    Pearson chi2(2) = 345.6481 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.3917

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Le tableau nous renseigne que 2,8% des enquêtés sont chômeurs, 65,8% sont employés et 31,4% sont des étudiants. Le test de Khi-deux (x2= 345,6481 ; Pr = 0.000) révèle que l'achat des meubles et associé à la situation socioprofessionnelle au seuil de 99% (p<0,01) et cette association est moyenne car Cramér's V = 0,3917.

    Tableau 4 : Répartition des enquêtés suivant Connaissance sur les restrictions commerciales et l'achat de meuble.

     

    connaissez-vous les essences de

     
     

    bois qui ne font pas l'objet d'une

     
     

    restriction commerciale

     
     

    non

    oui

    Total

    Achat de meuble

    un

    32,0%

    18,5%

    50,5%

     

    plusieurs

    16,6%

    32,9%

    49,5%

    Total

    48,6%

    51,4%

    100,0%

    Pearson chi2(1) = 199.1730 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.2973

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    45

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Ce tableau renseigne que 48,6% des enquêtés ne connaissent pas les essences de bois qui font l'objet d'une restriction commerciale et 51,4% connaissent les essences de bois qui l'objet d'une restriction commerciale. Le test de Khi-deux (x2=199,1730 ; Pr = 0.000) révèle que l'achat des meubles et à la connaissance des essences de bois qui font l'objet d'une restriction commerciale sont associés au seuil de 99% (p<0,01) et cette association est moyenne car Cramér's V =0,2973.

    Tableau 5 : Répartition des enquêtés suivant la distance à parcourir et l'achat de meuble.

     

    quelle distance maximum seriez-vous prêt à

    parcourir pour acheter votre meuble

    Total

    moins de 10 km

    entre 10 km et 20 km

    entre 20 et 40 km

    entre 40 km et plus

    Achat de meuble

    un

    39,8%

    10,6%

    0%

    0%

    50,4%

    Plusieur s

    8,8%

    7,9%

    25,0%

    7,9%

    49,6%

    Total

    48,6%

    18,5%

    25,0%

    7,9%

    100,0%

    Pearson chi2(1) = 1196,367 Pr = 0.00 Cramér's V = 0.7288

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Le tableau renseigne que 48,6% des enquêtés sont prêt à parcourir moins de 10 km pour effectuer un achat de meuble, 18,6% sont prêt à parcourir entre 10 km et 20 km, 25,0% sont à parcourir entre 20 et 40 km et 7,9% sont prêt à parcourir 40 km et plus. Le test de Khi-deux (x2=1196,367 ; Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et la distance à parcourir au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est très fort car Cramér's V =0,7288.

    46

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Tableau 6: Répartition des enquêtés suivant l'attribut solidité du bois et l'achat de meuble.

     

    Attribut de solidité

    Total

    non

    oui

    Achat de meuble

    un

    19,0%

    31,4%

    50,5%

    plusieurs

    7,9%

    41,7%

    49,5%

    Total

    26,9%

    73,1%

    100,0%

    Pearson chi2(1) = 137.0072 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.2466

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Ce tableau nous renseigne que 26,9% n'ont pas de préférence pour l'attribut de solidité du meuble tandis que 73,1% sont influencer par cet attribut. Le test de Khi-deux (x2=137.0072 ; Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et l'attribut de solidité au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est moyen car Cramér's V =0,2466.

    Tableau 7 : Répartition des enquêtés suivant l'attribut couleur du bois et l'achat de meuble.

     

    Attribut couleur

    Total

    rouge

    brun

    Achat de meuble

    un

    18,5%

    32,0%

    50,5%

    plusieurs

    11,6%

    37,9%

    49,5%

    Total

    30,1%

    69,9%

    100,0%

    Pearson chi2(1) = 47.2736 Pr = 0.000 Cramér's V = 0.1449

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Le tableau nous renseigne que 30,1% des enquêtés achètent des meubles dont le bois à la couleur et 69,9% le meuble dont le bois est de couleur brun. Le test

    47

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    de Khi-deux (x2=47,2736 ; Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et l'attribut de couleur du bois au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est très moyen car Cramér's V =0,1449.

    Tableau 9 : Répartition des enquêtés suivant le déplacement sur les autres marchés de la CEMAC et l'achat de meuble.

     

    si le meuble de votre choix n'est pas

     
     

    sur le marché gabonais, serez-vous

     
     

    prêt à aller acheter ce dernier sur

     
     

    les autres marchés de la CEMAC ?

     
     

    non

    oui

    Total

    Achat de meuble

    un

    0%

    50,5%

    50,5%

     

    plusieurs

    15,7%

    33,8%

    49,5%

    Total

    15,7%

    84,3%

    100,0%

    Pearson chi2 (1) = 427.8936 Pr = 0.000 Cramér's V = -0.4358

    Source : nos calculs dans Stata 12.0

    Ce tableau nous renseigne que 15,7% des enquêtés ne sont pas favorables au déplacement sur les autres de la CEMAC tandis que 84,3% sont prêt à aller acheter leurs meubles dans les autres pays, ce qui traduit une acceptation des produits des pays de la sous-région. Le test de Khi-deux (x2=427,8936 ; Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et l'attribut de couleur du bois au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est très faible car Cramér's V = - 0,1449.

    48

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Chapitre IV- Présentations, interprétations des résultats de l'enquête et les recommandations

    Section 1- Présentation des résultats

    AM(cg,b) = â0 + â1REV + â2SIT + â3DIST + â4ATC + â5ATSOLID + åcg,b

    . logistic AchatMeuble revenu situation distance attributDesign preferencesolidite (Résultats 1)

    Logistic regression

    Number of obs LR chi2(5) Prob > chi2 Pseudo R2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Odds Ratio

     
     

    P>|z|

    =

     
     

    4.612833

    .4132239

    17.07

    0.000

    =

    =

    3.870045

     

    Log likelihood = -419.0957

    7.151441

    1.651694

    8.52

    0.000

    =

    4.54779

     
     

    1150.879

    520.0622

    15.60

    0.000

    474.6646

     
     

    .0743801

    .0232033

    -8.33

    0.000

    .0403571

     

    AchatMeuble

    .1370534

    Std. Err.

    .0363178

    z

    -7.50

    0.000

    [95% Conf.

