EPIGRAPHE
Christine MBATSHIONDO
DEDICACE
A Vous très chers parents et , pour votre amour,
dévouement et tout dépassement en ma faveur et les voeux de voir
votre fille devenir un être dignement formé, que cet travail
courronne vos innombrables efforts.
A Vous précieux frères, pour votre assistance
sans mesure dans les moments les plus difficiles de ma vie vous avez fait
preuve d'amour en vers moi, que l'oeuvre présente vous apporte
suffisamment de l'allégresse.
A Vous Docteur André BAKAJIKA KAFULA ainsi plus que
frère, votre assistance particulière dans la réalisation
de ce travail nous a tant marquée, réjouissez-vous mon
frère car dit-on " la plus belle fille du monde ne peut donner que ce
qu'elle a".
A vous tous qui m'êtes chers, je ne saurais entant
qu'humaine vous citer en cette liste non exhaustive, trouvez dans ce travail la
joie du noble fruit de nos efforts d'ensemble.
Christine MBATSHIONDO
INTRODUCTION
01. PROBLQMATIQUE
Le Paludisme est une maladie endémique causée
par le plasmodium, un hématozoaire sanguin. C'est une affection
parasitaire due un hématozoaire transmis par la piqure de moustique
anophèle femelle ( PNLP 2019 ), on estime que 300 à 500 millions
des cas de paludisme sont enregistrés chaque année. Dans les
régions endémiques où on note une grande fréquence
des cas de paludisme surtout des formes graves dont le plasmodium falciparum
est en cause.
Selon PHOHLFELD ( 2019 ),les notions d'avortement, de retard
de croissance in Utéro, la prématurité, actuellement, dans
les pays en développement une ampleur similaire à celle des pays
industrialisés au début du 20eme siècle, alors que les
principes et techniques qui avaient permis au monde occidental de
réduire les notions ci-haut ont été
transféré dans le tiers monde et sont théoriquement
disponibles tout au moins pour une partie de la population.
Dans le monde, le paludisme chez les femmes enceintes est la
première cause des avortements, de la prématurité et
d'autres complications durant la grossesse et chez les nouveaux nés.
En France, 19 à 35 % des cas de retard de croissance in
Utéro et des avortements à cause du paludisme des gestantes.
Aux États-Unis, près de 30 % des cas de
prématurité et de MIU.
Dans les pays en voie de développement le Paludisme sur
grossesse présente un taux situé entre 1 et 10 pour 1000
naissances ( ISABELLE EUSTACHE 2018 ).
Selon MULPHY ( 2019 ),en Afrique le paludisme constitue une
cause imprévisible et rapide des avortements et la fréquence est
estimée à 75 % des avortements, de retard de croissance in
Utéro, de la prématurité, le mêmeauteurs montre que
les urgences gynéco-obstétricales aussi responsable de 30
à 97 % de mortalité maternelle liée à cette
parasitose.
Les chiffres des victimes s'élèvent à 100
millions au Nigeria, 115 millions au Tchad, 123 millions au Mali.
En RDC, principalement à Kinshasa le paludisme sur
grossesse est remarquable chez 88 milles patientes annuellement, les primipares
sont les plus affectées alors que les nouveaux nés sont aussi
victimes du paludisme congénital dans la majorité des cas des
gestantes ayant souffert du Paludisme surtout au troi
02. QUESTIONS DE RECHERCHE
Vu toutes les statistiques élevées du Paludisme
sur grossesse dans plusieurs littératures,nous nous sommes posés
la question suivante :
Quelle est la fréquence et la prise en charge du
paludisme chez les femmes enceintes à l'hôpital provincial de
Kananga ?
03. OBJECTIFS
L'objectif général de la présente
étude est de déterminer la fréquence ainsi que la prise en
charge du paludisme chez les femmes enceintes à l'hôpital
provincial de Kananga.
Spécifiquement nous allons déterminer :
~ Les caractéristiques socio-démographiques des
gestantes affectées par le paludisme,
~ Déterminer la clinique présentée ;
~ Déterminer la prise en charge du paludisme chez les
femmes enceintes ;
~ Déterminer la fréquence annuelle de cette
pathologie ;
~ Déterminer les complications les plus redoutables.
04. CHOIX ET INTERNET DU SUJET
Notre choix a porté sur ce sujet du fait de la
fréquence élevée du paludisme chez les femmes enceintes
rencontré durant nos différents stages effectués dans
certaines structures sanitaires de notre ville également tenant compte
des complications y relatives ainsi que les difficultés de prise en
charge.
L'intérêt de cette étude est double, il
s'agit d'une part pour nous d'approfondir les connaissances sur cette affection
et l'intérêt collectif réside dans le fait que cette
étude pourrait servir d'ébauche aux investigations
ultérieures des futurs chercheurs en rapport avec ce sujet.
05. TYPE ET DOMAINE DE RECHERCHE
Nous allons mener une étude rétrospective
à visée descriptive sur une période de 3 ans s'inscrivant
dans le domaine de la santé particulièrement la maternité
sans risque dans son volet d'accouchement assisté.
06. DELIMITATION TEMPORO-SPATIALE
Notre étude est menée sur une durée de 3
ans soit de 2018 a 2020 et prendra en compte tous les cas de paludisme chez les
femmes enceintes enregistrés au cours de cette période.
07. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail est subdivisé en deux grandes parties : la première
consacrée à la revue de la littérature et la
deuxième est pratique, décrivant successivement la
méthodologie, la présentation des résultats, leur analyse
ainsi que la discussion.
PREMIERE PARTIE
REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE PALUDISME CHEZ LES
FEMMES ENCEINTES
I.1. DEFINITION
Le paludisme est une maladie parasitaire due à un
hématozoaire du genre plasmodium transmis à l'homme par la
piqûre du moustique anophèle femelle ( Dictionnaire
médical).
Il s'agit d'une parasitose endémique très
répandue dans tous les pays tropicaux, due à une ou plusieurs
espèces de plasmodium.
Étymologiquement parlant, le mot paludisme vient du
latin : palus qui signifie marrée, car on croiyait que le Paludisme
provenait de l'air malsain.
