DEDICACES
Au Seigneur, Dieu tout puissant pour son amour inconditionnel et
sa bonté ;
A mes parentsqui n'ont ménagé aucun effort pour
mon éducation, veuillez recevoir à partir de ce travail toute ma
gratitude pour vos indéfectibles soutiens ;
A toute ma famille, qui pour nous constitue l'essence d'une
motivation sans précédent, une joie de vivre et une source
inépuisable de courage pour toujours aller de l'avant ;
A mes frères et soeurs, qui m'observent et ne cessent
de m'encourager ;
A mon pays le Bénin.
REMERCIEMENTS
Nous remercions en premier lieu DIEU le
père tout puissant sans qui nous n'aurions pu réaliser ce
travail.
Nous exprimons notre gratitude à ceux qui ont de
près ou de loin contribué à la réalisation de ce
travail. Nous remercions particulièrement nos encadreurs et
professeurs :
- Mr KAO EZA Emile, Architecte DEIAU pour son
assistance dans l'élaboration de ce travail ;
- Mr AYIH AKAKPO, Architecte-Urbanisme et
professeur à l'EAMAU
- Mr GUIGMA, Architecte Urbaniste
Mes remerciements vont également
à l'endroit de tous les koros et moros qui nous ont apporté
leurs soutiens au cours de la réalisation de ce travail.
Nous remercions spécialement TOKPE Esméraldo,
YAROU Séro Salem et BANGANA Ariane pour leurs précieux conseils
et leurs apports à la réalisation de ce travail. Nous
décernons un remerciement spécial à AHOKPE William,
GBOSSOU Charles et DJOSSOUVI Horace.
Nous témoignons notre gratitude à :
Ø Mon père DEKAKON Roger et à ma
mère SODJINOU Colette ; pour leur amour et leur
détermination à faire de nous quelqu'un de meilleur
Ø A mes soeurs Sidoine, Rolette, Horence et à
mon frère David
Ø A l'ensemble des familles DEKAKON et SODJINOU
Ø A mon beau-frère ADOUTAN Gilles
Nous ne saurions achever cette page de remerciements sans
remercier tous ceux ou toutes celles qui ont contribué de près ou
de loin à la réalisation de ce mémoire. Nous remercions
également ValonaAYIKPE , Julio TOKPE.
A tous ceux que nous n'avons pas pu citer ici, tellement la
liste est longue...Je vous dis simplement un grand merci !
SOMMAIRE
DEDICACES
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défini.
REMERCIEMENTS
2
SOMMAIRE
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
5
TABLE DES ILLUSTRATIONS
5
INTRODUCTION GENERALE
9
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DIAGNOSTIQUE
24
Chapitre 1 : Présentation du Bénin
25
1. Généralités
25
2. Organisation administrative et
démographie
27
3. Potentialités du Bénin
29
Chapitre 2 : Les Rythmes et danses traditionnels au
Bénin
33
1-Généralités sur la Culture
33
2. Présentation des rythmes et danses
traditionnels du Bénin
35
Chapitre 3 : Présentation de la ville de
Porto-Novo, potentialités et perspectives
46
1. Cadre physique et administratif
46
2. Population et répartition
50
3. Morphologie urbaine de Porto-Novo, type d'habitat
et matériaux utilisés
52
4. Activités économiques
55
5. Infrastructures et équipements culturels de
Porto-Novo
56
6. Porto-Novo, une ville occupant une position
stratégique en matière économique et touristique
56
7. Les rythmes et danses traditionnels à
Porto-Novo
57
Chapitre 4 : Quelques études de Cas
62
1. Au plan national
62
2. Au plan international
69
DEUXIEME PARTIE : Propositions
86
Chapitre 5 : Le site du projet
87
1. Identification et choix du site
87
2. Analyse du site
91
Chapitre 6 : Programmation Architecturale
96
1. Objectifs de la programmation
96
2. Acteurs et Population cible du Projet
96
3. Composantes du Projet
97
4. Besoins et Activités
97
5. Définition des Fonctions du Musée
des rythmes et de danses traditionnelles du Bénin
98
6. Les Espaces et programme détaillé du
musée
100
Chapitre 7 : Conception Architecturale du Centre
109
1. Philosophie du projet
109
2. Dispositions particulières
109
3. Parti d'aménagement du site
110
4. Parti Architectural
113
Chapitre 8 : Choix des matériaux et
dispositions constructives
117
1. Choix des matériaux
117
2. Dispositions constructives
118
Sigles et
Abréviations
§ EAMAU : Ecole Africaine des Métiers de
l'Architecture et de l'Urbanisme
§ TPFE : Travail Personnel de Fin d'Etudes
§ UNESCO :Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
§ PIB : Produit Intérieur Brut
§ FAC : Fonds d'Aide à la Culture
§ DTMUS : Paysage des Danses Traditionnelles, du Monde,
Urbaines et de Société
§ FIP : Festival International de Porto-Novo
§ OMPI :Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle
§ CNMTB : Confédération Nationale des
Musiciens Traditionnels du Bénin
§ UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
§ BBC : British Broadcasting Corporation
§ DAF : Direction des Affaires Administratives et
Financières
§ DAGDC : Direction des Affaires
Générales et du Développement et de la Coopération
§ DSO : Direction des Services Opérationnels
§ RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
§ EPA : Ecole du Patrimoine Africain
§ CDC : Centre de Développement
Chorégraphique
§ ABCD : Association Burkinabè des
Chorégraphes et Danseurs
§ ADAUA : Association pour le Développement de
l'Architecture et de l'Urbanisme en Afrique
§ SBEE : Société Béninoise
d'Energie Electrique (SBEE).
§ Nbre : Nombre
§ BTC : Blocs de terre
comprimés
Table des Illustrations
LISTE DES FIGURES
Figure
1:Carte de l'Afrique (Bénin en rouge)
25
Figure
2:Carte du Bénin montrant les différents types de
climat.
25
LISTE DES PHOTOS
Photo
1: Le musée Honmè
53
Photo
2:La mosquée principale de Porto-Novo
54
Photo
3: Un bâtiment colonial
54
Photo
4: Une maison moderne
55
Photo
5: Entrée du centre Ouadada
62
Photo
6: Vues sur l'entrée du Centre
63
Photo
7 : Vues sur l'espace restauration du bar-restaurant
64
Photo 8:Vues sur le théâtre de
verdure
65
Photo
9:Vues sur le Hall d'exposition
65
Photo
10:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes traditionnels
66
Photo
11:Vues sur le studio d'enregistrement de rythmes modernes
66
Photo
12: Vues sur la salle multimédia
67
Photo
13:Vues sur la salle de spectacle de la maison internationale de la
culture.
68
Photo
14:Vue sur le théâtre en plein air de la maison internationale de
la culture.
68
Photo
15: Entrée du musée nationale du Burkina Faso
69
Photo
16:Photos du bâtiment administratif
70
Photo
17: Photos d'un pavillon d'exposition
71
Photo
18:Photos d'un pavillon d'exposition
71
Photo
19:Photos du bâtiment d'accueil
72
Photo
20: Photos de l'amphithéâtre de plein air de 300
places
72
Photo
21: Vues intérieur d'un pavillon d'exposition
73
Photo
22: CDC-La termitière
73
Photo
23: Vues de la cour arborée
75
Photo
24: Vues sur l'espace convivial (Vues du
Cafétéria)
75
Photo
25: Vues de l'espace convivial (vues du Préau servant aux
répétitions, spectacles)
75
Photo
26: Studio de travail polyvalent
76
Photo
27: Vues de la salle de 300 places
76
Photo
28: Vues du théâtre en plein air de 2000 places.
77
Photo
29: Plan RDC du musée de la musique de Ouagadougou
78
Photo
30: Plan R+1 du musée de la musique de Ouagadougou
79
Photo
31 : Vues sur l'atrium du musée de la musique de
Ouagadougou
80
Photo
32: Vues sur une salle d'exposition (Salle des idiophones)
81
Photo
33: Vues sur la salle d'exposition des membranophones
81
Photo
34 : Vues de quelques objets de la salle d'exposition des
membranophones
82
Photo
35: Vues sur la salle d'exposition des membranophones
82
Photo
36: Vues de quelques objets et de l'éclairage de la salle d'exposition
des aérophones
83
Photo
37: Vues sur la salle d'exposition des cordophones
83
Photo
38: Vues sur les ouvertures permettant de faire pénétrer la
lumière
83
Photo
39: Vues sur les ouvertures et l'éclairage au niveau des salles
d'expositions
84
Photo
40: Vues sur la médiathèque
84
Photo
41: Vues sur l'auditorium
84
Photo
42: Vue de la scène de l'auditorium
85
LISTE DES IMAGES
Image
1:Image illustrant la flore du Bénin
29
Image
2: Image illustrant un cours d'eau du Bénin
30
Image
3:Image illustrant Ganvié
32
Image
4: Image montrant une vue de dessus de Ganvié (surnommée Venise
d'Afrique)
32
Image
5:Réjouissance dans la commune d'Adjarra sur le rythme Massé
gohoun
36
Image 6:Danseurs du rythme
Adjogbo
37
Image
7: Images montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme
Agbadja.
37
Image 8:Images montrant les chanteurs, les
danseurs et les instruments du rythme Kaka.
38
Image 9:Images montrant les danseurs de
Tipinti
38
Image 10:Images montrant les danseurs du
Tèkè
39
Image
11:Images montrant les instruments et les chanteurs du rythme
Tchinkoumè
39
Image
12:Images du tambour et du vase tambour Zinli
40
Image
13:Images des chanteurs et des danseurs du rythme Zinli
40
Image
14: Site potentiel 1
88
Image
15: Site potentiel 2
88
Image
16: Site potentiel 3
89
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Dynamique démographique de
la ville de Porto-Novo de 1961 à 2013
Erreur ! Signet non
défini.
Tableau 2:Résultats de
l'échantillonnage
58
Tableau 3: Comparaison des sites
potentiels
89
Tableau 4:Cadre physique du site
91
Tableau 5: Statut foncier du
site
91
Tableau 6: Desserte du site
91
Tableau 7: Occupation actuelle du
site
92
Tableau 8: Description des fonctions du
musée
98
Tableau 9: Description des
Espaces
100
Tableau 10: Programme détaillé
du musée
104
Tableau 11: Programme détaillé
de l'espace de spectacle en plein air
107
Tableau 12:Choix des
Matériaux
117
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique
1: Variations des taux d'accroissement à Porto-Novo de 1961 à
2013.
51
LISTE DES CARTES
Carte
1:Structure administrative de la ville de Porto-Novo
49
Carte
2: Carte montrant l'emplacement des sites potentiels dans la ville de
Porto-Novo
90
Carte 3: Carte des pentes du
site
93
Carte 4: Ensoleillement du site
94
Carte 5: Ventilation naturelle du
site
95
Introduction
Générale
Contexte et Problématique
Depuis la préhistoire jusqu'à notre
époque, l'être humain a toujours ressenti le besoin
d'extérioriser ses sentiments et émotions. Pour cela, il s'est
d'abord tourné vers l'art et en particulier vers la danse et la musique.
En effet, les premières indications sur l'exécution de danses
datent de la préhistoire où des peintures rupestres attestent de
l'existence de danses primitives. Les rythmes musicaux et la danse constituent
donc l'un des premiers arts et importants moyens par lequel l'homme exprime des
idées, des émotions ou raconte une histoire. C'est dans cette
optique que Curt Sachs déclare :« La danse est le
premier-né des arts. La musique et la poésie s'écoulent
dans le temps ; les arts plastiques et l'architecture modèlent
l'espace. Mais la danse vit à la fois dans l'espace et le temps. Avant
de confier ses émotions à la pierre, au verbe, au son, l'homme se
sert de son propre corps pour organiser l'espace et pour rythmer le
temps. »
Présente à travers tous les âges et toutes
les civilisations, la danse est également une forme de langage corporel
et de communication non verbale. Elle n'est pas seulement un art, mais elle est
aussi une forme de méditation, un acte cérémoniel et
rituel adressé à une entité supérieure. À
notre époque il existe une multitude de rythmes musicaux et de danses.
La majorité de ces derniers sont propres à des peuples et ceux
qui sont les plus populaires sont fortement inspirés de rythmes et de
danses identitaires de certains peuples de l'Afrique. Chaque peuple danse pour
des motifs distincts et d'une façon très
révélatrice de leur mode de vie.
Dans la culturetraditionnelle africaine, la musique
traditionnelle représente l'expression de tout un peuple. C'est un
état d'âme, un langage nécessaire pour la communion, la
communication, un langage qui véhicule des messages importants. C'est
pour aborder dans le même sens et même plus que Léopold
Sédar Senghor affirme :« En
Afrique, c'est la danse qui est au commencement de toutes choses. Si le verbe
l'a suivi, ce n'est pas le verbe parler, mais
le verbe chanter, rythmer. Danser, chanter, porter des masques
constituent l'art total, un rituel pour entrer en relation avec l'indicible et
créer le visible ».1(*)La danse et les rythmes musicaux traditionnels
constituent en Afrique un patrimoine identitaire qu'il importe de valoriser.
Le Bénin pays de l'Afrique de l'ouest est l'une des
rares contrées où les rythmes et danses traditionnelles jouent un
rôle prépondérant dans la vie quotidienne.
Dans les sociétés
traditionnelles béninoises, les danses sont multiples et correspondent
à la diversité des régions et ethnies. Chaque groupe
socio-culturel s'appuie sur une gestuelle, une rythmique différente,
pour exprimer des choses aussi essentielles que le sens de la vie. Ces
diversités musicales de rythmes sont nées du temps des
différents règnes de la royauté du Dahomey et du culte
vodou. Elles sont exécutées afin de transmettre une tradition,
d'effectuer un rituel, d'honorer une divinité ou de
célébrer un événement. Le Bénin dispose d'un
patrimoine immatériel important et de sites et attraits touristiques non
négligeables. Parmi ces sites touristiques nous avons la ville de
Porto-Novo.
Situé à 31 km de Cotonou, Porto-Novo est la
capitale politique du Bénin. La ville abrite de beaux bâtiments
coloniaux de styles brésiliens comme la grande mosquée, le
musée da silva, le palais Honmè et autres sites touristiques
culturels au nombre desquels nous pouvons citer entre autres le musée
ethnographique Alexandre ADANDE qui présente une riche gamme de masque.
Il y a aussi le temple du monstre à neuf têtes, le Palais Toffa
1er, le Palais d'initiation des rois ainsi que plusieurs
temples et lieux de culte basés sur les valeurs traditionnelles.
Porto-Novo dispose également de danses et rythmes traditionnels qui font
sa spécificité. En effet, Porto-Novo est une ville cosmopolite
composé de plusieurs ethnies dont chacune possède une danse et
rythme traditionnel qui lui est propre. C'est ainsi qu'on retrouve chez les
Gounsle « Adjogan » qui est un rythme traditionnel pratiqué le
plus souvent dans les cours royales et uniquement par les femmes. En outre,
Porto-Novo est connue pour être à chaque week-end une ville
festive. L'on observe tous les week-ends à Porto-Novo une affluence de
femmes et d'hommes venus de plusieurs villes du Bénin. Vêtus de
leurs plus beaux habits traditionnels, ces hommes et femmes se rendent à
Porto-Novo à l'occasion le plus souvent des mariages chez
les yorubas ou encore des «
Ago » (grande fête chez les gouns). Au
cours de ces réjouissances qui se déroulent chaque week-end
à Porto-Novo, les rythmes traditionnels constituent la musique
préférentielle sur laquelle les uns et les autres esquissent des
pas de danse. Ainsi, les rythmes et danses traditionnelles occupent une place
importante à Porto-Novo et dans le reste du pays.
Le poids de la tradition béninoise étant
élevé dans l'épanouissement des masses populaires à
travers les chants et danses traditionnelles, il urge donc de les sauvegarder
et de les promouvoir en vue de leur exploitation non seulement à des
fins d'historiographie mais aussi de valorisation tant au niveau national
qu'international.
C'est pour atteindre ce but que le Bénin a
ratifié la convention de l'UNESCO concernant la protection du patrimoine
mondial culturel et naturel en 1972 et également la convention pour la
sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003.Aussi, le
Bénin a ratifié la convention sur la protection et la promotion
de ladiversité des expressions culturelles en 2005.En outre il s'est
également doté d'une législation nationale de protection
et de valorisation du patrimoine. Cette dernière comprend la loi
no 91-006 du 25 Février 1991 portant charte culturelle en
République du Bénin. Cette loi fonde sa politique sur le respect
des origines culturelles nationales, la décentralisation de la vie
culturelle, notamment en ce qui concerne l'installation d'infrastructures et
équipements culturels performants. La charte culturelle met
également l'accent sur la nécessité de conserver, de
protéger et de mettre en valeur le patrimoine physique et non physique
qui constitue le fondement de l'identité culturelle nationale. La
législation nationale de protection et de valorisation du patrimoine
comprend également la loi no 2007-20 du 23 Août 2007
portant protection du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à
caractère culturel. Cette loi qui constitue une avancée
significative pour la protection du patrimoine, traduit la volonté de
l'Etat de protéger tout ce que le peuple béninois a de plus cher
à travers l'expression de son génie créateur, ses valeurs
de civilisations, ses manifestations artistiques et culturelles, ses biens
meubles et immeubles. Elle légifère sur les questions relatives
à la protection, à l'inventaire et au classement des
éléments du patrimoine culturel matériel et
immatériel. En dehors des différentes conventions et
législations énumérées précédemment,
le gouvernement béninois actuel à travers son programme d'action
veut faire la promotion de la destination Bénin. En effet en
matière de tourisme et de culture, la vision du gouvernement est claire.
Le programme d'action du gouvernement intitulé le Bénin
Révélé renseigne que :
«L'ambition du nouveau gouvernement est de faire du
tourisme une filière de développement économique,
créatrice de richesses et d'emploi, et un outil du rayonnement du
Bénin à l'international ».Afin de parvenir
à la réalisation de cette ambition, le gouvernement s'est
doté d'une nouvelle stratégie de relance du secteur des arts et
de la culture et d'un agenda culturel listant l'ensemble des manifestations
culturelles parmi lesquelles figurent des festivals de danse et de musique
moderne d'inspiration traditionnelle. La nouvelle stratégie de relance
du secteur des arts et de la culture a de multiples buts dont voici
certains :
· La détection, la formation et la promotion des
talents à la base dans les domaines tels que le chant, la danse, la
musique, le théâtre et les arts plastiques.
· La valorisation générale du patrimoine
matériel et immatériel béninois et leur
répertoriage.
· La mise à disposition des financements
structurants comme le fonds d'aide à la culture (FAC).
· La création d'une nouvelle chaine de
télévision destinée à la valorisation du patrimoine
matériel et immatériel béninois.
· La construction de 54 arènes culturelles dans 54
communes du Bénin.
Toutes ces politiques sont destinées à
promouvoir le patrimoine immatériel béninois et par
conséquent faire du Bénin une destination touristique de premier
choix. Selon Mr Ange N'koué ministre du tourisme et de la culture du
Bénin, le tourisme béninois représente plus de 2% du
produit intérieur brut (PIB), emploie près de 2000 personnes et a
généré en 2016 plus de 7 milliards de FCFA.2(*)
Cependant, malgré ces politiques et législations
visant à promouvoir le patrimoine immatériel béninois
parmi lequel figure les rythmes et danses traditionnelles, l'on remarque
malheureusement que ces derniers sont en voie de disparition. En effet, force
est de constater avec regrets et effroi que le secteur des rythmes et danses
traditionnelles qui devrait être l'un des fers de lance de la promotion
de la destination Bénin et du développement touristique et
socio-économique est laissé pour compte et végète
encore dans l'ornière. Les raisons de ce constat sont multiples et
variées. L'on peut énumérer entre autres :
· · Le désintéressement de la
majorité de la jeunesse des rythmes et danses traditionnelles ; les
jeunes préférant écouter et danser des rythmes modernes
venus d'autres contrées.
