Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
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INTRODUCTION GENERALE
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
I. CONTEXTE DE L'ETUDE
Le problème de financement bancaire des entreprises a
toujours été l'objet de controverses et de discussions entre les
banquiers, les investisseurs et les universitaires. Aussi bien dans les pays
développés que dans ceux en voie de développement. Certes,
de par la nature des structures économiques de ces derniers, ce
problème revêt ici une coloration toute particulière. Dans
un monde de plus en plus mis à contribution par la mondialisation,
l'accès au financement bancaire des entreprises est une
préoccupation permanente pour leur compétitivité.
Il reste cependant que, si la relation banque-entreprise pose
moins de problèmes dans les pays développés, c'est parce
qu'une certaine relation de confiance s'est établie entre-elles. Il n'en
va pas de même dans les pays en voie de développement. En effet,
dans ces pays, cette relation se caractérise par une défiance des
banques vis-à-vis des entreprises.
En général, les entreprises attendent des
banques deux types de financement : les cré dits à moyen et long
terme pour le financement des investissements, et les crédits à
court terme pour le financement du cycle d'exploitation.
Au Cameroun par exemple, où 90% des entreprises sont
des PME, les banques ont financé avec plus ou moins de réussite
les entreprises, depuis 1960 qui est l'année d'accession du pays
à l'indépendance. On peut donc distinguer dans cette optique
quatre grandes périodes.
La première période est celle qui court de 1960
à 1972 ; le système bancaire pendant cette période est
dominé par les filiales des banques françaises à savoir :
le CL, la BIAO, la SGB et la BNP. Celles-ci vont à travers leurs
politiques de crédit soutenir prioritairement les entreprises
françaises alors installées au Cameroun et de façon
marginale, les entreprises camerounaises.
Il n'y a rien de surprenant dans ce comportement car, comme le
note ATTOUH(1980)1 ; le secteur privé camerounais naissant
à l'époque ne pouvait pas encore bénéficier de la
confiance de ces filiales des banques françaises.
1 ATTOUH M : Appareil
Financier et Structure Economique en Afrique noire. Thèse de
doctorat III ème cycle, Université de Paris X-Nanterre, janvier
1980.
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
La BCD créée en 1960 n'a pas dès le
démarrage de ses activités orienté ses financements en
direction des entreprises camerounaises pendant les quinze premières
années de son existence. Tout en intervenant de façon marginale
dans le financement de l'agriculture, la BCD a prioritairement financé
la consommation (acquisition de l'électroménager, du mobilier de
maison... etc) et l'immobilier (acquisition des terrains et logements,
construction de logements). Cette première période se
caractérise donc par une politique du système bancaire pas du
tout favorable aux entreprises camerounaises, qui par ailleurs étaient
presque inexistantes (ATTOUH, 1980).
La deuxième période va de 1972 à 1988 ;
elle se caractérise par une réforme du système
monétaire lancée par les pouvoirs publics de la CEMAC
(Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale)
dès novembre 1972. Il existe donc deux étapes dans cette
réforme : d'abord au niveau sous régional ; les accords de
Brazzaville des 22 et 23 novembre 1972 avaient pour objectif de faire jouer
à la politique monétaire de la BEAC (Banque des Etats d'Afrique
Centrale) un important rôle dans le financement du développement
des pays membres. Cela s'est traduit d'une part par la distinction qui a
été faite entre les plafonds de reinscompte des opérations
privilégiées et les plafonds de reinscompte des opérations
ordinaires.
Les opérations privilégiées
étaient celles que les gouvernements de la CEMAC devaient encourager et
qui pouvaient avoir un impact positif sur le développement
économique (les PME et l'artisanat, l'agriculture vivrière, les
sociétés coopératives, les campagnes agricoles, les
marchés publics, certaines opérations spéciales comme par
exemple l'importation des denrées alimentaires pour résoudre les
problèmes liés aux mauvaises récoltes du fait soit de la
sécheresse, soit des inondations). Les opérations ordinaires
concernaient toutes celles qui n'étaient pas dans la catégorie
d'opérations privilégiées. A la suite des mesures prises
au niveau du refinancement, on a pu noter que les crédits à
l'économie de la banque centrale sont passés de 17,776 millions
de FCFA en décembre 1972 à 47,821 millions de FCFA en 1978 ; soit
un coefficient de multiplication de 2,690. Les taux de reinscompte
privilégiés s'appliquaient aux opérations
privilégiées tandis que les taux de reinscompte ordinaires
s'appliquaient aux opérations ordinaires. En décembre 1989, ces
taux étaient respectivement de 5,25% et 8,50%.
2 Au niveau des banques, à la suite des
accords de
2 Bulletins mensuels de la BEAC : Etudes Statistique, de 1986
à1988
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Brazzaville, chaque pays de la CEMAC a entrepris une
réforme de son système monétaire. Il s'agissait pour les
gouvernements de l'époque de maitriser la politique de crédit des
banques et de la canaliser prioritairement vers le financement du secteur
privé national. Pour atteindre ces objectifs, deux mesures importantes
ont été prises par le gouvernement camerounais : la
détention dans le capital des banques installées sur le
territoire d'au moins 51% des parts sociales par les intérêts
publics et privés nationaux d'une part, et d'autres parts ; la
nomination des cadres nationaux aux postes de décision dont notamment la
présidence du conseil d'administration, la direction
générale, la direction du crédit et la direction
d'exploitation.
Ces deux mesures ont eu un impact positif sur la distribution
des crédits. A cet effet, on a pu noter pendant cette période,
une rapide évolution à la hausse des crédits au secteur
privé3. Ceux-ci ont été
multipliés par 20,8 passant ainsi de 49,146 millions de FCFA en 1971
à 1023,928 millions en 1988. Une telle évolution est la preuve
que les banques alors installées au Cameroun ont effectivement
financé le secteur privé. Mais dans cette évolution, le
financement plus accru des entreprises n'a été possible que parce
que, dès 1978, à la suite de sa restructuration, les
interventions de la BCD privilégiaient désormais le financement
des entreprises industrielles, commerciales et de services. C'est ce qui
explique que les banques camerounaises créatrices de monnaie ont pu
ainsi participer activement au financement des entreprises telles que : NOBRA,
CAMLAIT, UCE, SITABAC, AUX BONNE COURSES (supermarché), HOTEL ARCADE,
HOTEL IBIS, SOCAPALM, HEVECAM, ZAPI-EST, SODECOTON, UCCAO. On peut
également noter plusieurs immeubles à usage de commerces ou de
bureaux et/ou d'habitations, des cliniques, des établissements
scolaires... etc.
D'autres part, pendant longtemps, la BCD a été
emmenée à financer seule les PME et les TPE, la création
du FOGAPE en 1975 a incité les banques créatrices de monnaie
à s'intéresser à ce type d'entreprises. C'est pourquoi,
grâce à la contre garantie du FOGAPE, plusieurs PME et TPE dans
tous les secteurs de l'économie furent financés par la SCB, la
BIAOC et la BICIC.
Même si les crédits au secteur privé ont
enregistré une hausse continue pendant la période ; l'analyse par
termes montre une prépondérance de crédits à court
terme (99,95% en
3 Les crédits au secteur privé selon la BEAC
regroupent les crédits aux particuliers et aux entreprises. Les
statistiques de la BEAC sur la question sont agrégées.
C'est-à-dire qu'il n'est pas possible de distinguer la part des
crédits aux particuliers de la part des crédits aux entreprises.
Ceci est d'autant plus vrai que les particuliers ont la possibilité de
créer des entreprises individuelles
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
1972, 89,69% en 1978 et 82,3% en 1988) au détriment des
crédits à moyen terme (0,05% en 1972, 10,31% en 1978 et 17,7% en
1988) et à long terme (0% en 1972, 0% en 1978 et 0.03% en 1988).
Le faible pourcentage des crédits à moyen terme
et la quasi-inexistence des crédits à long terme n'ont pas
véritablement milité en faveur de la création et/ou de
l'extension des entreprises. Au total, on peut dire que les accords de
Brazzaville des 22 et 23 novembre 1972 ont eu un impact positif sur le
financement des entreprises. La politique de crédit qualifiée de
rigide (ATTOUH, 1980) de la période 1960-1972 a donc fait place à
une politique souple de crédit entre 1972 et 1988 et
caractérisée par des taux bon marché. Mais cette politique
de crédit souple a conduit les banques à prendre des risques
démesurés, ce qui a contribué à mettre en
difficulté l'équilibre financier des banques, ceci à cause
des créances compromises et irrécouvrables. Il en a
résulté une crise du système bancaire camerounais,
laquelle a compromis le financement des entreprises entre 1989 et 1998.
La troisième période s'étend de 1989
à 1998. En 1987, le Cameroun connaît sa première grande
crise économique4 ; pour faire face à
celle-ci, le gouvernement camerounais va négocier avec le FMI et la
Banque Mondiale, la mise en place d'un plan d'ajustement structurel. Dans ce
plan, la nécessité de restructurer le système
monétaire déjà sinistré est mise en
évidence. Cette restructuration au niveau des banques passait par trois
volets : la liquidation, la scission-liquidation et la recapitalisation.
A la fin de la restructuration, quatre banques furent
liquidées (la BCD, la BCCC, la CAMBANK et PARIS-BAS) ; trois furent
soumises à la scission-liquidation (la SCB, la BICIC et la MERIDIAN
BIAO) et enfin deux furent recapitalisées à savoir la SGBC et la
STANDARD CHARTERED BANK.
Au niveau de la Banque Centrale, la mise en oeuvre de la
programmation monétaire s'est traduite par un contrôle beaucoup
plus strict de la politique de crédit au niveau des banques.
4 Cette crise s'est traduite par des
difficultés à trois niveaux : finances publiques (où
l'Etat ne pouvait plus honorer ses engagements). Les entreprises publiques et
privées (un certain nombre d'entreprises publiques et privées on
dû être liquidées), et au niveau du système bancaire
qui a été complètement sinistré.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Au regard de ce qui précède, il vient que la
fermeture de quelque entreprises publiques et privées conjuguée
le long de la restructuration bancaire (environs 10 ans) aura eu un impact
négatif sur le financement des PME. Les crédits au secteur
privé ont à cet effet enregistré une baisse sensible de
54% entre 1988 et 1998, passant ainsi de 1023,928 millions de FCFA à
474,426 millions de FCA pendant cette période.
La quatrième période (1999 à nos jours)
est celle où le Cameroun renoue avec la croissance. Le secteur bancaire
ayant été assaini, on peut noter que le crédit au secteur
privé enregistre une croissance régulière. Par contre, du
fait de la programmation monétaire, la Banque Centrale (BEAC) a plus
axé son intervention sur la régulation monétaire et non
sur le financement de l'économie. Les banques, malgré la
surliquidité hésitent à se lancer à nouveau
à corps perdu dans le financement des
entreprises5, ce qui pose quand même un
problème aux opérateurs économiques qui ont des
opportunités d'investissements.
La question de financement de l'économie par le
système bancaire camerounais se pose de ce fait avec acuité au
moment où le pays se veut émergent à l'horizon 2035. Le
gouvernement camerounais a d'ailleurs entrepris dans le DSCE (Document de
Stratégie pour la Croissance et l'Emploi à l'horizon 2035) un
ensemble de mesures incitatives fortement axées sur le secteur bancaire.
Ces mesures sont destinées à favoriser ou à faciliter
l'accès au crédit pour la création de richesses. La
présente étude vise examiner les raisons ou les motivations qui
rendent les banques méfiantes lorsqu'il s'agit de financer les PME
malgré les nombreuses mesures qui sont entreprises par l'Etat en vue
d'accroître la concurrence bancaire et l'efficience de
l'intermédiation financière pour faciliter l'accès au
crédit bancaire6.
D'où la problématique suivante :
II. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Au Cameroun, les PME ont toujours
bénéficié d'un certain nombre de programme de
développement mis en place par le gouvernement et appuyés parfois
par la banque mondiale, la BAD, l'AFD pour ne citer que ceux là. La
politique de promotion des PME en vigueur au
5 WANDA R : La Revue des Sciences de Gestion,
Direction et Gestion n°228, p. 93 - Finance, fiscalité et
comptabilité FOUDA OWOUND J.P. : « surliquidité des banques
en zone franc : comment expliquer le paradoxe de la CEMAC ? ».
6 DSCE, chapitre 3 : Stratégie de
Croissance ; 3.4.2 : Système bancaire
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Cameroun avant les réformes monétaires et
bancaires de 1990 s'est traduite par la mise en place des structures d'appui
(CAPME) et de financement (BCD et FOGAPE). Cependant, ces structures ont
montré leurs limites à travers la politique d'appui et de
financement des PME. Ce problème reste encore d'actualité
malgré la crise systémique de 1986 qui a entrainé en 1989,
la restructuration des banques qui se retrouvent présentement en
situation de surliquidité comme l'ont montré ATTOUH(2006) et
FOUDA OWOUNDI Jean P. (2009).
Le présent travail porte sur le décryptage de la
complexité de la relation banque - PME et ses conséquences sur le
financement de l'économie. D'où la question de savoir : Quels
sont les facteurs susceptibles d'influencer le financement des entreprises, et
quel est l'influence du secteur privé sur la croissance ?
De cette question principale ressortent deux questions
spécifiques à savoir :
y' Quels sont les facteurs qui influencent le financement des
entreprises au Cameroun ? y' Quelle est l'influence du secteur privé sur
la croissance au Cameroun ?
III. LES OBJECTIFS
La présente étude a pour objectif d'identifier
les facteurs susceptibles d'influencer le comportement des banques
vis-à-vis des entreprises et l'influence des crédits qui
découlent de la relation banque-entreprise sur la croissance au
Cameroun.
De manière spécifiques, il est question de:
.
a) D'identifier et d'analyser les facteurs susceptibles
d'influencer la demande de financement bancaire des PME.
b) sur le plan pratique, il s'agit d'analyser la relation
entre le secteur privé et la croissance économique.
Comme tout travail scientifique ; cette recherche ne saurait
s'effectuer sans hypothèses d'analyse, d'où les suivantes.
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
IV LES HYPOTHESE D'ANALYSE
Notre travail de recherche sera basé sur trois
hypothèses :
Hypothèse 1 : Les conditions
d'accès au financement bancaire peuvent constituer un frein à
l'éclosion du secteur privé
Le comportement que les banques affichent vis-à-vis des
PME n'est pas toujours de nature à encourager ces dernières
à recourir à l'emprunt bancaire. Autant les taux
d'intérêts sont élevés, autant les garanties
exigées et les délais de récupération sont
contraignants.
Hypothèse 2 : le secteur privé peut
influencer positivement la croissance économique.
Au vue de l'importance que les entreprises constituent dans le
tissu économique, il serait fort probable que le taux de croissance
moyen annuel de 5,5%(7) attendu d'ici à 2020
s'avère utopique.
V. METHODOLOGIE
La méthodologie choisie pour cette étude est la
fois théorique et empirique. Sur le plan théorique ; il s'agira
de démontrer fondamentalement que la relation banque-entreprises est
dominée par un ensemble de critères propres aux banques
camerounaises telle qu'elle est perçue dans la littérature
économique. On montrera particulièrement le lien qui devrait en
théorie unir établissements bancaire et petites et moyennes
entreprises tout comme les raisons du rationnement des crédits
pratiqué par les établissements financiers camerounais à
l'égard des petites entreprises.
Pour analyser les facteurs qui expliquent les
difficultés d'accès des PME au financement bancaire, ainsi que
pour mesurer l'impact du comportement des banques sur le PIB, nous nous
appuyerons pratiquement sur les données secondaires des bulletins
mensuels de la BEAC, CNC de l'INS, FMI et de la Banque Mondiale. Comme
modèle de reference, nous aurons les travaux de McKinnon (1988),
Bencivenga et Smith (1991), Roubini et Sala-I-Martin (1992,1995), Levine (1997)
qui se sont imprégnés du paradigme théorique de la
relation entre libéralisation financière, développement
financier et croissance économique.
7 DSCE : Résumé exécutif ; 2. Vision et
objectifs ; 2.2. Objectifs de la stratégie de la croissance et de
l'emploi
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Nous adopterons donc pour se faire une méthode
économétrique basée sur un modèle linéaire
qui nous permettra d'analyser la part des banques dans l'évolution
économique du pays. Cela à partir d'indicateur tels que les
crédits au secteur privé à court, moyen et long terme
(CCMLT) ; la masse monétaire (M2) ; le taux d'intérêts
(TIR) ainsi que le produit intérieur brut réel (PIBR). Ces
données proviennent de la BEAC et de la Banque Mondiale (WDI), et
l'étude est menée sur la période allant de 1980 à
2011.
VI. L'INTERET DE L'ETUDE
Le présent travail de recherche revêt un double
intérêt : il s'agit de l'intérêt théorique et
pratique.
? Intérêt théorique
Cette étude est d'un apport certain à la
communauté scientifique et universitaire dans la mesure, où elle
met en lumière l'importance de la relation banque-entreprise en portant
une attention soutenue sur les motifs qui limitent les banques dans leur
mission vis à vis des PME, ainsi que sur les difficultés
d'éligibilité des ces dernières au financement bancaire et
leurs implications sur l'émergence du pays. Certes, des études
ont déjà été faites à propos comme on le
verra plus loin, mais notre travail ne viendra que s'ajouter à celles
qui existent déjà.
? Intérêt pratique
- Pour les banques, l'étude apportera une contribution
particulière à une meilleure connaissance des entreprises
locales, ce qui conduira à une amélioration de la relation qui
existe déjà entre celles-ci. L'étude mettra
également en évidence le fait que les financements bancaires
restent la condition à l'expansion de nos PME et par conséquent
un levier assez important de la croissance économique.
- Aux promoteurs de la zone CEMAC en général et
à ceux du Cameroun en particulier, cette étude permettra de
comprendre qu'ils doivent changer leur façon de gérer ainsi que
leurs mentalités, s'ils veulent entièrement et efficacement se
faire accompagner par les banques. Ceci passe impérativement par la
soumission aux techniques modernes de gestion, ce qui requiert la participation
des experts en la matière.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
- Aux pouvoirs publics et particulièrement au
Ministère en charge des PME et de l'artisanat8, au
Ministère de l'économie et de la planification, au
Ministère des Finances et à la COBAC. Cette étude apporte
un éclairage sur une relation banque-entreprise qui n'a jamais
été aisée et en toute ignorance des conséquences
que cela peu avoir sur l'économie.
VII. PLAN DE L'ETUDE
Le présent travail comporte deux grandes parties : dans
la première partie, il sera exposé le cadre théorique et
explicatif de la relation banque-entreprise au Cameroun. La seconde partie
s'articulera à démontrer les difficultés liées au
financement des PME et à vérifier le model empirique qui
caractérise la relation, et ses effets sur la croissance
économique du à l'aube de l'émergence.
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8 Ministère des petites et Moyennes Entreprises, de
l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Familiale
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
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LE CADRE THEORIQUE DE LA
RELATION BANQUE-PME
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
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12
L'analyse économique de la banque s'est longtemps
limitée à des considérations purement descriptives ou au
seul rôle qu'elle assume dans la transmission des politiques
monétaires mises en oeuvre par les pouvoirs publics au travers de
l'institut d'émission. Il faut attendre GURLEY ET SHAW (1960) pour voir
se dégager les bases d'une étude indépendante de la firme
bancaire en temps qu'intermédiaire financier. Dans leur contribution,
ces auteurs prennent en considération l'existence au sein de
l'économie de deux modes d'interaction destinés à assurer
la jonction entre agents économiques ayant besoin de financement et ceux
qui ont les capacités de leur fournir ce financement : la finance
directe et la finance indirecte ou intermédiée. La finance
intermédiée va finalement supplanter la finance directe suite
à l'accroissement des besoins des entreprises qui ne s'adressent plus
directement aux ménages qui sont les agents à excédents de
financement par excellence ; les investisseurs désormais, vont faire
appel à un intermédiaire qui est la banque dont le rôle est
de collecter l'épargne auprès des agents à excédent
de financement. La finance intermédié suppose par
conséquent deux choses : d'abord une relation d'endettement de
l'entreprise auprès de l'intermédiaire qui est la banque, et
ensuite la capacité de lintermédiaire à libérer les
fonds pour financer l'entreprise.
L'objet de cette première partie est de montrer dans un
premier temps que la relation banque-PME repose sur le nécessaire
endettement bancaire des PME. Parce que celles-ci sont des agents à
déficit de financement par excellence, l'endettement auprès des
banques reste leur principale source de financement (chapitre 1). Dans une
deuxième articulation, la littérature sur la question s'agissant
du Cameroun, met l'accent sur la structure voire l'organisation du
marché bancaire aussi bien avant qu'après les réfomes
bancaires de 1990 lorsqu'on veut cerner la relation banque- PME (chapitre
2).
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
CHAPITRE I : L'ENDETTEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES : UN
ELEMENT EXPLICATIF DE LA RELATION BANQUE-ENTREPRISE
La relation banque-entreprise peut revêtir plusieurs
significations. BERGER (1999) pose trois conditions pour la mise en place de
cette relation : premièrement, l'intermédiaire financier doit
recueillir des informations qui ne sont pas à priori disponible dans le
public ; ensuite, les informations ainsi recueillies doivent s'inscrire dans le
temps, au travers de mulutiples interactions avec l'emprunteur, le plus souvent
au travers de la fourniture de différents services financiers ; enfin,
les informations obtenues doivent rester confdentielles dans la mesure
où elles ne sont pas publiques et peuvent être
considérées comme la propriété de
l'intermédiaire. Pour ONGENA et SMITH (2000) par exemple, cette relation
désigne « la connexion entre une banque et un client qui va
au-delà de la simple exécution de transactions financières
anonymes » De son coté, BOOT (2000) appréhende cette
relation comme la fourniture de services financiers par un intermédiaire
qui investit d'abord afin d'obtenir des informations spécifiques sur son
client, le plus souvent de manière prioritaire ; et qui ensuite
évalue la rentabilité de cet investissement à la fois au
travers de multiples interactions étalées dans le temps avec le
même client et par le biais de plusieurs produits.
Ces différentes définitions mettent en
évidence le fait que la relation banque-entreprise est soutenue par le
concept d'endettement bancaire qui constitue la véritable motivation
d'une entrée en relation de l'entrepreneur avec la banque (I). Mais
cette entrée en relation est elle-même soumise à de
nombreux aléas en locurrence, l'asymétrie de l'information
(II).
I.1. LE CONCEPT DE L'ENDETTEMENT BANCAIRE DES
ENTREPRISES
Pour mieux cerner le concept d'endettement bancaire des
entreprises, il faut le placer dans le contexte général d'une
économie d'endettement.
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
I.1.1 - L'ECONOMIE D'ENDETTEMENT : UN CADRE TOUT INDIQUE
DE
L'ANALYSE DE L'ENDETTEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES
L'économie d'endettement se caractérise par
trois traits essentiels : l'endettement des entreprises auprès des
banques, l'endettement des banques auprès de la Banque Centrale et le
faible endettement public.
I.1.1.1 - L'ENDETTEMENT DES ENTREPRISES AUPRES DES
BANQUES
Selon RENVERSEZ (1986), l'économie d'endettement est
celle où les entreprises ne trouvent pas auprès des marché
financiers les financements dont elles ont besoin et se financent par le biais
du crédit bancaire. Toutefois, pour qu'une économie d'endettement
soit considérée comme telle, il faut que l'appel au crédit
soit quelque chose de permanent.
Cette permanence suppose elle-même que le taux de
croissance désiré et donc le taux d'investissement
excèdent la capacité de financement de l'épargne locale.
Mais cela ne veut pas dire que dans une économie d'endettement, le taux
d'épargne est faible ; mais, le taux d'investissement est si
élevé que les entreprises doivent nécessairement faire
appel aux banques. C'est donc l'écart qui existe entre le taux
d'épargne, la capacité d'investissement qui en résulte et
le taux d'investissement souhaité qui justifie l'endettement des
entreprises auprès des banques. L'endettement bancaire des entreprises
apparaît alors comme la solution inévitable au maintien d'un taux
d'investissement élevé. L'origine de cet écart
diffère selon les pays, dans les pays développés, il se
situe généralement au niveau du partage social de la valeur
ajoutée entre les salaires et les profits. RENVERSEZ (1986) souligne
à cet effet qu'un concensus social peut s'organiser autour d'une
stabilité des parts relatives de salaires et des profits au
détriment de l'épargne des entreprises et partant de la
capacité d'autofinancement de celles-ci. C'est ce qui s'est passé
par exemple en France entre entre 1978 et 1981, période au cours de
laquelle le partage social s'est fait au détriment de profits des
entreprises. La conséquence en a été une baisse de
l'uatofinancement des entreprises. Dans les PVD c'est l'état même
du sous-développement de ces pays qui est à l'origine de cet
écart.
De ce qui précède, il ressort que c'est la
faiblesse de l'autofinancement des entreprises et le souci de
rentabilité de leurs activités ainsi que le désir de
maintenir un taux d'investisement élevé qui justifient le recours
au crédit bancaire, qui est la forme dominante de moyens de financeent
dans une économie d'endettement. En effet, les entreprises, ne trouvant
pas sur les marchés financiers les ressources nécessaires pour
financer leurs
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15
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
investissements, vont s'adresser aux banques et l'appel
à ces dernières est avant tout un un appel au crédit. Dans
ces conditions, l'intermédiation financière au sens de GURLEY et
SHAW qu'assurent les banques, apparaît dès lors comme la
création des moyens de financement anticipant la croissance, laquelle se
réalise à son tour par le biais d'une opération : le
crédit. Il vient donc que la pression relative à la demande de
financement, vient des entreprises et dans une économie où le
taux d'investissement des entreprises est élevé, celles-ci
exercent un certain harcèlement sur les banques.
L'analyse telle qu'elle vient d'être faite, peut
conduire à assimiler l'économie d'endettement à une
économie de crédit. La question qui se pose est celle de savoir
si l'endettement des entreprises seul suffit à faire une économie
donnée une économie d'endettement ? On peut répondre
à cette question par la négative, car pour qu'une économie
de crédit soit une économie d'endettement, il faut que la
permanence de l'appel au crédit contraigne les banques à se
refinancer auprès de la Banque Centrale.
