CONSIDERATIONS
THEORIQUES
Il est important dans le premier chapitre de définir
certains concepts clés qui cadrent avec notre sujet pour permettre les
meilleures compréhensionsde nos lecteurs, en plus, nous parlerons des
quelques théories générales sur l'ergonomie, les
interventions ergonomiques et les conditions de travail.
1.1 Définition des
concepts
1.1.1
Ergonomie
L'association internationale d'ergonomie (AIE) définit
l'ergonomie comme l'étude des facteurs humains est la discipline
scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions
entre les êtres humains
H.T.Graham et R.Bennet (1992), ils définissent
l'ergonomie comme l'étude de l'ajustement mutuel entre les individus et
leur travail.
Selon J.V Kabambi cité par Tshilonda(2017), formule
une définition complémentaire. Il dit l'ergonomie est
l'étude systématique de la conception du matériel, des
machines, de l'équipement (y compris tout ce qui concerne la conception
des tableaux de contrôle, signaux, commandes), des méthodes de
recherche qui prennent en considération les caractéristiques,
fondamentales, anthropométriques, anatomiques, physiologiques et
psychologiques de l'homme.
Jean Marie Peretti (2013), défini l'ergonomie
comme une étude multidisciplinaire du travail humain pour
remédier à l'inadaptation industrielle, limiter les atteintes
à la santé physique ou mentale, réduire la fatigue
professionnelle.
Quant à nous, nous disons que l'ergonomie est
l'adaptation du travail à l'homme enfin d'arrivé à
améliorer les conditions dans lesquelles l'homme exerce son travail.
1.1.2 Conditions de
travail
P.Jardillier, définit les conditions de travail comme
les rapports entre les hommes et le travail. Par extensions, on parle
même de conditions de vie au travail pour prendre en compte tout
l'environnement dans lequel l'activité des salariés s'exerce.
Dallor.M (1980), dit que les conditions de travail englobent
un certain nombre des moyens que l'employeur doit mettre en marche pour
l'exécution des tâches.
Christian van lierde (2002), les conditions de travail ne se
définissent pas seulement en terme technique et professionnelle, elles
sont également déterminés par l'organisation et
l'aménagement de temps de lieu de travail, l'adaptation de travail
à l'homme, la restructuration des tâches, la participation
employés à l'encadrement.
Quant à nous, les conditions de travail sont des
moyens ou l'employé et l'employeur doivent prendre en compte pour bien
exécuter une tâche.
1.1.3 Mine
Petit Larousse illustré (2017), la mine c'est la gite
de substance minérales ou fossile se trouvant dans le sous-sol ou en
surface, cavité creusée dans le sol pour extraire du charbon, un
minerai ou une substance utile, ou encore l'ensemble des installations
nécessaires à l'exploitation d'un gisement.
Petit Larousse de la langue française (2010), la mine
c'est un terrain d'où l'on peut extraire un métal, une
matière minérale utile, qui s'y trouve sous formes de gisement ou
d'alluvions. Ou encore c'est l'installation de surface, bâtiments de la
mine (machines, d'extraction, ateliers, locaux sanitaires et
administratifs).
Quant à nous, la mine c'est une surface où l'on
exploite le minerai à travers quelques installations (bâtiment,
atelier, etc.).
1.2 Théorie sur
l'ergonomie et son importance
1.2.1 Histoire de
l'ergonomie
Jusqu'ici, on a considéré le professeur Murrel
comme le père de l'ergonomie. C'est vers 1949 qu'il a inventé ce
néologisme pour regrouper toutes les disciplines faisant l'objet de
l'adaptation de la machine à l'homme. Mais en réalité, on
a fait l'ergonomie avant que le mot ne soit en vogue. Tout dernièrement,
on s'est rendu compte que l'ergonomie a existé bien avant 1949 ; En
effet, on a retrouvé dans une revue polonaise « Nature et
industries » (1857) un article intitulé
« Environnement naturel et problème du travail
humain » d'Adalbert Jastrzeboswki qui utilise le premier mot
ergonomie. Ainsi, si Murrel est le père de l'ergonomie, A.Jastrzeboswki
en est le devancier. Entre ces deux auteurs, on ne trouve le
mot « ergonomie » dans aucun texte.
