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Les nouvelles routes de la soie Chine Afriquepar Mahamadou dit N'fa Simpara Université Sidi Mohamed Ben Abdellah - Licence 2019 |
Paragraphe II : L'installation du modèle de développement chinois en AfriqueFidèle à l'esprit des anciennes routes de la soie, la nouvelle a avant tout pour objectif la connectivité des marchés et ainsi faciliter leur accès. Avec l'ultra-mondialisation, cette connectivité est idéalisée en d'autres termes notamment : les zones économiques spécifiques, les zones de libre échange commercial. Si dans la région d'Asie, l'initiative des nouvelles routes de la soie est facilitée par la zone économique spécifique, en Afrique, l'initiative peut être facilitée et peut bien réaliser ses objectifs par sa combinaison à une zone de libre échange continental, c'est ce qui avait été proposé lors du dernier sommet de l'OUA à Kigali, au Rwanda, Selon le préambule portant création de la zone de libre échange continental, elle aura pour souci majeur de définir : '' la nécessité de créer un marché élargi et sécurisé pour les marchandises et les services des États parties grâce à une infrastructure adéquate et à la réduction ou à l'élimination progressive des barrières tarifaires et à l'élimination des barrières non tarifaires au commerce et à l'investissement [...]de la nécessité d'établir des règles claires, transparentes, prévisibles et mutuellement avantageuses pour régir le commerce des marchandises et des services, la politique de concurrence, l'investissement et la propriété intellectuelle entre les États parties, en résolvant les problèmes posés par les régimes commerciaux multiples et qui se chevauchent afin d'assurer la cohérence des politiques, notamment dans les relations avec les parties tierces''34(*). Cette ZLEC va ainsi fluidifier les échanges commerciaux au sein de l'Union et devenir également une pesanteur dans le développement infrastructurel du continent. Disposant presque des mêmes buts et les mêmes objectifs de la vision que Pékin a, de sa nouvelle initiative des routes de la soie en Afrique, le président kényan, Uhuru Kenyatta a déclaré sa volonté de combiner cet accord de libre échange au projet chinois des routes de la soie en Afrique. L'installation d'une plus grande intégration commerciale et des avantages qui en découleront, sont aujourd'hui, selon cet accord, la clé du développement socio-économique du continent. Aussi, selon l'institut Montaigne, la Chine promeut par exemple son concept de zones économiques spéciales (ZES) à travers l'Afrique pour attirer les investisseurs, et a ainsi suscité l'intérêt de nombreux gouvernements, comme ceux de l'Ethiopie (parc industriel d'Awasa) et du Kenya (Uasin Gishu)35(*) Une telle volonté d'intégration est conditionnée à la mise en place d'un programme de développement des infrastructures et la diversification économique du continent. Afin d'alléger les dépenses qui seront allouées à la construction de ces infrastructures (chemin de fer, services portiers,...), sa combinaison au projet chinois des nouvelles routes de la soie peut paraitre comme une opportunité financière, et aussi peut faciliter une mise en oeuvre sans délai de ces différents plans. La liaison de l'initiative des nouvelles routes de la soie de Pékin à l'accord de création d'une zone de libre échange continental, octroi en la chine un rôle actif dans le développement socio-économique du continent. Ce modèle de développement a contribué au développement domestique de l'empire du Milieu. Un modèle dont il se vante d'ailleurs. * 34 ACCORD PORTANT CRÉATION DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE, signé à Kigali le 21 mars 2018. * 35 Afrique-Chine, partenariat gagnant-gagnant ? Trois questions à Philippe Le core, institut Montaigne, publié le 12 septembre 2018 |
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