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Déterminants de la demande de monnaie en république de Guinée.


par Bruno Fagbon BILIVOGUI
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaire - DESS en Banque et Finance 2017
  

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Section 2 : La demande de monnaie : quelques considérations théoriques

La demande de monnaie a fait l'objet de controverses théoriques à travers les approches classique, keynésienne et monétariste. Dans cette section, nous présenterons la synthèse de ces différentes approches théoriques.

2.1 L'Approche Classique

Depuis Wicksell en 1898, la question monétaire se focalisait seulement sur les différentes démarches de la théorie quantitative que l'économiste Irvin Fisher (1923), a développé à travers son ouvrage the Pourchasing Power of Money, 1912, qui par la suite a été qualifiée par Patinkin (1965) d'approche de transactions. Cette approche quantitative a été développée par plusieurs auteurs, Aristote, J Bodin (1568), Cantillon (1755) et Hume (1752).

Ainsi, Fisher formalise sa relation par une simple équation des échanges, selon laquelle toute transaction met en relation un vendeur et un acheteur .A chaque vente correspond un achat, et le montant des ventes est égal au montant des achats pour l'ensemble de l'économie. Pourtant, cette équation des échanges n'est pas en réalité une véritable fonction de demande de monnaie, car elle ne traduit pas une encaisse réelle, mais plutôt une encaisse pour les transactions.

Compte tenu de cette limite, les économistes de l'école de Cambridge, Pigou (1917) et Alfred Marshall(1923), suggèrent une fonction de demande de monnaie, qui prend en compte la volonté des agents de détenir de la monnaie. Par ailleurs, malgré cette différence entre la théorie quantitative et l'équation de Cambridge, les deux aboutissent à la même conclusion, laquelle stipule que la quantité de monnaie en circulation varie proportionnellement avec le niveau des prix.

2.2 La demande de monnaie Keynésienne

A la suite des travaux de l'école de Cambridge, Keynes (1936) dans sa théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie va montrer qu'en plus du revenu réel, le taux d'intérêt est le deuxième facteur de l'encaisse des agents économiques. Selon lui, les agents économiques détiennent la monnaie pour trois motifs : le motif de transaction ; le motif de précaution et le motif de spéculation.

Pour le premier motif, il considère que les agents économiques détiennent de la monnaie pour faire face à l'achat des biens et services, lequel dépend du revenu. Par ailleurs, dans le motif de précaution, Keynes explique que les agents détiennent aussi de la monnaie pour faire face à des dépenses imprévues.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 18

Toutefois, le véritable apport de Keynes est sa prise en compte du motif de spéculation. Selon ce motif, les agents font un arbitrage entre détenir la monnaie ou un actif non monétaire rapportant un rendement plus élevé que la monnaie. Cette demande d'encaisse dépend négativement du taux d'intérêt.

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