UNIVERSITE OMAR BONGO
******************
FACULTE DE DROIT ET DES SCIENCES ECONOMIQUES
******************************** DEPARTEMENT
D'ECONOMIE
Option : Economie Appliquée
Spécialité : Economie
Internationale
Thème :
Différenciation par attributs dans
la CEMAC.
Présenté par :
Franck OBAME NGUEMA
|
Sous la direction de :
Pr Jean Sylvain NDO NDONG Maître de
Conférences
|
Année académique 2017-2018
DEDICACE
A ma grande mère, feu MEKUI M'ONDO Valentine
II
REMERCIMENTS
Je voudrais prioritairement rendre grâce au Seigneur
notre Dieu de nous avoir accordé sa faveur tout au long de ce travail
par la vie qu'il nous a renouvelé au quotidien.
Mes sincères remerciements sont d'abord adressés
à mon directeur de mémoire, Le Professeur Jean Sylvain NDO NDONG,
Maître de conférences en sciences économiques, qui a bien
voulu guider mes premiers pas dans la recherche scientifique, ainsi que pour
les orientations bienveillantes et riches suggestions apportées à
ce mémoire. Je lui suis très reconnaissant pour sa rigueur, sa
discipline et son énergie investi dans notre travail.
Toute ma reconnaissance au Professeur ONDO OSSA, Directeur du
Laboratoire d'Economie Appliquée (LEA). Au Professeur Jean Jacques
EKOMIE, Directeur du Centre International de Recherche en Economie et Gestion
pour le Développement (CERIGED). Au Professeur Gabriel ZOMO YEBE,
Directeur du Centre d'Etudes de Recherche en Développement International
et Management des Organisations (CERDIMO). Au professeur Pamphile MEZUI MBENG,
Directeur du Programme du Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI).
Je remercie également monsieur ADEGBOLA Y. Patrice, PhD
en économie rurale, Chercheur au Programme Analyse de la Politique
Agricole de l'Institut Nationale des Recherches Agricoles du Bénin pour
les précieux conseils prodiguer dans la rédaction de ce
mémoire.
Je remercie l'équipe du CIREGED et CERDIMO
particulièrement les Docteurs Augustin IMPAWE, ASSOUMOU ONDO, Giscard
ASSOUMOU ELLA et Philémon NSI ELLA et Messieurs Simon NKOULAMVENG ELLANG
et Gaëtan ANGO NGUEMA pour le temps consenti au suivi de ce travail ainsi
que les conseils et les recommandations formulés pour son
amélioration.
III
Mes remerciements sont ensuite adressés à
l'ensemble du corps enseignant et administratif du département
d'économie.
Ma reconnaissance s'adresse également à la
promotion 2017-2018 (PTCI et Master National), ainsi qu'à tous les
proches et connaissances qui de prêt comme de loin m'ont apporté
leurs soutiens et encouragements.
Mes remerciements les plus sincères à Mlle HORA
Iris Marie Christa pour son indéfectible attachement, à mes
parents, la famille MIKALA KASSA et aux familles ONGUILA ONGAYE et MAWANGOU
Eugène pour leurs soutiens sans cesse renouvelés,
Recevez mes sentiments les plus distingués !!
Franck OBAME NGUEMA
1
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 2
Première partie- Différenciation par
attributs, une source d'échanges
intracommunautaires 9
Chapitre I- Attributs de qualité et échange
intra-branche 10
Section 1- Préférence des consommateurs et
qualité des produits 10
Section 2- Attributs de qualité et échange
intracommunautaire 18
Chapitre II- Attributs variétés et
échange intra-branche 22
Section 1-Variété des produits et
préférence des consommateurs 22
Section 2- Attributs de variété et échange
intracommunautaire 25
Deuxième partie : Détermination de la
différenciation par attributs dans la
Communauté Economie et Monétaire
29
Chapitre III- Le choix de la méthodologie de
détermination 30
Section 1- Présentation du modèle 30
Section 2- La spécification et l'estimation du
modèle 38
Chapitre IV- Présentations,
interprétations des résultats et les
recommandations 48
Section 1- Présentation des résultats 48
Section 2- Les attributs des produits et les
caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement
l'achat des produits et favorise l'échange intra-branche 49
CONCLUSION GENERALE 61
2
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
INTRODUCTION GENERALE
Il ne suffit pas pour un producteur de différencier son
produit par rapport à ceux des concurrents, mais encore faut-il que les
consommateurs perçoivent ces différences et les valorisent
(Rainelli, 1997). La perception et la valorisation de ces différences
par les consommateurs mettent en lumière la théorie de la
différenciation par attributs.
« Les biens en eux-mêmes ne procurent aucune
utilité aux consommateurs, ils possèdent des
caractéristiques et ces caractéristiques fournissent une
utilité » (Lancaster, 1966). Ainsi, les produits sont
consommés pour l'utilité procurée par leurs attributs. Les
décisions de production, de consommation avec les problèmes que
pose l'intégration des marchés remettent au goût du jour
l'intérêt porté sur la notion différenciation par
attributs.
Un attribut de produit peut se définir comme un
ensemble de caractéristiques ou de qualités spécifiques
qui rend un produit attractif sur le marché (exemple : le prix, la
dimension, la matière, la couleur, la vitesse, la forme...)
Ces attributs confèrent à l'entreprise qui
différencie son produit un avantage relatif sur ses concurrents. Doter
son produit de nouveaux attributs (innovation) ou copier les attributs
existants (imitation) d'un produit rival sont des pratiques courantes
d'entreprises présentes sur les marchés de biens
différenciés, et les consommateurs prennent des décisions
d'achats des produits sur la base de ses attributs. Ces derniers sont au coeur
du processus des choix des consommateurs : ils servent de critères de
sélection (Restle, 1961) ou d'élimination (Tversky, 1972a, b).
La question des attributs joue un rôle majeur dans la
différenciation des produits en ce qu'elle englobe les dimensions
horizontales et verticales de différenciation.
On parle de différenciation horizontale lorsque la
combinaison de divers attributs est impossible à hiérarchiser
objectivement (couleur par exemple). Les produits
3
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
différenciés horizontalement confèrent un
large choix aux consommateurs ce qui accroit leur utilité en raison de
leur goût pour la variété (Krugman, 1979, 1980) ou leur
rapprochement pour la variété idéale (Lancaster, 1980).
En revanche, les biens sont différenciés
verticalement lorsque tous les consommateurs s'accordent sur le classement de
ces variétés dans leur ordre de préférence
(Fontagné et al, 2006). Dans ce cas, les firmes proposent des produits
répondant au même besoin mais qui sont de qualité
différente ou dont les attributs diffèrent. La qualité des
produits peut être objective ou subjective (la firme a su persuader ses
clients que le produit était de meilleur qualité que celui des
concurrents) Chamberlin, (1933).
La différenciation par attribut est un facteur
explicatif des échanges internationaux contemporains et de
l'intégration économique, surtout dans les pays
développés. En effet, depuis les années 80, c'est
l'échange des produits similaires mais différenciés par
leurs attributs qui prédomine. Cet échange se développe
dans le cadre du commerce intra-branche qui représente 70% du commerce
mondial (Ngangoué, 2016). Ainsi, sur le marché européen,
on retrouve par exemple des voitures de même marque ou de marques
différentes mais différenciés par leurs attributs, de
qualités ou de variétés, ce qui est favorable à
l'intégration par le marché car le marché européen
propose aux consommateurs un grand nombre de voitures qui répond
à leurs préférences hétérogènes.
Cependant, cette réalité n'est pas identique dans les pays en
développement tels que ceux de la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) dont l'échange
intracommunautaire est très faible et de ce fait, l'intégration
par le marché peine à voir le jour.
En effet, les échanges en zone CEMAC sont très
faible, les statistiques officielles et les études empiriques confirment
bien cette réalité (Carrère, 2013). Ainsi, la part du
commerce intracommunautaire est restée relativement stable entre 1980 et
2003, avec un commerce estimé en moyenne à 1,5 % malgré
quelques épisodes de légère hausse observés
notamment en 1990 (2,3 %) et 1995 (2,1 %) (Moussone,
4
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
2010). De plus, les échanges intra-branches sont
faibles voire marginaux, les pays de la CEMAC ne sont pas performants dans ce
type de transactions qui domine l'économie mondiale. La faiblesse des
transactions croisées enregistrées par les pays de la
sous-région incline à penser que le développement des
économies d'échelle et la différenciation du produit sont
des processus de production encore peu développés dans cette
sous-région. De même, la structure économique des
différents pays de la CEMAC, qui sont des nations à
économie de rente, dont les produits issus des secteurs
pétrolier, forestier et minier, et dont les revenus alloués
à la Recherche Développement sont inexistants justifie la
faiblesse du commerce intra-branche.
De ce fait, compte tenu du rôle joué par les
attributs sur les décisions de consommation, de production et sur
l'intégration par le marché, et au regard et des faiblesses
récurrentes de la zone CEMAC en matière de commerce, la question
qui se pose est celle de savoir si la différenciation par attribut (de
variété ou de qualité) peut favoriser l'intensification et
la diversification des flux commerciaux dans la Communauté Economique et
Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC).
Le modèle de différenciation par attributs
trouve son origine sur dans les théories actuelles de la
différenciation des produits. En effet, il est plausible de placer la
différenciation par attributs en perspectives des modèles
d'économie industrielle consacré à l'analyse des
marchés des biens différenciés. Notons que les
marchés de biens différenciés s'inscrivent dans un
contexte de concurrence imparfaite souligné par la Nouvelle Economie
Internationale initiée par Brander et Spencer, et repris par Krugman
(1979). "l'essentiel du commerce industriel est réalisé pour des
produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles lorsque
nous les étudions sous leur aspect domestique" (Krugman, 1989).
Sur ces marchés, les consommateurs se comportent de
façon déterministe ils prennent en compte des attributs des
produits sur le marché et choisissent celui qu'ils
préfèrent c'est-à-dire celui qui maximise leur
utilité sans allé au-delà
5
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
contrainte liée à leurs ressources disponibles.
Deux principales formes différenciation ont alors été
mises en évidence dans la littérature : la différenciation
horizontale et la différenciation verticale.
En présence de différenciation horizontale, les
attributs des produits portent sur la variété. Les
préférences des consommateurs sont
hétérogènes sur cette variété des produits :
si les produits disponibles sont vendus au même prix, les consommateurs
font des choix différents. Prenons l'exemple de deux cafés A et
B, ils sont de prix identiques, de qualités et de Label identiques. Le
café A est un café traditionnel et le café B est
décaféiné. En présence de ces deux
variétés de café, ayant des préférences
hétérogènes, un consommateur choisira le café B
(décaféiné) et un autre consommateur choisira le
café A (traditionnel).
Deux approches doivent être distinguées en
présence de différenciation horizontale. D'une part, les
modèles spatiaux ou Kaldoriens supposent que les goûts des
consommateurs sont différents et leurs préférences sont
décrites dans un espace de caractéristiques ou d'attributs : les
plus connus ont été modélisés par Hoteling (1929,
espace linéaire) et Salop (1979, espace circulaire). Chaque
consommateur, en fonction du prix, achète la variété qui
lui procure la plus grande utilité. Dans ce cadre, l'intensité de
la concurrence est plus forte entre les entreprises peu éloignés
car leurs produits sont de proches substituts. D'autre part, nous avons les
modèles avec consommateurs représentatifs qui s'inspirent des
modèles Chamberliniens (Chamberlin, 1933). Dans ces modèles, les
consommateurs possèdent une préférence pour la
diversité qui est illustré par un paramètre dans leur
fonction d'utilité. La satisfaction des agents peut provenir de la
consommation de plusieurs variétés de produits (goût pour
les mélanges) comme dans le modèle de Dixit et Stiglitz (1977).
Par exemple, un individu peut préférer consommer le café B
(décaféiné) au repas de midi et le café A
(traditionnel ou non-décaféiné) en soirée.
Par contre, en présence de différenciation
verticale, les attributs des produits portent sur la qualité. En effet,
il existe une hiérarchie des préférences des
6
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
consommateurs sur les produits : au même prix, tous les
consommateurs préfèrent acheter les produits qui ont la
qualité la plus élevée c'est-à-dire dont les
attributs sont meilleurs. Ainsi, si les cafés A et B ne diffèrent
que par leur qualité, tous consommateurs préfèrent
consommer le B (décaféiné) plutôt que le café
A (traditionnel). Cependant, les consommateurs ont des revenus
différents et des goûts pour la qualité, ce qui explique
pourquoi il y a différentes qualités d'un même produit sur
le marché. Mussa et Rosen (1978), Gabszewicz et Thisse (1979) ont
élaboré les premiers modèles de différenciation
verticale. Dans le modèle de Gabszewicz et Thisse (1979), les
consommateurs diffèrent par leurs revenus et ces derniers affectent
significativement l'utilité du consommateur. Par contre dans le
modèle de Mussa et Rosen (1978), c'est l'intensité de
préférence pour la qualité (qui peut d'ailleurs être
corrélée au revenu) qui affecte le choix du consommateur ayant
une préférence pour la qualité.
Ainsi, une différenciation des produits efficace, qui
génère des gains dépend d'une prise en compte des
préférences des consommateurs. En effet, le comportement du
consommateur est un sous-ensemble du comportement individuel constitué
par des actions spécifiques et des choix réalisés sur les
activités de consommation. Du point de vue marketing, le besoin
d'étudier le comportement du consommateur (qui est d'abord client) est
expliqué par le fait que, le comportement d'achat des consommateurs
« détermine la viabilité économique de l'entreprise
» (Mostert, 2002. Une stratégie de différenciation est alors
efficace si les attributs des produits (qualité et/ou
variété) sont valorisés par les potentiels acheteurs. Du
point de l'économie, le comportement du consommateurs sont
définis par des « préférences économiques
» et/ou des règles de décision (Hauser et al., 2014). Plus
les préférences sont sophistiquées, plus le choix l'est
aussi. Un niveau de satisfaction plus élevé incite les individus
à consommer des produits qui répondent mieux à leurs
besoins. Dans ce cas, l'introduction de nouveaux attributs sur un produit, par
exemple, est un moyen de donner aux consommateurs des stimulus pour la
consommation, en proposant des produits plus adaptés à leurs
préférences (Witt, 2001).
7
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
De même, la différenciation par attributs agit
sur positivement sur l'intégration régionale au travers du
commerce intra-branche et le commerce intra-européen en est la parfaite
illustration. En effet, L'expression « échanges intra-branche
» désigne les importations et exportations de produits similaires
entre pays. A l'origine, ce phénomène fut mis en évidence
de manière empirique par les travaux de Verdoorn (1960), Balassa (1966),
Grubel (1967), Finger (1967, 1975) et de Grubel et Lloyd (1975). Ces auteurs
avaient détecté que l'apparition du commerce intra-branche
était concomitante avec les débuts de l'intégration
européenne. Le commerce sur le marché européen s'est
intensifié par l'apparition des produits
hétérogènes possédant des attributs de
qualités ou de variétés valorisés par les
consommateurs européens. La différenciation des produits est donc
au centre de l'échange intra-branche. A cet effet, Greenaway et Milner
(1994, 1995) ; Fontagné, Freudenberg et Péridy (1997) ; Durkin et
Krygier (2000) ont clairement montré que les produits
échangés en Europe ne se différencient pas simplement
horizontalement (par leurs variétés) mais aussi en grande partie
verticalement (par leurs niveaux de qualités). Ainsi, en France en
Allemagne, en Italie par exemple, on retrouve sur le marché des produits
domestiques et étrangers qui répondent aux
préférences des consommateurs ce qui favorisent
l'intégration régionale en Europe. Le commerce intra-branche
apparaît donc plus marqué au sein des unions régionales et
en particulier entre les pays à niveau de développement
comparable, ce qui lui donne tout son sens. Les premiers indicateurs montrent
que plus les économies se ressembles (coûts relatifs proches,
dotations factorielles semblables, prix des facteurs comparables, savoir-faire
identique), plus le commerce intra-branche est significatif (Slim, 2009).