1.2.2 Origines disciplinaires de
l'ergonomie
Il y a des obstacles, dans la pénétration de
l'ergonomie dans l'entreprise, plus psychologique. Chacun donne au mot
ergonomie un sens qui lui est propre et qui découle de la fonction qu'il
exerce : le chef de sécurité verra surtout qu'elle permet
d'éviter les accidents ; le médecin du travail sera sensible
à la protection de la santé physique et mentale des travailleurs,
l'ingénieur de production portera son attention sur la fiabilité
des installations et sur leurs performances, l'agent commercial se limitera
essentiellement aux aspects qui poussent le produit vers le public, etc.
Si ces conceptions s'affrontent et s'excluent, elles risquent
d'aboutir à une forme rétrécie d'ergonomie colorée
par la fonction de celui qui l'a prise en charge. Mais si elles sont
acceptées en tant que différents visages que peut prendre
l'ergonomie, s'il y a dialogue entre les experts, et surtout, si le
travailleurs et ses représentants sont inclus dans la démarche
ergonomique, ces différences au lieu de créer des obstacles, se
révèlent plutôt être une des forces de l'ergonomie
qui fait appel à des multiples connaissances et disciplines pour
concevoir des outils, des machines, des équipements et des installations
adaptés à l'homme.
Parmi les diverses connaissances qui forment le contenu de
l'ergonomie, on peut citer : la médecine du travail, la physiologie
du travail, l'anatomie, l'anthropométrie, la psychologie du travail, les
connaissances techniques de construction des machines ou installations, etc.
Toutes ces notions intégrées font la richesse et
l'intérêt de la pluridisciplinarité de l'ergonomie. Ainsi,
on peut dire que l'ergonomie est pluridisciplinaire, participative et globale.
Mais en raison d'apports disciplinaires diversifiés, il y a risque de
pratiquer une spécialisation trop marquée. Et, il est en effet
dans le cours normal des choses que chaque discipline impose sa méthode
ou focalise son objectif sur ses sujets de prédilection. Ce qui rend
complexe la construction d'une méthodespécifique à
l'ergonomie.
1.2.3 La roue de
l'ergonomie
La roue de l'ergonomie est subdivisée en 3
parties : le centre, le cercle de l'action et le cercle de la
réaction.Au centre se trouvent l'homme et la tâche. Il faut
adapter le travail aux capacités et aux caractéristiques de
l'être humain. Mais l'homme possède aussi une certaine
capacité d'adaptation à la tâche à effectuer.
Pour cette raison, nous trouvons également l'homme dans
le cercle de l'action, qui est le domaine de l'ergonomie, en compagnie des
facteurs : poste de travail, organisation du travail, environnement de
travail et contenu du travail. tous ces facteurs influent sur les
éléments du cercles de la réaction qui doit
impérativement être puissant et équilibré si on veut
obtenir le bien-être au poste de travail et un bon résultat
d'exploitation. Ces deux notions sont inséparables dès qu'il
s'agit d'assurer un succès durable. La fonction de l'ergonomie peut
être mise en évidence à l'aide d'une représentation
simple.
Figure 1 roue ergonomique
Les facteurs importants de l'ergonomie sont:
v L'homme
Nous distinguons entre les caractéristiques
préétablies, qui ne sont pas ou seulement difficilement
modifiables, telles que:Le sexe;L'âge;Les dimensions corporelles
(anthropométrie) la constitution des caractéristiques physiques
et fonctionnelles de l'organisme (physiologie). Et les caractéristiques
qui sont plus ou moins modifiables, telles que:Le niveau de formation;La
dextérité;L'expérience;La condition physique.
Dans la roue de l'ergonomie, les caractéristiques
difficilement modifiables sont à attribuer au centre, tandis que les
caractéristiques modifiables sont plutôt à attribuer au
cercle de l'action:
Tableau 1 : l'aménagement de poste d'une
façon général,
FACTEURS ERGONOMIQUES
|
ASPECTS IMPORTANTS DE L'AMENAGEMENT
|
Le poste de travail
|
Position assise ou debout, les dimensions, les espaces pour
les mouvements et les distances de sécurité, les postures
forcées, le levage de charges, la surveillance et la maintenance des
installations
|
L'organisation du travail
|
Les modes opératoires et les moyens de travail, la
planification du travail et la formation, le temps de travail et les pauses,
l'évaluation du travail et la rémunération, la marge de
responsabilité et de décision
|
Le contenu du travail
|
Trop limité ou trop important ?, la
sous-occupation et la monotonie, le surmenage
|
L'environnement de travail
|
Température, éclairage, bruit, risques
d'accidents, risques de maladie et risques sociaux.
|
v Poste de travail.
