CHAPITRE
I :CADRE THEORIQUE
DE LA RECHERCHE
Ce présent chapitre est constitué des points
suivants : La construction de l`objet de recherche et la question de
recherche, la revue de la littérature, l'inscription de l'objet de
recherche en criminologie et la problématique.
1.1. Construction de l'objet de recherche
1.1.1. Objet de
recherche
Selon Albarello (2012 : 38), « c'est au
chercheur qu'incombe la charge de choisir un thème dans lequel il se
sent bien, qui l'intéresse, qui le motive et le passionne selon sa
propre psychologie, sa propre histoire personnelle et professionnelle, son
propre état d'avancement intellectuel et selon sa sensibilité aux
interpellations en provenance de son environnement social comme il en est de
notre thème de recherche ».
Les rapports entre les agents de sécurité et les
creuseurs clandestins au site minier MMG/Kinsevere ont attiré notre
attention. Ces rapports constituent notre objet de recherche. Comme les disent
Quivy et Van Campenhoudt (2006 : 17), « si nous choisissons de
traiter un sujet donné, c'est forcément parce qu'il nous
intéresse. Nous en avons presque toujours une connaissance
préalable et souvent une expérience plus ou moins
concrète. Peut-être mêmenous sommes désireux de
réaliser notre recherche pour mettre au jour un problème
social ».
Cette étude se fonde sur les données empiriques
et consiste à faire une analyse compréhensive sur les relations
que les agents de sécurité entretiennent avec les creuseurs
clandestins sur le site minier. Notre intérêt est
d'éclairer les pratiques, les impacts, les enjeux et les
représentations qui découlent des interactions entre les
différents acteurs.
Voyons dans la partie qui suit le constat qui a incité
de faire de cette thématique une étude criminologique.
1.1.2.
Constat à base de la recherche
La construction de notre objet de recherche est parti d'un
constat qui nous a incité à en faire une recherche criminologique
afin d'élucider les situations observées.
D'abord, nous avons constaté que l'entreprise
minière MMG/Kinsevere est confrontée par des divers cas
d'intrusions et toute forme des pratiques déviantes sur sa concession
minière. Pour faire face à ce problème, MMG a mis en place
un arsenal sécuritaire dans l'objectif de sécuriser ses biens et
les personnes. Parmi les dispositifs sécuritaires nous pouvons citer:
ü Des agents de sécurité publique (ceux de
la police des mines et des hydrocarbures, ceux de lapolice de circulation
routière et ceux de la légion nationale d'intervention) ;
ü Des agents de sécurité privée
(Group 4 Securicor, G4S en sigle),
ü Une tranchée, longue de 17 km2 avec
une profondeur de 2 à 3 mètres à certains endroits,qui
sépare le site minier et le village environnant afind'empêcher
lesintrus d'accéder dans la concession minière.
ü Des caméras de surveillance et des drones, les
fils barbelés, la barrière électronique, etc.
Ensuite, nous avons observé que partant des dispositifs
sécuritaires cités ci-dessus, aucune personne ne peut
accéder ou sortir sur le site minier sans être fouillée et
autorisée par les agents de sécurité tant d'une
manière formelle qu'informelle. Tout le mouvement d'accès et de
sortie sur le site minier est contrôlé et surveillé
à partir des caméras de surveillance et des drones, etc.
En fin, le constat fait sur terrain montre que malgré
la mise en place de cet arsenal sécuritaire, l'exploitation
minière artisanale ne se fait pas dans les zones d'exploitation
publiques ; les exploitants miniers artisanaux appelés
communément « creuseurs » pénètrent
clandestinement dans la concession minière privée de
MMG/Kinsevere où ils exploitent les minerais sans l'autorisation du
concessionnaire. Or, MMG n'a pas le statut d'une zone d'exploitation
minière publique mais privée. Au-delà del'exploitation
illicite des ressources minières, nous avons constaté
également que lorsque ces creuseurs clandestins pénètrent
sur la mine, ils emportent tout ce qu'ils trouvent important à leurs
yeux ; proférant des menaces et s'adonnent à des actes de
vandalisme, etc.
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