Conclusion
29
Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que plusieurs
études ont été réalisées sur des axes de la
thématique de cette thèse. Les résultats de ces recherches
sont appréciables et cette littérature existante sur la
thématique, a permis de mieux appréhender les notions de
changement climatique et leurs implications sur la disponibilité des
ressources en eau. Elles ont également permis une description du milieu
d'étude ainsi qu'une meilleure compréhension des
différentes approches méthodologiques adaptées à la
thématique de recherche. Ce cadre théorique a enfin permis
d'explorer des méthodes d'investigation mieux adaptées aux
complexités du terrain d'étude. Puisque la problématique
est posée, la clarification des concepts et le point des connaissances
sont élucidés, le chapitre suivant vient présenter le
milieu d'étude.
30
Chapitre 2 : Cadre géographique du secteur
d'étude
Introduction
Ce chapitre fait une brève présentation du
Bénin. Ensuite, il situe le milieu d'étude dans l'ensemble du
bassin de l'Ouémé. Sa description exhaustive est faite à
travers les différents paramètres du cadre biophysique et les
caractères de l'environnement humain. Ces aspects constituent des
éléments déterminants dans la présentation de ce
milieu. L'analyse du cadre humain met en évidence les pratiques qui ont
une influence sur le milieu physique, et plus particulièrement, sur les
ressources en eau.
2.1. Description du milieu physique
2.1.1. Justification du choix du secteur
d'étude
Le choix de ce secteur d'étude se justifie par son
appartenance à l'imposante vallée de l'Ouémé et sa
spécificité de zone humide. En effet, le secteur d'étude
est une partie de la vallée de l'Ouémé qui est la
deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil. Mais
les potentialités de cette vallée ne sont pas connues. Elles sont
très peu valorisées et à peine exploitées. Elle
permettra donc de mettre en relief ce milieu qui est un potentiel levier de
développement. Les zones humides constituent un écosystème
stabilisateur de l'équilibre écologique. C'est le cas du secteur
d'étude qui est déjà répertorié et
appartient au site RAMSAR n° 1018. C'est un milieu qui possède
beaucoup d'atouts, mais vulnérable donc qui a besoin d'être
protéger pour une exploitation optimale et durable respectueuse de
l'environnement.
2.1.2. Situation géographique
Le Bénin, pays essentiellement agricole est dans la
zone intertropicale entre l'équateur et le tropique nord. Il est
situé entre 0°45' et 3°55' de longitude
31
Est et 6°10' et 12°25'de latitude Nord. Le pays
partage ses frontières terrestres avec le Togo à l'Ouest, le
Nigéria à l'Est, le Niger et le Burkina-Faso au Nord. Au Sud, il
a une frontière maritime avec l'Océan Atlantique et
s'étend sur 135 km d'Est en Ouest. Du Nord au Sud, il s'étend sur
731,9 km. Sa superficie est de 114 763 km2 avec une population de 10
008 749 habitants (INSAE-RGPH4, 2013).
Le Bénin a un relief peu accidenté et comprend
une région côtière, basse et sablonneuse limitée par
des lagunes, un plateau d'argile ferrugineux, un plateau silico-argileux
parsemé de quelques sous-bois, le massif de l'Atacora au Nord-Ouest, qui
cumule à 650 m et les plaines du Niger silico-argileuses très
fertiles au Nord-Est (Judex et al., 2009).
Selon la carte de délimitation du bassin de
l'Ouémé, extrait du SDAGE/Ouémé, 2013, la Basse
Vallée de l'Ouémé, fait partie du Bassin de
l'Ouémé qui est subdivisé en quatre (4) sous-bassins
à savoir : les sous-bassins du Zou, de l'Okpara, de
l'Ouémé Supérieur et de la Basse et Moyenne Vallée
de l'Ouémé. Comme l'indique la Figure 1, le bassin versant de
l'Ouémé est à cheval sur le Togo où il occupe une
superficie de 320kmP2P, le Nigéria (4 974kmP2P) et
en grande partie le Bénin.
