III-4-6 Les interprétations suivant les
hypothèses formulées
III-4-6-1 La bonne structuration des groupes de
travail
Notre première hypothèse était
formulée de la manière suivante : la bonne structuration des
groupes de travail favorise les apprentissages scolaires. Au cours de nos
recherches et surtout les observations faites dans les classes, nous avons
suivi beaucoup de leçons avec des enseignants différents. Chacun
avait une pratique particulière du travail de groupe et mieux chaque
enseignant gérait les interactions à sa manière. La
formation des groupes et la distribution des rôles étaient
assurées par le maître titulaire de la classe. Cette situation a
montré ses limites avec des leçons sans travail réel de
groupe, des leçons presque sans interaction entre les
élèves. La réussite d'une leçon dépend
fortement de la capacité du maître à mobiliser les
énergies dans les groupes, à gérer les interactions pour
qu'elles produisent les effets escomptés. Il ressort de ce qui
précède que notre hypothèse est vérifiée car
tous les maîtres accordent de l'importance aux critères de
formation des groupes mais ils ne les maîtrisent pas assez pour obtenir
une structuration susceptible de créer une dynamique favorable au
travail collectif. De plus, les observations de terrain ont
révélé que la mauvaise structuration des groupes
défavorise les apprentissages scolaires. Nous le pensons car
l'échec de la plupart des leçons est imputable à cette
mauvaise manière de former les groupes qui ne permet pas les
échanges libres, fructueux entre les élèves d'un
même groupe.
III-4-6-2 Les consensus obtenus lors des
débats
La deuxième hypothèse était la suivante :
les consensus obtenus lors des débats accroissent les performances
individuelles de chaque membre du groupe. Dans toutes les classes pour
lesquelles nous avons fait notre étude, il ressort que beaucoup de
groupes ont été formés par des critères que nous
jugeons peu adaptés aux échanges. Tous les chefs de groupe se
reconnaissent dans le style autocratique, un style qui ne favorise pas les
interactions. Dans ce style, il y a un maître qui sait et dicte les
décisions à prendre. Sans les interactions, il est difficile de
parler de consensus. Nous entendons par consensus, l'acceptation des uns et des
autres d'adopter une position commune après avoir entendu les positions
de tous. Cependant, des groupes (une vingtaine sur la soixantaine) ont pu faire
apparaître des séquences d'interactions dignes
d'intérêt. Et les résultats ont été
concluants. Les élèves ont découvert des
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positions différentes de la leur. Ce qui permet
à l'un d'apprendre quelque chose de plus grâce à l'autre ou
aux autres. Plus les interactions sont nombreuses, plus le groupe aura tendance
à aller vers la vraie solution de l'exercice, le consensus. Nous pouvons
donc dans ce sens dire que notre deuxième hypothèse est aussi
vérifiée. L'enfant accroît ses connaissances en les
confrontant à celles des autres.
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