- Position assise ou debout?
Cette question est d'une importance fondamentale pour
l'aménagement du poste de travail. Les activités en position
assise se trouvent surtout dans les bureaux et dans l'administration, tandis
que les activités en position debout sont majoritaires dans le domaine
industriel et la vente.
Les activités mixtes en position assise, debout ou en
marche sont idéales, car elles sont bonnes pour la circulation, la
musculature et l'appareil locomoteur. Un poste de travail combiné assis
debout contribue de façon importante au bien-être de la personne.
Les disques intervertébraux sont alimentés en substances
nutritives par les mouvements de la colonne vertébrale, ce qui a pour
effet d'améliorer le rendement.
- Les dimensions
La construction de l'équipement de travail et
l'aménagement des postes se font d'après les lois de
l'anthropométrie et de la physiologie, tant que le mode
opératoire ou le processus de production n'imposent pas de dimensions
particulières.
- Les espaces pour les mouvements et les distances de
sécurité
Les machines et les appareils doivent être conçus
de telle manière que leur utilisation, leur surveillance et leur
maintenance soient aisées. Le poste de travail adapté à la
personne offre suffisamment d'espace pour les mouvements, et présente
les distances de sécurité nécessaires.
- Les postures forcées
Dans la mesure du possible, les postures forcées sont
à éviter. En cas de travail prolongé à
l'écran, du mobilier adapté doit permettre le changement de
position. D'occasionnels exercices de stretching ou de gymnastique pendant le
travail devraient non seulement être tolérés, mais aussi
encouragés.
- Le levage de charges
L'être humain n'est pas un moyen de levage ou de
transport. Le levage fréquent de charges doit être soit
remplacé par une automatisation partielle ou totale du processus, soit
facilité par des aides de levage appropriées
De nombreux accidents avec arrêt de travail sont
consécutifs à des manutentions manuelles ou des postures
inadaptées.
- La surveillance et la maintenance des installations
La productivité d'une installation n'est pas seulement
influencée par la facilité d'utilisation, mais aussi par la
qualité de la surveillance et de la maintenance. La qualité de la
surveillance est avant tout déterminée par la présentation
appropriée des états de fonctionnement (affichage) et par le bon
fonctionnement des éléments de commande (dispositifs de
réglage, poignées) disposés de manière
cohérente et fonctionnelle dans le système. La
disponibilité d'une installation est dans une large mesure fonction de
la maintenance. C'est pourquoi il est important que les installations soient
facilement accessibles pour des travaux de maintenance et que le personnel
disposesuffisamment de place. La disponibilité immédiate des
éléments suivants est également déterminante: aides
de levage, moyens de transport, outils, appareils de contrôle et
pièces de rechange.
v L'organisation du travail
Une organisation du travail adaptée à la
situation et à l'être humain influence notablement le climat
d'entreprise, le rendement des employés et la rentabilité du
processus de travail.
- Les modes opératoires et les moyens de travail
Pour obtenir une production économique, il est
indispensable des choisir des modes opératoires et des moyens de travail
appropriés; ils ont en particulier une grande influence sur le
degré de fatigue et la vitesse avec laquelle elle s'installe. Les modes
opératoires qui demandent une dépense physique fréquente
et répétitive devraient si possible être
mécanisés et automatisés. Des efforts physiques importants
sur une période prolongée causent de la fatigue, ainsi qu'une
baisse de la concentration et du rendement, avec des effets négatifs
directs sur la rentabilité, la sécurité et la
santé.
- La planification du travail et la formation
Un travail efficace et sûr, sans risques d'accident,
passe par une bonne formation. Les informations concernant les risques et les
instructions d'utilisation sont tout aussi importantes que les explications
concernant la qualité et les délais. Si les personnes, les
machines ou les méthodes sont nouvelles, il faut que la formation soit
particulièrement soignée. Dans tous les cas de figure, cette
formation devrait être renouvelée de temps à autre, et sa
mise en pratique vérifiée.