    .0815323

     
     

    .001173

    .0005677

    -13.94

    0.000

    .0004543

     

    49

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    logistic AchatMeuble revenu situation distance attributDesign preferencesolidite, coef (Résultats 2)

    Logistic regression

    Number of obs LR chi2(5) Prob > chi2 Pseudo R2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    z

    P>|z|

     
     
     

    1.528842

    .0895814

    17.07

    0.000

    1.353266

     
     

    1.967314

    .2309596

    8.52

    0.000

    1.514641

     
     

    7.048282

    .4518824

    15.60

    0.000

    =

    6.162608

     
     

    -2.598567

    .3119555

    -8.33

    0.000

    =

    -3.209989

     
     

    -1.987385

    .2649901

    -7.50

    0.000

    =

    -2.506756

     

    Log likelihood = -419.0957

    -6.748213

    .4839585

    -13.94

    0.000

    =

    -7.696754

     

    AchatMeuble

    Coef.

    Std. Err.

    revenu

    situation

    distance

    Source : nos calculs dans Stata 12.01

    2253

    2284.93

    0.0000

    0.7316

    [95% Conf.

    Interval] 1.704419 2.419986 7.933955

    attributDesign

    -1.987146

    preferencesolidite

    -1.468013

    _cons

    -5.799672 Section 2- Les attributs des produits et les caractéristiques propres au consommateurs affectent significativement l'achat des produits et favorise l'échange intra-branche

    1- Les attributs des produits associés aux caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement l'achat des biens

    Les deux tableaux nous présentent les résultats des estimations de modèle Logit. La quantité globale de l'estimation est très satisfaisante ; la P-value du test de rapport de de maximum de vraisemblance est (LR) est acceptable puisqu'elle présente une valeur inférieure à 1%. En ce qui ce qui concerne la significativité globale du modèle, en comparant toujours P-value avec les différents seuils, ce

    50

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    tableau révèle que modèle est très significatif au seuil de 1% avec les probabilités inférieures à 0,001.

    La statistique du log de vraisemblance est LR = 2248,93, ce qui est supérieur au Chi-carré tabulé qui est de 5. De plus, le pseudo R2 estimé est de 0,7316, ce qui indique qu'il rapporte 73% des d'information.

    De ces tableaux, il ressort que les différentes variables expliquant l'achat de meuble sont toutes significatives au seuil de 1% : nous avons d'une part le Revenu et la situation socio-professionnelle qui mettent en valeur les caractéristiques propres de l'enquêté et d'autre part, nous avons l'attribut Design, l'attribut de solidité et la distance qui sont les attributs propres au meuble.

    En étudiant les coefficients de chaque variable nous avons :

    ? Le Revenu : le signe de son coefficient est positif ce qui signifie que l'accroissement du revenu favorisera la probabilité de survenu de l'achat du meuble autrement dit, si le revenu de l'enquêté augmente, la probabilité qu'il achète le meuble qui répond à ses préférences (dans ce cas de figure, le meuble fait avec le bois Wengé) augmente. Ainsi, avec Pr = 0.000 au seuil de 1% d'erreur, il y a une forte dépendance entre l'achat du meuble et le revenu. La consommation dépend du revenu ainsi, plus le revenu est élevé plus, les consommateurs achètent le meuble dont les attributs sont supérieurs en qualité, cette attitude met en relation le goût pour la réalité (Gabszewicz et Thisse, 1979), et l'intensité de préférence pour la qualité (qui peut d'ailleurs être corrélée au revenu) Mussa et Rosen (1978) à contrario, les consommateurs dont la capacité à répondre sur le marché du meuble est moins importante ont une préférence pour la variété des meubles ;

    ? La situation socio-professionnelle : le signe de son coefficient est positif ce qui traduit que les enquêtés salariés (employés) sont détenteur d'un pouvoir d'achat qui leurs permettent de répondre sur le marché du meuble.

    51

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Cette variable nous montre que les employés, 65,9% sur les 100 % sont ceux qui consomment les meubles le plus chère c'est-à-dire celui qui possèdent les attributs de qualité (fait avec le bois Wengé). En effet, tous les employés sont prêts à acheter à un prix chère le meuble qui réponds à toutes leurs préférences. Il y a une relation de dépendance importante entre la variable AchatMeuble et la situation socio-professionnelle car Pr = 0.000 au seuil de 1% d'erreur ;

    ? La distance : le signe positif du coefficient de la variable Distance montre que le distance joue un rôle dans la décision d'achat des enquêtés. La variable distance qui mesure le nombre de kilomètre que serait prêt à parcourir un consommateur de son domicile au lieu d'achat du meuble, traduit que non seulement l'enquêté est prêt à se déplacement le plus loin possible pour acquérir le meuble mais la survenu d'achat sera d'autant plus grand que la distance sera plus faible. Le producteur de meuble en l'occurrence le menuisier (qui est le plus apprécier par les enquêtés) qui sera plus proche de ses clients ou qui pratiquera un service de livraison à domicile aura une plus grande part de marché, nous avons un aspect de la différenciation horizontale car la distance crée une différence, (la distance est considérée comme un attribut) dans le produit du point de vue du consommateur (Hoteling, 1929). Avec une Pr = 0.000 au seuil de 1% d'erreur, nous remarquons très bien qu'il y a une forte relation entre la possibilité de survenu de l'achat du meuble et la distance à parcourir. La distance est attribut important du produit meuble sur le marché gabonais car seul 48,6% sont prêt à faire moins de 10 km pour acheter le meuble de leurs préférences alors que seul 7,9% sur 100% des enquêtés sont prêt à parcourir une distance supérieure ou égale à 40 km. Cela traduit le fait qu'au Gabon en particulier et dans zone CEMAC, le déplacement est très couteux ;

    ? L'attribut de Couleur : avec Pr = 0.000 au seuil de 1% d'erreur, cet attribut est important dans la décision d'achat de meuble. 69, 9% des enquêtés préfèrent un meuble de couleur brun (fait avec le bois Wenge)

    52

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    alors que 30,9% préfèrent le meuble de couleur rouge (fabriqué avec le bois Okoumé). Cet attribut met en valeur la variété des meubles présent sur le marché, chaque consommateur a une préférence pour cette dernière en fonction des attributs perceptibles comme la couleur. Les différentes variétés des produits mettent en relation la différenciation horizontale. En effet, dans cette forme de différenciation, aucune variété n'est supérieure à l'autre mais le consommateur choisira la variété qui accroit son utilité en raison de son goût pour la variété (Krugman, 1979, 1980) ou il choisira le produit qui se rapproche le plus de sa variété idéale (Lancaster, 1980). C'est attribut important car il met en valeur le bois qui répond aux préférences de la majorité des enquêtés. Le fait que le signe de son coefficient soit négatif traduit qu'une augmentation cet attribut dans la fabrication des meubles ne favorisera pas la probabilité de survenu de l'achat. Cela peut s'expliquer qu'en période crise par exemple, le producteur de meuble devrait mettre moins en avant cet attribut si ce dernier veut au moins sa gardé sa part de marché. Cette variable donne à la stratégie de différenciation horizontale une place de choix dans les stratégies de marketing des menuiseries présentes sur le marché gabonais;

