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Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène. Cas de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).


par Ismaila SANGHARE
Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat (THESE UNIQUE) en sciences économiques 0000
  

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II.2- Approche de la Nouvelle Économie Classique (NEC)

Friedman (1976) et Schwartz (1963) ont rappelé compte tenu des hypothèses d'anticipations adaptatives et de taux de chômage naturel, qu'une politique budgétaire expansionniste entraîne un effet d'éviction total, et qu'une politique monétaire se traduit inévitablement par une hausse du niveau général des prix (courbe de Phillips verticale à long terme, pas de relation inflation/chômage). De telles théories ont trouvé un écho favorable chez les théoriciens de la nouvelle économie classique ; notamment Lucas (1973) ; Barro, (1974) ; Prescott (1977) qui ont souligné qu'à partir des hypothèses d'ajustements continus des marchés et d'anticipations rationnelles, que les politiques de relance n'avaient aucun effet sur l'activité dans la mesure où les agents anticipent les effets.

Barro (1974), sur le plan théorique, met en évidence le « théorème de l'équivalence ricardienne » selon laquelle les dépenses gouvernementales nettes pouvaient compenser les insuffisances de la demande dans le secteur privé. On considérait désormais que les politiques budgétaires étaient sans effet sur le monde réel, si ce n'est qu'elles pouvaient avoir des conséquences inflationnistes sur le long terme. Les effets de l'augmentation des dépenses publiques sont les mêmes ;qu'elles soient financées par la hausse des impôts ou par l'emprunt. Seule une politique surprenant les agents aura un effet par le biais des mécanismes d'offre. La discipline budgétaire était considérée comme nécessaire pour assurer la stabilité des prix, contrairement aux institutions qui oeuvraient activement à la stabilité macroéconomique. Pour Lucas (1973), seule une politique monétaire non anticipée pourrait avoir des effets sur le niveau de production. Cette théorie milite pour l'abandon des politiques discrétionnaires.

Sur le plan empirique, Alesina et Perotti (1995) montrent qu'il peut exister un biais en faveur du déficit budgétaire. En effet, les agents privés peuvent entre autres ne pas percevoir la contrainte budgétaire de l'Etat stipulant qu'un déficit soit comblé ultérieurement. Les électeurs peuvent délibérément souhaiter transférer le poids de la dette publique sur les futures générations, ou encore percevoir que les gouvernements peuvent se livrer à une utilisation stratégique des dépenses publiques en engageant les futurs dirigeants sur des dépenses correspondant à leurs propres préférences.

Au regard des approches théoriques, on peut déduire une controverse sur la nature des effets de débordements des politiques budgétaires. Certains trouvent les externalités favorables à l'activité économique (soutien à la croissance, situation de plein-emploi, etc.) d'autres par contre y voient un dérapage (effet d'éviction, entrave à la liberté du marché, etc.) et une gabégie dans la gestion des finances publiques (déficit hors norme).

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