I
REMERCIEMENTS
Ce mémoire présenté ci-joint a
été initié dans le cadre d'une initiation à la
recherche scientifique afin de nous donner les armes nécessaires pour
mieux affronter le futur.
Ces quelques lignes vont me permettre de remercier les
responsables et personnes qui ont contribué de près ou de loin
pour la réalisation de ce projet soit au niveau scientifique mais aussi
personnel, et sans qui, mon travail n'aurait pu aboutir.
Je tiens d'abord à remercier le Doyen de la l'UFR
des Sciences de la Terre et des Ressources Minières, le
Professeur BOFFOUE et Le vice Doyen Professeur
DJAGOUA, qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde
gratitude.
J'adresse ma profonde gratitude et mes remerciements au
Docteur BONGOUA-DEVISME AFFI JEANNE qui a dirigé ce
travail, ça sera pas suffisant pour lui exprimer toute ma grande
reconnaissance pour la confiance, surtout sa grande patience, son grand soutien
et sa disponibilité qu'elle m'a accordée pour faire avancer ce
travail, soit au niveau scientifique ou matériel, ainsi que son
encouragement pour ma personne. Elle fait preuve à la fois d'une
gentillesse, et d'un esprit responsable, critique et rigoureux qui
malgré ses énormes occupations a pu trouver un peu de son temps
à me consacrer.
J'adresse également mes profonds remerciements
à mes amis qui m'ont apporté soutien durant tout ce
projet.
LISTES DES FIGURES ET TABLEAUX
Liste des figures
Figure 1 : Pépinière de cacaoyer
........................................................................4
Figure 2 : Zone deculture du cacaoyer en Côte
Ivoire................................................5
Figure 3 : Répartition des pluies décadaires
à Divo ...................................................9
Figure 4 : Répartition des pluies décadaires
à Gagnoa................................................9
Liste des tableaux
Tableau 1 : Indices de pluviométrie dans le
département de Divo et de Gagnoa ...............8
Tableau 2 : Fréquence (%) d'apparition de contrainte
morpho-pédologique à la replantation
cacaoyère..................................................................................................10
ABREVIATIONS
FAO : Organisation Mondiale de
l'Alimentation des Nations Unies
ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement
Rural
CNRA : Centre National de Recherche Agronomique
FIRCA : Fonds interprofessionnel pour
la recherche et le conseil agricoles
RESUME
En côte d'ivoire, la survie des jeunes cacaoyers pendant
la phase de replantation dépend de leur alimentation hydrique et des
caractéristiques morpho-pédologiques du sol. L'objectif de ce
travail a été de mettre en évidence l'impact des
conditions climatiques et des contraintes morpho-pédologiques sur la
cacaoculture. Par ailleurs, l'étude effectuée dans la zone
cacaoyère ivoirienne a permis de mettre en exergue un déficit
pluviométrique important en corrélation avec les contraintes
morpho-pédologiques. Il ressortque les sols morphologiquement favorables
aux cacaoyers sont ceux situés sur les mi-versants et les bas versants
et les sols de sommets et de haut-versants ne le sont pas. Il serait
intéressant de s'interroger quant à la possibilité de
l'utilisation de ces deux dernières positions topographiques pour
d'autres types de cultures.
Mots clés : Côte d'Ivoire ; replantation ;
cacaoyer ; déficit pluviométrique ;
morpho-pédologie.
TABLE DES MATIERES
Remerciements...............................................................................................i
Listes de figure et
tableaux............................................................................ii
Liste des
abréviations..................................................................................iii
Résumé...................................................................................................iv
I- INTRODUCTION
GENERALE..................................................................1
Première partie : Etats des
connaissances et Matériels et Méthodes
II - GENERALITES
..................................................................................2
II- 1 Techniques de réhabilitation des
vergers....................................................2
II -2 Techniques de replantation des
vergers......................................................2
II-2-1 Techniques de création de parcelles par
semis direct.....................................3
II-2-2 Techniques de replantation avec
réalisation d'une pépinière en sachets...............3
III - MATERIELS ET
METHODES.................................................................5
III-1 Cadre de l'étude
...................................................................................5
III-2
Matériels...........................................................................................6
III -3
Méthodes...........................................................................................7
III-3-1 Prospection morpho-pédologique et
prélèvement des échantillons......................7
Deuxième partie : Résultats et
Discussion
IV -
RESULTATS....................................................................................8
V -
DISCUSSION.................................................................................11
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES..............................................................12
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES..........................................................13
I- INTRODUCTION GENERALE
Avant les années 1990, grâce à la
disponibilité d'une importante réserve forestière et des
conditions climatiques favorables, la Côte d'Ivoire a assuré de
manière continue et satisfaisante, le renouvellement des vergers de
cacaoyers, par extension sur des défriches forestières (Freud et
al, 2000). Cette pratique agricole extensive et itinérante a fortement
contribué à la destruction du couvert forestier et à la
dégradation des sols (Kassin et al., 2008).