I. 2. EPIDEMIOLOGIE
Le paludisme est l'une des parasitoses les plus
fréquentes dans le monde avec une grande prédominance chez les
femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Il constitue avec la TBC et le VIH/SIDA les 3 pandémies
les plus meurtrières au monde, cependant cette tendance à
l'augmentation des cas de paludisme en terme de fréquence et
mortalité est quasi- présente dans tous les pays.
Selon l'OMS, 2 milliards des personnes vivent en zones
exposées et on relève annuellement 10 millions des
décès. Le paludisme affecte les êtres humains depuis le
pléistocène, il y a plus de 50.000 ans et est pathogène
depuis le début de l'histoire de notre ère,
considéré comme l'une des maladies les plus mortelles de
l'histoire de l'humanité.
Il est endémique dans les zones intertropicales de
l'Amérique, de l'Asie et de l'Afrique subsaharienne où on trouve
près de 90% des décès liés au paludisme.
La distribution de la maladie est complexe et on trouve des
zones hautement paludiques ou à forte fréquence et celles non
paludiques.
Il est au premier rang des priorités de l'OMS tant pour
ses ravages directs que pour ses conséquences
socioéconomiques.
L'improductivité aboutissant à la
sous-alimentation et au sous-développement.
En France, le paludisme tend à réduire sa
fréquence par le fait que les facteurs affectant la propagation ou
l'éducation ont été les changements des comportements
humains (méthode d'agriculture, déplacement de la population),
plus la densité de la population est grande, plus la densité des
moustiques augmente et sera grande.
La population endémique a disparu en France,
actuellement la présence des individus atteints du Paludisme est due aux
voyages ( Paludisme d'importation).
l'Afrique est un continent particulièrement
touché par le paludisme, avec 95% des cas importés ailleurs.
Au Rwanda, 90% de la population sont exposés et le
paludisme reste la principale cause de morbidité et de mortalité
infantile et maternelle à cause de la mauvaise prise en charge.
En République démocratique du Congo, le
paludisme constitue la première cause mortalité chez les enfants
de 0 à 5 ans ainsi que les gestantes, la dernière version du Fond
Mondial dans les 15 zones de santé fait mention de 65% de motif de
consultation chez les femmes enceintes et la prise en charge pose des
sérieux problèmes.
La RDC est comptée parmi les pays à mettre en
oeuvre un nouveau modèle de financement du fond mondial de lutte contre
le VIH/SIDA, la TBC et le paludisme qui constitue un problème majeur de
santé publique malgré les efforts ardemment
déployés et l'OMS classe la RDC parmi les pays Africains les plus
touchés.
Le même problème se vit aussi dans la province du
Kasaï Central, même si les littératures y relatives sont
encore pauvres.
I.3. ETIOPATHOGENIE
Le paludisme est causé par le parasite appelé
plasmodium, transmis par la piqûre du moustique du genre anophèle
femelle.
Ce protozoaire se présente sous forme d'un petit
micro-organisme de 1 à 2cm.
La coloration de May-Green Giemsa montre qu'il est
constitué d'un cytoplasme bleu pâle, entouré d'une vacuole,
d'un noyau et du pigment brun doré. Plusieurs espèces sont en
cause et seront détaillées au point correspondant.
La pathogénèse du paludisme s'explique par son
cycle évolutif et celui-ci nécessite deux hôtes, un
hôte intermédiaire (homme) et un hôte définitif
(anophèle).
L'anophele femelle est incriminé du fait qu'elle est
hématophage et se nourrit de la matière de
référence ( au crépuscule), le mâle dont la seule
activité est la reproduction des espèces vole pour se nourrir des
jus des plantes ne transmet pas la maladie.
Il est à noter que le plasmodium falciparum est
responsable d'environ 80% des troubles ainsi que des décès, les
autres espèces sont moins pathogènes.
I.4. PHYSIOPATHOLOGIE
La cause du paludisme a été découverte le
09/11/1880 à l'hôpital militaire de Constantine ( Algérie )
par Alphonse Laveran ( Prix Nobel en 1907 ).
C'est en 1896 que le Médecin Anglais Ronald Ross ( Prix
Nobel en 1902 ) prouvant que le moustique anophèle était le
vecteur du paludisme, jusqu'à cette date le mauvais air emmanant des
marécages était tenu responsable de la propagation de la
maladie.
Des nombreuses espèces plasmodiales homéothermes
parasitent les animaux, l'être humain ne peut être parasité
des plasmodiums qui lui sont propres exception faite pour le plasmodium
Knowlezi.
Sur les 123 espèces du genre plasmodium
répertoriées, seules 4 sont spécifiquement humaines :
~ Le Plasmodium falciparum ;
~ Le Plasmodium vivax ;
~ Le Plasmodium Ovale;
~ Le Plasmodium Malariae.
Le plasmodium Knowlezi que l'on croyait jusqu'à une
date récente spécifique aux espèces simiennes est
désormais à compter parmi les plasmodiums affectant
également les humains de façon généralement
bénigne.
Chaque espèce de plasmodium possède une
durée du cycle évolutif qui lui est propre.
I.5. CYCLE EVUTIF DU PLASMODIUM
L'évolution du cycle du plasmodium passe par deux
phases, la première se déroule chez l'anophele femelle (
hôte définitif ) et elle est dite Sporogonie, cependant la
deuxième phase de déroule chez l'homme ( hôte
intermédiaire ) et elle est appelée Schizogonie.
I.5.1 CYCLE CHEZ L'ANOPHELE ( SPOROGONIE )
Le déroulement du cycle dans sa première phase
produit des oocystes qui subissent des transformations méthodiques qui
aboutissent à la formation de 8 gamètes mâles (micro
gamètes) obtenus par exflagellation du gametocyte mâle et par la
formation d'un gamète femelle ( micro gamète ).
Après la fécondation du macro gamète par
l'un des micro gamètes, l'oeuf obtenu ( Zygote ), se transforme en
ookinète qui n'est qu'un oeuf mobile et libre, mesurant 10 microns de
long et entamme la traversée de la paroi de l'estomac et la
séreuse de l'anophele.
A cet endroit, l'oeuf en un organisme appelé oocyste,
dans ce dernier il va se dérouler la Sporogonie qui est un processus de
transformation des cellules sporoblastiques devant aboutir à la
formation des milliers des sporozoites.
L'oocyste arrive à la maturité et mesure 50
à 80 microns de diamètre et éclate par la même
occasion déchire la séreuse libérant dans le torrent
sanguin ( hémolymphe ).
