3.4. CONCLUSION
Les résultats de nos investigations auprès des
locuteurs interrogés dans les différents cantons kw ? indiquent
que tout le monde parle quasiment de la même manière sans une
différenciation remarquable de prononciation apparente. La
compréhension et l'usage de certaines langues voisines sont le fruit
d'une acquisition et, sont limitées à ceux qui ont
été exposés à elles. L'utilisation de la langue kw
? dans la communauté religieuse, dans les activités quotidiennes
de la communauté cible, lors des cérémonies, etc., indique
qu'il y a un besoin pressant du développement de la forme écrite
de ladite langue. L'attitude de la communauté pour le
développement de sa langue est très positive malgré le
fait qu'un comité de langue n'ait pas encore vu le jour. À la
question de savoir s'ils aimeraient voir leur langue enseignée dans
leurs écoles, tous ont répondu positivement. Aussi, à la
question de savoir s'ils aimeraient apprendre à lire et à
écrire leur langue, la majorité absolue a-t-elle répondu
favorablement avec des justifications. Pour certains, ils aimeraient voir leur
langue être développée comme les langues avoisinantes, et
pour d'autres, ils aimeraient préserver et transmettre à leurs
descendants leur identité propre. À travers l'analyse
lexicostatistique réalisée avec le logiciel Cog, nous constatons
que le kw ? est très distant du nd ?ndà? et du m d mb
malgré le rapprochement des locuteurs de ces différentes
communautés linguistiques. Par conséquent, le kw ? comme les
langues voisines, gagnerait à avoir son propre système
d'écriture. Contrairement à ce que (Brye et Domche Teko (2000)
ont affirmé il y a de cela vingt (20) ans, nous pensons qu'un projet de
développement ou de standardisation serait le bienvenu afin de
préserver, conserver, promouvoir et moderniser cette langue
restée longtemps abandonnée par les chercheurs.
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