II- GENERALITES
Le cacao est la première culture de rente
exportée par la Côte d'Ivoire et représente 40 % des
recettes d'exportations nationales. Cependant, la production du cacao demeure
encore caractérisée par des techniques extensives sur
défriches forestières, une baisse de la fertilité des
sols, une forte pression parasitaire et un niveau de dégradation
avancé des vergers. Face à cette situation, des chercheurs et de
nombreuses structures de recherche et d'encadrement notamment le CNRA et
l'ANADER, à travers des nombreux travaux pédologiques, ont mis au
point des techniques de régénération des vieux vergers de
cacaoyers en Côte d'Ivoire, comme alternative aux pratiques actuelles de
défriche-brûlis pendant ces dernières années.
La régénération des cultures de cacaoyer
recouvre les notions de réhabitation et de replantation.
II-1 Techniques de réhabilitation des
vergers
La réhabilitation consiste à la
remise en état d'un verger en dégradation. C'est un processus de
restauration d'une plantation potentiellement productive, par un
itinéraire technique spécifique appliqués aux arbres en
place. Ce processus doit aboutir à l'amélioration de la
productivité de la plantation concernée (FIRCA). Pour le
cacaoyer, c'est la densité de plantation qui prime sur l'âge de
plantation. Ainsi, pour décider de la réhabilitation des
vergers, la densité de plantation doit être supérieure
à 800 arbres productifs par hectare.
II-2 Techniques de replantation des vergers
La replantation consiste au renouvellement d'un
verger dégradé. C'est un processus de remplacement total ou
progressif d'une ancienne cacaoyère par une nouvelle. Elle peut aussi
designer toute installation de cacaoyères sur précédent
cultural non forestier (FIRCA). Les critères pour décider de la
replantation portent sur la densité des arbres, l'âge de la
plantation et la qualité du sol. Ainsi, la densité de plantation
doit être supérieure à 800 arbres productifs par hectare et
l'âge du cacaoyer doit supérieur à 30 ans. De plus, les
sols propices à la cacaoculture doivent être sablo- argileux,
bien drainés avec moins de 50 % d'éléments grossiers et
avec absence de cuirasse à moins de 1,20 m de profondeur.
La replantation des vergers peut se faire soit par semis
direct soit à partir de plantules produites en
pépinière.
II-2-1 Techniques de création de parcelles par semis
direct
La technique de replantation des vergers par
semis direct est la technique paysanne d'installation de cacaoyère la
plus pratiquée en Côte d'Ivoire. Elle se pratique
généralement sur des défriches forestiers (Ruf, 2000 et
2001 ; Freud, 2000), dans des buttes confectionnées auparavant pour
l'igname, et au pied des bananiers plantains installés au
préalable, en association avec d'autres cultures vivrières
(tarot, aubergine, piment...). La création de parcelle se fait par semis
direct, à raison de 2 à 3 fèves de cacao par trou. Dans ce
cas, le matériel végétal utilisé pour le semis
direct est constitué de cabosses "tout venant" que l'agriculteur
achète à un cacaoyer voisin. Les cacaoyers entrent en production
en année 5, soit 4 ans après semis, ce qui correspond à la
précocité observée en milieu paysan pour ce type de
matériel végétal. Le semis direct est
généralement effectué sur abbatis-brûlis. Il
comprend la fauche et l'abattage des arbustes à la machette ainsi que
l'abattage ou le brûlis de 75 % des grands arbres.
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