I.1.1.2 - L'ENDETTEMENT DES BANQUES AUPRES DE LA BANQUE
CENTRALE
Le marché monétaire est l'une des pièces
maîtresses dans une économie d'endettement. Ce marché est
le lieu où se négocient l'offre et la demande des ressources
à court terme. Dans le cas camerounais par exemple, l'offre provient des
banques structurellement excédentaires, tandis que la demande provient
des banques structurellement déficitaires. Ce marché comprend
deux compartiments : un compartiment interbancaire et un compartiment Banque
Centrale. Le premier répond à la fonction de compensation entre
les banques ; il correspond tout simplement à l'un des copartiments du
marché de refinancement. Le second est celui où l'on
procède à des périodes irrégulières à
l'adjudication de la monnaie centrale. Le compartiment interbancaire du
marché assure moyennant un certain coût le transfert de ressources
au sein des banques et il est en équilibre si l'offre des ressources est
égale à la demande de refinancement.
Cependant, l'existence du compartiment interbancaire ne suffit
pas à transformer une économie en une économie
d'endettement dans la mesure où déficits et ecédents se
compensent sur le marché monétaire. Pour qu'une économie
soit considérée comme une économie d'endettement, les
banques doivent pouvoir se refinancer auprès de la Banque Centrale.
Dès lors, le problème de refinancement se pose ici en terme de
contrainte qui pèse sur la Banque Centrale. En effet, face à une
forte pression de la demande de crédit des
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun16.png)
16
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
entreprises, les banque qui dans un premier temps vont se
refinancer sur le compartiment interbancaire, feront appel en dernier ressort
au au refinancement de la Banque centrale. Celle-ci assure ainsi dans son
intervention, le bouclage du système et donc, l'équilibre des
bilans des banques. Autrement dit, une économie d'endettement ne peut
être considérée comme telle que si la demande de
refinancement des banques structurellement déficitaires n'est pas
couverte par l'offre émanant des banques structurellement
excédentaires sur le marché interbancaire. Les banques
structurellement déficitaires doivent alors s'adresser à la
Banque Centrale qui bouclera le système entant que prêteur en
dernier ressort contraint.
Le sytème tel qu'il fonctionne, fait donc de la Banque
Centrale la clé de voûte du sytème. Cependant, comme le
souligne RENVERSEZ, « ce n'est pas la pratique de bouclage en dernier
ressort par la Banque Centrale qui détermine l'appartenance à
l'économie d'endettement ; toute Banque Centrale possède cette
possibilté qui est l'un des fondements de son statut. Ce qui est en
cause (....) en cause, c'est le déséquilibre du côté
de l'offre du côté du marché interbancaire ».
L'intervention de la Banque Centrale est importante car sans elle, les banques
structurellement déficitaires ne pourront pas satisfaire la demande de
crédit émanant des entreprises. De plus cette structure de
financement devraient répondre à l'endettement des entreprises
parce qu'elles sont à la base du système d'économie
d'endettement.
Comme le refinancement de la Banque Centrale est la clé
de voute d'une économie d'endettement, ici, l'offre de crédit est
alors, pour un taux d'intérêt donné, parfaitement
élastique à la demende. Mais le fait que l'offre de crédit
dans une éconmie d'endettement soit parfaitement élastique
à la demande ne signifie pas que tous les projets d'investissement
compatibles avec le taux d'intérêt en vigueur par les banques
seront financés par les banques et il y a deux raisons à cela :
premièrement, les banques ont une gestion prudente du risque, ce qui les
amène à exiger de leur clientèle des garanties sur leurs
fonds propres on reviendra plus loin sur cet aspect du problème;
deuxièmement, étant donné que la banque la Banque Centrale
ne peut refuser de boucler le système, elle va par conséquent
assurer la régulation du crédit par l'encadrement du
crédit, lequel peut influencer négativement l'endettement
bancaire des entreprises, surtout lorques les opportunités
d'investissement existent. Il apparaît donc que dans une économie
d'edettement, la politique monétaire de la Banque Centrale a un
caractère ambivalent car d'un côté, elle se
préoccupe de la nécessité d'une augmentation
régulière du
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
volume du crédit pour permettre le financement des
investissements des entreprises, de l'autre, elle essaie de maintenir ce volume
de crédit en fixant le taux de progression.
Le schéma ci-dessus présente les différentes
articulations de l'endettement bancaire dans une économie d'endettement
tel qu'elles viennent d'être analysées
Graphique 1 : Articulations de l'endettement bancaire dans une
économie d'endettement
REFINANCEMENT DES BANQUES AUPRES DE LA
BANQUE CENTRALE
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun17.png)
BANQUES
STRUCTURELLEMENT EXCEDENTAIRES
REFINANCEMENT DES BANQUES SUR LE
MARCHE INTERBANCAIRE
BANQUES
STRUCTURELLEMENT DEFICITAIRES
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun18.png)
DEMANDE DE CREDIT DES ENTREPRISES
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun19.png)
17
Au regard de ce schéma, on voit que les banques
structurellement excédentaires peuvent non seulement satisfaire la
demande régulière de crédit des entreprises, mais surtout,
sont en mesure d'alimenter le marché interbancaire en liquidité.
Du côté des banques structurellement déficitaires, elles
ont deux niveaux de refinancement :
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun20.png)
18
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
? Il y a d'abord le marché interbancaire ; si les banques
structurellement
déficitaires trouvent la liquidité
nécessaire pour satisfaire la demande de crédit des entreprises,
elles ne feront pas appel au refinancement de la Banque Centrale ;
? Il y a ensuite la Banque Centrale ; si les banques
structurellement déficitaires
ne trouvent pas sur le marché interbancaire la
liquidité nécessaire pour satisfaire la demande de crédit
des entreprises, elles s'adresseront à la Banque Centrale pour boucler
leurs enveloppes de financement des entreprises
Il reste maintenant à présenter un aspect non
moins important de l'économie d'endettement et qui concerne
l'endettement public. En général, celui-ci dans une
économie d'endettement est faible.
I.1.1.3 - LE FAIBLE NIVEAU DE L'ENDETTEMENTPUBLIC
Dans une economie de marchés financiers, l'endettement
à court et à moyen terme de l'Etat est généralement
très élevé et les titres de la dette pubilques constituent
l'élément essentiel du marché financier ; en d'autres
termes, dans une économie de marchés financiers, l'Etat est
souvent très endetté. A l'opposé, dans une économie
d'endettement, l'Etat n'est pas forcément endetté et un auteur
comme C. TOULLEC (1979), justifie d'ailleurs l'existence d'une économie
d'endettement par le faible niveau de l'endettement public, c'est-à-dire
l'insuffisance de l'émission des titres publics. Celle-ci est alors
compensée par une intermédiation financière publique
très développée. En effet, lorsque l'Etat prend la
décision de financer le déficit public par l'émission des
titres publics, la dette publique permet de désserrer la contrainte de
refinancement qui pèse sur la Banque Centrale. Mais il peut arriver que
l'émission des titres, ne soit pas d'un montant suffisant pour combler
l'écart entre les demandes des banques structurellement
déficitaires, et l'offre des banques structurellement
excédentaires ; la Banque Centrale interviendra en dernier ressort pour
boucler le système.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun21.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun22.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun24.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun26.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun27.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun28.png)
26
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
I.2 - L'ASYMETRIE DE L'INFORMATION : UN OBSTACLE MAJEUR
DANS L'ENDETTEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES
Dans la relation banque-entreprise, en général,
les emprunteurs (les entreprises) maîtrisent toutes les informations
relatives à leurs entreprises voire à leurs projets, les
prêteurs (les banques) quant à eux, ne peuvent prétendre
avoir une connaissance parfaite des emprunteurs. Ce problème de
difference informationnelle est particulièrement important lorsque les
banques analysent les demandes de crédit qu'elles reçoivent.
L'information imparfaite rend en effet difficile pour la banque,
l'évaluation du risque de l'emprunteur parce que les prêteurs ne
peuvent identifier parfaitement ledit risque. Chaque opération de
crédit étant unique, il en résulte une très grande
variabilité du risque crédit. Aussi convient-il de mettre en
relief le problème de financement bancaire propre à travers le
concept de risque de crédit d'une part, et les asymétries
d'information relatives aux opérations de financement bancaire d'autre
part.
I.2.1 - LE RISQUE DE CREDIT
Une information imparfaite sur les entreprises fait courir aux
banques un risque dit de crédit. Ce risque revêt une coloration
toute particulière lorsqu'il porte sur les PME et devient de ce fait un
risque majeur.
Le mot vient du terme italien « riscare » qui
signifie oser (BERNSTEIN, 1996). Le risque désigne un choix plutôt
qu'un destin. Il peut aussi être défini comme un danger
éventuel plus ou moins prévisible. La caractéristique
propre voire essentielle du risque est donc l'incertitude temporelle d'un
évènement ayant une certaine probabilité de survenance.
Pour SMYSKY (1995), on parle alors de risque lorsque l'univers dans lequel se
déroulent les transactions économiques est
probabilisable.9
Les banques, tout comme d'autres entreprises sont soumises
à plusieurs variétés de risques, comparativement aux
autres institutions. La maîtrise de ces risques est un enjeu capital pour
les banques. Parmi les risques qui peuvent affecter leurs activités, on
peut citer entre outre, le risque de liquidité, le risque de
marché, le taux d'intérêt, le taux de change
9 C'est-à-dire qu'on admet de façon globale
comme hypothèse de départ que le comportement stochastique est
gouverné par des distributions de probabilité stable, que ces
distributions de probabilité sont observables par les agents, que la
distribution est indépendante des actions des agents.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
opérationnel, le risque systémique, le risque
administratif...etc. Mais celui qui nous préoccupe dans le cadre de
notre travail est le risque de crédit aussi appelé risque de
contrepartie. En effet, s'il existe plusieurs types de risque, celui de
contrepartie est un risque majeur (MANCHON, 2001).
Le risque de crédit, est le risque que court la banque
de ne pas rentrer dans ses fonds engagés pour le financement d'un client
à l'échéance fixée. HEEM (2000) définit le
risque de contrepartie pour le banquier comme « le risque de voir son
client ne pas respecter son engagement financier, qui dans la plupart des cas
est un remboursement de prêt ». Il existe donc de l'incertitude
quant à la possibilité ou à la volonté de la
clientèle d'une banque, de remplir ses obligations. Par
conséquent, la banque court un risque lorsqu'elle se met en situation
d'attente dans une entrée de fonds provenant de sa clientèle ou
d'une contrepartie de marché. Elle doit alors intégrer ce risque
dans sa gestion afin de le minimiser.
Bien plus, les banques cherchent à identifier les
risques en mettant en place une gestion de l'information. Dans cette optique,
on pourrait avoir une approche du risque bancaire qui porte sur
l'indentification informationnelle et sur la prise de décision. Tout
compte fait, le risque ne paut s'apprecier uniquement à travers des
variables quantitatives (production de ratios), il mérite
également la prise encompte des variables qualitatives. Cependant, la
recherche de l'information relative au risque de crédit est très
coûteuse car les banques doivent collecter et analyser des informations
externes sur leurs débiteurs (cash flow, examen des bilans) pour
éviter le problème des asymétries informationnelles (D.W.
DIAMOND, 1984). Le risque de crédit des entreprises résulte en
majeur partie des riques liés à certaine catégorie
d'entreprise (PME).
I.2.2- LE RISQUE DE CREDIT DES ENTREPRISES : UN RISQUE
MAJEUR
La théorie financière stipule que tout rendement
exigé d'un actif est fonction du niveau de risque qu'il présente.
Le risque total d'une entreprise peut être décomposé en
deux types de risque à savoir : le risque d'affaires et le risque
financier.
Le risque d'affaires est le risque que présente une
entreprise dans l'expoitation des ses activités. Il peut être
scindé en risque commerciale et en risque de gestion. Le risque
commercial concerne la dimension du marché potentiel, à la
réaction des concurrents actuels ou futurs, aux fluctuations de la
demande et aux difficultés recontrées dans les canaux de
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
distribution. Chez les PME, ce risque se manifeste de la
façon suivante : une dépendance très forte envers un
certain type de client et une diversification des produits pas assez grande.
En raison de ces éléments, la PME peut
éprouver certaines difficultés à acceder au financement
bancaire qui préfèrent prêter aux grandes entreprises. Le
risque de gestion de son côté est relatif au rôle
prépondérant du propriétaire-dirigeant. Ce rique se
rapporte entre autre au manque de connaissance en gestion, à l'absence
d'outils de gestion appropriés tels que la plannification
financière, un système comptable convenablement
développé et un système informatique adéquat. Le
propriétaire-dirigeant est souvent spécialisé dans une
fonction particulière et accorde moins d'importance et/ou fait preuve
d'inaptitude en ce qui concerne les autres aspects de l'organisation qui
peuvent s'avérer critiques (SCHERR et al, 1993).
Le risque financier quant à lui, résulte
directement de la structure financière d'une entreprise et fait
référence aux problèmes de capitalisation, de
liquidité et de rentabilité des entreprises. La PME
présente ainsi les caractéristiques d'une structure sous
capitalisée et en manque de liquidités.
I.2.3- L'ASYMETRIE DE L'INFORMATION ET LE RISQUE DES
EMPRUNTEURS
Le problème de l'asymétrie de l'information est
particulièrement important. Les banques traitent les demandes de
financement des entreprises. L'asymétrie de l'information sur le risque
des emprunteurs conduit aux phénomènes d'antisélection et
d'hasard moral ou encore d'aléa moral qui ont été
examinés dans le cadre des marchés de crédit et dont les
principales contributions sont celles de STIGLIZT et WEISS (1981, 1983),
DIAMOND (1989, 1991).
En effet, l'antiselection encore appelée selection
adverse dans le secteur bancaire se manifeste par le fait que, l'emprunteur
conserve, même après un examen minutieux par le créancier
des informations privilégiées ou avantageuses que son partenaire.
Le partage inéquitable du savoir10 sur le risque de
défaillance attaché aux crédits rend problématique
l'identification des bons emprunteurs (STIGLIZT et WEISS (1981)), les mauvais
emprunteurs cherchant à cacher leurs caractéristiques. Raison
pour laquelle, à défaut de pouvoir fixer des taux
d'intérêt à des niveaux correspondant au risque effectif,
au risque du projet à financer, les banques appliquent des taux
réflétant la qualité moyenne des emprunteurs. Cette
pratique
10 Les dirigeants d'entreprises sont en effet mieux
informés sur les projets à financer que les investisseurs.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
pénalise les « bons » risques (les promoteurs
aux projets peu risqués), qui paient des primes de risque trop fortes.
Cependant, cette pratique avantage les « mauvais » risques
(promoteurs aux projets risqués) qui paient des primes trop faibles.
Cela incite les « bons » risques à quitter le marché
bancaire : il y a donc « antiselection » ou « selection adverse
» qui apparaît alors comme une tendance à la fuite des bons
risques, notamment lorsque la banque augmente son taux
d'intérêt.
Quant au risque moral, encore appelé alea
moral11, il s'agit d'une situation où l'incomplétude
de l'information provient des actions et comportements non observables, mais
suceptibles d'être entrepris par les agents après la signature du
contrat. C'est dont l'attitude ex-post d'un opportuniste de tromper ou de se
détourner de ses engagements contractuels du fait qu'il est conscient
que le contrôle de cette attitude par l'autre partie est difficile,
imparfait et onéreux. La notion de risque moral ou encore d'aléa
moral conduit à mettre l'accent sur les comportements
stratégiques issus de la non constatation de certaines actions se
traduisant par le non respect des engagements (ARROW 1963).
Dans le secteur financier, l'aléa moral se
refère à toute situation dans laquelle les resultats de la
relation de crédit dépendent des actions engagées par
l'emprunteur après la signature du contrat. Cet aléa moal n'est
généralement pas facile à cerner par le créancier.
Dans cette optique, une PME qui contracte un crédit peut s'engager de
façon plus ou moins considérable dans la réussite du
projet. Les dirigeants peuvent alors effectuer des dépenses superflues
au développement de l'entreprise en déviant à leur profit
une part des résultats du projet sous forme d'avantages en nature ou de
rémunérations excessives. Ce sont donc les difficultés,
les coûts de détection et de contrôle du comportement
approprié des parties contractantes qui génèrent le
phénomène d'aléa moral qui demeure un problème
d`information asymétrique.
Cependant, il reste que, pour résoudre les
problèmes d'antisélection et d'aléa moral, les banques
utilisent deux moyens essentiels à savoir : la sélection de la
clientèle et l'exclusion bancaire.
11 Ce terme provient du jargon des asureurs, il désigne la
tendance des assurés à modifier leur comportement de telle
manière quéils doivent recourir plus fréquemment aux
prestations offertes par la compagnie d'assurance.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
I.2.4- LA SELECTION DE LA CLIENTELE ET L'EXCLUSION BANCAIRE
: UNE SOLUTION AU PROBLEME D'ASYMETRIE DE L'INFORMATION
La sélection de la clientèle en pratique
bancaire, devrait techniquement intervenir avant l'exclusion bancaire. C'est
pour cette raison qu'on l'exposera d'abord avant de s'attarder ensuite sur
l'exclusion bancaire.
I.2.4.1- LA SELECTION DE LA CLIENTELE
La sélection de la clientèle permet aux banques
d'identifier les bons des mauvais des emprunteurs. En général,
les emprunteurs connaissent leur risque (bon ou mauvais), alors que les banques
ne connaissent que la répartition globale des emprunteurs entre ces deux
classes de risque. Pour résoudre ce problème de sélection
de la clientèle (financements des projets ne présentant que de
bons risques), la banque utilise plusieurs techniques pour évaluer le
risque de défaut des emprunteurs, surtout en ce qui concerne les petits
emprunteurs (PME)12 ; en premier lieu, la banque utilise un menu de
contrats de crédit afin d'affiner leur sélection et
séparer les bons risques des mauvais. En second lieu, la banque tient
compte des facteurs spécifiques à l'emprunteur pour se faire une
idée précise sur le risque de ce dernier, et par la suite, pour
prendre sa décision concernant la demande du client en question. Enfin,
d'un point de vue plus pratique, la banque utilise de plus en plus des
techniques statistiques de « scoring » (crédit scoring) qui
lui permettent d'évaluer les risques liés aux clients. Parmi ces
techniques utilisées, on peut citer :
? L'autosélection à partir d'un « menu de
contrats » de crédit comme première technique. BESTER (1985
et 1987) distingue deux types de contrat que la banque peut proposer à
sa clientèle ;
? un contrat stipulant un taux d'intérêt
relativement faible, mais exigeant des garanties relativement
élévées ;
? un contrat stipulant un taux d'intérêt
élevé, mais exigeant peu de
garanties.
12 Les avancé récentes en
technologie de l'information bancaire et financière incluent le service
de base des données et les logiciels de scoring proposés aux
banques par les organismes spécialisés dans l'information et
l'évaluation financière (DUN et BRADSTREET).
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
La mise en place de ce « menu de contrat » peut
amener les emprunteurs à relever la nature de leurs risques. Les bons
risques ayant tendance à opter pour le premier contrat, les mauvais pour
le second.13 On parle alors d'autosélection puisque ce sont
les clients eux-même qui se sélectionnent en choisissant l'un ou
l'autre des contrats proposés. Ce mécanisme de sélection
est dénommé « screening ».
y' la sélection à prtir des facteurs
spécifiques à l'emprunteur. Il s'agit des caractéristiques
propres à chaque emprunteur pris individuellement. Parmi celles-ci on
peut retenir entre autre :
? la surface financière de l'emprunteur ; la richesse
est le premier critère de sélection de la clientèle. La
banque a tendance à sélectionner priotairement les promoteurs
riches dans la mesure où ces derniers peuvent apporter un certain nombre
de garanties (matérielles) qui viennent limiter le risque de la banque.
Plus précisément, la valeur des actifs dont le promoteur est
propriétaire est un critère de sélection fondamental. Etre
propriétaire de son logement constituerait un avantage évident.
Par ailleurs, les flux de revenus constituent également un
critère important. La banque a souvent une bonne information sur cet
élément par simple observation des mouvements sur le compte du
client (pour ceux ayant un compte bancaire). De plus, le niveau d'endettement
est également pris en compte. Il est clair à cet égard
qu'un promoteur déjà fortement endetté risque de se voir
refuser un prêt supplémentaire en raison des risques de
surendettement.
? La situation professionnelle ; elle peut également
être considérée comme un critère de
sélection, même si elle est en grande partie, déjà
prise en compte dans le critère de revenu et de richesse. Cela dit, les
préférences des banques vont clairement en faveur des promoteurs
exerçant déjà une activité et présentant une
certaine stabilité professionnelle.
y' La réputation de l'emprunteur ; en
général, la relation entre la banque et sa clientèle
s'inscrivent dans la durée. On parle alors de « relation de long
terme » ou encore de « relation de clientèle », la
relation de long terme permettent aux bons clients de se forger une bonne
réputation, ce qui peut favoriser laur accès aux divers services
bancaires, mais aussi de réduire les coûts des services bancaires.
A l'opposé les problèmes de remboursement passés
constituent évidemment le fondement d'une mauvaise réputation et
par conséquent, d'un
13 Les observations empiriques tendent plutôt
à infirmer ce résulmtat théorique ; en
général, de fortes garanties sont plutôt associées
aux emprunteurs plus risqués.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
accès plus difficile aux services bancaires. La
théorie bancaire a d'ailleurs clairement montré que l'existence
de relations de long terme est un facteur de réduction des
phénomènes de rationnement de crédits à l'endroit
des PME. Ce sont en effet, les entreprises ayant engagé des relations de
long terme avec leurs banques qui sont le moins contraintes en termes
d'accès au crédit bancaire (PETERSON et RAJAN, 1994).
? La sélection par le «
crédit scoring » ; le crédit scoring peut se définir
comme une méthode statistique d'évaluation du risque de
crédit des demandeurs de prêts. En utilisant des données
sur le passé des emprunteurs et des techniques statistiques, cette
méthode produit un « score » que la banque utilise pour
classer en terme de risque ses emprunteurs ou les demandes de financement qui
lui sont adressées. Un « score » plus élevé
indique un risque moins élevé. Le banquier définit un
score seuil, basé sur le niveau de risque qu'il est prêt à
accepter. S'il s'en tient rigoureusement au modèle, la banque accorde le
prêt lorsque le score du demandeur est supérieur au seuil et
refuse le prêt lorsque le score du demandeur est inférieur au
seuil.14
En définitive, quelque soit le moyen utilisé, la
banque cherche des informations précises afin de prendre une
décision d'accepter ou de rejeter une demande de services bancaires
(ouverture de compte, demande de crédit etc..). Une fois ces
informations analysées, la banque décide d'exclure un certain
nombre de clients.
I.2.4.2- L'EXCLUSION BANCAIRE
L'exclusion ici renvoie au fait que la banque ôte
à l'entreprise toute possibilité d'accès à ses
différents services. S'agissant particulièrement du crédit
bancaire, la banque peut refuser d'accorder un crédit à une
entreprise ; mais, elle peut tout aussi bien lui accorder un crédit
inférieur au montant demandé. On parle alors de rationnement au
sens de STIGLITZ et WEISS (1981). Le terme rationnement est fréquemment
utilisé dans la littérature économique. Il signifie que la
banque refuse de prêter à un seul emprunteur potentiel aux
conditions demandées (de quantité et de taux). Dans cette
optique, le marché de crédit peut être
schématisé comme suit :
14 Il faut cependant noter que dans la pratique, l'application
des modèles de score n'est pas aussi « implacable ». En effet
lorsque le score du demandeur n'est pas aussi éloigné du seuil,
la banque va souvent réexaminer l'ensemble des caractéristiques
du demandeur à travers une méthode plus qualitative avant de
prendre la décision finale.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Graphique 2: Le rationnement de
crédit
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun29.png)
Volume de crédits
Rationnement de crédit à l'équilibre
Demande 2
offre
Demande 1
Taux d'intérêt nominal
i *
Source : EBER, N. (2004)
Le graphique ci-dessus appelle le commentaire suivant :
lorsque la courbe de la demande coupe celle de l'offre, il n'y a pas de
rationnement. Si par contre, la courbe de demande ne coupe pas celle de
l'offre, il y a rationnemnt du crédit et à l'équilibre, le
taux d'intérêt d'équilibre est fixé à i*. Les
emprunteurs qui ont été rationnés (c'est-à-dire
exclus) ne peuvent pas emprunter, même s'ils manifestent leur
volonté de payer plus que le taux d'intérêt du
marché. Dans ce cas, le taux d'intérêt qu'un entrepreneur
accepte de payer agit comme moyen de discrimination car seules les entreprises
dont les projets sont à haut risque accepteraient d'emprunter à
de telles conditions. De plus, le rationnement, lorsqu'il s'établit
touche de manière aléatoire, les emprunteurs ayant exactement les
mêmes caractéristiques du point de vue de la banque.
Mais d'une façon générale, ce sont les
petits emprunteurs (les PME par exemple) qui sont exposés à la
pratique de l'exclusion bancaire parce que justement, leurs
caractéristiques s'y prêtent. JAPPELLI (1990) a mis en
évidence les raisons qui poussent les banques à rejeter les
demandes de financement des PME. Il montre à cet effet que les PME
exclues sont celles qui ont soit une mauvaise réputation (endettement
élevé ou non remboursé dans le passé, soit une
mauvaise situation financière (revenu insuffisant, richesse
insuffisante) et / ou professionnelle (absence d'emplois stables ...etc). il
précise en outre que, parmi les demandes de crédit
rejetées, on retrouve une forte proportion de chômeurs et de
femmes. De plus, il démontre que l'âge est un critère
fondamental puisque l'estimation statistique qu'être agé d'un an
de plus réduit, en moyenne la probabilité d'être
rationné de 0.5%. Par ailleurs, le
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun30.png)
27
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
statut matrimonial du promoteur joue également un
rôle important puisque les célibataires ont une probabilité
de rationnement supérieur à 3.4% par rapport aux promoteurs
mariés. JAPPELLI montre également qu'il existe une certaine
discrimination raciale sur les marchés de crédit dans la mesure
où, être blanc réduit la probabilité d'être
rationné d'environ 5.4% (toute chose égale par ailleurs). Ces
résultats de JAPPELLI sont conformes à ceux obtenus
antérieurement par d'autres auteurs comme HAYASHIP (1985) et ZELDES
(1989). Ces deux auteurs ont trouvé que les promoteurs d'entreprises les
plus rationnés sont les individus jeunes, qui épargnent peu et
qui disposent de peu de richesse. Bien plus, CROOK (1999) a confirmé la
diffulté pour certaines minorités à acceder au
crédit bancaire.
L'analyse ci-dessus montre clairement que les problèmes
d'asymétrie de l'information (antisélection ; aléa moral)
peuvent être résolus à travers la pratique de la
sélection de la clientèle et l'exclusion bancaire (le
rationnement).
Toutefois, les économies d'échelle peuvent
être évoquées ici comme une solution relativement
importante.
I.2.4.3. LES ECONOMIES D'ECHELLE ET D'ENVERGURE
Selon Emmanuelle GABILLON et Jean-Charles ROCHET (2007) ; dans
tous les secteurs d'activité, et pas seulement celui des services
financiers, le rôle des intermédiaires consiste à exploiter
des économies d'échelle ou d'envergure. On parle
d'économies d'échelle lorsqu'une entreprise est plus efficace
quand le volume de ses activités s'accroît. On parle
d'économies d'envergure lorsqu'une entreprise est plus efficace quand le
nombre de ses activités s'accroît. L'exemple le plus simple est
celui d'un supermarché, qui achète en gros auprès de ses
fournisseurs à un prix bas (économies d'échelle) et offre
à ses clients toute une gamme de produits en un endroit unique
(économies d'envergure).
Ainsi, les banques se servent de leurs réseaux pour
exploiter les économies d'envergure entre différentes
activités (collecte d'épargne, gestion des moyens de paiement,
change, offre de produits d'assurance, de services de placement de titres, de
services de conseil en gestion de patrimoine, etc.). De plus, la relation
prêteur-emprunteur est fondamentalement perturbée par des
problèmes d'asymétrie d'information: l'emprunteur a plus
d'informations que le prêteur sur ses propres possibilités de
remboursement, sur la qualité des projets qu'il cherche à
financer et sur sa capacité à les mener à bien. Par
conséquent,
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun31.png)
28
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun32.png)
29
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
l'obtention d'informations sur sa clientèle
représente un enjeu considérable pour la banque. Or les clients
qui souhaitent emprunter sont souvent aussi les déposants de la banque.
Cette dernière obtient donc de l'information sur la situation
financière de ses clients dans le cadre de sa gestion des comptes de
dépôts. Cela engendre des économies d'envergure entre la
gestion des dépôts et l'activité de crédit. En
raison des coûts fixes élevés des agences bancaires
(coûts d'installation et de fonctionnement des guichets, frais de
personnel...), la collecte d'épargne présente également
des économies d'échelle, tout au moins jusqu'à un certain
niveau d'activité. On comprend dès lors le rôle important
qu'ont eu jusqu'à présent les grands réseaux bancaires.
Mais ce rôle n'aurait pas été aussi
parfait si les banques n'avaient pas dans leur politique de financement
diversifié les risques.
I.2.4.4. LA DIVERSIFICATION DES RISQUES ET LE
FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES
I.2.4.2.A. LA DIVERSIFICATION DES RISQUES
La diversification des risques réalisée par les
banques est aussi un facteur important d'économies d'échelle. En
effet, un investisseur prudent cherche typiquement à diversifier ses
placements, conformément au vieil adage selon lequel on ne met pas tous
ses oeufs dans le même panier. Du fait des indivisibilités (on ne
peut pas acheter une demi-action ou une demi-obligation), les
possibilités de diversification sont d'autant meilleures que le montant
à investir est élevé. Un intermédiaire financier
qui collecte des fonds auprès d'une multitude d'épargnants aura
donc des possibilités de diversification du risque autrement plus
importantes qu'un investisseur individuel. De la même façon, une
banque qui a un grand nombre de déposants peut se permettre de ne garder
en réserve (afin de faire face aux retraits de ces déposants)
qu'une fraction limitée des dépôts, le reste étant
investi dans des actifs de long terme plus rémunérateurs.
Dans ce système dit de réserves fractionnaires,
le montant des réserves nécessaires pour couvrir les besoins de
liquidités des déposants avec une probabilité
donnée croît moins vite que le volume total des
dépôts. La fraction des dépôts que la banque devra
garder en réserve (pour limiter son risque d'illiquidité à
un certain seuil) est donc plus faible pour les
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
banques de taille importante. Comme ces réserves de
liquidité ont un coût d'opportunité pour la banque (car
elles sont moins bien rémunérées que les placements
à long terme), la banque sera d'autant plus efficace qu'elle peut
attirer un volume important de dépôts. Cette diversification,
liée à la loi des grands nombres, est en fait exploitée
par l'ensemble des intermédiaires financiers: banques, mais aussi
compagnies d'assurance et organismes de placement collectif en Bourse.
I.2.4.2.B. LE FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES
ENTREPRISES
Un autre type de diversification joue un rôle important
dans une activité qui est cette fois spécifique aux banques: le
financement des petites et moyennes entreprises (et des ménages) qui
n'ont pas la possibilité d'emprunter directement sur les marchés,
en particulier parce qu'il leur est plus difficile qu'aux grandes entreprises
dont la réputation est déjà acquise de se signaler aux
marchés (problèmes d'asymétrie d'information que nous
avons vu plus en profondeur en section ii). Ce financement comporte quatre
étapes importantes: la collecte des fonds (auprès de
déposants ou de petits investisseurs); la sélection des
emprunteurs (afin d'écarter ceux qui sont trop risqués); la
surveillance de leurs activités (pour éviter un mauvais choix
d'investissement ou même un détournement des fonds par les
emprunteurs); enfin, le recouvrement des créances (avec
éventuellement une procédure de contentieux en cas de
défaut de paiement).
Dans la mesure où une part très importante de
leur financement est à court terme, les banques sont à la merci
d'un retrait massif de leurs déposants en cas de mauvaise performance de
leurs actifs. Comme l'a montré Douglas DIAMOND (1984), c'est la source
d'un autre type d'économies d'échelle. En effet, une grande
banque aura la possibilité de diversifier suffisamment ses actifs pour
que leur rentabilité globale soit peu liée aux aléas subis
par ses emprunteurs individuels.
La performance de la banque sera alors le reflet de la
qualité de sa gestion. Par contre, même si une petite banque est
efficace dans sa politique d'investissement, elle reste tributaire du
défaut toujours possible d'un ou plusieurs gros emprunteurs, qui
entraîne la sanction immédiate du retrait massif de ses
déposants. Apparaît toujours le problème d'asymétrie
d'information entre les prêteurs (ici les déposants) et
l'emprunteur (ici la banque). Les déposants n'observent pas les
détails de la gestion bancaire et se fondent sur le résultat
des
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun33.png)
30
investissements pour se forger une opinion. Une mauvaise
performance transitoire, même si elle n'est pas le reflet de la
qualité fondamentale des actifs de la banque, peut entraîner un
retrait massif qui met en péril la viabilité de
l'établissement bancaire.
En Définitive, l'endettement bancaire des entreprises
qui est aujourd'hui au centre des préoccupations des chercheurs, des
banques et des entreprises est soutenu au Cameroun par le concept d'une
économie de l'endettement. Les banques ne pouvant faire face au volume
de demandes de financement qui leur parviennent, elles sont parfois contraintes
de se refinancer sur le marché interbancaire ou alors au niveau de la
Banque Centrale vu le faible niveau de l'endettement public. Et même,
lorsque les banques s'avèrent suffisament liquides, elles se retrouvent
confrontées à un problème d'asymétrie de
l'information qui débouche le plus souvent sur la selection et
l'exclusion bancaire. Certes, des intérrogations subsistent à
propos du comportement fastidieux que les banques ont affiché avant les
réformes monétaires et financières de 1990 bien qu'ayant
toujours été en situation d'oligopole sur le marché
bancaire camerounais. Situation que nous allons approfondir dans le chapitre II
de cette première parties.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun34.png)
31
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun35.png)
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![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun38.png)
35
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
CHAPITRE II : LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS : UN
MARCHE OLIGOPOLISTIQUE
Selon J. LECAILLON et C. PONDAVEN (1998), « l'oligopole
se définit comme une situation dans laquelle, la branche de production
se compose d'un nombre d'offreurs suffisamment faible, pour que la politique
adoptée par chacun d'eux exerce une influence sur le marché et,
par conséquent, sur le profit des autres vendeurs ».
Cette définition cadre avec la situation des
établissements bancaires installés au Cameroun, où une
dizaine voire, une douzaine d'établissements financiers se partagent le
marché bancaire camerounais sans que la politique de l'un puisse
influencer l'action de l'autre.
Ce caractère oligopolistique du marché bancaire
camerounais qu'on a pu noter depuis la période coloniale a
continué de prévaloir après l'indépendance du pays
en 1960 et après les réformes monétaires et
financières de 1990. La présentation de ce marché se fera
donc en distinguant deux périodes : celle qui part de
l'indépendance jusqu'à la fin des années 80, et celle qui
commence aux moments où ont lieu les réformes de 1990
jusqu'à nos jours.
II.I - LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS AVANT LES
REFORMES MONETAIRES ET FINANCIERES DE 1990 : UN MARCHE CONCENTRE MALGRE UNE
RELATIVE DIVERSIFICATION DES INTERMEDIAIRES FINANCIERS
A l'accession du Cameroun à l'indépndance en
1960, son marché bancaire est dominé par les filiales des banques
françaises (BNP, Société Générale et
Crédit Lyonnais, BIAO) et anglaises (Barclays Bank et Lloyd bank)
jusqu'aux Accords monétaires et financières de Brazzaville des 22
et 23 novembre 1972. L'objectif général de ces Accords de
Brazzaville était d'amener le système monétaire et
financier à se mettre effectivement au servce du
développement.
Les Accords de Brazzaville visaient trois objectifs
spécifiques :
? faire de la BEAC, la Banque Centrale une
institution qui devait appuyer financièrement le développement
économique du Cameroun et des autres pays membres ;
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
V' le capital social des banques devait être
détenu par au moins 51 % des intérêts publics et
privés ;
V' Toutes les banques devaient être
dirigées par des cadres nationaux aux postes de responsabilité
les plus élevés.
Au regard de ce qui précède, on peut dire que
trois éléments ont caractérisé le système
monétaire et financier camerounais de novembre 1972 à août
1989 : le poids de l'Etat, le non respect des normes prudentielles et enfin, la
mise en place d'une politique de crédit laxiste.
II.I.1 - LA POLITIQUE DE CREDIT GENEREUSE DES BANQUES ENTRE
1972 ET
1985
Entre 1972 et 1985, la politique de crédit des banques
peut être qualifié de généreuse ; celle-ci a
été favorisée par deux facteurs : l'importance prise par
les pouvoirs publics dans le système bancaire et financier depuis les
Accords de Brazzaville d'une part, et l'implication effective des banques dans
le financement de la croissance d'autre part.
II.I.1.1 - L'IMPORTANCE PRISE PAR LES POUVOIRS PUBLICS
AU SEIN DU SYSTEME BANCAIRE
Après l'indépendance du Cameroun, le
développement économique, conçu sous le signe du dirigisme
économique et de l'endettement extérieur a beaucoup
influencé le mode de financement économique établi dans le
pays (BEKOLO-EBE, 1990 ; MATHIS, 1992 ; et EZE EZE, 2001). Le financement du
développement était tel que les crédits que les banques
locales consentaient devaient compléter le prêt extérieur.
En plus, ces banques pouvaient redistribuer les fonds que l'Etat obtenait des
prêteurs extérieurs et qui leur étaient
rétrocédées, à charge pour ces banques de
gérer les crédits. Dans un cas comme dans l'autre, l'influence de
l'Etat était patente. L'Etat s'engageait ainsi dans la consolidation du
secteur financier privé, en y prenant des parts de capital et en mettant
en place des organes de contrôle. En ce qui concerne l'émission de
la monnaie, la BCEAEC (Banque Centrale des Etats de l'Afrique Equatoriale et du
Cameroun) devient la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC). Cette
transformation s'est faite dans le sens d'un rééquilibrage des
pouvoirs entre les pays africains et la France15
15. Les conventions signées entre les différents
partenaires prévoyaient la mise en place d'un organe de concertation (le
comité mixte).
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
En fait, en 1960, le secteur bancaire camerounais était
très embryonnaire. Plus précisément, il se
caractérisait par une forte concentration (ABEGA, 1995). Jusqu'en 1970,
seules quatre banques filiales des banques françaises étaient
répertoriées par le Conseil National du Crédit (CNC) et
auxquelles il convient d'ajouter la Banque Camerounaise de
Développement. En 1984, l'effectif s'élevait à 11 banques.
Le système bancaire était composé majoritairement de
banques privées étrangères16 au rang desquelles
on peut citer : la Société Générale de Banque au
Cameroun (SGBC), la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du
Cameroun (BICIC), la Société Camerounaise de Banque (SCB) et la
Banque Internationale pour l'Afrique Occidentale au Cameroun (BIAOC). Ces
quatre banques représentaient plus de 75 % des actifs du système
bancaire, collectaient plus de 80 % des dépôts et distribuaient
près de 90 % des crédits. En réalité, toutes ces
banques n'auront véritablement leurs agréments qu'après
« l'ambitieuse réforme » du système bancaire
camerounais de 1973.
Dès 1970, une nouvelle banque est venue s'ajouter au
paysage bancaire camerounais, la Cameroon Bank Limited (CAMBANK) dont le
capital était entièrement détenu par les
intérêts publics camerounais. En 1971, le Cameroun comptait 05
banques commerciales17 parmi lesquelles les 4/5 étaient
détenues par les intérêts français et 47 agences
dont 8 pour la CAMBANK. Le 30 août 1973, une réforme est venue
bouleverser le paysage bancaire camerounais. Cette réforme,
au-delà de l'implication des nationaux dans le domaine financier,
prévoyait la possibilité d'une ouverture des banques
étrangères non françaises dans le système bancaire.
Pourtant, jusqu'en 1978 le paysage bancaire n'a pas beaucoup
évolué, hormis la multiplication d'agences commerciales des
banques existantes sur le territoire national qui sont passées de 47
à 103. En 1978, la Banque Camerounaise de Développement (BCD) a
été restructurée dans le sens de la suppression du
crédit à la consommtion et à l'habitat ; désormais,
cette banque dite de développement, devait s'occuper de la distribution
du crédit aux PME et à l'Artisanat, aux campagnes agricoles,
à la création et/ou l'extension des sociétés de
développement et enfin au secteur indutriel.
Au début des années 80, le paysage bancaire a
connu une entrée des banques anglo-saxonnes pour la plupart
américaines. Il s'agit de la Chase Bank Cameroon (CBC)
créée en
16 La quasi-totalité de ces banques
n'étaient que des émanations des banques françaises
à savoir : la Société Générale, la BIAO de
Paris, la Banque Nationale de Paris (BNP) et du Crédit Lyonnais (CL).
17 La SCB était la plus importante au
regard du montant du capital [5 milliards de FCFA), et la BICIC la plus
importante en terme de crédits distribués (plus de 180 milliards
de FCFA)] et de dépôts collectés (125 milliards de
FCFA).
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
1979, la Boston Bank Cameroon (BBC) en 1980, la Bank of
America Cameroon (BAC) et la Standard Chartered Bank Cameroon (SCBC) en 1981,
et la Bank of Credit and Commerce (BCC) en 1983. L'installation de ces banques
a entraîné un accroissement rapide des agences bancaires. Le
nombre d'agences est passé de 103 à 145 en 1984. A cette
période, le Cameroun comptait alors 11 banques commerciales et deux
institutions de financement de développement.18
En dehors de la CAMBANK et la Banque Unie de Crédit
(BUC) dont le capital était entièrement détenu par des
camerounais, la participation de l'Etat au capital sociale des autres banques
atteignait les 67 % en moyenne. Dans cette optique et dans la plupart des cas,
l'Etat était l'actionnaire principal. Le gouvernement était
omniprésent dans les processus de prise de décision au sein des
banques, directement ou par le biais des entreprises publiques alors
actionnaire dans ces banques. Indépendamment de la présence du
financement extérieur, le gouvernement a souhaité contrôler
la distribution du crédit interne dans le but de mieux planifier les
investissements dans des secteurs ciblés et inscrits dans les plans
quinquennaux du pays. Cette politique d'encadrement de crédit s'est
malheureusement traduite par le non-respect des normes de prudence.
II.I.1.2- L'IMPLICATION EFFECTIVE DES BANQUES DANS LE
FINANCEMENT DE LA CROISSANCE
La politique de crédit généreuse des
banques apparaît dans une certaine mesure comme le résultat direct
de la forte implication des pouvoirs publics en qualité de tutelle
(à travers le Ministère des Finances) des établissements
de crédit. A l'époque, le premier souci des pouvoirs publics
était la recherche d'une plus grande participation des nationaux au
capital des banques et l'allocation sectorielle des crédits vers les
secteurs «jugés prioritaires»19 à des taux
d'intérêts administrativement fixés à des niveaux
inférieurs à leur niveau d'équilibre. Dès lors,
ceux-ci n'ont pas perçu la nécessité d'une
régulation stricte.
Durant les années 70, l'exploitation
pétrolière a doté le pays de ressources importantes Et a
engendré un gonflement des ressources bancaires. Les
établissements de crédit se sont alors lancés vers une
distribution généreuse et incontrôlée des
crédits à l'économie pour le financement des projets
jugés « rentables pour les locaux». Par exemple, le volume
des
18 La BCD et le Fonds National de Développement Rural
(FONADER).
19 Les dirigeants des banques devaient
satisfaire le plus largement possible les demandes de crédits des
entreprises nationales.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
financements accordés aux projets s'est accru d'environ
37,13 % entre 1976 et 1977. Durant la même période, le montant des
garanties s'est accru de 35,4 %.20 Les Accords de Brazzaville de
novembre 1972 ont favorisé cette nouvelle attitude des banques ; en
effet, en l'absence d'un marché financier, les entreprises ont largement
fait appel aux banques pour financer leurs investissements et leurs cycles
d'exploitation. De plus les banques structurellement défitaires
pouvaient se refinancer directement auprès de la Banque Centrale sans
passer d'abord par un marché monétaire, alors inexistant pendant
cette période. Ce refinancement des banques structurellement
déficitaires auprès de la Banque Centrale, leur permettait de
répondre favorablement et en permanence aux demandes de crédit
des entreprises. Le graphique 3 montre en éffet, un accroissement
régulier des crédits au secteur privé en pourcentage du
PIB entre 1972 et 1982. Du fait des facilités d'obtention de
financements, la progression des crédits au secteur privé (en
pourcentage du PIB) est passée de 14,20 % en 1970 à 24,53 % en
1977, pour se situer à 31,24 % en 1982. Cependant, cette
évolution favorable des crédits au secteur privé, aurait
pu être satisfaisante si la structure des crédits montrait une
prépondérance des crédits à moyen et long terme. En
effet, sans que des études sérieuses visant à mesurer le
degré d'élasticité de l'investissement par rapport au taux
d'intérêt des prêts bancaires aient été
menées au préalable, les banques ont orienté leur
intervention vers des financements à court terme au détriment des
financements à moyen et long terme. Cette préférence
marquée pour des financements à court terme s'explique par le
fait que premièrement, lors des campagnes agricoles, il fallait assuer
la commercialisation des produits de base, et deuxièmement, pour les
commerçants locaux, le financement de leur commerce de distribution et
de leurs activités d'import-export, à cause de leur faible
autofinancement, ne pouvait se faire sans l'intervention des banques. C'est ce
qui explique qu'on assistera alors à un renouvellement continu des
prêts courts pour financer des investissements longs, un choix qui s'est
avéré nocif pour la trésorerie des banques. Or le
financement du développement d'un pays exige aussi et surtout des
crédits à moyen et long terme.
20 Il s'agit des éléménts
corporels et incorporels évalués par les banques et devant
abrîter les concours financiers accordés par les banques aux
entreprises.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun39.png)
36
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Graphique 3 : Rythme de progression des
crédits au secteur privé de 1960 à 2005
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun40.png)
II.I.2 - LA CRISE BANCAIRE DU MILIEU DES ANNEES 80 : UNE
CONSEQUENCE DE LA POLITIQUE DE CREDIT GENEREUSE DES BANQUES ENTRE 1972 ET
1985
Les causes de la crise bancaires du milieu des années
80 sont de deux types : il y a d'abord celles qui dans une large mesure sont
inhérentes au système bancaire lui-même, il y a ensuite des
causes d'ordre macroéconomique.
II.I.2.1 - LES CAUSES INHERENTES AU SYSTEME BANCAIRE
LUI-MEME
Dès le milieu des années 80, le système
bancaire camerounais est entré dans une zone de turbulence. Les facteurs
qui expliquent cette situation ont déjà été
analysés par plusieurs auteurs dont notamment : BROWNBRIDGE, (1998) ;
JOSEPH, (2002) ; DETRAGIACHE, GUPTA et TRESSEL, (2005); et GULDE ET
AL. (2006) et les organismes financiers multiilatéraux à
savoir le FMI (1999) et la Banque Mondiale (BM). D'une façon
générale, tous retiennent comme principales causes de la crise
inhérentes au système bancaire les facteurs ci-après : le
non-respect de la réglémentation prudentielle, la sous
capitalisation des banques, la mauvaise gouvernance des banques, le
carctère laxiste de la politique monétaire de la BEAC et enfin,
l'existence d'importantes créances irrécouvrables.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun41.png)
37
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
II.I.2.1.1 - LE NON-RESPECT DE LA REGLEMENTATION
PRUDENTIELLE
On a vu plus haut que la réforme du sytème
bancaire camerounais issue des Accords de Brazzaville en novembre 1972 devait
faire jouer à celui-ci un rôle de premier plan dans le financement
du dévéveloppement. Il en a résulté une politique
de crédit facile qui a installé au Cameroun un climat
d'affairisme non contrôlé. Dans un tel climat, les ressources
financières ont été orientées logiquement vers les
activités à rendement très risqués et à
très faible durée d'immobilisation. Symétriquement, cette
logique de la rentabilité à court terme positionnait ces
activités spéculatives au premier rang en matière d'octroi
de crédit. C'est ainsi que les banques n'hésitaient pas à
accorder d'importants crédits documentaires pour le commerce
général, voire pour des projets fictifs21. Alors que
la rentabilité des investissements avait toujours été
positive et supérieure à 20%22, atteignant parfois 60
% comme en 1981, et même 100 % en 1985, elle est devenue négative
à partir de 1986. Elle est même restée négative
jusqu'à la moitié des années 90, traduisant ainsi le
caractère risquant et la légèreté en matière
de suivi des projets financés. Tout ceci s'est fait sans aucun respect
de la réglémentation prudentielle qui pourtant était
disponible.
Certes, il existait bien un mécanisme de surveillance
et de sanction des banques dépendant du Ministère de l'Economie
et des Finances (MINEFI). Cependant, comme l'Etat avait des
intérêts dans la plupart des banques, la réglementation
prudentielle était peu appliquée et aucune règle juridique
sérieuse permettant de poursuivre les débiteurs indélicats
n'avait cours. De ce fait, l'action de la politique (monétaire) n'a pas
été d'un grand apport pour assainir le climat financier et
bancaire.
II.I.2.1.2 - LA POLITIQUE MONETAIRE LAXISTE DE LA
BEAC
La politique monétaire de la Banque Centrale commune
aux Etats d'Afrique centrale et issue des Accords de Brazzaville avait pour
objectif final, le développement économique du pays et les
instruments de politique monétaire de l'époque à savoir,
les plafonds de réescompte et le taux d'intérêt de
réescompte (taux prvilégiés et taux ordinaires)
étaient utilisés à cette fin. Les mécanismes de
financement en faveur des secteurs dits prioritaires (Trésors nationaux,
PME et artisanat, unités de commercialisation agricoles et particuliers
nationaux pour leurs opérations de constructions immobilières)
étaient prévus par les textes.
21 Notamment, la distraction de certains projets
ou financement des projets autres que ceux présentés au
banquier.
22 Cf. Documents de la Direction de Recherche et
de la Prévision (devenue Direction des Etudes) de la BEAC, 1997.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun42.png)
38
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
II.I.2.1.3 - L'IMPORTANCE DES CREANCES
IRRECOUVRABLES
Dans le climat de facilité de la distribution du
crédit et «d'affairisme», précédemment
décrit, les crédits octroyés par les banques
n'étaient pas toujours remboursés. Evalué à 5,6
milliards de FCFA en 1980, le montant des créances douteuses et
irrécouvrables a atteint 38 milliards de FCFA au plus fort de la crise
bancaire dès 1987, soit un coefficient de multiplication de 7,6 en 8
ans. Certes, il est vrai qu'à partir de 1982, les banques accumulaient
déjà des pertes dues à la mauvaise gestion et à la
fraude. Toutefois, il convient de noter que si à ce moment là les
difficultés des banques n'étaient pas visibles, cela s'explique
tout simplement par le fait que l'Etat les soutenait financièrement
à partir d'importants dépôts à terme qui y
étaient ouverts. Ceux-ci étaient alors
régulièrement alimentés par les ressources que l'Etat
tirait essentiellement de l'exploitation du pétrole.
II.I.2.2- LES CAUSES D'ORDRE MACROECONOMIQUE DE LA
CRISE BANCAIRE
Les difficultés macroéconomiques du cameroun
vers le milieu des années 80 sont également un
élément explicatif de la crise bancaire. En effet, à
partir de 1985, le pays a subit de plein fouet les conséquences de la
crise économique. La chute drastique des cours des produits agricoles
d'exportation et du pétrole d'où le pays tirait l'essentiel des
ressourcs en devises. Cette baisse des cours des matières
premières s'est traduite par une réduction des ressources
alimentant les finances publiques de l'Etat ; on va alors parler d'une crise de
liquidité qui va se traduire sur le plan bancaire, par le retrait des
avoirs de l'Etat dans les banques sous forme de dépôts à
terme. Le retrait des dépôts à terme de l'Etat, a
été un élément très destabilisateur de
l'équilibre financier des banques.
II.I.2.3- LES CONSEQUENCES DE LA CRISE BANCAIRE
La crise bancaire du milieu des années 80 a eu des
conséquences négatives comme la faillite du système
bancaire dans son ensemble. Celle-ci s'est traduite essentiellement par des
défauts de paiement, des créances douteuses et
irrécouvrables du fait de l'insolvabilité de la clientèle
(les opérateurs économiques notamment) des banques, la suspension
des découverts, les pertes financières des agents
économiques du fait de l'illiquidité des banques, les fermetures
d'agences. A la fin des années 80, la situation du secteur bancaire
camerounais était donc très critique. Par exemple en 1988, la
plupart des banques affichaient un résultat négatif et une
situation de fonds propres tout aussi négative (Tableau1). La
Société
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun43.png)
39
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Camerounaise de Banque (SCB), la Cameroon Bank Limited
(CAMBANK) et la BCD ont été les premières banques à
tomber en faillite en 1988 (tableau 2). Elles ont été suivies
respectivement par la Banque Meridien BIAO Cameroun (BMBC) et la Bank of Credit
and Commerce (BCC) en 1991, puis la Banque Internationale pour le Commerce et
l'Industrie du Cameroun (BICIC) en 1995.
Mais, l'un des faits majeurs a été le retrait
rapide des succursales des banques américaines dès 1985 (Chase
Bank Cameroon, Boston Bank Cameroon, Bank of America). De nombreuses autres
banques ont aussi connu des difficultés ; il s'agit de la First
Investement Bank (FIB), du Crédit Agricole du Cameroun (CAC), pour ne
citer que quelques cas. Pour la seule année 1989, quatre
établissements bancaires (SCB, BIAO, BCD CAMBANK et banque PARIBAS)
parmi les plus importants du pays ont déposé leur bilan.
La perte pour l'ensemble du secteur se chiffrait à
près de 700 millions de FCFA en bilan cumulé, soit un peu plus de
40 % du total des bilans bancaires qui était estimé à
l'époque à 1 520 milliards de FCFA23. Par la suite, la
perte atteindra le chiffre record de 52,884 milliards en 1990 et 50 milliards
au cours de la première moitié de 1995. Cette situation traduit
à elle seule la profondeur du mal, dans un pays qui comptait à
l'époque moins de 15 banques.
Tableau1 : L'état de quelques banques
commerciales en 1988 (en milliards de FCFA)
Groupe de banques
|
Résultat
1987/1988
|
Situation nette des fonds propres au 30 juin
1988
|
I-Groupe de banques déficitaires :
|
|
|
- SCBC
|
-11
|
-130,3
|
- BCD
|
-4
|
-37,9
|
- Cameroun Bank
|
-4
|
-56,3
|
- Paribas Cameroon
|
-4,2
|
-39,0
|
Total
|
-23,2
|
-264
|
II- Groupe de banques préoccupantes :
|
|
|
- BIAOC
|
-1,7
|
-10,2
|
- SGBC
|
-1,8
|
-13,2
|
- CBC
|
-0,4
|
-3,5
|
- IBAC
|
-0,4
|
-0,9
|
23 Cf: Rentabilité
consolidé du secteur bancaire dans les différents Rapports du
Conseil National du Crédit et les Documents de la BEAC (Direction de la
Recherche et la Prévision).
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun44.png)
40
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
- Méridien Bank
|
-0,4
|
+0,7
|
III- Groupe de banques « saines » :
|
|
|
- BICIC
|
1,8
|
-6,9
|
- BCCC
|
2,7
|
-
|
Source : Rapport de la
Société d'Ingénierie Bancaire Internationale
Tableau 2 : Situation des banques au cours des années
80 et 90
Banques
|
Situation à la fin des années
80
|
Situation dans lesannées 90
|
SCB
|
En faillite en 1988 et liquidée en 1989
|
Est devenue la SCB-Crédit Lyonnais
|
BICIC
|
En restructuration
|
Est devenue la BICEC en 1997 avec la Banque Populaire
|
SGBC
|
En restructuration
|
En restructuration
|
BIAOC
|
En faillite et reprise en 1991 Encore en faillite en 1995
|
Reprise par la Meridian Bank Cameroon en 1991
|
Cameroon Bank
|
En faillite en 1988 et liquidée
|
-
|
Chase Bank
|
Fermée en 1985
|
-
|
Boston Bank
|
Fermée en 1985
|
-
|
Paribas Cameroun
|
En faillite en 1989
|
-
|
BCCC
|
Fermée en 1991
|
Reprise par la Standard Chartered Bank en 1991
|
Bank of America
|
Fermée en 1985
|
Est devenue l'IBAC avec des intérêts
camerounais
|
BCD
|
En faillite et liquidée en 1989
|
-
|
Source : Rapports annuels du
Conseil National du Crédit du Cameroun.
L'examen des données relatives au secteur bancaire
laisse croire que la crise bancaire de la fin des années 80 était
une crise financière au sens des monétaristes car, celle-ci
était caractérisée par la contraction de l'offre de
monnaie. Après avoir subi une augmentation régulière de
1970 à 1985, la masse monétaire a connu une baisse de 1986
à 1987 et la situation monétaire a commencé à
fluctuer à partir de 1988 jusqu'en 1992. La contraction
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun45.png)
41
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
monétaire de 1987 s'est traduite par une nette
diminution des billets en circulation et des monnaies divisionnaires. Avec
l'avènement de la crise bancaire, les crédits alloués au
secteur privé ont commencé à baisser au début des
années 80. Cette baisse va même s'accentuer au courant des
années 1990 (voir graphique 3).
En fait, en 1984, on a observé une substitution entre
billets et dépôts. Cette substitution a donné lieu à
une hausse sensible du ratio billets / dépôts à vue entre
1984 et 1990. La crise de confiance des clients met en relief le début
du retrait progressif de leurs avoirs des banques et l'accentuation de la
baisse observée des dépôts (Tableau 3). La réduction
des dépôts s'est faite sans distinction, aussi bien dans les
banques solvables que dans les banques insolvables. Face à l'ampleur du
marasme, l'Etat a essayé de camoufler la baisse des dépôts
privés des banques en augmentant substantiellement ses propres
dépôts. La situation dégradante et progressive
caractérisée par une sortie massive des capitaux a annulé
l'effet de camouflage des difficultés financières du pays.
Tableau 3 : Evolution des dépôts (en
milliards de francs CFA) dans les banques en difficulté entre 1984 et
1990
Banques
|
1984 /85
|
1985 /86
|
1986 /87
|
1987/ 88
|
1988/ 89
|
1989/ 90
|
BIAOC
|
15,54
|
-
|
-5,93
|
-4,83
|
-26,15
|
-20,11
|
BCCC
|
15,18
|
13,89
|
36,62
|
24,18
|
-19,24
|
5,09
|
BICIC
|
-2,88
|
-
|
-
|
30,71
|
6,52
|
-40,97
|
CAMBANK
|
7,57
|
10,45
|
11,05
|
-
|
-
|
-
|
IBAC
|
-9,99
|
35,95
|
1,69
|
-12,93
|
53,24
|
-26,77
|
MBC
|
30,13
|
-2,69
|
-
|
4,03
|
-1,97
|
-9,57
|
SCB
|
-
|
70,74
|
20,54
|
-10,86
|
1,46
|
22,06
|
SGBC
|
26,20
|
-
|
0,26
|
-12,54
|
-5,34
|
-7,14
|
Source : Etudes et Statistiques de
la BEAC
L'ensemble des reformes ainsi entreprises avait pour but
d'améliorer la santé du système bancaire camerounais et de
relancer la finance intermédiée. Mais la question qui reste
posé est de savoir si le marché bancaire camerounais après
ces réformes a connu des changements majeurs ?
C'est à cette question que nous tenterons d'apporter des
éléments de reponse.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun46.png)
42
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun47.png)
43
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun48.png)
44
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun49.png)
45
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun50.png)
46
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
II.II - LE MARCHE BANCAIRE CAMEROUNAIS APRES LES
REFORMES MONETAIRES ET FINANCIERES DE 1990 : UN MARCHE CONCENTRE NE COMPRENANT
QUE LES BANQUES CREATRICES DE MONNAIE
En 1990, les pouvoirs publics ont engagé des
réformes économiques et financières. Sur le plan
financier, ces réformes ont concerné aussi bien les banques pour
lesquelles un vaste programme de restructuration a été mis en
place, que la politique monétaire de la BEAC qui est devenue plus
rigoureuse, du fait de l'orientation monétariste prise par elle.
II.II.1 - LA RESTRUCTURATION DU SYTEME BANCAIRE : UNE
NECESSITE
Dès 1989, les pouvoirs publics camerounais ont
entrepris de restructurer le système bancaire du pays,
complètement sinistré. La restructuration bancaire est une
opération qui a pour but non seulement de résoudre les
difficultés présentes du système bancaire, mais aussi de
prévenir les risques de fragilisation ultérieures (TAMBA et
TCHAMANBE, 1995 ; ADAM MADJI, 1997 ; BEKOLO-EBE, 1998). Elle se traduit
concrètement aussi bien par la liquidation des banques insolvables et
irrémédiablement compromises pour assainir le système que
par la restauration durable de la solvabilité, la liquidité et la
rentabilité des banques restant en activité, seul gage d'un
système bancaire sain et solide (SERVANT, 1993).
Au Cameroun, la restructuration bancaire24 a
été menée entre 89 et 90 (LENOIR, 1989). Les banques
solvables en difficulté ont été recapitalisées et
les banques insolvables ont été fermées (Tableau 2 pour
les détails). Les plans d'assainissement élaborés avaient
deux objectifs majeurs : tout d'abord, rembourser intégralement, dans
les structures de liquidation, les créanciers privés. La solution
retenue a consisté à privilégier les petits
déposants et à les dédommager dans un délai court.
Ensuite, restaurer durablement la solvabilité, la rentabilité et
la liquidité des banques encore en activité.
Dans un premier temps, les experts en charge de la
restructuration bancaire ont reécrit, conformément aux
règles d'usage, les bilans bancaires qui étaient le plus souvent
falsifiés pour ne pas dire « habillés ». Et dans un
second temps, la régulation bancaire a consisté en
l'assainissement du secteur. Ainsi sur les 12 banques en activité en
1989, seules deux banques
24 Des missions d'évaluation des
systèmes bancaires dans tous les pays de la zone avaient
été diligentées par la Banque Centrale. La
redéfinition de la carte bancaire était la ligne directrice des
conclusions de ces missions : liquidation des banques
irrémédiablement compromises, restauration de la
solvabilité et de la rentabilité des banques pouvant être
restructurées.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
étaient saines et n'avaient dès lors pas besoin
d'intervention. Trois banques ont été liquidées en 1989,
quatre ont été restructurées, trois ont fusionné
même si celles ayant fusionné ont encore fait faillite (cas de la
BMBC). Les trois banques liquidées sont respectivement : la Banque
Camerounaise de Développement (BCD), la Cameroon Bank Limited (CAMBANK)
et la Banque de Paris et des Pays Bas (Paribas Cameroun).
Au milieu des années 90, plus de 15 milliards de francs
CFA ont été nécessaires pour la restructuration des
banques en faillite.
La restructuration bancaire s'est traduite par la disparition
des banques de développement. Bien que depuis 2011 les pouvoirs publics
aient annoncé à plusieurs reprises la création d'une
banque de développement des PME et une banque de développement
agricole, il reste que pour l'instant, le marché bancaire camerounais
est dominé par les banques créatrices de monnaie à savoir
: Afriland First Bank, la BICEC, la Banque Atlantique Cameroun, la BGFI, la
Citi Bank, Commercial Bank Cameroon, ECOBANK, National Financial Credit, la
Société Commerciale de Banque, la SGBC, Standard Chatered Bank,
Union Bank of Africa ; soit un total de 12 banques créatrices de
monnaie. Les implications sur les entreprises de ce marché bancaire
dominé par les banques commerciales seront analysées
ultérieurement.
Pour ne pas se retrouver dans le laxisme et les erreurs du
passé, des réformes visant à mieux réguler le
système bancaire ont été mises en oeuvre (Groupe ESF,
1990). Par exemple, sur le plan institutionnel, la Commission Bancaire de
l'Afrique Centrale (COBAC) a été créée en 1992 et
s'est substituée aux organes nationaux de régulation.
L'entrée en fonction de cette commission sous-régionale de
contrôle et de surveillance de l'activité des banques a
été complétée quelques mois plus tard par
l'Harmonisation de la Réglementation Bancaire en Afrique Centrale
(HRBAC). Avant la mise en place de ces conventions de régulation
institutionnelle, l'Etat à travers la Société de
Recouvrement des Créances (SRC) a absorbé une grande partie du
passif des banques et a assuré le coût administratif de leur
liquidation et/ou de leur restructuration.
Toutes ces mesures ont conforté les banques dans leur
attitude et modifier la relation avec la clientèle qui existait avant
les réformes de 1990, les rendant encore plus méfiantes
vis-à-vis des PME.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
II.II.2 - LA POLITIQUE MONETAIRE ISSUE DES REFORMES DE 1990
: UNE POLITIQUE MONETAIRE TOURNEE VERS LE MONETARISME
Dans les textes de 1972 qui régissaient jusqu'alors le
fonctionnement de la Banque Centrale sous-régionale, la BEAC (Banque des
Etats de l'Afrique Centrale), l'objectif final de la politique monétaire
n'est pas explicitement énoncé. Élaborées au
début des années 70, les dispositions statutaires de la BEAC
reflètent « l'air du temps » et ont une orientation
administrative et dirigiste très marquée. A cette époque,
les pouvoirs publics appliquaient une pensée économique de type
dirigiste, croyaient aux vertus du plan (et moins à celles du
marché), et semblaient être à l'aise pour financer le
développement par la création monétaire. Les instruments
utilisés dans la conduite de la politique monétaire comprenaient
les taux d'intérêt, les plafonds de réescompte, les
réserves libres et surtout le contrôle qualitatif ou
sélectif du crédit.
Le système d'intervention de la BEAC, basé
principalement sur les plafonds de réescompte et les taux
d'intérêt fixés par le Conseil d'Administration, a
fonctionné sans trop de difficultés de 1972 à 1986
grâce, entre autres, à un environnement international favorable.
Cette stratégie de politique monétaire de la BEAC va être
mise à rude épreuve à partir de 1986, faisant ressortir
les défaillances importantes. En effet, à partir de cette date,
la situation monétaire de la Zone d'Emission de la BEAC s'est
considérablement dégradée, pour trois raisons :
y' l'effondrement des cours mondiaux des produits de base,
y' l'expansion rapide du crédit intérieur
pendant les années fastes,
y' les mécanismes de gestion monétaire
défaillants.
Les auteurs de la réforme de la politique
monétaire de 1990, ont repensé les objectifs et les instruments
de cette politique monétaire. Dans cette optique, non seulement les
objectifs intermédiaires et finaux ont été définis,
mais également, les instruments de cete nouvelle politique
monétaire ont été précisés.
II.II.2 .1- LES OBJECTIFS ET CIBLES INTERMEDIAIRES ET
LES OBJECTIFS FINALS
Les objectifs intermédiaires sont des variables
monétaires dont le contrôle et la régulation permettent
d'atteindre les objectifs finals de la politique monétaire. Les
objectifs intermédiaires doivent pouvoir répondre à un
certain nombre de conditions : ils doivent être le
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
reflet de l'objectif final recherché ; ensuite, leurs
évolutions doivent être contrôlables par la Banque Centrale
; enfin, ils doivent être clairs, simple à comprendre par le
public. Dans cette perspective, trois types d'objectifs intermédiaires
essentiels sont alors possibles : le niveau des principaux taux
d'intérêt, le taux de change et les différents
agrégats de monnaie.
Conformément à l'article 1er de ses Statuts,
l'objectif final de la politique monétaire de la BEAC est de garantir la
stabilité monétaire. Sans préjudice de cet objectif, la
BEAC apporte son soutien aux politiques économiques
générales élaborées par les Etats membres. Pour la
BEAC, dont la monnaie est rattachée à l'euro par une
parité fixe, l'objectif de stabilité monétaire signifie un
taux d'inflation faible et un taux de couverture de la monnaie suffisant (le
seuil minimal est de 20 %) ;
Pour évaluer les risques pesant sur la stabilité
monétaire et décider d'une action, la BEAC a adopté une
approche pragmatique basée sur les analyses des évolutions des
agrégats monétaires, de l'environnement économique
international, des conditions d'offre et de demande sur les marchés des
biens et des facteurs de production.
II.II.2 .2 - LES INSTRUMENTS DE POLITIQUE MONETAIRE
Depuis l'instauration du marché monétaire le 1er
juillet 1994, la BEAC utilise divers instruments indirects pour ses
interventions. Le mode d'action repose sur le contrôle de la
liquidité bancaire qui s'exerce à travers la politique du
refinancement (une action sur l'offre de monnaie centrale)
complétée par l'imposition des réserves obligatoires (une
action sur la demande de monnaie centrale).
II.II.2.2.1 - LA NOUVELLE POLITIQUE DE
REFINANCEMENT
La politique de refinancement, principal mode d'intervention
de la BEAC, s'exécute via le marché monétaire. Cette
politique est mise en oeuvre sous forme d'avance sur titres, et revêt
deux formes :
? une action par les quantités (objectif de
refinancement). Ici, la BEAC s'appuie sur l'exercice de programmation
monétaire pour arrêter les objectifs de croissance des
agrégats monétaires et de refinancement compatibles avec la
réalisation des objectifs finals de la politique monétaire. En
effet, dans le cadre des accords de mobilisation, la BEAC distingue parmi les
titres de créances inscrits à l'actif des établissements
de crédit, ceux qui
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
peuvent servir de supports à ses concours. Elle
arrête ainsi, de façon trimestrielle, un objectif de refinancement
qui représente la limite maximale des avances qu'elle est
disposée à accorder aux établissements éligibles au
niveau 2 du marché monétaire. Cet objectif peut être
dépassé par Etat si le taux de couverture extérieure de la
monnaie est globalement satisfaisant pour la Zone et s'il existe des
facultés d'avances disponibles recensées au niveau des
établissements de crédit éligibles. A cet effet, il est
prévu un mécanisme d'interventions ponctuelles assorti de
conditions de taux spéciales. En revanche, cet objectif devient un
plafond rigide si le pays est en programme avec le FMI ou si le taux de
couverture extérieure se dégrade profondément en se
situant en deçà de 20 %.
? une action par les prix (taux d'intérêt) qui
s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique des taux de la Banque. Les
avances sont accordées à un taux d'intérêt (TIAO,
soit le Taux d'Intérêt des Appels d'Offres) fixé par le
Comité de Politique Monétaire, suivant les objectifs de la
politique monétaire. De plus, la BEAC ponctionne de la liquidité
par le biais des appels d'offres négatifs, à un taux
d'intérêt fixé par le Comité de Politique
Monétaire (Taux d'intérêt sur les placements ou TISP).
II.II.2.2.2. - LA POLITIQUE DES RESERVES
OBLIGATOIRES
L'article 20 des Statuts de la BEAC prévoit que le
Comité de Politique Monétaire peut prendre toutes les
dispositions pour imposer aux établissements de crédit la
constitution de réserves obligatoires. Le recours aux réserves
obligatoires vise à « mettre en banque » le système
bancaire, c'est-à-dire, à le contraindre au refinancement lorsque
les facteurs autonomes de la liquidité bancaire engendrent un
excédent de monnaie centrale pour les établissements de
crédit. Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action
structurelle, sont un complément à la politique du
refinancement.
Au vue de ce qui précède, force nous est
donnée de conclure que la politique de crédit
généreuse d'avant 1990 que les entrepreneurs regrètent
tant aujourd'hui relevait de la forte implication de l'Etat dans le
système bancaire camerounais ; notamment avec le rôle non
important que jouait le MINEFI en lieu et place des organes de
régulation indépendants. Ce qui a débouché sur une
crise bancaire dont les conséquences n'ont pas été
négligeables. D'où la restructuration dudit système qui a
suivi cette crise et qui était axée sur la nouvelle politique
monétaire, traduite par une intervention accrue de la BEAC sur le
marché monétaire via les instruments de la politique
monétaire tels que le refinancement des banques et la politique des
reserves obligatoires.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun51.png)
47
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
En somme, la relation banque-entreprise telle que
présentée dans le cadre de cette partie, a necessité que
nous passions d'abord en revue le concept de l'endettement bancaire de
entreprises dans un contexte d'économie d'endettement telle qu'elle
existe au Cameroun. Car, la problématique de financement des entreprises
dans le monde et au cameroun en particulier trouve en partie son explication
dans cet argumentaire. Bien que l'asymétrie informationnelle entre
entrepreneurs et banquiers reste un motif non négligeable qui
expliquerait aussi le comportement actuel des banques camerounaises.
Cette situation est d'autant plus renforcée vue le
nombre d'offreurs de services bancaires qui existe sur le marché
bancaire camerounais et la réglémentation bancaire dont les
organes indépendants de la sous région sont aujourd'hui les
garants.
Mais, bien que les banques et les entreprises se
rejètent mutuellement la faute, il serait nécessaire de faire une
analyse approfondie dans la suite de ce travail. Notamment en nous appuyant sur
les difficultés rencontrées par les promoteurs au niveau de
l'analyse de demandes de crédit par les gestionaires de fonds de
commerce, et plus loin, nous réaliserons une étude empirique pour
essayer de ressortir l'impact de ce phénomène sur la croissance
économique du pays.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun52.png)
48
DEUXIEME PARTIE
LES DIFFICULTES D'ACCES
DES PME AUX FINANCEMENTS
BANCAIRES ET IMPACT SUR
LA CROISSANCE
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun53.png)
49
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
A l'échelle mondiale, les Petites et Moyennes
Entreprises (PME) représentent plus de 95% d'entreprises et
génèrent plus de la moitié des emplois et du PIB non
agricole. Le rôle que peuvent jouer les PME est par conséquent
décisif pour assurer une croissance dynamique du pays dans le cadre de
l'économie de marché, occuper une population active de plus en
plus nombreuse, réduire la pauvreté et favoriser le
progrès.
Au Cameroun, suivant les dispositions de la loi n°
2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des PME, l'ensemble des
entités économiques regroupées sous les termes PME
regroupe toutes les entreprises qui emploient au plus 10 personnes et dont le
chiffre d'affaire n'excède pas un milliards de FCFA. Mais ce secteur
reste mal connu, car les outils statistiques mis en place pour le «
monitoring » de l'économie n'intègrent pas toujours les
données de ce secteur.
Toutefois certaines études spécifiques
réalisées ont permis d'avoir une idée du rôle de ce
secteur dans l'économie camerounaise et de son potentiel,
c'est-à-dire l'ensemble des ressources que possède en puissance
cette catégorie d'entreprises et qui sont susceptibles de permettre aux
PME de jouer un rôle majeur dans l'économie en vue de l'atteinte
des objectifs de croissance et de création d'emplois visés par le
Cameroun.
Pourtant le financement bancaire de ces PME ne s'avère
pas toujours aisé, car les promoteurs d'entreprise de façon
générale et particulèrement au Cameroun, font face
à de nombreuses difficultés. Ce qui entraine des implications
remarquables sur la croissance vue l'importance du nombre de PME dans le tissu
économique camerounais.
L'objet de cette deuxième partie consistera donc
à démontrer l'impact socio-économique des
difficultés d'accès de cette catégorie d'entreprise au
financement bancaire. Mais avant, nous nous atèlerons à
démontrer dans notre chapitre troisième les difficultés
rencontrées, et dans le quatrième, nous tenterons d'analyser
cette situation à travers une étude empirique.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun54.png)
50
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
CHAPITRE III : LE FINANCEMENT BANCAIRE DES ENTREPRISES
AU CAMEROUN
Les PME tiennent une place essentielle dans les
économies des PVD. Elles créent des emplois à la mesure
des compétences locales et permettent la satisfaction à moindre
coût des besoins élémentaires. Le secteur des PME fait
preuve de plus de dynamisme que le secteur public dont la plupart des
entreprises restent à la recherche d'un véritable
équilibre. Il présente aussi un avantage d'autonomie par rapport
à certaines grosses entreprises privées trop dépendantes
de l'extérieur pour leurs approvisionnements ou pour leurs ventes. Une
enquête menée par le CRETES (Centre de Recherche et d'Etudes en
Economie et Sondage) montre que seulement 31% du financement des PME
camerounaises est d'origine bancaire, le reste étant fourni par les
tontines, l'épargne personnelle et accessoirement par la famille, les
fournisseurs et les autres sources étrangères. Ce résultat
de l'enquête de CRETES est la preuve que la relation banque-entreprise
est emprunte d'une certaine méfiance ; les deux parties se rejettent
mutuellement les causes de cette méfiance et s'accusent également
de manquer de professionnalisme.
Le présent chapitre a pour objet de présenter la
perception que chaque partie a de l'autre. Les deux parties on vient de le
souligner, entretiennent la méfiance dans leur rapport réciproque
et celle-ci peut être dévastatrice pour la croissance. Dans cette
optique, il s'agira dans un premier temps d'exposer les contours de cette
méfiance (I) avant d'analyser par la suite, ses implications sur la
croissance (II).
III.I - LA RELATION BANQUE-PME AU CAMEROUN : UNE
RELATION EMPRUNTE D'UNE MEFIANCE MUTUELLE
Quelles sont les raisons qui poussent les banques à
afficher une attitude réservée lorsqu'il s'agit de financer les
PME ? Quels sont les reproches que les PME adressent aux banques en rapport
avec leurs besoins de financement ? C'est à ces deux questions qu'on
tentera de donner une réponse dans les lignes qui vont suivre.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun55.png)
51
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun56.png)
52
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun57.png)
53
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun58.png)
54
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun59.png)
55
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun60.png)
56
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun61.png)
57
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
III.I.1 - LES RAISONS D'UN ENGAGEMENT RESERVE DES BANQUES
CAMEROUNAISES DANS LE FINANCEMENT DES PME
L'enquête menée par DIAL et DSCN (1993)25
a montré que pour l'exercice 1990/91, 85 % des industries de 20
employés et plus ont eu besoin d'un crédit pour financer leurs
investissements. Parmi celle-ci, 70 % ont eu des difficultés à
l'obtenir. Le coût du crédit est évoqué par 28 % des
PME et le fait que les banques prêtent difficilement par 42 %. Bien que
l'échantillon d'entreprises interrogées soit trop faible pour
être représentatif (18 cas), des entretiens effectués en
mars 1996 avec les directeurs financiers de certaines industries confirment
cette tendance (l'annexe n° 4 présente la liste de ces entreprises)
: les petites et moyennes entreprises (étrangères ou
camerounaises) n'arrivent pas à se procurer du crédit, que ce
soit pour le financement de l'exploitation ou des investissements.
L'enquête a également révélée deux autres
réalités : premièrement, si les grandes entreprises
camerounaises n'ont pas de problèmes pour financer leur exploitation,
par contre, le financement des investissements est moins évident ;
deuxièmement les grandes entreprises étrangères n'ont pas
à proprement parler, de problème de financement justement parce
qu'elles disposent de sources de financement variées.
L'enquête de DIAL et de la DSCN a mis en évidence
une vérité : au Cameroun, les entreprises, qu'elles soient
petite, moyennes ou grandes, éprouvent beaucoup de difficultés
pour accéder au financement bancaire. Les raisons qui poussent les
banques installées au Cameroun à la méfiance dans le
financement des entreprises sont nombreuses et multiples. Mais dans le cadre de
ce travail, on se limitera à quelques raisons non moins
évocatrices à savoir : le caractère apparent de la
surliquidité bancaire, la contrainte des normes prudentielles, les
risques encourus par la banque dans le financement des PME, l'importance des
créances douteuses,
III.I.1.1 - LA SURLIQUIDITE APPARENTE DES BANQUES
Pour accorder un crédit26, de manière
générale, les banques ont les possibilités suivantes :
? octroyer une partie de l'épargne qu'elles viennent de
collecter,
25 Direction de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale du Cameroun
26 Cette approche correspond à celles des
banquiers (les dépôts font les crédits), elle s'oppose
à l'approche macroéconomique (les crédits font les
dépôts).
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
? réorienter l'épargne préalablement
allouée qui leur est remboursée,
? récupérer des liquidités auprès
de la Banque Centrale en refinançant certains crédits non encore
arrivés à échéance,
? emprunter aux autres banques (via le marché
interbancaire), à la Banque Centrale, ou à l'étranger
(notamment auprès des maisons-mères)
La mobilisation des ressources par ces différents
canaux constitue la capacité d'offre de crédit. Au Cameroun,
cette capacité a été renforcée après la
restructuration des banques dans les années 90. En effet, à la
suite des réformes bancaires et monétaires de 1990, le vrai
défi était de favoriser la mobilisation par les banques de
l'épargne nationale, préalable indispensable à
l'investissement. Les dépôts à vue ont progressé de
30 % entre 1988 et 1990 et les dépôts à terme de 17 % entre
1988 et 1991 (JOSEPH, 1998). On peut légitimement attribuer ce regain de
confiance vis-à-vis du secteur bancaire à l'aboutissement des
réformes, et particulièrement à la mise en place du
marché monétaire au sein de la zone BEAC à partir de
juillet 1994. Toutefois, au cours de 1992 et 1993, l'anticipation de la
dévaluation a incité beaucoup de déposants à placer
leurs avoirs à l'étranger et notamment en France : entre le 31
décembre 1991 et le 31 décembre 1993, les dépôts
à vue ont chuté de 42 % et les dépôts à terme
de 18 %. Afin de stopper la fuite des liquidités, la fin de la
convertibilité extérieure du FCFA a été
déclarée en août 1993. Cette mesure fut
complétée en septembre 1993 par la fin de la
convertibilité des billets entre les deux zones UMOA (Union
Monétaire Ouest Africaine) et CEMAC. Certes, la fuite des
dépôts a été ralentie27 mais elle n'a pas
été stoppée car, de manière
détournée, de nombreux agents ont pu continuer à sortir
des billets. Par exemple, En 1995, les dépôts à vue ont
chuté de 16 % (en réel) et les dépôts à terme
de 12 % car les agents manquaient de confiance dans le système bancaire.
En effet, depuis le second semestre 1995, il était déjà
question de nouvelles restructurations qui ne pouvaient pas rassurer les
épargnants. Ainsi, pour éviter que leurs dépôts
soient bloqués, les agents ont retiré leurs liquidités du
système bancaire engendrant une situation proche de paniques bancaires
(AGLIETTA et MOUTOT, 1995). Entre décembre 1995 et avril 1997, les
dépôts à vue ont progressé de 3 % et les
dépôts à terme ont chuté de 21 % (en nominal). En
revanche, au cours de l'année 1997, la liquidité bancaire s'est
nettement améliorée dans son ensemble. Comme il apparaît au
graphique d'annexe 1, cette amélioration s'est
poursuivie de manière satisfaisante, car les variations ont
été par exemple de +53 % de 1997 à 2000, de +27 % de 2000
à 2003, et enfin plus de 100 % de 2003 à 2006.
27 La chute des dépôts bancaires est beaucoup moins
importante en 1993 qu'en 1992
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Une autre réalité de cette évolution est
que la capacité d'offre de crédit n'est qu'apparente, dans la
mesure où les dépôts collectés sont essentiellement
à court terme qui ne peuvent être utiles qu'à la
distribution des crédits à court terme. Or, ces crédits
financent généralement les opérations de court terme
à rentabilité immédiate comme le commerce
général de distribution et l'import-export; ils ne peuvent donc
pas financer les investissements à moyen et long terme, parce que les
banques camerounaises à cause de la faible transformation des
dépôts à court terme en emplois en moyen et long terme. En
fait, la capacité de transformation par les banques de leurs
dépôts à cour terme en emplois longs étant
très limitée, les banques ne peuvent jouer qu'un rôle
marginal0 dans le financement des investissements des entreprises. Or dans la
structure passée et actuelle des ressources des banques, les
dépôts à court terme sont les plus importantes.
Il vient donc que constituée pour l'essentiel des
dépôts à court terme, la liquidité bancaire au
Cameroun n'est qu'apparente. D'ailleurs, certains dirigeants des banques ne se
privent pas des déclarations du genre « les banques camerounaises
se trouvent dans une situation de surliquidité en trompe oeil »
III.I.1.2 - LA CONTRAINTE DES RATIOS PRUDENTIELS
Pour éviter les errements d'avant les réformes
monétaires et financières de 1990, il a été
créée comme cela a été souligné plus haut,
la COBAC, qui est un organisme de surveillance et de contrôle de
l'activité bancaire. La COBAC a mis en place des ratios prudentiels qui
s'imposent aux banques et qu'elles sont tenues e respecter à titre
indicatif, on peut citer :
Le but de ces ratios est de limiter la prise de risques
inconsidérés par les banques (ratios de solvabilité) et de
garantir aux déposants de pouvoir récupérer leurs
placements dès qu'ils le désirent (ratios de liquidité).
Selon le rapport d'activité de la COBAC de 1992/93, "la
solvabilité s'entend comme l'aptitude d'un établissement de
crédit à faire face en toutes circonstances à ses
engagements au moyen de ses ressources propres". Selon le même rapport,
"la liquidité d'un établissement de crédit est sa
capacité à honorer ses engagements à vue ou à
très court terme". Du fait de ces ratios, les banques ne peuvent
transformer toutes les ressources qu'elles ont collectées.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
III.I.1.3 - L'IMPORTANCE DES CREANCES DOUTEUSES ET
IRRECOUVRABLES
Bien que les banques camerounaises aient été
restructurées, leurs bilans étaient en 1995 encore
encombrés par les créances douteuses qui représentaient en
moyenne 32 % des portefeuilles. Cette situation a même empiré, les
créances douteuses ayant atteint 36 % des portefeuilles à la date
du 28 février 1997, soit un montant de plus de 110 milliards. De 1997
à 1999, leur progression a été de 34 %. Bien que, entre
2000 et 2001, la tendance soit plutôt à la baisse, le niveau des
créances douteuses reste préoccupant ; on a même
enregistré une légère progression depuis 2003. Les
ressources collectées dans le passé étaient
immobilisées et ne pouvaient être dirigées vers de nouveaux
investissements. Si toutes les catégories d'agents économiques
sont responsables des créances douteuses, beaucoup d'entre elles
proviennent de l'Etat28 et des organismes publics : selon la Banque
Mondiale, en 1995, les arriérés du secteur public (Etat plus
entreprises publiques) envers les banques commerciales se chiffraient à
246 milliards de FCFA129. La part des crédits accordés
à l'Etat a considérablement progressé depuis les
premières restructurations de 1989, passant de 10 % à 31 % des
crédits totaux accordés par les banques et ce malgré
l'exclusion à partir de 1991 des bilans des banques liquidées. Du
point de vue des banquiers, les mesures accompagnant la dévaluation ont
permis d'alléger la dette extérieure mais n'ont pas
concerné la dette de l'Etat et ce sont les banques qui continuent de la
financer de manière indirecte. Certes, il est vrai, le problème
du financement de l'Etat est en fait beaucoup plus large que les
créances douteuses qu'il a directement suscitées. Dans cette
optique, PEYRARD (1992) estime en effet que l'Etat et le secteur public sont
à l'origine d'une bonne part des créances douteuses du secteur
privé. Les entreprises privées n'ont pu honorer leurs engagements
car le secteur public n'a pas payé ses commandes. Cet aspect est
fondamental même aujourd'hui, pour comprendre la frilosité
actuelle des banques à l'endroit des entreprises. Il est vrai, l'Etat a
certes respecté certaines des conditionnalités imposées
par le FMI, mais il a masqué le déficit public en le
transférant dans le système bancaire.
Il reste que malgré la restructuration, la
vulnérabilité du secteur bancaire camerounais
28 Les crédits destinés
à l'Etat posent également un problème d'efficacité.
Selon King et Levine (1992), les pays au sein desquels le ratio "crédits
destinés à l'Etat / crédits totaux " est le plus important
sont ceux pour lesquels le secteur financier a peu d'effet sur la croissance
économique via l'efficacité des investissements.
29 Les sources de calcul de la Banque
Mondiale et du bulletin des Etudes et Statistiques de la BEAC sont
différentes car selon les données BEAC, la totalité des
créances (saines et douteuses) accordées à l'Etat et aux
entreprises publiques n'est que de 217 milliards de FCFA au 31/12/1995.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
S'est sensiblement accrue depuis bientôt une dizaine
d'année. En effet, il y a maintenant quatre banques menacées
d'insolvabilité et une cinquième serait elle aussi en
difficulté (contre trois à fin 2010) pour trois raisons :
y' ces banques sont confrontés à des
problèmes de mauvaise gestion, dus en particulier à leurs
prêts à des parties liées;
y' il demeure impossible de mettre sur pied des plans de
restructuration viables pour les banques qui sont déjà en
difficulté;
y' les ressources humaines de certaines banques sont mal
équipées pour faire face aux exigences des conditions changeantes
du marché.
Les fonds propres nets négatifs liés aux pertes
sur prêts non productifs (PNP) de l'une des plus grandes banques
intérieures ont été estimés à 60 milliards
de francs CFA (contre des actifs évalués à 113 milliards
de francs CFA), outre le montant estimé à 20 milliards de francs
CFA pour les autres banques en difficulté. Le nombre des banques en
difficulté et la part importante du marché de détail sous
leur contrôle constituent un risque. Il est vrai que la quasi-inexistence
de prêts interbancaires réduit le risque de contagion, mais la
faillite d'une banque pourrait toutefois précipiter une perte de
confiance dans d'autres banques sous-capitalisées. Le principal risque
lié aux éventuelles fermetures bancaires serait donc de nuire
à la réputation des banques en ébranlant la confiance du
public dans le système bancaire et le pouvoir des instances de
contrôle.
La situation ci-dessus décrite conduit à se
poser la question de savoir si le système bancaire camerounais est en
crise permanente et sa restructuration également permanente.
Il est clair qu'un climat bancaire et financier non assaini
conduit évidemment les banques à être plus regardantes par
rapport aux risques qu'elles prennent et donc à rendre plus difficile
l'accès des entreprises aux différents crédits
bancaires.
III.I.1.4 - LES DIFFICULTES DE DETERMINATION DES
RISQUES DES PROJETS A PARTIR DES SITUATIONS COMPTABLES DES PME
Selon CAPRIO et HONOHAN (1991), en raison de
l'asymétrie d'informations, les banques sont parfois incapables
d'évaluer la probabilité de défaut des projets pour
lesquels elles sont sollicitées et préfèrent rejeter les
demandes au lieu de prendre le risque de s'engager dans des projets trop
risqués. Le fait qu'une entreprise produise des éléments
comptables n'est pas toujours suffisant pour réduire l'asymétrie
d'informations, car ces documents,
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
quand on se réfère aux manipulations qui les
entourent lors de leur confection, ne sont pas fiables. En effet, les
entreprises établissent souvent trois déclarations statistiques
et fiscales (DSF) : la première a un usage interne, la deuxième
est destinée aux impôts et à la Direction de la Statistique
et de la Comptabilité Nationale et la troisième à la
banque. L'audit de ces documents par des commissaires aux comptes
assermentés n'est pas un critère de fiabilité en raison
des problèmes de corruption. Bien que les banques aient des logiciels
pour retraiter les bilans et déceler les incohérences, il n'en
demeure pas moins qu'elles ont toujours du mal à évaluer le
risque des entreprises.
III.I.1.5 - LA MISE A L'ECART DES PROJETS A PROBABILITE
D'ECHEC TROP ELEVE
Pour prendre la décision de mettre à
l'écart de sa politique de crédit les projets à
probabilité d'échec trop élevé, les banques
évaluent tour à tour le comportement de l'investisseur, la
probabilité de réalisation de l'état défavorable de
la nature, avant de prendre par la suite la décision.
III.I.1.5.1 - L'EVALUATION DU COMPORTEMENT DE
L'INVESTISSEUR
Avant d'étudier le risque spécifique du projet,
les banques s'intéressent d'abord à la personnalité et
à la surface financière de l'investisseur. Autant les banques
camerounaises manquent d'informations comptables fiables, autant il leur est
relativement facile d'obtenir des renseignements sur les emprunteurs potentiels
en raison de la taille relativement faible du marché et de la
densité du tissu social. Lorsqu'un entrepreneur les sollicite, elles
cherchent à savoir s'il connaît le secteur du projet, si c'est un
homme de terrain, s'il maîtrise la technique du projet. Elles
évaluent s'il va respecter ses engagements, autrement dit s'il les
préviendra dès que l'entreprise aura des problèmes. Les
banques cherchent surtout à savoir si l'entrepreneur ne confondra pas
les bénéfices de l'entreprise avec ses revenus.
III.I.1.5.2 - L'EVALUATION DE LA PROBABILITE DE
REALISATION DE « L'ETAT DEFAVORABLE » DE LA NATURE
L»état défavorable de la nature est
lié à la réalisation de trois risques : le risque
spécifique du projet, une mauvaise anticipation de la demande en raison
d'une méconnaissance du secteur, et la réalisation d'une variable
purement aléatoire que ni la banque ni l'entreprise ne peuvent
anticiper.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Pour déterminer le risque spécifique du projet,
la banque s'appuie sur des critères techniques (recours à des
ingénieurs spécialisés) et sur des données
comptables (bilans antérieurs et états prévisionnels).
Pour ce qui est du risque du projet ; les banques établissent un
équilibre entre les différents secteurs envers lesquels elles
s'engagent et décident, selon chaque secteur, d'intervenir plutôt
en amont ou plutôt en aval. Elles étudient ses
débouchés, sa structure (concurrentielle, oligopolistique ou
monopolistique), et les principaux opérateurs présents. Quant au
risque purement aléatoire, les banques savent qu'au Cameroun, la
probabilité de réalisation de "l'état défavorable"
de la nature est très importante. Elles demeurent très prudentes
pour s'engager même si l'entrepreneur paraît "solide", même
si le risque spécifique du projet est relativement faible et même
si le marché semble présenter des débouchés
conséquents. L'importance du risque au niveau macroéconomique
conduit les banques à adopter un comportement attentiste.
III.I.1.5.2 - LA DECISION DE FINANCEMENT DE LA
BANQUE
En général, la décision finale d'accorder
un crédit par une banque, est prise de deux manières. Soit le
responsable du suivi du dossier établit l'analyse du risque, soit ce
travail est confié à une cellule spécialisée. Dans
le premier cas, le personnel rencontre le client, analyse le risque et prend la
décision d'accorder ou de refuser le crédit. Dans ce type
d'organisation, le responsable du suivi du dossier connaît le
comportement de l'entrepreneur et tous les aspects du projet. Les banques qui
fonctionnent de cette manière mettent en avant la relation de
clientèle.
Dans le deuxième cas, les spécialistes de
l'analyse du risque ont plus de recul que les responsables du suivi du dossier.
De plus, grâce à ce mode de fonctionnement, les banques
centralisent l'information. Cependant, les analystes sont moins aptes à
apprécier le degré de confiance dans le comportement de
l'emprunteur.
III.I.1.6 - L'IMPOSIBILITE D'EVITER LES PERTES A LA
BANQUE EN CAS DE DEFAILLANCE DE L'ENTREPRISE
Il apparaît de plus en plus qu'en cas de
défaillance de l'entreprise emprunteuse, la créance de la banque
entre dans la catégorie des créances irrécouvrables, s'il
n'existe pas de garanties ; leur absence rend le recouvrement de la
créance bancaire difficile.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun62.png)
58
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
III.I.1.6.1 - L'ABSENCE DE GARANTIES
Les banques exigent le dépôt des garanties
à leurs guichets parce que celles-ci ont un double rôle. Elles
entraînent une diminution de la probabilité de défaut de
l'emprunteur30 liée au risque d'aléa moral
(l'emprunteur fera tous les efforts pour rembourser la banque afin de ne pas
perdre la garantie fournie) et elles réduisent la perte de la banque en
cas de réalisation du risque. Les garanties demandées par les
banques sont des cautions des maisons-mères ou des principaux
actionnaires, des sûretés personnelles, des cautions
hypothécaires et des nantissements de matériel productif. La
contre-garantie d'une banque étrangère de premier rang
évite à l'emprunteur d'avoir à payer la prime de risque.
Sur les garanties apportées par les entreprises, les banques tiennent
compte du risque de vol et de dépréciation. Beaucoup
d'entreprises n'ont pas accès au crédit bancaire car elles ne
peuvent pas satisfaire les exigences des banques en matière de
garanties, ce qui limite leur accès au financement bancaire.
III.I.1.6.2 - LE DYSFONCTIONNEMENT DES PROCEDURES DE
RECOUVREMENT
En cas d'insolvabilité de l'entreprise, les
créanciers peuvent initier des procédures de recouvrement
collectives. L'inefficacité des procédures et l'incapacité
pour les banques de réaliser les garanties et de pouvoir
récupérer leurs créances explique en grande partie leur
comportement frileux vis-à-vis de sa clientèle en
général et des entreprises en particulier. Cet aspect nous
paraît fondamental et nous allons maintenant faire le point sur le
déroulement des procédures de recouvrement collectives dans la
partie francophone du Cameroun. Il existe des lois sur les faillites qui
réglementent le processus de sortie des entreprises. Selon ATIYAS (1995)
ces lois peuvent être analysées de deux manières :
y' elles peuvent être
considérées comme un moyen de restructurer les entreprises
solvables à long terme et qui traversent une crise d'illiquidité.
En effet, si une entreprise est surendettée et peu performante, une
restructuration (changement d'équipe de direction, réduction de
la dette, abandon des actifs non performants) peut permettre de retrouver un
niveau de rentabilité satisfaisant.
y' Elles peuvent être perçues
comme un moyen de forcer le respect des contrats de dette. D'un point de vue
micro-économique, la sortie est une sanction envers une
30 L'analyse de Stiglitz et Weiss selon laquelle une augmentation
des collatéraux a un effet incitatif positif qui est plus que
compensé par un effet sélectif négatif n'est pas valable
dans la réalité où l'apport de garanties reste un moyen de
diminuer le risque du projet.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun63.png)
59
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
entreprise non rentable. Sa disparition permet un transfert de
ressources vers d'autres entreprises plus rentables.
Cependant, la vérité est que le système
judiciaire camerounais ne protège pas suffisamment les banques.
Celles-ci se plaignent et ne comprennent pas toujours que dans la
majorité des litiges les opposant à leur clientèle, le
système judiciaire se range du côté de celle-ci et cela est
surtout vrai en ce qui concerne la clientèle entreprise. Un
système judiciaire qui n'appuie pas les banques dans le recouvrement de
leurs créances ne peut pas les encourager à financer
l'investissement les entreprises.
III.I.1.7 - LE ROLE DE LA NOUVELLE POLITIQUE
MONETAIRE
La nouvelle politique monétaire de la BEAC issue des
réformes monétaires de 1990 a pour objectifs : la lutte contre
l'inflation, l'équilibre extérieur et la défense de la
monnaie qui est le Franc CFA. Pour atteindre ces objectifs, la BEAC applique la
programmation monétaire au Cameroun depuis janvier 1991 et dans les cinq
autres Etats depuis janvier 1992. Celle permet à l'autorité
monétaire qu'est la BEAC de déterminer le rythme de croissance de
la masse monétaire, en fonction de certaines variables
macroéconomiques et de la conjoncture économique sur une
période donnée avec toutefois la possibilité de
révision et/ou de réajustement au regard de l'évolution
des grandeurs réelles. Pour cela la BEAC s'appuie sur un certain nombre
de variables dont notamment : le PIB, les AEN (avoirs extérieurs nets)
le SBP (solde budgétaire public) et le NGP (niveau général
des prix).
Au regard de ce qui précède, on peut dire que la
programmation monétaire permet de lier la création
monétaire à l'évaluation précise des besoins de
financement, sous la contrainte du respect des équilibres qui
dépendent du solde de la balance courante, et du solde de la
dépense publique. Un tel permet à la BEAC de maîtriser la
création monétaire par les banques. L'existence d'un
marché interbancaire depuis 1994 a complètement modifié la
relation entre les banques et la BEAC (voir Schéma 1). Désormais
aucune banque, notamment celles qui ont déficitaires ne peuvent plus se
refinancer auprès de la BEAC, sans d'abord passer par le marché
interbancaire. Cette contrainte de passage par le marché interbancaire
se justifie par le fait que la BEAC veut s'assurer que les banques ont
épuisé toutes les possibilités qui s'offrent à
elles sur ce marché avant de recourir au refinancement de la Banque
Centrale.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun64.png)
60
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Cette contrainte signifie également que les banques ne
pourront plus faire appel directement et de façon automatique au
refinancement de la Banque Centrale pour satisfaire la demande de crédit
de leur clientèle entreprise, comme c'était le cas après
les Accords de Brazzaville de novembre 1972, puisque l'offre de monnaie est
désormais conditionnée par le respect des grands
équilibres sus-rappelés. La programmation monétaire exclut
par conséquent toute politique de crédit laxiste.
III.I.2 - LES REPROCHES DES PME AUX BANQUES
CAMEROUNAISES
Les PME reprochent aux banques leur excès de
bureaucratie et de formalisme dans la constitution des dossiers demande de
crédit d'investissement, l'exigence de nombreuses garanties, les
coûts de transactions élevés, une politique discriminatoire
de leur politique de crédit, le coût élevé du
crédit et enfin une tendance très poussée au financement
à court terme.
III.I.2.1 - L'EXCES DE BUREAUCRTIE ET DE FORMALISME
DANS LA CONSTITUTION
DES DOSSIERS DEMANDE DE CREDIT D'INVESTISSEMENT
Pour beaucoup de promoteurs des PME, la constitution d'un
dossier de demande d'un crédit d'investissement s'apparente à un
véritable calvaire, tout au moins quant on se réfère au
types et au nombre de documents généralement exigés par
les banques lorsqu'il s'agit d'un projet d'investissement. Bien plus, non
seulement le personnel des banques ne donnent pas aux promoteurs des PME les
informations à la constitution du dossier de demande de crédit en
une seule fois, mais surtout, ceux-ci sont soumis à plusieurs aller et
venir entre la banques et les différents services publics et
privés auprès desquels ils pourraient obtenir les documents
exigés par le banquier. Cet excès de bureaucratie et de
formalisme rallonge inutilement les délais de constitution d'un dossier
de demande de crédit d'investissement, avec parfois l'abandon de
certains promoteurs des PME qui ne supportent pas les tracasseries
administratives qui semblent être la règle au Cameroun.
Il ne s'agit pas ici pour les banques d'accorder un
crédit d'investissement sans un dossier qui sous-tend la demande de la
PME, comme cela se faisait avant la crise bancaire du
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun65.png)
61
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun66.png)
62
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun67.png)
63
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun68.png)
64
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
milieu des années 8031 ; un tel comportement
des banques serait alors inadmissible, voire suicidaire pour elles. En fait il
est question ici pour les banques, de donner la bonne information aux
investisseurs, pour que la constitution des dossiers de demande de
crédit d'investissement soit empreinte de moins de bureaucratie et de
formalisme.
III.I.2.2 - L'EXIGENCE DES GARANTIES
Pour bénéficier d'un crédit
d'investissement, il faut que le projet à financer dégage une
certaine rentabilité. Mais la question qui se pose alors à ce
niveau de l'analyse, est celle de savoir si les banques peuvent se satisfaire
de ce seul critère. Dans les pays développés où la
relation banque-entreprise est une relation de confiance réciproque, il
est possible de répondre à cette question par l'affirmative. Par
contre, dans les PVD où le plus souvent c'est la méfiance voire
la suspicion sur lesquelles reposent la relation banque-entreprise, la
réponse est évidemment non ! En effet, dans ces pays même
si un projet d'investissement dégage une rentabilité
satisfaisante, la banque exigera toujours des garanties et elle
privilégiera surtout les garanties réelles (hypothèques
sur immeubles bâtis ou non) ; or les PME, surtout celles qui sont en
création et qui doivent louer un ou plusieurs locaux pour implanter
leurs installations, n'ont pas toujours la possibilité de produire une
garantie réelle. L'absence de garantie réelle constitue par
conséquent, un facteur explicatif des difficultés d'accès
des PME au financement bancaire [(NGO NTOMB (2008) et ]. En conséquence,
on ne peut pas condamner la banque d'exiger des garanties à son client
en contre partie du crédit qu'elle va lui accorder, étant
donné que celles-ci réduit le risque et surtout, dissuade le
client d'abuser de la confiance placée en lui. Bien plus, lorsqu'il
s'agit de financer les PME, les garanties sont encore plus nécessaire et
indispensables, car il s'agit-là d'un sous-secteur à grand
risque. Toutefois, il y a des limites dans la demande des garanties car
celles-ci ne doivent pas couvrir cinq cent fois le risque du banquier. Le cumul
des garanties peut se révéler anti économique parce
qu'immobilisateur de facteurs de production pendant toute la durée du
crédit.
III.1.2.3 - LE COUT ELEVE DU CREDIT
Les réformes monétaires et financières des
années 90 ont également concerné le taux
d'intérêt. La réforme sur les taux d'intérêt a
abouti à la libéralisation financière au sens où
31 La politique laxiste du crédit pendant cette
période avait été telle que parfois, aucun dossier ne
sous-tendait la demande de crédit. Cette pratique s'est traduite par
l'accumulation d'importantes créances irrécouvrables qui ont mis
à mal la solvabilité des banques.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
MCKINNON ET SHAW (1973) l'ont analysé. Cette
libéralisation des taux a eu pour conséquence un mouvement
à la hausse continue des taux débiteurs ; ceux-ci vont atteindre
le point culminant avec la dévaluation du FCFA de 994, soit 16 % et 17 %
pour le taux de base et 24 % et 29 % pour le taux de sortie. Selon ATTOUH
(2006), des taux d'intérêt aussi élevés, ont conduit
les banques à développer un mécanisme
auto-répressif différent de celui de Mckinnon-Shaw. Tout
investisseur rationnel, refusera de s'endetter auprès d'une banque
à ces taux. En conséquence, des taux d'intérêt aussi
élevé ne sont pas sans conséquence négative sur
l'investissement. En effet, si on se réfère aux statistiques
monétaires de la BEAC, il apparaît qu'entre 1990 et 1997, les
crédits à l'économie ont enregistré une croissance
négative qui s'est répercuté sur l'investissement et
celui-ci a diminué d'environ 10 %. ATTOUH (2006) note avec pertinence
qu'il s'agit là d'une évolution contraire à ce qui se
passait entre 1973 et 1989, dans la mesure où pendant cette
période, le taux d'intérêt était un instrument de
stimulation de l'investissement et d'orientation sectorielle du
crédit.
III.1.2.4 - LES COUTS DE TRANSACTION ELEVES
Les coûts de transaction comprennent : les frais de
dossier et de mise en place du crédit, les frais de convention (frais de
notaire). Les frais de dossier et de mise place du crédit ne sont pas
réglementés par l'Autorité monétaire ; ils sont
fixés par chaque banque. Les frais de convention sont
déterminés par la réglementation en vigueur en fonction du
montant du crédit. Si les banques argumentent que les frais de dossier
et de mise en place du crédit sont nécessaires parce qu'ils
permettent d'amortir les coûts de gestion pendant l'instruction des
dossiers de crédit, les promoteurs des PME jugent ces frais trop
élevés. Ils peuvent par conséquent les dissuader de
demander les crédits.
III.1.2.5 - LA POLITIQUE CREDIT DISCRIMINATOIRE DES
BANQUES
Pour qu'une banque accepte de financer un projet
d'investissement, il faut que ce projet soit rentable, il faut qu'elle s'assure
qu'elle minimise le risque. En général, le critère de
rentabilité mis en avant part les banques, les amène à
développer délibérément une politique
discriminatoire de distribution des crédits. En effet, la politique de
crédit mise en place exclut du service bancaire le paysan, le petit
entrepreneur, les artisans et les PME. Cette exclusion s'explique par le fait
que les banques au Cameroun s'en tiennent aux données classiques pour
apprécier la demande de crédit de ce type d'opérateurs
économiques. Comme le souligne
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
ATTOUH (1980), cette discrimination dans la politique de
distribution de crédit est accentuée par toute une gamme de
formalités administratives auxquelles la grande entreprise
échappe, mais qu'on impose aux paysans, aux petits entrepreneurs, aux
artisans et aux PME. Par ailleurs, au Cameroun, il est plus facile d'obtenir un
crédit pour acquérir une moto ou une voiture que pour
créer un hectare de banane-plantain par exemple. D'autre part,
l'autofinancement de 20 % du montant total des investissements des entreprises,
actuellement imposé aux promoteurs contribue à renforcer la
politique discriminatoire de crédit des banques32. Il est
vrai, l'autofinancement obéit au principe économique qui veut que
l'épargne préexiste à l'investissement. Lorsque la banque
exige l'autofinancement de l'investisseur, il incite par ce moyen, à
l'épargne préalable de celui-ci. Bien plus, à partir de
l'autofinancement, la banque est plus encline à faire confiance à
l'investisseur, parce qu'il accepte de risquer dans l'investissement, son
épargne. Or, au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique, très
peu d'investisseurs locaux peuvent réunir les 20 % d'autofinancement
minimum exigés par les banques. En définitive, on peut se
demander à la suite de YONDO (1986)33 « d'où
est-ce-que le jeune diplômé, désireux de s'installer
désireux de s'installer à son compte, muni d'un projet de PME
viable obtiendra les 40 millions représentant les 20 % d'autofinancement
? A moins qu'il soit d'une famille aisée dont le nombre total
représente une infime minorité de privilégié
»
III.II - LES IMPLICATIONS D'UNE RELATION DE MEFIANCE
BANQUE-PME SUR LA CROISSANCE DU CAMEROUN
Le rôle du système bancaire dans
l'activité économique peut être diversement
appréhendé. Toutefois, sa contribution au niveau de
l'investissement et partant de la croissance d'un pays a fait l'objet d'une
attention particulière dans la littérature économique.
Ainsi, SCHUMPETER (1912), soulignait déjà la grande importance
des banques dans le fonctionnement du système économique, et leur
apport bénéfique à la croissance à travers le
financement de l'innovation. BENCIVENGA ET SMITH (1991) montrent qu'une bonne
gestion du risque de liquidité par le secteur bancaire permet
d'augmenter la part de l'épargne allouée aux placements davantage
productifs tout en
32 C'est l'article 23 du Décret
Présidentiel du 13 juin 1984 qui exige la libération d'un
autofinancement de 20 % par les PME
33 Cité par ATTOUH (1988)
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
gardant un niveau d'épargne constant. Ces auteurs
établissaient par là et de façon théorique une
relation positive entre le secteur bancaire et la croissance économique.
Pour tout dire, la théorie économique indique que les banques ont
la possibilité d'influencer positivement (à travers le
financement des entreprises) la croissance. La question qui se pose à ce
niveau de l'analyse est celle de savoir si dans un univers où la
relation banque-PME est emprunte de méfiance comme c'est le cas
actuellement au Cameroun, quelles pourraient en être les implications
aussi bien sur l'investissement des entreprises que sur la croissance ? .
III.II.1 - LES IMPLICATIONS SUR L'INVESTISSEMENT DES
ENTREPRISES
Au cours de la décennie 90, les banques se sont peu
engagées dans le financement de l'économie pour deux raisons : la
restructuration du système bancaire n'était pas encore
achevée et la nouvelle politique de la BEAC reposant sur la
programmation monétaire avait restreint considérablement la marge
de manoeuvre des banques dans leur politique de crédit.
Sur le plan sectoriel, une enquête menée par DIAL
(1993) et la Direction de la Statistique et la Comptabilité Nationale
(DSCN) a montré que pour l'exercice 1990/91, 85 % des industries de 20
employés et plus avaient besoin d'un crédit pour financer leurs
investissements. Parmi celles-ci, 70 % avaient eu des difficultés
à l'obtenir. Le coût du crédit était
évoqué par 28 % des industries et le fait que les banques
prêtent difficilement par 42 %.
Sur le plan macroéconomique, les crédits
à l'économie ont diminué de 27 % en terme réel de
1993 à 1994, et de 10 % en 1995. Entre 1995 et 1997, cette tendance ne
s'est pas améliorée, et les crédits ont encore
diminué de 17 % en terme nominal (JOSEPH, 1998). Sans entrer dans les
détails, il s'en est suivi une faible capacité d'investissement
(Banque Mondiale, 1995 ; NDJANYOU, 2001 ; KAMGNIA, 2002 ; FMI, 2003).
En réalité, le constat général
était celui d'une atonie du crédit, les banques sont devenues
frileuses et s'engagent peu dans le financement de l'économie (JOSEPH,
1998). La baisse des crédits illustre aussi le fait que suite à
la dévaluation, l'Etat a apuré une bonne partie de ses
arriérés de paiement auprès des entreprises qui ont moins
sollicité les banques. Par ailleurs, la part des crédits
accordés à l'Etat a considérablement progressé
depuis les premières restructurations de 1989, passant de 10 % à
31 % des crédits totaux accordés par les banques et ce
malgré l'exclusion à partir de 1991 des bilans des banques
liquidées. Du point
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun69.png)
65
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
de vue des banquiers, les mesures accompagnant la
dévaluation ont permis d'alléger la dette extérieure, mais
n'ont pas concerné la dette de l'Etat et ce sont les banques qui
continuent de la financer de manière indirecte.
Le taux de couverture des crédits par les
dépôts atteignait 110 % au 31 août 1996 contre 89 % en 1985,
avant le déclenchement de la crise. Entre la fin de l'année 1995
et avril 1997, cette tendance ne s'est pas améliorée, et les
crédits à l'économie ont diminué de 17 % (en
nominal). Depuis cette date, l'évolution s'est beaucoup
améliorée (voir annexe 2). En effet, après une diminution
de l'ordre de 2 % en 2004, la variation des crédits à
l'économie est redevenue positive et a atteint 11,2 % en 2005. De plus,
il faut noter une prédominance des crédits à court terme
qui représente 85 % des crédits accordés, car autant il
n'y a presque plus de banques de développement dans le paysage bancaire,
autant les banques commerciales hésitent encore à financer les
projets inscrits dans le moyen et long terme. A ce niveau de l'analyse, il
serait intéressant d'analyser l'incidence des crédits à
court terme sur l'investissement
En effet, Il convient de rappeler ici que dès 1972
année d'entrée en application des Accords de Brazzaville, le CNC
, après avoir analysé l'évolution des crédits
à moyen et long termes au Cameroun, a constaté la
régression de la contribution des banques créatrices de monnaie
au financement des programmes d'équipement conçus dans le cadre
des plans de développement économique et social34, et
le CNC de conclure : « on peut regretter que l'intervention du
système bancaire au financement dans le domaine du moyen et long termes
aient été moins nettes »35. Dans cette
perspective, il est possible d'affirmer ici à la suite de ATTOUH (1980)
que ces différentes réflexions du CNC sont toujours
d'actualité aujourd'hui dans la mesure où l'évolution par
terme des crédits n'a pas fondamentalement changé depuis cette
date.
Il reste que le crédit à court terme n'est pas
une mauvaise chose en soi. Bien plus, on ne peut pas dire à priori que
le fait qu'il constitue la majorité des moyens de financement
distribués par les banques au Cameroun soit un handicap pour la
croissance et le développement économique. Le crédit
à court terme permet en effet aux entreprises de financer leur
exploitation, sans oublier que lorsque le crédit à court terme
permet aux entreprises de commercialiser leurs productions, il joue alors un
rôle stabilisateur dans la mesure où il permet aux entreprises de
dégager leur autofinancement. Toutefois, pour que
34 Cameroun : Rapport d'Activité du CNC 1972, cité
par ATTOUH (1980)
35 Idem
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun70.png)
66
Relation Banque-Entreprise et croissance
économique au Cameroun
l'impact du crédit à court terme soit positif,
il faut que les activités qu'il finance se traduisent par une
augmentation de la production ; dès lors, la distinction entre
crédit à court terme et crédit à moyen et long
terme devient l'élément important pour juger des effets sur
l'économie d'une structure donnée du crédit. On va alors
constater une prépondérance des crédits à court
terme finançant en priorité le secteur tertiaire. Comme le
souligne ATTOUH (1980), la concentration des crédits à court
terme dans les activités de commerce est une survivance de
l'économie de traite de la période coloniale ;
l'indépendance n'a rien modifié dans la structure des
crédits à l'économie distribués par les banques et
dans une telle structure des crédits, l'investissement productif tient
une place moins importance. Le CNC du Cameroun avait il est vrai et ce
dès 1972, s'inquiétait déjà des conséquences
sur l'économie du pays de la quasi-inexistence des crédits
à moyen et long termes. Le CNC n'a pas manqué de déplorer
cette situation en affirmant « il est à craindre que la baisse du
rythme de croissance de notre économie d'une part, l'effet de stagnation
du financement à moyen et long termes d'autre part, ne deviennent un
handicap sérieux pour le développement »36
Il est vrai, lorsqu'on regarde l'évolution des
crédits à l'économie, on constate bien qu'ils progressent
régulièrement, ce qui signifie que les banques participent
effectivement au financement de l'économie. Cette affirmation doit
cependant être nuancé si on se réfère au taux
d'endettement qui est déterminé en posant :
Crédit au secteur privé
Taux d'endettement =
PIB
Les calculs ont été effectués en
éclatant les crédits au secteur privé en crédits
à court terme et en crédits à moyen et long termes. Les
résultats obtenus sont repris dans le Tableau 4 à partir duquel
il est possible de faire les observations suivantes :
? Les résultats obtenus confirment la faible proportion
des crédits à moyen terme et la quasi-inexistence des
crédits à long terme indispensables au financement de
l'investissement. Cette situation aurait pour cause la faiblesse du processus
de transformation des maturités des dépôts courts en
crédits longs comme cela a été souligné plus haut.
Ce
36Idem
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun71.png)
67
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
processus il faut le noter, a toujours été la
caractéristique première de l'intermédiation
financière
? Les résultats obtenus indiquent une évolution
à la baisse du taux d'endettement aussi bien losrqu'on considère
le total des crédits au secteur privé que les crédits
à moyen et long termes également au secteur privé.
Tableau 4 : Crédits par terme sur crédits au
secteur privé (en %)
ANNEES
|
CT
|
MT
|
LT
|
TOTAL
|
% CT
|
% MT
|
% LT
|
TOTAL en %
|
PIB en Millions de CFA
|
TOTAL /PIB en %
|
MT+LT /PIB en %
|
2000
|
527931
|
137487
|
35097
|
700515
|
75,3
|
19,7
|
5,0
|
100,0
|
4643683,784
|
15,1
|
3,7
|
2001
|
582362
|
147528
|
30198
|
760088
|
76,6
|
19,5
|
3,9
|
100,0
|
4816554,628
|
18,8
|
3,6
|
2002
|
620701
|
183163
|
30577
|
834441
|
74,4
|
21,9
|
3,7
|
100,0
|
5439889,164
|
15,3
|
3,9
|
2003
|
649493
|
225241
|
33034
|
907768
|
71,5
|
24,8
|
3,6
|
100,0
|
6816922,506
|
13,3
|
3,8
|
2004
|
627180
|
247297
|
30412
|
904889
|
69,3
|
27,4
|
3,3
|
100,0
|
7887678,368
|
11,4
|
3,5
|
2005
|
643303
|
298218
|
35316
|
976837
|
65,8
|
30,6
|
3,6
|
100,0
|
8293928,755
|
11,7
|
4,0
|
2006
|
654283
|
306548
|
38628
|
999459
|
65,4
|
30,6
|
3,8
|
100,0
|
8976533,196
|
11,1
|
3,8
|
2007
|
697649
|
340361
|
45050
|
1083060
|
64,4
|
31,5
|
4,1
|
100,0
|
10215890,56
|
10,6
|
3,7
|
2008
|
810992
|
414344
|
57396
|
1282732
|
63,2
|
32,4
|
4,4
|
100,0
|
11661128,21
|
11,0
|
4,0
|
2009
|
825814
|
495723
|
57334
|
1378871
|
59,9
|
35,9
|
4,2
|
100,0
|
11690571,3
|
11,8
|
4,7
|
Source: Calcul de l'auteur à partir des données
des Rapports d'activité de la BEAC
Au-delà des implications de la relation de
méfiance entre banques et entreprises sur l'investissement, il est
également intéressant de cerner ces implications dans un cadre
plus général à savoir, celui de croissance
économique.
III.II - LES IMPLICATIONS SUR LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
L'investissement, selon la théorie économique
est le moteur de la croissance. En conséquence, toute action visant
à accroître le taux d'investissement dans un pays peut avoir des
répercussions positives sur sa croissance. Au Cameroun, les
développements précédent ont permis de constater que le
financement bancaire des entreprises n'a faiblement que soutenu
l'investissement, ainsi que l'a constaté avec une certaine amertume le
Président du GICAM, André SIAKA. En effet, au cours d'une table
ronde le 20 janvier 2013, il a déclaré :
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
« le taux d'investissement ces dernières
années au Cameroun a été très faible (17% en
moyenne) alors qu'il est entendu que pour une croissance économique
forte, il faut un taux d'investissement qui se situe durablement au moins au
niveau du seuil critique de 25% l'an ». Le Président du GICAM
justifie ce bas niveau de l'investissement par les difficultés
d'accès au crédit des entreprises.
En effet, malgré la disponibilité des ressources
financières dans les banques (près de 653 milliards Fcfa «
ornent » actuellement les coffres des banques camerounaises, qui n'en
n'ont rien à faire, explique le Président du GICAM ; pour lui
« les financements destinés aux investissements productifs restent
insuffisants ». Cela tient au fait que les hommes d'affaires camerounais
éprouvent d'énormes difficultés à se faire octroyer
les crédits. En témoignent les statistiques de la Beac, qui
estime à 8% seulement du produit intérieur brut (PIB), le volume
des crédits octroyés par les banques en 2005, aux
opérateurs économiques privés. Pendant qu'en Afrique du
Sud, sur la même période, cette sollicitude des banques
vis-à-vis des hommes d'affaires était évaluée
à 80% du Pib37.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun72.png)
68
37 Afrol News / Mutations, 16 January 2013 :
Comment les banques freinent la croissance ?
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun73.png)
69
CONCLUSION DU CAHPITRE III
Au terme de l'argumentaire de ce chapitre, force nous est
donnée de constater que les difficultés que rencontrent les PME
camerounaises à se faire financer ne relèvent pas exclusivement,
de la volonté des banques de rejeter les demandes de financement. Elles
sont limitées par les facteurs prudentiels et des problèmes
d'informations. Bien que ce comportement qui ne leur est pas totalement
imputable, il provoque un impact non moins considérable sur
l'économie du Cameroun.
Pour mieux cerner cette situation, nous allons dans le
cahpitre quatrième, formuler un modèle analytique basé sur
une formulation des hypothèses et analyse des données
secondaires.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun74.png)
70
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
CHAPITRE IV : LA VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA
RELATION BANQUE-PME SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
CAMEROUN
La science économique pour comprendre la
réalité, utilise comme toutes les autres sciences des
méthodes qui lui permettent de mieux cerner certaines observations et
d'avoir une connaissance exacte des faits grâce à des outils
adaptés. Parmi ces outils deux en particulier sont
régulièrement utilisés à savoir : la statistique et
l'économétrie. Mais de manière spécifique, c'est
l'économétrie qui est l'instrument le mieux adapté. En
effet, « elle est l'application des méthodes statistiques et
mathématiques à l'analyse des données économiques ;
le but étant de trouver les fondements théoriques et empiriques,
à les vérifier et à les réfuter » (MADDALA,
2001). L'intérêt de l'économétrie dans ce travail
est lié au fait qu'elle est la branche de l'économie qui consiste
à établir des lois ou à vérifier des
hypothèses à partir de données chiffrées
tirées de la réalité. C'est ce qui justifie que ce
chapitre soit axé d'abord sur la description des variables retenues et
la spécification du modèle économétrique (I),
ensuite, sur la construction du modèle et sa vérification
empirique (II).
I - LA DESCRIPTION DES VARIABLES RETENUES ET
SPECIFICATION DU MODELE
Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre
différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives
(variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables
discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs
sont divers ; mais dans le cadre de ce travail, il est question de mettre en
évidence les indicateurs de mesure retenus et de modéliser la
relation banque-croissance
I.1- LES INDICATEURS DE MESURE ET MODELISATION DE LA
RELATION BANQUE-CROISSANCE ECONOMIQUE
Les différents indicateurs de mesure seront d'abord
analysés avant de passer à la phase de modélisation de la
relation banque croissance économique
I.1.1- LES INDICATEURS DE MESURE
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun75.png)
71
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun76.png)
72
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Deux types d'indicateurs de mesures seront
présentés dans les lignes qui suivent : les indicateurs de
croissance économiques et les indicateurs de l'intermédiation
financière.
I.1.1.1 - LES INDICATEURS DE CROISSANCE
ECONOMIQUE
Pour pouvoir appréhender le comportement d'un
phénomène économique, il faut au préalable
définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène.
Dans le cadre de cette étude, la variable expliquée ou encore
variable endogène est représentée par la croissance
économique qui aura pour principal indicateur le produit
intérieur brut réel en abrégé PIB réel.
Celui-ci peut être défini comme étant le total de la valeur
ajoutée des biens et des services réalisés dans un
territoire pendant une période donnée y compris par les
ressortissants étrangers. Cette dernière caractéristique
constitue la principale limite du PIB réel comme indicateur de la
croissance ; en effet, celui-ci tient compte de la production des non
résidents (missions diplomatiques,...) mais pas de la production des
nationaux à l'étranger et pourtant, les premiers ne
réintroduisent pas les profits de leur production dans le circuit
économique camerounais au contraire, l'envoient à
l'étranger dans leurs pays respectifs pendant que les seconds
introduisent plutôt les profits de leur production à
l'étranger dans le circuit économique Camerounais. Il y a donc un
manquant réalisé par les ressortissants étrangers et un
apport effectué par les nationaux à l'étranger dont ne
tient pas compte le PIB réel.
I.1.1.2 - LES INDICATEURS DE L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
En ce qui concerne les indicateurs de l'intermédiation
financière, trois variables explicatives ont été
retenues.
ü La vocation principale des banques est le financement
de l'économie à travers l'intermédiation financière
; selon BIALES (1999), « la banque est une institution qui assure une
grande partie du financement de l'économie grâce à des
prêts variés adaptés aux besoins des emprunteurs... ».
Ces concours accordés par les banques peuvent être
subdivisés en deux groupes : ceux accordés à
l'économie (c'est-à-dire au secteur privé) et ceux
accordés à l'Etat ; mais ces derniers en définitive,
servent principalement au remboursement de la dette extérieure ne seront
pas considérés comme prêts influençant la croissance
d'où le choix de notre variable explicative ; les crédits
accordés au secteur privé aussi à bien à court,
moyen et long terme.
ü Les banques durant leurs activités
(principalement le processus intermédiation) créent de la monnaie
lorsqu'elles accordent des crédits aux agents
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
économiques non bancaires (Entreprises, ménages,
Etat et les collectivités publiques). Cette opération est d'une
importance capitale pour l'économie parce que non maîtrisée
elle peut conduire à des déséquilibres tels que
l'inflation, la détérioration du pouvoir d'achat, les risques de
dévaluation et autres ; l'ensemble des moyens de paiements
créés et disponibles pour le public à un moment
donné représente la masse monétaire. Mais cette masse
monétaire comporte trois composantes dont les principales sont:
? M1 qui regroupe les disponibilités
immédiatement utilisables dans les transactions courantes ;
? M2 qui regroupe M1 et la quasi-monnaie ;
? et enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne
contractuelle.
Le second agrégat monétaire à savoir M2,
étant le plus significatif au Cameroun, il sera donc retenu comme
deuxième variable explicative du modèle
? Le taux d'intérêt est la troisième
variable qu'il faut impérativement intégrer dans le
modèle, parce que dans un univers où les investisseurs sont
rationnels, il peut aider à comprendre le comportement d'endettement des
entreprises auprès des banques. Le taux d'intérêt influence
donc de façon considérable le volume des crédits
distribués aux entreprises par le système bancaire.
I.1.2 - LE MODELE
Les débats nés autour de certains concepts
économiques ont toujours été le reflet de la division de
la théorie économique issue des différentes écoles
de pensée. La contestation ou l'adhésion à une
théorie résulte de la définition et du contenu que chaque
auteur donne à un concept.
I.1.2.1 - JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA MESURE DE LA
CROISSANCE
ECONOMIQUE
De manière générale, la variable que l'on a
coutume d'employer pour la mesure de la croissance est le taux de croissance du
PIB réel qui se calcule de la façon suivante :
Taux de croissance du PIB=DPIB par tête/ PIB par
tête
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun77.png)
73
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Mais KING et LEVINE (1992,1993) affinent l'analyse en ajoutant
à ce calcul du taux de croissance du PIB une autre formule qui est :
Taux de croissance du PIB= INV x EFF*
Avec :
INV= investissement brut domestique
EFF*= DPIB par tête d'investissement domestique
Afin de tenir compte de la dépréciation du capital,
KING et LEVINE définissent
EFF* :
0,1(1 - INV)
EFF= EFF* + INV
Ce qui revient donc à : EFF = DPIB par tête/ D du
stock de capital
Mais dans ce travail, seul le PIB est retenu comme indicateur
de la croissance économique ; il se définit comme l'ensemble des
biens et services produits sur le territoire national quelque soit la
nationalité des producteurs.
Ce PIB se calcule de plusieurs manières à savoir
:
V' Selon l'optique de la production ou optique de la
valeur ajoutée dans laquelle il est l'agrégat des valeurs
ajoutées des différentes branches de l'économie:
PIB = Somme des VA + Droits de Douanes + Impôts indirects -
Subventions
V' Selon l'optique de l'utilisation ou optique de
dépense dans laquelle le PIB est l'équivalent des multiples
usages de la richesse nationale. C'est l'ensemble des différents emplois
qui sont faits de la richesse nationale d'un pays :
PIB = Consommation des ménages + Dépenses
gouvernementales + Investissements privés + Exportations -
Importations
V' Selon l'optique du revenu dans laquelle le PIB est
le cumul des différents revenus tirés par les différentes
catégories d'agents économiques résidents, en raison de
leurs multiples activités :
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun78.png)
74
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun79.png)
75
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun80.png)
76
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
PIB = Revenu des matières premières + Revenu de
la main d'oeuvre (salaires) + Revenu du capital (intérêts,
dividendes) + Revenu des entreprises (bénéfices)
I.1.2.2 - JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA MESURE DE
L'INTERMEDIATION
FINANCIERE
y' Les crédits accordés au secteur privé
: ces crédits soit à court ; à moyen ou à long
terme sont de manières générales orientées vers les
investissements productifs qui sont le moteur principal d'une économie
en pleine expansion, d'où l'importance de cet indicateur. D'après
A. JOSEPH (2000), dans un contexte de faible régulation, les
crédits peuvent être orientés vers des investissements peu
productifs. Par exemple, les signes de corrélation entre la part des
crédits destinés au secteur privé et la croissance
économique est négative en Amérique Latine sur la
période de 1970-1980. Dans ce sous-continent en raison de la
libéralisation financière effectuée sans encadrement
adéquat, la plupart des crédits ont servi à financer des
investissements peu productifs (De GREGORIO et GUIDOTTI, 1995).
y' La masse monétaire (M2) . cet indicateur
comprend M1 et la quasi-monnaie. Cette quasi-monnaie désigne l'ensemble
des actifs financiers qui peuvent être facilement transformés en
monnaie c'est-à-dire en billets de Banque Centrale, en pièces ou
en monnaies scripturales. Dans la plupart des pays en développement,
tout comme au Cameroun la quasi-monnaie est désignée par les
dépôts à terme et d'épargne ; on y retrouve : tous
les comptes sur livret (livrets bancaires, livrets des caisses
d'épargne)
y' Le taux d'intérêts (Ti) ou taux
débiteur maximum qui comprend le taux d'intervention de la BEAC plus la
marge bancaire.
La justification du choix des variables ayant
été donnée, il convient maintenant de passer à
l'étape de la construction du modèle et à sa
vérification empirique.
II - LA CONSTRUCTION DU MODELE, SA VERIFICATION
EMPIRIQUE ET L'INTERPRETATION DES RESULTATS
Un modèle peut être défini comme la
représentation schématique et partielle d'un
phénomène sous forme d'équation dont les variables sont
des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet
de valider la théorie économique à partir de l'observation
empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce
titre, il ressort que la
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
modélisation constitue une étape indispensable
pour la présente étude puisqu'elle nous permettra de confirmer ou
d'infirmer notre hypothèse à partir d'un modèle
économétrique. Mais avant de procéder à la
construction proprement dite du modèle, il est nécessaire d'en
faire une présentation succincte dans la mesure où il s'agit d'un
modèle linéaire.
II.1 - LA CONSTRUCTION DU MODELE
Un modèle est une représentation d'idées
ou de connaissances relatives à un phénomène. Sa
principale utilité est de donner des projections de l'activité
économique et de permettre de procéder à des simulations
alternatives des politiques économiques. Les résultats du
modèle sont obtenus à l'aide d'équations de comportements
qui décrivent l'évolution des variables. La variable
endogène se voit ainsi relier à des variables exogènes et
le modèle se
présente sous la forme linéaire suivante : Yi
= f (Xa, Xb, , Xi) avec Yi la variable endogène et
Xi les variables exogènes.
II.1.1 - LA FORMALISATION DU MODELE
Les variables retenues étant quantitatives et
étant constituées de telle manière qu'on ait une variable
expliquée pour plusieurs variables explicatives, alors le modèle
le plus adapté à notre cas est le modèle linéaire
générale ou encore modèle à régression
multiple.
En général, il est extrêmement difficile
voire impossible qu'un phénomène économique ou social
puisse être appréhendé à l'aide d'une seule
variable. Cette généralisation du modèle linéaire
simple se présente sous la forme suivant :
Yt = á0 + á1X1t +
á2X2t + ....+ ákXkt + £t
Avec :
Yt : la variable à expliquer observée à la
date t
X1t : la première variable explicative observée
à la période t X2t : la deuxième variable explicative
observée à la période t Xkt : la variable explicative k
observée à la période t
á0, á1, á2, , ák représentent
les paramètres du modèle ; £t le terme d'erreur et t =
{1,2,..., n} le nombre d'observations.
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Tout modèle pour être fonctionnel doit être
construit sur la base de ses hypothèses. Celles-ci permettront dans la
suite de procéder aux différents tests statistiques. Pour le
modèle à régression multiple, ces hypothèses sont
à la fois stochastiques38 et structurelles :
y' Les hypothèses stochastiques
H1 : les valeurs Xit sont observées sans erreurs ;
H2 : l'espérance mathématique des erreurs est nulle
soit, E (£t)=0 ;
H3 : la variance de l'erreur est constante quelque soit t ;
H4 : les erreurs sont non corrélés ; E (£t,
£t')=0 si t # t' ;
H5 : l'erreur est indépendante des variables explicatives
; COV (Xit, £t)=0 ; y' Les hypothèses
structurelles
H6 : il y a absence de colinéarité entre les
variables explicatives ;
H7 : 1/n (xx') tend vers une matrice finie lorsque n tend vers
l'infini ;
H8 : le nombre d'observation est supérieur au nombre de
séries explicatives ; n>k+1.
L'objectif dans ce travail est de cerner l'influence de
certaines variables monétaires et financières sur la croissance
économique au Cameroun. Pour y parvenir, nous avons émis
après une revue de la littérature une hypothèse
fondamentale complétée de trois sous hypothèses à
savoir :
H : il existe un lien entre positif
l'intermédiation bancaire et la croissance économique telle que
:
H1 : les crédits accordés au
secteur privé influencent positivement le P11B réel.
H2 : la masse monétaire M2 influence
négativement le P11B réel.
H3 : Le taux d'intérêts
débiteur (TDM) Ti positivement influence positivement la croissance par
le biais des crédits accordés au secteur privé.
38 Les hypothèses stochastiques sont des hypothèses
liées à l'erreur.
Relation Banque-Entreprise et croissance
économique au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun81.png)
77
Sur la base de ces hypothèses, un certain nombre de
variable ont été définies. Leur choix a été
justifié par des fondements théoriques. La variable
endogène représentative du concept de croissance
économique est le PIB réel noté : PIBr.
Les variables exogènes retenus sont les suivantes : - Les
crédits accordés au secteur privé noté Ccmlt ; - La
masse monétaire notée M2 ;
- Le taux d'intérêts TIR ;
A ces variables exogènes sera ajouté une autre
variable « Dummy » qui est la restructuration bancaire notée
DUM.
Par ailleurs, le modèle spécifié est un
modèle à séries temporelles de telle sorte que les
variables représentent le phénomène qu'elles traduisent en
étant observables à intervalle de temps.
A partir des variables retenues ci-dessus, nous obtenons deux
équations de régression :
La première équation est représentée
de la façon suivante, avant introduction de la variable dummy :
PIBrt = á0 + á1Ccmlt +á2 M2t + á3
TIRt + £t
La deuxième équation quant à elle est
représentée de la façon suivante, après
introduction de la variable dummy :
PIBrt = á0 + á1Ccmlt +á2 M2t + á3TIRt
+ á4DUMt + £t
Avec :
t = 1980, 1981,..., 2011; n = 32 observations
á0, á1, á2, á3, á4,
les paramètres du modèle assimilables aux coefficients de
régression affectés aux variables exogènes respectives
:
PIBrt : le PIB réel qui est la variable expliquée
à l'instant t ;
Ccmlt : les crédits au secteur privé qui est la
première variable explicative ;
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun82.png)
78
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
M2t : la masse monétaire qui est la seconde variable
explicative ; TIRt : le taux d'intérêts qui est la
troisième variable explicative ; DUMt : la restructuration bancaire qui
est la variable dummy
II.1.2 - LA PRESENTATION DES DIFFERENTS TESTS
STATISTIQUES
Le modèle par régression multiple permet de
réaliser différents tests statistiques qui permettent non
seulement de vérifier l'hypothèse déjà émise
mais aussi de connaître la validité du modèle et sa
signification globale. On distingue :
y' Le test ADF ou test de Dickey - Fuller augmenté : ce
test de la racine unitaire s'effectue sur les coefficients de
corrélation ; s'ils sont significativement différents de 0 et
négatif, alors l'hypothèse que Y contient une racine unitaire est
rejetée et sa stationnarité est acceptée.
y' Le test de cointégration de Johansen :
Ce test permet de déterminer le nombre de relations
d'équilibre de long terme entre des variables intégrées
quelle que soit la normalisation utilisée.
Le coefficient de détermination R2 permet
d'apprécier la qualité de l'ajustement du modèle. Si
R2 est proche de son maximum qui est 1, alors le modèle est
supposé bon c'est-à dire que la qualité d'ajustement est
bonne.
En définitive, il a été question pour
nous dans cette section de procéder à un aperçu bref du
modèle économétrique retenu et de sa formalisation ; mais
il importe de signaler certaines limites liées à cette
modélisation à savoir de manière spécifique,
l'utilisation des valeurs réelles des variables et non des ratios, ce
qui nous amènent dans notre analyse à ne pas tenir compte des
concepts tels que : le niveau d'inflation de la période d'étude,
la corruption et même la concentration des banques. Dans la section
suivante, on procédera aux tests de significativité et à
la validation de notre hypothèse.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun83.png)
79
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
II.2 - LA VERIFICATION EMPIRIQUE DU MODELE, INTERPRETATION
ET ANALYSE DES RESULTATS
II.2.1 - LA VERIFICATION EMPIRIQUE DU MODELE
Les données relatives aux variables retenues sont
tirées des statistiques monétaires de la BEAC, de l'annuaire
statistique du FMI, de la Banque Mondiale et de l'INS sur une période
allant de 1980 à 2011 soit 32 années. Le choix de cette
période se justifie d'une part, par le fait qu'elle prend en compte la
période avant et après la réforme financière dans
la CEMAC, et d'autre part, afin d'avoir une série suffisamment longue
pour respecter les propriétés asymptotiques.
Le modèle à tester est spécifié de
la manière suivante :
PIBR= a + a CCMLT + a MM +
a TIR + a DUM + ? (1)
0 1 2 3 4
Sachant à titre de rappel que :
y' PIBR , est la variable dépendante. C'est le
taux de croissance du PIB réel du
Cameroun à l'instant t.
y' CCMLT , est le crédit octroyé par les
banques au secteur privé à l'instant t,
son signe attendu est positif.
y' MM , est la masse monétaire du Cameroun
à l'instant t, son signe attendu est
aussi positif.
? TIR , est le taux d'intérêt réel
du Cameroun à l'instant t, son signe attendu est
ambigu dans la littérature, mais dans notre cas
étant donné que le taux d'intérêt au Cameroun est
élevé, son signe attendu est négatif.
y' D U M , est une variable muette qui permet de
capter l'effet de la réforme financière ; elle prend la valeur 0
avant la réforme financière et 1 après la reforme
financière.
y' ? , est le terme d'erreur.
? ai, i = 0 ,,,,,,,,,4, sont les paramètres
à estimer.
Avant d'estimer ce modèle, il faudrait vérifier la
stationnarité des séries afin d'éviter une
régression fallacieuse. Dans une étude de séries
temporelles, plusieurs tests de racine
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun84.png)
80
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
unitaires peuvent être utilisés pour
vérifier la stationnarité des séries, notamment les tests
de Dickey-Fuller Augmenté (ADF), ou encore Philip Perron (PP). Dans ce
travail, on fera appel au test de ADF
Le test ADF, est une extension du test de Dickey-Fuller simple
(DF, 1979). Dans les modèles utilisés pour les tests de
Dickey-Fuller simples, le processus åt est par hypothèse un
bruit blanc. Or il n'y a aucune raison pour que l'erreur soit
à priori non corrélée. Le test de ADF prend en compte
cette hypothèse.
Les hypothèses du test ADF sont les suivantes : H0 : la
série n'est pas stationnaire
H1 : la série est stationnaire
La règle de décision est la suivante : si la
valeur de la probabilité est supérieure à 5%, on accepte
l'hypothèse nulle de non stationnarité de la série ; si
elle est inférieure à 5%, alors on accepte l'hypothèse
alternative de stationnarité de la série.
Les résultats du test de racine unitaire sont
consignés dans le tableau ci-dessous. Tableau 4: Résultat
du test de racine unitaire (ADF, 1981)39
Libellé des variables
|
P-value En niveau
|
P-value
En différence
|
Degré d'intégration
|
PIBR
|
0.0001
|
|
I(0)
|
CCMLT
|
0.9705
|
0.0001
|
I(1)
|
MM
|
0.4079
|
0.0037
|
I(1)
|
TIR
|
0.8351
|
0.0000
|
I(1)
|
Source : L'auteur à partir des calculs d'Eviews
7
Dans le Tableau ci-dessus :
y' I(0), signifie que la variable est intégrée
d'ordre 0, c'est-à-dire qu'elle est stationnaire en niveau.
y' I(1), signifie que la variable est intégrée
d'ordre 1, c'est-à-dire qu'elle est stationnaire en différence
première.
39 Voir les résultats du test de racine
unitaire à l'annexe
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun85.png)
81
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Dans ce modèle, certaines variables sont stationnaires
en niveau et d'autre en différence. Avant de passer aux estimations, il
convient de vérifier d'abord s'il existe une relation d'équilibre
de long terme entre ces variables. Pour cela, on recourra au test de
cointégration de Johansen.
En effet, pour déterminer les r valeurs propres non
nulles qui vont nous donner les r relations de cointégration, Johansen a
proposé le test de la trace. Ce test repose sur l'hypothèse nulle
qu'il existe au plus r relations de cointégration (ce qui signifie qu'il
y a r valeurs propres non nulles et N-r valeurs propres nulles)
La règle de décision est la suivante : on
accepte H 0 lorsque la valeur de la statistique de la trace est
inférieure à sa valeur critique. Cela signifie qu'il y a absence
de cointégration.
Les résultats du test de cointégration en
annexes montrent qu'il n'existe aucune relation de cointégration entre
les variables du modèle, car il n'est pas possible d'estimer un
modèle à correction d'erreur, mais plutôt un modèle
VAR (P) en différence.
Dans cette optique, soit le modèle VAR à k
variables et à p retards noté VAR (p) suivant :
X A X t X
1 1 p
A
t t
?
? ? ? ?? ?
,1 , ,1 ? ?? ?
N N N ?
? ? p
? ? ?
N N N N , ,1
|
t
|
avec :
? t ? N(0, ? )
Xt , est un vecteur de variables
endogènes.
Xt ? 1 , est un vecteur de variables
retardées.
Ai, est un vecteur de coefficients à
estimer.
Le modèle VAR (P) en différence est de la forme
suivante : ?X t ? A1?X t ? 1 ? ? Ap ?
1?Xt? p ?1 ? ?X t ? 1 ? ?t
Pour déterminer le nombre de retard dans ce
modèle, le critère Akaike Information Criterion (AIC) est pris en
considération. Le modèle qui est alors choisi est celui qui
affichera le AIC le plus petit. Dans cette optique, le modèle VAR qui a
le AIC le plus petit est le VAR
(2).
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun86.png)
82
Tableau 5: Résultats de l'estimation du
modèle VAR (2) en différence (1)
|
MODELE 1
|
VARIABLES
|
DPIBR
|
DMM
|
DCCMLT
|
DTIR
|
DPIBR -1
|
.587654***
|
-.0221558
|
.1060023
|
-.0576944
|
|
(5.79)
|
(-0.52)
|
(0.98)
|
(-1.04)
|
DPIBR -2
|
.1407672
|
-.0009043
|
.0886758
|
-.093964*
|
|
(1.37)
|
(-0.02)
|
(0.81)
|
(-1.67)
|
DMM -1
|
.2716861
|
.9767054***
|
-.1410324
|
-.2003794
|
|
(0.73)
|
(6.20)
|
(-0.35)
|
(-0.98)
|
DMM -2
|
-.6069194
|
-.5588232***
|
-.3389241
|
-.3832552*
|
|
(-1.50)
|
(-3.29)
|
(-0.79 )
|
(-1.74)
|
DCCMLT -1
|
-.3522804**
|
.2036317**
|
.8095691***
|
-.0603167
|
|
(.2797095)
|
(2.85)
|
(4.49)
|
(-0.65)
|
DCCMLT-2
|
.2797095
|
.1198639
|
.0174528
|
.1395648
|
|
(.3475441)
|
(-1.62)
|
(0.09)
|
(1.46)
|
TIR-1
|
.3475441
|
-.3098542**
|
-.3510041
|
.4827631**
|
|
(1.10)
|
(-2.33)
|
(-1.05)
|
(2.80)
|
TIR-2
|
-.5312605
|
-.0441096
|
-.5458676
|
-.0472758
|
|
(-1.58)
|
(-0.31)
|
(-1.53)
|
(-0.26)
|
Constante
|
10.44826
|
15.25865***
|
25.70033**
|
19.2635**
|
|
(0.93)
|
(3.23)
|
(2.16)
|
(3.14)
|
R2
|
0.7037
|
0.9072
|
0.9156
|
0.7942
|
Source : l'auteur à partir des calculs de Stata
11
.Les chiffres entre parenthèses sont les
t-statistics. Les signes ***, ** et * attestent la significativité des
coefficients respectivement au seuil de 1%, 5% et 10%.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun87.png)
83
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun88.png)
84
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Tableau 6 : Résultats de l'estimation du
modèle VAR (2) en différence (2)
|
MODELE 2
|
VARIABLES
|
DPIBR
|
DMM
|
DCCMLT
|
DTIR
|
DPIBR -1
|
.4095291***
|
-.0033103
|
.2147699**
|
-.1126486**
|
|
(5.72)
|
(-0.09)
|
(2.00)
|
(-2.14)
|
DPIBR -2
|
.104277
|
.0058781
|
.1128093
|
-.1079887**
|
|
(1.56)
|
(-0.16)
|
(1.13)
|
(-2.21)
|
DMM -1
|
.0480705
|
1.416808***
|
.2594389
|
-.6637439**
|
|
(0.15)
|
(8.11)
|
(0.53)
|
(-2.78)
|
DMM -2
|
-.3942414
|
-1.148015***
|
-.8279374
|
.2190201
|
|
(-1.01)
|
(-5.48)
|
(-1.41)
|
(0.76)
|
DCCMLT-1
|
-.1459539
|
.1591771**
|
.6692418***
|
.0247645
|
|
(-1.26)
|
(2.56)
|
(3.84)
|
(0.29)
|
DCCMLT-2
|
1.131323***
|
-.07371
|
-.4162115
|
.2732666**
|
|
(6.50)
|
(-0.79)
|
(-1.59)
|
(2.14)
|
DTIR -1
|
.3316325
|
-.330377
|
-.3553616
|
.4988837***
|
|
(1.63)
|
(-3.03)
|
(-1.16)
|
(3.34)
|
DTIR -2
|
-.2332458
|
-.0920368
|
-.738235**
|
.0601948
|
|
(-1.04)
|
(-0.77)
|
(-2.20)
|
(0.37)
|
DUM-1
|
13.7116 ***
|
4.283414**
|
-4.73861
|
-1.199997
|
|
(4.67)
|
(2.72)
|
(-1.08)
|
(-0.56)
|
DUM-2
|
5.041435**
|
-4.898169***
|
-5.844662
|
5.688848**
|
|
(1.98)
|
(-3.60)
|
(-1.53)
|
(3.05)
|
Constante
|
-21.73062**
|
19.16001***
|
45.66446***
|
8.865309
|
|
(-2.42)
|
(3.98)
|
(3.39)
|
(1.34)
|
R2
|
0.8770
|
0.9374
|
0.9300
|
0.8461
|
Source : L'auteur à partir des calculs de Stata
11.
Les chiffres entre parenthèses sont les t-statistics. Les
signes ***, ** et * attestent la significativité des coefficients
respectivement au seuil de 1%, 5% et 10%.
II.2.2 - L'INTERPRETATION ET L'ANALYSE DES
RESULTATS
L'interprétation des résultats se fait en termes
de comparaison des signes attendus et obtenus d'une part, et d'autre part en
termes de significativité des variables.
Dans le modèle 1, le PIB de la période
précédente influence positivement le taux de croissance du pays.
Il est significatif au seuil de 1%. Le crédit au secteur privé de
la période précédente influence également
positivement et significativement le taux de croissance du PIB au seuil de 5%.
Le pourcentage de variabilité totale expliquée ici est de 70%. La
masse monétaire de la période précédente influence
positivement et significativement la masse monétaire. La masse
monétaire retardée de deux période influence aussi mais
négativement et significativement au seuil de 1%. Le crédit au
secteur privé de même que le taux d'intérêt de
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
la période précédente, influence
significativement, respectivement positivement et
négativement au seuil de 5%. Le pourcentage de
variabilité totale expliquée ici est de 91%. Le crédit au
secteur privé de la période précédente influence
positivement et significativement le crédit contemporain, au seuil de 1
%. Le pourcentage de variabilité totale expliquée ici est de 92
%.
Le P11B de même que la masse monétaire
retardé de deux périodes influencent négativement le taux
d'intérêt au seuil de 10%. Le taux d'intérêt de la
période précédente influence positivement et
significativement le taux d'intérêt contemporain au seuil de 5%.
Le pourcentage de variabilité totale expliquée ici est de 80%.
Pour le modèle 2 qui intègre la variable dummy,
pour prendre en compte l'effet de la reforme financière dans la CEMAC,
le P11B retardé de la période précédente, le
crédit au secteur privé retardé de deux périodes de
même que la dummy influencent positivement et significativement le P11B
contemporain au seuil de 1%. Le pourcentage de variabilité totale
expliquée ici est de 87 %.
Le crédit au secteur privé de la période
précédente influence positivement et significativement le P11B au
seuil de 5%. La masse monétaire retardée d'une et de deux
périodes influencent significativement la masse monétaire
contemporaine au seuil de 1%, mais respectivement positivement et
négativement. La dummy est encore significative dans ce modèle.
Le pourcentage de variabilité totale expliquée ici est de 94%.
Le crédit au secteur privé de la période
précédente influence positivement et significativement le
crédit au seuil de 1%. Le P11B de la période
précédente et le taux d'intérêt retardé de
deux périodes influencent respectivement, positivement et
négativement le crédit au seuil de 5%. Le pourcentage de
variabilité totale expliquée ici est de 93%.
Le P11B retardé, la masse monétaire et le
crédit retardé de deux périodes influencent
significativement le taux d'intérêt au seuil de 5%,
négativement pour les deux premiers et négativement pour le
dernier. La dummy est également positive et significative au seuil de
5%. Le pourcentage de variabilité totale expliquée ici est de
85%.
Cependant, nous constatons que lorsque la dummy est introduite
dans le modèle, les coefficients de détermination (R2)
sont plus élevés, nous pouvons ainsi dire que la reforme
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun89.png)
85
financière a eu un effet important au Cameroun,
notamment dans l'explication de notre modèle.
A l'issue de l'interprétation des résultats
obtenus, il reste maintenant à faire les tests de validation du
modèle à savoir : le test de normalité, le test
d'autocorrélation et enfin, le cercle unité
y' Le test de normalité : il peut se faire soit sur la
distribution des données, soit sur les résidus. les
hypothèses de ce sont les suivantes :
? H0: les résidus suivent une loi normale
? H1: les résidus ne suivent pas une loi normale
Si la valeur de la probabilité de Jarque-Bera (p-value)
est supérieure ou égale à 0,05 ; on accepte
l'hypothèse nulle de normalité de la distribution des
résidus. Les résultats obtenus montrent que la probabilité
du test est de 0,08, ce qui signifie que les résidus suivent une loi
normale.
y' Le test d'autocorrélation : c'est à partir du
test Lagrange-multplier qu'on peut vérifier l'autocorrélation des
résidus. L'hypothèse nulle du test est :
? H0 : Absence d'autocorrélation
On accepte l'hypothèse nulle du test lorsque la
probabilité associée est à 5%. Dans notre cas cette
probabilité est 0.09 à l'ordre un et 0.22 à l'ordre deux,
ce qui nous conduit à affirmer qu'il ya absence
d'autocorrélation
y' Le cercle unité
Il se présente de la façon suivante :
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun90.png)
86
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun91.png)
Imaginary
-1 -.5 0 .5 1
-1 -.5 0 .5 1
Real
Roots of the companion matrix
On constate au regard du schéma ci-dessus que tous les
points sont à l'intérieur du cercle unité, on peut par
conséquent conclure que notre modèle VAR est stable.
II.2.4- L'ANALYSE DES RESULTATS
Le modèle montre que la croissance passée
influence positivement la croissance courante et probablement future. C'est
pourquoi l'Etat doit entretenir les facteurs traditionnels de la croissance que
l'investissement et la consommation. S'agissant de l'investissement, l'Etat
doit s'atteler à instaurer un climat favorable à l'investissement
privé qui est le moteur de cette croissance. Pour cela il devrait mettre
sur place une politique incitative à l'investissement privé.
L'Etat devrait également à partir d'une politique
équitable de redistribution des revenus permettre aux agents
économiques et plus particulièrement les ménages de
soutenir la consommation. Une consommation soutenue pourra alors se traduire
par plus d'investissement du secteur privé.
Les résultats obtenus montrent également que, le
crédit octroyé au secteur privé est une source importante
pour la croissance économique. Pour cela, les banques commerciales
devraient pratiquer des taux d'intérêt favorables à
l'investissement privé. Il a été souligné plus haut
que les taux débiteurs actuels appliqués à
l'investissement sont très élevés et ne pourraient au bout
du compte encourager l'investissement. Celui-ci on ne le dira jamais assez,
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun92.png)
87
demeure très faible au Cameroun et aussi dans
l'ensemble des pays de la CEMAC, comme l'ont déjà indiqué
certains auteurs à l'instar de FOUDA OWOUNDI (2009). D'autre part, les
banques devraient faire un effort pour trouver de nouvelles approches de la
clientèle entreprises ; c'est-à dire des approches moins
classiques, qui mettent en avant une relation plus personnifiée entre
les banques et les investisseurs et tiennent compte des réalités
que vivent les entreprises et/ou des investisseurs dans les PVD.
Etant dans une union monétaire, l'Etat Camerounais ne
peut pas conduire politique monétaire individuelle. Mais la politique
monétaire de la BEAC devrait être moins restrictive si on veut
favoriser l'investissement, car le Cameroun en particulier et les autres pays
de la CEMAC en général, sont encore des pays où tout est
à construire. Il n'est as indiqué qu'une politique
monétaire trop restrictive de la BEAC viennent bloquer les plans
d'investissement des entreprises.
Enfin, les réformes monétaires et
financières des années 90, ont influencé le comportement
des banques. Celles-ci sont devenues plus regardantes dans les conditions
d'octroi de crédit, ce qui renforce l'efficacité de l'emprunt.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun93.png)
88
Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun94.png)
89
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun95.png)
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun96.png)
90
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun97.png)
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun98.png)
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun99.png)
91
Annexe 3
RESUSLTATS DES TESTS ET ESTIMATIONS
Null Hypothesis: _PIBR has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 6 (Automatic - based on AIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.354917 0.0001
Test critical values: 1% level -4.374307
5% level -3.603202
10% level -3.238054
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(_PIBR)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:16
Sample (adjusted): 1987 2011
Included observations: 25 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
_PIBR(-1)
|
-1.169896
|
0.184093 -6.354917
|
0.0000
|
D(_PIBR(-1))
|
0.313750
|
0.135071 2.322861
|
0.0337
|
D(_PIBR(-2))
|
0.309971
|
0.143036 2.167088
|
0.0457
|
D(_PIBR(-3))
|
0.454534
|
0.139543 3.257310
|
0.0049
|
D(_PIBR(-4))
|
0.428236
|
0.151001 2.835985
|
0.0119
|
D(_PIBR(-5))
|
0.389608
|
0.127214 3.062610
|
0.0074
|
D(_PIBR(-6))
|
0.317752
|
0.102968 3.085931
|
0.0071
|
C
|
-3.251276
|
1.211732 -2.683165
|
0.0163
|
@TREND(1980)
|
0.277674
|
0.065970 4.209123
|
0.0007
|
R-squared
|
0.755430
|
Mean dependent var
|
-0.102867
|
Adjusted R-squared
|
0.633145
|
S.D. dependent var
|
3.004625
|
S.E. of regression
|
1.819859
|
Akaike info criterion
|
4.309108
|
Sum squared resid
|
52.99019
|
Schwarz criterion
|
4.747903
|
Log likelihood
|
-44.86385
|
Hannan-Quinn criter.
|
4.430811
|
F-statistic
|
6.177610
|
Durbin-Watson stat
|
1.679581
|
Prob(F-statistic)
|
0.001015
|
|
|
Null Hypothesis: _CCMLT has a unit root Exogenous: Constant,
Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.619743 0.9705
Test critical values: 1% level -4.284580
5% level -3.562882
10% level -3.215267
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun100.png)
92
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(_CCMLT)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:18
Sample (adjusted): 1981 2011
Included observations: 31 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
_CCMLT(-1)
|
-0.067680
|
0.109206 -0.619743
|
0.5404
|
C
|
0.158748
|
3.384819 0.046900
|
0.9629
|
@TREND(1980)
|
0.030867
|
0.108469 0.284565
|
0.7781
|
R-squared
|
0.081890
|
Mean dependent var
|
-0.434735
|
Adjusted R-squared
|
0.016311
|
S.D. dependent var
|
3.003065
|
S.E. of regression
|
2.978472
|
Akaike info criterion
|
5.112464
|
Sum squared resid
|
248.3963
|
Schwarz criterion
|
5.251237
|
Log likelihood
|
-76.24319
|
Hannan-Quinn criter.
|
5.157700
|
F-statistic
|
1.248723
|
Durbin-Watson stat
|
1.633159
|
Prob(F-statistic)
|
0.302360
|
|
|
Null Hypothesis: D(_CCMLT) has a unit root Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.291869 0.0001
Test critical values: 1% level -2.644302
5% level -1.952473
10% level -1.610211
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(_CCMLT,2) Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:20 Sample (adjusted): 1982 2011
Included observations: 30 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(_CCMLT(-1))
|
-0.810224
|
0.188781 -4.291869
|
0.0002
|
R-squared
|
0.388048
|
Mean dependent var
|
0.096797
|
Adjusted R-squared
|
0.388048
|
S.D. dependent var
|
3.861256
|
S.E. of regression
|
3.020559
|
Akaike info criterion
|
5.081526
|
Sum squared resid
|
264.5895
|
Schwarz criterion
|
5.128232
|
Log likelihood
|
-75.22289
|
Hannan-Quinn criter.
|
5.096468
|
Durbin-Watson stat
|
1.896926
|
|
|
Null Hypothesis: _MM has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun101.png)
93
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.326669 0.4079
Test critical values: 1% level -4.296729
5% level -3.568379
10% level -3.218382
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(_MM)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:21
Sample (adjusted): 1982 2011
Included observations: 30 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
_MM(-1)
|
-0.213389
|
0.091714 -2.326669
|
0.0280
|
D(_MM(-1))
|
0.592584
|
0.226746 2.613428
|
0.0147
|
C
|
4.317418
|
1.966798 2.195151
|
0.0373
|
@TREND(1980)
|
-0.036268
|
0.033821 -1.072322
|
0.2934
|
R-squared
|
0.260043
|
Mean dependent var
|
-0.074262
|
Adjusted R-squared
|
0.174663
|
S.D. dependent var
|
1.498692
|
S.E. of regression
|
1.361532
|
Akaike info criterion
|
3.578664
|
Sum squared resid
|
48.19799
|
Schwarz criterion
|
3.765490
|
Log likelihood
|
-49.67996
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.638431
|
F-statistic
|
3.045726
|
Durbin-Watson stat
|
1.766248
|
Prob(F-statistic)
|
0.046538
|
|
|
Null Hypothesis: D(_MM) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.030109 0.0037
Test critical values: 1% level -2.644302
5% level -1.952473
10% level -1.610211
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(_MM,2)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:23
Sample (adjusted): 1982 2011
Included observations: 30 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
D(_MM(-1)) -0.622814 0.205542 -3.030109 0.0051
R-squared 0.235520 Mean dependent var -0.128960
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun102.png)
94
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Adjusted R-squared
|
0.235520
|
S.D. dependent var
|
1.624517
|
S.E. of regression
|
1.420389
|
Akaike info criterion
|
3.572504
|
Sum squared resid
|
58.50768
|
Schwarz criterion
|
3.619211
|
Log likelihood
|
-52.58756
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.587446
|
Durbin-Watson stat
|
1.518112
|
|
|
Null Hypothesis: _TIR has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.418761 0.8351
Test critical values: 1% level -4.284580
5% level -3.562882
10% level -3.215267
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(_TIR)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:24
Sample (adjusted): 1981 2011
Included observations: 31 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
_TIR(-1)
|
-0.149977
|
0.105710 -1.418761
|
0.1670
|
C
|
2.856457
|
1.778415 1.606182
|
0.1195
|
@TREND(1980)
|
-0.017234
|
0.031896 -0.540325
|
0.5932
|
R-squared
|
0.092861
|
Mean dependent var
|
0.008065
|
Adjusted R-squared
|
0.028065
|
S.D. dependent var
|
1.560174
|
S.E. of regression
|
1.538125
|
Akaike info criterion
|
3.790771
|
Sum squared resid
|
66.24320
|
Schwarz criterion
|
3.929544
|
Log likelihood
|
-55.75695
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.836008
|
F-statistic
|
1.433130
|
Durbin-Watson stat
|
2.181825
|
Null Hypothesis: D(_TIR) has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.269388 0.0000
Test critical values: 1% level -2.644302
5% level -1.952473
10% level -1.610211
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun103.png)
95
Dependent Variable: D(_TIR,2)
Method: Least Squares
Date: 10/31/13 Time: 19:26
Sample (adjusted): 1982 2011
Included observations: 30 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(_TIR(-1))
|
-1.150870
|
0.183570 -6.269388
|
0.0000
|
R-squared
|
0.575435
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
0.575435
|
S.D. dependent var
|
2.407514
|
S.E. of regression
|
1.568703
|
Akaike info criterion
|
3.771141
|
Sum squared resid
|
71.36409
|
Schwarz criterion
|
3.817848
|
Log likelihood
|
-55.56712
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.786083
|
Durbin-Watson stat
|
1.981959
|
|
|
RESULTAT DU TEST DE COINTEGRATION
Date: 11/03/13 Time: 21:10
Sample (adjusted): 1982 2011
Included observations: 30 after adjustments Trend assumption:
Linear deterministic trend Series: _CCMLT _MM _PIBR _TIR
Lags interval (in first differences): 1 to 1
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.667699
|
63.26660
|
47.85613
|
0.0010
|
At most 1
|
0.446524
|
30.21522
|
39.79707
|
0.0647
|
At most 2
|
0.256247
|
12.46911
|
15.49471
|
0.1358
|
At most 3
|
0.112716
|
3.587703
|
3.841466
|
0.0582
|
Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level *
denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.667699
|
33.05138
|
27.58434
|
0.0089
|
At most 1
|
0.446524
|
17.74611
|
21.13162
|
0.1396
|
At most 2
|
0.256247
|
8.881406
|
14.26460
|
0.2962
|
At most 3
|
0.112716
|
3.587703
|
3.841466
|
0.0582
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by
b'*S11*b=I):
-0.099933 0.846217 0.077942 0.701670
-0.132864 -0.046736 0.009932 -0.166215
-0.025725 -0.101732 0.235797 -0.277010
-0.081179 0.180819 -0.045782 -0.318829
Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha):
D(_CCMLT) -0.448053 1.253396 0.982958 0.319494
D(_MM) -0.618370 0.006242 0.048803 -0.296349
D(_PIBR) -0.446608 1.131731 -1.065551 -0.070873
D(_TIR) -0.805519 -0.135778 -0.306216 0.334654
1 Cointegrating Equation(s): Log likelihood -231.7593
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
1.000000 -8.467879 -0.779946 -7.021431
(1.04609) (0.35329) (1.19861)
Adjustment coefficients (standard error in parentheses) D(_CCMLT)
0.044775
(0.05875)
D(_MM) 0.061795
(0.02018)
D(_PIBR) 0.044631
(0.05565)
D(_TIR) 0.080498
(0.02678)
2 Cointegrating Equation(s): Log likelihood -222.8863
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
1.000000 0.000000 -0.102877 0.921085
(0.40279) (0.64187)
0.000000 1.000000 0.079957 0.937958
(0.06216) (0.09905)
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun104.png)
96
Adjustment coefficients (standard error in parentheses) D(_CCMLT)
-0.121756 -0.437729
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun105.png)
97
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
(0.08799) (0.44857)
|
D(_MM)
|
0.060966
|
-0.523567
|
|
(0.03357)
|
(0.17115)
|
D(_PIBR)
|
-0.105735
|
-0.430819
|
|
(0.08424)
|
(0.42945)
|
D(_TIR)
|
0.098538
|
-0.675299
|
|
(0.04432)
|
(0.22591)
|
3 Cointegrating Equation(s): Log likelihood -218.4456
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
_CCMLT
|
_MM
|
_PIBR
|
_ TIR
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.853763
|
|
|
|
(0.65330)
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.990281
|
|
|
|
(0.10196)
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
-0.654391
|
|
|
|
(0.57117)
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
D(_CCMLT)
|
-0.147042
|
-0.537727
|
0.209305
|
|
(0.08240)
|
(0.41807)
|
(0.12173)
|
D(_MM)
|
0.059711
|
-0.528532
|
-0.036627
|
|
(0.03393)
|
(0.17217)
|
(0.05013)
|
D(_PIBR)
|
-0.078324
|
-0.322418
|
-0.274824
|
|
(0.07699)
|
(0.39066)
|
(0.11375)
|
D(_TIR)
|
0.106415
|
-0.644147
|
-0.136337
|
|
(0.04359)
|
(0.22119)
|
(0.06440)
|
ESTIMATION
MODELE 1 : SANS LA DUMMY
Vector autoregression
Sample: 1982 - 2011 No. of obs = 30
Log likelihood = -216.6517 AIC = 16.84345
FPE = 261.9353 HQIC = 17.38135
Det(Sigma_ml) = 22.01977 SBIC = 18.52489
Equation Parms RMSE R-sq chi2 P>chi2
pibr
|
9
|
2.67845
|
0.7037
|
71.258
|
0.0000
|
mm
|
9
|
1.12668
|
0.9072
|
293.1133
|
0.0000
|
ccmlt
|
9
|
2.84231
|
0.9156
|
325.4492
|
0.0000
|
tir
|
9
|
1.46362
|
0.7942
|
115.8032
|
0.0000
|
| Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf.
Interval]
+
pibr |
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun106.png)
98
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
|
pibr
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
.587654
|
.101518
|
5.79
|
0.000
|
.3886824
|
.7866256
|
|
L2. mm
|
|
|
|
.1407672
|
.1029138
|
1.37
|
0.171
|
-.0609401
|
.3424746
|
|
|
L1.
|
|
|
.2716861
|
.3747132
|
0.73
|
0.468
|
-.4627382
|
1.00611
|
|
L2. ccmlt
|
|
|
|
-.6069194
|
.4041899
|
-1.50
|
0.133
|
-1.399117
|
.1852782
|
|
|
L1.
|
|
|
-.3522804
|
.1698362
|
-2.07
|
0.038
|
-.6851533
|
-.0194075
|
|
L2. tir
|
|
|
|
.2797095
|
.1755045
|
1.59
|
0.111
|
-.064273
|
.6236919
|
|
|
L1.
|
|
|
.3475441
|
.3157119
|
1.10
|
0.271
|
-.2712399
|
.9663281
|
|
L2.
|
|
|
-.5312605
|
.3371733
|
-1.58
|
0.115
|
-1.192108
|
.1295869
|
|
|
_ cons
|
|
|
10.44826
|
11.21385
|
0.93
|
0.351
|
-11.53048
|
32.427
|
mm
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pibr
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
-.0221558
|
.0427033
|
-0.52
|
0.604
|
-.1058527
|
.0615412
|
|
L2. mm
|
|
|
|
-.0009043
|
.0432905
|
-0.02
|
0.983
|
-.085752
|
.0839435
|
|
|
L1.
|
|
|
.9767054
|
.1576222
|
6.20
|
0.000
|
.6677715
|
1.285639
|
|
L2. ccmlt
|
|
|
|
-.5588232
|
.1700215
|
-3.29
|
0.001
|
-.8920593
|
-.2255871
|
|
|
L1.
|
|
|
.2036317
|
.0714412
|
2.85
|
0.004
|
.0636095
|
.3436539
|
|
L2. tir
|
|
|
|
-.1198639
|
.0738255
|
-1.62
|
0.104
|
-.2645593
|
.0248315
|
|
|
L1.
|
|
|
-.3098542
|
.1328035
|
-2.33
|
0.020
|
-.5701442
|
-.0495641
|
|
L2.
|
|
|
-.0441096
|
.1418312
|
-0.31
|
0.756
|
-.3220936
|
.2338744
|
|
ccmlt
|
_ cons
pibr
|
|
|
|
|
15.25865
|
4.71708
|
3.23
|
0.001
|
6.013345
|
24.50396
|
|
L1.
|
|
|
.1060023
|
.1077287
|
0.98
|
0.325
|
-.105142
|
.3171466
|
|
L2. mm
|
|
|
|
.0886758
|
.1092099
|
0.81
|
0.417
|
-.1253716
|
.3027232
|
|
|
L1.
|
|
|
-.1410324
|
.3976374
|
-0.35
|
0.723
|
-.9203874
|
.6383227
|
|
L2. ccmlt
|
|
|
|
-.3389241
|
.4289174
|
-0.79
|
0.429
|
-1.179587
|
.5017387
|
|
|
L1.
|
|
|
.8095691
|
.1802265
|
4.49
|
0.000
|
.4563316
|
1.162806
|
|
L2. tir
|
|
|
|
.0174528
|
.1862415
|
0.09
|
0.925
|
-.3475738
|
.3824795
|
|
|
L1.
|
|
|
-.3510041
|
.3350266
|
-1.05
|
0.295
|
-1.007644
|
.3056359
|
|
L2.
|
|
|
-.5458676
|
.3578009
|
-1.53
|
0.127
|
-1.247144
|
.1554093
|
|
tir
|
_ cons
pibr
|
|
|
|
|
25.70033
|
11.89989
|
2.16
|
0.031
|
2.376977
|
49.02369
|
|
L1.
|
|
|
-.0576944
|
.0554739
|
-1.04
|
0.298
|
-.1664212
|
.0510323
|
|
L2. mm
|
|
|
|
-.093964
|
.0562366
|
-1.67
|
0.095
|
-.2041857
|
.0162577
|
|
|
L1.
|
|
|
-.2003794
|
.2047596
|
-0.98
|
0.328
|
-.6017009
|
.2009421
|
|
L2.
|
|
|
-.3832552
|
.220867
|
-1.74
|
0.083
|
-.8161466
|
.0496361
|
|
ccmlt
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun107.png)
99
|
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique au
Cameroun
|
|
L1. |
|
-.0603167
|
.0928059
|
-0.65
|
0.516
|
-.2422129
|
.1215796
|
|
L2. |
|
.1395648
|
.0959033
|
1.46
|
0.146
|
-.0484022
|
.3275318
|
|
|
|
tir |
|
|
|
|
|
|
|
|
L1. |
|
.4827631
|
.1725188
|
2.80
|
0.005
|
.1446326
|
.8208937
|
|
L2. |
|
-.0472758
|
.1842462
|
-0.26
|
0.797
|
-.4083917
|
.3138401
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
_cons |
|
19.2635
|
6.127736
|
3.14
|
0.002
|
7.253354
|
31.27364
|
MODELE 2 : AVEC
|
LA DUMMY
|
|
|
|
Vector autoregression
|
|
|
|
|
|
Sample:
|
1982 - 2011
|
|
|
No.
|
of obs =
|
30
|
Log likelihood = -150.9317
|
|
|
AIC
|
=
|
13.72878
|
FPE = .7545724
|
|
|
HQIC
|
=
|
14.55058
|
Det(Sigma_ml)
|
= .0161269
|
|
|
SBIC
|
=
|
16.29764
|
Equation
|
Parms
|
RMSE
|
R-sq
|
chi2
|
P>chi2
|
|
pibr
|
|
11
|
1.81466
|
0.8770
|
213.8207
|
0.0000
|
|
mm
|
|
11
|
.972291
|
0.9374
|
449.5487
|
0.0000
|
|
ccmlt
|
|
11
|
2.72047
|
0.9300
|
398.8428
|
0.0000
|
|
tir
|
|
11
|
1.33066
|
0.8461
|
164.9658
|
0.0000
|
|
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
pibr
|
+
|
pibr |
|
|
|
|
|
|
|
|
L1. |
|
.4095291
|
.0716227
|
5.72
|
0.000
|
.2691512
|
.5499071
|
|
L2. | mm |
|
.104277
|
.0666487
|
1.56
|
0.118
|
-.0263521
|
.2349061
|
|
|
L1. |
|
.0480705
|
.3261238
|
0.15
|
0.883
|
-.5911203
|
.6872614
|
|
L2. | ccmlt |
|
-.3942414
|
.3907801
|
-1.01
|
0.313
|
-1.160156
|
.3716736
|
|
|
L1. |
|
-.1459539
|
.1161766
|
-1.26
|
0.209
|
-.3736558
|
.081748
|
|
L2. | tir |
|
1.131323
|
.1741665
|
6.50
|
0.000
|
.7899627
|
1.472683
|
|
|
L1. |
|
.3316325
|
.2037158
|
1.63
|
0.104
|
-.0676432
|
.7309082
|
|
L2. | dum |
|
-.2332458
|
.2234358
|
-1.04
|
0.297
|
-.6711719
|
.2046802
|
|
|
L1. |
|
13.7116
|
2.937966
|
4.67
|
0.000
|
7.953293
|
19.46991
|
|
L2. |
|
5.041435
|
2.540601
|
1.98
|
0.047
|
.0619475
|
10.02092
|
|
mm
|
_ cons |
|
pibr |
|
-21.73062
|
8.993898
|
-2.42
|
0.016
|
-39.35833
|
-4.102903
|
|
L1. |
|
-.0033103
|
.0383752
|
-0.09
|
0.931
|
-.0785244
|
.0719037
|
|
L2. | mm |
|
.0058781
|
.0357102
|
0.16
|
0.869
|
-.0641125
|
.0758687
|
|
|
L1. |
|
1.416808
|
.1747361
|
8.11
|
0.000
|
1.074331
|
1.759284
|
|
L2. | ccmlt |
|
-1.148015
|
.2093788
|
-5.48
|
0.000
|
-1.55839
|
-.7376406
|
|
|
L1. |
|
.1591771
|
.062247
|
2.56
|
0.011
|
.0371752
|
.2811791
|
|
L2. |
|
-.07371
|
.0933178
|
-0.79
|
0.430
|
-.2566096
|
.1091896
|
|
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun108.png)
100
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
|
tir
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
-.330377
|
.1091503
|
-3.03
|
0.002
|
-.5443077
|
-.1164464
|
|
L2. dum
|
|
|
|
-.0920368
|
.1197162
|
-0.77
|
0.442
|
-.3266762
|
.1426026
|
|
|
L1.
|
|
|
4.283414
|
1.574153
|
2.72
|
0.007
|
1.198131
|
7.368697
|
|
L2.
|
|
|
-4.898169
|
1.361246
|
-3.60
|
0.000
|
-7.566163
|
-2.230176
|
|
ccmlt
|
_ cons
pibr
|
|
|
|
|
19.16001
|
4.818902
|
3.98
|
0.000
|
9.71513
|
28.60488
|
|
L1.
|
|
|
.2147699
|
.1073741
|
2.00
|
0.045
|
.0043206
|
.4252192
|
|
L2. mm
|
|
|
|
.1128093
|
.0999172
|
1.13
|
0.259
|
-.0830248
|
.3086435
|
|
|
L1.
|
|
|
.2594389
|
.4889125
|
0.53
|
0.596
|
-.6988119
|
1.21769
|
|
L2. ccmlt
|
|
|
|
-.8279374
|
.5858428
|
-1.41
|
0.158
|
-1.976168
|
.3202935
|
|
|
L1.
|
|
|
.6692418
|
.1741675
|
3.84
|
0.000
|
.3278797
|
1.010604
|
|
L2. tir
|
|
|
|
-.4162115
|
.2611038
|
-1.59
|
0.111
|
-.9279655
|
.0955425
|
|
|
L1.
|
|
|
-.3553616
|
.3054031
|
-1.16
|
0.245
|
-.9539406
|
.2432174
|
|
L2. dum
|
|
|
|
-.738235
|
.3349665
|
-2.20
|
0.028
|
-1.394757
|
-.0817128
|
|
|
L1.
|
|
|
-4.73861
|
4.404488
|
-1.08
|
0.282
|
-13.37125
|
3.894028
|
|
L2.
|
|
|
-5.844662
|
3.808774
|
-1.53
|
0.125
|
-13.30972
|
1.620397
|
|
tir
|
_ cons
pibr
|
|
|
|
|
45.66446
|
13.48331
|
3.39
|
0.001
|
19.23766
|
72.09127
|
|
L1.
|
|
|
-.1126486
|
.0525196
|
-2.14
|
0.032
|
-.215585
|
-.0097121
|
|
L2. mm
|
|
|
|
-.1079887
|
.0488722
|
-2.21
|
0.027
|
-.2037765
|
-.0122009
|
|
|
L1.
|
|
|
-.6637439
|
.2391403
|
-2.78
|
0.006
|
-1.13245
|
-.1950375
|
|
L2. ccmlt
|
|
|
|
.2190201
|
.2865516
|
0.76
|
0.445
|
-.3426107
|
.7806509
|
|
|
L1.
|
|
|
.0247645
|
.08519
|
0.29
|
0.771
|
-.1422049
|
.1917339
|
|
L2. tir
|
|
|
|
.2732666
|
.1277129
|
2.14
|
0.032
|
.0229539
|
.5235793
|
|
|
L1.
|
|
|
.4988837
|
.1493809
|
3.34
|
0.001
|
.2061025
|
.7916649
|
|
L2. dum
|
|
|
|
.0601948
|
.1638412
|
0.37
|
0.713
|
-.260928
|
.3813175
|
|
|
L1.
|
|
|
-1.199997
|
2.154354
|
-0.56
|
0.578
|
-5.422454
|
3.02246
|
|
L2.
|
|
|
5.688848
|
1.862974
|
3.05
|
0.002
|
2.037486
|
9.34021
|
|
|
_ cons
|
|
|
8.865309
|
6.595052
|
1.34
|
0.179
|
-4.060756
|
21.79137
|
|
|
+
|
|
|
|
|
|
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun109.png)
101
LES GRAPHIQUES DES SERIES
_PIBR
20 15 10 5 0 -5
-10
|
|
|
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
|
_CCMLT
35 30 25 20 15 10
5
|
|
|
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
|
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun112.png)
24
22
20
18
16
14
12
10
24
22
20
18
16
14
12
_MM
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
TIR
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun113.png)
102
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun114.png)
103
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
Annuaire DGTCFM
Banques agréées au Cameroun en
2013
RAISON SOCIALE
|
SIGLE
|
ADRESSE
|
BOITE POSTALE
|
LOCALITE
|
TELEPHONE (+237)
|
FAX (+237)
|
|
|
|
|
|
22.23.30.68
|
22.22.17.85
|
Afriland First Bank
|
AFB
|
Place de
l'indépendance
|
11834
|
Yaoundé
|
|
|
|
|
|
|
|
22.22.58.37
|
22.23.91.50
|
|
|
Avenue de
|
|
|
33.43.20.55
|
33.43.20.46
|
Banque Atlantique
|
BA
|
Gaulle(place
|
2705
|
Douala
|
|
|
|
|
Joss)
|
|
|
33.43.20.49
|
33.43.20.48
|
Banque Internationale
|
|
Avenue du
|
|
|
33.42.84.31
|
|
du Cameroun pour
|
BICEC
|
Général de
|
1925
|
Douala
|
|
33.42.12.26
|
l'Epargne et le Crédit
|
|
Gaulle
|
|
|
33.42.26.03
|
|
Citibank NA
|
|
|
|
|
33.42.42.72
|
|
Cameroun
|
|
96 Rue Flatters
|
4571
|
Douala
|
|
33.42.40.74
|
|
|
|
|
|
33.42.40.74
|
|
Commercial Bank of
|
|
Rue Joss
|
|
|
|
33.43.38.00
|
Cameroon
|
CBC
|
Bonanjo
|
4004
|
Douala
|
33.42.02.02
|
|
|
|
|
|
|
|
33.42.38.02
|
Crédit Agricole SCB
|
CA
|
220, Avenue
|
|
|
22.23.40.05
|
22.22.41.32
|
Cameroun
|
SCB
|
Mgr Vogt
|
700
|
Yaoundé
|
|
|
|
|
|
|
|
22.22.88.99
|
22.22.88.05
|
|
|
|
|
|
33.43.82.51
|
|
Ecobank Cameroun SA
|
EBC
|
Boulevard de la liberté
|
582
|
Douala
|
|
33.42.15.19
|
|
|
|
|
|
33.42.15.08
|
|
|
|
|
|
|
22.22.87.80
|
|
National Financial Credit
|
NFC
|
Immeuble Hajal Massad
|
6578
|
Yaoundé
|
|
22.22.87.81
|
|
|
|
|
|
22.22.87.83
|
|
Standard Chartered
|
|
|
|
|
33.43.52.00
|
|
Bank Cameroun
|
|
Rue Joffre
|
|
Douala
|
|
33.42.27.89
|
|
|
|
|
|
33.42.52.52
|
|
Société Générale des
|
|
|
|
|
33.42.70.10
|
33.42.87.72
|
Banques du
|
SGBC
|
Rue jOSS
|
4042
|
Douala
|
|
|
Cameroun
|
|
|
|
|
33.42.80.75
|
33.42.71.32
|
Union Bank of
|
|
Immeuble
|
|
|
33.42.25.08
|
33.42.24.51
|
Cameroon
|
UBC
|
Kassap
|
15569
|
Douala
|
|
|
|
|
|
|
|
33.43.64.03
|
33.42.93.75
|
United Bank For Africa
|
UBA
|
Boulevard de la Liberté-Akwa
|
2088
|
Douala
|
33.43.36.83
33.43.36.39
|
33.43.37.07
|
Relation Banque-Entreprise et croissance économique
au Cameroun
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun115.png)
104
BIBLIOGRAPHIE
![](Relation-banque-entreprise-et-croissance-economique-au-Cameroun116.png)
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Relation Banque-Entreprise et croissance économique
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