La zone CEMAC regorge un certain nombre de ressources
(minières, pétrolières et forestières) qui sont
être similaires à tous les Etats membres et les produits issus de
ses ressources naturelles sont les mêmes dans toute la zone
communautaire. Les conditions sont propices à un système
d'échanges intra-branche. Mais, paradoxalement, les échanges
pratiqués par ces états sont majoritairement interbranches.
8
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Le choix de la CEMAC comme zone d'étude peut
s'expliquer par le fait que les pays de la CEMAC disposent des avantages qui
peuvent contribuer à l'amélioration des flux de l'échange
intra-communautaire notamment la similarité dans les produits qui
peuvent faire l'objet d'une politique différenciation des produits qui
tient compte des préférences des consommateurs en plus de la
proximité géographique, linguistique et de la possession d'une
monnaie commune qui est un acquis.
Pour répondre à notre problématique, la
présente étude se propose dans une première partie de
monter la différenciation par attributs est une source d'échanges
intracommunautaires, dans une seconde partie elle se propose de vérifier
empiriquement la relation entre l'achat des produits et attributs des produits
en zone CEMAC.
De ce fait, nous fixons comme hypothèse de travail que
les attributs des produits et les caractéristiques propres aux
consommateurs favorisent l'intensification des échanges. Nous utilisons
un modèle de choix discret que nous spécifions et estimons par la
méthode de nested logit.
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUT, UNE SOURCE D'ECHANGES
INTRACOMMUNAUTAIRE.
PREMIERE PARTIE :
9
La différenciation par attributs est une source
d'échange d'intracommunautaire en ce sens qu'elle favorise l'apparition
le commerce de qualité et de variété. La
différenciation verticale porte sur la qualité du produit, le
principe de base est que les produits présentés sur un
marché donné ne sont pas considérés comme
parfaitement substituables par les consommateurs, en raison d'une
différenciation subjective ou objective (Ndo Ndong, 2005).
10
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Chapitre I - Attributs de qualité et
échange intra-branche
Sur le marché des biens et services, les consommateurs
font valoir leurs besoins en terme de qualité auxquelles les entreprises
doivent satisfaire. Ce besoin de satisfaction conduit les producteurs à
doter leurs produits des attributs de qualité en vue de répondre
à la demande différence effective sur le marché. Cette
stratégie va favoriser l'apparition d'une différenciation de
produit de type verticale.
Section 1 : préférence des consommateurs
et qualité des produits.
Les consommateurs recherchent sur le marché domestique
tous les produits qui répondent à leurs préférences
hétérogènes sur les biens de qualité. La
présence d'attributs de qualité sur un bien influence
significativement certains consommateurs. Les biens de qualité peuvent
être soient fournis par les producteur domestique soient pas les
producteurs étrangers. La présence attributs de qualité
(la vitesse, durabilité, respect de l'environnement, le prix...) sur un
produit lui confère la supériorité sur les autres produits
disponibles sur le marché, les consommateurs ayant une
préférence pour les biens supérieurs seront attirés
par leurs attributs de qualité.
Pour opérationnaliser l'impact des attributs de
qualité sur les préférences des consommateurs, plusieurs
méthodes de collecte de données et des modèles d'analyses
ont été développés. Parmi ces méthodes,
l'analyse conjointe a été reconnue comme la meilleure
méthode permettant d'évaluer l'importance relative des
caractéristiques d'un produit dans la préférence du
consommateur. Car, elle permet de mesurer par un seul plan d'expérience,
toutes les informations non mesurables par un questionnement direct des
consommateurs Gil, (1997) ; Guyon, (2010). Il existe deux approches d'analyse
conjointe. L'approche traditionnelle (rating based approach) qui consiste
à faire noter ou à faire classer
11
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
les consommateurs, un ensemble de profils et à estimer
les utilités par régression linéaire (Guyon, 2010;
Halbrendt, et al. 1991 et Ohannessian, 2008). Cette approche est très
exigeante en énergie et nécessite que les répondants aient
un niveau intellectuel donné. Il faut qu'ils comprennent parfaitement
les produits qu'on leur propose et qu'ils soient capable de mener une analyse
critique de leurs caractéristiques afin de pouvoir noter ou classer
objectivement et judicieusement. Cette méthode a été
supplantée depuis les années deux mil par l'approche dite
discrète (choice based approach) qui mesurent les choix des
consommateurs et non leur note ou classement. Cette dernière approche a
bénéficié des progrès effectués en
économie dans la modélisation des choix initiés par les
travaux de McFadden, (1970). Contrairement à l'approche traditionnelle,
les profils sont présentés en plusieurs petits groupes (jeux)
pour faciliter l'appréciation.
Plusieurs études seront faites dans plusieurs pays de
l'Afrique au Sud du Sahara visant à analyser les
préférences des consommateurs qui, comme dans les pays
développés, ont des attentes multiples en termes de consommations
alimentaires. Cheyns et Bricas (2003) montrent, par exemple, l'attention
portée par les consommateurs de Ouagadougou (Burkina Faso) à
différents attributs de qualité sanitaire des aliments ou de
conformité à des normes de fabrication dans le cas des
céréales, de la viande et du soumbala. Sanogo et Masters (2002)
montrent la disponibilité à payer des mères de jeunes
enfants pour une certification crédible de la qualité
nutritionnelle des compléments alimentaires infantiles. Lançon et
Benz (2007), montrent que les consommateurs ouest africains sont prêts
à payer plus cher le riz importé, mieux lavé et mieux
emballé que le riz local. Enfin, Dury et al. (2007) indiquent que les
consommateurs maliens, malgré leur pauvreté, sont prêts
à payer plus cher le fonio importé de Guinée, car
considéré de meilleures qualités (plus claires, plus
propres et mieux décortiqué) que le fonio local.
Dans le même ordre d'idée, De nombreux travaux se
sont appuyés sur l'approche de Lancaster pour chercher à mesurer
le consentement à payer pour les
12
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
différents attributs de consommation des biens, en
particulier lorsque la qualité n'est pas directement valorisée
par le marché (Coestier et Marette, 2004). Dans le cas des biens
alimentaires en Afrique de l'Ouest, Jabbar (1998), sur le marché des
chèvres et des moutons au Nigéria, et Dalton (2004) sur la
consommation de riz en Afrique de l'Ouest, utilisent des régressions
hédoniques pour révéler les attributs des produits qui
déterminent les préférences des consommateurs. Sanogo et
Masters (2002) évaluent la demande pour la certification des aliments
infantiles au Mali au moyen de méthodes relevant de l'économie
expérimentale.
Au regard de ces travaux, il est inéluctable de dire
que les attributs de qualité jouent un moteur dans le comportement des
consommateurs. Sur la base des attributs, ils peuvent soient éliminer
(Tversky, 1972) ou sélectionner (Reste, 1962) un produit. En effet,
L'heuristique « Élimination par attributs » (EPA) permet de
choisir parmi un ensemble de produits à l'issue d'un processus
séquentiel : à chaque étape, les consommateurs
éliminent tous les produits ne possédant pas un certain attribut
de qualité et finalement achètent le dernier bien restant. Cette
heuristique a servi de base à Tversky pour élaborer un
modèle de choix discrets, au sein duquel l'écart de prix entre
les biens peut être représenté par un attribut.
Au sein du modèle EPA, les options de choix sont
représentées par des ensembles de caractéristiques : par
exemple, si l'option correspond à l'achat d'un bien, ce dernier est
décrit par l'ensemble des attributs qu'il possède, approche qui
rappelle celle de Lancaster (1966). Tversky suggère de décrire le
choix final comme le résultat d'un processus stochastique
d'élimination successive des options : les caractéristiques
communes de l'ensemble de choix considéré sont
éliminées car elles ne peuvent servir à discriminer entre
les options ; une caractéristique est sélectionnée
aléatoirement et toutes les options ne possédant pas cette
caractéristique sont éliminées.
La probabilité de sélectionner un attribut est
d'autant plus élevée que son utilité est
élevée ; si les options restantes possèdent encore des
caractéristiques
13
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
spécifiques, on retourne à la première
étape. Dans le cas contraire, si les choix résiduels ont tous les
mêmes caractéristiques, la procédure prend fin. S'il ne
reste qu'une option, cette dernière est sélectionnée
sinon, toutes les options ont une probabilité égale d'être
sélectionnée.
Le concept d'attribut de qualité est étroitement
lié avec l'innovation et l'imitation. En effet, l'innovation permet non
seulement de créer un attribut mais elle peut aussi entrainer la
modification de l'attribut central d'un produit. En effet, il y a des produits
qui ont des attributs majeurs qui permettent d'identifier ce produit. La
modification des attributs d'une catégorie présente le risque de
remettre en question l'identification de la catégorie d'appartenance
d'un produit. La nature de la modification des attributs a donc un impact sur
les préférences des consommateurs. C'est dans cette optique que
Rossella Sorio et Béatrice Siadou-Martin, (2018) s'intéresse
à l'impact de la modification du contenu en alcool, perçu comme
attribut central de la catégorie « vin », sur la
catégorisation et les préférences des consommateurs. Cette
étude a été conduite auprès de consommateurs
français et italiens, deux pays caractérisés par une
ancienne tradition viti-vinicole. L'étude montre que la modification de
cet attribut impacte la catégorisation, car peu de répondants
identifient le vin allégé en alcool comme un vin. En revanche,
les résultats entre les deux pays diffèrent quand on
considère l'importance du critère « contenu en alcool »
lors de l'achat et de la consommation du vin. Alors que pour les
répondants français cet attribut n'intervient pas comme un
critère discriminant, il est de toute première importance au
moment de l'achat et de la consommation auprès des sondés
italiens.
Les produits agroalimentaires ne sont pas en marge de
l'innovation. En effet, les produits agroalimentaires sont soumis à
plusieurs normes de qualités et du point de vue des consommateurs, la
qualité est hautement prisée. Il y a un lien très
étroit entre qualité des produits agroalimentaire et
préférence des consommateurs. La qualité est un attribut
majeur qui affecte considérablement le choix des consommateurs. Ainsi,
Sihem Dekhili et Mohamed Akli Achabou,
14
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
(2013) montrent qu'en France, comme dans la plupart des pays
européens, les produits agroalimentaires ont été exclus du
processus d'écolabellisation. Le label AB1 reste la
référence pour la valorisation de ces produits. Ils se proposent
dans cette recherche de déterminer dans quelle mesure le label
écologique, ajouté au label biologique, pourrait valoriser les
produits agroalimentaires. Leur étude empirique portant sur le cas des
oeufs, a été menée auprès de 85 consommateurs
français. Les résultats de leur analyse conjointe montrent que
l'utilisation combinée des deux labels influence significativement les
choix des consommateurs.
À travers le choix de produits labellisés, les
consommateurs peuvent exprimer des motivations altruistes liées à
leurs préoccupations envers la société et/ou
l'environnement (l'exemple des produits équitables,
écologiques...) et/ou des motivations privées, plus
égoïstes telles que la recherché de produits de
qualité supérieure et la préservation de la santé
(l'exemple des produits biologiques). Plusieurs recherches sur la
certification, notamment en économie, ont examiné la question du
consentement à payer et montré que les consommateurs acceptent
souvent que les prix des produits certifiés soient plus
élevés que ceux de leurs homologues conventionnels (Harris,
Freeman, 2008) et sont prêts à payer plus pour les acquérir
(Blend, Van Ravenswaay, 1999 ; Laroche et al., 2001 ; Maguire et al., 2004 ;
Gam et al., 2010). Les recherches ont noté, en revanche, une
hétérogénéité des préférences
pour les labels selon la catégorie de produits considérée.
Onozaka et McFadden (2011), à travers une étude menée aux
États-Unis sur le cas de deux produits alimentaires : tomates et pommes,
ont constaté que la certification biologique et l'allégation sur
l'empreinte carbone sont valorisées seulement dans le cas des tomates et
que le label commerce équitable affecte la préférence des
consommateurs uniquement dans le cas des pommes. Ainsi, McCluskey et Loureiro
(2003) estiment que les écolabels peuvent s'avérer efficaces pour
certains produits plutôt que pour d'autres. Par ailleurs, d'autres
1 Le logo AB certifie que le produit
labellisé est issu d'une agriculture soucieuse du respect des
équilibres naturels, qui exclut l'usage des produits chimiques de
synthèse, des OGM et qui limite l'emploi des intrants (Ministère
de l'Agriculture, 2011).
15
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
facteurs tels que le profil des consommateurs, le prix
à payer et l'organisme certificateur interviennent dans la
préférence pour les labels (Johnson et al., 2001).
De plus, le prix d'un bien peut être perçu comme
un indicateur de qualité du produit. Les études consacrées
au comportement du consommateur ont toujours accordé une large place
à la référence au prix, considéré comme
unique stimulus ou comme l'un des multiples attributs déterminants de
l'achat d'un produit. En effet, la notion de prix de référence,
semble s'imposer comme source d'un nouveau paradigme s'inscrivant dans une
tradition de recherche bien établie sur la perception du prix par le
consommateur (Monroe, 1973, 1979 ; Thaler, 1985 ; Mc Goldrick et Marks, 1987 ;
Klein et Oglethorpe, 1987. Tuli, Boring et Gonsior, (1964) introduisent le
niveau du prix de référence dans leur méthodologie
d'étude de la relation prix-qualité. Gabor et Granger (1964,
1966) fondent leur approche du produit nouveau (avec des attributs
spécifiques) sur cette notion, encore mal définie, de prix de
référence, au sens de : prix d'un produit déjà
connu et comparable par l'usage, la fabrication au produit nouveau. Dès
1973, Monroe utilise également le prix de référence dans
son analyse de la théorie du niveau d'adaptation (Helson, 1964) de
manière cohérente avec les tout premiers travaux sur la
perception du prix (Scitovsky, 1944-45). Le prix de référence est
alors considéré comme prix standard ou « juste » prix
dans la psychologie du consommateur.
Le consommateur, compte tenu de ses capacités de
traitement et de mémorisation (Tellis et Wernerfelt, 1987), aura
tendance à sélectionner, parmi les informations disponibles,
celles qui concernent son « ensemble évoqué ». Ainsi :
il consacre plus de temps à la collecte d'informations, il utilise plus
de critères pour comparer les marques, il perçoit davantage de
différences entre les marques, il est plus exigeant (sa marge de
tolérance pour chaque attribut du produit est plus faible).
