II.3. DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ENQUETE
En portant une analyse judicieuse de résultats de notre
enquête qui nous présente des données
récoltées dans le but de relever les causes et
conséquences de la non pratique de la planification familiale, ainsi
analyser son impact socio-économique dans le groupement CIRUNGA, nos
résultats de l'enquête sont discutés de la manière
suivante :
? La promotion de la PF serait un moyen efficace
d'amélioration des conditions socio-économiques de la
population.
FURAHA KALAMBA (2019) démontre que la PF ainsi que ses
méthodes pourraient aider les hommes et les femmes à bien
améliorer leur vie sociale dans les ménages tout en sauvegardant
le bien être de leur famille.
? Pour ce qui est des causes de la non pratique de la PF dans
le groupement CIRUNGA, le tableau XIX nous montre les principales raisons qui
entrainent la non pratique de la planification familiale dans ce groupement,
36,1% de nos enquêtés relatent le manque d'information, 12,4%
parlent des coutumes et moeurs, 23,7% relatent les instructions religieuses,
17,5% parlent des rumeurs. Voyez-moi dire que la première
hypothèse est confirmée à 89,7% par nos
enquêtés.
Willy PASINI (2004) trouve que le contrôle de la
fécondité est l'un des problèmes essentiels de la
société contemporaine, pour lui ce qui est à la base de la
non pratique de la PF c'est le respect d'une dimension humaine fondée
sur la liberté et le bonheur mais aussi le désire de l'enfant.
Pour Dumont ARSENE (1890), les traditions nocives, les
sous-cultures fortes et stables, les croyances religieuses sont les
éléments qui produisent les grandes continuités
démographiques.
En confrontant les résultats de ces deux premiers
chercheurs à ceux de ZACHARIE et PETEL (1984), eux démontrent
l'inaccessibilité aux informations et méthodes contraceptives, le
niveau d'instruction des femmes mais aussi le désir d'avoir un
enfant.
? En ce qui concerne les conséquences de la non
pratique de la PF, 23,7% de nos enquêtés parlent de la
pauvreté comme conséquence de la non pratique de la PF, 26,8% du
manque d'encadrement des enfants 38,1% relatent le mauvais état de
santé de la mère et des enfants, 7,2% parlent de la
délinquance juvénile comme conséquence de la non pratique
de la PF. Ainsi nous trouvons la confirmation de notre 2e
hypothèse à 72,1%.
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En comparant nos résultats à ceux de DEBORAH
Maine (1981), ses résultats démontrent que si la femme ne
pratique pas la planification familiale elle court des lourdes charges et des
grossesses à haut risque mais aussi les avortements.
Quant à CHANSTELAND (1997), la population à
cause de son augmentation incontrôlée a subi des
conséquences néfastes parmi lesquelles la pauvreté, le
problème de santé, de l'éducation et de l'emploi.
FURAHA KALAMBA (2019) a étudié l'impact de la PF
sur le revenu des ménages, 68% de ses enquêtés affirment
que la PF a un impact sur l'économie du ménage car elle accroit
le revenu de ce dernier et facilite l'accroissement de l'épargne ainsi
que l'augmentation de la production féminine.
Pour l'UNICEF (2009), la mortalité maternelle et
infantile très élevée due aux grossesses et /ou à
l'accouchement, la malnutrition et le manque d'encadrement des enfants sont
persistant parce que la population ne pratique pas la planification
familiale.
? Quant aux propositions des solutions, le tableau XX nous
éclaircit en nous précisant que la meilleur des solutions est de
sensibiliser la population du groupement CIRUNGA sur la planification familiale
telle que confirmé par 64,9% de nos enquêtés, 21% de nos
enquêtés donnent comme solution l'intégration de la PF dans
le programme de santé primaire,12,4% de nos enquêtés
proposent la mise en place d'une politique encourageant la PF et 1% de nos
enquêtés suggère d'exiger l'espacement des naissances
à la population.
Comparativement à Willy PASINI (2004), pour rendre
efficace la pratique de la PF il faut une pédagogie moderne en vue
d'améliorer l'information sexuelle.
Thomas Robert MALTHUS (1817), trouve qu'il est impossible
d'espérer que la production puisse continuer à s'accroitre au
même rythme que la population, il propose deux obstacles pour stopper la
population, l'un préventif et l'autre destructif.
Contrairement aux auteurs cités ci haut, Karle MAX
(1869), prouve que la surpopulation est une construction idéologique ou
sociale, pour lui le niveau de la population est principalement
déterminé par le mode de production et les modalités de
répartition des richesses. D'où, il conclut que la surpopulation
est à encourager car elle favorise l'octroi de la main d'oeuvre à
moindre cout.
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Pour ce qui est de notre part, la PF est conçue comme
moyen pouvant favoriser l'usage des contraceptifs dans les milieux ruraux en
général et dans le groupement CIRUNGA en particulier, afin de
provoquer une baisse de la fécondité et une réduction de
l'accroissement démographique dans ce groupement pauvre du territoire de
KABARE. Sur ce, hommes et femmes ont le droit d'être informés et
d'utiliser la méthode de planification familiale de leur choix ainsi que
d'autres méthodes de régulation des naissances de leur choix. Ces
méthodes doivent être sures, efficaces et acceptables mais aussi
le droit d'accéder à des services de santés qui permettent
aux femmes de mener à bien grossesse et accouchement.
C'est ainsi qu'un projet de sensibilisation de la population
du groupement CIRUNGA sur la planification familiale est mis en exergue.
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