- Le temps de travail et les pauses
L'horaire flexible garantit une certaine marge de manoeuvre
qui permet d'adapterl'horaire de travail aux besoins personnels. Pour des
raisons organisationnelles,techniques ou économiques, il n'est pas
toujours possible d'introduire ce typed'horaire. Les pauses devraient
être adaptées au type d'activité et avoir lieu avantque les
réserves en énergie ne soient trop entamées.
Des recherches en physiologie du travail ont établi que
la fatigue n'augmente pas defaçon linéaire, mais qu'elle
croît d'autant plus rapidement que la personne fatiguéetravaille
longtemps. De même, la récupération est maximale en
début de pause etl'accroissement de la récupération ne
fait que diminuer à mesure que la pauses'allonge. Il en résulte
que, pour une durée totale équivalente, de nombreuses
pausesbrèves permettent d'obtenir une meilleure
récupération et ralentissent davantage laprogression de la
fatigue que des pauses moins nombreuses mais plus longues.
- L'évaluation du travail et la
rémunération
L'évaluation claire et précise du travail et une
rémunération correspondant aurendement est avec l'éloge,
la reconnaissance et l'estime de la personne lesconditions du bien-être,
de la motivation et de la volonté de rendement.
Cette façon de diriger le personnel s'est
révélée être plus efficace, même entemps de
crise, que la pression et la critique.
- La marge de responsabilité et de décision
Pour ne pas entraver la créativité et le sens
des responsabilités par une organisationexagérée du
travail, il convient de supprimer toutes les contraintes qui ne sont
pasabsolument nécessaires, pour les remplacer par des
possibilités de décision. Tant quecela ne porte pas
préjudice à d'autres postes de production, à la
qualité ou aux délais,la personne devrait pouvoir définir
elle-même le déroulement du travail, dans lecadre de ses moyens et
capacités.
Dans de nombreux cas, le regroupement des travaux de
planification, d'exécution etde contrôle représente un
enrichissement du travail avec un effet positif sur leprocessus de production.
L'exécution de plusieurs tâches par rotation périodique
à l'intérieur d'un groupecontribue à diversifier le
travail et encourage l'esprit d'équipe et la coopération.
v Le contenu du travail
Le contenu du travail est en fait un sujet faisant partie du
chapitre sur l'organisationdu travail. Mais comme ce sujet gagne de plus en
plus en importance, il est justifié dele traiter à part et de
façon détaillée.Le contenu du travail peut aussi bien
être trop limité que trop important. Ceci peutentraîner la
sous-occupation ou le surmenage en rapport avec la quantité ou la
qualitédu travail.
- La sous-occupation et la monotonie
La sous-occupation réduit la motivation et la
satisfaction au travail. On rencontreavant tout la sous-occupation dans des
activités monotones, peu stimulantes et peuexigeantes. De telles
activités sont souvent le résultat d'une division extrême
dutravail (taylorisme), qui a tendance à subdiviser les tâches
complexes en de nombreuses étapes intermédiaires (par ex. le
travail à la chaîne).La monotonie conduit rapidement à de
l'indifférence et à une baisse de l'attention.Ces deux facteurs
ont une influence négative tant sur le comportement en matière
desécurité que sur le rendement. La sous-occupation et la
monotonie peuvent êtreréduites, voire supprimées par les
mesures suivantes: la rotation des tâchesl'élargissement des
tâches.
- Le surmenage
Les limites entre sous-occupation, activité
équilibrée et surmenage varient d'unepersonne à l'autre.
Telle activité sera jugée enrichissante par une personne, alors
quepour une autre elle est synonyme de stress et de surmenage. En plus du
stress de lavie professionnelle, il faut aussi tenir compte du stress de la
sphère privée (famille,vie associative, sport, circulation
routière, etc.). La somme de tous les stress ne doitpas atteindre le
niveau, variable d'une personne à l'autre, du stress malsain. On parlede
stress professionnel malsain lorsque les exigences de travail sont
constammentsupérieures aux capacités dont dispose la personne
pour y faire face. Cet état semanifeste par des sensations telles que la
peur, la colère, la fatigue, l'ennui, les mauxde tête et les
douleurs dorsales.
v L'environnement de travail
L'environnement de travail influence dans une large mesure les
conditions de travailet, par conséquent, le bien-être, la
sécurité, la satisfaction au travail, la fatigue, lasanté
et, en fin de compte, le rendement.
