4.2.
Les représentations des creuseurs clandestins sur le dispositif
sécuritaire
Les creuseurs clandestins estiment que les investisseurs
économiques de MMG n'ont pas droit de les interdire d'exploiter les
ressources minières car ils sont propriétaires de cette mine de
Kinsevere qui est un héritage laissé par leurs
ancêtres.Selon eux, vu que MMG ne veut pas céder un espace de la
concession minière où ils peuvent effectuer leurs
opérations minières(le ramassage des minerais dans les remblais),
ils continuerontà accéder dans la la mine peu importe les
conséquences afin qu'ils améliorent leurs conditions
socio-économiques.
Le creuseur KAMBO ajoute en ces mots :
« Bazungu ni ba muizi, banakua ku tuiba mari
yetu ju bendekuyengakuabo mais bekonatukatariya she tupate na she makuta,
minerais ni ya congolais yote, tuko na droit,... ».
Ce qui veut dire en français :
« Les blancs sont des voleurs, ils sont venus
pour voler notre richesse pour aller construire dans leurs pays d'origine mais
ils ne veulent pas que nous puissions aussi trouver de l'argent. Les minerais
sont pour tout congolais, nous avons notre droit,... ».
Pour d'autres creuseursclandestins, ils considèrent les
gardes comme leurs frères, mais ce qui les pousse dans certaines
circonstances d'être en conflit avec eux c'est dans le contexte où
les agents de sécurité se mêlent dans l'idéologie
des investisseurs étrangers en oubliant que ces derniers rentreront chez
eux et laisseront notre richesse.
Le creuseur clandestin KAMBO explique en ces mots :
« Ba gardebanasabuasema tuko bote ba congolais,
bazungu batendakakuabo na she tutabakiyaka mu congo yetu na mari yetu, batuache
tutuanza kubeba mari yetu... Kukobengine beko na rho ya bien na
bengine rho mubaya ; donc kuko bengine ata unamulombadje,ata unamupatshiya
makuta ashita kurumiya, mais bengine bana shikiyaka ».
Traduction française :
« Les gardes ont oublié que nous sommes
tous des congolais, les blancs iront chez eux et nous resterons ensemble dans
notre pays, qu'ils laissent prendre les minerais parce que ce sont les biens de
nos ancêtres...il ya certains gardes qui ont une mauvaises foi, meme si
vous leur demandaient ils n'acceptent pas, mais d'autres sont
compréhensifs ».
De toutes les idées qui précèdent,
Monièreet Guay, cité par Mbale (2017 : 265), soulignent que
« nous ne pouvons pas nous passer de représentations ou de
cadres de référence pour vivre. Les représentations nous
servent à penser le monde, à lui donner un sens et à
orienter nos actions ».
En parcourant les discours
des agents de sécurité et les creuseurs clandestins relatif aux
représentations qu'ils sont vis-à-vis des uns et des autres,
leurs critiques sont principalement fondés sur base des
intérêts qu'ils en tirent lorsqu'ils sont en confrontation sur le
site minier. C'est-à-dire la manière dont ils collaborent et
interagissent sur les transactions sur les ressources. Sutherland cité
par Lascoumes et Nagels (2014, 131) soutient que les individus, en fonction des
interactions qu'ils sont des formes d'adaptation et de réaction
différentes, meme s'ils ont connu les mêmes conditions de vie, le
comportement déviant et la manière de légitimer
s'apprennent comme n'importe quelle autre activité.
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