Selon le type de produit, le reclassement et la formation des
prix de référence, subjectifs, seront obtenus par recherche
d'information préalable à l'achat ou par
16
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
apprentissage. Dans l'identification des catégories, le
consommateur pourra utiliser des attributs intrinsèques ou
extrinsèques du produit, selon les informations disponibles. Il
apparaît notamment que, dans l'évaluation, le rôle des
attributs extrinsèques diminue au profit de ceux qui sont
intrinsèques au fur et à mesure de l'accumulation de connaissance
du produit (Rao et Monroe, 1988), c'est-à-dire lorsque l'information du
consommateur devient moins imparfaite. Alors que la connaissance du produit
augmente, les prix et les autres variables extrinsèques ne sont
utilisés que si ces variables ont prouvé leur relation avec la
qualité du produit. Par ailleurs, les consommateurs peu
expérimentés, mal informés, auront tendance à
utiliser le prix, et les autres variables extrinsèques, comme indices de
qualité. Ces relations entre le niveau d'information et
l'évaluation par des critères intrinsèques ou
extrinsèques dépendent en fait de facteurs individuels
(Lichtenstein et alii 1988) : la conscience du prix et l'implication dans le
produit. Les niveaux de conscience du prix varient considérablement d'un
produit à l'autre (Me Goldrick et Marks, 1987) de même que la
relation prix-qualité (Gernster, 1985). Plus le consommateur a une
expérience d'achat élevée, plus il aura tendance à
choisir un produit à prix bas et un consommateur
inexpérimenté, un produit à prix élevé
(Lambert, 1972). Moins le consommateur se sent apte (au sens de confiance en
soi) à juger de la qualité des attributs, plus il choisit un
produit à prix élevé (Lambert, 1972, Wheatley et
Chiù, 1977). L'hétérogénéité des
attitudes montre qu'aucun indice extrinsèque ne fournit une information
satisfaisante (Grossman et Stiglitz, 1980 ; Gerstner, 1985) : certains
consommateurs prennent la peine de rechercher des informations sur les
attributs intrinsèques, d'autres se limitent aux signaux
extrinsèques, de connaissance plus facile. Par exemple, l'effet de la
marque sur la qualité perçue semble plus fort que celui du prix
et du point de vente (Rao et Monroe, 1990).
De même plusieurs études montrent que les
attributs des produits jouent un rôle fondamental dans la fixation des
prix de ces produits. En effet, La théorie des caractéristiques
rationalise une pratique empirique plus ancienne, celle de la
17
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
régression hédonique, permettant de mesurer
l'impact des attributs d'un produit sur son prix. Cette pratique consiste
à régresser le prix du bien sur certains de ses attributs. Le
prix caché, d'un attribut est alors défini comme la
dérivée du prix du produit par rapport à cet attribut.
Dans le cadre d'un marché parfaitement concurrentiel, il
s'interprète comme la valeur que les consommateurs attribuent à
une unité supplémentaire de la caractéristique. Si le prix
caché ou implicite estimé est non significativement
différent de zéro, soit la caractéristique n'est pas
perçue, soit elle n'est pas considérée comme une
caractéristique importante et n'est pas valorisée par les
consommateurs (Lecocq ; Simioni, 2005).
Combris, Lecocq et Visser (1997 et 2000) estiment des
équations de prix hédoniques pour les vins de Bordeaux et de
Bourgogne, en considérant non seulement les caractéristiques
objectivées du vin (c'est-à-dire celles qui sont inscrites sur
l'étiquette : millésime, appellation, classement), mais aussi les
caractéristiques sensorielles, de manière à
connaître la valeur que les consommateurs accordent implicitement
à ces deux types de attributs. Les résultats montrent que si les
prix dépendent des attributs objectivés, ils dépendent
beaucoup moins nettement des attributs sensoriels, et sont plus faiblement
corrélés avec les notes des experts qu'avec le classement par
exemple.
Le prix d'un bien dépend de ses attributs objectifs et
subjectifs et le choix de ce bien par les consommateurs est aussi
influencé par ces dernières (Luo, Kannan et Ratchford, 2008) ;
(Lawton ,2006). Ces auteurs, considèrent les attributs subjectifs comme
latent dans leur modèle. La recherche sur les prix dans l'industrie des
services ne dépend pas beaucoup de l'économie théories
comptables (Schlissel et Chasin, 1991). Une autre spécialité dans
la recherche de la tarification est l'asymétrie de l'information. Si le
consommateur est incapable d'identifier la qualité du produit et ses
attributs différenciés, ils s'appuient sur la qualité
moyenne des attributs (Nagle, 1984). Il est plutôt dominant dans la
tarification des services que l'on peut voir la qualité du service
seulement quand il est livré. Wilson (1980) trouve que les consommateurs
seront
18
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
plus vers l'effet qualité-prix quand ils ont moins
d'informations sur le produit. L'interaction entre les fournisseurs de services
et les consommateurs est un autre aspect du service livraison et, partant, les
conditions de l'offre et de la demande diffèrent du marché local
qui, à son tour, tend vers une structure de marché plus
fragmentée (Taylor, 1972).
Dans le même ordre d'idée, Atanu Adhikari, (2013)
font une étude sur la tarification d'un produit expérimental et
ses attributs objectifs et subjectifs. En utilisant le Modèle hybride
conjoint (Goldbarg, Green et Wind, 1984), le résultat de la recherche
montre que les clients ont une utilité séparée pour les
attributs subjectifs et objectifs d'un produit et ils sont prêts à
payer une prime importante pour les attributs subjectifs. Il montre
également qu'il y a une marge de manoeuvre suffisante pour que les
spécialistes du marketing puissent repenser un produit
expérimental qui combine les proportions différentes d'attributs
subjectifs et objectifs.
La recherche des produits de qualités conduit les
producteurs à adopter des stratégies de différenciation
verticale. Cette stratégie va favoriser l'apparition des nouveaux
produits de qualité répondant ainsi aux préférences
des consommateurs. Ainsi, l'ouverture sera d'avantage une très bonne
chose car elle donnera d'une part un producteur des nouvelles parts de
marchés et d'autre part aux consommateurs un important nombre de biens
et services de bonne qualité ce qui va favoriser les échanges
intra-branche.
Section 2 : Attributs de qualité et
échange intracommunautaire.
Les attributs des produits jouent dans l'intensification des
échanges dans une région ou une zone communautaire c'est
notamment le cas dans la zone Europe ou la prise en compte des
préférences des consommateurs va conduire les producteurs
à adopter des stratégies de différenciation par la
modification ou l'apparition des nouveaux attributs sur les produits
présents sur le marché. Cette
19
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
stratégie va peu à peu faire apparaitre
l'échange intra-branche. En effet, la majeure partie des échanges
intra-communautaires dans l'Union européenne relève de ce que
l'on appelle communément l'échange intra-branche qui s'oppose
à l'échange inter - branche basé sur une exploitation des
avantages comparatifs. A partir des années 80, l'échange
croisé de produits de qualité différente va croître
en Europe, révélant une spécialisation par gamme au sein
des industries. La qualité des produits et les choix de positionnement
de gamme des producteurs jouent désormais un rôle central, non
seulement pour expliquer les forces de polarisation mais aussi les
évolutions productives (rattrapage économique, notamment de
l'Espagne et du Portugal).
En Afrique, les échanges dans certaines zones comme
l'UEMOA s'intensifient d'années en années car la prise en compte
des attributs des produits et des préférences des consommateurs
devient un facteurs d'intensification des échanges. Les consommateurs
ouest africains payent plus cher le riz importé, mieux lavé et
mieux emballé que le riz local (Lançon et Benz, 2007), Dury et
al. (2007) indiquent que les consommateurs maliens, malgré leur
pauvreté, achètent plus cher le fonio importé de
Guinée, car considéré de meilleures qualités (plus
claires, plus propres et mieux décortiqué) que le fonio local.
Les consommateurs qui ne trouvent pas les biens qui répondent à
leurs préférences chez les producteurs ont alors recours aux
biens offerts par les producteurs étrangers.
La différenciation verticale porte sur la
qualité du produit, le principe de base est que les produits
présentés sur un marché donné ne sont pas
considérés comme parfaitement substituables par les
consommateurs, en raison d'une différenciation subjective ou objective
(Ndo Ndong, 2005).
Dans les modèles de différenciation verticale,
les qualités des biens produits dans les différents pays sont
déterminées selon les cas par les dotations en facteurs (Falvey,
1981 ; Falvey et Kierzkowski, 1987), la qualification de la main d'oeuvre
(Gabszewicz et Turrini, 1997) ou les coûts fixes en recherche et
développement (Gabszewicz, Shaked, Sutton et Thisse, 1981) ; Gabszewicz
et Thisse, 1980] et
20
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Shaked et Sutton, 1982a, 1983, 1984), par la
différenciation technologique (Chen, 1984) ; (Grossman et Helpman,
1995).
Dans le modèle d'oligopole naturel de Shaked et Sutton
(1984), la dispersion des revenus des consommateurs détermine
l'éventail des qualités consommées, seuls les plus riches
ont accès aux qualités supérieures. L'échange se
traduit par un surcroît de concurrence qui conduit à des
réductions de prix et à un renforcement de la qualité des
produits des firmes qui subsistent sur le marché. Les consommateurs ont
ainsi accès à des variétés de meilleure
qualité à moindre prix (Lancaster, 1980 ; Krugman, 1980 ; Shaked
et Sutton, 1984 ; Siroën, 1988).
La différenciation verticale entraine donc un
échange de qualités qui est un commerce croisé de produits
issus d'une même branche de l'industrie, mais différenciés
par les attributs de qualité (donc par le prix). Tous les consommateurs
préfèrent les biens de qualité supérieure et
l'éventail des qualités consommées est
déterminé par la distribution des revenus.
Dans les modèles à différenciation
horizontale, l'ouverture se traduit en général par une
augmentation des variétés de produits sur chaque marché.
Il en résulte un élargissement des choix des consommateurs, qui
accroît leur bien-être en raison de leur goût pour la
variété (Krugman, 1979 - 1980), ou parce qu'il leur permet de se
rapprocher de leur variété idéale (Lancaster, 1980).
Cependant, certains modèles mettent l'accent sur la possibilité
d'ambiguïtés ou de résultats inverses à cet
égard dans des cas spécifiques. Ainsi, pour Eaton et Kierzkowski,
(1984] l'échange ne conduit pas forcement une augmentation du nombre des
variétés et à un gain en bien-être. Lancaster,
(1984) suggère que, même si l'ouverture se traduit par une
croissance du nombre de variétés, la réduction de
l'échange ne le restreint pas obligatoirement, du moins pour un petit
pays produisant des variétés relativement proches substituts des
variétés importées. Enfin, Dixit et Norman, (1980)
montrent que l'intégration peut se traduire dans certains cas (où
les coûts de production diffèrent selon les
variétés) par la disparition de variétés si
valorisées par les consommateurs qu'il en résulte une
21
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
perte de bien-être. En tout état de cause, les
coûts d'ajustement liés au commerce de variétés sont
potentiellement plus limités que ceux associés au commerce
interindustriel (Balassa, 1966 ; Adler, 1970 ; Aquino, 1978 ; Hufbauer et
Chilas, 1974 ; Krugman, 1981 ; Krugman et Venables, 1996 ; Brülhart,
Murphy et Strobl, 1998 ; Fontagné, 1998b).
En effet, l'ouverture conduit les pays à se
spécialiser sur des variétés de produit fortement
substituables au sein de chaque industrie, ce qui, en principe, ne suppose pas
de réallocation notable des facteurs de production d'une industrie
à l'autre. Le commerce interindustriel engendre des coûts
d'ajustement supérieurs, associés aux mécanismes
décrits dans la théorie traditionnelle (déplacements
intersectoriels de ressources), mais aussi à des effets
d'agglomération bénéficiant aux plus grands pays dans un
contexte d'économies externes et de pays partenaires de tailles
différentes (Krugman, 1991, 1993).
Dans les modèles de différenciation verticale
à la Shaked et Sutton, (1984), l'ouverture génère une
concurrence accrue entre firmes se traduisant par l'élimination de
celles qui produisent les qualités les plus basses, une hausse de la
qualité moyenne des produits et une baisse des prix permettant aux
consommateurs d'avoir accès à des niveaux de qualité
supérieure à revenu inchangé. Il en résulte une
augmentation du bien-être des consommateurs et la possibilité pour
les firmes qui subsistent sur le marché de mieux exploiter les
économies d'échelle. L'effet global penche plutôt vers un
gain à l'échange, même si le nombre de firmes est en
général réduit par l'ouverture. Celle-ci induit une
spécialisation accrue des pays sur les gammes de qualité,
fonction des dépenses de R&D des pays partenaires, de leurs
dotations en facteurs et de leur savoir-faire (capital humain). Ce mode de
spécialisation induit certains coûts d'ajustement,
évalués intuitivement comme intermédiaires entre ceux des
échanges interbranches et du commerce de variétés.
Outre les attributs de qualités, les consommateurs ont
des préférences sur des biens qui ont des attributs de
variétés. Cette préférence pour la
variété des
22
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
produits conduit les producteurs à opter pour la
stratégie de différenciation horizontale qui est aussi source de
commerce intra-branche.
Chapitre II- Attributs de variétés et
échanges intra-branche
La préférence pour la variété des
produits favorise la mise en place d'une stratégie de
différenciation horizontale qui, va conduire à l'instauration de
l'échange intra-branche.
Section 1 : Attributs de variétés et
préférence des consommateurs
Certains consommateurs ont une préférence pour
la variété des produits et cette dernière se justifie par
l'utilité que leurs procure les attributs de variété
(couleur, forme...). En effet, un consommateur peut préférer le
sucre en poudre, de couleur blanche, et un autre peut préférer le
sucre en cube, de couleur jaune ; d'autres préfèreront une 607 de
couleur noir, tandis d'autres préféreront une 607 de couleur
bleue.
A cet effet, une étude sur la préférence
des consommateurs d'ananas frais a été menée au Benin.
Cette étude révèle que les consommateurs d'ananas du
Bénin préfèrent majoritairement la variété
(( pain du sucre )) reconnue pour sa forte teneur en jus et en sucre avec une
part de marché de plus de 80%. Cependant, chez les consommateurs loin
des points de vente d'ananas, c'est la variété (( Cayenne lisse
)) qui est privilégiée du fait de sa résistance physique.
Ainsi, les consommateurs béninois sont prêts à acheter
l'ananas de leur préférence même si le fruit est cher
(Kinkpe ; Houessionon ; Adégbola ; Biaou, 2013).
De même, Supavitarn et Lilavanichakul, (2018) font une
étude sur les produits de soie Thaïlandais. L'étude montre
que l'emplacement du magasin de vente en détail, les types de
modèle d'entreprise et le canal de distribution en ligne
étaient
23
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
des facteurs ayant une incidence positive sur la fixation des
prix. Les facteurs négatifs déterminant les prix étaient
le tissu de soie normal (sans le logo royal de paon) et la
variété du produit. Les résultats suggèrent que les
producteurs de tissus de soie thaïlandais devraient utiliser l'emplacement
du magasin, le modèle économique et le canal de distribution
comme avantages d'une stratégie de différenciation des produits
pour ajouter de la valeur à leur produit.
La notion de variété des produits fait
référence à la différenciation horizontale. Cette
stratégie différenciation peut être spatiale (Hotelling,
1929). En effet, un marché est un espace géographique dans lequel
les consommateurs et les entreprises sont caractérisés par leur
localisation. Dans sa décision d'achat, le consommateur doit prendre en
compte non seulement le prix du bien, mais aussi le coût
d'opportunité de se déplacer chez le vendeur (ou de se faire
livrer), l'emplacement du point de vente peut être perçu comme
attribut du produit. Ce coût est croissant avec la distance qui
sépare l'acheteur et le vendeur (frais de transport, coût
d'opportunité du temps de transport).
En effet, entre deux vendeurs proposant le même bien
à un prix identique, mais qui ne sont pas localisés au même
endroit, le consommateur choisira le vendeur le plus proche. Des
différences dans les localisations des entreprises entraînent donc
des différences dans les préférences des consommateurs.
