4.4. Qualité de la prise en charge et
évolution finale
Parmi les patients hospitalisé ayant
bénéficié d'un traitement à domicile, soit 44,0 %
avaient reçu un traitement de type moderne ;31,2 % avaient
reçu un traitement traditionnel ; 14,2% n'avaient reçu aucun
traitement et 10,6 % avaient mélangé un traitement moderne
à un traitement traditionnel.
Dans un contexte de pauvreté accentuée,
l'accès aux soins reste difficile pour les populations. Certains
Congolais recourent à l'automédication, d'autres à la
médecine traditionnelle à base de plantes (citronnelle, feuilles
de papayer, « Kongo bololo ») ou d'une noix communément
appelé «Ngadiadia »... Avec la prolifération des
églises de réveil, d'autres encore cherchent leur guérison
dans la prière. Outre ces couches défavorisées, il existe
des populations déplacées ou réfugiées qui vivent
dans une telle précarité qu'elles sont d'autant plus
vulnérables à toute maladie dont le paludisme. (Munsala et
Engulu, 2018)
Les schémas thérapeutiques administrés
font remarquer que 114 (soit 52,3 %) des malades avaient récu la
quinine injectable associée à l'ACT ou quinine
comprimé ; 93 patients (soit 42,7 %) avaient récu
l'artésunate injectable associée à l'ACT ou quinine
comprimé alors que seulement 11 enfants (soit 5,0 %) avaient recu
l'artémether injectable.
Les analyses montrent une dépendance très
significative entre le traitement reçu et l'évolution finale des
patients. chi2 = 25,40 ;
ddl = 6 ;Pv = 0,001.
OMS (2013) recommande à ce que pour le paludisme grave,
administrer les agents antipaludiques par voie parentérale au minimum
pendant 24 heures, même si entre-temps le patient parvient à
tolérer des médicaments Peros. Ensuite, prescrire une
cure complète d'une association médicamenteuse a base
d'artémisinine (ACT) efficace là ou l'infection a
été contractée. Le PNLP recommande la même ligne de
conduite.
Plusieurs essais ont testé chez l'enfant africain
l'Artémether pendant 5 jours versus quinine avec dose de charge. Tous
ont montré une excellente tolérance et une efficacité
équivalente à celle de la quinine, avec cependant une tendance au
réveil de coma plus tardif malgré une clairance parasitaire plus
rapide. Une revue générale récente confirme les
résultats cliniques comparables à tout âge des
dérivés de l'artémisinine et de la quinine (28). Leur
utilisation en monothérapie expose cependant à des rechutes
précoces du fait d'une demi-vie courte, d'où la prescription en
relais d'un autre antipaludique, notamment la méfloquine synergique
in vitro avec l'artémisinine. Imbert et Gendrel (2002).
L'étude de Nsimba et al. (2018) sur la comparaison de
l'efficacité de la quinine à l'Artésunate injectable dans
la prise en charge du paludisme grave chez les enfants de 0-59 mois à
l'HGR de Kenge a confirmé que la réponse thérapeutique de
l'Artésunate s'avère plus efficace que celle la quinine à
99% de seuil de confiance (Khi²= 17,11, ddl =1, p=0,00).
Quant au respect du traitement, 94,5 % ont respecté
leur traitement contre 5,5 % où le suivi avait posé
problème. La dépendance est très significative entre la
durée du traitement et l'évolution finale de l'enfant à
l'hôpital. chi2 = 4,539, ddl = 3, Pv = 0,001 L'évolution des
patients a été caractérisée par la guérison
pour 92,2 %; 4,1 % étaient perdus de vue ; 2,3 % étaient
décédés et 3 enfants (soit 1,4 %) étaient
transférés.
L'étude de Ouattara (2007) a
révélé une baisse de létalité
hospitalière à 15,52% contre un taux de guérison
à82,27% des cas et sans séquelle. Les 2,22% des cas sont des cas
d'abandon.
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