· Les initiatives privées en matière de
valorisation des rythmes et danses traditionnelles ne sont pas légion et
pérennes.
· Les actions de sauvegarde et de valorisation du
patrimoine immatériel ne font pas partie des priorités des
collectivités locales, vues les nombreuses difficultés
financières auxquelles elles sont confrontées.
· Le manque de visibilité des rythmes et danses
traditionnelles. En dépit des festivals autour de ces rythmes, une
grande majorité des béninois ne les connaissent pas.
· Le manque de lieux appropriés et propres
à l'Etat dédiés aux rythmes et danses
traditionnelles ;
Il y a des problèmes liés à
l'accès aux lieux appropriés à la pratique des rythmes et
danses traditionnelles.
· Le manque de visibilité et de professionnalisme
des acteurs du secteur des rythmes et danses traditionnelles.
Au regard de ces insuffisances et en considérant les
politiques et législations en faveur de la sauvegarde et de la
valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin,
l'interrogation qui s'impose à nous futur architecte est :
Comment un espace architectural peut-il favoriser la
sauvegarde et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du
Bénin en vue de participer à leur revitalisation sur le plan
national et d'en faire un important atout touristique pour le rayonnement du
Bénin à l'international ?
De cette question principale découle deux
interrogations subsidiaires :
· Quel type d'équipement englobant les fonctions
de sauvegarde et de valorisationfaut-il pour favoriser la promotion des rythmes
et danses traditionnelles du Bénin ?
· Quels choix de concepts et de techniques
architecturales doit-on adopter afin d'aboutir à une oeuvre
architecturaleadéquate à la pratique, à la sauvegarde et
à la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin
et qui s'intègre parfaitement dans son milieu ?
C'est dans la perspective de répondre à ces
interrogations que nous avons opté pour notre thème de
mémoire intitulé :
« Sauvegarde et Valorisation du patrimoine
immatériel béninois : Un centre de promotion des rythmes et
danses traditionnelles du Bénin à Porto-Novo. »
Objectif de l'étude
Pour mener à bien notre étude nous nous sommes
fixés un objectif principal et deux objectifs spécifiques.
· Objectif Principal : Contribuer
à la sauvegarde et à la valorisation des rythmes et danses
traditionnelles du Bénin
· Objectif
spécifique1 :Proposer dans la ville de Porto-Novo un cadre
architectural de référence favorable à la pratique et
à l'accueil de grandes manifestations relatives aux rythmes et danses
traditionnelles du Bénin ainsi qu'à leur promotion sur le plan
national et international.
· Objectif spécifique2 :
Proposer une oeuvre architecturale s'intégrant parfaitement dans son
environnement.
Hypothèses de travail
Nous inscrivant dans la démarche d'un travail
scientifique, et plus précisément dans une approche
hypothético-déductive, nous proposons pour notre étude une
hypothèse principale et deux hypothèses secondaires.
· Hypothèse Principale : La
sauvegarde et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du
Bénin passe par la proposition d'équipements architecturaux de
qualité pouvant permettre de promouvoir ces derniers à
l'échelle nationale et internationale.
· Hypothèse secondaire1 : Un
centre de promotion des rythmes et danses traditionnelles contribue à
sauvegarder et à valoriser les rythmes et danses
traditionnelles tout en étant un atout primordial pour
le rayonnement touristique du Bénin.
· Hypothèse secondaire2 :Une
conception architecturalemettant un point d'honneur à l'utilisation
à la fois de matériaux moderne et locaux est gage de la bonne
intégration du projet architectural dans son contexte culturel, social
et environnemental.
Revue de littérature
Nos recherches documentaires nous ont permis de définir
l'environnement de notre thème et de dégager les
différentes informations nécessaires à notre proposition
architecturale.
A. Rodin dans son ouvrage intitulé « Rodin
et la danse » approuve le fait que la danse est unlangage fait de
gestes et d'attitudes qui s'enchaînent selondes rythmes
différents.
I. Fontana dans son ouvrage « Danse
traditionnelle à l'école » définit la danse
traditionnelle comme des danses en groupe d'origine populaire puisqu'elles se
dansaient dans les villages, faisant partie d'un ensemble de savoirs venant du
passé. Elle rappelle que le terme « tradition » vient du latin
traditio, qui signifie « action de livrer, de transmettre ».
Il est intéressant de constater que le sens étymologique du mot
met l'accent sur la transmission des danses à travers les époques
et induit ainsi une perspective dynamique et évolutive permettant aux
danses de conserver leur côté vivant. Elle ne considère
donc pas les danses traditionnelles comme des danses figées et immuables
qu'il s'agirait d'imiter et de reproduire comme au « bon vieux temps
». L'idée de « tradition » renvoie par ailleurs à
la notion d'appartenance à un collectif, une communauté, une
région, un pays. Elle désigne également par danse
traditionnelle, un style de danse qui se caractérise par son
accessibilité et sa relative facilité à être mis en
place. Elle rappelle que les danses traditionnelles étaient à
l'origine des danses
auxquelles tout un chacun pouvait participer, ce qui veut dire
l'une de leurs fonctions était bien de faire danser l'ensemble d'une
communauté, d'un village.
N. Maud dans son ouvrage « Paysage des danses
traditionnelles, du monde, urbaines et de société
(DTMUS) » fait la différence entre danses traditionnelles,
danses du monde, danses urbaines et danses de société. Il
présente cette différence se présente comme suit. Il faut
entendre l'expression « danses traditionnelles » ici dans un sens
plus large. Elle désigne plutôt toutes les formes de danses qui
sont porteuses d'un savoir-faire considéré comme ancien et de
l'identité d'un territoire. Certains chercheurs ont d'ailleurs
remarqué à ce sujet combien « l'examen des terminologies
pour désigner les danses montre qu'elles introduisent un rapport
à des territoires ou plus largement à des aires
géographiques, ainsi qu'à la construction d'identités
culturelles et sociales ».
L'expression « Danses du monde » désignedans son usage courant, toutes
les danses importées de différents pays, occidentaux ou non.
L'expression « Danses urbaines » recouvrent
généralement l'ensemble des différents styles de danse
hip-hop (ex. : « Festivals des danses urbaines » de Toulouse et de
Mérignac (33)), nées dans les grandes villes des Etats-Unis et
d'Europe.
L'expression « Danses de société »
quant à elle désigne les danses exécutées en couple
fermé sous une forme de loisirs ou de compétition. D'autres
appellations sont en usage, « danses de salon », « danses de
couple », qui « (...) soulignent d'emblée nombre de
différenciation tant dans les territoires, les publics, la culture du
corps, la structuration institutionnelle que dans les modalités de
pratiques et d'enseignement »8. Certaines danses pratiquées dans le
milieu des danses « traditionnelles » sont également
exécutées en couple fermé mais ne sont pas appelées
par les danseurs danses de société.
A. Ardesi et al dans leur document
intitulé «Patrimoine culturel et
développementlocal» ont relaté les objectifs de la
loi 2007-20 du 23 Aout 2007.Cette loi portant protection du patrimoine culturel
et du patrimoine naturel à caractère culturel en
République du Benin consacre le chapitre II à la
définition du patrimoine culturel et naturel. En plus des
critères qui justifient la protection d'un bien en tant que patrimoine
culturel cités dans l'article 12 de la charte culturelle, la loi 2007-20
procède à l'énumération des catégories des
biens éligibles aux règles de protection mises en place par le
législateur. En effet, il est considéré comme patrimoine
culturel de la nation des biens meubles et immeubles, le patrimoine
immatériel
et le patrimoine naturel qu'ils soient publics ou
privés. Cette loi stipule comme faisant partie du patrimoine
immatériel les traditions orales, les technologies et savoirs
endogènes, les chants et danses traditionnelles, lesrituels, les us et
coutumes ainsi que la littérature orale et tous les artefacts y
afférents.
Dans l'article intitulé« Tourisme et
culture au Bénin : des déclarations prophétiques du
ministre Homeky »publié sur le site
www.banouto.info ,l'auteur
nous relate les politiques et stratégies mises en oeuvre par le
gouvernement béninois à travers son programme d'action afin de
promouvoir le patrimoine immatériel et notamment les rythmes et danses
traditionnelles du bénin.
Dans le document intitulé« Porto-Novo ou
la ville de tous les plaisirs » publié sur le site
SinathLafricaine.mondoblog.org, l'auteur nous montre comment Porto-Novo devient
lors des week-ends un pôle de réjouissance où les rythmes
traditionnels occupent une place préférentielle.
Sur le site internet visiterlafrique.com et plus
précisément sur la page intitulée « A la
découverte du centre Ouadada à Porto-Novo »,
l'auteur nous présente un centre culturel, artistique et touristique
dont l'objectif est de promouvoir la culture, le patrimoine local au nombre
duquel figure les rythmes et danses traditionnelles et de stimuler
l'échange interculturel.
Dans l'article de journal intitulé «
Bénin : Dossiers : La danse au
Sud-Bénin », Gérard Gansou nous montre l'importance
de la danse en Afrique. Il soutient sa déclaration par l'affirmation
suivante de Léopold Sédar Senghor :« en Afrique, c'est
la danse qui est au commencement de toutes choses. Si le verbe l'a suivi, ce
n'est pas le verbe parler, mais le verbe chanter, rythmer. Danser, chanter,
porter des masques constituent l'art total, un rituel pour entrer en relation
avec l'indicible et créer le visible ». En outre il souligne le
fait que dans les sociétés traditionnelles béninoises, les
danses sont multiples et correspondent à la diversité des
régions et ethnies et quechaque groupe socio-culturel s'appuie sur une
gestuelle, une rythmique différente, pour exprimer des choses aussi
essentielles que le sens de la vie.
Sur le site internet Cultivoo.com et plus
précisément sur la page intitulée « Danse
Traditionnelle du Bénin : ZINLI », l'auteur nous
présente l'une des danses traditionnelles du bénin qui est le
ZINLI.Il nous relate quedans la culture traditionnelle Africaine, la musique
traditionnelle représente l'expression de tout un peuple. C'est un
état d'âme, un langage nécessaire pour la communion, la
communication, un langage qui véhicule des messages importants. Il nous
dit qu'il existe un nombre infini de styles de musiques traditionnelles
africaines et d'instruments de tous genres qui sont souvent des oeuvres d'Art
et que cette musique est basée sur une expression corporelle qui demande
beaucoup d'énergie. Au son du tam-tam ou du djembé, les hommes et
les femmes exécutent des mouvements qui demandent beaucoup de
souplesse.Aussi, l'auteur nous présente le Zinli qui est un rythme
traditionnel dont l'origine remonte au temps des rois du royaume de DANXOME.
Sur le site internet
www.musicinafrica.net
et plus précisément sur la page intitulée « La
musique traditionnelle au Bénin », Moustapha Patrice AHOUNOU nous
fait un diagnostic de la musique traditionnelle béninoise. Il nous fait
l'état des lieux, impacts sociologiques, économiques et
l'évolution de la musique traditionnelle béninoise.
Sur le site internet
www.monwaih.com et
plus précisément sur la page « Les arts et culture à
l'aube d'un nouveau départ auBénin », l'on peut remarquer la
nouvelle stratégie de relance du secteur des arts et de la culture du
gouvernement béninois.
Sur le site internet
www.lanouvelletribune.info
et plus précisément sur la page « Innovation au Bénin
: Un agenda culturel disponible au ministère », l'on peut remarquer
la politique du gouvernement béninois à travers son programme
d'action. Cette politique consiste à avoir un agenda culturel qui
recense annuellement toutes les manifestations culturelles du pays et donc les
festivals de danses et rythmes traditionnels.
Intérêt de
l'étude
L'enjeu de cette étude consiste à sauvegarder et
à valoriser les rythmes et danses traditionnelles du bénin afin
d'empêcherleur disparition et d'en faireun important atout de
développement culturel ettouristique. Cette étude vise à
amener les béninois à s'intéresser à leur culture
et particulièrement aux rythmes et danses traditionnelles.La promotion
des rythmes et danses traditionnels passe par la création
d'équipements pouvant permettre leur sauvegarde et valorisation.
Limite de l'étude
Il faut préciser que notre étude est
élaborée dans le cadre d'un Travail Personnel de Fin d'Etudes
(TPFE) pour l'obtention du diplôme d'architecte de l'Ecole Africaine des
Métiers de l'Architecture et de l'Urbanisme (EAMAU). De ce fait, elle a
avant tout, une portée académique et pédagogique.
Bibliographie
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musée Rodin, Paris,32p.
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patrimoine immatériel béninois :Un conservatoire des arts vivants
à Abomey-Calavi
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www.ateliers.org/Dossier d'analyse Porto-Novo 2011 Une
stratégie d'aménagement pour le centre-ville
APPROCHE METHODOLOGIQUE
Pour mener à bien cette étude, nous nous
imposons une méthodologie qui nous amènera à confirmer ou
à infirmer ces hypothèses, mais aussi et surtout à avoir
une très bonne collecte et analyse de données de programmation
afin d'atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Cette
méthodologie s'articule autour de la recherche documentaire, des
collectes de données de terrain, d'analyse et du traitement des
données et d'élaboration des propositions.
Recherche documentaire
Dans l'optique de cerner le propre de notre sujet de
recherche, nous avons tôt fait de passer en revue la littérature
existante sur la thématique abordée, ce qui nous a donné
d'appréhender au mieux la richesse des rythmes et danses traditionnelles
du Bénin, mais aussi la menace de disparition qui pèse sur elles,
et par ailleurs la possibilité pour le Bénin de profiter
pleinement de son potentiel créatif dans la mesure où des choix
judicieux sont faits. Il est à noter que le rôle de l'architecture
n'étant pas des moindres dans les résolutions à prendre.
Ces documents sont pour la plupart des publications de l'UNESCO, des ouvrages
de chercheurs en musicographie et danses, et nous parviennent de recherches en
bibliothèques et sur internet.
Collecte des données sur le
terrain
La recherche documentaire nous ayant permis de dégager
la pertinence de notre thème, ensuite nous nous attèlerons
à la collecte des données sur le terrain.Nous procéderons
d'abord par des entretiens avec des personnes ressources travaillant dans les
structures en charge du patrimoine immatériel, des rythmes et des danses
traditionnelles du bénin notamment le ministère de la culture et
du tourisme. Ensuite nous visiterons des structures abritant les
activités artistiques liées aux rythmes et danses traditionnelles
au Bénin et enfin nous pratiquerons l'observation auprès de
musiciens, chanteurs, danseurs et promoteurs des rythmes et danses
traditionnelles du Bénin.A la suite de ces entretiens, nous entreprenons
une recherche des sites potentiels où nous étudierons les
questions d'intégration, d'accessibilité et d'implantation de
l'équipement, les impacts de l'ouvrage sur la population et son
environnement. De ce fait, cette visite nous permettra d'observer les sites et
leurs contours, de prendre des photographies et de recueillir quelques
données au niveau du cadre bâti, du mode d'occupation actuel et de
la morphologie tant démographique qu'urbaine.
Analyse et traitement des
données
Une fois les étapes précédentes
franchies, nous confronterons nos données d'avec les problèmes
soulignés plus haut, afin d'en dégager les solutions
éventuelles.
Proposition
Cette étape sera le point primordial de notre travail,
parce qu'il s'agira pour l'architecture de jouer sa partition dans la promotion
et la valorisation des rythmes et danses traditionnelles du Bénin,
prenant en compte toutes nos recherches à ce sujet, y compris la
collecte de données sur le terrain. Nous procéderons tout d'abord
par une étude de cas afin d'améliorer notre compréhension
de la conception et du fonctionnement d'un pôle de promotion des rythmes
et danses traditionnelles. Ensuite, à partir du croisement entre des
données recueillies et traitées dans la phase
précédente et l'étude de cas, nous effectuerons notre
programmation architecturale et le choix du site adéquat à
accueillir notre projet.
PREMIERE PARTIE :ANALYSE
DIAGNOSTIQUE
CHAPITRE 1 :
Présentation du Bénin
Figure 1:Carte de l'Afrique (Bénin en
rouge)
1.
Généralités
La République du Bénin est un pays de l'Afrique
occidentale situé dans la zone intertropicale entre l'équateur et
le tropique du cancer, plus précisément entre les
parallèles 6°30' et 12°30' de latitude nord, d'une part, et
les méridiens 1° et 3°40' de longitude est, d'autre part. Le
Bénin couvre une superficie de 112 622 km2 et s'étend sur 670
km2. Il est limité au Nord par le fleuve Niger qui le sépare de
la République du Niger, au Nord-ouest par le Burkina Faso, à
l'Ouest par le Togo, à l'Est par le Nigéria et au Sud par
l'Océan Atlantique. C'est un pays côtier au relief peu
accidenté constitué de quatre formes principales : la plaine
côtière, les plateaux, la pénéplaine cristalline et
la chaîne de l'Atacora.
Sa capitale officielle est Porto Novo, sa capitale
économique Cotonou et ses habitants sont des Béninois. La langue
officielle est le français et la monnaie est le Franc CFA.
1.1 Géographie
1.1.1 Le Climat
Figure 2:Carte du
Bénin montrant les différents types de climat.
Situé dans la zone intertropicale, le Bénin
appartient au domaine des climats chauds et humides. On distingue trois nuances
climatiques : le climat béninien ou subéquatorial, les climats
soudaniens et le climat atacorien. Dans le climat béninien ou
subéquatorial, les températures sont élevées mais
jamais excessives, comprises entre 24°C et 26°C. L'amplitude
thermique annuelle est inférieure à 5°C tandis que celle
journalière est supérieure à 10°C. L'humidité
relative est
comprise entre 70 et 90%. Dans les climats soudaniens, les
passages du soleil au zénith sont déjà plus
rapprochés. Les températures sont plus élevées avec
une amplitude thermique journalière pouvant atteindre 10°C et plus
forte pendant l'harmattan. La mousson arrive tardivement et s'en retire
très tôt par contre, l'harmattan, et plus
généralement l'air continental sec.
1.1.2 Hydrographie
Le Bénin est délimité par de grands
ensembles de grands bassins de la sous-région ouest africaine : le
bassin du Niger et ses affluents du Bénin que sont l'Alibori, la
Mékrou et la Sota, le bassin de l'Ouémé et ses affluents
que sont le Zou et l'Okpara et enfin le grand ensemble côtier
composé du bassin du Mono et Couffo. La densité du réseau
hydrographique offre des unités spatiales d'étude hydrologique de
tailles très variables.
1.2 Langues
· Le nord (aujourd'hui frontalier du Niger et du Burkina
Faso), qui a connu le destin des peuples de la savane. Il regroupe :
- Bariba ou Baatombu,
- Groussi,
- Haoussa,
- Dendi,
- Mossi,
- Paragourma,
- Peulhs ou Flube,
- Somba.
· Le sud et le centre du pays qui sont marqués par
l'histoire des peuples du golfe de Guinée. On y retrouve :
- Goun,
- Ewé,
- Mina,
- Mahi,
- Ayizo,
- Yoruba,
- Fon,
- Adja.
1.3 Religions
D'après le RGPH4, 27 % des habitants sont catholiques,
24 % musulmans, 17 % sont praticiens du vaudou, 6 % appartiennent à
d'autres groupes religieux autochtones et 5 % à l'Église du
christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant
moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes
de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours
(mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les
baptistes, les pentecôtistes, les membres de l'Église de
l'Unification (Moon) et les eckankars. 7 % de la population se déclare
sans affiliation religieuse.
