4.2. Données cliniques
S'agissant des modes d'arrivée à
l'hôpital, 27 (soit 12,4%) des patients ont été
référés par les structures et 191 soit (87,6%) ont
directement consulté d'eux-mêmes. La relation est très
significative entre le mode d'arrivée et l'évolution finale de
l'enfant à l'hôpital (Chi2 = 3,898, ddl = 3, Pv = 0,001).
L'étude de Diarra (cité par Traoré) a
trouvé un taux de référence de 12,71% des patients
référé, chiffre très proche à notre
étude (12,4%).
Le faible taux de référence dans les structures
trouve plusieurs explications : beaucoup d'enfants
référés disparaissent en cours de route sans arriver au
lieu de référence. Certains meurent compte tenu de la distance,
d'autres n'ont pas de moyens pour se déplacer et atteindre les
structures de référence et ne se contentent qu'à se faire
soigner traditionnellement, soit ils recourent aux charlatans.
Selon Cameroon Coalition Against Malaria (2010), le principal
obstacle à la lutte contre le paludisme est la faible
accessibilité aux services de soins par les populations
vulnérables ; et même quand ces services sont disponibles,
l'accès est parfois limité à cause des informations
inadéquates.
Parmi les patients référés
par les structures, on note que 40% ont été
référé pour anémie sévère ;
25,93% pour vomissement répété ; 18,52% pour
convulsion répétée ; 11,11% pour coma et enfin 3,70%
pour autres complications.
UNICEF (2017) souligne que le paludisme est également
un facteur important d'anémie chez les enfants affectant gravement la
croissance et le développement. Une infection paludéenne
entraîne une anémie grave chez la femme enceinte et d'autres
maladies chez la mère ; c'est en outre un facteur d'insuffisance
pondérale à la naissance, une des causes majeures de
mortalité chez le nourrisson, ainsi que d'une croissance et d'un
développement insuffisants.
Les plaintes les plus récurrentes relevées par
les parents des enfants malades sont : la fièvre avec 204 enfants
représentant 93,6 % des cas, suivi de la pâleur de l'enfant dont
146 cas, soit 67,0 %, ensuite les vomissements (98 cas, dont 45,0 %), les
convulsions (63 cas, dont 28,9 %), l'anorexie (55 cas, dont 25,2 %), les
douleurs abdominales (44 cas, dont 20,2 %) ; et d'autres cas peu
fréquents comme des pleurs incessants (33 cas, dont 15,1 %), le regard
plafonné (19 cas, dont 8,7 %), le coma (12 cas, dont 5,5 %) et autres
signes non mentionnés ici (11 cas, dont 5,0 %). La dépendance
est significative entre les signes présentés à
l'arrivée et l'évolution finale chi2 = 4,222, ddl = 3, Pv =
0,031.
OMS (2017) note que Le paludisme est une affection
fébrile aiguë. Chez un sujet non immunisé, les
symptômes apparaissent généralement au bout de 10 à
15 jours après la piqûre de moustique infectante. Les premiers
symptômes : fièvre, maux de tête et des frissons
peuvent être modérés et difficiles à attribuer au
paludisme. S'il n'est pas traité dans les 24 heures, le paludisme
à Plasmodium falciparum peut évoluer vers une
affection sévère souvent mortelle. Les enfants fortement atteints
développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes
suivants: anémie sévère, détresse respiratoire
consécutive à une acidose métabolique ou paludisme
cérébral. Sur les 218 enfants de 0 à 59 mois ayant
présenté des complications on observe que la détresse
respiratoire était notée chez 54 patients (24,8 %), suivi de
l'hypoglycémie avec 51 cas (23,4 %), le neuropaludisme avec 46 des
patients (21,1 %), puis de l'anémie sévère avec 22 cas
(10,1 %), 11 cas soit 5,0 % pour la convulsion à
répétition. La fièvre bilieuse hémoglobinurique
n'était notée que chez 8 malades soit 3,7 %.
La relation est très significative entre les types de
complications et l'évolution finale de l'enfant à
l'hôpital. chi2 = 3,814 ; ddl = 2, Pv = 0,004.
A propos des pathologies associées, 61,5 % avaient la
verminose ; anémie légère était
observée chez 52,3 % ; la bronchopneumonie chez 23,4% ; 21,1 %
avaient la gastroentérite ; la déshydratation était
observée chez 15,1% ; pour la rhinopharyngite il y a eu 11,0
% ; la malnutrition chez 10,6 % ; la bronchite8,7 % ; la
pneumopathie. Il y avait également l'intoxication médicamenteuse
et la méningite avec 1,8 % pour chacun. La fièvre typhoïde
était observée chez 1,4 % et un seul cas d'amygdalite soit 0,5
%.
La dépendance n'est pas significative entre les
pathologies associées et l'évolution finale des patients. chi2 =
0,426, ddl = 4, Pv = 0,314.
OMS (2013) note que le paludisme grave peut reproduire le
tableau de nombreuses autres maladies, également courantes dans les pays
d'endémie, dont les plus importantes sont les infections du
système nerveux central, la septicémie, la pneumonie
sévère et la fièvre typhoïde.
Il faut également penser à d'autres diagnostics
différentiels : grippe, dengue et autres arboviroses, hépatites,
leptospiroses, fièvres récurrentes, fièvres
hémorragiques, infections a rickettsies, gastroentérites et, en
Afrique, les trypanosomes humaines.
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