La partie béninoise du bassin de l'Ouémé
couvre une superficie estimée à 47 218 km2, soit 41,4
% du territoire national. Il est à cheval sur huit (8)
départements et couvre tout ou une partie des 48 communes (Annexe 4) sur
les 77 que compte le pays. Il abrite une population estimée à 6
millions d'habitants soit environ 44 % de la population totale (DGEau, 2013).
La figure 2 présente la délimitation du bassin de
l'Ouémé.
BVO : 1236 Km2
32
Figure 2: Délimitation du bassin de
l'Ouémé (Extrait du SDAGE/Ouémé,
2013)
33
Avant de se jeter dans la lagune de Porto-Novo, le fleuve
Ouémé crée un véritable delta intérieur avec
une vaste plaine d'inondation. Ces divers cours et plans d'eau contribuent
à la recharge des eaux souterraines. La densité de la population
est en moyenne de 215 habitants au kmP2P et la taille moyenne des
exploitations agricoles est de 1,60 ha (Codjia, 2009)
La basse vallée de l'Ouémé est
divisée en trois zones à savoir :
· Le haut delta : c'est la limite Nord du delta ; il
s'étend au-delà de
Bonou.
· Le moyen delta : c'est une longue plaine de 50 km qui
va de Bonou à Azowlissè dans la Commune d'Adjohoun. Elle a une
largeur relativement uniforme d'environ 10 km. Le lit du fleuve y est
sablonneux, les berges assez hautes et l'eau peu profonde en saison
sèche (Akpalo, 1987).
· Le bas delta : il va de l'aval d'Azowlissè
où la vallée s'élargit jusqu'à 20 km à la
façade sud où le fleuve se jette dans le complexe lagunaire
formé du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo.
Parallèlement, coule la Sô qui se jette dans le lac Nokoué.
Le lit du fleuve dans le bas delta est vaseux, les berges sont basses et l'eau
y est peu profonde en saison sèche (Pelissier, 1963).
Dans chacune de ces subdivisions, la question de gestion
durable des ressources en eau et leur valorisation se pose sous diverses
formes.
Ainsi délimitée, la présente
étude n'a pas la prétention de couvrir toute la basse
vallée de l'Ouémé. Pour éviter de trop embrasser
pour mal étreindre, les investigations sont faites sur (05) cinq
communes rurales de la basse vallée de l'Ouémé. Il s'agit
des communes de Bonou, d'Adjohoun, de
34
Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava. Cette
zone couvre 1236 kmP2P et est localisée au Sud-Est du
Bénin (INSAE-RGPH4, 2013). Elle est comprise entre 2°21'2"et
2°36'5" de longitude Est et entre 6°24'5"et 6°58'1" de latitude
Nord comme l'indique la figure 3.
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Le cadre d'étude
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Source:
Fond topographique du Bénin, IGN 1996
|
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2'26'0"E 2.32 30 ·E
|
|
Figure 3 : Situation du milieu d'étude
36
2.1.3. Relief
La basse vallée s'étend sur près de 50
kilomètres du Nord au Sud et sur environ 25 kilomètres d'Est en
Ouest. Elle comprend deux unités géomorphologiques: une plaine
d'inondation logée à l'intérieur d'une cuvette et un
plateau du continental terminal surplombant la plaine d'inondation. (Codjia,
2009). Le surplus d'eau d'un côté n'est pas
récupéré pour servir de l'autre côté. Ainsi,
il devient parfois la source des désagréments aux usagers pendant
qu'au même moment, cette eau manque tellement ailleurs dans le même
bassin que des cultures sont perdues. Ici, elle est tellement abondante qu'on
assiste à des déplacements de populations. Il y a donc un travail
d'équilibre à faire : c'est déjà le début de
la GIRE.
· La plaine inondable appelée Wodji est
drainée par le fleuve Ouémé et ses affluents. L'altitude
est relativement faible et varie entre 0 et 30 m. Cette dépression est
la zone de dépôt d'alluvions apportée chaque année
par les eaux de crue de l'Ouémé entre les mois de juillet et
novembre. Cette crue apporte une importante quantité d'alluvions qu'elle
répartit sur les sols inondables. Au total, plus de 60 000 ha de terres
sont irrigables dans cette zone, où la surface inondée est
fonction de l'intensité de la crue (Codjia, 2009).