2. Organisation administrative et
démographie
2.1. Organisation administrative
Le Bénin est subdivisé en 12
départements, soixante-dix-sept (77) communes, 546 arrondissements et 5
290 villages et quartiers de ville. Les plus grandes villes du Bénin
sont :
§ Cotonou : elle est la plus grande avec
plus de 679 012 habitants ; elle concentre la majorité des
activités politiques, administratives, économiques,
industrielles, culturelles et touristiques du Bénin.
§ Abomey-Calavi : elle est la
deuxième grande ville avec environ 656 358 habitants. Elle est entre
autres le résultat d'une migration interne importante et de la politique
de lotissement observée dans les communes limitrophes en réponse
à la densification de Cotonou.
§ Porto-Novo : c'est la capitale
administrative, la deuxième ville du pays avec 264 320 habitants.
§ Parakou : c'est la métropole
administrative et économique du Nord-Bénin et elle compte
aujourd'hui plus de 255 478 habitants.
§ Abomey et Ouidah : ce sont des villes
historiques avec respectivement 92 266 et 162 034 habitants.
Activités économiques :
Le secteur primaire (31,4 % du PIB)
L'agriculture est considérée
comme la base de l'économie béninoise. En effet, elle participe
à hauteur de 32 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et fait vivre
près de 70% de la population active du pays. Le Bénin est l'un
des premiers producteurs de coton du continent et fait vivre 2 millions de
Béninois. Les principales cultures d'exportation sont le coton, la noix
de cajou, le beurre de karité, les textiles, les produits de la noix de
palme, les fruits de mer. Le Bénin produit également le riz,
l'igname, le manioc, le maïs, les cultures maraichères, l'ananas,
etc....
Pratiqué principalement dans le nord du pays,
l'élevage ne couvre que 60% des besoins.
La pêche représente 2 % du PIB
et ne fournit que la moitié de la demande intérieure. Elle est
essentiellement artisanale et fait vivre environ 300 000 personnes. Chaque
année, la production varie de 7 000 à 10 000 tonnes pour la
pêche maritime et de 30 000 à 40 000 tonnes pour la pêche
continentale.
La forêt : couvrant 65% du territoire,
elle est victime de coupe abusive. Plus de 5millions de tonnes de bois
utilisés chaque année comme combustible
La mine : plus d'une centaine d'indices
sérieux de minéralisation avec 28 gisements d'or, de calcaire,
d'argiles, de marbre, de fer, de pierres ornementales, de phosphates et parlant
du potentiel énergétique, il y a le pétrole et
l'électricité. Le sous-sol béninois est riche mais
l'exploitation de ce domaine reste limitée.
Le secteur secondaire (13,0 % du PIB)
L'industrie béninoise est faible et
n'occupe que 10 % de la population active. Elle est dominée par les
industries alimentaires, les entreprises de BTP et les industries
d'égrenage de coton. Elle est à l'état embryonnaire mais
s'améliore avec l'essor d'une série d'industries
légères et la mise en place de certaines structures
industrielles.
Le secteur tertiaire (55,5 % du PIB)
Le port de Cotonou, avec sa situation
géographique avantageuse par rapport aux autres pays, représente
90% des échanges avec l'étranger et plus de 60% du PIB du
pays.
Les cultures industrielles (coton, noix de cajou) et les
ressources fiscales, tirées de l'intense activité de son port
à Cotonou, sont les principales bases économiques du pays.
L'économie béninoise est concentrée sur l'agriculture et
le commerce. Ce manque de diversification la rend vulnérable.
2.2. Démographie
La population béninoise d'après le
quatrième Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH4) s'élève à 10 008 749 habitants
inégalement répartis sur un territoire de 112 622 km², la
densité avoisine donc les 89 habitants/ km².Les femmes constituent
51,2% de la population totale, ce qui correspond à un sexe ratio de 95,3
hommes pour 100 femmes.
3. Potentialités du
Bénin
Le Bénin dispose d'immenses potentialités sur
lesquelles il peut s'appuyer pour développer son tourisme. Elles sont de
deux ordres : les ressources naturelles et les ressources socioculturelles et
humaines.
3.1. Ressources naturelles
Image 1:Image
illustrant la flore du Bénin
Les ressources naturelles sont principalement composées
du climat, des reliefs et paysages, de l'hydrographie, de la faune et de la
flore.
Le Bénin possède 2 types de climats. Au Sud, un
climat subéquatorial et au Nord un climat de type soudanien. Au
Bénin, le relief est peu accidenté et comprend : une
région côtière, basse et sablonneuse limitée par des
lagunes ; un plateau d'argile ferrugineux ; un plateau silico- argileux,
parsemé de quelques sous-bois ; au Nord-Ouest, le Massif de l'Atacora
(800 mètres) et au Nord-Est, les plaines du Niger, silico-argileuses
très fertiles.
Le réseau hydrographique du Bénin est
majoritairement constitué de 3 048 km de cours d'eau et plus de 333
km² de plans d'eau (lacs et lagunes) situés principalement au Sud
du pays. Il est composé de plusieurs fleuves dont les plus importants
sont la Pendjari, le Couffo, l'Ouémé, le Niger et le Mono. La
côte béninoise est constituée de grandes plages de sable
fin, cocotiers et lagunes. Les paysages tropicaux faits de chutes d'eau, de
mangroves, de cascades, de caves et de plages magnifiques réservent
ainsi des horizons inattendus aux visiteurs qui décident de s'y
aventurer.
Image 2: Image
illustrant un cours d'eau du Bénin
La faune et la flore sont riches et variées grâce
aux grandes régions naturelles sur l'étendue du territoire
national. La couverture végétale du Bénin
représente 11 millions d'hectares. La végétation et les
cultures vivrières et industrielles offrent une diversité qui
rompt la monotonie des paysages. Les paysages sont diversifiés.
Au Nord du Bénin, où le climat est sec, on
rencontre des buffles, des antilopes, des panthères, des singes, des
crocodiles ou encore des canards sauvages. Au centre et au sud du Bénin
se trouvent de remarquables réserves africaines. Eléphants,
buffles, hippopotames, lions, guépards, oiseaux, caïmans,
antilopes, etc. autant d'animaux extraordinaires que vous croiserez sur votre
chemin. Il est possible de faire des safaris dans le parc PENDJARI, lieu unique
où vivent protégés plus de 850 éléphants,
2000 buffles, 1205 hippopotames, 350 lions et autres animaux sauvages. Le parc
régional W est également un lieu incroyable à
découvrir, c'est la plus grande réserve transfrontalière
de biosphère du monde.
3.2. Ressources socioculturelles et
humaines
Ce sont les fruits des us et coutumes, de l'histoire du
peuple. Les traditions, la chefferie, la royauté, l'esclavage et la
colonisation ont influencé l'histoire du Bénin.
A la recherche de l'histoire, on s'intéresse aux
monuments, musées, sites et lieux historiques. Dans les musées,
tels que ceux d'Abomey, Porto-Novo, Ouidah, Parakou et Natitingou, on va
à la rencontre du passé. Certains sites historiques tels que les
palais royaux d'Allada, Abomey, Kétou, Savè, Nikki, Djougou sont
des traces de l'histoire des grands royaumes du Bénin.
Le Bénin est caractérisé par sa
diversité socio-culturelle et linguistique. Les langues, les danses et
les musiques traditionnelles, les habitudes vestimentaires et l'art culinaire
s'expriment au quotidien et annuellement au cours des nombreuses fêtes
traditionnelles célébrées en communautés ou sur
toute l'étendue du territoire. On y retrouve plus de quarante ethnies
différentes et cette variété est source d'une grande
richesse culturelle. Les Fon constituent le groupe ethnique le plus important.
Environ 90 dialectes sont parlés et plus d'une vingtaine de langues
nationales ont été recensées.
Les us et coutumes se manifestent aussi à travers les
croyances, les pratiques religieuses, les conditions et cadres de vie des
populations. Au Bénin, les principales et anciennes croyances sont
l'animisme, le christianisme et l'islam. L'animisme est une religion
traditionnelle caractérisée par la pratique du vodou et du culte
des ancêtres. Le christianisme et l'islam par contre sont des religions
importées.
L'architecture traditionnelle diffère d'une
région à l'autre. Elle a parfois subi des influences liées
à la présence d'étrangers. Les vestiges de l'architecture
afro-brésilienne en témoignent encore. Au nombre des
potentialités architecturales nous avons les tatas Somba et les villages
Tanéka de l'Atacora ; les villages lacustres du Sud du Bénin,
dont le plus connu est Ganvié, sont des formes d'habitat typiques
à visiter absolument.
Image 3:Image
illustrant Ganvié
Image 4: Image
montrant une vue de dessus de Ganvié (surnommée Venise
d'Afrique)
CHAPITRE 2 : Les Rythmes et
danses traditionnels au Bénin
Il ne serait pas adéquat de parler des rythmes et danses
traditionnels sans parler brièvement de la culture.
1-Généralités sur la Culture
1.1. Essai de définition de la culture
Au regard de la complexité qui entoure la culture et en
considérant les multitudes de domaines qui l'étudie, il n'existe
pas de définition universelle pour la « culture ». Chacun y va
de sa sensibilité.
De par son étymologie, la culture viendrait du latin
« cultura » qui veut dire culture, agriculture lui-même
dérivé du verbe « colere » qui signifie : habiter,
cultiver.
C'est en ce sens que les philosophes définissent la
culture comme l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions,
des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation.
Elle se transmet de génération en génération et non
par héritage génétique, et conditionne en grande partie
les comportements individuels.
La culture englobe de très larges aspects de la vie en
société : techniques utilisée, moeurs, morale, mode de
vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la
famille et des communautés, habillement, chants, danses, folklore...
Pour l'UNESCO, la culture est l'ensemble des traits
distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui
caractérisent une société ou un groupe social et englobe,
outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre
ensemble les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.
1.2. Le patrimoine culturel
Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des
biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique
et/ou historique certaine, et qui appartiennent soit à une entité
privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une
entité publique (commune, département, région, pays, etc.)
; cet ensemble de biens culturels est généralement
préservé, restauré, sauvegardé et montré au
public. On distingue deux types de patrimoine culturel : Le patrimoine culturel
matériel et le patrimoine culturel immatériel.
1.2.1. Le patrimoine culturel
matériel
Le patrimoine dit « matériel » est surtout
constitué des paysages construits, de l'architecture et de l'urbanisme,
des sites archéologiques et géologiques, de certains
aménagements de l'espace agricole ou forestier, d'objets d'art et
mobilier, du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâti,
etc.).
Selon la Convention pour la protection du patrimoine mondial,
culturel et naturel de l'UNESCO (16 novembre 1972), sont
considérés comme « patrimoine culturel matériel
» :
· Les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture
ou de peintures monumentales, éléments ou structures de
caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes
d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,
· Les ensembles : groupes de constructions isolées
ou réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité,
ou de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,
· Les sites : oeuvres de l'homme ou oeuvres
conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les
sites archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.
1.2.2. Le patrimoine culturel
immatériel
Le patrimoine immatériel peut revêtir
différentes formes : chants, coutumes et us, danses, traditions
gastronomiques, jeux, mythes, contes et légendes, petits métiers,
témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents
écrits et d'archives (dont audiovisuelles), etc. Le « patrimoine
culturel immatériel », tel qu'il est défini dans la
Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de
l'UNESCO (17 Octobre 2003), se manifeste notamment dans les domaines suivants
:
· Les traditions et expressions orales,
· Les arts du spectacle ;
· Les pratiques sociales, rituels et
événements festifs ;
· Les connaissances et pratiques concernant la nature et
l'univers ;
· Les savoir-faire liés à l'artisanat
traditionnel
La loi 2007-20 du 23 aout 2007 portant protection du
patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel
en République du Benin consacre son chapitre II à la
définition du patrimoine culturel et naturel. Ainsi donc cette loi
considère comme patrimoine immatériel en république du
Bénin : les traditions orales, les technologies et savoirs
endogènes, les chants etdanses traditionnels, les
rituels, les us et coutumes, la littérature orale et tous les artefacts
y afférents.
2. Présentation des
rythmes et danses traditionnels du Bénin
2.1. Les différentes rythmes et danses
traditionnels du Bénin
Le Bénin est un pays disposant de multiples rythmes et
danses traditionnels. Du nord au sud du territoire nationale on retrouve
différentes manières de danser. De façon
générale, la majorité des danses traditionnelles du
Bénin s'exécute avec les épaules et le tronc du corps.
Dans le nord du Bénin, les danses traditionnels
s'exécutent avec les jambes, contrairement au sud du Bénin, qui
s'appuie sur le corps qui se tord et se retord au son et au rythme de la
musique.
Les différents rythmes et danses traditionnels du
Bénin peuvent être classés en trois catégories
à savoir :
· Les rythmes et danses de
réjouissances
Ces rythmes et danses sont exécutés lorsde
cérémonies ou de rituels très divers comme les mariages,
les naissances ainsi que dans la plupart des évènements qui
rythment la vie quotidienne au Bénin,nous trouvons suivant les
régions du Bénin : le Massé gohoun, le
Adjogbo, le Agbadja, le
Kaka, le Kunya, le Tipinti,
le Fabenfé, le Atchanoun, le
Sinssinnou
· Les rythmes et danses royales
Elles relatent des divinités et parlent d'elles. Nous
avons Klulima, Idjombi, Houngan, Sato, Blékété,
Chasseur, Adjogan, Linsouhoué, Agbéhoun,
Kpodjiguêguê, Guêlêdê, Abikou, Têkê,
Egoungoun, Tchinkounmè, Zinli, Zangbéto, Bourian.
· Les rythmes et danses vodou
Ce sont des ensembles de rythmes et danses sacréeset
très endiablées, multicolores, émouvantes qui
évoquent les diverses divinités responsables du ciel, de la
terre, de l'air, du bonheur etc. Ces rythmes et danses vodou s'intitulent
:Sakpata, Hêviosso, Tchango, Dan, Kokou, Gambada.Par
leur caractère sacré, elles sont uniquement
exécutées par les adeptes et lors des
cérémonies.
2.1.1 Présentation de quelques rythmes et
danses traditionnels du Bénin
· Le Massé gohoun
Image
5:Réjouissance dans la commune d'Adjarra sur le rythme Massé
gohoun
C'est un rythme perpétué par l'auteur
compositeur chanteur Dossou LETRIKI. Cette danse est originaire d'Avrankou, une
région du sud-ouest du Bénin à quelques kilomètres
de Porto-Novo. Cette danse s'inspire des scènes de la vie quotidienne :
Manger, se quereller, s'amuser travailler et prendre le temps de savourer la
vie. C'est une danse particulièrement animée.
Le Adjogbo
C'est un rythme originaire du sud du Bénin plus
précisément des départements du Mono.
Le Adjogbo est à l'origine une danse funéraire
de la région du sud Bénin, mais s'exécute également
à l'occasion de réjouissances, cette danse est très
chorégraphiée, les danseurs exécutent des mouvements
synchronisés et parfois acrobatiques.
Image 6:Danseurs du
rythme Adjogbo
· Le Agbadja
Image 7: Images
montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme
Agbadja.
Le Agbadja était à l'origine une danse des
pêcheurs du Ghana qui se retrouvaient après une longue
journée de travail. Cette danse est d'avantage pratiquée au sud
du Bénin dans les départements du Mono et du Couffo.C'est une
danse alternativement lente, légère puis brutale et
énergique. Pour danser Agbadja, il faut un pagne au niveau de la hanche,
un tee-shirt et une serviette pour les hommes. Pour les femmes un pagne
à la hanche, un autre solidement noué à la poitrine. La
danse sollicite surtout les membres supérieurs qui se balancent et
s'écartent alternativement.
· Le Kaka
Le Kaka est à la fois une danse de réjouissance
et danse rituelle, cette danse s'exécute avec des morceaux de bambou que
l'on tape l'un contre l'autre pour obtenir le rythme. Le danseur est en
même temps le joueur de l'instrument de musique. Il est pratiqué
dans la région de l'Ouémé, à la frontière du
Nigéria au sud du Bénin.
Image 8:Images
montrant les chanteurs, les danseurs et les instruments du rythme
Kaka.
Le Tipinti
Le Tipinti est un rythme du Nord Bénin dans la
région de l'Atacora.Les danseurs s'habillent en petites jupes faites de
perles, portent à la cheville une ceinture de grelots et un chapeau de
corne sur la tête. Cette danse s'exécute non seulement à la
fin des rudes travaux de mil, de sorgho mais également lors des
réjouissances.
Image 9:Images
montrant les danseurs de Tipinti
· Le Tèkè
Aussi appelée la danse du bâton car elle est
exécutée avec deux bâtons en main. Le son obtenu par les
deux bâtons qui se tapent fait l'originalité de cette danse. Le
danseur est habillé soit en « chaya » soit en jupe
confectionnée avec plusieurs pagnes pliés à la tête
enturbannée, elle est exécutée de façon très
lente. Cette danse est du nord Bénin dans la région de
Parakou.
Image 10:Images
montrant les danseurs du Tèkè
· Le Kunya
Le peuple Waama du nord-ouest du Bénin l'exécute
lors des cérémonies de manifestations festives. Cette danse
traditionnelle folklorique est exécutée exclusivement par des
femmes, en cercle, qui après s'être joliment maquillées,
nouent des pagnes à la taille ou portent de petites jupettes et
demeurent quasiment à moitié vêtue pour l'exécuter.
Cette danse s'accompagne d'un mouvement d'agitation du corps et surtout des
mains dans presque tous les sens. Ce rythme est accompagné des
battements de mains et d'instruments comme des tam-tams, des sifflets.
· Le Toba
Rythme éducatif, le TOBA appartient au registre
populaire. Il se jouait au clair de la lune par les jeunes du Dahomey. C'est un
rythme du sud du Bénin.
· Le Tchinkoumè
Image 11:Images
montrant les instruments et les chanteurs du rythme
Tchinkoumè
Rythme funéraire chez le peuple Mahi des collines, le
TCHINKOUME aurait été inventé par ADISSO, ancien esclave.
Aujourd'hui il fait partie des rythmes les plus courants. Ce rythme se retrouve
au centre du Bénin.
· Le Zinli
Image 12:Images du
tambour et du vase tambour Zinli
Selon l'histoire, le prince GBINGNI, devenu roi GLELE (1858-
1889) de Danhomè, avait découvert le ZINLI au XIXe siècle
à l'occasion des funérailles d'un des amis de son père,
roi GUEZO (1818-1858).Rythme funéraire et royal sur le plateau d'Abomey
(Ville historique du BENIN), le ZINLI a gardé cette
renommée initiale pendant longtemps avant de s'inscrire également
sur le registre des musiques populaires.Le Zinli se joue avec
un vase tambour ayant donné son nom au rythme.Tout cela se fait
accompagner de sons de gongs, hochets et clappements de mains soutenus par des
chants et danses.Au départ, c'était deux calebasses d'eau et une
cruche appelée " Lissouzin".
Image 13:Images
des chanteurs et des danseurs du rythme Zinli
2.1.2. Constat et évolution des rythmes et
danses traditionnels du Bénin
Constat et faits
Le Bénin est indéniablement un réservoir
de musique traditionnelle inexploité. Malgré que les
artistes exécutant les rythmes traditionnels ne disposent pas de cadres
d'expressions ou de
carrefours qui les mènent ou les amènent
à l'international, ils réalisent des exploits surprenants qui
font du Bénin une plateforme unique dans cette catégorie de
musique au monde.