Chaque vendeur dispose d'un certain pouvoir de marché
sur les consommateurs qui sont proches de lui et cette clientèle sera
d'autant plus captive que les autres vendeurs qui sont éloignés
et que les coûts de déplacement sont élevés.
Une autre forme de différenciation horizontale consiste
pour les entreprises à jouer sur les attributs intrinsèques (ses
fonctionnalités, son design, ses options, ...). Il s'agit d'une
différenciation basée sur
l'hétérogénéité des
préférences ou des goûts des consommateurs (Krugman, 1989).
Les consommateurs diffèrent sur les caractéristiques du produit
idéal sur le marché. Certains peuvent préférer un
design moderne, d'autres un design plus traditionnel. Certains peuvent
préférer une fonctionnalité qui n'est proposée que
dans le bien X et d'autres une fonctionnalité proposée seulement
dans le bien Y.
24
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Au final, les consommateurs subissent une
désutilité ou un coût subjectif à acheter un bien
éloigné du bien qu'il considère comme idéal. Ils
ont donc intérêt à se tourner vers le bien dont ils se
sentent le plus proches. Ainsi, les entreprises proposant ces
différentes variétés des biens verront leur concurrence
adoucit du fait des préférences des consommateurs.
Les attributs des produits influencent donc les
décisions d'achats des consommateurs. En effet, les biens sont
perçus comme un ensemble d'attributs considérés comme
objectifs et mesurables. Les préférences des consommateurs se
portent sur les attributs ou caractéristiques et pas sur les produits
eux-mêmes, le rôle des biens étant analogue à celui
des intrants d'un processus de consommation où la demande pour les biens
est dérivée de la demande pour les caractéristiques.
Les modèles de la concurrence monopolistique de type
néo-hotellinien strict sont construits, implicitement ou explicitement,
sur le cas particulier où la consommation des biens
considérés n'est pas combinable, et où le consommateur ne
choisit qu'une seule des marques disponibles. Dans les versions les plus
simples, le groupe de produits est défini sur la base de deux
d'attributs spécifiques, de sorte que les quantités relatives de
ces deux dernières puissent être positionnées dans un
spectre unidimensionnel analogue à la représentation de la «
rue )) de Hotelling. La localisation des entreprises est alors donnée
par la spécification (le mix des caractéristiques) qu'elles
choisissent d'attribuer au produit. La localisation du consommateur est un
concept relativement plus complexe, qui peut être formulé comme
son « bien idéal )) ou « sa spécification
préférée )) ; il recouvre la spécification du bien
qu'il préférerait si les biens correspondant à toutes les
spécifications possibles étaient disponibles de façon
équivalente. Par analogie, le coût de transport correspond
à la diminution de la valeur perçue d'un bien par le consommateur
quand la distance entre sa spécification et celle du bien idéal
du consommateur augmente.
25
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Ainsi, en raison de leur goût pour la
variété (Krugman, 1979, 1980) ou leur rapprochement pour la
variété idéale (Lancaster, 1980), l'offre des produits
domestiques et étrangers aux consommateurs serait très
bénéfique en vue de la satisfaction de leur utilité.
Section 2 : Attributs de variété et
échange intracommunautaire.
La prise en compte des préférences des
consommateurs en terme de variétés des produits peut favoriser
une intensification massive des échanges dans une zone. Les analyses de
la Nouvelle Economie Internationale montre que l'essentiel des échanges
dans les zones (Europe, ALENA...) montrent que le commerce intra-branche
(horizontale et verticale) explique à plus de 70% les échanges.
La prédominance des échanges de qualité est très
nette au niveau des échanges intra-Union européenne ; la part du
commerce intra-branche en différentiation verticale est plus de deux
fois supérieure à celle du commerce en différentiation
horizontale (17, 2%) (Fontagné, Freudenberg, 2000).
Le commerce croisé de produits similaires (issus d'une
même branche de l'industrie), fortement substituables, de qualités
équivalentes (donc différant en principe peu en termes de prix
dans une économie fortement intégrée), mais se
différenciant par certaines attributs (couleur, forme...) fait
référence à la différenciation horizontale.
La présence sur le marché de produits
différenciés horizontalement permet aux consommateurs de
satisfaire leur goût pour la variété, ou de se rapprocher
de leur variété idéale. Les facteurs de demande ont un
rôle important.
Dans l'approche de Lancaster, (1966 et 1975 ; 1971 et 1979),
les produits s'apparentent à des paniers de caractéristiques et
chaque consommateur exprime une préférence spécifique pour
un certain panier. En raison de la présence d'économies
d'échelle internes aux firmes, qui limite l'éventail des
variétés rentables sur le marché, seuls certains
consommateurs ont accès à leur
26
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
variété idéale, tandis que les autres
cherchent à se procurer la variété disponible qui s'en
approche le plus. A cet égard, la différenciation horizontale
à la Lancaster s'inspire de la différenciation spatiale de
Hotelling, (1929). L'approche de Lancaster est appliquée au commerce
international notamment par Lancaster, (1980) et Helpman, (1981).
Les firmes étant nationales et les économies
d'échelle assurant qu'aucune variété n'est produite par
plus d'un producteur (concurrence monopolistique), chaque variété
est produite dans un seul pays. Dans ce contexte, l'échange dans une
zone assure aux consommateurs l'accès à de nouvelles
variétés (celles importées de l'étranger), de sorte
qu'ils peuvent en général se procurer une variété
s'approchant davantage de leur idéal. De même, les firmes ont
accès à un marché plus large leur permettant de mieux
exploiter les économies d'échelle. La combinaison de la
diversité des préférences des consommateurs et des
économies d'échelles constitue donc un puissant moteur à
l'échange.
Dixit et Stiglitz, (1977) modélisent une
différenciation horizontale des produits de formalisation plus simple
dans une concurrence monopolistique. Les consommateurs y sont
agrégés en un consommateur représentatif valorisant la
variété d'un produit différencié
horizontalement.
L'utilité de ce consommateur représentatif est
une fonction CES, qui croît non seulement avec la quantité de
chaque variété mais aussi avec le nombre total de
variétés disponibles. Anderson, de Palma et Thisse (ET, 1989 ;
LE, 1992) ont établi une équivalence formelle entre la
modélisation à la Dixit-Stiglitz d'un consommateur
représentatif ayant du goût pour la variété et
l'approche de Lancaster (1966, 1975, 1971 et 1979) où des consommateurs
exprimant une diversité de préférences cherchent à
s'approcher de leur variété idéale. En d'autres termes, le
consommateur représentatif de Dixit-Stiglitz peut être
considéré comme une agrégation de consommateurs exprimant
une diversité de préférences à la Lancaster.
Krugman, (1979a, 1980, 1981) met en évidence l'importance du
modèle Dixit et Stiglitz dans ce cadre, l'échange international
de
27
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
biens permet de mettre à disposition des consommateurs
une plus grande variété de produits, tandis que les firmes
bénéficient, comme chez Lancaster, d'économies
d'échelle accrues.
La différenciation des produits peut être une
justification du libre-échange : en s'ouvrant à la concurrence
étrangère, un pays offre à ses consommateurs un choix plus
large dans chaque catégorie de biens, et ce d'autant plus que la
différenciation des produits est importante. On peut même dire
qu'en retour, l'intensification de la concurrence pousse les entreprises
à se différencier les unes des autres, autant que possible, ce
qui accroît cette "offre de diversité".
La faiblesse des échanges des zones telles que la zone
CEMAC s'explique par le fait de l'inexistence des échanges
croisées des produits similaires dans cette zone. Or cette zone
gagnerait à y instaurer ce type d'échange car ses pays ont des
structures économiques homogènes et les consommateurs ont des
préférences hétérogènes. Plus des pays sont
similaires et plus ils échangent entre eux, sous forme de commerce
intra-branche.
Un cas d'école illustrant ce raisonnement nous est
fourni par le modèle de Krugman (1981), qui considère
l'échange dans un modèle à deux pays et deux industries,
où les avantages comparatifs sont définis par des dotations en
facteurs spécifiques associés à chacune des deux
industries ; dans ce modèle, un pays peut exporter un grand nombre de
variétés dans chaque industrie, et l'intensité de
l'échange intra-branche dépend de l'importance relative des
échanges croisés à l'intérieur de chaque industrie
et des échanges de produits de la première industrie contre ceux
de la seconde industrie. Il apparaît alors que l'intensité de
l'échange intra-branche et la diversification de l'économie sont
tous deux des fonctions croissantes de la similarité des deux pays,
définie par la différence de leurs dotations factorielles.
Le développement de l'échange intra-branche, qui
est favorable au bien être en permettant de disposer d'une plus grande
diversité de produits, et de bénéficier d'une plus grande
efficacité économique en raison de la réduction des marges
de monopole, est tout à fait cohérent avec la recherche d'une
plus grande
28
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
diversification de l'économie : plus il y a
d'échange intra-branche, plus le nombre de produits qui font l'objet
d'une production de la part des entreprises nationales est grand.
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE D'AFRIQUE CENTRALE
DETERMINATION DE LA DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUT DANS LA
DEUXIEME PARTIE :
29
La vérification empirique de la relation entre l'achat
des produits et attributs des produits repose sur la présentation du
modèle théorique et sur les résultats qui en
découlent.
30
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Chapitre III- Choix de méthodologie de
détermination
Pour répondre à cette interrogation, nous allons
analyser l'impact des attributs du bois sous forme de meuble sur le
comportement d'achat des consommateurs présent sur le marché du
meuble gabonais. Le but de cette étude est de montrer comment les
caractéristiques ou attributs des produits influencent les choix
consommateurs et peuvent intensifier les échanges intra-CEMAC
Notre étude portera sur deux essences de bois que l'on
retrouve dans l'Afrique Centrale en général et au Gabon en
particulier. Ces deux essences sont : OKOUME et WENGE. Ces bois sont
présentés aux consommateurs (nationaux et expatrier)
présent sur le marché gabonais sous forme de meuble.
Section 1- Présentation du modèle
1-1 Le cadre théorique du modèle
L'analyse des choix du consommateur est au centre de la
différenciation par attribut et a pour objectif d'expliquer L'analyse du
comportement individuel du consommateur.
L'approche de Lancaster permet de rendre compte de la
possibilité pour un bien de présenter un vecteur d'attributs
distincts, eux-mêmes pouvant éventuellement être
présents et combinés à d'autres attributs en
quantité variable et issus de la consommation d'autres biens.
Selon Lancaster (1966), c'est la maximisation de
l'utilité qui est, certes, l'objectif du choix du consommateur mais, ce
sont les caractéristiques intrinsèques ou les attributs du
produit (couleur; goût, vitesse, durée de d'utilisation...etc.)
qui lui procure cette utilité sous l'influence de ses propres
caractéristiques. « Les biens en eux-mêmes ne procurent
aucune utilité aux consommateurs, ils possèdent
31
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
des caractéristiques et ces caractéristiques
fournissent une utilité » (Lancaster, 1966).
Sur cette base, Lancaster (1966) met au point la nouvelle
approche pour la théorie du consommateur pour tenir compte des
caractéristiques intrinsèques des produits demandés dans
l'analyse de la demande. Cette nouvelle approche a révolutionné
le domaine des études de la demande. Comme dans la fonction de demande
originale, cette nouvelle approche pose l'hypothèse de choix qui
maximise l'utilité du consommateur sous contrainte budgétaire.
Le développement de cette théorie permet
à Lancaster de promouvoir toutes les actions en faveur d'une meilleure
information des consommateurs quant aux attributs de consommation des
différents biens. Ainsi les informations dispensées par les
associations de consommateurs, les labels et autres étiquettes
d'information sur la composition des produits, mais aussi sa propre
éducation, doivent permettre au consommateur de choisir au mieux son
panier de biens compte tenu de ses préférences et sa contrainte
budgétaire. De plus, l'arrivée sur le marché d'un nouveau
produit, innovant par la combinaison inédite de ses attributs, est
facilement intégrée par le consommateur, ce qui permet de traiter
de certaines formes de différenciation des produits.
L'utilité U est fonction des attributs
intrinsèques (x) du produit et des
caractéristiques (z) du consommateur.
On a donc : ??ik=
(??,z) équation (1)
Avec Uik est l'utilité du produit k pour
le consommateur i ; (x) représentant l'ensemble des
attributs du produit ;
(z) désignant les caractéristiques
propres au consommateur.
Pour opérationnaliser cette approche, plusieurs
méthodes de collecte de données et des modèles d'analyses
ont été développées. Parmi ces méthodes,
l'analyse
32
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
conjointe a été reconnue comme la meilleure
méthode permettant d'évaluer l'importance relative des
caractéristiques d'un produit sur la préférence du
consommateur. Car, elle permet de mesurer par un seul plan d'expérience,
toutes les informations non mesurables par un questionnaire adressé aux
consommateurs (Gil, 1997 ; Guyon, 2010).
Il existe deux approches d'analyse conjointe. L'approche
traditionnelle (rating based approach) qui consiste à faire noter ou
à faire classer les consommateurs, un ensemble de profils et à
estimer les utilités par régression linéaire (Guyon, 2010;
Halbrendt, et al., 1991 et Ohannessian, 2008). Cette approche demande beaucoup
d'énergie et nécessite que les répondants aient un niveau
intellectuel donné. Il faut qu'ils comprennent parfaitement les produits
qu'on leur propose et qu'ils soient capables de mener une analyse critique de
leurs caractéristiques afin de pouvoir noter ou classer objectivement et
judicieusement. Cette méthode a été supplantée
depuis les années 2000 par l'approche dite discrète (choice based
approach) qui mesurent les choix des consommateurs et non leur note ou
classement. Cette dernière approche a bénéficié des
progrès effectués en économie dans la modélisation
des choix initiés par les travaux de McFadden, (1970)2. Dans
cette approche, les profits sont représentés en plusieurs petits
groupes (jeux) pour faciliter l'appréciation.
1-2 Modèle empirique
Plusieurs modèles économétriques ont
été mis au point sur la base du RUM3. Les plus
utilisés sont: le logit multinomial (multinomial logit MNL) et le logit
conditionnel (Green, 2005; Guyon, 2010; Kpenavoun, Gandonou, 2009 ;
Ohannessian, 2008). Ces modèles posent un problème de
cohérence en raison d'une hypothèse qui n'est pas souvent
vérifiée: l'Indépendance des Alternatives
2Ces travaux lui on valut le prix Nobel
d'économie en 2000 3Utilité aléatoire (RUM)
33
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
non Pertinentes IIA (Green, 2005; Guyon, 2010; Kpenavoun,
Gandonou, 2009 ; Ohannessian, 2008). Elle assume que le choix d'un produit ne
dépend pas des autres produits qui lui sont semblables dans le groupe
d'alternatives, ce qui n'est pas conforme à la réalité.
Des modèles alternatifs ont alors été
proposés pour surmonter cette difficulté. On peut citer le logit
emboité (Nested logit) introduit par McFadden, 1970 et le Probit
Multinomiale (Green, 2005; StataCorp, 2009 et Wooldridge, 2002). Le Nested
logit assume que la partie stochastique de l'utilité suit une loi GEV
(Generalized Extreme-Value) qui tient compte des corrélations qui
existent entre les alternatives au niveau d'un groupe (Kpenavoun, Gandonou,
2009). Mathématiquement, l'utilité d'un bien j pour un individu i
est :
??ij= Vij + åij équation (2)
Avec Vij la fonction linéaire des attributs du produit
et/ou des consommateurs
et åij est la variable stochastique qui
représente les erreurs de perception et/ou d'optimisation de la part du
consommateur i.
?????? =?????? +7???? et
?????? = ?????? +7????+ ??????
????k = ?????? +7??k +
????k2 équation (3)
Cette équation traduit le fait que le consommateur (i)
choisira l'alternative qui a la plus grande utilité pour lui.
?????? = ????(???? =?? )
=(?????? >?????? ? ??=??,...?????) équation (4)
=???? (??????-?????? =?????? -?????? ? ??=??,...?????)
=Pr(??????-?????? = ??(????j - xik)' ? ??=??,...?????)
34
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
L'équation (4) désigne le fait que consommateur
i choisira l'alternative qui a la plus grande utilité pour lui. On pose
la probabilité qu'il choisisse le profil j parmi les K profils soumis
à son appréciation:
2- Présentation des variables du
modèle
Nous prenons appui sur les travaux de Thierry A. Kinkpe
Prosper Houessionon Patrice Y. Adégbola et Gauthier Biaou (2013) qui
utilisent un modèle de choix discret qui est spécifié et
estimé par la méthode de nested logit pour analyser les
préférences des consommateurs d'ananas frais au Bénin
(variable qualitative). Les probabilités de choix sont estimées.
Les régressions sont les outils les plus appropriés pour
déterminer les causalités entre variables, mais dans le cas de
leur travail, les méthodes d'estimation usuelles (moindres
carrées) n'ont pas été appropriées. Le cadre
théorique de ce modèle est celui des utilités
aléatoires (RUM), il suppose que tous les profils d'un jeu ont la
même chance d'être choisis.
A cet égard nous l'adoptons au cas du Gabon pour
étudier l'impact des attributs intrinsèques du bois
présenter sous forme de meuble sur le comportement d'achat des
consommateurs. En effet, le Gabon à l'instar des autres pays de la CEMAC
(le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la
République de Centre Afrique et le Tchad) possède une grande
variété d'essence de bois, mais nous choisissons arbitrairement
de porter notre étude sur Okoumé et le Wenge qui ne font l'objet
d'aucune restriction commerciale.
L'okoumé, est un bois de la famille de
BURSERACEAE4 (angiosperme) dont le nom scientifique est Aucoumea
Klaineana. Ce bois est très connu des consommateurs. Il possède
plusieurs attributs intrinsèques : il est de couleur rouge clair, il
résiste faiblement aux attaques de champignons et termites, il
résiste durablement aux attaques de insectes à bois, il
nécessite un traitement
4 Ce sont des arbres ou des arbustres
résineux des régions subtropicales.
35
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
de préservation face à l'humidité. Ce
bois est utilisé comme intérieur de contreplaqué, placage
de tranché, comme meuble courant ou éléments... On
retrouve ce bois au Cameroun (il est appelé MFUMU), en Guinée
Equatoriale (il est appelé OKUME), au Congo (N'KUMI) et au Royaume-Uni
(il est appelé GABOON). Ce bois est consommé sous forme de meuble
mais à cause de la faiblesse de ses attributs sa résistance
globale est limitée.
Le Wenge quant à lui, est un bois de la famille
FABACEAE (angiosperme)5 dont le nom scientifique est Millettia
Lorentii. Ce bois est moins connu des consommateurs en générale,
quelques rares individus, surtout ceux qui travaillent dans le secteurs bois,
connaissent ce dernier. Ils possèdent de nombreux attributs
intrinsèques : il est de couleur brun foncé, il résiste
durablement aux attaques de champignons, aux insectes à bois et
termites, il ne nécessite aucun traitement de préservation face
à l'humidité, ce bois est très pratique dans les climats
tempérés. Il est utilisé pour la fabrication des parquets,
placage tranché, menuiserie intérieur et extérieur, meuble
courant ou éléments... on retrouve ce bois au Cameroun (il est
appelé Awoung), au Congo et en République Démocratique du
Congo (il est appelé Wenge), en France, Allemagne, Royaume-Uni (il est
appelé Panga-Panga).
Notre étude consiste à présenter deux
meubles (un meuble en okoumé et un en wenge) aux consommateurs et
à analyser l'impact des attributs de ses meubles sur l'achat de
meuble.
Un modèle économétrique nous permettra de
voir comment les attributs de bien meuble et les caractéristiques
propres aux consommateurs influences les choix de ces derniers dans leurs
achats de meuble au Gabon. Une équation (modèle
économétrique) expliquant la variable dépendante
(AchatMeuble) sera évaluer.
5 Les Fabaceae ou Luguminoisae sont une famille de
plantes dicotylédones de Fabales.
36
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
2-1 Variable dépendante
La variable endogène de ce modèle traduit
l'utilité AM du bien b bois (sous la
forme d'un meuble) pour le consommateur sur le marché gabonais
cg. Elle représente la satisfaction que procurent les
attributs intrinsèques du bien meuble aux consommateurs. Cette variable
est conforme à Lancaster (1966), pour ce dernier, ce sont les attributs
du bien qui procurent une utilité.
Nous notons cette variable U (cg,b)
2-2 Variables indépendantes
Les variables exogènes sont composées des
attributs du bien bois sous forme de meuble et / ou des caractéristiques
des consommateurs. Les attributs jouent un rôle crucial dans le choix des
consommateurs.
Nous notons cette variable DPA (cg,b), elle
est une fonction linéaire des attributs et / ou des
caractéristiques des consommateurs. Les biens présents sur le
marché ont des attributs intrinsèques qui sont valorisés
ou pas par les consommateurs. Sur la base de ces attributs, les consommateurs,
en fonction de leurs préférences qui sont
hétérogènes, vont soient sélectionner des produits
(Restle, 1961) ou éliminer (Tversky, 1972 a, b).
DPA (cg,b) = áXcg + uZb
Avec X désigne les attributs du
produit bois (meuble) et Z l'ensemble des
caractéristiques des consommateurs.
Ainsi, les consommateurs ont des préférences que
les producteurs doivent prendre en compte pour que la stratégie
différenciation du produit bois soit efficace et rentable. A ce propos,
Rainelli (1997) dit qu'il « ne suffit pas pour un producteur de
différencier son produit par rapport à ceux des concurrents, mais
encore faut-il que les consommateurs perçoivent ces différences
et les valorisent ».
37
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
AchatMeuble est une variable
dépendante qualitative dichotomique qui prend la valeur 0 si
l'enquête achète en un meuble dans l'année et la valeur 1
si l'enquêté achète plusieurs meubles. Ainsi donc, nous
aurons à choisir entre un modèle Logit et Probit. En effet, pour
la variable expliquée, les modèles dichotomiques Logit et Probit
admettent, non pas un codage quantitatif associé à la
réalisation d'un évènement (comme dans le cas de la
spécification linéaire), mais la probabilité d'apparition
de cet évènement, conditionnellement aux variables
exogènes (Hurlin, 2003).
Pour faire le choix entre le Logit et Probit, nous allons
effectuer un test de normalité. Le teste de normalité d'une
distribution revient à chercher et/ou savoir si cette distribution
correspond aux critères de normalité. Le test de normalité
est fondé sur la notion de coefficient d'asymétrie «
Skewness » et d'aplatissement « Kurtois », il permet de
vérifier la normalité d'une distribution statistique
(Bourbonnais, 1998). Les hypothèses associées au test sont
construites comme suit :
H0 : les résidus sont normalement distribués si
la probabilité associée est supérieure au
á=0,001
H1 : les résidus ne sont pas normalement
distribués si la probabilité associée est
inférieure au seuil á=0,001. Ainsi, les résultats test
sont présentés dans ce tableau suivant :
Tableau des résultats du test de
normalité des résidus (Skewness/Kurtosis tests for
Normality)
Variable | Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) chi2(2) Prob>chi2
myResiduals| 2.3e+03 0.0000 0.0000 3482.57 0.0000
Source : nos calculs dans Stata 12.0
38
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Nous constatons que les données ne sont pas normalement
distribuées étant donné que la probabilité
associée au test de normalité des résidus
(Prob>chi2=0,000) est inférieure au seuil de 0,01. Ce qui, de ce
fait, nous pousse à prendre alternative H1 et rejeter ainsi
l'hypothèse H0. Ainsi, une régression logistique sera donc
appliquée pour notre modèle.
Section 2- La spécification et l'estimation du
modèle
2-1 Modèle à des fins d'estimations
La modélisation choisie pour apprécier l'impact
des attributs d'un produit sur le choix des consommateurs s'appuie sur une
formulation empirique du modèle de Lancaster (1966) qui se traduit par
la forme fonctionnelle suivante :
AM =f(X,Z)
AM(cg,b) = DPA(cg,b) + å(cg,b) avec DPA(cg,b) = áXcg
+ uZb
D'où
AM(cg,b) = áXcg + uZb + å(cg,b)
Après avoir effectué le test de Khi-deux pour
voir s'il y a une association entre la variable AchatMeuble
(AM) et les variables indépendantes, nous retenons
comme modèle économétrique la forme suivante :
AM(cg,b) = â0 + â1REV + â2SIT + â3DIST +
â4ATC + â5ATSOLID + åcg,b Avec :
REV : revenu de l'enquêté ;
SIT : situation socio-professionnelle de l'enquêté
;
39
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
DIST : distance à parcourir pour acheter un meuble, qui
est considéré comme un attribut du meuble;
ATC : attribut de couleur du meuble qui dépend du bois
utilisé pour la fabrication ;
ATSOLID : attribut de solidité du meuble qui
dépend du bois utilisé pour la fabrication ;
2-2 Base de données
Cette étude a été basée sur deux
collectes de données consécutives. Une enquête exploratoire
qui a permis de collecter les données qualitatives de base pour
l'étude de préférence (attributs importants dans le choix
des consommateurs et leurs modalités) et une enquête
structurée qui a servi à la collecte des données
quantitatives et à la mesure de la préférence des
consommateurs.
2-3 Zone de collecte des données et
échantillonnage
Au total, 2253 consommateurs ont été
enquêtés dans les communes de Libreville, Akanda et Owendo.
Commune
|
Taille de l'échantillon
|
Libreville
|
1000
|
Owendo
|
753
|
Akanda
|
500
|
Total
|
2253
|
40
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
2-4 Méthode de collecte et données
collectées
La collecte des données ayant servi à la
réalisation de ce travail a été faite du mois de mai au
mois novembre 2018, dans les communes de Libreville, Akanda et Owendo. Dans
chaque commune échantillonnée, la collecte de données a
été faite en deux étapes. La première constituait
à déterminer la proportion des acheteurs de meuble fait en bois.
Elle consistait à demander à tous les individus à
même de prendre leur propre décision de consommation, s'ils
achetaient les meubles en bois. Après ce travail, le nombre
d'enquêtés prévus a été choisi de
façon aléatoire. Chaque enquêté a été
amené à donner ses caractéristiques
socio-économiques, sa consommation de bois sous forme de meuble et la
qualité de meuble qu'il préfère.
2-5 Le choix des attributs et leurs niveaux
Au cours de l'enquête exploratoire, les consommateurs
ont choisi et hiérarchisé les attributs qu'ils
préfèrent sur Le meuble. Ces données ont été
saisies et un classement moyen a été fait. Les rangs moyens ont
révélé que les consommateurs de meuble insistent le plus
la solidité du bois, la couleur et la distance à parcourir.
Trois attributs ont été retenus, ainsi nous avons
:
- Attribut de solidité qui mesure la durabilité
du bois, et donc du meuble vis-à-vis des attaques des insectes à
bois et de vis-à-vis de l'humidité. Deux niveaux ont
été choisis OUI (solide pour le bois WENGE) et NON (pas solide
pour le bois OKOUME)
- Attribut couleur qui présente la couleur naturelle du
bois et donc du meuble. Deux niveaux : ROUGE (pour le bois OKOUME) et BRUN
(pour le bois WENGE).
41
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
- La distance à parcourir mesure la distance maximale
que peut parcourir un consommateur de son domicile au lieu d'achat pour
acquérir le meuble qui répond à toutes ses
préférences. Quatre niveaux ont été pris
arbitrairement : moins de 10 km; entre 10 km et 20 km; entre 20 et 40 km; entre
40 km et plus.
De plus, des caractéristiques propres aux consommateurs
sont mis en valeur telles que : le revenu, la situation
socio-économique, la connaissance en terme de bois qui font l'objet
d'une restriction commerciale.
2-6 Techniques de traitement des donnés
Les principales techniques utilisés pour traiter les
données issues de nos enquêtes sont : le test de fiabilité
et la régression.
2-6-1 Le test du Khi-deux
Pour déterminer les liens d'association entre nos
variables indépendantes sur la variable dépendante, nous avons
fait un test du Khi*-deux. Le test du Khi-deux est un test qui consiste
à tester la significativité statistique d'une association de deux
variables qualitatives (nominales ou ordinales) (Carrino et Poujol, 2009). Deux
hypothèses sont à tester : d'une part l'hypothèse nulle H0
(pas d'association entre les deux variables) et d'autre part,
l'hypothèse alternative H1 (il existe une association entre les
variables).
Ainsi, H0 est à rejeter si le Khi-deux
(x2) calculé est supérieur à
la valeur de référence de Khi-deux se retrouvant dans la table de
Khi-deux pour n degré de liberté (lignes) et
pour un á (niveau de précision donné en
colonne.)
L'étude de l'indépendance des caractères
X et Y conduit à formuler l'hypothèse H0 (( les caractères
X et Y sont indépendants » contre l'hypothèse H1 (( les
caractères X et Y sont dépendants ».
42
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Sous l'hypothèse H0 on compare les distributions
d'effectifs observés et théoriques obtenus en faisant
l'hypothèse d'indépendance des deux caractères.
La variable aléatoire x2 est
une variable de Pearson à v = (L-1)(C-1) degré de liberté
(ddl) avec L : nombre de lignes et C : le nombre de colonnes du tableaux de
contingence
Tableau 1 : Répartition des enquêtés
suivant le lieu d'achat et l'achat des meubles
|
Lieu d'achat
|
Total
|
chez le
menuisier
|
chez le
magasin
|
chez les deux
|
Achat de meuble
|
un
|
26,9%
|
0%
|
23,6%
|
50,5%
|
plusieurs
|
15,7%
|
9,3%
|
24,5%
|
49,5%
|
Total
|
42,6%
|
9,3%
|
48,1%
|
100,0%
|
Pearson chi2(2) = 276.3855 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.3502
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Ce tableau enseigne que 42,6% des enquêtés
achètent leurs meubles chez un menuisier, 9,3% achètent dans un
magasin et 48,1% vont à la fois chez un menuiser et dans un magasin pour
acheter les meubles. A la question de savoir s'il existe un lien d'association
entre l'achat de meuble et le lieu d'achat, le test de Khi-deux
(x2=276.3855 ; Pr = 0.000) prouve qu'au seuil de
99% (p<0,01), il existe un lien d'association et cette dernière est
moyenne car Cramérs v = 0,3502
43
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Tableau 2 : Répartition des
enquêtés suivant le Revenu et l'achat des meubles.
|
Revenu
|
|
|
|
|
101-
|
201-
|
|
401-
|
|
|
|
0-50
|
51-100
|
200
|
300
|
301-400
|
500
|
501 et
|
|
|
FCFA
|
FCFA
|
FCFA
|
FCFA
|
FCFA
|
FCFA
|
plus
|
Total
|
Achat de
|
un
|
26,4%
|
8,4%
|
0,9%
|
0%
|
14,8%
|
0%
|
0%
|
50,5%
|
meuble
|
plusieurs
|
8,8%
|
0%
|
7,9%
|
9,3%
|
6,9%
|
0,9%
|
15,7%
|
49,5%
|
Total
|
35,2%
|
8,4%
|
8,8%
|
9,3%
|
21,7%
|
0,9%
|
15,7%
|
100,0%
|
Pearson chi2(6) = 1158.882 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.7172
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Ce tableau renseigne que 35,2% des enquêtés ont
un revenu situé entre 0-50 FCAF, 8,4% ont un revenu situé entre
51-100 FCFA, 8,8% ont un revenu situé entre 101-200 FCFA, 9,3% ont un
revenu situé 201-300 FCFA, 21,7% ont un revenu compris entre 301-400
FCFA, 0,9% ont un revenu situé 401-500 FCFA et 15,7% ont un revenu
situé en 501 et plus.
Le test de Khi-deux (x2=1158,882 ; Pr = 0.000)
révèle que l'achat des meubles et associé au revenu au
seuil de 99% (p<0,01) et cette association est très forte car
Cramér's V = 0.7172
44
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Tableau 3 : Répartition des
enquêtés suivant la Situation socioprofessionnelle et l'achat du
meuble
|
Situation socio-professionnelle
|
Total
|
chômeur
|
employé
|
étudiant
|
Achat de meuble
|
un
|
2,8%
|
24,1%
|
23,6%
|
50,5%
|
plusieurs
|
0%
|
41,7%
|
7,9%
|
49,5%
|
Total
|
2,8%
|
65,8%
|
31,4%
|
100,0%
|
Pearson chi2(2) = 345.6481 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.3917
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Le tableau nous renseigne que 2,8% des enquêtés
sont chômeurs, 65,8% sont employés et 31,4% sont des
étudiants. Le test de Khi-deux (x2= 345,6481 ; Pr = 0.000)
révèle que l'achat des meubles et associé à la
situation socioprofessionnelle au seuil de 99% (p<0,01) et cette association
est moyenne car Cramér's V = 0,3917.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés suivant Connaissance sur les restrictions commerciales et
l'achat de meuble.
|
connaissez-vous les essences de
|
|
|
bois qui ne font pas l'objet d'une
|
|
|
restriction commerciale
|
|
|
non
|
oui
|
Total
|
Achat de meuble
|
un
|
32,0%
|
18,5%
|
50,5%
|
|
plusieurs
|
16,6%
|
32,9%
|
49,5%
|
Total
|
48,6%
|
51,4%
|
100,0%
|
Pearson chi2(1) = 199.1730 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.2973
Source : nos calculs dans Stata 12.0
45
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Ce tableau renseigne que 48,6% des enquêtés ne
connaissent pas les essences de bois qui font l'objet d'une restriction
commerciale et 51,4% connaissent les essences de bois qui l'objet d'une
restriction commerciale. Le test de Khi-deux
(x2=199,1730 ; Pr = 0.000) révèle que
l'achat des meubles et à la connaissance des essences de bois qui font
l'objet d'une restriction commerciale sont associés au seuil de 99%
(p<0,01) et cette association est moyenne car Cramér's V =0,2973.
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés suivant la distance à parcourir et l'achat de
meuble.
|
quelle distance maximum seriez-vous prêt
à
parcourir pour acheter votre meuble
|
Total
|
moins de 10 km
|
entre 10 km et 20 km
|
entre 20 et 40 km
|
entre 40 km et plus
|
Achat de meuble
|
un
|
39,8%
|
10,6%
|
0%
|
0%
|
50,4%
|
Plusieur s
|
8,8%
|
7,9%
|
25,0%
|
7,9%
|
49,6%
|
Total
|
48,6%
|
18,5%
|
25,0%
|
7,9%
|
100,0%
|
Pearson chi2(1) = 1196,367 Pr = 0.00 Cramér's V =
0.7288
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Le tableau renseigne que 48,6% des enquêtés sont
prêt à parcourir moins de 10 km pour effectuer un achat de meuble,
18,6% sont prêt à parcourir entre 10 km et 20 km, 25,0% sont
à parcourir entre 20 et 40 km et 7,9% sont prêt à parcourir
40 km et plus. Le test de Khi-deux (x2=1196,367 ;
Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et
la distance à parcourir au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est
très fort car Cramér's V =0,7288.
46
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Tableau 6: Répartition des
enquêtés suivant l'attribut solidité du bois et l'achat de
meuble.
|
Attribut de solidité
|
Total
|
non
|
oui
|
Achat de meuble
|
un
|
19,0%
|
31,4%
|
50,5%
|
plusieurs
|
7,9%
|
41,7%
|
49,5%
|
Total
|
26,9%
|
73,1%
|
100,0%
|
Pearson chi2(1) = 137.0072 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.2466
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Ce tableau nous renseigne que 26,9% n'ont pas de
préférence pour l'attribut de solidité du meuble tandis
que 73,1% sont influencer par cet attribut. Le test de Khi-deux
(x2=137.0072 ; Pr = 0.000) révèle qu'il y a un lien
entre l'achat des meubles et l'attribut de solidité au seuil de 99%
(p<0,01) et ce lien est moyen car Cramér's V =0,2466.
Tableau 7 : Répartition des
enquêtés suivant l'attribut couleur du bois et l'achat de
meuble.
|
Attribut couleur
|
Total
|
rouge
|
brun
|
Achat de meuble
|
un
|
18,5%
|
32,0%
|
50,5%
|
plusieurs
|
11,6%
|
37,9%
|
49,5%
|
Total
|
30,1%
|
69,9%
|
100,0%
|
Pearson chi2(1) = 47.2736 Pr = 0.000 Cramér's V =
0.1449
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Le tableau nous renseigne que 30,1% des enquêtés
achètent des meubles dont le bois à la couleur et 69,9% le meuble
dont le bois est de couleur brun. Le test
47
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
de Khi-deux (x2=47,2736 ; Pr = 0.000)
révèle qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et l'attribut
de couleur du bois au seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est très moyen
car Cramér's V =0,1449.
Tableau 9 : Répartition des enquêtés
suivant le déplacement sur les autres marchés de la CEMAC et
l'achat de meuble.
|
si le meuble de votre choix n'est pas
|
|
|
sur le marché gabonais, serez-vous
|
|
|
prêt à aller acheter ce dernier
sur
|
|
|
les autres marchés de la CEMAC ?
|
|
|
non
|
oui
|
Total
|
Achat de meuble
|
un
|
0%
|
50,5%
|
50,5%
|
|
plusieurs
|
15,7%
|
33,8%
|
49,5%
|
Total
|
15,7%
|
84,3%
|
100,0%
|
Pearson chi2 (1) = 427.8936 Pr = 0.000 Cramér's V =
-0.4358
Source : nos calculs dans Stata 12.0
Ce tableau nous renseigne que 15,7% des enquêtés
ne sont pas favorables au déplacement sur les autres de la CEMAC tandis
que 84,3% sont prêt à aller acheter leurs meubles dans les autres
pays, ce qui traduit une acceptation des produits des pays de la
sous-région. Le test de Khi-deux
(x2=427,8936 ; Pr = 0.000) révèle
qu'il y a un lien entre l'achat des meubles et l'attribut de couleur du bois au
seuil de 99% (p<0,01) et ce lien est très faible car Cramér's
V = - 0,1449.
48
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Chapitre IV- Présentations,
interprétations des résultats de l'enquête et les
recommandations
Section 1- Présentation des résultats
AM(cg,b) = â0 + â1REV + â2SIT + â3DIST +
â4ATC + â5ATSOLID + åcg,b
. logistic AchatMeuble revenu situation distance attributDesign
preferencesolidite (Résultats 1)
Logistic regression
|
Number of obs LR chi2(5) Prob > chi2 Pseudo
R2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Odds Ratio
|
|
|
P>|z|
|
=
|
|
|
4.612833
|
.4132239
|
17.07
|
0.000
|
=
=
3.870045
|
|
Log likelihood = -419.0957
|
7.151441
|
1.651694
|
8.52
|
0.000
|
=
4.54779
|
|
|
1150.879
|
520.0622
|
15.60
|
0.000
|
474.6646
|
|
|
.0743801
|
.0232033
|
-8.33
|
0.000
|
.0403571
|
|
AchatMeuble
|
.1370534
|
Std. Err.
.0363178
|
z
-7.50
|
0.000
|
[95% Conf.
.0815323
|
|
|
.001173
|
.0005677
|
-13.94
|
0.000
|
.0004543
|
|
49
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
logistic AchatMeuble revenu situation distance attributDesign
preferencesolidite, coef (Résultats 2)
Logistic regression
|
Number of obs LR chi2(5) Prob
> chi2 Pseudo R2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
z
|
P>|z|
|
|
|
|
1.528842
|
.0895814
|
17.07
|
0.000
|
1.353266
|
|
|
1.967314
|
.2309596
|
8.52
|
0.000
|
1.514641
|
|
|
7.048282
|
.4518824
|
15.60
|
0.000
|
=
6.162608
|
|
|
-2.598567
|
.3119555
|
-8.33
|
0.000
|
=
-3.209989
|
|
|
-1.987385
|
.2649901
|
-7.50
|
0.000
|
=
-2.506756
|
|
Log likelihood = -419.0957
|
-6.748213
|
.4839585
|
-13.94
|
0.000
|
=
-7.696754
|
|
AchatMeuble
Coef.
Std. Err.
revenu
situation
distance
Source : nos calculs dans Stata 12.01
2253
2284.93
0.0000
0.7316
[95% Conf.
Interval] 1.704419 2.419986
7.933955
attributDesign
-1.987146
preferencesolidite
-1.468013
_cons
-5.799672 Section 2- Les attributs des
produits et les caractéristiques propres au consommateurs affectent
significativement l'achat des produits et favorise l'échange
intra-branche
1- Les attributs des produits associés aux
caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement
l'achat des biens
Les deux tableaux nous présentent les résultats
des estimations de modèle Logit. La quantité globale de
l'estimation est très satisfaisante ; la P-value du test de rapport de
de maximum de vraisemblance est (LR) est acceptable puisqu'elle présente
une valeur inférieure à 1%. En ce qui ce qui concerne la
significativité globale du modèle, en comparant toujours P-value
avec les différents seuils, ce
50
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
tableau révèle que modèle est très
significatif au seuil de 1% avec les probabilités inférieures
à 0,001.
La statistique du log de vraisemblance est LR = 2248,93, ce
qui est supérieur au Chi-carré tabulé qui est de 5. De
plus, le pseudo R2 estimé est de 0,7316, ce qui indique qu'il
rapporte 73% des d'information.
De ces tableaux, il ressort que les différentes
variables expliquant l'achat de meuble sont toutes significatives au seuil de
1% : nous avons d'une part le Revenu et la situation socio-professionnelle qui
mettent en valeur les caractéristiques propres de l'enquêté
et d'autre part, nous avons l'attribut Design, l'attribut de solidité et
la distance qui sont les attributs propres au meuble.
En étudiant les coefficients de chaque variable nous avons
:
? Le Revenu : le signe de son coefficient est
positif ce qui signifie que l'accroissement du revenu favorisera la
probabilité de survenu de l'achat du meuble autrement dit, si le revenu
de l'enquêté augmente, la probabilité qu'il achète
le meuble qui répond à ses préférences (dans ce cas
de figure, le meuble fait avec le bois Wengé) augmente. Ainsi, avec Pr =
0.000 au seuil de 1% d'erreur, il y a une forte dépendance entre l'achat
du meuble et le revenu. La consommation dépend du revenu ainsi, plus le
revenu est élevé plus, les consommateurs achètent le
meuble dont les attributs sont supérieurs en qualité, cette
attitude met en relation le goût pour la réalité
(Gabszewicz et Thisse, 1979), et l'intensité de préférence
pour la qualité (qui peut d'ailleurs être corrélée
au revenu) Mussa et Rosen (1978) à contrario, les consommateurs dont la
capacité à répondre sur le marché du meuble est
moins importante ont une préférence pour la variété
des meubles ;
? La situation socio-professionnelle : le
signe de son coefficient est positif ce qui traduit que les
enquêtés salariés (employés) sont détenteur
d'un pouvoir d'achat qui leurs permettent de répondre sur le
marché du meuble.
51
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Cette variable nous montre que les employés, 65,9% sur
les 100 % sont ceux qui consomment les meubles le plus chère
c'est-à-dire celui qui possèdent les attributs de qualité
(fait avec le bois Wengé). En effet, tous les employés sont
prêts à acheter à un prix chère le meuble qui
réponds à toutes leurs préférences. Il y a une
relation de dépendance importante entre la variable AchatMeuble et la
situation socio-professionnelle car Pr = 0.000 au seuil de 1% d'erreur ;
? La distance : le signe positif du
coefficient de la variable Distance montre que le distance joue un rôle
dans la décision d'achat des enquêtés. La variable distance
qui mesure le nombre de kilomètre que serait prêt à
parcourir un consommateur de son domicile au lieu d'achat du meuble, traduit
que non seulement l'enquêté est prêt à se
déplacement le plus loin possible pour acquérir le meuble mais la
survenu d'achat sera d'autant plus grand que la distance sera plus faible. Le
producteur de meuble en l'occurrence le menuisier (qui est le plus
apprécier par les enquêtés) qui sera plus proche de ses
clients ou qui pratiquera un service de livraison à domicile aura une
plus grande part de marché, nous avons un aspect de la
différenciation horizontale car la distance crée une
différence, (la distance est considérée comme un attribut)
dans le produit du point de vue du consommateur (Hoteling, 1929). Avec une Pr =
0.000 au seuil de 1% d'erreur, nous remarquons très bien qu'il y a une
forte relation entre la possibilité de survenu de l'achat du meuble et
la distance à parcourir. La distance est attribut important du produit
meuble sur le marché gabonais car seul 48,6% sont prêt à
faire moins de 10 km pour acheter le meuble de leurs préférences
alors que seul 7,9% sur 100% des enquêtés sont prêt à
parcourir une distance supérieure ou égale à 40 km. Cela
traduit le fait qu'au Gabon en particulier et dans zone CEMAC, le
déplacement est très couteux ;
? L'attribut de Couleur : avec Pr = 0.000 au
seuil de 1% d'erreur, cet attribut est important dans la décision
d'achat de meuble. 69, 9% des enquêtés préfèrent un
meuble de couleur brun (fait avec le bois Wenge)
52
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
alors que 30,9% préfèrent le meuble de couleur
rouge (fabriqué avec le bois Okoumé). Cet attribut met en valeur
la variété des meubles présent sur le marché,
chaque consommateur a une préférence pour cette dernière
en fonction des attributs perceptibles comme la couleur. Les différentes
variétés des produits mettent en relation la
différenciation horizontale. En effet, dans cette forme de
différenciation, aucune variété n'est supérieure
à l'autre mais le consommateur choisira la variété qui
accroit son utilité en raison de son goût pour la
variété (Krugman, 1979, 1980) ou il choisira le produit qui se
rapproche le plus de sa variété idéale (Lancaster, 1980).
C'est attribut important car il met en valeur le bois qui répond aux
préférences de la majorité des enquêtés. Le
fait que le signe de son coefficient soit négatif traduit qu'une
augmentation cet attribut dans la fabrication des meubles ne favorisera pas la
probabilité de survenu de l'achat. Cela peut s'expliquer qu'en
période crise par exemple, le producteur de meuble devrait mettre moins
en avant cet attribut si ce dernier veut au moins sa gardé sa part de
marché. Cette variable donne à la stratégie de
différenciation horizontale une place de choix dans les
stratégies de marketing des menuiseries présentes sur le
marché gabonais;
? L'attribut de Solidité : le signe
négatif de son coefficient montre que la probabilité de survenu
de l'achat de meuble sera moins faible avec l'augmentation de la
présence de cet attribut sur le meuble mais avec Pr = 0.000 au seuil
d'erreur de 1%, il y a manifestement un lien de dépendance entre l'achat
de meuble et cette variable. Cet attribut met en relief la
différenciation verticale des produits. En effet, dans cette forme de
différenciation, les consommateurs s'accordent sur un classement des
variétés en ordre de préférence. Cette ordre de
préférence est mesuré par les attributs du produit. Les
consommateurs de meuble sur le marché gabonais préfèrent
à 73,1% le meuble dont la solidité est très
élevée vis-à-vis des attaques des insectes à bois
et des champignons, et dont la résistance à l'humidité est
très forte par rapport au climat de l'Afrique
53
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Centrale6. Selon le classement des meubles par
attributs, les meubles fabriqués avec l'essence de bois Wenge sont de
meilleurs qualités que ceux fabriqués avec l'Okoumé.
Ainsi, les consommateurs qui ont un goût pour la qualité
achètent le meuble dont l'attribut de solidité est
supérieur. De plus, les enquêtés qui sont
propriétaires de maison ont une grande affection pour les meubles
fabriqués avec le Wenge car ces derniers sont très durables et
peuvent être utilisés par plusieurs générations.
Avec un pseudo R2= 0,7316, nous pouvons conclure un
bon pouvoir de prédilection et une bonne qualité d'ajustement de
notre modèle car le pseudo R2 est très proche de 1. De plus, la
probabilité d'une prédilection correcte de notre modèle
est 50, 47% (voir les résultats Eviews ci-dessous) ce qui conforte la
robustesse de notre modèle.
6 Le climat est équatorial, chaud, avec un taux
d'humidité assez important (de 85 à 100% en saison des
pluies).
54
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Expectation-Prediction Evaluation for Binary Specification
Equation: UNTITLED
Date: 12/08/18 Time: 10:10
Success cutoff: C = 0.5
|
Estimated Equation
Dep=0 Dep=1
|
Total
|
Constant Probability
Dep=0 Dep=1
|
Total
|
P(Dep=1)<=C
|
1074
|
324
|
1398
|
1137
|
1116
|
2253
|
P(Dep=1)>C
|
63
|
792
|
855
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
1137
|
1116
|
2253
|
1137
|
1116
|
2253
|
Correct
|
1074
|
792
|
1866
|
1137
|
0
|
1137
|
% Correct
|
94.46
|
70.97
|
82.82
|
100.00
|
0.00
|
50.47
|
% Incorrect
|
5.54
|
29.03
|
17.18
|
0.00
|
100.00
|
49.53
|
Total Gain*
|
-5.54
|
70.97
|
32.36
|
|
|
|
Percent Gain**
|
NA
|
70.97
|
65.32
|
|
|
|
|
Estimated Equation
|
|
Constant Probability
|
|
|
Dep=0
|
Dep=1
|
Total
|
Dep=0
|
Dep=1
|
Total
|
E(# of Dep=0)
|
874.41
|
260.43
|
1134.84
|
573.80
|
563.20
|
1137.00
|
E(# of Dep=1)
|
262.59
|
855.57
|
1118.16
|
563.20
|
552.80
|
1116.00
|
Total
|
1137.00
|
1116.00
|
2253.00
|
1137.00
|
1116.00
|
2253.00
|
Correct
|
874.41
|
855.57
|
1729.98
|
573.80
|
552.80
|
1126.60
|
% Correct
|
76.90
|
76.66
|
76.79
|
50.47
|
49.53
|
50.00
|
% Incorrect
|
23.10
|
23.34
|
23.21
|
49.53
|
50.47
|
50.00
|
Total Gain*
|
26.44
|
27.13
|
26.78
|
|
|
|
Percent Gain**
|
53.37
|
53.76
|
53.57
|
|
|
|
*Change in `'% correct form default (constant
probability) specification
Chag n
**Percent of incorrect (default) prediction corrected by
equation
Source: nos résultats Eviews.
(default) prediction
Ces résultats nous montrent que les attributs des
produits et les caractéristiques propres aux consommateurs influencent
positivement le comportement d'achat
55
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
de meuble. Ces résultats sont conformes à la
théorie de Lancaster (1966) :la maximisation de l'utilité des
consommateurs dépend fortement des attributs du bois qui est
utilisé pour la fabrication du meuble. Les enquêtés ont une
très forte préférence pour les meubles fabriqués
avec l'essence de bois wengé. Ainsi, la stratégie de
différenciation horizontale ou verticale et le même les deux
combinés apparaissent clairement dans ces résultats. Les
producteurs doivent veiller à mettre sur le marché des meubles
dont les attributs sont valorisés par les consommateurs ce qui
favorisera le commerce car ces attributs servent de critère de
sélection ou d'élimination.
Afin de mesurer l'impact de la différenciation par
attribut dans la zone CEMAC, nous allons premièrement calculer la part
du commerce intra-branche dans la zone CEMAC puis nous montreront l'impact de
la différenciation par attribut sur les échanges en zone
CEMAC.
1-1 Calcul de la part de l'intra-branche dans les
échanges intra CEMAC
La mesure de l'échange intra-branche n'est pas chose
aisée, plusieurs auteurs ont proposé des indicateurs tels que :
Verdoorn, (1960) ; Kojima, (1964) ; Michaely, (1962) ; Balassa, (1966) mais ces
indicateurs se sont avérés très imprécis. Afin de
remédier à cela, Grubel et Lloyd, (1975) construisent un nouvel
indicateur. Dans sa version simple, il s'exprime ainsi :
GLi = [(Xi+Mi) - IXi-MiI] / (Xi+Mi) = 1 - [IXi-MiI / (Xi+Mi)]
Avec : Xi : exportations du produit i et Mi : importations du
produit i.
GLi est tel que ses résultats sont compris entre [0 et
1]. Lorsque GLi tend vers zéro, la spécialisation est
interbranche, par contre, si GLi tend vers 1, il s'agit d'une
spécialisation intra-branche. Autrement dit, cet indicateur est
égal à 1 si le poids d'un produit dans les échanges entre
pays est identique et à 0 si la spécialisation est univoque. Dans
ce cas, le pays est soit exclusivement importateur, soit exclusivement
exportateur.
56
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Il existe d'autres indices tels que l'indicateur de Grubel
Lloyd ajusté et l'indicateur Aquino (1978). Dans un souci de
simplification de calcul, nous utiliserons le GLi dans sa
formulation simple.
Nous prenons deux pays : le Gabon et le Cameroun parce que les
flux commerciaux entre ces deux pays sont importants. L'étude
s'étend sur la période 2006 à 2016 pour les biens
Huile de palme raffinée ; le sucre raffiné ;
huile brut de pétrole ; viande de cop et de poulet non
découpée en morceau, congelée ; bois plaques et bois
stratifiés. Le choix porté sur ces biens est dû au faite
que les produits d'échanges de la sous-région essentiellement
constitués de produits agricoles.
1-2 Résultats (voir annexe tableau GLi)
:
Nous remarquons qu'entre le Gabon et Cameroun, les
échanges intra-branche sont majoritairement nuls car l'indice de Grubel
Lloyd tend vers ou est égal à zéro.
Durant la période 2006-2016, on a majoritairement
GLi=0, cela traduit que le Gabon a été soit
exclusivement importateur ou exportateur.
? Pour l'huile de palme raffinée, le Gabon a
été exclusivement importateur. Cependant, nous apercevons
néanmoins en 2013, une forte présence de l'intra-branche (GLi=
0,99), ce qui est un motif d'espoir ;
? Pour le sucre raffiné, il y a présence
d'intra-branche en 2008 (GLi= 0,46) mais le Gabon a été
majoritairement importateur sur la période 20062016;
Ces rares apparitions du commerce intra-branche se
vérifient sur le marché gabonais et camerounais, car on y
retrouve des variétés de sucre raffiné et d'huile de palme
(différence de couleur, de forme, emballage...) mais dans l'optique
d'une intensification des échanges communautaires, ceci est faible.
57
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
? Pour les biens huile brut de pétrole et viande de
coq, les échanges intra-branche entre le Gabon et le Cameroun sont
inexistantes ;
? Pour le bien bois plaques et bois stratifiés, le
Gabon est majoritairement exportateur ;
La part de l'échange intra-branche dans le commerce
total entre le Gabon et le Cameroun est majoritairement nulle. Cette faiblesse
de l'indice de Grubel Lloyd, montre que les échanges intra-branches sont
quasi inexistant voire marginaux pour les produits manufacturés, car la
valeur obtenue ne tend pas vers 1.
De manière globale, ces deux pays à l'instar de
tous les pays de la CEMAC, ne sont pas performants dans l'échange
intra-branche or, c'est ce type de transactions qui domine l'économie
mondial depuis 1970 (70% du commerce mondial) et favorise l'intégration
économique d'une zone. Cette faiblesse des transactions croisées
enregistrées par les pays de la sous-région incline à
penser que le développement des économies d'échelle et la
différenciation des produits sont des processus de production encore peu
développés dans cette sous-région (François
Ngangoue, 2016).
Contrairement à l'UEMOA (Bénin, Burkina-Faso,
Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal,
Togo), le développement des échanges intracommunautaire est plus
lent dans la zone CEMAC, 2,1% (Moussone, 2010) contre 17,6% dans la zone UEMOA
(Rapport sur la Politique Monétaire dans l'UEMOA, mars 2018). Ceci est
expliqué part le fait que l'essentiel des échanges s'inscrit dans
un schéma traditionnel comme décrit par les théories
Classique et Néoclassique du commerce extérieur (François
Ngangoue, 2016).
Les études empiriques ont démontré que
l'échange intra-branche soutenu par une forte différenciation des
produis est très important au sein des zones communautaires dans
lesquelles le commerce intra-zone est intensif. De ce fait, l'instauration
d'une stratégie de différenciation par attributs dans la CEMAC
sera un des facteurs d'intensification des flux commerciaux intra-CEMAC. De
plus, notre enquête exploratoire montre que sur 2253
enquêtés, 84,3% sont prêts à
58
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
acheter le meuble qui répond à leur
préférence sur les autres marchés de la CEMAC autrement
dit, ils sont favorables à la vente sur le marché domestique les
meubles dont ils valorisent les attributs.
Le calcul des parts du marché des différents
attributs significatifs du meuble (voir tableau 1 en annexe)
révèle que les entreprises gagneraient à opter pour une
politique marketing de diversification des produits pour
bénéficier des économies d'échelles7
à l'exportation causé par une taille de marché plus
importante. Le meuble fabriqué avec le Wenge a des plus grandes parts de
marché qui lui sont conférés par ses attributs Design
(Brun 69,9%) et l'attribut solidité (73,1%). De ce fait, producteurs
gabonais ou camerounais devraient se lancer dans une stratégie de
différenciation verticale car les consommateurs sont prêts
à acheter à un prix chère le meuble qui répond
à leurs préférences ce qui va être des
économies d'échelles.
La faiblesse des échanges en zone CEMAC devraient
être palier par les échanges intra-branches qui seront soutenus
par une bonne différenciation par attributs car cette dernière
conduite à une meilleure stratégie de différenciation des
produits. Ainsi, les consommateurs gabonais pourront acheter les produits de
leurs préférences sur les autres marchés de la CEMAC.
L'étude menée sur le marché du bois peut être faite
sur d'autres produits, cela permettra saisir au mieux les
préférences des consommateurs de la sous-région.
2- Recommandations
La différenciation par attributs d'une part procure aux
consommateurs des produits qui correspondent à leurs attentes ou
préférences et d'autre part, elle génère aux
producteurs des économies d'échelles. Elle permet l'apparition
des produits différenciés sur le marché et favorise
l'échange intra-branche qui va
7 Les économies d'échelle sont
directement liées à la nature de l'activité comme le
marketing, car les économies se font à partir de calculs de
coûts fixes et du montant des ventes. C'est pour cette raison qu'il est
de la coresponsabilité du service marketing de stimuler des offres
caractérisées par l'aptitude à générer des
économies d'échelle.
59
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
intensifier les échanges intra-CEMAC. A cet effet, nous
formulons quelques recommandations :
? Vulgariser la théorie de la différenciation
par attributs dans la CEMAC pour inciter les producteurs à tenir compte
des préférences de leurs demandes en biens et services. En effet,
l'analyse menée sur le terrain nous a permis de relever une forte
demande différence8 qui doit être satisfaite. Les
consommateurs exigeants souhaitent acheter des produits semblables mais non
identiques et les entreprises doivent, pour répondre à ces
nouvelles demandes des consommateurs, différencier leurs produits et
éviter leur banalisation. L'importation devient alors indispensable pour
étendre encore plus la gamme des produits offerts sur le marché
intérieur et les demandes des partenaires étrangers vont
favoriser les exportations.
? Investir dans la Recherche Développement pour
favoriser l'apparition des nouveaux produits (innovation) pour améliorer
la compétitivité des entreprises sur le marché de la CEMAC
;
? Mettre en place une réelle politique de
diversification de l'économie pour amoindrir l'impact des perturbations
des cours des matières sur les économies de la sous-région
(ce que nous appelons la « marche vers une économie
industrialisée », l'industrie est un moteur de
transformation économique de beaucoup de pays en développement
qui réussissent (Hinh, Dinh, et al., 2012) ;
? Dans le cadre de la filière bois, les états
doivent rendre effectif la politique d'incitation à la transformation du
bois (troisième transformation9) afin de favoriser la
production des produits manufacturés ;
8 LASSUDRIE-DUCHENE B., "La demande de
différence et l'échange international", Economies et
Sociétés, Tome V, 1971.
9 Ensemble des opérations effectuées
sur les produits de la première ou deuxième transformation et qui
permettent d'obtenir des produits finis (aucune transformation
supplémentaire n'est nécessaire). Les produits issus de la
troisième transformation sont par exemple les meubles, les menuiseries,
les fermes industrielles, les parquets contrecollés, les tonneaux, les
traverses de chemin de fer, les palettes, le papier, le carton...
60
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
? Compte tenu de la similitude des ressources des pays de la
CEMAC, la mise en place de l'échange intra-branche favorisera
l'intégration régionale qui peine à voir le jour. En
effet, le processus d'intégration régionale dans le cadre des
accords de libre-échange ou d'union douanière se trouve
dépendante des échanges intra-branches. «
L'intégration régionale aurait d'autant plus de chances
d'impulser la croissance des pays membres qu'elle ferait progresser leurs
échanges de produits similaires » (Abdelmalki et al.,
2001).
? Les entreprises devraient mettre en place la politique
marketing-mix10 à savoir :politique produit, politique de
prix, politique de distribution et politique communication dans le but de
fidéliser, de gagner des nouveaux clients ;
? Les pays de la CEMAC devraient s'efforcer d'augmenter le niveau
des investissements, d'améliorer la gouvernance, de mettre fin aux
conflits,
d'adopter des politiques budgétaires audacieuses et
d'assurer la stabilité
macroéconomique, parallèlement à la mise en
oeuvre de politiques industrielles et commerciales qui favorisent la
diversification économique.
Ces politiques auront pour effet de renforcer la
diversification des exportations, ce qui permettra, en fin de compte,
d'augmenter la contribution de la productivité totale des facteurs
à la croissance économique et de tirer profit des
préférences et de la libéralisation du commerce
régional ;
? Les dirigeants de la CEMAC doivent supprimer les obstacles
illégaux et le déroutement des marchandises sur les routes, puis
aménager les grands
axes routiers reliant les centres commerciaux dans la CEMAC.
La suppression des obstacles aura pour but d'amplifier les échanges et
de créer chez les commerçants un environnement favorable à
la réalisation des bénéfices.
10 Plan marchéage ou politique marchéage,
désigne dans le cadre d'une entreprise ou d'une marque d'ensemble
cohérents de décisions relatives aux quatre volets que sont :
politique de produit, politique de prix, politique de distribution et de
communication.
61
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
CONCLUSION
Le présent travail nous a permis de montrer de
façon théorique et empirique que la différenciation par
attributs est un stimulus pour l'intensification des échanges en zone en
générale, et dans la zone CEMAC en particulier. En effet, la
différenciation par attributs relève l'importance des
caractéristiques des produits dans les décisions d'achats des
consommateurs en ce sens que ces derniers sélectionnent ou
éliminent un produit par rapport à ces attributs. L'instauration
de l'échange de qualité et de variété est un moteur
de l'échange intracommunautaire par l'apparition de l'échange
intra-branche car il permet aux entreprises de répondre aux besoins
précis des consommateurs.
Les résultats de l'étude de l'impact des
attributs du meuble sur les préférences des consommateurs
établissent une forte liaison entre le comportement d»achat du
meuble avec les attributs du bois qui a servi à la fabrication de ce
meuble et les caractéristiques propres aux consommateurs. Toutes les
variables du modèle sont significatives au seuil 1% ce qui nous permet
de vérifier notre hypothèse.
Les pays de la CEMAC bénéficient d'une
réduction des coûts de transaction du fait de la proximité
géographique, linguistique et de la possession d'une monnaie commune ce
qui est favorable à l'intégration économique mais cette
intégration peine à voir le jour. Comme solution pour
résoudre ce problème nous proposons la mise en oeuvre de la
stratégie de différenciation par attributs car cette
dernière permet d'aboutir à une meilleure différenciation
des produits (attribut de variété et attribut de qualité)
qui est le fondement des échanges intra-branche.
62
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
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65
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
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Tomatoes in Benin using a Conjoint Analysis».
66
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
ANNEXE
Tableau 1 : La part de marché des attributs du
meuble
Attributs
|
Niveaux
|
Part du
marché (%)
|
Attribut Design (couleur)
|
·
|
Rouge
|
·
|
30,1%
|
(Les différentes couleurs sont propres aux
différents bois. Rouge pour l'okoumé et Brun
pour le wenge)
|
·
|
Brun
|
·
|
69,9%
|
Attribut solidité (cet attribut est propre au bois.
|
·
|
Oui
|
·
|
73,1%
|
Il mesure la durabilité du meuble face aux
|
|
(durable)
|
|
|
champignons, aux attaques d'insectes à bois et
|
|
|
·
|
26,9%
|
la résistance face à l'humidité. Le
meuble
fabriqué avec le Wenge plus solide que celui
fabriqué avec l'okoumé)
|
·
|
Non (non durable)
|
|
|
67
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Le Questionnaire
N° Anonymat
Ne rien écrire dans ce cadre SVP
Les variables socio-économiques
1. Votre pays d'origine fait il partir de la CEMAC
?
a. Oui
b. Non
2. Quel est votre sexe ?
a. Homme
b. Femme
3. Quel est votre âge ?
a. 15-21 ans b. 22-29 ans c. 30-44 ans
d. 45-59 ans e. 60-64 ans f. 65 et plus
4. Situation socio-professionnelle
a. Chômeur b. Employé c. Etudiant d.
Retraité e. Ouvrier
5. A quelle tranche appartient votre revenu mensuel
(en milliers de FCFA) ?
a. 0-50 b. 51-100 c. 101-200 d. 201-300 e. 301-400
f. 401-500 g. 501 et plus h. pas de revenu
Connaissance du bois
6. Connaissez-vous les différentes essences de
bois que l'on retrouve au Gabon ?
68
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
a. Oui citez
les
b. Non
Pourquoi ?
7. Connaissez-vous particulièrement ces deux
essences : l'okoumé et le Wengé ?
a. Oui
b. Non
8. Que pensez-vous de la déforestation
?
9. Connaissez-vous les essences de bois qui ne font pas
l'objet d'une restriction commerciale ?
a. Oui
b. Non
Comportement de consommation de bois au travers des meubles
10. Avez-vous des meubles chez vous ?
a. Oui Ils sont fait en avec quelle matière 2
b. Non Pourquoi 2
11. Si on vous propose deux meubles, et que vous devez en
choisir un, lequel achèterez-vous ?
69
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
a. Fabriqué avec du bois
Pourquoi 2
b. Fabriqué avec une autre matière
Pourquoi 2
12. Lorsque vous achetez un meuble qu'est ce qui
influence votre choix ? (Plusieurs réponses sont
possibles)
a. La beauté du meuble
b. La matière du meuble
c. La solidité du meuble
d. Le prix
e. Autres
13. Quel genre de meuble préférez-vous
?
a. Meuble de bas de gamme
b. Meuble de haut de gamme
14. Ou achetez-vous vos meubles ?
a. Chez un menuisier
b. Dans un magasin
c. Chez les deux
15. Combien de meuble pouvez-vous acheter au cours d'une
année ?
a. Un
b. Plusieurs
16. En moyenne, quel est votre budget annuel pour l'achat
de meubles ? (En milliers
de franc)
a.
b.
c.
d.
70
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
30 à 70 FCFA
70 à 110 FCFA
110 à 150 FCFA
150 et plus
17. Quelle distance maximum seriez-vous prêt(e)
à parcourir depuis votre domicile
a.
b.
c.
d.
pour vous rendre dans un magasin ou chez un menuisier
pour acheter un meuble ? Moins de 10 km
Entre 10 et 20 km
Entre 20 40 km
40 km et plus
Attributs du meuble
Supposons que vous devriez acheter un meuble pour votre maison.
Ce meuble est fabriqué soit avec l'okoumé, soit avec le
wengé. Les questions suivantes vous renseignent sur les attributs
intrinsèques (caractéristiques) du meuble.
I- DESIGN
18. Quelle est la couleur choisirez-vous pour votre
meuble ?
a. Rouge
b. Brun
II- Durabilité naturelle
19. Résistance aux champignons
a. Durable
b. Non durable
20. Résistance aux insectes de bois
sec
a. Durable
b. Sensible
21. Résistances aux termites
a. Sensible
71
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
b. Moyennement durable
c. Durable
III- Nécessité d'un traitement de
préservation
22. Contre les attaques d'insectes à bois
sec
a. Nécessite un traitement
b. Ne nécessite pas de traitement
23. En cas d'humification temporaire
a. Nécessite un traitement
b. Ne nécessite pas de traitement
24. En cas d'humification permanente
a. Nécessite un traitement
b. Ne nécessite pas de traitement
IV- Le prix du meuble
25. Etes-vous prêt à acheter, à un
prix cher, un meuble qui réponds à vos préférences
?
a. Oui
b. Non
Echanges dans la CEMAC
72
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
26. Avez-vous déjà fais des achats dans les
autres pays de la CEMAC ?
a. Cameroun
b. Guinée Equatoriale
c. République centrafricaine.
d. République du Congo.
e. Tchad.
f. Non
27. Si le meuble de votre choix n'est pas présent
sur le marché gabonais, serez-vous prêt à aller acheter ce
dernier sur les marchés des autres pays de la CEMAC ?
a. Oui A quelle condition ?
b. Non Pourquoi ?
73
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Résultats de l'estimation du
modèle
Logistic regression
|
Number of obs LR chi2(5) Prob
> chi2 Pseudo R2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Odds Ratio
|
|
z
|
P>|z|
|
|
|
|
4.612833
|
.4132239
|
17.07
|
0.000
|
3.870045
|
|
|
7.151441
|
1.651694
|
8.52
|
0.000
|
4.54779
|
|
|
1150.879
|
520.0622
|
15.60
|
0.000
|
474.6646
|
|
|
.0743801
|
.0232033
|
-8.33
|
0.000
|
=
.0403571
|
|
|
.1370534
|
.0363178
|
-7.50
|
0.000
|
=
.0815323
|
|
Log likelihood = -419.0957
|
.001173
|
.0005677
|
-13.94
|
0.000
|
=
.0004543
|
|
AchatMeuble
revenu
situation
distance
attributDesign
Logistic regression
|
Std. Err.
|
|
Number
|
=
[95% Conf.
|
|
preferencesolidite
|
|
|
|
|
_cons
|
|
LR chi2(5) =
Prob > chi2
Pseudo R2
|
of obs =
|
Log likelihood = -419.0957
|
|
|
z
|
P>|z|
|
|
|
|
1.528842
|
.0895814
|
17.07
|
0.000
|
1.353266
|
|
|
1.967314
|
.2309596
|
8.52
|
0.000
|
1.514641
|
|
AchatMeuble
|
Coef.
7.048282
|
Std. Err.
.4518824
|
15.60
|
0.000
|
[95% Conf.
6.162608
|
|
|
-2.598567
|
.3119555
|
-8.33
|
0.000
|
-3.209989
|
|
revenu
|
-1.987385
|
.2649901
|
-7.50
|
0.000
|
-2.506756
|
|
situation
distance
|
-6.748213
|
.4839585
|
-13.94
|
0.000
|
-7.696754
|
|
74
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Expectation-Prediction Evaluation for Binary Specification
Equation: UNTITLED
Date: 12/08/18 Time: 10:10
Success cutoff: C = 0.5
|
Estimated Equation
Dep=0 Dep=1
|
Total
|
Constant Probability
Dep=0 Dep=1
|
Total
|
P(Dep=1)<=C
|
1074
|
324
|
1398
|
1137
|
1116
|
2253
|
P(Dep=1)>C
|
63
|
792
|
855
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
1137
|
1116
|
2253
|
1137
|
1116
|
2253
|
Correct
|
1074
|
792
|
1866
|
1137
|
0
|
1137
|
% Correct
|
94.46
|
70.97
|
82.82
|
100.00
|
0.00
|
50.47
|
% Incorrect
|
5.54
|
29.03
|
17.18
|
0.00
|
100.00
|
49.53
|
Total Gain*
|
-5.54
|
70.97
|
32.36
|
|
|
|
Percent Gain**
|
NA
|
70.97
|
65.32
|
|
|
|
|
Estimated Equation
|
|
Constant Probability
|
|
|
Dep=0
|
Dep=1
|
Total
|
Dep=0
|
Dep=1
|
Total
|
E(# of Dep=0)
|
874.41
|
260.43
|
1134.84
|
573.80
|
563.20
|
1137.00
|
E(# of Dep=1)
|
262.59
|
855.57
|
1118.16
|
563.20
|
552.80
|
1116.00
|
Total
|
1137.00
|
1116.00
|
2253.00
|
1137.00
|
1116.00
|
2253.00
|
Correct
|
874.41
|
855.57
|
1729.98
|
573.80
|
552.80
|
1126.60
|
% Correct
|
76.90
|
76.66
|
76.79
|
50.47
|
49.53
|
50.00
|
% Incorrect
|
23.10
|
23.34
|
23.21
|
49.53
|
50.47
|
50.00
|
Total Gain*
|
26.44
|
27.13
|
26.78
|
|
|
|
Percent Gain**
|
53.37
|
53.76
|
53.57
|
|
|
|
*Change in `'% correct form default (constant probability)
specification
Chag n
**Percent of incorrect (default) prediction corrected by
equation
75
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
REMERCIEMENTS II
INTRODUCTION GENERALE 2
Première partie- Différenciation par
attributs, une source d'échanges
intracommunautaires 9
Chapitre I- Attributs de qualité et
échange intra-branche 10
Section 1- Préférence des consommateurs et
qualité des produits 10
Section 2- Attributs de qualité et échange
intracommunautaire 18
Chapitre II- Attributs variétés et
échange intra-branche 22
Section 1-Variété des produits et
préférence des consommateurs 22
Section 2- Attributs de variété et
échange intracommunautaire 25
Deuxième partie : Détermination de la
différenciation par attributs dans la
Communauté Economie et Monétaire
29
Chapitre III- Le choix de la méthodologie de
détermination 30
Section 1- Présentation du modèle 30
Section 2- La spécification et l'estimation du
modèle 38
Chapitre IV- Présentations,
interprétations des résultats et les
recommandations 48
Section 1- Présentation des résultats 48
76
DIFFERENCIATION PAR ATTRIBUTS DANS LA
CEMAC
Section 2- Les attributs des produits et les
caractéristiques propres aux consommateurs affectent significativement
l'achat des produits et favorise
l'échange intra-branche 49
CONCLUSION GENERALE 61
BIBLIOGRAPHIE 62
ANNEXES 66
TABLE DE MATIERES 75
ECHANGES ENTRE LE GABON ET CAMEROUN PENDANT LA PERIODE
2006 à 2016
Chiffre en noir : IMPORTATION (M) Chiffre en rouge :
EXPORTATION (X)
? Huile de palme raffinée
Année 2006
|
|
Année 2007
|
|
Année 2008
|
|
Année 2009
|
Année 2010
|
|
Année 2011
|
|
Année 2012
|
Année 2013
|
|
Année 2014
|
|
Année 2015
|
|
Année 2016
|
4976644702
|
|
6 399 927 166
|
|
6 739 423 438
|
|
1 998 329 900
|
1 068 278 000
|
|
1 553 918 250
|
|
1 742 368 640
|
1 374 894 360
|
|
422 663 650
|
|
649 117 500
|
|
361 681 600
|
0
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
0
|
0
|
|
0
|
|
96 000
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
? Sucre raffiné
|
Année 2006
|
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2010
|
Année 2011
|
|
Année 2012
|
|
Année 2013
|
|
Année 2014
|
|
Année 2015
|
|
Année 2016
|
0
|
|
0
|
|
546 444 717
|
0
|
0
|
0
|
|
7 248 236 730
|
|
3 980 425 974
|
|
3 814 993 428
|
|
4 039 289 730
|
|
23 961 509
|
|
23 130 000
|
|
267 750 000
|
201 600 000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
? Huile brut de pétrole
Année 2006
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2010
|
Année 2011
|
Année 2012
|
Année 2013
|
Année 2014
|
Année 2015
|
Année 2016
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1 000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
? Viande de coq et de poules non découpé en
morceau, congelé
Année 2006
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2010
|
Année 2011
|
Année 2012
|
Année 2013
|
Année 2014
|
Année 2015
|
Année 2016
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
8 745 632
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
? Bois plaques et bois stratifiés
Année 2006
|
Année 2007
|
Année 2008
|
Année 2009
|
Année 2010
|
Année 2011
|
|
Année 2012
|
|
Année 2013
|
|
Année 2014
|
|
Année 2015
|
|
Année 2016
|
0
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
0
|
|
|
360 759
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
35 885 888
|
|
37 200 529
|
|
52 412 383
|
|
66 135 894
|
|
7 864 341
|
Calcul de l'indice de Grubel Lloyd pour calculer la part
de l'intra-branche dans les échanges entre la Gabon et le
Cameroun.
GLi = [(Xi+Mi) - lXi-Mil]/ (Xi+Mi) = 1 - [lXi-Mil /
(Xi+Mi)]
Résultats du calcul de GLi
Années
Biens
|
Année 2006
|
Année 2007
|
Année
2008
|
Année
2009
|
Année
2010
|
Année
2011
|
Année
2012
|
Année
2013
|
Année
2014
|
Année
2015
|
Année
2016
|
Huile de palme raffinée
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi
=0,999
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
Sucre raffiné
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi
=0,46
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
Huile brut de pétrole
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
Viande de coq
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
Bois plaques et bois stratifiés
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|
GLi =O
|