CHAPITRE 4 : DISCUSSION DES
RÉSULTATS
Notre étude a porté sur
308 étudiants de la faculté de Médecine à
l'ULPGL/Goma et dont les résultats ont donné 47 hypertendus et
261 normo tendus. Nous avons présenté la discussion des
résultats obtenus basée sur des théories existantes et des
travaux effectués.
1. De la prévalence.
Sur un échantillon de 308 sujets compris dans la
tranche d'âge de 18 à 39ans, nous avons retrouvé 47 sujets
hypertendus soit une prévalence de 15,3%
Les résultats obtenus révèlent une
fréquence de l'HTA de 9,4% chez les hommes (29 hommes sur 162) et de 5,8
% chez les femmes (18 femmes sur 146). Ceci rejoint la littérature qui
dit : dans le monde, on estime que la prévalence de l'HTA est de 13%
chez les hommes et 7% chez les femmes âgés de 20 à 29 ans,
et de 18% chez les hommes et 13% chez les femmes âgés de 30
à 39 ans
Avec ce chiffre, l'hypertension artérielle chez les
étudiants apparait comme un problème qui nécessite
qu'une attention toute particulière y soit être accordée et
se révèle comme un problème de santé publique comme
souligné dans la problématique.
2. De la répartition.
Concernant le sexe, la littérature révèle
que les hommes sont prédisposés à faire l'hypertension
artérielle que les femmes non ménopausées14.
Dans cette étude, nous avons trouvé sur l'effectif de 47 sujets
hypertendus, 28 sont de sexe masculin et 19 de sexe féminin. Dans une
étude menée, Pires et al, ont aussi observé comme nous que
les jeunes femmes avaient une tension artérielle moindre que les hommes
d'âge équivalent, mais la situation s'inversait à partir de
l'âge de 40 ans et au-delà où les femmes plus
âgé avaient une tension artérielle plus élevé
que les hommes d'âge correspondant15.
Concernant l'âge, nous avons noté que l'âge
était significativement associé à l'HTA. Ce
résultat rejoint la littérature qui dit, je cite : l'âge
est un facteur de risque de l'hypertension artérielle (à plus de
45 ans chez l'homme, à plus de 55 ans chez la femme16. En
général, la tension artérielle augmente avec l'âge
à partir de 35 ans. Chez les femmes, la pression artérielle
n'augmente souvent qu'à partir de la cinquantaine, soit au début
de la ménopause. Les résultats découlant de cette
étude confirme cette littérature concernant l'âge.
Pour ce qui est en rapport avec la tranche d'âge, les
sujets dont l'âge variait entre 18ans et 24ans, semblaient plus
touchés par l'HTA par rapport aux autres tranches. Parmi les
hypertendus, cette tranche représentait 10,7% sur 15,3%. Ceci peut
s'expliquer par le fait que pour notre étude, nombreux
enquêtés étaient dans cette tranche. La différence
est statistiquement significative Ddl=3, ce qui nous permet de confirmer
l'hypothèse selon laquelle, plus on prend de l'âge, plus la
tension tend à s'élever. C'est pourquoi le risque s'accroît
avec l'âge.
Pour ce qui est de l'Indice de Masse Corporel
(IMC) dans notre étude, sur 15,3% des sujets hypertendus, les sujets qui
ont une IMC normale sont à 28 soit 9,1% et ceux qui sont en
obésité sont à 19 soit 6,2%. L'étude
révèle que l'IMC est significativement liée à
l'HTA. Ceci rejoint la littérature qui dit, je cite : L'IMC est
corrélé de manière indépendante et quasi
linéaire à la PA et la prévalence de l'hypertension. La
réalité de cette relation entre est corroborée par
l'étude de la diaspora africaine : en dépit de gènes
ancestraux communs, l'HTA est présente chez uniquement 10% des
camerounais vivants en zone rurale (IMC moyen 22 kg/m²), 25% chez les
jamaïcains (IMC moyen 25 kg/m²), 40% des afro américains
vivant dans l'Illinois (IMC moyen 35 kg/m²). Dans l'étude
française ENNS, l'obésité chez les femmes est
associée à un odds ratio de 8,5 de développer une
HTA17.
A propos de la consommation du tabac, le taux de non-fumeur
est supérieur à celui des fumeurs. Mais la valeur de
p=-0,156<0,05 est très statistiquement significatif car la
fumée influence la pression artérielle. Dans la
littérature, l'influence du tabagisme sur la pression artérielle
est difficile à préciser. En aigu, fumer une cigarette
entraîne une élévation de la pression artérielle,
deux chercheurs ont observé une augmentation moyenne de la PAS de 11mmHg
et de la PAD de 9mmHg après une cigarette dans un groupe
d'hypertendu18.
Selon l'histoire familiale d'HTA dans la présente
étude, 10.4% d'hypertendus sur un taux total de 15,3 % avaient une
histoire familiale d'HTA présente ou positive ; les autres cas
d'hypertension, soit 4,9% avaient une histoire familiale d' HTA absente ou
négative. D'après la valeur de ; p=0,334<0,05, l'histoire
familiale d'HTA est significativement liée à l'HTA.
Ces résultats rejoignent la littérature qui dit
Une histoire familiale d'hypertension, notamment lorsqu'elle touche les 2
parents, est associée de manière indépendante au risque de
développer une HTA au cours de la vie19. Cet héritage
familial serait déterminé génétiquement à
environ 60%, laissant 40% de facteurs environnementaux20.
Parlant de la consommation de l'alcool, 10,1% des sujets
hypertendus sur 15,3% consomment de l'alcool. Ce qui présente un taux
supérieur par rapport à ceux qui n'en consomment pas.
Consommé en excès, l'alcool augmente la tension artérielle
et souvent la fréquence cardiaque ce qui ne reste sans incidence sur
l'augmentation de la pression artérielle.
Quant à la consommation excessive du sel, un taux
assez élevé des sujets hypertendus soit 12,3% sur 15,3% sont ceux
qui en consomment de manière excessive contre 2,9% qui n'en consomment
pas trop. La valeur p=0,088>0,05 montre que le sel n'a pas d'influence sur
l'HTA mais le fait le taux de ceux qui en consomment soit supérieur
à ceux qui n'en consomment pas, laisse entrevoir la possibilité
de confirmer ce que dit la littérature, je cite L'alcool est un facteur
de risque de l'hypertension artérielle, une cause de résistance
au traitement, et un facteur de risque important des accidents vasculaires
cérébraux21.
A propos de la consommation de la graisse dans le repas, 13,0%
des sujets hypertendus sur un taux total de 15,3%, prennent assez souvent de la
graisse dans leur repas contre 2,3% des sujets hypertendus qui n'en prennent
pas. Sur base de ce résultat, nous voyons que la consommation de
manière excessive de la graisse dans le repas influe sur la pression
artérielle et aussi le test de KHI-0,841, p=0,011<0,05 indique
clairement qu'il existe un lien entre l'HTA et la consommation assez souvent
de la graisse dans le repas
Quant à l'activité physique, la
littérature révèle que La sédentarité est un
facteur d'augmentation de la pression artérielle, dans ce travail
p=0,130 < 0,05 c'est-à-dire pas statistiquement significatif.
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