    ? L'attribut de Solidité : le signe négatif de son coefficient montre que la probabilité de survenu de l'achat de meuble sera moins faible avec l'augmentation de la présence de cet attribut sur le meuble mais avec Pr = 0.000 au seuil d'erreur de 1%, il y a manifestement un lien de dépendance entre l'achat de meuble et cette variable. Cet attribut met en relief la différenciation verticale des produits. En effet, dans cette forme de différenciation, les consommateurs s'accordent sur un classement des variétés en ordre de préférence. Cette ordre de préférence est mesuré par les attributs du produit. Les consommateurs de meuble sur le marché gabonais préfèrent à 73,1% le meuble dont la solidité est très élevée vis-à-vis des attaques des insectes à bois et des champignons, et dont la résistance à l'humidité est très forte par rapport au climat de l'Afrique

    53

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Centrale6. Selon le classement des meubles par attributs, les meubles fabriqués avec l'essence de bois Wenge sont de meilleurs qualités que ceux fabriqués avec l'Okoumé. Ainsi, les consommateurs qui ont un goût pour la qualité achètent le meuble dont l'attribut de solidité est supérieur. De plus, les enquêtés qui sont propriétaires de maison ont une grande affection pour les meubles fabriqués avec le Wenge car ces derniers sont très durables et peuvent être utilisés par plusieurs générations.

    Avec un pseudo R2= 0,7316, nous pouvons conclure un bon pouvoir de prédilection et une bonne qualité d'ajustement de notre modèle car le pseudo R2 est très proche de 1. De plus, la probabilité d'une prédilection correcte de notre modèle est 50, 47% (voir les résultats Eviews ci-dessous) ce qui conforte la robustesse de notre modèle.

    6 Le climat est équatorial, chaud, avec un taux d'humidité assez important (de 85 à 100% en saison des pluies).

    54

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Expectation-Prediction Evaluation for Binary Specification Equation: UNTITLED

    Date: 12/08/18 Time: 10:10

    Success cutoff: C = 0.5

     

    Estimated Equation

    Dep=0 Dep=1

    Total

    Constant Probability

    Dep=0 Dep=1

    Total

    P(Dep=1)<=C

    1074

    324

    1398

    1137

    1116

    2253

    P(Dep=1)>C

    63

    792

    855

    0

    0

    0

    Total

    1137

    1116

    2253

    1137

    1116

    2253

    Correct

    1074

    792

    1866

    1137

    0

    1137

    % Correct

    94.46

    70.97

    82.82

    100.00

    0.00

    50.47

    % Incorrect

    5.54

    29.03

    17.18

    0.00

    100.00

    49.53

    Total Gain*

    -5.54

    70.97

    32.36

     
     
     

    Percent Gain**

    NA

    70.97

    65.32

     
     
     
     

    Estimated Equation

     

    Constant Probability

     
     

    Dep=0

    Dep=1

    Total

    Dep=0

    Dep=1

    Total

    E(# of Dep=0)

    874.41

    260.43

    1134.84

    573.80

    563.20

    1137.00

    E(# of Dep=1)

    262.59

    855.57

    1118.16

    563.20

    552.80

    1116.00

    Total

    1137.00

    1116.00

    2253.00

    1137.00

    1116.00

    2253.00

    Correct

    874.41

    855.57

    1729.98

    573.80

    552.80

    1126.60

    % Correct

    76.90

    76.66

    76.79

    50.47

    49.53

    50.00

    % Incorrect

    23.10

    23.34

    23.21

    49.53

    50.47

    50.00

    Total Gain*

    26.44

    27.13

    26.78

     
     
     

    Percent Gain**

    53.37

    53.76

    53.57

     
     
     

    *Change in `'% correct form default (constant probability) specification

    Chag n

    **Percent of incorrect (default) prediction corrected by equation

    Source: nos résultats Eviews.

    (default) prediction

    Ces résultats nous montrent que les attributs des produits et les caractéristiques propres aux consommateurs influencent positivement le comportement d'achat

    55

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    de meuble. Ces résultats sont conformes à la théorie de Lancaster (1966) :la maximisation de l'utilité des consommateurs dépend fortement des attributs du bois qui est utilisé pour la fabrication du meuble. Les enquêtés ont une très forte préférence pour les meubles fabriqués avec l'essence de bois wengé. Ainsi, la stratégie de différenciation horizontale ou verticale et le même les deux combinés apparaissent clairement dans ces résultats. Les producteurs doivent veiller à mettre sur le marché des meubles dont les attributs sont valorisés par les consommateurs ce qui favorisera le commerce car ces attributs servent de critère de sélection ou d'élimination.

    Afin de mesurer l'impact de la différenciation par attribut dans la zone CEMAC, nous allons premièrement calculer la part du commerce intra-branche dans la zone CEMAC puis nous montreront l'impact de la différenciation par attribut sur les échanges en zone CEMAC.

    1-1 Calcul de la part de l'intra-branche dans les échanges intra CEMAC

    La mesure de l'échange intra-branche n'est pas chose aisée, plusieurs auteurs ont proposé des indicateurs tels que : Verdoorn, (1960) ; Kojima, (1964) ; Michaely, (1962) ; Balassa, (1966) mais ces indicateurs se sont avérés très imprécis. Afin de remédier à cela, Grubel et Lloyd, (1975) construisent un nouvel indicateur. Dans sa version simple, il s'exprime ainsi :

    GLi = [(Xi+Mi) - IXi-MiI] / (Xi+Mi) = 1 - [IXi-MiI / (Xi+Mi)]

    Avec : Xi : exportations du produit i et Mi : importations du produit i.

    GLi est tel que ses résultats sont compris entre [0 et 1]. Lorsque GLi tend vers zéro, la spécialisation est interbranche, par contre, si GLi tend vers 1, il s'agit d'une spécialisation intra-branche. Autrement dit, cet indicateur est égal à 1 si le poids d'un produit dans les échanges entre pays est identique et à 0 si la spécialisation est univoque. Dans ce cas, le pays est soit exclusivement importateur, soit exclusivement exportateur.