· Le plateau appelé Aguédji
présente des fortes ondulations notamment dans les communes de
Bonou et d'Adjohoun. C'est une formation ferrallitique très
perméable. Elle facilite donc la recharge en eau souterraine. Les eaux
d'infiltration réapparaissent en de nombreuses sources au pied du
plateau. Ces résurgences donnent naissance à des marécages
permanents dont certains ne s'assèchent pas au cours de l'année
(Chikou, 2006). La figure 4 présente le relief.
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2°21'0"E
2°3130"E
2°21'0"E 2°31'30"E
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Source:
Fond tapographique du Bénin, IGN 1996 Image SRTM,
2015
Commune de Semè-Kpodji
0 5 10
Km
Figure 4 : Relief du secteur d'étude
37
38
2.1.4. Formations géologiques
Dans le secteur d'étude, on rencontre trois principales
formations géologiques : le Quaternaire Récent, le Continental
Terminal et l'Éocène.
Le Quaternaire Récent est dominant et est
rencontré dans la plaine inondable. Ses dépôts couvrent
67,6 % du secteur d'étude et sont constitués de
dépôts fluviaux et margine-littoraux. Ils couvrent
entièrement les communes des Aguégués et de Sô- Ava.
Les autres communes en sont partiellement recouvertes.
Le Continental Terminal est formé de sable, d'argiles
et de grès. Il couvre 31,78 % du territoire. Il est essentiellement
rencontré sur le plateau dans les communes de Dangbo, Adjohoun et
Bonou.
L'éocène est constitué d'argiles, des
marnes et du calcaire. Il ne couvre que 0,62 % du secteur d'étude et se
retrouve seulement au Nord de la commune de Bonou.
Ces formations augurent d'une possibilité de
disponibilité des ressources en eau dans le milieu. Les faibles
débits des aquifères du socle, qui couvrent la majeure partie du
Bénin, entraînent des difficultés avec la
disponibilité de l'eau douce dans les villes grandes et moyennes.
L'approvisionnement en eau potable est également un problème dans
certaines parties du bassin côtier, où l'épaisseur
saturée des aquifères peu profonds n'est pas suffisante pour des
approvisionnements importants. Lorsque les dépôts peu profonds
sont incapables de maintenir des débits suffisants, les forages sont
forés plus profondément dans le socle érodé
ci-dessous. Les eaux souterraines dans les aquifères peu profonds sont
souvent de mauvaise qualité en raison de la contamination. L'intrusion
saline est un problème particulier dans les aquifères
côtiers. Le fleuve Ouémé perd de l'eau dans
l'aquifère sédimentaire côtier perméable, et
l'épuisement des cours d'eau est donc un problème dans
39
cette rivière en aval du contact entre
l'aquifère du socle précambrien et l'aquifère
sédimentaire côtier. Les eaux de surface des lagunes
côtières autour de Godomey dans le centre sud du Bénin
s'épuisent souvent en raison du pompage intensif dans les champs
adjacents de la Société des Eaux du Bénin. Dans la
région côtière, les aquifères du Quaternaire et du
Continental Terminal sont partagés avec le Nigeria, le Bénin, le
Togo et le Ghana. La figure 5 présente les formations
géologiques.
2°19'30"E
2°28'0"E
2°36'30"E
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Source: Fond GéologigaelGN, 1992 Fond
TopographignelGN,1992 Réalisation: Fiji COCKER, 2010
2°1930"E
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2°3630"E
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Eocène : argiles, -marn es, calcaires
(0,62%)
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Figure 5 : Formations géologiques
40
41
2.1.5. Formations pédologiques
Dans le secteur d'étude, on retrouve quatre types de
sols. Il s'agit des vertisols, les sols ferrugineux, les sols ferrallitiques et
les sols hydromorphes. Les sols ferrallitiques et les sols hydromorphes sont
les deux principaux types de sols sont rencontrés :
· Les sols ferrallitiques sont localisés sur le
plateau. Ils sont pour la plupart appauvris sur 50-60 cm et renferment 40 %
d'argile et une proportion allant de 2 à 3 % de matière organique
(Legba, 2006).