La charge des sporozoites compte 11 à 14 microns de
long, ces sporozoites sont chariés par l'hémolymphe au corps de
l'anophele pour finir par atteindre et se concentrer dans les glandes
salivaires.
A l'occasion d'une nouvelle piqure, 100.000 sporozoites seront
déversés dans le torrent sanguin de l'hôte
vertébré, la surinfection de l'anophèle est une situation
habituelle, ce qui explique la coexistence des plusieurs oocystes à des
différents stades de développement.
I.5.2. CYCLE CHEZ L'HOMME (SCHIZOGONIE )
Environ 90% des sporozoites injectés dans le torrent
sanguin de l'homme à l'occasion du repas sanguin de l'anophèle
vont être capturés et détruits par le système des
phagocytes mononucléaires endéans 60 minutes qui suivent
l'innoculation.
Seuls près de 10% des sporozoites qui auront
réussi à atteindre le foie par les aléas de la circulation
sanguine pénètrent dans l'hépatocyte et pourront y
poursuivre le cycle de développement, c'est le début du cycle
exo- érythrocytaire ouhhépatique ou encore pré-
érythrocytaire.
Dans l'hépatocyte, le parasite va entreprendre une
série des divisions nucléaires suivies de celles du cytoplasme,
c'est la Schizogonie exo- érythrocytaire, celle-ci va aboutir à
la formation d'énormes gingatesques des microorganismes appelés
schizontes. Ceux-ci s'entourent d'un cytoplasme et vont éclater en
libérant des merozoites dans la circulation sanguine, c'est la fin du
cycle exo-érythrocytaire.
Le cycle érythrocytaire débute par la
pénétration des merozoites dans les globules rouges à
moins de 60 secondes. Les globules rouges pénétrés par les
merozoites entament une Schizogonie qui se terminera par une
gamétogonie.
Les merozoites qui vont dans les globules rouges portent le
nom de trophozoites ( constituant le stade capital de diagnostic du paludisme
).
La Schizogonie conduira à la production de 8; à
32 merozoites en 48 à 72 heures, cela dépend de l'espèce
plasmodiale tandis que la gamétogonie produira des gamétocytes
mâles et femelles.
ESPECE PLASMODIALE
|
GAMETOCYTE-SPOROZOITE
|
SPOROZOITE EXO-ÉRYTHROCYTAIRE
|
SCHIZONTES ET GAMÉTOCYTES
|
DUREE TOTALE DU CYCLE
|
P. Falciparum
|
10
|
6
|
9
|
25 jours
|
P. Vivax
|
11
|
8
|
4
|
23 jours
|
P. Ovale
|
16
|
9
|
4
|
29 jours
|
P. Malariae
|
20
|
15
|
6
|
41 jours
|
|
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Le tableau clinique dépend de plusieurs facteurs entre
autres :
~ Le degré d'immunité acquise de l'hôte
;
~ L'espèce plasmodiale ;
~ Terrains particuliers ( sujet naïf, enfant de moins de
5 ans, femme enceinte, immunodéprimés... ).
~ La forme du Paludisme en présence.
La sensibilité des femmes enceintes au paludisme
s'expliquerait ainsi par la présence des souches des parasites qui se
fixent spécifiquement au CSA présent sur le placenta.
La fréquence et la gravité du paludisme chez les
primigestes et chez les femmes multigestes s'explique par le fait que les
anticorps contre ce parasite adhérent au CSA apparaissent lors de la
première immunité dirigée spécifiquement contre la
souche du parasite capable d'adhérer au placenta.
I.6. DIAGNOSTIC
I.6.1. CLINIQUE
Selon le PNLP, les signes fonctionnels du Paludisme sont tels
que tout patient présentant la fièvre ou l'histoire de
fièvre endéans 48 heures, avec confirmation biologique de la
présence d'un ou plusieurs signes de gravité.
Comme signes fonctionnels subjectifs, on peut avoir en plus de
la fièvre : l'ictère, convulsions, troubles de la conscience,
vomissements, diarrhée, hémoglobinurie, détresse
respiratoire).
Partant de ces signes l'OMS avait autre fois
répertorié les dits critères en signes de gravité
du paludisme :
~ Anémie,
~ Insuffisance rénale,
~ OAP ( oedème aigu du poumon ),
~ CIVD ( Coagulation intra vasculaire disséminée
),
~ Choc,
~ Convulsions,
~ Hyperparasitemie,
~ Coma,
~ Hypoglycémie,
~ Hémoglobinurie,
~ Acidose.
Le PNLP définit deux formes de Paludisme ( simple et
grave ).
a. LE PALUDISME SIMPLE
Devant la fièvre ou l'histoire de la fièvre :
accompagnée ou non des céphalées, frissons, tremblements,
fatigue, nausées ou vomissements sans signes de gravité avec
confirmation biologique.
b. PALUDISME GRAVE
Devant la fièvre avec des signes de gravité
énumérés ci-haut, actuellement 4 formes de Paludisme sont
considérées comme graves :
~ Paludisme grave forme anémique,
£ Paludisme grave forme neurologique,
~ Paludisme grave forme digestive,
~ La fièvre Billieuse hémoglobinurique.
I.6.2 PARACLINIQUE
La confirmation biologique du Paludisme passe par deux tests
principaux :
~ La goutte épaisse : qui permet d'évaluer la
parasitemie en terme des trophozoites par champ microscopique ou en
densité parasitaire en fonction de la parasitémie.
~ Actuellement le PNLP ammis à la disposition des
prestataires le test de diagnostic rapide appelé TDR qui aide à
dépister la pathologie de manière rapide.
I.7. FACTEURS FAVORISANTS LE PALUDISME
I.7.1. FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES
L'impact des facteurs socioculturels sur la transmission du
paludisme est énorme.
La transmission du paludisme dépend non seulement de
l'espèce de plasmodium aussi des conditions environnementales.
L'attitude, le faible assainissement du milieu, le manque
d'hygiène domiciliaire, l'effet des concentrations populaires, il y a
environ 10.000 ans, la propagation du paludisme est favorisée par le
changement climatique, le début de l'agriculture ( évolution
Néolithique), donc à la sédentarisation avec
poussée démographique.
De ce fait, on peut expliquer pourquoi le paludisme reste le
plus répandu dans les pays tropicaux, à cause du faible niveau de
vie, la restriction culturelle et la transmission du paludisme par les
marrées.
