Section 2 : La demande de monnaie : quelques
considérations théoriques
La demande de monnaie a fait l'objet de controverses
théoriques à travers les approches classique, keynésienne
et monétariste. Dans cette section, nous présenterons la
synthèse de ces différentes approches théoriques.
2.1 L'Approche Classique
Depuis Wicksell en 1898, la question
monétaire se focalisait seulement sur les différentes
démarches de la théorie quantitative que
l'économiste Irvin Fisher (1923), a
développé à travers son ouvrage the Pourchasing
Power of Money, 1912, qui par la suite a été
qualifiée par Patinkin (1965) d'approche de
transactions. Cette approche quantitative a été
développée par plusieurs auteurs, Aristote, J Bodin
(1568), Cantillon (1755) et Hume (1752).
Ainsi, Fisher formalise sa relation par une
simple équation des échanges, selon laquelle toute transaction
met en relation un vendeur et un acheteur .A chaque vente correspond un achat,
et le montant des ventes est égal au montant des achats pour l'ensemble
de l'économie. Pourtant, cette équation des échanges n'est
pas en réalité une véritable fonction de demande de
monnaie, car elle ne traduit pas une encaisse réelle, mais plutôt
une encaisse pour les transactions.
Compte tenu de cette limite, les économistes de
l'école de Cambridge, Pigou (1917) et Alfred
Marshall(1923), suggèrent une fonction de demande de monnaie,
qui prend en compte la volonté des agents de détenir de la
monnaie. Par ailleurs, malgré cette différence entre la
théorie quantitative et l'équation de Cambridge, les deux
aboutissent à la même conclusion, laquelle stipule que la
quantité de monnaie en circulation varie proportionnellement avec le
niveau des prix.
2.2 La demande de monnaie Keynésienne
A la suite des travaux de l'école de Cambridge,
Keynes (1936) dans sa théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie va montrer qu'en plus du
revenu réel, le taux d'intérêt est le deuxième
facteur de l'encaisse des agents économiques. Selon lui, les agents
économiques détiennent la monnaie pour trois motifs : le motif de
transaction ; le motif de précaution et le motif de
spéculation.
Pour le premier motif, il considère que les agents
économiques détiennent de la monnaie pour faire face à
l'achat des biens et services, lequel dépend du revenu. Par ailleurs,
dans le motif de précaution, Keynes explique que les agents
détiennent aussi de la monnaie pour faire face à des
dépenses imprévues.
Les déterminants de la demande de monnaie en
Guinée Page 18
Toutefois, le véritable apport de Keynes est sa prise
en compte du motif de spéculation. Selon ce motif, les agents font un
arbitrage entre détenir la monnaie ou un actif non monétaire
rapportant un rendement plus élevé que la monnaie. Cette demande
d'encaisse dépend négativement du taux d'intérêt.
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