Ces artistes mettent sur le marché de disques des
produits de bonnes factures qui font le bonheur des mélomanes, avec
l'aide de plusieurs mécènes et du fonds d'aides à la
culture (FAC) institution étatique. Ils sillonnent entièrement le
pays pour des prestations de qualités, sur des festivals, sur des
évènements privés ou sur des funérailles. Ils
remplissent les Stades quand ils sont ensemble et deviennent incontournables
dans la mobilisation des masses populaires.
Evolution des rythmes traditionnels du
Bénin
En jetant un regard rétrospectif sur les pratiques
musicales des anciennes gloires, il est évident que les musiques
traditionnelles Béninoises n'échappent pas à la
règle de l'évolution musicale du monde. Les meilleures
productions de ces éveilleurs de consciences se glissent vers une
tendance plus moderne, avec la génération d'autres artistes comme
Anice Pepe, Adizé, Petit Génie, Norbéka et bien d'autres.
Une autre catégorie d'inspiration tradi-moderne, travaille dans une
démarche commerciale qui s'exporte à merveille. On peut
citer
Angélique Kidjo,
Tohon Stanislas, John Arcadius, Gilles Loueke,
Gangbé
Brass Band, Jean Adagbénon,
Nel Oliver et
l'actuel maître à penser Sagbohan Danialou.
2.2. Quelques événements culturels
favorisant la promotion des rythmes et danses traditionnels du
Bénin
· Le festival HANLISSA
Créé par Aubin Akpohounkè, le festival
Hanlissa est l'un des événements culturels au Bénin.
C'est un creuset pour la promotion des artistes pratiquant les
rythmes traditionnels béninois. Il est à sa huitième
édition.
· Le festival Ségan
Le festival Ségan a pour promoteur Prosper Bohoun.
C'est un festival qui a pour objectif la promotion des rythmes et danses
traditionnels du Bénin en voie de disparition et pour amener la jeunesse
à s'y intéresser. Le nom « Ségan » est un nom en
Fon (langue communément parlé au Bénin). Ce mot exprime la
danse mais aussi les manières de danser. Le festival Ségan est un
concours au cours duquel le concurrent âgé de 15 à 25 ans
doit exécuter douze rythmes traditionnels du Bénin. Le festival
est à sa huitième édition.
· Le festival Anii
Le festival Anii créé en 2009, est une
plateforme annuelle de la libre expression artistique culturelle ouvert aux
artistes et à la population des départements de l'Atacora et de
la Donga. Cette plateforme a pris ancrage dans la ville de Bassila. Il se
déroule sur trois jours et réunit toute la population de l'aire
culturelle Anii et toutes les tendances musicales comme la musique
traditionnelle, la musique moderne d'inspiration traditionnelle, et
naturellement toutes les danses qui les accompagnent. Il a pour objectif de
revaloriser le patrimoine culturel de l'aire Anii.
· Le Festival International de Porto-Novo
(FIP)
Initié par le maire Emmanuel ZOSSOU, le festival
international de Porto-Novo s'insère dans le cadre du
développement de la ville capitale avec la valorisation du patrimoine
culturel comme moyen. Il est à sa troisième édition.
2.3. Les équipements accueillant des
activités ou des manifestations liées aux rythmes et danses
traditionnels du Bénin
· Hall des Arts de Cotonou
· Centre culturel Ouadada de Porto-Novo
· Maison internationale de la culture de Porto-Novo
· Espace culturel Dakodonou
· Centre culturel français de Cotonou
· Centre culturel chinois de Cotonou
· Centre culturel « Le Centre »
d'Abomey-Calavi
Il est à noter qu'ils existent en outre de ceux
cités précédemment d'autres équipements accueillant
des manifestations liées aux rythmes et danses traditionnels du
Bénin.
2.4. Quelques artistes pratiquant les rythmes et
danses traditionnels du Bénin
· Yédénou ADJAHOUI
Yédénou ADJAHOUI est un artiste originaire de
Porto-Novo qui a marqué les esprits dans les années 1960.Il
est le précurseur du rythme Massègohoun.
Source :
quotidien-lematinal.info/zoom-sur-le-Massègohoun
· Dossou LETRIKI
Auteur, compositeur, chanteur d'origine Fon, originaire du
Bénin, Migbogohin AssogbaDossou dit
« Dossou Letriki » ou
« Zekpon-Nin » fait ses débuts aux
côtés de Yédénou Adjahoui, maître
incontesté du « massé gohoun », une danse et
un rythme mettant en scène la vie quotidienne des Béninois,
notamment des Fons et Gouns. A la mort de son mentor en 1995, Dossou Letriki
devient le digne héritier du genre, conforté par ses messages de
paix, d'union nationale et d'amour. Son disque éponyme,
enregistré en 1984 avec son groupe Massé Gohoun Super d'Adjarra
Adovie R.P.B, met en valeur les mélodies et rythmestraditionnelsgouns.
Figure emblématique de la musique béninoise, Dossou Letriki
décède en 2010, suite à une longue maladie...
Source :
www.afrisson.com/Dossou
LETRIKI
· Danialou SAGBOHAN
Né un 11 Décembre du 20ème siècle,
l'homme-orchestre comme on l'appelle est un surdoué de la musique.
Percussionniste hors pair, Danialou SAGBOHAN touche à presque tous les
instruments de musique. Son grand talent est un héritage
génétique car son Feu père fut un grand musicien
traditionnel et sa mère qui vit encore est une grande chanteuse de
musique traditionnelle. La musique que nous propose cette légende, ce
monument, est un savant mélange de percussions africaines,
inspirée de plusieurs rythmes traditionnels béninois et de
mélodies entrainantes. Auteur de plusieurs albums, et
couronné de nombreux prix parmi lesquels on peut
énumérer : l'ordre du mérite béninois en 1995,
l'artiste béninois de l'année en 2000, le meilleur artiste auteur
compositeur de l'année 2004 avec Gnonnas Pedro, la médaille de la
créativité par l'Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (OMPI).Sagbohan Danialou est un fervent
ambassadeur du patrimoine musical béninois qui a animé plusieurs
scènes musicales à travers le monde.En Novembre 2016, il a
participé aux côtés de l'acteur béninois Djimon
Hounsou, à la première édition du festival des arts vodoun
à Bruxelles, où il a fait danser des personnes de religions et
origines diverses sur les rythmes vodoun.
Source : monwaih.com
· ALEKPEHANHOU
Chanteur philosophe, l'une des têtes pensantes de la
musique traditionnelle du Bénin, ALEKPEHANHOU a à son actif une
quarantaine d'albums. Véritable promoteur du rythme Zinli, il est le
premier président de la Confédération Nationale des
Musiciens Traditionnels du Bénin (CNMTB). Lors de son élection
comme président de cette confédération, il
déclare :« Lamusique traditionnelle est la
mère de toutes les musiques. Nous sommes des sociologues, des
philosophes qui ne sont pas pris au sérieux ».
· Anice PEPE
Anice Pépé est l'une des figures
emblématiques qui font la fierté de la culture béninoise
et africaine. Aujourd'hui une référence pour plusieurs milliers
de jeunes, l'homme est originaire de Hêtin, un village administré
par la commune de Dangbo dans la Vallée de l'Ouémé.
Après ses études, et fort de la passion qu'il a pour l'art et la
musique, il n'a pu s'empêcher de s'engager sur l'autoroute culturelle en
créant sa propre troupe musicale et théâtrale à
Adjohoun qui l'a vu naître et grandir. C'était dans les
années 1985. Comme quoi, Anice Pépé est un vieux de la
vielle. En 1988, il intégra l'ensemble artistique et culturel
« Les JOLIBA » de Porto-Novo.Il faut rappeler qu'à
cause de la qualité de ses oeuvres, Anice a reçu nombre de prix
et de distinctions. En effet, en mars 2006, il a reçu de deux colonies,
l'une béninoise et l'autre ivoirienne résidant en Côte
d'Ivoire, un prix d'honneur. Par ailleurs en décembre 2006, le maire de
la commune d'Adjohoun lui a octroyé le prix d'Excellence. En novembre
2007, le prix du meilleur artiste de la promotion des droits de l'enfant
africain du Trophées vert lui a été échu. En 2008,
il a été consacré Ambassadeur de la paix universelle. Il a
été distingué meilleur artiste de la musique
traditionnelle de « Tam-tam d'Afrique Awards » en novembre
2009. Le 06 décembre 2009, Pépé a été
distingué 1er médaillé au Bénin du
Haut dignitaire de la non-violence au plan mondial. Le 17 janvier 2010, il a
été primé porte flambeau des peuples de la Vallée
de l'Ouémé catégorie Meilleur artiste.
Source :
lautrefraternite.com/2010/09/19/agrandissement-de-la-discographie-beninoise
· Angélique KIDJO
Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo
Manta Zogbin Kidjo, née le 14 juillet 1960 à Ouidah au
Béninest une chanteuse béninoise, lauréate des
GrammyAwards et de l'
académie
Charles Cros .Son père est un
Fon de
Ouidah, receveur des Postes,
et sa mère une
Yorouba, directrice
d'une troupe de théâtre et femme d'affaires avertie.
Angélique Kidjo est septième de leurs dix enfants.Dès
l'âge de six ans, Angélique Kidjo intègre la troupe de
théâtre de sa mère, ce qui fait naître en elle le
goût pour les musiques et les danses traditionnelles. Elle
est connue pour la diversité de ses influences musicales,
l'originalité de ses clips et son engagement humanitaire comme
ambassadrice
internationale de l'
UNICEF.La BBC l'a incluse
dans sa liste des cinquante icônes du continent africain. Time
Magazine l'a appelée la « première diva
africaine » et elle fait partie de la liste établie
par The Guardian des cent femmes les plus influentes au
monde. Forbes magazine la fait figurer comme la première femme
dans la liste des quarante célébrités les plus importantes
d'Afrique. Le Daily Telegraph la décrit en 2012, lors des Jeux
olympiques de Londres, comme la « reine incontestée de la
musique africaine.
Paris Match la
place en tête de sa liste des dix femmes les plus influentes
d'Afrique et l'inclut dans sa liste des 10 artistes africains les plus
engagés.
Source : wikipédia.org
CHAPITRE 3 :
Présentation de la ville de Porto-Novo, potentialités et
perspectives
1. Cadre physique et administratif
1.1 Cadre physique
1.1.1Situation Géographique
Situé au sud du Bénin à 30 km de Cotonou,
la ville de Porto-Novo est localisée entre 6°30 de latitude nord et
3°30 de longitude Est.Elle est limitéeau nord par les communes
d'Akpro-Missérété, d`Avrankou et d'Adjarra ; au Sud par la
commune de Sèmè-kpodji : à l'Est par la commune d'Adjarra
: à l'Ouest par la commune des Aguégué.La ville de
Porto-Novo couvre une superficie de 52 km² soit 0,05% du territoire
nationale. Le climat est typique d'un climat humide subéquatorial. Deux
saisons des pluies et deux saisons sèches se partagent l'année
climatique. Des températures chaudes et humides avec des moyennes
mensuelles de 32° entre mars et avril et de 23,1° entre août et
décembre. Une forte pluviométrie : moyenne annuelle des
précipitations oscille entre 1.100mm et 1.200mm atteignant ainsi le
niveau le plus élevé de tout le pays.
1.1.2Climat
La Municipalité de Porto-Novo jouit d'un climat
tropical humide appelé climat subéquatorial.Ce climat est
caractérisé par une forte humidité (75% en moyenne par an)
et des températures variantes entre 21,9°C et 32,8°C.
L'année se divise en quatre saisons dont deux saisons sèches
(mi-Novembre à mi-Mars et mi-Juillet à mi-Septembre) et deux
saisons de pluie (mi-Mars à mi-Juillet et mi-Septembre à mi-
Novembre).Sur le plan pluviométrique, une moyenne de 1200 mm est
enregistrée à Porto-Novodurant ces dernières
années. De Décembre à Janvier, souffle l'harmattan, un
vent froid et sec qui crée une forte amplitude thermique pendant la
journée.
1.1.3 Relief
La municipalité de Porto-Novo a un relief très peu
accidenté. D'une altitude de moins de 60m, le relief présente par
endroit des entailles ; ce sont de petites et moyennes dépressions aux
pentes très peu marquées.
1.1.4 Sols et géologie
La Municipalité de Porto-Novo dispose de trois (03) types
de sols :
· Les sols des plateaux : sols ferralitiques, de couleur
rouge et à texture sablo argileux(terres de barre)
· Les sols de bas de pente : sols de coloration brune
claire, à texture sableuse et faciles à travailler, ils se
situent en bordures des bas-fonds marécageux, soit dans des
dépressions fermées.
· Les sols des bas-fonds : ce sont des sols hydromorphes
argileux, riches en matières organiques, situés dans les zones
inondables.
1.2 Cadre administratif
1.2.1 Evolution administrative
Selon la tradition orale, les origines de Porto-Novo remontent
vers la fin du 17è siècle autour du mythe des trois chasseurs
yoruba venus du Nigéria pour créer le premier
quartier :« Accron». Les dissidents « adja » de la
région Ouest-Allada ont suivi au 18è siècle les yoruba
avec l'installation de Tê-Agbanlin créant ainsi le palais royal
« Honmè ». A partir du 18è siècle, les
explorateurs portugais, hollandais, anglais, et français avaient
organisé le commerce intercontinental qui a conduit à la
colonisation et à la traite des esclaves nègres. Ainsi naquit la
cité qui s'est progressivement organisée dans le temps pour
devenir « Hogbonou » pour les adjas, « Adjatchê »
pour les yoruba mais aussi « Porto-Novo » pour les explorateurs et
lescolonisateurs en 1742.
A la fin de la traite des esclaves, un autre commerce, celui
des produits agricoles et manufacturés prit la relève et se
développa. Le premier traité de protectorat avec les
français a été signé en 1863 sous le règne
du roi Sôdji, suite aux velléités de conquête de la
ville par les Anglais en 1861. Le deuxième protectorat établi le
14 avril 1882 sous le règne du roi Toffa,
marque la présence de l'installation de
l'administration coloniale française. La Colonie du Dahomey est
créée et Porto-Novo en est la capitale par décret du 22
juin 1894.
Porto-Novo a gardé, malgré les aléas de
l'histoire et l'ascension de la ville de Cotonou, son statut de « Capitale
du Bénin ». La ville a été cependant
dépouillée de ses attributs de capitale vers les années 60
et 70 avec le transfert de la Présidence et des Ministères
à Cotonou. Avec l'avènement du Renouveau Démocratique en
1990, le statut de capitale du Bénin a été confirmé
à nouveau et la ville connaît un nouvel essor avec la mise en
oeuvre d'un programme spécial de réhabilitation dont le principal
objectif est de lui redonner ses attributs de Capitale du Bénin.
1.2.2 Organisation administrative
L'administration de la ville de Porto-Novo est
réglementée par l'arrêté municipaln°044/SG/SP-C
du 3 septembre 2003 portant Organisation Attribution etFonctionnement des
services de la mairie de Porto-Novo.
La gestion de l'administration municipale est assurée
par l'Hôtel de ville, sis au quartier Agbokou et pour lequel le Maire est
le 1er responsable. Dans ses fonctions, le maire est assisté par un
Cabinet du maire, un secrétariat général qui englobe trois
directions techniques à savoir la Direction des Affaires Administratives
et Financières (DAF), la Direction des Affaires Générales
et du Développement et de la Coopération (DAGDC) et la Direction
des Services Opérationnels (DSO).
Les cinq bureaux d'arrondissement avec une mini-administration
locale constituent les services infra-municipaux. Il s'agit des Arrondissement
1 installé à Houèzoumè, Arrondissement 2
installé à Attakê, Arrondissement 3 installé
à Djassin, Arrondissement 4 installé à Houinmè et
Arrondissement 5 installé à Ouando. Les arrondissements sont
administrés par les chefs d'Arrondissements qui ont sous leur tutelle
les chefs des quartiers.Ces arrondissements sont seulement des subdivisions du
territoire de Porto-Novo mais n'ont pas de personnalité juridique ni
d'autonomie financière. La carte ci-dessous illustre le découpage
administratif de cette commune.
Carte 1:Structure
administrative de la ville de Porto-Novo
Source : Fond RFU-Porto-Novo
A l'instar de Cotonou et Parakou, Porto-Novo est une commune
à statut particulier définie par la Loi N° 98-005 du 15
janvier 1999 PORTANT ORGANISATION DES COMMUNES A STATUT PARTICULIER AU BENIN.
Cette loi définit les différents critères permettant
d'identifier une commune à statut particulier. Il s'agit entre autres
des critères suivants :
· Avoir une population de cent mille (100.000) habitants
au moins, s'étendre de façon continue sur une distance de dix
(10) km au moins, disposer des ressources budgétaires suffisantes pour
faire face aux dépenses de fonctionnement et d'investissement (Article
2) ;
· Des communes bénéficiant de ce statut
particulier sont divisées en arrondissements ayant trente mille (30.000)
habitants au moins et dont l'arrondissement est subdivisé en quartiers
de ville (Article 3) ; etc.
Grâce à son statut de capitale du Bénin,
la ville de Porto-Novo jouit de multiples attributs et privilèges en
assurant également des fonctions politiques et administratives. La ville
abrite dès lors quelques-unes des grandes institutions de la
République. On y trouve l'Assemblée nationale (Ex Palais des
Gouverneurs), la Cour Suprême, la Haute Cour de Justice, le
Médiateur de la République. Aussi, avec son statut de chef-lieu
de département de l'Ouémé, cette ville abrite
également des équipements et infrastructures de niveau
départemental, dont le Centre Hospitalier Départemental de
l'Ouémé et du Plateau.
2. Population et répartition
2.1 Evolution démographique de la ville de
Porto-Novo
L'augmentation de l'effectif de la population de la ville de
Porto-Novo est le résultat de sa dynamique. Le tableau ci-après
met en exergue les variations de l'effectif de cette population lors de
différents Recensement Général de la Population et de
l'Habitat (RGPH).
Années
|
1961
|
RGPH1
(1979)
|
RGPH2
(1992)
|
RGPH3
(2002)
|
RGPH4
(2013)
|
Population totale (habitant)
|
64000
|
133168
|
179 138
|
223 552
|
264 320
|
Tableau 1: Dynamique démographique de
la ville de Porto-Novo de 1961 à 2013
Sources :Dorier-Apprill et al. (2013) ; INSAE
(2015).
La dynamique démographique de la ville de Porto-Novo a
connu quelques fluctuations. Ces fluctuations sont dues aux différents
taux d'accroissement intercensitaires enregistrés. Le graphique
ci-dessous traduit l'allure de ces fluctuations.
Graphique 1:
Variations des taux d'accroissement à Porto-Novo de 1961 à
2013.
1961-1979
1979-1992
1992-2002
2002-2013
Taux d'accroissement intercensitaires
%
(
)
2
,
4
14
2
,
24
,
2
5
,
1
0
0
,
5
1
5
1
,
2
,
5
2
3
5
,
3
4
4
5
,
Sources : Dorier-Apprill et al. (2013) ; INSAE
(2015) et Notre étude
L'analyse du graphique montre que dans les années 60,
la ville de Porto-Novo a enregistré un taux de croissance relativement
élevé de 4,2%. Cela suppose une forte croissance
démographique durant cette période. La hausse de ce taux (entre
1961 et 1979) est fortement liée à l'exercice des fonctions
politiques et administratives par cette ville, auquel sont rattachés les
migrations internes et l'exode rural (Agossou, 2011). Ce taux d'accroissement
démographique demeure cependant inégalé à partir de
1979, étant donné que la croissance démographique de la
ville de Porto-Novo connait un ralentissement considérable.