· Les sols hydromorphes s'observent dans la plaine
inondable et représentent la principale formation pédologique du
milieu. De par leur faible capacité de rétention en eau et la
faible profondeur de la nappe en toute saison (à moins de 80 cm), ces
sols sont presque toujours humides et favorisent la vulnérabilité
du milieu aux inondations. La figure 6 présente les différentes
formations pédologiques rencontrées.
2°28'0"E
2°36'30"E
2°289T
2°36'3D"E
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Commune de
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Commune de Semè-Kpodji
Source: Fond pedologique du Bénin, IGN 1996 Fond
topographique du Bénin, IGN 1996
0 5 10
Km
Chef lieu
d'arrondissement
O Chef lieu de commune Plan d'eau
Limite de commune
Type de sol
Vertisols sur argile sédimentaire
Sols ferrallitiques
Sols ferrallitiques, appauvris sur grès
Sols ferrallitiques, appauvris sur sédiment meuble
Sols ferrallitiques, hydromorphes sur sédiment
argileux
Sols ferrugineux
Sols ferrugineux tropica ux, hydromorphes
Sols ferrugineux tropicaux, lessivés sans
concrétion
Sols hydromorphes
Sols hydromorphes, minéraux ou peu humifères
Sols hydromorphes, non salés
Sols hydromorphes, moyennement organiques
Figure 6 : Formations pédologiques
42
43
2.1.6. Formations végétales
Le secteur d'étude se caractérise par une
couverture végétale très diversifiée. Cela
s'explique en partie par le climat subéquatorial du milieu. En cumul, la
végétation est arrosée pendant près de la
moitié de l'année. Ainsi, la végétation contribue
à freiner le phénomène d'érosion. Ce qui
réduit le comblement par charriage des cours d'eaux et leur permet de
mieux jouer leur rôle de réservoirs naturels.
Selon la nature du sol, il y a des forêts denses humides
semi-décidues et des forêts-galeries actuellement très
dégradées du fait des activités anthropiques.
Dans les milieux humides, plusieurs formations
végétales sont dénombrées. Il s'agit des galeries
forestières riveraines et périodiquement inondées
contenant Pterocarpus santalinoïdes, Cola laurifolia, Parinari
congensis, Manilkara multinerius, Berlinia grandiflora, Dialium guineense,
Milletiathon ningii, Cynometramegalophylla et Syzygium guineense, des
forêts marécageuses à Mitragyna stipulosa, Symphonia
globulifera, Ficus congensis, Raphia hookeriet Anthocleista vogelii
(Adjakidje et Sokpon, 2001).
Le milieu est aussi caractérisé par quelque
peuplement de mangrove à Rhizophora racemosa (palétuvier
rouge), à Avicennia africana (palétuvier blanc) et
à Acrostichum aureum (fougère des mangroves). Ces
mangroves sont composées d'espèces halophiles : Paspalum
vaginatum, Echinichloa pyramidalis, Mimosa pigra, Phyllantus reticulatus,
Ficus asperifolia, Pterocarpus santalinoïdes (Mondjannagni, 1969)
; (Mondjannagni, 1977); (Rossi, 1984) ; (Akoegninou, 1984) ; (Gayibor, 1986) ;
(Toffi, 1991) ; (Gnongbo, 1996).
44
Plus à l'intérieur, le bassin porte, en plus des
forêts-galeries, des îlots et reliques de forêts
décidues le long des cours d'eau. Ces formations sont composées
d'espèces comme Ceiba pentandra, Diospyros mespiliformis, Borassus
aethiopum, Detarium senegalensis, Khaya senegalensis (Paradis, 1977) ;
(Merlet, 1987). Les plantations de teck (Tectona grandis) et
d'eucalyptus (Eucalyptus globulus) parsèment aussi le
milieu.
Toutefois, la végétation naturelle de la
vallée de l'Ouémé a été fortement
dégradée. Le domaine des forêts occasionnellement
inondées a été transformé en palmeraies ou en
champs cultivés. Les principales cultures rencontrées dans les
milieux déjà humanisés sont le riz (Oryza),
maïs (Zeamays), le manioc (Manihot esculenta), le
niébé (Vigna unguculata), l'arachide (Arachis
hypogea) et des cultures maraîchères telles que le piment
(Capsicum frutescens), la tomate (Solanum lycopersicum), les
légumes feuilles et le gombo (Hibiscus esculentus).
Malgré la dégradation de la
végétation naturelle de la vallée de
l'Ouémé, la mise en oeuvre d'une gestion rationnelle et durable,
pourrait conférer à la végétation ses fonctions de
conservation des eaux de surface et contribuera à la restauration des
autres ressources naturelles du milieu dont l'eau. La figure 7 présente
l'occupation du sol en 2016.
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z
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2°22'30"E
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2°300"E 2°37'30"E
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Commune de
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2°30'O"E 2°37130"E
|
|
45
Figure 7 : Occupation du sol (2016)
46
2.1.7. Réseau hydrographique
Le réseau hydrographique du Bénin est
très dense. Il est constitué de cinq grands bassins versants : la
Volta, le Niger, le Mono, le Couffo et l'Ouémé. D'une superficie
proche de 50.000 km2, avec une longueur maximale de près de
500 km (Sossou-Agbo, 2013), l'Ouémé est le plus grand bassin du
Bénin ; il couvre d'ailleurs la majeur partie de ce pays.
Le réseau hydrographique de l'Ouémé
inférieur est constitué de deux axes parallèles. La
rivière Sô, en rive droite, parallèle au fleuve
Ouémé avec lequel elle est reliée par différents
bras tantôt défluents, tantôt affluents : la Zounga,
l'Agbagbé, l'Ouovi et la Zouvi. Cet ensemble forme le Delta de
l'Ouémé.
La Sô et l'Ouémé se jettent dans le lac
Nokoué respectivement aux environs de Ganvié et à l'Ouest
de Porto-Novo. La montée des eaux dans le fleuve Ouémé et
le lac Nokoué provoque d'intenses inondations surtout dans le secteur
d'étude où le système de canalisation des eaux est encore
embryonnaire. De plus, les systèmes écologiques naturels de par
leur dynamique rendent les populations vulnérables du point de vue
économique et sanitaire.
En effet, l'Ouémé est le principal cours d'eau
qui définit la physionomie du bassin. C'est un cours dont le
régime hydrologique est marqué par des variations notables au
cours de l'année. Selon Laleye et al. (2004), l'inondation dans
le bassin a lieu en général de fin août à
mi-octobre, mais peut survenir dès juillet et se terminer au
début novembre comme c'est le cas en 2017. Les hauteurs et débits
varient de façon considérable au cours d'une même
année. Parfois, les pluies précoces dans le nord Bénin
coïncident avec une grande saison des pluies dans le sud et cela
entraîne des dégâts dans les exploitations agricoles. Par
contre, en année très sèche, il est probable qu'on
47
n'observe pas de crue. (Welcomme, 1971 ; Nonfon, 1988 ; Laleye
et al., 2004).
Le nombre important de plans d'eau dans la vallée
constitue également un élément fondamental dans la
manifestation des inondations en ce sens que l'eau qui s'y coule sature les
sols et diminue leur capacité d'infiltration. Cette disponibilité
de ressources en eau qui dérange aujourd'hui serait un avantage
inouï demain si un schéma d'aménagement et de gestion de ces
eaux adapté au milieu est mise en oeuvre et bien suivi. La figure 8
montre le réseau hydrographique.