Le paludisme est endémique dans les zones
intertropicales en Amérique, en Asie et la plupart des pays Africains.
C'est toutefois dans l'Afrique subsaharienne que l'on trouve au tour de 85
à 90 millions des décès liés à cette
parasitose.
La distribution géographique du paludisme au sein des
grandes régions est complexe, ainsi on a les zones paludiques et celles
non paludiques.
I. 7.2. FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES
Le paludisme est une maladie parasitaire la plus
répandue dans le monde, elle est au premier rang des priorités de
l'OMS tant par ses ravages directs que par ses conséquences
socio-économiques dont l'improductivité aboutissant à la
sous-alimentation et au sous-développement.
Les facteurs affectant la propagation ou l'éradication
du paludisme sont souvent liés au comportement humain ( méthodes
d'agriculture, déplacement de la population ).
L'impact des facteurs socio-économiques du paludisme
est relativement de la manière suivante :
~ Le paludisme est communément associé à
la pauvreté et le frein important au développement
économique de l'homme.
~ La maladie a des effets économiques négatifs
dans les régions où elle est répandue. Cette
corrélation du paludisme et la pauvreté est aussi en partie due
à la capacité économique réduite pour combattre le
Paludisme.
~ Au niveau individuel, l'impact géo-économique
inclut les frais d'hospitalisation et des soins, les jours du travail perdus,
tout comme de l'école ( absentéisme scolaire ), la baisse de la
productivité due aux dommages cérébraux
créés par le paludisme.
~ Dans certains pays particulièrement touchés
par le paludisme, la maladie peut être responsable de 40% des
dépenses publiques de santé 30 à 50% d'admission à
l'hôpital et jusqu'à 50 millions de consultation.
8. PRONOSTIC
Le pronostic du paludisme dépend des facteurs
liés à l'homme et de ceux liés au parasite.
I.8.1. FACTEURS LIES A L'HOTE
Le paludisme grave s'observe plus chez les enfants de 0
à 5 ans et les femmes enceintes ( le niveau de l'immunité en
dépend ) et le pronostic dans ce cas est plus réservé
à cause des formes graves que contractent souvent cette catégorie
des personnes.
C'est la raison pour laquelle le PNLP considère comme
grave le paludisme de la femme enceinte et sa prise en charge doit être
déliquate. L'accès à la prise en charge est un
élément déterminant pour le pronostic de paludisme, plus
la prise en charge est bonne est bonne et à tous, plus le pronostic est
bon et dans le cas contraire, le pronostic est réservé.
I.8.2. FACTEURS LIES AU PARASITE
L'espèce plasmodiale en cause : l'infection à
Plasmodium falciparum reste la plus dangereuse par rapport aux autres
espèces plasmodiales du fait de la colonisation des globules rouges
jeunes tout comme matures.
Le niveau de parasitémie constitue un deuxième
facteur de pronostic du paludisme, le sujet avec forte parasitémie est
susceptible d'avoir les manifestations graves mettant en jeu le pronostic
vital.
I.9. EVOLUTION
Le paludisme reste l'affection parasitaire la plus
répandue dans les pays tropicaux où il est responsable des
communications majeures :
~ L'anémie,
~ La fièvre Billieuse hémoglobinurique,
~ La détresse respiratoire ;
~ Les séquelles neurologiques,
~ Les atteintes viscérales,
~ Une entité particulière est le paludisme des
gestantes qui est à la base des complications redoutables telles que
l'avortement ousses ses menaces, l'accouchement prématuré ousses
ses menaces, la mort in Utéro, l'anémie et le paludisme
congénital.
I.10. PALUDISME SUR GROSSESSE
I.10.1. APPERCU GENERAL
Le paludisme est une maladie parasitaire due à un
hématozoaire du genre plasmodium transmis par la piqûre de
l'anophèle femelle.
Il est endémique et très répandue dans le
monde avec 10 millions des personnes qui vivent dans les zones exposées
et dénombre annuellement dix millions des décès, il
constitue avec le VIH SIDA ainsi qu' avec la tuberculose, les 3
pandémies les plus meurtrières au monde.
Le paludisme chez les femmes enceintes est très
fréquent et cause des dégâts sérieux en même
temps les difficultés énormes de prise en charge.
Cette grande fréquence s'explique par plusieurs
facteurs :
~ Les facteurs liés aux malades : le niveau de
l'immunité acquise en particulier pendant la grossesse où on
observe une immunodépression qui accompagne l'invasion trophoblastique
aboutissant à la transformation des molécules immunitaires.
Donc, la femme enceinte vit dans état
d'immunodépression qui explique la gravité des manifestations du
paludisme chez les gestantes.
~ Les facteurs liés aux parasites : espèce
plasmodiale, mode de transmission et phase de développement parasitaire.
Plusieurs études rapportent la grande fréquence du paludisme chez
les femmes enceintes et souvent avec des formes graves.
A titre illustratif, Marcel dans sa publication
intitulée : " Contribution à l'amélioration du paludisme
chez la femme enceinte" prouve que la prise en charge du paludisme va
jusqu'à 74% de risque foetal et le dernier moyen mis en application pour
effet d'éviter une grossesse émaillée des problèmes
dus à des contractions prématurées et de permettre
l'accouchement dont le nouveau-né avec un poids normal et
d'éviter le faible poids et surtout aussi le paludisme néonatal
et les malformations foetales.
De cet avis, Ernest F explique que pour parvenir et
éviter des graves complications du paludisme chez les femmes enceintes,
une prise en charge globale qui comporte une prévention de l'infection
palustre et la protection sanitaire doit être mise en place.
Il s'agit notamment du recours aux MIILD, l'utilisation
d'antipaludéens soit à titre prophylactique primaire ou soit
comme traitement intermittent.
L'administration aux femmes enceintes des quantités
supérieures à la normale journalière des multivitamines
ainsi que du fer et de l'acide folique.
Selon l'OMS, le traitement intermittent des femmes enceintes
par l'association de SP, réduit le risque de paludisme chez les
gestantes.
Il a été prouvé que les zones
d'endémie ont un grand pourcentage des faibles poids à la
naissance ou une anémie maternelle grave.
L'application de cette règle par les interactions entre
le paludisme et les différents systèmes de l'organisme.
La fièvre est due à la libération de
l'hémozoine par les globules rouges éclatés et celle-ci a
l'action pyrogène.
L'intermittence de la fièvre s'explique par la
synchronisation des cycles endo et exo-érythrocytaires de plusieurs
plasmodiums.
L'anémie est due à l'hémolyse qui peut
être mécanique ( éclatement des globules rouges
parasités ) ou immunologique grâce aux complexes immuns.
La charge parasitaire élevée induit une hyper
activité rético- endothéliale entraînant ainsi
l'hépatomégalie et la splénomégalie.
Ainsi, on peut expliquer les faibles parasitémies
constatées dans les co-infections entre le plasmodium ovale et malariae
ne dépassant pas 50 milles trophozoites par millilitres du sang.
Il est de ce fait le plus dangereux car pouvant
détruire un plus grand nombre des globules rouges de la forme grave du
paludisme telles que :
~ Le neuropaludisme : les schizontes endo-
érythrocytaires sont exclusivement dans les capillaires viscéraux
et cérébraux et non pas en périphérie, ils
entraînent la formation des Knobs ( les globules rouges parasités
adhèrent à l'endothélium vasculaire des capillaires
profonds à la base des troubles circulatoires, le
phénomène de Rosette qui se fait par l'adhésion des GR
sains à ceux parasités entraînant l'hypoxie et la
libération par les neurones des substances telles que
l'endothéline, le Tumor necrosis factor qui entraîne la
dépression cérébrale avec les manifestations comme les
délires, les convulsions ainsi que les agitations.
~ Les complications rénales sont dues aux produits des
Immunoglobulines et de compléments dans les glomérules avec comme
conséquence la glomérulonéphrite aiguë, d'autre part,
les complexes immuns granuleux se déposent dans la membrane basale avec
les troubles de filtration à la base du syndrome néphrotique
caractéristique du plasmodium malariae.
I.11. PRISE EN CHARGE DU PALUDISME SUR GROSSESSE
Selon le PNLP, la prise en charge tient compte de la forme en
présence ( simple ou grave ).
Chez les femmes enceintes la prise en charge est d'abord
préventive en raison des effets du Paludisme chez cette catégorie
des sujets.
Celle-ci consiste en l'administration de trois doses de SP
dont la première à 16 SA, la deuxième à 28 SA, la
troisième à 32 SA et la quatrième est recommandée
uniquement chez les gestantes immunodéprimées.
Il est aussi nécessaire d'encourager les gestantes
à dormir sous la MIILD et d'assurer l'assainissement de l'environnement
pour réduire tant soit peu la fréquence de cette pathologie.
Le traitement curatif du paludisme chez les femmes enceintes
selon le guide thérapeutique pilote pour HGR comporte différents
volets :
1°. Paludisme sans signes de gravité
~ Si pas des contractions utérines : on donne les
antypirétiques associés aux tocolytiques ( salbutamol, buscopan,
papaverine ) en fonction de l'âge de la grossesse.
~ Si le paludisme est accompagné des signes de
gravité : si l'anémie ( transfusion sanguine ), si la
fièvre ( les antypirétiques ), administrer la quinine en
perfusion avant de passer par la voie orale ( 2 charges dont la première
dose d'attaque et la deuxième charge d'entretien ).
~ Si les contractions utérines préexistantes et
la grossesse à terme : on donne les antypirétiques, la quinine en
perfusion sous forme de charge avant de passer au relais per os.
~ Si les contractions utérines existent et la grossesse
loin du terme : on donne les antypirétiques, les tocolytiques et la
quinine en perfusion avant le relais per os.
I.12. INTERACTIONS ENTRE LE PALUDISME ET LA GROSSESSE
a. INFLUENCES DU PALUDISME SUR LA GROSSESSE
L'importance des effets du paludisme sur la grossesse est
fonction d'immunité antipalustre acquise antérieurement.
L'infection de la femme enceinte peut se traduire de ce fait
par des manifestations aussi graves que chez la femme non enceinte.
Le paludisme peut entraîner les menaces d'avortement ou
l'avortement proprement dit, les menaces d'accouchement prématuré
ou ce dernier lui-même, le retard de croissance in Utéro ou
l'hypotrophie foetale, la mort in Utéro, les malformations
congénitales, le paludisme congénital ou l'aggravation des
manifestations du paludisme chez la femme enceinte ( vomissements
incorrigibles, la fièvre récurrente avec les malaises, le
neuropaludisme, l'anémie maternelle...).
Toutes ces manifestations s'expliquent par des raisons
ci-dessous :
A l'occasion d'un paludisme, l'éclatement des globules
rouges parasités entraîne la libération du pigment
malarique ( hémozoine ) qui se comporte comme substance pyrogène
agissant sur le centre bulbaire de la thermorégulation à la base
de l'hyperthermie.
L'hyperthermie agit au niveau de l'hypothalamus qui va
synthétiser les pyrogènes aussi la libération dans la
circulation sanguine maternelle des prostaglandines qui mettent l'utérus
en activité avec toutes les conséquences qui en découlent
( avortement ou accouchement prématuré selon l'âge de la
grossesse ).
L'hyperthermie maternelle accélère les
échanges foeto-maternels ce qui provoque des altérations
fonctionnelles pouvant engendrer la souffrance foetale ainsi que la mort in
Utéro ou un faible poids à la naissance.
Le placenta protège le foetus en filtrant les parasites
mais en cas d'infection massive et la faible prémunition, les
altérations placentaires peuvent entraîner le passage des
parasites conduisant ainsi à la mort foetale.
Le paludisme entraîne une anémie maternelle par
hémolyse, cette dernière est à l'origine de la
libération d'adrénaline foetale qui traverse la barrière
placentaire et initie les contractions utérines.
b. INFLUENCES DE LA GROSSESSE SUR LE PALUDISME
La grossesse par les modifications qu'elle induit rend la
femme enceinte plus vulnérable au paludisme que celle non enceinte.
Elle provoque alors une baisse de l'immunité
générale et antipalustre acquise surtout chez les primigestes.
Ce nouvel état immunitaire favorise les formes graves
du paludisme, le rôle du placenta a été reporté dans
la survenue du paludisme chez les gestantes.
CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS
III.1. TABULATION
I. Tableau 1. Répartition des cas selon
l'année
Année
|
Fréquence
|
%
|
2018
|
50
|
42
|
2019
|
40
|
34
|
2020
|
27
|
23
|
Total
|
117
|
100
|
De ce tableau on note que l'année 2018 est celle ayant
enregistré la grande fréquence annuelle soit 43 % suivie de
l'année 2019 avec 34 % et l'année 2020 enfin avec 23%.
II. Tableau 2. Répartition des cas selon la
religion
Religion
|
Fréquence
|
%
|
Catholique
|
40
|
34
|
Protestante
|
28
|
24
|
Réveil
|
27
|
23
|
Musulmane
|
12
|
10
|
Autres
|
10
|
9
|
Total
|
117
|
100
|
La majorité des gestantes faisant le paludisme sont de
la religion catholique soit 40%, la faible fréquence est celle des
autres églises soit 9 % alors que les protestantes représentent
24 % et les églises de réveil 23 %.
III. Tableau 3. Répartition des cas selon
l'état civil
État civil
|
Fréquence
|
%
|
Célibataire
|
21
|
35
|
Mariée
|
56
|
51
|
Veuves
|
18
|
15
|
Total
|
117
|
100
|
Le tableau 3 montre que ce sont plus Les femmes mariées
qui sont majoritairement affectées par le paludisme soit 51% cas , en
deuxième position les célibataires soit 31 % et 14 % seulement
des veuves.
IV. Tableau 4. Répartition des cas selon la
Provenance
Provenance
|
Fréquence
|
%
|
Kananga
|
44
|
38
|
Katoka
|
17
|
15
|
Lukonga
|
17
|
15
|
Nganza
|
15
|
12
|
Ndesha
|
14
|
11
|
Hors ville
|
10
|
9
|
Total
|
117
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la plupart des gestantes
provenaient de la zone de santé de Kananga soit 38%, suivie de la zone
de santé de Lukonga et Katoka avec respectivement 15% chacune, aussi la
Zone de santé de Ndesha avec 11% et enfin celles provenant en dehors de
la ville de Kananga représentant 9%.
V. Tableau 5. Répartition des cas selon la
profession
Profession
|
Fréquence
|
%
|
Commerçante
|
33
|
28
|
Fonctionnaire
|
39
|
34
|
Sans emploi
|
45
|
38
|
Total
|
117
|
100
|
Le taux des femmes sans emploi est relativement
élevé avec 45 cas sur 117, soit 38%, aussi en deuxième
position on note les femmes fonctionnaires avec 34% et en troisième
position ce sont les commerçantes qui représentent 28%.
VI. Répartition des cas selon l'âge des
gestantes
Age
|
Fréquence
|
%
|
< 20 ans
|
38
|
32
|
20-30 ans
|
46
|
39
|
30-40 ans
|
14
|
12
|
> 40 ans
|
19
|
16
|
Total
|
117
|
100
|
Ce tableau montre que les femmes dont l'âge varie entre
20 et 30 ans sont les plus affectées par le paludisme, suivies de celles
de moins de vingt ans avec 32%, ensuite celles âgées de plus de 40
ans et enfin celles dont l'âge est compris entre 30 et 40 ans avec
12%.
VII. Tableau 7. Répartition des cas selon la
géstité
Géstité
|
Fréquence
|
%
|
G1 - G3
|
29
|
25
|
G3 - G6
|
24
|
20
|
G6 - G9
|
34
|
29
|
G9 et plus
|
34
|
29
|
Total
|
117
|
100
|
Le tableau 7 montre que ce sont les femmes dont la
géstité est supérieure ou égale à 6 qui sont
fréquemment touchées par le paludisme avec respectivement 29 % et
les paucigestes sont les moins affectées avec 25% des cas dans
l'ensemble de la population de notre étude.
VIII. Tableau 8. Répartition des cas selon la
Parité
Parité
|
Fréquence
|
%
|
P1 - P3
|
32
|
27
|
P3 - P6
|
36
|
31
|
P6 - P9
|
29
|
25
|
P9 et plus
|
20
|
17
|
Total
|
117
|
100
|
Le tableau 8 révèle que le paludisme est
majoritairement présent chez les femmes enceintes dont la parité
est entre 3 à 6 accouchements avec 31%, suivies des paucipares avec 27%
des cas et en troisième position ce sont les femmes dont la
parité varie entre 6 et 9 accouchements avec 25 % alors que les grandes
multipares sont faiblement touchées avec 17% seulement.
IX. Tableau 9. Répartition des cas selon l'âge
gestationnel
Age gestationnel
|
Fréquence
|
%
|
< 12 SA
|
26
|
23
|
12 - 16 SA
|
19
|
16
|
16 - 28 SA
|
41
|
35
|
28 - 32 SA
|
18
|
15
|
32 SA et plus
|
13
|
11
|
Total
|
117
|
100
|
Ce tableau présente l'âge gestationnel des femmes
enceintes ayant souffert du paludisme, on note que 35% des sujets avaient
l'âge gestationnel compris entre 16 et 28 SA, suivies de 23 % dont
l'âge gestationnel est de 12 SA ou moins, en outre, les femmes enceintes
dont l'âge gestationnel est compris entre 12 à 16 SA
représentent 16 % et 11 % de celles dont l'âge gestationnel est
supérieur ou égal à 32 SA.
X. Tableau 10. Répartition des cas selon la
clinique
Clinique
|
Fréquence
|
%
|
Fièvre
|
37
|
32
|
Céphalée
|
10
|
8
|
Courbatures
|
7
|
6
|
Frissons
|
20
|
18
|
Douleur lombaire ou pelvienne ( hypogastrique )
|
31
|
26
|
Saignement génital
|
12
|
10
|
Total
|
117
|
100
|
Ce tableau montre que c'est la fièvre qui est le
maître symptôme du paludisme représentant 32% des motifs de
consultation, en deuxième position ce sont les frissons avec 18 %,
cependant 26 % des gestantes ont présenté des douleurs lombaires
ouhhypogastriques alors que les céphalées étaient
présentes dans 8 % des cas, le saignement génital quant à
lui représente 10% des cas.
