REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE DE PARAKOU
ECOLE DOCTORALE
« Sciences Agronomiques et de l'Eau
»
Option : Aménagement et Gestion des Ressources
Naturelles (AGRN)
Spécialité : GIRE/ Changements
Climatiques
Thèse présentée en vue de l'obtention du
grade de docteur en Sciences Agronomiques de l'Université de
Parakou
Cartographie et Gestion Intégrée
des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans
la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de
l'Ouest)
Soutenue publiquement le 27/11/2020
Présentée par : COCKER H. Fêmi DOI
: 10.13140/RG.2.2.12999.01447
i
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REPUBLIQUE DU BENIN UNIVERSITE DE
PARAKOU
ECOLE DOCTORALE
« Sciences Agronomiques et de l'Eau
»
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Option : Aménagement et Gestion des Ressources
Naturelles (AGRN) Spécialité : GIRE/ Changements
Climatiques
Thèse présentée en vue de l'obtention du
grade de docteur en Sciences Agronomiques de l'Université de
Parakou
Cartographie et Gestion Intégrée
des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans
la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de
l'Ouest)
COCKER H. Fêmi
Soutenue publiquement le 27/11/2020
Superviseur Composition du Jury
Directeur de thèse :
Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou,
Bénin
|
Président : Mme DOSSOU-GUEDEGBE Odile,
PT, Université d'Abomey-Calavi, Bénin
Membres : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC,
Université de Parakou, Bénin (Directeur de thèse -
Rapporteur) Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., PT, Université de
Lomé, Togo (Examinateur)
Mr YABI A. Jacob, PT, Université de Parakou, Bénin
(Examinateur) Mr ALAMOU A. Eric, MC, Université d'Abomey, Bénin
(Examinateur)
Mr DOSSOU Jésutin Paulin, MC, Université de
Parakou, Bénin (Examinateur)
|
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REPUBLIQUE DU BENIN UNIVERSITE DE
PARAKOU
ECOLE DOCTORALE
« Sciences Agronomiques et de l'Eau
»
Option : Aménagement et Gestion des Ressources
Naturelles (AGRN) Spécialité : GIRE/ Changements
Climatiques
Thèse présentée en vue de l'obtention du
grade de docteur en Sciences Agronomiques de l'Université de
Parakou
Cartographie et Gestion Intégrée
des Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans
la basse vallée de l'Ouémé au Bénin (Afrique de
l'Ouest)
COCKER H. Fêmi
Soutenue publiquement le 27/11/2020
Superviseur Composition du Jury
Directeur de thèse :
Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC, Université de Parakou,
Bénin
|
Président : Mme DOSSOU-GUEDEGBE Odile,
PT, Université d'Abomey-Calavi, Bénin
Membres : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC,
Université de Parakou, Bénin (Directeur de thèse -
Rapporteur) Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., PT, Université de
Lomé, Togo (Examinateur)
Mr YABI A. Jacob, PT, Université de Parakou, Bénin
(Examinateur) Mr ALAMOU A. Eric, MC, Université d'Abomey, Bénin
(Examinateur)
Mr DOSSOU Jésutin Paulin, MC, Université de
Parakou, Bénin (Examinateur)
|
REPUBLIC OF BENIN
UNIVERSITY OF PARAKOU
DOCTORAL SCHOOL
« Agricultural and Water sciences
»
Department: Development and Management of Naturals
Resources Speciality : IWRG/Climate Change
Doctoral thesis submitted in fulfillment of the requirements
for the degree of Doctor in Agricultural Sciences at the University of
Parakou
Mapping and Integrated water resources management in the
context of climate change in the lower Oueme valley in Benin (West
Africa)
COCKER Fêmi
Defended publicly on 11 / 27 / 2020
Thesis Composition of the Jury
Supervisors
Supervisor : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco,
Associate Professor, University of Parakou, Benin
Chairman : Mrs DOSSOU-GUEDEGBE Odile, Full
Professor, University of Abomey-Calavi, Benin
Members : Mr VODOUNOU K. Jean Bosco, MC,
University of Parakou, Benin (Supervisor)
iv
Mr TCHAMIE Thiou Tanzidani K., Full Professor, University of
Lome, Togo (Examiner)
Mr YABI A. Jacob, Full Professor, University of Parakou, Benin
(Examiner)
Mr ALAMOU A. Eric, Associate Professor, University of Abomey,
Benin (Examiner)
Mr DOSSOU Jésutin Paulin, Associate Professor, University
of Parakou, Benin (Examiner)
v
Photo de couverture: Vue du fleuve Ouémé
à partir d'Avagbodji dans les Aguégués. (Source :
travaux de terrain, 2019)
Pour citer cette thèse :
COCKER Fêmi (2020) : Cartographie et Gestion
Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements
climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au
Bénin (Afrique de l'Ouest). Thèse de doctorat unique de
l'Université de Parakou, École Doctorale Sciences Agronomiques et
Eau, Université de Parakou, Bénin. 292 pages.
DÉDICACES
vi
À mon épouse pour son soutien,
À ma chère mère et mon feu père,
pour m'avoir montré le chemin de l'école.
vii
REMERCIEMENTS
Cette thèse est devenue une réalité
grâce aux contributions de près ou de loin de plusieurs personnes
qui se reconnaissent et que nous remercions ici du fond du coeur.
Nous sommes particulièrement redevables à notre
Directeur de thèse, Dr Jean Bosco Kpatindé. VODOUNOU,
Maître de Conférences, Directeur du Laboratoire des
Géosciences de l'Environnement et de Cartographie (LaGECa) et Vice-Doyen
de la FLASH/UP qui a manifesté un intérêt particulier pour
cette étude en nous orientant vers l'institution d'accueil. Il a
coordonné nos travaux du début jusqu'à la fin et nous a
fait participer à un stage de formation en Système d'Information
Géographique (SIG) au LaGECA. Il a également facilité nos
participations aux colloques et conférences internationales dans le
cadre de nos travaux de recherche.
Nos remerciements vont spécialement au Professeur Jacob
A. YABI, Directeur de l'Ecole Doctorale des Sciences Agronomiques et de l'Eau
de l'Université de Parakou (EDSAE/UP) et du Laboratoire d'Analyses et de
Recherches sur les Dynamiques Économiques et Sociales (LARDES) qui, nous
a accueillis à l'EDSAE. Il a par ailleurs accepté d'assurer le
parrainage de nos travaux malgré ses multiples occupations.
Nous remercions particulièrement le personnel du
Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation Environnementale
(HydroModE-Lab), notre laboratoire d'accueil pour l'encadrement et les modules
de formations sur l'eau et l'environnement dans le contexte des changements
climatiques.
Nous remercions également le Dr Ismaïla TOKO
IMOROU, Directeur-Adjoint du Laboratoire de Cartographie du Département
de Géographie et Aménagement du Territoire de la Faculté
des Sciences Humaines et Sociales
viii
de l'Université d'Abomey-Calavi
(LaCarto/DGAT/FASHS/UAC) et son équipe, pour nous avoir accordé
un stage de recherche.
Nos remerciements vont à l'endroit du Dr Conrad BOTON,
Professeur au Département de Génie de la Construction à
l'École de Technologie Supérieure à
Montréal/Québec pour nous avoir incités à aller
à la thèse et pour les accompagnements à la recherche de
bourse et d'institution d'accueil au début du projet de thèse.
Nous rendons ici hommage à tous les enseignants et
chercheurs des Universités de Parakou et d'Abomey-Calavi.
Nous remercions également les structures comme la
DGEau, la DDEEM Ouémé, la DDEEM Atlantique, la DDAEP
Ouémé, la DDAEP Atlantique, la Météo Bénin,
le LHME de la FSA, l'INSAE, l'IGN, le LACEEDE, l'ASECNA, l'ABE et le LEA pour
nous avoir facilité la collecte des données.
Nous remercions particulièrement toutes les structures
et personnes enquêtées ayant accepté participer aux
entretiens entrant dans le cadre de cette recherche.
Nous remercions également la famille à travers
Achabi, Abèbi, Abissola, Kolladé, Atinoukè et Ifêmi
pour leur soutien tout au long de ces travaux de recherche.
En dépit de tout, des difficultés sont survenues
lors des travaux. Elles ont pu être surmontées grâce
à l'assistance et aux soutiens de personnes à qui nous adressons
toute notre gratitude. Nous remercions Dr Emmanuel Agnidé LAWIN qui a
guidé nos premiers pas, Dr Arnaud Bruno Yémalin. ZANNOU, Dr
Éric Adéchina ALAMOU, Dr Manou Bernadin ELEGBEDE, Dr Joël
TOSSOU et Armand VODOUNOU pour leurs soutiens, conseils, orientations et
encouragements à aller au bout de ces travaux.
ix
Enfin, nous remercions les membres du jury, pour nous avoir
fait l'honneur d'accepter d'évaluer ce travail ainsi que pour le temps
qu'ils y ont consacré. Nous sommes rassurés que leurs analyses,
commentaires, questions et contributions viennent améliorer ce travail
qui n'est qu'une oeuvre humaine, donc perfectible à tout
égard.
x
RESUME
L'eau, enjeu majeur de développement est actuellement
sous la pression des changements climatiques. Cette réalité
s'observe dans le monde entier, particulièrement en Afrique dans la zone
intertropicale dont fait partie le Bénin. Face aux impacts de ces
changements sur la disponibilité quantitative et qualitative de la
ressource en eau, il est important de mettre en place une gestion participative
durable parce que la ressource en eau qui est disponible aujourd'hui dans le
Bénin et plus précisément dans la basse vallée de
l'Ouémé n'est pas inépuisable. Sa gestion doit donc
être encadrée pour la protéger et préserver la part
des générations futures. C'est dans ce contexte que s'inscrit la
présente thèse qui a pour objectif d'analyser la gestion actuelle
des ressources en eau pour une application de la GIRE (Gestion
Intégrée des Ressources en Eau) dans un contexte des changements
climatiques avec la cartographie des données récentes.
Plusieurs types de données ont été
collectées notamment les données météorologiques et
hydrologiques, les images SRTM (Shuttle Radar Topography Mission), le fond
topographique, les données de positionnement géographique des
ouvrages d'AEP (Approvisionnement en Eau Potable) et socio-économiques
obtenues en milieu réel. Les différents traitements ayant conduit
aux résultats s'appuient sur l'usage de la statistique, de la
modélisation hydrologique et de la modélisation spatiale.
La variabilité climatique sur la période
1987-2016 montre des ruptures de stationnarité dans les séries
pluviométriques utilisées. La comparaison des hauteurs de pluies
moyennes entre les sous-périodes 1987-2007 et 2008-2016
révèle une tendance à la hausse de la pluviométrie.
Cette tendance est à prendre avec modération puisque dans le
même temps, on observe une hausse des températures est
enregistrée.
xi
L'analyse de la disponibilité indique une tendance
à la hausse de l'écoulement et de l'infiltration en phase avec
l'évolution de la pluviométrie. Par ailleurs, l'évaluation
de cette disponibilité fait ressortir d'importante potentialité
en eau souterraine sur 66 % de la superficie du milieu de l'étude.
La caractérisation des usages de l'eau met en
évidence une diversité des utilisations dans la basse
vallée de l'Ouémé. Il s'agit des usages liés aux
travaux domestiques, agricoles, à la navigation, à la pêche
et à l'exploitation du sable fluvio-lagunaire. Du point de vue
quantitatif, 70 % des usages domestiques et les usages lés à la
pêche sont satisfaits. Du point de vue qualitatif, 90 % des
ménages sont satisfaits de la qualité de l'eau utilisée
contre la totalité des acteurs de la pêche qui sont
découragés par la mauvaise qualité de l'eau et la baisse
du rendement halieutique.
L'évaluation du niveau de mise en oeuvre de la GIRE
montre une faible application avec un score de 31 %. Afin de relever ce score,
il est décrit des préconisations à mettre en oeuvre pour
l'efficacité de la GIRE dans la basse vallée de
l'Ouémé.
Mots clés : GIRE, changements
climatiques, cartographie, vallée de l'Ouémé,
Bénin
xii
ABSTRACT
Water, a major development issue, is currently under pressure
from climate change. This reality can be observed throughout the world,
particularly in Africa in the intertropical zone to which Benin belongs. Faced
with the impacts of these changes on the quantitative and qualitative
availability of water resources, it is important to implement sustainable
participatory management because the water resource that is available today in
Benin and more precisely in the lower Ouémé valley is not
inexhaustible. Its management must therefore be supervised in order to protect
it and preserve its share for future generations. It is in this context that
the present thesis aims to analyse the current management of water resources
for an application of IWRM (Integrated Water Resources Management) in a context
of climate change with the mapping of recent data.
Several types of data have been collected, including
meteorological and hydrological data, SRTM images (Shuttle Radar Topography
Mission), the topographic background, geographic positioning data of DWS
(Drinking Water Supply) and socio-economic works obtained in real environment.
The various treatments leading to the results are based on the use of
statistics, hydrological modeling and spatial modeling.
The climatic variability over the period 1987-2016 shows
breaks in stationarity in the rainfall series used. Comparison of mean rainfall
amounts between the sub-periods 1987-2007 and 2008-2016 reveals an upward trend
in rainfall. At the same time, an increase in temperatures is recorded. The
availability analysis indicates an upward trend in flow and infiltration in
line with the evolution of rainfall. Moreover, the assessment of this
availability highlights significant potential for groundwater over 66% of the
area covered by the study.
xiii
The characterization of water uses highlights a diversity of
uses in the lower Oueme valley. These are uses related to domestic and
agricultural work, navigation, fishing and the exploitation of fluvio-lagunar
sand. From a quantitative point of view, 70% of domestic uses and the uses
related to fishing are satisfied. From the qualitative point of view, 90% of
households are satisfied with the quality of the water used against the
totality of the fishing actors who are discouraged by the poor quality of the
water and the drop in fishing yield.
The assessment of the level of implementation of IWRM shows a
low application with a score of 31%. In order to raise this score,
recommendations to be implemented for the effectiveness of IWRM in the lower
Ouémé valley are described.
Keywords: IWRM, climate change, mapping, Oueme
valley, Benin.
xiv
SOMMAIRE
LISTE DES FIGURES XV
LISTE DES TABLEAUX XVIII
LITE DES PHOTOS XX
SIGLES ET ACRONYMES XXI
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET OBJECTIFS DE
L'ÉTUDE 6
CHAPITRE 2 : DESCRIPTION DU MILIEU D'ÉTUDE 30
CHAPITRE 3 : CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE SOUS BASSIN
DE LA BASSE VALLÉE DE L'OUÉMÉ 52 CHAPITRE
4 : DISPONIBILITÉ ET CARTOGRAPHIE DES
RESSOURCES EN EAU 88
CHAPITRE 5 : CARACTÉRISATION DES USAGES DE L'EAU 130
CHAPITRE 6 : STRATÉGIE DE MISE EN OEUVRE EFFICACE DE LA
GIRE DANS LE CONTEXTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 179
DISCUSSION GÉNÉRALE 217
CONCLUSION GÉNÉRALE 221
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 223
CURRICULUM VITAE 240
LISTE DES PUBLICATIONS 242
ATTESTATION DE VALIDATION DU PLAN DE FORMATION 245
ANNEXES 248
TABLE DES MATIÈRES 288
xv
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Cadre conceptuel de l'étude 26
Figure 2: Délimitation du bassin de l'Ouémé
32
Figure 3 : Situation du milieu d'étude 35
Figure 4 : Relief du secteur d'étude 37
Figure 5 : Formations géologiques 40
Figure 6 : Formations pédologiques 42
Figure 7 : Occupation du sol (2016) 45
Figure 8 : Réseau hydrographique 48
Figure 9 : Répartition spatiale des hauteurs de pluie
entre 1987 et 2016 64
Figure 10: Variabilité interannuelle des pluies dans le
secteur d'étude (1987 -
2016) 65 Figure 11: Rupture de stationnarité dans
l'évolution de la série
pluviométrique 68
Figure 12: Régime pluviométrique des
sous-périodes 1987-2016 70
Figure 13 : Évolution moyenne mensuelle du régime
pluviométrique 73
Figure 14: Bilan climatique mensuel 75
Figure 15: Tendance des températures maximales et
minimales à Cotonou 78
Figure 16: Tendance des températures maximales et
minimales à Bohicon 78
Figure 17: Anomalies thermiques à la station de Cotonou
79
Figure 18: Anomalies thermiques à la station de Bohicon
80
Figure 19 : Régimes thermiques moyens à la station
de Cotonou 81
Figure 20 : Régimes thermiques moyens à la station
de Bohicon 81
Figure 21 : Organigramme de la structure hiérarchique
utilisée pour la
cartographie 98
Figure 22: Évolution des débits mensuels sur la
période 1987-2016 105
Figure 23: Variabilité interannuelle des débits
107
Figure 24: Rupture de stationnarité dans les débits
annuels 108
xvi
Figure 25: Variation saisonnière des débits sur les
sous-périodes 1987-2007
et 2008-2016. 109
Figure 26: Variabilité interannuelle des termes du bilan
hydrologique 110
Figure 27: Régression linéaire entre
écoulement annuel et précipitation 113
Figure 28: Régression linéaire entre infiltration
annuelle et précipitation 113
Figure 29: Disponibilité en eau souterraine 115
Figure 30: Exploitabilité en eau souterraine 118
Figure 31: Accessibilité en eau souterraine 121
Figure 32: Potentialité en eau souterraine 123
Figure 33 : Ouvrages d'approvisionnement en eau 138
Figure 34 : Schéma de principe d'une Adduction d'Eau
Villageoise 139
Figure 35: Répartition des AEV par commune 140
Figure 36: Répartition des FPM par commune 142
Figure 37: Répartition des puits modernes par commune
144
Figure 38: Répartition des sources d'eau non
aménagées par commune 146
Figure 39: Répartition des sources aménagées
par commune 148
Figure 40: Taux de desserte par commune 150
Figure 41 : Spéculations produites dans
le milieu d'étude 151
Figure 42 : Évolution des superficies emblavées et
de la production du maïs
de 1995 à 2016 152 Figure 43 : Évolution des
superficies emblavées et de la production du riz de
2000 à 2016 153 Figure 44 : Perceptions des paysans des
contraintes climatiques liés à
l'agriculture. 154 Figure 45 : Évolution annuelle de la
production halieutique de 1987 à 2 000
158 Figure 46 : Perceptions des pêcheurs sur les
changements climatiques liés à la
pluviométrie. 159
xvii
Figure 47 : Perceptions des pêcheurs des changements
climatiques liés à la
température. 160 Figure 48: Répartition
spatiale des sites d'exploitation artisanale du sable
fluvio-lagunaire 162
Figure 49: Variation du volume d'eau utilisée par commune
165
Figure 50 Variation des distances parcourues selon les communes
168
Figure 51: Variation du volume d'eau utilisée selon les
saisons 169
Figure 52 : Organigramme des relations entre les
différents acteurs
intervenant dans la gestion des ressources en eau, cas de l'AEP
197 Figure 53 : Evaluation de l'environnement favorable selon les
familles
d'acteurs 200 Figure 54 : Evaluation de la section
institutions et participation selon les
familles d'acteurs 202 Figure 55 : Evaluation de la section
instruments de gestion selon les familles
d'acteurs 204 Figure 56 : Evaluation de la section financement
selon les familles d'acteurs
206
Figure 57: Évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE
207
Figure 58: Suivi de l'indicateur 6.5.1 des ODD au Bénin
215
Figure 59: Répartition du débit d'exploitation
282
Figure 60: Répartition de l'infiltration 283
Figure 61: Répartition du niveau statique 284
Figure 62: Système de pente 285
Figure 63: Répartition spatiale de la profondeur totale
des forages 286
Figure 64: Répartition du taux de succès des
forages 287
xviii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Stations météorologiques du secteur
d'étude 55
Tableau II : Répartition des ménages
enquêtés avec la formule de Dagnelie 57
Tableau III : Classification des valeurs du SPI 60
Tableau IV : Fréquence des années
selon les classes de SPI 67
Tableau V : Segmentation de la
pluviométrie entre 1987 et 2016 69
Tableau VI : Déficits entre les sous-périodes des
mois les plus humides 76
Tableau VII : Synthèse des perceptions paysannes des
changements
climatiques 83
Tableau VIII : Stations météorologiques
exploitées 93
Tableau IX : Expression verbale et numérique de
l'importance relative d'une
paire de critères 100 Tableau X : Matrice de
comparaisons par paires et coefficient de pondération des
critères des indicateurs disponibilité (a) ; accessibilité
(b) et exploitabilité
(c) 101 Tableau XI : Classification, évaluation,
standardisation et pondération des
critères de décision 102
Tableau XII : Déficit des débits
écoulés entre les sous-périodes 109
Tableau XIII : Évolution comparée des fluctuations
pluviométriques et des
autres termes du bilan hydrologique 111
Tableau XIV : Matrice de corrélation (test de Pearson)
112
Tableau XV : Résumé statistique des critères
d'évaluation des indicateurs 125
Tableau XVI: Description des variables intégrées
dans le modèle 136
Tableau XVII: Préparations commerciales et types de
pesticides recensés 155
Tableau XVIII : Répartition des ménages par
quantité d'eau utilisée 166
Tableau XIX: Modèle d'analyse univarié des
déterminants du volume d'eau
utilisé 167
xix
Tableau XX: Modèle d'analyse multivarié des
déterminants du volume d'eau
utilisé 170
Tableau XXI : Répartition des enquêtés par
famille d'acteurs 183
Tableau XXII : Méthode de calcul de l'indicateur 6.5.1
186
Tableau XXIII : Facteurs internes liés à la
gestion de l'eau 209
Tableau XXIV : Facteurs externes liés à la
gestion de l'eau 211
xx
LITE DES PHOTOS
Photo 1: Retrait des eaux à Dogodo Houinta dans la commune
des Aguégués
106 Photo 2 : FPM dans le village de Kakanitchoé,
Arrondissement de Kodé,
Commune d'Adjohoun 141 Photo 3 : Puits moderne dans le village
de Gbada, Arrondissement
d'Azowlissè, Commune d'Adjohoun 143 Photo 4 : Source
artésienne non aménagée dans le village Assrossa,
Arrondissement de Damè-Wogon, Commune de Bonou
145 Photo 5 : Source artésienne aménagée dans le
village d'Assrossa,
Arrondissement de Dame-Wognon, Commune de Bonou 147
Photo 6 : Transhumance à Hozin dans la commune de Dangbo
157
Photo 7 Mobilité à Avagbodji dans la commune des
Aguégués 161
Photo 8 : Exploitation artisanale du sable lagunaire dans la
commune des
Aguégués 164
xxi
SIGLES ET ACRONYMES
2IE l'Environnement
: Institut International d'Ingénierie de l'Eau et de
ABE : Agence Béninoise pour
l'Environnement
ACEP : Association des Consommateurs d'Eau
Potable
AEP : Approvisionnement (ou Alimentation) en eau
Potable
AEPMR : Approvisionnement en Eau Potable en
Milieu Rural
AEV : Adduction d'Eau Villageoise
Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne en
ASECNA : Afrique et à Madagascar
BDI : Base de Données
Intégrée
BEPP : Bureau d'Evaluation des Politiques
Publiques
BVO : Basse Vallée de
l'Ouémé
Convention-Cadre des Nations Unies sur les
: Changements Climatiques
Commission Mondiale sur l'Environnement et le
CCNUCC
: Développement
Département de Géographie et Aménagement
du
CMED
: Territoire
DGEau : Direction Générale de
l'Eau
DNM : Direction Nationale de la
Météorologie
Dr : Docteur
École Doctorale des Sciences Agronomiques et de
DGAT
EDSAE : l'Eau de l'Université de
Parakou
ETP : Évapotranspiration potentielle
FADeC : Fonds d'Appui au Développement
des Communes
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
: et l'Agriculture
FAO
FLASH : Faculté des Lettres Arts et
Sciences Humaines
FPM : Forages équipés de Pompes
à Motricité humaine
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
FSHS : Faculté des Sciences Humaines et
Sociales
GIRE : Gestion Intégrée des
Ressources en Eau
GWP : Global Water Partnersiph
IEC : Information, Éducation et
Communication
IGN : Institut Géographique National
INE : Institut National de l'Eau
Économique
IPCC : Intergovernmental Panel on Climate
Change
IWRM : Integrated Water Resources Management
: Laboratoire de Biogéographie et Expertise
LABEE
: Institut National de la Statistique et de l'Analyse
INSAE
Environnementale
LACEEDE LaGECa
LaCarto : Laboratoire de Cartographie
:
et Développement
Laboratoire des Géosciences de l'Environnement et
Laboratoire Pierre Pagney : Climat, Eau,
Écosystème
:
de Cartographie
HydroModE-Lab
|
:
|
Laboratoire d'Hydraulique et de Modélisation
Environnementale
|
: Laboratoire d'Analyses et de Recherches sur les
LARDES
xxii
Dynamiques Économiques et Sociales
LEA : Laboratoire d'Écologie
Appliquée
LHME : Laboratoire de l'Hydrologie et de la
Maîtrise de l'Eau
: Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de
la
Pêche
ME : Ministère de l'Eau
MEEM : Ministère de l'Énergie, de
l'Eau et des Mines
MEM : Ministère de l'Eau et des Mines
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la
MAEP
: Nature
Ministère de l'Énergie, des Recherches
Pétrolières, et MERPMEDER : Minières, de
l'Eau et du Développement des Énergies Renouvelables
MMEE : Ministère des Mines, de
l'Énergie et de l'Eau
ODD : Objectifs de Développement
Durable
OMM : Organisation Mondiale de la
Météorologie
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
: Projet d'Appui au Développement Rural de
l'Ouémé-
Plateau
PADRO
xxiii
PANGIRE :
|
Plan d'Action National de Gestion Intégrée des
Ressources en Eau
|
PGSSE : Plan de Gestion de la
Sécurité Sanitaire de l'Eau
PNE : Partenariat National de l'Eau
PNUD : Programme des Nations Unis pour le
Développement
PNUE : Programme des Nations Unis pour
l'Environnement
PVC : Polyvinyle de chlorure
RGHP : Recensement Général de
la Population et de l'Habitat
SA : Source Aménagée
SBEE : Société Béninoise
d'Énergie Électrique
SDAGE : Eaux du Bassin de
l'Ouémé
Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion
des
SDE : Structures Déconcentrées
de l'État
SH : Service de l'Hydrologie
SIG : Systèmes d'Informations
Géographiques
Système Intégré de Gestion des Finances
Publiques
SIGFiP-Bénin : en République du
Bénin
SIHRS :
|
Système d'Information Hydrogéologique à
Référence Spatiale (SRHIS : Spatial Reference Hydrogeological
Information System)
|
SRTM : Shuttle Radar Topography Mission
SIS : Structures d'Intermédiation
Sociale
Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau
SNAEPMR : Potable en Milieu Rural
SPI : Standardized Précipitations
Index
SRTM : Shuttle Radar Topographic Mission
: Strenghs, Weaknesses, Opportunities and Threats
SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités et
Menaces)
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UN : United Nations
Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la
: Science et la Culture
United Nations Framework Convention on Climate
UNESCO
UNFCCC : Change
UNICEF :
United Nations International children's Emergency Fund
(Fonds des Nations Unies pour la Protection de l'Enfance)
xxiv
UP : Université de Parakou
: World Water Assessment Programme (Programme
WWAP Mondial pour l'Évaluation des
Ressources en Eau) .
1
Introduction générale
Problématique et justification
L'eau est la plus vitale des ressources naturelles. Elle rend
la vie possible, soutient les écosystèmes et les entreprises de
l'homme. Élément de base de toute vie, elle peut-être
également source de maladie si elle n'est pas protégée de
toute pollution. C'est pour cela que Platon (1852), disait dans
l'antiquité que « L'eau est la chose la plus nécessaire
à l'entretien de la vie, mais elle peut facilement être
corrompue... Elle a donc besoin que la loi vienne à son secours...
»
Aujourd'hui, la ressource en eau est de plus en plus
exposée à de nombreux facteurs limitant sa disponibilité
en quantité et en qualité. Parmi ces facteurs figurent les
changements climatiques. En effet, les paramètres climatiques, dont les
précipitations et la température, déterminent les
quantités d'eau disponible en un point donné pour
l'écoulement en surface et la recharge de la nappe. Plusieurs travaux
scientifiques (Paturel et al., 1995 ; FAO, 2005) ont d'ailleurs
confirmé la relation entre le climat et la disponibilité des
ressources en eau (Ogouwale, 2013). De ce fait, selon Vissin (2007), la baisse
très marquée de la pluviométrie observée en Afrique
de l'Ouest au cours des décennies 1970 et 1980 a eu des
répercussions importantes, au plan hydrologique.
A l'instar de nombreux chercheurs qui ont travaillé sur
l'impact du changement climatique sur les ressources en eau, le GIEC (2007)
dans son rapport synthèse sur le changement climatique, confirme que le
réchauffement du système climatique est sans équivoque. On
note à l'échelle du globe, une hausse des températures
moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la
neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer.
Les observations effectuées sur tous les continents
2
et dans la plupart des océans montrent qu'une multitude
de systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques
régionaux, en particulier par la hausse des températures. A une
échelle plus réduite, cette recherche analyse le même
phénomène en lien avec la gestion des ressources en eau.
Au Bénin, les dérèglements et les
déficits pluviométriques saisonniers associés à
l'augmentation des températures ont été mis en
évidence par plusieurs chercheurs. C'est ainsi que Houndenou (1999),
après avoir réalisé une étude comparative de deux
séries pluviométriques trentenaires (19511980 et 1965-1994), a
examiné l'ampleur de la variabilité pluviométrique et a
conclu que les traits caractéristiques du climat sahélien sont de
plus en plus présents dans le nord et dans la région de
transition qu'est le Moyen Bénin. « Est-ce l'amorce d'un
changement climatique plus profond ? », s'est-il interrogé au
terme de sa recherche.
En s'accordant sur la forte variabilité qui
caractérise le climat au Bénin, de nombreux chercheurs (Ogouwale,
2006 ; Houssou Goe, 2008 ; Boko, 1988 ; Amoussou et al., 2014), ont
réalisé des études qui ont mis en évidence les
indicateurs des changements climatiques au Bénin. Ces changements
climatiques induisent une dégradation de la ressource en eau (Boko, 1988
; Afouda, 1990 ; Houndenou, 1999 ; Brown et Crawdord, 2008) et se conjuguent
souvent avec des événements climatiques extrêmes
entraînants des inondations dévastatrices et des
sécheresses. Ces sécheresses combinées à d'autres
facteurs notamment la pression démographique et la pollution due aux
activités humaines ont entraîné une baisse des
débits des lacs et fleuves et une réduction des zones humides au
Sud-Bénin (16TUwww.bees-ong.orgU16T).
La disponibilité des ressources en eau par personne et
par an diminue déjà : de 12.316 m3 en 1955, elle est
passée à des valeurs inférieures à 5.625
m3 en 1990 (Afouda et Boukari, 2001) et est descendue à 3.945
m3 par personne et par an (Odoulami, 2009). Or, la République
du Bénin dispose toutes
3
proportions gardées, d'importantes ressources en eau
qui, moyennant une gestion rationnelle, lui permettront de couvrir ses besoins
à moyen et à long terme. C'est pour cela que le Bénin
s'inscrit en adéquation avec les réalités de la
décentralisation, dans une dynamique de gestion intégrée
et coordonnée de la ressource, dont l'objectif est double. Il s'agit
d'une part de la valorisation de la ressource pour promouvoir la croissance
économique des populations et d'autre part de leur préservation
dans une optique de gestion durable pour être au rendez-vous des
Objectifs de Développement Durable. Mais cette ambition s'observe
difficilement dans la basse vallée de l'Ouémé où la
difficulté de gestion des ressources en eau est une
réalité. En effet, les conditions actuelles d'exploitation et de
gestion des ressources naturelles en général constituent de
sérieuses menaces pour la protection et la préservation des
ressources en eau et par voie de conséquence pour la survie des
générations futures (
16Twww.cipcre.org/cipcrebenin16T).
Ainsi, il importe de bien cadrer la question de l'eau et son
évolution dans la pensée collective de ceux qui la font avancer,
et ce au gré de certains événements internationaux
récents. En effet, en moins de 20 ans, le débat sur l'eau est
passé d'un débat technique, axé d'abord sur
l'évaluation des ressources disponibles et la répartition entre
les usages dominants (gestion de l'offre), à une approche dite plus
«intégrée» et impliquant un large éventail de
domaines, dont des aspects sociaux et politiques (Cocker, 2010).
A la lumière de ces constats, une question principale
de recherche se pose et d'autres sous-questions permettent de mieux
l'appréhender.
La gestion intégrée des ressources en eau,
tenant compte des besoins des populations, de la durabilité
environnementale et de l'intérêt économique des
sociétés, est aujourd'hui intérêt crucial et
relève d'un impératif de développement. Au Bénin en
général et dans la basse vallée de l'Ouémé
en particulier, l'alimentation, la santé, l'éducation et toutes
les activités
4
humaines dépendent de la disponibilité en
quantité et en qualité suffisantes de l'eau. Déjà,
il faudrait bien connaître les ressources en eau pour mieux les
protéger. Aussi faudrait-il tenir compte de l'historique et de
l'évolution des paramètres qui déterminent la
disponibilité de ces ressources. Il est également important de
prendre en considération, des manifestations extrêmes, comme les
changements climatiques qui pourraient modifier son cours ou impacter sa
disponibilité. Les modifications climatiques ont de fortes
répercussions sur les ressources en eau, comme l'atteste la persistance
au cours des décennies 1970 et 1980 de conditions déficitaires
sur la zone ouest africaine (Olivry, 1993). Il n'est point besoin de
démontrer que l'eau est reconnue aujourd'hui comme facteur de
développement et si l'on y prend garde, cette ressource naturelle risque
à terme de s'imposer comme « facteur limitant » le
développement. Si la ressource est disponible, l'enjeu devient comment
la pérenniser pour concilier les différents usages parfois
contradictoires d'aujourd'hui avec une vision prospective sur les besoins et
les exigences du futur vue que la demande évolue toujours en «
crescendo » et non en « décrescendo ».
Aucune recherche scientifique n'a jamais montré que les besoins en eau
diminuent dans le temps. C'est plutôt le contraire comme l'ont
évalué Afouda et Boukari (2001) puis Odoulami (2009) a repris le
même exercice.
Tous les scientifiques s'accordent que plus la croissance
démographique évolue, plus les besoins en eau augmentent et moins
les ressources sont disponibles. C'est pour cela que la question prioritaire
ici est de savoir si la gestion actuelle des ressources en eau dans le contexte
de changement climatique est rationnelle et préserve l'environnement
dans la basse vallée de l'Ouémé. Autrement-dit, est-ce que
les ressources en eau sont exploitées de façon pérenne et
durable avec une réserve pour les générations futures ?
Depuis les dernières décennies, beaucoup de variations sont
apparues dans le
5
climat du Sud-Bénin, particulièrement dans la
basse vallée de l'Ouémé. Des années 1960 à
récemment, plusieurs chercheurs béninois des Universités
du Bénin (Bokonon, 1987; Boko, 1988; Afouda, 1990; Houssou, 1998;
Houndénou, 1999; Ogouwalé, 2006; Vissin, 2007; Yabi, 2008;
Odoulami, 2009; Amoussou, 2010; Totin, 2010 ; Ogouwalé, 2013 ; ...) ont
travaillé sur les fluctuations climatiques au Bénin et ont
noté une variation climatique marquée par une augmentation des
températures et une baisse des précipitations suivie d'une
légère reprise au cours des années 1990. Cette fluctuation
climatique varie dans l'espace et dans le temps. La présente
étude voudrait approfondir l'analyse sur le phénomène dans
un bassin versant. Quelle est la tendance actuelle du changement climatique
dans la basse vallée de l'Ouémé entre 1987 et 2016 ?
Puisque ce sont les précipitations, les températures et autres
paramètres qui déterminent la recharge ou l'amenuisement des
ressources en eau, partant de l'étude de la fluctuation climatique, il
serait souhaitable de connaitre la situation des ressources en eau du milieu.
Alors les ressources en eau sont-elles disponibles ? Si l'état des
ressources en eau est connu, pour approfondir, il faudra explorer
l'exploitation qui en est faite afin de déterminer les stratégies
pour une gestion durable. Quels sont les usages de l'eau ? Une fois les usages
définies, si la ressources est disponible, le défi devient
comment faire une gestion rationnelle et pérenne pour une exploitation
à long terme face à la pression du changement climatique. Il faut
donc aller jusqu'à évaluer le niveau actuel de gestion de ces
ressources en eau. Quel est alors le niveau de mise en oeuvre de la gestion
intégrée des ressources en eau dans le secteur d'étude
?
6
Chapitre 1 : Cadre théorique et objectifs de
l'étude
Introduction
Ce chapitre après une clarification des concepts
liés à l'étude aborde les réalités du
secteur de l'eau en présentant quelques informations sommaires sur le
Bénin et situe l'étude dans son cadre théorique. Il
rappelle les besoins liés à l'eau, la variabilité et la
disponibilité des ressources en eau ainsi que la politique nationale du
secteur de l'eau au Bénin. Plus loin, il décrit l'avancement de
la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au plan national
à travers les réformes sur la Politique Nationale de l'Eau et la
loi portant gestion de l'eau en République du Bénin
promulguée le 24 novembre 2010. Les objectifs et hypothèses de
recherche y sont élucidés et le chapitre s'achève par la
présentation de l'ossature de la thèse.
1.1. Cadre théorique
« Le cadre théorique sert principalement à
présenter un cadre d'analyse et à généraliser des
relations théoriques déjà prouvées dans d'autres
contextes pour tenter de les appliquer au problème »
(Laramée et Vallée, 1991). Dans le cas d'espèce,
l'exercice ici est de se prononcer à partir de la documentation
disponible sur ce que doit être l'apport pour enrichir la science sur la
thématique de la gestion des ressources en eau dans un contexte de
changement climatique.
· Changement climatique : Quel impact sur les
ressources en eau ?
Le changement climatique contemporain, une question
d'environnement une actualité récurrente. Il n'est pas un
phénomène météorologique extrême qui ne
soulève la question de son origine et dont on cherche l'explication dans
un dérèglement du climat planétaire. Du point de vue
scientifique, la question du changement climatique revêt une
complexité. Le climat constitue une des
7
composantes majeures de l'environnement à laquelle les
sociétés humaines sont particulièrement sensibles dans
leur vie quotidienne et leurs activités. Pour autant, si l'homme est
sensible aux aléas climatiques, il est la principale espèce
vivante en mesure de bouleverser les conditions climatiques régnant sur
la terre depuis l'apparition de la vie. Cette « empreinte climatique
» laissée par les sociétés humaines est
étroitement liée à l'évolution de la composition
chimique de l'atmosphère. C'est précisément ce qui
singularise le changement climatique contemporain. Richard et Camberlin (2005)
associent le « changement climatique contemporain » à la
période au sein de laquelle la société, en modifiant la
composition chimique de l'atmosphère, devient un facteur non
négligeable du climat. Depuis plusieurs siècles, l'action de
l'Homme sur le climat concerne les échelles locale (climat urbain,
topoclimat liés à des infrastructures de transport...) et
éventuellement régionale (changements d'occupation des sols :
urbanisation, déforestation). Aujourd'hui, elle s'applique surtout de
façon globale à travers l'augmentation des concentrations de gaz
à effet de serre (GES) d'origine humaine dans l'atmosphère. A ce
titre, le climat n'est plus « naturel » mais le siège d'un
effet de serre additionnel anthropogénique provoqué par un
forçage radiatif « artificiel » lié aux GES. Le
changement climatique contemporain est-il un réel changement, marquant
notamment une rupture avec les régimes climatiques préindustriels
que nous avons connus ? C'est la question de la détection du changement
climatique. Planton et Terray (2007) définissent la détection
comme « le processus de démonstration que le climat a changé
dans un certain sens statistique, sans donner la raison de ce changement
». Le changement climatique doit être appréhendé
à différents niveaux d'échelle (du climat zonal au climat
local) où des traits et des causalités différentes
s'expriment. Il existe plusieurs façons de définir l'expression
de changement climatique contemporain. Ainsi, à l'issue de ses travaux
de recherche de
8
climatologie dynamique sur l'oscillation Nord-Atlantique,
Cassou (2004) écrit : « les changements climatiques doivent
être considérés comme une intégration dans le temps
des transitions préférentielles de l'atmosphère vers un
régime de temps particulier. Les changements climatiques observés
depuis les années 1980 en hiver s'expliquent par la
répétition du régime de l'oscillation nord atlantique
NAO+, qui est préférentiellement excité. Ce sont les
caractéristiques quotidiennes de ce régime, en termes de
température, de précipitations et de tempêtes, qui
expliquent pour les dernières décennies le réchauffement
important observé de l'Europe à l'Asie, les tempêtes plus
fortes sur l'Atlantique-Nord et les sécheresses (resp. les pluies) sur
l'Europe du Sud (resp. du Nord). Un nouvel état climatique n'est pas
apparu, mais un état préexistant se trouve
privilégié ».
La sécheresse est « une absence prolongée
ou une insuffisance marquée des précipitations », « une
insuffisance des précipitations entraînant une pénurie
d'eau pour certaines activités ou certains groupes » ou « une
période de temps anormalement sec suffisamment longue pour que le manque
de précipitations cause un déséquilibre hydrologique
sérieux » (Heim, 2002). La sécheresse est définie de
plusieurs façons. La sécheresse agricole désigne un
déficit hydrique dans la couche supérieure (1 mètre
environ) du sol (la zone radiculaire), qui affecte les cultures ; la
sécheresse météorologique est essentiellement un manque
prolongé de précipitations ; quant à la sécheresse
hydrologique, elle se caractérise par un débit des cours d'eau et
un niveau des lacs et des nappes souterraines inférieurs à la
normale. Une mégasécheresse est une sécheresse
persistante et étendue, d'une durée très supérieure
à la normale en général une décennie ou plus (GIEC,
2007). La sécheresse dans la présente étude peut
être comprise comme une absence relativement prolongée des
précipitations.
9
Selon l'UNESCO-WWAP cité par Odoulami (2009), les
réserves en eau de la terre sont estimées à 1400 millions
de milliards de m3 environ dont 2,53 % soit 35 millions de milliards
de m3 sont des eaux douces non totalement disponibles, car les 2/3
sont immobilisées sous forme de glaciers et de neiges aux pôles et
en hautes montagnes. Malgré cette évidence, les ressources en eau
sont limitées et inégalement réparties dans l'espace et
dans le temps : les pays riches disposant de 1500 m3 d'eau par an et
par habitant, contre 100 m3 dans les pays pauvres
(16Twww.globenet.org16T) dont fait partie le Bénin où se
situe le secteur d'étude. Pour mieux appréhender la situation,
une simple estimation issue de ces chiffres correspond à une
disponibilité de 270 litres par jour par habitant dans les pays les
moins avancés. C'est là même l'interrogation de la
présente étude. Si aujourd'hui déjà, la
quantité globale de ressource en eau douce potentiellement disponible
par habitant est si faible, la crise de l'eau annoncée par les
scientifiques n'est plus loin. C'est pour cela que cette étude voudrait
se positionner en montrant que la ressource disponible aujourd'hui est un
piège parce qu'elle donne l'impression qu'il y en a suffisamment. Mais
quand on prend du recul et on se met dans les analyses à long terme sur
la vitesse de diminution, de pollution, d'exploitation et de renouvellement ou
de recharge tout en intégrant la contrainte du changement climatique qui
n'est pas pour autant maitrisé, l'interrogation qui saute à
l'oeil est que si la gestion n'est pas réorganiser de façon plus
rationnelle et plus respectueuse de l'environnement, la ressource disponible
qui s'amenuise constamment va-t-elle toujours suffire pour les
générations futures et pour les générations
d'après les générations futures et enfin pour
l'éternité ?
D'après le rapport du Programme Mondial pour
l'Évaluation des Ressources en Eau (WWAP), le partage équitable
des ressources en eau est une question qui s'avère de plus en plus
complexe en raison de la croissance
10
démographique, des pressions exercées sur le
développement et des changements en termes de besoins et de valeurs
(16Twww.unesco.org16T). Selon cette même source, les anomalies
climatiques contribuent à aggraver la répartition inégale
de l'eau.
Plusieurs travaux ont déjà montré
l'impact de la variabilité et des changements climatiques sur la
disponibilité et la répartition de la ressource en eau. Ainsi,
selon Gadelle (1995), la disponibilité en eau est dictée en
grande partie par le climat et en particulier par la périodicité
et la localisation des pluies ainsi que par la demande évaporatoire
largement dominée par la température. Ce qui montre le rôle
primordial du climat dans la variation spatio-temporelle des quantités
d'eau. De même, dans ses travaux sur le Bani, affluent du Niger, Olivry
(1993) révèle une baisse moyenne de 66 % du débit de ce
cours d'eau entre 1924 et 1988, pour une diminution du volume
pluviométrique annuel de 18 % sur la même période. La
présente étude se propose d'étendre son analyse
au-delà de la pluviométrie vers d'autres paramètres comme
la température pour montrer que la ressource peut-être disponible
aujourd'hui mais elle n'est pas inépuisable et n'est pas à l'abri
des pressions naturelles et anthropiques.
Par ailleurs, au Bénin sur le bassin versant
béninois du fleuve Niger, Vissin (2001) a montré que les
chroniques de la pluviométrie ont connu une rupture de
stationnarité en 1972. Aussi, les changements pluviométriques
observés ont-ils largement influencé les écoulements.
Ainsi, la sècheresse pluviométrique des dernières
décennies serait responsable de la sécheresse hydrologique
enregistrée dans le bassin versant.
Plus au sud, la basse vallée de l'Ouémé
a non seulement connu une rupture de stationnarité autour des
années 1970, mais aussi une baisse des précipitations de l'ordre
de 15 à 20 % suivie d'une légère reprise de 2 % à
la
11
fin des années 1990 (Vissin et al., 2016). En
ce qui concerne les cours et plans d'eau existants, cette situation engendre
une dégradation du couvert végétal et
accélère le phénomène d'érosion avec pour
corollaires le drainage des particules solides et par conséquent le
comblement du lit des cours d'eau.
Dans leur étude sur la perception endogène de
l'influence des changements climatiques sur la pêche dans la basse
vallée de l'Ouémé, Attingli et al, (2016)
montrent que 73% des enquêtés ont indiqué qu'il y a plus de
trente ans, les conditions hydroclimatiques étaient favorables à
la pêche alors que de nos jours, il y a de façon notable, des
modifications perceptibles au niveau de la pluviométrie et de la
température surtout en période d'étiage. Ainsi, le retard
des pluies, l'arrêt précoce des pluies, la diminution de la
quantité des pluies sont les plus importants et représentent
à eux seuls 92% des réponses. Les pêcheurs ont
signalé une élévation de la température (63, 16%),
une augmentation de la durée de l'insolation (20,30%), un
assèchement du cours d'eau par endroits (6,77%) et un début
précoce de la sècheresse (6,02%). Cette étude, à
l'instar d'autres menées dans la basse vallée de
l'Ouémé, confirme que les acteurs des milieux ruraux observent
aussi l'évolution climatique et ont leur compréhension des
phénomènes climatiques qui impactent leurs activités et
leur vie. Cette lecture endogène, rapprochée de l'analyse
scientifique permettront de mieux approfondir les connaissances.
A travers une analyse des tendances pluviométriques,
Kodja et al. (2013), ont mis en évidence des aléas
relatifs à la réduction de la durée et de
l'intensité de la saison des pluies avec une rupture
pluviométrique en 1970 dans la basse vallée de
l'Ouémé. Les auteurs précisent également que le
régime hydrologique de la basse vallée de l'Ouémé
est très lié à la pluviosité dont les
extrêmes peuvent induire des risques au plan socio-environnemental. Ne
pas considérer ce changement du climat qui affecte toute la
région ouest-africaine (Le Lay et Galle, 2005) revient à ignorer
ou négliger un risque flagrant qui
12
pourrait précariser davantage la vie des populations et
compromettre le développement des pays à économie modeste
comme le Bénin.
Cette recherche voudrait analyser cette dynamique climatique
à une échelle plus petite : la basse vallée de
l'Ouémé en s'inspirant de l'évolution des régimes
pluvio-thermiques tout en tenant compte des perceptions endogènes.
· Vers une gestion intégrée des
ressources en eau
Parmi les Objectifs du développement durable (ODD),
figure la cible 6.5, « D'ici à 2030, assurer la gestion
intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y
compris au moyen de la coopération transfrontière selon qu'il
convient. »
Selon Kherbache (2014), l'eau est un élément
indispensable à l'écosystème et doit être
gérée prospectivement pour arriver à un
développement durable. La plupart des analystes parlent d'un
problème de gouvernance de l'eau et insistent sur un passage vers une
gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) qui a pour but la
protection des ressources pour un développement durable. L'ONG CIPCRE
reprend cette affirmation et montre que des processus de gestion adaptative qui
font participer les acteurs et construisent lentement sur les
réalisations et les succès de la gestion sont des outils
essentiels pour obtenir des résultats économiques, sociaux et
environnementaux durables. Ainsi, les processus tels que la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) qui incluent la gestion de
bassins versants remplacent l'approche sectorielle traditionnelle de la gestion
des zones humides et des ressources en eau et garantissent que toutes les
complexités sont prises en compte et non plus ignorées ou
utilisées comme excuse pour préférer les décisions
d'investissement à la protection de l'infrastructure naturelle des zones
humides (
16Twww.cipcre.org/cipcrebenin16T).
13
Le Conseil Mondial de l'Eau (CME, 2000) à la suite du
Gobal Water Partnersiph (1999) estime également qu'une meilleure gestion
des ressources en eau et le développement des services publics d'eau et
d'assainissement sont reconnus par la communauté internationale comme
l'un des facteurs prioritaires du développement durable des
régions. L'organisation sectorielle des institutions telle qu'elle est
établie dans plusieurs pays en voie de développement est plus
orientée vers une gestion quotidienne de l'approvisionnement en eau pour
la subsistance et au meilleur des cas prend un peu en compte l'assainissement.
Mais une vision plus globale et futuriste incluant une gestion intégrant
la nature multifonctionnelle adaptée aux concepts et méthodes de
la GIRE comme le précisait Cap-Net - Partenariat Mondial pour l'Eau
(2005) est une nouveauté qui mérite d'être explorer. Les
problèmes et les défis de l'eau sont liés et ne sauraient
être traités séparément. Pour l'efficience et
l'efficacité, une approche plutôt «
intégrée » serait salutaire.
Pour le Global Water Partnership cité par Charnay
(2010), les changements préconisés sont plus d'ordre
institutionnel que technologique. Ces réponses reposent sur
l'élaboration de règles appropriées en matière de
gouvernance et la création de structures organisationnelles
adaptées à l'échelle de bassin versant.
L'intérêt étant de transcender les divisions
administratives, d'encourager une gestion participative et des actions
coordonnées sur la base de consensus. Pour finir, l'auteur ajoute que la
création de ces structures ne garantit pas une approche GIRE. Elles
doivent aussi être soutenues par des politiques, une législation
et l'édification de capacités appropriées.
Plusieurs auteurs suggèrent une gestion
intégrée des ressources en eau par bassin hydrographique ou
bassin versant. C'est-à-dire une aire géographique dans laquelle
toutes les eaux de ruissellement s'écoulent à travers un
réseau de cours d'eau et éventuellement, d'étendues d'eau
vers un point de
14
convergence appelé exutoire. Il est
délimité par la ligne de partage des eaux (Sossou-Agbo, 2013).
Au Bénin, depuis l'adoption de la GIRE comme approche
de développement des ressources en eau en 1998, l'arsenal institutionnel
se caractérise par l'existence d'un grand nombre d'acteurs qui
interviennent directement, ou indirectement sur différents aspects de
gestion et d'utilisation de la ressource eau. L'arsenal juridique disponible
est important et diversifié et se rapporte à la protection et
à la sauvegarde des ressources naturelles y compris des ressources en
eau.
Pour soutenir le cadre juridique, la Politique Nationale de
l'Eau avec ses réformes propose (04) quatre orientations prioritaires
pour une gestion efficiente et durable des ressources en eau et se
décline comme suit :
- Réformer le cadre de gestion en recherchant la bonne
gouvernance de
l'eau ;
- Assurer un accès équitable et durable à
l'eau potable et à
l'assainissement pour les populations urbaines et rurales ;
- Garantir la disponibilité de l'eau, en quantité
et en qualité, pour
l'ensemble des activités économiques ;
- Assurer la santé, la sécurité publique et
la conservation des
écosystèmes aquatiques.
Ces instruments juridiques ont été
régulièrement renforcés par des dispositions
adaptées aux engagements internationaux pris par le pays et à
l'évolution du cadre socio-économique et culturel. Ainsi,
plusieurs lois et décrets ont été adoptés ou sont
en cours d'élaboration ou d'adoption (Ministère de l'Eau, 2015).
Force est de constater que certains de ces documents en cours
d'élaboration ou d'adoption sont finalement entrés en
15
vigueur mais sans satisfaction. Cette recherche tente
d'élucider les difficultés et d'identifier les raisons qui font
que les effets attendus tardent à être perceptibles. Cela
permettra, in fine, de poser de nouvelles bases de diagnostique pour
améliorer l'exploitation de la ressource afin qu'elle tende vers une
gestion rationnelle intégrée et durable.
1.2. Revue de littérature
Le caractère polysémique des mots est
susceptible de créer des confusions et malentendus entre chercheurs dans
l'environnement scientifique. C'est pour cela, Emile DURKHEIM disait
déjà en 1894 que «Toute investigation scientifique porte
sur un groupe déterminé de phénomènes qui
répondent à une même définition ». Cette
rubrique a ainsi pour objectif de parcourir les définitions d'autres
auteurs sur les concepts clés afin de se positionner par rapport
à l'orientation de la présente étude pour faciliter la
compréhension et l'exploitation de cette thèse.
· Variabilité climatique et changement
climatique
Selon GIEC (2007), le changement climatique est la variation
de l'état du climat, que l'on peut déceler (par exemple au moyen
de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la
variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une
longue période, généralement pendant des décennies
ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des
processus internes naturels, à des forçages externes ou à
des changements anthropiques persistants dans la composition de
l'atmosphère ou dans l'utilisation des terres.
La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques CCNUCC (1992), se veut plus précise dans son article
premier, en définissant les changements climatiques comme des «
changements qui sont attribués directement ou indirectement à
une activité humaine altérant la composition de
l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la
variabilité naturelle
16
du climat observée au cours de périodes
comparables ». La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les
changements climatiques attribuables aux activités humaines
altérant la composition de l'atmosphère et la variabilité
du climat imputable à des causes naturelles. La variabilité
climatique peut donc accentuer l'effet du changement climatique.
La non linéarité du système climatique
peut conduire à des changements climatiques brusques selon GIEC (2007),
parfois dénommés changements climatiques rapides,
événements brusques ou même événements
surprise. Le terme brusque se réfère souvent à des
échelles temporelles plus courtes que l'échelle temporelle type
du forçage responsable. Toutefois, tous les changements climatiques
brusques ne sont pas forcément imputables à des forçages
externes. Au nombre des événements brusques possibles qui ont
été envisagés figurent une réorganisation de grande
ampleur de la circulation thermohaline, une déglaciation rapide et une
fonte massive du pergélisol ou un accroissement de la respiration des
sols entraînant de rapides changements dans le cycle du carbone. D'autres
événements peuvent survenir de façon totalement
inattendue, à la suite d'un forçage intense à
évolution rapide d'un système non linéaire.
Selon Pascal et al. (2012), le changement climatique
désigne une variation statistiquement significative de l'état
moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant plusieurs
décennies. Ogouwale (2006), va dans le même sens en
définissant le changement climatique comme une modification du statut
des précipitations et une augmentation prononcée des
températures au cours du temps. Rusi (2007), vient nuancer en ajoutant
le lieu. D'après lui, le changement climatique désigne l'ensemble
des variations des caractéristiques climatiques en un endroit
donné, au cours du temps.
17
Pour Ogouwale (2013), le changement climatique concerne les
modifications qui affectent ou pourront affecter le système climatique
(notamment les paramètres pluviométriques et thermiques) de
même que les effets préjudiciables desdites modifications sur la
disponibilité des ressources en eau. Cette définition laisse un
goût d'inachevé parce qu'elle occulte l'effet des activités
anthropiques qui n'est pas négligeable sur le phénomène.
La présente étude, au-delà de ces travaux, voudrait
explorer également la compréhension endogène du
phénomène et faire le lien entre le changement climatique et les
ressources en eau dans la basse vallée de l'Ouémé.
En ce qui concerne la variabilité climatique, elle se
réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du
climat. Elle est une caractéristique inhérente du climat qui se
manifeste par les différences entre les statistiques de long terme des
éléments climatiques (pluie, température, humidité,
durée des saisons) calculées pour des périodes
différentes (CCNUCC, 1992).
A la lumière de ces différentes approches et
dans le contexte de la présente étude, on retiendra que la notion
de variabilité et changement climatique désigne la modification
ou la variation significative du climat, qu'elle soit naturelle ou due aux
facteurs d'origine anthropique. Une telle définition a pour avantage de
simplifier celle donnée par la Convention Climat et aussi de prendre en
compte celle du GIEC qui considère le changement climatique comme une
variation à long terme du climat, qu'elle soit d'origine anthropique ou
naturelle.
La plupart des auteurs ont défini la variabilité
climatique et le changement climatique dans un contexte global, ce qui sera
approfondi dans cette étude. Mieux, cette recherche essayera de les
contextualiser en les adaptant aux réalités du milieu pour une
meilleure compréhension. En quoi la variabilité
18
climatique et le changement climatique affectent la gestion
des ressources en eau ?
· Vulnérabilité
Selon Sullivan et Meigh (2006) ; O'Brien et al.
(2007) cités par Koumassi (2014), le concept de
vulnérabilité englobe un grand nombre de définitions, mais
qui s'avère pour la plupart du temps, demander une approche très
globale. C'est un concept relatif, qui décrit la nature, l'importance
des enjeux exposés à un aléa, les ressources disponibles
pour y faire face et les impacts qui en résultent (Torterotot, 1993).
Dans le contexte climatique, la vulnérabilité
exprime le degré selon lequel un système est susceptible
d'être détérioré, ou se révèle
incapable de faire face aux effets néfastes des changements climatiques,
notamment à la variabilité du climat et aux conditions
climatiques extrêmes. La vulnérabilité est fonction de la
nature, de l'ampleur et du rythme de l'évolution et de la variation du
climat à laquelle le système considéré est
exposé, de la sensibilité de ce système et de sa
capacité d'adaptation. (GIEC 2007).
Pour UNFCCC/LEG (2005), la vulnérabilité
dépend de deux facteurs clés. Le premier est le degré
d'exposition au risque climatique et le second porte sur le degré de
sensibilité au risque. Par contre, le GIEC reconnaît la
vulnérabilité en fonction de trois éléments:
l'exposition et la sensibilité d'un système à des
conditions dangereuses et/ou la capacité du système à
faire face, s'adapter ou se remettre des effets de ces conditions.
De ces différents travaux, il ressort que la
vulnérabilité est le degré auquel un système est
susceptible, ou se révèle incapable de faire face aux effets des
changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et
aux conditions climatiques extrêmes. Mais quel serait le degré de
vulnérabilité
19
des ressources en eau de la basse vallée de
l'Ouémé ? Les études suivantes permettront de mieux le
cerner.
· Gestion Intégrée des Ressources en
Eau (GIRE)
Le concept de développement durable tel qu'il a
été défini par le rapport CMED/ONU (1987) impose en ce qui
concerne l'eau de gérer les ressources en eau comme un patrimoine, en
intégrant dans l'ensemble des utilisations de l'eau le concept de
solidarité envers les générations futures. Il
préconise aussi de prendre en compte la gestion des
écosystèmes et de tout ce qui s'y développe, de renforcer
la notion d'aménagement du territoire dans lequel les ressources
naturelles, et l'eau en priorité, seraient prises en compte, et
d'adopter une approche prospective de la ressource qui précède
l'approche curative de la pollution des eaux.
Autrement dit, la GIRE est la gestion rationnelle de l'eau
pour sa pérennité. Cette approche est partagée par le
Global Water Partnersiph (GWP) qui définit la gestion
intégrée des ressources en eau comme un processus qui favorise le
développement et la gestion coordonnée de l'eau, des terres et
des ressources connexes, en vue de maximiser, de manière
équitable, le bien-être économique et social en
résultant, sans pour autant compromettre la pérennité
d'écosystèmes vitaux. Au niveau du bassin fluvial ou lacustre et
de l'aquifère, la GIRE peut être envisagée pour atteindre
ces mêmes objectifs. (16Twww.inbo-news.org16T).
La GIRE n'est pas seulement relative à la gestion des
ressources physiques, il s'agit aussi de réformer des systèmes
humains pour permettre aux populations, les femmes comme les hommes, de
bénéficier de ces ressources, de les protéger et de les
gérer.
Selon CAP-NET (2019), la gestion intégrée des
ressources en eau est un processus systématique pour le
développement durable, la répartition et le
20
contrôle de l'usage des ressources en eau dans un
contexte d'objectifs social, économique et environnemental. C'est une
approche trans-sectorielle en totale contradiction avec l'approche sectorielle
traditionnelle adoptée dans de nombreux pays. Elle a été
par la suite élargie pour incorporer une prise de décisions
participative de tous les acteurs. L'expression gestion intégrée
définit une perspective holistique de l'usage des ressources en eau, et
par conséquent de sa gestion. Le terme gestion est utilisé dans
son sens le plus large et en cela, se concentre sur le développement et
la gestion des ressources en eau, ce qui assure un usage durable pour les
générations futures.
La gestion intégrée des ressources en eau
exprime « l'idée que celles-ci doivent être
gérées de manière holistique, en coordonnant et en
intégrant tous les aspects et les fonctions des
prélèvements d'eau, de la maîtrise des eaux et la
prestation de services liés à l'eau afin d'apporter un
bénéfice durable et équitable à tous ceux qui
dépendent de cette ressource » (CE/DGD/DGRECNS, 1999). Cette
approche globale et fédératrice de plusieurs courants prend en
compte les aspects naturels liés au cycle de l'eau, les utilisations de
l'eau pour divers besoins, la pression institutionnelle de gouvernance, les
stratégies et contraintes nationales, et enfin l'évolution
spatio-temporelle des ressources et des demandes en eau observées.
Notion primordiale de la gestion des ressources en eau,
cependant définie non sans ambiguïté, la GIRE selon le GIEC,
(2007) est basée sur les principes directeurs inspirés de ceux de
la Conférence Internationale de Dublin sur l'Eau et l'Environnement avec
adoption des principes de la GIRE en 1992 :
i. l'eau douce est une ressource limitée et
vulnérable, indispensable à la
vie, au développement et à l'Environnement ;
ii.
21
le développement et la gestion de l'eau devraient
être fondés sur une approche participative impliquant usagers,
planificateurs et décideurs à tous les niveaux ;
iii. les femmes ont un rôle prépondérant
à jouer en matière d'approvisionnement en eau et de gestion et
de conservation des ressources en eau ;
iv. du fait de ses multiples usages concurrentiels, l'eau a
une valeur économique et devrait être considérée
comme un bien économique.
A la suite de la Conférence de Dublin se sont tenues de
nombreuses rencontres internationales qui ont renforcé la vision
intégrée et participative de la gestion de l'eau. Parmi celles-ci
: le Sommet de la Terre à Rio (06/1992), le Sommet Mondial du
Développement Durable à Johannesburg (2002), les Forum Mondiaux
de l'Eau de Marrakech (1997), La Haye (2000), Kyoto (2003), Mexico (2006),
Istanbul (2009), Marseille (2012) et en Corée du Sud (2015)
(Ministère de l'Eau, 2015).
A l'instar de la démarche mondiale, la GIRE au
Bénin repose sur des principes et critères bien décrit
dans le document de Politique Nationale de l'Eau produit en 2009. L'atteinte
d'une bonne gouvernance de l'eau est soumise à un certain nombre
d'actions stratégiques telles que la volonté politique et
l'engagement politique ; l'adoption d'une approche transparente,
cohérente et équitable ; la mise en oeuvre d'actions
concrètes sur le terrain impliquant les différentes parties
prenantes ; le renforcement des capacités des institutions et acteurs
à divers niveaux ; l'utilisation des canaux de relais de l'information
et de suivi.
Dans la même logique, la loi n° 2010-44 portant
gestion de l'eau en République du Bénin, retient que la gestion
intégrée des ressources en eau est un processus de promotion du
développement et de la gestion coordonnée de
22
l'eau, des terres et des ressources associées, en vue
de maximiser de manière équitable, le bien-être
économique et social, sans pour autant compromettre la durabilité
des écosystèmes vitaux. La GIRE consiste donc à prendre en
considération ensemble et à concilier les différentes
utilisations et fonctions physiologiques, socioculturelles, économiques,
environnementales de l'eau, ainsi que ses éventuels effets
négatifs sur les personnes, les biens ou l'environnement (Global Water
Partnership, 2004).
Selon Charnay (2010), l'eau en tant que bien commun est
confiée à un ensemble d'acteurs (privés et publics) dans
le but de répondre aux besoins du territoire, tout en assurant le
renouvellement et la durabilité des ressources. Pour que l'eau devienne
une ressource exploitable, cela suppose la construction d'une structure
intégrant à la fois les prélèvements, le stockage
et le transport, adaptée aux quantités d'eau disponibles et
à la demande territoriale. La gestion doit, de fait, être
adaptée aux différents types de ressources exploitables
(souterraines, surface ou sous forme de stock), tenir compte des interactions
entre ces ressources et répondre aux attentes.
Compte tenu de la complexité du système de
gestion des ressources en eau qui se doit de prendre en compte les
spécificités législatives, socio-économiques et
culturelles, il n'existe pas un modèle universel de gestion
intégrée. Il est fonction de la gouvernance de chaque territoire
et des objectifs à atteindre pour une gestion durable des ressources en
eau. La GIRE vise à faire évoluer cette gouvernance,
c'est-à-dire l'ensemble des systèmes politique, social,
économique et administratif mis en place pour gérer les
ressources en eau tout en fournissant les différents services
liés à son utilisation. Ainsi chaque système de gestion
mis en place est spécifique, et présente des points forts et
points faibles pour tendre vers une gestion intégrée et durable
des ressources en eau.
23
Le fonctionnement du système est par ailleurs
étroitement lié aux héritages qui influent sur les
préconisations. Par exemple, les pays industrialisés sont
amenés à trouver des moyens pour « remédier à
des situations non durables et atténuer les coûts environnementaux
de leurs politiques passées » (Global Water Partnership, 2004). Les
changements préconisés par le Global Water Partnership sont plus
d'ordre institutionnel que technologique pour ces pays. Les réponses
institutionnelles reposent sur l'élaboration de règles
appropriées en matière de gouvernance et la création de
structures organisationnelles adaptées à l'échelle de
bassin versant (Global Water Partnership, 2009). L'intérêt d'une
agence de bassin est notamment de transcender les divisions administratives, et
d'encourager une gestion participative et des actions coordonnées sur la
base de consensus. Néanmoins la création de ces structures ne
garantit pas une approche GIRE. Elles doivent aussi être soutenues par
des politiques, une législation et l'édification de
capacités appropriées. D'autres ONG préconisent aussi la
GIRE à travers la création des organismes de bassins, comme le
Comité de Bassin de l'Ouémé qui veille à la mise en
oeuvre du Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eau de
l'Ouémé et la valorisation de ses ressources naturelles.
Ces diverses définitions complémentaires de la
GIRE cadrent bien avec cette étude. Pour le présent contexte, on
retiendra que la GIRE est un management concerté des ressources en eau
et autres ressources liées à l'eau dans un même bassin
respectant les besoins de tous les acteurs et des générations
futures. Toutes ces approches ont tendance à proposer un canevas
à suivre pour réussir la GIRE. Mais la présente
étude voudrait nuancer en essayant de démontrer que la GIRE n'est
pas une formule mathématique qu'il faut poser et y remplacer les
inconnues puis le tour est joué. Elle va bien au-delà de cette
compréhension qui transparait peut-être à travers la
littérature présentée. C'est un exercice continu, de
longue haleine, qui intègre plusieurs parties
24
prenantes d'intérêts parfois divergents, mais
pour une même finalité : l'exploitation concertée et
pérenne des ressources en eau et autres ressources liées avec
modération et réserve pour les prochaines
générations. La présente recherche se propose d'aller
jusqu'à évaluer le degré de mise oeuvre de cette GIRE dans
la basse vallée de l'Ouémé. Ceci est une première
dans l'histoire du plus grand bassin du Bénin :
l'Ouémé.
· Gestion participative
La gestion participative est un mode de gestion qui consiste
à susciter l'engagement et la prise d'initiative de tous les acteurs, en
les responsabilisant et en les intégrant dans la vie quotidienne de
l'entreprise, et surtout lors de la prise des décisions. Ce mode de
management est essentiellement fondé sur une culture qui prône la
délégation du pouvoir, la communication et le respect mutuel. En
effet, toutes les décisions sont le fruit d'un consensus entre les
différentes parties prenantes. Cette approche est très
bénéfique, dans la mesure où elle fait naître une
ambiance agréable de travail et évite les tensions et les
conflits liés à la ségrégation hiérarchique
(16Twww.petite-entreprise.net16T).
Selon Grawitz (2000) « la participation est un
système d'association symbolique, instaurant des liens de
quasi-identité ou de communion ». Pour Totte (2000), la
participation peut être définie comme « un processus
à travers lequel les différents acteurs influencent et partagent
le contrôle sur les initiatives de développement, des
décisions et des ressources qui les affectent ».
Dans l'appui à la participation et à
l'autopromotion dans la gestion des ressources naturelles, la participation
signifie que tous les groupes concernés (et /ou leurs
représentants) soient associés au processus de décision et
de mise en oeuvre des mesures d'appui à l'autopromotion.
25
Autrement dit, la prise en compte des différentes
familles d'acteurs quel que soit leur rang social doit-être
renforcé pour la participation de tous les groupes sociaux, pour que
tous les acteurs jouent leur rôle dans la réalisation des actions.
Ainsi, de la manière que les populations participent, les structures
d'appui participent elles aussi à la valorisation des initiatives
endogènes.
Pour rester coller aux objectifs de cette étude et au
vu des idées précédentes, on s'accordera avec Cocker
(2010) que la gestion participative des ressources en eau est basée sur
l'implication et la responsabilisation des parties prenantes à la base
afin qu'elles se sentent concernées et participent à la recherche
de solutions idoines.
L'analyse des travaux a permis de faire l'état des
lieux des recherches entreprises dans le même axe scientifique que cette
étude. Elle a aussi facilitée la mise en place du cadre
conceptuelle de la présente étude.
1.3. Cadre conceptuel de l'étude
La connaissance de la dynamique et de la disponibilité
des ressources en eau à toute échelle de temps et d'espace est
indispensable à la réussite de la GIRE (Zannou, 2011). Ainsi, la
gestion rationnelle des ressources en eau ne peut se conduire sans la
maîtrise des paramètres qui pourraient entraver le bon
déroulement du processus. La figure 1 présente le cadre
conceptuel de l'étude
variations pluviométriques
variations thermiques
GIRE
Actions anthropiques
Changements climatiques
26
Légende : les flèches définissent le sens de
l'impact
Figure 1: Cadre conceptuel de l'étude
(Source : Cocker, 2019)
Les variations pluviométriques et thermiques
influencent la disponibilité des ressources en eau sous l'action des
changements climatiques et des actions anthropiques. La pression de ces
facteurs sur les ressources en eau et les usages qui en sont faits, affectent
la mise en oeuvre efficace de la Gestion Intégrée des Ressources
en Eau dans le secteur d'étude.
1.4. Objectifs de l'étude et
hypothèses
Cette section aborde les objectifs de l'étude et les
hypothèses de recherche.
·
27
Objectifs de l'étude
Il s'agit d'analyser la gestion actuelle des ressources en eau
pour une application de la GIRE dans le contexte des changements climatiques
avec la cartographie des données récentes.
Il se décline en quatre objectifs spécifiques
structurés comme suit :
Ø analyser le changement climatique dans le sous bassin
de la basse vallée de l'Ouémé ;
Ø déterminer la disponibilité des
ressources en eau ;
Ø caractériser les usages de l'eau ;
Ø évaluer la mise en oeuvre de la GIRE dans le
contexte des changements climatiques.
En lien avec ces objectifs fixés, des hypothèses de
recherche ont été émises.
· Hypothèses de recherche
Les hypothèses de recherche sont inspirées des
questions de recherche. La gestion rationnelle des ressources en eau est
difficile dans le secteur d'étude qui est sous la pression des
changements climatiques. Cette hypothèse principale se décline
comme suit :
Ø la basse vallée de l'Ouémé est
caractérisée par une augmentation des précipitations et de
la température ;
Ø les ressources en eau sont disponibles ;
Ø Les usages des ressources en eau dans le secteur
d'étude n'intègrent pas suffisamment les principes de la GIRE
;
Ø le niveau de mise en oeuvre de la gestion
intégrée des ressources en eau est faible.
1.5. Organisation de la thèse
Ce travail de recherche est structuré en six chapitres.
· Chapitre I : Cadre théorique et objectifs
de l'étude
28
Le premier chapitre situe l'étude dans son cadre
théorique et présente les objectifs à atteindre.
· Chapitre II : Cadre géographique du
secteur d'étude
Le deuxième chapitre aborde le contexte biophysique
humain, économique et environnemental.
· Chapitre III : Changement climatique dans le
sous bassin de la basse vallée de l'Ouémé
A travers l'analyse des paramètres climatiques (pluie
et température), ce chapitre révèle les modifications
climatiques intervenues dans le milieu d'étude.
· Chapitre IV : Disponibilité et
cartographie des ressources en eau Ce chapitre aborde la
disponibilité de la ressource en eau en lien avec les modifications
climatiques observées dans le chapitre précédent. Dans ce
contexte, les tendances évolutives de l'écoulement et de la
recharge ont pu être dégagées tout en faisant ressortir les
zones à fortes potentialités en eau souterraine à l'aide
de la cartographie.
· Chapitre V : Caractérisation des usages
de l'eau
Dans le présent chapitre, les usages de l'eau sont
présentés, analysés et discutés ainsi que les
contraintes liées à l'accès à l'eau potable. Il a
également montré le degré de satisfaction des usagers.
· Chapitre VI : Stratégie de mise en
oeuvre efficace de la GIRE dans le contexte des changements
climatiques
Après une présentation du mécanisme de
gestion de la ressource en eau, ce chapitre a évalué le
degré de mise en oeuvre de la GIRE. Sur la base des faiblesses
identifiées, des préconisations ont été faites pour
une meilleure gestion de cette ressource dans le secteur d'étude.
Conclusion
29
Au terme de ce chapitre, il convient de retenir que plusieurs
études ont été réalisées sur des axes de la
thématique de cette thèse. Les résultats de ces recherches
sont appréciables et cette littérature existante sur la
thématique, a permis de mieux appréhender les notions de
changement climatique et leurs implications sur la disponibilité des
ressources en eau. Elles ont également permis une description du milieu
d'étude ainsi qu'une meilleure compréhension des
différentes approches méthodologiques adaptées à la
thématique de recherche. Ce cadre théorique a enfin permis
d'explorer des méthodes d'investigation mieux adaptées aux
complexités du terrain d'étude. Puisque la problématique
est posée, la clarification des concepts et le point des connaissances
sont élucidés, le chapitre suivant vient présenter le
milieu d'étude.
30
Chapitre 2 : Cadre géographique du secteur
d'étude
Introduction
Ce chapitre fait une brève présentation du
Bénin. Ensuite, il situe le milieu d'étude dans l'ensemble du
bassin de l'Ouémé. Sa description exhaustive est faite à
travers les différents paramètres du cadre biophysique et les
caractères de l'environnement humain. Ces aspects constituent des
éléments déterminants dans la présentation de ce
milieu. L'analyse du cadre humain met en évidence les pratiques qui ont
une influence sur le milieu physique, et plus particulièrement, sur les
ressources en eau.
2.1. Description du milieu physique
2.1.1. Justification du choix du secteur
d'étude
Le choix de ce secteur d'étude se justifie par son
appartenance à l'imposante vallée de l'Ouémé et sa
spécificité de zone humide. En effet, le secteur d'étude
est une partie de la vallée de l'Ouémé qui est la
deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil. Mais
les potentialités de cette vallée ne sont pas connues. Elles sont
très peu valorisées et à peine exploitées. Elle
permettra donc de mettre en relief ce milieu qui est un potentiel levier de
développement. Les zones humides constituent un écosystème
stabilisateur de l'équilibre écologique. C'est le cas du secteur
d'étude qui est déjà répertorié et
appartient au site RAMSAR n° 1018. C'est un milieu qui possède
beaucoup d'atouts, mais vulnérable donc qui a besoin d'être
protéger pour une exploitation optimale et durable respectueuse de
l'environnement.
2.1.2. Situation géographique
Le Bénin, pays essentiellement agricole est dans la
zone intertropicale entre l'équateur et le tropique nord. Il est
situé entre 0°45' et 3°55' de longitude
31
Est et 6°10' et 12°25'de latitude Nord. Le pays
partage ses frontières terrestres avec le Togo à l'Ouest, le
Nigéria à l'Est, le Niger et le Burkina-Faso au Nord. Au Sud, il
a une frontière maritime avec l'Océan Atlantique et
s'étend sur 135 km d'Est en Ouest. Du Nord au Sud, il s'étend sur
731,9 km. Sa superficie est de 114 763 km2 avec une population de 10
008 749 habitants (INSAE-RGPH4, 2013).
Le Bénin a un relief peu accidenté et comprend
une région côtière, basse et sablonneuse limitée par
des lagunes, un plateau d'argile ferrugineux, un plateau silico-argileux
parsemé de quelques sous-bois, le massif de l'Atacora au Nord-Ouest, qui
cumule à 650 m et les plaines du Niger silico-argileuses très
fertiles au Nord-Est (Judex et al., 2009).
Selon la carte de délimitation du bassin de
l'Ouémé, extrait du SDAGE/Ouémé, 2013, la Basse
Vallée de l'Ouémé, fait partie du Bassin de
l'Ouémé qui est subdivisé en quatre (4) sous-bassins
à savoir : les sous-bassins du Zou, de l'Okpara, de
l'Ouémé Supérieur et de la Basse et Moyenne Vallée
de l'Ouémé. Comme l'indique la Figure 1, le bassin versant de
l'Ouémé est à cheval sur le Togo où il occupe une
superficie de 320kmP2P, le Nigéria (4 974kmP2P) et
en grande partie le Bénin.
La partie béninoise du bassin de l'Ouémé
couvre une superficie estimée à 47 218 km2, soit 41,4
% du territoire national. Il est à cheval sur huit (8)
départements et couvre tout ou une partie des 48 communes (Annexe 4) sur
les 77 que compte le pays. Il abrite une population estimée à 6
millions d'habitants soit environ 44 % de la population totale (DGEau, 2013).
La figure 2 présente la délimitation du bassin de
l'Ouémé.
BVO : 1236 Km2
32
Figure 2: Délimitation du bassin de
l'Ouémé (Extrait du SDAGE/Ouémé,
2013)
33
Avant de se jeter dans la lagune de Porto-Novo, le fleuve
Ouémé crée un véritable delta intérieur avec
une vaste plaine d'inondation. Ces divers cours et plans d'eau contribuent
à la recharge des eaux souterraines. La densité de la population
est en moyenne de 215 habitants au kmP2P et la taille moyenne des
exploitations agricoles est de 1,60 ha (Codjia, 2009)
La basse vallée de l'Ouémé est
divisée en trois zones à savoir :
· Le haut delta : c'est la limite Nord du delta ; il
s'étend au-delà de
Bonou.
· Le moyen delta : c'est une longue plaine de 50 km qui
va de Bonou à Azowlissè dans la Commune d'Adjohoun. Elle a une
largeur relativement uniforme d'environ 10 km. Le lit du fleuve y est
sablonneux, les berges assez hautes et l'eau peu profonde en saison
sèche (Akpalo, 1987).
· Le bas delta : il va de l'aval d'Azowlissè
où la vallée s'élargit jusqu'à 20 km à la
façade sud où le fleuve se jette dans le complexe lagunaire
formé du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo.
Parallèlement, coule la Sô qui se jette dans le lac Nokoué.
Le lit du fleuve dans le bas delta est vaseux, les berges sont basses et l'eau
y est peu profonde en saison sèche (Pelissier, 1963).
Dans chacune de ces subdivisions, la question de gestion
durable des ressources en eau et leur valorisation se pose sous diverses
formes.
Ainsi délimitée, la présente
étude n'a pas la prétention de couvrir toute la basse
vallée de l'Ouémé. Pour éviter de trop embrasser
pour mal étreindre, les investigations sont faites sur (05) cinq
communes rurales de la basse vallée de l'Ouémé. Il s'agit
des communes de Bonou, d'Adjohoun, de
34
Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava. Cette
zone couvre 1236 kmP2P et est localisée au Sud-Est du
Bénin (INSAE-RGPH4, 2013). Elle est comprise entre 2°21'2"et
2°36'5" de longitude Est et entre 6°24'5"et 6°58'1" de latitude
Nord comme l'indique la figure 3.
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· Village
· Chef lieu d'arrondissement
Chef lieu de commune
-- Route principale = Route secondaire
Piste
Limite d'arrondissement Limite de commune
Communes
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Commune de
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0 5 10
Km
|
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Source:
Fond topographique du Bénin, IGN 1996
|
|
|
2'26'0"E 2.32 30 ·E
|
|
Figure 3 : Situation du milieu d'étude
36
2.1.3. Relief
La basse vallée s'étend sur près de 50
kilomètres du Nord au Sud et sur environ 25 kilomètres d'Est en
Ouest. Elle comprend deux unités géomorphologiques: une plaine
d'inondation logée à l'intérieur d'une cuvette et un
plateau du continental terminal surplombant la plaine d'inondation. (Codjia,
2009). Le surplus d'eau d'un côté n'est pas
récupéré pour servir de l'autre côté. Ainsi,
il devient parfois la source des désagréments aux usagers pendant
qu'au même moment, cette eau manque tellement ailleurs dans le même
bassin que des cultures sont perdues. Ici, elle est tellement abondante qu'on
assiste à des déplacements de populations. Il y a donc un travail
d'équilibre à faire : c'est déjà le début de
la GIRE.
· La plaine inondable appelée Wodji est
drainée par le fleuve Ouémé et ses affluents. L'altitude
est relativement faible et varie entre 0 et 30 m. Cette dépression est
la zone de dépôt d'alluvions apportée chaque année
par les eaux de crue de l'Ouémé entre les mois de juillet et
novembre. Cette crue apporte une importante quantité d'alluvions qu'elle
répartit sur les sols inondables. Au total, plus de 60 000 ha de terres
sont irrigables dans cette zone, où la surface inondée est
fonction de l'intensité de la crue (Codjia, 2009).
· Le plateau appelé Aguédji
présente des fortes ondulations notamment dans les communes de
Bonou et d'Adjohoun. C'est une formation ferrallitique très
perméable. Elle facilite donc la recharge en eau souterraine. Les eaux
d'infiltration réapparaissent en de nombreuses sources au pied du
plateau. Ces résurgences donnent naissance à des marécages
permanents dont certains ne s'assèchent pas au cours de l'année
(Chikou, 2006). La figure 4 présente le relief.
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2°21'0"E
2°3130"E
2°21'0"E 2°31'30"E
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Source:
Fond tapographique du Bénin, IGN 1996 Image SRTM,
2015
Commune de Semè-Kpodji
0 5 10
Km
Figure 4 : Relief du secteur d'étude
37
38
2.1.4. Formations géologiques
Dans le secteur d'étude, on rencontre trois principales
formations géologiques : le Quaternaire Récent, le Continental
Terminal et l'Éocène.
Le Quaternaire Récent est dominant et est
rencontré dans la plaine inondable. Ses dépôts couvrent
67,6 % du secteur d'étude et sont constitués de
dépôts fluviaux et margine-littoraux. Ils couvrent
entièrement les communes des Aguégués et de Sô- Ava.
Les autres communes en sont partiellement recouvertes.
Le Continental Terminal est formé de sable, d'argiles
et de grès. Il couvre 31,78 % du territoire. Il est essentiellement
rencontré sur le plateau dans les communes de Dangbo, Adjohoun et
Bonou.
L'éocène est constitué d'argiles, des
marnes et du calcaire. Il ne couvre que 0,62 % du secteur d'étude et se
retrouve seulement au Nord de la commune de Bonou.
Ces formations augurent d'une possibilité de
disponibilité des ressources en eau dans le milieu. Les faibles
débits des aquifères du socle, qui couvrent la majeure partie du
Bénin, entraînent des difficultés avec la
disponibilité de l'eau douce dans les villes grandes et moyennes.
L'approvisionnement en eau potable est également un problème dans
certaines parties du bassin côtier, où l'épaisseur
saturée des aquifères peu profonds n'est pas suffisante pour des
approvisionnements importants. Lorsque les dépôts peu profonds
sont incapables de maintenir des débits suffisants, les forages sont
forés plus profondément dans le socle érodé
ci-dessous. Les eaux souterraines dans les aquifères peu profonds sont
souvent de mauvaise qualité en raison de la contamination. L'intrusion
saline est un problème particulier dans les aquifères
côtiers. Le fleuve Ouémé perd de l'eau dans
l'aquifère sédimentaire côtier perméable, et
l'épuisement des cours d'eau est donc un problème dans
39
cette rivière en aval du contact entre
l'aquifère du socle précambrien et l'aquifère
sédimentaire côtier. Les eaux de surface des lagunes
côtières autour de Godomey dans le centre sud du Bénin
s'épuisent souvent en raison du pompage intensif dans les champs
adjacents de la Société des Eaux du Bénin. Dans la
région côtière, les aquifères du Quaternaire et du
Continental Terminal sont partagés avec le Nigeria, le Bénin, le
Togo et le Ghana. La figure 5 présente les formations
géologiques.
2°19'30"E
2°28'0"E
2°36'30"E
Ech elle
Source: Fond GéologigaelGN, 1992 Fond
TopographignelGN,1992 Réalisation: Fiji COCKER, 2010
2°1930"E
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2°3630"E
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Eocène : argiles, -marn es, calcaires
(0,62%)
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Figure 5 : Formations géologiques
40
41
2.1.5. Formations pédologiques
Dans le secteur d'étude, on retrouve quatre types de
sols. Il s'agit des vertisols, les sols ferrugineux, les sols ferrallitiques et
les sols hydromorphes. Les sols ferrallitiques et les sols hydromorphes sont
les deux principaux types de sols sont rencontrés :
· Les sols ferrallitiques sont localisés sur le
plateau. Ils sont pour la plupart appauvris sur 50-60 cm et renferment 40 %
d'argile et une proportion allant de 2 à 3 % de matière organique
(Legba, 2006).
· Les sols hydromorphes s'observent dans la plaine
inondable et représentent la principale formation pédologique du
milieu. De par leur faible capacité de rétention en eau et la
faible profondeur de la nappe en toute saison (à moins de 80 cm), ces
sols sont presque toujours humides et favorisent la vulnérabilité
du milieu aux inondations. La figure 6 présente les différentes
formations pédologiques rencontrées.
2°28'0"E
2°36'30"E
2°289T
2°36'3D"E
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Commune de
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Commune de Semè-Kpodji
Source: Fond pedologique du Bénin, IGN 1996 Fond
topographique du Bénin, IGN 1996
0 5 10
Km
Chef lieu
d'arrondissement
O Chef lieu de commune Plan d'eau
Limite de commune
Type de sol
Vertisols sur argile sédimentaire
Sols ferrallitiques
Sols ferrallitiques, appauvris sur grès
Sols ferrallitiques, appauvris sur sédiment meuble
Sols ferrallitiques, hydromorphes sur sédiment
argileux
Sols ferrugineux
Sols ferrugineux tropica ux, hydromorphes
Sols ferrugineux tropicaux, lessivés sans
concrétion
Sols hydromorphes
Sols hydromorphes, minéraux ou peu humifères
Sols hydromorphes, non salés
Sols hydromorphes, moyennement organiques
Figure 6 : Formations pédologiques
42
43
2.1.6. Formations végétales
Le secteur d'étude se caractérise par une
couverture végétale très diversifiée. Cela
s'explique en partie par le climat subéquatorial du milieu. En cumul, la
végétation est arrosée pendant près de la
moitié de l'année. Ainsi, la végétation contribue
à freiner le phénomène d'érosion. Ce qui
réduit le comblement par charriage des cours d'eaux et leur permet de
mieux jouer leur rôle de réservoirs naturels.
Selon la nature du sol, il y a des forêts denses humides
semi-décidues et des forêts-galeries actuellement très
dégradées du fait des activités anthropiques.
Dans les milieux humides, plusieurs formations
végétales sont dénombrées. Il s'agit des galeries
forestières riveraines et périodiquement inondées
contenant Pterocarpus santalinoïdes, Cola laurifolia, Parinari
congensis, Manilkara multinerius, Berlinia grandiflora, Dialium guineense,
Milletiathon ningii, Cynometramegalophylla et Syzygium guineense, des
forêts marécageuses à Mitragyna stipulosa, Symphonia
globulifera, Ficus congensis, Raphia hookeriet Anthocleista vogelii
(Adjakidje et Sokpon, 2001).
Le milieu est aussi caractérisé par quelque
peuplement de mangrove à Rhizophora racemosa (palétuvier
rouge), à Avicennia africana (palétuvier blanc) et
à Acrostichum aureum (fougère des mangroves). Ces
mangroves sont composées d'espèces halophiles : Paspalum
vaginatum, Echinichloa pyramidalis, Mimosa pigra, Phyllantus reticulatus,
Ficus asperifolia, Pterocarpus santalinoïdes (Mondjannagni, 1969)
; (Mondjannagni, 1977); (Rossi, 1984) ; (Akoegninou, 1984) ; (Gayibor, 1986) ;
(Toffi, 1991) ; (Gnongbo, 1996).
44
Plus à l'intérieur, le bassin porte, en plus des
forêts-galeries, des îlots et reliques de forêts
décidues le long des cours d'eau. Ces formations sont composées
d'espèces comme Ceiba pentandra, Diospyros mespiliformis, Borassus
aethiopum, Detarium senegalensis, Khaya senegalensis (Paradis, 1977) ;
(Merlet, 1987). Les plantations de teck (Tectona grandis) et
d'eucalyptus (Eucalyptus globulus) parsèment aussi le
milieu.
Toutefois, la végétation naturelle de la
vallée de l'Ouémé a été fortement
dégradée. Le domaine des forêts occasionnellement
inondées a été transformé en palmeraies ou en
champs cultivés. Les principales cultures rencontrées dans les
milieux déjà humanisés sont le riz (Oryza),
maïs (Zeamays), le manioc (Manihot esculenta), le
niébé (Vigna unguculata), l'arachide (Arachis
hypogea) et des cultures maraîchères telles que le piment
(Capsicum frutescens), la tomate (Solanum lycopersicum), les
légumes feuilles et le gombo (Hibiscus esculentus).
Malgré la dégradation de la
végétation naturelle de la vallée de
l'Ouémé, la mise en oeuvre d'une gestion rationnelle et durable,
pourrait conférer à la végétation ses fonctions de
conservation des eaux de surface et contribuera à la restauration des
autres ressources naturelles du milieu dont l'eau. La figure 7 présente
l'occupation du sol en 2016.
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2°22'30"E
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2°300"E 2°37'30"E
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2°30'O"E 2°37130"E
|
|
45
Figure 7 : Occupation du sol (2016)
46
2.1.7. Réseau hydrographique
Le réseau hydrographique du Bénin est
très dense. Il est constitué de cinq grands bassins versants : la
Volta, le Niger, le Mono, le Couffo et l'Ouémé. D'une superficie
proche de 50.000 km2, avec une longueur maximale de près de
500 km (Sossou-Agbo, 2013), l'Ouémé est le plus grand bassin du
Bénin ; il couvre d'ailleurs la majeur partie de ce pays.
Le réseau hydrographique de l'Ouémé
inférieur est constitué de deux axes parallèles. La
rivière Sô, en rive droite, parallèle au fleuve
Ouémé avec lequel elle est reliée par différents
bras tantôt défluents, tantôt affluents : la Zounga,
l'Agbagbé, l'Ouovi et la Zouvi. Cet ensemble forme le Delta de
l'Ouémé.
La Sô et l'Ouémé se jettent dans le lac
Nokoué respectivement aux environs de Ganvié et à l'Ouest
de Porto-Novo. La montée des eaux dans le fleuve Ouémé et
le lac Nokoué provoque d'intenses inondations surtout dans le secteur
d'étude où le système de canalisation des eaux est encore
embryonnaire. De plus, les systèmes écologiques naturels de par
leur dynamique rendent les populations vulnérables du point de vue
économique et sanitaire.
En effet, l'Ouémé est le principal cours d'eau
qui définit la physionomie du bassin. C'est un cours dont le
régime hydrologique est marqué par des variations notables au
cours de l'année. Selon Laleye et al. (2004), l'inondation dans
le bassin a lieu en général de fin août à
mi-octobre, mais peut survenir dès juillet et se terminer au
début novembre comme c'est le cas en 2017. Les hauteurs et débits
varient de façon considérable au cours d'une même
année. Parfois, les pluies précoces dans le nord Bénin
coïncident avec une grande saison des pluies dans le sud et cela
entraîne des dégâts dans les exploitations agricoles. Par
contre, en année très sèche, il est probable qu'on
47
n'observe pas de crue. (Welcomme, 1971 ; Nonfon, 1988 ; Laleye
et al., 2004).
Le nombre important de plans d'eau dans la vallée
constitue également un élément fondamental dans la
manifestation des inondations en ce sens que l'eau qui s'y coule sature les
sols et diminue leur capacité d'infiltration. Cette disponibilité
de ressources en eau qui dérange aujourd'hui serait un avantage
inouï demain si un schéma d'aménagement et de gestion de ces
eaux adapté au milieu est mise en oeuvre et bien suivi. La figure 8
montre le réseau hydrographique.
2°28'0"E
2°36'30"E
2"28'0"E
2°3630"E
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Source: Fond Topographique IGN,
1992 Réalisation: Fémi COCKER, 2019
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Commune de Sèmè-Kpodji
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LEGENDE
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
· O Chef-lieu de commune Plan d'eau
Zone inondable
Figure 8 : Réseau hydrographique
48
49
2.1.8. Climat
Le climat est de type subéquatorial et est
marqué par deux saisons de pluies distinctes alternant avec deux saisons
sèches d'inégales durées à savoir :
· une grande saison des pluies de mi-mars à
mi-juillet ;
· une petite saison sèche de mi-juillet à
mi-septembre ;
· une petite saison des pluies de mi-septembre à
mi-novembre ;
· une grande saison sèche de mi-novembre à
mi-mars.
Dans ce milieu, deux types de vents dominants se
succèdent au cours de l'année : l'alizé maritime d'avril
à novembre et l'harmattan, un vent soufflant du nord-est de
décembre à janvier. Les fortes rafales de vent peuvent causer de
graves dégâts. Elles peuvent avoir une influence
défavorable sur la circulation fluviale et lagunaire.
L'insolation varie d'un mois à l'autre en fonction des
saisons. La période la plus ensoleillée s'étend de
novembre à avril, pendant la grande saison sèche.
L'humidité moyenne annuelle est de 82%. Les moyennes mensuelles sont
élevées entre juin et août et peuvent atteindre 85 % en
juin et juillet. Elles ne sont jamais faibles, mais retombent à des
valeurs de 79 % pendant la saison sèche en janvier-février
(OmiDelta-INE, 2019). Au-delà de cette présentation sommaire, la
présente recherche permettra d'analyser les variations climatiques du
secteur d'étude.
2.2. Présentation du cadre humain et
économique
2.2.1. Évolution
démographique
D'après le troisième recensement
général de la population et de l'habitat (INSAE, 2004), la
population du secteur d'étude (Communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo,
des Aguégués et de Sô-Ava) s'élève en 2002
à 255 131 habitants avec une densité humaine de 215 habitants au
km2. Sur le plan social, les Ouémènous
représentent le principal groupe ethnique, suivi des
50
Yoroubas, des Toris, des Fons et
des Adjas. En 2013 et selon les résultats du quatrième
recensement général de la population et de l'habitat (INSAE,
2016), cette population s'est accrue pour atteindre 379 207 d'habitants, soit
3,79 % de la population totale du Bénin. Elle est à
majorité jeune et compte au dernier recensement, 71 462 ménages.
La taille moyenne des ménages est de 5,32 membres.
2.2.2. Activités
économiques
Les principales activités économiques de la
basse vallée de l'Ouémé sont la pêche,
l'agriculture, l'élevage, le commerce, l'artisanat et la chasse.
- La pêche : c'est la principale
activité de la population. Elle se pratique durant toute l'année,
mais la période de pêche fructueuse s'étale d'août
à septembre avec l'arrivée de la crue. Les techniques
utilisées sont les différents types de filets, les
houédos, les nasses et les ahlos.
- L'agriculture : est la seconde
activité occupant la population du secteur d'étude. Les
ménages agricoles représentent un peu plus de 40 % de la
population (Legba, 2006). L'agriculture se pratique à la fois dans la
plaine inondable que sur les plateaux, et ce, en fonction des saisons.
- L'élevage : L'élevage se
fait sur les berges, les plateaux et porte sur les bovins, les porcins, les
caprins et la volaille. L'élevage des espèces animales non
conventionnelles est encore timide dans la vallée.
- Le commerce : Le commerce est une
activité importante de la région et son pôle se retrouve au
niveau du marché d'Azowlissè dans la commune d'Adjohoun. Il faut
souligner que la plupart des marchés de la vallée ont une
périodicité de trois ou cinq jours.
- L'artisanat : Il est très peu
développé et concerne la forge, la vannerie, la réfection
des cases, la fabrication des nasses et des filets.
51
- La chasse : Elle se pratique
frauduleusement dans le milieu et ce, sur toutes les espèces fauniques.
C'est plus préoccupant pour les espèces menacées ou rares
telles que le singe à ventre rouge (Cercopithecus
erythrogaster) et les poules d'eau (Porphyrio alleni et Gallinula
chloropus meridionalis).
Conclusion
Ce chapitre a permis de présenter les fondements
géographiques de la basse vallée de l'Ouémé.
Quelques points caractéristiques sont à relever :
· le secteur d'étude se situe au Sud-Bénin
et prend en compte le milieu rural de la basse vallée de
l'Ouémé ;
· le relief de la basse vallée de
l'Ouémé est composé de deux grandes unités
morphologiques, la plaine inondable et le plateau. La plaine inondable se situe
sur les formations géologiques du Continental Terminal. Le plateau
présente des ondulations en amont du secteur d'étude ;
· le réseau hydrographique est constitué
de deux axes majeurs : le premier est la rivière Sô en rive droite
du fleuve Ouémé qui est le second axe.
· sur le plan géologique, le secteur
d'étude s'étend essentiellement sur le Continental Terminal et le
Quaternaire Récent. Ces formations géologiques portent une
diversité de sols dont les plus prépondérants sont les
sols hydromorphes et les sols ferrallitiques ;
· sur le plan climatique, le domaine d'étude
subit l'influence du climat subéquatorial à quatre saisons : deux
saisons pluvieuses et deux saisons sèches ;
· la population du milieu de plus en plus nombreuse
pratique diverses activités dont les principales sont la pêche et
l'agriculture.
52
Chapitre 3 : Changement climatique dans le sous bassin
de la basse vallée de l'Ouémé
Publié sous forme d'article scientifique
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU,
René ZODEKON, and Jacob A. YABI, (2018). Availability of water resources
and climatic variability in the lower valley of Oueme, south Benin (West
Africa). International Journal of Innovation and Scientific Research.
ISSN: 23518014, vol. 38, no. 2, pp. 289-300.
http://www.ijisr.issr-journals.org/abstract.php?article=IJISR-18-126-09
Résumé:
Le présent chapitre est une contribution à une
meilleure appréhension de l'évolution du climat ces trente
dernières années dans le secteur d'étude. Cette
étude a nécessité la collecte des données
pluvio-thermiques sur une période de 30 ans (1987-2016). Après la
mise en évidence de la tendance évolutive des paramètres
climatiques (pluie et température), à partir du calcul des
indices et la détermination des périodes de ruptures,
l'étude a analysé les perceptions endogènes des
manifestations climatiques. Il ressort des résultats une inégale
répartition des précipitations et des températures
marquée par les changements continus des conditions naturelles du
milieu. Trois phases sont identifiées dans l'évolution de la
pluviométrie. La première 1987-1990 est marquée par des
excédents pluviométriques. La seconde est
caractérisée par des déficits pluviométriques entre
la période 1990-2006 et la dernière 20062016, est
caractérisée par une très forte instabilité dans
l'évolution de la pluviométrie. L'application du test de Pettitt
à cette série chronologique a mis en évidence des ruptures
de stationnarité dans les différentes séries
pluviométriques au seuil de 95 % mettant ainsi en
exergue deux sous périodes et une tendance à la hausse de la
pluviométrie. Dans le même temps, les températures
minimales et maximales augmentent globalement. Ces résultats
témoignent d'un changement dans l'évolution des paramètres
climatiques dans le secteur d'étude.
Mots clés : Changements climatiques,
ressources en eau, vallée de l'Ouémé, Bénin
Abstract :
This chapter is a contribution to a better understanding of
climate change over the past thirty years in the study sector. This study
required the collection of rainfall and thermal data for 30 years period
(1987-2016). After highlighting the evolutionary trend of the main climatic
parameters (rain and temperature), based on the calculation of indices and the
determination of break-up periods, the study analyzed endogenous perceptions of
climatic events. The results show an uneven distribution of precipitation and
temperatures marked by continuous changes in natural environmental conditions.
The study identifies three phases in the evolution of rainfall. The first
1987-1990 was marked by rainfall surpluses. The second is characterized by
rainfall deficits between the period 1990-2006 and the last one characterized
by very high instability in the evolution of rainfall, concerning the period
2006-2016. The application of the Pettitt test to this time series revealed
stationary failures in the different rainfall series at the 95% threshold,
highlighting two sub-periods and an upward trend in rainfall. At the same time,
minimum and maximum temperatures are increasing globally. These results show a
change in the evolution of climate parameters in the study area.
53
Keywords : Climate change, water resources,
Oueme valley, Benin.
54
Introduction
Le changement climatique caractérisé par la
recrudescence des phénomènes extrêmes comme les
sécheresses et les inondations, la hausse des températures, la
variabilité accrue de la pluviométrie et des
caractéristiques des saisons agricoles, (GIEC, 2007), constitue une
menace majeure pour les pays de l'Afrique en général et ceux de
l'ouest en particulier. Ces régions sont particulièrement plus
vulnérables à la variabilité et aux changements
climatiques notamment à cause de certaines de ses
caractéristiques physiques et socio-économiques qui les
prédisposent à être affectées, de façon
disproportionnée, par les effets négatifs des variations du
climat (UICN-BRAO et al., 2003).
Au Benin, des travaux de Boko (1988) ; Afouda (1990) ;
Houndenou (1999) ; Ogouwale (2006) ; Vissin (2007) ; Amoussou (2010) et Totin
(2010), il ressort que la péjoration pluviométrique, la
réduction de la durée de la saison agricole, la persistance des
anomalies négatives et la hausse des températures minimales
caractérisent désormais les climats du pays et modifient les
régimes pluviométriques. Cette modification des paramètres
climatiques perturbe négativement les activités
économiques et impacte la disponibilité de la ressource en eau.
Plusieurs auteurs ont d'ailleurs mis en évidence la variation des
ressources en eau de surface en réponse à la fluctuation du
climat (Sircoulon, 1987 ; Mahe et Olivry, 1995 ; Bricquet et al., 1997
; Ouedraogo, 2001 ; Ardoin-Bardin, 2004 ; Vissin, 2007) . Ces perturbations
climatiques associées aux mutations spatiales dues aux activités
humaines accentuent les pressions sur les ressources eau.
Face à ce diagnostic, quelles sont les fluctuations
climatiques dans le secteur d'étude entre 1987 et 2016 ? Pour
répondre à cette question, des données ont
été collectées et analysées à l'aide de
matériels et méthodes.
55
3.1. Matériels et méthodes
3.1.1. Collecte des données
Les données utilisées dans le cadre de cette
étude concernent les chroniques climatologiques et quelques
données socio-économiques ayant servi à analyser
respectivement la variation du climat et les perceptions et savoirs des
communautés sur l'évolution du climat.
i. données climatologiques
Les données climatologiques utilisées ont
été recueillies à l'Agence pour la Sécurité
de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) de
Cotonou. Ces données (pluviométrie, température et
évapotranspiration) à l'échelle mensuelle et annuelle
proviennent des stations installées à l'intérieur ou
à proximité de la basse vallée de l'Ouémé
sur la période 1987-2016. Le réseau d'observation
météorologique utilisé est composé de cinq stations
qui sont présentées dans le tableau I.
Tableau I : Stations météorologiques du secteur
d'étude
Stations
|
Latitude
|
Longitude
|
Type de stations
|
|
(Nord)
|
(Est)
|
|
Adjohoun
|
6°25'00»
|
2°13'34»
|
Pluviométrique
|
Bonou
|
7°33'33»
|
2°50'00»
|
Pluviométrique
|
Porto-Novo
|
6°48'33»
|
3°02'06»
|
Pluviométrique
|
Cotonou
|
6°01'25»
|
2°06'53»
|
Synoptique
|
Bohicon
|
7°9'5''
|
2°7'49»
|
Synoptique
|
|
Source : Données de terrain / ASECNA
2017
ii. Données socio-économiques
Une enquête de terrain notamment dans le secteur
d'étude, a permis de collecter certaines données
socio-économiques, pour constituer une base pouvant servir à
connaître les perceptions endogènes des manifestations des
changements climatiques.
· Échantillonnage
Le secteur d'étude couvre les communes de Bonou,
Adjohoun, Dangbo, Aguégués et Sô-Ava. Selon le RGPHR4R, la
population de cette zone est estimée à 401 308 habitants
constitués en 71 462 ménages. La sélection des cibles
interrogées a été fondée sur un choix
raisonné : les usagers ont été priorisés en raison
de leur connaissance du milieu, de ce qu'ils pratiquent au moins une
activité et sont capables de fournir des informations sur le climat.
Par ailleurs, l'ensemble des communes que compte le milieu
d'étude a été parcouru et la taille de
l'échantillon est déterminée par la formule de Dagnelie
(1998) :
=
(1)
56
Avec :
- X la taille de l'échantillon
- Zá= 1,96 écart réduit correspond à
un risque á de 5 % ;
- Le paramètre de précision (i) est fixé
à 5 %
- La proportion estimée (p) des ménages ; soit p =
50 %
- 1-p = 50 %
- Ainsi, X = 384,16 arrondi à 384 ménages. Cet
effectif est réparti
proportionnellement de la taille des communes comme l'indique
le
tableau II.
57
Tableau II : Répartition des ménages
enquêtés avec la formule de Dagnelie
Commune
|
Effectif des ménages
|
Ménages enquêtés
|
Proportion en %
|
BONOU
|
7 721
|
41
|
10,8
|
ADJOHOUN
|
15 309
|
82
|
21,4
|
DANGBO
|
19 613
|
105
|
27,4
|
AGUEGUES
|
8 463
|
45
|
11,8
|
SO-AVA
|
20 356
|
109
|
28,5
|
Total
|
71 462
|
384
|
100
|
|
Source : Travaux de terrain / INSAE 2016
· Outils et techniques de collecte des
données
Les entretiens semi-directifs ont été
utilisés pour cette collecte des données. À cet effet, ils
ont permis à partir d'un questionnaire, la collecte de données
socio-économiques servant à apprécier les perceptions des
usagers de l'eau sur les changements climatiques
· Limite de l'enquête
Les questionnaires étaient en français, mais
ont été administrés la plupart du temps dans les langues
locales. Les enquêteurs avaient une bonne compréhension de la
version française des questionnaires et une bonne maîtrise des
langues locales parlées dans le secteur d'étude. Par ailleurs,
ils ont reçu une formation incluant des sessions sur l'administration
des outils de collecte dans les langues locales afin de réduire
d'éventuels biais inhérents à une mauvaise
interprétation des questions ou concepts. Mais il est possible que des
erreurs liées à la traduction en langue locale aient pu
être commises. 3.1.2. Analyse des données
L'étude du changement climatique s'est faite à
partir de la détermination des paramètres de tendance centrale,
de dispersion et de la mise en évidences des tendances.
· la moyenne arithmétique
La moyenne arithmétique est l'outil statistique le
plus fréquemment utilisé dans les études de climatologie
(Houndenou, 1999). Dans cette étude, elle a été
calculée sur une série de 30 ans, et elle demeure
représentative du climat sur une longue période (Choisnel, 1992).
Elle s'exprime de la façon suivante
:
(avec n le nombre d'observations)
|
(2)
|
|
La moyenne a permis d'identifier les différents rythmes
pluviométriques,
les champs moyens et de caractériser l'évolution
de la pluviométrie.
· Paramètres de dispersion
Les paramètres de dispersion sont calculés
à partir du paramètre fondamental de tendance centrale qu'est la
moyenne. Ces paramètres de dispersion sont l'écart-type et le
coefficient de variation.
· l'écart type
Il est utilisé pour évaluer la dispersion
absolue des valeurs autour de la valeur centrale. Il se détermine par le
calcul de la racine carrée de la variance :
??(??) = v?? Où v est la variance de la série.
· Coefficient de variation
Cv =
? X
? ? ? 100
? ? x?
C'est le moyen le plus utilisé pour tester et
quantifier la variabilité d'une réalité ou d'un
phénomène statistique. C'est le rapport de l'écart-type
à la moyenne, exprimé en pourcentage. Il s'écrit de la
manière suivante :
; = écart-type de la série et = moyenne.
(3)
58
Le coefficient de variation permet d'établir des
comparaisons des degrés de variabilité de la pluviosité
dans l'espace (Houndenou, 1992). Mais, il ne peut s'appliquer à toutes
les régions, surtout dans les milieux désertiques ou
59
subarides, car parfois il exagère et amplifie la
variabilité. Cette méthode a été utilisée
par Bokonon-Ganta (1987), sur la période 1955-1984 pour montrer la
variabilité pluviométrique dans la région du golfe de
Guinée.
Boko (1988) en a fait usage pour identifier la
variabilité des précipitations sur tout le Bénin de 1951
à 1980. Pour étudier les relations entre l'eau et les cultures
dans le Bénin septentrional et central, Afouda (1990) s'en est aussi
servi. Par contre, Houndenou, (1999) a utilisé cet indice comme
outil-test de la variabilité des précipitations afin de
décrire fidèlement la notion de variabilité proprement
dite dans des régions homogènes où les pluies sont
soutenues. C'est cette même raison qui justifie le choix de cet outil
dans cette étude.
· Indice standardisé des
précipitations
À partir de l'écart type, l'indice
standardisé des précipitations ou Standardized
Précipitations Index (SPI) représentant les anomalies
centrées réduites pluviométriques interannuelles a
été calculé Bergaoui et Alouini (2001).
(4)
Les anomalies se calculent par la formule suivante :
=
= indice standardisé des précipitations / anomalie
centrée réduite pour
l'année i
= moyenne de la série
= écart-type de la série
Le tableau III présente la classification selon la valeur
du SPI.
60
Tableau III : Classification des valeurs du SPI
Classes du SPI Proportion de sécheresse /
humidité
SPI > 2 Humidité extrême
1< SPI < 2 Humidité forte
0 < SPI < 1 Humidité
modérée
-1 < SPI < 0 Sécheresse
modérée
-2 < SPI < -1 Sécheresse
forte
SPI < -2 Sécheresse
extrême
Source : (Bergaoui et Alouini, 2001)
L'indice standardisé des précipitations a
été utilisé pour déterminer les indicateurs des
péjorations pluviométriques et spécifiquement, les
années marquées par un excédent ou un déficit
pluviométrique.
Toutefois, les paramètres de dispersion ne suffisent
pas à eux seuls pour mesurer la variabilité, car ils ne
décrivent pas l'évolution temporelle des séries
pluviométriques (Vissin, 2007). Ainsi, les valeurs de la
pluviométrie ont été testées par le test de rupture
de Pettitt.
· Test de mise en évidence des ruptures :
test de Pettitt
Le test non paramétrique de Pettitt est très
efficace pour la détection des « ruptures » dans les
séries chronologiques. Il a été expérimenté
par plusieurs chercheurs. Au Bénin, on peut citer Houndenou (1999),
Ardoin-Bardin (2004), Ogouwale (2006), Vissin (2007), Yabi (2007), Totin (2010)
et Ogouwale (2013).
Ce test, dérivé du test de Mann-Whitney
(Pettitt, 1979), permet de tester deux échantillons d'une même
série. À partir de deux échantillons x1, x2, ..., xt et
xt+1, xt+2, ...,xn d'une même série x1, x2, ..., xn, la
statistique U compte le
61
nombre de fois où un membre du premier groupe
excède un membre du second groupe. Elle s'écrit :
(5)
Avec sgn(x) = 1 si x > 0, 0 si x = 0 et -1 si x < 0.
Soit Kn la variable définie par le maximum en valeur
absolue de Ut, n pour t variant de n à n-1, si Kmax désigne la
valeur de Kn prise pour la série étudiée, sous
l'hypothèse nulle, la probabilité de dépassement de la
valeur Kmax est donnée approximativement par :
????????(???? > ????????) = 2exp (-6(????????)2
??3 + ??2 ) (6)
Pour un risque donné de première espèce,
si la probabilité Prob (KRNR> KRmaxR) est
influencée à ?, l'hypothèse
nulle est rejetée. Ce test est réputé pour sa robustesse
(Lubes et al., 1994) ; (Vissin, 2007).
· Comparaison de deux échantillons
temporels
Cette évaluation permet selon Vissin (2007) de mettre
en évidence la péjoration pluviométrique. Le choix des
périodes est issu des résultats de l'application des tests de
Pettitt sur la série pluviométrique.
L'écart « e »entre
la moyenne m1 de la période avant la rupture et la moyenne m2 de la
période après la rupture est déterminé par la
formule suivante :
(7)
Le déficit (en %) est calculé comme suit :
· Étude du bilan climatique
Le bilan climatique traduit le rythme des excédents ou
des déficits en eau. Il exprime la différence entre la somme des
abats pluviométriques et celle de
62
l'évapotranspiration potentielle (ETP) et constitue,
lorsqu'il est positif, le surplus disponible pour la recharge en eau du sol et
pour l'écoulement (Sutcliffe et Piper, 1986) et (Vissin, 2001).
Il permet également de mettre en évidence
l'évolution du climat à travers les apports pluvieux et les
pertes par évaporation et s'exprime par la formule suivante :
Bc = P - ETP, avec : Bc, bilan climatique en mm, P, pluie
totale annuelle en mm et ETP, évapotranspiration réelle en mm.
L'ETP est définie comme la demande climatique en vapeur
d'eau.
- Si P - ETP > 0, alors le bilan est excédentaire ;
- Si P - ETP < 0, alors le bilan est déficitaire ;
- Si P - ETP = 0, alors le bilan est équilibré.
Cette méthode a été utilisée dans
la réalisation de certaines études notamment au niveau
régional sur les ressources hydroélectriques en Afrique de
l'Ouest (Le Barbe et al., 1993) ; en Guinée pour l'étude
du bilan hydrologique, de même au Togo (Sutcliffe et Piper, 1986) et au
Bénin (Vissin, 2007; Vodounou, 2010).
3.2. Résultats
Le changement climatique se mesure à travers les
paramètres climatiques tels que la température, les
précipitations, l'humidité, les vents, la fréquence des
événements extrêmes. Les deux premiers sont les principaux
abordés par cette recherche. L'analyse de la dynamique climatique a
consisté dans un premier temps à analyser l'évolution des
régimes pluvio-thermiques. Dans un second temps, les perceptions
endogènes de cette variabilité ont été
abordées. 3.2.1. Variabilité spatio-temporelle des
précipitations
La variabilité des précipitations a
été effectuée en fonction des modifications spatiale et
temporelle sur la période allant de 1987 à 2016.
63
3.2.1.1. Analyse spatiale de la variation
pluviométrique
L'évolution spatiale des hauteurs de pluie est
caractérisée par une moyenne de 1219,38 mm et une faible
variation (CV=3,08 %) des abats pluviométriques (figure 9).
z
·
Da ' gbo
z
_5
2°25'0"E
2°36'0"E
N30'30"E
2°19'30"E
2°25'0"E
2°36'0"E
2'30'30"E
2°19'30"E
N
w
-
LEGENDE
COMMUNE D'ADJA-OUERE
Adjohoun
! Chef lieu de commune Limite de Commune
Pluiviométrie (mm) Période 1987-2016
1171,08-1212,19
1 212,2 - 1 253,3
1 253,31 - 1 294,41
1 294,42 - 1 335,52
COMMUNE DE SAKETE
S
COMMUNE DE ZE
COMMUNE D'IFANGNI
COMMUNE
D'ABOMEY-CALAVI
ués
Source: ASECNA (2016) Realisation:
Ferri COCKER, 2018
0 5 10
Km
64
Figure 9 : Répartition spatiale des hauteurs de pluie
entre 1987 et 2016
65
L'analyse de la figure 8, révèle ainsi une
inégale répartition spatiale de la pluviométrie dans le
milieu d'étude. En effet la pluviométrie y varie entre 1171,08 et
1335,52 mm. Les fortes valeurs pluviométriques sont enregistrées
au nord et au sud précisément à la latitude de Bonou et de
Sô-Ava (pluie >1253 mm). A la latitude de Dangbo et d'Adjohoun, les
plus faibles valeurs de pluie sont enregistrées et oscillent entre 1171
et 1212 mm. Cette évolution pluviométrique est aussi
marquée par une succession d'années sèches et humides
entre 1987 et 2016.
3.2.1.2. Tendance annuelle des
précipitations
Le calcul de l'indice pluviométrique moyen a permis
d'analyser cette variabilité temporelle des précipitations. Il
s'agit ainsi d'une description de l'évolution interannuelle des pluies
moyennes dans la vallée. Les résultats obtenus pour cet indice
sont présentés par la figure 10.
Figure 10: Variabilité interannuelle des pluies dans le
secteur d'étude (1987 -
2016)
66
L'analyse de la figure 10 permet d'observer une
variabilité dans l'évolution pluviométrique de 1987
à 2016. La pluviométrie dans le secteur d'étude est en
effet, marquée par son irrégularité qui se manifeste par
d'importantes fluctuations interannuelles. Malgré la différence
des volumes pluviométriques, les quatre stations présentent
pratiquement les mêmes caractéristiques en alternant des
séquences humides et des occurrences sèches.
En effet, trois phases ont été
identifiées dans l'évolution temporelle de la
pluviométrie. La première phase est marquée par des
excédents pluviométriques et concerne la période
1987-1990. Cependant, la station de Porto-Novo connaît un déficit
pluviométrique dès 1990 tandis que celle de Cotonou enregistre
deux déficits pluviométriques en 1989 et 1990 même si les
années suivantes y sont humides.
La deuxième sous-période est
caractérisée par des déficits pluviométriques et
concerne la période 1990-2006. Ainsi, à partir de la fin de
l'année 1990 jusqu'au début de l'année 2006, il y a eu une
longue période de déficit pluviométrique, les indices
étant relativement négatifs. Cependant, quelques années
sont excédentaires. C'est le cas des années 1997 et 1999 pour la
station de Bonou; 1995, 1999 et 2003 pour la station d'Adjohoun ; 1995, 1996,
1997, 1999 et 2004 pour la station de Porto-Novo ; 199.3, 1997, 1999, 2003 et
2004 pour la station de Cotonou.
La troisième période (2006-2016) est
caractérisée par des fluctuations interannuelles du volume
pluviométrique et concerne essentiellement les stations de Cotonou et de
Porto-Novo. Des anomalies pluviométriques sont identifiées durant
cette dernière séquence. L'année 2016 par exemple est
déficitaire dans la zone, à l'exception de la station de
Porto-Novo.
Le Tableau IV présente la répartition des
fréquences des années selon les classes de SPI et le
caractère toujours irrégulier de la pluviométrie. Il met
en
67
exergue des épisodes humides et des épisodes
secs. Dans l'ensemble, les séquences humides (15 années) sont
égales aux séquences sèches (15 années) au niveau
des stations de Bonou et de Porto-Novo. A la station d'Adjohoun, les
séquences humides (16 années) sont plus fréquentes que les
séquences sèches (14 années). Tandis qu'à la
station de Cotonou, on observe une prépondérance des
séquences sèches (17 années).
Tableau IV : Fréquence des
années selon les classes de SPI
Stations
|
NA
|
HE
|
HF
|
HM
|
SM
|
SF
|
SE
|
Bonou
|
30
|
0
|
4
|
11
|
10
|
4
|
1
|
Adjohoun
|
30
|
0
|
7
|
9
|
8
|
6
|
0
|
Porto-Novo
|
30
|
0
|
3
|
12
|
12
|
2
|
1
|
Cotonou
|
30
|
2
|
2
|
9
|
14
|
3
|
0
|
|
Source : Traitement de données, 2019
SPI : indice standardisé des
précipitations, NA : nombre d'années, HE
:
humidité extrême, HF :
humidité forte, HM : humidité
modérée, SE : sécheresse
extrême, SF : sécheresse forte, SM :
sécheresse modérée.
Globalement, il est donc constaté que la
décennie 2000 a été beaucoup plus humide que la
décennie 1990. Des résultats similaires avaient été
obtenus en Afrique de l'Ouest par plusieurs auteurs (Le Barbe et al.,
2002 ; Le Lay et Galle, 2005). Ainsi, le secteur d'étude n'est pas en
marge de la forte variabilité interannuelle qui caractérise les
régions du monde et le Bénin en particulier. Selon Ogouwale,
(2006), le Bénin subit en effet, une péjoration climatique
récente avec de fortes variabilités spatio-temporelles des
précipitations, alternant périodes sèches et
périodes humides, caractérisées par une diminution
remarquable des événements pluvieux en terme de quantité
d'eau précipitée.
Cette variabilité pluviométrique est conforme
à ce qui a été observé dans la plupart des travaux
sur le régime des précipitations de la sous-région de
l'Afrique de l'Ouest (Mahe et Olivry, 1995 ; Paturel et
Servat, 1996) et particulièrement au Bénin (Houndenou, 1992 ; ;
Amoussou, 2010 ; Koumassi, 2014 ; Assaba, 2014).
Eu égard à ce qui précède, le
test de Pettitt a été appliqué pour ressortir
d'éventuelle rupture de stationnarité. La figure 11
présente les résultats dudit test.
68
Figure 11: Rupture de stationnarité dans
l'évolution de la série pluviométrique
L'analyse de la figure 11 révèle, une rupture
de stationnarité pendant la décennie 2000. Cette rupture est
détectée en 2006 pour les stations de Cotonou et de Porto-Novo,
en 2007 pour la station de Bonou et en 2005 pour la station d'Adjohoun. La
présence de rupture de stationnarité dans les séries
pluviométriques signifie qu'il y a une variation de la moyenne des
précipitations avant et après l'année de rupture, cette
variation étant statistiquement significative au seuil de 95 %. Le
tableau V présente la segmentation de la pluviométrie entre 1987
et 2016.
69
Tableau V : Segmentation de la
pluviométrie entre 1987 et 2016
Stations
|
Début
|
Fin
|
Moyenne
|
Écart-type
|
|
1987
|
2007
|
1213,23
|
268,56
|
Bonou
|
2008
|
2016
|
1583,23
|
180,81
|
|
1987
|
2005
|
1096,39
|
223,21
|
Adjohoun
|
|
|
|
|
|
2006
|
2016
|
1300,09
|
199,22
|
|
1987
|
2006
|
1182,40
|
276,18
|
Porto-Novo
|
2007
|
2016
|
1313,99
|
216,74
|
|
1987
|
2006
|
1318,49
|
345,34
|
Cotonou
|
|
|
|
|
|
2007
|
2016
|
1423,06
|
249,44
|
|
Source : Traitement de données, ASECNA,
2016
L'analyse de ce tableau confirme que la deuxième
sous-période est plus humide que la première pour l'ensemble des
stations étudiées. Toutefois, la similarité des
années de rupture pour les stations de Cotonou et de Porto-Novo est
liée probablement à leur proximité. Ces résultats
confirment néanmoins l'existence de deux phases distinctes dans
l'évolution pluviométrique et montrent la tendance à la
hausse des hauteurs de pluie à partir de 2005. Ce qui se justifie par
les nombreuses anomalies positives obtenues après ces années
(2007 et 2005) et par les anomalies négatives obtenues dans la
décennie 1990.
3.2.1.3. Variabilité saisonnière
comparée des précipitations par sous-périodes
L'étude comparée des deux sous-périodes
identifiées à partir du test de Pettitt permet de mettre en
évidence la baisse marquée des hauteurs de pluie
saisonnières. La figure 12 en est une illustration.
70
Figure 12: Régime pluviométrique des
sous-périodes 1987-2016
L'analyse comparative de la pluviométrie
saisonnière indique que la période 2007-2016 reste
excédentaire par rapport à la période 1987-2006 avec un
optimum en juin pour les stations de Cotonou et Porto-Novo. Pour les stations
de Bonou et Adjohoun, cet optimum se situe en mai. Cependant, au cours de cette
saison pluvieuse les stations de Bonou, Cotonou et Adjohoun, connaissent une
baisse pluviométrique en avril tandis que ce déficit est
enregistré en mai pour la station de Porto-Novo.
3.2.1.4. Évolution mensuelle des champs de
précipitations
L'étude de l'évolution des champs
pluviométriques au pas de temps mensuel a permis de faire un zonage
climatique. La figure 13 présente les isohyètes mensuelles dans
le secteur d'étude pour la période 1987-2016.
71
Pluviométrie moyenne mensuelle de janvier à
avril
72
Pluviométrie moyenne mensuelle de mai à
août
73
Pluviométrie moyenne mensuelle de septembre à
décembre Figure 13 : Évolution moyenne mensuelle du
régime pluviométrique
74
L'analyse de cette figure révèle que les mois de
janvier, février, mars, novembre, décembre sont
caractérisés par un état de sécheresse dont
l'amplitude varie suivant la pluviométrie au niveau de chaque station.
Le mois de décembre enregistre les plus faibles valeurs
pluviométriques. Les valeurs les plus faibles sont enregistrées
au sud à la latitude de Dangbo (11mm), tandis que les champs de
précipitations les plus élevés (17 à 20 mm) sont
observés au nord à la latitude de Bonou. Aussi, ce mois est-il
moins arrosé que les mois de janvier, février et mars. Au cours
du mois de mars, les valeurs pluviométriques les plus
élevées sont enregistrées au nord et au sud plus
précisément à la latitude de Dangbo et Bonou (81mm).
Les périodes d'avril, mai, juin, juillet correspondent
à la grande saison pluvieuse. Au cours de cette période, les
hauteurs de pluie sont élevées et oscillent entre 113 mm et 321
mm. Dans la période, le mois d'avril enregistre les plus faibles valeurs
pluviométriques (113 à 141 mm). Le mois de juin est le mois le
plus arrosé de l'année (186 à 321 mm). Au cours de ce
mois, la hauteur de pluie est marquée par une évolution graduelle
et un gradient sud-nord.
En juillet, août et septembre, cette hauteur de pluie
diminue graduellement avec un gradient pluviométrique tantôt
nord-sud, tantôt sud-est/sud-ouest. Le mois d'octobre enregistre des
précipitations variant de 155 à 180 mm. Les valeurs les plus
élevées sont enregistrées au nord du secteur
d'étude, tandis que les précipitations les moins
élevées sont observées au centre à Adjohoun. Le
mois de novembre est quant à lui, marqué par un gradient
nord-sud. Au cours de ce mois les précipitations deviennent faibles et
descendent jusqu'à 32 mm.
Pour mettre en évidence les mois les plus humides,
l'analyse du bilan climatique a été effectuée.
75
3.2.1.5. Bilan climatique
La détermination du bilan climatique permet de
déduire les mois humides des mois secs dans le secteur d'étude.
La figure 14 met en exergue les mois les plus humides de l'année.
Bonou Cotonou Adjohoun Porto-Novo
350,0
-50,0
-100,0
Mois
Bilan climatique (mm)
300,0
250,0
200,0
150,0
100,0
50,0
0,0
Figure 14: Bilan climatique mensuel
De l'analyse de la figure 14, il ressort qu'au pas de temps
mensuel, le bilan climatique permet d'identifier deux périodes
opposées :
· sept mois humides s'observent d'abord de mars à
juillet et de septembre à octobre, avec un optimum en juin. Ces mois
fournissent à eux seuls 80 à 86 % de la pluviométrie
annuelle de la période 19872016. Les rivières pendant ces mois
sont alimentées en surplus d'eau et favorisent l'alimentation des
réservoirs souterrains.
· De novembre à février, ce sont les mois
secs où la demande évaporatoire de l'atmosphère est
très importante, avec un fort amenuisement et même
l'assèchement des réserves d'eau du sol.
76
Par ailleurs, la péjoration pluviométrique de la
première période est beaucoup plus marquée pendant les
mois les plus pluvieux. Dans l'ensemble, la baisse de la pluviométrie de
ces mois durant la première sous-période (1987-2007)
comparativement à la deuxième sous-période (2008-2016) est
de 17,4 %. Les déficits les plus importants sont enregistrés
pendant les mois de juin (11,8 %) et octobre (10,1 %) à la station de
Porto-Novo, de mai (23,3 %) et octobre (8,7 %) à la station de Cotonou.
Le tableau VI présente les déficits entre les différentes
périodes.
Tableau VI : Déficits entre les sous-périodes des
mois les plus humides
|
|
Bonou
|
|
Adjohoun
|
Porto-Novo
|
|
Cotonou
|
|
|
1987-
|
2008-Déficit
|
1987-
|
2006-Déficit
|
1987-
|
2007-Déficit
|
1987-
|
2007-Déficit
|
|
2007
|
2016
|
(%)
|
2005
|
2016
|
(%)
|
2006
|
2016
|
(%)
|
2006
|
2016
|
(%)
|
Avr
|
81
|
82
|
1,0
|
60
|
97
|
61,3
|
65
|
63
|
-3,8
|
73
|
81
|
11,4
|
Mai
|
127
|
120
|
-5,1
|
119
|
110
|
-7,3
|
110
|
108
|
-1,3
|
139
|
106
|
-23,3
|
Juin
|
134
|
164
|
22,5
|
144
|
208
|
44,4
|
155
|
137
|
-11,8
|
206
|
223
|
8,4
|
Juill
|
184
|
190
|
3,5
|
199
|
201
|
1,2
|
246
|
324
|
31,5
|
317
|
398
|
25,7
|
Sept
|
138
|
144
|
4,4
|
131
|
154
|
17,5
|
148
|
192
|
29,2
|
127
|
145
|
14,3
|
Oct
|
162
|
159
|
-2,1
|
138
|
149
|
7,9
|
163
|
147
|
-10,1
|
139
|
127
|
-8,7
|
Total
|
160
|
179
|
11,6
|
136
|
189
|
39,3
|
135
|
200
|
48,4
|
164
|
179
|
9,0
|
|
Source : Traitement de données, ASECNA, 2016.
La comparaison des moyennes par sous-période des mois
les plus humides révèle également que la première
sous-période a été moins humide que la seconde.
Néanmoins, il faut remarquer que la hausse entre les deux
sous-périodes est de 11,62 % à la station de Bonou, 39,3 %
à la station d'Adjohoun, 48,4 % à la station de Porto-Novo et 9 %
à la station de Cotonou.
77
3.2.2. Analyse de la variation thermique
L'analyse de la variation des températures maximales
et minimales sur la période 1987-2016 révèle que le
secteur d'étude est affecté par une modification de son
régime thermique avec quelques anomalies thermiques. Il s'agit ici de
l'anomalie thermique ou l'anomalie de la température moyenne pour chaque
mois et pour chaque année, moyennée ensuite sur l'ensemble du
pays. L'unité de mesure est le degré Celsius (°C).
L'anomalie de la température moyenne est la mesure de l'écart
positif ou négatif par rapport aux conditions normales. Il s'agit d'un
indicateur standard de changement climatique qui est couramment utilisé
dans les rapports de surveillance. L'anomalie de la température moyenne
à l'échelle du globe, basée sur l'ensemble des anomalies
constatées à l'échelle locale et régionale, est
l'un des indices les plus largement employés et les plus connus en
climatologie. Le suivi de l'anomalie de la température moyenne à
l'échelon national est essentiel pour comprendre l'importance relative
de la variabilité interannuelle et les changements à plus long
terme causés par les activités humaines.
3.2.2.1. Tendance annuelle des
températures
Les figures 15 et 16 illustrent l'évolution des
températures minimales et maximales, respectivement au niveau des
stations de Cotonou et de Bohicon qui couvrent le secteur d'étude.
Figure 15: Tendance des températures maximales et
minimales à Cotonou
Figure 16: Tendance des températures maximales et
minimales à Bohicon
78
Les températures maximales oscillent entre 32,32°C
et 33,76°C à Bohicon et entre 30,1 à 31,1 °C à
Cotonou soit une hausse respective de 1,44°C et 1°C. Quant aux
températures minimales, elles varient de 24,3°C à
25,7°C à Cotonou soit une augmentation de 1,4°C. A Bohicon,
ces valeurs varient de
22,6 à 24,41°C soit une augmentation de
1,81°C. Les températures minimales et maximales ont donc partout
augmenté. Le nord du secteur d'étude est le plus affecté
par cette hausse.
Ce réchauffement thermique est illustré par
l'augmentation quasi continue des anomalies thermiques positives à
partir de 1998. La figure 17 présente les anomalies thermiques à
la station de Cotonou et la figure 18 présente les anomalies thermiques
à la station de Bohicon.
79
Figure 17: Anomalies thermiques à la station de
Cotonou
80
Figure 18: Anomalies thermiques à la station de
Bohicon
L'analyse des anomalies thermiques révèle d'une
part, une similarité dans l'évolution annuelle du régime
thermique des stations de Cotonou et de Bohicon. Elle rend compte d'autre part
d'une irrégularité dans l'évolution de ces anomalies qui
est marquée par deux périodes distinctes. La première
période est marquée par des déficits thermiques et
concerne la période 19871997. La deuxième période est
celle de 1998-2016 qui est caractérisée par une succession de
plusieurs anomalies positives, ce qui confirme cette tendance au
réchauffement supra décrite. Cette tendance à la hausse de
températures entraine une augmentation de la demande
évaporatoire, ce qui va se traduire par une pression sur les ressources
en eaux en particulier celles de surface.
3.2.2.2. Tendance thermique mensuelle
La température moyenne mensuelle suit un rythme annuel
bimodal avec deux pics en mars (29,48°C) et en novembre (28,37 °C)
pour la station de Cotonou
81
(figure 19), en février (29,96°C) et en
décembre (28,53°C) pour la station de Bohicon (figure 20)
Figure 19 : Régimes thermiques moyens à la
station de Cotonou
Figure 20 : Régimes thermiques moyens à la
station de Bohicon
82
Manifestement, les mois de décembre, novembre,
février et mars détiennent les plus grandes valeurs de
température traduites par une forte chaleur qui apparaît
très éprouvante pour les populations locales. Les plus faibles
valeurs de la température sont enregistrées en
juillet-août.
3.2.3. Perception endogène des manifestations
des changements climatiques
Les investigations de terrain montrent que la population
n'est pas ignorante des bouleversements climatiques qui caractérisent le
Bénin et en particulier la basse vallée de l'Ouémé.
Cet impact est particulièrement important dans le secteur d'étude
où l'agriculture est à 100 % pluviale sans aucune alternative
d'irrigation à grande échelle et constitue la principale source
d'emplois et de revenus pour la majorité de la population. Cette
communauté est en effet, unanime sur les changements climatiques en
cours. Pour faire face à cette situation indésirée, les
producteurs sont parfois obligés ou contraints de développer des
stratégies en vue d'améliorer leur production. Ainsi, dans le
contexte des changements climatiques, les producteurs du secteur d'étude
développent des adaptations visant à réduire leur
vulnérabilité ou à améliorer leur résilience
face à des changements observés ou prévus au niveau du
climat à travers de nouveaux systèmes de production. Ils optent
à certains moments pour les spéculations à cycle court
même si le risque de perte n'est pas nul. Les effets du changement
climatique ont poussé certains producteurs du secteur d'étude
à changer d'activité après des pertes de récoltes
(18 %), d'autres se sont endettés (15 %) et les moins
téméraires se sont laissés à la démotivation
et ses corolaires (14 %). Presque tous les enquêtés sont dans la
demande d'assistance, pas seulement financière mais technique. Ils
souhaiteraient que l'Etat mette en place des projets pour suivre avec eux
l'évolution du changement climatique et les accompagner à trouver
des « solutions scientifiques » auxquelles s'ajouterons les
stratégies endogènes
d'adaptation qui sont des solutions fondées sur la
nature. Les perceptions socio-anthropologiques des indicateurs de changement
climatique sont synthétisées dans le tableau VII.
Tableau VII : Synthèse des perceptions paysannes des
changements climatiques
Faits
climatiques (%) enquêtés
Manifestations Conséquences
74 %
88 %
Réduction de la
durée de saisons 84 % Pluies tardives
Chaleur de plus en plus intense et accablante
Augmentation de l'intensité pluviométrique
Les temps sont de plus en plus chauds surtout pendant la saison
pluvieuse
Pendant la grande saison pluvieuse, les pluies sont violentes et
se déclenchent soudainement
Baisse des rendements halieutiques et du développement
des plantes
La fréquence des crues est élevée
entraînant des inondations et les pertes de récoltes
Perturbation du calendrier agricole
83
Source : Enquête de terrain, 2018
La pluviométrie
Les indicateurs des changements pluviométriques tels
que l'augmentation de la pluviosité, le raccourcissement de la saison
pluvieuse ont été reconnus par plus de 50% des
enquêtés. Ces indicateurs ont été cités comme
étant les paramètres climatiques changeants les plus
déterminants puisqu'ils ont une influence directe sur les
différentes activités menées dans le milieu
d'étude. La température
L'analyse du tableau VII indique que les perceptions des
enquêtés sont globalement uniformes pour l'augmentation de la
chaleur. En effet,
84
l'indicateur Chaleur de plus en plus intense et accablante, a
été perçu par plus de 74% des interviewés.
Les résultats de cette étude ont montré
ainsi que les perceptions des enquêtés sont en accord avec les
tendances révélées par l'analyse des données
climatiques.
3.3. Discussion
L'approche méthodologique utilisée a permis
d'analyser les paramètres étudiés. Elle a conduit à
la détermination de point de rupture qui a permis de distinguer deux
périodes qui ont été analysé puis comparées
suivant les axes de la recherche. Cela a débouché sur la
caractérisation de la similitude entre les résultats
scientifiques et les perceptions endogènes. Même si l'objectif
visé est atteint, cette méthode n'a pas permis d'estimer de
façon quantitative chiffrée les effets du changement climatique
sur les ressources en eau. Les précipitations constituent un des
paramètres fondamentaux du climat et leur évolution
peut-être révélatrice et indicatrice d'un changement de
climat (Ogouwale, 2006). Dans le milieu d'étude, les hauteurs de pluie
moyennes annuelles oscillent entre 1171 et 1335 mm. Dans ce milieu, le nord et
le sud enregistrent les plus fortes pluviométries contrairement au
centre. Cette diminution des précipitations pourrait s'expliquer par le
fait que la région côtière s'inscrit dans la diagonale de
sécheresse qui s'étend du Bénin au Ghana (Boko, 1988 ;
Houndenou, 1999). L'analyse des séries pluviométriques sur la
période 1987-2016 a également permis d'observer, plusieurs
anomalies négatives au cours de la décennie 1990. En revanche, la
deuxième moitié de la décennie 2000 est marquée par
des excédents pluviométriques.
L'application du test de Pettitt aux séries
pluviométriques met en évidence des ruptures de
stationnarité respectivement en 2007 et 2005 pour les stations de Bonou
et Adjohoun tandis que les stations de Porto-Novo et de Cotonou
85
enregistrent une rupture de stationnarité en 2006. De
ces résultats, il se dégage une hausse des hauteurs de pluie.
L'augmentation des pluies ainsi révélée dans le secteur
d'étude est en accord avec les résultats de Vissin et al.
(2016), qui ont montré que la basse vallée de
l'Ouémé a non seulement connu une rupture de
stationnarité, mais aussi une légère reprise des hauteurs
pluviométriques de 2 % à la fin des années 1990. Dans le
même ordre d'idée, en étudiant la variabilité
spatio-temporelle de la pluviométrie dans le bassin de
l'Ouémé au Bénin, Alamou et al. (2016)
révèlent une augmentation très importante du cumul
pluviométrique à partir de 2002 à Cotonou comme à
Bohicon. Dès lors se pose la question de l'évolution
générale des pluies à plus long terme dans le contexte des
changements climatiques.
Toutefois, le déficit enregistré pendant la
décennie 1990 correspond à la péjoration climatique
observée au Bénin et aussi en Afrique de l'Ouest depuis les
années 1970 comme l'ont déjà montré plusieurs
auteurs (Bokonon-Ganta, 1987 ; Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houndenou, 1999 ;
Ogouwale, 2006 ; Totin, 2010). Elle est également similaire à
celle observée par Amoussou (2010) dans le bassin versant du complexe
Mono-Ahémé-Couffo au Sud-Bénin. A ce niveau, l'auteur a
montré que la baisse des précipitations depuis les années
1970 s'est poursuivie en s'amplifiant au début de la décennie
1980, avec des sécheresses sensibles, surtout de 1982 à 1987.
Par ailleurs, l'augmentation des précipitations se
déroule principalement au coeur de la saison des pluies et est
liée à la hausse thermique enregistrée sur la
période 1987-2016. En effet, la dynamique de mousson s'intensifie en
réponse à l'augmentation du gradient thermique
continent/océan (Monerie et Roucou, 2015) et à cela, il faut
aussi ajouter un effet local lié à l'augmentation de
l'évaporation de surface et de l'humidité atmosphérique
favorisant une instabilité atmosphérique et donc les pluies (Seth
et al., 2013).
86
Plus de 50% des enquêtés ont perçu ces
changements climatiques à travers les indicateurs tels que la hausse de
l'intensité pluviométrique, le rétrécissement de la
saison pluvieuse, la chaleur de plus en plus intense et accablante. D'une
façon globale, les pluies tardives constituent une menace pour les
activités agricoles. Les chaleurs de plus en plus accablantes
constituent des facteurs de perturbation des activités de pêche.
Ces perceptions sont en accord avec les travaux réalisés par
Ogouwale (2006) qui confirme les perceptions paysannes selon lesquelles les
changements climatiques sont manifestés à travers le
démarrage tardif et la mauvaise répartition des pluies suivie
d'une chaleur plus intense et accablante.
Dans leur étude sur l'Agriculture paysanne et
stratégies d'adaptation au changement climatique au Nord-Bénin,
Vodounou et Doubogan (2016) ont identifié 9 indicateurs d'impacts du
changement climatique sur l'agriculture et les producteurs. L'indicateur
d'impact le plus prépondérant déclaré par les
populations est l'insécurité alimentaire (22 %) qui constitue la
conséquence du bouleversement des dates de semis (16 %) et de la baisse
de rendement (15 %). Dans la présente étude, ces indicateurs sont
sous-entendus puisque les enquêtés ont évoqué le
changement d'activité, l'endettement et la démotivation. Lorsque
la baisse des rendements conduit à l'insécurité
alimentaire, on ne peut que s'attendre à la démotivation vue que
tout est lié.
Conclusion
L'évolution des pluies et des températures dans
le secteur d'étude sur la période 1987-2016 a montré une
modification des rythmes pluviométriques et thermiques, signes d'un
changement climatique. Les modifications pluviométriques sont ressenties
par la population à travers les signes tels que la hausse de la
pluviosité et le raccourcissement de la durée de la saison
pluvieuse. Les modifications de température sont ressenties par
87
l'augmentation de la chaleur. Ainsi, l'hypothèse 1 qui
consiste à vérifier que le secteur d'étude est
caractérisé par une augmentation des précipitations et de
la température est validée. Cette tendance à la hausse des
pluies et des températures est susceptible d'avoir des
répercussions sur la disponibilité des ressources en eau du
milieu.
88
Chapitre 4 : Disponibilité et cartographie
des
ressources en eau
Publié sous forme d'article scientifique
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et
Jacob A. YABI, Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin,
Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-0958,
Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1 - 5,
http://www.soaphys.org/parutions/.
DOI:10.46411/jpsoaphys.19.01.001
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et
Jacob A. YABI, Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse
vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest),
Article published in La Houille Blanche, N°
- 85,
www.shf-lhb.org.
2, mai. 2020, pp. 74 DOI:
https://doi.org/10.1051/lhb/2020018
Résumé:
Les questions de changement climatique et de leurs
implications sur la disponibilité des ressources en eau sont de plus en
plus placées au centre des grands débats scientifiques. Le
présent chapitre vise à examiner la disponibilité de cette
ressource dans le secteur d'étude. La démarche
méthodologique s'est focalisée sur l'analyse des données
hydro-climatologiques (débit, pluie et ETP) sur la période 1987
à 2016. De même, des images radars (SRTM), des relevés
techniques de forages, des fonds topographiques ont été
utilisés pour la cartographie du potentiel en eau souterraine du milieu
grâce à l'analyse multicritère. Tl ressort de l'analyse des
résultats que le secteur d'étude a non seulement connu une
rupture de stationnarité en 2007, mais aussi une hausse de débit
de l'ordre de 14 %. Aussi, les excédents pluviométriques ont-ils
été largement amplifiés dans les écoulements. La
hausse de l'écoulement représente huit fois celui de la pluie.
Cette même hausse pluviométrique est particulièrement
amplifiée dans la
89
recharge : l'excédent de la recharge entre les deux
sous périodes 1987-2007 et 2008-2016 représente près de
quatre fois celui de la pluie. L'étude a aussi montré le
potentiel en eau souterraine : le secteur d'étude offre une bonne
potentialité en eau souterraine puisque les zones à
potentialité bonne et excellente couvrent 66 % du territoire. Ces zones
sont rencontrées dans les communes des Aguégués,
Sô-Ava et Dangbo, mais également dans la commune de Bonou avec
quelques poches dans la commune d'Adjohoun.
Mots clés : Évolution du
débit, disponibilité, cartographie, vallée de
l'Ouémé, Bénin
Abstract :
Issues of climate change and their implications for the
availability of water resources are increasingly at the centre of major
scientific debates. The purpose of this chapter is to examine the availability
of this resource in the study area. The methodological approach focused on the
analysis of hydro-climatological data (flow, rain and FTE) over the period 1987
to 2016. Similarly, satellite images (SRTM), technical surveys of drilling,
topographical bottoms have been used to map the groundwater potential of the
environment through multi-criterion analysis. The analysis of the results shows
that the study area not only experienced a stationary failure in 2007, but also
an increase in throughputs of around 14%. As a result, excess rainfall has been
greatly amplified in flow. The increase in runoff is eight times that of rain.
This same increase in rainfall is particularly amplified in recharging: the
excess of recharging between the two sub-periods 1987-2007 and 20082016 is
almost four times that of rain. The study also showed the potential for
groundwater: the study area offers good potential in groundwater since areas
with good and excellent potential cover 66% of the territory. These areas
are
90
found in the municipalities of Aguegues, Sô-Ava and
Dangbo, but also in the commune of Bonou with a lilte in the commune of
Adjohoun.
Keywords : Changes in flow, availability,
mapping, Oueme valley, Benin
91
Introduction
L'importance de l'eau pour la vie sur terre et pour les
activités de l'homme en général fait que scientifiques et
gestionnaires s'inquiètent désormais des conséquences des
changements du climat sur le cycle hydrologique, la disponibilité et la
qualité de la ressource en eau (Ogouwale, 2013). L'étude de
l'évolution des débits contribuera à la
caractérisation du régime hydrologique. Les précipitations
représentent la majeure composante du climat et sont les plus
concernées dans l'évolution des débits aux échelles
saisonnières annuelles et interannuelles. Dans le contexte actuel des
changements climatiques, l'évolution des débits se
caractérise par la fréquence des événements
extrêmes qui sont marqués par des années de débits
plus élevés où des années de débits plus
faibles. Ces événements parfois extrêmes sont prudemment
imputés au changement climatique, puisqu'il n'explique évidemment
pas tous et sont considérés à l'heure actuelle comme de la
variabilité saisonnière du climat. Pour mieux aborder la question
de la GIRE, l'étude des débits est compléter par l'analyse
de la cartographie de potentiel en eau souterraine. Dans l'optique d'une
gestion spatiale de l'information, les systèmes d'informations
géographiques (SIG) apportent des informations localisées et
objectives irremplaçables. Dans un premier temps, ils permettent de
gérer une multitude d'informations de tous types, de les mettre à
jour, d'optimiser leurs échanges et de générer de
nouvelles couches d'informations par le biais de leurs croisements. En second
lieu, ils assurent la restitution des cartes thématiques et les analyses
qui en résultent. Ainsi, il s'agit d'un puissant outil d'aide à
la décision surtout dans le domaine de la planification et de la gestion
des ressources naturelles et particulièrement des ressources en eau.
Actuellement, les changements climatiques sont au centre des
préoccupations aussi bien des acteurs scientifiques que des
décideurs politiques au niveau
92
mondial (Niang, 2009), car ils sont considérés
de nos jours comme l'une des menaces les plus graves posées au
développement durable (GIEC, 2007).
Dans ce cadre, les études réalisées par
Ogouwale (2013) prouvent déjà que des perturbations dans la
fréquence et les quantités de précipitations et une
évolution de températures pourraient entraîner des effets
considérables sur les apports d'eau dans les bassins versants. Ainsi,
les évènements extrêmes liés à l'eau (crues,
sécheresses) seront encore plus marqués (Kundzewicz, 2008).
D'après le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution
du Climat GIEC (2007), le réchauffement du système climatique est
sans équivoque. On note déjà à l'échelle du
globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et
des océans, une fonte massive des glaciers ainsi qu'une
élévation du niveau moyen des océans. Les effets sont plus
remarquables dans les pays en développement où les techniques de
mobilisation de la ressource ne sont pas encore diversifiées ou parfois
restent à l'étape embryonnaire.
En Afrique, les recherches effectuées par Sircoulon
(1990) et Olivry et al. (1993), indiquent que les
précipitations ont été marquées par une diminution
d'environ 20 % sur la période 1970-1990. Nicholson (1989) estime
qu'entre 1960 et 1990 la baisse des hauteurs pluviométriques en Afrique
de l'Ouest est comprise entre 10 et 25 % en comparaison à celle
enregistrée au début du 20ème siècle. Selon Vissin
(2007), cette situation a engendré une baisse de la disponibilité
des ressources en eau. Elle serait probablement intenable dans un contexte de
changement climatique (Sombroek et Gommes, 1997 ; IPCC, 2001). Face à ce
constat, les ressources en eau sont-elles disponibles dans le secteur
d'étude ?
Le présent chapitre se propose de répondre
à cette interrogation. Il est structuré en deux sections. La
première porte sur la variabilité hydrologique et
caractérise le régime hydrologique de la vallée. La
série des débits
93
exploitée est longue de 30 ans et s'étale de
1987 à 2016. La deuxième section s'articule autour de la
cartographie du potentiel en eau souterraine et a pour but l'identification des
zones à fortes potentialités.
4.1. Matériels et méthodes
La démarche méthodologique adoptée
repose sur l'acquisition des données et leur traitement. Par ailleurs,
elle se sert de l'analyse spatiale et l'analyse de données
statistiques.
4.1.1. Collecte des données
Les données utilisées dans le cadre de cette
étude concernent les chroniques climatologiques et hydrologiques qui ont
servi à l'étude de la variabilité hydrologique. En
complément à ces données, les images SRTM, le fond
topographique et les données techniques des forages ont
été utilisées pour la cartographie du potentiel en eau
souterraine.
i. données climatologiques
Les données climatologiques (pluie, ETP)
utilisées ont été recueillies à l'ASECNA sur la
période 1987-2016. Le réseau d'observation
météorologique utilisé est composé de neuf stations
qui sont présentées dans le tableau VIII.
Tableau VIII : Stations
météorologiques exploitées
Stations
|
Latitude
|
Longitude
|
Type de stations
|
|
(Nord)
|
(Est)
|
|
Adjohoun
|
6°25'00»
|
2°13'34»
|
Pluviométrique
|
Bonou
|
7°33'33»
|
2°50'00»
|
Pluviométrique
|
Porto-Novo
|
6°48'33»
|
3°02'06»
|
Pluviométrique
|
Cotonou
|
6°01'25»
|
2°06'53»
|
Synoptique
|
Bohicon
|
7°9'5''
|
2°7'49»
|
Synoptique
|
Kandi
|
11°4'18"
|
3°10'9"
|
Synoptique
|
Parakou
|
9°18'29"
|
2°38'51"
|
Synoptique
|
Natitingou
|
10°17'25"
|
1°24'42"
|
Synoptique
|
Savè
|
7°55'54"
|
2°33'41"
|
Synoptique
|
|
Source : ASECNA 2017
94
Le débit d'un cours d'eau à une station est le
résultat de tout ce qui s'est passé dans le bassin depuis
l'amont. Dans le cas de l'Ouémé, le bassin draine les eaux qui
viennent depuis le nord. Par conséquent, le débit obtenu à
la station de Bonou n'est pas seulement le résultat de la pluie
tombée dans le secteur d'étude. Il est le résultat des
précipitations sur tout le parcourt amont du bassin jusqu'à la
station de Bonou. Ainsi, pour l'estimation des paramètres du bilan
hydrologique à Bonou, les stations en amont (stations synoptiques de
Kandi, Natitingou, Parakou et Savè) ont également
été prises en compte.
ii. Données hydrologiques
Les données hydrologiques proviennent du Service de
l'Hydrologie de la Direction Générale de l'Eau (SH/DG-Eau). Elles
sont constituées des débits journaliers et mensuels de la station
de Bonou. Elles couvrent la période 1987-2016.
En ce qui concerne la cartographie de la potentialité
en eau du milieu, une importante base de données a été
utilisée. Il s'agit des :
- images SRTM de 2009 (Shuttle Radar Topographic Mission)
avec 90
m de résolution utilisées pour la cartographie
du système de pente. - données de la carte topographique du
Bénin au 1/200 000 réalisées
par l'IGN en 1992.
- données techniques de 150 forages
réalisés de 1983 à 2016 recueillies à la Direction
Générale de l'Eau (profondeur totale, débits
d'exploitation, niveaux statiques)
- données hydroclimatiques (pluies, ETP et
débit de la période 19872016) utilisées pour l'estimation
de l'infiltration.
95
Le traitement de ces données a nécessité
l'utilisation des logiciels Envi 4.5 pour le traitement des images
satellitaires et ArcGIS 10.1 a pour la mise en place du SIG
4.1.2. Analyse de la variabilité
hydrologique
4.1.2.1. Étude de la variabilité
hydrologique
L'étude de la disponibilité des ressources
hydrologiques est faite à partir de certains protocoles statistiques.
· Test de mise en évidence des ruptures :
test de Pettitt Ce test est déjà développé
au chapitre précédent.
· Comparaison de deux échantillons
temporels
La comparaison de deux échantillons temporels permet de
mettre en évidence la variation intervenue dans le secteur
d'étude. La méthode pour déterminer l'écart «
e » est détaillée au chapitre
précédent.
· Bilan hydrologique
L'équation du bilan hydrologique au cours d'une
période peut s'écrire de la manière suivante :
(9)
P=E+L+I+ (S1 - S0)
Avec : P = pluie, en mm ;
E = évaporation, en mm ;
L = écoulement, en mm ;
I = recharge (infiltration), en mm
(S1 - S0) = variation du stock d'eau présent dans le
bassin, en mm
Des cinq termes de cette équation, deux (I et
(S1 - S0)) ne sont pas
quantifiables par des mesures directes.
Cette équation a été utilisée par
plusieurs auteurs pour étudier le bilan
hydrologique. C'est le cas de Vodounou (2010) dans son
étude sur les
96
systèmes d'exploitation des ressources naturelles d'un
bassin versant: Impacts sur les écosystèmes du bassin versant de
la rivière Sô au Bénin.
· Évaluation de
l'écoulement
Le calcul de la lame d'eau écoulée s'est fait
à l'aide de la formule,
Avec, Q: débit à la station de Bonou,
S: Superficie du bassin, L : lame d'eau
écoulée, t : temps d'écoulement (mensuel,
annuel).
· Disponibilité en eau du sol
Le bilan de l'eau est déterminé par la
différence entre les apports et les pertes d'eau. Les apports d'eau sont
constitués des précipitations et les pertes d'eau comprennent
l'évaporation, l'infiltration et l'écoulement de surface par
nappe superficielle (Houndenou et Hernandez, 1998). Pour déterminer la
disponibilité en eau du sol dans le bassin, le coefficient á a
été calculé suivant la formule a = ETRL/ETPL,
avec ETRL: l'évapotranspiration réelle de l'année
i en mm et ETPL: l'évapotranspiration potentielle de
l'année i en mm.
·
(11)
Détermination du coefficient d'écoulement
II se détermine à partir de la formule : C = (Q/P) x
100
qui traduit la capacité de ruissellement du bassin,
avec Q: l'écoulement et P: la pluie. Le coefficient
d'écoulement évolue suivant les variations climatiques et
souligne les différences de comportement entre les pluies et les
écoulements. Il évolue également suivant le substratum
géologique.
· Corrélation linéaire
L'utilisation du coefficient de corrélation
linéaire de Bravais-Pearson a permis de détecter tour à
tour la présence d'une relation linéaire entre les lames d'eau
écoulées et les termes du bilan (écoulement et
infiltration). Cette relation s'écrit :
(12)
97
N 1 E(xi - x)(Yi - Y)
_
r a(x). a(Y)
Où : N est le nombre total d'individus xi
et Yi sont les valeurs des séries
x et Y sont les moyennes des deux variables
dont on calcul la corrélation a(x) et a(Y) en sont les
écarts-type
4.1.2.2. Cartographie de la potentialité en eau
souterraine
La démarche suivie pour l'élaboration de la
carte de potentialité en eau souterraine est basée sur l'approche
multicritère et est inspirée des travaux de Yao et al.
(2016), Youan Ta et al. (2011) et Jourda et al. (2006).
Elle repose sur trois étapes : i) l'identification des critères,
ii) la classification, standardisation et pondération des
critères ; iii) l'agrégation des critères.
La structure hiérarchique utilisée dans cette
étude présente trois niveaux. Le niveau 1 est
représenté par l'élaboration de la carte de
potentialité en eau souterraine. Le niveau 2 désigne la
conception des trois indicateurs qui ont servi à l'élaboration de
la carte des potentialités en eau souterraine. Il s'agit de la
disponibilité en eau souterraine, l'accessibilité et
l'exploitabilité. Le niveau 3 regroupe tous les critères dont
l'agrégation aboutit à l'élaboration de chaque indicateur.
La figure 21 présente l'organigramme qui indique les étapes
d'hiérarchisation.
98
Figure 21 : Organigramme de la structure hiérarchique
utilisée pour la
cartographie
i. Identification des critères
En référence aux travaux de Youan Ta et al.
(2011), Dibi (2008), Youan Ta (2008), Kouame (2007), Jourda et al.
(2006), Hentati et al. (2005), Jourda (2005) et El Morjani
(2002), sept critères sont identifiés pour l'élaboration
des différents indicateurs.
Indicateur de disponibilité :
L'indicateur de disponibilité traduit l'existence d'un
aquifère et constitue la première condition à savoir pour
la cartographie de la potentialité en eau souterraine (Yao et
al., 2016). Dans le cadre de cette étude, les paramètres
tels que la pente, la densité de drainage et l'infiltration ont
été combinées pour l'élaboration de cet
indicateur.
La pente est obtenue à partir de l'image SRTM. Sur les
zones à pente raide, les eaux de pluie ruissellent. Ce ruissellement
ralentit quand la pente devient faible, l'infiltration prend donc le pas sur le
ruissellement. Ce critère permet ainsi l'identification des zones
favorables à l'infiltration de l'eau de ruissellement.
99
La densité de drainage est déduite de
l'extraction du réseau hydrographique et est obtenue après avoir
réalisé un maillage de 30m* 30m. L'infiltration quant à
elle, est estimée à partir de deux images, celle de la pluie et
celle de la lame d'eau ruisselée.
Indicateur d'accessibilité : Selon
Koffi et al. (2016), les ressources en eau ne sont
véritablement utilisables que lorsque certains facteurs réunis
rendent possible leur accès. En référence aux travaux de
Yao et al. (2016), les critères retenus dans le cadre de ce
travail sont la profondeur totale des ouvrages et l'indice de succès
(Is). L'indice de succès est obtenu à partir de la formule
(13)
b
suivante : Is = 100 *
10
où Is est l'indice de succès (%) ; et b
est le débit d'exploitation (mP3P hP-1P).
Indicateur d'exploitabilité : l'exploitabilité
de la ressource est fonction du débit d'exploitation qui lui-même,
est conditionné par la quantité d'eau dans la réserve
souterraine et la rapidité de renouvellement de cette réserve en
cas de forte sollicitation (Youan Ta et al., 2011). Cet indicateur est
produit à partir de la combinaison des critères débit
d'exploitation et niveau piézométrique.
ii. Classification, standardisation et pondération
des critères Le choix des classes s'est fait en tenant compte
de la dispersion des données. Le nombre de classes a été
réduit à 5 comme l'ont défini Jourda (2005), Saley (2003)
et Savane (1997) en vue d'une meilleure interpolation. Il s'agit des classes
très faible, faible, moyenne, forte et très forte.
Par ailleurs, les différentes classes de chaque
critère sont standardisées en fonction de leur influence dans la
thématique. Une échelle de notation variant de 1 à 10 a
été retenue. La note de 10 est attribuée à la
classe du critère qualifiée de « très faible »
ou « très forte » selon qu'elle contribue à
l'excellente réalisation de l'indicateur considéré. Dans
le cas contraire, la classe est affectée d'une note de 1. En suivant la
même logique, les valeurs
100
intermédiaires sont attribuées aux classes
intermédiaires selon une distribution linéaire.
La pondération consiste à affecter des poids
à chaque critère rentrant dans la réalisation d'un
indicateur. Le poids attribué à chaque critère traduit
l'importance relative du critère dans la formation de l'indicateur. Elle
permet de produire des coefficients de pondération standardisés
dont la somme est égale à 1. Dans cette étude, la
pondération a été effectuée suivant la
méthode de comparaisons par paires (Tableau IX), processus d'analyse
hiérarchique (Analytical Hierarchy Process, AHP)
développée par Saaty (1977).
Tableau IX : Expression verbale et
numérique de l'importance relative d'une paire de critères
Expression d'un critère par rapport à un
autre
|
Note
|
Même importance
|
1
|
Modérément important
|
3
|
Fortement important
|
5
|
Très important
|
7
|
Extrêmement important
|
9
|
Modérément moins important
|
1/3
|
Moins important
|
1/5
|
Fortement moins important
|
1/7
|
Extrêmement moins important
|
1/9
|
Source :SAATY, 1977
|
|
En s'appuyant sur la matrice générée par
Saaty (tableau IX), le calcul des coefficients de pondération a pu
être effectué par indicateur et synthétisé dans le
Tableau X.
101
Tableau X : Matrice de comparaisons par
paires et coefficient de pondération des critères des indicateurs
disponibilité (a) ; accessibilité (b) et exploitabilité
(c)
a) Indicateur de disponibilité
Paramètres
|
|
dd
|
Pente
|
Inf
|
Valeur propre
|
Coefficient de pondération
|
Densité drainage
|
de
|
1,00
|
1/3
|
1/3
|
0,33
|
0,08
|
Pente
|
|
3,00
|
1,00
|
1/2
|
1,22
|
0,31
|
Infiltration
|
|
3,00
|
2,00
|
1,00
|
2,45
|
0,61
|
|
b) Indicateur d'accessibilité
|
Taux de succès
|
Profondeur totale
|
Valeur propre
|
Coefficient de pondération
|
Taux de succès
Profondeur totale
|
1
3
|
1/3
1
|
v1 * 1 3=0,58
v3 * 1 = 1,7
|
0,58
|
|
|
|
c) Indicateur exploitabilité
|
Niveau statique
|
Débit
d'exploitation
|
Valeur propre
|
Coefficient de pondération
|
Niveau statique
Débit
d'exploitation
|
1
3
|
1/3
1
|
v1 * 1 3=0,58
v3 * 1 =
1,7
|
0,58
|
0,58 + 1,73
= 0,25
1,73
|
0,58 + 1,73
= 0,75
|
Source : Traitement de données, 2019
102
Le tableau XI illustre la classification, l'évaluation,
la standardisation et la pondération des critères de
décision.
Tableau XI : Classification, évaluation,
standardisation et pondération des critères de décision
Indicateur
|
Critères
|
Classes
|
Qualificatif du critère
|
Note
|
Poids
|
|
|
0 - 0,75
|
Très faible
|
9
|
|
|
|
0,76 - 1,8
|
Faible
|
7
|
|
|
Pente (%)
|
1,9 - 3,1
|
Moyenne
|
5
|
0,31
|
|
|
3,2 - 4,7
|
Forte
|
3
|
|
|
|
4,8 - 11
|
Très forte
|
1
|
|
|
|
0 - 0,74
|
Très faible
|
9
|
|
|
|
0,75 - 1,5
|
Faible
|
7
|
|
|
Densité de
|
|
|
|
|
Disponibilité
|
drainage (km/km2)
|
1,6 - 2,2
|
Moyenne
|
5
|
0,08
|
|
|
2,3 - 3
|
Forte
|
3
|
|
|
|
3,1 - 3,7
|
Très forte
|
1
|
|
|
|
52,42 - 55,44
|
Très faible
|
1
|
|
|
|
55,45 - 57,61
|
Faible
|
3
|
|
|
Infiltration (mm)
|
57,62 - 59,49
|
Moyenne
|
5
|
0,61
|
|
|
59,5 - 61,47
|
Forte
|
7
|
|
|
|
61,48 - 64,44
|
Très forte
|
9
|
|
|
|
43,18 - 83,65
|
Très faible
|
9
|
|
|
|
83,66 -
|
Faible
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
106,77
|
|
|
|
|
|
106,78 -
|
Moyenne
|
|
|
|
Profondeur totale
|
|
|
7
|
|
|
|
129,31
|
|
|
0,75
|
|
(m)
|
129,32 -
|
Forte
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
150,7
|
|
|
|
Accessibilité
|
|
|
|
|
|
|
|
150,71 -
|
Très forte
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
190,58
|
|
|
|
|
|
3 - 10
|
Très faible
|
1
|
|
|
|
10,01 - 30
|
Faible
|
3
|
|
|
Taux de succès
|
|
|
|
|
|
|
30,01 - 50
|
Moyenne
|
5
|
0,25
|
|
(%)
|
50,01 - 80
|
Forte
|
8
|
|
|
|
80,01 - 100
|
Très forte
|
10
|
|
|
|
0 - 1,9
|
Très faible
|
1
|
|
|
Débit
|
1,91 - 6,43
|
Faible
|
3
|
|
|
d'exploitation
|
6,44 - 10,37
|
Moyenne
|
5
|
0,75
|
|
(mP3PhP-1P)
|
10,38 - 14,41
|
Forte
|
8
|
|
|
|
14,42 - 20,38
|
Très forte
|
9
|
|
Exploitabilité
|
|
|
|
|
|
|
|
0 - 2,88
|
Très faible
|
10
|
|
|
|
2,89 - 6,71
|
Faible
|
8
|
|
|
Niveau statique
|
|
|
|
|
|
|
6,72 - 12,09
|
Moyenne
|
6
|
0,25
|
|
(m)
|
12,1 - 19,18
|
Forte
|
3
|
|
|
|
19,19 - 48,92
|
Très forte
|
1
|
|
Source : Traitement de données, 2019
103
Les critères classifiés et standardisés ont
été combinés par la méthode d'agrégation
complète par pondération utilisée également par
Koudou (2013), Koudou et al. (2010), Jourda (2005), Saley (2003) et
Savane (1997).
iii. Agrégation des critères
L'agrégation consiste à la sommation des valeurs
standardisées et pondérées de chaque critère
intervenant dans l'élaboration de l'indicateur spécifique (Koudou
et al., 2010) selon la formule :
?? = ? ????????
??
??=1 (14)
où ?? est le résultat final ;
???? est le poids du critère i ;
???? est la valeur standardisée du critère i.
L'établissement de la carte thématique «
potentialité en eau souterraine » est fait à partir de
l'agrégation des indicateurs de disponibilité,
d'accessibilité et d'exploitabilité. Le nombre de classes est
fixé à quatre (mauvaise, médiocre, bonne et excellente)
pour une meilleure lisibilité et une bonne interprétation de la
carte résultante.
iv. Validation des cartes
Les cartes thématiques réalisées ont
été validées par le calcul de l'incertitude (Doumouya
et al., 2012 ; Mangoua, 2013). Ainsi, le calcul des incertitudes sur
les moyennes des principaux indicateurs est donné par :
??? =
(15)
??
v??
où ??? est l'incertitude sur la moyenne de la série
de données ;
?? est l'écart type de la série de
données
?? le nombre de données.
Un facteur d'expansion (??) est alors calculé afin de
déterminer le niveau de confiance. La détermination de ce
paramètre est basée sur le principe
104
statistique de calcul de l'incertitude étendue. Le
facteur K permet la définition d'un intervalle de portée
suffisante ayant pour but d'avoir dans les résultats une grande
confiance. L'expression de ce facteur est :
où K est le facteur d'expansion ;
E la valeur extrême de la série
statistique qui peut-être le maximum ou le minimum de cette
série
X est la moyenne de la série de donnée
Les niveaux de confiance des différents
paramètres ont été déduits des différentes
valeurs de K. Ainsi, K = 1 pour un niveau de confiance de 68%
; K = 2 pour un niveau de confiance de 95% ; et K = 3 pour
une confiance de 99%.
4.2. Résultats
L'étude de la variabilité hydrologique et
l'analyse de la cartographie du potentiel en eau souterraine ont permis
l'estimation de la disponibilité en eau dans le secteur
d'étude.
4.2.1. Variabilité hydrologique
Le régime hydrologique d'un cours d'eau se
définit par les variations de son débit habituellement
représentées par l'écoulement mensuel moyen.
4.2.1.1. Évolution mensuelle des
débits
L'analyse de la répartition mensuelle des débits
enregistrés a permis de caractériser le régime
hydrologique moyen. La figure 22 illustre l'évolution des débits
mensuels sur la période 1987-2016.
105
Figure 22: Évolution des débits mensuels sur la
période 1987-2016
De l'analyse de la figure 22, il ressort que les mois
d'août, septembre et octobre enregistrent les débits mensuels les
plus élevés (> 500 mP3PsP-1P). Le
débit atteint son pic en septembre avec une valeur maximale de
735mP3PsP-1P. Cette période (août, septembre
et octobre) à elle seule représente environ 80 % du débit
annuel et est caractérisé par le débordement des cours
d'eau qui inondent les champs, mêmes les habitations et perturbent les
activités économiques. En effet, lorsque des pluies
précoces dans le nord Bénin coïncident avec une grande
saison des pluies abondantes dans le sud, il arrive que le delta soit
noyé dès juin, ce qui favorise l'inondation.
Pendant cette période, les travaux champêtres et
le pâturage deviennent quasiment impossibles. Cette situation
entraîne des pertes de cultures et parfois des déplacements de
population. Ainsi, la sécurité alimentaire n'est souvent pas
garantie à cause de l'insuffisance de production et les populations sont
exposées à la famine avec des conditions de vie difficiles
(Vodounou et Doubogan, 2016). La photo 1 illustre le niveau de l'eau pendant la
crue dans le secteur d'étude.
106
Photo 1: Retrait des eaux à Dogodo Houinta dans la commune
des Aguégués (Prise de vue COCKER, 2018)
Le retrait des eaux sur la Photo 1, au cours du mois de janvier
(15 janvier 2018), indique en même temps le niveau maximum de l'eau
pendant la période des crues, août, septembre et octobre
(flèche en rouge).
4.2.1.2. Variation interannuelle des
débits
La figure 23 présente l'évolution interannuelle des
débits sur la période 19872016.
107
Figure 23: Variabilité interannuelle des
débits
L'analyse des indices hydrométriques annuels permet
d'observer une variation de ces débits durant la période
1987-2016. Au cours de cette période, les années 1995, 2010, 2012
et 2013 enregistrent les débits les plus élevés. Par
contre, 56 % des années de la série chronologique
présentent un déficit. Ainsi, les années de grands
déficits d'écoulement enregistrés sont 1987, 1990, 1997,
2001, 2005 et 2007. Toutefois, l'évolution du débit est
caractérisée par une tendance à la hausse comme l'indique
la courbe de tendance de la figure 23.
4.2.1.3. Rupture de stationnarité dans la
série hydrométrique annuelle La hausse du débit
est confirmée par le test de Pettitt qui détecte une rupture de
stationnarité significative à 95 % en 2007 comme l'indique la
figure 24.
108
Figure 24: Rupture de stationnarité dans les
débits annuels
À partir de ce test, deux sous-périodes sont
identifiées dans la série. Il s'agit des périodes
1987-2007 et 2008-2016. La période 1987-2007 est déficitaire avec
une moyenne égale à 194 mP3PsP-1P, tandis
que la période 2008-2016 est par contre excédentaire et
caractérisée par une moyenne du débit de 221
mP3PsP-1P. Cette tendance à la hausse du
débit est le signe d'une amélioration des conditions du
système hydrologique et d'une disponibilité en eau. La tendance
à la hausse du coefficient d'écoulement dans le milieu
amène à se demander si ce phénomène
résulterait d'une augmentation des surfaces imperméables sous
l'effet d'une pression anthropique élevée.
4.2.1.4. Répartition intra-saisonnière
des écoulements des sous-périodes 1987-2007 et
2008-2016
Le régime hydrologique des deux sous-périodes est
illustré par la figure 25.
Débits (m3/s)
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
1987-2007
2008-2016
Mois
109
Figure 25: Variation saisonnière des débits sur les
sous-périodes 1987-2007
et 2008-2016.
Les mois d'octobre et novembre ont connu les plus fortes
augmentations d'écoulement entre les deux sous périodes. Le
retour à des situations pluviométriques plus favorables, à
partir de la deuxième moitié de la décennie 2000, a donc
amélioré la situation des écoulements et présage
d'une disponibilité en eau. Toutefois, on observe un écart
conséquent entre la première période et la
deuxième. Le Tableau XII : présente l'écart entre les
débits des deux sous-périodes (1987-2007 et 2008-2016).
Tableau XII : Déficit des débits
écoulés entre les sous-périodes
Sous-période 1987 - 2007 2008- 2016
Moyenne 193,2 220,6
Écart 24,7
Source : Traitement de données, 2018
Dans le but de connaître ce que deviennent l'eau
précipitée et l'écoulement dans le milieu d'étude,
le bilan hydrologique a été examiné.
110
4.2.2. Variation des termes du bilan
hydrologique
4.2.2.1. Bilan hydrologique
La figure 26, présente la variabilité interannuelle
des termes du bilan hydrologique.
Pourcentage
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
2016
Pluie Infiltration ETR Ecoulement
Années
Figure 26: Variabilité interannuelle des termes du bilan
hydrologique
L'analyse de la figure 26 révèle que pour une
hauteur de pluie de 100 % reçue, on relève 36 à 62 % pour
l'évapotranspiration, 38 à 62 % pour l'infiltration et
l'écoulement oscille entre 0,2 et 1,2 %. Il y a donc d'énormes
pertes par évaporation. Aussi, observe-t-on un faible écoulement
sur la période d'étude. Cela peut-être justifié par
la configuration du sol, la géomorphologie ainsi que par le pouvoir
évaporatoire du milieu. Le tableau XIII montre l'évolution
comparée des termes du bilan hydrologique.
111
Tableau XIII : Évolution comparée des
fluctuations pluviométriques et des autres termes du bilan
hydrologique
Paramètre Période Valeur (mm)
(année)
Pluie
|
98,0
1987 - 2016
97,0
1987 -2007
100,3
2008 - 2016
-3,3
Écart
-3,36
Déficit
|
Évaporation
|
1987 - 2016 45,3
1987 -2007 46,4
2008 - 2016 42,9
Écart 3,47
Déficit 7,49
|
Écoulement
|
1987 - 2016 0,6
1987 -2007 0,6
2008 - 2016 0,7
Écart -0,14
Déficit -24,66
|
Infiltration
|
1987 - 2016 52,1
1987 -2007 50,1
2008 - 2016 56,7
Écart -6,59
Déficit -13,16
|
Source : Traitement de données, 2018
L'observation du tableau XIII, montre une hausse
pluviométrique de 3,36 % entre les deux sous-périodes (1987-2007
et 2008-2016). La hausse de l'écoulement et de l'infiltration entre ces
deux périodes est également importante soit respectivement 24,66
% et 13,16 %.
4.2.2.2. Influence des fluctuations
pluviométriques sur les termes du bilan
L'application du test de corrélation de Pearson au seuil
de significativité de 95 % à ces différents
paramètres fait ressortir les liaisons existantes entre les termes du
bilan hydrologique. (Tableau XIV).
Tableau XIV : Matrice de corrélation (test de Pearson)
Écoulement ETR Infiltration Pluie
|
Écoulement 1
ETR -0,260 1
Infiltration 0,51 -0,479 1
Pluie 0,51
-0,280
0,98 1
112
Corrélation significative entre les termes du bilan au
seuil de 95 %
Le Tableau XIV met en évidence l'existence d'une forte
corrélation positive (r > 0,5) significative au seuil de 95 % entre
les précipitations, l'infiltration et l'écoulement.
Le coefficient de corrélation entre la pluie et
l'infiltration est le plus élevé (r=0,98) ce qui témoigne
de la forte relation positive entre ces deux facteurs. Aussi, existe-t-il une
corrélation positive et significative entre l'écoulement et les
précipitations (r=0,51). Par contre la corrélation entre
l'évapotranspiration et l'infiltration est négative (r=-0,48).
De cette analyse, la pluie est un déterminant de
l'écoulement et de l'infiltration. Ainsi, la hausse
pluviométrique entre les périodes 1987-2007 et 2008-2016, a sans
aucun doute des répercussions importantes sur l'écoulement et
l'infiltration ce qui est favorable à une disponibilité en eau de
surface et en eau souterraine. Les figures 27 et 28 illustrent cette
dépendance à l'échelle du milieu d'étude.
Ecoulement
-0,2
0,8
0,6
0,4
0,2
1,4
1,2
0
1
70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120
y = 0,01Pluie - 0,5
Modèle Int. de conf. (Moyenne 95%)
Int. de conf. (Obs 95%) Linéaire (Modèle)
Régression de Ecoulement par Pluie
(R2=0,261)
Pluie
113
Figure 27: Régression linéaire entre
écoulement annuel et précipitation
Régression de Infiltration par Pluie
(R2=0,962)
Infiltration
40
80
70
60
50
30
20
y = 1,05Pluie - 51,32
70 75 80 85 90 95 100 105 110 115 120
Pluie
Modèle Int. de conf. (Moyenne 95%)
Int. de conf. (Obs 95%) Linéaire (Modèle)
|
Figure 28: Régression linéaire entre infiltration
annuelle et précipitation
114
Le coefficient de détermination de la dépendance
de l'écoulement à la pluie est R2=26,1 % (figure 27).
Ce coefficient montre que la pluviométrique explique 26,1 % de la
variation de l'écoulement et confirme le fait que l'écoulement
dépend fortement d'autres facteurs du milieu. La figure 28 montre que la
dépendance entre l'infiltration et la pluie a un coefficient de
détermination supérieur à 50 %, avec R2=96,2 %
signifiant que la pluviométrie explique 96,2 % de la variation de
l'infiltration. L'existence de ces relations laisse entrevoir une
possibilité de formalisation mathématique. Ainsi, la relation qui
lie la pluie à l'écoulement est représentée par
l'équation : Écoulement = 0,01Pluie -0,5. En ce qui concerne la
relation qui lie la pluie à l'infiltration, elle est
représentée par l'équation :
Infiltration =1,05Pluie -51,32. Le signe positif du
coefficient de la variable pluie dans ces deux équations indique une
liaison positive entre les variables. Ainsi, 1 mm de pluie favorise un
écoulement de 0,01 mm tandis que pour cette même valeur de pluie,
l'infiltration gagne 1,05 mm.
4.2.3. Cartographie du potentiel en eau
souterraine
La carte des zones potentiellement fournies en eau souterraine
est issue de la combinaison des cartes de disponibilité,
d'exploitabilité et d'accessibilité. La cartographie a permis de
représenter les zones de fortes réserves en eau souterraine.
4.2.3.1. Disponibilité en eau
souterraine
La carte de disponibilité en eau traduit la notion
d'existence d'un aquifère et a été obtenue à partir
de la combinaison des paramètres suivants : la densité de
drainage, l'infiltration et le système de pente. La figure 29 affiche la
disponibilité en eau souterraine dans le secteur d'étude.
2'28'0"E
2'19'30"E
2'36'30"E
ICéssaunou
Dainr7fie
2°1930"E
2'3530"E
DAN
më
z
v
m
z C
v Co
z
W _co co
Commune de Zé
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement (~} Chef-lieu de commune
Disponibilité en eau
Mauvaise (2,76%)
Médiocre (10,88%) Bonne (35,34%) MI Excellente
(51,02%)
·
Gb ·
Commune de Ah mu ev-C al avi
Commune de
z Source: ·Alrpro-IkEssérété
z
O° _ Image SRTM, 2009
ti
P ASECNA, 2017
Landsat 8, 2015 Dékarnné
·
Fond Topographique IGN, 1992 s Ac'aodji
Réalisation:
Fémi COCKER, 2019
AG FI GUE
·
Commune de Porto-Novo
Eck ale
0 5
.homey Hounmé
·
Haué do Aguékan
SO-A\ A
éki
·
Gancié ·
o ib
o
Commune de Sakété
Azowlissè Gbékandji
Gan&an ·
Figure 29: Disponibilité en eau souterraine
115
116
La disponibilité en eau souterraine est définie
par quatre classes d'inégale répartition qui se présentent
comme suit :
· la classe à disponibilité mauvaise
couvre 2,76 % du secteur d'étude et est caractérisée par
une forte pente (>3,2%) et une infiltration inférieure à 55mm.
Ces zones sont à déconseiller pour l'implantation de forages, car
un réseau dense est l'un des facteurs défavorables à
l'alimentation de la nappe. Cette classe est observée au centre de la
commune d'Adjohoun avec quelques poches à Dangbo ;
· la classe à disponibilité
médiocre couvre 10,88 % du territoire cartographié. Elle se
retrouve dans la commune d'Adjohoun et dans une moindre mesure dans la commune
de Bonou. Cependant, on retrouve quelques poches à Dangbo et dans les
Aguégués. Au sein de cette classe, la pente est souvent
supérieure à 1,9% et l'infiltration inférieure à 55
mm.
· La classe à bonne disponibilité en eau
souterraine occupe 35,34 % .du secteur d'étude. Elle est
prépondérante dans la commune d'Adjohoun, dans la commune de
Bonou et à l'Est de la commune de Dangbo avec quelques poches dans les
communes des Aguégués et Sô-Ava. Cette classe réunit
les conditions favorables à l'accumulation des eaux souterraines (pente
< 1,8% ; infiltration > 56 mm) et par conséquent à la
formation d'importantes réserves.
· la classe à excellente disponibilité est
la plus représentée dans la basse vallée. Elle occupe
51,02 % de la zone d'étude et est présente essentiellement au sud
et au nord, dans les nids des cours d'eau. La quasi-totalité des sources
naturelles de la région se localise dans ces zones. Il s'agit des
communes de Sô-Ava, des Aguégués, de la majeure partie de
la commune de Dangbo ainsi que le nord et l'ouest
117
de Bonou. Dans ces zones la pente est généralement
inférieure à 0,75% et l'infiltration est supérieure
à 56 mm.
Cette analyse révèle ainsi que 87 % du territoire
étudié dispose d'une bonne et excellente disponibilité en
eau souterraine.
4.2.3.2. Exploitabilité en eau
souterraine
Cet indicateur est produit à partir de la combinaison du
débit d'exploitation et du niveau piézométrique. La figure
30 fait la cartographie de l'exploitabilité en eau souterraine dans le
secteur d'étude.
Comm une de Zè
Commune de Sakéte
2'28'0"E
2'19'30"E
2'36'130"E
Km
z
D
v
op
2'28'0"E
2'19'30"E
2'35'i30"E
op--op
w m
z Homvigaè - z
o) ô
V
o) . op
LE GFNDF
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
p Chef-lieu de commune
Exploitabilité en eau _
z awlissé r ·... ·'i ~
Mauvaise (5,80%)
- G
Médiocre (7,57%) l `Y
Bonne (34,76%
_ Excellente (51,87%)
Commune de About ec-Calavi
Source: DG-Eau, 2019 Fond Topographique
lGN,1992 Réalisation: Fini COCKER, 2019
S Q AAA ·
Hauedo Aguékon
z ô
N
op
;st o dj ode
Commune de Akpro-Miissérété
Garnie ·
Commune de Porto-Novo
Échelle
1
Figure 30: Exploitabilité en eau souterraine
118
119
L'analyse de la carte d'exploitabilité présente
quatre classes d'exploitabilité des ressources en eau souterraine :
· les zones d'exploitabilité mauvaise n'occupent
que 5,80 % du secteur étudié. Elles se présentent sous de
petites surfaces qui couvrent la zone en dehors de la partie sud. Cette classe
est beaucoup plus rencontrée aux environs de Wogon et à l'Est
d'Affamè dans la commune de Bonou puis au centre d'Adjohoun. Elle est
caractérisée par des débits d'exploitation très
faible (<1,9 m3h-1) et un niveau statique très
fort (>19,9 m) ;
· la classe à exploitabilité
médiocre occupe 7,57 % de la surface totale. Elle recouvre
entièrement la localité de Bonou et se signale à l'Est
à la latitude d'Athonsa et à Gbada dans la commune d'Adjohoun.
Cette classe exprime une difficulté dans l'exploitation des ressources
souterraines puisque le débit d'exploitation y est très faible
(<1,9 m3h-1) et le niveau statique supérieur
à 17 m ;
· la classe à exploitabilité bonne
recouvre 34,76 % de l'ensemble. Cette classe apparaît plus à Bonou
et Adjohoun avec une poche à la latitude de Gbêko dans la commune
de Dangbo. Elle se caractérise par des débits forts (>6
m3h-1) accompagnés de niveaux statiques faible
(<6m) ;
· la classe à exploitabilité excellente
est caractérisée par les débits très forts (>14
mP3PhP-1P) avec de faible niveau statique (<3 m).
Cette classe qui occupe 51,87 % du territoire, se rencontre majoritairement
dans les communes de Sô-Ava, des Aguégués et dans une
moindre mesure dans la comme d'Adjohoun. Elle témoigne de l'existence de
très forts débits au sud du secteur d'étude.
120
Cette analyse révèle ainsi que plus des trois
quarts (87 %) des ressources en eau souterraine disponibles dans le secteur
d'étude, a une exploitabilité bonne et excellente.
4.2.3.3. Accessibilité en eau
souterraine
L'observation de la figure 31 montre la répartition de
l'accessibilité en eau souterraine dans le secteur d'étude.
Source: DG-Eau, 2019 Fond Top
ographiquelGN,1992 Réalisation:
Eau COCKER, 2019 SO-AV.4
Véki Gancié ·
2'19'.30"E
.honoa
ADJOH OU N
Dénie
· Togbota ·
Commune de Sakété
Hom iguè
·
-h onou
Ak padan ou ·
Kedé
·
Commune de
z
ô
-
co
Ze
LE GENDE
Localités
· Village. quartier. hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
® Chef-lieu de commune
Accessibilité en eau souterraine Axowlissè c
einndji
Mauvaise (17,22%) Gangâan -n
·
Médiocre (22,17%) Goada
Bonne (22,08%) _ Excellente (38,43%)
Commune de Abomey-CalaFi
Commune de Akp ro-Mi user été
Dé kami d
·
Houd do Aguékon
Echelle
2°19''30"E
z
ô
- v go
m
Commnne de Porto-Novo
2'3630"E
2'28'0'E
121
Figure 31: Accessibilité en eau souterraine
122
La carte d'accessibilité des ressources en eau
souterraine est caractérisée par quatre classes d'inégale
répartition :
· La classe à mauvaise accessibilité en
eau représente 17,22 % de la superficie totale. Elle se situe dans la
commune de Bonou et est caractérisée par de faibles
probabilités (< 30 %) de succès et une profondeur forte des
forages (< 150 m) ;
· La classe à accessibilité
médiocre recouvre 22,17 % du territoire. Elle se situe essentiellement
dans les communes de Bonou et d'Adjohoun. La profondeur des forages est
généralement supérieure à 106 m et le taux de
succès est inférieure à 30 % ;
· La classe à accessibilité bonne occupe
une proportion de 22,08 %. Elle occupe une portion des communes d'Adjohoun et
de Dangbo. Elle est caractérisée par des ouvrages de faible
profondeur (< 106 m) et qui ont un indice de succès supérieur
à 30 %.
· La classe d'excellente accessibilité (38,43 %)
est la plus
représentative et est localisée exclusivement
dans les communes des
Aguégués, Sô-Ava et Dangbo. L'excellente
accessibilité de la
ressource en eau souterraine témoigne d'une forte
probabilité de
succès (> 50 %) et d'une profondeur des forages
inférieure à 80 m. Cette analyse révèle ainsi que
plus de la moitié (51 %) des ressources en eau souterraine disponibles
dans le secteur d'étude, a une accessibilité bonne et
excellente.
4.2.3.4. Potentialité en eau
souterraine
La carte des zones de potentialité en eau souterraine
présente les sites possédant une bonne réserve d'eau
souterraine (potentialité bonne à excellente), facilement
accessible et exploitable. L'observation de la figure 32 montre que le secteur
d'étude regorge d'importantes réserves en eau souterraine.
2'11.30"E 2'28'0"E 2'36-30"E
Commune de Akpro-rlrissérété
Source: DG-Eau, 2019 Image SRTM, 2009 ASECNA, 2017
Fond Top ographiquelGN,1992 SO-AV.
Réalisation: D:
Fan COCKER, 2019 r e vélo
·
Gié
Dékarené
· r>
Houé do Aguékon
Houé dome
AGUE GUIS
·
Commune de Porto-Novo
w
Commune de
Zè
LE GENDE
Localités
· Village, quartier, hameau
n Chef-lieu d'arrondissement
· Chef-lieu de commune Disponibilité en eau
souterraine
Mauvaise (0,13%)
Médiocre (33,89%) Bonne (31,93%) Excellente
(34,05%)
Débit dégel oppé
· Très faible (< 5) (385)
* Faible (5 - 10) (42)
· EJevé (10,1 - 30) (41)
· Très élevé (>30) (25)
Commune de Sakété
Commune de Abom ey-C al avi
O
c3jedo
. s'agbudl
2°19'30"E 2'28'0'E 2'3630"E
Figure 32: Potentialité en eau souterraine
123
124
Cette carte est constituée de quatre classes:
· la classe à mauvaise potentialité : avec
une proportion de 0,13 %, est quasiment inexistante sur l'ensemble de la zone
d'étude et se présente sous forme de petites plages
disséminées au nord de la commune d'Adjohoun à la latitude
d'Akpadanou et Kodé ;
· la classe de potentialité médiocre avec
33,89 % de proportion se rencontre le plus dans les communes d'Adjohoun et de
Bonou avec une poche dans la commune de Dangbo. Cette classe occupe les zones
d'accessibilité médiocre ;
· la classe de bonne potentialité occupe 31,93 %
de la basse vallée. Elle est caractérisée par une faible
pente et une forte infiltration qui permet la recharge de la nappe. Ces zones
sont situées au Nord et à l'ouest de la commune de Bonou avec
quelques poches à l'est. On les retrouve également au sud de la
comme d'Adjohoun ainsi qu'à l'Est et à l'Ouest de la commune de
Dangbo. Plus au sud, dans les communes de Sô-Ava et des Aguegues, les
zones de bonne potentialité sont disséminées.
· la classe à excellente potentialité est
la plus représentée (34,05 %) et se rencontre au sud dans les
communes des Aguégués, Sô-Ava et Dangbo. Elle traduit une
présence de l'eau en quantité suffisante, facilement accessible
et exploitable. Cette classe est donc la plus recherchée lors des
campagnes hydrogéologiques. Cependant, dans les communes de Sô-Ava
et des Aguégués, cette classe n'est pas conseillée pour
l'approvisionnement en eau potable.
En conclusion le secteur d'étude offre une bonne
potentialité en eau souterraine puisque les zones à
potentialité bonne et excellente couvrent 66 % du territoire. Quant
à la qualité de cette eau, des études
complémentaires doivent être menées avant toute
exploitation à des fins d'approvisionnement
125
en eau potable. Il s'agit des analyses physico-chimiques et
bactériologiques pour s'assurer de la conformité aux normes de
potabilité ce qui n'est pas l'objet de la présente
étude.
4.2.3.5. Validation des cartes
thématiques
Les cartes de disponibilité, d'exploitabilité,
d'accessibilité et de potentialité ont été
validées par le calcul de l'incertitude. Le tableau XV, présente
le résultat de cette validation.
Tableau XV : Résumé statistique des
critères d'évaluation des indicateurs
Paramètres
|
Min.
|
Max.
|
Moy.
|
Écartype
|
m
|
Incertitude
|
K
|
NC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(%)
|
Disponibilité
|
1
|
9
|
6,003
|
2,047
|
2191
|
0,043
|
2
|
95
|
Exploitabilité
|
1,5
|
9,25
|
6,3
|
2,12
|
57 271
|
0,009
|
2
|
95
|
Accessibilité
|
1,5
|
9
|
6,002
|
2,03
|
3445
|
0,0037
|
2
|
95
|
Potentialité
|
1,7
|
9
|
5,84
|
1,78
|
2165
|
0,038
|
2
|
95
|
|
Source : Traitement de données, 2018
min et max sont les valeurs extrêmes de la
série statistique,
moy est la moyenne de la série de données
;
m est le nombre de données de la série
statistique
K est le facteur d'expansion ;
NC est le niveau de confiance
Les incertitudes calculées sur les indicateurs du
potentiel en eau varient de 0,0037 à 0,043. Dans l'ensemble, les erreurs
commises dans l'élaboration de ces différentes cartes sont
minimes. Aussi ces cartes ont-elles été obtenues à un
niveau de confiance de 95 %. Ces valeurs indiquent donc une fiabilité
des indicateurs ayant servi à l'élaboration de la carte de
potentialité en eau souterraine. Toutefois, cette dernière a
également été évaluée. La marge d'erreur
associée à l'élaboration de cette carte est de 0,038 avec
un niveau de
126
confiance de 95 %. Cela signifie que la carte de
potentialité en eau reflète les réalités du
terrain.
4.3. Discussion
La méthodologie de détermination de
période de rupture à faciliter l'analyse en présentant
deux périodes à comparer comme dans plusieurs études
déjà évoquées. Mais, cette méthode a
montré ses limites parce qu'elle ne permet pas de faire une analyse
linéaire sur la série en vue d'en dégager une tendance
tranchée. Cette étude révèle une tendance à
la hausse du régime hydrologique du fleuve Ouémé entre
1987 et 2016 avec une multiplication des anomalies négatives avant 2008.
L'application du test de Pettit confirme cette variabilité et fait
ressortir deux phases distinctes dans l'évolution du débit. La
première phase concerne la période 1987-2007 et est
caractérisée par un déficit hydrologique par rapport
à la deuxième phase 2008-2016. L'analyse de cette variation en
lien avec les paramètres climatique révèle l'existence
d'une forte corrélation positive (r > 0,5) au seuil de 95 % entre les
précipitations et l'écoulement. La corrélation
pluie/infiltration est de 0,98 tandis que la corrélation
écoulement/Infiltration est de 0,5. Le fonctionnement hydrologique du
secteur d'étude est donc tributaire de la variation
pluviométrique. Ceci concorde avec les conclusions de Bricquet et
al. (1997) et Lebel et al. (2003) qui ont montré la
vulnérabilité des systèmes hydrologiques de l'Afrique de
l'Ouest à l'évolution climatique. Par ailleurs, la
modélisation de la relation linéaire entre l'écoulement et
la pluviométrie montre que cette dernière explique 26,1 % de la
variation de l'écoulement tandis que dans le cas de l'infiltration, la
pluviométrie explique 96,2 % de sa variation.
Ainsi, la hausse pluviométrique antérieurement
identifiée entre 1987-2007 est amplifiée dans l'écoulement
et la recharge. De ce fait, elle rend disponible l'eau dans le milieu et le
prédispose à une augmentation constante des
127
ressources en eau, mais également aux risques
d'inondation. Laleye et al. (2004), situent l'inondation dans le
bassin de fin août à mi-octobre de façon
générale, tout en nuançant qu'elle peut survenir
dès juillet pour se terminer en début novembre. De même,
Amoussou (2015) dans son étude sur l'hydrométéorologie des
crues dans le bassin versant du Mono, constate que les crues maximales
annuelles sont enregistrées au cours de l'été durant la
saison pluvieuse. Selon Kodja et al. (2013), cette crue
observée au coeur de la saison pluvieuse s'explique par le fait que
cette période coïncide avec la saison des pluies du domaine
soudanien et contribue au gonflement du débit avec une augmentation du
niveau de l'eau occasionnant l'inondation de la plaine
En outre l'approche utilisée pour évaluer la
disponibilité des ressources en eau dans le milieu d'étude repose
également sur la cartographie des secteurs potentiels en eau souterraine
grâce à l'utilisation conjuguée de la
télédétection, de l'analyse multicritère et du
SIHRS. Cette approche a le mérite d'une grande précision et d'une
fiabilité très élevée dans les résultats,
mais elle ne permet pas d'analyser la qualité de l'eau qui est aussi un
aspect très important dans la gestion des ressources en eau. Si la
ressource subit une pollution continue, elle finira par ne plus être
utile et sera finalement considérée comme non disponible. L'eau
doit être protégée comme l'a dit Platon (1852), elle a donc
besoin que la loi vienne à son secours. C'est également un des
principes phares de la GIRE « pollueur-payeur ». Cela ne
signifie pas qu'il faut polluer la ressource en eau, mais c'est une mesure
dissuasive de protection pour décourager la dégradation.
Les méthodes de télédétection et
du SIHRS combinées à l'analyse multicritère ont permis
à certains auteurs tels que Jourda et al. (2006), Youan Ta
et al. (2011), Yao et al. (2016) et Koffi et al.
(2016) de cartographier les
128
zones potentielles en eau souterraine ainsi que les zones
favorables à l'implantation des forages à gros débits.
L'élaboration de la carte des zones potentielles en
eau souterraine constitue une pré-prospection qui évite les
phases de recherches lourdes, lentes et coûteuses comme l'ont
indiqué Langevin et al. (1991) cité par Yao et al.
(2016). Dans la présente étude, cette méthode a
permis de faire ressortir les zones de fortes réserves en eau
souterraine. Les résultats obtenus révèlent que la majeure
partie du secteur d'étude possède une bonne et excellente
potentialité en eau souterraine soit 66 % de la superficie totale.
Cependant, dans les communes des Aguégués et de Sô-Ava
où ces classes couvrent la majeure partie de ces communes, elles ne sont
pas conseillées pour l'approvisionnement en eau potable puisque dans ces
milieux les ressources en eau souterraine affleurent le sol et l'intrusion de
l'eau de surface déjà polluée compromet la qualité
de cette ressource. En effet, les résultats obtenus par Adjagodo et
al. (2017), ACED (2018) et Zinsou et al. (2016) ont
déjà montré que les eaux de surface du milieu
d'étude sont troubles et polluées par les germes de
contaminations fécales. Ces eaux renferment des concentrations
supérieures aux normes internationales de l'Organisation Mondiale de la
Santé pour le plomb et le mercure.
Selon Shankar et Mohan (2006), la bonne disponibilité
en eau souterraine est due à une faible pente et à une bonne
densité de drainage qui entraînerait une bonne infiltration des
eaux dans l'aquifère. Cette infiltration découle également
de l'abondance des précipitations qui constituent la source
première de l'alimentation des aquifères (Yao et al.,
2016). En effet, dans les zones tropicales humides comme c'est le cas du
secteur d'étude, les aquifères sont essentiellement
alimentés par la pluviométrie grâce aux infiltrations de
surface (Yao et al., 2012; Kouakou, 2011; Savane et al.,
2001).
129
Ainsi, cette carte thématique des sites potentiels en
eau souterraine des communes étudiées peut guider la prise de
décision pour une gestion efficiente des ressources en eau souterraine.
C'est donc un outil d'aide à la décision pour la valorisation de
la vallée de l'Ouémé qui est classée
deuxième vallée la plus riche au monde après le Nil
(
www.paia-vo.org).
Conclusion
Le quatrième chapitre a permis d'analyser la
variabilité hydrologique et de prospecter la disponibilité de la
ressource en eau. Il ressort des analyses que les conditions pluvio-thermiques
ont eu des répercussions sur l'écoulement moyen au cours de la
période 1987-2016. Ces répercussions se traduisent par une hausse
de 13,16 % et 24,66 % respectivement de l'écoulement et de la recharge.
Dans ce contexte, le secteur d'étude est caractérisé par
une amélioration de ces conditions hydrologiques ce qui favorise la
disponibilité des ressources en eau. L'évaluation de cette
disponibilité à partir des données de
télédétection, de l'analyse multicritère et du
SIHRS a fait ressortir d'importante potentialité en eau souterraine sur
66 % de la superficie du secteur d'étude.
Ainsi, l'hypothèse 2 qui consiste à
vérifier que les ressources en eau sont disponibles est validée.
Cette disponibilité implique par ailleurs, le développement de
plusieurs activités liées à cette ressource et il faudra
donc mettre en place une gestion rationnelle en vue de préserver la part
des générations futures.
Chapitre 5 : Caractérisation des usages de
l'eau
Publié sous forme d'article scientifique
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et
Jacob A. YABI, Determinants of the volumes of drinking water used in rural area
in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of
Water Science, 369-376, ISSN: 1718-8598, Vol. 32 N° 4, 2020, pp. 369
- 376. DOI :
https://doi.org/10.7202/1069571ar
Résumé
L'homme dans toutes ses activités ou presque, utilise
l'eau. Elle constitue une matière précieuse pour la vie sur
terre. L'objectif de ce chapitre est de caractériser les usages de l'eau
en concurrence, leur niveau de satisfaction ainsi que les pressions
exercées sur la ressource. Pour cela, les données
socio-économiques ont été collectées auprès
de 384 ménages du milieu d'étude. Le traitement de ces
données à partir des logiciels Xlstat et SPSS 21
révèle que le secteur d'étude offre l'ensemble des usages
caractéristiques d'un milieu rural où les usages liés
à l'économie se superposent aux usages domestiques. Ainsi, ce
milieu concentre les usages domestiques, les activités agricoles, la
pêche, la navigation fluvio-lagunaire et l'extraction du sable. Par
ailleurs, cette diversité d'usages associée aux modifications
climatiques ont des impacts négatifs importants sur le milieu aquatique
et remet en cause le principe de conciliation des usages. Cette
dégradation touche essentiellement l'aspect qualitatif de la ressource
en eau et à des répercussions économiques,
environnementales et sociales.
130
Mots clés : Usages, changements
climatiques, vallée de l'Ouémé, Bénin
Abstract :
Man in almost all of his activities uses water. It is a
precious material for life on earth. The objective of this chapter is to
characterize the uses of competing water, their level of satisfaction as well
as the pressures exerted on the resource. For this, socio-economic data were
collected from 384 households in the study environment. The processing of this
data using Xlstat and SPSS 21 software reveals that the study sector offers all
the uses characteristic of a rural environment where uses linked to the economy
are superimposed on domestic uses. Thus, this environment concentrates domestic
uses, agricultural activities, fishing, river-lagoon navigation and the
extraction of sand. In addition, this diversity of uses associated with climate
change have significant negative impacts on the aquatic environment and calls
into question the principle of reconciling uses. This deterioration mainly
affects the qualitative aspect of water resources and has economic,
environmental and social repercussions.
131
Keywords: Uses, climate change, Oueme valley,
Benin
132
Introduction
Le développement en général, et celui
des pays du tiers monde en particulier, passe par une mobilisation et une
meilleure gestion des ressources naturelles dont l'eau constitue
l'élément fondamental (Zannou, 2011). Or, la sécurisation
de cette ressource souvent surexploitée et mal gérée, les
problèmes de pollution dus à l'urbanisation, l'accès
à l'eau potable pour le plus grand nombre, sont autant de défis
majeurs pour la gouvernance mondiale.
Selon les experts du PNUE, dans le rapport « Mesurer
l'utilisation de l'eau dans une économie verte », l'une des clefs
pour mieux gérer l'eau aujourd'hui serait d'estimer les ressources
disponibles, de prioriser les usages et d'identifier leurs impacts sur les
écosystèmes. « Cette connaissance s'avère
essentielle, mais malheureusement, la disponibilité de données
pertinentes est actuellement limitée », pointe dans un
communiqué, Jacqueline McGlade, un des auteurs du rapport. De
même, dans son ouvrage La Bataille de l'Eau, Cans (1994) dresse
un tableau alarmant de cette ressource. En effet, sa répartition
quantitative à l'échelle du globe est
hétérogène et souvent très différente de la
répartition des populations (Vissin, 2007). La variabilité
temporelle de sa disponibilité est également source de
problèmes : trop rare, elle entraîne des situations de
pénurie, de désertification, d'exode de populations ; trop
abondante, elle est la cause d'inondations catastrophiques.
Au Bénin, le pays dispose d'un potentiel de ressources
en eau de 13,106 milliards de m3/an en moyenne pour les eaux
superficielles et 1,870 milliards de m3/an en moyenne pour la recharge de la
nappe souterraine (DH, 2000). Mais ces ressources en eau, comme
déjà signalé, sont de plus en plus exposées
à la pression démographique et à la pollution dues aux
activités
133
humaines (Odoulami, 2009). Le secteur d'étude est
confronté à la même réalité. De 2002 à
2013, la population du milieu d'étude a significativement
augmenté et est passée de 255 131 habitants à 379 207
d'habitants avec une diversification des activités. Dans ce contexte ce
chapitre vise à présenter les différents usages et leurs
impacts sur les ressources en eau.
5.1. Matériels et méthodes
5.1.1. Collecte des données
Plusieurs données ont été utilisées
dans le cadre de cette étude. Il s'agit :
- des données agricoles (superficies et productions)
des principales spéculations ont été obtenues au du
Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche.
- une enquête de terrain dans le milieu d'étude a
permis de collecter des données socio-économiques ayant servi
à caractériser les usages. Plusieurs techniques ont
été utilisées pour la collecte des données. Il
s'agit de la revue documentaire, des travaux de terrain sur la base d'entretien
semi-structuré et de l'observation directe.
· Recherche documentaire
Cette phase a permis de faire le point des connaissances sur
la thématique. A cet effet, plusieurs centres de documentation et
institutions ont été visités. Certains de ces ouvrages ont
été consultés à la bibliothèque nationale,
au Département de Géographie et Aménagement du Territoire
(DGAT), dans les laboratoires LABEE, Laboratoire Pierre PAGNEY et LEDUR.
Outre les centres précédemment cités,
d'autres par contre ont été consultés, dans les
institutions telles que la Direction Générale de l'Eau, les ONG
CIPCRE, BEES et PNE-Bénin.
Cette recherche documentaire a été
également appuyée par la bibliographie virtuelle. L'ensemble de
ces différents documents consultés ont permis d'une part,
d'exposer les concepts et réflexions développés par
différents auteurs
134
sur les questions abordées et d'autre part, ont permis
d'affiner la méthodologie de recherche.
· Enquête de terrain
Pour mener les investigations en milieu réel, la
détermination d'un échantillon a été
nécessaire et la taille de l'échantillon est
déterminée par la formule de Dagnelie (1998)
développée au chapitre 3.
Le questionnaire administré est constitué de
questions fermées, de questions semi-ouvertes, de questions ouvertes et
de questions à choix multiples. Il renseigne sur les modes
d'approvisionnement en eau, les types d'usages ainsi que les perceptions des
usagers sur la disponibilité de la ressource et sur les contraintes
climatiques liées à leurs activités.
En complément aux entretiens, les coordonnées
géographiques des différents sites d'exploitation du sable
fluvio-lagunaire ont été prises en vue de leur spatialisation.
· Limite de l'enquête
Malgré les sessions de formation reçues par les
enquêteurs incluant l'interprétation d'expressions ou de concepts,
il est possible que des erreurs d'appréciation aient pu être
commises. Aussi, faudrait-il noter que certains enquêtés
pourraient volontairement biaiser leurs réponses en pensant que la
fausse information montrerait leur vulnérabilité et pousserait
les décideurs à vite leur porter assistance. Par rapport aux
données des campagnes agricoles, la série des données
disponibles n'était généralement pas longue et variait
selon les spéculations.
· Observation directe
Les entretiens ont été complétés
par des observations directes sur le terrain. Elles ont notamment porté
sur les usages de l'eau. Au cours de ces visites,
135
des photographies d'éléments ou de faits
jugés importants pour le travail ont été prises. Certaines
ont été insérées pour illustrer la
rédaction.
5.1.2. Analyse des données
Les données quantitatives recueillies ont fait l'objet
de traitement informatique. Le logiciel SPSS 21 a servi aux différents
traitements et aux représentations graphiques. Les différents
types d'ouvrages et leurs coordonnées ont été extraits de
la Base de Données Intégrée (BDI) de la DG-Eau et ont
servi à cartographier les ouvrages d'approvisionnement en eau à
partir du logiciel ArcGis. Ce logiciel a également servi à
cartographier les sites d'exploitation du sable fluio-lagunaire.
Pour identifier les facteurs déterminant la
quantité d'eau potable utilisée par les ménages, des
régressions logistiques univariées et multivariées ont
été réalisées. A cet effet, la quantité
d'eau journalière est indiquée comme variable dépendante
et a été catégorisée en deux classes
conformément aux normes définies par l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) et la Stratégie Nationale d'Approvisionnement en
Eau Potable en Milieu Rural (SNAEPMR) au Bénin qui recommandent la
consommation d'une quantité d'eau supérieure ou égale
à 20 litres/jour/habitant. La variable dépendante est donc une
variable dichotomique codée « 1 » pour une quantité
d'eau supérieure ou égale à 20 litres et « 0 »
pour une quantité d'eau inférieure à 20 litres. Les
régressions logistiques simples ont été
réalisées afin de mesurer l'association entre chaque variable
indépendante et la variable dépendante. L'association entre
chaque facteur de confusion potentiel et la variable dépendante a
été estimée au moyen du rapport de cote (RC) et de son
intervalle de confiance à 95 %. Les variables ayant une valeur p <
0,05 en régression logistique simple ont par la suite été
introduites dans la régression logistique multiple. Une procédure
pas-à-pas descendante a été utilisée et a permis
d'éliminer progressivement les variables non significatives. Elle a
également permis d'estimer le rapport de cote
ajusté (RCa) et son intervalle de confiance à 95 %. Le tableau
XVI présente une description des variables intégrées dans
le modèle.
Tableau XVI: Description des variables intégrées
dans le modèle
Variables Code Signification
Modalités
Quantité Qté
|
Variable dépendante
Quantité d'eau utilisée par personne et par
ménage
Variables indépendantes
|
< 20 L = 20 L
|
|
Disponibilité DSP
Distance DST
Présence effective de l'infrastructure
d'approvisionnement en eau
Distance en mètre séparant la concession de
l'infrastructure d'approvisionnement en eau
Oui
Non
Moins de 300 m
Plus de 300 m
Saison SAI Saison au cours de Sèche
laquelle la quantité d'eau
Pluvieuse mentionnée est utilisée
Période de chaleur
|
PC Période au cours de laquelle la quantité d'eau
mentionnée est utilisée
|
Oui Non
|
|
136
Source : Travaux de terrain, 2018
5.2. Résultats
Pour caractériser les usages de l'eau, un état
des lieux de l'existant a été réalisé. Les usages
qui en sont faits ont été présentés. Enfin, la
satisfaction des besoins en eau a été évaluée au
niveau des usagers.
5.2.1. État actuel de l'approvisionnement en
eau
Les sources d'approvisionnement en eau du milieu ainsi que
les différents usages qui en sont faits ont été
appréciés. Deux sources d'approvisionnement
137
en eau sont exploitables. Il s'agit des eaux souterraines et
des eaux de surface. Les eaux de surface sont utilisées pour la plupart
des usages. Mais les eaux souterraines sont prioritairement exploitées
pour la boisson. Les ouvrages d'exhaure standards servent à leur
exploitation.
5.2.1.1. Ouvrages d'exploitation des ressources en
eaux souterraines
Les eaux souterraines sont captées à partir des
ouvrages conventionnels réalisés par l'État et parfois par
des particuliers. Il s'agit pour la plupart des Adductions d'Eau Villageoises
(AEV), des Forages équipés de Pompes à Motricité
humaine (FPM) et des puits modernes (PM). Il y a également des puits
artésiens dans les régions de Bonou et Dangbo. Certains sont
aménagés, d'autres ne le sont pas. La figure 33 présente
la répartition spatiale de ces ouvrages dans le secteur
d'étude.
2°28'0"E
2°36'30"E
z
- m
·
Source non aménagée (38)
z ô
- rv
0
Echelle
10
xm
2°28'0"E
2°3830"E
Source: DG-Eau, 2018 Fond Topographique IGN,
1992 Réalisation: Fêmi COCKER, 2019
z ô
z
Wogoi
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·
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144.7.
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v-
h
CD
Commune de Sèmè-Kpodji
z -co
co
LEGENDE
· Puit moderne (12)
Source aménagée (23)
· AEV (37)
· PMH (150) Localités
Village, quartier, hameau
Chef-lieu d'arrondissement
Chef-lieu de commune
·
O ·
Figure 33 : Ouvrages d'approvisionnement en eau
138
· 139
Adductions d'Eau Villageoises (AEV)
Une AEV est un ouvrage de captage et de distribution de l'eau
souterraine. Elle est généralement constituée d'un forage
équipé d'un système de pompage motorisé (pompe
immergée électrique) relié à un réservoir de
stockage et à un réseau de distribution. La source
d'énergie peut-être thermique (groupe électrogène),
parfois c'est l'énergie conventionnelle de la SBEE ou de plus en plus
les énergies renouvelables (énergie solaire photovoltaïque).
L'eau est distribuée au moyen de Borne-Fontaine (BF) et de Branchement
Particulier (BP) par des canalisations enterrées (figure 34).
Figure 34 : Schéma de principe d'une Adduction d'Eau
Villageoise Source : DGEau, 2018
Selon la DG-Eau, les AEV présentent de nombreux
avantages par rapport aux ouvrages simples : suppression du pompage manuel
(réduction de l'effort physique), moins d'attente aux points de
distribution, réduction du temps de corvée, les points de
distribution plus proches des consommateurs, possibilité sous certaines
conditions de disposer de Branchement Particulier à domicile et enfin
possibilité d'extension du réseau sans investissements lourds.
140
Au total, 37 AEV sont dénombrés dans le milieu
d'étude. L'analyse de leur répartition par commune
révèle une inégale distribution de ces ouvrages. La figure
35 présente la répartition des AEV par commune.
ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA
Effectif
18
16
14
12
10
4
8
0
6
2
Communes
Figure 35: Répartition des AEV par commune
· Forages équipés de Pompes à
Motricité humaine (FPM)
C'est un point d'eau muni d'une pompe manuelle ou à
pédale. Son utilisation nécessite l'effort physique (photo 2).
141
Photo 2 : FPM dans le village de Kakanitchoé,
Arrondissement de Kodé, Commune d'Adjohoun
(Prise de vue COCKER, 2019)
Cet ouvrage qui dessert la localité de
Tcheyemihoué est réalisé selon les informations
gravées sur le bas-côté de la margelle en 2016 par le PNUD
sur le programme d'urgence du gouvernement béninois. Les FPM
étant des ouvrages simples, rapides à réaliser et moins
coûteux que les AEV, bien qu'insuffisants, sont plus nombreux. L'analyse
de leur répartition par commune montre aussi une inégale
distribution de ces ouvrages selon la figure 36.
Communes
70
60
50
Effectif
40
30
20
10
0
142
Figure 36: Répartition des FPM par commune
On en dénombre 150 en tout avec un taux de panne de 7
% selon la Base de Données Intégrée de la DGEau (BDI,
2018). Le nombre réduit de ces ouvrages dans les communes de
Sô-Ava, Aguégués et Bonou s'explique par les conditions
hydrogéologiques difficiles de ces zones. En effet,
Aguégués et Sô-Ava sont des zones lacustres et
nécessitent des équipements spécifiques et des moyens
exorbitants pour y réaliser des forages de qualité. Ainsi,
certains partenaires financiers en quête de visibilité
évitent à dessein d'orienter leur financement dans ces zones. La
ressource n'est pas à portée de main à Bonou. Plusieurs
forages financés par l'État ont été
négatifs. Les rapports des bureaux d'études chargés de la
prospection géophysique corroborés par la cartographie du
potentiel en eau souterraine présentée dans le chapitre 4 de
cette étude (potentialité qualifiée de médiocre
pour cette zone) confirment le taux d'échec non négligeable dans
cette région.
· Puits Modernes (PM)
Un puits moderne est un ouvrage à grand
diamètre (1,5 à 2 m) aux parois protégées par des
buses en béton. Ce type de puits peut être réalisé
à la main ou avec des machines. C'est un ouvrage de captage vertical
permettant de
143
capter une nappe souterraine et d'assurer de façon
permanente différents besoins en eau. La photo 3 montre un puits moderne
dans l'arrondissement d'Azowlissè.
Photo 3 : Puits moderne dans le village de Gbada,
Arrondissement d'Azowlissè, Commune d'Adjohoun
(Prise de vue COCKER, 2019)
C'est un puits moderne situé dans la localité
d'Agonmè. Sur l'ouvrage, il est inscrit que c'est réalisé
par le Projet d'Appui au Développement Rural de
l'Ouémé-Plateau (PADRO) du Ministère de l'Agriculture, de
l'Élevage et de la Pèche (MAEP). C'est l'un des rare puits
modernes réalisés sur un financement public qui est encore
fonctionnel dans le secteur d'étude. Les usagers préfèrent
les ouvrages qui nécessitent moins d'effort physique. A la
différence des puits traditionnels, les puits modernes sont
entièrement crépis et cuvelés jusqu'au fond avec une
margelle pour limiter la pollution de l'eau.
144
Le prélèvement est fait à l'aide d'un
système de treuil actionné par l'usager. Face à leur
vulnérabilité à toutes sortes de pollution, la
Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural
(SNAEPMR) ne prend plus en compte les puits modernes comme ouvrages donnant de
l'eau potable. Mais il est important de mentionner que ces ouvrages existent
toujours dans certaines localités et continuent toujours par soulager
les populations en attendant l'arrivée d'ouvrage plus
évolué. La figure 37 présente la répartition des PM
dans les communes d'études.
ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA
Effectif
4
8
0
7
6
5
3
2
1
Communes
Figure 37: Répartition des puits modernes par
commune
Suivant la base de données intégrée de
la DGEau en 2018, il existait 12 PM dans le secteur d'étude. Selon la
figure 37, les communes des Aguégués et de Sô-Ava n'ont
pratiquement pas de puits moderne à cause de leur situation
hydrogéologique. En effet, il est difficile, voire impossible de
réaliser des puits dans cette zone où la nappe phréatique
affleure le sol. Aussi, faudrait-il ajouter la pression de l'intrusion saline
due à la proximité et au contact avec l'océan Atlantique.
Néanmoins, la commune de Sô-Ava sur sa zone
périphérique possède un puits moderne abandonné
depuis 2003, à Kinto-
145
Oudjra dans l'arrondissement d'Ahomey-Lokpo. Dans la commune
de Bonou, il est également difficile de réaliser des PM parce que
les conditions hydrogéologiques ne sont pas favorables à ce type
d'ouvrage.
· Sources d'eau non aménagées
(SNA)
Les sources d'eau non aménagées sont des points
de captage d'eau souterraine en forme de cuvette. Arrivée naturelle
d'eau, ces sources ne possèdent ni couvercle ni dispositifs
d'étanchéité, encore moins de filtrage, à part
l'exhaure qui a servi à leur captage comme le montre la Photo 4.
Photo 4 : Source artésienne non aménagée
dans le village Assrossa, Arrondissement de Damè-Wogon, Commune de Bonou
(Prise de vue COCKER, 2019)
L'ouvrage est réalisé dans la localité
de Gbéfadji sur un financement commun de la Banque Islamique de
Développement (BID) et l'Union Économique et Monétaire
Ouest-Africaine (UEMOA) selon le service technique de la mairie de Bonou. En
attendant son aménagement, une infirme partie est prélevée
pour les usages domestiques et le reste coule dans la nature (photo 4). C'est
le cas de plusieurs sources artésiennes qui coulent dans la nature et
attendent un éventuel aménagement. Cette situation interpelle sur
la
146
gestion rationnelle, respectueuse de l'environnement et des
ressources en eau. La gestion d'aujourd'hui devrait tenir compte des besoins
des générations futures.
On note une concentration de ces ouvrages dans la commune
d'Adjohoun, parfois Bonou et quelques fois à Dangbo comme l'indique la
figure 38.
Figure 38: Répartition des sources d'eau non
aménagées par commune
En somme, il y a 38 sources d'eau non aménagées
selon la BDI de la DGEau consultée en 2018. Pendant que ces sources
coulent dans la nature tous les jours dans cette partie du pays, ailleurs dans
le même pays les gens ne trouvent pas de l'eau à boire. Il y a un
problème d'équilibre dans la répartition des ressources en
eau. Il reste beaucoup à faire pour rétablir
l'équité qui est aussi un principe de la GIRE. Pour éviter
le gaspillage de cette ressource, des retenues d'eau et des abreuvoirs
pourraient être aménagés pour le bétail. Ainsi, en
saison sèche, les éleveurs seront un peu soulagés surtout
que le milieu est une zone de transhumance. Il y a aussi la possibilité
d'utiliser une partie de l'eau pour les activités de transformation de
produits agricoles. De commun accord avec les usagers qui exploitent cette
ressource pour leurs activités génératrices de revenus,
l'Etat pourrait accompagner le processus mettant en place une taxe de
solidarité. Cela servira à contribuer
aux projets de recherche de ressource en eau et
d'approvisionnement des populations des régions qui sont dans un
contexte hydrogéologique difficile. C'est aussi un principe de la GIRE.
Lorsqu'on a accès à la ressource en eau, il faut penser à
ceux qui ne l'on pas.
· Sources Aménagées0T11T
(SA)
Une source aménagée est une arrivée
naturelle d'eau équipée pour différents usages, dont
l'approvisionnement en eau potable. Dans la plupart des cas, le surplus est
déversé dans la nature. Pour une gestion rationnelle des
ressources en eau, il est souhaitable que ce surplus soit canalisé pour
d'autres usages comme l'irrigation des cultures. La photo 5 montre une source
aménagée dans la commune de Bonou.
Photo 5 : Source artésienne aménagée dans
le village d'Assrossa, Arrondissement de Dame-Wognon, Commune de
Bonou (Prise de vue COCKER, 2019)
147
Ces sources aménagées sont dénombrées
et sont réparties selon la figure 39.
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
18
|
|
|
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
Effectif
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
4
|
|
|
|
2
0
|
|
|
|
ADJOHOUN AGUEGUES BONOU DANGBO SO-AVA
Communes
148
Figure 39: Répartition des sources
aménagées par commune
Le secteur d'étude compte 23 sources
aménagées. La lecture de cette figure révèle une
inégale répartition de ces ouvrages dans le milieu
d'étude. On constate que ces ouvrages sont plus aménagés
dans la commune de Bonou que dans les communes d'Adjohoun et de Dangbo.
Sô-Ava et des Aguégués en sont dépourvues.
L'aménagement de ces ouvrages contribuera à la
préservation des ressources en eau.
5.2.1.2. Eaux de surface
La basse vallée de l'Ouémé est
essentiellement arrosée par le fleuve Ouémé, auquel
viennent s'ajouter le confluent Sô, les rivières Tovè,
Sissè, les lacs Hlan et Hounhoun.
Le fleuve Ouémé prend sa source au nord du pays
dans le département de la Donga et coule jusqu'au sud où il
parcourt les communes de Bonou, d'Adjohoun, de Dangbo, de Porto-Novo et
alimente le complexe lac Nokoué lagune de Porto-Novo. Cette lagune est
située au sud du delta et constitue l'exutoire par lequel les eaux du
fleuve Ouémé se jettent dans l'océan Atlantique par le
chenal de Lagos. Quant au lac Nokoué, il est relié à la
mer par le chenal de Cotonou, et à la lagune de Porto-Novo par un bras
d'eau : le
149
canal de Totchè. Son hydrodynamique est essentiellement
contrôlée par le régime saisonnier des apports continentaux
de la Sô et de l'Ouémé.
5.2.2. Usages des ressources en eau
L'eau dans le secteur d'étude est utilisée
à des fins diverses. Les principaux usages sont les usages domestiques,
l'agriculture, l'élevage, la pêche et la navigation fluviale. Il y
a également l'extraction du sable fluvio-lagunaire.
5.2.2.1. Usages domestiques
Les usages domestiques de l'eau sont très
variés. Outre la boisson, elle est utilisée quotidiennement pour
l'hygiène et les tâches ménagères de nettoyage,
rinçage, ou lavage. Pour la plupart, ces usages exigent une eau de
qualité. Dans le milieu d'étude et selon les résultats
d'enquête, les eaux souterraines constituent la première source
d'approvisionnement en eau de la population pour les usages domestiques.
Cependant, l'accès à cette ressource n'est pas
aisé pour tous. L'analyse de la desserte en eau confirme
l'inégale répartition des ouvrages d'approvisionnement en eau et
révèle le faible niveau d'accès à l'eau potable des
populations des Aguégués (13,6 %). La figure 40 illustre les taux
de desserte par commune et les compare au taux de desserte global du secteur
d'étude et au taux de desserte national.
150
Figure 40: Taux de desserte par commune
Les perceptions de la population sur l'accès à
l'eau sont plus ou moins partagées. Ainsi près de 40 % des
ménages enquêtés éprouve une difficulté
certaine en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable. Cela se
confirme par le taux de desserte moyen qui est de 37 % (BDI, 2018). Ce n'est
pas étonnant si l'on considère l'insuffisance des points d'eau,
la distance parcourue, le coût de l'eau et l'état
d'impraticabilité des voies notamment en saison de pluie. En effet, si
la distance est longue, la corvée d'eau devient plus fastidieuse et
impacte ainsi les quantités prélevées. La distance au
point d'eau est donc un paramètre important puisqu'elle détermine
la quantité d'eau disponible à l'usage domestique et
hygiénique. Dans ce contexte, les eaux de surface constituent une source
alternative d'approvisionnement en eau de consommation et d'usage pour les
activités domestiques.
5.2.2.2. Usages agricoles
D'après Lacoste, (2003), le prélèvement
agricole comprend les prélèvements pour l'irrigation et
l'élevage du bétail.
151
5.3.2.2.1. Agriculture
Dans la basse vallée de l'Ouémé, les
activités agricoles se pratiquent en fonction des saisons dans la plaine
inondable et sur le plateau. Cette agriculture à l'instar du pays est
essentiellement de type pluvial (Vodounou et Doubogan, 2016).
· Principales spéculations
produites
Selon les enquêtés, les principales cultures
produites dans le milieu d'étude sont le maïs (88 %), le riz (75
%), les produits maraîchers (68 %), l'arachide (58 %), le haricot (57 %),
le manioc (53 %) et la patate douce (53 %). La figure 41 illustre les
différentes spéculations produites par les
enquêtés.
Figure 41 : Spéculations produites
dans le milieu d'étude
Source : Données de terrain, 2018
La figure 40 révèle que le maïs et le riz
représentent les principales spéculations produites dans la basse
vallée de l'Ouémé. Les estimations dans le milieu par le
Ministère de l'Agriculture de l'Élevage et de la Pêche
(MAEP) se chiffrent à 27 023 hectares de superficies couvertes par la
culture de maïs et 1 089 hectares du riz pour la campagne 2015-2016. Les
figures 42
152
et 43 traduisent l'évolution des superficies
emblavées et de la production des cultures du maïs et du riz.
Superficie (ha)
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
Superficie (ha) Production (T)
Campagne
40000
90000
80000
0
70000
60000
50000
30000
20000
10000
Production (T)
Figure 42 : Évolution des superficies emblavées
et de la production du maïs de 1995 à 2016
Source: MAEP, 2020
L'analyse de la figure 42 révèle que les
superficies emblavées et la production du maïs ont connu une
évolution en dents de scie de 1995 à 2016. L'examen de leurs
courbes respectives sur cette période montre des périodes de
hausse et de baisse de la productivité et des superficies
emblavées. Ainsi, la campagne agricole de 2003-2004 est celle qui
enregistre la plus faible productivité (12 300 tonnes).
Par ailleurs, la variation de cette productivité est
significativement liée aux superficies emblavées pour la culture
de maïs. L'exploration d'une association ente la superficie
emblavée et la production à partir du test de corrélation
de Person révèle en effet une forte corrélation positive
(r=0,9). En d'autres thèmes, l'augmentation de la productivité
est fortement liée à l'augmentation de la superficie. Toutefois,
les variations de la superficie emblavée peuvent être liées
à la polyculture qui est un système agricole qui
153
consiste à cultiver sur une parcelle ou un ensemble de
parcelles agricoles plusieurs spéculations à la fois.
En ce qui concerne la culture du riz, les superficies et
productions ont connu une évolution presque identique de 2000 à
2016 (Figure 43).
Superficie (ha) Production (T)
1200
6000
1000
200
0
0
Superficie (ha)
1000
400
800
600
4000
5000
3000
2000
Production (T)
Campagne
Figure 43 : Évolution des superficies emblavées et
de la production du riz de
2000 à 2016
Source: MAEP, 2020
Au cours de cette période, pendant que la superficie
emblavée augmente, la production a également augmenté.
Cette situation peut-être expliquée par la fertilité des
terres due à la succession des crues.
· Contraintes climatiques liées à
l'agriculture
Les incidences des changements climatiques se font d'ores et
déjà sentir. Depuis 1970, il est noté une modification du
régime des précipitations : début tardif ou précoce
des pluies, rupture au coeur de la saison, hausse de l'intensité
pluviométrique. La quasi-totalité (99 %) des paysans
enquêtés pensent que l'arrêt ou le retard des pluies pendant
la période végétative des différentes
spéculations constitue le véritable problème climatique
(Figure 44).
154
Figure 44 : Perceptions des paysans des contraintes
climatiques liés à l'agriculture.
Source : Données de terrain, 2018
Le problème se manifeste par l'incertitude
prévisionnelle que vivent les paysans en ce qui concerne la
pluviométrie. En effet, comme le montre la figure 43, les paysans
estiment que les désastres causés par le climat ne sont pas
liés fondamentalement à la hauteur des pluies, mais plutôt
à leur rareté ou à leur interruption durant la
période des cultures. Le régime des précipitations ainsi
bouleversé, les cultures atteignent les limites de leur tolérance
thermique. Dans ce contexte, les eaux du fleuve Ouémé sont
régulièrement drainées vers les champs en période
de saison sèche ce qui permet de doubler les récoltes. Ainsi,
l'adaptation a été systématique avec la construction des
canaux d'irrigation. Toutefois, cette irrigation demeure embryonnaire et se
limite aux périmètres maraîchers. Par ailleurs, selon les
enquêtés, pour la préparation du sol, l'entretien des
plants et la conservation des grains, les exploitants agricoles utilisent les
pesticides.
· 155
Usage des pesticides
Les pesticides utilisés dans les champs se retrouvent
parfois sous l'effet du ruissellement dans les cours d'eau. Cela conduit au
déséquilibre de la vie dans ce milieu avec des
conséquences sur les ressources en eau et l'environnement. Cette analyse
est confirmée par plusieurs travaux dont celui de Barrault (2009) qui a
montré les impacts sanitaires et environnementaux de l'usage agricoles
des pesticides. Dans le milieu d'étude, 36 formulations commerciales ont
été enregistrées et ont permis de recenser 3 types de
pesticides. Il s'agit des insecticides, les herbicides et les fongicides. Ainsi
pour lutter contre les ravageurs et les maladies des cultures, les producteurs
utilisent des pesticides principalement les insecticides (20 formulations),
suivis par les fongicides (13 formulations) et enfin les herbicides (3
formulations). Le tableau XVII présente les préparations
commerciales et les types de pesticides recensés.
Tableau XVII: Préparations commerciales et types de
pesticides recensés
Préparations Types de pesticides
commerciales
|
|
Callicuvre Fongicide
Cap Fongicide
Capt 88ec Insecticide
Cotalm Insecticide
Cypercal Insecticide
Cyper. d Insecticide
Cypermethrine Insecticide
Dimex 400 Insecticide
Dithane. m Fongicide
D6 Insecticide
Emir 88ec Insecticide
Feuille papayer Fongicide
Feuille neem Fongicide
Foko Fongicide
Funguran Fongicide
Glyphader480sl Herbicide
Préparations Types de pesticides
commerciales
|
|
156
Hercules 50sc Herbicide
K othrine Herbicide
Kocide Fongicide
Lambdas Insecticide
Lazer Insecticide
Mancozeb Fongicide
Malate Insecticide
Malathion Insecticide
Manebe Fongicide
Pacha Insecticide
Quiniquini Insecticide
Rambo Insecticide
Serphox Insecticide
Sidim Insecticide
Sulfa 80wp Fongicide
Supermaster Insecticide
Thionex 350ec Insecticide
Topsine Fongicide
Victory 72wp Fongicide
Wreko 2,5 ec Insecticide
Source : Données de terrain, 2018
5.3.2.2.2. Élevage
L'élevage est pratiqué
généralement sur les berges, les plateaux, de façon
extensive et incontrôlée. De ce fait, pendant la crue, les
propriétaires d'animaux sont confrontés à des
problèmes d'affourragement et d'enclos. La solution endogène
adoptée est de parquer les animaux sur les voies et quelques fois dans
les enclos surélevés. L'élevage des bovins est peu
développé dans la basse vallée de l'Ouémé.
Toutefois, le milieu dispose d'importante potentialité hydrique et
fourragère qui attire les transhumants. Mais, la transhumance est
perçue comme un système de production dégradant
l'environnement, du fait qu'elle occasionne des déplacements massifs de
cheptel à la recherche de pâturages et de points d'eau. La
pression animale avec la transhumance des bêtes (source de conflits entre
éleveurs et
157
cultivateurs) participe également à la
destruction du couvert végétal exposant les sols aux effets de
l'érosion.
La photo 6 montre un troupeau en transhumance
rencontré à Hozin dans la commune de Dangbo lors des travaux de
terrain.
Photo 6 : Transhumance à Hozin dans la commune de Dangbo
(Prise de vue COCKER, 2019)
5.2.2.3. Pêche
La basse vallée de l'Ouémé dispose
d'importante ressource hydrique favorisant la pratique de la pêche. C'est
la principale activité de la population après l'agriculture. Elle
représente une source de revenus non négligeable tant sur le plan
financier que sur le plan alimentaire. Elle est de type continental et est
pratiquée sur les rivières, la lagune, le fleuve durant toute
l'année avec des techniques diverses notamment les filets, les nasses et
les acadjas.
158
Cependant, l'apport des branchages dans la réalisation
des acadjas et la prolifération des algues comblent les cours
d'eau et plan d'eau au fil des années. De même, le
développement excessif de ces algues réduire
considérablement la possibilité de photosynthèse et donc
de production d'oxygène. Les eaux sont alors moins chargées en
oxygène. D'après la déclaration des enquêtés:
« l'encombrement des cours d'eau par les plantes aquatiques
envahissantes réduit les zones de pêche et entraîne une
diminution de la production de poissons ». Ce point de vue des
pêcheurs est renforcé par la figure 45 qui matérialise
l'évolution à la baisse des prises de pêche dans le milieu
d'étude.
Figure 45 : Évolution annuelle de la production
halieutique de 1987 à 2 000 Source : Direction de la Production
Halieutique (DPH), Cotonou, Bénin L'analyse de cette figure
révèle une diminution du rendement halieutique depuis 1995. En
effet, de 1995 à 1997 cette production excédait les 20 000 tonnes
par an. Les années 1998, 1999 et 2 000 quant à elles, ont
enregistré une baisse de la production qui est passée sous la
barre des 20 000 tonnes par an. Cette diminution de la production halieutique
est accentuée selon eux par les modifications climatiques. Les
pêcheurs ont signalé les impacts négatifs
159
de ces modifications sur la pêche. La figure 46 montre
les perceptions des pêcheurs sur les changements climatiques liés
à la pluviométrie.
Figure 46 : Perceptions des pêcheurs sur les
changements climatiques liés à la pluviométrie.
L'analyse de la figure 45 montre pour la pluviométrie,
cinq facteurs cités par les enquêtés : le retard dans le
démarrage des pluies (11 %), l'augmentation de l'intensité
pluviométrique (72 %), l'arrêt précoce des pluies (14 %) et
la diminution du nombre de jours de pluie (3 %).
La figure 47 donne les perceptions des pêcheurs sur les
changements climatiques liés à la température.
160
Figure 47 : Perceptions des pêcheurs des changements
climatiques liés à la température.
L'observation de la figure 46 montre que les pêcheurs
du secteur d'étude perçoivent les modifications de la
température à travers son augmentation (77 %) ainsi que
l'insolation (17 %) et enfin la réduction de la fraicheur nocturne (6
%).
5.2.2.4. Navigation
La navigation concerne le transport sur les cours et plan
d'eau, établissant une relation économique et socioculturelle
durable entre les différentes communautés. Il est très
développé sur le fleuve Ouémé avec des barques
à moteur, des barques à voile et des barques à pagaie. Ce
potentiel de navigabilité augmente pendant la période de crue
où sillonne une importante armada de pirogues de toutes dimensions, dans
un espace qui devient plus vaste et encore peu développé en
moyens de communication. La photo 7 montre le transport des biens et des
personnes dans la commune des Aguégués
161
Photo 7 Mobilité à Avagbodji dans la commune des
Aguégués (Prise de vue COCKER, 2019)
Dans le milieu d'étude, les plantes aquatiques
constituent un obstacle dans la navigation des embarcations dans la mesure
où elles modifient la morphologie des cours d'eau et de ses environs et
apportent un frein au trafic sur l'espace fluvial.
De même, sous les conditions climatiques actuelles, les
transports fluviaux peinent à se développer. En effet, les
acteurs interrogés sont unanimes sur le fait que les conditions
climatiques actuelles constituent une menace pour les transporteurs. Selon les
informations obtenues lors des entretiens, les vents du mois d'août
constituent un véritable danger aux embarcations. Ces perceptions se
confirment par les travaux de Sossou-Agbo (2013) qui montre que les vents en
période de mousson tropicale (juin à septembre) sont les plus
redoutés par les utilisateur de la voie d'eau dans le complexe
lagunaire.
5.2.2.5. Exploitation du sable
fluvio-lagunaire
L'exploitation du sable fluvio-lagunaire est devenue
également une filière dans le milieu. Cette activité est
menée sur plusieurs sites dans les communes de Bonou, d'Adjohoun, de
Dangbo, des Aguégués et de Sô-Ava. La figure 48
162
présente le positionnement géographique des
sites d'exploitation de sable fluvio-lagunaire.
Figure 48: Répartition spatiale des sites
d'exploitation artisanale du sable fluvio-lagunaire
163
On dénombre en tout 42 sites d'exploitation de sable
fluvio-lagunaire dans le milieu d'étude. La commune d'Adjohoun
possède le plus grand nombre de sites (18). Ensuite ce sont les communes
de Bonou et des Aguégués qui possèdent respectivement 8 et
7 sites d'exploitation. Enfin la commune de Sô-Ava en possède 5 et
celle de Dangbo en compte 4. Ces sites d'exploitation sont saisonniers dans les
communes lacustres (Sô-Ava et Aguégués).
Au cours des investigations de terrain, les exploitants
artisanaux rencontrés sur les divers sites de commercialisation du sable
ont expliqué comment s'organise le travail. Le prélèvement
se fait sous l'eau à des profondeurs allant parfois jusqu'à 7
mètres. Plusieurs outils sont mis à contribution. Au large de la
lagune, des tiges sont enfoncées de part et d'autre pour
équilibrer la pirogue et une échelle centrée sur le
côté sert à descendre dans l'eau et remonter le sable
prélevé dans un sceau perforé. Un dispositif appelé
« agnan » est utilisé pour racler la boue en surface
avant le prélèvement. Une perle sert à remuer le sable
pendant que le courant d'eau emporte les débris. La pirogue ou la barque
motorisée aide à transporter le sable jusqu'à la berge
pour constituer les tas à charger après dans les camions pour la
vente. Une pirogue de taille moyenne peut transporter 35 sceaux et faire la
navette 4 à 5 fois par jour. Pour cette pirogue, il faut environ 10
voyages pour faire le tas qui peut remplir un camion de 6 m3. Les
exploitants ont estimé la quantité journalière de sable
prélevé sur ce site à 60 m3, environ 1320
m3 par mois et 15840 m3 par an. Le coût moyen d'un
camion de 6m3 est 36 000FCFA. Cela pourrait changer selon le lieu de
livraison. Le travail commence le matin vers 8h et s'arrête le soir vers
16h. Cette activité perturbe la quiétude des espèces
aquatiques, mais au même moment, elle contribue à la
réduction du comblement de la lagune. L'exploitation du sable occupe
certains pêcheurs reconvertis et contribue ainsi à la diminution
de la pression exercée sur les produits halieutiques. Cependant cette
activité n'est pas menée de juillet à
164
novembre à cause de la crue qui d'une part, rend
difficile la plongée et d'autre part, occupe les sites de stockage du
sable en les rendant inaccessible. Il est souhaitable de mener une étude
d'impact environnemental pour anticiper les risques environnementaux. La photo
8 présente l'activité d'extraction du sable fluvio-lagunaire et
donne un aperçu des quantités prélevées.
Photo 8 : Exploitation artisanale du sable lagunaire dans la
commune des
Aguégués
(Prise de vue COCKER, 2019)
5.2.3. Évaluation de la satisfaction des besoins
en eau
L'évaluation de la satisfaction des besoins en eau
s'est faite pour les usages domestiques sur la base des appréciations
des différents acteurs.
5.2.3.1. Satisfaction en terme de
quantité
· Volume d'eau prélevé ou
consommé
La quantité moyenne journalière d'eau potable
utilisée par personne dans la population enquêtée est de 34
#177; 12 litres/jour/habitant. Cependant, il existe une différence en ce
qui concerne la répartition de cette quantité selon les
165
communes. Ainsi, les quantités utilisées pour
les usages domestiques dans les communes d'Adjohoun (39 #177; 14
litres/jour/habitant) et Dangbo (36 #177; 12 litres/jour/habitant) sont
supérieures à cette moyenne de 34 #177; 12 litres/jour/habitant.
Dans le même temps, les quantités d'eau potable utilisée
à Bonou (34 #177; 12 litres/jour/habitant), Sô-Ava (32 #177; 12
litres/jour/habitant) et Aguégués (27 #177;
10litres/jour/habitant) sont faibles en rapport à la moyenne
régionale obtenue. La figure 49 montre la variation du volume d'eau
utilisé par commune.
Figure 49: Variation du volume d'eau utilisée par
commune Source : Travaux de terrain, 2018 Par ailleurs,
comparées à la norme de 20 litres/jour/habitant, on peut dire
que l'accessibilité en termes de volume d'eau collectée est
satisfaite dans ces cinq
166
communes. Toutefois, l'analyse de la répartition des
ménages par quantité d'eau prélevée
révèle des inégalités (tableau XVIII).
Tableau XVIII : Répartition des ménages par
quantité d'eau utilisée
|
|
Quantité d'eau utilisée
|
|
|
|
< 20 L
|
|
= 20L
|
Communes
|
Effectif
|
Fréquence (F)
|
N
|
F
|
|
(N)
|
(%)
|
|
(%)
|
Adjohoun
|
7
|
8,1
|
75
|
91,9
|
Aguégués
|
13
|
28,6
|
33
|
71,4
|
Bonou
|
7
|
15,8
|
35
|
84,2
|
Dangbo
|
13
|
12,5
|
92
|
87,5
|
So-ava
|
15
|
14
|
94
|
86,0
|
Total
|
55
|
14,3
|
329
|
85,7
|
|
Source : Enquête de terrain, 2018
La lecture de ce tableau révèle que la
majorité des enquêtés (85,7 %) consomment plus de 20 litres
d'eau par jour, norme définie par l'OMS et SNAEPMR. Cependant, les
quantités d'eau retenues ici ne concernent que celle
prélevée par la ménagère et il n'est pas exclu
qu'un membre du ménage prélève de l'eau pour un besoin
spécifique. Par ailleurs, 14,3 % de ces enquêtés consomment
une quantité d'eau inférieure à la valeur minimum de 20
litres/jour/habitant, nécessaire pour satisfaire les besoins
hygiéniques de base. Pour comprendre cet état de choses, les
analyses de régressions logistiques ont été faites.
Ces analyses ont permis d'identifier les facteurs climatiques
et ceux liés à l'accessibilité à l'eau,
susceptibles d'influencer le volume d'eau consommé. Ce qui permettrait
de comprendre le sens des effets observés, expliquer quelles sont les
variables qui ont un effet majeur et quelles sont celles qui ont
167
un impact plus faible sur la variation du volume d'eau
prélevé ou consommé. Cependant, cette étude ne
prétend pas expliquer en totalité les variations des volumes
d'eau consommés. Elle tente simplement de trouver un lien entre le
volume d'eau consommée par certaines variables liées notamment
à la disponibilité de la ressource en eau, la distance parcourue,
les saisons et les périodes de chaleur.
· Facteurs déterminant la quantité
journalière d'eau utilisée par ménage
Analyse univariée : Le tableau XIX
présente les résultats du modèle d'analyse univarié
des variables déterminant le volume d'eau utilisé. L'analyse de
ce tableau révèle que l'ensemble des variables introduites dans
le modèle est statistiquement associé (p-value < 0,05)
à la quantité d'eau utilisée.
Tableau XIX: Modèle d'analyse univarié des
déterminants du volume d'eau
utilisé
Quantité d'eau utilisée
Variable
|
< 20 L
|
= 20 L
|
RC brut (intervalle de confiance)
|
Disponibilité
Oui Non
|
8(14,3 %)
47(85,7 %)
|
266(80,7 %)
63(19,3 %)
|
1.00
0,04(0,008-0,18) ***
|
Distance
|
|
|
|
Moins de 300 m
|
8(14,3 %)
|
111(68,9 %)
|
1.00
|
Plus de 300 m
|
47(87,5 %)
|
50(31,1 %)
|
0,08(0,02-0,35) **
|
Saison
|
|
|
|
Sèche
|
16(28,6 %)
|
235(71,4 %)
|
1.00
|
Pluvieuse
|
39(71,4 %)
|
94(28,6 %)
|
0,16(0,0-0,53) **
|
Période de chaleur
|
|
|
|
Oui
|
12(85,7 %)
|
89(55,3 %)
|
1.00
|
Non
|
2(14,3 %)
|
72(44,7 %)
|
0,2(0,04-0,95) *
|
|
Source : Enquête de terrain, 2018 *p< 0,05 ;
**p< 0,01 ; ***p< 0,001
168
Disponibilité de point d'eau potable : les
résultats d'analyse révèlent que la
non-disponibilité de point d'eau potable dans le milieu est un facteur
qui prédit la consommation d'une quantité d'eau potable
inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,04
et son intervalle de confiance à 95 % de [0,0080,18].
Distance parcourue : le Programme d'Alimentation Eau Potable
et Assainissement en Milieu Rural (PAEPA) au Bénin définit pour
un accès adéquat, une distance maximale de 300 m entre le point
d'eau et son lieu d'utilisation (FAD, 2012). Dans ce sens, la majorité
des enquêtés des communes de Dangbo, Bonou, Adjohoun,
Aguégués et Sô-Ava a un accès adéquat
à l'eau potable. La figure 50 présente la variation des distances
parcourues selon les communes.
Figure 50 Variation des distances parcourues selon les
communes
Par ailleurs, le tableau XIX révèle que 87,5 %
des enquêtés utilisant moins de 20 litres d'eau par jour, parcourt
une distance supérieure ou égale à 300 m. L'analyse de la
relation entre la distance parcourue et la quantité d'eau potable
prélevée fait apparaître qu'une distance supérieure
à 300 m détermine la collecte d'une quantité d'eau
inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,08
et son intervalle à 95 % de [0,002 - 0,35].
169
Variation saisonnière : les quantités d'eau
consommées varient également en fonction des saisons de
l'année. La figure 51 illustre la variation du volume d'eau
utilisée selon les saisons.
Figure 51: Variation du volume d'eau utilisée selon les
saisons
En effet, l'analyse de la figure 51 révèle
qu'en saison pluvieuse, la quantité d'eau potable utilisée est
statistiquement inférieure à celle consommée au cours de
la saison sèche (p < 0,01). Ce résultat est confirmé
par la régression logistique simple qui indique que la saison pluvieuse
est un déterminant de l'utilisation d'une quantité d'eau potable
inférieure à 20 litres, le rapport de cote étant de 0,16
et son intervalle de confiance à 95 % de [0,01-0,53]. Cependant, la
forte consommation de l'eau enregistrée dans le milieu d'étude
durant la saison sèche prouve que la ressource en eau est disponible
même en saison défavorable.
Période de chaleur : En analyse univariée, la
période de chaleur a un impact sur la quantité d'eau potable
utilisée. Les résultats ont, en effet, montré que
l'absence de période de chaleur prédit au seuil de 5 %, la
consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20
litres.
170
Analyse multivariée : Le tableau XX
présente les résultats de l'analyse multivariée et permet
de dégager les principales variables déterminant le volume d'eau
utilisé.
Tableau XX: Modèle d'analyse multivarié des
déterminants du volume d'eau
utilisé
|
|
|
|
|
Quantité d'eau utilisée
|
|
Variable
|
< 20 L
|
= 20 L
|
CR ajusté (intervalle de
confiance)
|
Disponibilité
Oui Non
|
8(14,3 %)
47(85,7 %)
|
266(80,7 %)
63(19,3 %)
|
1.00
0,05(0,01-0,29) **
|
Distance
Moins de 300 m Plus de 300 m
|
8(14,3 %)
47(87,5 %)
|
111(68,9 %)
50(31,1 %)
|
1.00
0,13(0,02-0,7)*
|
Saison
Sèche Pluvieuse
|
16(28,6 %)
39(71,4 %)
|
235(71,4 %)
94(28,6 %)
|
1.00
0,17(0,04-0,76)*
|
Période de chaleur
Oui Non
|
12(85,7 %)
2(14,3 %)
|
89(55,3 %)
72(44,7 %)
|
1.00
0,17(0,08-1,09)
|
|
Source : Enquête de terrain, 2018 *p < 0,05, **p
< 0,01
Les résultats obtenus pour ce modèle final ont
montré une association significative entre la présence effective
d'infrastructure d'approvisionnement en eau, la distance, la saison et la
quantité d'eau utilisée. (p < 0,05). De cette
analyse, la non-disponibilité d'ouvrage d'approvisionnement en eau
potable est le principal facteur déterminant la consommation d'une
quantité d'eau potable inférieure à 20 litres.
· Degré de satisfaction en termes de
quantité
Le taux de satisfaction en termes de quantité est de
70 % et s'explique par les quantités élevées d'eau
consommée et largement supérieures à la norme
préconisée par l'OMS (20 litres/jour/habitant). Les besoins non
satisfaits concernent 30 % de la population d'étude. Ils sont
essentiellement dus à
171
l'absence d'ouvrage d'approvisionnement et à la
distance qui sépare le point d'eau de l'habitation.
5.2.3.2. Satisfaction en terme de
qualité
L'eau destinée aux usages domestiques doit être
exempte de tout élément nuisible à la santé.
À cet effet, elle doit respecter les normes de potabilité
physiques, chimiques et bactériologiques. Dans le secteur
d'étude, l'usage de l'eau le mieux suivi est l'alimentation en eau
potable d'un point de vue qualitatif. La stratégie nationale
d'approvisionnement en eau potable (20052015) prévoit en effet des
dispositions concrètes pour un contrôle de la qualité de
l'eau distribuée aux populations, la mobilisation et la protection des
ressources en eau (MMEE, 2007). La nouvelle stratégie (2016-2030)
rappelle les mêmes dispositions. Afin de respecter les normes
établies par l'État pour la qualité de l'eau, il est
imposé aux exploitants des différents réseaux
d'approvisionnement de réaliser des tests de potabilité.
Ainsi, dans le secteur d'étude, la qualité de
l'eau des ouvrages d'approvisionnement en eau potable est toujours
contrôlée avant la mise en service desdits ouvrages. L'annexe 6
présente des exemples de résultats d'analyse physico-chimique et
bactériologique de forages exécutés dans le milieu
d'étude. Dans le cas d'une contamination de cette eau, le laboratoire
central d'analyse de l'eau de la Direction Générale de l'Eau
recommande les méthodes usuelles de désinfection avant
l'équipement de l'ouvrage pour s'assurer que l'eau à servir
à la population est conforme aux normes universelles de
potabilité. Dans les cas où les résultats d'analyse ne
sont pas conformes aux normes, le forage est déclaré impropre
à la consommation et fermé ou transformé en
piézomètre en cas de besoin.
Le calcul rapporté au nombre d'abonnés donne
à l'échelle de la vallée, un taux de satisfaction de 90 %.
La bonne qualité de cette eau est perçue par les
172
usagers sous plusieurs angles, à savoir sa
limpidité, son goût agréable, et l'absence de
dépôt.
5.3. Discussion
Les méthodes utilisées pour caractériser
les usages de l'eau ont conduit à l'analyse des différentes
catégories d'usage et leur degré de satisfaction en liaison avec
les difficultés et contraintes y afférentes. Les modèles
de régressions logistiques univariées et multivariées ont
servis à identifier et analyser les facteurs déterminants la
quantité d'eau potable utilisée par les ménages dans les
secteurs d'étude. Ces quantités ont été
comparées aux normes nationales et internationales pour faire les
déductions conformément aux objectifs de la recherche. Mais
l'étude a montré ses limites parce qu'elle n'a pas pu faire le
même exercice pour les autres usages. Si les quantités
prélevées pour l'agriculture, l'élevage et autres
étaient également connues, cela permettrai de faire une
projection dans le futur à partir d'une estimation de population pour
voir de façon chiffrée jusqu'à quel horizon la ressource
est toujours disponible. A l'échelle du secteur d'étude,
plusieurs usages sont faits de la ressource en eau dont l'agriculture,
l'extraction du sable fluvio-lagunaire, la pêche, la navigation et
l'alimentation en eau potable. Les enquêtes ont montré que les
eaux souterraines servent prioritairement pour les usages domestiques. Les eaux
de surfaces constituent quant à elles, une source d'approvisionnement
alternative.
L'agriculture est tributaire des conditions
météorologiques et concerne principalement la production de
culture vivrière, dont le maïs et le riz. Les produits
phytosanitaires jouent un rôle prépondérant dans cette
agriculture. Cependant, l'application de ces produits ne répond pas aux
normes recommandées, ce qui expose l'environnement à des risques
très élevés (Abou et al., 2018) et
inquiète sur l'état actuel des ressources en eau du secteur
d'étude. Cette réflexion tire sa pertinence du fait que les
pesticides
173
qui atteignent le sol rejoignent ensuite sous l'effet des
pluies, les eaux de surface par ruissellement superficiel ou les eaux
souterraines par infiltration (Ramade, 1995). D'autres pesticides, les plus
rémanents tels que l'endosulfan reste déposer sur les
sédiments ou encore accumulés dans les chaînes trophiques
Ernoult (2009) cité par Adechian et al. (2015). Les organismes
aquatiques sont par conséquent en permanence exposés aux
résidus de pesticides dont certains peuvent persister plusieurs
années dans le milieu (Barrault, 2009). Les caractéristiques
organoleptiques enregistrées pour ces eaux de surface et la
présence de matière en suspension présagent
déjà d'une qualité défectueuse. L'aspect de ces
eaux constitue dès lors des preuves de pollution. Ces observations sont
corroborées par les résultats de Adjagodo et al. (2017)
qui mettent en évidence l'état de pollution physique et
bactériologique de l'eau du fleuve dans la basse vallée de
l'Ouémé.
Ces engrais chimiques des champs de cultures drainés
par les eaux de ruissellement, ajouté à la faible salinité
des eaux au cours de la saison des pluies, permettent la croissance rapide des
espèces comme la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes), la
salade d'eau (Pistia stratiotes) et la fougère d'eau
(Salvinia auriculata). Ces plantes s'accrochent aux quilles des
barques et sont la cause d'accidents et constituent ainsi un obstacle dans la
navigation des embarcations.
L'exploitation du sable fluvio-lagunaire constitue
également l'une des activités menées par les populations
du secteur d'étude et qui a pris ces dernières années une
ampleur importante. Entre temps, cette activité se pratiquait sans aucun
intérêt public, puisque la vente du sable marin avait une
prédominance dans les travaux de construction dans le sud du pays.
Cependant, Rossi (1991), a établi que le
prélèvement de sable marin sur les côtes a provoqué
une transgression marine de 40 mètres par an.
174
La transgression marine engendrée par ce
prélèvement a ainsi conduit à la fermeture des
différentes carrières, conformément au décret
interministériel n° 2008-615 du 22 octobre 2008. Cela donna aux
populations du milieu aquatique, une nouvelle opportunité face aux
besoins des villes en matériaux de construction. Des regroupements se
sont ainsi créés dans plusieurs villages où chacun
contribue au travail comme c'est le cas dans le secteur d'étude. La
fermeture des carrières de sable marin a donc amplifié
l'exploitation du sable fluvio-lagunaire. Selon, Cocker et al. (2018),
cette activité a reçu l'onction des collectivités locales
qui se contentent de percevoir des taxes de prélèvement, sans une
véritable organisation de la filière tenant compte des impacts
environnementaux.
L'autre fait majeur de cette ruée est lié
à la diminution drastique des ressources issues de la pêche
lagunaire (Dakpo et al., 2013) et le désastre écologique
engendré. L'extraction du sable dans les fonds lagunaires crée
une rupture du couloir écologique : habitat, zone de reproduction,
nourriture, morphologie et dynamique du lac, de la lagune ou de la
rivière voire celle du fleuve (Sossou-Agbo, 2013). Aussi, lors de
l'extraction la végétation subaquatique se trouve-t-elle
déraciner par les plongeurs ce qui occasionne la perturbation de
l'écosystème.
En ce qui concerne l'alimentation en eau potable, les
résultats révèlent une consommation de 34 #177; 12
litres/jour/habitant. Ces valeurs sont comparables à ceux de Azonhe
(2015) et Dos Santos (2006) qui ont obtenu également des
quantités d'eau supérieures à la norme de 20
litres/jour/habitant. Néanmoins, le taux de desserte est bas dans la
commune des Aguégués (13,6 %). Ce résultat concorde avec
celui de (Cocker, 2010) qui qualifiait déjà le taux de desserte
de la commune des Aguégués de faible (12,3 %).
Selon l'OMS citée par Dos Santos, (2006), le volume
d'eau dont dispose une personne par jour détermine les besoins qu'elle
peut couvrir en termes de
175
consommation et d'hygiène. Ainsi, une personne qui
consomme moins de 5 litres/jour couvre difficilement ses besoins (consommation,
pratiques d'hygiène) et par ricochet est exposée à un
risque sanitaire très élevé. Par contre, une personne qui
dispose d'une quantité minimum de 20 litres/jour peut couvrir ses
besoins minimums de base. Cependant, certains auteurs à l'instar de
Gleick (1993) soutiennent que ces quantités sont insuffisantes pour
satisfaire les besoins vitaux quotidiens en eau. Selon l'auteur, il faut une
quantité de 50 litres par jour et par personne repartis ainsi qui suit :
5 litres pour la boisson, 20 litres pour les usages sanitaires ; 15 litres pour
les usages de toilette et 10 litres pour la préparation des repas. Or
dans le secteur d'étude, bien que la moyenne d'eau potable
utilisée soit supérieure à la norme de 20
litres/jour/habitant, ce chiffre cache toutefois des inégalités
entre habitants comme l'a soulevé Azonhe (2009).
En effet, 85,7 % de la population enquêtée
utilise une quantité d'eau potable supérieure ou égale
à 20 litres contre 14,3 % qui en utilise moins. Les analyses
effectuées pour justifier cet état de fait ont montré que
la non-disponibilité d'ouvrage d'approvisionnement en eau potable est
l'un des principaux facteurs déterminants la consommation d'une
quantité d'eau potable inférieure à 20 litres. Ces
analyses mettent également en exergue, le rôle primordial de la
distance dans l'accès à un volume d'eau potable suffisant. Ce qui
rejoint les conclusions de Dos Santos (2006) pour qui la distance au point
d'eau est une donnée de premier ordre puisqu'elle détermine en
partie les quantités disponibles aux usages domestiques et aux usages
hygiéniques notamment. Dans cette étude, les distances de plus de
300 m se présentent en effet comme un facteur limitant la collecte d'une
quantité d'eau supérieure ou égale à 20 litres
(RC=0,08, p < 0,01). Ce résultat est confirmé par
celui de (Poncin, 2007) qui indique bien que les ménages qui se situent
à une distance telle qu'il faille plus de 30 minutes
176
pour accomplir la corvée d'eau en consomment le strict
minimum par personne et par jour, soit moins de 5 litres. Une enquête
réalisée par Cairncross et Cliff au Mozambique dans un village
situé à 4 km d'une source d'eau indique que les quantités
transportées par jour et par personne oscillaient entre 1,3 et 6,8
litres, soit une moyenne de 4,1 litres (Poncin, 2007). Par ailleurs, la saison
pluvieuse prédit également le prélèvement d'une
faible quantité d'eau potable. Ce résultat se justifie par le
fait qu'en saison des pluies, les ménages recueillent l'eau de pluie
pouvant être destinée à l'ensemble des usages domestiques y
compris pour la boisson après filtrage dans certains ménages (Dos
Santos, 2006).
Toutefois, les activités domestiques en absence de
système d'assainissement adéquat présentent des risques de
pollution sur les ressources eau. Le transfert de la pollution vers le milieu
aquatique ou souterrain dépend dans ce cas de nombreux paramètres
liés aux caractéristiques topographiques, pédologiques et
à la pluviométrie. Ce constat s'applique également aux
autres activités telles que la pêche et la navigation
fluvio-lagunaire susceptibles d'engendrer des risques de contamination par
encombrement des fonds et surface des masses d'eau par les techniques de
pêche prohibés et enfin les impacts sur le milieu dû
à la fréquentation. Ces résultats corroborent ceux de
Sossou-Agbo (2013) dans le complexe fluvio-lagunaire de la basse vallée
de l'Ouémé où 30 % des pêcheurs lient la baisse du
rendement halieutique à la température de l'eau qui augmente
chaque année et 60 % qui parlent de l'excès d'acadja
dans les eaux. Les résultats d'analyses physico-chimiques et
bactériologiques réalisées par Adjagodo et al.
(2017), révèlent que la concentration en oxygène
dissous dans cette zone est inférieure à 3 mg/L d'OR2R. Selon
Beaux (1998), cette teneur en oxygène dissous observée
témoigne d'une pollution de l'eau du fleuve. Une augmentation de la
177
population et une concentration des usages de l'eau
entraîneront des pressions plus accrues sur les ressources.
Conclusion
Dans ce chapitre, les différents usages, leur niveau
de satisfaction, ainsi que les pressions exercées sur l'eau, ont pu
être identifiés ce qui permet une validation de l'hypothèse
3 selon laquelle les usages des ressources en eau dans le secteur
d'étude n'intègrent pas suffisamment les principes de la GIRE.
Ces usages sont classés en fonction du secteur d'activité. Ainsi,
chaque usage implique une ou plusieurs actions sur la ressource sans tenir
compte du principe de gestion intégrée et participative : des
actions de prélèvements, des actions d'extraction, des actions
d'artificialisation visant à l'aménagement des berges. L'analyse
de ces usages et des ressources disponibles met en exergue des cas
d'adéquation entre ressources et besoins surtout en ce qui concerne
l'approvisionnement en eau potable. Il en ressort que la quantité d'eau
potable utilisée par ménage varie en fonction de la situation
géographique. Les ménages des communes de Dangbo et d'Adjohoun
consomment une quantité supérieure à la moyenne de 34
#177; 12 litres/jour/habitant. Cependant, cette quantité
prélevée dépend de la disponibilité de la source
d'eau potable, de la distance ainsi que de la saison. Les résultats
d'analyse multivariée ont ainsi révélé un risque de
consommation d'une quantité d'eau potable inférieure à 20
litres/jour/habitant lorsque les usagers sont en saison pluvieuse ou sont
confrontés à la non-disponibilité d'ouvrage
d'approvisionnement en eau potable et à des distances supérieures
à 300 m. Face à ces résultats et dans le but de l'atteinte
des ODD, il faudra donc réaliser des compléments d'ouvrages pour
assurer la disponibilité de la ressource en eau potable. Ensuite,
positionner ces ouvrages à des distances raisonnables des ménages
(moins de 300 m) et mieux, aider les ménages à disposer de l'eau
à domicile
178
(distance zéro). Enfin, assurer la
fonctionnalité des ouvrages surtout en période de forte demande
(saison sèche). Cette étude met également en
évidence les liens forts entre les usages. L'envahissement de ces masses
d'eau par les plantes aquatiques constitue également une source de
diminution de la production halieutique, de réduction des zones de
pêche et des zones navigables. D'autres actions ont également un
impact indirect via la modification des pratiques culturales, le drainage
agricole, la pollution due aux activités domestiques. Ces situations
peuvent donc contraindre certains usages. Il se pose dès lors la
question de la conciliation entre les usages domestiques, les usages agricoles,
la pêche et la navigation fluvio-lagunaire dans un contexte de
modifications des paramètres climatiques.
179
Chapitre 6 : Stratégie de mise en oeuvre efficace
de la GIRE dans le contexte des changements
climatiques
Résumé :
L'objectif du présent chapitre est d'évaluer le
niveau d'application de la Gestion Intégrée des Ressources en
Eau. Pour y arriver, des entretiens avec les familles d'acteurs ont permis sur
la base du questionnaire portant sur l'indicateur 6.5.1 des Objectifs de
Développement Durable de représenter le degré de mise en
oeuvre de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé. Les
résultats issus de cette analyse révèlent, un score de
mise en oeuvre de la GIRE de 31 sur une échelle de 0 à 100. Les
faiblesses relevées sont essentiellement liées au manque de
financement pour couvrir l'ensemble des aspects de la mise en valeur et de la
gestion des ressources en eau ainsi que le non-respect des textes juridiques.
Cette gestion efficiente est également limitée par l'insuffisance
d'instruments ou outils permettant de prendre des décisions rationnelles
et éclairées entre différentes options et mesures
d'action. La faiblesse de l'efficacité institutionnelle, de la
coordination intersectorielle et de l'implication de diverses autres parties
prenantes, sont également autant de maux qui minent la gestion durable
de la ressource en eau dans la basse vallée de l'Ouémé.
Mots clés : GIRE, application, faible,
vallée de l'Ouémé, Bénin
180
Abstract :
The objective of this chapter is to assess the level of
application of Integrated Water Resources Management. To achieve this,
interviews with the families of actors allowed, on the basis of the
questionnaire on indicator 6.5.1 of the Sustainable Development Goals, to
represent the degree of implementation of the IWRM in the lower Oueme valley.
The results from this analysis reveal a IWRM implementation score of 31 on a
scale of 0 to 100. The weaknesses identified are mainly related to the lack of
funding to cover all aspects of water resource development and management as
well as non-compliance with legal texts. This efficient management is also
limited by the lack of instruments or tools to make rational and informed
decisions between different options and action measures. The weakness of
institutional efficiency, cross-sector coordination and the involvement of
various other stakeholders are also ills that undermine the sustainable
management of the water resource in the lower Oueme valley.
Keywords: IWRM, application, weak, Oueme
valley, Benin
181
Introduction
Au Bénin, le secteur de l'eau fait face à
plusieurs faiblesses et contraintes dont les effets combinés de la
variabilité climatique et de l'accroissement démographique
conduisent à l'amenuisement de la quantité d'eau disponible par
habitant (MEE, 2008). Pour gérer efficacement à cette situation,
le Bénin a fait l'option depuis 1998 de mettre en application les
principes de la GIRE. En effet, le pays s'est doté de la loi n°
2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l'eau en phase avec les
principes directeurs de l'approche. Dans le même sens, il a
été élaboré un Plan d'Action National de Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) qui est actuellement
dans sa deuxième phase (2016-2020). Tout ceci est sous le fil conducteur
d'un document de Politique Nationale de l'Eau qui oriente la vision de
développement et de gestion des ressources en eau du Bénin.
Cependant, la mise en oeuvre de cette gestion au niveau local et en particulier
dans la basse vallée de l'Ouémé est rapidement
confrontée à certains obstacles comme le découpage
administratif, le manque de moyens techniques et financiers. Face ce constat,
le présent chapitre se propose d'évaluer la mise en oeuvre de la
GIRE dans le milieu d'étude.
6.1. Matériels et méthodes
6.1.1. Collecte des données
La technique utilisée pour la collecte des
données auprès des familles d'acteurs intervenant dans la gestion
de l'eau est l'entretien semi-structuré. Elle a été
appuyée par la recherche documentaire.
· Recherche documentaire
0La recherche documentaire a permis de faire l'état
des lieux de la gestion actuelle des ressources en eau et d'identifier les
acteurs intervenants dans cette gestion. A cet effet, des documents ont
été consultés à la Direction
182
Générale de l'Eau et dans les ONG CIPCRE, BEES,
PNE-Bénin. Cette recherche documentaire a été
également appuyée par la bibliographie virtuelle.
· l'entretien semi-structuré
En prélude à l'entretien semi-structuré,
la technique d'échantillonnage non probabiliste par boule de neige
appuyée par les résultats de la recherche documentaire a permis
d'identifier différents acteurs intervenants dans la gestion de la
ressource en eau. Cette technique a conduit à enquêter des
structures parties prenantes. En somme, 31 structures et organisations
d'acteurs ont été enquêtées à partir d'un
questionnaire et d'un guide d'entretien.
Cette collecte des données s'est essentiellement
déroulée auprès des collectivités locales, des
Structures Déconcentrées de l'État (SDE), des associations
de la société civile et les usagers s'intéressant à
la préservation des ressources naturelles. Le tableau XXI
présente une répartition des enquêtés par famille
d'acteurs.
183
Tableau XXI : Répartition des enquêtés par
famille d'acteurs
Familles Acteurs Effectif Pourcentage
d'acteurs
Collectivités Maires 5 16 %
locales
Usagers
Structures déconcentrées de
l'Etat
Associations de la
société civile
|
Agriculteur, éleveur, pêcheur,
pisciculteur, Industriel, commerçant, Privé...
Autre (Transport, Tourisme, Mines, Carrières...) Préfet, Services
déconcentrés en charge de l'eau, de l'Agriculture, de
l'Élevage, de la Pêche et de l'Environnement...
Pouvoirs traditionnels et confessions religieuses ONG
Environnement/assainissement Autres acteurs de la
société civile
|
12 39 %
10 32 %
4 13 %
|
TOTAL 31 100
Source: Enquête de terrain, 2018
L'entretien semi-structuré a facilité sur la
base d'un questionnaire, l'évaluation de la mise en oeuvre effective de
la GIRE. Ce formulaire élaboré par l'ONU et portant sur
l'indicateur 6.5.1 (Degré de mise en oeuvre de la gestion
intégrée des ressources en eau) de l'objectif 6 des ODD est
composé de quatre sections, chacune couvrant un volet clé de la
GIRE :
i. Environnement favorable: Cette section
traite de la création d'un environnement favorable, qui consiste
à réunir les conditions visant à soutenir la mise en
oeuvre de la GIRE. Cela comprend les outils de base politiques, juridiques et
de planification pour la GIRE.
ii. Institutions et participation: Cette
section traite de l'éventail et du rôle des institutions
politiques, sociales, économiques et administratives qui participent
à la mise en oeuvre de la GIRE. Elle
184
comprend quelques-unes des institutions les plus importantes
pour la GIRE à différents niveaux de la société.
Elle renferme également la capacité et l'efficacité
institutionnelle, la coordination intersectorielle, l'implication de diverses
autres parties prenantes et l'égalité des sexes.
iii. Instruments de gestion: Cette section
comprend les outils permettant aux décideurs et aux utilisateurs de
prendre des décisions rationnelles et éclairées entre
différentes options et mesures d'action. Elle comprend des programmes de
gestion, de suivi des ressources en eau et des pressions exercées sur
elles, le partage des connaissances et le renforcement des capacités.
iv. Financement: Cette section concerne
l'adéquation entre le financement disponible pour le
développement des ressources en eau et la gestion qui en est faite par
les différentes entités bénéficiaires.
Selon cette méthodologie d'évaluation du niveau
d'application de la GIRE, plusieurs questions pertinentes couvrant les
principaux éléments de GIRE ont été retenues et
regroupées en ces quatre sections. Chaque question par section peut
prendre une valeur de 0 à 100 par incrément de 10 selon le niveau
d'application de l'aspect GIRE abordé. Cette grille a été
la référence pour les entretiens réalisés
auprès de chaque catégorie d'acteurs.
Les 31 structures qui ont été rencontrées
ou contactées représentent les familles d'acteurs du secteur
d'étude.
Structures déconcentrées de l'Etat : les
enquêtes ont été menées avec 10 structures
déconcentrées de l'Etat parties prenantes dans le secteur
d'étude :
- Direction Départementale de l'Énergie, de
l'Eau et des Mines de l'Ouémé
- Direction Départementale de l'Énergie, de
l'Eau et des Mines de l'Atlantique
185
- Direction Départemental de l'Agriculture, de
l'Élevage et de l'Ouémé
- Direction Départemental de l'Agriculture, de
l'Élevage et de
l'Atlantique
- Direction Régionale de la SONEB
Ouémé/Plateau
- Inspection Forestière Ouémé/Plateau
- Inspection Forestière Atlantique/Littoral
- Direction Départemental du Cadre de Vie et du
Développement
Durable de l'Ouémé/Plateau
- Direction Départemental du Cadre de Vie et du
Développement
Durable de l'Atlantique/Littoral
- Direction Départemental de la Santé de
l'Ouémé
Collectivités locales :
- les 5 mairies du secteur d'étude ;
Associations de la société civile: 4 parties
prenantes à la base sont contactées.
- Association des Usagers d'eau Potable (ACEP) ;
- Organisation Non Gouvernementale (ONG) de protection des
ressources naturelles ;
- comité communal de protection de l'environnement ;
- Union Communale des Rois.
Usagers
- Union Régionale des Producteurs ;
- Comité de Pêche ;
- Union des Exploitant de Sable ;
- Fermier, délégataire des ouvrages d'AEP ;
- Groupement de Riziculteurs ;
- Comité de Bouvier dit « Agblanon »
;
- Association Communale des Maraîchers ;
- Groupement des femmes agricultrices ;
186
- Union des industries hôtelières ;
- Producteurs d'eau conditionnée ;
- Groupement des pisciculteurs ;
- Entreprise de Génie-Civil.
6.1.2. Méthode d'évaluation de mise en
oeuvre de la GIRE
La note de l'indicateur 6.5.1 est la moyenne des notes de
chaque section. Le tableau XXII résume le processus de calcul de cette
note.
Tableau XXII : Méthode de calcul de l'indicateur 6.5.1
Section Note moyenne
|
Section 1 Environnement favorable Section 2 Institutions et
participation
Section 3 Instruments de gestion Section 4 Financement
Note de l'indicateur 6.5.1 : Degré de mise en oeuvre de
la GIRE
|
Somme des notes de la section, divisée par le nombre total
de questions de la section
Somme de la moyenne des sections 1, 2, 3 et 4 divisée par
4
|
A la lecture de ce tableau, le calcul de la note de
l'indicateur 6.5.1 passe par le calcul de la note moyenne de chaque section. La
note obtenue indique le « degré de mise en oeuvre de la gestion
intégrée des ressources en eau », sur une échelle de
0 à 100, où 0 indique qu'il n'y a aucune mise en oeuvre et 100
représente une mise en oeuvre complète.
Une interprétation selon (UN Environment, 2017) est
fournie comme suit :
- 0 - <=10 : Très faible: l'élaboration des
éléments de la GIRE n'a généralement pas
commencé, ou a connu un blocage.
187
- >10 - <=30 : Faible: la mise en oeuvre des
éléments de la GIRE a généralement commencé,
mais avec une acceptation limitée et un engagement relativement faible
des groupes d'intervenants.
- >30 - <=50 : Moyen-faible: les éléments
de la GIRE sont généralement institutionnalisés et leur
mise en oeuvre est en cours.
- >50 - <=70 : Moyen-élevé: la
capacité de mettre en oeuvre les éléments de la GIRE est
généralement appropriée et les éléments sont
généralement mis en oeuvre dans le cadre de programmes à
long terme.
- >70 - <=90 : Élevé: Les objectifs des
plans et programmes de la GIRE sont généralement atteints et la
couverture géographique et l'engagement des différentes parties
prenantes sont généralement bons.
- >90 - <=100 : Très élevé: la
grande majorité des éléments de la GIRE sont pleinement
mis en oeuvre, avec des objectifs atteints tel que préalablement
définis et des plans et programmes sont périodiquement
évalués et passés en revue.
6.2. Résultats
Les résultats de cette évaluation ont permis
d'identifier les faiblesses liées à la gestion actuelle de la
ressource eau. Sur cette base des préconisations ont été
proposées pour son amélioration.
6.2.1. État actuel de la GIRE
Ce module présente les familles d'acteurs de l'eau,
leurs compétences, ainsi que les modes de gestions adoptés dans
le milieu d'étude.
188
6.2.1.1. Acteurs de l'eau
De nombreux acteurs interviennent dans le secteur de l'eau au
Bénin en général et dans la basse vallée de
l'Ouémé en particulier. Ces acteurs ont été
identifiés sur la base d'une grille d'analyse des proximités
géographiques (appartenance à un même bassin versant),
proximité organisée (partage de règles, de savoirs, de
lieux d'interaction), proximité cognitive (partage de
représentations et d'intérêts) et classés en quatre
catégories en fonction de leur rôle ou compétence et
position dans la gestion de l'eau :
Ø Structures de l'Etat se rapportent
aux « acteurs institutionnels ». En effet, le Bénin se
caractérise par l'existence d'un grand nombre d'acteurs qui
interviennent directement ou indirectement sur différents aspects de
gestion et d'utilisation de la ressource en eau. Les
ministères-clés qui agissent directement avec le secteur de l'eau
sont prioritairement :
o le Ministère chargé de l'Eau et des Mines
à travers la Direction Générale de l'Eau (DGEau) et ses
directions techniques, les structures déconcentrées et structures
sous tutelle du ministère au niveau départemental. Les
attributions de ses structures sont entre autres d'assurer la mise en oeuvre
cohérente et efficace du Plan d'Action National GIRE dont la promotion
de la gestion des ressources en eau par bassin, l'organisation et la gestion de
la politique nationale de l'Eau ;
o le Ministère de l'Agriculture de l'Élevage et
de la Pêche (MAEP) à travers ses directions techniques et
structures déconcentrées : les rôles de ses structures dans
le secteur de l'eau sont spécifiquement liés à la
maîtrise de l'eau, les aménagements hydro-agricoles,
hydro-pastoraux, la formation,
189
le suivi des comités de pêches, des
éleveurs et la gestion des ressources en eau ;
o le Ministère du Cadre de Vie et du
Développement Durable à travers ses directions techniques, ses
structures déconcentrées et structures sous tutelle, se charge
des aspects directement liés à protection de l'environnement, la
réglementation, les études d'impacts, les changements
climatiques, la désertification, la biodiversité, la Convention
RAMSAR, la police environnementale, l'occupation de l'espace,
l'élaboration et à la mise en oeuvre de schémas
d'aménagement ;
o le Ministère de la Santé à travers ses
directions techniques et départementales : les structures de ce
ministère coordonnent les activités d'hygiène et
d'assainissement de base, la police sanitaire, la prévention des
maladies et des épidémies liées à l'eau et assurent
globalement la politique sanitaire dans le contexte de la gestion
concertée des ressources en eau.
D'autres ministères sont également
impliqués dans la gestion de l'eau au Bénin par le biais de
certaines de leurs directions techniques. Il s'agit de :
o du ministère chargé des infrastructures et
des transports à travers l'Agence pour la Sécurité et la
Navigation Aérienne (ASECNA) pour la collecte des données
agro-météorologiques ;
o du ministère chargé du Tourisme, à
travers la Direction du Tourisme qui joue un rôle dans la gestion des
plans d'eau à caractère touristique ;
o du ministère chargé du plan à travers
son rôle dans le développement socio-économique du pays et
de la centralisation de l'analyse perspective ;
o
190
du ministère chargé de la recherche scientifique
à travers les universités, les structures de recherche et les
centres de formation qui travaillent sur l'eau et plusieurs thématiques
de développement dans le bassin.
Par ailleurs, le décret n° 2011-574 du 31
août 2011 fait membre du Conseil National de l'Eau un certain nombre de
ministères qui n'étaient pas par le passé impliqués
directement dans la gestion des ressources en eau. Il s'agit du :
o Ministère chargé des affaires
étrangères et de la coopération pour coordonner les
échanges avec les partenaires susceptibles d'accompagner la vision de
l'État dans la GIRE ;
o Ministère chargé de l'économie et des
finances pour orienter la politique de recherche de financement en vue de
suppléer au manque de financement ;
o Ministère chargé de la Justice et de la
Législation pour encadrer et orienter les textes et lois pouvant servir
à mieux protéger les ressources en eau.
Ø Collectivités locales : Il
s'agit des collectivités territoriales, acteurs qui prennent des
décisions en matière de gestion des ressources en eau. A travers
les délibérations du conseil communal, les mairies posent des
actes dans le sens de la protection de l'environnement et en particulier des
ressources en eau. Il y a aussi les organes de gestion des bassins. Celui du
bassin de l'Ouémé dans lequel se situe la basse vallée de
l'Ouémé, est le Comité de Bassin de
l'Ouémé.
Ø Associations de la société
civile : Ce sont les structures d'éveil de conscience. Il y a
des ONG spécialisées dans la promotion et la protection des
ressources naturelles qui se mettent en association pour jouer leur partition
dans la gestion intégrée des ressources naturelles.
191
Les confessions religieuses, religions endogènes, la
représentation des rois sont des canaux pacifiques, non
négligeables pour que la sensibilisation et l'information sur la GIRE
donnent les résultats escomptés.
Ø Usagers regroupent les populations
bénéficiaires, les associations, groupements professionnels ou
entreprises dont les activités sont relatives à l'eau ou
impactent les ressources en eau.
6.2.1.2. Compétences des acteurs de
l'eau
Les différentes familles d'acteurs (structures de l'Etat,
collectivités locales, Associations de la société civile
et usagers) s'organisent au niveau bassin pour constituer le comité de
bassin. C'est le Comité de Bassin de l'Ouémé (CBO) qui
couvre le secteur d'étude.
Le CBO est mis en place en décembre 2016 avec le
soutien financier du programme OmiDelta du Royaume des Pays-Bas. Cela confirme
la disponibilité de ce partenaire à poursuivre ses appuis au
processus de la GIRE au Bénin et plus spécifiquement dans le
delta de l'Ouémé. Le CBO est composé de 51 membres qui
regroupent toutes les catégories d'acteurs du bassin sans discrimination
répartie suivant des quotas. Ces quotas visent à garantir une
représentativité équilibrée entre les
différents collèges et au sein des sous-collèges. Le choix
des membres du CBO a tenu compte de leur répartition géographique
à l'échelle du bassin et des sous-bassins hydrographiques. Quatre
familles d'acteurs constituent les 51 membres. Les usagers ont le plus grand
quota (21 membres) parce qu'ils sont les premiers concernés. Il s'agit
des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, des pisciculteurs,
des gestionnaires de l'approvisionnement en eau potable, des carrières,
du tourisme, du transport, des gros consommateurs ou pollueurs. Les
collectivités locales sont représentées par 13 membres.
Ils sont désignés par l'ensemble des 46 mairies qui sont
concernées par le bassin. Les
192
Structures Déconcentrées de l'Etat ont fourni 12
membres. Il s'agit de la préfecture, des services
déconcentrés en charge de l'eau, de l'agriculture, de
l'élevage, de la pèche et de l'environnement. Enfin, il y a
l'ensemble des associations da la société civile. En effet, les
pouvoirs traditionnels et confessions religieuses, les ONG,
particulièrement celles qui s'occupent de la protection et de la
défense du cadre de vie et les associations de veille citoyenne se sont
concertés pour donner 5 membres. La mission du CBO est essentiellement
de conduire la Gestion Intégrée de la Ressource en Eau du bassin
de l'Ouémé. Cet organe est aussi le portage de tous les
investissements et les initiatives qui seront faits dans le bassin. Leur
rôle est aussi de contribuer à l'élaboration,
l'actualisation et la mise en oeuvre des Schémas d'aménagement et
de Gestion des Eaux des sous-bassins ; l'élaboration des programmes
d'intervention en réponse aux besoins d'utilisation des eaux ; la lutte
contre les inondations et enfin la mise en application des principes «
pollueur-payeur, préleveur-payeur » (MEEM, 2017). Selon le
décret N° 2015-675 du 31 décembre 2015 portant
création, attributions, organisation et fonctionnement de l'Agence du
Bassin de l'Ouémé (établissement public à
caractère scientifique et social), l'ABO est créée pour le
compte du bassin hydrographique de l'Ouémé et assure le
secrétariat du CBO. Toutefois, la politique actuelle du gouvernement est
la gestion de tous les bassins par une seule agence, Agence Nationale des
Bassins Hydrographiques (ANBH).
6.2.1.2.1. Rôle des structures de
l'Etat
· Ministère de l'Eau et des
Mines
L'État à travers le Ministère en charge
de l'eau dans son rôle régalien est responsable de la
définition de la politique sectorielle, de la stratégie nationale
et de la réglementation. Les structures concernées par la gestion
des ressources en eau de ce ministère sont principalement la Direction
Générale de l'Eau, la Société Nationale des Eaux du
Bénin (SONEB) et leurs
193
démembrements. A travers le ministère en charge
de l'eau, l'État joue plusieurs rôles conformément à
la loi n° 2010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l'eau en
République du Bénin. En vue de la conservation des ressources en
eau, l'Etat assure dans le temps et dans l'espace, un équilibre entre la
disponibilité de la ressource en eau en quantité et en
qualité et les besoins à satisfaire selon les divers usages et
fonctions de l'eau. Il définit la politique nationale du secteur de
l'eau et veille sur sa mise en oeuvre, assure l'orientation et la coordination
des actions des partenaires techniques et financiers dans le secteur de l'eau.
L'Etat apporte également un appui financier aux communes à
travers le Fonds d'Appui au Développement des Communes (FADeC), de
l'assistance-conseil aux communes à travers les Structures
Déconcentrées de l'État (SDE) et aux intervenants
impliqués dans le secteur de l'eau à travers des actions
d'informations, de formations et d'assistance technique et conseils.
(16Twww.eaubenin.bj16T)
· Ministère de la
Santé
Ce ministère se charge de la mise en oeuvre de la
politique du gouvernement dans les domaines de l'hygiène, de
l'assainissement de base, de la lutte contre le paludisme et les maladies
d'origines hydriques et hydro-fécales. Il définit les normes
relatives aux ouvrages d'assainissement et gère la police sanitaire. Il
anime et coordonne les activités de promotion de l'hygiène et de
l'assainissement en milieu rural et urbain. Les structures techniques
concernées par la gestion de l'eau sont principalement : la Direction de
l'Hygiène et de l'Assainissement de Base, la Direction Nationale de la
Protection Sanitaire, les Directions Départementales de la Santé.
(16Twww.sante.gouv.bj16T). Les Directions
Départementales de la Santé (DDS) sont, quant à elles,
responsables du contrôle de la qualité de l'eau depuis la
distribution jusqu'à la consommation. Elles sont en outre responsables
de l'appui aux gestionnaires des infrastructures d'eau potable dans
l'élaboration
194
et l'exécution du Plan de Gestion de la
Sécurité Sanitaire de l'Eau (PGSSE) et de l'Information
Éducation Communication (IEC) pour un changement de comportement des
ménages.
· Ministère de l'Agriculture, de
l'Élevage et de la Pêche.
Ce ministère et ses structures
déconcentrées (Direction Départementale de l'Agriculture,
de l'Élevage et de la Pêche), sont chargés de
définir et de mettre en oeuvre la politique du gouvernement en
matière de progrès technique en agriculture, élevage et
pêche, de faciliter l'exploitation des ressources naturelles à des
niveaux compatibles avec la satisfaction des besoins du pays en veillant au
respect des équilibres écologiques. Il dispose de plusieurs
administrations techniques dont les compétences se rapportent à
la gestion des ressources en eau : la Direction du Génie Rural
(aménagements hydroagricoles), la Direction de l'Agriculture, la
Direction de la Production Halieutiques, la Direction de l'Élevage, la
Direction de la Production Végétale
(16Twww.agriculture.gouv.bj16T). Enfin, le Projet phare de ce
ministère dans la basse vallée de l'Ouémé est le
Projet d'Appui aux Infrastructures Agricoles dans la Vallée de
l'Ouémé (Paia-Vo) (16Twww.paia-vo.org16T).
L'objectif de ce projet est de développer les infrastructures de
production et de commercialisation de la basse et moyenne vallée de
l'Ouémé pour la promotion des filières porteuses de
croissance. Les actions de ce projet en concertation avec les structures en
charge de la gestion de l'eau contribueront à la valorisation de la
deuxième vallée la plus riche du monde après le Nil.
· Ministère du Cadre de Vie et du
Développement Durable.
Ce ministère conduit la politique gouvernementale en
matière de protection de la qualité environnementale et de la
gestion durable des ressources naturelles. Il assure la coordination et le
suivi de la mise en oeuvre de la stratégie de lutte contre les risques
et les calamités, la lutte contre la pollution des eaux continentales et
marines, le suivi de la mise en oeuvre du plan
195
d'action national de lutte contre la désertification.
Il dispose d'une police environnementale et d'une police forestière. En
lien avec les ressources en eau, plusieurs structures de ce ministère
exercent des compétences spécifiques ou partagées avec
d'autres ministères : l'Agence Béninoise pour l'Environnement, la
Direction Générale de l'Environnement et du Climat, la Direction
Générale des Forêts et des Ressources Naturelles, le Centre
National de Gestion des Réserves de Faune et enfin le Centre National de
Télédétection et de Surveillance du Couvert
Végétal. (BEPP, 2012)
6.2.1.2.2. Collectivités locales
Depuis l'avènement de la décentralisation au
Bénin, la loi 97-029 du 15
janvier 1999 portant sur l'organisation des communes en
République du
Bénin (articles 82 à 107) confère aux
communes certaines
responsabilisations. Au titre des compétences à
elles dévolues, il y a :
- la réalisation et l'équipement des
infrastructures hydrauliques ;
- la fourniture et la distribution de l'eau potable ;
- la construction d'ouvrages de protection contre les
inondations
- l'évacuation des eaux pluviales ;
- la collecte et le traitement des déchets solides autre
que les déchets
industriels ;
- la réalisation et l'entretien des voies urbaines et de
leurs réseaux
d'assainissement en zones agglomérées ;
- la réalisation, l'entretien et la gestion des gares
routières et des
embarcadères ;
- la préservation des conditions d'hygiène et de
salubrité publique,
- la distribution d'eau potable,
- la protection sanitaire autour des captages d'eau, forages et
puits,
- l'assainissement privé des eaux usées,
- la lutte contre les vecteurs des maladies transmissibles,
196
- les déchets industriels,
- l'élaboration de la réglementation en
matière d'assainissement individuel.
De ce fait, la mairie est le maître d'ouvrage des
aménagements hydro-agricoles de la commune conformément au code
général des collectivités territoriales.
6.2.1.2.3. Associations de la société
civile
Ces acteurs jouent le rôle d'éveil de conscience
et la veille citoyenne. Ils protègent et défendent les
intérêts des usagers dans l'esprit d'une GIRE respectueuse de
l'environnement. Ils prônent et sensibilisent sur les stratégies
de changement de comportement en matière d'hygiène,
d'assainissement et d'écocitoyenneté avec les relais
communautaires, les inter-médiateurs sociaux et les gardiens de la
tradition
6.2.1.2.4. Usagers
Les usagers sont les principaux utilisateurs des ressources
en eau. Ils ont une faible connaissance de la politique de l'État dans
la gestion des ressources en eau. Ils se contentent de prélever et
d'utiliser la ressource sans se soucier de son devenir. Dans le secteur
d'étude, ces acteurs s'organisent souvent en association ou groupement,
mais n'ont pas un cadre fonctionnel de concertation pour échanger sur la
gestion concertée des ressources en eau en lien avec la protection de
leur environnement et son devenir.
La figure 52 présente l'organigramme des relations
entre les différents acteurs intervenant dans la gestion des ressources
en eau. C'est un exemple qui illustre l'organisation autour de
l'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) dans le secteur d'étude. Cette
relation est la même dans tout le Bénin puisqu'elle est
basée sur les directives nationales.
Maître d'ouvrage
COMMUNE
Réalisation
Contrat de gestion
Intermédiation social
FONTAINIER
Prestation
Bénéficiares
Veille citoyenne et prestation
ASSOCIATION DES CONSOMMATEURS D'EAU POTABLE
STRUCTURE D'INTER- MEDIATION SOCIAL
POPULATION
ENTREPRISE
FERMIER/ DELEGATAIRE
EXPLOITANT
Prestation
Assistance conseil
STRUCTURE DECONCENTREE DE L'ETAT
ETAT
Transfère de la maîtrise d'ouvrage et
ressources financières
197
Figure 52 : Organigramme des relations entre les
différents acteurs intervenant dans la gestion des ressources en eau,
cas de l'AEP Source : COCKER, 2018.
198
6.2.2. Mise en oeuvre de la GIRE
Après l'état des lieux, cette partie fait
l'évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE, pose le diagnostic et fait
des préconisations pour une GIRE efficace dans le contexte des
changements climatiques.
6.2.2.1. Évaluation de la GIRE
La démarche mise en place est inspirée de celle
de l'ONU et consiste à évaluer le degré de mise en oeuvre
de la gestion intégrée des ressources en eau à partir de
l'indicateur 6.5.1 des ODD à l'horizon 2030.
Les résultats de cette évaluation sont
présentés par critère d'évaluation.
· Environnement favorable
Aspects politiques : l'environnement favorable comprend les
outils de base politiques, juridiques et de planification visant à
soutenir la mise en oeuvre de la GIRE. Selon les acteurs, plusieurs politiques
ont été élaborées depuis les années 1990.
Toutefois, ces politiques sont caractérisées par un degré
de mise en oeuvre moyen-faible dans l'échelle de notation. Elles sont
basées sur la GIRE, approuvées par le gouvernement et commencent
à être utilisées par les autorités pour guider les
travaux. On peut noter des textes tels que la Stratégie Nationale
d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural (SNAEPMR) en 1992
basée en ce moment sur l'approche par la demande et l'adoption de la
GIRE en 1998. Ces textes ont évolué avec l'actualité pour
valoriser la mise en oeuvre de la GIRE. Il y a également
l'élaboration de la Politique Nationale de l'Eau en 2009, la mise en
place du Conseil National de l'Eau (CNE) et l'adoption du Plan d'Action
National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) en
2011. Enfin, l'élaboration du Schéma Directeur
d'Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin de l'Ouémé
(SDAGE) Ouémé en 2013 ainsi que l'adoption du décret
mettant en place le Fonds National de l'Eau en 2015.
199
Aspects juridiques : en ce qui concerne le cadre juridique et
réglementaire de la gestion de l'eau, le Bénin dispose d'un
arsenal important et diversifié se rapportant à la protection et
à la sauvegarde des ressources naturelles. Ces instruments juridiques
ont été régulièrement renforcés par des
dispositions adaptées aux engagements internationaux pris par le pays et
à l'évolution du cadre socio-économique et culturel.
L'analyse de ce cadre juridique et règlementaire révèle
qu'il a longtemps été régi par la loi N° 87-616 du 21
septembre 1987 portant Code de l'eau en République Populaire du
Bénin.
Les graves imperfections de ce code de l'eau ont conduit le
gouvernement à proposer une réforme générale de la
législation et faire adopter et promulguer la loi n° 2010-44 du 24
novembre 2010 portant gestion de l'eau en République du Bénin en
remplacement dudit code. Cette loi fixe les principes relatifs à la
gestion et à la protection particulière de l'eau, précise
le statut juridique et le régime de l'eau, définit le cadre
institutionnel et les interventions publiques dans le secteur, les instruments
de planification et de financement, les dispositions prospectives et
pénales. Cette loi vise à mettre fin à la gestion purement
sectorielle, très centralisée, peu efficiente et qui ne
préserve pas la ressource en eau dans ses multiples dimensions sociale,
économique et culturelle.
Cependant, même si l'arsenal juridique du pays est
assez fourni, des problèmes de mise en application se posent. D'ailleurs
la quasi-totalité des acteurs enquêtés signalent le
non-respect des textes juridiques et leur faible vulgarisation. Selon ces
acteurs, le degré de mise en oeuvre des lois nationales sur les
ressources en eau est moyennement faible. Ces lois existent, mais ne sont pas
mises en application. Quant au Plan d'Action National de Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) déjà
adopté par le gouvernement, il a été élaboré
sur la période 2011-2025 et divisé en trois phases de cinq ans.
Il est actuellement à sa seconde phase de mise en oeuvre,
200
mais les effets sont peu perceptibles. La figure 53
présente le résultat de l'évaluation de la section «
environnement favorable » par les différentes familles
d'acteurs.
Structures déconcentrées de l'Etat
Collectivités locales
Usagers Associations de la société
civile
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Familles d'acteurs
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
45
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
50
|
|
0 10 20 30 40 50 60
Note moyenne
Figure 53 : Evaluation de l'environnement favorable selon les
familles
d'acteurs
Source : Travaux de terrain, 2018
Le niveau de mise en oeuvre de la section «
environnement favorable » varie suivant les familles d'acteurs
interrogées. Les associations de la société civile et les
usagers estiment que l'environnement est faiblement favorable à la mise
en oeuvre de la GIRE. Les notes octroyées sont respectivement de 20 et
25. Par contre, les collectivités locales et les structures
déconcentrées de l'Etat attribuent respectivement les notes de 45
et 50. Selon elles, même s'il reste à faire, des efforts sont
perceptibles pour l'environnement favorable dans la mise en oeuvre de la
GIRE.
Ainsi, sur la base des avis des enquêtés, la
section « environnement favorable » obtient la note 35 pour cette
évaluation. De ce fait, le cadre politique, juridique et
réglementaire est faiblement favorable à la gestion
intégrée de la ressource en eau.
· 201
Institutions et participation
Le cadre institutionnel de la gestion des ressources en eau
est constitué de nombreux acteurs tant sur le plan national que local.
Il comprend les acteurs du secteur public dont notamment les ministères
concernés par la gestion de l'eau, les collectivités
territoriales, les groupements d'usagers et les acteurs du secteur privé
à travers leurs différentes actions sur le terrain. Des organes
de concertations sont également mis en place. A l'échelle du
bassin, on peut citer le Comité de Bassin de l'Ouémé (CBO)
mis en place par décret n° 2011621 du 29 septembre 2011. Il est
composé des collectivités locales, des représentants des
usagers, des structures déconcentrées de l'Etat et des
organisations socioprofessionnelles. Sa mission est de définir et de
planifier, de façon concertée, les axes de gestion et de
protection des ressources en eau à l'échelle du bassin de
l'Ouémé. Au niveau national, il y a le Conseil National de l'Eau,
créé par décret n° 2011-574 du 31 août 2011. Il
est composé de l'administration publique, des collectivités
territoriales, de la société civile, des scientifiques et
chercheurs, du Fonds National de l'Eau et également de l'Agence de
l'Eau. Sa mission est de contribuer à la prise de décisions en
matière de gestion des ressources en eau conformément aux
politiques et stratégies de développement du Bénin.
Le cadre institutionnel est donc bien défini et est
favorable à la GIRE. Les attributions des différents acteurs
(Structures Déconcentrées de l'Etat, collectivités
locales, société civile, usagers) sont établies. Les
réunions du Comité de Bassin de l'Ouémé se tiennent
une fois par an, mais l'application des décisions prises peine à
suivre. Le constat majeur est que l'ancrage et la mise en oeuvre de ces divers
cadres ne sont pas bien implémentés sur le terrain. La figure 54
présente le résultat de l'évaluation de la section «
institutions et participation » par les différentes familles
d'acteurs.
Structures déconcentrées de l'Etat
Collectivités locales
Usagers Associations de la société
civile
35
30
60
55
Familles d'aacteurs
0 20 40 60 80 100
Note moyenne
202
Figure 54 : Evaluation de la section institutions et
participation selon les familles d'acteurs
Source : Travaux de terrain, 2018.
Les résultats de l'évaluation de la section
« institution et participation » varient suivant les familles
d'acteurs interrogées. Les associations de la société
civile et les collectivités locales estiment que l'éventail et le
rôle des institutions politiques, sociales, économiques et
administratives qui participent à la mise en oeuvre de la GIRE est
moyen-faible. Les notes octroyées sont respectivement de 35 et 30. Mais
les usagers et les structures déconcentrées de l'Etat ont
attribué respectivement les notes de 60 et 55. Ils estiment que
même s'il reste encore des aspects à parfaire, les institutions
qui participent à la mise en oeuvre de la GIRE dans le secteur
d'étude jouent leur rôle.
Globalement, les réponses des acteurs aux
différentes rubriques de cette section l'ont créditée de
la note 45 sur l'échelle de 0 à 100. Le cadre institutionnel est
donc moyennement favorable à la gestion de la ressource en eau.
· 203
Instruments de gestion
L'insuffisance d'instruments ou outil permettant aux
décideurs et aux utilisateurs de prendre des décisions rend
difficile la gestion durable de la ressource en eau. En effet, le niveau de
connaissance de la ressource demeure faible au point où les informations
disponibles sont insuffisantes pour permettre une bonne planification des
actions. Par ailleurs, les instruments techniques les plus avancés
(modélisation, imagerie satellitaire, technicité des laboratoires
d'analyse d'eau) ne sont pas encore utilisés quotidiennement et ne sont
en réalité maîtrisés que par un petit nombre de
cadres, en général au niveau des universités. Bien que sur
les eaux de surface, le réseau de base composé d'une dizaine de
stations centrées sur l'Ouémé et les principaux cours
d'eau s'est densifié et s'est étendu au fil des années aux
plans d'eau, les rapports périodiques sur l'état de la ressource
sont sporadiques avant de disparaître depuis 2008. Ce qui ne facilite pas
un suivi continu de la ressource, en vue de faire les projections et analyses
nécessaires pour mieux planifier les usages de l'eau et anticiper sur
les risques et catastrophes liés aux changements climatiques dans le
bassin. La figure 55 présente la situation de la section «
instruments de gestion » par familles d'acteurs
Note moyenne
Structures déconcentrées de l'Etat
Collectivités locales
Usagers Associations de la société
civile
|
35
|
|
|
30
|
30
|
|
|
|
|
25 25
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Familles d'acteurs
204
Figure 55 : Evaluation de la section instruments de gestion selon
les familles
d'acteurs
Source : Travaux de terrain, 2018.
L'analyse de la figure 55 montre que tous les acteurs ont
approximativement la même perception de la section « instruments de
gestion ». En effet, les associations de la société civile
l'ont créditée de 30 points, les Structures
Déconcentrées de l'Etat et les collectivités locales de 25
points et les usagers de 20 points. Ainsi, les avis des familles d'acteurs
montrent qu'il reste beaucoup d'effort à faire pour améliorer la
mise en oeuvre de la GIRE en ce qui concerne cet indicateur.
Ce tableau peu reluisant peint par les acteurs
questionnés, explique la note de 25 sur l'échelle de 0-100
obtenue par cette section et dénote du faible niveau de mise en oeuvre
de la GIRE pour ce critère.
· Financement
L'insuffisance de financement est un facteur limitant
l'ensemble des aspects de la mise en valeur et de la gestion des ressources en
eau. En effet, concernant les aspects économiques et financiers, on note
que quelques
205
financements ont été mobilisés pour la
mise en oeuvre de certains projets. Il s'agit des financements non exhaustifs
suivants :
- Financement néerlandais obtenu à travers le
programme OmiDelta ;
- Financement allemand GIZ obtenu à travers la KFW
;
- Financement de la Banque Mondiale, l'UEMOA, la BAD
Ces financements sont en général disparates et
peu coordonnés ce qui ne facilite pas la priorisation et la mise en
commun des actions pour une meilleure mise en valeur et gestion de la ressource
en eau. Les acteurs rencontrés ont déploré
également le faible taux de consommation budgétaire dû aux
longues procédures administratives et une absence d'harmonisation entre
les dépenses réalisées et les prévisions.
Toutefois, le financement du secteur de l'eau au Bénin
reste en partie tributaire de l'aide extérieure. Sur la période
1993 à juin 2004, le secteur de l'alimentation en eau potable et de
l'assainissement a bénéficié des investissements d'un
montant total de 65,22 milliards de francs CFA financé à hauteur
de 76 % par les partenaires au développement et 24 % par le budget
national (BEPP, 2012). Sur la période 2002-2007, la part du budget
national effectivement consacrée annuellement à l'eau est encore
faible et s'évalue en moyenne à 0,44 % (SIGFIP-Bénin,
2008) et si les ressources transférées aux communes sont
passées de 600 millions à 2,6 milliards entre 2013 et 2014, c'est
le fait d'un seul partenaire extérieur. Ces financements sont plus
orientés vers l'AEP, et ne couvrent malheureusement pas tous les aspects
de la GIRE. La figure 56 montre l'évaluation de la section «
financement » selon les familles d'acteurs
Familles d'acteurs
Structures déconcentrées de l'Etat
Collectivités locales
Usagers Associations de la société
civile
5 10 15 20 25
Note moyenne
15
20
20
25
206
Figure 56 : Evaluation de la section financement selon les
familles d'acteurs Source : Travaux de terrain, 2018.
Le niveau de mise en oeuvre de la section « financement
» est généralement faible selon les familles d'acteurs
interrogées. Elles pensent qu'il n'y a pas une bonne adéquation
entre le financement disponible pour le développement des ressources en
eau et la gestion qui en est faite par les différentes entités
bénéficiaires. C'est pour cela que les associations de la
société civile ont donné la note 25 pour cette section,
les structures déconcentrées de l'Etat et les usagers ont
donné 20 et les collectivités locales ont donné la note
15. Cela explique la note la plus faible de 20 sur l'échelle de 0
à 100 obtenue par cette section à l'issue des échanges
avec les acteurs.
· Synthèse de
l'évaluation
L'évaluation de la gestion durable de la ressource en
eau fait ressortir plusieurs points faibles du système de gestion actuel
de l'eau notamment le faible niveau de financement, l'insuffisance des
instruments de gestion, le faible niveau d'application des politiques et les
textes juridiques. On note aussi une faiblesse de l'information et de la
communication concernant les
207
activités qui pouvaient donner de la visibilité
à la GIRE et lui accorder la place qui devrait être la sienne dans
le secteur de l'eau. La figure 57 montre le niveau de mise en oeuvre de la GIRE
dans le secteur d'étude.
Note de l'indicateur
6.5.1
Financement
Environnement favorable
100
40
80
60
20
0
Instruments de gestion
Institutions et participation
Figure 57: Évaluation de la mise en oeuvre de la GIRE
Source : Travaux de terrain, 2018
De façon globale, cette évaluation
révèle un score moyen de 31 pour le degré de mise en
oeuvre de la GIRE dans le milieu ce qui traduit un degré de mise en
oeuvre qualifié de moyen-faible. Ainsi, les éléments de la
GIRE sont généralement institutionnalisés et leur mise en
oeuvre est en cours.
6.2.2.2. Diagnostic de la gouvernance des ressources en
eau
Le diagnostic de la gouvernance des ressources en eau est
résumé en deux
facteurs: les facteurs internes et les facteurs externes
illustrés respectivement par le Tableau XXII et le Tableau XXIII.
· 208
Les facteurs internes
Ces facteurs regroupent les forces et les faiblesses de la
gouvernance de l'eau. Le secteur d'étude dispose en effet, d'importantes
ressources en eau qui, bien gérées, lui permettront de desservir
toute la population et de satisfaire judicieusement les demandes en eau des
différentes branches d'activités. Ces forces sont aussi
l'existence de diverses initiatives locales structurant les usagers de l'eau
pour une gestion concertée, responsable et durable de la ressource.
Cependant, les différents résultats obtenus
révèlent que les ressources en eau du secteur d'étude,
malgré leur disponibilité, sont confrontées à
plusieurs problèmes limitant leur bonne gouvernance. Ainsi, les travaux
ont permis d'identifier les problèmes se rapportant principalement
à :
- l'insuffisance de ressources techniques et humaines de
qualité, les collectivités locales sont en général
dotées d'un personnel réduit et dont les capacités
devraient être renforcées ;
- l'insuffisance de ressources financières internes
durables et de moyens matériels et techniques ;
- les usagers n'ont ont une faible connaissance ou une
mauvaise lecture des cadres juridiques, réglementaires et
institutionnels de la gestion de cette ressource.
- l'augmentation de la pression démographique sur les
ressources en eau déjà vulnérable aux changements
climatiques et les situations de plus en plus conflictuelles à propos de
leur partage ;
Toutefois, l'encombrement des plan d'eau et leur pollution,
l'insuffisance et la mauvaise répartition des ouvrages hydrauliques
ainsi que la mauvaise gestion, rendent difficile l'accès des populations
à une eau potable et constituent des limites au développement. Le
tableau XXIII présente les facteurs internes liés à la
gestion de l'eau.
Tableau XXIII : Facteurs internes liés à la
gestion de l'eau
Disponibilité de la ressource en eau - Pollution,
encombrement et envasement des
cours d'eau et plan d'eau
- Mauvaise répartition spatio-temporelle des ressources
en eau et la dégradation des écosystèmes ;
- Augmentation de la pression démographique sur les
ressources en eau
- Augmentation des situations de plus en plus conflictuelles
à propos du partage de la ressource ;
- Non maitrise de la mobilisation de l'eau
Apport d'éléments minéraux et organiques
lors des crues limitant ainsi le coût de production
Existence de structure assurant l'intermédiation
sociale
Veille citoyenne à travers les associations
Existence d'initiative locale pour une gestion
concertée de la ressource
Existence d'un schéma d'aménagement et de
gestion des ressources en eau (SDAGE)
Programme d'investissement séquentiel dans le Delta de
l'Ouémé (Plan Delta de l'Ouémé)
Reconnaissance légale de certaines organisations de la
société civile notamment les ONG (CIPCRE, (PNE, Social Watch,
BEES...) et leur positionnement institutionnel comme étant des acteurs
incontournables dans le secteur de l'eau
Services chargés de l'environnement au sein des
collectivités locales
- Inondations induisant les déplacements de population
et la propagation de maladies
- Déficit de communication et de mobilisation des
populations autour des projets de développement
- Faible capacité d'appropriation des
problématiques de la gouvernance de l'eau -
Insuffisance dans l'accompagnement des
collectivités locales
- Timide mise en oeuvre du SDAGE
- Non-exécution de tous les projets prévus dans
le Plan Delta
- Moyens d'actions limités
- Insuffisance de synergie d'action
- Faible accompagnement du pouvoir public
- Insuffisance de capacités et de ressource en
matière de gestion de l'environnement au niveau communale
- Insuffisance de cadre technique qualifié
209
Existence d'entreprise et de bureau - Retard dans la
réalisation des études et des
d'études qualifiés pouvant réaliser les
ouvrages
ouvrages - Défaut d'actualisation des études
avant
réalisation
- Non-respect des prescriptions techniques lors de la
réalisation
Suivi de la ressource en eau - Insuffisance de matériels
techniques,
moyens financiers et de ressources humaines
qualifiées pour mieux organiser le suivi de la
Forces
Faiblesses
210
ressource
- Insuffisance des données disponibles sur les
ressources en eau
- conflit d'attribution
Nappe phréatique peu profonde par - Remonté de sel
par ascension capillaire endroit facilitant l'accès aux ressources -
Inondation par remontée de la nappe
en eau souterraine souterraine
- Contamination des eaux souterraines
- Prolifération des PEA privés non
réglementés
Existence de source d'eau alternative - Négligence des
infrastructures
- Mauvaise gestion des encaissements de vente d'eau
Disponibilité de la Programmation - Mauvaise
répartition des ouvrages
Communale Eau (PCEau) - Non-respect de la priorisation communale
:
choix déterminé par l'influence politique
Exploitation du sable fluvio-lagunaire - Insuffisance d'outils
appropriés
Développement des activités - Pollution de la
ressource en eau agropastorales
· Les facteurs externes
Ces facteurs regroupent les opportunités et menaces
liées à la gouvernance de l'eau dans le milieu d'étude.
Le secteur d'étude dispose des conditions climatiques
et hydrologiques favorables à la disponibilité de l'eau comme le
confirment les résultats du chapitre 4. Il bénéficie
également de nombreuses opportunités pouvant lui assurer une
gestion efficiente de la ressource en eau. Cependant, l'insuffisance de
collaboration entre les institutions, l'inexistence d'un cadre formel de
concertation entre elles, l'insuffisance des ressources financières, la
lenteur dans l'application des politiques, constituent des
éléments entravant cette gestion. Le tableau XXIV affiche les
facteurs externes liés à la gestion de l'eau.
Tableau XXIV : Facteurs externes liés à la gestion
de l'eau
Conditions climatiques favorables à la
disponibilité en eau
Existence d'un impressionnant cadre juridique de
régulation de la gestion des ressources en eau
Transfère de la maîtrise d'ouvrage et
ressources financières aux communes
Assistance-conseil des structures déconcentrées
de l'État
Appui financier et technique des PTF
Existence d'une volonté politique indubitable de la
part des autorités publiques au plus haut niveau de réformer le
secteur de l'eau,
- Aléas climatiques défavorables à la
disponibilité
de la ressource en eau
- Mauvaise application des lois en matière de
gestion de l'eau
- mauvaise connaissance ou une mauvaise lecture
des cadres juridique, réglementaire et
institutionnel de la gestion des ressources en eau
- Mauvaise gestion et la corruption
- Insuffisance de ressources humaines et
financières internes durables
- Difficultés dans la consommation des ressources
financières
- Insuffisance de ressources financières et de
moyens matériels et techniques
- Manque de plan de formation continue et d'un
fonds documentaire conséquent dans les
administrations publiques
- Prédominance des institutions publiques dans la
gestion des ressources en eau qui ne reflète pas
la grande diversité des acteurs ;
- Mauvaise répartition des responsabilités
- Éparpillement des centres de décision,
- Chevauchements de compétences
- Conflit d'intérêt et concurrence,
- Faible collaboration et concertation entre les
acteurs ;
- Dépendance continue
- Difficultés dans la prise en charge des actions
après retrait des PTF
- Lenteur dans l'application des politiques
- Insuffisance d'un suivi-évaluation des
activités
- Faible progression du financement intérieur
211
6.2.3. Préconisations pour une GIRE dans le
contexte des changements climatiques
L'état des lieux de la gestion actuelle des ressources
en eau a permis de mettre l'accent sur les faiblesses du système. Les
suggestions proposées face à ces faiblesses sont, d'une part,
d'ordre général, portant sur
212
« l'environnement » du système, et d'autre
part, plus spécifiques à la basse vallée de
l'Ouémé.
6.2.3.1. Mise en place des mécanismes de
financement
L'évaluation du niveau de mise en oeuvre de la GIRE a
montré un faible financement du secteur de l'eau au Bénin. Il
serait souhaitable de mettre en place une politique de mobilisation et
d'orientation efficace des financements. A cet effet, des plans de financement
doivent être mis en place. Ainsi, l'État peut renforcer le
financement du secteur public et privé à travers l'instauration
de redevance, de taxe, d'amende, la promotion d'initiative privée et le
Partenariat Public-Privés.
L'instauration de ces redevances à travers les
principes utilisateur-payeur et pollueur-payeur alimentera un fond de l'eau qui
visera à soutenir les initiatives et les efforts de la GIRE. Ce
financement peut également être soutenu par la participation
librement consentie des populations. Les enquêtes menées
auprès des populations à la base ont en effet montré que
75 % sont favorables à une contribution financière pour la mise
en valeur et de la gestion concertée des ressources en eau.
Le recours au Partenariat Public-Privés est un mode
complexe de financement des investissements publics qui sera également
d'un grand atout pour la valorisation du milieu. Par ce mode de financement
innovant, le partenaire privé se chargera de mobiliser la majeure partie
des financements pour les différentes études et
réalisation dans le but de rendre fonctionnel la gestion
intégrée des ressources en eau. Le partenaire privé sera
remboursé par le principe d'usager-payeur et Etat-payeur.
Le développement de l'écotourisme peut
également engendrer des revenus significatifs dans le cadre de cette
mobilisation des ressources financières. En effet, il représente
une occasion pour les collectivités locales de diversifier leurs
activités économiques tout en protégeant leurs ressources
naturelles.
213
6.2.3.2. Participation de toutes les parties
prenantes
L'eau étant un bien public, les populations devront
être sensibilisées et formées à la protection de
l'environnement en général et de l'eau en particulier. Cette
participation des usagers est un outil de mise en application du principe 4 de
la Conférence de Dublin. Toute politique de l'eau implique en effet, un
haut degré de participation des citoyens, au niveau local, continental,
mondial.
De ce fait, l'organisation de séance de concertations
multiples avec les citoyens est à préconiser par les
autorités locales, l'ambition étant de responsabiliser les
populations et les communautés dans la gestion de leurs affaires
à travers les responsables élus qu'elles se sont données.
De même, pour réduire la surexploitation de l'eau, il faudrait
faire la promotion des techniques d'économie de l'eau, à travers
des actions de sensibilisation d'information et de communication.
Cette participation de toutes les parties prenantes suppose
également l'existence de cadre formel de concertations et la
définition de mécanisme de représentation des acteurs non
étatiques tels que les agriculteurs, les éleveurs, les ONG.
6.3. Discussion
Le modèle d'évaluation du niveau de mise en
oeuvre de la GIRE orientée sur les objectifs de développement
durable, institué par les Nations Unies utilisé dans cette
recherche a permis de mesurer le degré d'application de la GIRE sur tous
les différents aspects pour en dégager un taux global de mise en
oeuvre. C'est la première fois qu'une telle étude est
réalisée dans un bassin versant au Bénin. Le modèle
donne des valeurs estimées en pourcentage et constitue un outil de prise
de décision. Mais les chiffres restent toujours discutables puisque ce
sont des avis d'acteurs, parties prenantes, qui abordent les thématiques
GIRE à eux soumises selon leur conviction et leur position de
214
l'instant. Leur point de vue pourrait être subjectif
pour une raison ou une autre.
D'après les résultats de Cocker et al.
(2019), le secteur d'étude dispose de ressource en eau de surface. De
même, le potentiel en eau souterraine du milieu d'étude est
estimé à 66 % par les travaux de Cocker et al. (2020).
Ainsi, la ressource en eau est disponible pour la mise en oeuvre de la GIRE,
mais elle n'est pas inépuisable. L'évaluation du degré de
sa mise en oeuvre a permis d'avoir une vue globale sur la gestion qui en est
faite. Bien que le secteur public, le secteur privé ainsi que la
société civile et les usagers soient impliqués dans ce
processus de gestion, les résultats ne sont pas satisfaisants puisqu'ils
révèlent que la gestion durable de la ressource en eau n'est pas
une réalité dans la basse vallée de l'Ouémé.
Ces résultats sont corroborés par le document de Politique
Nationale de l'Eau (MEE, 2008) qui reconnait que les ressources en eau du
Bénin sont encore peu valorisées et par conséquent, ne
contribuent au développement socio-économique du pays que dans
une proportion très faible au regard des potentialités
existantes. En effet, le score obtenu pour l'indicateur traduisant le
degré de mise en oeuvre de la GIRE est de 31. Cette valeur est
légèrement en dessous de la moyenne nationale qui est un score de
35 obtenu en 2015 par le Ministère d'État chargé du Plan
et du Développement. Toutefois, ces scores sont compris entre 30 et 50 :
intervalle correspondant à un degré de mise en oeuvre
qualifié de moyen faible. Les résultats obtenus dans la
présente étude étant compris dans ce même
intervalle, ils sont donc similaires à ceux du Plan National de
Développement 2018-2025 (MEPD, 2018) et permettent de conclure que les
éléments de la GIRE sont généralement
institutionnalisés et leur mise en oeuvre est en cours dans le secteur
d'étude.
Un aperçu dans une dimension plus grande,
c'est-à-dire hors du Bénin montre que la problématique de
la mise en oeuvre de la GIRE est toujours
215
d'actualité en Afrique subsaharienne. Selon le
récent rapport UNESCO et UN-Water, (2020), les scores GIRE restent
encore moyen-faible en 2018 pour le Cameroun avec un score de 34, le Ghana
progresse un peu à 49 et le Kenya un peu plus avec un score de 53. En
somme, tous ces scores ont la même appréciation puis qu'ils sont
tous qualifiés de moyen-faible en référence à la
méthodologie par étape pour le suivi de l'indicateur 6.5.1 de
l'ONU.
Par ailleurs, selon IWRM Data Portal de l'ONU, les principaux
scores pour le Bénin en 2017 pour l'indicateur 6.5.1 des ODD
étaient un peu plus optimistes. La figure 58 montre les résultats
d'évaluation par critère en 2017 au Bénin et permet de
faire le lien avec le score du secteur d'étude.
Figure 58: Suivi de l'indicateur 6.5.1 des ODD au
Bénin Source : ONU, 2017
En référence aux résultats de la
présente étude et ceux du Plan National de Développement
2018-2025, il y a encore du chemin pour atteindre ce niveau déjà
très avancé par rapport à la réalité du
secteur d'étude. On en déduit donc que le score global
peut-être élevé pour un pays, mais le même
exercice
216
dupliqué à une échelle plus
réduite, peut révéler une disparité notable, cela
pourrait se comprendre par les particularités de chaque milieu.
Conclusion
Au terme de ce chapitre, il ressort que la mise en oeuvre de
la GIRE dans les communes étudiées a commencé comme au
niveau national, mais avec une acceptation limitée à travers un
engagement faible des groupes d'intervenants comme le confirment les
résultats. Les facteurs qui déterminent la faiblesse de la mise
en oeuvre de la GIRE sont principalement le défaut d'application des
documents adoptés. Si le Schéma Directeur d'Aménagement et
de Gestion des Eaux du bassin de l'Ouémé était
rigoureusement mis en oeuvre depuis sa validation en 2013, les valeurs obtenues
lors de la présente évaluation afficheraient un meilleur niveau
de mise en oeuvre de la GIRE. A cela, s'ajoute l'orientation politique
nationale qui concentre plus les énergies sur l'approvisionnement en eau
potable qu'à la gestion intégrée des ressources en eau.
Ainsi, l'hypothèse 4 de cette étude est vérifiée.
En effet, la plupart des politiques et lois entrant dans le cadre de cette
gestion sont basées sur la GIRE et bien qu'elles soient
approuvées par le gouvernement, elles commencent à peine à
être utilisées par les autorités pour orienter les
activités. De même, le nombre de documents (loi, stratégie,
décret, plan d'action, schéma d'aménagement) n'est pas
négligeable, mais ils souffrent d'une insuffisance de vulgarisation et
d'application. Les mécanismes de suivi de la qualité et des
prélèvements opérés annuellement pour couvrir les
besoins des différentes branches d'activités sont insuffisants
ainsi que le financement pour couvrir l'ensemble des aspects de mise en valeur
de la GIRE. Toutefois, il est à noter que c'est un processus dynamique
et qu'il faudra se mettre au pas pour être au rendez-vous des ODD en 2030
ce qui permettra de répondre aux besoins des différents usages de
la ressource en
217
eau tout en limitant les impacts négatifs de ces
activités dans le contexte des changements climatiques.
218
Discussion générale
L'objectif principal était d'analyser la gestion
actuelle des ressources en eau en vue de déterminer des actions pour une
application de la GIRE dans un contexte de changement climatique. Elle a
d'abord permis de caractériser la variabilité climatique dans le
milieu à travers des méthodes statistiques. L'analyse des
séries climatologiques sur la période 1987-2016
révèle des ruptures de stationnarité avec une reprise des
hauteurs pluviométriques à partir de la fin de l'année
2005. Cette hausse pluviométrique déjà observée par
Vissin et al. (2016) et Alamou et al. (2016) respectivement
dans la basse vallée de l'Ouémé et dans le bassin de
l'Ouémé est sans doute liée au renforcement de la mousson
intertropicale et à l'augmentation de la température.
Par ailleurs dans la basse vallée de
l'Ouémé, l'évolution à la hausse des hauteurs de
pluie est en phase avec celle de l'écoulement et de la recharge ce qui
confirme pleinement la règle qui stipule que la distribution des
débits s'ordonne suivant les mêmes lois statistiques que les
distributions des précipitations dans un bassin versant correspondant
(Dakiche, 1993). Ainsi, l'augmentation de la pluviométrie et de
l'écoulement induit une disponibilité de la ressource en eau de
surface.
Cette étude a également permis la cartographie
des potentialités en eau souterraine et révèle que le
secteur d'étude regorge d'importantes réserves en eau souterraine
sur 66 % du territoire. La marge d'erreur associée à
l'élaboration de cette carte est de 0,038 avec un niveau de confiance de
95 %, ce qui signifie que la carte de potentialité en eau reflète
les réalités du terrain. Dans cette étude, l'utilisation
de tests de sensibilité et de calcul des incertitudes pour la validation
des cartes thématiques est préconisée par
219
certains auteurs comme Mangoua (2013), Doumouya et al.
(2012) et Samake et al. (2011), en vue de palier aux
insuffisances du mode d'évaluation par les courbes de tendances
proposées par Jourda (2005).
Ainsi, la carte thématique des sites potentiels en eau
souterraine peut guider la prise de décision pour une gestion efficiente
des ressources en eau souterraine.
Par ailleurs, les enquêtes réalisées
révèlent que ces ressources en eau souterraine constituent la
première source d'approvisionnement en eau de la population pour les
usages domestiques. Les eaux de surfaces constituent quant à elles, une
source d'approvisionnement alternative. Toutefois, ces eaux de surface sont
essentiellement utilisées pour les activités agropastorales, la
pêche, la navigation et l'extraction du sable. Ces résultats
corroborent ceux de Sossou-Agbo (2013) qui identifie la navigation
fluvio-lagunaire, la pêche, l'exploitation des carrières de sable
et l'exploitation agricole comme étant les usages des ressources en eau
dans le complexe fluvio-lagunaire de la basse vallée de
l'Ouémé au Bénin. Chacun de ces usages implique des
actions de prélèvements ou dérivations de l'eau, des
actions d'extraction en matériaux et des rejets. Ce contexte de
diversité des usages impacte la qualité de la ressource en eau du
fait de plusieurs facteurs, dont la prolifération des plantes aquatiques
et la pollution diffuse. La littérature montre que le
réchauffement climatique augmente la température à la
surface des eaux des lacs réduisant ainsi la productivité et les
taux de capture (Badjeck et al., 2010) ; les fluctuations du niveau de
l'eau affectent négativement les activités de pêche (FAO,
2014); et l'intrusion saline (liée à l'élévation du
niveau de la mer) affecte les populations de poissons et réduit les taux
de capture (Chang et al., 2011). Toutes ces contraintes menacent
les
220
moyens d'existence des communautés de pêcheurs et
leur capacité à fournir du poisson.
Ainsi, la gestion intégrée est donc essentielle
pour assurer un développement durable, prenant en compte la
variabilité des ressources en eau et la diversité de ses usages.
Elle s'impose aujourd'hui comme une approche dans le milieu d'étude. Le
système actuel de la gestion fait intervenir de nombreux acteurs aux
compétences diverses ainsi que plusieurs politiques et
règlementations. Cependant, l'évaluation des paramètres de
ce système montre un faible niveau de mise en oeuvre de la GIRE ainsi
que des faiblesses liées au manque de financement, l'insuffisance
d'instruments pour le suivie de la ressource, la faiblesse de
l'efficacité institutionnelle, de la coordination intersectorielle, et
de l'implication de diverses autres parties prenantes.
221
Conclusion générale
Cette thèse s'inscrit dans la recherche sur la gestion
intégrée des ressources en eau face aux changements climatiques
en milieu rural dans la basse vallée de l'Ouémé. La
gestion actuelle des ressources en eau est analysée et des actions pour
une application de la GIRE dans un contexte de changement climatique sont
déterminées. L'approche méthodologique
développée s'articule autour de plusieurs axes. A travers les
méthodes des statistiques descriptives, la variabilité climatique
a pu être caractérisée.
Les tendances pluviométriques témoignent d'une
variabilité qui se traduit par une fluctuation des
précipitations. Aux années pluviométriques
déficitaires alternent les années pluviométriques
excédentaires avec une tendance significative à la hausse au
seuil de 95 %, à partir de la deuxième moitié de la
décennie 2000. Au plan thermique, une hausse de la température
minimale (1,4°C à Cotonou et 1,81°C à Bohicon) et
maximale (1°C à Cotonou et 1,44°C à Bohicon) est
enregistrée.
Sur le plan hydrologique, l'application du test de Pettitt
à la série hydrologique de la station de Bonou met en
évidence une rupture de stationnarité en 2007 avec une hausse du
débit entre les sous-périodes 19872007 et 2008-2016. De plus, la
hausse de l'écoulement et de la recharge entre les périodes
1987-2007 et 2008-2016 est importante soit respectivement 24,66 % et 13,16 % ce
qui suggère une disponibilité en eau de surface et en eau
souterraine dans le secteur d'étude.
Les usages de la ressource en eau sont diversifiés.
Dans l'ensemble, la disponibilité du point de vue quantitatif de la
ressource en eau aussi bien souterraine que de surface satisfait les
différents usages. Toutefois, la qualité des eaux de surface est
décriée par l'ensemble des acteurs intervenant dans la gestion et
la mise en valeur de cette ressource. Les principales causes
222
mentionnées sont les activités anthropiques. La
gestion de la ressource en eau est donc confrontée aux
difficultés de satisfaction du point de vue qualitatif des
différents usages tout en limitant leurs impacts dans le contexte des
changements climatiques.
Cependant, l'évaluation des paramètres du
système de gestion des ressources en eau montre un faible niveau de mise
en oeuvre de la GIRE. Les faiblesses relevées sont essentiellement
liées à la mobilisation des ressources financières,
à la mise en oeuvre du cadre juridique et institutionnel. Face à
ces faiblesses, la mise en place de mécanismes de financement, la
participation de toutes les parties prenantes à la gestion de la
ressource et la scission entre la gestion des ressources en eau et la gestion
territoriale contribueraient à une gestion efficiente des ressources en
eau. Il faudrait préconiser également, la mise en place d'un
système de suivi quantitatif et qualitatif de la ressource en eau, le
renforcement des capacités des institutions en ressources humaines
qualifiées, la coordination intersectorielle et la vulgarisation des
textes et lois pour renforcer la gestion durable de l'eau.
223
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240
Curriculum Vitae
COCKER Fêmi, Adresse : 02BP : 1537 Porto-Novo,
Bénin Email :
femicocker@gmail.com,
Téléphone : (229) 97 380 793
Identifiant ORCID :
https://orcid.org/0000-0001-9067-2211
Chef Service de l'Eau de
l'Ouémé/DDEEM/OP-Bénin, Spécialiste Eau et
Assainissement, Ingénieur en Gestion de l'Environnement, Master en
Gestion des Projets, Master en Marchés Publics et Partenariats
Public-Privé, Technicien Supérieur en Sciences et Techniques de
l'Eau.
Activités professionnelles avec obtention d'attestation
:
1. Chef Service de l'Eau du département de
l'Ouémé, 2012 à 2019
2. Chef Cellule Informatique et de Suivi Evaluation du
Service de l'Eau du Plateau et de l'Atlantique respectivement de 2008 à
2012 et de 2003 à 2008.
Activités scientifiques avec obtention
d'attestation :
3. Determinants of the volumes of drinking water used in rural
area in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of
Water Science, ISSN: 0992-7158, Vol. : 32, N° 4, 2020,
www.rse.ete.inrs.ca.
4. Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse
vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest),
Article published in La Houille Blanche, N° 2, mai. 2020, pp. 74
-- 85,
www.shf-lhb.org.
5. 241
Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin,
Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-
0958, Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1 -- 5,
http://www.soaphys.org/parutions/.
6. Publication d'un article dans International Journal of
Innovation and Scientific Research ISSN 2351-8014 Vol. 38 No. 2 Sep. 2018,
http://www.ijisr.issr-journals.org/
7. Participation et présentation de communication aux
colloques scientifiques, séminaires, école doctorale au
Bénin, Togo, Burkina-Faso et Sénégal de 2017 à
2019.
8. Stage au laboratoire LaCarto/DGAT/UAC sur la
collète, le traitement et l'analyse des données.
9. Consultant indépendant GIRE/PCEau-PHAC/Etude
pilote/Etude de faisabilité économique et environnementale
respectivement, pour les communes, le CePEPE, l'AIID/Pays-Bas et le Cabinet
Afrique Etudes de 2007 à 2015
10. Formation sur l'exploitation et la maintenance des
systèmes de chloration des AEV au CFME, 2017.
11. Formation sur l'utilisation de Microsoft Excel dans le
dimensionnement des ouvrages d'AEP au CePEPE, 2012
242
Liste des publications
Articles tirés de la présente
thèse
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et
Jacob A. YABI, Cartographie du potentiel en eau souterraine de la basse
vallée de l'Ouémé, Sud-Bénin (Afrique de l'Ouest),
Article published in La Houille Blanche, N° 2, juin
2020, pp. 74 -- 85,
www.shf-lhb.org. DOI:
https://doi.org/10.1051/lhb/2020018
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU et
Jacob A. YABI, Determinants of the volumes of drinking water used in rural area
in the Lower Valley of Oueme in Benin, Article published in Journal of
Water Science, ISSN: 0992-7158, Vol. : 32, N ° 4, mai 2020, pp.
369-376,
www.rse.ete.inrs.ca. DOI :
https://doi.org/10.7202/1069571ar
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU and
Jacob A. YABI, Recent changes in flows in the lower Oueme valley, South Benin,
Article published in J. P. Soaphys, 1 (2019) C19A1, ISSN: 2630-0958,
Vol. N° 1, nov. 2019, pp. 1
-- 5.
http://www.soaphys.org/parutions/. DOI:10.46411/jpsoaphys.19.01.001
Fêmi COCKER, Jean Bosco Kpatindé VODOUNOU,
René ZODEKON, and Jacob A. YABI, «Availability of water resources
and climatic variability in the lower valley of Oueme, south Benin (West
Africa),» International Journal of Innovation and Scientific
Research, ISSN: 2351-8014, vol. 38, no. 2,
September 2018, pp. 289-300.
http://www.ijisr.issr-
journals.org/abstract.php?article=IJISR-18-126-09
Articles hors thèse
René ZODEKON, Léocadie ODOULAMI and Fêmi
COCKER, « Contraintes et défis de la gestion communautaire des
forages équipés de pompes à motricité humaine en
milieu rural dans la commune de Sassa-Zoume au Bénin », La
géographie au service du développement durable, ISBN :
978-99919-8226-7, vol. 1, septembre 2018, pp. 575-585.
Communications scientifiques et rapports
techniques
1. Participation et présentation de communication
à la quatrième journée scientifique du CAMES sur le
thème : « Valorisation des résultats de la recherche et leur
modèle économique » Conseil Africain et Malgache pour
l'Enseignement Supérieur (CAMES)/IRSP Ouidah, BENIN, du 02 au 05
décembre 2019.
2. Participation et présentation de communication
à la deuxième édition des journées doctoriales de
l'EDSAE. Thème : « Recherche
243
scientifique agro-environnementale et développement
durable : contribution de la jeunesse scientifique des universités
Ouest-Africaines » organisée par l'Ecole Doctorale des
Sciences Agronomiques et de l'Eau/l'Université de Parakou, du 04 au 06
novembre 2019.
3. Participation et présentation de communication au
septième Colloque des Sciences, Cultures et Technologies de
l'Université d'Abomey-Calavi portant sur le thème « La
valorisation des résultats de recherche et de l'innovation
technologique, un facteur de développement des nations »
organisé par le Conseil Scientifique de l'Université
d'Abomey-Calavi (BENIN), du 16 au 21 septembre 2019.
4. Participation et présentation de communication au
1er Congrès de la Société Ouest-Africaine de Physique
(SOAPHYS) sous le thème : « Recherche scientifique en physique et
développement endogène en Afrique de l'Ouest »
organisé par Société Ouest-Africaine de Physique
(SOAPHYS), Université Ouaga I Pr Joseph KI-ZERBO
BURKINA FASO, du 30 juillet au 02 août 2019
5. Participation et présentation de communication
à la XVIIIe édition des Journées Scientifiques
Internationales de Lomé (JSIL 2018) sous le thème : «
l'Afrique face aux ODD : quelles recherche et innovation pour un
développement durable ? », organisées par la Direction
de la Recherche et de l'Innovation/UL sur Campus universitaire de Lomé
du 08 au 13 octobre 2018.
6. Participation et la présentation d'une
communication à la troisième édition de l'École
Doctorale Itinérante en Sciences Sociales et Humaines sur le
thème « Approches critiques sur l'Afrique. Confrontation,
circulation et globalisation des savoirs », réalisée
dans le cadre de l'IRIS Études Globales financée par l'IDEX PSL
(ANR-10-IDEX-0001-02 PSL) du 17 au 22 septembre 2018 à l'IRSP de
Ouidah.
7. Participation et présentation d'une communication
à la deuxième édition des Doctoriales pluridisciplinaires
sur le thème « Innovation, Employabilité pour un
développement inclusif et durable », organisées par
l'École Doctorale Développement Durable et Société
de l'Université de THIES (SENEGAL), du 26 au 27 juin 2018.
8. Participation et présentation d'une communication
au Colloque Scientifique International, Doctoriales conjointes 2018 portant sur
le thème « Formations Scientifiques au Service du
Développement Durable », organisé par l'École
Doctorale Sciences Exactes et Appliquées de l'UAC, du 04 au 08 juin
2018.
9. Participation et présentation d'une communication
au Colloque Scientifique International sur « Villes et
développement en Afrique subsaharienne » en hommage
244
au Professeur émérite Benoît D. N'BESSA,
organisé par le Laboratoire d'Etudes des Dynamiques Urbaines et
Régionales (LEDUR) de l'Université d'Abomey-Calavi (BENIN), du 23
au 25 mai 2018.
10. Participation et présentation d'une communication
au Séminaire Scientifique organisé par l'École Doctorale
des Sciences Agronomiques et de l'Eau (EDSAE) de l'Université de Parakou
(BENIN), du 24 au 26 octobre 2017.
11. Participation et présentation d'une communication
au deuxième Colloque Scientifique International de l'Université
de Kara (TOGO) portant sur le thème « La recherche en Afrique :
rétro-vision et vision pour l'émergence du continent »,
du 11 au 15 septembre 2017.
Attestation de validation du plan de
formation
|
REPUBLIQUE DU BENIN
|
|
UNIVERSITE DE PARAKOU
|
|
|
|
245
ECOLE DOCTORALE
« SCIENCES AGRONOMIQUES ET EAU »
Sur la base des activités
énumérées ci-dessous M. COCKER H. Fêmi
a satisfait aux exigences de la formation doctorale à
l'École Doctorale des Sciences Agronomiques et Eau (EDSAE), et totalise
le minimum de 180 crédits requis (= 6 semestres d'activités).
1. Séjours scientifiques, formations et
activités pédagogiques (sous-total = 60
crédits)
1.1.Séjours scientifiques effectués dans
des Laboratoires ou instituts de recherche
- HydroModE-Lab (Laboratoire d'Hydraulique et de
Modélisation
Environnementale) de l'Université de Parakou (juin
à août 2019) - Laboratoire LaCarto, de la FLASH de
l'Université d'Abomey-Calavi
(juin à août 2018)
- Séminaires doctoraux à l'École
Doctorale de la FLASH de l'Université d'Abomey-Calavi et de l'EDSAE de
l'Université de Parakou respectivement du 21 au 31 janvier et 04 au 06
novembre 2019
1.2.Cours et formations théoriques,
méthodologiques et pratiques suivis - Cours de
méthodologie, Université d'Abomey-Calavi (juin 2017)
- Cours sur d'utilisation du logiciel R, Institut National de
l'Eau Université d'Abomey-Calavi (février 2017)
- Formation sur l'utilisation du logiciel SPSS
1.3.Contribution à l'organisation
d'activités pédagogiques à l'université
- Contribution aux Travaux dirigés sur l'eau et
l'environnement sous la responsabilité du Dr Jean Bosco K. VODOUNOU,
Université de Parakou (juillet à septembre 2019)
246
- Travaux pratiques/Travaux dirigés de cartographie et
SIG, de lecture de cartes topographiques, sous la responsabilité du Dr
Ismaïla TOKO IMOROU, Université d'Abomey-Calavi (février
à avril, 2019)
2. Activités de recherche partie I :
Communication scientifique (sous-total = 30 crédits)
2.1.Participation ou présentation aux
colloques, symposium ou conférences
- Journées scientifiques du CAMES quatrième
édition sur le thème : « Valorisation des
résultats de la recherche et leur modèle économique
», IRSP Ouidah, BENIN (décembre 2019)
- Journées doctoriales de l'EDSAE, deuxième
édition sur le thème : « Recherche scientifique
agro-environnementale et développement durable : contribution de la
jeunesse scientifique des universités Ouest-Africaines »,
Université de Parakou, BENIN, (novembre 2019)
- Colloque des Sciences, Cultures et Technologies
septième édition, sur le thème « La
valorisation des résultats de recherche et de l'innovation
technologique, un facteur de développement des nations »,
Université d'Abomey-Calavi, BENIN (septembre 2019);
- Premier congrès de la Société
Ouest-Africaine de Physique (SOAPHYS), sur le thème : «
Recherche scientifique en physique et développement endogène
en Afrique de l'Ouest », Université Ouaga I Pr J. KI-ZERBO,
BURKINA FASO, (juillet-août 2019) ;
- Journées Scientifiques Internationales de Lomé
sur le thème : « l'Afrique face aux ODD : quelles recherche et
innovation pour un développement durable ? »,
Université de Lomé, TOGO (octobre 2018) ;
- École doctorale sur le thème : «
Approches critiques sur l'Afrique. Confrontation, circulation et
globalisation des savoirs », l'IRSP de Ouidah, BENIN (septembre
2018)
- Doctoriales pluridisciplinaires, deuxième
édition sur le thème : « Innovation,
Employabilité pour un développement inclusif et durable
», Université de Thiès, SENEGAL (juin 2018) ;
- Colloque Scientifique International, Doctoriales conjointes
sur le thème : « Formations Scientifiques au Service du
Développement Durable », Université d'Abomey-Calavi,
BENIN, (juin 2018) ;
- Colloque Scientifique International sur « Villes et
développement en Afrique subsaharienne » en hommage au
Professeur émérite Benoît D. N'BESSA, Université
d'Abomey-Calavi, BENIN (mai 2018) ;
- Séminaire Scientifique de l'École Doctorale
des Sciences Agronomiques et de l'Eau (EDSAE), Université de Parakou,
BENIN, (octobre 2017) ;
247
- Colloque scientifique International de Kara sur le
thème : « La recherche en Afrique : rétro-vision et
vision pour l'émergence du continent », Université de
Kara, TOGO, (septembre 2017).
2.2.Participation à des groupes de discussion
et séminaires de Laboratoires
- Groupe de discussion et d'échanges entre doctorants
sur l'eau et l'environnement, HydroModE-Lab (Laboratoire d'Hydraulique et de
Modélisation Environnementale) de l'Université de Parakou (2019)
;
- Groupe de discussion sur les études
préliminaires à l'élaboration du plan Delta de
l'Ouémé, INE/Université d'Abomey-Calavi (2018) ;
- Groupe de discussion sur « `changements climatiques et
ressources naturelles »', Laboratoire de Cartographie, Université
d'Abomey-Calavi (2018) ;
- Séminaires du Laboratoire d'Hydraulique
Appliqué, Université d'Abomey-Calavi 2017.
2.3.Participation aux Journées doctorales de
l'EDSAE
- Journée doctorale de l'EDSAE, Université de
Parakou 2017 ; - Journée doctorale de l'EDSAE, Université de
Parakou 2019.
3. Activités de recherche partie II : Thèse
(sous-total = 90 crédits)
- Trois points de thèse effectués: 28
décembre 2018, 30 décembre 2019, et juillet 2020 ;
- Cinq (5) article scientifique parus dans les revues
International Journal of Innovation and Scientific Research, J. P. SOAPHYS, La
Houille Blanche, Journal of Water Science et La géographie au service du
développement durable ;
- Thèse intitulée « Cartographie et Gestion
Intégrée des Ressources en Eau dans le contexte des changements
climatiques dans la basse vallée de l'Ouémé au
Bénin (Afrique de l'Ouest) ».
Le Directeur de l'EDSAE,
Prof. YABI A. Jacob
Annexes
248
249
Annexe 1 : Questionnaire d'enquête
Ce questionnaire s'inscrit dans le cadre des travaux de
thèse sur le sujet : Cartographie et Gestion Intégrée des
Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse
vallée de l'Ouémé, Bénin (Afrique de l'Ouest).
Il s'agit d'un travail de recherche et les
résultats ne seront publiés qu'à des fins scientifiques.
En outre, personne ne saurait être inquiété pour les
réponses fournies. L'entretien peut-être anonyme si vous le
souhaitez. Nous vous remercions de votre collaboration.
N°
|
Questions
|
Réponses
|
Cod e
|
Stat ut
|
I. DENTIFICATION
|
Q.0 0.
|
Numéro du
questionnaire
|
/ /
|
|
|
Q.01.
|
Commune
|
|
|
|
____
|
Q.02.
|
Arrondissemen t
|
|
|
|
|
Q.03.
|
Village
|
|
|
|
____
|
Q.04.
|
Nom et prénom de l'enquêté (e)
(facultatif)
|
|
|
|
____
|
Q.05.
|
Sexe de
l'enquêté (e)
|
M F
|
1
2
|
|
Q.06.
|
Age de
l'enquêté (e)
|
/____/
|
|
|
Q.07.
|
Niveau
d'instruction
|
Aucun Primaire Secondaire Universitaire
|
1
2
3
4
|
|
250
Q.08.
|
Êtes-vous
membre d'un groupement ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.09.
|
Quelle est la
principale
activité que vous menez ?
|
Agriculture Extraction de sable Navigation fluvio-lagunaire
Pêche Autres
|
1
2
3
4
5
|
|
|
|
Si autres précisez-là :
|
|
|
|
Si agriculteur,
|
Oui
|
1
|
|
|
utilisez-vous de
|
Non
|
2
|
|
Q.10.
|
pesticide ?
|
|
|
|
|
Si oui lequel ?
|
|
|
|
|
Précisez pourquoi
|
|
|
|
II. DISPONIBILITE DES RESSOURCES EN EAU ET
|
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
|
Q.11.
|
Avez-vous
|
Oui
|
1
|
|
|
suffisamment
de ressources en eau pour vos activités ?
|
Non
|
2
|
|
Q.12.
|
Les saisons
|
Oui
|
1
|
|
|
sont-elles de
|
Non
|
2
|
|
|
plus en plus
|
Stable
|
3
|
|
|
Pluvieuse ?
|
|
|
|
Q.13.
|
Les saisons
|
Précoces
|
1
|
|
|
pluvieuses
|
Tardives
|
2
|
|
|
sont-elles ?
|
Inchangée
|
3
|
|
Q.14.
|
Les saisons
|
Précoces
|
1
|
|
|
sèches sont-
|
Tardives
|
2
|
|
|
elles ?
|
Inchangée
|
3
|
|
Q.15.
|
Le début des
|
Précoces
|
1
|
|
|
crues est-il ?
|
Tardives
|
2
|
|
|
|
Inchangée
|
3
|
|
Q.16.
|
Avez-vous été
|
Oui
|
1
|
Si
|
|
victime des
inondations ces dernières années ?
|
Non
|
2
|
Non, allez à Q.17
|
251
Q.17.
|
Si oui, quel est ampleur ?
|
Destruction des habitats Destruction des infrastructures Perte
en vie humaine Maladies hydriques Autres à
préciser/ /
|
1
2
3
4
5
|
|
Q.18.
|
Les vents sont-
|
Oui
|
1
|
|
|
ils de plus en plus violents ?
|
Non
|
2
|
|
Q.19.
|
Avez-vous
|
Oui
|
1
|
|
|
quelques repères d'évènements climatiques
désastreux ?
|
Non
|
2
|
|
Q.20.
|
Quels sont les contraintes climatiques
liées à votre secteur
|
|
|
|
|
d'activité ?
|
|
|
|
III. BESOIN EN EAU DES POPULATIONS
|
Q.21.
|
Quelles sont
|
Eau de surface
|
1
|
|
|
les ressources
en eau que vous
exploitez ?
|
Eau souterraine
|
2
|
|
Q.22.
|
A quelle
|
Moins de 100 m
|
1
|
|
|
distance se
|
100 à 300 m
|
2
|
|
|
situent ces
|
300 m à 500 m
|
3
|
|
|
plans ou cours
d'eau par rapport à votre site d'activité ?
|
Plus de 500 m
|
4
|
|
Q.23.
|
A quelle
|
Moins de 100 m
|
1
|
|
|
distance se
|
100 à 300 m
|
2
|
|
|
situent ces
|
300 m à 500 m
|
3
|
|
|
plans ou cours
d'eau par rapport à votre maison ?
|
Plus de 500 m
|
4
|
|
252
Q.24.
|
Les eaux des plans d'eau ou
cours d'eau sont-elles
utilisées à la maison ?
|
|
|
Oui Non
|
1
2
|
Si Non, allez à Q.27
|
Q.25.
|
Si oui, quel
usage en faites- vous ?
|
/
|
|
|
|
|
|
/
|
|
Q.26.
|
En avez-vous
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
suffisamment pour vos divers besoins ?
|
|
|
Non
|
2
|
|
Q.27.
|
Comment
|
|
|
Bonne
|
1
|
|
|
appréciez-vous
|
|
|
Mauvaise
|
2
|
|
|
la qualité de
ces eaux ?
|
|
|
Ne sais pas
|
3
|
|
Q.28.
|
Quel doit être
|
|
|
Incolore
|
1
|
|
|
la qualité d'une
|
|
|
Inodore
|
2
|
|
|
eau de
|
|
|
Pas de matière en suspension
|
3
|
|
|
boisson ?
|
|
|
Goût agréable
|
4
|
|
Q.29.
|
De quelles
|
|
|
Diarrhée
|
1
|
|
|
maladies
|
|
|
Choléra
|
2
|
|
|
soufrez --
|
|
|
Affection gastro-intestinale
|
3
|
|
|
vous le plus
souvent ?
|
|
|
Autres (à citer)
|
4
|
|
Q.30.
|
Selon vous,
quelles en sont les causes ?
|
/
|
|
|
|
|
|
/
|
|
Q.31.
|
Quelle quantité
|
|
|
Eau de surface
|
1
|
|
|
d'eau utilisez-
vous par jour
dans votre
ménage ? (en
seau 33l)
|
|
|
Eau souterraine
|
2
|
|
Q.32.
|
Pensez-vous
|
|
|
Oui
|
1
|
|
|
qu'il y a
|
|
|
Non
|
2
|
|
|
suffisamment d'eau pour les
cultures et en toute saison ?
|
|
|
Ne sais pas
|
3
|
|
253
Q.33.
|
Pensez-vous
qu'il y a suffisamment d'eau pour le
bétail et en toute saison ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.34.
|
Quelle serait
votre participation si on se propose de vous réaliser
de nouveaux ouvrages ou de vous réhabiliter les anciens
?
|
/
|
|
|
_____/
|
Q.35.
|
Que pensez-
vous de la gestion actuelle
des ressources en eau par la commune ?
|
/
|
|
|
_____/
|
IV. STRATEGIE POUR UNE MISE EN OEUVRE EFFICACE
DE
LA GIRE
|
Q.36.
|
Pensez-vous
que les
ressources en
eau sont
inépuisables ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.37.
|
Pensez-vous
que le
gaspillage des
ressources en
eau peut
compromettre les générations futures ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.38.
|
Êtes-vous les
seuls usagers
des ressources
en eau dans votre milieu ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
254
Q.39.
|
Pensez-vous que l'usage que vous faites des
ressources en
eau peut
impacter celui
des autres
acteurs ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.40.
|
Adhéreriez-
vous à une
gestion plus
concertée des
ressources en
eau tenant
compte des
autres acteurs
(GIRE) ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.41.
|
Si le
gouvernement
effectuait des
activités de
conservation
des ressources en eau dans le
but d'une utilisation, intégrée,
rationnelle et durable, seriez-vous prêt à en
payer le prix ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.42.
|
Existe-t-il des
interdits par
rapport à ces eaux ?
|
Oui Non
|
1
2
|
Si Non, allez à
Q 48
|
Q.43.
|
Si oui,
lesquels ?
|
/
|
|
|
/
|
Q.44.
|
Quelles divinités
protègent les
|
/
|
|
|
_____/
|
255
|
cours d'eau
dans votre
milieu ?
|
|
|
|
Q.45.
|
Quelles sont
les activités
que vous
menez le long et sur les cours et plans d'eau ?
|
/
/
|
|
|
_____/
|
Q.46.
|
Utilisez-vous
une grande
quantité d'eau
pour un bon rendement dans votre production ?
|
Oui Non
|
1
2
|
Si Non, allez à Q51
|
Q.47.
|
Pensez-vous
qu'avec une quantité
réduite, mais rationnellement
utilisée, vous auriez le même rendement dans la
production ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
Q.48.
|
Seriez-vous prêt pour une gestion rationnelle,
concertée et respectueuse de l'environneme nt ?
|
Oui Non
|
1
2
|
|
256
Annexe 2 : Guide d'entretien
Ce guide d'entretien s'inscrit dans le cadre des travaux de
thèse sur le sujet : Cartographie et Gestion Intégrée des
Ressources en Eau dans le contexte des changements climatiques dans la basse
vallée de l'Ouémé, Bénin (Afrique de l'Ouest).
Guide d'entretien orienté vers les communes et
structures déconcentrées de l'État
Question 1 : les connaissances
Quel est l'état de connaissance de l'acteur sur les
ressources en eau ? Recensez les données sur la qualité de l'eau
utilisée.
a) Des données en continu sur les ressources qui
permettent d'évaluer l'impact de l'usage sur le milieu
b) Des données sur une partie des ressources qui donnent
une évaluation approximative de l'usage sur le milieu
c) Quelques données peu fiables pour évaluer
l'impact
d) Pas de donnée, aucune connaissance sur les
ressources et l'impact de son usage
Question 2 : évaluation
Comment évaluez-vous vos actions et votre plan de gestion
? Avez-vous des outils d'évaluation spécifiques ou empiriques
?
a) Des indicateurs de gestion intégrée
renseignés sur un temps long permettant d'améliorer la gestion
b) Des indicateurs de gestion intégrée mis en
place trop récemment, pour faire évoluer la gestion
c) Des indicateurs incomplets au sens d'une gestion
intégrée, mais engendrant des
améliorations
d) Pas de suivi
Question 3 : échelle de gestion et de
réflexion
Quel est votre territoire d'action et de réflexion ?
Est-il pertinent pour
257
une gestion intégrée ?
a) Réflexion et action à l'échelle du
bassin versant de l'Ouémé
b) Réflexion à l'échelle d'un territoire
d'action plus limité (votre commune dans la Basse Vallée de
l'Ouémé)
c) Réflexion et action à l'échelle
administrative, mais élargie à une intercommunalité
cohérente
Question 4 : intégration des usages
Prise en compte des autres usages à impacter dans la
gestion
a) Une vision globale des autres usages impactés qui sont
pris en compte dans la gestion
b) Une prise en compte d'un nombre plus limité d'usages
dans la gestion
c) Une vision globale des autres usages, mais peu
intégrés dans la gestion (ou en cours d'intégration)
d) Connaissances d'un ou deux usages, mais une
intégration difficile (des efforts en cours)
e) Aucune connaissance des autres usages, une gestion
sectorielle
Question 5 : rapport gestionnaire/usages/ressources et
autres acteurs en fonction des perceptions de l'acteur
Type de rapports pour mesurer la faisabilité d'un
travail en partenariat avec les autres acteurs
a) Bon rapport avec les autres acteurs de l'eau
débouchant sur un partenariat
b) Rapport passable avec les autres acteurs de l'eau
258
débouchant sur un partenariat c) Aucun partenariat
possible
Question 6 : implication des politiques dans la gestion
de l'eau Connaissances de l'usage et implication des communes : Pour
quelle gestion opteriez-vous ?
a) La commune est gestionnaire ou
étroitement impliquée dans la gestion de l'eau
b) La commune a délégué la gestion, mais
reste très impliquée
c) La commune a
connaissance de
l'usage, mais elle est seulement concertée
d) La commune n'a pas de connaissance ou reste peu ou pas
concertée
Question 7 : implication des autres acteurs de l'eau et
usagers Nombre de conventions ou de partenariats que vous signeriez
avec d'autres acteurs de l'eau et les usagers
a) Plusieurs partenariats avec des acteurs locaux dans la
gestion de
l'usage
b) Des partenariats en nombre plus limité, mais des
relations informelles
c) Implication des autres acteurs de l'eau et usagers dans la
gestion sans partenariat formalisé
d) Faible implication des acteurs
e) Pas de partenariat, aucun lien avec les acteurs
259
Question 8 : concertation
Si vous optez pour le recrutement d'un gestionnaire, allez-vous
l'engager dans un processus de concertation ?
a) Forte participation à des groupes de pilotage,
réunion de travail avec un grand nombre d'acteurs
b) Participation à des réunions avec un nombre
d'acteurs plus limité
c) Participation plus occasionnelle à des groupes de
pilotage, quelques rencontres avec d'autres acteurs de l'eau
d) Peu de liens avec d'autres acteurs
e) Aucune concertation avec d'autres acteurs de l'eau
Question 9 : sensibilisation, communication
Actions de sensibilisation à engager par l'acteur
a) Un grand nombre d'actions de sensibilisation auprès du
grand public et de tous les usagers avec des retours positifs
b) Quelques actions de sensibilisation grand public, sans recul
suffisant pour l'évaluation
c) Des actions de sensibilisation très ciblées
d) Peu d'actions de sensibilisation, quelle que soit la
catégorie
d'acteurs visée
e) Pas d'action de sensibilisation
Question 10 : financements
Quels sont les financements à mobiliser ou en cours de
mobilisation : type de contrat, durée, Partenaire Technique et
Financier, prise en compte d'autres usages ?
a) Financements stables de longue durée intégrant
d'autres usages et la
260
préservation du milieu
b) Financements de plus courte durée, plusieurs PTF,
prise en compte du milieu et/ou usage
c) Des financements plus sectoriels qui évoluent vers
plus d'intégration
d) Des financements sectoriels qui ne conduiront pas à
une gestion d'intégration
e) Des financements instables et limités qui
réduisent la satisfaction d'autres usages
261
Annexe 3 : Formulaire d'évaluation de la mise en
oeuvre de la GIRE
1. Environnement favorable Degré de mise
en oeuvre (0 - 100)
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
1.1 Quel est l'état des politiques, des lois et
des plans visant à soutenir la gestion intégrée des
ressources en eau (GIRE) au niveau national ?
a
|
Politique
nationale en
matière de
ressources en
eau, ou équivalent
|
L'élaboration de la politique n'a
pas
commencé ou n'avance pas
|
Elle existe, mais n'est pas basée sur la
GIRE.
|
|
Elle est basée sur la GIRE, est approuvée
par le gouvernement et commence à être
utilisée par les
autorités pour guider les travaux.
|
|
Elle est en train d'être
utilisée par la majorité
des autorités concernées pour
guider les travaux.
|
|
Les objectifs de la
politique sont systématiquement
atteints.
|
|
Les objectifs
systématiquement
atteints, et périodiquement passés en
revus et révisés.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
[Entrer note]
|
Justification/preuve
|
[Entrer texte ici. Par ex. Référence à la
loi, quand est-ce que la loi a été
créée/révisée, des exemples sur la manière
dont la loi est utilisée pour guider les travaux ou quels sont les
objectifs de la loi qui ont été atteints ou font l'objet d'un
suivi]
|
Note ou n/a:
|
|
|
|
262
b
|
Loi (s)
nationale (s)
sur les
ressources en
eau.
|
L'élaboration n'a
pas commencé ou n'avance pas
|
Existe, mais
n'est pas basée sur la GIRE.
|
Basée sur la
GIRE,
approuvée par le
gouvernement et commence à
être
utilisée par les autorités.
|
En train d'être
utilisée par la
majorité des autorités
concernées.
|
Toutes les lois
sont en train d'être
appliquées dans tout le pays.
|
Toutes les lois sont
appliquées dans
le pays, et toutes les
personnes et organisations so nt
tenues responsables.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justification/preuve
|
[Entrer texte ici. Par ex. Référence à la
loi, quand est-ce que la loi a été créée, les
mécanismes mis en place pour appliquer la loi, ou des exemples concrets
d'application de la loi]
|
c
|
Plans
nationaux de gestion
intégrée des
ressources en
eau
(GIRE), ou équivalent
|
L'élaboration n'a
pas commencé ou n'avance pas
|
Plan en
préparation,
mais pas approuvé par le gouvernement.
|
Approuvé par le
gouvernement et commence à
être
utilisé par les autorités.
|
En train d'être
mis en oeuvre par la majorité
des autorités concernées.
|
Les objectifs du
plan sont systématiquement
atteints.
|
Les objectifs
systématiquement
atteints, et périodiquement passés en
revus et révisés.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justification/preuve
|
[Entrer texte ici. Par ex. Référence aux plans, aux
rapports d'étapes]
|
263
1.2 Quel est l'état des politiques, des lois et
des plans visant à soutenir la GIRE dans la basse vallée de
l'Ouémé ?
|
b
|
Plans de
gestion des
bassins/aquifè res basés sur la
GIRE ou équivalent.
|
L'élaboration n'a pas débutée ou
a
été retardée dans la plupart
de
s bassins/aquifères d'importance
nationale.
|
Sont en
préparation pour la plupart des
bassins/aquifères d'importance nationale.
|
Approuvés pour
la majorité
des bassins/aquifères et commencent à
être utilisés par les autorités.
|
Sont en train
d'être mis en oeuvre dans la
majorité
des bassins/aquifères.
|
Les objectifs des
plans sont systématiqueme nt atteints
dans
la majorité des bassins/aquifères.
|
Les objectifs
systématiquement atteints au niveau
de tous les bassins/aquifères,
et sont périodiquement passés en revus et
révisés.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justification/preuve
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
bassins/aquifères les plus importants, leurs plans, les rapports
d'étapes, les preuves de la mise en oeuvre des plans]
|
|
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
c
|
Accords pour la gestion des eaux
transfrontaliè
res dans les bassins/aquifè
res les plus importants
|
L'élaboration n'a
pas commencé ou n'avance pas.
|
En cours de
préparation ou
en phase de négociation
|
Les accords sont adoptés
|
Les dispositions
des accords sont partiellement mises en
oeuvre
|
La plupart des
dispositions des accords sont mises
en oeuvre
|
Les dispositions
des accords sont pleinement mises en oeuvre
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justification/preuve
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
accords, rapports, preuves de la mise en application.]
|
Moyenne de la note pour
« Environnement favorable
|
[Entrer la note ici]
|
En cas de choix « n/a » pour une question, celle-ci
ne devrait pas être prise en compte dans le calcul de la moyenne.
|
264
2. Institutions et Participation Degré de
mise en oeuvre (0 - 100)
|
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
2.1 Quel est le statut des institutions pour la mise en
oeuvre de la GIRE au niveau national ?
|
a
|
Capacité des
autorités
gouvernementale
s nationales à diriger la mise en
oeuvre des plans nationaux pour la
GIRE ou équivalent
|
Aucune autorité gouvernemental e
désignée pour la
gestion des ressources en eau.
|
Les autorités sont
désignées, avec un mandat clair
pour
diriger la gestion des ressources en eau.
|
Les autorités ont reçu un mandat clair pour diriger
la mise en oeuvre de la GIRE et ont
la capacité de diriger
efficacement son
plan de formulation.
|
Les autorités ont la capacité de diriger
efficacement le
plan de mise
en oeuvre de la GIRE.
|
Les autorités ont
la capacité de diriger efficacement le
suivi
et l'évaluation
périodique du
plan de la
GIRE.
|
Les autorités ont
la capacité de diriger efficacement le pl an
périodique de
révision de la GIRE.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
responsables et mandats, les niveaux de capacité, les rapports]
|
265
b
|
La coordination entre les autorité s
gouvernementale
s nationales représentant différents
secteurs
sur les ressources en
eau, la politique, la planification et la gestion
|
Aucune
communication entre
les différents secteurs gouvernementaux sur la politique,
la planification et la gestion.
|
Communication: L'information su r les ressources
en eau,
la politique, la planification et la gestion est mise
à disposition
entre les différents secteurs.
|
Consultation: L'information, le
s expériences
et les avis sont partagés
entre le
s différents secteurs.
|
Participation: Des opportunités pour
les différents secteurs de prendre part
aux processus politique
s, de planification et de gestion.
|
Représentation: Consultations officielles
entre luvoir es différents secteurs
gouvernementau x avec l'objectif d'un accord sur les décisions
collectives portant
sur les question
s et activités importantes.
|
Co-décision et
co -- production: Le partage du po
entre les différen ts secteurs sur les
activités
conjointes en
matière de
politiques, de
planification et de gestion.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
mécanismes de coordination intersectorielle, preuves des
réunions, rapports]
|
Participation des citoyens dans la politique, la
planification et la
gestion des ressources en eau au niveau national
|
Note ou n/a:
Faible (20)
La
communication: L'information su
r les ressources en eau,
la politique, la planification et la gestion est mise
à la
disposition des parties
prenantes.
|
Moyen-faible (40)
Consultation: Les autorités
gouvernementales demandent
parfois aux parties prenantes des
informations,
des retours d'expériences et leurs
avis.
|
Moyen-élevé (60)
Consultation: Les autorités
gouvernementales demandent régulièrement
aux parties prenantes des
informations, des retours d'expériences et leurs avis.
|
Élevé (80)
Participation: Des opportunités
régulières pour que les parties prenantes
prennent part aux
processus politi ques, de planification et de
gestion.
|
Très élevé (100)
Représentation: Représentation officielle
des parties prenantes dans les processus étatiques qui
contribuent à la prise de décisions sur les questions et
activités importantes, le cas échéant.
267
d
|
Participation des
entreprises dans la mise en valeur,
la gestion et
l'utilisation des ressources en eau
au niveau national.
|
Aucune
communication entre
le gouvernement
et les entreprises
sur la mise en valeur, la gestion et l'utilisation des
ressources en eau
|
Une
communication limitée entre le
gouvernement et les entreprises sur la mise en valeur,
la gestion et
l'utilisation des ressources en eau
|
Une consultation régulière entre
le
gouvernement et les entreprises sur la mise en valeur, la
gestion
et l'utilisation des ressources en eau
|
Peu de possibilités offertes pour la
participation du secteur privé dans
des activités de mise en valeur, de
gestion et
d'utilisation des
ressources en eau
|
Des
opportunités régulièrement offertes
pour la participation
du secteur privé dans des
activités de mise
en oeuvre, de
gestion et
d'utilisation des
ressources en
eau
|
Une participation efficace du
secteur privé
mise en
place dans des
activités de mise
en oeuvre, de
gestion et
d'utilisation des
ressources en eau
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Les mécanismes mis
en place pour une participation des citoyens, les types d'entreprises qui
participent ou ne participent pas, la preuve du niveau de participation]
|
e
|
Des objectifs
spécifiques au
genre intégrés
dans la gestion des ressources en eau.
|
La question du genre n'est pas clairement abord
ée dans les lois,
politiques ou plans nationaux.
|
La question du genre partiellement abordée
dans les lois, politiques et plans nationaux.
|
La question du
genre est intégrée dans les
plans
nationaux, mais
avec une
mise en oeuvre et
un budget limités.
|
La question du
genre est intégrée
dans les plans
nationaux, mais
partiellement financé et avec des
objectifs en partie atteints.
|
Des
activités financé
es de manière adéquate et des
objectifs en gra
nde partie atteints.
|
Tous les
objectifs pleineme nt
atteints et répond
ent de façon adéquate aux
préoccupations liées au genre.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les
lois/politiques/plans, programmes visant à atteindre les objectifs de
genre, rapports]
|
268
|
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
f
|
Développer les
capacités liées à la
GIRE
|
Aucun
renforcement
des capacités
spécifique à la
gestion des
ressources en
eau.
|
Le renforcement
occasionnel des
capacités, généralement
limité à des activités à
court terme/ponctuelle s
|
Certaines
initiatives de renforcement des
capacités sur le long terme sont
en train d'être mises en oeuvre,
mais la couverture
spatiale et la
palette des intervenants sont
limitées
|
Des initiatives de
renforcement des
capacités sur le long terme sont en
train d'être mises
en oeuvre et la couverture
géographique de
même que la
palette des
intervenants sont
acceptables
|
Des initiatives
de renforcement des capacités sur
le long terme
sont mises en oeuvre, avec des
résultats
efficaces, et la couverture
géographique et
celle des intervenants sont très
bonnes
|
Des initiatives de
renforcement des
capacités sur le long terme sont
mises en oeuvre avec des résultats
très probants, accompagnés
d'une excellente couverture
géographique et
d'une bonne
palette
d'intervenants.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
programmes de renforcement des capacités, à la couverture
géographique et aux intervenants]
|
2.2 Quel est le statut des institutions de mise en oeuvre
de la GIRE dans la basse vallée de l'Ouémé ?
|
a
|
Organisations au
niveau des bassins/aquifères
ou équivalents
pour piloter la mise en oeuvre
des plans de la GIRE.
|
Aucune autorité
au niveau des
bassins n'est désignée pour
la
gestion des
ressources en
eau
|
Les autorités, avec un mandat
clair pour diriger la gestion des ressources en eau
existent.
|
Les autorités ont
un mandat clair
pour diriger la mise en oeuvre de la GIRE et ont la
capacité de diriger
efficacement son
plan de formulation.
|
Les autorités ont
la capacité de
piloter efficacement la mise en
oeuvre du plan de la GIRE.
|
Les autorités ont
la capacité de
diriger de
manière
efficace le suivi et l'évaluation
périodique du plan de la GIRE.
|
Les autorités ont
la capacité de
diriger
efficacement la r évision
périodique du plan de la GIRE.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
autorités et preuve de la capacité à mener la mise en
oeuvre de la GIRE]
|
b Participation des
citoyens dans l'élaboration des
politiques, la planification et la
gestion des ressources en eau au niveau
local
|
Très faible (0)
Aucune communication entre les autorités
gouvernementales locales et les parties prenantes sur la politique, la
planification et la gestion
Faible (20)
Communication: Des
informations sur les ressources en eau,
la politique, la planification et la gestion
sont
mises à la disposition des
parties
prenantes au niveau local.
Moyen-faible (40)
Consultation: Les autorités
gouvernementale s demandent
parfois aux parties prenantes des
informations au niveau local,
des retours d'expériences et leurs
avis.
|
Très élevé (100)
Représentation: La
représentation
officielle des parties prenantes dans les processus des
collectivités locales aboutissant à la prise de décisions
sur les
questions et activités locales importantes, le cas
échéant.
|
|
[Entrer note]
|
Justifications/pre uves
|
Note ou n/a:
|
|
269
[Entrez le texte ici. Par exemple. Les mécanismes mis
en place pour une participation des citoyens, les types de groupes
d'intervenants qui participent ou qui ne participent pas, la preuve du niveau
de participation, les différences géographiques dans le pays.]
Le genre Le genre Le genre abordé Des
Tous les
partiellement abordé dans dans les plans
activités financé objectifs
pleineme
abordé dans les les plans infra
infranationaux, mais es de manière nt
lois, politiques et nationaux, mais partiellement
appropriée et atteints et
répond
plans avec une financé et avec des des
ent de façon
infranationaux. mise en oeuvre objectifs en partie
objectifs en gra adéquate aux
et un budget atteints. nde partie
préoccupations
limités. atteints.
liées au genre au
niveau
infranational.
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les
lois/politiques/plans et programmes visant à atteindre les objectifs
du genre, rapports]
Le genre Le genre Le genre intégré
Des Tous les
partiellement abordé dans dans les plans
activités financé objectifs
pleineme
abordé dans les les plans
transfrontaliers, es de manière nt
politiques et plans transfrontaliers, mais partiellement
appropriée et atteints et
répond
transfrontaliers. mais avec une financé
et avec des des ent de façon
mise en oeuvre objectifs en partie objectifs en gra
adéquate aux
et un budget atteints. nde partie
préoccupations
limités. atteints.
liées au genre au
niveau
transfrontalier.
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Références
aux objectifs liés aux questions de sexe/genre dans les
politiques/plans, programmes visant à atteindre les objectifs de genre,
rapports]
Objectifs et plans
spécifiques au genre au niveau
transfrontalier
Note ou [Entrer
n/a: note]
La question du genre n'est pas clairement
traité
e dans les
politiques ou plans
transfrontaliers.
Très faible (0)
d
Justifications/pre uves
Cadres
organisationnel s pour la
gestion
des eaux transfrontalières
des bassins
et aquifères les
plus importants
Aucun cadre (s) organisationnel
(s)
Note ou n/a:
[Entrer note]
|
|
Justifications/pre uves
|
Note moyenne pour « Les institutions et la
participation »
e
Très élevé (100)
Le mandat du/des
cadre (s) organisationnel (s) est entièrement
rempli
270
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Elevé (80)
|
Cadre (s)
|
Cadre (s)
|
Le mandat du/des
|
Le mandat
|
organisationnel
|
organisationnel
|
cadre (s)
|
du/des cadre (s)
|
(s) en phase
|
(s) établi.
|
organisationnel (s)
|
organisationnel
|
d'élaboration.
|
|
est partiellement
rempli
|
(s) est en
grande partie rempli
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
organisations, mandats, rapports d'étapes/rapports annuels.]
[Entrer la note En cas de choix « n/a
» pour une question, celle-ci ne devrait pas être prise en
ici] compte dans le calcul de la
moyenne.
271
3. Instruments de gestion Degré de mise
en oeuvre (0 - 100)
|
|
Très faible
(0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Elevé (80)
|
Très élevé (100)
|
3.1 Quel est l'état des instruments de gestion
visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE au niveau national
?
|
a
|
Suivi
national de la disponibilité de
l'eau
|
Aucun systè me de suivi en place.
|
Systèmes de suivi
mis en place pour un
nombre limité de projets à
court
terme/ad-hoc ou équivalent.
|
Un suivi sur le long terme est
effectué, mais avec une couverture
limitée et une
utilisation par
les parties prenantes
également limitée.
|
Un système de suivi sur le long terme est
réalisé
avec une couverture adéquate,
mais son utilisation
par les parties prenantes est limitée.
|
Un suivi à long
terme est effectué avec
une très bonne
couverture et une
utilisation adéquate de la part des
parties prenantes.
|
Un suivi à long
terme est réalisé
avec
une excellente couverture
et une excellente utilisation
par les parties prenantes.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
systèmes de suivi, ceux dont le suivi est effectué et à
quel niveau, les preuves de la mise en oeuvre et de l'accès à
l'information pour les parties prenantes.]
|
272
b
|
Gestion
durable et
efficace de
l'utilisation de l'eau
|
Aucun instrument
de gestion n'est en train d'être mis en
oeuvre.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion est limitée
et
ne se fait seulement qu'à travers des
projets à court
terme/ad-hoc ou similaires.
|
Quelques instrume
nts de gestion mis en oeuvre un peu plus sur le long
terme, mais
avec une couvertu
re limitée dans
différents secteurs
d'utilisation de
l'eau et dans le pays.
|
Des instruments de
gestion sont
mis en oeuvre sur le
long terme, avec une couverture adéquate
dans tous les secteurs d'utilisation de l'eau et dans tout le pays.
|
Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long
terme, avec une
très bonne
couverture dans
tous les secteurs
d'utilisation de l'eau et dans tout le pays et ils
s'avèrent être efficaces.
|
Des instruments
de gestion sont mis en oeuvre sur
le long terme, avec une excellen te
couverture dans
tous les secteurs
d'utilisation de
l'eau et dans tout le pays et ils sont très
efficaces.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion et leurs objectifs, les preuves de leur mise en
oeuvre, les différences géographiques, le degré de leur
mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]
|
|
Très faible
(0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
c
|
Contrôle de
la pollution
|
Aucun instrument
de gestion
n'est mis en
oeuvre.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion est limitée
et
existe seulement à travers des
projets à court
terme/ad-hoc ou équivalents.
|
Quelques instrume
nts de gestion mis en oeuvre un peu plus sur le long
terme, mais
avec une couvertu
re limitée dans
différents secteurs
et dans le pays.
|
Des instruments de
gestion sont
mis en oeuvre sur le
long terme, avec une couverture adéquate
dans
les différents
secteurs et dans le pays.
|
Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long
terme, avec une
très bonne
couverture dans
les différents secteurs et dans le pays et ils
s'avèrent être efficaces.
|
Des instruments
de gestion sont mis en oeuvre sur
le long terme, avec une excellen te
couverture dans
les différents secteurs et dans le
pays et ils sont très efficaces.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre,
différences géographiques, degré de mise en oeuvre entre
les différents groupes d'intervenants.]
|
273
d
|
Gestion des
écosystèmesP Ptributaires
de l'eau
|
Aucun instrument
de gestion
n'est en
cours de
mise en
oeuvre.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion est limitée
et
existe seulement à travers des
projets à court
terme/ad-hoc ou équivalent.
|
Quelques instrume
nts de gestion mis en oeuvre un peu plus sur le long
terme, mais
avec une couvertu
re limitée dans
différents types
d'écosystèmes à
travers le pays.
|
Les instruments de
gestion sont
mis en oeuvre sur le
long terme, avec une couverture adéquate
pour
différents types
d'écosystèmes à
travers. Les besoins en eau sont analysés dans certains
cas.
|
Les instruments de gestion sont mis en oeuvre sur le long
terme, avec une
très bonne
couverture dans
différents types
d'écosystèmes à
travers le pays, et sont efficaces. Les besoins
en eau sont analysés
pour la plupart du pays.
|
Les instruments
de gestion sont mis en oeuvre sur
le long terme, avec une excellen te
couverture dans
différents types
d'écosystèmes à
travers le pays, et sont très
efficaces. Les
besoins en eau
sont analysés pour tout le pays.
|
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion, preuves de leur mise en oeuvre et de leur
efficacité, différences géographiques, degré de
mise en oeuvre entre les différents types
d'écosystèmes.]
|
|
Très faible
(0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
e
|
Instruments
de gestion pour réduire
les impacts des catastrophes liées à
l'eau
|
Aucun instrument
de gestion
n'est en
cours de
mise en
oeuvre.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion est limitée
et
existe seulement à travers des
projets à court
terme/ad-hoc ou équivalent.
|
Quelques
instruments de gestion sont mis en oeuvre un peu plus sur
le long terme,
mais avec une couverture limitée des
zones à risque
|
Les instruments de
gestion sont
mis en oeuvre sur le
long terme, avec une couverture adéquate
des zones à risque.
|
Les instruments de
gestion sont mis en oeuvre sur le
long terme, avec une très bonne couverture
des zones à risque et sont efficaces.
|
Les instruments
de gestion sont mis en oeuvre sur
le long terme, avec une très
excellente
couverture des zones à risque et
sont très efficaces.
|
Note [Entrer
|
Justifications/
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et
|
274
|
ou n/a:
|
note]
|
preuves
|
efficacité, différences géographiques,
degré de mise en oeuvre pour différents types de catastrophes
liées à l'eau.]
|
3.2 Quel est l'état des instruments de gestion
visant à soutenir la mise en oeuvre de la GIRE dans la basse
vallée de l'Ouémé ?
|
a
|
Instruments
de gestion des bassins
|
Aucun instrument de gestion en cours de
mise en
oeuvre au
niveau des
bassins.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion au niveau des bassins est
limitée et
se fait seulement à travers des projets
à court terme/ad-hoc.
|
Quelques instrume nts de gestion au niveau des
bassins mis en oeuvre un peu plus sur le long terme, mais
avec une couvertu
re géographique
restreinte et un nombre limité de parties
prenantes.
|
Des instruments de gestion au niveau des bassins mis en oeuvre
un peu plus sur le long terme, avec un e bonne
couverture géographique et les
bonnes parties prenantes.
|
Des instruments de
gestion au niveau des bassins
mis en oeuvre un peu plus sur le long terme,
avec des rés ultats
efficaces et une
très bonne couverture géogra
phique et les
bonnes parties prenantes.
|
Des instruments
de gestion au
niveau des bassin s mis en oeuvre un peu plus sur le
long
terme, avec des r
ésultats très efficaces et une
excellente couverture géog raphique et les
bonnes parties prenantes.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et
efficacité, différences géographiques, degré de
mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]
|
275
|
Très faible
(0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Élevé (80)
|
Très élevé (100)
|
b
|
Instruments
de gestion des aquifères
|
Aucun instrument de
gestion mis en oeuvre au
niveau des aquifères.
|
L'utilisation
d'instruments de gestion au niveau des aquifères
est limitée et se fait seulement à
travers des projets à court
terme/ad-hoc.
|
Quelques instrume nts de gestion au
niveau des
aquifères mis en
oeuvre un peu plus
sur le long terme, mais
avec une couvertu
re géographique
restreinte et un nombre limité de parties
prenantes.
|
Des instruments de gestion au niveau des
aquifères mis en oeuvre un peu plus
sur le long terme, avec un
e couverture géographique et des
parties prenantes adéquate.
|
Des instruments de
gestion au niveau des aquifère s mis en oeuvre un peu
plus sur le long terme, avec des rés
ultats
efficaces et une
très bonne couverture géogra
phique et les
bonnes parties prenantes.
|
Des instruments
de gestion au
niveau des aquifè res mis en oeuvre un peu plus sur le
long
terme, avec des r
ésultats très efficaces et une
excellente couverture géog raphique et les parties
prenantes.
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/ preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence aux
types d'instruments de gestion, preuve de leur mise en oeuvre et
efficacité, différences géographiques, degré de
mise en oeuvre entre les différents groupes d'intervenants.]
|
c
|
Partage des
données et
des
informations
à tous les niveaux
|
Aucun
partage de
données ni
d'informatio ns.
|
Partage des données et des informations
limitées sur une base ad-hoc.
|
Des accords
d'échange et de partage
d'informations
existent, mais de façon un peu plus
axée sur le long
terme entre les principaux
fournisseurs de
données et les utilisateurs.
|
Des accords
d'échange et de partage de données et
d'informations mis
en oeuvre de façon un peu plus
axée sur
le long terme, avec une
couverture
adéquate dans les différents
secteurs et dans le pays.
|
Les accords
d'échange et de partage de données et
d'information mis en oeuvre de façon un
peu plus axée
sur le long terme, avec
une très bonne
couverture dans
les différents
secteurs et dans le pays.
|
Toutes
les informations
et données pertinentes sont en ligne et
sont
accessibles à tous.
|
276
|
Note
|
[Entrer
|
Justifications/
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence
à différents accords en matière de partage des
données et de
|
|
ou n/a:
|
note]
|
preuves
|
l'information, accès à l'information.]
|
4. Financement
|
|
Degré de mise en oeuvre (0 - 100)
|
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Elevé (80)
|
Très élevé
(100)
|
4.1 Quel est l'état du financement pour la mise en
valeur et la gestion des ressources en eau au niveau national ?
|
a
|
Budget national pour
l'investissement
incluant les infrastructures
liées aux
ressources en
eau.
|
Aucun budget alloué
dans les plans
nationaux
d'investissement.
|
Budget alloué, mais
ne couvre que
partiellement les investissements prévus.
|
Budget suffisant
alloué pour
les investissements
prévus, mais pas
assez de fonds
distribués ou mis à
disposition.
|
Budget suffisant
alloué et les fonds
distribués pour
tous les
programmes ou
projets prévus
|
Le financement
est disponible et
tous les projets
prévus sont en cours
d'exécution.
|
Les programmes prévus sont achevés,
les évaluations
de ces derniers
sont
réalisées et un nouveau
cycle de financement pour
d'autres programmes est en cours.
|
Note ou [Entrer
|
Justifications/preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence
à l'adéquation du budget, importantes lacunes
|
277
|
n/a: note]
|
|
budgétaires.]
|
b
|
Budget national
|
Aucun budget alloué
|
Budget alloué que
|
Budget alloué au
|
Budget alloué
|
Le budget inclut
|
Tous les
|
|
pour les coûts
|
pour les coûts
|
pour quelques
|
moins à la moitié
|
pour la plupart
|
tous les éléments
|
budgets
|
|
récurrents des
|
récurrents des
|
éléments et la mise
|
des éléments, mais
|
des éléments dont
|
et la mise en
|
alloués aux
|
|
éléments de la
|
éléments de la GIRE.
|
en oeuvre est en
|
insuffisant pour les
|
quelques-uns sont
|
oeuvre se déroule
|
différents
|
|
GIRE
|
|
phase de
démarrage.
|
autres.
|
en cours de mise oeuvre
|
normalement.
|
éléments de l'approche
de la GIRE sont entièrement
utilisés.
|
|
Note ou n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/preuves
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence
à l'adéquation du budget, importantes lacunes
budgétaires.]
|
278
|
Très faible (0)
|
Faible (20)
|
Moyen-faible (40)
|
Moyen-élevé (60)
|
Elevé (80)
|
Très élevé (100)
|
4.2 Quel est l'état du financement de la mise en
oeuvre et de la gestion des ressources en eau dans la basse vallée de
l'Ouémé ?
|
a
|
Budgets
infranationaux ou des bassins
pour des investissement
s incluant des infrastructures
pour les
ressources en
eau.
|
Aucun budget alloué
aux plans
d'investissement au
niveau des bassins et
au niveau infranational.
|
Budget alloué, mais
ne couvre que
partiellement les investissements prévus.
|
Budget suffisant
alloué pour
les investissement s prévus, mais pas suffisamment de
fonds distribués ou mis à disposition
|
Budget suffisant
alloué et fonds distribués pour
tous les programmes
ou projets prévus
|
Le
financement est disponible
et tous les projets prévus sont en cours
d'exécution
|
Budget pleinement
utilisé, les
programmes sont
achevés tels que
prévus et
l'évaluation est
effectuée.
|
Note ou
n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/preuve s
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence
à l'adéquation du budget, importantes lacunes
budgétaires.]
|
b
|
Recettes tirées des
prélèvements sur
les utilisateurs d'eau au niveau
des bassins, aquifères ou au
niveau sous- national.
|
Aucune recette tirée
au niveau infranational.
|
Processus en
place pour augmenter
les recettes au niveau
local, mais pas
encore mis en oeuvre.
|
De faibles recettes
sont tirées des
taxes, mais ne sont pas utilisées
pour les activités de la GIRE.
|
De faibles
recettes tirées
des taxes, couvrent quelque unes
des activités de la GIRE.
|
Les recettes
tirées des
taxes,
couvrent la
plupart des
activités de la GIRE.
|
Les autorités locales collectent
des fonds provenan
t de multiples
sources et qui couvrent la totalité des
coûts des activités de la GIRE
|
Note [Entrer
|
Justifications/preuve
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. La référence
aux types de recettes et aux mécanismes de
|
279
|
ou n/a:
|
note]
|
s
|
collecte, et l'adéquation des recettes pour
répondre aux besoins.]
|
c
|
Financement
pour la coopération transfrontalièr
e
|
Aucun financement
spécifique alloué
n'est issu des budgets
des états membres (EM), ni d'autres sources
régulières.
|
Accord EM sur
la part des
contributions en
place et le soutien en nature dédié à la
coopération/l'accor d existe.
|
Financement inférieur à 50 % de ce qui était
prévu comme contribution et qui était établi par des
dispositions réglementaires
|
Financement
inférieur à 75 % de ce qui
était prévu comme contribution
et qui était établi par des dispositions
réglementaire s
|
Financement
supérieur à 75 % de ce qui
était prévu comme contribution
et qui était établi par des dispositions
réglementaire s
|
Disponibilité du
financement total
qui était prévu comme
contribution et qui était établi par des
dispositions réglementaires
|
Note ou
n/a:
|
[Entrer note]
|
Justifications/preuve s
|
[Entrez le texte ici. Par exemple. Référence
à des accords de financement, preuves de contributions.]
|
Note moyenne pour « Financement »
|
[Entrer la note ici]
|
En cas de choix « n/a » pour une question, celle-ci
ne devrait pas être prise en compte dans le calcul de la moyenne.
|
280
Annexe 4 : Liste des départements et communes
appartenant en tout ou en partie au bassin de l'Ouémé
Département
|
Commune située en tout ou en partie dans le
bassin de
l'Ouémé
|
Population total 2013 des communes situées
dans le bassin de l'Ouémé
|
Portio n de la comm
une compri se dans
le
|
Répartition de la portion de la commune comprise dans
le bassin de l'Ouémé entre les quatre sous-bassins majeurs
de l'Ouémé
|
Ouémé
|
Okpar
|
Zou
|
Basse et
|
|
|
(RPGH4)
|
bassin
de l'Oué
mé
|
Supérieur
|
a
|
|
Moyenn e Vallée
|
|
|
|
(%)
|
|
|
|
|
Atlantique
|
1
|
Abomey-
|
655.965
|
50 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
2
|
CaviAllada
|
127.493
|
1 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
3
|
So-Ava
|
118.497
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
4
|
Toffo
|
100.920
|
50 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
5
|
Zé
|
106.962
|
90 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
|
Total
|
1.109.837
|
|
|
|
|
|
Borgou
|
1
|
Parakou
|
254.254
|
100 %
|
50 %
|
50 %
|
-
|
-
|
|
2
|
Bembéréké
|
125.465
|
15 %
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
|
3
|
N'Dali
|
114.659
|
100 %
|
80 %
|
20 %
|
-
|
-
|
|
4
|
Nikki
|
150.466
|
10 %
|
-
|
100
|
-
|
-
|
|
5
|
Pèrèrè
|
79.240
|
80 %
|
-
|
100%
|
-
|
-
|
|
6
|
Sinendé
|
88.383
|
40 %
|
100 %
|
%
-
|
-
|
-
|
|
7
|
Tchaourou
|
221.108
|
100 %
|
60 %
|
40 %
|
-
|
-
|
|
|
Total
|
1.033.575
|
|
|
|
|
|
Collines
|
1
|
Dassa-
|
112.118
|
100 %
|
20 %
|
-
|
40
|
40 %
|
|
2
|
Bantè Zoum
|
106.945
|
100 %
|
10 %
|
-
|
90%
|
-
|
|
3
|
Glazoué
|
123.542
|
100 %
|
80 %
|
-
|
20%
|
-
|
|
4
|
Ouessè
|
141.760
|
100 %
|
80 %
|
20 %
|
|
-
|
|
5
|
Savalou
|
144.814
|
97 %
|
-
|
-
|
100
|
-
|
|
6
|
Savè
|
87.379
|
100 %
|
70 %
|
30 %
|
%
|
-
|
|
|
Total
|
716.558
|
|
|
|
|
|
Donga
|
1
|
Djougou
|
266.522
|
95 %
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
Atakora
|
2
|
Bassila
|
130.770
|
98 %
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
|
3
|
Copargo
|
71.290
|
40 %
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
|
1
|
Kouandé
|
112.014
|
4 %
|
100 %
|
|
|
|
|
2
|
Péhonko
|
78.173
|
12 %
|
100 %
|
|
|
|
|
|
Total
|
468.582
|
|
|
|
|
|
Littoral
|
1
|
Cotonou
|
678.874
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
|
Total
|
678.874
|
|
|
|
|
|
Ouémé
|
1
|
Porto-Novo
|
263.616
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
2
|
Adjara
|
96.901
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
3
|
Adjohoun
|
74.956
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
281
Département
|
Commune située en tout ou en partie dans le
bassin de
l'Ouémé
|
Population total 2013 des communes situées
dans le bassin de l'Ouémé
|
Portio n de la comm
une compri se dans
le
|
Répartition de la portion de la commune comprise dans
le bassin de l'Ouémé entre les quatre sous-bassins majeurs
de l'Ouémé
|
Ouémé
|
Okpar
|
Zou
|
Basse et
|
|
|
(RPGH4)
|
bassin
|
Supérieur
|
a
|
|
Moyenn
|
|
|
|
de l'Oué mé
|
|
|
|
e Vallée
|
|
|
|
(%)
|
|
|
|
|
|
4
|
Aguégués
|
44.484
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
5
|
Akpro-
|
121.571
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
6
|
Missérété Avrankou
|
130.777
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
7
|
Bonou
|
44.430
|
100 %
|
-
|
-
|
10
|
90 %
|
|
8
|
Dangbo
|
95.908
|
100 %
|
-
|
-
|
- %
|
100 %
|
|
9
|
Sèmè-Kpodji
|
224.207
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
|
Total
|
1.096.850
|
|
|
|
|
|
Plateau
|
1
|
Pobé
|
123.740
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
2
|
Adja-Ouéré
|
115.953
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
3
|
Ifangni
|
113.749
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
4
|
Kétou
|
156.497
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
5
|
Sakété
|
114.207
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
|
Total
|
624.146
|
|
|
|
|
|
Zou
|
1
|
Abomey
|
92.823
|
50 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
2
|
Bohicon
|
170.604
|
100 %
|
-
|
-
|
-
|
100 %
|
|
3
|
Covè
|
50.235
|
100 %
|
-
|
-
|
95
|
5 %
|
|
4
|
Djidja
|
123.804
|
70 %
|
-
|
-
|
%
95
|
5 %
|
|
5
|
Ouinhi
|
59.853
|
100 %
|
-
|
-
|
%
10
|
90 %
|
|
6
|
Zagnanado
|
54.914
|
100 %
|
-
|
-
|
5 %
|
95 %
|
|
7
|
Za-Kpota
|
132.401
|
100 %
|
-
|
-
|
90
|
10 %
|
|
8
|
Zogbodomey
|
94.262
|
90 %
|
-
|
-
|
%
10
|
90 %
|
|
|
Total
|
686.073
|
|
|
|
|
|
Total
|
46
|
|
6.604.682
|
|
|
Source : (Extrait du SDAGE OUÉMÉ,
2013)
Légende :
Communes du secteur d'étude
282
Annexe 5 : critères d'élaboration de la
carte de potentialité en eau souterraine
Figure 59: Répartition du débit d'exploitation
Figure 60: Répartition de l'infiltration
283
Figure 61: Répartition du niveau statique
284
Figure 62: Système de pente
285
286
2'19'30"E 2'28'0"E 2'36'30"E
.Ac'ionsa
C Orin] uiie de
Ze
Z Hounvieaè Z
ô · ô
m- -m
F F
2°28'0"E
2'3630''E
2' 1930"E
ADJDHGUN
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
C} Chef-lieu de commune
LE GE NM
Akpadanou ·
Ko de. ·
Commune de Sakété
b Profondeur (m) Aoewlissè
C;bekandji zo
Gan °
l 83,66 - 106,77 · Gooden)
106,78 -129,31
_ 129,32 -150,7
- 150,71 -190,58
Commune de Ah emee-Calavi
Gbéko
·
Commune de Akpro-TIEsséreté
z
Dékin Afio ·
Source:
DG-Eau, 2018
Fond Topographique IGN,1992
Dékanm è
·
aVA ·
Hauédo Agueko
G envie
Aaagbodji
bodjedo
Houédomè
AGUEGUES
Cumin une de Porto-l\ ovo
Échelle
a s
o co
Figure 63: Répartition spatiale de la profondeur totale
des forages
Z.Z
L-17311 C
z I Z
0 0
QC. _ - / --CO
w CO
Commune d e
Zè
Hours igué Z
ô · ô
co- -io
For v
CO
Awonou
·
LE GE NIDE
Akpadanou ·
iodé ·
ADHOH OUN
Localités
· Village, quartier, hameau
· Chef-lieu d'arrondissement
® Chef-lieu de commune
Démë
Togbota ·
·
Commune de Sakétë
-Taux de succès (%)
Azowlissè Obékandji zo
3,98-10 Gangôan m
10,01 - 30 · .06ada
- 30,01 - 50
- 50,01 - 80
- 80,01 - 100
Commune de Abomey-Calavi
Commune de Akp ro-1Th ssér
été
O-AVA ·
Houédo Aguékon
éki
Ganrié
ô 0
cv -N
Source:CO
DG-E au, 2013
Fond Topographique lGl`,1992
Connue de Porto-Novo
Z ô
--v
Km gsj
1 r
2°1930"E 2°2 8'"E
2°3630"E
Echelk
5
10
287
Figure 64: Répartition du taux de succès des
forages
288
Table des matières
REMERCIEMENTS VII
RESUME X
ABSTRACT XII
SOMMAIRE XIV
LISTE DES FIGURES XV
LISTE DES TABLEAUX XVIII
LITE DES PHOTOS XX
SIGLES ET ACRONYMES XXI
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
PROBLÉMATIQUE ET JUSTIFICATION 1
CHAPITRE 1 : CADRE THÉORIQUE ET OBJECTIFS DE
L'ÉTUDE 6
INTRODUCTION 6
1.1. CADRE THÉORIQUE 6
1.2. REVUE DE LITTÉRATURE 15
1.3. OBJECTIFS DE L'ÉTUDE ET HYPOTHÈSES 26
1.4. ORGANISATION DE LA THÈSE 27
CONCLUSION 28
CHAPITRE 2 : CADRE GÉOGRAPHIQUE DU SECTEUR D'ÉTUDE
30
INTRODUCTION 30
2.1. DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE 30
2.1.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SECTEUR D'ÉTUDE 30
2.1.2. SITUATION GÉOGRAPHIQUE 30
2.1.3. RELIEF 36
2.1.4. FORMATIONS GÉOLOGIQUES 38
289
2.1.5. FORMATIONS PÉDOLOGIQUES 41
2.1.6. FORMATIONS VÉGÉTALES 43
2.1.7. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 46
2.1.8. CLIMAT 49
2.2. PRÉSENTATION DU CADRE HUMAIN ET ÉCONOMIQUE
49
2.2.1. ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE 49
2.2.2. ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES 50
CONCLUSION 51
CHAPITRE 3 : CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LE SOUS BASSIN
DE LA BASSE VALLÉE DE L'OUÉMÉ 52
RÉSUMÉ: 52
INTRODUCTION 54
3.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 55
3.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 55
3.1.2. ANALYSE DES DONNÉES 57
3.2. RÉSULTATS 62
3.2.1. VARIABILITÉ SPATIO-TEMPORELLE DES
PRÉCIPITATIONS 62
3.2.1.1. Analyse spatiale de la variation
pluviométrique 63
3.2.1.2. Tendance annuelle des précipitations
65
3.2.1.3. Variabilité saisonnière
comparée des précipitations par sous-périodes 69
3.2.1.4. Évolution mensuelle des champs de
précipitations 70
3.2.1.5. Bilan climatique 75
3.2.2. ANALYSE DE LA VARIATION THERMIQUE 77
3.2.2.1. Tendance annuelle des températures 77
3.2.2.2. Tendance thermique mensuelle 80
3.2.3. PERCEPTION ENDOGÈNE DES MANIFESTATIONS DES
CHANGEMENTS
CLIMATIQUES 82
290
3.3. DISCUSSION 84
CONCLUSION 86
CHAPITRE 4 : DISPONIBILITÉ ET CARTOGRAPHIE DES
RESSOURCES EN EAU 88
RÉSUMÉ: 88
INTRODUCTION 91
4.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 93
4.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 93
4.1.2. ANALYSE DE LA VARIABILITÉ HYDROLOGIQUE 95
4.1.2.1. Étude de la variabilité hydrologique
95
4.1.2.2. Cartographie de la potentialité en eau
souterraine 97
4.2. RÉSULTATS 104
4.2.1. VARIABILITÉ HYDROLOGIQUE 104
4.2.1.1. Évolution mensuelle des débits
104
4.2.1.2. Variation interannuelle des débits
106
4.2.1.3. Rupture de stationnarité dans la
série hydrométrique annuelle 107
4.2.1.4. Répartition intra-saisonnière des
écoulements des sous-
périodes 1987-2007 et 2008-2016 108
4.2.2. VARIATION DES TERMES DU BILAN HYDROLOGIQUE 110
4.2.2.1. Bilan hydrologique 110
4.2.2.2. Influence des fluctuations pluviométriques
sur les termes du
bilan 112
4.2.3. CARTOGRAPHIE DU POTENTIEL EN EAU SOUTERRAINE 114
4.2.3.1. Disponibilité en eau souterraine 114
4.2.3.2. Exploitabilité en eau souterraine 117
4.2.3.3. Accessibilité en eau souterraine 120
4.2.3.4. Potentialité en eau souterraine 122
291
4.2.3.5. Validation des cartes thématiques 125
4.3. DISCUSSION 126
CONCLUSION 129
CHAPITRE 5 : CARACTÉRISATION DES USAGES DE L'EAU 130
RÉSUMÉ 130
INTRODUCTION 132
5.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 133
5.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 133
5.1.2. ANALYSE DES DONNÉES 135
5.2. RÉSULTATS 136
5.2.1. ÉTAT ACTUEL DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU 136
5.2.1.1. Ouvrages d'exploitation des ressources en eaux
souterraines 137
5.2.1.2. Eaux de surface 148
5.2.2. USAGES DES RESSOURCES EN EAU 149
5.2.2.1. Usages domestiques 149
5.2.2.2. Usages agricoles 150
5.2.2.3. Pêche 157
5.2.2.4. Navigation 160
5.2.2.5. Exploitation du sable fluvio-lagunaire 161
5.2.3. ÉVALUATION DE LA SATISFACTION DES BESOINS EN EAU
164
5.2.3.1. Satisfaction en terme de quantité 164
5.2.3.2. Satisfaction en terme de qualité 171
5.3. DISCUSSION 172
CONCLUSION 177
CHAPITRE 6 : STRATÉGIE DE MISE EN OEUVRE EFFICACE DE LA
GIRE DANS LE CONTEXTE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 179
RÉSUMÉ : 179
292
INTRODUCTION 181
6.1. MATÉRIELS ET MÉTHODES 181
6.1.1. COLLECTE DES DONNÉES 181
6.1.2. MÉTHODE D'ÉVALUATION DE MISE EN OEUVRE DE LA
GIRE 186
6.2. RÉSULTATS 187
6.2.1. ÉTAT ACTUEL DE LA GIRE 187
6.2.1.1. Acteurs de l'eau 188
6.2.1.2. Compétences des acteurs de l'eau 191
6.2.2. MISE EN OEUVRE DE LA GIRE 198
6.2.2.1. Évaluation de la GIRE 198
6.2.2.2. Diagnostic de la gouvernance des ressources en eau
207
6.2.3. PRÉCONISATIONS POUR UNE GIRE DANS LE CONTEXTE
DES
CHANGEMENTS CLIMATIQUES 211
6.2.3.1. Mise en place des mécanismes de financement
212
6.2.3.2. Participation de toutes les parties prenantes
213
6.3. DISCUSSION 213
CONCLUSION 216
DISCUSSION GÉNÉRALE 218
CONCLUSION GÉNÉRALE 221
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 223
CURRICULUM VITAE 240
LISTE DES PUBLICATIONS 242
ATTESTATION DE VALIDATION DU PLAN DE FORMATION 245
ANNEXES 248
TABLE DES MATIÈRES 288
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Biographie de l'auteur : Fêmi COCKER,
né le 02 décembre 1977 à Cotonou est un expert en Gestion
de l'Environnement. Il est détenteur d'un Master en Gestion de Projets
et d'un Master en Droit. Acteur du secteur de l'eau il a publié des
articles scientifiques sur la Gestion intégrée des Ressources en
Eau, les Changements Climatiques et la Cartographie.
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ABSTRACT
Water, a major development issue, is currently under pressure
from climate change. This reality can be observed throughout the world,
particularly in Africa in the intertropical zone to which Benin belongs. Faced
with the impacts of these changes on the quantitative and qualitative
availability of water resources, it is important to implement sustainable
participatory management because the water resource that is available today in
Benin and more precisely in the lower Ouémé valley is not
inexhaustible. Its management must therefore be supervised in order to protect
it and preserve its share for future generations. It is in this context that
the present thesis aims to analyse the current management of water resources
for an application of IWRM (Integrated Water Resources Management) in a context
of climate change with the mapping of recent data.
Several types of data have been collected, including
meteorological and hydrological data, SRTM images (Shuttle Radar Topography
Mission), the topographic background, geographic positioning data of DWS
(Drinking Water Supply) and socio-economic works obtained in real environment.
The various treatments leading to the results are based on the use of
statistics, hydrological modeling and spatial modeling.
The climatic variability over the period 1987-2016 shows
breaks in stationarity in the rainfall series used. Comparison of mean rainfall
amounts between the sub-periods 1987-2007 and 2008-2016 reveals an upward trend
in rainfall. At the same time, an increase in temperatures is recorded. The
availability analysis indicates an upward trend in flow and infiltration in
line with the evolution of rainfall. Moreover, the assessment of this
availability highlights significant potential for groundwater over 66% of the
area covered by the study.
The characterization of water uses highlights a diversity of
uses in the lower Oueme valley. These are uses related to domestic and
agricultural work, navigation, fishing and the exploitation of fluvio-lagunar
sand. From a quantitative point of view, 70% of domestic uses and the uses
related to fishing are satisfied. From the qualitative point of view, 90% of
households are satisfied with the quality of the water used against the
totality of the fishing actors who are discouraged by the poor quality of the
water and the drop in fishing yield.
The assessment of the level of implementation of IWRM shows a
low application with a score of 31%. In order to raise this score,
recommendations to be implemented for the effectiveness of IWRM in the lower
Ouémé valley are described.
Keywords: IWRM, climate change, mapping, Oueme
valley, Benin.
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