2°28'0"E
2°36'30"E
2"28'0"E
2°3630"E
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Source: Fond Topographique IGN,
1992 Réalisation: Fémi COCKER, 2019
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AGUEGUES
oung,unè
SO-AVA ·
Véki llouedo Aguekon ·
Dékanmé
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Lac Noko
z
ô
-
N
Commune de Sèmè-Kpodji
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LEGENDE
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
· O Chef-lieu de commune Plan d'eau
Zone inondable
Figure 8 : Réseau hydrographique
48
49
2.1.8. Climat
Le climat est de type subéquatorial et est
marqué par deux saisons de pluies distinctes alternant avec deux saisons
sèches d'inégales durées à savoir :
· une grande saison des pluies de mi-mars à
mi-juillet ;
· une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
· une petite saison des pluies de mi-septembre à
mi-novembre ;
· une grande saison sèche de mi-novembre à
mi-mars.
Dans ce milieu, deux types de vents dominants se
succèdent au cours de l'année : l'alizé maritime d'avril
à novembre et l'harmattan, un vent soufflant du nord-est de
décembre à janvier. Les fortes rafales de vent peuvent causer de
graves dégâts. Elles peuvent avoir une influence
défavorable sur la circulation fluviale et lagunaire.
L'insolation varie d'un mois à l'autre en fonction des
saisons. La période la plus ensoleillée s'étend de
novembre à avril, pendant la grande saison sèche.
L'humidité moyenne annuelle est de 82%. Les moyennes mensuelles sont
élevées entre juin et août et peuvent atteindre 85 % en
juin et juillet. Elles ne sont jamais faibles, mais retombent à des
valeurs de 79 % pendant la saison sèche en janvier-février
(OmiDelta-INE, 2019). Au-delà de cette présentation sommaire, la
présente recherche permettra d'analyser les variations climatiques du
secteur d'étude.
2.2. Présentation du cadre humain et
économique
2.2.1. Évolution
démographique
D'après le troisième recensement
général de la population et de l'habitat (INSAE, 2004), la
population du secteur d'étude (Communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo,
des Aguégués et de Sô-Ava) s'élève en 2002
à 255 131 habitants avec une densité humaine de 215 habitants au
km2. Sur le plan social, les Ouémènous
représentent le principal groupe ethnique, suivi des
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Yoroubas, des Toris, des Fons et
des Adjas. En 2013 et selon les résultats du quatrième
recensement général de la population et de l'habitat (INSAE,
2016), cette population s'est accrue pour atteindre 379 207 d'habitants, soit
3,79 % de la population totale du Bénin. Elle est à
majorité jeune et compte au dernier recensement, 71 462 ménages.
La taille moyenne des ménages est de 5,32 membres.
2.2.2. Activités
économiques
Les principales activités économiques de la
basse vallée de l'Ouémé sont la pêche,
l'agriculture, l'élevage, le commerce, l'artisanat et la chasse.
- La pêche : c'est la principale
activité de la population. Elle se pratique durant toute l'année,
mais la période de pêche fructueuse s'étale d'août
à septembre avec l'arrivée de la crue. Les techniques
utilisées sont les différents types de filets, les
houédos, les nasses et les ahlos.
- L'agriculture : est la seconde
activité occupant la population du secteur d'étude. Les
ménages agricoles représentent un peu plus de 40 % de la
population (Legba, 2006). L'agriculture se pratique à la fois dans la
plaine inondable que sur les plateaux, et ce, en fonction des saisons.
- L'élevage : L'élevage se
fait sur les berges, les plateaux et porte sur les bovins, les porcins, les
caprins et la volaille. L'élevage des espèces animales non
conventionnelles est encore timide dans la vallée.
- Le commerce : Le commerce est une
activité importante de la région et son pôle se retrouve au
niveau du marché d'Azowlissè dans la commune d'Adjohoun. Il faut
souligner que la plupart des marchés de la vallée ont une
périodicité de trois ou cinq jours.
- L'artisanat : Il est très peu
développé et concerne la forge, la vannerie, la réfection
des cases, la fabrication des nasses et des filets.
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- La chasse : Elle se pratique
frauduleusement dans le milieu et ce, sur toutes les espèces fauniques.
C'est plus préoccupant pour les espèces menacées ou rares
telles que le singe à ventre rouge (Cercopithecus
erythrogaster) et les poules d'eau (Porphyrio alleni et Gallinula
chloropus meridionalis).
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