Cette dégringolade du taux de croissance est
étroitement liée au dépouillement des fonctions
administratives et économiques de cette ville au profit de Cotonou
(Sotindja, 1999 ; Agossou, 2011). Réduits quasiment de moitié par
rapport à la période précédente, ses taux de
croissance restent modérés entre 1979 et 2002 (2,14 et 2,24%). Ce
ralentissement de la croissance démographique s'est accentué
entre 2002 et 2013. Il atteint par conséquent un taux d'accroissement
relativement faible de 1,5%. Ce rythme de croissance observé depuis 1979
tire son explication de la régression de l'exode rural, intimement
lié à la promotion agricole dans la vallée de
l'Ouémé (Agossou, 2011).
Il faut ajouter que la population active dans cette ville est
évaluée à 81 246 habitants en 2002. La densité de
sa population en 2013 est de 52,72 habitants/ha contre 44, 71 habitants/ha en
2002. De plus, il convient de mentionner que les ménages de cette ville
ont une taille moyenne de 4,9 personnes en 2002 ; et 69,2 % des chefs de
ménages sont des hommes.
2.2 Répartition ethnique
De nos jours, il existe une mosaïque d'ethnies qui
cohabite à Porto-Novo. Les Goun et fon sont majoritaires (66%), suivis
des Yoruba (25%), des Adja, Mina et Toffin (4%). Les autres ethnies sont
composées de Bariba, Dendi, Yom-Lokpa, Otamari et Peulh etc (5%).Cette
diversité constitue une richesse culturelle faisant de Porto-Novo une
ville cosmopolite.
2.3 Les confessions religieuses
La vie spirituelle de la municipalité de Porto-Novo est
animée par plusieurs religions. Chacune d'elle prêche pour la
culture de la paix, de la tolérance mutuelle et de la cohésion
locale et nationale. Trois catégories de religions peuvent être
distinguées :
· La religion chrétienne (45,70%) : elle regroupe
les églises évangéliques, lescatholiques, les protestants,
les christianises célestes etc.
· La religion traditionnelle (29,20%) : Les religions
traditionnelles sont constituées autour des fétiches vodoun,
tron, zangbéto, oro etc. Les exigences de leurs rites et rituels sont
favorables à la protection des forêts sacrées qui abritent
leurs couvents.
· Et l'Islam (25,10%)
3. Morphologie urbaine de Porto-Novo, type
d'habitat et matériaux utilisés
Porto-Novo est une ville au patrimoine architectural d'une
très grande qualité, témoin des différentes
époques qui ont marqué son développement urbain.
Aujourd'hui, on peut caractériser l'espace de Porto-Novo en 4 grandes
zones morphologiques qui restent générales et correspondent
à des époques de l'histoire de la ville, marquées par
différents pouvoirs, différents groupes ethniques,
différentes histoires. Ces quatre grandes zones morphologiques
sont :
· Photo 1: Le
musée Honmè
Le noyau ancien au Sud-Est
Le noyau ancien de Porto-Novo est situé dans la partie
sud-orientale de cette ville. Cet espace qui abrite les palais royaux
(Honmè érigé en musée actuellement, Palais
d'été, etc.) et le marché central (le plus ancien
marché de la ville) révèle un caractère
vernaculaire marqué par l'architecture précoloniale.Les quartiers
présents dans ce tissu urbain sont entre autres Gbècon, Akron,
Ilèfié, Houèzoumè et Zèbou. On
découvre dans ce tissu traditionnel, des placettes traditionnelles
nommées « HONTO », des monuments associés aux religions
révélées, etc. Le noyau ancien est aussi marqué par
l'architecture traditionnelle occupé par les concessions familiales
Gouns et Yorubas centré autour du palais royal « Honmè
». Le tissu vernaculaire constitué de maisons en terre et de palais
royaux représente les vestiges du royaume de «Hogbonou». Le
noyau ancien est le coeur historique de la ville de Porto-Novo. Parmi les plus
importants palais du noyau ancien, il existe encore aujourd'hui le palais royal
central (actuel musée Honmè) dans le quartier Avassa, le palais
`été du roi Toffa (quartier Gbékon), le palais d'Akron,
celui d'Akplogan (quartier d'Agbokomè), le palais du ministre Gogan
(quartier Togoh) ou encore le palais des «rois de la nuits» à
Zounon, dans le quartier Zébou).
· Le secteur d'Oganla au centre
Source :Cliché Les Ateliers, 2010
Photo 2:La
mosquée principale de Porto-Novo
Cette zone est fortement marquée par le patrimoine
afro-brésilien et est érigé au Nord-Ouest du noyau
ancien.Ce tissu regroupe les quartiers tels que Déguè-gare,
Ahouantikonmè et Oganla-Poste.Le bâti typique de ce quartier
implique un style de maisons à étages, construites en terre de
barre ou en terre cuite.La réputation de cette architecture
réside aussi dans la variété des motifs décoratifs
réalisés sur les portes et les fenêtres.Ces constructions,
pour la plupart très imposantes, appartiennent aux riches esclaves
affranchis rentrés au bercail.Cependant, cette zone connait actuellement
une transformation qui se traduit par le manque d'entretien des bâtiments
relatifs et leur substitution par les habitations modernes.
· La zone coloniale et administrative à
l'ouest
Cette zone abritait l'administration coloniale
française de 1890 à l'indépendance en 1960. En outre, ce
quartier colonial matérialisait l'autorité française dans
la ville de Porto-Novo.
Photo 3: Un
bâtiment colonial
Source :Cliché Les Ateliers, 2010
Durant leur installation, les français y ont
aménagé des voies carrossables bordées par des arbres.Les
édifices coloniaux de ce secteur sont reconnaissables par leurs galeries
de fenêtres, servant à la fois de brise-soleil pour les
pièces principales.De plus, leur hauteur
sous plafond importante est favorable aux courants
d'air.Espace stratégique pour les colons à cette époque,
la zone administrative abrite nombre d'établissements publics
(poste, hôpital, etc.), de résidences coloniales
pour les fonctionnaires français et les maisons de commerces souvent
proches de la lagune.La plupart de ces édifices coloniaux ont
été réhabilités au fil des années. Certains
d'entre eux abritent nombre de sièges d'institutions nationales dont la
Haute Cour de Justice et particulièrement l'Ecole du Patrimoine Africain
(EPA).
· Les quartiers modernes au Nord
Photo 4: Une
maison moderne
Les quartiers modernes situés en
périphérie du centre-ville sont issus de l'extension spatiale de
Porto-Novo après 1960. Ce tissu urbain est né en effet de
l'extension de la vielle ville vers le nord, précisément
au-delà du boulevard extérieur. Il se développe
également autour des vallons (Boué, Zounvi et Donoukin) et exerce
une pression spatiale sur ces milieux sensibles. Ces quartiers sont
caractérisés par l'architecture moderne des constructions qui y
président.
4. Activités économiques
L'économie locale de Porto-Novo repose essentiellement
sur le secteur informel. Le secteur formel n'est pas développé.
On ne note pas une spécialisation de la ville dans une activité
économique précise. Cependant, Porto-Novo demeure la
métropole des grands commerçants béninois aux chiffres
d'affaires relativement importants. Les fils de Porto-Novo s'investissent
à 47,28% dans le secteur tertiaire. Ils pratiquent principalement le
commerce dont le développement est favorisé par le grand voisin
qu'est le Nigeria. Le second secteur qui mobilise la population de Porto-Novo
est bien l'industrie manufacturière (26,29%). Les entreprises
industrielles implantées et immatriculée sur le territoire de la
commune de Porto-Novo sont en
nombre limité. Par contre, l'artisanat est un
élément majeur de la spécificité de la ville
notamment en termes d'emploi et de revenu. Quant au secteur primaire, il est
inexistant (2,65% de la population), ce qui montre que la population de
Porto-Novo n'est pas agricole. Les activités économiques sont
largement dominées par les femmes qui dirigent plus de 56% des
établissements recensés notamment dans le commerce. La population
active est jeune et 54% des chefs d'entreprises commerciales et de services ont
moins de 30 ans.
5. Infrastructures et équipements
culturels de Porto-Novo
Le patrimoine culturel de la ville de Porto-Novo est riche et
diversifié.
Il est caractérisé par :
· Cinq (5) palais royaux. Il s'agit du : palais
Honmè, palais Toffa 1er, palais du Roi de Porto-Novo (Roi
Kpotozounmè), palais du Roi Onikoi, palais d'initiation des rois.
· Plusieurs temples et lieux de cultes basés sur
les valeurs traditionnelles. Il s'agit des temples « Avessan »,
« Egungun », « Oro », « Zangbéto » avec
leur chef Kpakliyaho, « Abèssan » et « Anata ».
· Plusieurs lieux de cultes issus des croyances
importées et constitués par une dizaine de grandes
églises, au moins 25 mosquées centrales et les quatre (4) places
Idi.
· Trois (3) musées ou centres d'information
culturelle. Il s'agit des musées ethnographiques, Honmè et
da-Silva.
· Une dizaine de sites et infrastructures culturelles
tels que le temple du monstre à neuf têtes, la place Bayol, la
place Olory Togbé, le centre international de rencontre des jeunes de la
francophonie, la maison internationale de la culture, etc.
Il est à noter que Porto-Novo dispose d'un stade de
football dénommé « Charles de Gaulle »et d'un
hôpital universitaire départemental. En outre, Porto-Novo abrite
l'assemblée nationale et la cour suprême.
6. Porto-Novo, une ville occupant une
position stratégique en matière économique et
touristique
Les villes de Cotonou et de Porto-Novosont
séparées d'une distance de 30 km environs. Comme le
témoigne l'armature urbaine, elles font partie des principales villes du
Bénin. A l'est de Porto-Novo, à 90 km environ, se dresse Lagos,
l'une des plus grandes métropoles d'Afrique.De par son poids
démographique estimé à près de 21 millions
d'habitants, cette métropole se hisse au rang de la principale ville en
Afrique de l'Ouest. Porto-Novo se trouve entre deux pôles urbains
importants et se situe donc dans leur zone d'influence.A trois, ces villes
d'inégal
gabarit dessinent ainsi une aire transfrontalière
dynamique sur la côte Ouest-africaine. Cet espace alimente d'importants
flux d'échanges économiques et des mobilités au quotidien.
Le port de Cotonou, les marchés de Dantokpa et de
Ouando ainsi que les centres commerciaux de Lagos sans oublier les sites
touristiques de Porto-Novo sont autant de facteurs incitatifs et attractifs sur
le plan commercial et économique. Le climat des affaires qui
règne dans cette partie méridionale du Bénin et du
Nigéria, est un enjeu économique indéniable. Et cette
position stratégique qu'occupe la ville de Porto-Novo s'avère
être une opportunité pour son développement touristique en
particulier.
7. Les rythmes et danses traditionnels
à Porto-Novo
7.1. Les rythmes et danses traditionnels de
Porto-Novo
Il existe à Porto-Novo une multitude de rythmes et
danses traditionnels au nombre desquels l'on peut citer :
§ Kpanouhoun
Comme le nom l'évoque en goun, le Kpanouhoun est
littéralement le rythme des assiettes.
C'est un rythme joué à base des assiettes qui
constitue donc l'instrument musical.
§ Massègohoun
Déjà évoqué
précédemment dans le document.
§ Adjogan
Rythme et danse de la cour royale de Porto-Novo. Souvent
pratiqué par les femmes.
§ Gangbo
C'est un rythme pratiqué lors des funérailles et
pour le culte des fantômes.
En plus de ces rythmes et danses énumérés
précédemment l'on peut aussi citer le Olin, le
Kaka, le Djèkè et le
Gohoun.
Il est à noter que Porto-Novo se transforme en une
ville festive les week-ends. Au cours de ces réjouissances qui drainent
beaucoup de monde venu des autres villes du Bénin, l'on remarque que la
musique traditionnelle constitue la musique préférentielle qui
est jouée en boucle.
7.2 Les praticiens des rythmes et danses traditionnels
à Porto-Novo
Porto-Novo est l'une des villes béninoisesdisposant
d'un fort potentiel culturel et touristique. Plusieurs acteurs culturels
s'évertuent à mettre en exergue ces potentiels. En ce qui
concerne les rythmes et danses traditionnels, plusieurs acteurs de la ville de
Porto-Novo s'attèlent à faire leur promotion afin
d'empêcher leur disparition. Parmi ces acteurs on retrouve les troupes de
danses traditionnelles de la ville de Porto-Novo.
Selon Mr Kiléyi Paul, promoteur d'une troupe de danse
à Porto-Novo, il existe dans la ville quatre troupes de danses
traditionnelles. Ces troupes de danses sont :
§ Le ballet de la cité
(Troupe de danse de la municipalité de Porto-Novo)
Cette troupe de danse répète à la Maison
internationale de la Culture.
§ L'espace Achakata
Cette troupe de danse répète au musée
Honmè.
§ Les As de la capitale
Ils répètent à la maison Djidonou dans le
quartier Ouinlinda à Porto-Novo.
§ La Troupe Tawa
La troupe Tawa répète à l'école
primaire publique Déguè Tokpa de Porto-Novo.
En dehors de ces troupes de danses, il est à noter que
plusieurs artistes de Porto-Novo oeuvrent aussi pour la promotion des rythmes
et danses traditionnels. Parmi ces artistes nous pouvons citer le
mélomane NOUGBOZOUKOU Bernardin qui a à son
actif plusieurs albums.
7.3 Les enquêtes effectuées à
Porto-Novo
Nous avons effectué une enquête dans la ville de
Porto-Novo afin de déceler les problèmes liés aux rythmes
et danses traditionnels et aussi prendre connaissance des avantages qui
résulteraient de la réalisation de notre projet.Notre
enquête s'est déroulée en deux temps.
Dans un premier temps nous avons soumis un questionnaire
d'enquête aux troupes de danses de la ville et dans un second temps nous
avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes et danses
traditionnels, certains acteurs culturels et les autorités de la
ville.
§ Premier temps
Nous avons soumis un questionnaire aux troupes de danse de
Porto-Novo (voir annexe pour le contenu du questionnaire). Dans le tableau
ci-après nous récapitulons les résultats.
Résultats de
l'échantillonnage
|
Questions
|
Réponses
|
Pourquoi choisir de pratiquer les rythmes et traditionnels
|
44% ont répondu : Par passion
|
56% ont répondu : Pour la sauvegarde de la culture
à travers les rythmes et danses traditionnels.
|
Quelles sont les raisons expliquant la disparition des rythmes
et danses traditionnels et le manque de visibilité de ses praticiens.
|
40% : Envahissement de l'Afrique par la musique moderne,
ce qui constitue une forme de colonisation. Il y a aussi les religions
révélées qui diabolisent les rythmes et danses
traditionnels.
|
30% : Désintéressement de la jeunesse
|
30% : Désintéressement de la jeunesse et
manque de cadre appropriés
|
Comment se trouve l'état des lieux de
répétition, de spectacles et de déroulement des
manifestations des danses et rythmes traditionnels
|
90% estiment que l'état de ces lieux doit être
amélioré
|
10% estiment que l'état de ces lieux est assez bon.
Mais ils précisent que des améliorations doivent être
effectuées afin d'offrir de meilleurs cadres aux praticiens des rythmes
et danses traditionnels.
|
De quoi avez-vous besoin
pour la pratique des rythmes
|
100% répondent qu'ils ont besoin de subventions et de
cadres de prestations et de répétitions adéquats.
|
Les troupes de danses pensent que notre équipement est
important pour la promotion des rythmes et danses à conditions de
disposer des moyens pour sa réalisation.
|
Tableau 2:Résultats de
l'échantillonnage
§ Second temps
Nous avons eu des entretiens avec les praticiens des rythmes
et danses traditionnels et certaines autorités de la ville de
Porto-Novo.
Du coté des praticiens des rythmes et danses
traditionnels, nous nous sommes entretenus avec M.
KILEYIPaul et M.
DJIDONOUGeorges qui dirigent chacun une troupe de
danse.
Au cours de notre entretien avec M.
KILEYIPaulqui est le responsable de la
troupe « le ballet de la cité», nous avons
appris le nom et les occasions auxquelles sont joués certains rythmes
traditionnels du Bénin.En outre, il nous a précisé le nom
des troupes de danses de la ville et leurs lieux de répétition.
On remarque donc que la plupart de ces troupes répète dans des
lieux qui ne sont pas appropriés et dont l'état laisse à
désirer.
Selon lui, pour que les rythmes et danses traditionnels du
Bénin rayonnent sur le plan national et international, il faut
encourager leur transmission de génération en
génération et disposer d'espaces qui leur sont propres.
Au cours de notre entretien avec M.
DJIDONOUGeorges, responsable de la troupe
« Les As de la capitale », nous
avons pu relever les maux qui expliquent la disparition progressive des rythmes
et danses traditionnels du Bénin. Selon lui, l'Afrique se fait
musicalement coloniser en se faisant envahir par la musique moderne.Cette
situation influe directement sur la jeunesse qui délaisse de plus en
plus sa musique. Pour remédier à ce problème, il
préconise une meilleure mise en lumière des artistes et
praticiens des rythmes et danses traditionnels. En outre il nous a
rappelé la politique du gouvernement actuel qui consiste à la
création de classes culturelles dans les écoles
béninoises. Ces classes culturelles formeront les jeunes dans les
disciplines de la danse traditionnelle, du
théâtre et de la chanson.
Il nous a révéler qu'à Porto-Novo, il
n'existe pas une salle de spectacle capable d'accueillir au moins 500
spectateurs.
En ce qui concerne les entretiens avec des acteurs culturels,
nous nous sommes entretenus avec le directeur du centre Ouadada et le
responsable de la maison internationale de la culture.
Au cours de notre entretien avec le directeur du centre
Ouadada, nous avons appris que ce centre dispose d'un espace plein air de
prestation qui accueille parfois des manifestations liées aux rythmes et
danses traditionnels.
Le responsable de la maison internationale de la culture nous
a quant à lui affirmé que son équipement accueille les
prestations de rythmes et danses traditionnelles mais sur location.
Notre entretien avec les autorités de la ville nous a
amené à la mairie de Porto-Novo où nous avions
été orientés vers la Direction départementale de la
culture. Notre source nous a affirmé que la politique de la
municipalité en faveur des rythmes et danses traditionnels s'appuie sur
celle du gouvernement. Néanmoins, la municipalité organise
plusieurs festivals culturels dont le plus important le Festival
international de Porto-Novo favorise la promotion des rythmes et
danses traditionnels à travers le concours inter-établissement
scolaires.
Conclusion partielle
De tout ce qui précède, on retient que la ville
de Porto-Novo dispose d'un véritable potentiel culturel.
Également son caractère de capitale du Bénin et le
festival international de Porto-Novo sont autant d'atout qui justifie
l'implantation d'un équipement culturel dans cette ville. En outre la
place accordée aux rythmes et danses traditionnels dans cette ville
ainsi que son histoire sont des atouts importants en faveur de l'implantation
de notre projet dans cette ville.
CHAPITRE 4 : Quelques
études de Cas
1. Au plan national
§ Photo 5:
Entrée du centre Ouadada
LeCentre Ouadada à Porto-Novo au
Bénin
Signifiant bienvenue en langue française, Ouadada est
situé à Porto-Novo (capitale du Bénin), plus
précisément dans le quartier Topkota 1.Ce Centre Culturel,
Artistique et Touristique a pour objectifs de promouvoir la culture, le
patrimoine local et stimuler l'échange interculturel.
Caractérisé par son cadre spacieux et son
architecture afro-brésilienne, Ouadada dispose :
§ D'un studio d'enregistrement audio
§ D'une salle multimédia
§ D'un bar-restaurant
§ D'un secrétariat
§ D'un hall d'exposition
§ D'une régie
§ D'un théâtre de verdure
§ De résidences d'artistes
Ouadada accueille :
§ Des concerts et des spectacles ;
§ Des festivals de théâtre, marionnettes,
conte, danse, musique, cinéma ;
§ Des ateliers d'art enfants/adultes
Ouadada organise également des stages de danse, de
percussion ou d'artisanat (vannerie, poterie traditionnelle, tissage, etc.).