    56

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Il existe d'autres indices tels que l'indicateur de Grubel Lloyd ajusté et l'indicateur Aquino (1978). Dans un souci de simplification de calcul, nous utiliserons le GLi dans sa formulation simple.

    Nous prenons deux pays : le Gabon et le Cameroun parce que les flux commerciaux entre ces deux pays sont importants. L'étude s'étend sur la période 2006 à 2016 pour les biens

    Huile de palme raffinée ; le sucre raffiné ; huile brut de pétrole ; viande de cop et de poulet non découpée en morceau, congelée ; bois plaques et bois stratifiés. Le choix porté sur ces biens est dû au faite que les produits d'échanges de la sous-région essentiellement constitués de produits agricoles.

    1-2 Résultats (voir annexe tableau GLi) :

    Nous remarquons qu'entre le Gabon et Cameroun, les échanges intra-branche sont majoritairement nuls car l'indice de Grubel Lloyd tend vers ou est égal à zéro.

    Durant la période 2006-2016, on a majoritairement GLi=0, cela traduit que le Gabon a été soit exclusivement importateur ou exportateur.

    ? Pour l'huile de palme raffinée, le Gabon a été exclusivement importateur. Cependant, nous apercevons néanmoins en 2013, une forte présence de l'intra-branche (GLi= 0,99), ce qui est un motif d'espoir ;

    ? Pour le sucre raffiné, il y a présence d'intra-branche en 2008 (GLi= 0,46) mais le Gabon a été majoritairement importateur sur la période 20062016;

    Ces rares apparitions du commerce intra-branche se vérifient sur le marché gabonais et camerounais, car on y retrouve des variétés de sucre raffiné et d'huile de palme (différence de couleur, de forme, emballage...) mais dans l'optique d'une intensification des échanges communautaires, ceci est faible.

    57

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    ? Pour les biens huile brut de pétrole et viande de coq, les échanges intra-branche entre le Gabon et le Cameroun sont inexistantes ;

    ? Pour le bien bois plaques et bois stratifiés, le Gabon est majoritairement exportateur ;

    La part de l'échange intra-branche dans le commerce total entre le Gabon et le Cameroun est majoritairement nulle. Cette faiblesse de l'indice de Grubel Lloyd, montre que les échanges intra-branches sont quasi inexistant voire marginaux pour les produits manufacturés, car la valeur obtenue ne tend pas vers 1.

    De manière globale, ces deux pays à l'instar de tous les pays de la CEMAC, ne sont pas performants dans l'échange intra-branche or, c'est ce type de transactions qui domine l'économie mondial depuis 1970 (70% du commerce mondial) et favorise l'intégration économique d'une zone. Cette faiblesse des transactions croisées enregistrées par les pays de la sous-région incline à penser que le développement des économies d'échelle et la différenciation des produits sont des processus de production encore peu développés dans cette sous-région (François Ngangoue, 2016).

    Contrairement à l'UEMOA (Bénin, Burkina-Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), le développement des échanges intracommunautaire est plus lent dans la zone CEMAC, 2,1% (Moussone, 2010) contre 17,6% dans la zone UEMOA (Rapport sur la Politique Monétaire dans l'UEMOA, mars 2018). Ceci est expliqué part le fait que l'essentiel des échanges s'inscrit dans un schéma traditionnel comme décrit par les théories Classique et Néoclassique du commerce extérieur (François Ngangoue, 2016).

    Les études empiriques ont démontré que l'échange intra-branche soutenu par une forte différenciation des produis est très important au sein des zones communautaires dans lesquelles le commerce intra-zone est intensif. De ce fait, l'instauration d'une stratégie de différenciation par attributs dans la CEMAC sera un des facteurs d'intensification des flux commerciaux intra-CEMAC. De plus, notre enquête exploratoire montre que sur 2253 enquêtés, 84,3% sont prêts à

    58

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    acheter le meuble qui répond à leur préférence sur les autres marchés de la CEMAC autrement dit, ils sont favorables à la vente sur le marché domestique les meubles dont ils valorisent les attributs.

    Le calcul des parts du marché des différents attributs significatifs du meuble (voir tableau 1 en annexe) révèle que les entreprises gagneraient à opter pour une politique marketing de diversification des produits pour bénéficier des économies d'échelles7 à l'exportation causé par une taille de marché plus importante. Le meuble fabriqué avec le Wenge a des plus grandes parts de marché qui lui sont conférés par ses attributs Design (Brun 69,9%) et l'attribut solidité (73,1%). De ce fait, producteurs gabonais ou camerounais devraient se lancer dans une stratégie de différenciation verticale car les consommateurs sont prêts à acheter à un prix chère le meuble qui répond à leurs préférences ce qui va être des économies d'échelles.

    La faiblesse des échanges en zone CEMAC devraient être palier par les échanges intra-branches qui seront soutenus par une bonne différenciation par attributs car cette dernière conduite à une meilleure stratégie de différenciation des produits. Ainsi, les consommateurs gabonais pourront acheter les produits de leurs préférences sur les autres marchés de la CEMAC. L'étude menée sur le marché du bois peut être faite sur d'autres produits, cela permettra saisir au mieux les préférences des consommateurs de la sous-région.

    2- Recommandations

    La différenciation par attributs d'une part procure aux consommateurs des produits qui correspondent à leurs attentes ou préférences et d'autre part, elle génère aux producteurs des économies d'échelles. Elle permet l'apparition des produits différenciés sur le marché et favorise l'échange intra-branche qui va

    7 Les économies d'échelle sont directement liées à la nature de l'activité comme le marketing, car les économies se font à partir de calculs de coûts fixes et du montant des ventes. C'est pour cette raison qu'il est de la coresponsabilité du service marketing de stimuler des offres caractérisées par l'aptitude à générer des économies d'échelle.

    59

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    intensifier les échanges intra-CEMAC. A cet effet, nous formulons quelques recommandations :

    ? Vulgariser la théorie de la différenciation par attributs dans la CEMAC pour inciter les producteurs à tenir compte des préférences de leurs demandes en biens et services. En effet, l'analyse menée sur le terrain nous a permis de relever une forte demande différence8 qui doit être satisfaite. Les consommateurs exigeants souhaitent acheter des produits semblables mais non identiques et les entreprises doivent, pour répondre à ces nouvelles demandes des consommateurs, différencier leurs produits et éviter leur banalisation. L'importation devient alors indispensable pour étendre encore plus la gamme des produits offerts sur le marché intérieur et les demandes des partenaires étrangers vont favoriser les exportations.