XI. Tableau 11. Répartition des cas selon la
paraclinique
Paraclinique
|
Fréquence
|
%
|
Goutte épaisse
|
Positive 63
Négative 18
|
54
15
|
TDR
|
Positif 20
Négatif 16
|
17
14
|
Total
|
117
|
100
|
Le tableau 11 renseigne que la goutte épaisse positive
était la plus élevée chez les gestantes faisant le
paludisme avec 54%, pourtant elle est négative dans 15% des cas, le TDR
était positif dans 17% des cas et négatif dans 14% des cas.
XII. Tableau 12. Répartition des cas selon le suivi des
CPN
CPN
|
Fréquence
|
%
|
Suivies
|
93
|
79
|
Non suivies
|
24
|
21
|
Total
|
117
|
100
|
Ce tableau montre que 93 cas des gestantes ont suivi
correctement les CPN soit 79%, celles n'ayant pas suivi les CPN
représentent 21% des cas.
XIII. Tableau 13. Répartition des cas selon la prise en
charge
Prise en charge
|
Fréquence
|
%
|
ACT
|
20
|
17
|
Quinine
|
Comprimé 20
Charge 40
|
18
34
|
Antispasmodiques
|
Reçus 12
Non reçus 5
|
10
4
|
Antipyrétiques
|
Reçus 90
Non reçus 27
|
86
14
|
Supplément Martial
|
Reçus 101
Non reçus 16
|
91
9
|
Le tableau 13 montre que la charge quinine reste le traitement
idéale du Paludisme chez les femmes enceintes soit 38% des cas, la
quinine per os est secondairement administrée soit 18% alors que les ACT
sont administrés dans 17% des cas, en outre, les antispasmodiques et les
antipyrétiques sont régulièrement prescrits en plus des
suppléments martiaux de manière systématique soit dans 91%
des cas.
XIV. Tableau 14. Répartition des cas selon
l'évolution
Evolution
|
Fréquence
|
%
|
Bonne
|
85
|
73
|
Complications
|
23
|
19
|
Décès
|
9
|
8
|
Total
|
117
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la majorité des gestantes
ont eu une bonne évolution après leur prise en charge soit 73%,
cependant 9 cas des décès ont été noté soit
8% et quelques complications dans 19% des cas.
XV. Tableau 15. Répartition des cas selon les
complications
Complications
|
Fréquence
|
%
|
MAV
|
24
|
21
|
Avortements
|
48
|
41
|
MAP
|
15
|
13
|
AP
|
14
|
11
|
MIU
|
9
|
8
|
Hypotrophie foetale
|
8
|
6
|
Total
|
117
|
100
|
Le tableau 14 révèle que l'avortement est la
complication redoutable du paludisme chez les femmes enceintes soit 41%, les
menaces d'avortement sont en deuxième position avec 21%, les MAP sont
aussi fréquentes en cas de paludisme chez les gestantes soit 13% et
l'accouchement prématuré proprement dit dans 14%, en plus, la MIU
dans 8% des cas et enfin l'hypotrophie foetale dans 6% des cas.
CHAPITRE IV. DISCUSSION
4.1. En rapport avec la tranche d'âge et la
fréquence annuelle
A ce point toute notre dimension comparative à d'autres
études faite montre mieux des ressemblances avec les résultats
issus de notre étude.
En rapport avec les années d'étude et la tranche
d'âge, il ressort de nos résultats que la prédominance
annuelle est notée en 2018 avec 43% des cas alors que la faible
fréquence est notée en 2020 avec 23%.
La tranche d'âge comprise entre 20 et 30 ans est la plus
affectée avec 39% contre toutes les autres tranches.
Selon l'étude menée au Mali à
l'hôpital général de Bamako, 96 cas de paludisme chez les
femmes enceintes ont été enregistrés en 2018 et plusieurs
facteurs influencent le pronostic selon les différentes tranches
d'âge.
4.2. En rapport avec la géstité et la
parité
Vu le rapport entre ces deux antécédents, il
ressort des résultats de cette étude que la fréquence
élevée des gestantes affectées par le paludisme ont une
géstité variant entre 6 et 9, soit 29%, cependant les femmes avec
une parité variant entre 3 et 6 sont prédominantes avec 36%,
celles dont la parité est comprise entre 9 et plus représentent
17%.
D'après une étude menée au Nigeria, au
centre de référence de Koustin, 53 cas des femmes enceintes
affectées par le paludisme ont été enregistré de
Juillet au Décembre 2018, ceci montre que ces femmes ont eu des conseils
suffisants au cours des CPN, ce qui diminue la fréquence annuelle de
cette pathologie.
4.3. En rapport avec la clinique
Ce travail montre que femmes enceintes ayant suivi les CPN
sont majoritaires soit 73%, celles n'ayant pas suivi les CPN
représentent 21% des cas et la fièvre reste le maître
symptôme de cette pathologie quasi-présente dans la
majorité des cas de paludisme chez les femmes enceintes. Ce
résultat montre une parfaite cohérence avec la littérature
car la définition pratique du paludisme se base sur la présence
de la fièvre ou l'histoire de fièvre pour évoquer cette
parasitose, ce qui en est le cas dans notre étude.
4.5. En rapport avec L'état civil et la
profession
Ce rapport montre une prédominance des femmes
mariées comme faisant le plus le paludisme soit 35%, ceci tient à
l'argumentaire que ces femmes consultent facilement car il s'agit bien des
grossesses désirées et responsables des ménages, alors que
la faible fréquence des gestantes célibataires pourrait
s'expliquer par le fait que souvent il s'agit des grossesses non
désirées et très souvent elles masquent le tableau
clinique.
Contrairement à la littérature, où on
fait mention de la grande fréquence du paludisme chez les femmes
enceintes par les contraintes économiques, on trouve que tel n'est pas
le cas au cours de notre étude car toutes les professions sont
concernées, qu'il s'agisse des fonctionnaires, des
ménagères sans emploi, la raison y relative serait le facteur
environnemental qui n'est pas propice quelle que soit la profession, chacune
des femmes enceintes est exposée au paludisme.
4.6. En rapport avec la religion et la provenance
Notre analyse sur ces facteurs montre une prédominance
des cas des femmes enceintes provenant de la zone de santé de Kananga
par rapport aux restes des zones, ceci s'explique par la proximité de
l'hôpital provincial qui est situé au sein même de cette
zone, cependant la religion n'a pas d'influence directe sur la survenue de
cette parasitose, car de cette étude on remarque que toutes les femmes
sont touchées quelle que soit la tendance, ceci prouve à
suffisance que les CPN constituent le meilleur moyen d'éducation
sanitaire afin de réduire sa fréquence ainsi que ses
complications.
4.7. En rapport avec la clinique, la paraclinique et la
prise en charge
Tenant compte de la clinique, il est évident que tous
les signes mentionnés dans la littérature sont les mêmes
dans notre étude, cependant la goutte épaisse fête le test
paraclinique le plus effectué par rapport au TDR, dans la plupart des
cas ces deux examens sont positifs ce qui facilite la prise en charge objective
du paludisme chez les femmes enceintes.
Par ailleurs, la quinine est la meilleure molécule
utilisée et beaucoup plus sous forme de la charge par rapport au cours
aux ACT, de ce fait on remarque une parfaite ressemblance avec la
littérature où on fait mention de l'utilisation en premier de la
quinine pour soigner le paludisme des gestantes. C'est ce que Isabelle a
mentionné dans son étude, préférer la quinine par
rapport aux ACT à cause de leurs effets secondaires.
4.8. En rapport avec l'âge gestationnel,
l'évolution et les complications
L'âge gestationnel le plus affecté est compris
entre 16 et 28 Semaines d'aménorrhée avec 35%, alors que les
autres âges sont aussi concernés, ceci revient à dire que
le Paludisme peut affecter les femmes enceintes à tout âge
confondu et les conséquences sont évidentes allant des menaces
d'avortement, l'avortement proprement dit, l'accouchement
prématuré, la MIU, le faible poids à la naissance.
Ces résultats ont une parfaite ressemblance avec ceux
dictés dans la littérature, car les mêmes complications
sont aussi présentes au cours de la présente étude.
Le décès représente l'une des
complications majeures du paludisme chez les femmes enceintes, ceci devra
interpeller les acteurs sanitaires afin de continuer la lutte pour
réduire la mortalité maternelle en mettant en oeuvre les
objectifs de développement durable.
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
1. CONCLUSION
Arrivé au terme de notre étude qui avait pour
objectif général de déterminer la fréquence et la
prise en charge du paludisme chez les femmes enceintes à l'hôpital
provincial de Kananga.
Pour se faire, nous avons mené une étude
rétrospective à visée descriptive sur une période
de 3 ans, allant de Janvier 2018 au Décembre 2020.
Notre échantillon était constitué de 117
gestantes retenues en fonction des critères d'inclusion que nous nous
étions fixés.
Au terme de cette étude, les résultats suivants
ont été obtenus :
? L'année 2018 est celle ayant enregistré la
plus grande fréquence annuelle, soit 43%;
? La majorité des gestantes provenaient de la zone de
santé de Kananga soit 38%;
? Parmi les 117 gestantes ayant fait l'objet de notre
étude, 34% sont catholiques et 35% étaient
célibataires.
? La plupart des gestantes affectées par le paludisme
avaient une parité comprise entre 3 et 6 soit 31% et la
géstité la plus affectée varie entre 1 et 3 soit 29% des
cas.
? La majorité des gestantes avaient suivi les CPN soit
83%.
? La fièvre était le maître symptôme
soit 76%.
? La goutte épaisse était l'examen paraclinique
le plus réalisé soit dans 54% des cas et elle était
positive chez 67 cas sur 117.
? La quinine sous forme de charge était le traitement
le plus utilisé soit dans 64% des cas.
? L'évolution après la prise en charge
était favorable dans la majorité des cas.
? Le décès était enregistré dans
8% des cas.
? La majorité des gestantes avaient suivi correctement
les CPN soit dans 83% des cas.
Étant donné la grande fréquence du
paludisme chez les femmes enceintes constatée au cours de cette
étude, il s'avère indispensable d'insister sur le suivi
régulier des CPN, la consultation avant l'heure pour chaque gestante
malade, la prise en charge correcte et à temps de cette pathologie aussi
l'éducation sanitaire de la masse de la population afin d'assainir
l'environnement, également le traitement prophylactique intermittent
afin de réduire tant soit peu la morbidité et la mortalité
liée à cette endémie.
2. SUGGESTIONS
Au regard de ces résultats, nous suggérons ce
qui suit :
~ Aux autorités sanitaires et politiques : d'assurer le
recyclage des prestataires chargés de prendre en charge cette
pathologie, aussi d'appliquer la couverture santé universelle afin que
le Paludisme chez les femmes enceintes soit gratuitement pris en charge.
~ A la population, d'assurer l'assainissement de
l'environnement afin de prévenir la recrudescence des cas de paludisme
en général et des femmes enceintes en particulier, de dormir sous
la MIILD et aux gestantes de suivre correctement et régulièrement
les CPN.
RESUME
Nous avons mené une étude rétrospective
à visée descriptive sur la fréquence et la prise en charge
du paludisme chez les femmes enceintes à l'hôpital provincial de
Kananga dans la période de 2018 à 2020.
Cette étude a pris en compte 117 gestantes et les
résultats obtenus sont repris ci-dessous :
? La tranche d'âge la plus affectée est celle de
30 à 40 ans.
? La majorité des gestantes provenaient de la zone de
santé de Kananga.
? Les ménagères étaient les plus
affectées que les commerçantes et les femmes sans emploi.
? Les mariées étaient majoritairement
représentées par rapport aux célibataires et veuves.
? Les gestantes issues de l'église catholique
étaient les plus affectées.
? Les paucigestes et les paucipares étaient les plus
affectées.
? La fièvre était le maître symptôme
du paludisme sur grossesse.
? La quinine sous forme de charge était le traitement
le plus utilisé.
? Le décès était survenu comme
complication dans 8% des cas.
Au vu de ces résultats, les mesures préventives
doivent l'emporter pour réduire la fréquence ainsi que les
complications liées à cette parasitose, il s'agit notamment du
suivi régulier des CPN, dormir sous la MIILD, l'assainissement de
l'environnement, l'utilisation du traitement préventif intermittent et
l'éducation sanitaire.
BIBLIOGRAPHIE
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grossesse, Ed. Pradel, Paris, France, 1990.
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ELBS and Edward A ( publishers) Itd,London, 1992.
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d'étude et de recherche francophone, santé, 1993.
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pregnant women and principles of therapeutic uses, Ed. Masson, Paris, France,
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parasitaire, premier doctorat en Médecine, U.KA, Kananga, RDC,2013
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