Aujourd'hui, faute de terres forestières, et dans les conditions
climatiques moins favorables, la dynamique de création de nouvelles
cacaoyères est faible dans tous les foyers de production de cacao en
Côte d'Ivoire (Deheuvels, 2007). L'on assiste, alors, au vieillissement
des vergers existants. Le verger cacaoyer est entré dans sa phase de
senescence et nécessite d'être replanté (Aguilar et
al., 2003). Cependant, les tentatives de replantation entreprises
spontanément par les producteurs sur des précédents non
forestiers, se soldent le plus souvent par des échecs liés entre
autres à la dégradation physico-chimiques des sols
(Pétithuguenin, 1995). En effet, l'étude réalisée
par Jagoret et Jadin (1993), a montré que certains types de sol,
autrefois couverts de cacaoyers, ne conviennent plus à cette culture,
dans
et de réhabilitation des vieux vergers de cacaoyers en
Côte d'Ivoire, comme alternative aux pratiques actuelles de
défriche-brûlis pendant ces dernières années.
L'objectif de cette revue bibliographique est de d'inventorier
les travaux qui ont été réalisés dans les vergers
cacaoyers en Côte d'Ivoire afin de dégager les impacts des
paramètres environnementaux et des caractéristiques
morpho-pédologiques sur la cacaoculture. Il s'agira de faire la
synthèse des techniques de replantation et de réhabilitation des
vergers et d'identifier les caractéristiques morpho-pédologiques
ainsi que les positions topographiques dont les sols sont le contexte
climatique actuel.
Dans ce contexte, le choix du sol est donc déterminant
pour le succès de la replantation, mais également pour la
durabilité des exploitations cacaoyères. Pour appuyer ces
initiatives, de nombreux travaux pédologiques ont été
réalisés afin de mettre au point des techniques de replantation
morphologiquement favorables à une cacaoculture durable et de faire la
synthèse des techniques de replantation et de réhabilitation des
vergers et d'en tirer des conclusions dans l'optique d'une gestion durable.
Cette étude bibliographique s'articule autour deux
parties. La première débute par des
généralités et elle s'achève par la description
des matériels et méthodes utilisés. La deuxième
partie est consacrée aux résultats obtenus dans divers travaux et
à la discussion. Enfin, une conclusion et des perspectives
clôtureront ce manuscrit.
II- GENERALITES
Le cacao est la première culture de rente
exportée par la Côte d'Ivoire et représente 40 % des
recettes d'exportations nationales. Cependant, la production du cacao demeure
encore caractérisée par des techniques extensives sur
défriches forestières, une baisse de la fertilité des
sols, une forte pression parasitaire et un niveau de dégradation
avancé des vergers. Face à cette situation, des chercheurs et de
nombreuses structures de recherche et d'encadrement notamment le CNRA et
l'ANADER, à travers des nombreux travaux pédologiques, ont mis au
point des techniques de régénération des vieux vergers de
cacaoyers en Côte d'Ivoire, comme alternative aux pratiques actuelles de
défriche-brûlis pendant ces dernières années.
La régénération des cultures de cacaoyer
recouvre les notions de réhabitation et de replantation.
II-1 Techniques de réhabilitation des
vergers
La réhabilitation consiste à la
remise en état d'un verger en dégradation. C'est un processus de
restauration d'une plantation potentiellement productive, par un
itinéraire technique spécifique appliqués aux arbres en
place. Ce processus doit aboutir à l'amélioration de la
productivité de la plantation concernée (FIRCA). Pour le
cacaoyer, c'est la densité de plantation qui prime sur l'âge de
plantation. Ainsi, pour décider de la réhabilitation des
vergers, la densité de plantation doit être supérieure
à 800 arbres productifs par hectare.
II-2 Techniques de replantation des vergers
La replantation consiste au renouvellement d'un
verger dégradé. C'est un processus de remplacement total ou
progressif d'une ancienne cacaoyère par une nouvelle. Elle peut aussi
designer toute installation de cacaoyères sur précédent
cultural non forestier (FIRCA). Les critères pour décider de la
replantation portent sur la densité des arbres, l'âge de la
plantation et la qualité du sol. Ainsi, la densité de plantation
doit être supérieure à 800 arbres productifs par hectare et
l'âge du cacaoyer doit supérieur à 30 ans. De plus, les
sols propices à la cacaoculture doivent être sablo- argileux,
bien drainés avec moins de 50 % d'éléments grossiers et
avec absence de cuirasse à moins de 1,20 m de profondeur.
La replantation des vergers peut se faire soit par semis
direct soit à partir de plantules produites en
pépinière.
II-2-1 Techniques de création de parcelles par semis
direct
La technique de replantation des vergers par
semis direct est la technique paysanne d'installation de cacaoyère la
plus pratiquée en Côte d'Ivoire. Elle se pratique
généralement sur des défriches forestiers (Ruf, 2000 et
2001 ; Freud, 2000), dans des buttes confectionnées auparavant pour
l'igname, et au pied des bananiers plantains installés au
préalable, en association avec d'autres cultures vivrières
(tarot, aubergine, piment...). La création de parcelle se fait par semis
direct, à raison de 2 à 3 fèves de cacao par trou. Dans ce
cas, le matériel végétal utilisé pour le semis
direct est constitué de cabosses "tout venant" que l'agriculteur
achète à un cacaoyer voisin. Les cacaoyers entrent en production
en année 5, soit 4 ans après semis, ce qui correspond à la
précocité observée en milieu paysan pour ce type de
matériel végétal. Le semis direct est
généralement effectué sur abbatis-brûlis. Il
comprend la fauche et l'abattage des arbustes à la machette ainsi que
l'abattage ou le brûlis de 75 % des grands arbres.
II-2-2 Techniques de replantation avec réalisation
d'une pépinière en sachets
La replantation consiste à
régénérer la plantation à partir de plantules
produites en pépinière « sachet » (Figure 1). C'est une
pratique en général réservée aux terrains
difficiles où les taux de mortalité au semis sont très
élevés (Deheuvels, 2003). Cette technique est donc
essentiellement appliquée en replantation et principalement sur
jachères à Chromolaena odorata. La préparation du
terrain est moins pénible que dans le cas du semis direct et ne comprend
qu'une fauche manuelle suivie d'un brûlis. La confection de
pépinières semées dans des sachets de
polyéthylène sous ombrière est relativement
répandue (21%), en particulier dans l'Est et le Nord de la zone
forestière ivoirienne. Le matériel végétal
utilisé pour le semis en pépinière est constitué de
cabosses que l'agriculteur achète comme étant issues de
matériel végétal amélioré à un agent
de l'ANADER. Les cacaoyers entrent en production en année 3, soit 2 ans
après transplantation, ce qui correspond à la
précocité observée en milieu paysan pour ce type de
matériel végétal.
![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire1.png)
Figure 1 :
Pépinière de cacaoyer. Source : CNRA, 2005.
III- MATERIELS ET METHODES
III-1 Cadre de l'étude
De façon générale, la
culture du cacaoyer en Côte Ivoire s'est effectuée dans trois
principales zones correspondant aux « boucles » successives de
production de cacao en Côte d'Ivoire (Figure 2). Il s'agit : de
l'ancienne zone de culture du cacaoyer à l'Est et au Sud-Est
caractérisée par un verger sénescent et une forte
dynamique de diversification vers d'autres cultures pérennes
(1ère boucle du cacao), de la zone du Centre-Ouest marquée par
l'arrêt des extensions cacaoyères, le vieillissement du verger et
la baisse de la fertilité des sols (zone intermédiaire) et,
enfin, de la zone du Sud-ouest et de l'Ouest où la cacaoculture s'est
développée de manière vertigineuse sur fronts pionniers au
cours des années 1970 et 1980 (nouvelle boucle du cacao) (Assiri et
al., 2009).