L'environnement de travail consiste en: conditions qui sont
imposées par l'exécutiondu travail conditions qui
résultent de l'exécution du travail ou qui sont modifiées
parcette exécution des conditions qui proviennent de «
l'extérieur », c'est-à-dire des postesde travail voisins.
Conditions imposées par l'exécution du travail font partie de
cesconditions, le climat adapté à l'activité et à
la personne, ainsi qu'un éclairage correct.Le climat est
déterminé par la température de l'air, son
déplacement et son humidité,ainsi que par la température
à la surface des locaux et des installations. Le climat dit« de
bien-être » dépend aussi de l'importance des mouvements
physiques et dutravail musculaire.
Ce climat idéal varie avec l'âge, le sexe, la
constitution, la santé, l'alimentation etl'habillement. Le type
d'éclairage, l'intensité lumineuse et l'angle d'incidence de la
lumièredoivent être adaptés aux besoins visuels. Avec des
couleurs, il est possible d'influer sur l'ambiance et sur la façon de
ressentirla température et la distance.
En complément de ce qui précède, il
convient de souligner l'importance de l'ordre etde la propreté dans
l'environnement de travail; ils influencent l'ordre et la propretéau
poste de travail et contribuent de façon non négligeable à
la qualité du travail, aurendement, ainsi qu'à la
sécurité et à la santé(commission universitaire
pour la santé et la sécurité au travail Romande).
1.2.4 Objectifs et
importance de l'ergonomie
L'ergonomie traite de l'adaptation des conditions de travail
aux capacités et caractéristiques de la personne active, et des
capacités d'adaptation de cette personne à sa fonction.
L'ergonomie ne se préoccupe pas seulement de l'adaptation des moyens de
travail aux dimensions corporelles ; elle s'intéresse aussi
à une organisation du travail à mesure humaine, ainsi qu'au
contenu et à l'environnement du travail.
Ainsi, en adaptant le système homme-machine,
l'ergonomie a comme objectifs principaux :
Ø L'augmentation du rendement quantitatif et qualitatif
de l'operateur,
Ø La diminution de la fatigue physique et nerveuse,
Ø L'augmentation de la sécurité physique
et de la satisfaction au travail,
Ø La réduction des risques d'accidents et des
maladies professionnelles,
Ø La diminution des coûts de production,
Ø L'amélioration du confort de l'utilisation.
Dans une entreprise, si l'ergonomie est correctement
appliquée, elle contribue de manière significative
à :
Ø L'amélioration du bien-être des
personnes au travail,
Ø L'augmentation de la productivité,
Ø La promotion de la sécurité au travail
et la protection de la santé.
1.2.5 A quoi sert
l'ergonomie
L'ergonomie sert :
Ø Au bien-être au poste de travail
Des postes et des processus de travail ergonomiques sont
indispensables au bien-être des personnes au travail.
Ø A la Productivité accrue
L'ergonomie présente aussi un intérêt
économique. Des postes de travail et un travail adaptés à
l'homme ont en effet une influence positive sur la motivation et le rendement
des collaborateurs. Si l'ergonomie est correctement appliquée, elle
contribue de manière significative à l'amélioration de la
productivité.
Ø Moins d'accidents et de maladies
L'ergonomie a également des effets positifs sur la
sécurité au travail et la protection de la santé. Car sur
des postes de travail ergonomiques, il y a moins d'accidents et de maladies,
et, par conséquent, moins de journées d'absence. Des solutions
globales en matière de sécurité du travail impliquent
souvent la prise en compte d'aspects ergonomiques.
1.3 Théorie sur
l'intervention ergonomique
L'intervention ergonomique est le nom donné
communément à l'intervention d'un ergonome dans une organisation
(entreprise, association). Elle a pour objectif de contribuer à
répondre à diverses questions liées à la
sécurité des salariés et du public, aux conditions de
travail et aux performances du système. L'ensemble est toujours
lié à la conception d'outils et d'appareils, aux
procédures, aux locaux, à l'organisation du travail, à la
formation, au système de management de la sécurité, au
management en général.
ü La sécurité est la première
préoccupation des ergonomes, surtout dans les métiers à
risques (chimie, nucléaire, aéronautique,...) dans lesquels les
aspects facteurs humains prennent de plus en plus d'importance.
ü Des aspects de santé au travail :
· Sur la santé physique avec les troubles
musculosquelettique (TMS)
· Sur la santé psychique notamment dans le cadre
de situation psychosociale (stress) pouvant engendrer des syndromes
anxio-dépressifs.
· Des aspects de performance du système productif
lui-même, un poste de travail qui n'apporterait pas de plus-value
à la chaine de la valeur disparaitre assez rapidement :
- amélioration de la productivité
- amélioration de la qualité
- amélioration de la fiabilité
- amélioration de la formation (qui peut
évidemment aussi améliorer les conditions de travail, la
sécurité, la santé)
L'intervention en ergonomie vise à
transformer le travail par ses déterminants pour atteindre ces doubles
objectifs de santé et de performance. La simple
application de recommandations ergonomiques générales ne donne
jamais des résultats satisfaisants d'un point de vue ergonomique.
a. Les
éléments fondamentaux
La démarche ergonomique repose sur trois appuis qui lui
permettent une méthodologie industrielle c'est-à-dire à la
fois rigoureuse, pragmatique et reproductible :
ü Approche systémique
L'homme, le poste de travail, l'entreprise, sont des
systèmes. Dans la situation de travail, l'ergonome intervient en prenant
en compte l'ensemble du système (les hommes, la technique, le
social,...), pour appréhender avec un maximum de précision
l'ensemble des interactions entre variables ayant une influence sur la
sécurité, la santé des salariés, la production et
la pérennité de l'entreprise.
Pour simplifier, on peut dire l'ergonome lors de son
intervention prend en compte plusieurs dimension de l'activité
humaine :
- La dimension instrumentale : c'est-à-dire les
choix techniques et économiques, la stabilité du processus, les
variabilités, etc...
- La dimension opérationnelle : cela recouvre
l'ensemble des opérations mises en place par les salariés pour
son activité. Cela concerne à la fois les éléments
observables et les éléments inobservables de son comportement au
travail (mise en place des savoir-faire, capacités
opérationnelles, compétences), des schémas
stratégiques de planification des activités, etc...
b. L'utilisation de
modèles
Chaque acteur de la situation de travail à son propre
« modèle » du réel, sa propre vision.
L'ergonome doit dans un premier temps être en mesure de repérer
ces différents modèles, notamment la distinction entre :
- La tâche, c'est-à-dire ce que l'on demande
à l'opérateur de faire avec quels moyens, en suivant quelles
procédures, et en respectant quelles contraintes,...
- L'activité, compris fait par l'opérateur entre
règles de sécurités et nécessités de la
performance...) pour atteindre les buts fixés par la tâches.
Cette différence entre tâche et activités est fondamentale
dans l'intervention ergonomique. Alors que les entreprises connaissent bien
leurs référentiels, c'est-à-dire ce qui normalement doit
être réalisé, parce que c'est dans la bible de l'entreprise
l'ergonome peut alors construire son propre modèle de l'activité
qui lui permet entre autres de :
· Réduire le nombre d'informations et le champ
d'intervention
· Décrire le modèle peut être un
moyen d'avoir des données chiffrées
· Expliquer les éléments difficilement
compréhensibles pour les non spécialiste
· Simuler le modèle peut être un moyen de
faire des simulations notamment pour préparer les futures
transformations du travail.
c. Les étapes de
l'intervention ergonomique
Il s'agit ici d'une description idéale et
simplifié chaque situation étant originale, les interventions
sont systématiquement adaptées.
ü Analyse et reformulation de la
demande
Lors de cette étape initiale, l'ergonome cherche
à préparer l'intervention à travers un ensemble de prise
de renseignement, il l'analyse la demande dans ses motivation et ses buts, il
précise son positionnement et prépare avec le ou les demandeurs
les éléments constitutifs de son intervention notamment les
règles de fonctionnement : anonymat des sources, restitution aux
opérateurs ayant participé aux observations, accès libre
aux sites, aux personnes, aux documents.
ü Analyse de la tâche
L'ergonome réalise une série d'entretiens avec
les responsables (du site, du projet, de l'atelier, des équipes) pour
connaître leur point de vue sur la question en débat, leur
rôle, les solutions qu'ils ont été refusées. Il
collecte généralement un ensemble de données sociales
(indicateurs fatigue, douleurs, chaleur, emploi, temps de travail, etc...)
ü Analyse de l'activité
Cette troisième étape est la plus facile. Au
cours de celle-ci, l'ergonome isole dans l'activité des
opérateurs, les situationsparticulières le plus difficiles
à ses yeux ou aux dires des opérateurs, celles où se
produisent le plus d'erreurs ou d'accidents...
Dans chacune de ces situation l'intervenant va chercheur
à infirmer ou confirmer ses hypothèses pour mettre à jour
avec certitudes les variables de situation ayant des conséquences
négatives sur le travail. Il pourra dans cette phase mettre en place des
outils d'observation et de relevé extrêmement variées en
fonction des besoins et des hypothèses.
A l'origine, Jastrzebowski a élaboré le mot
ergonomie par l'agrégation d'ergon et nomos pour
définir une science du travail dotée d'une approche globale et
intervenant dans un spectre large de l'activité humaine. Depuis les
définitions se sont succédé en insistant sur l'importance
des connaissances en oeuvre ou en effectuant une synthèse entre les
dimensions scientifiques et technologiques de l'ergonomie, comme le fit la
Société des Facteurs Humains qui proposa de mettre l'accent sur
les aspects physiologiques et psychologiques du travail humain. L'ergonomie
apparaît alors comme une science appliquée pour concevoir et
évaluer les situations de travail. Enfin, l'Association Internationale
d'Ergonomie a largement étendu le périmètre scientifique
et applicatif en faisant de l'ergonomie une discipline d'amélioration du
bien-être et de l'efficacité globale des systèmes.
Globalement, l'ergonomie est une science et technologie qui
étudie l'humain au travail et son milieu de vie en
général, elle regroupe un ensemble de connaissances
multidisciplinaires et suit une approche holistique en tenant compte de
facteurs physiques, cognitifs, sociaux, organisationnels, environnementaux et
autres, elle comporte un volet applicatif qui se traduit par de l'assistance
dans la conception d'outils, de machines, de dispositifs ; elle
s'intéresse aux différentes phases de la vie d'un produit
(spécification, conception, évaluation, utilisation et
maintenance), son but fondamental est la bonne adaptation du travail (pris au
sens large) à l'humain, et cette adaptation peut se faire selon
différents critères (santé, sécurité,
confort, bien-être, rendement, efficacité).
Ainsi définie, l'ergonomie permet de corriger ou de
concevoir des artéfacts (distinction qui avait été faite
par Montmollin qui dissociait ergonomie de correction et ergonomie de
prévention, ce dernier terme ayant évolué en ergonomie de
conception) et elle touche tous les secteurs d'activités humaines.
Jusqu'à maintenant, les problèmes à résoudre et les
projets de conception ont toujours été soumis à l'ergonome
par différents partenaires, qu'ils soient employeurs, syndicats ou
employés, ou encore par différents professionnels tels que les
ingénieurs, les informaticiens, les designers, les architectes, etc.
L'ergonome réagit aux demandes des autres et travaille donc
essentiellement en mode réactif.
Puisqu'il n'est pas le demandeur de l'étude et qu'il
répond souvent de façon ponctuelle à une demande des
autres, il sera très rarement le maître d'oeuvre du projet.
En se limitant à la correction ou à la
conception initiée par les autres, l'ergonomie ne gère pas la
transformation d'une situation du début à la fin. Elle participe
au changement, mais ne le précipite que rarement. L'ergonomie n'est que
de temps à autre force de proposition initiant un projet ... On fait
appel à l'ergonome, mais lui/elle fait rarement le premier pas. Bref, il
y a un très fort déséquilibre entre le nombre de demandes
reçues et le nombre de projets initiés ; la balance des demandes
est essentiellement positive.
Dans cette communication, nous proposons de ne plus nous
limiter aux demandes d'interventions de correction et de conception, mais
toutefois sans jamais les abandonner puisqu'il faudra bien continuer à
répondre à ces demandes.
Nous voulons étendre l'ergonomie à la
prospective afin que l'ergonome puisse travailler en mode proactif, initier des
projets par lui-même, se mettre dans une position de demandeur et
travailler comme maître d'oeuvre du projet. Essayons donc de
réfléchir à l'émergence d'une partie de l'ergonomie
qui se focaliserait sur la prospection de nouveaux besoins, la
prédiction des conduites futures des usagers et « la conception de
futures choses », et reposons alors une question initiée par
Faverge « Dans quelle mesure et à partir de quel modèle
est-il possible de prédire dans une situation sous étude
(Faverge, J.M.(1966)Intervention ergonomique de conception.
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