    ? Investir dans la Recherche Développement pour favoriser l'apparition des nouveaux produits (innovation) pour améliorer la compétitivité des entreprises sur le marché de la CEMAC ;

    ? Mettre en place une réelle politique de diversification de l'économie pour amoindrir l'impact des perturbations des cours des matières sur les économies de la sous-région (ce que nous appelons la « marche vers une économie industrialisée », l'industrie est un moteur de transformation économique de beaucoup de pays en développement qui réussissent (Hinh, Dinh, et al., 2012) ;

    ? Dans le cadre de la filière bois, les états doivent rendre effectif la politique d'incitation à la transformation du bois (troisième transformation9) afin de favoriser la production des produits manufacturés ;

    8 LASSUDRIE-DUCHENE B., "La demande de différence et l'échange international", Economies et Sociétés, Tome V, 1971.

    9 Ensemble des opérations effectuées sur les produits de la première ou deuxième transformation et qui permettent d'obtenir des produits finis (aucune transformation supplémentaire n'est nécessaire). Les produits issus de la troisième transformation sont par exemple les meubles, les menuiseries, les fermes industrielles, les parquets contrecollés, les tonneaux, les traverses de chemin de fer, les palettes, le papier, le carton...

    60

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    ? Compte tenu de la similitude des ressources des pays de la CEMAC, la mise en place de l'échange intra-branche favorisera l'intégration régionale qui peine à voir le jour. En effet, le processus d'intégration régionale dans le cadre des accords de libre-échange ou d'union douanière se trouve dépendante des échanges intra-branches. « L'intégration régionale aurait d'autant plus de chances d'impulser la croissance des pays membres qu'elle ferait progresser leurs échanges de produits similaires » (Abdelmalki et al., 2001).

    ? Les entreprises devraient mettre en place la politique marketing-mix10 à savoir :politique produit, politique de prix, politique de distribution et politique communication dans le but de fidéliser, de gagner des nouveaux clients ;

    ? Les pays de la CEMAC devraient s'efforcer d'augmenter le niveau des investissements, d'améliorer la gouvernance, de mettre fin aux conflits,

    d'adopter des politiques budgétaires audacieuses et d'assurer la stabilité

    macroéconomique, parallèlement à la mise en oeuvre de politiques industrielles et commerciales qui favorisent la diversification économique.

    Ces politiques auront pour effet de renforcer la diversification des exportations, ce qui permettra, en fin de compte, d'augmenter la contribution de la productivité totale des facteurs à la croissance économique et de tirer profit des préférences et de la libéralisation du commerce régional ;

    ? Les dirigeants de la CEMAC doivent supprimer les obstacles illégaux et le déroutement des marchandises sur les routes, puis aménager les grands

    axes routiers reliant les centres commerciaux dans la CEMAC. La suppression des obstacles aura pour but d'amplifier les échanges et de créer chez les commerçants un environnement favorable à la réalisation des bénéfices.

    10 Plan marchéage ou politique marchéage, désigne dans le cadre d'une entreprise ou d'une marque d'ensemble cohérents de décisions relatives aux quatre volets que sont : politique de produit, politique de prix, politique de distribution et de communication.

    61

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    CONCLUSION

    Le présent travail nous a permis de montrer de façon théorique et empirique que la différenciation par attributs est un stimulus pour l'intensification des échanges en zone en générale, et dans la zone CEMAC en particulier. En effet, la différenciation par attributs relève l'importance des caractéristiques des produits dans les décisions d'achats des consommateurs en ce sens que ces derniers sélectionnent ou éliminent un produit par rapport à ces attributs. L'instauration de l'échange de qualité et de variété est un moteur de l'échange intracommunautaire par l'apparition de l'échange intra-branche car il permet aux entreprises de répondre aux besoins précis des consommateurs.

    Les résultats de l'étude de l'impact des attributs du meuble sur les préférences des consommateurs établissent une forte liaison entre le comportement d»achat du meuble avec les attributs du bois qui a servi à la fabrication de ce meuble et les caractéristiques propres aux consommateurs. Toutes les variables du modèle sont significatives au seuil 1% ce qui nous permet de vérifier notre hypothèse.

    Les pays de la CEMAC bénéficient d'une réduction des coûts de transaction du fait de la proximité géographique, linguistique et de la possession d'une monnaie commune ce qui est favorable à l'intégration économique mais cette intégration peine à voir le jour. Comme solution pour résoudre ce problème nous proposons la mise en oeuvre de la stratégie de différenciation par attributs car cette dernière permet d'aboutir à une meilleure différenciation des produits (attribut de variété et attribut de qualité) qui est le fondement des échanges intra-branche.

    62

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    BIBLIOGRAPHIE

    > Achabou Mohamed Akli, (2014) ``Affichages responsables et préférence des consommateurs : quel rôle pour la marque ?»

    > Assen Slim (2009), `` Le commerce intra-branche peut-il être mesuré ? Les limites des méthodes existantes dans le cas de la République tchèque et l'UE. Économie appliquée : archives de l'Institut de science économique appliquée, Institut des sciences mathématiques et économiques appliquées - ISMEA, LXII (2), pp.105-138.»

    > Atanu Adhikari (2012), ``Différencier les attributs de produit subjectifs et objectifs pour les produits d'expérience de tarification.»

    > Bonnet, C. ; Dubois, P. ; Simioni, M. (2005), ``Two-part tariffs versus linear pricing in manufacturers and retailers strategic relationships: empirical tests on differentiated products markets. Document de travail, INRA-ESR, Toulouse, 40 p.»

    > Bonnet, C. ; Simioni, M. (2001), ``Assessing consumer response to protected designation of origin labelling: a mixed multinomial logit approach. European Review of Agricultural Economics, vol. 28, pp. 433449.»

    > C. Laroche Dupraz et al (2008), ``Application de la théorie de Lancaster à la consommation de poulet de chair au Cameroun.»

    > Céline Carrère (2013), ``UEMOA, CEMAC : Quelle performance en matière de commerce ?»

    > Combris, P. ; Lecocq, S. ; Visser, M. (1997), ``Estimation of a hedonic price equation for Bordeaux wine: does quality matter? Economic Journal, vol. 107, pp. 390-402.»

    > Combris, P. ; Lecocq, S. ; Visser, M. (2000), ``Estimation of a hedonic price equation for Burgundy wine » Applied Economics, vol. 32, pp. 961967.»