En ce qui concerne le tourisme culturel et solidaire, Ouadada
propose des circuits touristiques à travers le pays et axés sur
la rencontre des populations, la découverte culturelle et la
solidarité.
Lors de notre entretien avec le Directeur du centre, nous
avons appris que lors des grands spectacles de danses traditionnelles, les
troupes de danses en grand nombre ne pouvaient répéter. Cela est
dû à l'absence de salles de répétition.
Photos6: Vues sur
l'entrée du Centre
Voici ci-dessous quelques images du centre suivi de
commentaires :
Le Centre ne dispose pas de guérite pour filtrer les
entrées et les sorties.
Photo 7 : Vues sur
l'espace restauration du bar-restaurant
Le centre offre pour l'espace
restauration un cadre relax, avec une architecture traditionnelle utilisant les
matériaux locaux.
Photo 8:Vues sur
le théâtre de verdure
Photo 9:Vues sur
le Hall d'exposition
Photo 10:Vues sur
le studio d'enregistrement de rythmes traditionnels
Photo 11:Vues sur
le studio d'enregistrement de rythmes modernes
Photo 12: Vues sur
la salle multimédia
Au niveau de cette salle se fait des formations en logiciels
de graphisme et en réalisation de vidéos de musique.
§ La maison internationale de la culture de
Porto-Novo
La maison internationale de la culture de Porto-Novo est un
équipement culturel accueillant plusieurs événements
culturels au nombre desquels figurent ceux liés aux rythmes et danses
traditionnels du Bénin. La maison internationale dispose :d'une
salle de spectacles, d'un théâtre de plein air, des jardins et
d'une esplanade. Voici ci-dessous quelques images du centre suivi de
commentaires :
Photo 13:Vues sur
la salle de spectacle de la maison internationale de la
culture.
Photo 14:Vue sur
le théâtre en plein air de la maison internationale de la
culture.
On remarque que la salle est en train de se dégrader et
est trop petite pour accueillir de grands spectacles.
2. Au plan
international
En Afrique
§ Le musée national du Burkina
Faso
Photo 15:
Entrée du musée nationale du Burkina Faso
Adresse : Situé au bout de
l'avenue Charles de gaulle à Ouagadougou face à l'hôpital
pédiatrique
Maitre d'OEuvre : Cabinet
Ayéssi
Maitre d'Ouvrage :Etat du
Burkina-Faso
Surface du site : 29 hectares
Description du Musée et compte rendu de
l'entretien effectué
Crée en 1962, le Musée National du Burkina Faso
est resté très longtemps en l'état de projet. En juillet
1999, une équipe de Direction a été mise en place pour
finaliser ce projet. La première pierre du Musée National a
été posée par Monsieur le Ministre de la culture, des arts
et du tourisme de l'époque le 23 octobre 2000.La nouvelle Direction
avait pour mission le suivi du chantier et la mise en place du Musée
National dont l'inauguration a eu lieu en 2005.Le Musée national est en
cours de construction, sur un terrain de 29 hectares situé au bout de
l'avenue Charles-de-Gaulle, face à l'hôpital pédiatrique.
Au terme du projet, l'ensemble sera constitué : d'un
bâtimentadministratif, de quatre pavillons d'exposition de
250m2chacun, d'un bâtiment abritantles
« réserves »etleslaboratoires detraitementdes
objets, d'un petit bâtiment d'accueil
(billetterie, ventesd'objets de promotion...), d'une
bibliothèque. Le parc aménagé et arboré doit
accueillir un ensemble de « villages traditionnels »
représentant et illustrant les différentes cultures des
nombreuses ethnies qui composent le Burkina Faso.
Afin de compléter nos informations, nous nous sommes
rendus sur le terrain pour nous entretenir avec Mme Hadjaratou Traoré
SANOU, directrice de communication du musée. Au cours
de notre entretien, elle nous a révélé qu'actuellement sur
le site les bâtiments opérationnels sont : le bâtiment
administratif, la réserve (salle accueillent l'ensemble des objets non
en exposition), deuxpavillons d'expositions, le bâtiment d'accueil,
l'amphithéâtre de plein air de 300 places et le restaurant.
Au cours de cet entretien nous avons appris également
que le musée accueille en moyenne par an 10000 visiteurs dont la
majorité sont des élèves et des étudiants. Le
musée dispose de plusieurs types de collections dont la majorité
sont des oeuvres ethnographiques (ustensiles, objets cultuels, tenues, parures
de reines, masques etc...). Il y a aussi des collections issues des fouilles
archéologiques, des oeuvres contemporaines, des instruments de musiques
traditionnelle et moderne. Nous avons aussi appris lors de l'entretien que les
expositions se font suivant un thème précis. Un exemple de cela
est l'exposition suivant le thème : Sédony Pionnière
de l'industrie musicale au Burkina Faso. En outre elle nous stipule que lors de
certains spectacles se déroulant en pleine journée au niveau de
l'amphithéâtre de plein air, ils sont obligés de mettre des
bâches.
Les problèmes auxquels estconfronté le
musée selon Mme SANOUsont principalement des
problèmes de financement. Les partenaires ne trouvent pas
nécessaire d'accompagner les musées.
Spécificités Architecturales du
musée
Photo 16:Photos du
bâtiment administratif
Les bâtiments du musée national du Burkina Faso sont
construits suivant le style Soudano-Sahélien. Voici ci-dessous quelques
images du musée suivi de commentaires.
On remarque que l'architecture du bâtiment administratif
s'intègre parfaitement dans l'environnement et relate parfaitement la
culture burkinabé.
Photo 17: Photos
d'un pavillon d'exposition
Photo 18:Photos
d'un pavillon d'exposition
L'emphase sur l'entrée du pavillon d'exposition montre
l'entrée du bâtiment et ce dernier par son architecture est une
exposition, une oeuvre d'art que le visiteur peut admirer avant de contempler
une fois à l'intérieur les oeuvres.
Comme le pavillon précédent, ce pavillon est une
oeuvre d'art donnant un avant-gout au visiteur.
Photo 19:Photos du
bâtiment d'accueil
Le bâtiment d'accueil du musée est une oeuvre d'art,
une sculpture. L'emphase en forme de calebasse sur l'entrée est une
manière d'accueillir le visiteur et de l'amener à
découvrir le musée.
Photo 20: Photos
de l'amphithéâtre de plein air de 300 places
Photo 21: Vues
intérieur d'un pavillon d'exposition
§ Photo 22:
CDC-La termitière
Le Centre de développement chorégraphique
(CDC) -La termitière
Imaginé et porté par Salia SANOU
et Seydou BORO, le CDC-la Termitière a
été inauguré sur le site du théâtre populaire
de Ouagadougou en décembre 2006.
Au plan infrastructurel, le CDC-la Termitière est un
complexe culturel fonctionnel bâti sur une superficie de
4500m2.Le complexe se compose:
§ d'un studio de travail polyvalent pour
toustypes de projets artistiques. Il est entièrement fermé et
équipé d'une scène avec un plancher bois, d'une salle en
gradins de 300 places et d'un parc de matériels d'éclairage, de
sonorisation et de projection audiovisuelle ;
§ d'un bloc administratif composé
de bureaux, de salles de réunion et d'une médiathèque;
§ d'un espace convivialcomposé
d'une cafétéria, d'un préau pouvant accueillir diverses
activités (réunions, cours de danse, spectacles...);
§ d'un site d'hébergement
intégré d'une capacité de 18 lits;
§ d'un théâtre de verdure
de 2000 places;
§ d'une vaste cour arborée.
Afin d'avoir de plus amples informations au sujet du centre
nous avons eu un entretien avec Mme Satamatou DIENE
(Administratrice du centre).Selon elle, le CDC-la termitière est
né afin de favoriser l'essor de la danse et pour offrir un cadre de
formation, derecherches, d'échanges et un espace de travail aux danseurs
et plus généralement aux artistes. Le centre a une portée
internationale et accueille des compagnies de danseurs venues de tous les
continents. Le centre prône la promotion de la danse contemporaine mais
aussi des autres types de danse.
Il accueille en moyenne 50 visiteurs par jour. En effet les
répétitions à l'extérieur au niveau du préau
attirent beaucoup de monde. Le public du centre est un public varié.Aux
premières heures du centre, le public était majoritairement
composé d'expatriés, mais grâce aux formations et au fil du
temps, il y a eu un public d'amateurs très curieux.Afin d'amener la
population à s'intéresser d'avantage au centre,
MmeDIENEnous apprend que le centre implique la population en
organisant des activités dans les écoles et les quartiers.
Sur le plan juridique et institutionnel CDC-la
termitière est un cas de montage unique de partenariat
public-privé dans l'univers des organisations culturelles du Burkina
Faso.En effet, le CDC - La Termitière est une association de droit
burkinabè gérée par un Conseil d'administration regroupant
l'Etat burkinabè (le ministère de la culture et celui de
l'économie et des finances),la société civile culturelle
(l'Association burkinabè des chorégraphes et danseurs ABCD), la
ville de Ouagadougou (Mairie de Ouagadougou) et les partenaires techniques et
financiers (Ambassade de France au Burkina).
Le centre est confronté à un problème
d'enclavement. Il n'est pas situé à proximité des voies
d'accès ce qui influe sur sa visibilité. Les pistes qui
permettent d'y accéder sont souvent inondées en période de
pluie.
Photo 23: Vues de
la cour arborée
Voici quelques images du centre :
Photo 24: Vues sur
l'espace convivial (Vues du Cafétéria)
Photo 25: Vues de
l'espace convivial (vues du Préau servant aux répétitions,
spectacles)
Photo 26: Studio
de travail polyvalent
Photo 27: Vues de
la salle de 300 places
Photo 28: Vues du
théâtre en plein air de 2000 places.
On remarque que le théâtre est délabré
et non utilisé.
§ Le Musée de la musique de
Ouagadougou
Maitre d'OEuvre : ADAUA
(Association pour le Développement de
l'Architecture et de l'Urbanisme en
Afrique)
Maitre d'Ouvrage :Etat
burkinabé
Description du Musée et compte rendu de
l'entretien effectué
Le musée de la musique de Ouagadougou, construction en
terre de 25 ans d'âge, est situé au coeur de la capitale face au
lycée Zinda. Réalisé en 1983 comme siège du centre
d'études sur les matériaux locaux d'ADAUA au
Burkina, il a été rendu dix ans plus tard (1993) à l'Etat
burkinabé et transformé en musée de la musique.
Le musée de la musique de Ouagadougou comprend comme
espaces :
§ Un accueil
§ Un atrium
§ Une boutique
§ Un auditorium
§ Une médiathèque
§ Deux archives
§ Deux expositions temporaires
§ Sept espaces d'expositions permanentes
§ Deux réserves
§ Une Salle d'enregistrement
§ Une Cafétéria
§ Des toilettes
§ Photo 29:
Plan RDC du musée de la musique de Ouagadougou
Six Salles servant de bureaux aux techniciens
supérieurs et aux conservateurs du musée.
Photo 30: Plan R+1
du musée de la musique de Ouagadougou
Au cours de notre visite au musée de musique de
Ouagadougou nous nous sommes entretenus avec Mr BAZIEMO, technicien
supérieur de musée. Selon lui, le musée de la musique est
né afin de faire la collecte, la conservation, la valorisation et la
promotion des valeurs et du patrimoine musical burkinabé.
Il nous a dit qu'en 2018, le musée a accueilli 1557
visiteurs et que les oeuvres qui y sont exposées sont des objets ayant
trait à la musique tels que : les instruments de musique,
les costumes et accoutrements, les photographies (portraits des artistes
musiciens).Les instruments de musique au sein du musée sont
classés en 4 familles. Ces familles sont :
la famille des membranophones, les idiophones, les aérophones et les
cordophones.Afin d'intégrer un élément dynamique
comme la musique dans le musée, les visiteurs écoutent des
cassettes musicales. La gestion du musée est faite par
un personnel recruté par l'Etat. Le musée est géré
par une conservatrice (chef de service), 3 guides, 2 techniciens
supérieurs de musée et 2 conservateurs. Le musée de la
musique est confronté à divers problèmes au nombre
desquels on peut citer : les difficultés d'ordre matériel et
financier. Le musée n'est pas autonome et est délaissé par
les autorités. En outre la population ne prend pas au sérieux sa
culture et donc ne s'intéresse pas autant au musée.
Photo 31 : Vues
sur l'atrium du musée de la musique de Ouagadougou
Voici quelques images du centre suivi de
commentaires :
Photo 32: Vues sur
une salle d'exposition (Salle des idiophones)
Photo 33: Vues sur
la salle d'exposition des membranophones
Photo 34 : Vues de
quelques objets de la salle d'exposition des membranophones
Photo 35: Vues sur
la salle d'exposition des membranophones
Photo 36: Vues de
quelques objets et de l'éclairage de la salle d'exposition des
aérophones
Photo 37: Vues sur
la salle d'exposition des cordophones
Photo 38: Vues sur
les ouvertures permettant de faire pénétrer la
lumière
Photo 39: Vues sur
les ouvertures et l'éclairage au niveau des salles
d'expositions
Photo 40: Vues sur
la médiathèque
Photo 41: Vues sur
l'auditorium
Photo 42: Vue de
la scène de l'auditorium
Synthèse des études de
cas
Cerner de près la logique de conception d'un centre de
promotion de rythmes et de danse à était l'objectif principal de
ces études.Voici les points forts retenus de ces études de cas
:
§ le site du projet doit être accessible et être
au coeur de la ville;
§ le projet doit intégrer les normes de conservations
des musées;
§ la création d'espaces en plein air de spectacles
permettra d'attirer la population.
DEUXIEME
PARTIE :Propositions
CHAPITRE 5 : Lesite du
projet
Le Centre de promotion des rythmes et danses traditionnels
doit être un haut lieu dans la ville, un point de convergence
physique.Son insertion dans le paysage urbain de la ville de Porto-Novo
mérite une attention particulière.Sa situation
géographique déterminera le nombre de visiteurs.Ayant pour
vocation de susciter l'attention d'un grand public, le Centre doit pouvoir
offrir l'assurance d'une accessibilité parfaite par des moyens de
transports publics. La négligence de ce paramètre peut entrainer
une faible fréquentation, car la vision est de faire de cet
équipement un point central de l'attractivité de la ville.
1. Identification et choix du site
La situation d'un équipement dans la ville influence
fortement son efficacité.Dans le cas des équipements publics tel
qu'un centre de promotion des rythmes et des danses traditionnels, la situation
idéale est celle qui lui offre le plus d'accessibilité, de
visibilité de sorte à permettre la convergence d'un grand nombre
de la population. Nous nous sommes doncbasés sur quatre critères
afin de choisir le site de notre projet :
§ Critère 1 : La disponibilité
du foncier. Il s'agit ici de disposer d'un site suffisamment grand
pour abriter tous les besoins en espace exprimés.
§ Critère 2 :
L'accessibilité.Il s'agit de la capacité du site
à se connecter aux principales infrastructures de transports et
particulièrement au réseau routier.
§ Critère 3 : La comptabilité
avec les fonctions environnantes. Il s'agit de s'assurer que
l'équipement sera implanté dans un environnement favorable
à l'accomplissement des fonctions qui lui sont dédiés.La
présence éventuelle d'autres équipements de grande
attractivité serait un atout.
§ Critère 4 : La topographie du
terrain. Il s'agit d'évaluer la constructibilité du
terrain.
Ainsi, suivant ces critères trois sites ont
été envisagés.Nous les analyserons sur la base de ces
critères afin de dégager celui qui est le plus apte pour abriter
le complexe.
§ Image 14:
Site potentiel 1
Site potentiel 1
Ce site est une propriété inoccupée de la
municipalité. Il est situé tout juste à l'entrée de
la ville, à gauche du chantier de construction du siège de
l'Assemblée Nationale. De par sa position géographique, il est
desservi par le transport en commun à partir de deux voies principales.
Avec une superficie d'environ 4,55ha, le site est limité au sud par la
lagune de Porto-Novo, ce qui fait qu'il est souvent inondé en
période de pluie à cause du débordement de la lagune donc
assez contraignant pour une construction. Ce site est à proximité
de certains équipements comme la cathédrale Notre dame de
l'immaculée conception et le musée
da-Silva.
§ Site potentiel 2
Image 15: Site
potentiel 2
C'est un terrain appartenant à la municipalité
et qui sert de terrain de football à la population locale. Il est
situé dans le noyau ancien de Porto-Novo. Il a une superficie de 3ha et
est desservi par une voie dégradée et pas très large. Les
déclivités sur le site sont relativement faibles entre 0 et 5 %.
Le site est entouré d'habitations à ses environs.
§ Site potentiel 3
Image 16: Site
potentiel 3
C'est une propriété de la mairie. Il a une
superficie de 4ha. Il est suffisamment grand pour couvrir tous les besoins en
espace de notre projet.Il est situé dans le noyau ancien de Porto-Novo,
plus précisément dans le quartier Gbècon. Il est desservi
par 2 voies. La position du site est stratégique car elle permet
d'implanter le complexe dans un environnement favorable à
l'accomplissement des fonctions qui lui sont dédiées. En effet,
le site est à proximité d'un vaste réseau
d'équipement de grande attractivité dont : le Palais
d'été du roi Toffa, l'Université des
Sciences appliquées et de Management, le grand
marché de Porto-Novo, le musée
Honmè, la Direction de la Culture et du
Patrimoine, l'hôtel de ville de la mairie de
Porto-Novo.
Nous avons fait la synthèse dans le tableau
suivant :
|
Sites potentiels
|
Critères
|
Site 1
|
Site 2
|
Site 3
|
La disponibilité du foncier
|
Bon
|
Bon
|
Bon
|
L'accessibilité
|
Bon
|
Mauvais
|
Bon
|
La comptabilité avec les fonctions environnantes
|
Moyen
|
Mauvais
|
Bon
|
La topographie du terrain
|
Mauvais
|
Bon
|
Bon
|
Tableau 3: Comparaison des sites
potentiels
De cette analyse succincte, le site potentiel 3 apparait comme
celui qui répond le plus aux exigences de notre projet.
Carte 2: Carte
montrant l'emplacement des sites potentiels dans la ville de
Porto-Novo
2. Analyse du site
2.1. Cadre physique
Caractéristiques
|
Observation du site
|
Accessibilité du site
|
Le site est desservi par 2 voies. L'une d'une emprise de12m au
nord et l'autre à l'est d'une emprise de 12m.
|
Superficie du site
|
42.859 m2 soit 4 ha 2859 m2
|
Topographie
|
Le relief du terrain présente des pentes comprises entre 0
et 4% mais avec une pique de 4 à 6% au niveau de la voie
d'accès
|
Caractéristiques Géotechnique
|
Présence de sol en terre de barre
|
Caractéristiques naturelles
|
Proximité avec la lagune, ce qui favorise un micro climat
agréable
|
Risque d'inondation
|
Inexistant
|
Tableau 4:Cadre physique du
site
Caractéristique
|
Observation du site
|
Statut foncier
|
Le site est une propriété de la
municipalité, par conséquent il n'y a pas de problème de
foncier.
|
Tableau 5: Statut foncier du
site
2.2 La desserte par les réseaux
Caractéristiques
|
Observation du site
|
Voirie
|
Site desservi par 2 voies
|
Eau-Electricité
|
Bonne desserte existante des réseaux d'eau et
d'électricité
|
Assainissement
|
Existence d'un réseau d'assainissement pour le quartier du
site
|
Tableau 6:
Desserte du site
2.3 Occupation actuelle du site, population existante et
environnement immédiat
Caractéristiques
|
Observation du site
|
Occupation actuelle
|
Végétation
|
Population actuelle
|
Aucune
|
Environnement immédiat
|
Palais d'été du roi Toffa, Université des
sciences appliquées et de management, Grand marché de Porto-Novo,
Musée Honmè, Direction de la culture et du patrimoine,
Hôtel de ville de la mairie de Porto-Novo etc...
|
Tableau 7:
Occupation actuelle du site
2.4 Analyse du site selon le climat et la
topographie
Carte 3: Carte des
pentes du site
L'analyse du site nous permet de comprendre le site dans son
environnement immédiat en considérant ses caractéristiques
climatique et topographique qui influenceront la conception de nos
bâtiments.