La zone de culture du cacaoyer est caractérisée
par un climat subéquatorial, à régime bimodal, avec des
précipitations moyennes oscillant entre 1200 et 1700 mm par an. La
durée d'insolation est supérieure à 1 800 heures par an
(Eldin, 1971). Les températures moyennes annuelles varient de 24
à 32 °C (Kouamé et al., 2007). La
végétation naturelle qui était la forêt dense humide
(Guillaumet & Adjanohoun, 1971) est actuellement très
dégradée à cause de la pratique de l'agriculture
itinérante, la croissance démographique rapide et l'urbanisation,
l'exploitation forestière et la mise en place de cultures de rente (FAO,
2000). La majorité des sols de la zone cacaoyère ivoirienne sont
ferralitiques et caractérisés par une somme de bases
échangeables inférieure à 8 mé/100 g de sol, un
taux de saturation du complexe adsorbant inférieurs à 80 % et un
pH oscillant entre 4,5 et 6,5 (Perraud, 1971).
![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire2.png)
III-2 Matériel
Pour mieux comprendre les caractéristiques
morpho-pédologiques des sols favorables à la cacaoculture, une
prospection pédologique a été d'abord
réalisée. Ensuite, des fosses ont été ouvertes puis
décrites et des échantillons ont été
prélevés pour des différents analyses en laboratoire (Yoro
et al., 2007).
Deux types de matériels ont été
utilisés : matériel technique et matériel
végétal
a- Matériel technique
Le matériel technique pour cette étude est
constitué d'instruments ou d'appareils techniques tels que:
Ø Un GPS (Global Positioning system) pour relever les
coordonnées géographiques;
Ø une boussole pour l'orientation des placettes;
Ø Une pelle et une pioche pour creuser les fosses
pédologiques ;
Ø Un marteau de géologue, une machette, une houe
pour le prélèvement des échantillons
Ø Un mètre ruban pour la mesure des
épaisseurs des horizons ;
Ø Des sachets en plastique et de la bande
adhésive pour l'emballage et la conservation des échantillons
;
Ø L'analyse des couleurs des différents horizons
réalisée au laboratoire à l'aide du code Munsell.
Ø une tarière hélicoïdale pour
échantillonner du sol composite en vue des analyses physico-chimiques en
laboratoire
b- Matériel
végétal
Le matériel végétal utilisé peut
est constitué soit d'un mélange de variétés de
cacaoyers non améliorées, communément appelées
« tout-venant » pour le semis direct soit de cabosses issues de
matériel végétal amélioré pour le semis en
pépinière
III-3 Méthodes
III-3-1 Prospection morpho-pédologique et
prélèvement des échantillons
La prospection pédologique consiste à
étudier les sols se succédant du sommet au bas de versant d'un
interfluve.
Cette étude pédologique s'est faite par segment
topographique le long des toposéquences installées
perpendiculairement aux courbes de niveaux selon la méthode
morpho-pédologique (Eschenbrenner et Badarello, 1978) du sommet au
bas-fond. Le principe de base de cette méthode repose sur l'existence
d'une relation étroite entre le modelé d'une région
(morphologie) et les différents types de sols décrits
(pédologie) (Koko, 2008 ; Kassin, 2009).
Les toposéquences ont été
réalisées grâce à une boussole et un
clinomètre dans le sens de la plus grande pente. La mesure de la pente a
été faite à chaque rupture de versant. Les points
d'observation ont été placés au sommet, en haut de
versant, mi-versant, bas de versant et dans le bas-fond.
Des fosses pédologiques de 150cm de profondeur ont
été ouvertes le long de la toposéquence et leur
description a été faite selon les paramètres
suivants : l'épaisseur de l'horizon, la couleur à l'aide du
Code Munsell, le drainage, la texture à partir de la formation de
boudins (Yoro, 2002), la nature et le taux des éléments grossiers
(concrétions ferrugineuses, de graviers et cailloux de quartz, et de
nodules ferrugineux). Après la description, des échantillons de
sol ont été prélevés en commençant par des
horizons sous-jacents vers les horizons de surface pour éviter de
contaminer les échantillons issus des horizons de profondeur.
Les échantillons de sol prélevés sont
séchés à l'air libre dans une salle bien
aérée, broyés et tamisés à l'aide d'un tamis
de 2mm. La fraction <2mm a ensuite été envoyée au
Laboratoire pour analyse des paramètres physico-chimiques.
IV- RESULTATS
IV-1 Effet de la variation de la saison sur la
cacaoculture
A Divo, de 1978 à 2007, nous notons que 75 % des
années présentent un indice de pluviométrie négatif
alors que à Gagnoa c'est 50% des années présentent un
indice de pluviométrie négatif (Tableau I). Ce qui traduit des
années déficitaires en pluviométrie c'est-à-dire
des années où la pluviométrie moyenne annuelle est
inférieure à 1200 mm, seuil minimal admis pour la cacaoculture.
On note aussi que l'évolution pluviométrique présente des
fluctuations au cours des années dans la région du Centre -Ouest.
Ce qui affectera la culture du cacao et sa productivité.
Tableau I : Indices de
pluviométrie dans le département de Divo et de Gagnoa.
Source : Kassin et al.,(2008)
Années
|
Divo
|
Gagnoa
|
1978
|
0,7
|
-0,9
|
1988
|
-0,3
|
0,8
|
1998
|
-1,2
|
-0,9
|
2007
|
-0,9
|
1,1
|
La figure 3 indique, qu'à Divo, la durée de la
saison sèche est de 5 mois 20 jours dont 2 mois 10 jours pour la petite
saison sèche et mois pour la longue saison sèche alors que la
durée de la saison des pluies est de 6 mois 10 jours dont 4 mois pour la
grande saison des pluies et 2 mois 10 jours pour la petite saison de pluies.
Par contre à Gagnoa (figure 4), les pluies de la grande
saison des pluies sont tardives et s'installe à partir de la
3e décade de Mars et s'étendent jusqu'à
1e décade de juillet.
![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire3.png)
Figure3 : Répartition des
pluies décadaires à Divo (Source : Kassin et al.,
2008)
![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire4.png)
![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire5.png)
Figure 4 : Répartition des
pluies décadaires à Gagnoa (Source : Kassin et al.,
2008)
IV-2 Effet de la position topographique sur la
cacaoculture
L'étude effectuée par Kassin et al.,
(2012) dans la seconde boucle du cacao, Centre -Ouest de la Côte d'Ivoire
(Tableau II), a révélé que les positions topographiques
dont les sols sont favorables à la cacaoculture sont les mi- versants et
les bas de versant des paysages morpho-pédologiques dans le contexte
climatique actuel.
Tableau II :
Fréquence (%) d'apparition de contrainte morpho-pédologique
à la replantation cacaoyère. Source : Kassin et al.
(2012)
Position Topographique
|
Induration à moins 100m
|
Taux d'éléments grossiers >
50%
|
Texture sableuse
|
Hydromorphie
|
Sommet
|
33
|
40
|
0
|
0
|
Haut-versant
|
13
|
37
|
0
|
0
|
Mi- versant
|
3
|
17
|
0
|
0
|
Bas-versant
|
3
|
0
|
27
|
7
|
IV-3 Effet des caractéristiques
morpho-pédologiques sur la cacaoculture
La description des sols dans le Centre-Ouest a mis en
évidence 3 principaux caractères morphologiques. Il s'agit du
taux d'éléments grossiers supérieur à 50 % et de
l'induration à moins de 100 cm de profondeur sur les sommets et les
hauts de versant et de l'hydromorphie au bas de versant (Tableau II).
Les sols de sommet sont caractérisés par la
présence d'une induration (carapace ou cuirasse) à moins de 100
cm de profondeur et contiennent 40 % d'éléments grossiers. Ils
sont non favorables au cacaoyer.
Les sols du haut versant sont caractérisés par
la présence 13 % d'induration à moins de 100 cm de profondeur et
contiennent 37 % d'éléments grossiers. Ils sont moyennement
favorables à la cacaoculture.
Les sols de mi et de bas versant présentent moins d'une
induration (carapace ou cuirasse) à moins de 100 cm de profondeur et
contiennent peu d'éléments grossiers 0 à 17 %. Ils sont
favorables à la cacaoculture.
V- DISCUSSION
De façon générale, il a
été observé plus de 5 mois de saison sèche dans les
deux régions du Centre - Ouest (Divo et Gagnoa). Les fluctuations
pluviométriques enregistrées à Divo et Gagnoa risquent
d'affecter la production du cacaoyer. Car selon les travaux de Kassin et al
(2008), le cacaoyer ne peut supporter que 3 mois de saison sèche.
Alors que nous notons ici plus de 5 mois de saison sèche. Cette
fluctuation place le cacaoyer dans un état hydrique important. Cela
pourrait entrainer une perte importante de la récolte et aussi
accroitre le taux de mortalité des jeunes cacaoyers replantés.
L'étude effectuée par Kassin et al.,
(2012) dans la seconde boucle du cacao (Centre -Ouest), a
révélé que les positions topographiques dont les sols sont
favorables à la cacaoculture sont les mi-versants et les bas de versant
des paysages morpho-pédologiques dans le contexte climatique actuel. De
plus, les travaux de Kassin et al, (2012) révèlent que les sols
de sommets sont indurés et représente 33 % de la zone
occupée par les sommets avec 40 % d'éléments grossiers.
Dans ce cas, la culture du cacaoyer peut varier en fonction de la
pluviométrie de la zone. Dans le cas où la pluviométrie
est supérieure à 1350mm avec moins de 3 mois de saison
sèche la cacaoculture est favorable. En revanche si la
pluviométrie est faible et avec plus de 3 mois de saison sèche
comme dans le cas de Divo et Gagnoa (Kassin et al, 2008), la cacaoculture n'est
pas favorable.
Il a été aussi mis en évidence la texture
sableuse soit 27 % des sols de bas versant dans zone cacaoyère du
Centre-Ouest par Kassin et al. , (2012). En effet, la texture
sableuse constitue une contrainte sous les climats relativement secs où
la pluviométrie est inférieure à 1350 mm, car sur ce type
de sol, l'eau n'est plus disponible dès que les pluies cessent. Un sol
sableux n'est pas favorable pour une cacaoyère en phase d'installation
car les besoins en eau des cacaoyers ne pourront pas être satisfaits,
surtout pendant la grande saison sèche. Ce qui occasionnerait une forte
mortalité des jeunes plants. (Kassin, 2009).
La profondeur utile du sol constitue un critère
très important pour le cacaoyer issu de la germination d'une graine
(matériel utilisé pour la création de plantation en
Côte d'Ivoire) et permet de se prononcer ou de décider quant
à la mise en valeur d'un sol en cacaoculture. Si elle est
inférieure à 100 cm, alors ce sol n'est pas propice à la
cacaoculture mais peut cependant être utilisé pour un autre type
d'exploitation agricole, car la durabilité d'une cacaoyère n'y
est pas garantie (Koko, 2008). La faible profondeur du sol réduit le
volume de terre explorable par les racines et la réserve en eau.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
En côte d'ivoire, l'étude réalisée
dans la zone cacaoyère surtout dans le Centre-ouest a relevé un
allongement de durée de la saison sèche. Cette situation accroit
le stress hydrique auquel est soumis le cacaoyer pendant la phase humide qui a
pour conséquence une mortalité élevée des jeunes
cacaoyers. En effet, il a été également mis en
évidence les contraintes morpho-pédologiques à la
cacaoculture en autres l'induration à moins de 100 cm de profondeur au
sommet d'interfluve; du taux pondéral d'éléments grossiers
supérieur à 50% en haut de versant en relation avec le
vieillissement précoce des cacaoyers ; de la texture sableuse et de
l'hydromorphie au bas de versant. La position topographique favorable à
la cacaoculture est celle du mi-versant dans le contexte climatique actuel car
renferme moins de contraintes. Les sols du bas peuvent être aussi mis en
valeurs.
Dans le souci d'une replantation réussir, il serait
indispensable de connaitre les propriétés chimiques des sols de
sommet et de haut-versant afin d'améliorer leur fertilité et
aussi penser quant à leur utilisation pour d'autres types de culture
comme l'hévéaculture.
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![](Cacaoculture-en-Cte-d-Ivoire6.png)
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