CONCLUSION
Le déficit en personnel administratif et d'encadrement
des élèves dans les établissements secondaires est criard
et préoccupant. Il entraîne, dans l'exécution des
activités administratives et pédagogiques, des difficultés
énormes. Les éducateurs sont affectés moralement,
physiquement mais aussi psychologiquement. Quant aux élèves, en
plus de la montée de l'indiscipline et de l'incivisme, ils
présentent des résultats scolaires très faibles voire
inquiétants. Le déficit en personnel administratif et
d'encadrement des élèves est surmontable pour peu que tous les
acteurs soient engagés et impliqués. Ce déficit se
présente sous plusieurs formes.
Les effectifs actuels en personnels de direction et
d'encadrement des élèves sont très faibles par rapport aux
besoins des établissements secondaires. Ce déficit est plus
important dans les zones rurales et semi-urbaines que dans les zones urbaines.
Malgré les discriminations en indemnités servies par l'Etat au
bénéfice des travailleurs exerçant dans les zones rurales
et semi-urbaines, le déficit demeure toujours une réalité
dans ces zones. Comme solution, c'est de proposer aux agents exerçant
dans ces zones, une mobilité géographique ou d'environnement mais
aussi une mobilité professionnelle ou horizontale suite à des
prestations encourageantes. Deuxièmement, le déficit
constaté est une question de manque de compétences liées
au poste à occuper. Le poste administratif est différent du poste
pédagogique et demande donc de nouvelles compétences au
professeur qui est appelé à l'occuper. Par conséquent, il
s'agit pour les autorités éducatives de recruter et de former des
agents pour occuper ces différents postes que sont le provisorat et le
censorat. Pour ce faire, elles devraient rechercher la qualité chez les
enseignants et le personnel de la vie scolaire en les formant puis en les
impliquant fortement dans la gestion des établissements secondaires. De
plus, le recrutement en personnel administratif et d'encadrement doit
connaître une hausse sensible du fait de la forte demande en
scolarisation. C'est donc par le recrutement et la formation que le
déficit en personnel administratif pourrait être
résorbé ou au moins, réduit. De plus, une planification
des ressources humaines semble nécessaire. Troisièmement, les
aspects motivationnels sont presque insignifiants pour nombre d'agents occupant
les postes administratifs. Les indemnités de responsabilités ne
reflètent pas la charge de travail accomplie par le personnel
administratif et les textes officiels ne fixent pas clairement les attributions
de chaque poste (manque de fiche de poste). La difficulté pour les
premiers responsables des établissements secondaires d'avoir une vision
partagée avec leurs
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collaborateurs dans la gestion des élèves
influence plusieurs agents quant à l'occupation d'un poste de direction.
Comme solutions, des indemnités conséquentes sont à
proposer à ceux qui occuperont un poste administratif. De plus, il
serait plus motivant pour tout agent de savoir qu'il peut
bénéficier d'une mobilité catégorielle ou verticale
et surtout de constater qu'il a un plan de carrière bien défini.
Le travail ne doit pas être seulement une source de salaire mais il doit
apporter un développement et un enrichissement du travailleur. En somme,
il s'agit pour la fonction publique burkinabè, à travers les
postes à pourvoir dans le ministère des enseignements secondaire
et supérieur, d'avoir une vision globale et prospective des ressources
humaines. L'implication de tous les acteurs du système éducatif
est indispensable.
De ce qui précède, nous dirons que le
développement humain durable, pour les pays africains en
général et le Burkina Faso en particulier, passe par la recherche
des voies et moyens pour, chaque jour améliorer les prestations des
enseignants mais aussi des personnels non-enseignants exerçant dans les
établissements secondaires afin d'accroître au mieux les
performances des élèves. Un des dysfonctionnements majeur est
aussi la mauvaise utilisation des ressources humaines déjà
disponibles en procédant à un redéploiement du personnel
excessif présent dans quelques établissements secondaires. Le
poste administratif prime sur le poste d'encadrement. C'est de la
responsabilité des autorités éducatives tant au niveau
national que régional de s'investir dans ce sens. Des efforts sont
fournis par les premiers responsables de l'éducation certes, mais
beaucoup reste encore à faire vu la complexité du
problème. Une prise en compte de la philosophie édictée
par la Gestion des Ressources Humaines (GRH) s'avère
déterminante.
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