2.4.1 L'ensoleillement du site
L'ensoleillement varie avec les saisons. Nous n'avons pas pu
bénéficier de donnéesnous permettant de déterminer
l'intensité de l'ensoleillement durant toutes les périodes de
l'année. Néanmoins on peut retenir que le soleil se
déplace de l'Est à l'Ouest en passant légèrement
par le Sud à partir du 21 Décembre. Les parties du site les plus
exposées au rayonnement solaire sontévidemment les
côtés Est, Ouest et Sud. Le phénomène contraire se
produit à partir du 21 Juin où le soleil se déplace cette
fois-ci de l'Est à l'Ouest en passant légèrement par le
Nord.
Il en résulte donc que tout au long de l'année,
les quatre façades des bâtiments seront en générales
exposées au soleil.Afin de protéger au mieux contre l'impact du
soleil, le choix des matériaux et des types d'ouvertures, la
création des écrans végétaux et des brises soleil
constitueront les premières solutions résultant de cette
analyse.
Carte 4:
Ensoleillement du site
2.4.2 La ventilation naturelle
On distingue deux masses d'air dans le sud du Bénin. La
première, appelée « mousson », est un vent froid et
humide.Elle est d'origine océanique partant du Sud-Ouest vers le
Nord-Est. La seconde, moins importante, est sèche et d'origine
continentale. Elle est sous l'influence de l'harmattan ; vent sec chaud le jour
et plus froid la nuit, provenant des hautes pressions du Sahara et qui souffle
du Nord vers le Sud. Il faut remarquer que l'harmattan n'est présent que
pendant une très courte période allant de décembre
à janvier.Ainsi donc notre site est donc soumis le plus souvent aux
vents orientés Sud-Ouest vers le Nord-Est.
Il serait judicieux de capter cette ventilation dans les
bâtiments à travers leur orientation et le positionnement de leurs
baies.
Carte 5:
Ventilation naturelle du site
2.4.3 L'environnement et les nuisances
sonores
Le site du projet est recouvert d'arbres, d'arbustes et de
mauvaises herbes. Aux alentours du site on retrouve des habitations et le
palais d'été du roi TOFFA.
Photos 43 : Arbustes et herbes
présent sur le site
Photos 44 : Palais
d'été du roi TOFFA
Le site du projet est exposé à des nuisances
sonores provenant pour la plupart des voies de circulation qui le
desservent.
CHAPITRE 6 : Programmation
Architecturale
1. Objectifs de la programmation
Dans l'optique d'élaborer une programmation qui prenne
en compte toutes les dimensions inhérentes à notre
équipement, il est impératif de se fixer des objectifs qui vont
orienter cette programmation. Le centre de promotion des rythmes et danses
traditionnels du Bénin poursuit deux objectifs principaux : la
sauvegarde du patrimoine musical traditionnel du Bénin et la promotion
des rythmes et danses traditionnels béninois. En outre notre
démarche de programmation se donne les objectifs suivants :
1.1. Objectifs sur le plan architectural
§ Concevoir un projet s'intégrant dans son
environnement et respectant les prescriptions réglementaires.
§ Mettre en place une architecture captivante, porteuse
d'attractivité et idéale à la promotion des rythmes et
danses traditionnels du Bénin.
1.2. Objectifs pour les usagers du centre
· Faire découvrir aux publics la richesse et la
diversité des rythmes et danses traditionnels du Bénin
· Créer un espace attrayant et de
référence dans la ville de Porto-Novo, un lieu connu et
vulgarisé par le public
· Proposer un espace où le public admire la
pratique des rythmes et danses traditionnels du Bénin
2. Acteurs et Population cible du
Projet
Afin de faire une bonne programmation de notre
équipement, il est primordial de définir les différents
acteurs intervenant dans cet équipement. Ainsi, nous avons :
· L'Etat béninois
· Les partenaires techniques et financiers des
organisations internationales et des coopérations bilatérales
· Les promoteurs et acteurs culturels
· Les artistes de la musique traditionnelle du
Bénin
· Le grand public (touristes, voyageurs et populations
locales)
La jeunesse béninoise est la principale population
cible du projet. En outre, les béninois en général sont
les cibles du projet et enfin nous avons les touristes étrangers.
3. Composantes du Projet
En prenant en compte l'analyse des équipements
similaires existants, les enquêtes effectuées, les recherches
documentaires et pour une meilleure lecture du projet dans son ensemble, nous
avons subdivisé ce dernier en deux pôles principaux :
· Un pôle de sauvegarde ou de
conservation : Musée des rythmes et danses traditionnels
du Bénin
· Un pôle de promotion :
Espace de spectacle en plein air et l'espace des rythmes et danses des
religions endogènes du Bénin
Il est à noter que le Musée des rythmes et
danses traditionnels du Bénin ne se limite pas uniquement au rôle
de sauvegarde mais joue également un rôle de promotion.
4. Besoins et Activités
Le programme architectural se basera fondamentalement sur les
besoins des acteurs du projet, sur les activités à effectuer au
sein de l'équipement ainsi que sur les exigences réglementaires
et techniques des différentes composantes du projet.
Les besoins des acteurs intervenants dans le projet sont
multiples et voici les plus récurrents :
· S'informer et faire des découvertes sur les
rythmes et danses traditionnels
· Avoir des salles de répétition et un lieu
de spectacle d'au moins 500 places
· Avoir un espace de spectacle en plein air
· Organiser des conférences, des débats, de
grandes rencontres autour des rythmes et danses traditionnels du
Bénin
· Disposer d'espaces de stationnement en toute
sécurité pour les engins à 4 et 2 roues
· Avoir une bonne gestion de l'équipement
En considérant lepôle de sauvegarde ou de
conservation, nous pouvons énumérer les activités
à effectuer au niveau du Musée des rythmes et danses
traditionnels du Bénin. Ces activités sont :
· Activités d'accueil
· Activités de documentation
· Activités d'exposition
· Activités d'animation
· Activités de collectes et de conservation
· Activités d'administration et de gestion
C'est l'ensemble de ces activités qui donneront
à notre musée ses fonctions et espaces nécessaires.
Quant au pôle de promotion, il a pour
rôle de cristalliser l'attention du public lors des spectacles et ainsi
susciter chez ces derniers le désir de s'intéresser aux rythmes
et aux danses traditionnels.
5. Définition des Fonctions du
Musée des rythmes et de danses traditionnelles du Bénin
FONCTIONS
|
COMMENTAIRES
|
ACCUEIL
|
L'accueil est le premier espace de contact avec le grand
public, c'est le point de rencontre, le centre des départs et des
arrivées. Il permet de gérer les flux de déplacement des
personnes et d'orienter les usagers.
|
DOCUMENTATION
|
Dans cette fonction, les espaces sont ceux qui traitent,
conservent et diffusent les informations relatives aux rythmes et danses
traditionnels du Bénin à travers une multitude de documentation
sous différentes formes. Ces documents sont destinés aussi bien
aux visiteurs, au personnel qu'aux spécialistes de la recherche. On
retrouvera comme espace une bibliothèque et une
médiathèque.
|
EXPOSITION
|
Les espaces d'exposition permettent de présenter aux
publics les objets et collections du Musée (les instruments des rythmes
traditionnels, les costumes et accessoires, les photographies, les portraits
des artistes etc..). En outre ces espaces sont destinés à relater
l'histoire des rythmes et danses traditionnels du Bénin. Ces espaces
sont organisés en des expositions permanentes, temporaires et
spécialisés.
|
ANIMATION
|
L'animation est l'une des principales activités qui
caractérise un musée. C'est l'ensemble des espaces qui permet
d'enrichir la vie d'un musée. On y retrouve comme espaces :
l'auditorium, la salle polyvalente, les studios de répétition et
la salle d'enregistrement.
|
COLLECTES ET CONSERVATION
|
Ils permettent de conserver les objets et collections du
musée. Ce sont les réserves, les stockages temporaires lors des
collectes, les espaces de restauration ou de sauvegarde des objets
d'exposition. Ces lieux requièrent une forte sécurité.
|
ADMINISTRATION ET GESTION
|
C'est le lieu de coordination de tout le centre dans son
exploitation la plus complète et la plus optimale. Elle abritera les
bureaux du directeur général du centre, du service financier et
markéting, du conservateur du musée, du service d'exposition
etc...
|
Tableau 8:
Description des fonctions du musée
6. Les Espaces et programme
détaillé du musée
6.1 Les Espaces du musée
Les espaces qui composent le musée selon les fonctions
du projet sont identifiés dans le tableau suivant.
ESPACES
|
COMMENTAIRES
|
|
ACCUEIL
|
Hall d'accueil
|
Espace au centre de la circulation dans le musée, lieu
d'accueil, d'orientation, d'attente, de curiosité. C'est une sorte de
zone tampon entre l'extérieur et l'intérieur du musée. Il
sert aussi de zone de liaison entre certains espaces du musée.
|
Atrium
|
Grand espace central permettant de créer un grand puit
de lumière et d'air naturel à l'intérieur du
bâtiment. C'est aussi un espace pouvant accueillir des expositions.
|
Accueil/Réception
|
Cet espace permet l'accueil et l'orientation des visiteurs
pour leur faciliter leur visite des lieux.
|
Billetterie
|
Elle permet la vente de billets ou tickets pour l'accès
payant aux expositions, conférences, spectacles et animations.
|
Hall d'exposition et de vente
|
Espace d'exposition et de vente d'articles liés aux
rythmes et danses traditionnels du Bénin (Instruments de musique
traditionnelle, costumes et accessoires des rythmes et danses traditionnels du
Bénin, portraits et photographies d'artistes etc...).
|
|
Salon de réception VIP
|
Espace de réception des personnes aux statuts
particuliers (donateurs, artistes, autorités, etc).
|
Salle des guides
|
Espace réservé aux guides chargé de faire
visiter le musée aux publics.
|
Infirmerie
|
Espace permettant l'attribution de premiers soins aux usagers
du musée ayant un malaise sur les lieux.
|
|
DOCUMENTATION
|
Bibliothèque
|
Espace de stockage, de conservation, de lecture et de
consultation de documentations physiques relatives aux rythmes et danses
traditionnels du Bénin.
|
Médiathèque
|
Espace de stockage, de conservation, de lecture et de
consultation de documentations numériques relatives aux rythmes et
danses traditionnels du Bénin.
|
|
EXPOSITION
|
Salles d'expositions permanentes
|
Salle de présentation des collections du musée
aux visiteurs, les objets sont exposés sur une longue période
(plusieurs années), mais sont à renouveler au bout d'un certain
temps afin de susciter l'envie aux visiteurs de revenir.
|
Salles d'expositions temporaires
|
Espaces de présentation aux visiteurs des collections
du musée exposées sur une courte période et suivant un
thème précis.
|
Salles d'expositions
spécialisées
|
Ce sont des espaces où les visiteurs peuvent
découvrir des collections particulières portant sur les rythmes
et danses traditionnels de certaines sociétés masquées du
Bénin. En
outre certains de ces espaces permettront aux visiteurs
d'écouter et de voir des vidéos sur les rythmes et danses
traditionnels du Bénin.
|
|
|
ANIMATION
|
Auditorium
|
Espace de grande manifestation et de spectacles du
musée.
|
Salle polyvalente
|
Espace polyvalent servant à abriter des
événements comme les conférences, des communications, des
colloques etc..
|
Studios de répétition
|
Espaces réservés aux troupes de danses
affiliées aux musées pour leur répétition. Il est
à noter que ces espaces peuvent etre visiter dans certains cas par le
public.
|
Salle d'enregistrement
|
Espace réservé à l'enregistrement
audiovisuel de sonorités musicales traditionnelles du Bénin.
|
|
COLLECTES/CONSERVATION
|
Réserves
|
Lieux de conservation des collections ou des objets en
fonction de leur type. Ce stockage se fait par des bacs et
armoiresmétalliques.
|
Stockage temporaire
|
Espace de conservation temporaire des collections ou objets
fraichement livrés.
|
Ateliers de restauration
|
Lieux de remise en état des objets défectueux,
mal conservés, en voie de dégradation, etc.
|
Salles de quarantaine
|
Espace de conservation des oeuvres attaquées par les
effets de dégradation chimique.
|
|
LOGISTIQUES/ANNEXES
|
Local ordures
|
Espace de dépôt et de stockage de
déchets
|
Local entretien
|
Espace de stockage du matériel d'entretien
|
Local électricité
|
Espaced'installations électrique et de groupes
électrogènes
|
Local plomberie
|
Espace des installations et mécanismes d'adduction en
eau
|
Local des installations de sécurité
incendie
|
Espace des installations et mécanismes automatiques
contre l'incendie
|
Local climatisation
|
Espace des installations de climatisation
|
Local serveurs
|
Espace de stockage et de contrôle des données
numériques et électroniques.
|
Sanitaires
|
Lieux d'aisances pour le public et le personnel
|
Tableau 9:
Description des Espaces
6.2 Programme détaillé du
musée
Le programme architectural détaillé de notre
musée est issu de l'affectation des ratios de surface aux espaces que
nous avons définis précédemment. Ce programme est le fruit
de la collecte d'informations auprès d'équipements similaires
à cette composante de notre projet, de l'identification des besoins des
pratiquants du futur musée,de la consultation de documents
afférents à la programmation d'un musée et de quelques
ouvrages clés liés au domaine musical. Il s'agit de :
· ERNST NEUFERT, Les éléments
d'architecture, 8ème édition
· TPFE, KAMTE MEKONTCHOU Boris Hermann, Juillet 2016
· TPFE, DJOKE Gnaba Ange-Marie Grégoire, Juillet
2018
· TPFE, TEKEING EONOU Elisée Joel, Juillet 2017
· TPFE, ELEGBE Fidèle, Juillet 2017
N0
|
Désignation
|
Accès
|
Nbre de personnes
|
Nbre de pièces
|
Surface unitaire (m2)
|
Surface totale (m2)
|
|
1
|
ACCUEIL
|
|
1.1
|
Hall d'accueil
|
Public
|
120
|
1
|
240
|
240
|
1.2
|
Atrium
|
Public
|
-
|
1
|
300
|
300
|
1.3
|
Service accueil/Réception
|
Public
|
1
|
1
|
15
|
15
|
1.4
|
Billetterie
|
Public
|
1
|
2
|
06
|
12
|
1.5
|
Boutiques souvenirs
|
Public
|
50
|
1
|
120
|
120
|
1.6
|
Salon de réception VIP
|
Privé
|
10
|
1
|
20
|
20
|
1.7
|
Salle des guides
|
Privé
|
6
|
1
|
35
|
35
|
1.8
|
Infirmerie
|
Public
|
3
|
1
|
25
|
25
|
1.9
|
Restaurant
|
Public
|
75
|
1
|
160
|
160
|
2
|
DOCUMENTATION
|
|
2.1
|
Bibliothèque
/Médiathèque
|
Public
|
-
|
1
|
200
|
200
|
2.2
|
Espace de lecture
|
Public
|
30
|
1
|
60
|
60
|
2.3
|
Espace multimédia avec internet
|
Public
|
10
|
1
|
20
|
20
|
2.4
|
Bureau du bibliothécaire
|
Privé/Public
|
2
|
1
|
20
|
20
|
|
3
|
EXPOSITION
|
|
3.1
|
Salles d'expositions permanentes
|
Public
|
100
|
2
|
320
|
640
|
3.2
|
Salles d'expositions temporaires
|
Public
|
100
|
1
|
250
|
250
|
3.3
|
Salle d'expositions spécialisées
(Exposition audiovisuelle)
|
Public
|
80
|
1
|
160
|
160
|
3.4
|
Salle d'expositions spécialisées sur les
danses des sociétés masquées
|
Public
|
60
|
1
|
160
|
160
|
|
4
|
ANIMATION
|
|
4.1
|
Auditorium
|
Public
|
300
|
1
|
600
|
600
|
4.2
|
Salle polyvalente
|
Public
|
100
|
1
|
200
|
200
|
4.3
|
Studio de répétition
|
Public/Privé
|
8
|
1
|
70
|
70
|
4.4
|
Studios d'enregistrement
|
Public/Privé
|
6
|
1
|
50
|
50
|
|
5
|
COLLECTE/CONSERVATION
|
|
|
5.1
|
Zone de déchargement
|
Privé
|
-
|
1
|
50
|
50
|
|
5.2
|
Réserve
|
Privé
|
-
|
1
|
150
|
150
|
5.3
|
Salle de désinfection
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
5.4
|
Salle de quarantaine
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
5.5
|
Atelier de restauration
|
Privé
|
-
|
1
|
45
|
45
|
5.6
|
Bureau enregistrement des objets et
inventoriage
|
Privé
|
-
|
1
|
30
|
30
|
|
6
|
ADMINISTRATION ET GESTION
|
|
6.1
|
Bureau du Directeur général
|
Privé
|
-
|
1
|
40
|
40
|
6.2
|
Bureau du conservateur
|
Privé
|
-
|
1
|
25
|
25
|
6.3
|
Service financier et markéting
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
6.4
|
Secrétariat du DG
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
6.5
|
Bureau du chef service exposition
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
6.6
|
Commissariat d'exposition
|
Privé
|
-
|
1
|
35
|
35
|
|
7
|
LOGISTIQUES/ ANNEXES
|
|
7.1
|
Local technique
|
Privé
|
-
|
1
|
50
|
50
|
7.2
|
Local entretien
|
Privé
|
-
|
1
|
10
|
10
|
|
7.3
|
Local serveur
|
Privé
|
-
|
1
|
20
|
20
|
Tableau 10:
Programme détaillé du musée
2. Programme détaillé desautres
composantes du projet
2.1. Programme
détaillé de l'espace de spectacle en plein air
N0
|
Désignation
|
Accès
|
Nbre de personnes
|
Nbre de pièces
|
Surface unitaire (m2)
|
Surface totale (m2)
|
|
1
|
Scène
|
Privé/Public
|
-
|
1
|
100
|
100
|
2
|
Arrière Scène
|
Privé
|
-
|
1
|
25
|
25
|
3
|
Espace du public
|
Public
|
-
|
-
|
800
|
800
|
4
|
Régie
|
Privé
|
-
|
1
|
10
|
30
|
5
|
Hall d'accueil des artistes
|
Public
|
-
|
1
|
50
|
50
|
|
6
|
Vestiaires
|
Privé
|
-
|
2
|
08
|
08
|
7
|
Toilettes
|
Privé
|
-
|
-
|
16
|
16
|
8
|
Magasin
|
Privé
|
-
|
-
|
06
|
06
|
9
|
Bureau
|
Privé
|
-
|
-
|
12
|
12
|
TOTAL
|
1047
|
Tableau 11:
Programme détaillé de l'espace de spectacle en plein
air
Remarque :
· Les surfaces des espaces programmés sont
affectées avec une marge d'erreur de plus ou moins 10% et
représentent les surfaces utiles.
· Les accès aux espaces sont définis selon
le type d'usager, ainsi un espace dit
« Public»est celui réservé aux
usagers non permanents, au grand public et un espace «
privé » est un espace réservé aux usagers
permanents soit pour la plupart des employés du centre. Par ailleurs un
espace peut coupler nécessairement cette dualité
d'accessibilité selon l'usage qui lui est destiné.
CHAPITRE 7 :
ConceptionArchitecturale du Centre
1. Philosophie du projet
Tout projet d'architecture émane d'une philosophie qui
sert de directive pour guider les approches conceptuelles. Le centre de
promotion des rythmes et danses traditionnels du Bénin que nous
proposons est un projet censé ramener le béninois à sa
culture en général et à sa musique traditionnelle en
particulier. Nous voulons de ce projet qu'il soit le reflet de la musique
traditionnelle et de la culture béninoise tout en ayant une touche de
modernité. Cette dernière permettra à notre projet de
matérialiser le pont existant entre la musique traditionnelle et moderne
puisque la majorité des rythmes et danses modernes sont inspirés
des rythmes traditionnels.
Ainsi, nous voulons pour notre projet une architecture moderne
tout en y ajoutant les matériaux locaux et certaines techniques de
construction traditionnelles. Nous voulons que notre projet soit un lieu
capable d'attirer les béninois et s'ouvrant sur l'extérieur en
attirant les touristes.
Afin d'atteindre ces objectifs que nous nous sommes
fixés pour notre projet, nous avons opté pour plusieurs
dispositions particulières intervenant dans notre conception.
2. Dispositions particulières
Notre proposition s'attache également à donner
une réponse et des solutions satisfaisantes du point de vue :
· de l'insertion du projet dans le contexte urbain,
· des matériaux de construction,
· de l'aspect fonctionnel
2.1 L'insertion du projet dans le contexte
urbain
La composition générale de notre proposition
s'appuie sur l'insertion du projet dans le paysage existant. Ainsi nous avons
implanté le site de notre projet dans un milieu (noyau ancien de
Porto-Novo) très attrayant où foisonnent plusieurs
équipements culturels de grande attractivité.
En outre l'utilisation des matériaux et des couleurs
permettront au projet de se dissimuler dans son environnement.
2.2 Les matériaux de construction
Les matériaux utilisés pour notre projet
seront : La brique de terre comprimée (BTC), le bois, le verre, le
parpaing et le métal plaque perforée.
2.3 L'aspect fonctionnel
Les dispositions fonctionnelles du projet permettent une
organisation simple et culturelle des composantes du site.
3. Parti d'aménagement du site
3.1 Le concept d'aménagement du
site
Le concept d'aménagement du site se base
essentiellement sur la culture béninoise et plus
précisément sur celle de Porto-Novo.Les différentes
composantes et espaces du projet seront organisés autour d'une cour
centrale. En effet, dans la culture traditionnelle de la plupart des
agglomérations béninoises et en particulier à Porto-Novo,
les habitations étaient organisées autour d'une grande cour
centrale. Cette dernière dénommée « HONTO »
qui veut dire devanture est une place traditionnelle.
Nous voulons donc disposer les composantes du projet autour
d'un espace central. C'est ainsi que nous avons fait graviterles
différents espaces du projet autour d'une placette traditionnelle.
3.2 Hiérarchie de l'espace
Nous avons établiune hiérarchie des espaces afin de
permettre au visiteur de se déplacer sur le site sans
difficultés. Dès l'entrée sur le site, le visiteur a une
belle structuration de l'espace en face de lui. Les espaces de notre site ont
été hiérarchisés de manière
suivante :
Parking-Jardins-Composantes du projet.
A l'entrée du site nous avons des parkings, ensuite nous
trouvons des jardins et enfin nous avons les différentes composantes du
projet. Grace à cette hiérarchisation des espaces, nous avons
procéder au zonage de notre site.
3.3 Zonage du site
Zone 1 : Les parkings
Nous avons fait le choix de mettre les parkings à
l'entrée du site afin de limiter au maximum les circulations des engins
à 2 et 4 roues à l'intérieur du site.
Zone 2 :Les jardins
Dans le but d'avoir un espace tampon entre les bruits
extérieurs produits par la circulation devant le site et les composantes
de notre projet, puis dans le but de créer des espaces de détente
dans un cadre naturel et pour conserver au maximum la végétation
sur le site, nous avons inséré des jardins.
Zone 3 : La placette traditionnelle
Elle est située au centre, en plein coeur du site.
C'est autour d'elle que sont disposées les autres composantes du projet.
C'est une place où se trouve un monument dédié aux rythmes
et danses traditionnels du Bénin.
Zone 4 : Espace de spectacle en plein
air
L'espace de spectacle en plein air étant un
élément important du projet, avons jugé de le mettre
à l'ouest du site en relation directe avec l'espace dédié
aux rythmes et danses des religions endogènes de manière à
avoir un grand espace en plein air.
Zone 5 : Musée des rythmes et danses
traditionnels du Bénin
Le musée étant l'un des composantes les plus
importantes du projet, il est situé à l'est du site afin
d'être en relation directe avec l'une des voies desservant le site.
Zone 6 : Espace pour les rythmes et danses des
religions endogènes
Cet espace a été placé à
l'arrière du site.
Il est à noter qu'une circulation ceinturant le site a
été prévue afin de faciliter la circulation et
l'intervention des sapeurs-pompiers.
Croquis 1 : Zonage du site
4. Parti Architectural
La philosophie du projet que nous développons
s'articule comme énoncé précédemment autour de
l'axe « Tradition et modernité ».En effet vu le
caractère culturel de notre équipement, nous nous sommes
inspirés dans un premier temps du style de construction des habitats
traditionnels de Porto-Novo (C'est aussi celle que l'on retrouve dans plusieurs
autres localités du bénin).Il faut remarquer que la plupart des
habitats traditionnels sont des bâtiments à une ou deux pentes.
En outre en parlant de rythmes et danses traditionnels, l'on
parle de nature ; de rythmes et danses se pratiquant à l'air libre
dans un cadre naturel ; d'instruments réalisés à
l'origine avec peu d'artifices tels que les bois, les feuilles d'arbres, les
peauxd'animaux etc... C'est ainsi que nous nous sommes inspirés des
éléments de la nature et plus précisément des
fractales. En effet les fractales sont l'un des élémentsse
retrouvant fréquemment dans la nature. On les retrouve au niveau des
arbres à travers la ramification des branches et les nervures des
feuilles. On les retrouve également dans l'anatomie humaine à
travers la structure des poumons et des intestins grêles. Elles se
retrouvent aussi en géologie. Ellesse retrouvent au niveau du paysage
(cotes, montagnes, rivières, vagues, nuages).
Images 17 : Fractales se
retrouvant au niveau des nervures des feuilles
On rappelle qu'une fractale est un élément
présentant des formes découpées, fragmentaires, laissant
apparaitre des échelles d'observation de plus en plus fine.
4.1 Composition volumétrique des composantes du
projet
· Musée des rythmes et danses
traditionnels du Bénin
Le volume du musée des rythmes et danses traditionnels
du Bénin épouse parfaitement la philosophie « Tradition et
Modernité ». En effet le bâtiment du musée est un
bâtiment composé de plusieurs blocs cubiques où les
matériaux locaux côtoient en parfaite symbiose les
matériaux modernes. En outre l'on retrouve sur ce bâtiment les
fractales stylisés pour rappeler la relation existanteentre les rythmes
et danses traditionnels et la nature.
Également, des creux en forme d'instruments de musique
traditionnelle du Bénin sont observés au niveau de la
façade principale du musée afin de rappeler que la gestuelle et
l'expression du corps (souplesse et torsion du corps) dont font preuve les
danseurs sont stimulés grâce aux sons produits par ces
instruments.
Il est à noter que le musée présente une
toiture en pente afin de rappeler le style de construction de Porto-Novo et
plus généralement du Bénin. Aussi, les noms des principaux
rythmes et danses traditionnels du Bénin ont été inscrits
sur une façade du musée.
· Espace de spectacle en plein air
Apparemment en forme d'hexagone en plan, mais ayant en
réalité douze cotés grâce aux raccords
créés au niveau des intersections de l'hexagone ; l'espace
de spectacle en plein air se veut être le lieu de valorisation des
rythmes et danses des douze départements du Bénin.
Nous avons voulu pour cette composante un volume rappelant
l'architecture traditionnelle du Bénin.C'est ainsi que nous avons
opté pour un bâtiment couvert par une toiture en pente à
plusieurs versants. Nous avons protégé les façades de
cette composante par des brises solaires.
4.2 Organisation fonctionnelle des composantes du
projet
· Musée des rythmes et danses traditionnelles
du Bénin
Dans le souci de poursuivre dans la logique d'organiser les
espaces autour d'une cour centrale comme nous l'avions fait pour
l'aménagement du site, nous avons donc conçu les
différents espaces du musée autour d'un espace central.Cet espace
central est l'atrium.
· Espace de spectacle en plein air
L'espace de spectacle en plein air a été aussi
conçu autourd'un espace central.Les gradins des spectateurs, ainsi que
le bâtiment abritant les vestiaires des artistes sont disposés
autour de la scène. Cette dernière devient donc un espace central
autour duquel gravitent les autres espaces.
4.3 Dispositions architecturales
· Accessibilité
Afin de faciliter l'accès du musée aux personnes
à mobilité réduite, nous avons prévu des rampes
à pentes légères à l'entrée du
bâtiment. En outre, des ascenseurs ont été prévus
dans le but de permettre l'accès aux différents niveaux du
musée aux personnes à mobilité réduite.
· Emphase au niveau de l'entrée
L'entrée du musée a été
singulièrement marquée par des éléments
décoratifs. Cette emphase permet de témoigner un accueil
chaleureux et de mettre en évidence l'entrée du musée.
· Utilisation de l'éclairage et de la
ventilation naturelle
Dans les grands équipements recevant un nombre
important de public, l'utilisation de la ventilation et de l'éclairage
naturelle doit tenir compte de certaines exigences liées au confort et
au bien-être des usagers.
Pour une bonne conservation des différents oeuvres et
documents, les locaux destinés à abriter ces oeuvres que ce soit
pour l'exposition ou la conservation doivent être exposés le moins
possibleà la ventilation naturelle, à l'éclairage
naturelle et à l'humidité extérieure qui sont des facteurs
destructeurs des oeuvres.
Ainsi, ces salles doivent être obligatoirement
protégés de l'humidité ambiante et dans une moindre mesure
de la ventilation et de l'éclairage naturel.C'est dans cette optique que
des galeries protégées par des brises solaires en bois ont
été mise en place au niveau des salles d'expositions.Il est
à noter que l'atrium du musée permet de capter l'éclairage
et la ventilation naturelle.
· Protection contre l'ensoleillement, la chaleur
et la pluie
La protection contre l'ensoleillement et la chaleur des
bâtiments contribue à favoriser le confort thermique dans les
différents espaces du bâti.
La protection contre l'ensoleillement est assurée
grâce aux brises solaires disposés autour du bâtiment et aux
matériaux utilisés. En effet le BTC est un matériau
à faible inertie thermique permettant d'éviter l'accumulation de
chaleur à travers les parois du bâtiment.Ensuite, des arbres
ombrageux seront plantés dans le but de diminuer l'effet des
rayonnements solaires sur le bâtiment.
· Protection contre les nuisances
sonores
Pour atténuer les nuisances sonores qui influent sur
notre site, nous avons opté pour plusieurs approches :
§ Eloigner les bâtiments des voies de circulation
desservant le site en prévoyant une distance de
sécurité ;
§ Prévoir un écran végétal
entre les voies desservant le site et ce dernier ; ce couvert
végétal permettra non seulement d'atténuer les nuisances
sonores mais jouera aussi un rôle de conservation de l'état
naturel du site marqué par la présence d'arbres ombrageux.
· Assainissement du site et gestion des
déchets
La gestion des eaux pluviales se fera à deux
échelles : au niveau de l'ensemble du site et au niveau de chaque
bâtiment.
A l'échelle du site, les eaux pluviales seront
évacuées à l'extérieur du site à l'aide des
collecteurs et d'un exutoire prévu à cet effet.Les collecteurs
seront réalisés le long de la voie intérieure du site et
de la voie périphérique ceinturant le site. Ils conduiront les
eaux vers l'exutoire. Depuis l'exutoire, les eaux seront conduites à
l'extérieur du site pour rejoindre le réseau d'assainissement de
la ville.
A l'échelle de chaque bâtiment, les eaux de pluie
seront collectées par une citernesemi- enterrée et seront
réutilisées pour des usages ne nécessitant pas d'eau
potable(l'arrosage des espaces verts, chasse d'eau des toilettes).
Quant au recyclage des déchets solides : le tri
des ordures est la première étape pour un système durable
de gestion des déchets solides. Des poubelles de tri des ordures sur le
site seront mis en place.La séparation des matières plastiques et
ceux biodégradables sera effective.
· Dispositions relatives à
l'acoustique
Dans un équipement avec de multiples fonctions, il faut
s'assurer que certaines fonctions n'impactent pas sur d'autres. L'un des
problèmes majeurs est la perturbation acoustique causé par les
salles d'animations telles que l'auditorium, les salles polyvalentes, les
studios de répétition. Ainsi, afin de palier à ce
problème, nous avons pensé à isoler acoustiquement ces
salles afin de réduire au maximum les perturbations qu'elles pourraient
avoir sur d'autres pièces.
CHAPITRE 8 : Choix des
matériaux et dispositions constructives
Le choix des matériaux est déterminant pour la
qualité de la construction. Notre projet s'inscrit dans une logique
d'intégration à son environnement, de respect de la nature et
d'association de matériaux locaux et modernes. C'est ainsi que notre
choix s'est porté sur la terre à travers le BTC, le Bois, le
Parpaing et le Verre pour le remplissage. Les dalles, poteaux et poutres seront
quant à eux en Béton.
1. Choix des matériaux
Matériaux
|
Avantages
|
Forme d'emplois et Traitement
|
Ouvrages concernés
|
La terre
|
- bon isolant acoustique
- Accessible dans toute la région
-Excellentconfort thermique
|
Blocs de terre comprimés (BTC)
|
Murs en élévation
|
Le bois
|
-Matériau issu d'une ressource naturelle, recyclable et
renouvelable : la forêt
- Faible conductivité thermique (entre 0,11 et 0,16
W·m-1·
- Neutralise des quantités importantes de
CO2.
|
-Prolongation de la durée de service du bois et protection
de ce dernier contre la putréfaction et l'inflammationpar la peinture
ignifuge, le badigeonnage et l'imprégnation avec des produits
insecticides, fongicides ethydrofuges.
|
-Brise solaire
- Portes
|
Le parpaing
|
-Meilleur rapport qualité prix
-Bonne résistance physique
|
|
Murs en élévation
|
Le verre
|
-Matériau léger et flexible
-Permet l'apport de lumière dans les locaux
|
-Panneaux de verre
- Lame de verre
|
-Portes
-Fenêtres
- Murs rideaux
|
Ciment, sable, gravier
|
-Ces matériaux sont importants dans la confection du
béton
- Le béton permet une résistance, une
durabilité, une longévité, et une résilience sans
égale.
|
-Béton de propriété
-Béton armé
|
- Fondations
- chainages
- dallages
-poteaux
-poutres
|
Tableau 12:Choix
des Matériaux
Il est à noter qu'une partie du toit de nos
bâtiments sera en bac acier. La charpente quant à elle sera
métallique.
2. Dispositions constructives
2.1 Le Gros oeuvre
2.1.1 L'installation du chantier- Désherbage-
Implantation
Les travaux d'installation comprennent l'amenée et le
repliement du matériel ainsi que le maintien du chantier en bon
état.
Le désherbage consistera à enlever les mauvaises
herbes, à sarcler et enlever tout élément gênant
pour la bonne réalisation du projet.
L'implantation du chantier se fera conformément aux
plans d'implantation qui seront produits après les études
appropriées.
2.1.2 Terrassement
Bien que le site soit relativement plat avec de faibles
pentes, il conviendra néanmoins de rectifier certaines côtes
d'altitudes par des travaux de déblais et remblais.Les fouilles pour les
fondations seront exécutées selon le type de fondations à
opérer.
2.1.3Les fondations
Afin d'assurer la stabilité et la durabilité
d'un édifice, les fondations de ce dernier doivent faire l'objet d'une
attention particulière. Pour cela des études géotechniques
seront entreprises au préalable sur le site afin d'en déterminer
la nature exacte. Les résultats de ces études
géotechniques permettront de procéder à une série
de choix pour déterminer le type de fondation, leurs dosages et surtout
leur dimensionnement. Pour notre projet, les fondations seront en béton
armé.Ces fondations seront réalisées conformément
aux spécifications des cahiers de charges qui seront établis.
2.1.4 L'ossature
La structure des bâtiments de notre projetsera
principalement en béton armé suivant le schéma poteaux -
poutres- planchers.Les poteaux seront pour la plupart noyé dans les
murs. La réalisation de ces structures se fera conformément aux
prescriptions des cahiers de charges.
2.1.5 Les élévations
Les maçonneries générales seront
exécutées en BTC et en parpaings. Les murs en BTC seront
fabriqués avec de la terre stabilisée mélangée
à une quantité de ciment dont le dosage sera
déterminé au laboratoire par des spécialistes. Les BTC
seront de dimension standardsoit 29.5 x14 x 9.Par ailleurs, ils subiront des
traitements appropriés contre l'humidité, le feu, les insectes,
les champignons et les attaques diverses.
L'ensemble des murs en BTC feront une épaisseur de 0,15
m.
2.1.6 Couverture et Charpente
La couverture du musée est en partie en double toiture.
D'abord une dalle en corps creux, ensuite une couverture à pan unique
incliné d'environ 5%.Cette deuxième couverture sera en
métal en aluminiumposée sur une charpente métallique.
En outre le vide sur l'atrium sera couvert par une toiture en
pente en polycarbonate. Cette toiture translucide laisse passer la
lumière du jour dans l'atrium sans pour autant laisser passer les rayons
solaires.
2.2 Second OEuvre
2.2.1 Les Portes
Les portes de la salle de répétition et de
l'auditorium seront des portes à oculus en bois massif recouvert
d'éponge pour assurer une bonne isolation phonique. L'oculus sera en
double vitrage dont l'épaisseur sera déterminée par les
spécialistes.
Les portes des réserves et des billetteries seront des
portes blindées. Elles seront de type isoplane posées sur un
cadre en bois.
Les portes des murs rideaux intérieurs seront en double
vitrage monté sur un cadre métallique dont l'épaisseur
sera déterminée par les spécialistes.
Les portes des murs rideaux seront en double vitrage
monté sur un cadre métallique dont l'épaisseur sera
déterminée par les spécialistes.
Les portes donnant accès aux issues de secours seront
des portes coupe-feu et antipanique afin de faciliter l'évacuation des
locaux en cas d'urgence.
Ces portes seront surmontées de balise de signalisation
qui portera l'inscription « SORTIE ». La durée de
résistance de ces portes coupe-feu sera définie par une
étude spécialisée.
2.2.2 Les fenêtres
Les fenêtres seront en double vitrage et posées
sur châssis métallique. L'épaisseur sera
déterminée par les spécialistes.
2.2.3 Les Revêtements
Les revêtements des murs varieront en fonction du type
et de l'affectation des murs.
2.2.3.1 Le sol
-Pour l'auditorium
Le sol sera recouvert de moquette
* 1Déclaration de
Léopold Sédar
Senghor (1906-2001) rapporté dans Bénin-Dossiers,
premier président du Sénégal et premier Africain membre de
l'Académie française. Bénin-Dossiers : La danse au
Sud-Bénin. In : Fraternité, AllAfrica Global
Média, Cotonou, pp 25-27
* 2www.benincultures.com
|