    63

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    > Combris, P. ; Ruffieux, B. (2005). « La révélation expérimentale des préférences des consommateurs. INRA Sciences Sociales, n° 3-4, 4 »

    > Dixit A., Stiglitz J. (1977), «Monopolistic Competition and Optimum

    Product Diversity", American Economic Review; vol. 67, n° 3, pp. 297-308.» > Gabszewicz J.J. et Thisse J-F. (1979), «Price Competition, Quality and

    Income Disparities", Journal of Economic Theory, 20, 340-59.»

    > Guyon, H., (2010), «L'analyse conjointe discrète : une illustration pour le marché du, pneu. Pesor, Université Paris Sud 11, France, 17p.»

    > Gil, J. M., (1997), «Consumer preferences for wine attributes: a conjoint approach. British FoodJournal, 99/1 (1997), 3-11, ISSN 0007-070X.»

    > Halbrendt, C.K.; Wirth, F. F., Vaughn, G. F., (1991), «Conjoint analysis of the midAtlantic food-fish market for farm-raised hybrid striped bass. Southern Journal of AgriculturalEconomics, July, 155- 163.»

    > Hélène Erkel-Rousse (2000), «Commerce International et différenciation des produits : Modélisation théorique et applications empiriques.»

    > Hotelling (1929), «Stability in Competition », economic Journal, Vol. XXXIX, reproduit in Boulding K. et Stigler G. (éds) (1953), readings in price theory, Allen and unwin, Londres.»

    > INRA (2005), «Comportement du consommateur et caractéristiques des biens : recherches actuelles et enjeux futurs.»

    > Jean-Claude Berthélemy (2005), «Commerce International et diversification économique.»

    > Lancaster, J. K., (1966), «A new approach to consumer theory. The Journal of PoliticalEconomy, 74, No. 2., 132-157.»

    > Luo, Lan; PK Kannan et BT Ratchford (2008), «Intégration subjective caractéristiques dans la conception et l'évaluation des produits, Journal of Marketing Research.»

    > Marie-Hélène Dabat, Brigitte Pons et Simon Razafimandimby (2008), «Malagasy Consumers Sensibles to Rice Quality.»

    > Marie-Pierre, Philippe-Dussine (2001), Compétition territoriale : un modèle de différenciation spatiale».

    64

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    > McCluskey J. J., Loureiro M. L. (2003), «Consumer Preferences and Willingness to Pay for Food Labeling: A Discussion of Empirical Studies. Journal of Food Distribution Research, vol. 34, n° 3, p. 95-102.»

    > Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire (2011), «L'agriculture biologique, septembre.»

    > Monia Saidi et Georges Giraud, (2018) «Choisir un vin : rôle de l'implication et des connaissances dans le traitement de l'information disponible.»

    > Monique Zollinger, (1993) «Le concept de prix de référence dans le comportement du consommateur : d'une revue de la littérature à l'élaboration d'un modèle prix de référence-acceptabilité.»

    > Mussa M. et Rosen S. (1978), «Monopoly and Product Quality", Journal of Economic Theory, 18, 301-17.»

    > Jean-Sylvain Ndo Ndong (2005), «Spécialisation et entraves au processus d'intégration en Afrique centrale.»

    > Ohannessian, S. (2008), «L'option »zéro» en analyse conjointe : Une nouvelle spécification de l'indécision et du refus. Application au marché de la Vidéo à la Demande. Thèse dedoctorat. Paris, France. 257p».

    > Onozaka Y., Thilmany-McFadden D. (2011), «Does local labeling complement or compete with other sustainable labels? A conjoint analysis of direct and joint values for fresh produce claim. American Journal of Agricultural Economics, vol. 93, n°3, p. 689-702.»

    > Rainelli M. (1997), « « La nouvelle théorie du commerce internationale », Repères, la découverte».

    > Restle F. (1961), «Psychology of judgement and choice, New York, Wiley». > Reynald-Alexandre Laurent (2007), «Le modèle « ÉLIMINATION PAR

    ATTRIBUTS » de TVERSKY Une application à la différenciation des

    produits.»

    > Reynald-Alexandre Laurent (2007), «Choix probabiliste et différenciation par attributs.»

    65

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    > Ronan Symoneaux et Isabelle Maitre (2010), «Perception des attributs du terroir par les consommateurs de vins.»

    > Rossella Sorio, Béatrice Siadou-Martin (2018), «Adoption ou rejet de l'innovation, une approche par la théorie des prospects : le cas des vins allégés en alcool»

    > Sihem Dekhil (2010), «How the image of the olive oil's region of origin influence the perceived quality? »

    > Thierry A. Kinkpe, Patrice Y. Adegbola, Jacob A. Yabi, Souleiman Adekamni, and Gauthier Biaou (2016), «Analyse conjointe de la préférence des consommateurs pour les attributs de marche du riz au Benin.»

    > Thierry A. Kinkpe Prosper Houessionon Patrice Y. Adégbola Gauthier Biaou (2013), «Analyse conjointe de la préférence des consommateurs d'ananas frais au BENIN»

    > Tversky A. (1972a), «Elimination by aspects : A Theory of Choice.", Psychological Review, 79, 281-299».

    > Tversky A. (1972b), «Choice by Elimination", Journal of Mathematical Psychology, 9, 341-367»

    > Valeriia Lobasenko (2017), «Consumer behavior towards innovative products: which methodologies for which values?»

    > Y. P. Adegbola, N. R. Ahoyo Adjovi, S. A. Adekambi, R. Zossou, E. S. Sonehekpon, F. Assogba Komlan & E. Djossa (2018), «Consumer Preferences for Fresh Tomatoes in Benin using a Conjoint Analysis».

    66

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    ANNEXE

    Tableau 1 : La part de marché des attributs du meuble

    Attributs

    Niveaux

    Part du

    marché (%)

    Attribut Design (couleur)


    ·

    Rouge


    ·

    30,1%

    (Les différentes couleurs sont propres aux

    différents bois. Rouge pour l'okoumé et Brun pour le wenge)


    ·

    Brun


    ·

    69,9%

    Attribut solidité (cet attribut est propre au bois.


    ·

    Oui


    ·

    73,1%

    Il mesure la durabilité du meuble face aux

     

    (durable)

     
     

    champignons, aux attaques d'insectes à bois et

     
     


    ·

    26,9%

    la résistance face à l'humidité. Le meuble

    fabriqué avec le Wenge plus solide que celui fabriqué avec l'okoumé)


    ·

    Non (non durable)

     
     

    67

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Le Questionnaire

    N° Anonymat

    Ne rien écrire dans ce cadre SVP

    Les variables socio-économiques

    1. Votre pays d'origine fait il partir de la CEMAC ?

    a. Oui

    b. Non

    2. Quel est votre sexe ?

    a. Homme

    b. Femme

    3. Quel est votre âge ?

    a. 15-21 ans b. 22-29 ans c. 30-44 ans

    d. 45-59 ans e. 60-64 ans f. 65 et plus

    4. Situation socio-professionnelle

    a. Chômeur b. Employé c. Etudiant d. Retraité e. Ouvrier

    5. A quelle tranche appartient votre revenu mensuel (en milliers de FCFA) ?

    a. 0-50 b. 51-100 c. 101-200 d. 201-300 e. 301-400

    f. 401-500 g. 501 et plus h. pas de revenu

    Connaissance du bois

    6. Connaissez-vous les différentes essences de bois que l'on retrouve au Gabon ?

    68

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    a. Oui citez

    les

    b. Non

    Pourquoi ?

    7. Connaissez-vous particulièrement ces deux essences : l'okoumé et le Wengé ?

    a. Oui

    b. Non

    8. Que pensez-vous de la déforestation ?

    9. Connaissez-vous les essences de bois qui ne font pas l'objet d'une restriction commerciale ?

    a. Oui

    b. Non

    Comportement de consommation de bois au travers des meubles

    10. Avez-vous des meubles chez vous ?

    a. Oui Ils sont fait en avec quelle matière 2

    b. Non Pourquoi 2

    11. Si on vous propose deux meubles, et que vous devez en choisir un, lequel achèterez-vous ?

    69

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    a. Fabriqué avec du bois

    Pourquoi 2

    b. Fabriqué avec une autre matière

    Pourquoi 2

    12. Lorsque vous achetez un meuble qu'est ce qui influence votre choix ? (Plusieurs réponses sont possibles)

    a. La beauté du meuble

    b. La matière du meuble

    c. La solidité du meuble

    d. Le prix

    e. Autres

    13. Quel genre de meuble préférez-vous ?

    a. Meuble de bas de gamme

    b. Meuble de haut de gamme

    14. Ou achetez-vous vos meubles ?

    a. Chez un menuisier

    b. Dans un magasin

    c. Chez les deux

    15. Combien de meuble pouvez-vous acheter au cours d'une année ?

    a. Un

    b. Plusieurs

    16. En moyenne, quel est votre budget annuel pour l'achat de meubles ? (En milliers

    de franc)

    a.

    b.

    c.

    d.

    70

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    30 à 70 FCFA

    70 à 110 FCFA

    110 à 150 FCFA

    150 et plus

    17. Quelle distance maximum seriez-vous prêt(e) à parcourir depuis votre domicile

    a.

    b.

    c.

    d.

    pour vous rendre dans un magasin ou chez un menuisier pour acheter un meuble ? Moins de 10 km

    Entre 10 et 20 km

    Entre 20 40 km

    40 km et plus

    Attributs du meuble

    Supposons que vous devriez acheter un meuble pour votre maison. Ce meuble est fabriqué soit avec l'okoumé, soit avec le wengé. Les questions suivantes vous renseignent sur les attributs intrinsèques (caractéristiques) du meuble.

    I- DESIGN

    18. Quelle est la couleur choisirez-vous pour votre meuble ?

    a. Rouge

    b. Brun

    II- Durabilité naturelle

    19. Résistance aux champignons

    a. Durable

    b. Non durable

    20. Résistance aux insectes de bois sec

    a. Durable

    b. Sensible

    21. Résistances aux termites

    a. Sensible

    71

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    b. Moyennement durable

    c. Durable

    III- Nécessité d'un traitement de préservation

    22. Contre les attaques d'insectes à bois sec

    a. Nécessite un traitement

    b. Ne nécessite pas de traitement

    23. En cas d'humification temporaire

    a. Nécessite un traitement

    b. Ne nécessite pas de traitement

    24. En cas d'humification permanente

    a. Nécessite un traitement

    b. Ne nécessite pas de traitement

    IV- Le prix du meuble

    25. Etes-vous prêt à acheter, à un prix cher, un meuble qui réponds à vos préférences ?

    a. Oui

    b. Non

    Echanges dans la CEMAC

    72

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    26. Avez-vous déjà fais des achats dans les autres pays de la CEMAC ?

    a. Cameroun

    b. Guinée Equatoriale

    c. République centrafricaine.

    d. République du Congo.

    e. Tchad.

    f. Non

    27. Si le meuble de votre choix n'est pas présent sur le marché gabonais, serez-vous prêt à aller acheter ce dernier sur les marchés des autres pays de la CEMAC ?

    a. Oui A quelle condition ?

    b. Non Pourquoi ?

    73

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Résultats de l'estimation du modèle

    Logistic regression

    Number of obs LR chi2(5) Prob > chi2 Pseudo R2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Odds Ratio

     

    z

    P>|z|

     
     
     

    4.612833

    .4132239

    17.07

    0.000

    3.870045

     
     

    7.151441

    1.651694

    8.52

    0.000

    4.54779

     
     

    1150.879

    520.0622

    15.60

    0.000

    474.6646

     
     

    .0743801

    .0232033

    -8.33

    0.000

    =

    .0403571

     
     

    .1370534

    .0363178

    -7.50

    0.000

    =

    .0815323

     

    Log likelihood = -419.0957

    .001173

    .0005677

    -13.94

    0.000

    =

    .0004543

     

    AchatMeuble

    revenu

    situation

    distance

    attributDesign

    Logistic regression

    Std. Err.

     

    Number

    =

    [95% Conf.

     

    preferencesolidite

     
     
     
     

    _cons

     

    LR chi2(5) =

    Prob > chi2

    Pseudo R2

    of obs =

    Log likelihood = -419.0957

     
     

    z

    P>|z|

     
     
     

    1.528842

    .0895814

    17.07

    0.000

    1.353266

     
     

    1.967314

    .2309596

    8.52

    0.000

    1.514641

     

    AchatMeuble

    Coef.

    7.048282

    Std. Err.

    .4518824

    15.60

    0.000

    [95% Conf.

    6.162608

     
     

    -2.598567

    .3119555

    -8.33

    0.000

    -3.209989

     

    revenu

    -1.987385

    .2649901

    -7.50

    0.000

    -2.506756

     

    situation

    distance

    -6.748213

    .4839585

    -13.94

    0.000

    -7.696754

     

    74

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Expectation-Prediction Evaluation for Binary Specification Equation: UNTITLED

    Date: 12/08/18 Time: 10:10

    Success cutoff: C = 0.5

     

    Estimated Equation

    Dep=0 Dep=1

    Total

    Constant Probability

    Dep=0 Dep=1

    Total

    P(Dep=1)<=C

    1074

    324

    1398

    1137

    1116

    2253

    P(Dep=1)>C

    63

    792

    855

    0

    0

    0

    Total

    1137

    1116

    2253

    1137

    1116

    2253

    Correct

    1074

    792

    1866

    1137

    0

    1137

    % Correct

    94.46

    70.97

    82.82

    100.00

    0.00

    50.47

    % Incorrect

    5.54

    29.03

    17.18

    0.00

    100.00

    49.53

    Total Gain*

    -5.54

    70.97

    32.36

     
     
     

    Percent Gain**

    NA

    70.97

    65.32

     
     
     
     

    Estimated Equation

     

    Constant Probability

     
     

    Dep=0

    Dep=1

    Total

    Dep=0

    Dep=1

    Total

    E(# of Dep=0)

    874.41

    260.43

    1134.84

    573.80

    563.20

    1137.00

    E(# of Dep=1)

    262.59

    855.57

    1118.16

    563.20

    552.80

    1116.00

    Total

    1137.00

    1116.00

    2253.00

    1137.00

    1116.00

    2253.00

    Correct

    874.41

    855.57

    1729.98

    573.80

    552.80

    1126.60

    % Correct

    76.90

    76.66

    76.79

    50.47

    49.53

    50.00

    % Incorrect

    23.10

    23.34

    23.21

    49.53

    50.47

    50.00

    Total Gain*

    26.44

    27.13

    26.78

     
     
     

    Percent Gain**

    53.37

    53.76

    53.57

     
     
     

    *Change in `'% correct form default (constant probability) specification

    Chag n

    **Percent of incorrect (default) prediction corrected by equation

    75

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE I

    REMERCIEMENTS II

    INTRODUCTION GENERALE 2

    Première partie- Différenciation par attributs, une source d'échanges

    intracommunautaires 9

    Chapitre I- Attributs de qualité et échange intra-branche 10

    Section 1- Préférence des consommateurs et qualité des produits 10

    Section 2- Attributs de qualité et échange intracommunautaire 18

    Chapitre II- Attributs variétés et échange intra-branche 22

    Section 1-Variété des produits et préférence des consommateurs 22

    Section 2- Attributs de variété et échange intracommunautaire 25

    Deuxième partie : Détermination de la différenciation par attributs dans la

    Communauté Economie et Monétaire 29

    Chapitre III- Le choix de la méthodologie de détermination 30

    Section 1- Présentation du modèle 30

    Section 2- La spécification et l'estimation du modèle 38

    Chapitre IV- Présentations, interprétations des résultats et les

    recommandations 48

    Section 1- Présentation des résultats 48

    76

    DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA CEMAC

    Section 2- Les attributs des produits et les caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement l'achat des produits et favorise

    l'échange intra-branche 49

    CONCLUSION GENERALE 61

    BIBLIOGRAPHIE 62

    ANNEXES 66

    TABLE DE MATIERES 75

    ECHANGES ENTRE LE GABON ET CAMEROUN PENDANT LA PERIODE 2006 à 2016

    Chiffre en noir : IMPORTATION (M) Chiffre en rouge : EXPORTATION (X)

    ? Huile de palme raffinée

    Année 2006

     

    Année 2007

     

    Année 2008

     

    Année 2009

    Année 2010

     

    Année 2011

     

    Année 2012

    Année 2013

     

    Année 2014

     

    Année 2015

     

    Année 2016

    4976644702

     

    6 399 927 166

     

    6 739 423 438

     

    1 998 329 900

    1 068 278 000

     

    1 553 918 250

     

    1 742 368 640

    1 374 894 360

     

    422 663 650

     

    649 117 500

     

    361 681 600

    0

    0

     

    0

     

    0

     

    0

    0

     

    0

     

    96 000

    0

     

    0

     

    0

     

    ? Sucre raffiné

     

    Année 2006

     

    Année 2007

    Année 2008

    Année 2009

    Année 2010

    Année 2011

     

    Année 2012

     

    Année 2013

     

    Année 2014

     

    Année 2015

     

    Année 2016

    0

     

    0

     

    546 444 717

    0

    0

    0

     

    7 248 236 730

     

    3 980 425 974

     

    3 814 993 428

     

    4 039 289 730

     

    23 961 509

     

    23 130 000

     

    267 750 000

    201 600 000

    0

    0

    0

    0

     

    0

     

    0

     

    0

     

    0

     

    ? Huile brut de pétrole

    Année 2006

    Année 2007

    Année 2008

    Année 2009

    Année 2010

    Année 2011

    Année 2012

    Année 2013

    Année 2014

    Année 2015

    Année 2016

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1 000

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    ? Viande de coq et de poules non découpé en morceau, congelé

    Année 2006

    Année 2007

    Année 2008

    Année 2009

    Année 2010

    Année 2011

    Année 2012

    Année 2013

    Année 2014

    Année 2015

    Année 2016

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    8 745 632

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    ? Bois plaques et bois stratifiés

    Année 2006

    Année 2007

    Année 2008

    Année 2009

    Année 2010

    Année 2011

     

    Année 2012

     

    Année 2013

     

    Année 2014

     

    Année 2015

     

    Année 2016

    0

     

    0

    0

    0

    0

    0

    0

     

    0

     

    0

     

    0

     

    0

     
     

    360 759

    0

    0

    0

    0

    0

     

    35 885 888

     

    37 200 529

     

    52 412 383

     

    66 135 894

     

    7 864 341

    Calcul de l'indice de Grubel Lloyd pour calculer la part de l'intra-branche dans les échanges entre la Gabon et le Cameroun.

    GLi = [(Xi+Mi) - lXi-Mil]/ (Xi+Mi) = 1 - [lXi-Mil / (Xi+Mi)]

    Résultats du calcul de GLi

    Années

    Biens

    Année 2006

    Année 2007

    Année

    2008

    Année

    2009

    Année

    2010

    Année

    2011

    Année

    2012

    Année

    2013

    Année

    2014

    Année

    2015

    Année

    2016

    Huile de palme raffinée

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi

    =0,999

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    Sucre raffiné

    GLi =O

    GLi =O

    GLi

    =0,46

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    Huile brut de pétrole

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    Viande de coq

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    Bois plaques et bois stratifiés

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O

    GLi =O






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand