WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Déterminants de la demande de monnaie en république de Guinée.


par Bruno Fagbon BILIVOGUI
Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaire - DESS en Banque et Finance 2017
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

**************************

*****************************

BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L'AFRIQUE DE L'OUEST

CENTRE OUEST AFRICAIN DE FORMATION ET D'ETUDES BANCAIRES (COFEB)

MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU

39ème PROMOTION

THEME :

LES DETERMINANTS DE LA DEMANDE DE

MONNAIE EN REPUBLIQUE DE GUINEE

Présenté par :

BILIVOGUI Bruno Fagbon

SOUS LA DIRECTION DE :

Maître de Stage : Maître de Mémoire :

MM Ndèye Codou Guisse NDIAYE

Chef du Service des Ressources
Humaines à l'Agence Principale de la
BCEAO à Dakar

Mr BAMBA KA

Chef du Service des Etudes et de la Statistique à l'Agence Principale de la BCEAO à Dakar

Année académique : 2016-2017

DEDICACE

Ce travail est dédié à :

Ma Mère Feu Aissatta MANSARE

Mon Père Feu KoiKoi BILIVOGUI

Ma femme Kadiatou DIAOUNE

Mes frères et Soeurs

Mes Amis de la 39ème Promotion du COFEB

REMERCIEMENTS

Je rends grâce au bon Dieu de m'avoir donné le courage, la santé et la force d'achever ce travail.

Je tiens, tout d'abord, à remercier vivement les Autorités de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), pour leur engagement et les moyens mis en oeuvre, en vue de promouvoir la qualification professionnelle des cadres des administrations économiques et financières des pays de l'UEMOA et des Banques Centrales des pays Africains francophones partenaires.

Mes remerciements vont également aux Autorités de la Direction Nationale de la BCEAO à Dakar pour tous les efforts déployés dans le but de nous faciliter notre séjour et la réalisation de ce travail.

Je remercie Madame Ndèye Codou Guisse NDIAYE, Chef du service des Ressources Humaines à l'Agence Principale de la BCEAO à Dakar et à ses collaborateurs, pour tous les services rendus afin que notre stage se déroule dans de bonnes conditions.

Mes sincères remerciements à mon maitre de mémoire, Monsieur Bamba KA, Chef du Service des Etudes et de la Statistique à l'Agence Principale de la BCEAO à Dakar. Malgré ses multiples occupations, sa disponibilité, ses observations et orientations ont été indispensable pour réaliser ce travail.

Je tiens à remercier chaleureusement Madame Codou DIALLO, Secrétaire au Service des Etudes et de la Statistique de l'Agence Principal de la BCEAO à Dakar.

J'exprime toute ma gratitude au Professeur de rang A, Monsieur MBaye DIENE, Enseignant chercheur à la Faculté des sciences économiques de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, pour sa disponibilité, ses conseils et ses observations.

Mes remerciements vont à l'endroit de :

? l'administration du COFEB pour l'encadrement, les conseils et le suivi régulier durant tout notre parcours ;

? le corps professoral du COFEB pour la qualité des enseignements dispensés ; ? le personnel de l'Agence Principale de la BCEAO de Dakar, pour l'accueil et l'hospitalité dont nous avons bénéficiés durant notre séjour ;

? Nos camarades de la 39ème promotion du COFEB, pour les critiques et suggestions.

Enfin, je rends un vibrant hommage aux Autorités de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), pour leur politique de formation et de perfectionnement du personnel dont l'objectif est, sans nul doute, d'assurer un service public de qualité.

II

SIGLES ET ABREVIATIONS

ARDL: Autorégressif à Décalage Distribué

BADAM: Banque Africaine de Développement Agricole et Minier

BCG: Banque Commerciale de Guinée

BCF : Banque pour le Commerce et le Financement

BCRG: Banque Centrale de la République de Guinée

BDT: Bons du Trésor Public

BGCE: Banque Guinéenne du Commerce extérieur

BIAG : Banque Internationale pour l'Afrique de Guinée

BIAO : Banque Internationale de l'Afrique de l'Ouest

BICIGUI: Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de Guinée

BNDA: Banque Nationale de Développement Agricole

BNP: Banque Nationale de Paris

BNSE: Banque Nationale des Services Extérieurs

BPMG: Banque Populaire Maroco Guinéenne

BSICG: Banque Sahelo Saharienne pour l'Industrie et le Commerce de Guinée

BTP: Bâtiments et Travaux Publics

CEDEAO: Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

FEC: Facilité Elargie de Crédits

FIBANK: First International Bank

INSG: Institut National de Statistique de Guinée

MCE: Modèle à Correction d'Erreur

PIB: Produit Intérieur Brut

PIRN: Programme Intérimaire de Redressement National

PP: Phillips et Perron

PNDES : Programme National de Développement Economique et Social.

PVD: Pays en Voie de Développement

SGBG: Société Générale de Banques en Guinée

SMB: Société Minière de Boké

TRM: Titre de Régulation Monétaire

UBA: United Bank for Africa

UIBG: Union Internationale de Banques en Guinée

III

LISTE DES GRAPHIQUES ET DES TABLEAUX

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : L'évolution des indicateurs économiques

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Dynamique sectorielle de l'économie guinéenne de 2009 à 2016

Tableau 2 : Résultats du Test de stationnarité de Phillips et Perron

Tableau 3 : Test de stationnarité du résidu

Tableau 4: Test de stationnarité de Phillips et Perron sur le Résidu

Tableau 5: Résultats de l'estimation des fonctions de demande de monnaie

iv

SOMMAIRE

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

RESUME 1

INTRODUCTION 2

Première partie : Le contexte économique en République de République de

Guinée 5

CHAPITRE 1 : Cadre macroéconomique en République de Guinée 5

Section 1 : Le contexte macroéconomique de la Guinée 5

Section 2 : La dynamique sectorielle de l'économie Guinéenne 8

Section 3 : Les contraintes et défis de l'économie guinéenne 9

Conclusion 10

CHAPITRE 2 : Politique Monétaire en Guinée 11

Section 1 : Le système bancaire guinéen 11

Section 2 : L'évolution de la politique monétaire en République de Guinée 12

Section 3 : Les défis de la Politique monétaire de la Guinée 15

Conclusion 16

Deuxième Partie : Cadre théorique et empirique de la demande de monnaie 17

CHAPITRE 3 : Théorie de la demande de monnaie et son rôle sur l'activité

économique 17

Section 1 : Les concepts de la demande de monnaie 17

Section 2 : La demande de monnaie : quelques considérations théoriques 18

Section 3 : La demande de monnaie : quelques considérations empiriques 19

Conclusion 21

CHAPITRE 4 : Modélisation de la demande de monnaie en République de Guinée 23

Section 1 : La Spécification et les techniques d'estimation du modèle 23

Section 2 : Interprétation des résultats 27

Section 3 : Les implications de politique économique 28

Conclusion 29

CONCLUSION GENERALE 30

ANNEXE1 : DONNEES UTILISEES POUR L'ESTIMATION I

ANNEXE 2 : ANALYSE DES VARIABLES ET RESULTATS DES ESTIMATIONS I

ANNEXE 3 : TESTS DE VALIDATION DES MODELES VII

BIBLIOGRAPHIE X

TABLE DES MATIERES XIV

V

RESUME

L'économie guinéenne a été marquée au cours des dernières décennies par une instabilité macroéconomique accompagnée par des reformes, qui touchent en grande partie le système monétaire et les finances publiques.

Dans ce contexte, notre objectif est de contribuer à la formulation d'une fonction de demande de monnaie permettant à la Banque Centrale de Guinée (BCRG) de mieux prévoir les conséquences de sa politique monétaire.

Pour réaliser l'étude, nous avons formulé deux fonctions de demande de monnaie. Une première fonction intègre les principaux déterminants de la demande de monnaie : le PIB réel, le taux d'inflation, le taux de change et le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires. La deuxième fonction cherche à comprendre si les principales composantes du PIB réel expliqueraient aussi la demande de monnaie en Guinée. Aussi, nous avons utilisé un Modèle à Correction d'Erreur (MCE) en deux étapes d'ENGLE et de GRANGER. Les données utilisées couvrent la période de 1987 à 2016, soit 30 observations.

Les résultats montrent qu'en Guinée, la demande de monnaie est positivement et significativement expliquée par le taux d'inflation et le revenu réel. L'importance du revenu dans la demande de monnaie est liée à l'effet positif et important de la consommation finale publique à court et long terme, de la consommation privée, de l'investissement et des exportations nettes sur la demande de monnaie. En revanche, le taux d'intérêt et le taux de change expliquent négativement la demande de monnaie à long terme.

Partant de ces résultats, nous avons tiré un certain nombre d'implications de politique économique, à savoir, renforcer la politique de stabilité des prix, créer une croissance durable et, améliorer le taux de bancarisation.

Mots clés : demande de monnaie, modèle à correction d'erreur (MCE).

1

INTRODUCTION

Depuis plusieurs années, le choix d'une politique économique appropriée et efficace reste une préoccupation majeure des Autorités, leur permettant de faire face à des déséquilibres macroéconomiques.

La monnaie est au coeur des stratégies économiques consistant à assurer et à réaliser des objectifs de politique économique à travers la définition d'objectifs intermédiaires ou de variables informationnelles.

L'utilisation d'un objectif intermédiaire notamment dans le cadre de stratégie de ciblage monétaire nécessite l'existence d'une fonction de demande de monnaie stable.

La demande de monnaie constitue la pierre angulaire dans le choix d'une politique monétaire appropriée, permettant à une Banque Centrale d'anticiper les conséquences d'une éventuelle variation de la masse monétaire sur les agrégats économiques.

Ainsi, l'estimation d'une fonction de demande est une des préoccupations majeures pour une Banque Centrale. La compréhension de ces principaux déterminants permet d'apprécier l'intérêt de cibler les variables monétaires afin de maitriser l'inflation et assurer l'allocation des ressources disponibles.

Pour des besoins de politique monétaire, et d'évaluation des effets des différents changements économiques et financiers sur la mise en oeuvre de la politique monétaire, des recherches sur la demande de monnaie ont été réalisées dans les pays industriels avant de s'étendre sur les pays en développement.

Les premières littératures (Irvin Fisher(1911), Keynes(1936), Friedman (1958), Baumol et Tobin (1981)), portaient sur le problème de détermination de la vitesse de circulation de la monnaie et les facteurs qui déterminent la détention de la monnaie par les agents économiques. Les résultats des études réalisées dans les pays développés montrent la significativité du revenu et du taux d'intérêt sur la demande de monnaie grâce au développement des marchés financiers et à la modernisation du système financier. Par contre, dans les pays en développement, les premiers modèles conçus soutiennent que la théorie classique quantitative de la monnaie est jugée plus réaliste à cause de l'état embryonnaire des marchés financiers. Polack 1957, Polack et Argny 1971, confirment le motif de transaction

Si des recherches sur la demande de monnaie ont été entamées par plusieurs pays en développement, en particulier ceux de l'Afrique de l'Ouest, le problème reste entier pour le cas spécifique de la Guinée d'où notre choix du thème « les déterminants de la demande de monnaie en République de Guinée ».

L'intérêt de cette recherche réside dans le fait que la Guinée traverse des périodes d'instabilité macroéconomique accompagnée par des déséquilibres économiques notamment dans le domaine monétaire.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 2

Au cours des dernières décennies, la situation économique de la Guinée était marquée par une instabilité macroéconomique accompagnée par des reformes, qui touchent en grande partie le système monétaire et les finances publiques. La croissance économique réelle était de 2.39%1 en moyenne sur la période 2006 à 2016 et reste en dessous de la moyenne de celles des pays de l'Afrique subsaharienne (4.62%). La faiblesse de cette croissance se traduit par une aggravation du déficit budgetaire de 8.8% du PIB en 2014, et une détérioration du compte courant dans l'ordre de -24.2% du PIB. La faible mobilisation des recettes publiques se traduit par un recours au financement monétaire de la Banque Centrale, situation qui amplifie l'inflation (13.8% en moyenne par an) qui se situe à des niveaux plus élevés que la moyenne des pays de l'Afrique Subsaharienne (8.2%).

Aussi, le système bancaire reste relativement peu développé, le crédit au secteur privé représente 12.64% du PIB en 2016 comparé à celui du Sénégal (34.1% du PIB). Le ratio de la masse monétaire sur le PIB qui mesure l'approfondissement financier ou le degré de monétisation de l'économie tourne autour de 33% en moyenne. La circulation fiduciaire qui retrace la préférence de la liquidité pour les agents économiques représente 29.34% en 2016 alors que la quasi-monnaie sur la masse monétaire n'est de 27.28 % en 2016. Le taux de bancarisation est relativement très faible en moyenne 6% en dessous du niveau au Sénégal (17.94% en 2016).

Au regard de ces déséquilibres macroéconomiques et de la place de la monnaie pour la conduite efficace et appropriée de la politique monétaire, il est important d'appréhender l'évolution de la demande de monnaie qui constitue une source d'information sur les réactions des agents, laquelle permet de déterminer la vitesse de transmission de la politique monétaire.

De cette préoccupation principale découlerons les questions subsidiaires suivantes :

V' Quels sont les motifs de détention de la monnaie en Guinée ? V' La demande de monnaie en Guinée est-elle stable ?

Pour répondre à ces interrogations, l'objectif principal de notre recherche est de contribuer à la formulation d'une fonction de demande de monnaie afin de permettre à la Banque Centrale de mieux prévoir les conséquences de sa politique monétaire. Il s'agira spécifiquement :

V' D'identifier les motifs de demande de monnaie par les agents économiques; V' D'analyser la stabilité de la demande de monnaie;

V' De donner une orientation en matière de ciblage monétaire.

Pour atteindre les objectifs de cette étude, les hypothèses suivantes seront testées :

V' Hypothèse 1: il existe une corrélation positive entre la demande de monnaie

et le revenu ;

V' Hypothèse 2 : il ya une corrélation positive entre la demande de monnaie et
le taux d'inflation.

1 Base de données du Fonds Monétaire International (FMI)

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 3

Dans le cadre de cette recherche, nous adopterons une démarche méthodologique quantitative basée sur la collecte des données relatives aux grandeurs économiques: le Produit Intérieur Brut, le taux d'inflation, la masse monétaire et le taux d'intérêt. Les données ainsi collectées seront utilisées pour faire une analyse descriptive de la situation économique, et spécifiquement de la politique monétaire de la Guinée.

Nous procéderons ensuite à une revue documentaire des différentes approches théoriques développées par les grands courants de pensée économique de la demande de monnaie. Une revue empirique synthétique guidera pour faire le choix d'un modèle approprié et adapté au contexte Guinéen, afin de comprendre le comportement de détention de la monnaie par les agents économiques.

L'étude sera structurée en quatre (4) chapitres regroupés en deux grandes parties. La première partie, consacrée au contexte économique en République de Guinée, examinera en chapitre 1, le cadre macroéconomique et en chapitre 2, la politique monétaire en République de Guinée.

La deuxième partie de notre recherche sera réservée au cadre théorique et empirique de la demande de monnaie. Nous décrirons en chapitre 3, la théorie de la demande de monnaie et son rôle sur l'activité économique et le chapitre 4, abordera la modélisation de la demande de monnaie en République de Guinée.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 4

Première partie : Le contexte économique en République de
République de Guinée

Cette première partie, à travers deux chapitres mettra l'accent sur (1) le cadre macroéconomique et, (2) la politique monétaire mise en oeuvre en Guinée.

CHAPITRE 1 : Cadre macroéconomique en République de Guinée

Située en Afrique de l'Ouest, la République de Guinée qui couvre une superficie de 245.857 km2 dispose d'énormes potentialités agro-pastorales, minières, énergétiques et climatiques. Toutefois, la croissance économique du pays est restée relativement faible n'atteignant pas le taux d'accroissement de la population. Le revenu par tête d'habitant en 2016 était estimé à 519,197 USD pour une population, environ 12 millions d'habitants, plaçant la Guinée à la 179e sur 186 selon l'IDH.

Dans ce chapitre, nous examinerons le contexte macroéconomique en section 1, la dynamique sectorielle de l'économie guinéenne en section 2 et en section 3, les principales contraintes et défis de l'économie guinéenne.

Section 1 : Le contexte macroéconomique de la Guinée

Au cours des dernières années, la situation macroéconomique s'est considérablement dégradée. La conduite de la politique économique, associée aux chocs intérieurs et extérieurs, s'est soldée par des déficits budgetaire et courant substantiels, une accélération de l'inflation et la dépréciation de la monnaie.

Pour cerner cette situation, nous présenterons dans cette section, la situation économique pendant les sous-périodes, 1960 à 1983, 1984 à 2009 et 2010 à 2016.

1.1 La situation économique de la Guinée de 1958 à 1983

Au cours de cette période, le régime a adopté une politique de développement de catégorie socialiste en s'appuyant sur les entreprises publiques et l'Etat. Le secteur privé promoteur de croissance économique est légué au second plan par la promulgation d'une loi cadre qui nationalise toutes les activités privées, et met le secteur public au centre de l'activité économique. Par ailleurs, l'absence de mesures favorables et le poids du secteur public dans l'économie poussent le secteur privé à évoluer dans le secteur informel par le canal des activités sur le marché de devises et le commerce transfrontalier.

Afin d'atteindre les objectifs de développement économique, les Autorités lancent trois plans. D'abord, le plan triennal de 1960 à 1964, qui portait sur les fondements du système économique à travers la réforme monétaire, le contrôle du commerce, et l'industrialisation légère. Ensuite, le plan septennal de 1964 à 1974, orienté vers la création des entreprises d'Etat ou mixte et l'industrialisation, avec extension du secteur minier suivi du plan quinquennal de 1973 à 1980, portant sur l'autosuffisance alimentaire. A la suite de ces plans, l'Etat crée et place son portefeuille dans 20 entreprises industrielles, dont la production est tournée vers le marché local. Ainsi, les recettes budgétaires étaient mobilisées essentiellement auprès du secteur minier et des transferts des excédents des entreprises publiques. Entre 1970 et 1974, la croissance économique est restée limitée à 2.8% en moyenne par an pour une croissance moyenne de la population du même ordre. La croissance économique atteint 3.5% sur la période 1974 à 1980, grâce à la contribution de la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBG) et de l'Office de Bauxites de Kindia (OBK).

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 5

A partir de 1980, suite à la diminution des recettes minières, l'Etat va faire fonctionner la planche à billet pour financer le déficit budgetaire. Ce financement s'est traduit par une pression inflationniste et une dépréciation du taux de change. Face à la méfiance du secteur privé vis-à-vis du système bancaire avec les mesures de limitation des retraits sur les comptes bancaires privés, les agents économiques constituent leurs épargnes en devises ou en bien immobiliers. Le taux de change officiel était de 23 sylis pour 1 dollar US, tandis que sur le marché parallèle, ce taux avoisinait 400 sylis pour un dollar.

1.2 Le contexte économique de 1985 à 2009

Face à la dégradation de la situation économique au milieu des années 1980, un programme de réformes économiques et financières (PREF) a été lancé en 1984. L'objectif était de mettre en place une structure incitative favorable à la croissance économique par le biais de mesures d'ajustement capables de soutenir une économie de marché. Les réformes ainsi engagées ont bénéficié de plusieurs appuis et accords, dont, le prêt d'ajustement structurel de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, et l'accord de rééchelonnement de la dette sous l'égide du Club de Paris en avril 1989.

Grâce au changement de politique économie, la situation économique s'est améliorée et a permis d'atteindre un taux moyen de croissance économique réelle de 6.3 % en 1988 dépassant celui de la croissance démographique. Le revenu par habitant était estimé à 450 US en 1989, ce qui catégorisait la Guinée dans la classe supérieure des pays à faible revenu.

En 1995, une deuxième série de réformes est engagée, portant sur l'environnement des affaires et a permis d'obtenir une situation macroéconomique améliorée et stable jusqu'en 1999. La Guinée enregistre une croissance économique réelle moyenne de 4.4%.

Cependant, l'année 2000 marquera le début de la crise sécuritaire suite à l'agression rebelle le long de la frontière guinéenne avec la Sierra Léone et le Libéria. La résolution cette crise a occasionné un dérapage budgetaire important et un relâchement de la politique monétaire. Le cadre économique se détériore davantage, se traduisant par une croissance économique réelle faible avoisinant 2.5%. Cette dégradation de la situation macroéconomique a provoqué l'arrêt des programmes avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

Toutefois, la croissance économique va suivre une tendance baissière et le pays va enregistrer sa première récession de -0.3% en 2009. Cette contre-performance résulte de la combinaison de plusieurs facteurs dont, l'absence de concours financiers, la gestion catastrophique du pouvoir militaire et les effets de la crise économique internationale. Le ralentissement de l'activité économique s'est traduit par une aggravation du déficit budgétaire de -8.9% du PIB et une détérioration du compte courant de -10% du PIB.

1.3 La situation économique de 2010 à 2016

Le Graphique 1, montre qu'au cours de la période 2010 à 2016, la Guinée a connu une situation économique très instable, caractérisée par une croissance volatile, une dégradation des finances publiques, une détérioration du compte courant conjuguée à une dépréciation de la monnaie nationale et, une instabilité des prix.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 6

Toutefois, le Gouvernement issu de l'élection présidentielle de 2010 a hérité d'une situation économique extrêmement difficile, caractérisée par une mauvaise gouvernance, une pauvreté élevée et croissante, des tensions sociales et ethniques. L'économie était structurellement peu diversifiée et dépendante de la performance du secteur minier qui représente 14.5% du PIB et fourni près de 90% des recettes d'exportations. L'agriculture représente 25% du PIB, l'industrie 41% et les services 34%.

Graphique 1 : Evolution des indicateurs macroéconomiques

-20

-40

40

20

0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

croissance économique Solde budgetaire Solde courant inflation

Source : Calculs de l'auteur, base de données du FMI

En 2010, la croissance économique était faible, et en dessous de la moyenne des pays de l'Afrique subsaharienne. Une contreperformance qui s'est soldée par une aggravation du déficit budgétaire qui atteint -14.2% en 2010, imputable à l'augmentation sans précèdent, des dépenses militaires, de la masse salariale de la fonction publique ainsi que des investissements dans les secteurs non productifs tels que l'armée et la sécurité.

Les réformes engagées par le Gouvernement pour restaurer la discipline budgetaire à la sortie de la transition militaire, ont permis l'atteinte du point d'achèvement au titre de l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE). Ces réformes soutenues par la Banque Mondiale à travers le Programme d'Appui aux Réformes Economiques et Financiers (PARFE), ont favorisé la conclusion en mars 2012, d'un programme triennal avec le Fonds Monétaire International (FMI) au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC).

Cependant, avec le regain de la production agricole et la série de réformes structurelles engagées par le nouveau Gouvernement et le soutien des partenaires techniques et financiers, la Guinée enregistre une croissance de 3.9% en moyenne sur la période 2011-2013 contre seulement 0.8% sur la période 2009-2010. La consommation finale a été l'un des principaux soutiens à cette croissance économique avec une contribution moyenne de 10.6 points dont 5.6 points pour le privé. Les ménages ont consacré 99.2% de leurs dépenses de consommation finale aux produits primaires et manufacturiers, qui en grande partie sont importés. Les investissements ont représenté 20.4% du PIB en 2013, en dessous de celui du Sénégal (27.9%). Il faut aussi signaler que cette performance a été réalisée dans une situation d'inflation à deux chiffres résultant d'une maitrise insuffisante des politiques monétaire et budgetaire.

Par ailleurs, la chute de la valeur ajoutée du secteur minier suite au choc minier, aux tensions politiques ainsi qu'aux perturbations dans la fourniture d'électrique, a entrainé une baisse de la croissance économique de 3.8% en 2012 à 2.5% en 2013. Cette chute de la croissance économique s'est accompagnée par une baisse des recettes publiques. L'Etat pour contenir la baisse, réduit les dépenses publiques en particulier

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 7

dans les secteurs prioritaires, ramenant le déficit budgetaire à -2.6% du PIB en 2013 contre -3.3% du PIB en 2012.

Dans la même lancée, l'inflation s'est établi à 11.9 % en 2013 et le franc guinéen a été stabilisé, grâce à la maitrise de la hausse de la masse monétaire à travers la manipulation des réserves obligatoires d'une part, et l'intervention de la Banque Centrale sur le marché interbancaire de change par le biais des réserves de change qui se sont réconfortées à 4 mois d'importations de biens et services entre 2012 et 2013 contre 0.7 mois deux ans auparavant. La situation du compte courant s'est détériorée du fait du déficit de la balance commerciale liée à la fois à la baisse des exportations et à la hausse tendancielle des importations, notamment des produits pétroliers.

L'année 2014, sera marquée par une crise sanitaire dont les conséquences ont été désastreuses pour l'économie guinéenne. La situation macroéconomique devient difficile, caractérisée par une croissance économique réelle quasiment nulle (0.1%), des difficultés dans le secteur minier et une aggravation du déficit budgetaire (9% du PIB) en 2015. Le déficit du compte courant se creuse suite à la baisse des exportations du secteur minier, contribuant ainsi à la baisse des réserves de change, qui reste en dessous de 3 mois d'importations de biens et services. Ce niveau bas des réserves de change engendre des pressions sur le franc guinéen qui s'est déprécié de près 10% par rapport au dollar USD. Néanmoins, le taux d'inflation reste en dessous de 10%.

Section 2 : La dynamique sectorielle de l'économie Guinéenne

L'analyse du tableau 1, montre que la structure du PIB de l'économie guinéenne reste relativement stable sur plusieurs années, signifiant qu'elle n'a pas connu une véritable transformation au fil du temps. Les chiffres indiquent qu'elle reste concentrée dans les secteurs secondaire et tertiaire qui contribuent à 73.29% à la formation du PIB.

Tableau 1 : Dynamique économique sectorielle de 2009 à 2015

 

Poids dans le
PIB en % 2009-

taux moyen de
croissance en

Structure de l'emploi (%)

Valeur ajoutée informelle (%)

secteurs

2015

% de 2009-2015

2015

2009-2015

Secteur Primaire

17,73

5,36

51

34,27

Secteur Secondaire

28,73

0,27

13,4

42,66

Secteur Tertiaire

44,56

5,63

35,6

64,33

Impôts et taxes

8,98

11,2

 
 

Source : calcul de l'auteur, comptes nationaux 2009-2015.

Dans cette section, nous décrirons en quelques lignes chaque secteur de l'économie.

2.1 Le secteur primaire

Le secteur primaire qui occupe environ 51% de la main d'oeuvre ne représente que 17.73% du PIB. Ainsi, plus de la moitié de la population occupée contribue pour moins d'un cinquième à la création de la richesse nationale. Cette situation induit de fortes inégalités de revenus entre les populations rurales dont 75% sont employées dans le secteur primaire, et les populations urbaines dont seulement 4.2% sont dans le même secteur. Ce secteur dépend en grande partie du sous-secteur agriculture, tributaire au changement climatique et à la politique agricole du gouvernement.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 8

2.2 Le secteur secondaire

Le secteur secondaire repose essentiellement sur la branche des activités extractives dont les ressources minières, qui sont fortement influencées par les fluctuations des cours mondiaux de matières premières. La branche des activités extractives, très capitalistique avec un poids relatif de 13% dans le PIB, ne contribue que très peu à l'emploi (2.6%). Les industries manufacturières qui sont une source potentielle de création d'emploi et de revenu, demeurent elles aussi peu développées, leurs poids dans le PIB est de 10.3%. La Guinée dispose également de ressources minières abondantes et diversifiées (bauxite, fer, diamant, or,..) dont la faible valorisation limite son décollage économique et son développement humain durable. La contribution du secteur minier à l'économie reste très marginale. La contribution moyenne aux recettes budgétaires est de 20.3%, et celle du PIB se situe à 14.5%.

2.3 Le secteur tertiaire

Le secteur tertiaire est essentiellement basé sur les activités de commerce reposant principalement sur les importations. Secteur prédominant, il représente en moyenne 44.6% du PIB et occupe 35.6% de la main d'oeuvre après le secteur primaire. Ce secteur a connu une croissance moyenne de 5.63%.

Toutefois, il faut signaler que l'économie guinéenne à l'image de la plupart des économies africaines, est fortement dominée par le secteur informel, qui constitue un facteur d'exclusion de nombreux actifs des créneaux d'emplois décents. Globalement, 48.7% de la valeur ajoutée créée est le fait de l'économie informelle. Le secteur tertiaire est fortement dominé par les activités informelles (64.33% de sa valeur ajoutée), suivi du secteur secondaire (42.66%) et enfin, du secteur primaire (34.27%). Plusieurs branches d'activités sont ainsi dominées par les activités informelles : le commerce (87,1%), l'hôtellerie (96,8%), les transports et télécommunications (77%), ainsi que les activités industrielles manufacturières (68,5%).

Section 3 : Les contraintes et défis de l'économie guinéenne

Cette section présentera les contraintes et les défis de l'économie guinéenne, et quelques axes du nouveau Plan National de Développement Economique et Social 2016-2020 élaboré par les autorités de la troisième République.

3.1 Les contraintes et défis de l'économie Guinéenne

Pour atteindre les objectifs de développement économique, la Guinée doit faire face à de nombreuses contraintes et relever quelques défis, notamment :

I. L'insuffisance des ressources publiques pour financer les grands projets d'infrastructures. Le taux d'investissement est en moyenne de 14.5% et reste faible par rapport à celui du Sénégal (26.38%). La réalisation de ces infrastructures de développement favorisera l'accès des populations aux services sociaux de base sur toute l'étendue du pays.

II. Le faible développement du secteur privé représente une contrainte majeure pour relancer la transformation et la diversification de l'économie. Le développement du secteur privé est une condition nécessaire pour la création d'emploi pour les jeunes diplômés pour lesquels le taux de chômage est extrêmement élevé.

III. La fragilité des Institutions et de la cohésion sociale, il faut maintenir la cohésion sociale pour prévenir les tensions sociopolitiques qui pourraient naitre à l'approche des

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 9

élections de février 2018, à l'instar de ce qui s'est déroulé pendant les élections de 2013 et 2015.

3.2 Le Programme de Développement Economique et Social 2016-2020

Au lendemain de la crise sanitaire du virus hémorragique Ebola, survenue durant la période fin 2013 à 2015, les Autorités de la troisième république soucieuses du décollage économique, ont élaboré un Plan National de Développement Economique et Social 2016-2020 (PNDES) vision 2040.

Le Plan National de Développement Economique et Social 2016-2020 est une deuxième génération du Plan National après le Plan Quinquennal 2011-2015. Ce PNDES s'aligne sur plusieurs programmes de développement dans le monde, notamment, le programme universel de développement durable 2016-2030 et ses Objectifs de Développement Durable (ODD), l'Accord de Paris sur le changement climatique, l'Agenda 2063 de l'union Africaine, la vision 2020 de la CEDEAO.

Toutefois, le PNDES est basé sur trois fondements, et cinq principes directeurs, qui sont respectivement, la constitution du 1er mai 2010 de la République de Guinée, la vision de la guinée en 2040 et le projet de société du Président de la République, le leadership national, la subsidiarité et le partenariat, la gestion axée sur les résultats, la coordination proactive, et la promotion de l'équité et la réduction des inégalités.

Les résultats attendus du PNDES sont l'amélioration du bien-être de la population, la réalisation de la transformation structurelle durable, avec pour clé l'émergence en 2040.

Le coût global de financement du PNDES est estimé à 130.897,74 milliards de GNF dont, 30% supportés par l'Etat à travers le budget national de développement, 38.2% par le secteur privé via le Partenariat Public-Privé, et 31.8% serait un besoin de financement.

La réalisation du PNDES pourrait être affectée par des risques dont les plus importants sont : l'instabilité socio-politique, la faiblesse du leadership national, la faiblesse de la mobilisation des ressources intérieures, la conjoncture sous régionale et internationale défavorable, les aléas climatiques et les urgences humanitaires.

Conclusion

Nous retiendrons dans ce chapitre que l'économie guinéenne a été longtemps caractérisée par une instabilité macroéconomique, une croissance économique volatile et faible, une dégradation du compte courant. Le déficit budgétaire souvent important est accompagné par une recrudescence de l'inflation et de la dépréciation de la monnaie nationale. Le secteur minier reste le principal pourvoyeur de recettes d'exportation (près de 90%).

Pour permettre le décollage économique de la Guinée, certaines contraintes et défis doivent être relevés notamment, pallier à l'insuffisance des ressources publiques, favoriser le développement du secteur privé, améliorer la qualité des institutions et renforcer la cohésion sociale. Ces contraintes et défis ne seront résolus qu'en prenant en compte certains facteurs entre autres, la bonne gouvernance et la qualité des institutions, la disponibilité des ressources humaines qualifiée, et le développement d'une base productive. C'est ainsi que le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES 2016-2020) a été non seulement élaboré pour prendre en compte ces facteurs mais également pour créer une base solide pour la vision 2040, qui devrait faire de la Guinée un pays émergent.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 10

CHAPITRE 2 : Politique Monétaire en Guinée

Dans ce chapitre, nous présenterons dans la section 1, l'évolution du système bancaire, dans la section 2, la Politique monétaire et, dans la section 3, les défis de la politique monétaire en Guinée.

Section 1 : Le système bancaire guinéen

Dans cette section, nous présenterons en premier lieu l'évolution du paysage bancaire et les reformes sur la politique monétaire en deuxième lieu.

1.2 Le paysage bancaire de la Guinée

Le paysage bancaire Guinéen n'était composé que de banques de la colonie française avant son indépendance en 1958. A la suite de l'accession à la souveraineté nationale, quatre banques étrangères ont continué leurs activités sur le sol guinéen, malgré la rupture des relations entre la France et la Guinée.

Aussi, les réformes monétaires engagées en 1983 avec les Institutions de Bretton Woods ont permis la liquidation de six banques d'Etat (BNDA, BGCE, Crédit National, BNSE et BC). Pour combler ce vide crée par cette liquidation, le Gouvernement guinéen a favorisé l'installation de banques commerciales en 1983, suivie en 1985 par l'ouverture de compagnies d'assurance, et en 1988 par la création des institutions de microfinance.

A partir de 1985, c'est avec des groupes français que les quatre banques de la place ont été créées (en 1985, Banque Internationale pour l'Afrique de Guinée, Banque International pour le Commerce et l'Industrie de Guinée avec Banque Nationale de Paris, Société Général de Banques de Guinée avec Société générale, en 1987, Union Internationale de Banques de Guinée avec Crédit Lyonnais), dans des conditions qui ont nourri quelques controverses. En 1991, la BPMG fût créée dans le but d'allier les intérêts privés guinéens à ceux de banques marocaines.

En 1992, le bilan agrégé des banques représentait 9.5% du PIB avec une bancarisation relativement faible. L'analyse de ce bilan montre que le total des dépôts était constitué de 82% des dépôts à vue, dont 31% des dépôts des non-résidents et 42 % libellés en devises. Les crédits mobilisés par les banques en 1992 étaient composés de 83.6% des crédits à court terme et le reste de crédits à moyen et long terme. Ces crédits étaient orientés en grande partie au financement des importations (crédits à court terme) afin d'éviter de financer les activités de production que les banques considéraient comme trop risquées.

La réforme monétaire enclenchée depuis 1985 a favorisé l'installation massive de plusieurs banques de capitaux étrangers (occidentaux et africains) entre 1996 et 2006. On note la présence de géants africains par la rentrée d'International Commercial Bank (1996), ECOBANK (1999), First International BANK (2006). Aussi, en 1996, le groupe bancaire géré par les groupes français (BIAO, BNP, SG et Crédit Lyonnais) représentait plus de 85% du système bancaire en termes de collecte de dépôts et de crédits distribués.

En 2008, cinq(5) banques commencent leurs activités parmi lesquelles, quatre (4) banques étrangères (Skye Bank Guinée, Banque Sahelo saharienne pour l'Industrie et le Commerce de Guinée, Banque pour le Commerce et le Financement, United Bank for Africa) et une banque de développement agricole et minier de capitaux privés guinéens (Banque Africaine de Développement Agricole et Minier de Guinée). Malgré la présence massive de ces banques, le système bancaire reste relativement

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 11

concentré en termes de volume de dépôts collectés et de crédits distribués. Trois grandes banques détenaient 76% des dépôts et 78% des crédits du système bancaire.

1.2 Les réformes de la Banque Centrale

Deux ans après l`indépendance en 1958, la République de Guinée s'est dotée d'un système bancaire et financier composé d'un Institut d'émission et de banques commerciales.

L'institut d'Emission dénommé, la Banque de la République de Guinée (BRG) est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, qui avait pour mission le contrôle de la circulation fiduciaire, la distribution du crédit et l'appui à l'Etat dans la conduite de sa politique économique.

Le fonctionnement de la BRG deviendra problématique du fait qu'elle pratiquait parallèlement une politique monétaire expansionniste à travers le financement des entreprises et des dépenses publiques entrainant une recrudescence de l'inflation.

Dès 1985, le nouveau Gouvernement militaire négocie avec le FMI, un Programme de Redressement Economique et Financier (PREF), portant sur le système bancaire, la monnaie, les finances publiques, les prix et les structures économiques. Les réformes ainsi engagées vont porter à la fois sur la dévaluation du Syli par rapport au dollar USD, et sur la restructuration de la Banque Centrale. Le résultat de cette restructuration avait permis à la Banque Centrale d'être dotée d'un nouveau statut et d'une organisation fonctionnelle. Ce nouveau statut lui conférait les prérogatives de l'émission de la monnaie, la conduite de la politique de crédit, le refinancement du Trésor et des banques et le contrôle de change. Elle restait toujours rattachée à la présidence alors que la gestion de la dette a été ramenée au Ministère des Finances.

Toutefois, le statut de la Banque Centrale va connaitre plusieurs révisions, en 1960, 1985, 1994, 2009 et 2010. Les révisions engagées portaient sur le taux du concours de la Banque Centrale au Trésor public. Le poste concours au Trésor public attirait l'attention des partenaires techniques et financiers du fait de ses effets néfastes sur l'économie nationale. Le taux du concours du trésor par la Banque Centrale était de 20% des recettes ordinaires de l'Etat de 1985 à 1994 contre 10% en 1960.

En 2009, l'Etat réduit le taux de 20 à 5, marquant ainsi sa volonté de réduire son recours au financement de la Banque Centrale, qui pourrait avoir des effets sur la conduite de la politique monétaire dont l'objectif demeure la stabilité des prix.

Le Gouvernement de la Troisième République, à sa prise de pouvoir en 2010, a conclu un programme FEC avec le FMI en 2012. L'une des recommandations du FMI pour lutter contre l'inflation était de supprimer le concours de la BCRG au Trésor public pour permettre à l'Etat de fonctionner sur la base caisse et d'instaurer l'unicité de la caisse.

Dans la même logique, de nouveaux statuts ont été promulgués en 2014, dont les principaux éléments sont, la recomposition du Conseil d'Administration de la Banque Centrale, la création d'un Comité de Politique Monétaire et d'un Comité d'investissement des réserves de change.

Section 2 : L'évolution de la politique monétaire en République de Guinée

Après avoir favorisé pendant des décennies le recours à l'action directe sur la liquidité bancaire, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a procédé au cours des années 1986, à la refonte de sa politique monétaire en optant, notamment, pour les instruments indirects. Ces différentes phases seront passées en revue dans cette section.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 12

2.1 La politique monétaire avant les années 1985

Jusqu'en 1985, la Banque Centrale de la République suivait des objectifs classiques, notamment, ceux visant la stabilité de la valeur interne et externe de la monnaie nationale en faveur de la lutte contre l'inflation, l'équilibre de la balance des paiements, le plein emploi, le développement et la croissance économique.

Pour atteindre ces objectifs assignés pendant cette période, elle utilisait les instruments classiques que sont, le contrôle direct de crédit, le réescompte et l'open Market, les réserves obligatoires, le taux d'intérêt et le contrôle de change.

(i) Le contrôle direct de crédit

Dans le souci de limiter la progression rapide du crédit bancaire, la Banque Centrale pratique dès novembre 1964, le contrôle quantitatif et qualitatif du crédit. Pour agir sur la quantité du crédit, il fut institué un Comité Spécial de crédit sous la tutelle de la Banque Centrale qui devrait s'assurer de la conformité de toutes les demandes soumises par les banques spécialisées par rapport à la politique et aux priorités du Gouvernement.

Aussi, une politique de sélectivité de crédit a été mise en place pour faciliter l'accès aux crédits de certains secteurs et certaines activités. Cette politique favorisait les crédits aux entreprises publiques notamment à travers le financement du secteur agricole, des collectivités locales, des entreprises publiques. Quant aux entreprises privées industrielles, elles n'avaient accès aux crédits que si leurs activités étaient jugées prioritaires par le plan de développement et si elles étaient aussi solvables.

(ii) Le réescompte et l'open market

La Banque Centrale de la République de Guinée pour agir sur la liquidité des banques commerciales réescomptait au taux de 2.5% leurs effets de commerce. La manipulation de ce taux a permis d'agir sur la liquidité des banques primaires. L'année 1965 avait été marquée par une étatisation très poussée de l'économie Guinéenne dont le secteur public représentait 80% de la valeur ajoutée et bénéficiait 73% des crédits à l'économie.

S'agissant de l'open market, son utilisation était conditionnée par l'existence d'un marché monétaire actif, et cela n'était possible que si les acteurs potentiels disposent d'actifs importants et entourés de garantie suffisante, les rendant facilement négociables. Ce qui a conduit à l'abandon du réescompte et de l'open market.

(iii) Les réserves obligatoires

La politique des réserves obligatoires avait été instituée le 27 juillet 1960 et mise en vigueur en mai 1993. Ce retard s'explique par le fait que les banques primaires des pays de la CEDEAO n'avaient pas toutes la maitrise de leurs dépôts liquides dont la conversion en monnaie fiduciaire était très élevée. C'est ce qui expliquerait l'importance de la circulation fiduciaire dans la masse monétaire, qui représentait près de 57% en 1975 et 40% en 1979. Cette situation avait poussé les banques à appliquer un coefficient de liquidité très élevé dans le but de répondre à la demande de retrait par la clientèle. Ce contexte ne permettait pas à la Banque Centrale d'imposer aux banques des charges supplémentaires en les obligeant de constituer des réserves obligatoires. Par conséquent, cet instrument n'a été utilisé qu'à partir de 1993.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 13

(iv)

Le taux d'intérêt

La Banque centrale pratiquait la politique des taux bas dans l'espoir de stimuler les investissements pour accélérer le développement économique et permettre la production de biens et services à des prix de revient modérés afin de contenir l'inflation et préserver le niveau de vie de la population. Elle pratiquait de 1961 à 1967 des taux débiteurs différenciés par secteur d'activité alors que les taux créditeurs étaient fonction de la nature de l'instrument d'épargne privilégié.

Sous la pression des partenaires techniques et financiers (FMI et Banque Mondiale), la structure des taux d'intérêt débiteurs sera modifiée en 1981. Elle sera fonction du secteur bénéficiaire et de la nature de crédit.

(v) Le contrôle de change

Il a été utilisé dans le seul but de favoriser les entrées et sorties de devises dans le pays en vue de permettre l'équilibre du compte courant, d'une part, et de stabiliser le taux de change, d'autre part. Dans le souci d'un contrôle de change, le Gouvernement a créé l'Office de change2 en 1960 ayant pour attribution de s'occuper de la législation et de la réglementation de change.

Malgré la création de l'Office, le taux de change pratiqué n'a presque pas varié pendant 26 ans entre 1960 et 1985. Cette situation s'expliquerait par une absence du marché de change, et l'inconvertibilité de la monnaie, préjudiciable au développement des échanges extérieurs. Cette inconvertibilité était doublée d'une fixité rigide du taux de change avec une surévaluation de la monnaie impactant négativement l'investissement direct en Guinée.

2.2 La Politique monétaire après les années 1985

Après la réforme de 1985, les instruments directs ont montré leurs limites, et furent par la suite abandonnés au profit des instruments indirects.

Depuis lors, l'objectif de la politique monétaire de la Banque Centrale de la République de Guinée reste la stabilité des prix. Elle procède au suivi de l'évolution de la liquidité du système bancaire à travers l'utilisation des instruments indirects que sont, les facilités permanentes, les opérations d'open market, et les réserves obligatoires.

(i) Les Facilités Permanentes

Les facilités permanentes sont des instruments de la politique monétaire à l'initiative des banques commerciales, permettant de fournir des liquidités au jour le jour au système bancaire. Elle indique l'orientation générale de la politique monétaire et encadre les taux du marché interbancaire. Elle comprend deux instruments, la facilité de prêt marginal et la facilité de dépôt. La première permet à la Banque Centrale de fournir des liquidités au jour le jour contre des actifs éligibles alors que la deuxième permet aux banques d'effectuer des dépôts au jour le jour au près du marché monétaire.

(ii) Les Opérations d'Open Market

La politique d'open market consiste pour la Banque Centrale à intervenir sur le marché monétaire dans le but d'injecter ou de ponctionner la liquidité du système bancaire.

2 L'Office de change traite, les valeurs soumises à règlementation, règles d'importation et d'exportation

de monnaies étrangères et de documents de paiements en monnaie étrangères, modalités de transactions sur devises en Guinée ; résidents et de leurs droits et devoirs.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 14

Dans ce sens, elle utilise deux instruments, les Titres de Régulation Monétaire et les Bons du Trésors Publics. Les Titres de Régulation Monétaire (TRM) sont des titres négociables à la disposition de la Banque Centrale pour ponctionner la liquidité bancaire en utilisant ses propres ressources. Ils sont gérés en comptes courants ouvert dans ses livrets au nom des banques. Ces titres sont souscrits par voie d'appels d'offre.

En outre, la Banque Centrale met à la disposition des banques son guichet de refinancement à travers les opérations de prise en pension. Ce guichet permet aux banques de combler leurs besoins de trésorerie liés au respect des réserves obligatoires ou d'éviter des positions débitrices à la compensation.

(iii) Les Réserves Obligatoires

Une Banque Centrale utilise les réserves obligatoires pour plusieurs raisons, que sont, assurer le contrôle de la liquidité bancaire, faciliter le pilotage du taux d'intérêt, accroitre la sécurité du système financier, et orienter la structure de l'épargne et du crédit bancaire.

Les réserves obligatoires s'appliquent à l'ensemble des dépôts (en GNF et en devises) de la clientèle des banques pour une période de 15 jours. L'assiette de calcul des réserves obligatoires est constituée de la moyenne des dépôts de la quinzaine constitués par les établissements de crédits assujettis sur les périodes, du 06 au 20 du mois en cours et du 21 au 5 du mois suivant. Les réserves sont constituées des soldes créditeurs des banques dans le livret de la BCRG constatés au cours de la période de 15 jours. Ce solde moyen doit être égal au moins au montant des réserves requises. En cas de manquement, la pénalité serait du taux directeur plus 8 points de pourcentage.

Section 3 : Les défis de la Politique monétaire de la Guinée

La détérioration de la situation macroéconomique en 2009 a poussé les nouvelles Autorités à engager des réformes. Dans cette section, l'accent sera mis sur ces réformes, et les défis à relever.

3.1 Les réformes et leurs mises en oeuvre

L'objectif des réformes engagées dans le domaine monétaire et de change était d'assainir le secteur monétaire. Ces réformes ont surtout porté entre autres sur, la défense de la valeur interne et externe du Franc Guinéen, l'amélioration de l'intermédiation financière, la modernisation du système national de paiement et, le développement de la monétique et de l'inclusion financière.

i) Réformes dans le domaine de la politique monétaire et de change

Face à la situation de 2010 où l'inflation a atteint 20.8%, la Banque Centrale s'est engagée à réaliser des réformes dans le but de restaurer la valeur du franc guinéen et de renforcer les réserves de changes. Elle a fait recours à ses instruments de politique monétaire pour assécher l'excès de liquidité du système bancaire, et stabiliser le taux de change de la monnaie nationale par rapport aux principales devises. Aussi, dans le domaine de la politique de change, elle a restauré le marché interbancaire de change pour financer régulièrement une bonne partie des besoins d'importations.

Par ailleurs, en matière de règlementation de changes, des mesures ont été prises, telles que, la suppression des taxes sur les retraits en devises, l'augmentation du seuil

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 15

maximal des retraits en devises sans justificatif de 5000 à 20000 USD pour les opérateurs de change.

i) Amélioration de l'intermédiation financière

Deux mesures furent prises par la Banque Centrale pour améliorer l'intermédiation financière. Il s'agit du déplafonnement du montant des dépôts sur les comptes sur livret et de l'amélioration de la transparence dans les opérations de crédits bancaires.

i) Modernisation du système national de paiements

Dans le cadre d'un projet sous régional appuyé par la Banque Africaine de Développement et exécuté par l'Institut Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (IMAO), la Banque Centrale s'est engagée à la modernisation de son système comptable et du système national des paiements.

ii) Développement de la monétique et de l'inclusion financière

Pour améliorer le taux de bancarisation et favoriser l'inclusion financière, la Banque Centrale s'est engagée, depuis 2011, à mettre en place une structure de gouvernance de la Monétique Nationale. C'est à ce titre, qu'elle a autorisé la création de la Société Monétique de Guinée (SMG) en 2011, structure chargée de la mise en oeuvre et de l'exploitation d'un centre de traitement monétique interbancaire.

3.2 Les défis de la politique monétaire

Même avec ces réformes, les défis à relever restent nombreux. La Banque Centrale doit continuer à renforcer la mise en oeuvre de sa politique monétaire afin de maitriser l'inflation. En revanche, le contexte économique étant longtemps caractérisé par un taux de chômage élevé, la question d'utilisation de la politique monétaire pour atteindre à la fois l'objectif de stabilité des prix et le plein emploi, mérite une réflexion profonde. Aussi, la Banque Centrale en étroite collaboration avec le Gouvernement pourrait mettre en oeuvre des politiques pour le renforcement des réserves de changes.

Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons procédé à une présentation du système bancaire, de la politique monétaire ainsi que les défis à relever. Ce système a fait l'objet de plusieurs réformes qui ont affecté le taux de bancarisation et la conduite de la politique monétaire.

Ainsi, la dégradation du système monétaire de la Guinée en 2009, a permis à la Banque Centrale la mise en oeuvre de plusieurs réformes pour la défense de la valeur interne et externe de la monnaie. Malgré ces réformes, les défis à relever sont entre autres, renforcer la conduite de la politique monétaire en privilégiant une approche de stabilité des prix et de plein emploi. Renforcer également les réserves de change pour couvrir au minimum 3 mois d'importation de biens et services.

Aussi, le chapitre suivant fera l'état des lieux de la demande de monnaie et, son application économétrique à l'économie guinéenne.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 16

Deuxième Partie : Cadre théorique et empirique de la demande de

monnaie

Dans cette deuxième partie, nous traiterons les approches théoriques de la demande de monnaie en chapitre 1, et en chapitre 2, l'application empirique de la demande de monnaie en Guinée.

CHAPITRE 3 : Théorie de la demande de monnaie et son rôle sur l'activité économique

Plusieurs approches théoriques ont été développées sur la demande de monnaie. Nous présenterons dans la section 1, les concepts de la demande de monnaie, dans la section 2, quelques considérations théoriques et dans la section 3, quelques travaux empiriques.

Section 1 : Les concepts de la demande de monnaie

La monnaie joue un rôle important dans les activités économiques et dans la conduite de la politique économique. Dans cette section, l'accent est mis sur quelques concepts de la demande de monnaie.

1.1 Les concepts de la monnaie

La monnaie est un bien spécifique qui permet à son détenteur d'acquérir des biens et services, et de rembourser une dette.

En effet, la monnaie remplit plusieurs fonctions qui sont : l'unité de compte, l'intermédiaire des échanges, et la réserve de valeur. En tant qu'unité de compte, la monnaie est un étalon de mesure des biens et services car elle permet de fixer le prix de n'importe quel bien. Comme intermédiaire des échanges, la monnaie facilite les transactions entre les agents économiques. La monnaie permet également de conserver le pouvoir d'achat dans le temps.

Toutefois, il existe plusieurs formes de la monnaie qui sont : la monnaie marchandise, métallique, divisionnaire et la monnaie scripturale.

La Banque Centrale pour atteindre son objectif de stabilité des prix et apporter son soutien à la politique générale de l'Etat, doit connaître le volume de monnaie dans l'économie. C'est dans ce cadre que les agrégats monétaire sont calculés dont les plus importants sont : la masse monétaire et la base monétaire.

La masse monétaire est constituée de l'ensemble des disponibilités détenues à un moment donné par les ménages, les entreprises et les administrations. Il s'agit de la totalité des moyens de paiement nécessaire pour financer les activités de production et de consommation. La monnaie est classée selon la liquidité des actifs.

? Masse monétaire au sens strict (M1)= circulation fiduciaire + dépôts transférables

? Masse monétaire au sens large (M2)=M1+Dépôts à terme dans les banques +Comptes d'épargne dans les banques+ Bons de caisse émis par les banques.

La base monétaire, aussi appelée la monnaie de haute puissance, est composée de billets et monnaie en circulation (CF) + les dépôts liquides à la Banque Centrale (dépôts des banques et autres dépôts) + les Encaisses du Trésor.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 17

1.2 La notion de la demande de monnaie

On peut alors définir la demande de monnaie comme le souhait d'un agent économique de détenir une certaine quantité de monnaie à une période donnée en tenant compte de sa richesse, de son patrimoine, de l'inflation et du taux d'intérêt.

Plusieurs indicateurs sont utilisés pour formaliser cette demande de monnaie. Dans les économies où la proportion de billets dans les transactions est importante, la demande de monnaie est mesurée par la masse monétaire au sens strict (M1) en termes nominal ou réel. En revanche, dans les pays présentant d'autres substituts à la monnaie comme par exemple, les dépôts à terme, la masse monétaire au sens large (M2) est utilisée comme indicateur de demande de monnaie.

La section suivante fera plus de développement sur la notion de la demande de monnaie.

Section 2 : La demande de monnaie : quelques considérations théoriques

La demande de monnaie a fait l'objet de controverses théoriques à travers les approches classique, keynésienne et monétariste. Dans cette section, nous présenterons la synthèse de ces différentes approches théoriques.

2.1 L'Approche Classique

Depuis Wicksell en 1898, la question monétaire se focalisait seulement sur les différentes démarches de la théorie quantitative que l'économiste Irvin Fisher (1923), a développé à travers son ouvrage the Pourchasing Power of Money, 1912, qui par la suite a été qualifiée par Patinkin (1965) d'approche de transactions. Cette approche quantitative a été développée par plusieurs auteurs, Aristote, J Bodin (1568), Cantillon (1755) et Hume (1752).

Ainsi, Fisher formalise sa relation par une simple équation des échanges, selon laquelle toute transaction met en relation un vendeur et un acheteur .A chaque vente correspond un achat, et le montant des ventes est égal au montant des achats pour l'ensemble de l'économie. Pourtant, cette équation des échanges n'est pas en réalité une véritable fonction de demande de monnaie, car elle ne traduit pas une encaisse réelle, mais plutôt une encaisse pour les transactions.

Compte tenu de cette limite, les économistes de l'école de Cambridge, Pigou (1917) et Alfred Marshall(1923), suggèrent une fonction de demande de monnaie, qui prend en compte la volonté des agents de détenir de la monnaie. Par ailleurs, malgré cette différence entre la théorie quantitative et l'équation de Cambridge, les deux aboutissent à la même conclusion, laquelle stipule que la quantité de monnaie en circulation varie proportionnellement avec le niveau des prix.

2.2 La demande de monnaie Keynésienne

A la suite des travaux de l'école de Cambridge, Keynes (1936) dans sa théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie va montrer qu'en plus du revenu réel, le taux d'intérêt est le deuxième facteur de l'encaisse des agents économiques. Selon lui, les agents économiques détiennent la monnaie pour trois motifs : le motif de transaction ; le motif de précaution et le motif de spéculation.

Pour le premier motif, il considère que les agents économiques détiennent de la monnaie pour faire face à l'achat des biens et services, lequel dépend du revenu. Par ailleurs, dans le motif de précaution, Keynes explique que les agents détiennent aussi de la monnaie pour faire face à des dépenses imprévues.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 18

Toutefois, le véritable apport de Keynes est sa prise en compte du motif de spéculation. Selon ce motif, les agents font un arbitrage entre détenir la monnaie ou un actif non monétaire rapportant un rendement plus élevé que la monnaie. Cette demande d'encaisse dépend négativement du taux d'intérêt.

2.3 Les Autres approches de la demande de monnaie

Milton Friedman précurseur du courant monétariste adopte une autre approche appelée théorie quantitative moderne de la monnaie. La contribution de Friedman, est qu'il ne s'occupe pas des motifs de détention de la monnaie mais plutôt analyse les facteurs qui déterminent la quantité de monnaie désirée par les individus. Selon lui, la demande de monnaie d'un agent dépend du revenu permanent procuré par les actifs réels, financiers et le capital humain. Cette fonction de la demande est stable et se présente sous la forme suivante :

ldr l dP

Md = f (W \

- - +

+

Les variables Md, r, W et P représentent respectivement, la demande de monnaie réelle, le taux d'intérêt, le patrimoine et le niveau des prix.

Cependant, une autre formulation se focalise sur la gestion des stocks et la gestion du portefeuille dans l'univers incertain pour développer une fonction de demande de monnaie à partir d'une démarche microéconomique. Ces démarches furent développées par les économistes Baumol (1952) et Tobin (1956).

Section 3 : La demande de monnaie : quelques considérations empiriques

La recherche économique s'est beaucoup investie sur la demande de monnaie. Les réflexions ont mis l'attention sur la stabilité de la demande de monnaie d'une part, et sur les déterminants de la monnaie d'autre part. Les résultats sont disparates selon les zones. Cette section présentera la synthèse de quelques travaux empiriques.

3.1 Travaux Empiriques dans les pays émergents et développés

La plupart des études réalisées dans les pays développés montre que le revenu, le taux d'inflation et le taux d'intérêt expliqueraient la demande de monnaie. L'influence du taux d'intérêt sur la demande de monnaie pourrait s'expliquer par le développement du secteur bancaire et financier dans ces pays.

Les auteurs, Ewing. B et Payne (1999) dans le cadre d'une étude de la demande de monnaie en Autriche, Australie, Finlande, Italie, Etats-Unis et au Royaume Uni, ont montré que le revenu et le taux d'intérêt jouent un rôle important dans la stabilité de la demande de monnaie. Dans leur examen de la stabilité de la demande de monnaie pour un groupe de pays asiatique émergents (Inde, Indonésie, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour et Thaïlande), Bahmani-Oskooees et Rehman (2005) parviennent à la conclusion que dans la plupart de ces pays, les agrégats monétaires M1 ou M2 et les variables clés de la demande de monnaie sont cointégrées. Inoue et Hamori (2008) trouvent également que les fonctions de demande de monnaie au sens M1 et M2 en Inde présentent une relation de long terme avec le revenu réel et le taux d'intérêt.

Cependant, pour faire une comparaison internationale entre l'Europe de l'est, la Grande Bretagne et les Etats-Unis, Jawadi Fridj et Ricardo M. Sousa (2013) procèdent à une modélisation de la demande de monnaie. Ils aboutissent à la

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 19

conclusion que le revenu, le taux d'inflation, le taux d'intérêt et le taux de change effectif réel influencent significativement la demande de monnaie dans ces pays avec des effets différents. Selon le résultat, le revenu influence positivement la demande de monnaie dans tous ces pays avec une élasticité supérieure à l'unité pour l'Angleterre et l'Europe de l'est. En revanche, le taux d'inflation et le taux de change ont des effets différents, un effet positif sur la demande de monnaie pour la Grande Bretagne et l'Europe de l'Est alors que l'effet reste négatif pour les Etats-Unis. Le taux d'intérêt signale un effet négatif et significatif pour tous les pays, et ce à cause du développement du système bancaire et financier.

Abdullah et al. (2010) utilisent l'approche ARDL pour examiner la demande de monnaie pour cinq pays d'ASEAN (Association of South East Asian Nations) Ils trouvent que le revenu et le taux de change ont des effets positifs, tandis que l'inflation ressort en signe négatif. Ils expliquent ce résultat par le fait que la dépréciation de la monnaie nationale augmente la demande de monnaie, en raison de l'effet de richesse. Pour la Malaisie, Tang.T.C (2002) étudie la demande de monnaie en appliquant la technique d'un Modèle ARD à correction d'erreur, proposé par Pesaran, sur la période de 1973 à 1998. Il conclut l'existence d'une relation de long terme entre la demande de monnaie (M3) et ses déterminants à savoir les composantes de la dépense (consommation globale, investissement et exportations), le taux de change réel et les taux d'intérêt.

Dans une étude sur l'Inde, Puma Chandra Padhan (2011) estime une fonction de demande de monnaie en privilégiant l'approche d'un modèle à correction d'erreur (ECM) à partir des données trimestrielles de 1996 à 2009. Il conclut l'existence d'une relation de long terme et de court terme entre la demande de monnaie et les variables explicatives.

Dans son analyse sur six pays d'Asie du Pacifique, Abbas Valadkhani (2008) examine la relation de court et de long terme entre la demande de monnaie et ses principaux déterminants. Le résultat révèle qu'à long terme, la demande de monnaie est expliquée positivement par le revenu et négativement par le taux d'intérêt, le taux d'inflation et le taux de change effectif réel.

3.2 Travaux empiriques dans les pays en développement

Les résultats des travaux réalisés dans les pays en développement montrent en grande partie la dominance du revenu et du taux d'inflation comme premier déterminant de la demande de monnaie tandis que le taux d'intérêt en général joue un rôle secondaire.

C'est dans cet ordre d'idée que l'auteur Simmons.R (1992) utilise un Modèle à Correction d'Erreur pour examiner la demande de monnaie de cinq pays africains, dont la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire, l'Ile Maurice, le Maroc et la Tunisie. Il parvient aux résultats que le taux d'intérêt a un impact significatif sur la demande de monnaie à long terme, dans le cas de la Côte-d'Ivoire, de l'Ile Maurice et du Maroc.

Deux ans plus tard, dans une étude sur le Cameroun, la Côté d'Ivoire, le Kenya et le Nigeria, Fielding (1994) utilise des données trimestrielles pour construire une fonction de demande de monnaie. Il prouve que la demande de monnaie dans ces pays est expliquée par la volatilité de l'inflation et du taux d'intérêt. Pour aborder la stabilité de la demande de monnaie dans 21 pays africains sur des données trimestrielles de 1971

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 20

à 2004, Bahmani-Oskooee et Gelan (2009) aboutit à la conclusion que la demande de monnaie est stable à long terme dans ces 21 pays.

Toutefois, certaines études montrent l'importance du revenu dans la demande de monnaie. C'est ainsi qu'au Sénégal, Aboubakry Gollock (2000) montre un effet positif et significatif du PIB réel sur la demande de monnaie, avec une élasticité supérieure à l'unité. Cette élasticité diminue au fur à mesure qu'on élargie la définition de la demande de monnaie de M1 à M2. Mounkala Evrard Ulrich (2013) dans sa recherche sur l'estimation d'une fonction de demande de monnaie dans les pays de la CEMAC sur la période 1972-2012, utilise un panel hétérogène cointégré et parvient au résultat que la demande de monnaie est influencée positivement par le PIB réel.

Dans le souci de stabilité de la vitesse de circulation de la monnaie au Maroc, les auteurs Chourouk Moudine et Younes El Khattab (2013) estiment une fonction de demande de monnaie. Il ressort de leur étude que le taux d'intérêt interbancaire et le taux d'inflation n'expliquent pas la demande d'encaisses réelles, seul le revenu l'explique. Le résultat montre également que la politique de ciblage de croissance de la masse monétaire adoptée par le Maroc n'est plus efficace du fait de l'absence de relation significative entre l'inflation et la masse monétaire.

D'autres recherches utilisent un modèle à correction d'erreur aboutissent à des résultats similaires avec une élasticité de la demande de monnaie par rapport au PIB réel supérieure à l'unité. C'est le cas de Emmanuel Dodzi et al (2014) dans leur étude sur la demande de monnaie et sa stabilité au Ghana. Aussi, John Randa (1999) étudie la demande de monnaie en Tanzanie. Il montre une élasticité de la demande de monnaie par rapport au revenu positive et, celle par rapport au d'inflation négative de même que l'élasticité par rapport à la dépréciation de la monnaie nationale. Il conclut que lorsque la monnaie tanzanienne se déprécie par rapport à la monnaie étrangère, le public anticipe une dépréciation future plus forte et demande de la monnaie étrangère.

Pour le cas de l'Algérie, Anissa Atmani (2016) montre l'existence d'une économie d'échelle dans la demande de monnaie. Elle signale également une fuite de la monnaie nationale remplacée par des devises à cause de l'effet négatif du taux d'inflation et du taux de change sur la demande de monnaie.

Jean François Goux et Thomas Rusuhuzwa Kigabo (2007) examinent pour le Rwanda l'existence d'une relation de cointégration entre la demande de monnaie et la rupture structurelle sur des données trimestrielles de 1980 à 1999. La conclusion de l'étude montre l'absence de relation de cointégration avec l'agrégat M1 même si elle serait expliquée par le PIB réel, le taux d'inflation et le taux d'intérêt. La relation de cointégration de long terme existe avec l'agrégat large M2.

En plus des déterminants essentiels de la demande de monnaie, d'autres variables sont souvent intégrées dans la modélisation pour prendre en compte l'effet des innovations financières ou l'effet de la volatilité du taux de change. Dans ce sens, on peut citer l'étude de Franklin Belnve et Theresa Mannah Blankson sur le Ghana, qui s'est appesantit sur la relation entre l'innovation financière et la demande de monnaie.

Conclusion

Nous avons entamé ce chapitre en présentant les logiques des grandes théories de la demande de monnaie, en partant de celle classique (FISHER et MARSHAL PIGOU),

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 21

keynésienne (KEYNES), monétariste (MILTON FRIDMAN) et celle de TOBIN et BAUMOL. La conclusion des approches théoriques est que le revenu, le taux d'intérêt, le patrimoine et le prix des autres actifs constituent les principaux déterminants de la demande de monnaie.

Toutefois, la revue empirique considère le revenu et le taux d'inflation comme facteurs essentiels de la demande de monnaie pour les pays en voie de développement (PVD) avec un effet de substitution entre la monnaie et l'actif physique en période de forte inflation. Par contre, dans les pays développés, le taux d'intérêt est le plus important déterminant de la demande de monnaie, à cause du développement de leur secteur financier et bancaire ainsi que les innovations financières.

Pour un approfondissement de l'analyse des déterminants de la demande de monnaie en République de Guinée, nous procéderons dans le prochain chapitre à une analyse empirique.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 22

CHAPITRE 4 : Modélisation de la demande de monnaie en République de Guinée

Dans ce chapitre, nous exposerons la spécification du modèle et les techniques d'estimation dans la section 1, la section 2 sera consacrée à l'interprétation des résultats, et la section 3, aux implications de politique économique.

Section 1 : La Spécification et les techniques d'estimation du modèle

Cette section présentera la spécification du modèle et les techniques d'estimation utilisées.

1.1 La spécification du modèle

La fonction de demande de monnaie sert à déterminer quelle quantité de monnaie souhaiterait détenir, à un instant donné, les agents économiques lorsqu'ils anticipent le volume de leurs échanges et de leur patrimoine, le niveau du taux d'intérêt et le taux de change.

Plusieurs travaux relèvent le produit intérieur brut réel, le taux d'inflation, le taux d'intérêt et le taux de change comme déterminants de la demande de monnaie (Simmons (1992), Padhan (2011)). Dans le cadre de cette étude sur la Guinée, nous allons, à présent, expliquer le choix du modèle, la description des variables ainsi que les sources de données.

(i) Choix du modèle

A l'image de l'étude d'Anissa Atmani (2016), nous utiliserons deux fonctions de la demande de monnaie. La première inclura les variables explicatives théoriques les plus essentielles. La seconde remplacera le PIB réel par ses composantes que sont, la consommation finale privée, la consommation finale publique l'investissement et les exportations nettes. Les deux modèles ainsi retenu se présentent sous la forme suivante :

Modèle 1 : fonction de la demande de monnaie avec les variables explicatives théoriques
log(mr) = f(log(pibr); log(tcn); inf; r) (1)

+ #177; #177; -

Modèle 2 : fonction de la demande de monnaie avec décomposition du Pib réel

mr = f( cfp_pibr; cfg_pibr, fbc_pibr, bc_pibr; tcn; inf; r) (2)

+ + + + #177; #177; -

Nous retiendrons pour cette étude de la demande de monnaie en Guinée, les variables que sont, le produit intérieur brut réel, le taux de change, le taux d'inflation et le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires.

Notons aussi que peu de recherches mettent l'accent sur le comportement des composantes du Pib réel sur la demande de monnaie. Nous essayerons d'examiner si les composantes du PIB réel exprimées en termes de poids, dont la consommation finale privée, consommation finale publique, la formation brute de capital fixe, la variation de stocks, et les exportations nettes pourraient expliquées la demande de monnaie

(ii) Définition des variables

Le choix est souvent fait entre la masse monétaire au sens strict (M1) et au sens large (M2) en terme réelle comme demande de monnaie. Notre choix de l'agrégat monétaire

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 23

se fonde sur M2 composée des billets et pièces en circulation auquel on ajoute les dépôts à vue, les dépôts à terme et les dépôts en devises. Dans ce travail, la masse monétaire M2 est exprimée en terme réel (mr) déflatée de l'indice des prix à la consommation. Ce choix est motivé par le fait que la Banque Centrale dans le cadre de la conduite de sa politique monétaire suit régulièrement la masse monétaire M2, à travers son contrôle sur la base monétaire qui est sa cible intermédiaire.

? Les variables exogènes :

Le produit Intérieur Brut Réel (pibr) : il sert de proxy du revenu dans la fonction de demande de monnaie. Son effet pourrait être positif autrement dit lorsque le revenu augmente la demande de monnaie devrait augmenter. Selon l'optique de la dépense, le PIB comprend la consommation finale, la formation brute de capital fixe, les variations de stocks et les exportations nettes.

Le taux d'inflation (inf) : est calculé comme la variation relative de l'indice des prix à la consommation. On s'attend à un effet négatif pour traduire un effet de substitution de la monnaie à l'actif réel en période d'hyperinflation ou un signe positif pour décrire un comportement de reconstitution des encaisses en période d'inflation.

Le taux de change du dollar par rapport au GNF (tcn) : est le taux de change nominal coté à l'incertain, qui permet de cerner l'effet de la dépréciation de la monnaie nationale sur la demande de monnaie. On pourrait s'attendre à un signe négatif pour décrire la fuite de la monnaie nationale vers une monnaie étrangère, ou un signe positif pour traduire la dominance des transactions sur le marché parallèle de change.

Le taux d'intérêt des dépôts bancaires (r) : constitue un indicateur du coût d'opportunité de la détention de la monnaie. Les agents économiques préfèrent détenir les actifs qui offrent un rendement élevé. Une augmentation du taux d'intérêt sur les dépôts bancaires constitue une augmentation du taux de rendement des actifs peu liquides par rapport à celui de la monnaie. Ainsi, à l'augmentation des taux d'intérêt, les agents voudront détenir une plus grande partie dans les avoirs en actifs non monétaires à cause de leurs intérêts, et une moindre fraction en encaisse. Le signe attendu est donc négatif, c'est-à-dire une augmentation du taux d'intérêt provoquera une baisse de la demande de monnaie.

(iii) Sources de données

Les données utilisées dans cette recherche sont des données secondaires issues de sources différentes. Le produit intérieur brut réel, la masse monétaire, le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires, la consommation finale, la formation brute de capital fixe, et les exportations nettes sont tirés du World Development Indicator de la Banque Mondiale tandis que le taux d'inflation, l'indice des prix à la consommation et le taux de change nominal sont respectivement issus de l'Institut National de Statistique et de la Banque Centrale de Guinée. Elles couvrent la période de 1987 à 2016, soit 30 observations.

1.2 Les techniques d'estimation du modèle

Le premier travail à faire lorsqu'on étudie une série temporelle est d'effectuer le test de stationnarité des variables, dont l'objectif serait d'éviter une régression fallacieuse qui se prêterait à une mauvaise interprétation. Lorsqu'il se révèlerait que toutes les variables sont non stationnaires, nous procéderons au test de cointégration pour détecter l'existence d'une dynamique de long terme, processus qui facilitera le choix du modèle et la méthode d'estimation.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 24

(i) Test de stationnarité

Lorsqu'on utilise des séries temporelles, il est important qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. La stationnarité doit être vérifiée afin d'éviter des régressions factices pour lesquelles les résultats pourraient être significatifs, alors qu'ils ne le sont pas. Pour vérifier la stationnarité des variables dans cette étude, le test de Phillips et Perron (1988) a été utilisé.

Tableaux 2 : Résultats du Test de stationnarité de Phillips et Perron

variables

log(mr)

Mr

log(pibr)

tcn

log(tcn)

inf

r

Cfp_pibr

Cfg_pibr

Fbcf_pib

r

Bc_pibr

ordre

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

I(1)

Source : calculs de l'auteur

Au regard du tableau 2, nous constatons que les variables que sont, log (mr), log (pibr), mr, Cfp_pibr, Cfg_pibr, Fbcf_pibr, Bc_pibr, inf et r sont toutes stationnaires en différence première I(1).

(ii) Test de cointégration

Une fois constatée que les variables sont non stationnaires à niveau, il est primordial d'effectuer le test de cointégration. Ce test permet d'étudier des variables non stationnaires dont une combinaison linéaire est stationnaire. L'avantage de ce test est qu'il permet de détecter l'existence d'une relation de court et long terme. Pour effectuer ce travail, le test d'Engle et Granger a été privilégié. Le principe de cette approche consiste à effectuer un test de stationnarité sur le résidu de la relation de long terme.

Tableau 3 : Test de stationnarité de Phillips et Perron sur le Résidu

 

Modèle 1

Modèle 2

Conclusion

variables

Probabilité

spécification

Probabilité

spécification

Résidu

0,0003

None

0,0000

None

I(0)

Source : Calcul de l'auteur sur Eviews 6.0

Le tableau 3, montre que les résidus des deux modèles sont stationnaires à niveau. Nous pourrions donc conclure l'existence d'une dynamique de long terme entre la demande de monnaie et chacune des variables des deux modèles que sont le Produit intérieur brut réel, le taux de change, le taux d'inflation, le taux d'intérêt, la consommation finale privée, la consommation finale publique, la formation brute de capital fixe, et les exportations nettes.

(iii) Méthodes d'estimation des modèles

Les sections précédentes ont montré que les variables sont stationnaires en différence première et qu'il existait pour les deux modèles une relation de long terme. Ces résultats prouvent la nécessité d'utiliser un Modèle à Correction d'Erreur (MCE) dont les paramètres seront estimés par la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO). A cet effet, nous adopterons l'approche du Modèle à Correction d'Erreur (MCE) en deux étapes d'Engle et Granger pour estimer les deux fonctions de demande de monnaie.

1ère étape : Estimation des relations de long terme par la MCO

log (????) = ??0 + ??1log (????????)?? + ??2log (??????)?? + ??3 (??????) + ??4(??) + ???? (1)

???? = ??0 + ??1(??????_????????) + ??2(??????_????????) + ??3(????????_????????) + ??4(??????) + ??5(????_????????) + ??6 (??????) + ??7(??)?? + ???? (2)

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 25

2ème étape : Estimation des dynamiques de court terme

d(log(????))?? = ??0 + ??1??(log (????????))?? + ??2??(log (??????))?? + ??3d( (??????))?? + ??4??((??))?? + ??5????-1 + P?? (1)

d (????)?? = ??0 + ??1??(??????_????????)?? + ??2d(??????_????????)?? + ??3??(????????_????????)?? + ??4??(??????)?? + ??5??(????_????????)?? + ??6d(??????)?? + ??7??(??)?? + ??8????-1 + S?? (2)

Les coefficients ?%o?? i=1_4 représentent les élasticités et semi-élasticités de long terme de la première fonction de demande de monnaie par rapport à chacune des variables explicatives. En revanche, les coefficients, ???? i=1_4 désignent les élasticités et semi-élasticités de court terme de la première fonction de demande de monnaie par rapport à ses variables explicatives.

Aussi, les coefficients et ???? i=1_7 sont les propensions marginales de la seconde fonction de demande de monnaie par rapport à chacune de ses variables explicatives et, ???? i=1_7, les coefficients de court terme. Les paramètres ??5 et ??8 sont les coefficients de correction d'erreur, qui doivent être négatifs et significatifs pour prétendre l'existence d'un MCE.

Cependant, les différents tests de diagnostic annexé ont validé l'absence d'autocorrélation des erreurs, car les valeurs de Durbin Watson sont toutes proches ou supérieurs à 2. De même, le test d'absence d'hétéroscédasticité des erreurs est confirmé, car les probabilités limites sont toutes supérieures à 5%. Aussi, les résultats de l'estimation signalent la significativité globale des fonctions de demande de monnaie car les probabilités respectives sont toutes inférieures au seuil conventionnel de 5%.

En se référant au tableau de l'estimation, nous remarquons que les coefficients de la force de rappel des deux modèles sont négatifs et significatifs au seuil de 5%. Donc, il existe un mécanisme à correction d'erreur, c'est-à-dire à long terme les déséquilibres entre la demande de monnaie et chacune des variables des deux modèles se compensent de telle sorte qu'elles suivent une évolution commune. Ainsi, on arrive à ajuster 27.9% et 69.45% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif de la demande de monnaie respectivement pour les deux modèles.

Tableau 4 : Résultats de l'estimation de la demande de monnaie

Modèle 1

Modèle 2

 

élasticités et semi élasticités

 

Propensions marginales

Variables

long terme

court terme

variables

long terme

court terme

c

-11.605*

0.0415

c

-150.056***

-0.109

log(pibr)

1.7631*

1.5814

Cfp_pibr

169.6973**

32.26024

log(tcn)

-0.332

-0.00063

Cfg_pibr

196.2215***

88.5368**

inf

0.088***

0.0143

Fbcf_pibr

91.3173***

38.8399

r

-0.0225

-0.029

Bc_pibr

80.9499**

43.8016*

Dum91

-1.416**

-2.259***

INF

0.5675***

0.2639**

Dum99

 

1.303***

r

-0.3624*

-0.19107

Dum05

-1.878***

 

tcn

-0.00140**

-0.000281

Dum06

-1.664**

 

Dum89

 

-8.9196***

Résid (-1)

 

-0.279**

Dum91

-13.4510***

-18.077***

R2

0.691

0.8453

Résid(-1)

 

-0.6945***

P(F_stat)

0.000185

0.0000

R2

0.9020

0.8776

DW

1.485

2.09

P(F-stat)

0.0000

0.0000

 
 
 

DW

1.875

2.26

source: Estimation de l'auteur sur Eviews 6,0

(***), (**) et (*) significativité respective au seuil de 1% ; 5% et 10%, et ( ) non significativité des variables.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 26

Section 2 : Interprétation des résultats

A ce niveau, nous ferons l'interprétation économique des signes de chaque variable dans les deux fonctions de demande de monnaie.

En effet, selon le tableau 4 de l'estimation, il ressort qu'en Guinée, la demande de monnaie est significativement expliquée à court et à long terme par le taux d'inflation alors que le revenu réel, le taux d'intérêt et le taux de change l'expliquent seulement à long terme. En d'autres termes, le taux d'inflation et le revenu expliquent positivement la demande de monnaie tandis que le taux de change et le taux d'intérêt l'affectent négativement. Les effets positif et négatif respectifs du revenu, du taux de change et du taux d'intérêt ne sont significatifs qu'à long terme.

2.1 Le taux d'inflation

Le taux d'inflation reste positif et significatif à 5% dans les deux fonctions de demande de monnaie. L'impact est plus élevé à court et long terme dans la seconde fonction que dans la première. En d'autres termes, une progression des prix de 1% entrainera une augmentation de demande de monnaie de 0.26% à court terme et 0.56% à long terme pour la seconde fonction. Cependant, le signe ainsi obtenu pourrait signifier l'absence de comportement de substitution de la monnaie à l'actif réel. Par contre, nous constatons de la part des agents un comportement de reconstitution des encaisses réelles.

2.2 Le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires

Concernant le taux d'intérêt, l'effet négatif reste maintenu pour les deux fonctions. Par ailleurs, il est significatif au seuil de 10% dans la deuxième fonction et non significatif dans la première. Ainsi, l'effet est plus important dans la deuxième fonction. On pourrait anticiper un effet négatif et significatif du taux d'intérêt sur la demande de monnaie. Lorsqu'on procède à un changement du taux d'intérêt de 1% alors la demande de monnaie baissera respectivement à court et long terme de 0.19% et 0.36% pour le second modèle tandis qu'elle baissera à court et long terme de 0.029% et 0.022% pour le premier. Donc, il reste bien entendu un comportement d'arbitrage de la part des agents économiques en Guinée.

L'amélioration de la part des dépôts rémunérés (dépôts à terme, dépôts en devise et le compte d'épargne) dans la masse monétaire, la confiance des agents économiques au système bancaire, et le déplafonnement du montant de dépôts sur les comptes sur les livrets pourraient traduire cet effet significatif. Ce résultat trouvé a été confirmé par Simmons (1992) dans son étude de la demande de monnaie de cinq pays africains3.

2.3 Le produit intérieur brut réel

Les coefficients du revenu dans les équations à long et court terme ont leurs signes attendus tels que recommandés par la théorie économique. Le volume des transactions a un effet positif et significatif sur la demande de monnaie à long terme. Ainsi, pour une augmentation de 1% de la valeur du revenu, les agents économiques effectuent plus de transactions, ce qui entraine une augmentation de la demande de monnaie de 1.76% à long terme. Par ailleurs, l'élasticité du pibr réel par rapport à la demande de monnaie à long terme (1.76%) reste élevée et supérieure à l'unité, ce qui explique l'absence d'économie d'échelle dans la fonction de demande de monnaie en

3 République démocratique du Congo, Côte-d'Ivoire, Maurice, le Maroc et Tunisie

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 27

Guinée. Le résultat ainsi obtenu a été confirmé par plusieurs études dans les pays en développement, Jean François Goux(2007).

Toutefois, l'importance du revenu dans la demande de monnaie est liée à l'effet positif et signficatif de la part de la consommation finale publique dans le PIB réel par rapport aux autres composantes. En d'autres termes, le revenu est affecté en partie pour la consommation finale privée, consommation finale publique, l'investissement et les exportations nettes. A cet effet, la demande de monnaie est influencée positivement et significativement à court et long terme par la consommation finale publique et les exportations nettes. Par ailleurs, la consommation finale privée et l'investissement l'impactent aussi positivement et significativement au seuil de 5% à long terme. Par contre, l'effet de la consommation finale publique est plus important à court et long terme que celui de la consommation privée, de l'investissement et des exportations nettes. Une augmentation respective de 1GNF de la consommation finale privée, la consommation finale publique, l'investissement et les exportations nettes entrainera une hausse de la demande de monnaie à long terme respectivement de 169.69 GNF, 196.22GNF, 91.31 et de 80.94GNF.

2.4 Le taux de change

Le taux de change a un effet négatif non significatif dans la première fonction alors qu'il est significatif au seuil de 5% à long terme dans la seconde fonction. Malgré l'effet non signficatif dans la première, il reste plus important par rapport à la seconde fonction. Ainsi, une dépréciation de la monnaie de 1% se traduirait par une baisse de la demande de monnaie à long terme de 0.33%. Néanmoins, ce résultat expliquerait un comportement partiel de fuite de monnaie vers une monnaie étrangère. Cette fuite partielle pourrait s'expliquer par l'instauration de la part de la Banque centrale, d'un marché interbancaire de change pour financer régulièrement une bonne partie des besoins des importation d'une part, et la mise en place des mesures de règlementation de change d'autre part. Le même résultat a été obtenu par JOHN RANDA (1999).

2.5 Les variables indicatrices ou muettes

Le test de stabilité de Cusum effectué a montré que les fonctions de demande de monnaie étaient instables sur les périodes 1989, 1991, 1999, 2005 et 2006. Ainsi, nous avons introduit ces variables muettes dum89, dum91, dum99, dum05 et dum06 pour rendre les fonctions stables. Par ailleurs, ces dates marquent les événements qui ont affecté l'économie guinéenne, entre autres, les programme d'ajustement structurel, l'élection présidentielle, les crises socio-politique et syndicale (1989, 1999,2005 et 2006). Les résultats des estimations montrent que ces variables ont pour la plupart affectée négativement et significativement la demande de monnaie en Guinée.

Section 3 : Les implications de politique économique

Nous venons d'établir à travers les résultats économétriques que la demande de monnaie en Guinée est influencée positivement par le taux d'inflation et le revenu à travers la consommation privée, la consommation publique, les investissements et les exportations nettes. En revanche, le taux d'intérêt et le taux de change exercent une influence négative sur la demande de monnaie.

Ces résultats nous permettent de tirer un certain nombre d'implications en termes de politique économique, qui sont entre autres, renforcer la politique de stabilité des prix, créer une croissance durable et, améliorer le taux de bancarisation.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 28

3.1 Renforcer la politique de stabilité des prix

Au regard de la relation significative entre la demande de monnaie et le taux d'inflation et de l'instabilité de cette demande de monnaie, nous pouvons recommander la poursuite du renforcement de la politique de stabilité des prix. Pour cela, la Banque Centrale pourrait adopter une politique de ciblage du taux d'inflation susceptible de garantir la stabilité du taux de change et de favoriser la croissance économique.

La Banque Centrale pourrait également continuer d'adopter sa politique de change flexible tout en veillant à l'alignement du taux de change sur les fondamentaux de l'économie.

3.2 Créer une croissance économique durable

Le Gouvernement pourrait poursuivre sa volonté de relancer la croissance économique et d'améliorer le revenu de la population. La relance de cette croissance ne serait possible qu'à travers des mesures permettant entre autres, le renforcement de la capacité de mobilisation des ressources publiques, le développement du secteur privé et, l'amélioration de la qualité des institutions et le renforcement de la cohésion sociale.

Le renforcement de la capacité de mobilisation des ressources publiques pourrait permettre la réalisation des infrastructures de base notamment, la fourniture de l'électricité, l'eau, les écoles, les centres de santé et les transports. Aussi, l'émergence du secteur privé à travers l'amélioration du climat des affaires est indispensable pour une transformation de la base productive, le renforcement de la compétitivité de l'économie et la création de l'emploi pour les jeunes.

Le maintien de la cohésion sociale permet de prévenir des tensions sociopolitiques gage d'une stabilité pour le développement économique.

Toutefois, il faut noter que ces mesures ne seront possibles qu'à travers la promotion de la bonne gouvernance, d'une qualité des institutions, de la disponibilité des ressources humaines de qualité, et du développement de base productive.

3.3 Améliorer le taux de bancarisation

L'amélioration du taux de bancarisation devrait passer, entre autres, par la mise en place des services bancaires de proximité des populations vivant dans les zones rurales, procéder à l'éducation financière de la population. Toutes ces mesures devraient être possibles grâce à l'implication de la Banque Centrale à travers la mise en place d'un cadre réglementaire favorable à l'activité des banques, et des structures de monnaie électronique et de la monétique.

Conclusion

Dans ce chapitre nous avons procédé à la spécification du modèle, à l'interprétation des résultats ainsi que les implications de politique économique. Les résultats de l'étude montrent que la demande de monnaie est expliquée par le revenu et le taux d'inflation. Les recommandations suivantes ont été formulées, la poursuite de la stabilité des prix, la relance de croissance économique et l'amélioration du taux de bancarisation.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 29

CONCLUSION GENERALE

L'objectif principal de cette étude était de contribuer à la formulation d'une fonction de demande de monnaie afin de permettre à la Banque Centrale de mieux prévoir les conséquences de sa politique monétaire.

Après une présentation du contexte socio-économique de la Guinée ainsi que de sa politique monétaire, nous avons passé en revue les différentes approches théorique et empirique de la demande de monnaie.

La revue de la littérature nous a permis de recenser les principaux déterminants de la demande de monnaie que sont, le produit intérieur brut réel, le taux de change, le taux d'inflation et le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires. La contribution de cette étude est qu'elle prend en compte les composantes du PIB réel telles que la consommation finale privée, la consommation finale publique, l'investissement et les exportations nettes comme déterminants spécifiques de la demande de monnaie.

Nous avons formulé deux fonctions de demande de monnaie. Une première qui retient les principaux déterminants cité ci-dessus et, une deuxième remplace le PIB réel par ses composantes citées ci-haut.

Toutefois, l'analyse des données montre que les variables des deux fonctions sont stationnaires en différence première alors que le test de cointégration des résidus d'Engle et Granger signale l'existence d'une dynamique de long terme. Cette relation de long terme nous a guidé dans le choix d'un Modèle à Correction d'Erreur (MCE) en deux étapes d'Engler et de Granger.

Les résultats font ressortir que la demande de monnaie en Guinée est positivement et significativement expliquée par le taux d'inflation et le revenu réel. Il est également noté que le taux d'intérêt et le taux de change l'expliquent négativement à long terme.

L'importance du revenu dans la demande de monnaie est liée à l'effet positif et important de la consommation finale publique par rapport aux autres composantes du PIB réel.

A la lumière des résultats obtenus, nous avons tiré un certain nombre d'implications de politique économique, à savoir, renforcer la politique de stabilité des prix , créer une croissance durable et, améliorer le taux de bancarisation.

Comme toute recherche scientifique, celle-ci comporte des limites. La première est liée à la taille faible des données, à la diversification des sources de données provenant d'institutions diverses, et à l'utilisation des données macroéconomiques.

Par conséquent, une étude qui essayerait d'examiner la demande de monnaie par agent économique (ménages, entreprise, Etat et le reste du monde) pourrait mieux appréhender les principaux déterminants de la demande de monnaie en Guinée.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page 30

ANNEXE1 : DONNEES UTILISEES POUR L'ESTIMATION Tableau1: BASE DES DONNEES DE L'ETUDE

Année

m2

pibr

inf

tcn

r

cfp

ipc

cfg

bc

fbc

1987

1745,00

3662,71

36,89

428,40

15,00

2314,91

38,64

450,20

-308,09

2085,35

1988

1878,00

3893,76

27,29

474,40

16,83

2650,17

49,18

448,81

-579,77

2246,11

1989

1872,00

4049,65

28,26

591,65

19,50

2521,32

63,08

488,02

-309,97

2293,39

1990

2192,00

4224,76

25,69

660,17

21,00

2522,28

79,28

477,09

-564,02

2416,86

1991

208,53

4335,17

19,68

753,86

22,00

2639,66

94,89

444,71

-426,63

2282,48

1992

257,07

4476,97

16,56

9020,00

23,00

2602,18

110,60

455,08

-247,55

2388,01

1993

315,65

4702,80

7,14

955,49

19,75

2775,20

118,49

433,35

-196,22

2403,79

1994

304,76

4889,50

4,22

976,64

18,00

2952,41

123,49

413,42

-153,01

2299,96

1995

339,08

5114,79

5,55

991,41

17,50

3023,44

130,35

415,25

-32,51

2414,38

1996

351,18

5342,99

2,99

1004,02

17,75

3323,54

134,24

425,17

-189,75

2375,85

1997

415,10

5619,85

1,94

1095,33

6,02

3483,85

136,84

439,87

-209,57

2506,37

1998

442,64

5824,64

5,10

1236,83

6,38

3942,77

143,83

412,94

-438,14

2336,03

1999

1951,00

6046,68

4,55

1387,40

5,67

3977,49

150,38

436,90

-192,09

2473,51

2000

611,22

6198,03

6,77

1746,87

7,50

4024,49

160,55

453,97

-33,01

2312,40

2001

689,77

6424,77

5,38

1950,56

8,03

4326,98

169,18

471,37

91,88

1804,38

2002

825,53

6756,59

2,96

1975,84

7,40

4620,90

174,19

539,00

-29,63

1708,70

2003

1099,34

6840,95

11,04

1984,93

6,50

4749,85

193,42

559,55

52,77

1355,47

2004

1500,18

7001,04

17,46

2243,93

8,85

4861,00

227,19

572,66

54,01

1387,19

2005

2000,53

7210,88

31,36

3644,33

14,35

5006,67

298,44

589,83

55,63

1428,77

2006

3888,60

7390,91

34,70

5148,75

17,50

4671,28

402,00

946,90

-827,96

2510,67

2007

3410,73

7520,82

22,86

4197,75

17,50

5230,28

493,90

988,42

-1149,66

2386,83

2008

4721,16

7892,12

18,37

4601,69

17,50

5600,45

584,61

1044,48

-1872,20

3026,56

2009

5601,09

7870,01

4,68

4801,05

17,50

4904,95

611,98

1493,00

-1101,34

2578,81

2010

10376,52

8022,39

15,47

5726,07

17,50

3955,46

706,63

2526,34

-1847,62

3384,88

2011

12268,91

8335,96

21,35

6658,03

17,50

3846,36

857,50

3105,90

-2194,40

3578,10

2012

11607,30

8664,74

15,23

6985,83

16,73

3828,34

988,07

3456,70

-2308,10

3687,80

2013

13234,57

8864,03

11,89

6907,88

15,62

3974,56

1105,53

3658,90

-2542,00

3789,90

2014

14864,13

8899,49

10,07

7014,12

13,13

3984,20

1216,84

3728,10

-2722,62

3807,80

2015

17783,95

8908,39

7,77

7485,52

6,69

4010,00

1311,44

3821,00

-2770,60

3902,20

2016

19559,56

9371,62

7,06

7774,99

3,84

4000,00

1404,01

3922,00

-2900,00

4022,20

Sources: Banque Mondiale, Banque Centrale de la République de Guinée et l'Institut National de statistique de Guinée

ANNEXE 2 : ANALYSE DES VARIABLES ET RESULTATS DES ESTIMATIONS

Tableaux 2: Test d stationnarité de Phillips et Perron sur les variables des modèles

Null Hypothesis: D(LOG(MR)) has a unit root

 
 
 

Exogenous: Constant

 
 
 

Bandwidth: 0 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-6.047581

0.0000

Test critical values:

1% level

-3.689194

 
 

5% level

-2.971853

 
 

10% level

-2.625121

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page I

Null Hypothesis: D(LOG(PIBR)) has a unit root

 
 
 

Exogenous: Constant

 
 
 

Bandwidth: 0 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-4.610393

0.0010

Test critical values:

1% level

-3.689194

 
 

5% level

-2.971853

 
 

10% level

-2.625121

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Null Hypothesis: D(LOG(TCN)) has a unit root

 
 
 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 
 
 

Bandwidth: 15 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-17.16691

0.0000

Test critical values:

1% level

-4.323979

 
 

5% level

-3.580623

 
 

10% level

-3.225334

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Null Hypothesis: D(INF) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-4.422959

0.0001

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Null Hypothesis: D(R) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 1 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-3.860185

0.0004

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Null Hypothesis: D(MR) has a unit root

 
 
 

Exogenous: Constant

 
 
 

Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-5.182544

0.0002

Test critical values:

1% level

-3.689194

 
 

5% level

-2.971853

 
 

10% level

-2.625121

 

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page II

Null Hypothesis: D(CFP_PIBR) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 1 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-4.508404

0.0001

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

Null Hypothesis: D(CFG_PIBR) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

 
 
 
 

Phillips-Perron test statistic

 

-2.403271

0.0182

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

Null Hypothesis: D(FBCF_PIBR) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

 
 
 
 

Phillips-Perron test statistic

 

-5.790062

0.0000

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

Null Hypothesis: D(BC PIBR) has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-6.586227

0.0000

Test critical values:

1% level

-2.650145

 
 

5% level

-1.953381

 
 

10% level

-1.609798

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Null Hypothesis: D(TCN) has a unit root

 
 
 

Exogenous: Constant, Linear Trend

 
 
 

Bandwidth: 27 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-24.05949

0.0000

Test critical values:

1% level

-4.323979

 
 

5% level

-3.580623

 
 

10% level

-3.225334

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page III

Tableaux3 : test de cointégration d'Engle et Granger sur la première fonction

Tableau 3A : test de stationnarité de Phillips et Perron sur le résidu du premier modèle

Null Hypothesis: RESID_COINT1 has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-3.960255

0.0003

Test critical values:

1% level

-2.647120

 
 

5% level

-1.952910

 
 

10% level

-1.610011

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Tableau 3B : test de stationnarité de Phillips et Perron sur le résidu du second modèle

Null Hypothesis: RESID COINT2 has a unit root

 
 
 

Exogenous: None

 
 
 

Bandwidth: 8 (Newey-West using Bartlett kernel)

 
 
 
 
 

Adj. t-Stat

Prob.*

Phillips-Perron test statistic

 

-5.885752

0.0000

Test critical values:

1% level

-2.647120

 
 

5% level

-1.952910

 
 

10% level

-1.610011

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 

Graphique 1: Résidu du premier modèle 1

RESID_COINT1

10 8 6 4 2 0 -2 -4 -6

 
 

1990 1995 2000 2005 2010 2015

Graphique2: Résidu du second modèle 2

RESID_COINT2

1.2 0.8 0.4 0.0 -0.4 -0.8 -1.2

 
 

1990 1995 2000 2005 2010 2015

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page IV

Tableau 4 : Résultat de l'estimation de la relation de long terme du premier modèle1

Dependent Variable:
LOG(MR)

 
 
 
 

Method: Least Squares

 
 
 
 

Sample: 1987 2016

 
 
 
 

Included observations: 30

 
 
 
 
 

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-11.60577

6.440164

-1.802092

0.0853

LOG(PIBR)

1.763141

0.897426

1.964665

0.0622

LOG(TCN)

-0.331747

0.245178

-1.353084

0.1898

INF

0.088269

0.013682

6.451555

0.0000

R

-0.022522

0.025132

-0.896147

0.3799

DUM91

-1.416248

0.603260

-2.347659

0.0283

DUM05

-1.878333

0.630505

-2.979092

0.0069

DUM06

-1.664656

0.647739

-2.569950

0.0175

R-squared

0.691225

Mean dependent var

 

2.025313

Adjusted R-squared

0.592978

S.D. dependent var

 

0.877274

S.E. of regression

0.559685

Akaike info criterion

 

1.900294

Sum squared resid

6.891444

Schwarz criterion

 

2.273946

Log likelihood

-20.50440

Hannan-Quinn criter.

 

2.019828

F-statistic

7.035611

Durbin-Watson stat

 

1.45169

Prob(F-statistic)

0.000185

 
 
 

Tableau5 : Résultat de l'estimation de la relation de court terme du premier modèle 1

Dependent Variable: D(LOG(MR))

 
 
 
 

Method: Least Squares

 
 
 
 

Sample (adjusted): 1988 2016

 
 
 
 

Included observations: 29 after adjustments

 
 
 
 
 

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 
 
 
 
 

C

0.041591

0.124284

0.334647

0.7412

D(LOG(PIBR))

1.581424

3.409286

0.463858

0.6475

D(LOG(TCN))

-0.000631

0.087981

-0.007174

0.9943

D(INF)

0.014321

0.009163

1.562993

0.1330

D(R)

-0.029985

0.018504

-1.620462

0.1201

RESID_COINT1(-1)

-0.279474

0.118795

-2.352565

0.0285

DUM91

-2.259121

0.303755

-7.437310

0.0000

DUM99

1.303059

0.292395

4.456502

0.0002

R-squared

0.845306

Mean dependent var

-0.0405

Adjusted R-squared

0.793742

S.D. dependent var

0.6191

S.E. of regression

0.281190

Akaike info criterion

0.5293

Sum squared resid

1.660429

Schwarz criterion

0.9065

Log likelihood

0.323966

Hannan-Quinn criter.

0.6475

F-statistic

16.39318

Durbin-Watson stat

2.0920

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page V

Tableau 6 : Résultat de l'estimation de la relation de long terme du second modèle2

Dependent Variable: MR

 
 
 
 

Method: Least Squares

 
 
 
 

Sample: 1987 2016

 
 
 
 

Included observations: 30

 
 
 
 
 

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

-150.0568

37.42152

-4.009907

0.0006

CFP PIBR

169.6973

44.73177

3.793664

0.0011

CFG PIBR

196.2215

46.03496

4.262446

0.0003

FBCF_PIBR

91.31729

15.86833

5.754687

0.0000

BC_PIBR

80.94998

30.69478

2.637256

0.0154

TCN

-0.001404

0.000529

-2.653907

0.0148

INF

0.567507

0.097551

5.817555

0.0000

R

-0.362484

0.189536

-1.912480

0.0696

DUM91

-13.45107

4.390860

-3.063424

0.0059

R-squared

0.902056

Mean dependent var

11.08243

Adjusted R-squared

0.864744

S.D. dependent var

10.78989

S.E. of regression

3.968214

Akaike info criterion

5.837834

Sum squared resid

330.6811

Schwarz criterion

6.258193

Log likelihood

-78.56751

Hannan-Quinn criter.

5.972311

F-statistic

24.17604

Durbin-Watson stat

1.875223

Prob(F-statistic)

0.000000

 
 
 

Prob(F-statistic)

0.000001

 
 
 

Tableau 7 : Résultat de l'estimation de la relation de court terme du second modèle 2

Dependent Variable: D(MR)

 
 
 
 

Method: Least Squares

 
 
 
 

Sample (adjusted): 1988 2016

 
 
 
 

Included observations: 29 after adjustments

 
 
 
 
 

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 
 
 
 
 

C

-0.109179

0.694505

-0.157204

0.8768

D(CFP_PIBR)

32.26024

31.33708

1.029459

0.3169

D(CFG_PIBR)

88.53681

38.51557

2.298728

0.0337

D(FBCF_PIBR)

38.83989

23.73442

1.636437

0.1191

D(BC PIBR)

43.80164

23.34807

1.876028

0.0770

D(TCN)

-0.000281

0.000245

-1.147060

0.2664

D(INF)

0.263964

0.094371

2.797086

0.0119

D(R)

-0.191070

0.172955

-1.104742

0.2838

RESID COINT2(-1)

-0.694578

0.203427

-3.414385

0.0031

DUM89

-8.919651

3.115252

-2.863220

0.0103

DUM91

-18.07739

3.260906

-5.543671

0.0000

R-squared

0.877627

Mean dependent var

-1.07703

Adjusted R-squared

0.809642

S.D. dependent var

5.922865

S.E. of regression

2.584147

Akaike info criterion

5.018365

Sum squared resid

120.2007

Schwarz criterion

5.536994

Log likelihood

-61.76629

Hannan-Quinn criter.

5.180793

F-statistic

12.90914

Durbin-Watson stat

2.265776

Prob(F-statistic)

0.000003

 
 
 

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page VI

ANNEXE 3 : TESTS DE VALIDATION DES MODELES

Graphiques 3 : tests de stabilité de Cusum de la relation de court terme du modèle1

-10

-15

15

10

-5

5

0

96 98 00 02 04 06 08 10 12 14 16

CUSUM 5% Significance

1.4 1.2 1.0 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 -0.2 -0.4

 

96 98 00 02 04 06 08 10 12 14 16

CUSUM of Squares 5% Significance

Tableaux 8 : Test d'autocorrélation des erreurs et d'hétéroscédasticité du modele1

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.154164

Prob. F(2,19)

0.8582

Obs*R-squared

0.463090

Prob. Chi-Square(2)

0.7933

Heteroskedasticity Test: ARCH

 
 
 
 
 
 
 

F-statistic

0.220071

Prob. F(1,26)

0.6429

Obs*R-squared

0.235010

Prob. Chi-Square(1)

0.6278

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page VII

Tableau 9 : test de spécification de Ramsey du modèle 1

Ramsey RESET Test:

 
 
 

F-statistic

0.720525

Prob. F(1,19)

0.4065

Log likelihood ratio

1.079409

Prob. Chi-Square(1)

0.2988

Graphiques 4 : tests de stabilité de Cusum de la relation de court terme du modèle2

15 10 5 0 -5 -10 -15

 

1.6

1.2

0.8

0.4

0.0

-0.4

00 02 04 06 08 10 12 14 16

CUSUM 5% Significance

00 02 04 06 08 10 12 14 16

CUSUM of Squares 5% Significance

Tableaux 10 : Test d'autocorrélation des erreurs et d'hétéroscédasticité du modèle 2

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 
 
 

F-statistic

1.282352

Prob. F(2,16)

0.3044

Obs*R-squared

4.006334

Prob. Chi-Square(2)

0.1349

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

 
 
 

F-statistic

0.597620

Prob. F(10,18)

0.7958

Obs*R-squared

7.228409

Prob. Chi-Square(10)

0.7037

Scaled explained SS

4.976472

Prob. Chi-Square(10)

0.8927

Heteroskedasticity Test: ARCH

 
 
 

F-statistic

2.593285

Prob. F(1,26)

0.1194

Obs*R-squared

2.539477

Prob. Chi-Square(1)

0.1110

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page VIII

Tableau11 : test de spécification de Ramsey du modèle 2

Ramsey RESET Test:

 
 
 

F-statistic

0.746610

Prob. F(1,17)

0.3996

Log likelihood ratio

1.246454

Prob. Chi-Square(1)

0.2642

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page IX

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES DE REFERENCE

Frederic Mishkin : « Monnaie, banque et marchés financiers», Paris, Pearson, 10e édition, décembre 2013.

Diallo Boubacar Samphil et Claude Kory Kondiano : «Guinée : cinquante ans d'indépendance monétaire 1960-2010», Conakry, Edition, 491 pages, 2010.

Doucoure Fodiyé Bakary : « Méthodes économétriques, cours et exercices résolus avec les logiciels Eviews et Stata», Tome1, Dakar, ARIMA.356 pages.2014.

El.Laidler David: «La demande de monnaie, théories et vérifications empiriques», Paris, Dunod. 153 pages.1974

Mourgues Michel : « Macroéconomie monétaire», Paris, ECONOMICA, 633 pages, 2000.

ARTICLES DE REVUE

Abbas Valadkhani (2008): « Long-and short-run determinants of the demand for money in the Asian-Pacific Countries: an empirical panel investigation », annals of Economics and Finance, 9(1), 2008,47-60

Abderrahmani F. et al. (2006) : « Estimation d'une fonction de demande de monnaie en Algérie », Cahiers du CREAD, n0 75, pp. 43-67.

Abdulkheir A. (2014): « A survey of the demand for money in Asian developing countries: Error correction models and autoregressive distributed lag models », Net Journal of Social Sciences, Vol. 2(1), pp. 17-23.

Abdullah et al (2010): « Re-examining the demand for money in Asean-5 countries »,Asian Social science, vol 6, N°7, July 2010.

Apostolos S. (2007): « the demand for money: theoretical and Empirical Approches », Springer, United States of America.

Baharumshali Ahmad Zubaidi and Siew-Voon Son (2013): «demand for broad money in Singapore: does wealth methur normal», Econ finan (2015) 29; 557-573, Springer dciene-Business Media New York 2013.

Baharumshali Ahmad Zubaidi (2015): «demand for broad money in Singapore: does wealth methur normal», Econ finan (2015) 29; 557-573, Springer dciene-Business Media New York 2013.

Bahmani Massen OSKOOEE and Danxi (2011): « Economic Uncertainty, monetary Uncertainty and the demand for money in Australia», Australian Economic papers, Black Well, Publishing Ltd/ university of Adelaide and Flinders University.

Bahmani Oskooee and Raymond Chi Wing (2002): «long-run demand for money in Hong Kong: an application of the ARDL model», RCW Ng -International journal of business and economics, 2002.

Bahmani-Oskooee and Gelan (2009): «how stable is the demand for money in African countries », journal of Economic Studies 36, 216-235.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page X

Bahmani-Oskooees and Rehman (2005): «Stability of the money demand function in Asian developing countries », Applied Economics 37,773-792.

Baumol, W.J (1952):«The transaction demand for cash: An Inventory theoretic Approches », quarterly Journal of Economics, 66,545-556.

Bordes C. et al. (2001) : « Une Europe monétaire à plusieurs vitesses ? La demande de monnaie dans les grands pays de la Zone Euro 1979-1999 », Economie & prévision, n° 147, pp. 51-71.

Cantillon.R : « Essay on the nature of commerce » part 2 chap 6

Chourouk Moudine et Younes El Khattab (2013): « demand of money in Morocco: test of stability and its implications for the monetary policy efficiency », Munich Personal repec Archive (MPRA) paper, N° 70167, March 2016.

Darrat and Mutawa (1996): « The demand for money in some major OPEC members: regression estimates and stability results », Applied Economics 18, 127-142.

Dogbon John.O.Aiye (2013):«Empirical Analysis of money demand function in Nigeria», International Journal of Humanities and social science, volume 3 number 8.

Drama, B.H.G and Yao, S. (2010): «the demand for money in Cote d'Ivoire: evidence from the cointegration test», International Journal of Economics and Finance 3(1)

Eleanya K.Nduka and Jude O.Chukwu (2013): « stability of demand for money in Nigeria», Asian Journal of business and Economic, Volume 3 Number 3.4 quarter IV 2013.

Emmanuel Dodzi et al ( 2014 ): «Demand for money and long run stability in Ghana: cointegration approach», European Scientific Journal, May 2014 vol 10, N°13.

Ewing. B and Payne (1999): « Some recent international evidence on the demand for money », Studies in Economics and Finance, 19(2): 84-107.

Fielding, D (1994):«Money demand in four African countries», Journal of Economics Studies 21, 17-51.

Franklin Belnye and Blankson Theresa (2004): « Financial innovation and the demand for money in Ghana», BANK OF GHANA, Working paper, WP/BOG-2004/08.

Friedman Milton (1956):« The quantity theory of money a restatement in: studies in the quantity theory of money », University of Chicago.

Friedman Milton (1984):«lessons from the 1979-1982 monetary policy experiment», American Economics Reviews, papers and Proceeding, 397-400.

Hamdi H. et al. (2015):« Empirical Evidence on the Long-Run Money Demand Function in the Gulf Cooperation Council Countries», International Journal of Economics and Financial Issues, n0 5(2), pp. 603-612.

Hanafiah H. (2012):« Exchange rate volatility and money demand in selected south east Asian countries », Economics and Finance Review, Vol. 2(10), pp. 1-7.

Hume David (1752): «of money, political discourses », Edinburgh, as reprinted in hum (1955)

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XI

Inoue T. et Hamori S. (2008): « An empirical analysis of the money demand function in India», IDE Discussion Paper, N°166.

Irvin Fisher (1911): «The purchasing power of money», Macmillan, New York.

Jafari S. (2013):« The Impact of Exchange Rate on Demand for Money in Iran », International Journal of Business and Development Studies, Vol. 5, n0 1, pp. 39-60.

Javadi Fridj and Ricardo M.Soussa (2013): «Modelling money demand: Further evidence from an international comparison», applied economics letters, 2013, vol 20, N°11.

Bodin Jean (1568) : « Ecrit notable sur la monnaie », Alcan, Paris

Jean François Goux et Thomas Rusuhuzwa Kigabo (2007) : «Rupture structurelle et demande de monnaie au Rwanda », Groupe d'Analyse et de Théorie Economique(GATE), Document de travail, Novembre 2007, France.

John Randa (1999): « Economic reform and stability of the demand for money in Tanzania», Journal of African Economies 8(3): 307-344.

Jordan K. (2013): « The determinants and stability of money demand in the Republic of Macedonia », Zb. rad. Ekon. Fak. Rij, Vol. 31, pp. 35-54.

Keynes John Maynard (1936): «The general theory of employment, interest and money», Macmillan, London.

Komain J. et Timothy P.O. (2014): « Instability of Money Demand: Recent Evidence for Thailand », Modern Economy, Vol. 5, pp. 907-913.

Lian Yujun and al (2015): «Economies of scale in the demand of money by firms in China», Applied Economics letter, 2015, vol 22, N°8, 641-645, China.

Mansour Amir Techranchian and al (2012): «the impact of modern technology on demand for money in Iran », Iranian Economic Reviews, vol 16, N°32, spring 2012.

Marshall. A (1923): «money, credit and commerce», London: Macmillan

Millenaci Emmanuelle and Robert d.Wald Man (2016):«Present-Biased preferences and money demand», Spring Sciences and Business Media New York 2016.

Mounkala Evrard Ulrich(2013): «estimation d'une fonction de demande de monnaie dans la CEMAC», BEAC WORKING PAPER BWP N°01/15.

Owoye and Onafowora (2007): «structural adjustment and the stability of the Nigeria Money Demand Function», International Business and Economic. Recherch journal volume 3 Number 8.

Patinkin Don (1965): «Money, interest and price», 2é edition, News York, harper and row.

Puma Chandra Padhan (2011): « Stability of demand for money in India: Evidence from monetary and liquidity aggregates», Indian International Journal of Economic and Finance, vol3, N°1, February 2011.

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XII

Sanvi Avouyi et al (2003) : « Estimation d'une fonction de demande de monnaie pour la Zone Euro : une synthèse des résultats », bulletin de la Banque de France, n° 111, pp. 47-72.

Simmons.R (1992) « An error-correction approach to demand for money in five African developing countries», Journal of Economic Studies 19(1), 29-48.

Tang.T.C (2002): « Demand for money and expenditure component in Malaysia: assessment from bounds testing approach », Applied Enomics letters, 9,721-725

Tobin.J (1956): «Interest Elasticity of the transactions demand for cash», Reviews of Economics and statistics, 38, 241-247.

Wicksell K (1898): «Interest and price, translation by R.F Kahn», New York: M Kelley publishers.

MEMOIRES ET THESES

Atmani Anissa: «Estimation et stabilité de la fonction de demande de monnaie en Algérie », Mémoire de Master en sciences économiques, Faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion de l'Université Abderrahmane Mira de Bejaia, 2016.

Bilivogui Bruno Fagbon: « Impact de la dette publique sur l'investissement privé au Sénégal », Mémoire DEA_NPTCI_UCAD, 2011.

DIOP Allé Nar : «Libéralisation financière et demande de monnaie dans l'UEMOA, cas du Sénégal », Mémoire DEA_PTCI_UCAD, 2003.

Gollock Aboubakry: « Déterminants de la demande de monnaie dans les pays UEMOA, cas du Sénégal », Mémoire DEA_PTCI_UCAD, 2000.

Menaguer Noureddine : «La demande de monnaie en Algérie », Thèse de doctorat d'Etat en Sciences économiques, Université Abou-Bekr Belkard Tlemcen, 2010.

Mvondo Emile Thierry: «L'hypothèse de neutralité monétaire, une application en zone francs», Thèse de doctorat en sciences économiques, Nancy-Université, septembre 2001.

AUTRES DOCUMENTS

Programme National de Développement Economique et Social 2016-2020, Volume 1 document principal, Ministère du Plan et de la Coopération Internationale de la Guinée, février 2017.

Rapports annuels de la Banque Centrale : 2004 à 2016 Rapports annuels sur les comptes Nationaux : 2011 à 2015

Documents de Stratégie de réduction de la Pauvreté : 2007-2010 ; 2011-2012 ; 2012-2016.

SITES WEB

Banque mondiale : www.banquemondiale.org FMI : www.imf.org

Jeune Afrique : www.jeuneafrique.com

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XIII

Journal le Monde : www.lemonde.fr

Perspective Monde : www.perspective.usherbrooke.ca/bilan/pays/GIN/fr.html Banque Centrale de la République de Guinée : http://www.bcrg-guinee.org Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest : http://www.bceao.int Institut National de la Statistique de Guinée : www.stat-guinee.org

Ministère de l'Economie et des Finances : www.mef.gov.gn

Journal en ligne Guinéennes: http://guineenews.org Journal en ligne Africaguinée: http://www.africaguinee.com

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XIV

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

RESUME 1

INTRODUCTION 2

Première partie : Le contexte économique en République de République

de Guinée 5

CHAPITRE 1 : Cadre macroéconomique en République de Guinée 5

Section 1 : Le contexte macroéconomique de la Guinée 5

1.1 La situation économique de la Guinée de 1958 à 1983 5

1.2 Le contexte économique de 1985 à 2009 6

1.3 La situation économique de 2010 à 2016 6

Section 2 : La dynamique sectorielle de l'économie Guinéenne 8

2.1 Le secteur primaire 8

2.2 Le secteur secondaire 9

2.3 Le secteur tertiaire 9

Section 3 : Les contraintes et défis de l'économie guinéenne 9

3.1 Les contraintes et défis de l'économie Guinéenne 9

3.2 Le Programme de Développement Economique et Social 2016-2020 10

Conclusion 10

CHAPITRE 2 : Politique Monétaire en Guinée 11

Section 1 : Le système bancaire guinéen 11

1.2 Le paysage bancaire de la Guinée 11

1.2 Les réformes de la Banque Centrale 12

Section 2 : L'évolution de la politique monétaire en République de Guinée 12

2.1 La politique monétaire avant les années 1985 13

2.2 La Politique monétaire après les années 1985 14

Section 3 : Les défis de la Politique monétaire de la Guinée 15

3.1 Les réformes et leurs mises en oeuvre 15

3.2 Les défis de la politique monétaire 16

Conclusion 16

Deuxième Partie : Cadre théorique et empirique de la demande de

monnaie 17

CHAPITRE 3 : Théorie de la demande de monnaie et son rôle sur l'activité

économique 17

Section 1 : Les concepts de la demande de monnaie 17

1.1 Les concepts de la monnaie 17

1.2 La notion de la demande de monnaie 18

Section 2 : La demande de monnaie : quelques considérations théoriques 18

2.1 L'Approche Classique 18

2.2 La demande de monnaie Keynésienne 18

2.3 Les Autres approches de la demande de monnaie 19

Section 3 : La demande de monnaie : quelques considérations empiriques 19

3.1 Travaux Empiriques dans les pays émergents et développés 19

3.2 Travaux empiriques dans les pays en développement 20

Conclusion 21

CHAPITRE 4 : Modélisation de la demande de monnaie en République de

Guinée 23

Section 1 : La Spécification et les techniques d'estimation du modèle 23

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XIV

1.1 La spécification du modèle 23

1.2 Les techniques d'estimation du modèle 24

Section 2 : Interprétation des résultats 27

2.1 Le taux d'inflation 27

2.2 Le taux d'intérêt sur les dépôts bancaires 27

2.3 Le produit intérieur brut réel 27

2.4 Le taux de change 28

2.5 Les variables indicatrices ou muettes 28

Section 3 : Les implications de politique économique 28

3.1 Renforcer la politique de stabilité des prix 29

3.2 Créer une croissance économique durable 29

3.4 Améliorer le taux de bancarisation 29

Conclusion 29

CONCLUSION GENERALE 30

ANNEXE1 : DONNEES UTILISEES POUR L'ESTIMATION I

ANNEXE 2 : ANALYSE DES VARIABLES ET RESULTATS DES ESTIMATIONS I

ANNEXE 3 : TESTS DE VALIDATION DES MODELES VII

BIBLIOGRAPHIE X

TABLE DES MATIERES XIV

Les déterminants de la demande de monnaie en Guinée Page XV






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld